Zone Franc Rapport Annuel 2007
Zone Franc Rapport Annuel 2007
Zone Franc Rapport Annuel 2007
RAPPORT 2007
RAPPORT ANNUEL
DE LA ZONE FRANC
INTRODUCTION
INDICATEUR DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN
(2005)
Solde budgétaire
Croissance du PIB (en %) Inflation (en %) * (en % du PIB) **
Évolution du PIB
(taux de croissance réel en %)
8 7,2
6,6 6,8
6,2 6,4
6
4,0 4,2 4,0 4,1 4,0
3,5 3,7
4 3,0
2,9 2,8 3,1 3,1
2 1,5
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007
Sources : Banques centrales ; FMI : Perspectives économiques régionales avril 2008, mise à jour juillet
2008
Le redressement de la croissance économique en zone CEMAC (+ 4,0 % après + 3,1 % en 2006) est
intervenu dans un contexte marqué par la poursuite de la baisse de la production pétrolière (– 4,4 % après
– 3,9 % en 2006).
La Guinée Équatoriale est restée le premier producteur de la sous-région, avec 17,5 millions de tonnes,
devant le Gabon (12,1), le Congo (11,0), le Tchad (7,3) et le Cameroun (4,3). Ces cinq États assurent près
de 11 % de la production de pétrole du continent africain. En 2007, la dépendance de la CEMAC est
restée forte vis-à-vis des activités pétrolières, qui ont représenté 42 % du PIB, 79 % des exportations et
67 % des recettes budgétaires.
La croissance a donc été principalement soutenue par le secteur non pétrolier qui a contribué à hauteur de
3,5 points à la progression du PIB. Les industries ont été particulièrement dynamiques ainsi que les
activités commerciales, de transport, de télécommunication. Les productions vivrières, de grumes et de
bois se sont également bien tenues. En revanche, l’apport des cultures d’exportation à la croissance a été
très faible, en liaison avec la baisse des récoltes de coton et de cacao.
La Guinée Équatoriale et le Gabon ont enregistré des taux de croissance soutenus, en liaison avec
l’augmentation de leur production de pétrole brut. A l’inverse, le Congo, dont la production de pétrole
s’est contractée, a connu une croissance négative. Les performances macroéconomiques du Cameroun
(35% du PIB de la CEMAC) sont demeurées stables tandis que la Centrafrique enregistrait un
ralentissement de son taux de croissance. L’économie tchadienne, confrontée à l’instabilité de son
environnement sécuritaire, a continué d’évoluer à un rythme très ralenti.
En zone CEMAC, le taux d’investissement (29,4 % du PIB) est supérieur à celui de l’Afrique
sub-saharienne (22,4%). Toutefois, l’investissement est très fortement influencé par sa composante
pétrolière, dont les effets d’entraînement sur le développement économique local sont, jusqu’ici, restés
limités.
En 2007, le taux de croissance des pays membres de l’UEMOA s’est stabilisé à 3 % (3,1 % en 2006), à un
niveau tout juste comparable à celui de la croissance démographique de la zone. Dans le secteur primaire,
la campagne agricole 2007–2008 a pâti de conditions climatiques peu favorables dans certains pays. Une
baisse (– 2,6 %) des productions céréalières et une légère hausse (+ 2,7 %) de la production vivrière
globale ont été enregistrées. En revanche, mise à part la noix de cajou, les cultures d’exportation ont
connu une stagnation, voire un recul. Les récoltes de cacao, de café ont stagné, celles d’arachides se sont
inscrites en légère baisse alors que la production de coton a de nouveau fortement fléchi en liaison,
notamment, avec les retards de paiements aux producteurs et la désorganisation de certaines filières. La
filière coton de la Zone franc est également pénalisée par la concurrence asymétrique de certains pays
industrialisés qui accordent de larges subventions à leurs producteurs.
Le secteur secondaire a continué d’être perturbé par les difficultés d’approvisionnement en énergie
électrique, mais il a aussi été pénalisé par le reflux de l’activité des « industries extractives ». Les
productions d’or au Mali, d’uranium au Niger et de pétrole en Côte d’Ivoire se sont, en effet, inscrites en
recul alors que la branche phosphates, qui a commencé à se redresser au Sénégal, a fortement chuté au
Togo. Au final, la croissance a principalement reposé sur la bonne tenue des services marchands.
A côté des facteurs conjoncturels, l’environnement socio-politique pèse encore sur les décisions de
développement des entreprises et sur le taux d’investissement qui est resté relativement bas. Certes, les
progrès enregistrés dans la résolution des crises socio-politiques en Côte d'Ivoire, au Togo et en Guinée-
Bissau ont permis à ces États de renouer avec les institutions de Bretton Woods mais ils ne se sont pas
encore traduits par une reprise significative de l’activité. Depuis sept ans, le potentiel économique de
l’UEMOA reste contraint par la situation en Côte d’Ivoire (près de 35 % du PIB de la sous région) : le
taux de croissance de ce pays enregistre une légère progression en 2007, mais n’a atteint, en moyenne,
que 0,4 % sur la période. Au Togo, l’activité a connu un coup de frein significatif alors que le taux de
croissance de la Guinée-Bissau a progressé mais est resté faible
Parmi les autres pays, une décélération de l’activité a été enregistrée au Burkina, au Mali et au Niger,
même si le taux de croissance de ces économies est resté supérieur à 3 %. En revanche, une accélération
de la croissance a été constatée au Bénin, en liaison avec le redressement de la production cotonnière dans
ce pays, et au Sénégal, deuxième économie de la sous région (20 % du PIB), du fait, notamment, de la
reprise des activités des ICS (Industries Chimiques du Sénégal).
31,8
29,4
30 27,1 27,0
24,1
21,9 22,4
19,3 20,4
18,7 19,2
18,8 18,4
20 17,0 16,1
10
0
2003 2004 2005 2006 2007
Aux Comores, l’activité économique a été marquée par un sensible ralentissement en 2007, le PIB réel
n’ayant progressé que de 0,8 % (contre 2,6 % en 2006). Cette évolution est la conséquence de la crise
politique d’Anjouan, qui a perturbé le processus de reprise de l’aide internationale, et de la limitation des
crédits intérieurs par l’unique banque commerciale du pays, suite à un contentieux juridique.
En matière de prix, 2007 a été marquée par une réduction du différentiel entre les deux zones : l’inflation
s’est ralentie en CEMAC (1,6 %, après 5,2 % en 2006) ; elle s’est stabilisée en UEMOA (2,4 %, contre
2,3 % en 2006).
En Afrique de l’Ouest, à la suite d’une bonne campagne agricole 2006/2007, l’inflation a ralenti
sensiblement au cours des neuf premiers mois de 2007. En revanche, la hausse des prix s’est accélérée au
dernier trimestre en liaison avec l’augmentation de plusieurs produits alimentaires importés (lait, huile,
blé et riz). En outre, à la suite des mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu dans plusieurs pays,
des tensions sont apparues, en fin d’année, sur les marchés céréaliers. Le relèvement des prix du gaz
domestique et, dans une moindre mesure, de ceux des carburants et des services de transport s’est
poursuivi dans la plupart des pays. Le rythme de la hausse des prix a baissé au Bénin, au Burkina, en Côte
d’Ivoire et au Togo mais s’est accéléré au Sénégal et en Guinée-Bissau et est resté stable au Mali et au
Niger.
Aux Comores, les tensions inflationnistes se sont accentuées, le rythme de progression des prix à la
consommation ayant atteint 4,5 % en 2007, après 3,4 % en 2006. Cette évolution résulte essentiellement
des graves pénuries observées pour certains produits de base, notamment les denrées alimentaires
importées (huile, riz, farine,…).
En 2007, la Zone franc a continué d’enregistrer de meilleurs résultats en matière de lutte contre l’inflation
que l’Afrique sub-saharienne1 (7,2 %). Les performances de la Zone franc s’inscrivent dans la durée : sur
la période 1997–2007, le taux d’inflation annuel moyen a été d’environ 2,4 % en UEMOA et de 2,7 % en
CEMAC, contre environ 11 % pour l’ensemble de l’Afrique sub–saharienne.
Cette inflation moindre est d’abord le résultat de l’ancrage nominal des francs CFA et comorien à l’euro.
Les PAZF bénéficient, en effet, de la modération de l’inflation au sein de la zone euro, qui limite la
hausse des prix des importations en provenance de la zone–ancre et de la stabilité de leur monnaie qui
contribue à contenir le coût des importations en provenance du reste du monde. Sur la période récente et
compte tenu de la dépréciation du dollar, l’ancrage à l’euro a permis d’atténuer l’impact inflationniste des
fortes augmentations des prix du pétrole et des produits alimentaires.
On trouvera dans ce Rapport un encadré consacré à l’impact de la hausse des prix alimentaires en Zone
franc.
Prix à la consommation
en moyenne annuelle - en %
20
15 14,4
13,2
12,2
11,2
9,4
10 8,8 9,0 8,8
7,6 7,3 7,8
7,2
3,0 5,2
5 4,3 2,9
2,9 2,4
2,3
1,3 1,3 0,6 1,6
0,5
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007
UEMOA CEMAC Afrique Sub-Saharienne (ASS) ASS hors Nigéria et Afrique du Sud
La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a continué d’appliquer une politique
centrée sur la consolidation des avoirs extérieurs et la stabilité des prix. La BCEAO a en 2007 laissé ses
taux inchangés au niveau d’août 2006. Début 2007, dans un contexte de réduction de la liquidité bancaire,
elle est revenue, pour la première fois depuis 1998, sur le guichet de l’open market, où elle maintient
désormais une présence régulière en vue du pilotage des taux sur le marché monétaire. Par ailleurs, le 16
août 2008, la BCEAO a décidé de relever de 50 points de base son taux de pension (principal taux
directeur) pour le porter de 4,25 % à 4,75 %. Elle a parallèlement fixé son taux d’escompte à 6,75 %, soit
une augmentation de 200 points de base. Cette décision intègre la persistance des tensions inflationnistes
dans un contexte caractérisé par une forte progression du crédit et de la masse monétaire.
La politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) est demeurée axée sur la
limitation des tensions inflationnistes et la soutenabilité de la croissance. En 2007, les réserves libres des
banques ont progressé de 33% en zone CEMAC, en liaison, essentiellement, avec la forte progression des
avoirs extérieurs nets. La BEAC a pris, en conséquence, deux décisions destinées à réduire la surliquidité
bancaire : l’augmentation des coefficients de réserves obligatoires et l’activation, des opérations de
reprises de liquidité. Au premier semestre 2008, le Comité de Politique Monétaire nouvellement installé a
confirmé la poursuite de l’action engagée en matière de gestion active de la surliquidité et décidé
d’augmenter la rémunération des reprises de liquidités, des réserves obligatoires et des comptes ouverts
au nom des États. Il a également poursuivi le resserrement des conditions monétaires, en relevant les
coefficients des réserves obligatoires et en augmentant son taux directeur (qui était inchangé depuis mars
2006) de 5,25 % à 5,50 %.
Aux Comores, la masse monétaire s’est accrue en 2007 de 8,1 %, du fait essentiellement de
l’augmentation des avoirs extérieurs nets (+ 4,9 %). Les taux directeurs de la Banque centrale sont
indexés sur l’EONIA depuis 2000.
Les autorités monétaires de l’UEMOA et de la CEMAC ont arrêté (respectivement en 1998 et en 2001) le
principe de l’extinction progressive des avances directes des banques centrales aux États. En UEMOA,
cette réforme, qui reflète la volonté de renforcer la discipline budgétaire communautaire, est engagée
depuis 2003 et s’est accompagnée d’un développement rapide du marché régional de la dette publique. En
CEMAC, le projet d’émission des titres publics à souscription libre, qui devrait être mis en œuvre en
2009, ne prévoit plus la suppression des avances aux États.
Dans un contexte marqué par une diminution des recettes pétrolières des États (liée à une réduction des
quantités produites non compensée par une hausse des cours), l’évolution des finances publiques des pays
de la CEMAC est restée globalement maîtrisée. L’excédent budgétaire, base engagements (hors dons), a
atteint 8,5 % du PIB, contre 9,9 % en 2006.
En UEMOA, en dépit d’une forte progression des dépenses, le déficit base engagements (hors dons) a
enregistré, en termes de PIB, une légère réduction (4,9 % contre 5,1 % en 2006), grâce à la hausse
exceptionnelle des recettes non fiscales (paiement de licences d'exploitation dans les télécommunications
et les mines ; encaissement de recettes exceptionnelles) et à la poursuite des efforts de recouvrement. La
situation des finances publiques de plusieurs pays reste, toutefois, fragile et des tensions de trésorerie ont
subsisté dans certains États, se traduisant par de nouveaux arriérés de paiement extérieurs (Côte d’Ivoire,
Guinée-Bissau, Togo).
Dans de nombreux pays de la Zone franc, les finances publiques ont, plus généralement, été affectées
négativement en 2007 et 2008 par les mesures temporaires prises pour pallier la hausse des produits
pétroliers ou agricoles (subventions, exonérations de TVA, réduction des droits de douane).
En ce qui concerne les comptes extérieurs, l’année 2007 s’est soldée, pour la CEMAC, par un déficit du
compte courant de – 0,7 % du PIB, après un excédent de 3,4 % en 2006. Cette évolution tient à la
réduction de l’excédent commercial et à la détérioration des soldes de la balance des services et des
revenus. En dépit d’une hausse des prix moyens à l’exportation, les ventes de pétrole brut ont reculé en
valeur, sous l’effet de la diminution des volumes extraits.
En UEMOA également, les comptes extérieurs se sont détériorés puisque le déficit des transactions
courantes est passé de – 4,1 % du PIB à – 6,1 %. Après avoir enregistré, en 2005, son premier déficit
depuis 1993, la balance commerciale a, de nouveau, été déficitaire en 2007, en liaison avec la baisse des
exportations (repli des ventes de coton, d’or et de pétrole) et la progression des importations (achats de
biens d’équipement, de produits alimentaires et pétroliers).
On trouvera dans le présent rapport deux encadrés sur les Investissements Directs Etrangers en UEMOA
et en CEMAC rédigés, respectivement, par la BCEAO et la BEAC.
Les réserves de change des Banques centrales des PAZF ont continué de progresser. Elles représentent
environ 5 mois d’importations de biens et services en UEMOA et 7 mois en CEMAC et aux Comores
(proportions similaires à celles de 2006 en UEMOA et aux Comores, et en augmentation en CEMAC).
Les taux de couverture de l’émission monétaire par les avoirs extérieurs dépassent largement le plancher
statutaire Zone franc des 20 % : 114,5 % en UEMOA, 96,7 % en CEMAC et 121,4 % aux Comores.
Le processus de convergence régionale demeure globalement insuffisant en Zone franc : fin 2007, deux
pays seulement, un en CEMAC (le Cameroun) et un en UEMOA (le Bénin), respectaient les quatre
critères de premier rang2. Aux Comores, un seul critère de premier rang était respecté.
Or, une discipline économique rigoureuse constitue le complément indissociable d’une bonne gestion de
la monnaie. En effet, l’intégration monétaire ne peut suffire à créer les conditions d’une croissance
optimale, qui implique également une coordination des politiques budgétaires. Cette coordination doit
chercher, en particulier, à préserver les marges de manœuvre des budgets nationaux, seuls instruments
stabilisateurs susceptibles de répondre aux chocs asymétriques auxquels la Zone franc est fréquemment
confrontée.
2 Solde budgétaire, taux d’inflation, encours de la dette publique totale sur PIB, variation des arriérés de paiement.
Les réformes structurelles (privatisations, transparence des fonds publics, assainissement du système
bancaire, gestion durable des ressources naturelles…) sont également un instrument à la disposition des
autorités pour renforcer le potentiel de croissance des économies nationales. Même si des progrès ont été
accomplis dans plusieurs pays en matière de privatisation et de restructuration des entreprises publiques
ou bien encore de gouvernance et de transparence budgétaire, ces réformes ont encore progressé trop
lentement en 2007. Et ce, en dépit du consensus général sur la nécessité d’améliorer le climat des affaires
pour encourager les investisseurs locaux et étrangers et pour positionner favorablement la Zone franc
dans la mondialisation.
A cet égard on notera que le présent rapport contient une étude spéciale, rédigée par la BEAC sur les
conditions de diversification des économies.
Dans un environnement encore marqué par de nombreuses incertitudes géopolitiques régionales et exposé
à d’importants chocs exogènes, les mécanismes de la Zone franc ont continué de jouer un rôle
stabilisateur essentiel pour la cohésion de la Zone. D’abord, la solidarité entre les États membres, qui se
traduit par la mise en commun des réserves de change dans chacune des zones d’émission, nécessite la
mise en œuvre d'une surveillance multilatérale qui constitue un facteur fortement incitatif à une gestion
rigoureuse des finances publiques. Ensuite, le principe de libre–transférabilité et la convertibilité illimitée
des monnaies de la Zone franc permettent de faciliter les flux d’échanges économiques et monétaires, et
sont donc de nature à stimuler l’investissement. Enfin, les dispositions de sauvegarde attachées aux
accords de coopération passés avec la France garantissent la mise en œuvre effective d’une politique
monétaire toujours vigilante à l’égard du risque inflationniste. Au total, les institutions de la Zone franc
fournissent un cadre propice à l’intégration régionale et au développement économique.
S’agissant de 2008, la situation des pays de la CEMAC devrait, selon la BEAC, être marquée par une
consolidation de l’activité économique, avec un taux de croissance de l’ordre de 5,8 % qui s’appuierait
sur un raffermissement du développement du secteur pétrolier et la confirmation du dynamisme du
secteur non pétrolier. En ce qui concerne l’évolution des prix, les tensions inflationnistes devraient
sensiblement s’accentuer, avec une progression de l’indice des prix à la consommation de 4,2 %, contre
1,6 % en 2007. Cette évolution refléterait l’augmentation au niveau international des prix des produits
alimentaires, conjuguée à des difficultés d’approvisionnement en produits vivriers dans certains pays, aux
tensions sur les prix des carburants et aux hausses de salaires dans la fonction publique.
En UEMOA, en faisant l’hypothèse de conditions climatiques favorables, la BCEAO anticipe pour 2008
une croissance économique en progression, mais encore relativement modérée, de 4,2 %. Les
améliorations enregistrées ces derniers mois dans la normalisation de la situation socio-politique des pays
de la sous– région et la reprise des relations de coopération avec la communauté financière internationale
par la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau et le Togo, laissent entrevoir des perspectives plus favorables en
2008 qu’en 2007. Concernant les prix, les premières observations mettent en évidence la persistance des
tensions inflationnistes dans tous les pays, en liaison avec le maintien des cours du pétrole à un niveau
élevé, et le renchérissement des produits alimentaires importés. L’inflation était ainsi estimée à 5,2 % en
moyenne fin juin 2008 (6,3 % en glissement) et pourrait s’établir à 5,4% sur l’ensemble de l’année. Elle
pourrait peser sur la consommation des ménages et les finances publiques.
L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION
ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
INTERNATIONALE
1.1. L’évolution de l’environnement économique et financier
international
1.1.1. Évolution économique dans le monde et en Afrique et prévisions pour 2008
Principaux indicateurs économiques
2006 2007 2008 (prev.)
Taux de croissance du PIB (en %)
Monde 5,1 5,0 4,1
Économies avancées 3,0 2,7 1,7
Zone euro 2,8 2,6 1,7
(a)
Dont France 2,4 2,1 1,6
Dont Allemagne 2,9 2,5 2,0
États-Unis 2,9 2,2 1,3
Japon 2,4 2,1 1,5
Pays émergents et en développement 7,9 8,0 6,9
Dont Afrique sub saharienne 6,4 7,2 6,6
Dont UEMOA 3,1 3,0 4,2
Dont CEMAC 3,1 4,0 5,8
Europe centrale et de l’Est 6,6 5,6 4,6
Russie 7,4 8,1 7,7
Prix à la consommation (taux moyen en %)
(b)
Zone euro 2,2 2,1 4,0
(a)
Dont France 1,9 1,6
(b)
4,0
Dont Allemagne 1,8 2,3
(b)
3,4
(b)
États-Unis 3,2 2,9 5,0
(b)
Japon 0,3 0,0 2,0
Pays émergents et en développement 5,4 6,4 9,1
Dont Afrique sub saharienne 7,3 7,2 8,6
Dont UEMOA 2,3 2,4 5,4
Dont CEMAC 5,2 1,6 4,2
Europe centrale et orientale 5,4 5,6 6,4
Russie 9,7 9,0 11,4
Taux de chômage (taux moyen en %)
Économies avancées 5,7 5,4 5,6
(c)
Zone euro 8,2 7,4 7,3
(a) (c)
Dont France 8,7 7,8 7,5
(c)
Dont Allemagne 9,8 8,4 7,4
États-Unis 4,6 4,6 5,4
Japon 4,1 3,9 3,9
Solde des paiements courants (milliards de dollars)
Économies avancées – 525,2 – 463,3 – 464,2
Zone euro – 6,4 – 30,0 – 98,0
Dont France – 28,2 – 33,4 – 67,0
Dont Allemagne 147,1 185,0 190,6
États-Unis – 811,5 – 738,6 – 614,7
Japon 170,4 212,8 193,3
Pays émergents et en développement 606,7 630,9 729,4
Dont Afrique sub saharienne – 0,6 – 28,1 – 17,6
Dont Asie 277,5 383,5 367,5
Évolution des termes de l’échange (biens, en %)
Pays émergents et en développement 3,8 0,9 5,0
Dont Afrique sub saharienne 10,3 4,9 10,4
Dont Asie – 0,4 – 1,0 0,4
Croissance du commerce mondial (biens, % en volume)
Exportations des économies avancées 8,6 5,3 4,8
Exportations des pays émergents en développement 10,8 8,7 7,0
Exportations de l’Afrique sub saharienne 3,4 4,7 7,4
(a) (b)
Sources : FMI – World Economic Outlook, Avril 2008 et Actualisation Juillet 2008 – ; BCEAO ; BEAC ; INSEE ; taux en
(c)
glissement annuel à fin Juin 2008 ; Taux à fin Juin 2008
1.1.2. L’évolution des cours des matières premières exportées par les pays de la
Zone franc
En 2007, la situation des marchés internationaux des matières premières a été caractérisée par la poursuite
de la hausse des cours de la quasi-totalité des produits d’exportations de la Zone franc. Les prix de l’huile
d’arachide, de l’huile de palme, du caoutchouc, du café robusta et du cacao ont particulièrement
progressé. Il en a été de même pour l’or et le pétrole ainsi que pour l’uranium dont les cours se sont,
toutefois, effrités au second semestre. Le prix du coton a également progressé tout en demeurant à des
niveaux relativement bas.
350
300
250
200
150
100
50
0
juin-00
juin-01
juin-02
juin-03
juin-04
juin-05
juin-06
juin-07
juin-08
déc-00
déc-01
déc-02
déc-03
déc-04
déc-05
déc-06
déc-07
OR COTON CACAO (Côte d'Ivoire) CAFE ROBUSTA
En 2007, les cours du café robusta ont continué leur progression, enregistrant, en moyenne annuelle, une
hausse de 28,2 % (après + 33,7 % en 2006). La consommation, en croissance soutenue (particulièrement
dans les économies émergentes d’Asie et dans les pays de l’ancien bloc soviétique) ainsi que la relative
pénurie de cette qualité de café sont à l’origine de cette évolution favorable. Les prix du Robusta ont
continué de progresser début 2008, en liaison avec la baisse des exportations du Brésil et du Vietnam.
Sur le marché mondial du coton, les cours ont sensiblement augmenté en 2007. La moyenne mensuelle de
l’indice A de « Cotton-Outlook », qualité du coton d’Afrique du Centre et de l’Ouest, est passée de
USD 1,31/kg en décembre 2006, à USD 1,54/kg en décembre 2007, soit une hausse de 17,6 % (environ
10% en moyenne annuelle), contre 4,8 % l’année précédente. En 2008, les prix du coton ont continué de
progresser au premier semestre. Ils ont été soutenus par la perspective d’une baisse de la production aux
États-Unis, au Brésil et en Turquie et par des prévisions qui situeraient la consommation mondiale,
notamment sous l’impulsion des importateurs chinois, à un niveau supérieur à celui de la production,
affectée par la concurrence d’autres cultures (céréales et soja).
La progression du prix de l’or, enregistrée en 2006, s’est poursuivie en 2007, avec une hausse de 15,4 %
en moyenne annuelle. L’augmentation a surtout été sensible au second semestre 2007, l’once d’or
atteignant USD 806,52 en décembre (+ 28 % par rapport à décembre 2006). Cette évolution tient
essentiellement à la crise financière, consécutive à l’éclatement de la bulle spéculative sur les prêts
hypothécaires à risque aux États-Unis, et à la dépréciation du dollar face aux autres grandes devises. La
hausse a repris au début de l’année 2008 : même si, après un plus haut en mars, les cours se sont inscrits
en repli au deuxième trimestre, le prix de l’once d’or s’établissait encore à environ USD 890 fin juin
contre 807 fin décembre 2007.
500
400
300
200
100
0
juin-00
juin-01
juin-02
juin-03
juin-04
juin-05
juin-06
juin-07
juin-08
déc-00
déc-01
déc-02
déc-03
déc-04
déc-05
déc-06
déc-07
PÉTROLE CAOUTCHOUC BOIS TROPICAUX
Les cours du pétrole brut ont connu une envolée en 2007, atteignant un premier record historique fin
novembre, avec un baril de brent à USD 92,73 le baril. L’intensité de la demande, l’insuffisance des
capacités de production et de raffinage et les tensions géopolitiques figurent parmi les facteurs explicatifs
de cette très forte progression. Au total, en 2007, les cours du Brent ont crû, en moyenne annuelle, de
10,75 % par rapport à 2006. Au premier semestre 2008, les cours ont continué leur progression (+ 45 %),
en liaison notamment avec la persistance des tensions géopolitiques, la faiblesse du dollar et la morosité
des marchés d’actions. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance structurelle de la
demande dans les pays émergents et les contraintes sur l’offre maintiendront le marché sous tension.
Après la baisse enregistrée fin 2006, les cours du caoutchouc naturel ont progressé, en moyenne
annuelle, de 6 % en 2007, passant de USD 2,22/kg à 2,35/kg. Cette amélioration résulte de la forte
demande asiatique, notamment chinoise. Elle s’explique également par la hausse du cours du pétrole qui a
conduit à une certaine désaffection à l’égard du caoutchouc synthétique. Au premier semestre 2008, les
cours du caoutchouc naturel ont vu leur hausse se renforcer (+ 27 % par rapport à décembre 2007), du fait
de mauvaises conditions météorologiques dans les principales régions productrices (Thailande, Malaisie,
Inde) et de la faiblesse du dollar par rapport aux monnaies des pays producteurs.
Les cours mondiaux des principaux bois tropicaux en grumes exportées sont restés bien orientés
en 2007. S’agissant des bois sciés, les cours du Sapelli (Cameroun) ont augmenté, en moyenne, de 29,4 %
en 2007 en raison de la demande soutenue en provenance d’Asie, du Moyen Orient et des pays européens,
en particulier la France, et de la mise en application de quotas à l’exportation dans les zones de
production en Afrique centrale. La vigueur de la demande asiatique et le faible niveau de l’offre ont
continué de pousser les cours à la hausse début 2008.
400 1 600
350 1 400
300 1 200
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150 600
100 400
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juin-07
déc-07
juin-08
HUILE DE PALME HUILE D ARACHIDE URANIUM
Les cours de l’huile de palme ont poursuivi leur hausse en 2007, suite, notamment, aux inondations
survenues en Malaisie et en Indonésie : le prix s’est établi à USD 0,78/kg en moyenne en 2007, contre
USD 0,47/kg en 2006, soit une augmentation de 64 %. En 2008, les prix ont continué de progresser
(de 1,05/kg au mois de janvier à 1,13/kg au mois de juin), en raison de l’insuffisance persistante de l’offre
mondiale.
Les cours de l’huile d’arachide se sont inscrits en hausse de 34,6 % en 2007, à USD 1,37/kg en moyenne
annuelle contre USD 1,02/kg un an plus tôt. Au premier semestre 2008, ils ont continué à bénéficier de
l’insuffisance générale de l’offre d’oléagineux et ont enregistré une progression de près de 30 % par
rapport à leur niveau de fin 2007.
Entre 2005 et 2007 les cours de l’uranium ont connu une croissance exponentielle. En 2007, ils ont
encore progressé de 107,6 %, à USD 218,2/kg en moyenne annuelle. Au premier semestre 2007, les cours
ont suivi une hausse prononcée, expliquée par la légère baisse de la production minière et la croissance de
la demande. Ils se sont stabilisés les mois suivants avant de s’inscrire en retrait puisqu’au cours du
premier semestre 2008 les prix spot se sont élevés en moyenne à USD 157,8 /kg.
La Banque des Règlements Internationaux (BRI) publie chaque trimestre les statistiques de créances
internationales consolidées et de dépôts, qui sont collectées auprès des banques déclarantes de 40 pays
ayant une activité internationale significative. Ces statistiques comptabilisent uniquement les opérations
de crédits ou de dépôts effectuées auprès des banques déclarantes par des non-résidents. La BRI publie
également la distribution géographique des créances détenues par ces banques, ce qui donne une
indication du degré d’insertion de chaque zone et de chaque pays dans le système bancaire mondial.
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Source : BRI
La part modeste de l’Afrique s’explique par un écart de développement croissant avec la plupart des pays
émergents. L’accélération du développement des nouveaux pays industriels d’Asie et, dans une moindre
mesure, d’Amérique Latine, puis la transition économique dans les Pays d’Europe Centrale et
Orientale (PECO) ont provoqué une réorientation des financements bancaires internationaux au détriment
du continent africain.
Comores 11 6 14 23 11 7 12 16
Total Zone franc 6 936 9 295 11 727 14 177 13 990 12 897 13 936 24 719
Afrique 60 070 76 745 97 417 110 343 125 024 177 745 217 118 276 524
Afrique/Pays en développement 6,9 % 5,7 % 7,2 % 7,0 % 6,5 % 7,4 % 6,9 % 6,3 %
Zone franc/ PED 0,8 % 0,7 % 0,9 % 0,9 % 0,7 % 0,5 % 0,5 % 0,6 %
Source : BRI
Les financements bancaires internationaux accordés par les banques déclarantes BRI aux 15 pays de la
Zone franc n’ont représenté, en 2007, que 20,6 % de ceux octroyés à l’Afrique du Sud
(USD 120 milliards). Ils étaient cependant plus de deux fois supérieurs aux concours bancaires
internationaux en faveur de l’économie nigériane (USD 10,5 milliards d'encours). Les financements
bancaires internationaux accordés à la Zone franc ont représenté environ 19 % du PIB de la Zone
en 2007, contre, par exemple, 42 % pour l’Afrique du Sud et 6 % pour le Nigéria.
Les financements bancaires internationaux à destination de la Zone franc ont fortement progressé en 2007
(+ 77,3 %), les encours ayant doublé pour l’UEMOA tandis qu’ils augmentaient de 27 % pour
la CEMAC. Cette hausse résulte essentiellement de la forte augmentation des créances du secteur
bancaire international sur la Côte d’Ivoire, les encours détenus sur ce pays ayant plus que doublé par
rapport à 2006. Le Sénégal, le Gabon et le Cameroun ont également bénéficié de flux de financements
dynamiques, les créances bancaires internationales sur ces pays ayant augmenté respectivement de 62 %,
42 % et 9 % par rapport à 2006. La variation des encours retrace toutefois aussi pour partie celle du taux
de change, l’euro étant passé de 1,31 dollar fin 2006 à 1,47 dollar fin 2006, ce qui a mécaniquement
augmenté le montant nominal, en dollars, de crédits accordés, pour une large part, en euros.
Par comparaison avec les autres pays en développement, les financements bancaires internationaux
accordés à la Zone franc se dirigent très peu vers les banques et bénéficient principalement aux
importateurs et exportateurs. Ainsi, l’encours des crédits accordés aux banques n’atteignait que
USD 1,1 milliard à fin 2007, en baisse de 6 % par rapport à 2006.
La maturité moyenne de la dette bancaire de la Zone franc était inférieure fin 2007 à celle des pays en
développement : les créances à court terme (de moins de deux ans d’échéance) représentaient 40,7 % des
créances totales des banques internationales sur la Zone franc, contre une proportion de 30,0 % pour les
encours sur les PED. À fin 2007, les banques françaises détenaient 50,0 % des créances bancaires
internationales sur la Zone franc, contre 75 % fin 2006.
Fin 2007, les dépôts internationaux des résidents de la Zone étaient estimés à USD 14,2 milliards, en
hausse de 66,1 % par rapport à 2006, en liaison avec l’augmentation significative enregistrée au
Cameroun (+ 308 %), en Guinée Equatoriale (+ 102 %) et au Tchad (+ 79 %). Cette forte progression est
essentiellement le résultat de mouvements interbancaires.
Les dépôts bancaires à l'étranger représenteraient environ 11 % du PIB de la Zone franc. Ces dépôts
proviennent à hauteur de 58 % des pays la CEMAC. Le Cameroun et le Gabon sont à l’origine de 77 %
des dépôts bancaires internationaux de la CEMAC. Au sein de l’UEMOA, les dépôts proviennent
principalement de la Côte d’Ivoire et du Sénégal (71 % des dépôts internationaux de l’UEMOA).
Décidée lors du G8 de Gleneagles (2005), l’initiative d’annulation de la dette multilatérale (IADM) des
pays les plus pauvres a pour objet d’annuler intégralement leur dette à l’égard de trois institutions
financières internationales (le FMI, la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement).
Celles-ci, qui réalisaient déjà, dans le cadre de l’initiative PPTE, les mêmes efforts d’annulation que ceux
effectués par les autres créanciers, renforcent ainsi leur engagement en faveur de l’allègement de la dette
des pays pauvres.
1.2.2.1. Rappel du dispositif PPTE renforcé
L’entrée d’un pays dans le dispositif PPTE découle d’une décision des Conseils d’administration du FMI
et de la Banque mondiale. Les pays potentiellement éligibles doivent satisfaire aux conditions suivantes2 :
- être uniquement éligibles aux programmes concessionnels du FMI et de la Banque mondiale (guichet
de l’Association internationale pour le développement – AID –) ;
- présenter des ratios d’endettement, constatés au 31 décembre 2004, supérieurs à certains seuils
prédéfinis (cf. tableau ci-après), établissant l’insoutenabilité de leur dette extérieure ;
- avoir conclu un programme avec le FMI et/ou la Banque mondiale entre le 1er octobre 1996 et
le 31 décembre 20063.
Le dispositif comprend deux temps, marqués par les points de décision (« decision point ») et
d’achèvement (« completion point »), entre lesquels se déroule la « période intérimaire » :
- au « point de décision », qui marque l’éligibilité du pays à l’initiative, est calculé le montant des
annulations qui seront nécessaires pour réduire l’endettement à un niveau soutenable. Ce seuil est
estimé à 150 % des exportations ou à 250 % des recettes de l’État hors dons. Les créanciers réalisent
alors un effort intérimaire qui prend la forme d’une réduction du service de la dette (accords dits
de flux). Les échéances tombant durant la période intérimaire sont annulées ou rééchelonnées4.
- au « point d’achèvement », l’allégement du stock de dette calculé lors du point de décision devient
définitif et complet pour l’ensemble des créanciers bilatéraux et multilatéraux concernés. Si, en dépit
1 L’échéance de la « sunset clause » a été repoussée de deux ans à quatre reprises (fin 2000, fin 2002, fin 2004 et fin 2006). En septembre 2006,
les Conseils d’administration du FMI et de la Banque mondiale ont décidé de fixer au 31 décembre 2006 l’échéance finale de l’initiative PPTE.
Toutefois, les pays respectant les critères économiques pour être éligibles (ratios de richesse par habitant et d’endettement) mais n’ayant pas
encore pu confirmer leur éligibilité par la mise en place d’un programme financé par le FMI conserveront leur capacité à bénéficier de
l’initiative (« sunset clause » étendue).
2 Source : FMI et Banque mondiale, Heavily Indebted Poor Countries (HIPC) Initiative – List of Ring – Fenced Countries That Meet the Income
and Indebtedness Criteria at end 2004, avril 2006
3 Cette troisième condition a été supprimée pour les pays respectant les deux premières conditions au 31 12 2006, cf. note n° 1 ci-dessus.
4 En ce qui concerne le Club de Paris, il s’agit notamment d’une annulation à hauteur de 90 % des crédits non APD et du rééchelonnement sur
40 ans pour les crédits APD.
de ces annulations, la dette calculée au point d’achèvement reste supérieure au seuil de soutenabilité
retenu dans le cadre de l’initiative, des allégements additionnels (« topping-up ») peuvent être
consentis pour les pays ayant subi un « choc exogène exceptionnel » depuis le point de décision. Par
ailleurs, les créanciers membres du Club de Paris accordent des annulations bilatérales
complémentaires.
2°) Relations avec le FMI et/ou l’AID Exécution satisfaisante des programmes Exécution satisfaisante des programmes
conclus avec le FMI et/ou avec l’AID. conclus avec le FMI et/ou avec l’AID.
3°) Cadre Stratégique de Lutte contre la Mise en œuvre d’une stratégie de lutte
Pauvreté (CSLP ou Poverty Reduction contre la pauvreté, s’appuyant sur un
Strategy Paper – PRSP) CSLP approuvé par le FMI et la Banque
mondiale.
Durée de la période intérimaire 3 ans en principe. Point d’achèvement « flottant » fixé après
mise en œuvre pendant un an du CSLP.
Assistance intérimaire Uniquement du Club de Paris : accord Club de Paris : accord de flux selon les
de flux selon les termes de Lyon termes de Cologne (annulation à 90 %
(annulation de 80 % des échéances du des échéances non-APD tombant pendant
service de la dette tombant pendant la la période intérimaire et rééchelonnement
période intérimaire). sur 40 ans des échéances d’APD).
Créanciers multilatéraux : allégements du
service de la dette (Banque mondiale) ou
subventions pour son paiement (FMI)
pendant la période intérimaire.
Allégement du stock de la dette au point Club de Paris : accord de réduction du a) Club de Paris : accord de réduction
d’achèvement stock de la dette selon les termes de Lyon du stock de la dette selon un
(annulation de 80 % de la dette facteur commun de réduction fixé
commerciale éligible 7). par le FMI 8.
Autres créanciers bilatéraux et b) Autres créanciers bilatéraux et
commerciaux : réduction selon des termes commerciaux : réduction selon des
comparables. termes comparables.
Créanciers multilatéraux : réductions d’une c) Créanciers multilatéraux : réductions
partie du stock de dettes, en complément du stock de dettes selon le facteur
de celles décidées en Club de Paris. commun de réduction.
Base d’évaluation de l’allégement de la Soutenabilité appréciée au point Soutenabilité appréciée au point de
dette d’achèvement. décision.
5 Après application des mécanismes classiques d’allégement de la dette, tels que les conditions de Naples (notamment une réduction de 67 % de
la VAN des échéances de dette pré-date butoir non-APD). La date butoir, fixée lors du 1er passage du pays débiteur en Club de Paris, est la date
jusqu’à laquelle les créances sont intégrées dans l’assiette du rééchelonnement : les dettes contractées postérieurement à cette date sont exclues
des futurs rééchelonnements.
6 Critère alternatif. Pour être qualifiés sur la base de ce critère sans atteindre le seuil du ratio Dette/exportations, les pays doivent toutefois
disposer d’un ratio exportations/PIB supérieur à 30 % (40 % dans le dispositif PPTE initial) et de recettes fiscales rapportées au PIB de plus de
15 % (20 % dans le dispositif PPTE initial).
7 Dette éligible = dette commerciale (c’est-à-dire non APD) pré-date butoir.
8 À l’issue du sommet de Cologne, les pays du G7 se sont en outre engagés, sur une base bilatérale, à annuler 100 % de leurs créances APD et
100 % de leur dette commerciale éligible lorsque le pays atteint son point d’achèvement.
décision » sur les 41 pays potentiellement éligibles. Depuis la fin 2000 (date à laquelle 22 pays étaient
parvenus au point de décision de l’initiative renforcée), le rythme s’est sensiblement ralenti, un à deux
pays franchissant chaque année cette première étape. Deux pays (le Congo et Haïti) ont ainsi atteint
le point de décision en 2006, suivis de l’Afghanistan en 2007, puis de la République centrafricaine et du
Libéria en 2008.
Tableau récapitulatif des pays potentiellement éligibles à l’Initiative PPTE et de leur situation dans le déroulement
du dispositif renforcé (1er juillet 2008) *
45 pays potentiellement PPTE 41 pays potentiellement éligibles 33 pays ayant atteint leur point
de décision
(2) Point de décision déjà atteint dans le dispositif PPTE initial (mars 1998). A cette date, accord de flux du Club de Paris selon les termes de Lyon
(annulation de 80% des crédits non APD).
Parmi les pays ayant atteint le point de décision, 23 sont parvenus au « point d’achèvement » au
1er juillet 2008, dont 19 en Afrique (et 6 en Zone franc) : Ouganda en 2000, Mozambique et Tanzanie
en 2001, Burkina Faso et Mauritanie en 2002, Mali et Bénin en 2003, Niger, Sénégal, Éthiopie, Ghana et
Madagascar en 2004, Zambie et Rwanda en 2005, Cameroun, Malawi et Sierra Leone en 2006.
Sao Tomé et Principe et la Gambie sont les derniers pays à avoir franchi cette étape, respectivement en
mars 2007 et en mars 2008.
Les montants de dettes annulés
Pour les 23 pays ayant atteint le point d’achèvement, les allégements mis en œuvre s’élèvent à près de
USD 33 milliards en valeur actualisée nette (— VAN — à fin 2006). Les pays d’Afrique sub-saharienne
ont bénéficié d’environ 75 % des allègements mis en œuvre (USD 24,5 milliards). Pour les 6 pays de la
Zone franc, ces allègements ont représenté USD 4,6 milliards (soit 15 % des annulations totales).
Le montant des allègements de dette susceptibles d’être consentis aux 10 pays ayant atteint le point de
décision est estimé à USD 15 milliards (dont USD 3 milliards pour les 4 pays de la Zone franc concernés)
en valeur actualisée nette. Pour les 8 pays n’ayant pas encore franchi le point de décision mais
potentiellement éligibles, ce montant est évalué à USD 20 milliards (dont USD 4 milliards pour les 3 pays
de la Zone franc concernés) en valeur actualisée nette.
Au total, l’initiative PPTE renforcée devrait permettre une réduction des deux tiers du stock de dette des
pays bénéficiaires, selon les estimations du FMI basées sur 31 pays ayant franchi le point de décision.
Cette réduction n’inclut pas les annulations bilatérales complémentaires qui seront réalisées par les
créanciers du Club de Paris.
Le renforcement du lien avec la réduction de la pauvreté
Le renforcement du lien entre l’allégement du service de la dette et l’augmentation des dépenses
contribuant à la réduction de la pauvreté est l’un des objectifs prioritaires de l’initiative PPTE. À cet effet,
tous les pays éligibles doivent élaborer un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) détaillant
l’affectation aux dépenses sociales des surplus dégagés par l’allégement du service de la dette.
D’après les estimations du FMI, les allègements de dette ont permis de financer des actions renforcées en
matière de lutte contre la pauvreté (éducation, systèmes de santé…). Les dépenses en ce domaine sont
ainsi passées de 5,5 % du PIB en moyenne dans les pays africains PPTE, en 1999, à 9 % en 2006. Le
poids du service de la dette s’est également sensiblement réduit : celui-ci, rapporté aux recettes
d’exportation, a été ramené, en moyenne, de 18 % à 8 % dans les quatre années ayant suivi le point de
décision.
1.2.2.3. La mise en œuvre progressive de l’initiative IADM
Proposée par les pays du G8, l’IADM prévoit l’annulation de 100 % du stock de la dette des pays en
développement auprès du FMI, de l’Association internationale pour le développement – AID – (guichet
concessionnel de la Banque mondiale), du Fonds africain de développement – FAD – (guichet
concessionnel de la Banque Africaine de Développement) et de la Banque interaméricaine de
développement (BID). Le dispositif vise à faciliter l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), sans compromettre la capacité de financement des institutions internationales.
- les pays PPTE ayant atteint le point d’achèvement, qui ont maintenu pendant au moins six mois
– à compter de la date du point d’achèvement – des performances favorables i) dans le domaine
macroéconomique (exécution satisfaisante des programmes conclus avec le FMI) ii) dans la mise en
œuvre d’une stratégie de réduction de la pauvreté iii) dans la gestion des dépenses publiques (respect
d’exigences minimales en matière de gouvernance et de transparence dans l’utilisation des ressources
publiques). Les 23 pays ayant atteint leur point d’achèvement ont été déclarés éligibles à l’IADM ;
- une seconde catégorie a été introduite par le FMI pour les pays n’ayant pas bénéficié de
l’initiative PPTE mais dont le revenu par habitant est inférieur à USD 380. 2 pays ont été retenus à ce
titre (Cambodge et Tadjikistan).
Pour ces 25 pays, l’IADM a été mise en œuvre dès leur accession au point d’achèvement, à compter
du 1er janvier 2006. Dans une deuxième phase, l’IADM devrait bénéficier à terme aux 18 pays (dont
14 pays africains, notamment 7 en Zone franc) qui n’ont pas encore atteint le point d’achèvement PPTE.
Au total, au seul titre de l’IADM, le montant des annulations de dette, susceptibles de s’appliquer aux
43 pays potentiellement éligibles, devrait représenter environ USD 48 milliards en termes nominaux9 dont
près de 85 % au bénéfice des pays africains. Pour les 6 pays de la Zone franc ayant atteint le point
d’achèvement, les annulations de dette au titre de l’IADM ont représenté USD 9 milliards en termes
nominaux10.
S’agissant de l’initiative IADM exclusivement, le financement des USD 48 milliards en termes nominaux
(cf.supra) s’opère selon le schéma suivant :
- pour le FMI, le coût de l’initiative est couvert par deux fonds : le Fonds IADM-I (« MDRI-I Trust »)
finance le coût des annulations de dette en faveur des pays dont le revenu par habitant est inférieur à
USD 380, sur les ressources propres du FMI (principalement grâce au revenu de placement du produit
des ventes d’or de 1999 et 2000) ; le Fonds IADM-II (MDRI-II Trust ») est alimenté par les
contributions des pays membres et finance les annulations de dette en faveur des pays déclarés
éligibles à l’initiative PPTE, mais dont le revenu par habitant est supérieur à USD 380.
- pour l’AID et le FAD, les pays donateurs se sont engagés à apporter des contributions additionnelles,
afin de préserver les capacités de financement de ces institutions.
9 USD 33 milliards pour l’AID ; USD 7,5 milliards pour le FAD ; USD 4 milliards pour le FMI ; USD 3,5 milliards pour la BID.
10 USD 6,2 milliards pour la Banque mondiale, USD 2,1 milliards pour le FAD et USD 0,7 milliard pour le FMI.
11 Dont USD 13,8 milliards pour la Banque mondiale ; USD 5,8 milliards pour le FMI ; USD 4,8 milliards pour la BAD ; USD 24,2 milliards
pour les créanciers du Club de Paris ; USD 8,6 milliards pour les autres créanciers bilatéraux publics.
En effet, la restauration de leur solvabilité et l’importance de leurs besoins financiers se sont d’ores et
déjà traduits, pour plusieurs d’entre eux, par une sensible reprise des flux d’endettement. Ce nouveau
recours à l’endettement s’inscrit en outre dans un contexte marqué par l’apparition de nouveaux prêteurs
(pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, pays du Golfe), dont les financements sont souvent offerts
sous forme peu ou non concessionnelle, et qui ne sont pas forcément membres des instances de
concertation existantes (Club de Paris, OCDE).
Le souci de préserver la soutenabilité à long terme de la dette des pays pauvres a ainsi conduit les
institutions financières internationales et les principaux créanciers bilatéraux à prendre position en faveur
d’une meilleure coordination des pratiques de financement12. Réunis à Potsdam en mai 2007, les ministres
des finances du G8 ont appelé les parties intéressées à « soutenir la création d’une charte du prêt
responsable » destinée à préserver les capacités de remboursement des pays pauvres. La concertation
entre pays du G7 et pays émergents sur ces questions s’est poursuivie en 2007 et en 2008 dans le cadre
des réunions du G20.
12
Cf. notamment article « Les risques de ré-endettement des pays en développement après les annulations de dettes », Bulletin de la Banque de
France, janvier 2007.
L’ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
ET FINANCIÈRE
DANS LES PAYS AFRICAINS
DE LA ZONE FRANC
En 2007, le taux de croissance des pays membres de l’UEMOA s’est stabilisé à 3 % (3,1 % en 2006) et
reste à peine égal à celui de la croissance démographique de la zone.
Les progrès enregistrés dans la résolution des crises socio-politiques en Côte d'Ivoire, au Togo et en
Guinée-Bissau ont permis à ces États de renouer avec les institutions de Bretton Woods mais ne se sont
pas encore traduits par une augmentation significative de leur taux de croissance.
Les principaux secteurs d’activité de l’UEMOA restent fragiles par rapport aux chocs externes liés à la
flambée des cours mondiaux du pétrole, qui a continué de pénaliser des pays traditionnellement
importateurs nets d’hydrocarbures, et aux aléas climatiques, qui expliquent les résultats globalement peu
favorables de la campagne agricole 2007-2008.
D’autres facteurs pèsent également sur les perspectives de relance de la croissance comme les difficultés
persistantes de certaines filières agricoles. L’insuffisance des facteurs de production, notamment l’énergie
électrique, s’est traduite par une baisse de la production dans le secteur manufacturier. Enfin, depuis
plusieurs années, la croissance de l’UEMOA reste aussi contrainte par la situation en Côte d’Ivoire qui
représente 35 % du PIB de la sous-région.
L’examen des performances nationales laisse, toutefois, apparaître une accélération de la croissance au
Bénin, en liaison avec le redressement de la production cotonnière, et au Sénégal, du fait de la reprise des
activités des ICS (Industries Chimiques du Sénégal).
En 2007, l’inflation s’est stabilisée, passant de 2,3 % à 2,4 % en moyenne. Elle s’est, toutefois, accélérée
en fin d’année.
À fin juin 2008, sept des huit pays de l’UEMOA bénéficiaient de l’appui financier du FMI dans le cadre
de l’exécution de programmes économiques: cinq (Bénin, Burkina, Mali, Niger et Togo) au titre de la
FRPC1 et deux (Guinée-Bissau et Côte d’Ivoire) à travers une Aide d’Urgence Post Conflit. Par ailleurs,
le Sénégal met en oeuvre un programme au titre de l’instrument de soutien à la politique
économique (ISPE).
Dans le cadre de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), seuls le Togo et la Côte d’Ivoire
n’ont pas encore atteint le point de décision. Le Burkina Faso, le Bénin, le Mali, le Niger et le Sénégal ont
atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE renforcée. En 2006, ces cinq pays ont donc pu
bénéficier, dans le cadre de l’IADM — Initiative d’Annulation de la Dette Multilatérale — (cf. 1.2.2.), de
l’annulation effective de leur dette vis-à-vis du FMI, de la Banque mondiale et de la BAD.
2.1.1. L'activité
Dans le cadre de l’harmonisation des comptabilités nationales et de leur mise en conformité avec
la norme du Système de Comptabilité Nationale 1993 (SCN 93), l’UEMOA a décidé, en 2001, que
la valorisation des campagnes agricoles s’effectuerait désormais l’année de la production. Ainsi,
la production agricole au titre de la campagne « n/n+ 1 » est intégrée dans le calcul du PIB de
l’année « n » (effet d’offre) grâce à l’introduction de stocks dans l’équilibre emplois ressources.
L’effet demande reste pris en compte l’année « n+ 1 », par déstockage, au titre de la
consommation et des exportations.
La campagne agricole 2007-2008 a pâti de conditions climatiques peu favorables, en particulier, l'arrêt
précoce des pluies dans certains pays (Niger, Sénégal, Burkina et Guinée-Bissau). Sur la base des
estimations disponibles au moment de la rédaction de ce Rapport, elle s’est caractérisée par une légère
hausse de la production vivrière (mis à part certaines céréales) et une stagnation, voire un recul, pour les
cultures d’exportation.
1 Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) ou Poverty reduction and growth facility (PRGF) : cette facilité remplace
depuis 1999 la facilité d’ajustement structurel renforcée (FASR) en tant que guichet de prêts concessionnels du FMI. Les pays peuvent
emprunter un maximum de 140 % de leur quota au FMI, dans le cadre d’un programme de trois ans. Cette limite peut être portée à 185 % du
quota en cas de circonstances exceptionnelles. Les prêts obtenus au titre de la FRPC portent intérêt à 0,5 %, avec remboursement semestriel,
débutant 5 ans et demi et se terminant 10 ans après le déboursement.
S’agissant des cultures d’exportation, les performances ont stagné ou se sont inscrites en retrait, sauf pour
la noix de cajou. Ainsi, les productions de café, de cacao et d’arachides ont enregistré de légères baisses
(respectivement – 0,3 %, – 0,2 % et – 1,8 %) alors que la production de coton a fléchi fortement
(– 28,8 %).
Dans ce dernier secteur, les baisses les plus importantes ont concerné le Burkina (– 44%), le Mali
(– 40,3 %), la Côte d’Ivoire (– 16,9 %) et le Sénégal (– 13,2 %). Les conditions climatiques, les retards de
paiements aux producteurs et la désorganisation de certaines filières cotonnières ont entraîné une
réduction des surfaces emblavées (alors même que les cours mondiaux se sont redressés en 2007). Au
Bénin et au Togo, les mesures prises en faveur du paiement des arriérés aux producteurs et de la
réorganisation de la filière ont permis un redressement de la production (respectivement + 12 % et
+ 22%).
La production de cacao a stagné (– 0,2 %) : si le Togo a enregistré une hausse de 25 %, les récoltes ont
baissé de 0,3 % en Côte d’Ivoire. La production d’arachides a diminué (– 1,8 %) en liaison avec les
mauvais résultats obtenus par le Sénégal (– 28 %) qui été pénalisé par un démarrage tardif des pluies et
leur arrêt précoce. En Guinée-Bissau, la production de noix de cajou a enregistré une progression de
l’ordre de 6 %. En revanche, la production de café a reculé de 0,3 % pour l’ensemble de la sous-région,
avec une augmentation de 4,5 % au Togo associée à une baisse de 0,5 % en Côte d’Ivoire.
Dans le secteur minier, les estimations sont orientées à la baisse pour les principales productions de la
région (or, uranium, phosphates et pétrole). La production aurifère de l’Union a baissé d’environ 8 %, en
raison du recul de 9 % enregistré au Mali. Par ailleurs, du fait de l’ensablement de certains puits, la
production de pétrole brut de la Côte d’Ivoire a diminué fortement (– 19,3 %), à 17,7 millions de barils.
La production de phosphates a régressé de 15,3 %, en ligne avec les difficultés (vétustés des équipements
et délestages) de la filière au Togo (– 36 %) et malgré l’augmentation (reprise de l’activité des ICS)
constatée au Sénégal (+ 16,2 %). Enfin, au Niger, l’extraction d’uranium a enregistré un recul de 8,1 %.
L'indice de la production industrielle, calculé par la BCEAO, s’est contracté de 3,0 % après avoir
progressé de 3,9 % en 2006. Cette évolution a été contrastée selon les pays puisque l’activité industrielle a
progressé au Burkina (+ 3,3 %) et au Sénégal (+ 3,1 %). En revanche, elle a reculé au Mali (– 18,5%), en
Guinée-Bissau (– 13,0 %), au Niger (– 4,0 %), au Togo (– 3,9 %), au Bénin (– 3,4 %) et en Côte d’Ivoire
(– 1,5 %). Ce recul s’explique, pour partie, par les problèmes d’approvisionnement en énergie électrique
et par le reflux de l’activité enregistré au niveau des « industries extractives ».
Du côté de la demande, l’activité a été soutenue par la consommation des ménages puisque, à l’exception
du Mali, du Niger et du Togo, l’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail s’est inscrit en
progression dans l’ensemble de la zone. La performance de cet indice, en hausse de 3,9 % (un rythme
inférieur aux + 7,7 % de 2006), confirme, en particulier, le relatif dynamisme du commerce
d'automobiles, motocycles et pièces détachées, de biens d’équipement pour le logement ainsi que de
produits pharmaceutiques et cosmétiques.
En 2007, parmi les composantes du PIB, la consommation (+ 9,0 %), notamment privée (+ 10 %), et la
FBCF (+ 11,0 %) ont progressé alors que les exportations ont diminué de 3,5%. Le taux d’investissement
est passé de 18,4 % du PIB en 2006 à 19,2 %.
2.1.2. L’inflation
En 2007, le taux d’inflation est demeuré quasiment stable à 2,4 % en moyenne annuelle (2,3 % en 2006).
Ce résultat recouvre des performances différentes selon les pays, avec une baisse du rythme de la hausse
des prix au Bénin, au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Togo, contre une accélération au Sénégal et en
Guinée-Bissau et une stabilité au Mali et au Niger.
L’inflation a suivi une évolution infra-annuelle caractérisée par un ralentissement significatif sur les neuf
premiers mois de l’année grâce, notamment, à la baisse des prix des céréales locales, à la suite des bonnes
récoltes des campagnes agricoles 2005-2006 et 2006-2007. Le dernier trimestre, en revanche, a enregistré
une accélération de la hausse des prix en liaison avec l’augmentation de plusieurs produits alimentaires
importés comme le lait, l'huile, le blé et le riz. Les hausses du lait et de l’huile se sont transmises aux prix
domestiques dans tous les pays de l'Union alors qu’une augmentation sensible du riz a été enregistrée en
Guinée-Bissau et au Sénégal. Le relèvement des prix du gaz domestique et, dans une moindre mesure, des
services de transport, s’est aussi poursuivi en liaison avec la persistance des tensions sur les cours
internationaux du pétrole et du gaz, néanmoins atténuées par la dépréciation du dollar. Enfin, à la suite
des mauvaises conditions climatiques au Bénin, au Burkina, au Niger, au Mali et au Togo, des tensions
sont apparues sur les marchés céréaliers (maïs notamment) vers la fin de l'année.
En 2007, les taux d’inflation ont varié entre 5,9 % (Sénégal) et – 0,3 % (Burkina). Six pays de la
sous-région (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Togo) ont respecté l’objectif de 2 % fixé dans
le cadre de la programmation monétaire de la BCEAO.
Les recettes totales (dons compris) ont fortement progressé (+ 17,2 %) et ont gagné 2 points de PIB à
21,3 % contre 19,3 % en 2006. Cette évolution est le résultat de :
(i) la hausse exceptionnelle des recettes non fiscales (+ 50,2 %) en liaison, notamment, avec le
paiement de licences d'exploitation dans les télécommunications (Bénin, Niger, Sénégal) et
les mines (Niger) mais aussi avec les recettes exceptionnelles encaissées en Côte d'Ivoire
dans le cadre des dédommagements reçus de la société Trafigura, suite à l’affaire des.déchets
toxiques ;
(ii) la poursuite des efforts de recouvrement qui se sont traduits par une augmentation de 10,8 %
des recettes fiscales ;
(iii) une hausse du volume de dons mobilisés (+39%) qui s'est élevé à FCFA 804,9 milliards après
FCFA 578,5 milliards en 2006, et qui refléte le soutien renforcé des partenaires extérieurs.
Le taux de pression fiscale a progressé de 15,1 % à 15,8 % du PIB, mais reste en-dessous de l’objectif
communautaire de 17 %, ce qui traduit les difficultés persistantes en matière de recouvrement des impôts
et des taxes.
Les dépenses totales se sont accrues de 11,6 % et représentent 23,3 % du PIB contre 22,2 % en 2006.
Cette évolution résulte notamment de l’augmentation des dépenses courantes liée à l'accroissement de la
masse salariale (+ 10,6 %) et à l'importance des transferts et subventions (qui progressent de 13 % après
+ 44 % en 2006) au profit des secteurs énergétiques et des filières agricoles, notamment dans le cadre
d’une atténuation des hausses des prix des produits pétroliers et des denrées alimentaires. L'augmentation
des dépenses est aussi imputable à l'accélération des investissements en équipements et en renforcement
des infrastructures socio-économiques (+ 16,7 %). Le taux d’investissement public est ainsi passé de
6,8 % en 2006 à 7,5 %.
Dans ce contexte, le déficit global (dons compris) a été réduit à FCFA 553 milliards (FCFA 752 milliards
en 2006). Le solde base caisse est ressorti déficitaire, à FCFA 532 milliards. Outre le recours au marché
financier2, il a principalement été financé par des tirages sur emprunts extérieurs (FCFA 548 milliards),
des recettes de privatisation au Burkina et l’accumulation de nouveaux arriérés de paiement (en capital)
sur la dette extérieure (FCFA 292 milliards, dont 90 % pour la Côte d’Ivoire). Le financement intérieur
net des États a diminué de FCFA 53 milliards, grâce notamment à une réduction des arriérés de paiements
(FCFA – 194,2 milliards ; ces arriérés sont également concentrés en Côte d’Ivoire).
Le déficit, base engagements (dons compris), a atteint 2,0 % du PIB (2,9 % en 2006). En dépit de cette
amélioration globale, la situation des finances publiques de plusieurs pays reste fragile en liaison avec les
difficultés rencontrées pour maîtriser les dépenses engagées, en particulier les subventions et autres
transferts qui ont fortement progressé depuis 2006. Par ailleurs, les tensions de trésorerie ont subsisté
dans certains États et se sont traduites par de nouveaux arriérés de paiement extérieurs (Côte d’Ivoire,
Guinée-Bissau, Togo).
2.1.4. La balance des paiements
En 2007, les échanges extérieurs des États membres de l’UEMOA se seraient soldés par un excédent
global de FCFA 692,1 milliards (2,4 % du PIB) après FCFA 638,3 milliards (2,5 % du PIB) en 2006.
Cette évolution traduirait une augmentation du déficit des transactions courantes (qui est passé de – 4,1 %
du PIB à – 6,1 %), compensée par un renforcement de l'excédent du compte de capital et d'opérations
financières qui augmenterait de 33% à FCFA 2 324,8 milliards.
Les exportations auraient baissé de 5,5 %, en liaison, notamment, avec le repli des ventes de coton, d’or et
de pétrole. Parallèlement, les importations auraient augmenté de + 6,6 % en raison de la hausse des achats
de biens d’équipement, de produits alimentaires et de la facture pétrolière.
Par rapport à 2006, le déficit de la balance des services s’est légèrement dégradé. Les sorties nettes au
titre des revenus sont passées de FCFA 579,5 milliards à FCFA 584,7 milliards sous l’effet de la hausse
de la rémunération des investisseurs étrangers. La forte hausse (+ 40 %) de l’excédent des transferts est
attribuable aux dons publics (+ 58 %) et aux transferts privés (+ 30 %).
L’excédent du compte de capital et d’opérations financières s’est accru de 30 % en liaison avec la hausse
des investissements directs et des investissements de portefeuille3. En effet, par rapport à 2006, les
investissements directs, destinés principalement aux secteurs du pétrole, des mines et des
télécommunications, seraient en hausse de 67 % pour s'établir à FCFA 755 milliards. Les investissements
étrangers en UEMOA comprennent désormais des investissements significatifs en provenance de Chine et
d’Inde. Les investissements de portefeuille progresseraient aussi à FCFA 85,9 milliards contre
34,3 milliards, en raison des opérations d'emprunts des Trésors Nationaux sur le marché financier
régional. Les autres investissements (crédits commerciaux, prêts, dépôts) seraient excédentaires, à
FCFA 691 milliards, après le déficit exceptionnellement élevé de 2006 qui traduisait la prise en compte,
dans les amortissements de la dette publique extérieure, de l’annulation de la dette au titre de l’IADM.
3 Voir à cet égard, l’encart du présent Rapport sur les « Investissements directs étrangers et investissements de portefeuille des
agents non-résidents en zone UEMOA ».
(a) estimations
Source : BCEAO
Selon la BCEAO, fin 2007, le ratio de l’encours (hors arriérés) de la dette extérieure sur PIB de
l’UEMOA s’établirait ainsi à 33,1 % ; par pays il ressortirait à 11,3 % au Bénin, 20 % au Burkina, 29,1 %
au Mali, 36,5 % au Niger et 18,1 % au Sénégal. Il est beaucoup plus élevé dans les trois autres pays :
43,2 % en Côte d’Ivoire, 70,5 % au Togo et 273 % en Guinée-Bissau.
2.1.6. L’intégration régionale
En 1999, le Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité5 entre les États membres de
l’UEMOA est entré en vigueur6. Ce pacte distinguait deux phases :
– une phase de convergence, allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2002, durant laquelle les États
membres devaient se rapprocher progressivement des normes communautaires ;
– une phase de stabilité, devant débuter initialement au 1er janvier 2003, à partir de laquelle tous les
États membres devraient respecter l’ensemble des critères de convergence.
Le Pacte introduisait également une hiérarchisation des critères de convergence en identifiant des critères
de premier rang (celui sur le solde budgétaire est considéré comme un critère clé dont le non–respect peut
entraîner le déclenchement d’un mécanisme de sanction) et des critères de second rang. L’État membre
qui ne satisfait pas à un des critères de premier rang doit élaborer, en concertation avec la Commission de
l’UEMOA, un programme de mesures rectificatives dans un délai de trente jours.
Aucun État ne respectant l’ensemble des huit critères de convergence en 2002, la Conférence des Chefs
d’État et de Gouvernement avait décidé, en 2003, de reporter l’horizon de la convergence
au 31 décembre 2005. En mars 2006, constatant qu’un seul État respectait les critères de premier rang
pour l’exercice 2005, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement a fixé un nouvel horizon de
5 Pour une présentation plus détaillée, cf. rapports annuels de la Zone franc 1999 et 2000.
6 Ses actes ont été adoptés lors de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement (Lomé, 8 décembre 1999) et du Conseil des ministres de
l’UEMOA (Dakar, 21 décembre 1999).
convergence pour l’UEMOA, en décidant que, « désormais, l’Union entrera en phase de stabilité dès
qu’une masse critique d’États aura respecté les quatre critères de premier rang et que ce respect sera jugé
durable ». Elle a, dans le même temps, fixé une nouvelle date objectif pour l’atteinte de la phase de
stabilité, en précisant que « les États membres qui n'auraient pas respecté les conditions de convergence
seront astreints à poursuivre le processus de convergence afin de réaliser les objectifs définis, au plus tard
le 31 décembre 2008».
En 2006, deux indicateurs complémentaires (inflation sous–jacente et solde budgétaire corrigé) ont été
adoptés par le Conseil des Ministres de l’UEMOA. Le solde de base corrigé est calculé en ajoutant aux
recettes totales (hors dons) le montant des dons budgétaires étrangers et le montant de l’aide PPTE ayant
financé les dépenses courantes et les dépenses d’investissement public.
Les dernières estimations en matière de convergence7 montrent qu’en 2007 le Bénin est le seul État à
avoir respecté l’ensemble des critères de premier rang. Le Burkina, le Mali et le Niger respecteraient trois
des quatre critères, la Côte d’Ivoire et le Sénégal en respecteraient deux, le Togo un seul et la
Guinée-Bissau aucun.
Position indicative des États par rapport aux critères de la surveillance multilatérale
(Résultats au 31 décembre 2006)
2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007
Solde budgétaire de base + + – – – + – – – – + – – – – –
sur PIB nominal ≥ 0
Taux d’inflation annuel – + + + + + + – + + + + + – + +
moyen ≤ 3 %
Dette publique totale sur + + + + – – – – + + + + + + – –
PIB nominal ≤ 70 %
Variation arriérés ≤ 0 – + + + – – – – + + + + + + – –
Nombre de critères 2/4 4/4 3/4 3/4 1/4 2/4 1/4 0/4 3/4 3/4 4/4 3/4 3/4 2/4 1/4 1/4
respectés
+ = respecté ; – = non respecté
Source : Commission de l’UEMOA « Rapport Semestriel d’Exécution de la Surveillance Multilatérale », Juin 2008
Le Conseil d’administration du FMI du 23 mai 2008 a conclu les discussions relatives aux politiques
communes des pays de l’UEMOA, en constatant que la croissance de la Zone demeurait inférieure à celle
de l’Afrique Sub–Saharienne et était insuffisante pour réduire significativement la pauvreté. Le Conseil a
souligné que l’UEMOA continuait à être pénalisée par un environnement des affaires médiocre ce qui
incluait, notamment, la faiblesse des infrastructures et des institutions financières ainsi que les distortions
persistantes aux échanges commerciaux, malgré les progrès enregistrés dans certains pays. Il a précisé
que les mesures prises pour faire face aux fortes augmentations des prix du pétrole et des denrées
alimentaires devraient, avec l’appui de la Commission de l’UEMOA, être coordonnées au niveau régional
et ciblées pour être cohérentes avec la soutenabilité budgétaire et le financement disponible. Le Conseil a
encouragé la réalisation de progrès plus importants en matière d’intégration régionale (tant au niveau de
l’UEMOA que de la CEDEAO). Il a exprimé sa préoccupation au regard des faiblesses persistantes du
secteur financier, notamment, sa vulnérabilité aux chocs externes, le faible respect des normes
prudentielles et le bas niveau de capitalisation. Sur ce point, il a salué le relèvement du capital minimum
des banques et souhaité que les gouvernements nationaux soutiennent avec force la mise en application de
cette réforme. Le Conseil a considéré comme encourageant le démarrage du Programme Economique
Régional (2006–2010) qui est, notamment, destiné à l’amélioration des infrastructures. Enfin, il a salué
l’approbation par les États d’importantes réformes institutionnelle qui devraient contribuer à
l’amélioration de la supervision bancaire et au renforcement de la politique monétaire en confortant
l’indépendance de la BCEAO et en modernisant le cadre de sa politique monétaire.
Dans le domaine de la lutte contre le blanchiment des capitaux, la Loi uniforme, approuvée en 2003, par
le Conseil des Ministres de l’UEMOA, a été adoptée par les Parlements de l’ensemble des pays de la
sous–région et les décrets portant création des Cellules Nationales de Traitement des Informations
Financières (CENTIF) sont également tous signés8. Toutefois, les activités des CENTIF n’ont
effectivement démarré que dans trois pays : le Niger, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
En ce qui concerne la lutte contre le Financement du Terrorisme, une Loi uniforme, élaborée par la
BCEAO, a été adoptée par le Conseil des Ministres en mars 2008. Elle doit maintenant être transposée
dans le droit interne de chaque État membre.
Concernant les prix, les premières observations réalisées en 2008 mettent en évidence la persistance des
8 Le Togo est le dernier pays à avoir créé une CENTIF, en mars 2008.
tensions inflationnistes dans tous pays, en liaison avec le maintien des cours du pétrole à un niveau élevé,
et le renchérissement des produits alimentaires. L’inflation était estimée à 5,2 % en moyenne fin
juin 2008 (6,3 % en glissement) contre 2,3 % fin juin 2007 (2 % en glissement). Sur l’ensemble de
l’année elle pourrait s’établir à environ 5,4%.
Les comptes extérieurs devraient enregistrer une détérioration avec un déficit courant (hors dons) qui
passerait de 7,9 % à 8,5 % du PIB, alors que la mobilisation accrue de ressources extérieures (partenaires
au développement et IDE) se traduirait par une augmentation des avoirs extérieurs nets et un solde global,
en recul mais excédentaire (FCFA 147milliards), de la balance des paiements.
En matière de finances publiques, la mobilisation des recettes intérieures ne couvrirait pas l’augmentation
des dépenses liée aux transferts et subventions ce qui se traduirait par une dégradation du déficit
budgétaire, base engagements, hors dons, de 5,0 % du PIB en 2007 à 6,1 % en 2008.
Les flux nets d'investissements directs et de portefeuille des agents non-résidents en zone UEMOA ont
connu une progression régulière au cours des dernières années, dans le sillage de l'accroissement
des mouvements de capitaux au niveau mondial. Ces flux se sont accrus en moyenne annuelle, de
13,0 % entre 2004 et 2006, avant de connaître un doublement en 2007. Ils sont ainsi estimés à
FCFA 840,9 milliards en 2007 contre FCFA 404,4 milliards en 2006, après FCFA 376,2 milliards
en 2005 et FCFA 317,4 milliards en 2004.
800,0
700,0
600,0
500,0
2004
400,0 2005
2006
300,0 2007
200,0
100,0
0,0
-100,0
Investissements directs Investissements de porte -
feuille
Source : BCEAO
L'évolution des flux d'investissements directs et de portefeuille des non-résidents dans l'UEMOA est
essentiellement impulsée par celle des investissements directs étrangers (IDE), qui en représentent,
en moyenne dans la période sous revue, plus de 95 %. Ils sont passés de FCFA 332,9 milliards
en 2004 à FCFA 410,1 milliards en 2006, avant de connaître un bond exceptionnel à
FCFA 755,0 milliards en 2007, à la faveur notamment de l'opération de privatisation dans le secteur
de la téléphonie au Burkina (pour un montant d’environ FCFA 140 milliards).
L'orientation favorable des IDE découle, d'une part, de la mise en œuvre d'actions visant à renforcer
l'attractivité des pays de l'Union (au nombre desquelles la révision des codes d'investissements des
pays membres de l'UEMOA et la simplification des procédures administratives pour les investisseurs)
et, d'autre part, du dynamisme de certains secteurs d'activités accueillant l'essentiel des IDE. Il s'agit
en particulier du secteur minier (pétrole en Côte d'Ivoire, or au Mali, uranium au Niger) stimulé par
la hausse des cours internationaux, du secteur bancaire (au Sénégal et au Togo) et du secteur des
télécommunications, du fait de la progression de la téléphonie mobile dans l'ensemble des pays de
l'Union. Ainsi, contrairement aux années 1990 où les IDE résultaient de programmes de privatisation
et de restructuration des entreprises publiques, les flux d'IDE de ces dernières années se sont
essentiellement traduits par la création de nouvelles structures économiques, plus favorables à la
croissance de l'activité économique dans les pays de l'Union.
Burkina 10,8%
Sénégal 16,0%
Niger 4,3%
Source : BCEAO
La répartition des IDE au sein de l'Union indique que la Côte d'Ivoire demeure le pays le plus
attractif, avec 34,9 % des IDE sur la période 2004--2007, suivie du Sénégal (16,0 %) et du Mali
(15,4 %). Cette prédominance de la Côte d'Ivoire tend néanmoins à se réduire. En effet, le pays
avait reçu, sur la période 1996--2004, près de la moitié des IDE dans l'UEMOA (49,0 %).
Les investissements de portefeuille, constitués notamment des obligations et des titres d'emprunts,
demeurent faibles dans les pays de l'UEMOA, en raison de la taille réduite du marché financier
régional et de la faible présence d'investisseurs non-résidents dans l'Union. L'évolution des
investissements de portefeuille est fortement corrélée avec les opérations d'émissions de titres
publics par les Trésors des États membres de l'Union. Leur solde est passé d'un déficit de
FCFA 15,5 milliards en 2004 à un excédent estimé àFCFA 85,9 milliards en 2007, du fait des
opérations des Trésors de la Côte d'Ivoire et du Sénégal.
Après le ralentissement observé en 2005 et 2006, l’année 2007 a été marquée par une légère reprise de la
croissance dans la sous-région. La hausse du PIB, en termes réels, s’est établie à 4,0 %, contre 3,1 % l’an
passé. Le PIB réel du secteur pétrolier (y compris l’industrie gazière) a crû de 4 %, le secteur non
pétrolier enregistrant un taux de croissance identique. Cette reprise de l’activité économique est
intervenue dans un contexte marqué par une stabilité dans l’évolution des termes de l’échange (+ 0,4 %)
et la poursuite de la baisse de la production pétrolière de la CEMAC (– 4,4 % après – 3,9 % en 2006).
Les résultats des pays de la CEMAC en matière de croissance restent fortement dépendants des évolutions
de la conjoncture pétrolière. La Guinée Équatoriale (+ 23,2 %) et le Gabon (+ 5,4 %) ont ainsi enregistré
des taux de croissance soutenus, en liaison avec l’augmentation de leur production de pétrole brut. À
l’inverse, le Congo, dont la production de pétrole s’est contractée de 17,3 %, a enregistré un taux de
croissance négatif (– 2,2 %). Les performances macroéconomiques du Cameroun, qui représente plus du
tiers du PIB de la CEMAC, sont demeurées stables (+ 3,0 % après + 3,2 %), tandis que la Centrafrique
enregistrait un ralentissement de son taux de croissance (+ 3,8 % contre + 4,3 % en 2006). L’économie
tchadienne, confrontée à une instabilité de son environnement sécuritaire, continue d’évoluer à un rythme
très ralenti (+ 0,7 % après – 0,5 % l’an passé).
Après une accentuation des tensions inflationnistes en 2006, le taux d’inflation a décéléré en 2007.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,6 % en moyenne annuelle, après 5,2 % en 2006.
S’agissant des relations financières internationales, le Cameroun bénéficie d’un programme FRPC avec
le FMI. La FRPC en faveur du Tchad est suspendue depuis août 2005, les première et deuxième revues du
programme n’ayant pu être finalisées. Depuis avril 2007, le Congo bénéficie de programmes de référence
(sans financement), la 3ème revue de la FRPC n’ayant pas été approuvée. En décembre 2006, le FMI a
approuvé la mise en place d’une FRPC en faveur de la RCA, pour un montant de USD 55 millions.
2.2.1. L'activité
La croissance de la CEMAC a été principalement soutenue par le secteur non pétrolier, qui a contribué à
hauteur de 3,5 points à la croissance du PIB. L’activité économique n’a, en revanche, bénéficié que d’une
contribution modeste du secteur pétrolier (0,6 point). Si la production de pétrole brut a reculé de 4,4 % en
volume, passant de 54,6 millions de tonnes en 2006 à 52,2 millions de tonnes en 2007, le secteur des
hydrocarbures a toutefois bénéficié d’une hausse de 2,6 % de ses prix moyens à l’exportation (exprimés
en franc CFA). Les volumes extraits ont sensiblement reculé au Congo (– 17,3 %) et au Tchad (– 7,6 %)
et, dans une moindre mesure, au Cameroun (– 2,3 %). Au total, la Guinée Équatoriale reste le premier
producteur de la Zone franc, avec 17,5 millions de tonnes, devant le Gabon (12,1), le Congo (11,0), le
Tchad (7,3) et le Cameroun (4,3).
Le secteur primaire a contribué à la croissance à hauteur de 0,5 point, grâce à la bonne tenue des
productions vivrières et maraîchères, notamment au Cameroun. L’apport des cultures d’exportation à la
croissance est resté modeste, du fait de la baisse des récoltes de coton (– 15,4 % après – 24,3 % en 2006)
et de cacao (– 4,6 %), partiellement compensée par le redressement de la production de café (+ 9,5 %).
Dans le secteur de la sylviculture, la hausse de la production de grumes et de bois débités (+ 6,4 %), tout
particulièrement au Cameroun et au Congo, a permis de soutenir la croissance (à hauteur de 0,1 point).
L’apport des industries minières a été positif, les productions de manganèse au Gabon (+ 10,0 %) et de
diamants bruts en RCA (+ 0,5 % par rapport à 2005) restant favorablement orientées.
Le dynamisme des industries du secteur secondaire s’est confirmé en 2007, avec un apport de 2,3 points à
la croissance (contre 0,8 point en 2006). La contribution du secteur des bâtiments et travaux
publics (BTP) s’est élevée à 0,4 point, en raison des travaux d’aménagement et de réhabilitation des
réseaux routiers. Les industries manufacturières ont soutenu la croissance à hauteur de 0,3 point, reflétant
l’importance des programmes d’investissement mis en œuvre par les entreprises pour étendre leurs
capacités de production, notamment dans le secteur agro-alimentaire, et se conformer à la nouvelle
législation forestière relative à la transformation du bois.
Dans le secteur tertiaire, les bonnes performances enregistrées dans les activités commerciales, de
transport et de télécommunication ont permis de soutenir la croissance à hauteur de 2,2 points. Ce secteur
a tout particulièrement profité de la vigueur de la demande intérieure, comme l’illustre la poursuite du
développement de la téléphonie mobile.
Le taux d’investissement a progressé de plus de deux points en 2007, pour atteindre 29,4 % du PIB
(contre 27,0 % en 2006), grâce essentiellement au dynamisme des investissements privés, en particulier
dans le secteur pétrolier (investissements d’exploration et de développement).
2.2.2. L’inflation
Après une accélération de la progression des prix en 2006, les pays de la CEMAC ont connu une sensible
atténuation des tensions inflationnistes en 2007. L’indice des prix à la consommation des ménages est
ressorti en hausse de 1,6 % en moyenne annuelle, après 5,2 % en 2006. Cette évolution modérée des prix,
inférieure à la norme communautaire fixée en matière de convergence (3 %), masque toutefois la
persistance de tensions inflationnistes dans certains États de la sous-région, en particulier au Gabon et en
Guinée Équatoriale, où le rythme de progression des prix s’est accéléré.
Cette évolution résulte principalement de l’amélioration de l’offre de produits vivriers et céréaliers sur les
principaux marchés de la sous-région, alors même que la forte augmentation des cours mondiaux des
produits pétroliers n’a été que partiellement répercutée dans les prix domestiques, du fait des mécanismes
de blocage des prix. À l’inverse, la vigueur de la demande intérieure au Gabon et en Guinée Équatoriale a
attisé les tensions inflationnistes dans ces pays.
2.2.3. Les finances publiques
Dans un contexte marqué par une stagnation des recettes pétrolières, l’évolution des finances publiques
des pays de la CEMAC est restée globalement assez maîtrisée. L’excédent budgétaire cumulé base
engagements, hors dons, a atteint 8,5 % du PIB, contre 9,9 % en 2006. La Centrafrique continue de
présenter une situation budgétaire particulièrement tendue, avec un déficit budgétaire base engagements,
hors dons, qui s’est établi à – 3 % en 2007 (contre – 4,5 % en 2006).
Les recettes totales, hors dons, ont augmenté de seulement 4 % par rapport à l’exercice 2006, du fait de la
stagnation des recettes pétrolières (– 0,1 %) consécutive au recul de la production. Les recettes pétrolières
ont représenté en 2007 67 % des recettes budgétaires totales (70 % en 2006). Les recettes non pétrolières
sont, en revanche, ressorties en hausse de 13,2 %, reflétant les efforts entrepris par les autorités pour
favoriser la mobilisation des ressources intérieures par un élargissement de l’assiette fiscale, une
restriction du régime des exonérations et l’amélioration du recouvrement des impôts et taxes. Le taux de
pression fiscale s’est établi à 29,1 % du PIB (29,4 % en 2006).
Les dépenses budgétaires se sont inscrites en hausse de 10,9 %, soit un rythme sensiblement ralenti par
rapport à l’exercice précédent (+ 29,4 %). La progression des dépenses budgétaires reste principalement
tirée par l’évolution des dépenses en capital (+ 18,6 %), en liaison avec la mise en œuvre des projets de
réhabilitation des infrastructures dans certains pays. Le taux d’investissement public (hors financements
sur ressources extérieures) a poursuivi son redressement, s’établissant à 7 % du PIB après 5,9 % du PIB
en 2006.
Les dépenses courantes ont augmenté de 7 %. Le service de la dette, notamment extérieure, s’est
contracté de 35,5 % en un an, à la faveur des allégements de dette obtenus en particulier par le Cameroun
et le Congo. En revanche, les dépenses de transferts et subventions ont crû de 17,5 %, en raison de
l’alourdissement des aides versées par les États en faveur des entreprises publiques du secteur de
l’énergie, dans la quasi-totalité des pays de la zone. La masse salariale s’est inscrite en hausse de 10 %, à
la suite de mesures de revalorisation des traitements.
L’excédent du solde primaire s’est établi à 10,3 % du PIB, après 12,5 % en 2006. Le solde budgétaire
base engagements (dons compris) a atteint FCFA 2 561 milliards.
Au total, la situation financière relativement satisfaisante de la majorité des États de la CEMAC a permis
d’accélérer l’apurement des arriérés extérieurs. Ceux-ci ont été réduits de FCFA 1 324 milliards au cours
de l’exercice, à la suite tout particulièrement de l’accord conclu par le Congo avec ses créanciers privés.
Le solde base caisse est ressorti en excédent, s’établissant à FCFA 1 027,6 milliards.
Cette évolution a permis aux États de poursuivre leur désendettement intérieur, à l’égard tant du secteur
non bancaire (à hauteur de FCFA 1 312,5 milliards) que du secteur bancaire (à hauteur de
FCFA 964,6 milliards).
En pourcentage du PIB
L’année 2007 s’est soldée par un déficit du compte courant, qui a représenté 0,7 % du PIB, après un
excédent de 3,4 % du PIB en 2006. Cette évolution tient à la réduction de l’excédent commercial
(– 2,3 %) et à la détérioration des soldes de la balance des services et des revenus.
Les exportations ont augmenté de 2,8 % en valeur, la progression des ventes de certains produits de base,
notamment le bois et le café, ayant permis de compenser la baisse de la valeur des exportations de pétrole.
En dépit d’une hausse des prix moyens à l’exportation de 2,6 %, les ventes de pétrole brut, qui ont
représenté 78,7 % des exportations commerciales en 2007, ont reculé de 2,4 % en valeur, sous l’effet de
la diminution des volumes extraits (– 4,4 %). De leur côté, les importations se sont accrues de 11,5 %, du
fait principalement de la forte progression des importations de produits pétroliers.
Le déficit de la balance des services s’est aggravé, reflétant notamment le dynamisme de certaines
branches, comme l’exploitation forestière et les télécommunications, et la poursuite des programmes
d’investissements du secteur pétrolier en matière de recherche et de développement au Cameroun, au
Congo et en Guinée Équatoriale. Les dépenses en matière de fret et d’assurance (+ 13,3 %, à
FCFA 1 173 milliards) et les prestations de services aux entreprises privées (+ 10,5 %, à
FCFA 1 928 milliards) ont ainsi été à l’origine de l’accroissement du déficit de la balance des services.
L’alourdissement du déficit de la balance des revenus s’explique par l’augmentation des revenus des
investissements (+ 9,2 %, à FCFA 5 257 milliards).
L’excédent du compte de capital et d’opérations financières a plus que doublé en un an, passant de
FCFA 578,6 milliards à FCFA 1 356,1 milliards. Cette évolution reflète la progression des
investissements directs étrangers (+ 35,5 %), notamment dans le secteur pétrolier.
Au total, l’excédent global de la balance des paiements s’est contracté de 38,5 % par rapport à 2006, pour
atteindre FCFA 821,6 milliards. Ces ressources, complétées des allégements de dette extérieure obtenus
par le Congo dans le cadre du Club de Londres, ont permis d’augmenter les réserves officielles à hauteur
de FCFA 784 milliards et de réduire les arriérés de paiement extérieurs de FCFA 1 324 milliards.
2.2.5. La dette extérieure
À fin 2006, l’encours de la dette extérieure des pays de la CEMAC a diminué de 16,2 % par rapport à
fin 2005 pour s’établir à USD 16,7 milliards, soit 32,3 % du PIB (43,4 % en 2005). Cette évolution
traduit, pour l’essentiel, les annulations de dette obtenus en 2006 par le Cameroun dans le cadre des
initiatives PPTE et IADM. La diminution de l’endettement extérieur des pays de la CEMAC devrait se
poursuivre en 2007 et 2008, à la suite en particulier de l’opération de remboursement anticipé de la dette
du Gabon. Selon la BEAC, le stock de dette extérieure rapporté au PIB atteindrait 23 % en 2007 et 15 %
en 2008.
2.2.6. L’intégration régionale
Instituée par le Traité du 16 mars 1994, la CEMAC a pour vocation de compléter l’union monétaire
existante par la constitution d’un espace économique unifié, fondé sur l’harmonisation graduelle des
politiques économiques et de l’environnement juridique.
Lors du sommet de N’Djamena d’avril 2007, les Chefs d’État se sont prononcés en faveur de réformes
destinées à refonder les institutions régionales. Une Commission a remplacé le Secrétariat Exécutif, et le
gouvernement de la BEAC a été élargi par la création de trois postes de directeurs généraux. Un Comité
de Politique Monétaire a par ailleurs été institué, qui s’est réuni pour la première fois en janvier 2008.
Position indicative des États par rapport aux critères de la surveillance multilatérale
(Résultats au 31 décembre 2007)
2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007
Variation arriérés ≤ 0 + + – – – – + + + + – –
Nombre de critères respectés 3/4 4/4 0/4 2/4 1/4 2/4 3/4 3/4 3/4 3/4 2/4 3/4
L’évolution de l’activité serait soutenue par une demande intérieure restant favorablement orientée, grâce
à la progression de la consommation privée et à l’intensification des investissements dans le secteur
pétrolier et dans le secteur public.
En ce qui concerne l’évolution des prix, les tensions inflationnistes devraient sensiblement s’accentuer en
2008. Toujours selon la BEAC, l’indice des prix à la consommation progresserait de 4,2 %, contre 1,6 %
en 2007. Cette évolution refléterait principalement l’augmentation au niveau international des prix des
produits alimentaires, conjuguée à des difficultés d’approvisionnement en produits vivriers (notamment
au Gabon et en Guinée Équatoriale), les tensions sur les prix des carburants et les hausses de salaires dans
la fonction publique.
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
IDE entrants Investissements dans le secteur pétrolier
Source : BEAC
La composition des flux d’investissements directs des non résidents dans la CEMAC entre 1997 et 2006
présente les caractéristiques suivantes (cf. tableau ci après) :
• les apports nets de capitaux dans le capital social des entreprises créées par des non résidents
dans le cadre de projets d’investissement ont représenté en moyenne près de
FCFA 130,4 milliards de francs par an sur la période considérée ;
• les autres opérations financières (avances, prêts, etc.) entre entreprises apparentées (ie. entre la
maison mère et ses filiales en zone CEMAC) ont représenté, en moyenne sur la période, une part
prépondérante des flux d’IDE, s’élevant à FCFA 408,6 milliards en moyenne annuelle ;
• les flux sous la forme de bénéfices réinvestis ont sensiblement progressé sur la période, reflétant,
d’une part, la volonté des investisseurs étrangers de soutenir les entreprises dans lesquelles ils
ont investi et d’améliorer leurs outils de production et, d’autre part, les opportunités existantes
en termes de rentabilité additionnelle des capitaux investis. Depuis 2004, ces flux ont en effet
tendance à se substituer aux autres opérations financières réalisées entre entreprises
apparentées ;
• au cours de la période sous revue, l’évolution du solde net négatif des opérations de crédits
commerciaux entre entreprises apparentées a été influencée par la tendance croissante à la
constitution d’avoirs extérieurs sous cette forme. Cette progression est liée notamment à
l’augmentation graduelle du niveau des ventes de pétrole brut à l’étranger.
Flux des investissements directs et de portefeuille des non résidents dans la CEMAC
(en millions de F CFA)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 estim.
IDE entrants – 219 441 215 543 178 476 356 888 1 007 759 1 971 338 1 195 157 469 619 1 242 184 1 105 136
Capital social 48 989 53 508 55 517 125 265 34 979 297 533 200 407 156 452 200 792 151 199
Bénéfices non distribués
44 499 –28642,2 104 677 271 413 – 66 676 196 821 134 825 959 422 1 444 181 976 274
et/ou réinvestis
Crédits commerciaux entre
– 195 558 – 79 528 – 153 825 – 92 275 14 244 – 115 506 65 037 – 386 574 – 549 691 – 82 592
entreprises apparentées
Avoirs (*) – 190 531 – 82 318 – 172 041 – 128 325 13 867 – 298 803 57 956 – 331 223 – 555 384 – 87 113
Engagements – 5 027 2 790 18 216 36 050 378 183 297 7 081 – 55 351 5 693 4 520
Autres opérations financières
– 117 371 270 205 172 107 52 485 1 025 211 1 592 490 794 888 – 259 681 146 902 60 255
entre entreprises apparentées
Avoirs (*) – 218 944 11 038 – 172 092 – 322 124 92 998 113 029 91 704 33 653 – 29 940 308 935
Engagements 101 573 259 167 344 199 374 609 932 214 1 479 461 703 184 – 293 334 176 841 – 248 679
Investissements de
11 205 – 12 265 – 16 041 – 1 187 67 164 – 1 036 2 460 – 2 493 – 1 641 – 2 239
portefeuille (engagements)
Titres de participations – 5 857 – 12 355 – 20 484 – 1 148 4 612 1 796 34 – 4 476 – 1 619 – 2 510
Titres d’engagements 17 062 90 4 443 – 39 62 552 – 2 832 2 426 1 983 – 22 271
En rapport avec le faible niveau de développement des marchés financiers dans la sous-région, les flux
d’investissements de portefeuille de l’étranger dans la CEMAC sont demeurés relativement négligeables
au cours de la période 1997 - 2006.
Tchad 30%
Gabon 1%
Cameroun 13%
Source : BEAC
LA POLITIQUE
ET LES AGRÉGATS MONÉTAIRES
DANS LES ZONES
D’ÉMISSION AFRICAINES
3.1. La politique et les agrégats monétaires dans l’UEMOA
3.1.1. La politique monétaire en 2007
Cette organisation devrait connaître assez rapidement des évolutions significatives. En effet, la
Conférence des Chefs d’État de l’UEMOA a approuvé, en janvier 2007, les principales orientations d’une
réforme de la BCEAO qui prévoit, notamment, la création d’un Comité de Politique Monétaire qui sera
en charge de la définition de la politique monétaire. Les nouveaux statuts de la BCEAO sont actuellement
en cours de ratification dans les États.
Aux termes de l’accord de coopération monétaire du 4 décembre 1973 entre la France et les pays
membres de l’UMOA, l’État français garantit la convertibilité du Franc de la Communauté financière
africaine émis par la BCEAO, en lui consentant un droit de tirage illimité sur un compte d’opérations
ouvert auprès du Trésor français. L’article 5 de la convention de compte d’opérations entre la France et
les pays de l’UMOA du 4 décembre 1973 prévoit que, lorsque le compte d’opérations devient débiteur, la
BCEAO prend les mesures conservatoires figurant à l’article 20 du traité de l’UMOA.
En 2005, le cadre institutionnel de la gestion des réserves de changes a connu des aménagements avec
notamment l'abaissement de 65 % à 50 % de la fraction des avoirs en devises que la BCEAO doit
conventionnellement déposer sur le compte d'opérations.
Les objectifs de la politique monétaire s’inscrivent aussi dans le cadre de « la convergence des
performances et des politiques économiques des États membres par l’institution d’une procédure de
surveillance multilatérale » (article 4 du Traité de l’UEMOA du 11 janvier 1994) et doivent soutenir
l’intégration économique de l’Union (article 62).
Les statuts de la BCEAO précisent, par ailleurs, un objectif intermédiaire de la politique monétaire. Ainsi,
l’article 51 stipule que, au cours de toute période de trois mois consécutifs, le rapport entre le montant
moyen des avoirs extérieurs de la Banque et le montant moyen de ses engagements à vue (billets en
circulation et dépôts des banques, des États et autres organismes dans les livres de la Banque) doit être
supérieur à 20 %. Dans le cas contraire, le Conseil d’administration de la BCEAO doit prendre toutes les
dispositions appropriées pour rétablir ce rapport au niveau du seuil statutaire.
3.1.1.1.3. Les instruments
La BCEAO dispose de trois types d'instruments pour la mise en œuvre de la politique monétaire : les
plafonds des concours globaux aux États, aux banques et aux établissements financiers, les réserves
obligatoires et les taux d'intérêt directeurs.
Les plafonds de concours globaux aux États résultent de l’addition des plafonds d’avances statutaires et,
depuis 1994, de l’encours des titres représentatifs des créances consolidées sur les États, dans la mesure
où la BCEAO s’est engagée à racheter à la valeur d’émission ou à refinancer la totalité de ces titres à
l’initiative du détenteur. L’article 16 des statuts fixe à 20 % du montant des recettes fiscales de l’année
budgétaire précédente le plafond des avances statutaires aux États de l’Union (découverts en compte
courant et refinancement des titres publics). En septembre 1998, le Conseil des Ministres de l’Union avait
décidé de geler les plafonds des avances statutaires au niveau atteint en décembre 1998, en vue de
l’extinction totale, en 2001, des concours monétaires directs de la BCEAO aux États. Fin 2001, constatant
la non-réalisation de l’objectif d’apurement, le Conseil des Ministres a décidé, à titre conservatoire, de
geler les concours concernés au niveau atteint au 31 décembre 2001, soit FCFA 388,8 milliards, en
invitant les États à résorber l’utilisation des concours monétaires excédant, le cas échéant, les plafonds
statutaires.
En 2002, le Conseil des Ministres a décidé de mettre en œuvre un programme de consolidation des
concours monétaires directs de la BCEAO aux Trésors nationaux. Ce dispositif repose sur la
consolidation des avances statutaires, au niveau atteint au 31 décembre 2002, et leur remboursement sur
une période de dix ans, à compter du 1er janvier 2003, à un taux d'intérêt de 3 %. Le stock initial d'avances
consolidées s'élevait à FCFA 389,8 milliards, y compris les avances accordées en dépassement des
plafonds statutaires, pour lesquelles un taux d'intérêt de 6,5 % et un amortissement accéléré, sur 12 mois,
avaient été fixés. La suppression progressive des concours monétaires directs envisagée dans la décision
de 2002 s’appuyait, en parallèle, sur une stratégie d’assainissement budgétaire de la part des États, fondée
notamment sur le renoncement aux avances directes prévues aux articles 14 et 15 des statuts de
la BCEAO, et sur la promotion d’une politique d’émission régulière de titres publics. Au plan formel, la
consolidation des concours monétaires a fait l’objet d’une convention entre la BCEAO et les Ministères
des Finances de l’ensemble des pays concernés. Le remboursement effectif des avances statutaires a
démarré en 2003, selon le calendrier prévu, et s'est poursuivi depuis, avec cependant quelques difficultés
(voir infra).
Les plafonds des concours aux banques sont fixés, pour chacun des pays de l’Union, par le Conseil des
Ministres, sur proposition du Conseil d’administration de la BCEAO. Ils ont une valeur indicative et
servent, notamment, de référence dans le cadre de la programmation monétaire (voir tableau infra).
Le système de réserves obligatoires a été mis en place en 1993. Ce dispositif permet de renforcer
l’efficacité de la politique de taux d’intérêt, notamment par l’application de coefficients différenciés selon
les États. Cette différenciation vise à prendre en compte les divergences d’évolution des crédits à
l’économie et de la situation de liquidité des banques au sein de l’Union. Pour les banques, l'assiette des
réserves, initialement constituée par les dépôts à vue et les crédits à court terme, a été élargie, en 2000,
aux crédits de campagne et aux avoirs bruts détenus par les banques hors UEMOA. Les établissements
financiers non bancaires sont astreints à des réserves assises sur les emplois de clientèle diminués des
emprunts aux agents financiers. Les réserves obligatoires ne sont pas rémunérées. Plusieurs modifications
des coefficients de réserves sont intervenues ces dernières années (cf. infra) ; la dernière en date remonte
au 16 juin 2005.
Plafonds des concours susceptibles d’être apportés par la Banque centrale aux États et aux banques
(en milliards de francs CFA)
Les réformes mises en place en 1993 puis en 1996 (réforme de la procédure d'adjudication) visaient à
conférer aux taux d'intérêt un rôle central comme instrument de la régulation monétaire. La réalisation de
cet objectif suppose un développement suffisant du marché interbancaire pour que ce dernier puisse jouer
le rôle de canal de transmission des signaux de l'Institut d'émission en matière de taux d'intérêt.
Le taux d'escompte et celui des prises en pension sont fixés de façon discrétionnaire par la
Banque centrale. Les taux des appels d'offres et des bons émis par l'Institut d'émission sont déterminés par
une procédure d'adjudication à taux multiples. La BCEAO se réserve cependant le droit, en fonction des
circonstances, d'organiser des appels d'offres à taux fixes.
Sur la base de ces orientations, le Conseil d’administration de la BCEAO a arrêté pour l’exercice 2007,
les repères de crédit à l’économie, le niveau maximum des interventions de la Banque centrale en faveur
des banques et établissements financiers et le plafond de ses concours aux États.
1 Ces objectifs étaient établis sur la base de données prévisionnelles pour 2006.
Évolution des concours globaux de la BCEAO aux banques et aux Trésors nationaux
(en milliards de francs CFA)
La BCEAO avait fixé pour 2007 son plafond indicatif de refinancement aux banques à un niveau faible
(FCFA 7 milliards) mais en rapport avec les réalisations des deux années précédentes qui étaient
concentrées sur un seul pays. Compte tenu du resserrement de la liquidité bancaire intervenu au dernier
trimestre, en partie lié à l’acquisition par les établissements bancaires des bons et des obligations émis par
les États sur le marché financier, ce plafond n’a pas été respecté et les concours de la BCEAO aux
banques et établissements financiers se sont élevés à FCFA 128,6 milliards fin 2007. Même s’ils ont
significativement progressé, ces concours restent relativement faibles, ressortant à 2,6 % des crédits à
l'économie.
La réforme des concours de la BCEAO aux Trésors nationaux décidée en 2002 a conduit à la
consolidation des concours monétaires directs, préalablement accordés au titre de l'article 14 des statuts.
Ces concours consolidés s'amortissent selon un échéancier dont le montant avait été fixé à
FCFA 39,5 milliards en capital et FCFA 7,8 milliards en intérêts pour l'année 2007. La Côte d'Ivoire et le
Niger enregistrent toujours un volant d’arriérés de paiement.
Les créances consolidées au titre de l’ex Banque centrale et de l’ex Banque de Crédit National de
Guinée-Bissau sont, par ailleurs, passées de FCFA 5,4 milliards à 5,2 milliards. Enfin, l’encours
(FCFA 0,3 milliard) des titres d’État détenu par la BCEAO2 a été totalement apuré. Au total, les créances
globales de la Banque centrale se sont réduites de FCFA 25,9 milliards.
2006 2007
2 Dans le cadre de la restructuration du système intervenue début 1990, les États avaient émis des titres en représentation des concours
précédemment consolidés par la BCEAO. À l’émission, en 1994, la valeur nominale de ces titres était de FCFA 440,2 milliards. Fin
décembre 2006, la valeur faciale des titres vivants était de FCFA 302 millions, dont 250,2 millions détenus par la BCEAO qui ont été réglés
par le Togo en janvier 2007.
dans un contexte marqué par l’augmentation des cours du pétrole et une hausse des taux directeurs des
principales Banques centrales. En 2007, l’absence de modification s’était inscrite dans le contexte d’une
certaine modération de l’inflation dans l’UEMOA. Toutefois, face à la persistance, depuis fin 2007, de
tensions inflationnistes, dans un contexte caractérisé par une forte progression du crédit et de la masse
monétaire, la BCEAO a décidé, le 16 août 2008, de porter son taux de pension de 4,25 % à 4,75 %. Elle a,
parallèlement, fixé son taux d’escompte à 6,75 %, soit une augmentation de 200 points de base.
À la fin de 2007, compte tenu de la remontée des taux de l’Eurosystème, l'écart positif entre les taux de la
BCEAO et de la BCE s’était réduit, passant à 0,25 point, en ce qui concerne le taux des pensions alors
que, pour la première fois depuis 1999 (date de création de l’euro), le taux d’escompte de la BCEAO était
devenu inférieur au taux des prêts marginaux de la BCE. Depuis la modification des taux directeurs de la
BCEAO, du 16 août 2008, l’écart s’est accru de 0,25 point pour le taux des pensions tandis que le taux
d’escompte redevenait supérieur (+1,5 point) au taux des prêts marginaux de la BCE.
Les taux réglementés, applicables à l’épargne sur livrets, sont restés inchangés à 3,5 % durant
l’exercice 2007.
Services
Côte Guinée- centraux
Bénin Burkina d’Ivoire Bissau Mali Niger Sénégal Togo Total
Faso et ajust.
Monnaie fiduciaire
2004 129,9 175,0 671,5 32,6 275,4 97,7 344,3 73,4 0,0 1 799,7
2005 195,2 153,8 754,1 40,5 344,9 108,3 389,3 63,1 0,0 2 049,3
2006 253,0 142,0 815,2 39,7 343,7 132,9 453,4 100,1 – 50,2 2 229,9
2007 238,9 202,4 1 043,4 43,5 323,9 133,3 483,6 122,0 – 50,1 2 540,8
Monnaie scripturale
2004 207,4 243,7 628,8 10,4 294,3 85,3 563,2 120,0 118,3 2 271,4
2005 235,0 242,6 643,0 10,3 297,9 84,2 593,3 123,2 100,7 2 330,2
2006 249,4 271,0 735,9 13,6 357,0 96,2 652,1 150,0 126,2 2 651,5
2007 351,0 315,3 939,9 20,1 384,9 136,6 783,9 156,5 177,6 3 265,7
Quasi-monnaie
2004 165,4 205,5 636,9 0,6 197,5 50,3 538,3 114,1 0,0 1 908,7
2005 185,3 204,6 683,9 1,5 214,1 56,2 582,4 127,2 0,0 2 055,1
2006 223,6 248,5 743,7 1,9 231,2 60,0 645,7 134,8 0,0 2 289,4
2007 279,5 295,4 853,3 5,4 309,5 86,3 704,5 171,1 0,0 2 705,0
Total
2004 502,7 624,3 1 937,2 43,5 767,2 233,3 1 445,8 307,5 118,3 5 979,8
2005 615,4 601,0 2 081,0 52,4 856,8 248,7 1 564,9 313,6 100,7 6 434,6
2006 726,0 661,6 2 294,8 55,2 932,0 289,1 1 751,2 385,0 76,0 7 170,8
2007 869,4 813,2 2 836,6 68,9 1 018,3 356,2 1 972,0 449,5 127,4 8 511,5
Taux de croissance
2004 – 9,4 – 7,3 9,5 42,6 – 2,4 20,2 12,9 18,2 13 5,8
2005 22,4 – 3,7 7,4 20,3 11,7 6,6 8,2 2,0 – 14,8 7,6
2006 18,0 10,1 10,3 5,3 8,8 16,2 11,9 22,7 – 24,5 11,4
2007 19,7 22,9 23,6 24,9 9,3 23,2 12,6 16,8 67,6 18,7
Source : BCEAO
En 2007, la masse monétaire a progressé de 18,7 %, soit un rythme nettement supérieur à celui du
PIB nominal (+ 6,3 %). La circulation fiduciaire a augmenté de 13,9 %, moins rapidement que les autres
composantes, et sa part dans le total est passée de 31 % à 30 %.
L'estimation de la circulation financière impacte les statistiques monétaires par pays. En effet, lorsque les
billets reviennent aux guichets de la BCEAO et en attendant leur tri, effectué par lettre d'identification
propre à chaque pays émetteur, la répartition par pays pour le calcul des circulations fiduciaires nationales
est faite sur la base des coefficients déterminés à l'issue des opérations de tri d'une période antérieure plus
ou moins proche. Les corrections entraînées par les ajustements destinés à rétablir les situations
monétaires sur la base des résultats effectifs de tri peuvent être significatives, surtout pour les plus petits
pays de l'Union.
Bénin
2004 305,9 53,8 252,0 160,2 83,2 77,0 329,0
2005 365,6 45,1 320,5 157,8 102,5 55,2 375,7
2006 453,1 16,4 436,7 189,5 106,0 83,5 520,2
2007 537,0 15,7 521,3 235,6 100,1 135,5 656,8
Burkina Faso
2004 318,1 86,2 231,9 131,9 89,7 42,3 274,1
2005 245,2 80,7 164,4 114,6 108,9 5,8 170,2
2006 275,3 72,3 202,9 129,8 111,7 18,1 221,0
2007 457,0 102,0 355,0 176,2 121,9 54,3 409,3
Côte d’Ivoire
2004 809,1 191,3 617,8 169,1 145,0 24,1 641,9
2005 768,6 150,8 617,8 229,6 143,4 86,2 704,0
2006 888,8 112,8 776,0 234,3 188,5 45,8 821,8
2007 1 111,2 117,0 994,2 242,5 200,1 42,4 1 036,6
Guinée–Bissau
2004 34,5 7,9 26,6 6,5 0,5 5,9 32,5
2005 44,7 7,8 36,9 4,3 4,6 – 0,2 36,7
2006 40,6 6,7 33,9 10,0 0,7 9,3 43,2
2007 49,9 5,5 44,4 10,2 3,1 7,1 51,5
Mali
2004 410,4 91,2 319,3 134,3 86,1 48,2 367,5
2005 477,3 77,5 399,8 136,5 110,4 26,1 425,9
2006 481,2 21,2 460,0 187,4 123,4 64,0 524,0
2007 481,8 21,3 460,5 198,3 132,4 65,9 526,4
Niger
2004 120,8 79,3 41,5 39,0 20,0 18,9 60,4
2005 140,9 81,3 59,7 47,9 36,0 11,9 71,6
2006 183,6 22,2 161,3 44,5 50,3 – 5,8 155,5
2007 262,5 28,4 234,1 60,0 69,0 – 9,0 225,1
Sénégal
2004 658,9 187,8 471,1 297,0 97,8 199,2 670,3
2005 663,8 179,1 484,6 297,9 124,7 173,2 657,8
2006 661,3 92,0 569,3 364,9 154,7 210,2 779,5
2007 734,8 90,5 644,3 373,3 166,4 206,9 851,2
Togo
2004 172,3 66,8 105,5 84,0 44,6 39,5 145,0
2005 108,5 25,2 83,2 92,1 39,5 52,6 135,8
2006 185,0 32,0 153,1 91,3 40,3 51,0 204,1
2007 193,0 30,5 162,5 85,9 49,3 36,6 199,1
Services centraux et ajustements
2004 899,5 – 64,6 964,1 – 577,5 – 277,9 – 299,7 664,4
2005 955,2 0,0 955,2 – 584,9 – 303,3 – 281,6 673,6
2006 844,6 – 73,0 917,6 – 651,6 – 349,5 – 302,1 615,4
2007 968,5 – 107,7 1 076,2 – 774,2 – 407,9 – 366,3 709,9
TOTAL
2004 3 729,4 699,6 3 029,8 444,4 289,0 155,4 3 185,2
2005 3 769,7 647,5 3 122,2 495,8 366,6 129,2 3 251,4
2006 4 013,4 302,6 3 710,8 600,0 426,1 173,9 3 884,7
2007 4 795,6 303,1 4 492,5 607,7 434,4 173,3 4 665,8
Source : BCEAO
AVOIRS ENGAGEMENTS
SOLDES
Position Position
Avoirs en crédit. au Avoirs en Avoirs en de Avoirs en Allocat. Engag.
or titre des devises devises réserve DTS Total en DTS Ext. (b) Total
disp. ext. (a) et or au FMI
Bénin
2004 0,0 303,7 0,4 304,1 1,7 0,0 305,9 7,5 46,3 53,8 252,0
2005 0,0 361,9 3,0 364,8 0,0 0,0 364,8 0,0 0,0 0,0 364,8
2006 0,0 444,8 7,8 452,7 0,4 0,0 453,1 7,1 9,4 16,4 436,7
2007 0,0 534,2 3,0 537,2 – 0,3 0,0 537,0 6,6 9,1 15,7 521,3
Burkina Faso
2004 0,0 312,0 0,2 312,2 5,8 0,1 318,1 7,5 78,7 86,2 231,9
2005 0,0 237,4 0,0 237,4 0,0 0,0 237,4 0,0 0,0 0,0 237,4
2006 0,0 270,1 0,7 270,8 4,4 0,0 275,3 7,1 65,3 72,3 202,9
2007 0,0 452,1 1,2 453,3 3,6 0,1 457,0 6,6 95,4 102,0 355,0
Côte d’Ivoire
2004 0,0 807,7 0,8 808,5 0,5 0,1 809,1 30,2 161,1 191,3 617,8
2005 0,0 758,5 0,0 758,5 0,0 0,0 758,5 0,0 150,8 150,8 607,7
2006 0,0 893,5 0,8 894,4 – 6,1 0,5 888,8 28,3 84,5 112,8 776,0
2007 0,0 1 119,9 1,8 1 121,7 – 10,7 0,3 1 111,2 26,6 90,4 117,0 994,2
Guinée-Bissau
2004 0,0 33,9 0,3 34,2 0,0 0,3 34,5 1,0 6,9 7,9 26,6
2005 0,0 43,5 0,0 43,5 0,0 0,0 43,5 0,0 7,8 7,8 35,7
2006 0,0 40,1 0,5 40,6 – 0,3 0,3 40,6 0,9 5,7 6,7 33,9
2007 0,0 50,1 0,2 50,3 – 0,4 0,0 49,9 0,9 4,6 5,5 44,4
Mali
2004 0,0 402,6 0,4 403,0 7,2 0,3 410,4 12,7 78,5 91,2 319,3
2005 0,0 467,1 0,0 467,1 0,0 0,0 467,1 0,0 0,0 0,0 467,1
2006 0,0 475,3 0,6 475,9 5,3 0,0 481,2 11,9 9,3 21,2 460,0
2007 0,0 476,8 0,8 477,6 4,2 0,0 481,8 11,2 10,1 21,3 460,5
Niger
2004 0,0 113,2 0,3 113,5 6,8 0,5 120,8 7,5 71,8 79,3 41,5
2005 0,0 132,2 0,0 132,2 0,0 0,0 132,2 0,0 0,0 0,0 132,2
2006 0,0 174,1 4,1 178,2 5,3 0,1 183,6 7,1 15,2 22,2 161,3
2007 0,0 253,7 4,5 258,1 4,3 0,0 262,5 6,6 21,7 28,4 234,1
Sénégal
2004 0,0 653,0 1,0 654,0 1,2 3,8 658,9 19,5 168,3 187,8 471,1
2005 0,0 656,7 0,0 656,7 0,0 0,0 656,7 0,0 0,0 0,0 656,7
2006 0,0 661,8 1,5 663,3 – 2,1 0,0 661,3 18,3 73,6 92,0 569,3
2007 0,0 737,3 1,1 738,5 – 3,8 0,1 734,8 17,2 73,3 90,5 644,3
Togo
2004 0,0 171,8 0,2 172,0 0,3 0,0 172,3 8,7 58,0 66,8 105,5
2005 0,0 105,7 0,0 105,7 0,0 0,0 105,7 0,0 0,0 0,0 105,7
2006 0,0 183,3 3,0 186,2 – 1,2 0,0 185,0 8,2 23,7 32,0 153,1
2007 0,0 193,3 1,6 194,9 – 2,0 0,0 193,0 7,7 22,8 30,5 162,5
Services centraux et ajustements
2004 244,8 – 2 836,1 3 452,5 616,4 0,0 0,0 899,5 0,0 – 64,6 – 64,6 964,1
2005 315,5 – 2 762,9 3 402,4 639,5 0,0 0,0 955,2 0,0 44,3 44,3 999,6
2006 357,5 – 3 143,1 3 629,7 486,6 0,0 0,5 844,6 0,0 – 73,0 – 73,0 917,6
2007 410,3 – 3 817,4 4 349,0 531,6 0,0 0,5 968,5 0,0 – 107,7 – 107,7 1 076,2
Total
2004 244,8 0,0 3 456,0 3 700,8 23,5 5,1 3 729,4 94,6 605,0 699,6 3 029,8
2005 315,5 0,0 3 406,2 3 721,7 45,9 2,1 3 769,7 94,3 508,9 603,2 3 166,5
2006 357,5 0,0 3 648,7 4 006,2 5,7 1,5 4 013,4 88,9 213,7 302,6 3 710,8
2007 410,3 0,0 4 363,3 4 773,6 20,9 1,0 4 795,6 83,5 219,6 303,1 4 492,5
(a) Avoirs en billets étrangers des États et avoirs en devises et or de la BCEAO
(b) Recours au FMI, au Fonds fiduciaire et éventuellement position débitrice nette du compte d’opérations
Source : BCEAO
En redressement continu depuis 1999, les avoirs officiels nets ont augmenté de 21 % en 2007
(+ FCFA 782 milliards). Les réserves officielles de change brutes (total des avoirs) ont également
enregistré une progression au cours de la période, s'inscrivant à FCFA 4 795 milliards à fin
décembre 2007, contre FCFA 4 013 milliards en décembre 2006. Cette évolution traduit les rapatriements
de recettes d’exportations mais aussi l’impact de la cession de 51 % du capital de ONATEL
(Burkina Faso) à MAROC TELECOM, les dédommagements reçus par l’État ivoirien de la société
responsable de la gestion des déchets toxiques, la cession à des investisseurs étrangers de licences de
téléphonie au Bénin, au Sénégal et au Niger ainsi que la réception, par ce dernier pays, de redevances
minières.
En termes de couverture des importations, les réserves officielles de change sont restées stables, à environ
5 mois d'importations de biens et services. De son côté, le taux de couverture de l’émission monétaire
s’est maintenu à un niveau élevé, atteignant 114,5 % fin 2007 (117,1 % fin 2006).
L’augmentation des avoirs officiels nets a été constatée, à des degrés divers, dans tous les pays de
l’Union. Les pays de l’UEMOA présentent des niveaux de réserves de change brutes très inégaux.
L’importance relative des réserves de change par pays doit toutefois être relativisée, du fait du principe de
solidarité financière et de centralisation des avoirs extérieurs dans le cadre de l’Union monétaire.
– Les avoirs extérieurs nets des banques commerciales
La position extérieure nette des banques a légèrement baissé, de FCFA 0,6 milliard, en liaison avec une
progression des engagements (+ FCFA 8,3 milliards) plus élevée que celle des avoirs bruts
(+ FCFA 7,7 milliards).
2006 2007
En 2007, la position nette des gouvernements (PNG), qui reste fortement débitrice, s’est légèrement
améliorée (à hauteur de FCFA 4,2 milliards). Cette évolution s’explique principalement par une
progression de FCFA 350 milliards des engagements, dont l’impact a été plus que compensé par la hausse
de FCFA 354 milliards des créances, notamment des dépôts à la BCEAO et dans les banques consécutive
aux entrées exceptionnelles de ressources au profit des États. Les concours de la BCEAO ont diminué, en
conformité avec la politique d'élimination des avances directes de la Banque centrale aux États.
3.1.2.2.3. Les crédits à l’économie
Après avoir augmenté de 10 % en 2006, les crédits à l’économie ont de nouveau enregistré une
progression soutenue en 2007 (+ 14 %). Le ratio des crédits à l’économie rapportés au PIB s’est ainsi
inscrit en hausse (17,8 % contre 16,6 % en 2006). La hausse des crédits résulte pour l’essentiel des
concours distribués aux entreprises opérant dans les secteurs de l'agro-industrie, des télécommunications,
de l’énergie, des mines et des bâtiments et travaux publics.
Malgré l’augmentation enregistrée en Côte d’Ivoire et au Sénégal, le stock de fin d’année des crédits de
campagne a reculé de 8 % à FCFA 147 milliards, en liaison notamment avec leur repli au Burkina Faso et
en Guinée-Bissau. Pour l’ensemble de l’UEMOA, les crédits de campagne représentaient 3,0 % du stock
de crédit à fin 2007.
Le rythme de progression des crédits à moyen et long terme (+ 20,8 %) a été comparable à celui de 2006
(+ 21,1 %). La part des concours à long et moyen terme dans l'ensemble des crédits reste cependant
limitée (36,5 %), en raison, notamment, de la faiblesse du taux d’investissement.
Le montant des émissions de titres publics et privés3 est passé de FCFA 382,8 milliards en 2006 à
FCFA 708,3 milliards. L’essentiel de ces émissions a porté sur les bons (FCFA 330,6 milliards) et
emprunts obligataires (FCFA 270,8 milliards) des Trésors. D’autres agents économiques (cf infra) ont
également réalisé des émissions d’obligations (FCFA 106,9 milliards).
Source : BCEAO
60 70%
( en pourcentage)
60%
50
50%
40
40%
30
30%
20 20%
10 10%
0 0%
janv-06
juil-06
nov-06
janv-07
juil-07
nov-07
mai-06
mai-07
sept-06
sept-07
mars-06
mars-07
Source : BCEAO
Le marché interbancaire, qui a pour vocation de recycler les excédents de trésorerie, a enregistré un
regain d’activité : globalement, sur l’année 2007, le montant moyen hebdomadaire des transactions s’est
établi à FCFA 30,0 milliards, contre FCFA 22,1 milliards en 2006. Le montant des transactions, rapporté
à la taille du système bancaire, reste toutefois limité. Cette faiblesse des volumes s'explique par
l'importance des excédents de trésorerie qui réduit d’autant les besoins de refinancement des banques de
l'Union. En 2007, l’activité interbancaire s’est concentrée sur les places de Dakar, d’Abidjan et de
Cotonou.
Les taux interbancaires ont évolué dans une fourchette allant de 3,0 % à 7,50 % (contre 2,50 % à 8,25 %
en 2006). Cette amplitude reflète des opérations marginales en termes de volume : sur le compartiment
principal à une semaine les taux moyens pondérés ont varié entre 3,73 % et 5,38 % contre 4,10 % et
5,26 % en 2006, avec une tendance à la baisse du taux minima depuis la reprise des adjudications de la
BCEAO.
2
juil-04
oct-04
juil-05
oct-05
juil-06
oct-06
juil-07
oct-07
janv-04
janv-05
janv-06
janv-07
janv-08
avr-04
avr-05
avr-06
avr-07
avr-08
Taux interbancaires (à 7 jours) Taux des pensions Taux d'escompte
Source : BCEAO
La baisse continue de la liquidité bancaire, observée depuis 2004, s’est traduite par des tensions sur les
taux du marché interbancaire. Ces tensions s’expliquent, notamment, par les besoins de trésorerie
ponctuels auxquels peuvent être confrontés les établissements de crédit, même dans le contexte d’un
secteur bancaire globalement « hors banque ». Les taux d’intérêt à court terme ont ainsi pu atteindre des
niveaux nettement supérieurs aux taux directeurs4 : le taux interbancaire à une semaine s’est, par exemple,
établi à 5,23 % en janvier 2007.
Cette situation a incité la BCEAO à revenir sur le guichet de l’open market (pour la première fois depuis
mai 1998). Ce retour s’est traduit par la réalisation, à compter du 5 février 2007, d’injections
hebdomadaires de liquidités (46 entre le 5 février 2007 et la fin de l’année) qui ont permis de ramener le
taux interbancaire à une semaine (en moyenne pondérée) en dessous du taux d’escompte (4,75 %). Par
ailleurs, la présence de la BCEAO sur le marché interbancaire a favorisé un lissage des taux en réduisant
leur volatilité grâce à la réduction des tensions lors des phases de repli de la liquidité bancaire.
3.1.4. Les objectifs pour 2008
Le Conseil des Ministres de l’UMOA du 17 septembre 2007 a fixé les directives de politique de la
monnaie et du crédit pour l’exercice 2008. Elles sont axées sur la maîtrise de l’inflation et la
consolidation de la stabilité macro économique grâce, notamment, à l’intensification des efforts
d’assainissement des finances publiques, dans un environnement marqué par le maintien des prix des
produits pétroliers à des niveaux élevés et la hausse des prix des produits alimentaires.
Dans ce contexte, et avec une prévision de croissance de l'économie de l’UEMOA de 4,2 % en termes
réels, le Conseil d’administration de la BCEAO de décembre 2007 a fixé les équilibres monétaires pour
l’exercice 2008 (sur la base des données prévisionnelles 2007) :
– une amélioration de la position extérieure nette des institutions monétaires de FCFA 147 milliards ;
– une hausse des crédits à l’économie de FCFA 192,2 milliards (+ 4,2 %) et une détérioration de
FCFA 69,5 milliards de la position débitrice nette des gouvernements ;
– une progression de la masse monétaire de 5,6 %.
La revue à mi-parcours des objectifs de politique de la monnaie et du crédit pour 2008 a conclu à une
révision à la hausse pour les avoirs extérieurs. La prévision du taux de croissance de l’UEMOA a été
4Taux directeurs : 4,75 % pour le taux d’escompte et 4,25 % pour le taux des pensions.
En revanche, la situation des finances publiques tendrait à se dégrader en liaison, notamment, avec les
mesures budgétaires (transferts, réduction de taxes) qui ont été engagées pour atténuer l’impact de la
flambée des prix pétroliers et des biens alimentaires sur le niveau de vie des populations.
3.1.5. Le système bancaire
En 2007, le nombre d’établissements agréés dans l’UMOA a progressé de 5 unités pour s’inscrire à 121
(97 banques et 24 établissements financiers). Cette augmentation résulte de l’agrément de trois banques et
de quatre établissements financiers, et du retrait de deux établissements financiers. Les agréments
bancaires ont été octroyés au Mali (Banque pour le Commerce et l’Industrie), au Burkina Faso (Coris
Bank International) et au Togo (Banque Populaire d’Épargne et de Crédit). En ce qui concerne les
établissements financiers, il s’agit de la Société Financière de Garantie Interbancaire au Burkina Faso, du
Crédit Solidaire en Côte d’Ivoire et des succursales de SAFCA-ALIOS FINANCE au Burkina Faso et au
Mali. L’agrément a été retiré, au Burkina Faso, à Financière du Burkina (à l’occasion de sa transformation
en Coris Bank International) et au Sénégal, à Attijariwafa Bank (absorbée par la Banque Sénégalo-
Tunisienne) devenue Attijari Bank Sénégal.,
Les établissements de crédit de l’UMOA exercent, en majorité, une activité de banque universelle. Le
secteur bancaire de l’Union est caractérisé par une structure oligopolistique. En 2007, six groupes
détenaient chacun au moins 3 % de part de marché (par rapport au total des bilans de l’UMOA). Ces
six groupes, internationaux ou régionaux, contrôlent 35 établissements de crédit installés dans la
quasi-totalité des pays de l’Union. Au total, ils concentrent 54 % du total des bilans, 46,4 % des guichets,
41,2 % des comptes ouverts à la clientèle et emploient 50,3 % des agents.
En 2007, les crédits à la clientèle (FCFA 5 355 milliards) ont progressé de 13,7 %, soit à un rythme moins
rapide que les ressources de clientèle (+ 17,1 %). Les encours des grandes banques, c’est à dire les
33 banques (contre 27 en 2006) disposant d’un total de bilan supérieur à FCFA 100 milliards,
représentaient 74,6 % du total.
La situation de trésorerie nette du système bancaire de l’Union est restée largement excédentaire, à
FCFA 973 milliards contre FCFA 861 milliards en 2006.
Les crédits de court terme (FCFA 3 149 milliards) ont augmenté de 8,8 %. Les concours à moyen terme
(FCFA 1 588 milliards) ont aussi sensiblement progressé (+ 27,7 %), ainsi que les crédits à long terme
(+ 12,1 %) mais le montant de ces derniers reste faible (FCFA 173 milliards).
Les créances en souffrance nettes se sont accrues de 4,2 %, pour atteindre FCFA 394 milliards
La croissance des dépôts à vue (+ 20,4 %) a largement dépassé celle des ressources à terme (+ 15,9 %).
Les montants de ces deux catégories de dépôts sont assez proches : FCFA 3 471 milliards pour les dépôts
courts et FCFA 3 284 milliards pour les ressources longues. Les fonds propres des banques se sont
renforcés de près de 7,4 % à FCFA 752 milliards.
Emplois de trésorerie et interb. 1 401,0 1 570,0 1 960,5 Ress. de trésorerie et interb. 570,3 710,2 988,3
Emplois de clientèle 4 266,8 4 616,9 5 235,5 Ressources de clientèle 5 169,9 5 715,2 6 766,9
Opérations sur titres et diverses 735,6 893,8 1 232,5 Opérations sur titres et divers 284,5 319,1 366,1
Valeurs immobilisées 469,0 524,3 633,2 Prov., Fonds propres et ass. 807,6 860,6 940,4
TOTAL 6 872,4 7 605,0 9 061,7 TOTAL 6 832,4 7 605,0 9 061,7
Hors-bilan
Engagements de financement 307,0 364,2 569,6 Coef. net d’exploitation (%) 66,6 70,2 70,6
Engagements de garantie 1 024,2 1 081,8 1 210,5 (Frais gén. + dot. am/PNB)
Engagements douteux 32,2 39,6 19,2 Taux de marge nette (%) 9,2 8,2 12,3
Autres engagements 26,0 14,1 42,4 (Résultat net / Produit net
bancaire)
Coefficient de rentabilité (%) 6,1 5,6 8,5
TOTAL 1 389,4 1 499,8 1 841,7 (Résultat net / Fonds propres)
Le résultat d’exploitation est estimé à FCFA 136 milliards, soit une hausse de 66 %. Les données
provisoires font apparaître, pour l’ensemble des établissements de crédit de l’Union, un résultat net
de FCFA 75 milliards pour l’exercice 2007 (il se décompose en FCFA 133 milliards de profits et
FCFA 58 milliards de pertes) contre FCFA 44 milliards en 2006. Sauf au Mali et en Guinée-Bissau, le
résultat net a été excédentaire dans tous les pays. Les grandes banques représenteraient 148,2 % du
bénéfice net total. Le coefficient net d’exploitation s’est stabilisé à 70,6 % (70,2 % en 2006). En
revanche, le taux de marge nette et le coefficient de rentabilité se sont significativement améliorés.
À côté du secteur bancaire traditionnel, l’activité de microfinance, qui représente environ 7 % des crédits
et des dépôts, connaît un développement soutenu avec plus de 700 Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) pour plus de 4 500 points de service et 8,3 millions de bénéficiaires (dont plus de
5 millions de bénéficiaires directs). Selon les estimations établies à partir d’un échantillon réalisant 90 %
des opérations de finance décentralisée de la zone, en 2007, la collecte de dépôts s’est accrue de 21 %,
pour s’établir à FCFA 400 milliards, alors que les crédits distribués représentaient FCFA 380 milliards,
soit une progression de 13 %. Cette expansion s'est accompagnée d'une amélioration de la qualité du
portefeuille global des SFD : fin décembre 2007, les créances en souffrance, évaluées à
FCFA 22,6 milliards (+ 2,7 %), représentaient 6,0 % des crédits, contre 6,5 % l'année précédente. Ce
taux se maintient, toutefois, au dessus du seuil de 5 % qui est généralement recommandé pour les
établissements de microfinance. Certaines institutions présentent ainsi un niveau de risques élevé qui
nécessite un suivi rapproché en termes de supervision.
Titres de créances négociables 160 000 270 720 216 230 330 607
Obligations (par appel public à l’épargne) 65 200 194 898 166 644 377 663
Total 225 200 465 618 382 874 708 270
Source : BCEAO
Après avoir diminué de près de 18 % en 2006, les émissions de titres ont progressé de 85 % en 2007,
passant de FCFA 382,8 milliards à FCFA 708,3 milliards.
Des titres de créances négociables ont été émis par adjudication (avec le concours de la BCEAO) par les
Trésors nationaux du Burkina Faso (deux opérations pour un total de FCFA 46,9 milliards), du Mali
(deux opérations pour un total de FCFA 53,1 milliards), du Niger (deux opérations pour un total de
FCFA 30 milliards), du Sénégal (FCFA 67,2 milliards) et de Côte d’Ivoire (FCFA 133,5 milliards). Le
montant total de ces émissions s’est établi à FCFA 330,6 milliards (contre FCFA 198 milliards pour
l’exercice précédent). Elles étaient assorties de taux d’intérêt moyens compris entre 4,68 % et 7,46 %, en
augmentation par rapport à l’an passé (3,82 % et 5,3 %).
Il est à noter qu’après le défaut des ICS — Industries Chimiques du Sénégal — sur leur échéance du
8 février 2006, une ligne n’a pas été honorée en 2007 : il s’agit de FCFA 6,7 milliards de bons du Trésor
émis par la Guinée-Bissau (à échéance du 11 février 2007).
Sur le marché obligataire, un emprunt a été émis par la Côte d’Ivoire (FCFA 51,7 milliards pour 3 ans
à 6,00 %), le Bénin (FCFA 41,9 milliards pour 10 ans à 5,50 %), le Burkina Faso (FCFA 41,3 milliards
pour 10 ans à 5,50 %), le Togo (FCFA 20 milliards pour 10 ans à 6,00 %) et deux emprunts par le
Sénégal (FCFA 58,7 milliards pour 10 ans à 5,50 % et FCFA 57,2 milliards pour 5 ans à 5,50 %). Pour
les quatre États concernés, les titres d’une maturité de 10 ans ont été émis, par voie d’adjudication avec le
concours de la BCEAO, pour le financement d’infrastructures économiques de base. Par ailleurs, d’autres
émetteurs (BOAD, SEMA Mali, CELTEL Burkina, SOTRA Côte d’Ivoire, BOA Burkina et CAA Bénin)
ont levé FCFA 106,9 milliards.
11 000 230
220
10 000 210
(indices)
9 000 200
190
8 000 180
7 000 170
160
6 000 150
5 000 140
130
4 000 120
3 000 110
100
2 000 90
80
1 000
70
0 60
23/06/2006
24/07/2006
21/08/2006
18/09/2006
16/10/2006
13/11/2006
11/12/2006
08/01/2007
05/02/2007
05/03/2007
30/03/2007
27/04/2007
25/05/2007
25/06/2007
20/07/2007
17/08/2007
14/09/2007
19/10/2007
16/11/2007
14/12/2007
11/01/2008
08/02/2008
07/03/2008
04/04/2008
05/05/2008
30/05/2008
27/06/2008
Le volume total des transactions a triplé en 2007, passant de 3 002 401 titres échangés en 2006 à
10 781 426 en 2007. Sur le marché des actions, le volume des transactions est passé de 2 371 155 titres à
9 761 748 titres. Sur le marché obligataire, le volume des transactions a également été en hausse sensible,
avec 1 019 678 titres échangés contre 631 241 titres en 2006. Sur le marché action, le volume moyen des
transactions par séance s’est inscrit en forte augmentation à, environ, FCFA 300 millions, contre
FCFA 150 millions en 2006. Toutefois, les échanges sont restés concentrés sur un petit nombre de titres
comme la SONATEL qui a représenté près de 60 % des échanges en valeur (3,2 % des volumes) ou ETIT
(ECOBANK) qui a enregistré 80 % du volume de titres échangés (5,6 % en valeur).
300 230
Viande 210
250 Produits laitiers
190
Céréales
matières grasses 170
200 Sucre 150
130
150
110
90
100
70
50
50 00
01
02
03
04
05
06
07
ch
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ry
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20
20
20
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ja
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Fe
8
20
8
20
0
20
0
08
20
20
20
Source : FAO
Si le repli enregistré récemment sur les marchés des produits de base ne se confirmait pas, la
persistance de prix élevés pourrait présenter des risques pour la stabilité macroéconomique et la
réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu, qui sont importateurs nets de produits
alimentaires et pétroliers.
Dans les pays en développement, l’accélération de l’inflation est imputable, en partie, à l’augmentation
des prix des produits alimentaires. Les prix intérieurs y sont en effet fortement influencés par l’évolution
des prix alimentaires, qui entrent, en moyenne, pour 40 % en UEMOA et 57 % en CEMAC2, dans la
1L’indice des prix alimentaires de la FAO est calculé sur la base moyenne de six indices de prix de groupes de denrées, pondérés par les parts
moyennes d’exportation de chacun des groupes sur la période 1998-2000.
2 Pourcentages calculés à partir des données Afristat. Par comparaison, pour la zone Euro, la proportion est de 19,5 %.
composition des indices de prix à la consommation. La hausse des prix alimentaire a particulièrement
affecté les pays dont les modes de consommation reposent largement sur des produits importés (Sénégal,
Gabon, Congo). Les tensions inflationnistes ont aussi été accentuées par la vigueur de la consommation
privée face à une offre de produits vivriers locaux insuffisante (Gabon, Sénégal), des difficultés
d’approvisionnement (Cameroun) et le renchérissement du coût des transports des produits lié à la
hausse des prix des carburants à la pompe. A l’inverse, la dépréciation du dollar face au franc CFA a
contribué à atténuer l’impact de la hausse des prix internationaux des produits céréaliers et pétroliers
sur les prix domestiques.
L’accélération de l’inflation s’est accompagnée dans plusieurs pays (RCI, Burkina Faso, Cameroun,
Sénégal) de mouvements de protestation sociale. Face à cette situation, les pays de la Zone franc ont eu
recours à des mesures d’urgence reposant sur : des contrôles des prix (Sénégal, Gabon), la baisse voire
la suspension des droits de douanes sur les produits importés de grande consommation (RCI,
Guinée-Bissau, Sénégal, Burkina Faso, Niger, Cameroun), la diminution de la TVA sur certains produits
(Mali, Burkina Faso, Sénégal, RCI, Gabon, Cameroun), le relèvement des quotas d’importations
(Cameroun). Pour compenser les pertes de pouvoir d’achat, certains pays ont revalorisé les salaires de
la fonction publique (Mali, Cameroun) ou réduit les impôts (Sénégal). Si le recours à de telles mesures
peut être efficace à court terme, leur utilisation prolongée n’est pas sans risque, du fait des distorsions
de prix et des pertes de recettes budgétaires qu’elle peut engendrer.
La Banque mondiale a mis en place un mécanisme de financement rapide (Global Food Response
Program) pour un montant de USD 1,2 milliard, destiné à des programmes d’approvisionnement en
semences et en engrais, de protection sociale et de nutrition scolaire en fonction des besoins spécifiques
des pays. Elle a également annoncé une hausse de 50 % de ses prêts dans le domaine agricole d’ici à
2009 (soit USD 6 milliards), ainsi que la mise en place d’instruments de gestion des risques et des
mécanismes d’assurance des récoltes.
La Banque Africaine de Développement a décidé d’augmenter de USD 1 milliard ses financements au
secteur agricole, pour les porter à USD 4,8 milliards. Elle a également dégagé une enveloppe de
USD 250 millions de fonds supplémentaires pour faciliter l’achat d’engrais.
Plus généralement, la crise alimentaire a ravivé l’intérêt porté aux politiques agricoles. Plusieurs pays
ont lancé des plans d’action, visant à encourager la production locale au travers de subventions pour le
financement des engrais, des semences et l’accès aux équipements agricoles.
Au niveau régional, le Conseil des Ministres de l’UEMOA a adopté, le 27 juin 2008, un plan d’actions
destiné à assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire d’ici à 2015. Dans ce cadre, la Commission
de l’UEMOA, en juillet 2008, a débloqué une enveloppe de FCFA 12 milliards de financements
supplémentaires. En juin 2008, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC a invité les Etats à
engager des mesures pour renforcer et diversifier la production vivrière et pris acte du mandat donné à
la Commission de la CEMAC pour la mise en application de la Déclaration de Maputo sur l’allocation
de 10% des budgets nationaux d’investissements à l’agriculture.
Dans le cadre de la réforme des institutions de la CEMAC, une nouvelle organisation de la BEAC et des
statuts révisés ont été adoptés en septembre 2007 par le Comité ministériel de l’UMAC et par le Conseil
d’administration de la Banque centrale. Un Comité de Politique Monétaire (CPM), chargé de définir la
stratégie, les objectifs et les instruments en matière de politique monétaire et de gestion des réserves de
change, a été institué. Présidé par le gouverneur de la BEAC, le CPM comprend 14 membres délibérants,
à raison de deux par État membre et de deux pour la France. Dans le cadre des exercices de
programmation monétaire, le CPM fixe, pour chaque État de la zone d'émission, des objectifs d'avoirs
extérieurs nets, de croissance des crédits à l'économie et de la masse monétaire (M2). De plus, le CPM
détermine un objectif de refinancement des banques en cohérence avec les objectifs en matière de
croissance économique, d'équilibre extérieur et de finances publiques. Le CPM a tenu sa première séance
le 11 janvier 2008. Ses décisions font l’objet d’un communiqué de presse.
Par ailleurs, l'article 18 des statuts de la BEAC indique que le montant total des avances en compte
courant consenties aux États membres par la Banque centrale, ajouté au montant total des opérations sur
effets publics mobilisés au guichet de l’Institut d’Émission par les établissements de crédit, ne peut
dépasser un montant égal à 20 % des recettes budgétaires ordinaires fongibles d'origine nationale
constatées au cours de l'exercice précédent.
Aux termes de la Convention de coopération monétaire du 23 novembre 1972 entre les États de la zone
d'émission de la BEAC et la France, l'État français garantit la convertibilité de la monnaie émise par
la BEAC en lui consentant un droit de tirage illimité sur un compte d'opérations ouvert auprès du Trésor
français. En contrepartie de ce droit de tirage, la Banque centrale doit déposer sur le compte d’opérations
une fraction de ses avoirs extérieurs nets (réserves de change).
En 2007, le cadre institutionnel de la gestion des réserves de changes a connu des aménagements avec
notamment la mise en œuvre d'un abaissement progressif de 65 % à 50 % (entre juillet 2007 et
juillet 2009) de la quotité des avoirs en devises à déposer conventionnellement sur le compte d'opérations.
Les statuts de la BEAC précisent, par ailleurs, un objectif intermédiaire de la politique monétaire :
l'article 11 indique que le taux de couverture extérieure de la monnaie, défini par le rapport entre
l’encours moyen des avoirs extérieurs de la BEAC et l’encours moyen de ses engagements à vue, ne peut
être inférieur ou égal à 20 % au cours de trois mois consécutifs. Dans le cas contraire, ou si le compte
d’opérations est débiteur pendant plus de trois mois consécutifs, les plafonds de refinancement des
banques sont réduits :
− de 20 % dans les pays dont la situation fait apparaître une position débitrice en compte d’opérations ;
− de 10 % dans les pays dont la situation fait apparaître une position créditrice en compte d’opérations
mais d’un montant inférieur à 15 % de la circulation fiduciaire rapportée à cette même situation.
3.2.1.1.3. Les instruments
La BEAC dispose de trois types d'instruments : le refinancement des banques, les taux d'intérêt et les
réserves obligatoires.
Le refinancement des banques
S’appuyant sur un objectif de refinancement fixé chaque année par le CPM pour chaque pays membre, le
refinancement des banques s'effectue à travers deux guichets :
– le guichet A, par appel d'offres à l'initiative de la BEAC pour une durée de 7 jours (ce mécanisme
peut être utilisé pour les retraits de liquidité), et par prises en pension à l'initiative des banques pour
une durée de 2 à 7 jours ;
– le guichet B, auprès duquel sont refinancés les anciens crédits à moyen terme irrévocables et les
nouveaux crédits d'investissement productifs ayant bénéficié d'un accord de classement de la BEAC.
Lorsque le taux de couverture extérieure de la monnaie pour l'ensemble de la zone d'émission est
supérieur au plancher statutaire de 20 %, les objectifs de refinancement peuvent être dépassés, en
particulier dans le cadre des interventions ponctuelles directes de la BEAC. En revanche, lorsque le taux
de couverture extérieure est inférieur à 20 % ou si le pays est sous programme avec le FMI, les objectifs
de refinancement deviennent des plafonds impératifs.
Les taux d'intérêt
La BEAC utilise quatre taux directeurs, fixés par le CPM, en vertu des nouveaux statuts de la Banque
centrale :
− le taux d'intérêt sur les appels d'offres (TIAO), taux de refinancement des banques qui y
soumissionnent ;
− le taux d'intérêt sur les placements (TISP) des banques effectués dans le cadre des appels d'offres
« négatifs », procédure instaurée en janvier 1996 ; ce taux varie selon les échéances (à 7, 28 et
84 jours) ;
− le taux d'intérêt des prises en pension (TIPP), égal au TIAO majoré de 150 à 200 points de base ;
− le taux de pénalité des banques (TPB), taux appliqué au découvert des établissements de crédit sur
leur compte auprès de la BEAC.
Le CPM fixe aussi, en vertu de l'article 17 des statuts, le taux des avances statutaires aux Trésors
nationaux, lequel correspond au principal taux de refinancement des établissements de crédit (TIAO).
Par ailleurs, le taux créditeur minimum (TCM), qui s'applique aux dépôts d'épargne ou sur livret
inférieurs à FCFA 5 millions, reste un taux réglementé par la BEAC. Le CPM, lors de sa réunion du
2 juillet 2008, l’a ramené de 4,25 % à 3,25 % et a décidé la suppression du taux débiteur
maximum (TDM).
Enfin, une nouvelle politique de rémunération des dépôts publics par la BEAC a été adoptée
en mars 2006 et révisée en juillet 2008 ; elle s’est traduite par l’instauration de 3 taux différents pour les
placements publics :
− le taux d’intérêt sur placement public au titre des fonds de réserve pour les générations
futures (TISPP0), fixé à 3,65 % à compter du 10 juillet 2008,
− le taux d’intérêt sur placement public au titre du mécanisme de stabilisation des recettes
budgétaires (TISPP1), fixé à 3,45 % à compter du 10 juillet 2008,
− le taux d’intérêt sur placement public au titre des dépôts spéciaux classiques (TISPP2), fixé à 3,15 % à
compter du 10 juillet 2008.
Conformément aux nouveaux statuts de la BEAC, les coefficients de réserves obligatoires sont fixés et
modifiés par le CPM, dans les mêmes conditions que les taux d’intervention de la Banque centrale, en
fonction de l’évolution de la conjoncture économique interne et externe. Depuis 2002, les coefficients de
réserves obligatoires sont appliqués de façon différenciée selon les pays, du fait des disparités constatées
en matière de liquidité bancaire entre les États de la CEMAC.
Cameroun 318 000 166 054 151 946 318 000 80 431 237 569 03/05/06 2005
Centrafrique 15 540 15 540 0 15 540 15 540 0 10/06/03 2002
Congo 253 542 131 427 122 115 374 087 153 895 220 192 08/05/07 2006
Gabon 198 412 60 875 137 537 235 320 98 876 136 444 11/12/07 2006
Guinée Équatoriale 154 705 0 154 705 154 705 0 154 705 16/08/05 2004
Tchad 55 043 0 55 043 55 043 17 000 38 043 06/04/06 2005
Total Zone 995 242 373 896 621 346 1 152 695 365 742 786 953
Source : BEAC
La décision de juillet 2001 du Conseil d’administration de la BEAC de geler les plafonds d’avances aux
États n’ayant pas été mise en œuvre, une révision des plafonds statutaires est intervenue en 2006 et
en 2007. Cette actualisation, qui a permis de tenir compte de l’augmentation des recettes budgétaires
ordinaires correspondant aux exercices 2005 et 2006, a eu pour conséquence d’accroître le plafond des
avances statutaires de 43,5 % par rapport aux plafonds en vigueur fin 2005. En 2007, en dépit de
l’augmentation des plafonds du Congo et du Gabon, les utilisations se sont toutefois inscrites en baisse de
2,2 % par rapport à fin 2006. Cette évolution tient uniquement à la réduction du tirage du Cameroun, dont
les utilisations ont diminué de moitié en un an. Le Congo, le Gabon et le Tchad ont, en revanche, accru
leurs recours aux avances. La Guinée Équatoriale n’utilisait pas, au 31 décembre 2007, la facilité offerte
par les avances statutaires, tandis que la Centrafrique ne dispose plus de marge de tirage.
Deux États avaient dépassé le plafond statutaire en 2004 : la RCA, à hauteur de FCFA 1,5 milliard, et le
Tchad, à hauteur de FCFA 14 milliards. Ces avances exceptionnelles ont fait l’objet de conventions de
consolidation, entrées en vigueur en septembre 2005, par décision du Conseil d’administration de
la BEAC.
À fin décembre 2007, le Cameroun et le Gabon ont réduit leurs engagements à l’égard de la
Banque centrale au titre des crédits consolidés. Le Congo et la Guinée Équatoriale avaient, pour leur part,
intégralement soldé leurs engagements fin 2006. Le Tchad a, en revanche, accumulé des arriérés
d’intérêts, qui ont atteint, à fin décembre 2007, FCFA 1,8 milliard.
Le volume des ponctions de liquidité s’est fortement accru par rapport à l’année 2006, suite à la décision
prise par le Conseil d’administration de la BEAC, en mai 2007, de recourir plus largement aux appels
d’offre négatifs pour lutter contre la surliquidité bancaire. Ainsi, le volume moyen des placements
bancaires auprès de la BEAC s’est établi, en décembre 2007, à FCFA 560 milliards contre
FCFA 11,3 milliards en décembre 2006.
Les volumes d’injection de liquidité sont restés à un très faible niveau, seules les facilités à très court
terme du guichet A étant utilisées par les établissements bancaires.
Interventions de la BEAC
(moyenne du mois de décembre – encours en millions de francs CFA)
2006 2007
Injections de liquidités
Guichet A 12 251 6 231
Appel d'offres à 7 jours 11 728 3 431
Pensions de 2 à 7 jours 523 2 800
Avances aux taux de pénalité 0 0
Interventions ponctuelles 0 0
Avances exceptionnelles sur certificat de placement 0 0
Guichet B 122 0
Total 12 373 6 231
Ponctions de liquidités
7 jours 11 297 234 800
28 jours 0 195 000
84 jours 0 130 150
Total 11 297 559 950
Source : BEAC
Les refinancements de la BEAC ont représenté 7 % des facultés d'avances (guichet A) en décembre 2007,
contre 11 % en décembre 2006 et 16 % en décembre 2005. Le taux de couverture des crédits bancaires
par les dépôts de la clientèle a atteint 213,6 % au 31 décembre 2007, après 185,5 % fin 2006. Cette
évolution s’explique par une hausse des dépôts (+ 30 %) supérieure à celle des crédits bruts (+ 11,8 %).
Le taux de couverture excède ainsi largement le minimum de 75 % prescrit par la COBAC dans tous les
pays.
L’écart entre le TIAO et le taux de soumission minimal appliqué aux opérations principales de
refinancement de l’Eurosystème (qui était, fin 2004, de 375 points de base) s’est progressivement réduit,
pour ne plus représenter que 125 points de base à fin juillet 2008.
8
6
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/0
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04
Taux appels d'offres (BEAC)
TISP (BEAC)
Taux des opérations principales de refinancement (BCE) - taux minimal
Taux de la facilité de dépôt (BCE)
Source : BEAC-BCE
Entre 2003 et mars 2006, les coefficients de réserves obligatoires étaient restés inchangés. Compte tenu
de la forte augmentation de la liquidité du système bancaire équato-guinéen, les coefficients des réserves
obligatoires s’appliquant aux banques de ce pays ont été relevés en mars 2006, en mars 2007 puis en
juillet 2008 pour atteindre 14 % sur les dépôts à vue et 10,5 % sur les dépôts à terme. Une évolution
similaire des systèmes bancaires du Cameroun, du Congo et du Gabon a conduit la BEAC à augmenter
sensiblement les coefficients sur les dépôts à vue et les dépôts à terme, qui sont passés respectivement de
7,75 % à 11,75 % et de 5,75 % à 9,25 % entre mars 2003 et juillet 2008, les coefficients applicables au
Congo étant même, à cette date, alignés sur ceux de la Guinée Équatoriale. Les coefficients appliqués aux
banques tchadiennes ont été augmentés en mars 2007 puis en juillet 2008, pour atteindre 9 % sur les
dépôts à vue et 6,5 % sur les dépôts à terme. Par ailleurs, depuis mai 2003, la BEAC a suspendu
l’application des réserves obligatoires aux banques de RCA.
En décembre 2007, les réserves obligatoires à constituer atteignaient FCFA 372,3 milliards (soit
36,7 % des réserves libres des banques) contre FCFA 226,3 milliards (soit 26,8 % des réserves libres
des banques) en décembre 2006.
Monnaie fiduciaire
2004 324 092 81 342 151 632 138 487 45 730 110 119 851 402
2005 273 413 89 857 198 690 189 953 57 662 154 824 964 399
2006 265 597 80 928 237 381 218 637 68 213 217 214 1 087 970
2007 355 211 58 998 239 166 225 450 80 934 240 311 1 200 070
Monnaie scripturale
2004 484 650 16 376 122 904 245 009 124 801 65 323 1 060 981
2005 541 144 23 846 188 950 331 802 176 570 77 793 1 343 242
2006 639 573 24 533 313 376 399 225 192 800 140 387 1 715 859
2007 773 092 38 274 384 481 462 866 291 235 132 849 2 090 395
Quasi-monnaie
2004 619 850 12 512 55 446 273 405 36 646 13 283 1 012 050
2005 687 773 14 717 62 036 313 007 44 822 15 917 1 139 717
2006 740 497 17 513 82 889 360 698 57 512 19 690 1 281 273
2007 759 615 21 198 91 015 358 114 77 748 24 612 1 334 752
Total
2004 1 428 592 110 230 329 982 656 901 207 177 188 725 2 924 433
2005 1 502 330 128 420 449 676 834 762 279 054 248 534 3 447 358
2006 1 645 667 122 974 633 646 978 560 318 525 377 291 4 085 102
2007 1 887 918 118 470 714 662 1 046 430 449 917 397 772 4 625 217
Part en pourcentage en 2007
Monnaie fiduciaire 18,8 49,8 33,5 21,5 18,0 60,4 26,0
Monnaie scripturale 41,0 32,3 53,8 44,3 64,7 33,4 45,2
Quasi-monnaie 40,2 17,9 12,7 34,2 17,3 6,2 28,8
(a) : Hors banques liquidées et y compris le Crédit Foncier du Cameroun ; chiffres au 31/12 de chaque année.
Source : BEAC
L’analyse de la composition de la masse monétaire à fin décembre 2007 fait apparaître une augmentation
de la part de la monnaie scripturale, qui passe de 42 % à 45 %, au détriment de la circulation fiduciaire et
de la quasi-monnaie dont les parts sont passées, respectivement, de 26,6 % à 26,0 % et de 31,3 % à
28,8 %.
Le stock des billets et monnaies en circulation a augmenté de 10,3 %. Cette évolution a concerné tous les
pays, à l’exception de la Centrafrique.
Après une hausse de 27,7 % en 2006, les dépôts à vue ont de nouveau progressé en 2007 (+ 19,3 %), cette
hausse s’observant dans l’ensemble des pays de la zone, mis à part le Tchad.
Les dépôts à terme et les comptes d’épargne ont légèrement augmenté (+ 4,2 %) en 2007.
Guinée Services
Cameroun Centrafrique Congo Gabon Équatoriale Tchad Centraux CEMAC
Après une hausse de 61,6 % en 2006, les avoirs extérieurs nets ont augmenté de 30,6 % en 2007. Cette
accumulation d’avoirs extérieurs traduit l’importance des recettes d’exportation de pétrole et l’afflux
d’investissements directs étrangers dans la sous-région, en particulier dans le secteur pétrolier.
l’exception de la RCA. Alors que les réserves officielles brutes ont augmenté de 19,7 %, les engagements
extérieurs ont fléchi de 5,6 % (de FCFA 116,4 milliards fin 2006 à FCFA 109,9 milliards fin 2007), du
fait principalement des remboursements des concours au FMI et des allégements de dette.
3.2.2.2.2. La position nette des gouvernements
La position nette créditrice des Trésors nationaux vis-à-vis des institutions financières s’est encore
consolidée en 2007. Cette évolution traduit la très forte augmentation des dépôts des Trésors (+ 33,5 %),
tant auprès de la BEAC qu’auprès des banques. La Centrafrique restait cependant, à fin 2007, le seul pays
de la sous-région présentant une position nette débitrice.
Créances des Trésors 878 191 1 880 908 2 848 839 3 802 882
Dépôts auprès de la BEAC 589 027 1 423 503 2 396 032 2 764 026
Dépôts auprès des banques 289 164 457 405 452 807 1 038 856
Engagements des Trésors 1 320 393 1 179 831 879 341 837 018
Envers la BEAC 712 782 618 199 454 783 443 866
Avance en compte courant 560 820 544 400 401 567 367 113
Crédit à moyen terme 68 649 0 0 0
Créances consolidées 83 313 73 799 53 216 76 753
Envers le FMI 289 533 267 914 104 633 81 900
Envers les banques 311 797 287 437 313 644 306 308
Effets publics 176 132 169 177 192 460 190 329
Crédits aux entités publiques 135 665 118 260 121 184 115 979
Envers les CCP 6 281 6 281 6 281 4 944
Position nette – 442 202 701 077 1 969 498 2 965 864
Source : BEAC ; chiffres au 31/12 de chaque année.
Les créances à court terme, qui représentent plus de 60 % des crédits à l’économie, se sont accrues de
11,2 %. Cette évolution tient principalement à un plus large recours à cette catégorie de crédits au
Cameroun, au Gabon et en Guinée Équatoriale.
L’encours des crédits à moyen terme est ressorti en hausse de 15,6 %, du fait des investissements de
capacité et de productivité dans le secteur industriel et des travaux de réhabilitation et de développement
des infrastructures dans plusieurs États.
Les crédits à long terme, qui concernent essentiellement l’habitat, se sont contractés de 2,3 %, sous l’effet
de la forte baisse des encours au Tchad (– 53,4 %). Les crédits à long terme représentaient toujours une
part très réduite des encours totaux (2,8 %).
Cameroun (b) 904 889 976 837 999 459 1 083 060
Court terme 627 180 643 303 654 283 697 649
Moyen terme 247 297 298 218 306 548 340 361
Long terme 30 412 35 316 38 628 45 050
R.C.A. 55 162 54 108 56 432 59 074
Court terme 50 907 49 152 51 211 54 314
Moyen terme 3 957 4 512 4 826 4 273
Long terme 298 444 395 487
Congo 85 046 86 135 96 504 114 113
Court terme 63 132 64 835 69 708 75 092
Moyen terme 21 891 21 068 26 499 38 567
Long terme 23 232 297 454
Gabon 422 661 464 674 555 528 635 598
Court terme 239 217 291 615 231 717 262 959
Moyen terme 173 640 164 591 315 972 365 273
Long terme 9 804 8 468 7 839 7 366
Guinée Équatoriale 62 838 93 827 129 452 183 694
Court terme 45 803 75 373 108 546 160 438
Moyen terme 17 035 18 454 20 843 23 195
Long terme 0 0 63 61
Tchad 92 853 129 614 136 528 121 622
Court terme 79 944 105 138 106 528 95 135
Moyen terme 10 526 13 411 14 940 19 469
Long terme 2 383 11 065 15 060 7 018
CEMAC 1 650 307 1 852 864 2 019 423 2 268 585
Court terme 1 115 358 1 239 004 1 233 413 1 371 337
Moyen terme 491 969 556 705 721 613 834 363
Long terme 42 980 57 155 64 397 62 885
(a) Après neutralisation des créances consolidées du système bancaire prises en charge par les États. Le total CEMAC est
différent de la somme des États, car il comprend des crédits transfrontaliers.
(b) Les chiffres du Cameroun incluent le Crédit Foncier
Chiffres au 31/12 de chaque année.
Source : BEAC
L’année 2007 a été marquée par une réduction de l’inflation. L’indice des prix à la consommation des
ménages est ressorti en hausse de 1,6 % en moyenne annuelle, après 5,2 % en 2006. Cette modération des
prix traduit principalement l’augmentation de l’offre de produits céréaliers et vivriers, notamment au
Tchad, au Cameroun et au Congo, l’amélioration des circuits d’approvisionnement et de distribution des
biens de consommation courante au Tchad et en Centrafrique mais aussi la répercussion limitée sur les
prix à la pompe (en raison des politiques de subvention ou de contrôle) de l’appréciation des cours
mondiaux du pétrole brut (voir aussi chapitre « Évolution économique et financière »).
Taux de couverture de
l'émission monétaire par Crédits à l’économie Masse monétaire (M2)
les avoirs extérieurs nets (taux de croissance) (taux de croissance)
(en %)
Cameroun
Objectifs 79,8 % - 81,8 % 3,9 % - 5,9 % 4,2 % - 6,2 %
Résultats 88,5 % 8,4 % 14,7 %
Centrafrique
Objectifs 73,0 % - 75,0 % 9,3 % - 11,3 % 10,0 % - 12,0 %
Résultats 60,7 % 4,7 % – 3,7 %
Congo
Objectifs 91,8 % - 93,8 % 33,6 % - 35,6 % 12,0 % - 14,0 %
Résultats 85,9 % 18,2 % 12,8 %
Gabon
Objectifs 88,8 % - 90,8 % 13,9 % - 15,9 % 15,7 % - 17,7 %
Résultats 84,7 % 14,4 % 6,9 %
Guinée Équatoriale
Objectifs 99,7 % - 101,7 % 4,3 % - 6,3 % 46,8 % - 48,8 %
Résultats 97,7 % 41,9 % 41,3 %
Tchad
Objectifs 91,9 % - 93,0 % 30,3 % - 32,3 % 7,9 % - 9,9 %
Résultats 90,8 % – 10,9 % 5,4 %
Total CEMAC
Objectifs 95,7 % 10,5 % 12,2 %
Résultats 96,7 % 12,3 % 13,2 %
Source : BEAC
en % milliards de FCFA
8 65
7 55
6
45
5
35
4
25
3
15
2
1 5
0 -5
01/04
03/04
05/04
07/04
09/04
11/04
01/05
03/05
05/05
07/05
09/05
11/05
01/06
03/06
05/06
07/06
09/06
11/06
01/07
03/07
05/07
07/07
09/07
11/07
01/08
Source : BEAC
Les taux appliqués sur le marché interbancaire présentent une très forte amplitude : ils ont oscillé entre
1,95 % et 6,5 % en 2007. Ceci traduit la variabilité des niveaux de liquidité dans le temps et entre les
différents États de la CEMAC.
L’importance des opérations intra-groupe réalisées hors marché et les surliquidités bancaires constituent
les principaux facteurs explicatifs de l’étroitesse du marché interbancaire en CEMAC. Toutefois, le
développement du marché interbancaire demeure aussi entravé par l’existence de risques spécifiques liés
à l’absence de cadre juridique et de support (les certificats de placement émis en contrepartie des dépôts
spéciaux des banques ne sont pas utilisés comme collatéraux).
Dans ce contexte, l’exercice de programmation monétaire a conduit la BEAC à faire les estimations
suivantes :
− une progression du taux de couverture des avoirs extérieurs, qui s’élèverait à 100,2 % à la
fin de 2008 ;
− une croissance des crédits à l’économie estimée à 11,7 % ;
− une augmentation de la masse monétaire (M2) de 13,8 %.
Trésorerie et divers 1 758,7 2 087,0 3 052,5 Trésorerie et divers 418,6 436,2 589,1
Crédits à l'État 79,7 79,5 78,6 Dépôts de l’État 474,2 425,9 1 019,9
Crédits à l’économie 1 534,6 1 718,3 1 958,2 Dépôts du secteur privé 2 446,9 2 974,0 3 398,4
Créances en souffrance nettes 47,2 35,4 32,2 Fonds propres 435,9 474,9 532,2
Valeurs immobilisées 355,4 390,8 418,1
Total 3 775,6 4 310,9 5 539,6 Total 3 775,6 4 310,9 5 539,6
Coef. net d'exploitation (%) 55,1 54,1 51,3 Taux de marge nette (%) 21,8 23,3 24,8
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%) 14,2 15,4 17,6
(Résultat net / fonds propres)
Source : COBAC
À fin décembre 2007, le système bancaire de la CEMAC comptait 36 établissements de crédit en activité
(contre 35 en 2006), une nouvelle banque ayant été agréée au Gabon. Parmi ces 36 établissements, 32 ont
donné lieu à une évaluation par la COBAC, synthétisée par une cotation globale : 2 présentent une
situation financière solide (contre 4 en 2006), 25 sont en bonne situation financière (22 en 2006), 4 en
situation financière fragile (situation inchangée par rapport à 2006) et une banque était en situation
financière critique (3 en 2006). Les systèmes bancaires camerounais et gabonais, qui ont longtemps
représenté plus de 80 % du marché bancaire de la CEMAC en matière de distribution de crédits et de
collecte des dépôts, voient leur part se réduire progressivement (environ 70 % pour les dépôts et 75 %
pour les crédits) au profit de la Guinée Équatoriale et du Congo.
L’activité du système bancaire de la CEMAC est restée dynamique en 2007 : le total agrégé des bilans
s’est inscrit en hausse de 28,5 % par rapport à 2006, après + 14,1 % l’année précédente. Cette évolution
traduit la forte progression des dépôts de la clientèle (+ 29,9 %), les dépôts des États ayant plus que
doublé, tandis que les dépôts du secteur privé ressortaient en progression de 12,6 %.
Les encours de crédits bruts ont augmenté de 11,8 %, en liaison avec la hausse des financements accordés
aux entreprises du secteur privé (+ 11,5 %). La qualité du portefeuille de crédits s’est légèrement
améliorée par rapport à 2006 : les créances en souffrance ont représenté 11,1 % des encours de crédits
bruts (contre 12,2 % en 2006) et sont provisionnées à hauteur de 87,4 % (contre 86 % l’an passé).
La situation de surliquidité du système bancaire de la CEMAC s’est ainsi accentuée : l’excédent global de
trésorerie a atteint FCFA 2 500 milliards, en hausse de 49,6 %, et représente près de 45 % du total de
bilan. Le taux de couverture des crédits par les dépôts est ressorti à 213 % (contre 185 % en 2006).
Le produit net bancaire a augmenté de 20,4 %, en raison de l’accroissement des marges sur les opérations
avec la clientèle (+ 18,9 %) et sur les opérations diverses (+ 13,6 %). Au total, le résultat net
(FCFA 93,7 milliards) s’est inscrit en hausse de 27,9 %, les frais généraux progressant de 14,2 %.
Avec 679 établissements agréés à fin décembre 2007, le secteur de la microfinance reste un important
vecteur de financement pour les économies de la CEMAC, notamment au Cameroun et au Congo.
D’après les estimations de la COBAC, les encours de dépôts et de crédits des établissements de
microfinance ont été multipliés par quatre, au niveau de la sous-région, entre 2000 et 2006. Les dépôts
collectés se sont élevés, à fin septembre 2007, à près de FCFA 282 milliards et les encours de crédits à
près de FCFA 140 milliards, soit respectivement 7 % et 6 % des dépôts et des crédits gérés par le système
bancaire de la CEMAC.
La France demeure l’un des principaux contributeurs de l’aide internationale parmi les membres
du G7. En termes de ratio d’APD par rapport au revenu national brut , en 2006, la contribution
française, 0,47 % , était 1,5 fois plus élevée que celle de la moyenne des pays du CAD, les
contributions des pays du G7 s’échelonnant entre 0,18 % et 0,51 % . La France s’est engagée à
porter son effort en matière d’APD à 0,51 % de son RNB d’ici à 2010, puis à 0,70 % à l’horizon
2015. En 2006, les versements nets d’APD de la France ont augmenté de 2,9 % par rapport à 2005,
pour s’établir à USD 10,6 milliards. Plus des deux-tiers de l’aide française sont consacrés au
continent africain. L’aide française s’appuie sur des stratégies sectorielles visant à renforcer sa
contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Près du tiers
des dons destinés aux pays pauvres concernent l’éducation et la santé.
Versements nets d’APD aux PED et organismes multilatéraux
(en millions USD, aux prix et taux de change courants)
2002 2003 2004 2005 2006
États-Unis 13 290 16 320 19 705 27 935 23 532
% du RNB 0,13 0,15 0,17 0,23 0,18
Royaume-Uni 4 929 6 262 7 905 10 772 12 459
% du RNB 0,31 0,34 0,36 0,47 0,51
Japon 9 283 8 880 8 922 13 147 11 187
% du RNB 0,23 0,20 0,19 0,28 0,25
France 5 486 7 253 8 473 10 026 10 601
% du RNB 0,37 0,40 0,41 0,47 0,47
Allemagne 5 324 6 784 7 534 10 082 10 435
% du RNB 0,27 0,28 0,28 0,36 0,36
Source : rapport CAD 2007
Les pays d’Afrique sub-saharienne (ASS) bénéficient de plus de la moitié de l’aide publique
française. En 2006, 52,5 % des versements nets de la France en matière d’APD bilatérale ont été
destinés à l’ASS, soit un niveau proche de celui observé en 2005 (54 %). L’aide française a
représenté près de 11 % du total des flux d’APD reçus par ces pays en 2006.
Ventilation par contributeur des versements nets d’APD en faveur de l’Afrique sub-saharienne
(en millions USD, aux prix et taux de change de 2005)
2002 2003 2004 2005 2006
Allemagne 1 224 2 115 1 212 2 400 3 130
États-Unis 2 567 4 919 3 610 4 065 5 444
France 2 919 3 390 3 019 3 906 4 158
Japon 635 543 626 1 136 2 717
Royaume-Uni 1 271 1 669 2 313 3 770 5 213
Total CAD bilat. 14 907 19 301 17 137 22 384 28 536
Total multilatéral 8 930 7 718 9 153 9 322 10 168
Total général* 24 280 27 104 26 392 31 867 39 005
Source : rapport CAD 2007
* le total général comprend, outre l’APD bilatérale versée par les pays membres du CAD, l’APD versée par les
organismes multilatéraux et l’APD versée par des pays non membres du CAD.
En 2006, les pays membres de la Zone franc se sont vus accorder 16,5 % du total de l’APD nette
versée par la France aux PED et 31 % de lAPD française à l’Afrique sub-saharienne. Cette aide
bilatérale aux pays de la Zone franc s’est élevée en 2006 à USD 1,3 milliard, dont 18 % étaient
constitués d’annulations de dettes liées à la mise en œuvre d l’ initiative PPTE.
Au total, les pays de la Zone franc ont bénéficié, en 2006, de recettes nettes d’APD représentant
USD 6,1 milliards, en hausse de 9,2 % par rapport à 2005. Ces recettes ont représenté 15,4 % de
l’APD perçue par les pays d’Afrique sub-saharienne en 2006.
La BCC est, par ailleurs, « l’organe chargé de la mise en œuvre de la coopération monétaire » établie par
l'accord du 23 novembre 1979 signé entre la France et les Comores. Aux termes de cette convention,
l'État français garantit la convertibilité de la monnaie émise par la BCC en lui consentant un droit de
tirage illimité sur un compte d'opérations ouvert auprès du Trésor français. Sur ce compte d’opérations, la
BCC verse les disponibilités en devises, exception faite des sommes nécessaires à sa trésorerie courante.
3.3.1.1.2. Les objectifs de la politique monétaire
La banque centrale « garantit la stabilité de la monnaie de l’Union des Comores » (art. 6 des statuts
révisés). Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien à la politique économique du
Gouvernement. La politique monétaire doit également permettre de respecter un niveau des avoirs
extérieurs nets qui soit compatible avec l’accord de coopération monétaire signé avec la France. Dans ce
cadre et selon les statuts de la Banque centrale des Comores, le taux de couverture des engagements à vue
de la BCC par ses avoirs extérieurs doit être supérieur à 20 % (article 55).
3.3.1.1.3. Les instruments de la politique monétaire
La Banque centrale détermine des objectifs intermédiaires de politique monétaire (masse monétaire et
crédit interne) et utilise comme instruments les plafonds de refinancement, les taux d’intérêt et les
réserves obligatoires.
Pour réguler la masse monétaire en fonction du degré de liquidité de l’économie et du niveau des réserves
de change, les autorités monétaires disposent essentiellement des plafonds de refinancement et du taux
d’escompte. Mais ces instruments ne peuvent être efficaces que si la situation de liquidité des banques les
rend tributaires du refinancement de la Banque centrale. Pour pouvoir répondre aux situations dans
lesquelles cette condition n’est pas remplie, l’Institut d’émission est également autorisé par ses statuts
(article 21) à imposer aux banques des réserves obligatoires sur les dépôts et les crédits.
Ainsi, en 1999, les autorités monétaires ont décidé d’instaurer un système de réserves obligatoires assises
sur les dépôts. Le système mis en place présente les caractéristiques suivantes :
- l’assiette des dépôts est constituée du montant total des dépôts de la clientèle (comptes de dépôts,
comptes courants, comptes sur livrets, comptes à terme) ;
- un taux uniforme s’applique à toutes les exigibilités comprises dans l’assiette ; initialement fixé
à 30 %, il a été relevé à 35 % en 2000 et abaissé à 25 % en juin 2006.
- ces réserves sont constituées sur un compte à la Banque centrale et sont rémunérées au taux moyen
mensuel de l’EONIA1, constaté durant le mois précédent, diminué de 25 points de base depuis
le 1er janvier 2006. Les réserves libres des banques sont rémunérées au taux moyen de l’EONIA – 1/8.
Les possibilités de refinancement de l’État auprès de la Banque centrale sont encadrées par l'article 22 des
statuts révisés, qui limite les avances au Trésor à 20 % de la moyenne des recettes budgétaires ordinaires
effectivement recouvrées au cours des trois exercices budgétaires précédents.
Les taux d'intérêt bancaires sont administrés, en raison de l'absence de concurrence. Sur proposition de la
Banque centrale, le Ministère des Finances fixe des taux débiteurs maxima et des taux créditeurs minima.
Cependant, depuis 2004, les taux débiteurs sont fixés librement par les établissements financiers sur la
base d’un taux plancher et d’un taux plafond édictés par le Ministre des Finances, sur proposition de la
BCC. L'évolution de ces taux tient compte du niveau des taux d'intérêt pratiqués dans la Zone euro.
3.3.1.2. La mise en œuvre de la politique monétaire
L’élargissement du système bancaire étant susceptible de placer les établissements agréés dans une
situation de trésorerie plus tendue, le taux des réserves obligatoires a été ramené de 35 à 25 % en
juin 2006.
3.3.1.2.3. Les taux d'intérêt
Depuis 2000, les taux de la Banque centrale des Comores sont indexés sur l'EONIA.
Le 1er janvier 2006, le taux de rémunération des réserves obligatoires a été fixé à EONIA – ¼ et celui des
réserves libres à EONIA – 1/8, tandis que les taux sur les comptes d’épargne et les comptes sur livret ont
1 Euro Overnight Index Average, taux d’intérêt moyen pondéré en euros : taux calculé par la BCE et diffusé par la FBE (Fédération Bancaire de
l'Union européenne). Il résulte de la moyenne pondérée des taux d’intérêt de toutes les transactions au jour le jour de prêts non garantis
réalisées par les banques retenues pour le calcul de l'Euribor.
été abaissés de 3 % à 2,5 % et que la fourchette des taux d’intérêts débiteurs a été ramenée de
[8 % – 14 %] à [7 % -– 14 %]. Depuis cette date, les taux de la BCC sont restés inchangés.
Taux d’intérêt
(en pourcentage)
En 2007, la circulation fiduciaire a atteint FC 13,5 milliards (+ 5,7 % par rapport à 2006). La part de la
circulation fiduciaire dans le total de la masse monétaire a légèrement baissé, passant de 38,2 %
en décembre 2006 à 37,4 % en décembre 2007. La BCC avait par ailleurs renouvelé, en 2006, sa gamme
de billets, composée de cinq coupures (10 000, 5 000, 2 000, 1 000 et 500 FC), abandonnant la coupure
de 2 500 FC.
Alors que les dépôts à vue avaient diminué de 14,5 % en 2006, ils ont augmenté de 1,8 % en 2007,
passant de FC 11,9 milliards à FC 12,1 milliards en 2007. Les dépôts à la Banque centrale se sont accrus
de 62 %, tandis que les dépôts auprès des banques commerciales reculaient de près de 9 %, du fait
principalement des difficultés connues par la BIC (voir monographie). Le poids des dépôts à vue dans le
total de la masse monétaire a légèrement décliné, passant de 35,7 % en décembre 2006 à 33,6 % en
décembre 2007. La quasi-monnaie s’est inscrite en forte hausse (+ 20,3 %), portant le niveau de l’épargne
à FC 10,5 milliards en décembre 2007 après 8,7 milliards en décembre 2006. La quasi-monnaie
représentait, à fin décembre 2007, 29 % de la masse monétaire, contre 26,1 % fin 2006.
En 2007, les avoirs extérieurs nets ont crû de 5 %, du fait de la forte augmentation des avoirs extérieurs
de la Banque centrale (+ 13,6 %).
Le crédit intérieur a enregistré en 2007 une hausse de 18,6 %, passant de FC 12,7 milliards en 2006
à FC 15,1 milliards en 2007. Les créances nettes sur l’État ont en effet fortement progressé (+ 58,2 %),
tandis que les crédits à l’économie ressortaient en hausse modérée (+ 5,1 %).
Évolution en
2005 2006 2007 2007 (%)
Si les créances brutes sur l’État ont progressé de 1,8 % par rapport à 2006, les dépôts auprès de la
Banque centrale se sont contractés de 59,5 %. Les crédits à l’économie ont, pour leur part, augmenté
de 5,1 %.
L'utilisation quasi systématique par l'État de l'intégralité de son plafond d’avances statutaires, l’existence
jusqu’en décembre 2007 d’une seule banque de dépôts disposant d’une large liquidité, l’importance des
flux monétaires nets en provenance de l’étranger et la fragilité de l'économie comorienne laissent peu de
marge de manœuvre à la politique monétaire. Mais la surliquidité du système n’a eu, jusqu’à présent, que
peu d’effets inflationnistes sur longue période, le taux d’inflation étant resté proche de 3,5 % en moyenne
entre 2002 et 2006. En 2007, la résurgence des tensions inflationnistes s’explique principalement par les
pénuries observées dans certains produits de base, notamment les denrées alimentaires importées (riz,
huile, farine, …) et le ciment. Le taux d’inflation, mesuré par la variation de l’indice des prix à la
consommation, a ainsi atteint 4,5 % en 2007, après 3,4 % l’an passé.
ÉTUDE :
Ces expériences d’industrialisation ont néanmoins abouti à des échecs, du fait en particulier de la crise de
la dette qu’ont subie les pays en développement au cours des années 1980. Le creusement des déficits
commerciaux, lié à la progression des importations, et l’augmentation des déficits publics, résultant de
l’interventionnisme des États, ont conduit à une réorientation des stratégies de développement et à la
privatisation du tissu industriel à partir des années 1990.
En dépit de ces échecs, l’exigence d’une réorientation des politiques de développement des pays africains
demeure afin de promouvoir une plus grande diversification du tissu productif. La diversification joue en
effet un rôle essentiel dans la maîtrise des aléas de la conjoncture et réduit notamment l’impact des
fluctuations des cours des matières premières sur les économies. Elle doit aussi permettre une
amélioration de la compétitivité internationale.
Les économies des pays de la CEMAC apparaissent fortement concentrées autour des secteurs pétrolier,
minier et agricole. Si l’embellie observée au cours des années récentes sur les marchés mondiaux des
matières premières a permis un sensible redressement des performances macroéconomiques de la
CEMAC, ces économies n’en demeurent pas moins vulnérables à un risque de retournement de la
conjoncture internationale. Cette vulnérabilité doit conduire à repenser les stratégies de développement à
moyen et long terme dans l’optique de rendre durables les performances macroéconomiques récentes.
Dans ce cadre, le Forum sur « la diversification des économies et la promotion de l’investissement non
pétrolier en vue d’une croissance forte et durable dans la CEMAC » a réuni, à l’invitation de la BEAC, de
hauts responsables des administrations publiques et du secteur privé des différents pays membres. Il a en
particulier examiné la problématique des instruments et des politiques économiques qui devraient être
privilégiés afin d’approfondir la dynamique de diversification des bases de production et d’exportation
entreprises depuis quelques années. Ces travaux ont débouché sur la formulation de recommandations,
présentées en annexe 3, destinées à inspirer les politiques économiques, tant au niveau national qu’au
niveau sous-régional, un Plan Economique Régional (PER) étant en cours d’élaboration par les instances
de la CEMAC.
La présente étude donne un bref aperçu des débats sur l’opportunité d’une diversification des bases
productives, en mettant en relief les enjeux et les déterminants de celle-ci (4.1.). Elle présente ensuite, par
l’examen d’indices de concentration, la dynamique du processus de diversification dans les pays de la
CEMAC depuis 1987 (4.2.).
1
Cette étude a été réalisée par le Service de la Programmation monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale. Ses
conclusions ont été présentées à l’occasion du Forum sur la diversification des économies de la CEMAC, organisé par la BEAC
du 1er au 3 octobre 2007, à Libreville (Gabon).
Le débat sur la diversification trouve son origine aux Etats-Unis et en Amérique latine, lors de la crise de
l’entre-deux guerres marquée par la chute spectaculaire du cours des matières premières. Les arguments
formulés en faveur de la diversification ont progressivement inspiré les politiques commerciales et
industrielles des pays industrialisés puis, de manière plus large, les politiques de développement des pays
émergents jusqu’à nos jours.
De nombreuses contributions économiques ont montré les avantages procurés par la diversification en
termes de dilution des risques macroéconomiques, de même que les théories de la croissance et du
développement ont mis en évidence l’apport de la diversification au processus de développement
(Berthélemy, 2005). En effet, un pays ou une région dont l’activité économique est diversifiée est moins
sensible aux aléas conjoncturels, dès lors que les aléas qui frappent les différents secteurs ne sont pas
corrélés positivement entre eux. Cet argument est particulièrement important pour les pays qui exportent
des matières premières, dont les cours peuvent connaître de fortes fluctuations, ce qui constitue le motif le
plus évident de recherche d’une plus grande diversification.
Cette analyse en termes de gestion et de répartition des risques peut être étendue à la question de la
vulnérabilité d’une économie ou d’une région face aux changements technologiques ou à l’arrivée de
nouveaux concurrents. De ce point de vue, comme le souligne Berthélemy (2005), l’atténuation des
risques procurée par la diversification n’est pas simplement un enjeu pour les pays en développement,
mais il l’est aussi pour les pays développés (Attaran et Zwick, 1987 ; Aiginger et alii, 1999). Les
différents pays et les différentes industries ne peuvent pas en effet tous se protéger contre l’émergence de
nouveaux concurrents ou de nouvelles technologies en se plaçant à la frontière des avancées
technologiques.
Certaines analyses (Imbs et Wacziarg, 2003) tendent à mettre en évidence une relation en forme de U
inversé entre la diversification et le niveau de développement économique. Les pays tendraient à se
diversifier au fur et à mesure que le revenu augmente, pour se spécialiser une fois atteint un certain seuil
de revenu par tête. En outre, de nombreux travaux théoriques et empiriques consacrés aux enjeux et
déterminants de la diversification économique2ont mis en évidence la relation positive entre la
diversification de l’économie et la croissance et/ou la productivité.
Pour mieux apprécier les coûts et avantages d’un processus de diversification, il convient d’en souligner
les principales caractéristiques. Comme le souligne Berezin (2002) :
2
Voir Feenstraa et alii [1999], Berthélemy et Chauvin [2000], Berthélemy et Söderling [2001].
• La corrélation des performances sectorielles est critique : le gain attendu de la diversification est
accru si le développement de la production dans de nouveaux secteurs n’est pas parfaitement corrélé
(et si possible, s’il est négativement corrélé) à celui du reste de l’économie. Ceci implique que la
diversification de la production ne doit pas seulement correspondre à une migration vers de nouveaux
secteurs, mais elle nécessite également le déplacement vers des secteurs dont l’évolution est
décorrélée du reste de l’économie.
En outre :
• Afin de permettre aux économies de ne plus être excessivement tributaires de secteurs d’activité
fondés sur l’exploitation et l’exportation des ressources naturelles, la diversification doit pouvoir
s’appuyer sur un secteur privé dynamique, ayant accès à une main-d’oeuvre qualifiée et évoluant
dans un environnement institutionnel et juridique favorable.
Le processus de diversification dans les pays de la CEMAC peut être apprécié à travers l’évolution de la
structure des exportations. Cette approche, qui consiste à considérer la notion de diversification des
économies de la CEMAC comme étroitement liée à celle de la dynamique de leurs exportations, peut se
justifier, compte tenu de leurs structures de production, dominées par l’exploitation et l’exportation de
produits de base (Gros et alii, 2006).
Dans cette perspective, les analyses qui suivent visent à examiner l’évolution des exportations et à évaluer
l’étendue de la diversification verticale (variété de la gamme des produits classiques) et horizontale
(introduction de nouveaux produits au fil du temps dans la gamme de production) des pays de la
CEMAC.
Sur la période 1987 – 2006, la plupart des pays de la CEMAC ont enregistré une forte croissance de leurs
exportations, plus particulièrement au cours des six dernières années de la période sous revue
(graphique 1).
12000
10000
(milliards de FCFA)
8000
6000
4000
2000
0
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Cette progression des exportations au niveau régional, qui s’est traduite par une hausse sensible de la part
des exportations de biens dans le PIB (passée de 23,6 % en moyenne sur la période 1987 – 1993, à 36,1 %
entre 1994 et 2000, et 44,8 % sur la période 2001 – 2006) a contribué à conforter l’ouverture extérieure
des économies de la sous-région.
Toutefois, ces performances sont d’ampleurs différentes selon les pays et les sous-périodes. Ainsi, le
Congo et la Guinée Equatoriale sont les deux pays enregistrant les plus fortes progressions au cours des
périodes sous-revue. Sur la dernière période récente, ils sont les pays les plus ouverts dans la région.
Poids moyen des exportations de biens dans le PIB nominal des pays de la CEMAC
en pourcentage
En outre, une analyse cumulant les exportations de biens et de services donne des résultats/tendances
similaires : la part de ces flux rapportés au PIB nominal de la CEMAC est passée de 28 % à 41 % puis
49 % au cours des trois périodes sous revue. Les exportations de services sont ainsi restées stables autour
de 4 % du PIB sur toute la période.
L’analyse de la structure des exportations ne permet donc pas de mettre en évidence de processus de
diversification horizontale permettant de réduire, de façon significative, la vulnérabilité des économies de
la sous-région. Seul doit être en particulier relevé le développement des exportations de pétrole et de gaz
au Tchad et en Guinée Équatoriale. Sur l’ensemble de la période, le Cameroun a su conserver une base
identique d’exportation, reposant sur huit produits. La Centrafrique, le Gabon, le Congo et la Guinée
Équatoriale ont, en revanche, enregistré la disparition et/ou le déclin de plusieurs de leurs produits de
rente.
La dynamique de diversification des exportations des pays de la CEMAC peut être appréciée par
l’analyse de trois indicateurs : i) l’indice d’Ogive qui mesure la déviation par rapport à une répartition
équitable de l’emploi dans tous les secteurs, ii) l’indice de Hirschman normalisé qui permet d’apprécier le
degré de diversification/concentration des échanges et iii) l’indice agrégatif de spécialisation (proche de
l’indice de Hirschman). Les résultats de cette analyse conduite sur les pays de la CEMAC sont présentés
ci-après.
Au Cameroun, le nombre relativement élevé de produits d’exportation (huit produits) confère au pays le
premier rang en termes de diversification économique au sein de la sous-région. Toutefois, les efforts de
diversification ont connu trois périodes défavorables (1989–1991, 1998-2000 et 2004-2006)
(graphique 2). Le processus de diversification est ainsi caractérisé par une relative instabilité. Le café, le
cacao et le pétrole brut représentent près de 70 % des exportations du pays au cours des six dernières
années, le bois brut étant en phase de devenir un produit classique. La période sous revue n’a pas été
marquée par l’introduction de nouveaux produits.
En Centrafrique, la structure des exportations des biens est fortement concentrée, avec cinq produits
principaux d’exportation seulement (graphique 3). L’instabilité de l’indice d’Ogive traduit le faible
résultat des politiques de diversification entreprises. Le café, le tabac et le bois constituent des produits
classiques d’exportation. Le bois brut est devenu le principal produit d’exportation, son poids relatif étant
passé de 18 % des exportations de biens en moyenne sur la période 1987 – 1993 à 50 % au cours des six
dernières années. La production de diamants semble rester constante au cours de la période.
Au Congo, l’examen des indices de diversification (graphique 4) montre que l’économie est également
fortement concentrée, avec cinq principaux produits. L’indice d’Ogive y est resté stable au cours de la
période, preuve d’une faible expérience de diversification. L’arrêt des exportations de rondins
d’eucalyptus, qui ont cessé d’être commercialisés au début des années 2000, a réduit la gamme de
produits du pays, avant le redémarrage des exportations observé en 2006.
L’économie du Gabon est fortement concentrée (graphique 5). La gamme des produits d’exportation,
composés essentiellement du pétrole brut, du manganèse et du bois, n’a guère varié pendant la période
considérée. Ces produits ont connu une légère expansion en valeur mais leur poids relatif dans les
exportations est relativement constant. L’uranium constituait également un produit classique
d’exportation mais son extraction a cessé en 1999.
En Guinée Equatoriale, la structure des exportations de biens est très fortement concentrée
(graphique 6). Elle a connu un choc à partir de 1997 avec le développement des secteurs pétrolier et
gazier, tendant à la polarisation de l’économie autour de ces secteurs. Avant le boom pétrolier et gazier, le
bois, le cacao et le café étaient les seuls produits d’exportation, ces deux produits ayant pratiquement
disparu de la gamme des biens exportés à partir du début des années 2000.
Au Tchad, l’économie présente une forte concentration dans l’ensemble, qui s’est renforcée à partir de
2003-2004 avec l’avènement du secteur pétrolier (graphique 7). Le Tchad semble être, sur l’ensemble de
la période d’étude, l’économie la plus concentrée de la CEMAC avec deux puis trois produits
d’exportation seulement : le coton-fibre dont les exportations ont évolué à un rythme presque constant, le
bétail, et le pétrole brut, nouveau produit d’exportation apparu en 2003. Ce dernier produit est à l’origine
de la forte croissance des recettes d’exportation (qui a atteint plus de 200 % en 2004) et de l’augmentation
des indices de concentration, tout particulièrement sur la fin de la période sous revue.
En résumé, les économies de la CEMAC se caractérisent par un faible niveau de diversification. De fait,
les expériences de diversification en zone CEMAC ont varié entre les pays, mais, d’une manière générale,
la plupart d’entre eux n’ont pas réussi à orienter leurs exportations classiques vers de nouveaux secteurs
plus dynamiques et plus porteurs. De plus, les retombées des efforts entrepris en matière de
diversification ont, semble-t-il, atteint leur apogée en 1988, date à partir de laquelle les économies de la
CEMAC ont suivi un nouveau mouvement de concentration, comme l’illustre le redressement des indices
observé jusqu’en 2006 (graphique 8).
Toutefois, cette analyse de la diversification basée sur un indice synthétique de la diversification présente
plusieurs inconvénients (Berthélemy, 2005). En effet, les données sur le commerce international en
général, et sur les exportations en particulier, ne recouvrent qu’une partie de l’activité, puisque les
services en sont par définition exclus. Par ailleurs, plutôt que de cerner l’ensemble de la production, seul
l’aspect international des échanges qui en découlent est évalué, limitant l’étude de la diversification à sa
composante liée à l’analyse de la spécialisation internationale. Enfin, cette analyse, de nature
macroéconomique, masque les évolutions aux niveaux micro et méso-économique, et ne permet pas, par
conséquent, d’apprécier les efforts en matière de diversification verticale (intra-branches).
Bibliographie
Aiginger (L.), Böheim (M.), Gugler (K.), Peneder (M.) et Pfaffermayr (M.) [1999] “Specialisation
and (geographic) concentration of European manufacturing”, background paper for “The
Competitiveness Report 1999”, European Commission
Attaran (M.) et Zwick (M.) [1987], “Entropy and other measures of industrial diversification”,
Quaterly Journal of Business and Economics, vol. 26 (1)
Ben Hammouda (H.), Karingi (S.N.), Njuguna (A.) et Sadni-Jallab (M.) [2006], “ La diversification,
vers un nouveau paradigme pour le développement de l’Afrique”, Document de travail ATPC,
Commission Economique pour l’Afrique, Nations Unies
Berezin (P.), Salehizadeh (A.), Santana (E.) [2002], “The challenge of diversification in the
Caribbean”, FMI, Working Paper n° 02/196
Berthélemy (J.C.) et Chauvin (S.) [2000], “Structural Changes in Asia and Growth Prospects after
Crisis”, Document de travail du CEPII, n° 00-09
Berthélemy (J.C.) [2005], “Commerce international et diversification économique”, Revue d’Economie
Politique, n° 115 (5)
Gros (J.B.), Letilly (G.) et Martinet (S.) [2002], “Performances commerciales de l’Afrique
subsaharienne : une diversification nécessaire”, Document de travail du DIAL
Imbs (J.) et Wacziarg (R.) [2003], “Stages of diversification”, American Economic Review, vol. 93 (1)
L’indice d’Ogive, l’indice de Hirschman et l’indice composite de spécialisation comptent parmi les taux
de concentration les plus couramment utilisés pour apprécier le degré de concentration ou de
diversification d’une économie.
i) Indice d’Ogive
OGV = N .∑ i =1 ( P i − 1 / N )² ou
N ( P i − 1 / N )²
OGV = ∑
N
i =1
1/ N
où Pi = ( xi / X ) est la part réelle du produit i ( xi ) dans les exportations totales ( X=∑ xi ), N le nombre
total des produits exportés, et 1/N la part « idéale » des recettes d’exportation qui est la part moyenne
d’exportation de chaque produit.
i) OGV = 0 lorsque la part des exportations est équitablement répartie entre les différents produits ;
ii) OGV→0 lorsque l’économie en question est considérée comme étant fortement diversifiée ;
iii) Une valeur OGV élevée traduit une économie relativement moins diversifiée (i.e. sa gamme des
exportations ne compte que quelques produits).
2
N ⎛ xi ⎞
H1 = ∑ ⎜ ⎟
i =1 ⎝ X ⎠
où xi est la valeur à l’exportation d’un produit i, X est le total des exportations, et N est le nombre de
groupes de produits.
Ici aussi, plus H1 est élevée, plus les exportations sont concentrées sur un petit nombre de produits et
inversement.
N
1
∑P −
2
i
N
NH 1 =
i =1
1
1−
N
x
∑ x
i N
3
Source : Ben Hammouda et alii, rapport de la Commission Economique pour l’Afrique, 2006
1,00 3,5
0,90
3
0,80
0,70 2,5
NH1 etSPE
0,60
2
OGV
0,50
0,40 1,5
0,30 1
0,20
0,5
0,10
0,00 0
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1998
2002
2003
2004
2005
2006
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1999
2000
2001
Années
1,00 3,5
0,90
3
0,80
0,70 2,5
NH1 et SPE
0,60 2
OGV
0,50
0,40 1,5
0,30 1
0,20
0,5
0,10
0,00 0
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1998
2002
2003
2004
2005
2006
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1999
2000
2001
Années
1,00 5,00
0,90 4,50
0,80 4,00
0,70 3,50
NH1 et SPE
0,60 3,00
OGV
0,50 2,50
0,40 2,00
0,30 1,50
0,20 1,00
0,10 0,50
0,00 0,00
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2001
2002
2003
2004
2005
2006
1992
2000
Année s
0,90 5,00
0,80 4,50
0,70 4,00
3,50
0,60
NH1 et SPE
3,00
0,50
OGV
2,50
0,40
2,00
0,30
1,50
0,20 1,00
0,10 0,50
0,00 0,00
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2001
2002
2003
2004
2005
2006
1992
2000
Années
1,00 5,00
0,90 4,50
0,80 4,00
0,70 3,50
NH1 et SPE
0,60 3,00
OGC
0,50 2,50
0,40 2,00
0,30 1,50
0,20 1,00
0,10 0,50
0,00 0,00
1985
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Années
0,90 5,00
0,80 4,50
0,70 4,00
3,50
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NH1 et SPE
3,00
OGV
0,50
2,50
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Années
LES MONOGRAPHIES
ÉCONOMIQUES
DONNÉES SUR LES PAYS DE LA ZONE FRANC – 2007
Population PIB PIB réel Taux Inflation en Recettes Solde budg. Balance Solde Dette Dette/ Service payé
d'invest. moyenne budg. (hors base engag. commerciale transactions extérieure PIB dette/
annuelle dons) (dons courantes Exportations
compris)
Millions mds CFA USD Taux
d'hab mds FC par hab. (2) croissance en % en % % du PIB % du PIB % du PIB % du PIB millions USD en % en %
(1) en %
2006 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2006 2006 2006
Cameroun 18,2 9 817,0 1 129 3,0 26,7 1,1 19,7 5,4 2,2 – 1,7 3 171,0 17,6 11,6
Centrafrique 4,3 858,2 420 3,8 8,1 1,0 9,7 0,9 – 3,9 – 6,1 1 020,0 65,2 33,4
Congo 3,7 3 662,3 2 074 – 2,2 52,6 2,5 42,7 10,1 40,7 – 18,7 6 130,0 82,2 1,6
Gabon 1,3 5 608,8 8 940 5,4 22,5 4,8 29,2 8,4 46,1 18,0 4 351,0 44,3 1,4
Guinée Équatoriale 0,65 5 129,7 16 488 23,2 31,1 5,5 45,0 20,9 69,6 1,0 278,1 3,3 0,1
Tchad 10,5 3 296,4 658 0,7 26,2 – 9,0 22,5 3,5 31,4 – 10,0 1 772,0 27,6 1,9
TOTAL CEMAC 38,6 28 372,4 1 537 4,0 29,4 1,6 29,2 9,0 31,3 – 0,7 16 722,1 32,3 2,9
Bénin 8,8 2 641,3 630 4,6 19,7 1,3 20,7 1,8 – 8,8 – 5,5 824,0 17,5 9,9
Burkina Faso 14,4 3 243,0 472 4,0 20,0 – 0,3 13,6 – 5,8 – 8,9 – 8,3 1 142,0 20,0 7,8
Côte d'Ivoire 18,9 9 484,2 1 048 1,5 10,9 1,9 19,2 – 0,8 12,9 – 0,7 13 840,0 78,6 1,4
Guinée–Bissau 1,6 177,8 226 2,7 15,5 4,6 15,5 – 14,2 – 12,9 – 8,2 711,3 221,6 39,4
Mali 12,0 3 402,1 594 3,2 20,9 1,4 16,8 – 3,3 – 4,0 – 8,1 1 436,0 23,4 4,3
Niger 13,7 1 968,5 299 3,1 24,2 0,1 15,7 – 1,0 – 5,5 – 8,9 805,0 22,5 30,2
Sénégal 12,1 5 344,3 925 4,8 31,7 5,9 20,9 – 3,5 – 19,9 – 10,2 1 984,0 21,4 8,4
Togo 6,4 1 195,2 390 1,5 14,5 0,9 17,1 0,3 – 21,2 – 14,1 1 806,0 81,3 1,5
TOTAL UEMOA 87,9 27 456,4 653 3,0 19,2 2,4 18,3 – 2,0 – 3,2 – 6,1 22 548,3 45,6 4,6
Comores 0,6 166,2 758 0,8 11,5 4,5 12,7 – 2,1 – 24,3 – 7,2 281,8 69,4 5,5
(1) Sources : Banque mondiale, world development indicators 2007 sauf Guinée Équatoriale (estimation)
(2) USD en moyenne annuelle 2007, 1 USD = FCFA 478,6337et 1 USD = FC 358,9747
Sources : BEAC, BCEAO, BCC, FMI, Banque mondiale
BÉNIN
GÉNÉRALITÉS
Économie
• PIB par habitant : USD 630 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 31,4 % 13,0 % 55,5 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 55,4 Population en deçà du seuil de pauvreté* : 30,9 %
Taux de mortalité infantile : 8,9 % Indice de dévelop. humain – Classement : 163ème/177
Taux alphabét. des adultes : 34,7 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 41,4
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
La République du Bénin est membre de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), de
la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté des États
sahélo–sahariens (Cen–Sad) et du Conseil de l’Entente.
ACTIVITÉ
Comptes nationaux du Bénin
(en milliards de francs CFA courants)
Variations en pourcentage
La reprise sensible constatée en 2006 s’est confirmée en 2007, avec un taux de croissance de 4,6 %, grâce
à la hausse de 12,2 % de la production cotonnière et au bon niveau d’activité du Port Autonome de
Cotonou. Le pays reste, toutefois, encore éloigné de l’objectif de la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté (SCRP) : porter le taux moyen de croissance de 3,5 % (période 2004-2006)
à 6,5 % (période 2007-2009), au regard d’une croissance démographique prévue à 3,1 %.
L’économie demeure insuffisamment diversifiée et principalement structurée autour du secteur agricole,
dominé par la culture du coton qui constitue le cœur de l’économie béninoise et fait vivre près de
3 millions de personnes.
Tubercules dont :
Manioc (milliers de tonnes) 2 955,0 2 861,4 2 808,9 2 742,0
Igname (milliers de tonnes) 2 257,3 2 083,8 1 577,0 2 187,0
Céréales dont :
Maïs (milliers de tonnes) 842,0 864,7 864,8 831,8
Mil/Sorgho (milliers de tonnes) 200,6 206,9 168,0 215,5
Riz Paddy (milliers de tonnes) 64,7 78,3 61,8 90,1
(a) estimations
Sources : BCEAO, administrations béninoises
La production de coton, estimée à 270 000 tonnes pour 2007, a progressé de 12,2 % après une précédente
hausse de 26 %. Mais ce résultat demeure encore éloigné de l’objectif d’une production de
500 000 tonnes. Le rebond de la production cotonnière tient principalement à la réduction du coût des
intrants, subventionné par les autorités, et à la hausse du prix d’achat aux producteurs. Les autres
productions de rente demeurent encore en phase de développement, avec des essais de diversification en
faveur de cultures comme le sésame, l’anacarde ou l’huile de palme. Les résultats des efforts de
promotion de la filière de noix de cajou sont, toutefois, encourageants : avec 35 000 tonnes en moyenne
par an, vendues en quasi-totalité à des sociétés libanaises ou indiennes, ce secteur de l’anacarde constitue
la deuxième culture de rente du pays. Globalement, les résultats de la campagne vivrière 2007-2008
indiquent une hausse de 11 % de la production. Tout en étant relativement développé, l’élevage,
essentiellement pratiqué dans le nord du pays, demeure insuffisant pour faire face aux besoins.
Les ressources minières sont très peu valorisées mais pourraient également être riches de possibilités : or,
marbre, phosphates et fer.
Le secteur secondaire, encore embryonnaire, emploie à peine 10 % de la population active. La production
industrielle est essentiellement constituée des industries agro-alimentaires (fabrication d’huile
alimentaire, principalement), du textile (confection de tissus imprimés), de l’industrie chimique
(production de gaz industriel, notamment) et des cimenteries. Le secteur du ciment connaît une flambée
des prix et une pénurie alimentées par le fort dynamisme de la construction d’infrastructures publiques et
la hausse des prix des matières premières importées. Le clinker, un composant de la fabrication du
ciment, a vu son prix croître de 63 % depuis deux ans et le prix du gasoil qui alimente les cimenteries a
suivi la spectaculaire envolée du prix du pétrole. LAFARGE et deux autres sociétés (Société des Ciments
du Bénin et CIMBENIN) se partagent une production annuelle d’environ 1,35 million de tonnes. Une
nouvelle unité, le groupe Cimenteries du Sahel, dotée d’une centrale électrique et d’une capacité de
1,2 million de tonnes, devrait être opérationnelle d’ici deux ans et alimenter un marché sous-régional en
sous capacité.
En 2007, l’indice de la production industrielle a enregistré une baisse de 3,4 %, du fait du recul de
l’activité manufacturière concurrencée par les productions asiatiques et handicapée par des coûts de
production très élevés et des approvisionnements en électricité incertains.
Les délestages d’électricité, qui interviennent désormais du dernier trimestre de l’année à l’arrivée de la
saison des pluies (qui reconstitue partiellement les réservoirs des barrages hydrauliques), constituent un
facteur de plus en plus pénalisant pour l’activité industrielle. Le Bénin souffre, en effet, d’un déficit
structurel de ressources énergétiques. L’électricité est produite et importée par un monopole commun au
Bénin et au Togo, la CEB (Communauté Électrique du Bénin), qui connaît des difficultés croissantes à
satisfaire les besoins du pays (environ 200 MW) en recourant aux fournisseurs traditionnels, le Ghana et
la Côte d’Ivoire (70 % des ressources de la CEB). La CEB revend cette électricité aux deux sociétés de
distribution, la SBEE (Société Béninoise d’Énergie Électrique) et la CEET (Compagnie d’Énergie
Électrique du Togo). La SBEE a accumulé des impayés auprès de la CEB, qui, à son tour, connaît des
difficultés pour régler ses fournisseurs ghanéens ou ivoiriens. Les travaux de réalisation de
l’interconnexion au nord du pays entre trois réseaux électriques, (Nigéria, Bénin et Togo) ont abouti au
lancement effectif de l’interconnexion, en février 2007. L’achat de turbines à gaz et le raccordement à un
projet de gazoduc offshore, au départ de Lagos, constituent d’autres solutions envisagées mais qui tardent
à être mises en œuvre.
Le secteur tertiaire constitue, après le secteur primaire, le deuxième contributeur à la croissance (+ 13,8 %
en 2007). Il est axé autour des activités de réexportations en direction des pays de l’hinterland, surtout du
Nigéria et autour du développement de la téléphonie mobile. Ce secteur a été marqué par la délivrance,
en août 2007, d’une cinquième licence accordée à la société nigériane GLOBALCOM, qui a démarré ses
activités en août 2008.
Le Port Autonome de Cotonou (PAC) a connu une augmentation de son volume d’activité de 12,8 %
en 2007, le trafic des conteneurs progressant de 19,6 %. Cette augmentation très forte (l’activité est
passée de 1,1 million de tonnes en 1990 à 6,1 millions de tonnes en 2007) amène le port à connaître
désormais une situation de saturation, nécessitant de nouveaux investissements. Ainsi, en août 2007, le
groupe MAERSK a installé deux grues mobiles et fait construire un port sec dans le quartier Zongo de
Cotonou. Depuis janvier 2008, des travaux d’extension des terminaux à conteneurs ont été entrepris. Le
programme d’aide signé avec le Millenium Challenge Corporation (MCA) américain prévoit une
enveloppe de USD 160 millions afin de moderniser et d’améliorer les capacités d’accueil et d’accroître la
sécurité du PAC. Les travaux ne devraient pas commencer avant le quatrième trimestre 2008. Un projet
de création d’un pôle logistique à Parakou, à 400 km au nord de Cotonou, vise en particulier à
décongestionner le PAC.
Les tensions inflationnistes ont enregistré une décélération en 2007, la hausse des prix passant de 3,8 %
en 2006 à 1,3 %. En dépit des pressions à la hausse notées dans les derniers mois de l’année 2007,
l’augmentation des prix des biens alimentaires est demeurée modérée une grande partie de l’année, en
raison des bons résultats de la campagne agricole 2006-2007 mais aussi grâce aux mesures de contrôle
des prix introduites en novembre, notamment la suspension ou la réduction des droits de douanes sur des
produits essentiels comme le riz et le blé.
FINANCES PUBLIQUES
Les efforts engagés par les nouvelles autorités pour consolider les recettes intérieures ont permis à ces
dernières d’atteindre 20,7 % du PIB en 2007, contre 17 % en 2006. L’audit des ministères et des
principales entreprises publiques, mené en 2006, a débouché sur des mesures d’assainissement et de
réorganisation (suppression des comptes extra budgétaires, rappel des procédures de passation des
marchés publics) qui ont contribué fortement à ces bons résultats. Parallèlement, la part des dépenses
domestiques (courantes et d’investissement sur ressources intérieures) dans le PIB est passée de 16,8 % à
17,8 %. En conséquence l’excédent primaire a atteint 3,0 % du PIB contre 0,3 % en 2006. Plus
généralement, l’exécution du budget 2007 a été marquée par une progression sensible des recettes totales
(+ 34 ,1 %), supérieure à celle des dépenses (+ 22,4 %).
Les recettes budgétaires (fiscales et non fiscales) ont progressé de 31,2 % en raison des bons résultats
obtenus en matière de recouvrement des taxes douanières, d’amélioration dans la détermination de la
valeur des importations et de lutte contre la fraude fiscale. Une meilleure maîtrise des exonérations et la
simplification des procédures ont également contribué à cette amélioration. Les seules recettes fiscales
ont augmenté de 17,7 % en 2007, établissant le taux de pression fiscale à 16,9 % contre 15,4 % en 2006.
Les recettes non fiscales ont largement atteint l’objectif du programme conclu avec le FMI, grâce aux
recettes supplémentaires provenant de la vente des licences de téléphonie mobile (environ
FCFA 61 milliards). Les dons extérieurs ont sensiblement augmenté en 2007 (+ 55,8 %).
Les dépenses publiques ont atteint FCFA 585 milliards, à l’intérieur des limites du programme conclu
avec le FMI. La hausse des dépenses courantes est demeurée modérée, à 4,1 %, malgré la forte poussée
des subventions, notamment au secteur de l’énergie, passées de FCFA 102 à 160 milliards et le soutien de
l’État aux activités de microfinance. Les autres dépenses, y compris les traitements, sont demeurées à
l’intérieur des limites fixées. Les dépenses de capital ont très fortement progressé de 82,4 % et
représentaient 35,3 % du total des dépenses publiques en 2007 (contre 23,7 % en 2006). Pour faire face
aux dérapages constatés lors des exercices budgétaires précédents, le Gouvernement a mis en place au
début de l’année 2006, un Comité de trésorerie qui suit l’évolution des dépenses courantes et des
dépenses d’investissement.
Le déficit global (base engagements et hors dons) a été réduit de FCFA 61 milliards à 38,2 milliards, soit
1,4 % du PIB (contre 3,7 % prévu dans le programme). Tous les critères de performance quantitatifs ont
été atteints.
Depuis mars 2007, les opérations de règlement par l’État des arriérés de créances intérieures supérieures à
FCFA 10 millions ont été suspendues. Le Trésor béninois a eu recours au marché financier en
juillet 2007, pour un emprunt de FCFA 41,9 milliards à 5,5 % sur 10 ans.
Parmi les réformes structurelles en cours, la privatisation de l’outil industriel de la SONAPRA — Société
Nationale de Promotion Agricole qui compte 10 usines d’égrenage du coton-graine — a connu un nouvel
échec. En novembre 2007, le conseil des Ministres a annulé le processus de privatisation.
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements du Bénin
(en milliards de francs CFA courants)
(a) estimations
Source : BCEAO
À FCFA 232,6 milliards, le déficit de la balance commerciale s’est sensiblement alourdi (+ 43,4 %) par
rapport à 2006. Cette évolution s’explique par la forte progression des importations (+ 19,2 %), liée à
l’alourdissement de la facture pétrolière, dont la part dans le total des achats à l’étranger est passée de
15,3 % en 2006 à 23 % en 2007. Cette hausse est due au renchérissement des prix mondiaux du pétrole
mais également à une demande accrue des entreprises et des particuliers pour alimenter les générateurs
dont ils s’équipent pour faire face aux délestages qu’opère la SBEE. Le taux de couverture des
importations par les exportations s’est dégradé en conséquence, de 70,3 % en 2006 à 64,3 % en 2007. La
progression de près de 16 % de l’excédent des transferts courants, liée à la hausse aussi bien des transferts
privés que des aides extérieures, a permis de limiter la dégradation du déficit des transactions courantes,
qui s’est établi à FCFA 146,4 milliards, soit 5,5 % du PIB contre 4,6 % en 2006.
La bonne tenue du compte de capital et d’opérations financières, dont l’excédent est passé de
FCFA 231 milliards à FCFA 282 milliards (+ 22,1 %) en raison, notamment, d’une progression des
investissements directs étrangers, a permis d’enregistrer un nouvel excédent du solde global de la balance
des paiements de FCFA 136,4 milliards, soit 5,1 % du PIB.
Selon la Banque mondiale, la dette extérieure du Bénin s’élevait à USD 824 millions en 2006, contre
USD 1,8 milliard à fin 2005. Cette forte réduction de l’endettement extérieur résulte du fait que le pays a
bénéficié, au titre de l’initiative IADM, d’annulations de dette de la part du FMI, de la Banque mondiale
et de la Banque africaine de développement. Selon la BCEAO, en 2007, le ratio de l’encours de la dette
extérieure sur le PIB s’est sensiblement amélioré, en ressortant à 11,3 % en 2007.
Cet endettement, pour l’essentiel à long terme et concessionnel, est contracté à hauteur de 50,1 % auprès
de créanciers multilatéraux.
SYSTÈME BANCAIRE
Fin 2007, le système bancaire béninois comptait douze banques et un établissement financier (sans
changement par rapport à 2006). La Bank of Africa (BOA) reste le premier établissement du secteur,
devant Ecobank.
Les crédits à la clientèle se sont fortement accrus en 2007 (+ 24,4 %). Les cinq utilisateurs de crédits les
plus importants concentrent 14,5 % de l’encours total à fin décembre 2007. Ils opèrent dans le commerce,
les télécommunications et les travaux publics. Les crédits à court terme ont connu une hausse de 18,7 %
et leur part dans les concours accordés à la clientèle s’est établie à 54,6 %, en recul de 3,6 points. Les
crédits de campagne se sont fortement accrus, passant de FCFA 9 à 24 milliards en 2007. Les crédits à
moyen terme et à long terme ont progressé respectivement de 44,1 % et de 22,5 %.
Op. de trésorerie et interbancaires 198,4 193,2 297,3 Op. de trésorerie et interbancaires 73,8 65,4 123,5
Opérations avec la clientèle
389,5 461,2 572,3 Opérations avec la clientèle 556,7 607,8 807,5
Opérations sur titres et diverses Op. sur titres et divers
90,1 68,6 132,8 20,9 19,0 28,8
Valeurs immobilisées Provisions, Fonds propres et ass.
45,2 45,1 52,3 71,8 76,1 95,1
Total actif 723,2 768,1 1 054,8 Total passif 723,2 768,1 1 054,8
Hors–bilan
Engagements de financement 38,1 45,9 60,3 Coefficient net d’exploitation (%) 76,4 78,2 73,6
Engagements de garantie 109,5 134,6 187,5 (Frais gén. + dot. am/PNB)
Engagements douteux 0,3 1,4 1,6 Taux de marge nette (%) – 3,4 – 7,3 10,1
Autres engagements 1,5 2,2 10,0 (Résultat net/Produit net bancaire)
Total Hors–Bilan 149,4 184,1 259,5 Coefficient de rentabilité (%) – 2,0 – 4,8 6,6
(Résultat net/Fonds propres)
Source : Commission bancaire de l’UMOA.
La qualité du portefeuille s’est améliorée, le taux brut de dégradation passant de 19,4 % à 16,3 %. Le taux
net s’est également replié, de 10,8 % à 8,9 %, tandis que le taux de provisionnement des créances en
souffrance (FCFA 52 milliards) a reculé de 5 points pour s’établir à 49,4 %.
Le produit net bancaire s’est amélioré de 24,3 % en 2007, en raison de l’accroissement des revenus tirés
des opérations avec la clientèle, en particulier dans les établissements de grande taille. Le résultat
d’exploitation est ressorti à FCFA 13 milliards en 2007 contre un déficit de FCFA 3 milliards, sous l’effet
principalement de la baisse des provisions nettes sur risques qui sont passés de FCFA 16 à 5 milliards
en 2007. Le bénéfice net provisoire s’est élevé à FCFA 6 milliards, alors qu’une perte de
FCFA 3 milliards avait été enregistrée en 2006. Trois établissements sur treize ont annoncé des pertes
cumulées de FCFA 3 milliards, après celles de FCFA 7 milliards enregistrées en 2006 par
huit établissements.
Cependant, le secteur bancaire demeure vulnérable : à fin décembre 2007, huit banques ne respectaient
pas le critère de capital minimum requis, contre six établissements en 2006.
À fin décembre 2007, l’activité de microfinance représentait FCFA 47 milliards de dépôts (8 % des
dépôts bancaires) et FCFA 56 milliards de crédits (11 % des crédits bancaires). Le nombre des
bénéficiaires est en forte hausse (+ 16 %) et s’établit à environ 845 000 adhérents directs. On note une
détérioration de la qualité du portefeuille, avec un taux brut de dégradation de 10 % (contre 9,3 % à
fin 2007), sensiblement plus élevé que le maximum de 5 % recommandé dans cette activité.
En matière de lutte contre le blanchiment, la Loi uniforme a été promulguée au Bénin en octobre 2006 et
le décret portant création de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières)
signé en décembre 2006. Les membres de la cellule ont été désignés en mai 2008, date à laquelle elle
n’était donc pas encore fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Selon la BCEAO, le Bénin enregistrerait une croissance du PIB réel de 5,3 % en 2008. Le taux
d’inflation, en glissement, sur les six premiers mois de 2008, est estimé à 4,5 % contre 1,6 % à
fin juin 2007. Cette accélération est due au net renchérissement des céréales, en rapport, notamment, avec
la baisse attendue de la production. En outre, l’augmentation des exportations de maïs vers le Nigéria, où
la campagne agricole 2007-2008 s’est inscrite en retrait par rapport à l’an passé, a contribué à la poussée
des prix. La hausse des prix des produits importés, notamment de l’huile et des produits pétroliers, a
contribué également à la hausse de l’inflation.
Le déficit des paiements courants (hors dons) s’aggraverait, en raison du renchérissement des
importations de produits pétroliers et de produits alimentaires ainsi que du ciment. Ce déficit s’établirait à
10,8 % du PIB, contre 5,5 % du PIB en 2007. Les entrées de ressources extérieures, attendues au titre des
investissements directs étrangers et des flux de capitaux privés, devraient accroître le solde positif du
compte de capital et permettre de réaliser l’objectif d’un excédent de la balance des paiements de
FCFA 10 milliards.
Les moyens budgétaires importants dont devrait disposer le gouvernement, en liaison avec la forte
diminution du service de la dette et les financements disponibles dans le cadre du Millenium Challenge
Account, devraient permettre aux autorités de mettre en place les projets correspondants, dans les
domaines prioritaires des infrastructures et des secteurs sociaux. Mais le déficit budgétaire (base
engagements hors dons) s’élargirait à – 4,1 % du PIB contre – 1,4 % en 2007.
Accords internationaux
Le Burkina Faso est membre du Conseil de l’Entente, avec le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Niger, de
l’Union économique et monétaire ouest–africaine (UEMOA), et de la Communauté économique des États
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
À fin juillet 2008, le Burkina Faso était noté « B » à court et à long terme par l’agence
Standards & Poor’s, la note à long terme étant assortie d’une perspective positive.
ACTIVITE
En 2007, le Burkina Faso a enregistré un ralentissement du rythme de sa croissance économique, passée
de 5,5 % en 2006 à 4,0 % en 2007, en liaison principalement avec la chute brutale (– 44 %) de la
production cotonnière. Celle-ci s’est établie à 363 000 tonnes contre près de 650 000 tonnes lors de la
campagne 2006-2007. Au cours de l’exercice, des secteurs comme la construction et les mines ont
néanmoins enregistré une forte croissance. L’apaisement de la crise ivoirienne peut laisser envisager une
normalisation des relations commerciales avec la Côte d’Ivoire
Variations en pourcentage
Le secteur cotonnier fait vivre plus de 3 millions de personnes (20 % de la population). Pour 2007, la
SOFITEX, — la principale des trois sociétés cotonnières, qui traite à elle seule environ 85 % de la
production — fait état d’une baisse des surfaces emblavées de 41 %. Deux facteurs expliquent la chute de
la production :
− l’effet combiné de la hausse du prix des intrants, de la baisse annoncée en début de campagne du prix
d’achat aux producteurs (fixé à FCFA 145/kg contre FCFA 165/kg en 2006/2007) et des retards
importants de paiement enregistrés au cours de la campagne 2005/2006. Ces retards ont fortement
contribué à décourager nombre de producteurs en entamant leur confiance dans les sociétés
cotonnières ;
Coton–graine
2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 (a)
Après les pertes enregistrées au cours des campagnes 2005/2006 et 2006/2007, les fonds propres de la
SOFITEX sont devenus négatifs. Pour éviter le dépôt de bilan, l’État burkinabé a procédé à une
augmentation de capital qui a été achevée en décembre 2007 et a fait passer sa participation de 35 %
à 65,4 %. Cependant le principe de la privatisation de la SOFITEX n’est pas remis en cause : un appel
d’offres est prévu d’ici à fin 2008.
La relative et récente bonne tenue des cours mondiaux du coton pourrait permettre aux producteurs de
bénéficier d’une prime de fin de campagne. Toutefois, d’autres améliorations demeurent indispensables
pour augmenter la rentabilité de la filière cotonnière : sélection des variétés, mécanisation de la
production. Ce nécessaire renforcement de la compétitivité a amené les autorités, engagées depuis 2003
dans l’expérimentation du coton OGM transgénique (coton Bt), à décider, en février 2008, d’augmenter
sensiblement les superficies consacrées à ce type de culture.
Malgré les mauvaises conditions météorologiques, la production céréalière est ressortie en hausse
de 1,5 %, passant de 3,68 à 3,73 millions de tonnes, dans le prolongement de la récolte 2006 (+ 1 %).
Or
2004 2005 2006 2007 (a)
Les entreprises de construction continuent d’enregistrer de bons résultats en liaison avec l’intensification
des chantiers de « Ouagadougou 2000 » et de la zone « ZACA » (zone d’activités commerciales et
administratives), la réfection de l’aéroport international de Ouagadougou, la réhabilitation des routes
Ouagadougou-Bobo-Diolassou, Bobo-Dédougou, Yéguéresso-Diébougou et le barrage de Samandéni.
Atténuant les contre-performances du secteur primaire, le secteur secondaire a donc progressé de 8,8 %.
Dans le secteur tertiaire, l’activité a progressé de 3,5 %, notamment dans les transports et le commerce.
La libéralisation des télécommunications et la concurrence qui en a découlé continuent d’entretenir un
dynamisme accru dans la téléphonie.
En 2007, les prix à la consommation ont enregistré une baisse de 0,3 % (après + 2,4 % en 2006), en
raison, principalement, de la baisse des prix des produits alimentaires et d’une relative stabilité de ceux
des carburants. Mais ce résultat provient d’un profil infra-annuel caractérisé par un ralentissement marqué
de janvier à septembre 2007, suivi d’une tendance haussière en liaison avec les performances relativement
médiocres de la campagne agricole 2007/2008 et la flambée du prix des produits alimentaires et,
notamment, des céréales. Dans ce contexte, l’État a pris un certain nombre de mesures : la libération
d’une partie du stock d’intervention à prix social en novembre 2007 ; l’exonération ou la réduction de
30 % à 35 %, en février 2008, des droits de douane et de la TVA sur certains produits de grande
consommation (lait, riz, sel) pour une durée de trois mois reconduite sur six mois supplémentaires.
Les réformes structurelles en cours visent principalement à renforcer l’efficacité des administrations
fiscale et douanière, en intensifiant la lutte contre l’évasion et la fraude. La soumission au Parlement d’un
code fiscal unifié (décembre 2007) est une étape importante tout comme la mise en place du système
informatisé des douanes SYDONIA. Par ailleurs, les autorités du pays envisagent toujours d’engager une
restructuration du secteur énergétique grâce à l’ouverture à des partenaires privés du capital de la Société
Nationale d’Électricité du Burkina (SONABEL) et de la Société Nationale Burkinabé des Hydrocarbures
(SONABHY). Les autorités cherchent également à céder 30 % du capital de la SOFITEX (voir infra).
FINANCES PUBLIQUES
Les finances publiques demeurent sous tension, malgré un soutien important des bailleurs de fonds.
Cependant, les objectifs de déficit budgétaire et de recouvrement des recettes ont été atteints,
conformémement au programme conclu avec le FMI.
À fin décembre 2007, recettes nationales et dons ont été mobilisés à hauteur de FCFA 651,3 milliards
(+ 14,3 % par rapport à 2006), les recettes nationales augmentant de 12,3 %. Le total des recettes et dons
a représenté 20,1 % du PIB en 2007 contre 18,9 % en 2006. Les autorités ont défini un plan stratégique de
recouvrement des impôts 2007-2015 visant, notamment, à élargir l’assiette fiscale, à éliminer des
exonérations, à simplifier le code fiscal et à informatiser l’administration des impôts. La faiblesse du taux
de pression fiscale (12,5 % en 2007) explique la permanence d’un besoin de financement devant être
assuré par l’extérieur. La mobilisation effective de dons auprès des partenaires étrangers a représenté
en 2007 48 % des recettes budgétaires totales. Les dons ont connu une progression (+ 18,8 % sur un an et
+ 60 % depuis 2005), portée essentiellement par les dons programmes.
La forte augmentation des dépenses publiques ces quatre dernières années (+ 45 %) a creusé le déficit
primaire, passé de FCFA 64 milliards en 2004 à FCFA 145 milliards. L’année 2007 s'est soldée par un
déficit global, base engagement (dons compris), de 5,8 % du PIB contre 5,4 % en 2006. La hausse des
dépenses (+ 14,5 %) est principalement imputable aux dépenses courantes (+ FCFA 68 milliards) et dans
une moindre mesure aux dépenses en capital (+ FCFA 22,8 milliards). Un dépassement des prévisions des
dépenses courantes a été observé pour l’ensemble des composantes, notamment les dépenses de personnel
(+ 17,5 %) en liaison avec des recrutements dans les secteurs de l’éducation et de la santé, et les dépenses
de transferts (+ 22,1 %) en raison de la crise de la filière cotonnière. Le poste « transferts » a atteint 4,8 %
du PIB. Malgré une progression de 9 % des dépenses sociales en 2007, celles-ci se situent en retrait de
0,7 point de PIB par rapport au niveau minimum fixé dans le programme FMI.
Le suivi des recommandations de l’audit de la dette intérieure a abouti au règlement, à fin décembre 2007,
de plus de FCFA 40 milliards de créances dues à divers fournisseurs de l’État ; FCFA 13 milliards sont
depuis en cours de règlement et le solde à régler avoisine les FCFA 25 milliards.
Fin 2007, l’exécution des opérations financières de l’État s’est soldée par une dégradation du solde global
hors dons, dont le déficit a atteint 12,3 % du PIB (contre 11,3 % en 2006). Le financement du déficit
global base caisse (FCFA 169,3 milliards) a été assuré par des concours extérieurs (FCFA 99,3 milliards)
et par des apports intérieurs (CFA 72,8 milliards) alimentés par les recettes de la cession de 51 % du
capital de l’ONATEL (Office National des Télécommunications) à MAROC TELECOM.
En 2007, l’État a mobilisé des ressources sur le marché régional à travers deux émissions de bons du
Trésor, pour un total de FCFA 46,9 milliards. Par ailleurs, pour le financement des investissements
d’infrastructures, le Burkina Faso a émis un emprunt obligataire par voie d’adjudication avec le concours
de la BCEAO, pour un montant de FCFA 41,3 milliards, au taux de 5,5 %.
COMPTES EXTÉRIEURS
La balance des paiements a dégagé un solde excédentaire de FCFA 189,3 milliards, contre
FCFA 49,6 milliards en 2006. Cette évolution favorable résulte essentiellement d’une amélioration du
compte de capital et d’opérations financières, due aux ressources exceptionnelles liées à la vente d’une
partie du capital de l’ONATEL. Le déficit commercial (8,9 % du PIB) s’est aggravé, sous l’effet du recul
de 3,7 % des exportations, principalement dû à la chute (– 18,3 %) des ventes de coton. La
contre-performance du secteur cotonnier a été toutefois compensée en partie par l’augmentation de la
production d’or. Les importations ont augmenté de 4,1 %. La forte progression des transferts publics
(+ 52 %) — l’aide budgétaire octroyée par les bailleurs de fonds — a plus que compensé l’accroissement
du déficit commercial et permis la réduction du déficit des transactions courantes, qui est passé de 9,6 %
à 8,3 % du PIB. Une détérioration de la balance des paiements risque de survenir en 2008, en liaison avec
la hausse durable du coût des importations d’hydrocarbures.
(a) estimations
Source : BCEAO
À fin décembre 2006, l’encours de la dette extérieure s’est établi à USD 1,142 milliard, en diminution
de 44 % par rapport à l’année précédente, grâce aux mesures d’annulations prises successivement dans le
cadre des initiatives PPTE et IADM. Les annulations ont porté sur un montant total de
FCFA 832 milliards, dont FCFA 420 milliards pour la Banque mondiale et 360 milliards pour la BAfD.
Le ratio de la dette extérieure sur le PIB a été réduit de 37,6 % en 2005 à 20,0 % en 2006.
À fin décembre 2007, l’encours de la dette publique s’est établi en hausse de 13 %, à FCFA 776 milliards
contre FCFA 687 milliards un an plus tôt, la dette extérieure représentant environ 85 % du total. La dette
extérieure a augmenté d’environ 7 % et la dette intérieure de 50 %, en liaison avec les émissions de bons
du trésor pour FCFA 20 milliards et un emprunt obligataire pour FCFA 41 milliards.
La dette extérieure a atteint, en valeur actuelle nette, 117,7 % des exportations en 2007, contre 97,3 %
en 2006. Selon les prévisions, ce ratio devrait s’élever à environ 130 % des exportations en 2008 et 2009,
ce qui, d’après l’analyse de viabilité de la dette du FMI réalisée en juin 2008, traduit une augmentation du
risque de surendettement.
SYSTÈME BANCAIRE
Le système bancaire burkinabé comportait 12 banques en activité au 31 décembre 2007, auxquelles
s’ajoutaient 6 établissements financiers (1 banque, la Cauris Bank International, et 2 établissements
financiers, SAFCA-ALIOS FINANCE et SOFIGIB, supplémentaires par rapport à 2006).
Le total agrégé des bilans du système bancaire a enregistré, en 2007, une hausse de 16 % (contre 13 %
en 2006). Cette évolution s’explique essentiellement par la progression de 48 % des opérations de
trésorerie et interbancaires et par l’augmentation des opérations sur titres (+ 64,5 %), les crédits à la
clientèle étant demeurés quasiment stables. Les trois plus grandes banques concentrent 47,5 % des actifs à
fin 2007 et distribuent 42,8 % de l’ensemble des crédits. Les crédits à court terme ont représenté 55,3 %
de l’ensemble des crédits octroyés à la clientèle et ont porté principalement sur les secteurs du commerce
de gros et de détail ainsi que les hôtels et restaurants. Les emplois des établissements de crédit ont compté
pour 10,5 % du total de l’Union.
Les créances nettes en souffrance se sont établies à FCFA 46 milliards, enregistrant une progression de
41,2 % en 2007. Le taux net de dégradation du portefeuille est passé de 5,7 % à 8 %, le taux de
provisionnement ayant baissé, de 66,3 % en 2006 à 62,6 % en 2007.
Le produit net bancaire est demeuré stable par rapport à 2006, augmentant de 1,3 % pour se fixer à
FCFA 69,5 milliards. Cette évolution s’explique principalement par les produits nets réalisés sur les
opérations avec la clientèle qui représentent 78,7 % du produit net bancaire. Le résultat d’exploitation
s’est établi à FCFA 14 milliards, en progression de 27 %, en liaison notamment avec la baisse des
provisions sur risques. Les frais généraux ont, par contre, connu une augmentation de 11 %, à
FCFA 42 milliards, d’où une dégradation du coefficient net d’exploitation, de 4,6 points (69,8 %).
Op. de trésorerie et interbancaires 114,4 143,7 213,1 Op. de trésorerie et interbancaires 85,6 78,7 94,0
Opérations avec la clientèle 502,5 569,6 576,9 Opérations avec la clientèle 540,0 613,6 730,4
Opérations sur titres et diverses 56,3 56,4 92,8 Op. sur titres et divers 22,1 46,3 32,2
Valeurs immobilisées 59,5 58,3 77,7 Provisions, Fonds propres et ass. 84,9 89,3 103,8
Total actif 732,6 827,9 960,5 Total passif 732,6 827,9 960,5
Hors-bilan
Engagements de financement 29,9 38,7 53,9 Coefficient net d’exploitation (%) 63,3 65,2 69,8
Engagements de garantie 152,6 158,8 145,3 (Frais gén. + dot. amort./PNB)
Engagements douteux 1,5 1,8 2,5 Taux de marge nette (%) 10,3 4,7 9,2
Autres engagements 1,0 3,2 1,8 (Résultat net/Produit net bancaire)
Total hors-bilan 185,0 202,5 203,6 Coefficient de rentabilité (%) 7,8 3,9 6,5
(Résultat net/Fonds propres)
Source : Commission Bancaire de l’UMOA
La microfinance joue un rôle important au Burkina Faso où le nombre de bénéficiaires directs est estimé,
fin 2007, à près de 750 000 personnes. Le taux de dégradation moyen du portefeuille s’établirait à 5,7 %
fin 2007, contre 7,0 % fin 2006. L’encours des crédits de l’ensemble des institutions de microfinance est
estimé, en mars 2008, à FCFA 48,1 milliards, correspondant à 8,4 % de celui du secteur bancaire, et les
dépôts sont évalués à FCFA 54,5 milliards, soit 9,2 % des dépôts auprès des banques.
En matière de lutte contre le blanchiment, la Loi uniforme a été promulguée au Burkina Faso en
décembre 2006 et le projet de décret portant création de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des
Informations Financières) publié en juin 2007. Cependant, à mai 2008, les membres de la cellule étaient
toujours en cours de nomination et la structure n’était donc pas fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Selon la BCEAO, le taux de croissance du PIB réel augmentera légèrement en 2008, pour s’établir
à 4,5 %, soutenu par une reprise de la production de coton et l’entrée en activité de plusieurs mines d’or.
Le taux d’inflation en glissement annuel atteindrait 8,9 % à fin juin 2008, contre – 1,1 % fin juin 2007.
La réduction pour les six premiers mois de 2008 des droits de douane et de la TVA a entraîné des pertes
de recettes publiques estimées à 0,3 % du PIB. Les prix à la pompe ont été relevés en janvier 2008 mais
ils demeurent inférieurs aux taux fixés par le mécanisme d’ajustement automatique des prix des produits
pétroliers. Les pertes de la SONABHY se montent à FCFA 10 milliards pour la période de juillet 2007 à
mars 2008.
Le programme de privatisation pourrait se poursuivre à travers une nouvelle vente, d’ici fin 2008,
de 26 % du capital de l’ONATEL (20 % par offre publique de vente et 6 % directement aux employés de
l’ONATEL) et le lancement d’un appel d’offres pour une gestion privée de la SONABEL.
Le déficit du solde courant, hors dons, s’élèverait à FCFA 492,5 milliards en 2008, soit 13,8 % du PIB,
contre 12,6 % en 2007. Le compte de capital enregistrerait un excédent de FCFA 364 milliards en liaison
avec l’importance des investissements directs, notamment dans le secteur minier, et l’accroissement
attendu du financement par les partenaires extérieurs.
Accords internationaux
La République de Côte d’Ivoire (RCI) est membre du Conseil de l’Entente avec le Bénin, le Burkina Faso
et le Niger, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Relations avec la communauté financière internationale
Le FMI et la Banque mondiale avaient suspendu leurs programmes appuyés par une FRPC
respectivement en 2002 et 2004. En avril 2007, un accord est intervenu entre la Banque mondiale et le
Gouvernement de Côte d’Ivoire qui s’est engagé à reprendre le paiement du service de sa dette et à
étudier les moyens d’un apurement de ses arriérés. Dans le prolongement de cet accord, le Conseil
d’administration de la Banque mondiale a approuvé, le 17 juillet 2007, l’octroi d’un don
de USD 120 millions par l’AID. Le 2 avril 2008, la Côte d’Ivoire a apuré ses arriérés envers la
Banque mondiale. Le même mois, la Banque mondiale a également approuvé un don de gouvernance
économique et de reprise (EGRG) d’un montant de USD 308 millions en appui aux réformes de la
gouvernance/transparence dans les secteurs de l’énergie, des finances, du café-cacao et de la gestion des
dépenses publiques.
Par ailleurs, le FMI a approuvé, le 3 août 2007, une aide d’urgence post-conflit (AUPC) pour un montant
de DTS 40,6 millions. En avril 2008, une deuxième aide au titre de l’AUPC, d’un montant de
DTS 40,6 millions, a été approuvée. Ces soutiens financiers viennent en appui du programme de sortie de
crise mis en place dans le cadre de l'Accord de paix de Ouagadougou. Des négociations ont, en outre,
débuté en juin 2008 avec les autorités ivoiriennes pour un programme couvrant la période 2009-2011
dans la perspective d’un accord FRPC.
ACTIVITÉ
La Côte d’Ivoire traverse une profonde crise politique depuis l’automne 2002. Celle-ci a conduit à une
partition de facto du pays. De nombreuses usines ont fermé et un nombre non négligeable de responsables
d'entreprises sont partis. La reprise de la croissance, initiée en 2004, s’est confirmée depuis, même si elle
est demeurée inférieure à 2 %. En 2007, bénéficiant d’une amélioration du contexte socio-politique, la
croissance a enregistré une modeste reprise, atteignant 1,5 % contre 1,2 % en 2006. Elle a principalement
été portée par les secteurs des transports, du bâtiment et du commerce.
Variations en pourcentage
Le taux d’investissement a légèrement augmenté (0,7 point), en liaison avec l’amélioration du contexte
politique qui a contribué à restaurer quelque peu la confiance des investisseurs. La consommation finale a
progressé (+ 9,5 %), principalement soutenue par la dépense privée (+ 10 %).
Dans le secteur primaire, les productions vivrières auraient globalement crû de 1,5 %, au cours de la
campagne 2007-2008. Cependant, la production céréalière (mil, riz, maïs) s’est inscrite en baisse
de 7,8 %, en raison de conditions climatiques défavorables.
Les filières café, coton et cacao, principaux produits d’exportation, et qui font vivre directement ou
indirectement environ 9 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont enregistré des
performances peu favorables au cours des dernières campagnes. La production de coton, majoritairement
basée dans le nord du pays, a fait face, depuis la crise de 2002, à des difficultés considérables en matière
d'approvisionnement (produits phytosanitaires, carburant), de financement et de transport. La production
s’élèverait à 184 200 tonnes pour la campagne 2007-2008, soit un repli de 16,9 % par rapport à la
campagne précédente, en liaison avec la baisse des surfaces emblavées. Par ailleurs, en dépit de la
remontée des cours internationaux en 2007 (+ 10 %), le prix d’achat au producteur demeure faible
à FCFA 150 par kilo pour la campagne 2007-2008 contre FCFA 185 en 2005-2006 et FCFA 140
en 2006-2007.
La production de cacao a relativement moins souffert des conséquences de la crise que celle du coton, en
raison de sa localisation géographique (moitié sud/sud-est du pays). Avec un volume de 1,225 million de
tonnes, la production de cacao au titre de la campagne 2007-2008, n’enregistrerait qu’un léger recul
de 0,3 % par rapport à la campagne 2006-2007, du fait d’un déficit hydrique. La filière souffre toutefois
du niveau élevé des prélèvements sur les exportations de cacao (Droit Unique de Sortie et les diverses
retenues) qui affecte négativement les revenus des producteurs et la compétitivité-prix de la filière.
Cependant, depuis la campagne 2006-2007 et dans le cadre du programme avec le FMI, les autorités
tendent à réduire les prélèvements parafiscaux afin d’augmenter le prix d’achat aux producteurs, qui est
passé de FCFA 380 à FCFA 450 par kilo entre la campagne 2006-2007 et celle de 2007-2008.
Avec 170 000 tonnes, la production de café est restée quasiment identique à celle de la campagne passée.
L’affectation d’une partie des recettes publiques prélevées sur les exportations de café et de cacao, entre
2001 et 2005, n’est pas connue. En 2006, les autorités ont réalisé un premier pas vers l’amélioration de la
transparence : une partie de ces recettes a été affectée à un fonds d’investissement rural, supervisé par les
Ministres des Finances et de l’Agriculture. Les mesures visant à l’amélioration de la transparence dans la
mobilisation et l’utilisation des ressources des secteurs du café et du cacao sont encouragées par le FMI.
Dans le secteur minier, après avoir baissé de 11,3 % entre 2005 et 2006, la production aurifère a atteint
1 466 kilos, soit une augmentation de 0,9 %.
Principales productions
2004 2005 2006 2007
Dans le secteur secondaire, l'activité a baissé en 2007, avec un recul de 1,5 % de l’indice de production
industrielle calculé par la BCEAO. L'activité pétrolière, qui s’était révélée très dynamique en 2006, avec
une production de 21,9 millions de barils, soit une hausse de 50,5 % par rapport à 2005, s’est
sensiblement ralentie en 2007. En effet, l’ensablement de certains puits du champ de pétrole «BAOBAB»
a limité la production à 17,7 millions de barils (– 19,3 % par rapport à 2006). Un comité, chargé du suivi
des revenus tirés par l’État du pétrole et du gaz et de leur affectation, a été constitué. En outre, dans le
cadre des mesures visant à accroître la transparence et l’efficacité du secteur de l’énergie, des audits
financés par la Banque mondiale sur l’extraction de pétrole/gaz ainsi que sur le raffinage et le stockage
des produits pétroliers ont été achevés.
Parallèlement, l’activité du BTP a repris du fait du démarrage de grands projets (construction du pont de
Jacqueville et prolongement de l’autoroute du nord) et les industries agro-alimentaires ont bénéficié de la
reprise de la demande intérieure.
Le secteur tertiaire, qui avait été le plus affecté par les conséquences économiques des troubles politiques,
a contribué positivement à la croissance en 2007 (1,7 point), grâce aux bonnes performances enregistrées
par les branches transport, télécommunication, services et commerce.
La hausse de l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) a été contenue, en moyenne
annuelle, à 1,9 % en 2007, contre 2,5 % en 2006, du fait des mesures prises par les autorités pour limiter
la progression des prix des produits de grande consommation, notamment la suspension des droits de
douane sur certains produits de base tels que le sucre et le riz et la non répercussion de la hausse des prix
du pétrole sur les prix à la pompe. Cependant, l’inflation sous-jacente a atteint 2,4 % en moyenne
annuelle.
FINANCES PUBLIQUES
L’exécution du budget 2007 a été marquée par une hausse des recettes (+ 15,8 %) et des dépenses
publiques (+ 11,9 %). Le déficit budgétaire base engagements, dons compris, est évalué à
FCFA 78,6 milliards, soit 0,8 % du PIB pour 2007 (contre 1,4 % en 2006).
En 2007, les recettes totales se sont élevées à FCFA 1 871,1 milliards. Les recettes fiscales ont progressé
de 7,6 % du fait de la bonne tenue des recettes de la TVA et de l’impôt sur les sociétés, ce qui a compensé
la baisse des taxes sur les produits pétroliers et des Droits Uniques de Sortie sur le cacao. Néanmoins, une
partie des DUS a été collectée par avance par le gouvernement avec une remise de 7 %, ce qui a gonflé
les recettes. Les recettes non fiscales ont fortement progressé du fait, notamment, des dédommagements
reçus en 2007 de la société Trafigura suite à l’affaire des déchets toxiques à Abidjan en septembre 2006.
Au cours des dernières années, l’État ivoirien a eu recours au marché financier régional pour lever des
fonds. Il a ainsi émis des emprunts obligataires d’une durée de trois ans en juillet 2005
(FCFA 86,1 milliards à 6,5 %), juillet 2006 (FCFA 84,2 milliards à 6,5 %) et avril 2007
(FCFA 51,7 milliards à 6 %). L’État ivoirien a également réalisé une émission de bons du Trésor en
septembre 2007 (FCFA 133,4 milliards à 7,5 %). Une nouvelle émission a eu lieu fin juin 2008 en vue de
collecter FCFA 30 milliards. Cette émission a été sursouscrite, permettant de lever FCFA 59,1 milliards.
Les dépenses publiques, évaluées à FCFA 1 949,7 milliards en 2007, ont connu une hausse de 11,9 % par
rapport à 2006. Les dépenses courantes se sont élevées à FCFA 1 565,6 milliards, en progression
de 12,7 % en liaison notamment, selon le FMI, avec les dépenses discrétionnaires non budgétisées de
l’État (engagées au dépens des programmes de sortie de crise), le versement des salaires des militaires et
des primes de front, les indemnités de logement pour les enseignants de l’école primaire ainsi que les
subventions au secteur de l’électricité. Les dépenses d’investissement, qui se sont élevées à
FCFA 254 milliards, en hausse de 6,1 % par rapport à 2006, sont essentiellement financées sur ressources
internes. Enfin, le maintien d'un excédent primaire, hors dons, de FCFA 230,6 milliards doit être analysé
au regard de l’accumulation d'arriérés de paiements estimés à FCFA 335,7 milliards.
En pourcentage du PIB
Dans le cadre du programme d’AUPC avec le FMI, l’accent est mis sur les mesures visant à améliorer la
gestion des ressources publiques, notamment à accroître la transparence et à réduire les avances du Trésor
dans l’exécution du budget1. En 2007, quelques progrès ont été réalisés au niveau des réformes
structurelles budgétaires. Les avances du Trésor ont diminué, quoique moins fortement que prévu, et des
états d’éxécution budgétaire ont été transmis au Conseil des Ministres pour les trois premiers trimestres
de l’année.
COMPTES EXTÉRIEURS
En 2007, le solde des transactions courantes était en déficit de FCFA 69,9 milliards (0,7 % du PIB) contre
un excédent de FCFA 250,4 milliards en 2006 (2,7 % du PIB). Cette évolution résulte de la réduction de
l’excédent commercial (– 25 %), en liaison avec la baisse des exportations de pétrole et de cacao.
(a) estimations
Source : BCEAO
1 Comme le souligne le FMI, pendant les années de crises, le calendrier de préparation du budget n’a pas été respecté et les budgets ont été
adoptés avec de longs retards. Du fait de cette situation, des parties importantes du budget ont été mises en œuvre en dehors des procédures
budgétaires, notamment par le biais d’avances du Trésor, entraînant des écarts importants par rapport aux budgets élaborés.
Les exportations ont connu un recul sensible (– 8,4 %), s’établissant à FCFA 4 062 milliards en 2007
contre FCFA 4 433 milliards en 2006. Les ventes de pétrole ont chuté de 20 %, en raison de la baisse de
la production. Les exportations de cacao ont également enregistré une baisse de 7,5 % alors que les
exportations de bois sont demeurées quasiment stables. Le recul des volumes exportés de pétrole et de
cacao n’a pas été compensé par la hausse des cours internationaux de ces produits.
La valeur des importations a augmenté de 1,3 % en 2007, pour s’établir à FCFA 2 842,8 milliards. Cette
évolution s’explique principalement par une progression de 7,6 % des importations de biens
d’équipement (pièces de rechange, équipements nouveaux, tels que machines, moteurs et véhicules
utilitaires), en liaison avec l’amélioration des performances de certaines industries.
Le compte de capital et d’opérations financières, qui était devenu déficitaire en 2006, a enregistré un
excédent en 2007. Cet accroissement serait lié notamment à l’augmentation des investissements directs et,
dans une moindre mesure, de ceux de portefeuille ainsi qu’à une forte réduction des sorties du poste
« autres investissements », les crédits commerciaux s’étant contractés suite à la baisse des exportations.
Au final, l’excédent global de la balance des paiements a quasiment doublé à FCFA 215,4 milliards,
contre FCFA 112,9 milliards en 2006.
Le dernier rééchelonnement de la dette de la Côte d’Ivoire envers le Club de Pairs a eu lieu en avril 2002.
Les créanciers du Club de Paris lui avaient alors accordé un rééchelonnement aux conditions de Lyon
couvrant près de USD 2 milliards d’arriérés et d’échéances courantes jusqu’à fin 2004. Les créanciers
avaient convenu d’augmenter le niveau de réduction de la dette aux conditions de Cologne dès que le
pays atteindrait le point de décision au titre de l’initiative PPTE renforcée. Néanmoins, suite au
déclenchement du conflit armé en septembre 2002, l’allégement de la dette envisagé au titre de l’accord
n’a pu se faire entièrement. La mise en place, début août 2007, d’un programme AUPC avec le FMI
constitue une base nouvelle pour la conclusion d’une FRPC et pourrait permettre à la Côte d’Ivoire
d’atteindre le point de décision au cours du troisième trimestre 2008.
Le stock de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire, à fin 2006, était évalué par la Banque mondiale à
USD 13,84 milliards. Les arriérés d’intérêts sur la dette de long terme représentent USD 1,17 milliard en
2007 (soit + 32,7 % par rapport à l’année précédente). Les arriérés de la dette extérieure sont
essentiellement contractés auprès de créanciers publics, notamment le Club de Paris et les institutions
internationales (BAD et Banque mondiale).
SYSTÈME BANCAIRE
Au 31 décembre 2007, le système bancaire ivoirien comprenait vingt et un établissements de crédit, dont
dix-huit banques (comme en 2006) et trois établissements financiers (soit un de plus par rapport à 2006).
Op. de trésorerie et interbancaires 383,7 421,5 433,7 Op. de trésorerie et interbancaires 133,4 193,5 278,5
Opérations avec la clientèle 1 338,1 1 297,8 1 592,7 Opérations avec la clientèle 1 534,3 1 669,7 1 969,9
Opérations sur titres et diverses 153,8 338,9 404,2 Divers 92,4 112,6 130,9
Valeurs immobilisées 130,7 150,0 190,2 Provisions, Fonds propres et as. 246,3 232,3 241,4
Total actif 2 006,3 2 208,2 2 620,7 Total passif 2 006,3 2 208,2 2 620,7
Hors-bilan
Engagements de financement 34,9 46,9 74,2 Coefficient net d’exploitation (%) 70,7 77,0 76,2
Engagements de garantie 270,9 242,7 284,9 (frais généraux+amortissements)/PNB
Autres engagements 25,8 34,4 4,7 Taux de marge nette (%) 3,2 – 0,3 10,3
Engagements douteux 15,6 4,6 23,7 (Résultat net/Produit net bancaire)
Le volume global des emplois s’est établi à 30,8 % du total de l’Union. Les crédits à la clientèle ont
progressé de 23 % au cours de l’exercice 2007. Les concours à court terme ont augmenté de 22,4 % pour
se situer à FCFA 1 180 milliards du fait notamment de la progression des crédits accordés aux secteurs du
commerce et de l’industrie manufacturière. Les crédits à moyen terme ont enregistré un accroissement
de 38,5 %, tandis que les crédits à long terme ont baissé de 7 %. Ces deux dernières catégories de crédit
ont été destinées aux télécommunications et aux transports, au commerce et à l’industrie manufacturière.
Les créances nettes en souffrance ont enregistré une baisse de 24,4 %, liée à la diminution des crédits
douteux ou litigieux, et le taux brut de dégradation du portefeuille s’est amélioré, passant de 22,2 % à
16,5 %. Le système bancaire a ainsi fait preuve d’une relative résilience face à la crise. Le résultat
d’exploitation est estimé à FCFA 39 milliards, contre FCFA 8 milliards l’année précédente en rapport
notamment avec la baisse de près de 70 % des provisions nettes sur risques qui resssortent à 12 Mds
contre 40 Mds en 2006. Les ratios de rentabilité se sont améliorés et le coefficient net d’exploitation s’est
stablisé autour de 77 %.
À fin décembre 2007, les dépôts auprès des institutions de microfinance étaient estimés à 5,3 % des
dépôts auprès des banques, soit FCFA 92,8 milliards. Ce secteur compte plus d’un million
de bénéficiaires. Toutefois, les performances de la microfinance ont souffert de la crise et le taux brut de
dégradation du portefeuille est particulièrement élevé, à 13 %.
En matière de lutte contre le blanchiment, la Loi uniforme a été promulguée en Côte d’Ivoire en
décembre 2005 et le décret portant création de la CENTIF signé en août 2006. Les membres de la cellule
ont été désignés en décembre 2007 et la CENTIF a démarré ses activités début 2008.
PERSPECTIVES
Les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire à court et moyen terme restent étroitement liées à la
poursuite effective du processus de paix, à la tenue des élections présidentielles prévue le
30 novembre 2008 et à la normalisation des relations financières extérieures. La signature des accords de
Ouagadougou en mars 2007 ainsi que les programmes de sortie de crise de la Banque mondiale et
d’Aide d’Urgence Post Conflit du FMI ont permis d’améliorer le cadre macro économique et financier du
pays. La situation économique demeure fragile et nécessite la poursuite des réformes structurelles.
Pour 2008, selon la BCEAO, la croissance économique s’établirait à 2,9 %, en amélioration par rapport
à 2007. L’activité serait portée par le secteur primaire et les bonnes performances attendues de
l’agriculture d’exportation. La consommation finale devrait bénéficier des dépenses relatives à
l’organisation des élections et l’investissement devrait croître du fait de la poursuite de l’embellie dans le
secteur BTP.
En moyenne, l’inflation était estimée à 3,6 % fin juin 2008 (contre 2,6 % fin juin 2007), laissant présager
une évolution des prix à la consommation supérieure à l’objectif initial de 2 % sur l’ensemble de l’année,
du fait notamment de l’augmentation des prix des produits alimentaires. Les tensions résultent également
de la progression des loyers. Le gouvernement est intervenu, notamment, en réduisant temporairement la
TVA de 18 % à 9 % sur certains produits comme le lait, l'huile de palme et en suspendant les droits de
douanes à l’importation sur ces produits. La stabilité des prix des carburants, non modifiés depuis
juillet 2005, contribuait jusqu’à présent à atténuer les tensions inflationnistes. Cependant, le
7 juillet 2008, les autorités ont appliqué une hausse de 29 % sur le prix du super, de 30 % sur le gaz
domestique, de 17 % sur le pétrole lampant et de 44 % sur le gazole. Cette décision ayant ravivé les
tensions sociales, le gouvernement a alors été amené, deux semaines plus tard, à revenir sur une partie de
sa décision, en ramenant l’augmentation du gazole à 26 % et celle du pétrole lampant à 5,3 %. Le
gouvernement ivoirien a par ailleurs promis une réduction du train de vie de l’État, notamment une
réduction du salaire de base des ministres.
En 2008, le déficit du compte courant (hors dons) de la balance des paiements se creuserait légérement,
s’établissant à 1,8 % du PIB contre 1,6 % en 2007, en liaison, notamment, avec une réduction de
l’éxcédent commercial liée au renchérissement des produits importés.
Économie
• PIB par habitant : USD 226 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 50,2 % 12,5 % 37,2 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 45,8 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 12,4 % Indice de dévelop. humain – Classement : 175ème/177
Taux alphabét. des adultes : n.d. APD reçue par habitant (versements nets) : USD 49,9
* (moins de 1 dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
La Guinée-Bissau est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO). Elle fait partie des organisations de la Francophonie et de la Communauté des Pays
Lusophones (CPLP). Depuis 1997, elle est membre de l’Union économique et monétaire ouest
africaine (UEMOA) et a rejoint la Zone franc le 17 avril 1997.
Le 29 janvier 2008, la Banque mondiale a relevé à 50 %, le seuil d’allègement intérimaire de dette au titre
de l’Initiative PPTE, permettant ainsi à la Guinée-Bissau de poursuivre la mise en œuvre des réformes en
cours pour atteindre, d’ici 2010, le point d’achèvement de cette initiative. En mars 2008, la
Banque mondiale avait approuvé 27 projets, pour un financement de USD 325 millions, dont 315 millions
ont déjà été décaissés. Quatre projets sont actuellement en cours, pour des engagements de financement
s’élevant à USD 51 millions, destinés à la relance du secteur privé, à la gestion de la biodiversité côtière
et marine, à la lutte contre le virus VIH-SIDA et à la réhabilitation des infrastructures. Une Stratégie
d’aide-pays (CAS) est en cours de préparation et devrait être examinée au Conseil de la Banque en
septembre 2008. Par ailleurs, la Banque soutient les efforts d’amélioration de la gouvernance en
Guinée-Bissau et lui a accordé, à ce titre, un don de USD 1,3 million du Fonds LICUS, réservé aux pays à
faibles revenus en difficultés1.
ACTIVITÉ
En 2007, la situation économique de la Guinée-Bissau s’est légèrement améliorée. Le taux de croissance
du PIB, en termes réels, encore inférieur à l’accroissement démographique, s’est établi à 2,7 %, contre
1,8 % en 2006, en liaison avec l’amélioration du climat socio-politique et la bonne du tenue des secteurs
primaire (+ 2,5 %) et tertiaire (+ 3 %), dans un contexte de hausse des cours internationaux des produits
alimentaires et pétroliers.
Variations en pourcentage
En 2007, les conditions climatiques défavorables ont nui aux productions agricoles du pays (riz, sorgho,
arachides, huile de palme, bananes plantain, millet) : la production vivrière a fortement baissé (– 9,5 %).
Les récoltes de riz ont particulièrement souffert des aléas climatiques, la production ayant reculé
1 Le fonds fiduciaire LICUS (Low Income Under Stress), lancé le 15 janvier 2004, par la Banque mondiale, est un fonds
d'affectation spéciale, d'une dotation de USD 25 millions pour les pays à faibles revenus en difficultés, visant à améliorer et
consolider leurs institutions et leurs performances nationales pour atteindre la réalisation des objectifs du Document de stratégie
de réduction de la pauvreté (notamment de croissance soutenue, de lutte contre la pauvreté, de gestion et d'allégement de la dette).
de 16,3 % (après une hausse de 7,8 % en 2006) passant de 106 milliers de tonnes pour la précédente
campagne à 88,7 milliers de tonnes. La production de noix de cajou, le principal produit d’exportation du
pays, n’a enregistré qu’une hausse de 5,8 %, par rapport à une hausse record de 20 % lors de la
précédente campagne. La filière coton a enregistré une légère progression de 3,6 %.
Le secteur de la pêche, après l’agriculture, représente une importante source de revenus pour l’économie
du pays, mais demeure largement sous-exploité. L’accord de pêche conclu, en mai 2007, entre
l’Union européenne et la Guinée-Bissau, est arrivé à expiration le 15 avril 2008. Il prévoyait, pour une
période de quatre ans, une contribution financière de l’Union européenne de USD 7,5 millions par an dont
près de 35 % dédiés à des projets en faveur du renforcement d’une pêche responsable et durable. Son
renouvellement tiendra compte de la disponibilité des ressources halieutiques et de leur préservation, face
notamment à la pêche illicite par des navires de pêche étrangers. Des premières négociations ont eu lieu
en avril 2008.
Principales productions
(en milliers de tonnes)
La Guinée-Bissau possède également d’importantes ressources minières (phosphates, bauxite), mais leur
exploitation nécessite un aménagement global des zones concernées et d’importants investissements. La
production de bauxite (réserves estimées à 113 millions de tonnes) devrait bénéficier d’un investissement
de USD 321 millions de dollars de la part de la compagnie angolaise Angola-Bauxite, décidé en 2008,
dans le cadre d’un projet d’exploration et d’exploitation.
Le secteur secondaire, après une croissance de 5,4 % en 2007, a régressé de 3,3 %. L’indice moyen de la
production industrielle a baissé de 13 % par rapport à l’année précédente. Cette évolution défavorable
résulte notamment d’une baisse de 6,1 % de la production d’électricité et d’eau, atténuée, toutefois, par la
contribution de l’activité des bâtiments et travaux publics qui a bénéficié des travaux de restauration des
infrastructures routières et des établissements de santé.
Un accord de principe a été signé, en juillet 2008, entre les autorités bissau-guinéennes et la société
chinoise GEOCAPITAL, pour la réalisation d’un projet de production de biocarburant. Cet accord prévoit
la conduite d’enquêtes de faisabilité et d’impact pour évaluer l’ampleur du projet.
Le secteur tertiaire a enregistré une hausse de 4,4 %, grâce notamment aux bonnes performances du
commerce, des transports et télécommunications. L’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail a
augmenté de 27 % (après 9 % en 2006).
Le niveau général des prix a fortement augmenté, à 4,6 %, en moyenne annuelle, contre 2,0 % en 2006,
en lien avec la hausse des prix des produits alimentaires (riz, pain, légumes et tubercules), des produits de
la pêche, des produits pétroliers et du gaz. L’inflation a été limitée par les mesures prises par l’État
bissau-guinéen pour faire face à cette situation, notamment la baisse des taux douaniers sur les produits
de première nécessité. Toutefois, la répercussion, en 2008, de la hausse des produits pétroliers sur les prix
des carburants a, de nouveau, accentué les tensions inflationnistes.
FINANCES PUBLIQUES
Tableau des opérations financières de l'État bissau–guinéen
(en milliards de francs CFA courants)
En pourcentage du PIB
En 2007, la situation des finances publiques, déjà fragile, s’est détériorée. Le déficit budgétaire, base
engagements dons compris, a enregistré une hausse de près de 60 % (contre une baisse de 16,4 %
en 2006) pour s’établir à FCFA 25,2 milliards (soit 14,2 % du PIB). Cette évolution s’explique par une
contraction des recettes (– 9,7 %) concomitante à une progression des dépenses (+ 6,8 %).
Les recettes budgétaires hors dons se sont élèvées à FCFA 27,5 milliards, en repli de 12,7 %, en relation
avec la forte réduction des recettes non fiscales (- 40 %), suite à des retards dans les encaissements sur les
ventes de licences de pêche. Les recettes fiscales ont progressé de 6,5 % (contre 1,1 % en 2006), passant
de FCFA 18,5 milliards à FCFA 19,7 milliards, en lien avec le renforcement de l’effort fiscal engagé
en 2007 par l’État bissau-guinéen, dans le cadre du programme d’urgence mis en place en 2007 pour
restaurer la stabilité budgétaire. Les dons extérieurs, essentiellement constitués d’appuis budgétaires, sont
estimés à FCFA 18,2 milliards, en légère baisse par rapport à 2006, leur mobilisation ayant été difficiles.
Les dépenses totales ont progressé de 6,8 %, en raison de la forte hausse des dépenses en capital
(+ 32 %), essentiellement financées par des ressources extérieures, des subventions et autres transferts
(+ 12 %) et, dans une moindre mesure, de la hausse des dépenses salariales (+ 6 %). Le pays a ainsi
accumulé, pour la septième année consécutive, des arriérés de paiments extérieurs pour un montant total
de FCFA 10,7 milliards.
Dans ce contexte, l’État bissau-guinéen s’est engagé, depuis mai 2008, dans un nouveau programme
économique d’assainissement des finances publiques, qui repose notamment sur des mesures de contrôle
des recettes et des dépenses, destinées à améliorer la gestion budgétaire tout en évitant l’accumulation de
nouveaux arriérés de paiements.
COMPTES EXTÉRIEURS
Les exportations de la Guinée-Bissau, dont le principal poste est la noix de cajou (94 % du total), se sont
redressées en 2007, de 7,3 % (après la baisse de 18 % en 2006), principalement grâce à la forte
progression des exportations d’anacarde (12,4 %), après une baisse de près de 22 % en 2006. Cette
évolution favorable s’explique par l’impact des mesures prises par l’État, notamment la fixation du
niveau du prix au producteur pour redresser la compétitivité de la noix de cajou.
La Guinée-Bissau est le sixième producteur mondial de l’anacarde et, selon certaines estimations, près
de 95 % de la population bénéficie directement ou indirectement des revenus de ce secteur. Mais seule
une faible partie de la production est transformée sur place. Pourtant, cette transformation de la noix de
cajou en de nouveaux produits, autres qu’alimentaires (produits cosmétiques, produits chimiques
notamment pour l’industrie aéronautique2), offrirait une réelle opportunité d’exploitation à forte valeur
ajoutée que les autorités pourraient encourager.
Les importations (dont les principaux postes sont les produits alimentaires, pétroliers et les biens
d’équipement) ont enregistré une baisse de 3 % (contre une hausse de près de 19 % en 2006),
principalement sous l’effet du recul des importations de produits alimentaires. Les importations de
produits pétroliers ont légèrement augmenté (+ 8 %), après une hausse de près de 75 % l’année
précédente.
Dans ce contexte, le déficit de la balance commerciale s’est réduit, passant de FCFA – 27,7 milliards
en 2006 à FCFA – 23,0 milliards en 2007. Les balances des services et des revenus sont demeurées
déficitaires, à un niveau relativement proche de celui observé en 2006. L’excédent de la balance des
transferts courants a légèrement augmenté, de 2,5 %, grâce essentiellement à la hausse des transferts
privés (29 %). Le compte de capital et d’opérations financières est demeuré relativement stable, en raison
de la baisse de près de 76 % des opérations financières partiellement compensée par la progression
de 28 % des transferts de capital. Au total, le solde global de la balance des paiements a dégagé un
excédent de FCFA 9,6 milliards en 2007 contre FCFA 1,7 milliard en 2006.
(a) estimations
Source : BCEAO
En 2001, l’interruption du programme FRPC du FMI avait placé la Guinée–Bissau dans l’impossibilité de
remplir les conditions du passage au point d’achèvement de l’initiative PPTE renforcée, qui devrait
permettre un allègement substantiel du stock de sa dette. Selon le FMI, la mise en œuvre satisfaisante du
programme économique de 2008, appuyé par l’AUPC, pourrait ouvrir la voie à un programme FRPC et
aux allègements de dettes prévues dans le cadre des initiatives PPTE et IADM. Cette nouvelle FRPC
pourrait permettre la reprise du traitement intérimaire avec le Club de Paris.
En 2006, le taux d’endettement extérieur de la Guinée-Bissau se situait toujours à un niveau très élevé, à
221,6 % du PIB (après 222,6 % en 2005). L’endettement à long terme et concessionnel demeurait
important, à 66 % du total de la dette extérieure. En 2006, selon la Banque mondiale, le montant des
arriérés envers les créanciers publics s’élevait à USD 27,6 millions.
Selon la BCEAO, le ratio de la dette publique sur le PIB atteignait 274% en 2007.
SYSTÈME BANCAIRE
En 2007, comme en 2006, le système bancaire bissau–guinéen comptait quatre banques commerciales.
L’Ecobank de Guinée-Bissau, agréée en novembre 2006, n’a démarré ses activités qu’en janvier 2007. Le
taux de bancarisation de la population est estimé à 2,4 %.
Les crédits à la clientèle, représentant 53 % des emplois globaux en 2007 contre 68 % un an plus tôt, ont
augmenté de 22 %. Du côté des ressources, les dépôts et emprunts ont progressé de 68 %, sous l’effet
principalement de la hausse des dépôts à terme et à vue.
La qualité du portefeuille s’est fortement détériorée : le taux brut de dégradation du portefeuille s’est
établi à 14 %, contre 8 % en 2006. Compte tenu du recul de l’effort de provisionnement (le taux de
provisionnement des créances douteuses est de 53,7 % contre 84,5 % en 2006), les créances en souffrance
nettes ont fortement progressé pour s’élever à FCFA 830 millions à fin 2007 contre FCFA 130 millions à
fin 2006.
Le produit net bancaire a enregistré une hausse de 48,9 %, s’établissant à FCFA 4,5 milliards, sous l’effet
de l’accroissement des revenus nets tirés des opérations avec la clientèle. Toutefois, les frais généraux ont
augmenté de 46 % par rapport à 2006 et le coefficient net d’exploitation est resté à un niveau élevé, de
l’ordre de 108 %.
Au total, une perte nette de FCFA 847 millions a été enregistrée, en forte augmentation par rapport à
l’année précédente (FCFA - 168 millions). En conséquence, le taux de marge nette, à -18,9 %, est en net
recul par rapport à 2006 (– 5,6 %) et le coefficient de rentabilité s’est dégradé.
Op. de trésorerie et interbancaires 10,9 14,9 23,3 Op. de trésorerie et interbancaires 2,6 2,6 4,0
Opérations avec la clientèle 6,4 9,7 10,8 Opérations avec la clientèle 15,4 19,6 33,0
Opérations sur titres et diverses 5,3 2,7 8,8 Divers 1,4 1,1 2,0
Valeurs immobilisées 0,9 1,8 2,6 Provisions, Fonds propres et ass. 4,2 5,9 6,4
Total actif 23,5 29,1 45,4 Total passif 23,5 29,1 45,4
Coefficient net d’exploitation (%) 57,0 107,0 107,8
Hors–bilan
Engagements de financement 1,8 4,1 4,1 (Frais gén. + dot. amt./PNB)
Engagements de garantie 1,8 1,3 2,2 Taux de marge nette (%) 16,1 – 5,6 – 18,9
Total Hors–Bilan 3,6 5,4 6,3 (Résultat net/Produit net bancaire)
Coefficient de rentabilité (%) 8,5 – 2,8 – 13,3
(Résultat net/Fonds propres)
Source : Commission bancaire de l’UMOA
En 2007, les huit principales institutions de microfinance agréées totalisaient près de 13 500 bénéficiaires
directs. Les dépôts du secteur étaient évalués à FCFA 259,6 millions, à fin décembre 2007, et
représentaient 1,0 % des dépôts bancaires du pays, tandis que l’encours des crédits, estimé à
FCFA 202,3 millions, représentait 2,0 % de celui des banques. La qualité du portefeuille s’est améliorée
avec un taux brut de dégradation qui atteint 13 % contre 28 % fin décembre 2006.
PERSPECTIVES
Les prévisions de la BCEAO pour l’année 2008 reposent sur la poursuite de la consolidation de la
situation sociopolitique et la relance du secteur agricole et de l’activité industrielle. Par ailleurs,
l’application effective des réformes structurelles, notamment la mise en œuvre des mesures
d’assainissement macroéconomiques nécessaires au respect du programme post-conflit avec le FMI,
devrait rééquilibrer la situation des finances publiques.
En 2008, les tensions inflationnistes s’accentueraient. En juillet 2008, la hausse des prix des produits
pétroliers, avec ses répercussions sur le prix des carburants et le coût des transports, a provoqué
l’interruption momentanée de l’acheminement des exportations de noix de cajou. Pour les six premiers
mois de l’année 2008, le taux d’inflation, en glissement annuel, est estimé à 9,6 %, contre 2,5 % en 2007,
pour la même période. Dans ce contexte, le taux d’inflation devrait rester nettement supérieur à l’objectif
de 3,0 %.
Les finances publiques devraient s’améliorer, grâce notamment à la hausse des recettes budgétaires, sous
l’impulsion des recettes non fiscales, en lien avec le décaissement en 2008 de la redevance annuelle de
pêche de l’UE, initialement prévu en 2007. Les recettes fiscales devraient également progresser sous
l’effet de l’augmentation des recettes douanières. La poursuite des efforts d’appui des donateurs, grâce à
la reprise des relations avec les principaux bailleurs, devrait consolider les recettes budgétaires.
En ce qui concerne les échanges extérieurs, le solde global de la balance des paiements devrait dégager un
excédent de moindre ampleur qu’en 2007, à environ FCFA 2 milliards. Le solde de la balance
commerciale resterait déficitaire, en raison principalement de la progression des importations, notamment
de produits alimentaires, suite à un repli attendu de la production céréalière.
Économie
• PIB par habitant : USD 594 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 32,9 % 21,3 % 45,8 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 53,1 Population en deçà du seuil de pauvreté* : 36,1 %
Taux de mortalité infantile : 12,0 % Indice de dévelop. humain – Classement : 173ème/177
Taux alphabét. des adultes : 24,0 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 51,1
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Mali est membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation pour la mise en valeur du
fleuve Sénégal (OMVS).
Relations avec la communauté financière internationale
Le programme FRPC 2004–2007 est arrivé à terme en octobre 2007. Un nouvel accord triennal FRPC a
été conclu avec le FMI en mai 2008, pour un montant de 28 millions de DTS. 13 millions de DTS
(environ USD 21 millions) ont été immédiatement mis à disposition, afin d’aider le pays à faire face à la
hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole. Pour la période 2007-2011, la Banque mondiale a
approuvé, en février 2008, une Stratégie d’assistance portant notamment sur le renforcement de la
croissance et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. La Banque a également consenti un
crédit d’appui à la réduction de la pauvreté pour un montant de USD 42 millions. L'Union européenne a
signé avec le Mali, le 9 décembre 2007, un programme de coopération pour la période 2008-2013, d’un
montant de FCFA 367 milliards, dans le cadre du Xème FED. Enfin, le Mali a conclu avec les autorités
américaines, en novembre 2006, la convention de financement du « Millenium Challenge
Account » (MCA) par laquelle les États-Unis mettent à sa disposition USD 461 millions sur une période
de cinq années. Ces financements seront principalement affectés à l’amélioration des infrastructures
(aéroport de Bamako) et au renforcement du potentiel agro-industriel.
Depuis avril 2004, le Mali est noté B- à long terme (avec perspective stable) par l’agence Fitch Ratings.
ACTIVITÉ
En 2007, le taux de croissance du PIB, en termes réels, s’est établi à 3,2 %, en net repli par rapport à
2006 (5,3 %). Cette évolution s’explique par la baisse de la production de coton (- 26,8 % par rapport à la
campagne précédente) et d’or (– 8,6 %), dont l’impact a été atténué par la bonne tenue de la production
vivrière (+ 5,1 %) et le dynamisme du secteur tertiaire (notamment les transports et communications).
En 2007, les activités du secteur primaire ont enregistré une croissance de 2,5 % après 4,3 % en 2006. La
production vivrière a progressé de 5,1 % en volume, à l’exception de la production de maïs qui a baissé
de 3,3 %. La production d’arachide a augmenté de 4,9 %. Ces performances résultent des bonnes
conditions climatiques, qui se sont toutefois détériorées vers la fin de l’année, et de la poursuite de la mise
en valeur des périmètres irrigués.
La production de la filière coton, l’une des principales ressources de l’économie malienne, s’est
contractée de près de 40 %, après une baisse de 22 % lors de la précédente campagne. Cette évolution
résulte non seulement de la réduction des surfaces cultivées, mais également de l’augmentation du prix
des intrants et de la poursuite de la baisse du prix d’achat aux producteurs (de FCFA 165 à FCFA 160 le
kilo) qui ont entrainé une relative désaffection pour cette production. Le prix aux producteurs devrait être
significativement relevé (aux environs de FCFA 200 le kilo) pour la campagne 2008-2009. Par ailleurs, le
projet des autorités maliennes de diversifier la production par la culture de coton biologique devrait
contribuer à redynamiser ce secteur.
L’élevage, troisième ressource d’exportation du Mali, très loin derrière l’or et le coton, a augmenté
de 4,6 %, participant ainsi à la croissance du secteur primaire, suivi de près par la sylviculture (+ 4,6 %)
et la pêche (+ 4,3 %). Premier pays producteur de cuirs et peaux de la zone UEMOA, le Mali s’est doté,
en décembre 2006, en partenariat avec les trois autres pays producteurs de l’Afrique de l’Ouest
(le Burkina Faso, le Sénégal et le Niger) d’un programme de trois ans d’amélioration de la qualité des
cuirs et peaux bruts. Ce programme vise notamment la mise en place effective d’un système de labels
certifié, compatible avec les normes du marché international. Trois entreprises industrielles opèrent dans
ce secteur, la Tannerie de l’Afrique de l’Ouest (TAO), la Tannerie Mamadou Keita (Tamak) et la
Tannerie du Mali (Tamali).
Le secteur secondaire, après une croissance de 8,3 % en 2006, a régressé de 3,2 %, en liaison
essentiellement avec le ralentissement des activités d’égrenage de coton et le repli de l’industrie
extractive (- 8,2 %). La production d’or a enregistré une baisse de près de 10 %, passant de 58,4 tonnes
en 2006 à 52,8 tonnes en 2007. Cette tendance baissière concerne le rendement de toutes les mines, à
l’exception de la nouvelle mine de Tabakoto qui a extrait près de 1,1 tonne supplémentaire.
L’accélération de la production des petites mines (orpaillage traditionnel) devrait contribuer en partie à
redynamiser ce secteur. Au Mali, troisième producteur d’or d’Afrique, après l’Afrique du Sud et le
Ghana, deux sociétés sud-africaines, AngloGold et RandGold Resources, dominent le marché. En
juillet 2008, le groupe RandGold Resources a annoncé le lancement pour 2009 d’une nouvelle mine d’or
sur le site de Loulo.
Or
2004 2005 2006 2007
Dans le domaine de l’exploration pétrolière, les autorités maliennes et leur partenaire Baraka Mali
Venture (BMV) avaient signé, en novembre 2006, avec les compagnies italienne ENI et algérienne
SONATRACH, un accord visant à accélérer les recherches entamées en 2004 par BMV sur les
cinq permis de prospection obtenus dans le nord du pays. En 2008, de nouvelles recherches sont prévues,
à l’initiative de BMV, qui compte y investir FCFA 30 milliards sur les quatre prochaines années. Par
ailleurs, des recherches pour l’exploration d’uranium, réalisées par la compagnie minière australienne
Oklo Uranium Limited dans la région de Kidal, se sont révélées encourageantes. Le projet d’une
interconnexion électrique avec la Côte d’Ivoire, dont le financement est à moitié assuré par des
entreprises indiennes, est en cours. Cette ligne à haute tension devrait permettre un accès à l’électricité
pour les villes maliennes de Sikasso, Koutiala, Ségou et Lagoua. Le projet sous-régional de construction
du barrage de Taoussa au Nord du Mali (situé entre Bamba et Bourem), engagé avec l’Autorité du bassin
du Niger (ABN) et dont la mise en exploitation est prévue pour le premier trimestre 2009, devrait
permettre l’irrigation et l’approvisionnement en électricité au Mali et au Niger. Ce projet de
développement vise à contrôler le débit du fleuve dans cette région touchée par la désertification. Il
prévoit notamment la construction d’une digue, d’une centrale hydroélectrique de plus de 20 mégawatts,
l’aménagement de terres cultivables, la création d’un port de pêche et le développement du trafic fluvial
entre Tombouctou et Taoussa.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) a enregistré une croissance de 7 %, en liaison avec la
réalisation d’un certain nombre de chantiers publics, notamment de logements sociaux à Bamako. Par
ailleurs, la production de sucre devrait se développer grâce, notamment, au projet de construction d’un
complexe sucrier à Markala (région de Ségou) dont le financement est assuré par la Banque d’import-
export de Chine pour un coût total de réalisation de FCFA 70 milliards.
Le secteur tertiaire a connu une progression de 6,3 % en 2007, contre 4,5 % en 2006, en lien avec les
bonnes performances des branches transports et télécommunications. Le secteur a bénéficié, en
particulier, de l’extension de la couverture géographique des entreprises de téléphonie cellulaire et des
actions entreprises pour l’amélioration des corridors de transports (notamment la remise en état des
infrastructures ferroviaires et la poursuite du désenclavement intérieur et extérieur du Mali, avec
l'entretien régulier des deux principaux axes routiers : Bamako-Bougouni-Sikasso et Sévaré-Gao).
Toutefois, l’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail a baissé, les ventes ayant reculé de 7,7 %,
notamment dans le domaine des biens d’équipement, motocycles et pièces détachées.
Le taux d’inflation moyen s’est établi à 1,4 %, un niveau proche de celui de l’année précédente (1,5 %),
en liaison avec la baisse, de janvier à septembre 2007, des prix des céréales locales et du sucre, grâce à
l’offre abondante de la campagne agricole 2006-2007. Le renchérissement, enregistré au quatrième
trimestre 2007, des prix internationaux de plusieurs produits de première nécessité (légumes, tubercules,
lait, huile et pain) et des produits pétroliers a toutefois relancé les tensions sur les prix. Au total, en 2007,
l’inflation a pu être limitée par les mesures prises par les autorités maliennes pour atténuer les hausses de
prix sur les produits de première nécessité, notamment l’exonération temporaire de la TVA sur l’huile et
le lait et la baisse des droits de douane sur le riz.
FINANCES PUBLIQUES
En 2007, la situation des finances publiques est restée proche de celle de l’année précédente. Le déficit
budgétaire global (dons compris) a enregistré une très légère détérioration, passant de
FCFA 112,8 milliards (3,5 % du PIB) à FCFA 113,5 milliards (3,3 % du PIB), en relation avec la hausse
des dépenses, notamment le maintien à un niveau élevé des subventions.
Les recettes budgétaires (dons compris) ont augmenté de 7,1 %, pour se situer à FCFA 732,1 milliards
contre FCFA 683,5 milliards en 2006. Les recettes fiscales sont ressorties en hausse de 1,8 %, en liaison
notamment avec le paiement à l’État de l’impôt par les sociétés minières, qui ont enregistré de bons
résultats en 2006, et la mise en place effective des mesures visant l’élargissement de l’assiette fiscale. En
revanche, les recettes non fiscales ont diminué de 14 %, passant de FCFA 26 milliards à
FCFA 22 milliards. L’encaissement des dons, principalement au titre des appuis budgétaires sectoriels, a
enregistré une hausse de 25 %.
Les dépenses totales ont progressé de 6,2 %, en raison de la hausse des dépenses en capital (+ 16 %)
principalement financées sur ressources extérieures et, dans une moindre mesure, des dépenses courantes
(+ 6 %). Les dépenses de personnel ont augmenté de 10 %, la masse salariale de la fonction publique
passant de FCFA 148 milliards à FCFA 163 milliards, tout en respectant le plafond de 35% du PIB retenu
par la norme communautaire. Aucun arriéré intérieur ou extérieur n’est accumulé depuis plusieurs années
et le besoin de financement a été principalement comblé par tirage sur emprunt extérieur.
En pourcentage du PIB
En ce qui concerne les réformes structurelles, le nouveau programme FRPC conclu, en mai 2008, entre
les autorités maliennes et le FMI, prévoit la mise en place d’un certain nombre de mesures destinées à
poursuivre les progrès réalisés sous le précédent accord. Ces mesures devraient porter notamment sur la
mobilisation des ressources intérieures afin de réduire la pauvreté, le développement des circuits de
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements du Mali
(en milliards de francs CFA courants)
(a) estimations
Source : BCEAO
En 2007, la balance commerciale, à nouveau déficitaire, s’est établie à FCFA 137 milliards, en net repli
par rapport à l’année précédente, en liaison avec une contraction des exportations (- 13 %) et une
augmentation des importations (+ 9,2 %).
Les exportations du Mali, dont les principaux postes sont l’or et le coton, ont représenté
FCFA 705,6 milliards, en recul de 13 % par rapport à 2006, sous l’effet conjugué de la moindre
performance des productions d’or et de coton, malgré la hausse des cours internationaux. Les
importations se sont inscrites en hausse de 9 %, en lien avec la progression des achats, dans un contexte
de hausse des prix, de machines, de véhicules, de biens de consommation et de produits pétroliers.
Le déficit des transactions courantes a enregistré une forte hausse (+ 141 %), passant de
FCFA 114,3 milliards en 2006 à FCFA 275,9 milliards en 2007, principalement sous l’effet de l’évolution
négative de la balance commerciale.
Le déficit, structurel, de la balance des services s’est creusé de 6 %, mais le déficit de la balance des
revenus, s’est amélioré, en repli de 8 %. L’excédent de la balance des transferts courants tient pour
l’essentiel aux transferts de fonds effectués par la communauté malienne émigrée.
La dette extérieure du Mali s’élevait, à fin 2006, à USD 1 436 millions. L’endettement, à long terme et
concessionnel, représente 23,4 % du PIB (après 55,1 % en 2005). Le Mali a atteint, en 2003, le point
d’achèvement au titre de l’initiative PPTE et a bénéficié d’un allégement de sa dette extérieure estimé à
USD 417 millions en valeur actualisée nette (VAN). La totalité de la dette éligible vis–à–vis du Club de
Paris (USD 69 millions) a été annulée en mars 2003.
En outre, le Mali, dont 75,5 % de la dette était, en 2005, contractée auprès de créanciers multilatéraux, a
figuré parmi les pays ayant bénéficié, en 2006, de l’Initiative IADM. Celle-ci a permis l’annulation de
FCFA 1 085,2 milliards de dettes. Selon la BCEAO, la dette du Mali devrait représenter 29 % du PIB en
2007 contre 23 % en 2006.
SYSTÈME BANCAIRE
Au 31 décembre 2007, le secteur bancaire malien était composé de treize banques – douze en 2006 - et de
cinq établissements financiers – quatre en 2006. Une nouvelle banque, la Banque pour le Commerce et
l’Industrie (BCI), et un nouvel établissement financier, la Société Africaine de Crédit Automobile
(SAFCA-ALIOS FINANCE), ont été agréés en 2007.
Op. de trésorerie et interbancaires 223,9 254,8 294,8 Op. de trésorerie et interbancaires 107,4 134,6 153,7
Emplois clientèle 538,6 629,7 694,6 Ressources clientèle 672,2 777,6 896,7
Opérations sur titres et diverses 78,5 66,2 88,2 Op. sur titres et divers 49,0 37,9 49,8
Valeurs immobilisées 84,0 105,9 122,9 Provisions, Fonds propres et ass. 96,4 106,3 100,2
Total actif 925,1 1056,5 1 200,5 Total passif 925,1 1056,5 1 200,5
Hors– bilan
Engagements de financement 56,3 63,8 92,7 Coefficient net d’exploitation (%) 72,0 72,7 72,0
Engagements de garantie 133,2 165,1 156,7 (Frais gén. + dot. amts/PNB)
Engagements douteux 0,5 4,0 2,3 Taux de marge nette (%) 3,2 13,5 – 9,5
Autres engagements 3,1 4,0 4,0 (Résultat net/Produit net bancaire)
Coefficient de rentabilité (%) 2,0 8,7 – 7,5
Total hors– bilan 193,0 236,8 255,7 (Résultat net/Fonds propres)
Source : Commission bancaire de l’UMOA
En 2007, le total des bilans bancaires cumulés a enregistré une progression de 13,6 %, à un rythme
proche de celui de l’année précédente (+ 14,2 %). Les dépôts de la clientèle, qui représentent environ
75 % du total de bilan, ont progressé de 15 %, contre une hausse de 16 % en 2006.
Les crédits bruts à la clientèle n’ont augmenté que de 10,3 % au lieu de 18 % en 2006. Les crédits à court
terme, octroyés principalement aux secteurs agricole et du commerce, n’ont enregistré en effet qu’une
légère hausse de 1,6 % contre 20 % en 2006. En revanche, les crédits à moyen et long terme, accordés
notamment aux transports, au commerce de gros et de détail et à l’immobilier ont progressé
respectivement de 42,6 % et de 26,1 %.
En baisse de 12 %, les créances en souffrance nettes se sont établies à FCFA 71 milliards à fin 2007 et ont
été provisionnées à hauteur de 66,7 % (contre 56,7 % en 2006). Le taux brut de dégradation du
portefeuille a légèrement augmenté pour s’établir à 25,4 % (après 24,8 % en 2006). Cependant, compte
tenu de l’effort de provisionnement, le taux net de dégradation du portefeuille clientèle s’est un peu
amélioré, passant de 12,5 % à 10,2 %.
Au total, une perte nette de FCFA 7,3 milliards a été enregistrée après un bénéfice net de
FCFA 9,0 milliards l’année précédente. Le taux de marge nette et le coefficient de rentabilité sont ainsi
devenus négatifs (respectivement – 9,5 % contre + 13,5 % en 2006 et – 7,5 % contre + 8,7 % en 2006).
Fin 2007, les dix-sept principales institutions de microfinance agréées totalisaient près de
746 000 bénéficiaires directs, en augmentation de 8 %, sur décembre 2006. Les dépôts de l’ensemble des
institutions de microfinance étaient évalués à FCFA 45,9 milliards à fin décembre 2007, soit 6,7 % des
dépôts bancaires du pays, et l’encours des crédits estimé à FCFA 63,2 milliards, soit 10,6 % de celui des
banques. La qualité du portefeuille s’est dégradée, avec une augmentation des créances en souffrance de
13,7 % sur un an. Le taux brut de dégradation moyen du portefeuille s’est établi à 5,2 % à fin
décembre 2007, contre 5,5 % à fin décembre 2006.
En matière de lutte contre le blanchiment, la Loi uniforme a été promulguée au Mali en décembre 2006 et
le décret portant création de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières)
adopté en août 2007. Les membres de la cellule ont été désignés en mai 2008, date à laquelle elle n’était
donc pas encore fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Les prévisions de la BCEAO pour l’année 2008 tablent sur une croissance du PIB réel de 5 %, sous
l’hypothèse d’une bonne campagne céréalière, de la reprise de la production cotonnière, grâce à
l’impulsion donnée par le relèvement du prix aux producteurs, et du dynamisme du secteur tertiaire.
Toutefois, l’année 2008 devrait être marquée par une augmentation des tensions inflationnistes, dans un
contexte de hausse des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers. Le taux d’inflation
augmenterait pour s’établir à plus de 3 %, en moyenne annuelle. Sur les quatre premiers mois de
l’année 2008, le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est situé à 6,3 %, contre 1,1 % pour la même
période de 2007. L’évolution de l’inflation dépendra notamment des effets des mesures prises en 2008 par
les autorités pour faire face à la forte hausse des prix des produits de première nécessité, notamment
l’exonération des taxes sur les importations de riz et le programme de développement de la production
céréalière (avec l’objectif d’un doublement de la production du riz) par l’augmentation des surfaces
cultivables.
Dans le domaine des finances publiques, l’exercice 2008 devrait être caractérisé par une détérioration du
déficit budgétaire de base (hors dons) qui s’établirait à 8,5 % du PIB contre 8,1 % en 2007. Cette
évolution résulterait d’une progression des dépenses engagées pour faire face à la hausse des prix. Les
dépenses de transfert et les subventions augmenteraient de 3,7 %, sous l’effet des engagements de l’État
dans la mise en œuvre de l’Initiative riz. La masse salariale progresserait de 19 % en lien avec
l’augmentation des salaires des fonctionnaires, la poursuite des recrutements dans les services sociaux et
la prise en charge des avancements statutaires des fonctionnaires.
Économie
• PIB par habitant : USD 299 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 42,0 % 11,9 % 46,1 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 55,8 Population en deçà du seuil de pauvreté* : 60,6 %
Taux de mortalité infantile : 15,0 % Indice de dévelop. humain – Classement : 174ème/177
Taux alphabét. des adultes : 28,7 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 36,9
*(moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Niger est membre de l’Union économique et monétaire ouest–africaine (UEMOA), de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Conseil de l’Entente. Il fait également
partie de l’Autorité du Liptako–Gourma (créée en 1971, regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger
en vue de mettre en valeur les ressources et promouvoir l’activité de cette région), de la Commission du
fleuve Niger et de la Commission du bassin du lac Tchad.
ACTIVITÉ
Le niveau insuffisant de la pluviométrie observé en 2007 explique la baisse de 2,2 % des productions
vivrière et céréalière, notamment de mil et de sorgho (– 5,1 % en 2007).
Selon le Gouvernement1, la sécurité alimentaire s’est améliorée en 2006 et 2007, grâce à une récolte
exceptionnelle en 2006 et à la reconstitution des stocks céréaliers de sécurité (78 000 tonnes fin 2007).
Cependant, la récolte moins bonne que prévu de la campagne 2007-2008 a accru la vulnérabilité de
certaines régions où la sécurité alimentaire est devenue plus précaire.
1 « Mémorandum de politiques économique et financière du Gouvernement du Niger pour 2008-2011 » pour la sixième Revue de l’Accord
Triennal au titre de la FRPC — Juillet 2008 — FMI.
L’élevage constitue la deuxième filière d’exportation (après l’uranium). Le potentiel est important avec
un cheptel, estimé à 30 millions de têtes de bétail, dominé par les caprins (38 %) et les ovins (31 %).
Toutefois, en raison de l’insuffisance des infrastructures et de l’absence d’unités de transformation, le
bétail est exporté principalement sur pied, notamment vers le Nigeria, la Libye et les pays du Maghreb.
Le Niger se classe parmi les cinq premiers pays producteurs d’uranium dans le monde (avec le Canada,
l’Australie, la Russie et le Kazakhstan). En août 2007, la renégociation des accords entre le gouvernement
nigérien et le groupe AREVA avait abouti au relèvement du prix du kilogramme d’uranium de
FCFA 27 300 à FCFA 40 000 (+ 46,5 %). Un accord, signé en janvier 2008, entre les autorités du pays et
AREVA, prévoit une nouvelle hausse des prix d’achat de l’uranium de 50 % pour 2008 et 2009 et
l’agrément pour le lancement du projet d’exploitation du gisement d’Imouraren, près d’Agadez. Ce
dernier, qui représente un investissement de l’ordre de EUR 1 milliard, devrait permettre un doublement
de la production nigérienne dans la prochaine décennie et placer le Niger au deuxième rang mondial avec
une production de près de 6 000 tonnes par an.
Jusqu’à présent, la COMINAK2 assure, en moyenne, les deux tiers de la production dont la quasi-totalité
est exportée vers la France et le Japon. L’arrivée sur le marché de la Chine, dont le parc de centrales
nucléaires est appelé à connaître une croissance très rapide, accentue la concurrence. Ainsi, en
novembre 2007, la société SINO-URANIUM, filiale de l’entreprise publique CHINA NATIONAL
NUCLEAR CORPORATION, qui explore depuis 2006 l’importante concession de Tegguidda, a obtenu
le permis d’exploitation du gisement d’Azelik.
2 L’extraction d’uranium est assurée par deux sociétés d’économie mixte : la COMINAK (Compagnie minière d’Akouta, détenue à 31 % par le
Niger, 34 % par Areva, 25 % par le japonais Ourd et 10 % par l’espagnol Enusa) et la SOMAIR (Société minière de l’Aïr, détenue à 37 % par
le Niger et 63 % par AREVA).
Cependant, la persistance de la rébellion dans le nord du pays peut entraver le développement des
activités minières. Depuis août 2007, l’état de « mise en garde », forme d’état d’exception, a été instauré
dans la région d’Agadez et est reconduit par période de trois mois.
Le secteur industriel reste peu développé et concentré sur quelques branches (agro-alimentaire, textile,
bâtiment et travaux publics). En 2007, l’indice de la production industrielle a reculé de 4 %.
Le secteur tertiaire, qui représente environ 46 % du PIB, a connu en 2007 une croissance de 11,3 %,
soutenue, notamment, par les activités non marchandes (+ 17 %) et celles liées aux importations (+ 17 %).
Le chiffre d’affaires du commerce de détail n’a, en revanche, que faiblement progressé (+ 0,5 %).
La stabilité des prix enregistrée en 2007 a résulté de la baisse des prix alimentaires, due à l’amélioration
de l’offre de céréales de la campagne agricole 2006-2007.
FINANCES PUBLIQUES
Les résultats obtenus par le Niger en matière de finances publiques sont globalement conformes au
programme conclu avec le FMI. Le déficit budgétaire global (hors dons) s’est, néanmoins, creusé, passant
de 6,4 % du PIB à 9 % en 2007.
En 2007, le Niger est parvenu à augmenter de 25 % ses recettes domestiques, qui ont atteint 15,7 % du
PIB contre 13,2 % en 2006. Les recettes fiscales se sont accrues de 14,4 %, pour atteindre
FCFA 233 milliards, soit quasiment le montant de l’ensemble des dépenses courantes. Le taux de
pression fiscale, en progression de 10,9 % à 11,8 % du PIB, demeure cependant très faible et explique les
difficultés financières structurelles de l’État nigérien.
Cette modeste performance fiscale du Niger, en dépit des efforts fournis par les régies financières et du
renforcement des contrôles douaniers, est en grande partie liée à l’existence d’un secteur informel
omniprésent (son poids est estimé à environ 75 % du PIB), à une assiette d’imposition réduite et à de
nombreuses exonérations.
Les recettes non fiscales enregistrent, pour la deuxième année, une forte hausse (+ 85 %), du fait de
recettes exceptionnelles provenant de la délivrance de permis de recherche dans le secteur minier. Le
Trésor a aussi reçu, en fin d’année 2007, le produit de la vente d’une nouvelle licence de téléphonie
mobile pour FCFA 31 milliards.
En pourcentage du PIB
Les dépenses totales ont connu en 2007 une forte poussée (+ 25,2 %), les dépenses courantes progressant
de 37,4 %, notamment sous l’effet d’une hausse de 34 % des transferts et subventions. Les dépenses
salariales ont progressé de 6,1 %, en liaison avec le renforcement des moyens en personnels dans les
secteurs prioritaires de la santé et de l’éducation. Le ratio rapportant les dépenses salariales aux recettes
fiscales poursuit sa décrue, à 31 % en 2007 contre 33,3 % en 2006 et 34,7 % en 2005. Les dépenses en
capital, financées pour près des deux tiers sur ressources externes, ont connu une augmentation
de 13,4 %. Conformément à ses engagements, l’État a poursuivi sa politique d’apurement des arriérés
intérieurs, pour un montant de FCFA 8,6 milliards.
COMPTES EXTÉRIEURS
Le déficit courant s’est creusé de 7,2 % par rapport à 2006, pour atteindre FCFA 176 milliards,
soit – 8,9 % du PIB. Le déficit commercial a connu une diminution de 14,3 % qui résulte du dynamisme
des exportations (+ 23 %), en particulier les ventes d’uranium (43,8 % du total) qui ont progressé de près
de 80 %. Les importations ont augmenté de 11 % en liaison, notamment, avec l’alourdissement de la
facture pétrolière (+ 21,9 %) et les achats de biens d’équipement liés à la prospection et à la mise en
exploitation des nouveaux sites miniers.
Ces résultats commerciaux globalement satisfaisants ont été contrebalancés par un alourdissement de
15 % du déficit de la balance des services. Cette évolution traduit en particulier la hausse des coûts de
transport et d’assurance liés à l’acheminement des équipements miniers au Niger.
Le solde négatif des transactions courantes a été plus que compensé par l’excédent du compte de capital
et des opérations financières. Au total, le solde global des paiements extérieurs a dégagé, pour la
troisième année consécutive, un excédent, à FCFA 69,6 milliards, soit 3,5 % du PIB (4,6 % en 2006).
Selon la Banque mondiale, la dette extérieure du Niger s’élevait, fin 2006, à USD 805 millions, en baisse
de plus de 59 % par rapport à son niveau de 2005, en liaison avec les annulations (FCFA 784,3 milliards)
obtenues dans le cadre de l’IADM qui ont permis au Niger de ramener le ratio de sa dette extérieure sur
PIB à 22,5 % contre 59,5 % un an plus tôt. Cet endettement, à long terme et concessionnel, contracté à
hauteur de 63,4 % auprès des créanciers multilatéraux, représentait toutefois encore 134,4 % des
exportations en 2006.
L’analyse de viabilité de la dette, effectuée par le FMI dans le cadre de la 5ème revue du programme, en
octobre 2007, a fait ressortir que le Niger restait exposé à un risque, modéré, de surendettement, malgré
les annulations de dettes mises en œuvre à la suite du franchissement du point d’achèvement PPTE en
avril 2004. L’évolution au cours des prochaines années des ratios de dette restera sensible aux conditions
financières des nouveaux emprunts contractés, ce qui plaide pour un recours prédominant à des
financements concessionnels.
SYSTÈME BANCAIRE
À la fin de l’année 2007, le système bancaire était composé de dix banques et deux établissements
financiers, situation inchangée par rapport à 2006. Le volume global des emplois a augmenté de 20,7 %
en 2007, s’élevant à FCFA 253 milliards contre FCFA 209 milliards en 2006. Ils représentent 3 % du
total de l’UMOA. Les prêts à court terme (54,2 % du total des concours accordés à la clientèle) ont
augmenté de 6,2 %. Ces concours sont essentiellement concentrés dans le secteur du commerce et du
transport. Les crédits à moyen terme se sont établis à FCFA 63 milliards (+ 62,5 %) et ceux à long terme
sont demeurés marginaux, à FCFA 10 milliards (+ 39,7 %).
Op. de trésorerie et interbancaires 66,3 68,7 127,7 Op. de trésorerie et interbancaires 21,3 33,3 52,5
Emplois clientèle 131,2 165,8 203,1 Ressources clientèle 173,7 199,9 277,0
Opérations sur titres et diverses 18,0 22,5 28,2 Op. s/ titres et divers 8,5 10,1 10,9
Valeurs immobilisées 19,3 21,1 21,3 Provisions, Fonds propres et ass. 31,3 34,8 39,9
Total actif 234,9 278,1 380,3 Total passif 234,9 278,1 380,3
Hors–bilan
Engagements de financement 11,8 10,6 11,9 Coefficient net d’exploitation (%) 70,9 70,3 69,5
Engagements de garantie 31,3 46,4 58,3 (Frais gén. + dot. am/PNB)
Autres engagements 0,1 0,4 0,4 Taux de marge nette (%) 8,6 5,1 20,6
Engagements douteux 0,8 0,0 0,8 (Résultat net/Produit net bancaire)
Total hors–bilan 44,1 57,4 71,4 Coefficient de rentabilité (%) 5,8 3,8 14,8
(Résultat net/Fonds propres)
Source : Commission bancaire de l’UMOA
Le produit net bancaire a augmenté de 11,1 %, pour s’établir à FCFA 28 milliards. Le résultat
d’exploitation a doublé, passant de FCFA 4 à 8 milliards. Cette forte croissance résulte de la hausse
de 10,1 % du produit global d’exploitation et de la baisse des provisions nettes sur risques de 59 %. Les
indicateurs de rentabilité se sont sensiblement appréciés : le taux de marge nette a quasiment quadruplé,
passant de 5,1 % en 2006 à 20,6 % en 2007 et le coefficient de rentabilité, de 3,8 % à 14,8 %.
Fin 2007, les dépôts du secteur de la microfinance représentaient FCFA 5,9 milliards, soit 3,0 % des
dépôts bancaires. L’encours des crédits est estimé à FCFA 10,4 milliards (5,1 % des crédits bancaires),
pour plus de 200 000 bénéficiaires directs contre 120 000 un an plus tôt. Le taux brut de dégradation du
portefeuille s’est établi à 9,7 %. La restructuration des deux plus grandes institutions de microfinance,
TAIMAKO et MCPEC, a été engagée et une autorité de régulation de la microfinance créée en avril 2007.
En matière de lutte contre le blanchiment, la Loi uniforme a été promulguée au Niger en juin 2004 et le
décret portant création de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières)
adopté en septembre 2004. Après l’incendie de ses bureaux en juin 2007, la cellule a repris ses activités
début 2008.
PERSPECTIVES
Selon les estimations de la BCEAO, la croissance ressortirait en progression, à 4,3 % en 2008. Malgré la
hausse des exportations, notamment d’uranium, le déficit de la balance des transactions courantes (hors
dons) atteindrait 13 % du PIB contre 11 % en 2007.
Début 2008, l’inflation s’est accélérée en liaison avec la hausse des prix des produits alimentaires et
pétroliers ; elle est estimée à 8,1 % en moyenne pour les six premiers mois de l’année contre – 1,2 % au
cours de la même période de l’an passé.
Le budget 2008 définitif intègre des ressources obtenues à la fin 2007 et non prises en compte dans le
budget initial ainsi que des recettes supplémentaires du secteur minier. Il incorpore aussi des dépenses
supplémentaires qui tiennent à la suspension, pendant plusieurs mois, de la TVA et des droits de douane
sur le riz et à la progression des dépenses de développement, salariales et de sécurité. Selon le FMI, le
déficit budgétaire (base engagement, hors dons) devrait ainsi s’élargir temporairement de
– 6,9 % du PIB à – 11,5 % du PIB.
Le Niger demeure confronté à des défis de taille, vu la croissance rapide de la population, la faiblesse des
indicateurs sociaux et la nécessité d’investissements majeurs dans l’agriculture et les infrastructures de
soutien à la croissance.
Économie
• PIB par habitant : USD 925 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 12,5 % 20,8 % 66,7 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 62,3 Population en deçà du seuil de pauvreté* : 17,0 %
Taux de mortalité infantile : 7,7 % Indice de dévelop. humain – Classement : 156ème/177
Taux alphabét. des adultes : 39,3 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 59,1
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Sénégal est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et
de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il est associé au Mali et à la Mauritanie
au sein de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et à la Gambie au sein de
l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Il a organisé en mars 2008 le sommet
de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
À fin juillet 2007, le Sénégal était noté B + à long terme et B à court terme par Standard & Poor’s.
L’agence avait toutefois abaissé sa perspective, de « stable » à « négative », en juillet 2006.
1 L’ISPE a pour objet de soutenir les pays à faible revenu ne désirant pas bénéficier — ou n’ayant pas besoin — d’un concours financier du FMI.
L’ISPE aide ces pays à élaborer des programmes économiques efficaces. Une fois ceux-ci approuvés par le Conseil d’administration, le FMI
informe les donateurs, les banques multilatérales de développement et les marchés qu’il a approuvé le plan d’action de l’État membre concerné.
ACTIVITÉ
Comptes nationaux du Sénégal
(en milliards de francs CFA courants)
Variations en pourcentage
En 2007, après le ralentissement intervenu en 2006 (2,3 %), le Sénégal a vu son taux de croissance
progresser à 4,8 %. Cette reprise de l’activité économique résulte du dynamisme des secteurs des services
et de la construction, malgré la baisse de la production enregistrée dans le secteur agricole.
Dans le secteur primaire, quasiment toutes les cultures vivrières ont connu une baisse sensible de leur
production, pour la deuxième année consécutive. L’agriculture a souffert de la persistance des difficultés
financières au sein de certaines filières, de l’installation tardive des pluies et de leur arrêt précoce, ainsi
que de l’insuffisance des engrais en relation avec la crise des Industries Chimiques du Sénégal (ICS).
Selon les estimations disponibles, la campagne 2007-2008 aurait ainsi été marquée par un net recul des
récoltes céréalières (– 25,4 %), dont le mil et le sorgho (– 28,6 %) et le maïs (– 12,8 %), et une diminution
globale de 7 % de la production vivrière. En ce qui concerne les cultures d’exportation, on enregistre une
forte baisse de la production de coton (– 13,2 %) et d’arachide (– 28 %).
Face à la crise alimentaire, le Sénégal a lancé en avril 2008 la Grande offensive agricole pour la
nourriture et l’abondance (GOANA), plan chiffré à FCFA 344,7 milliards qui vise à augmenter les
productions de riz, de blé, de manioc et de maïs pour réduire la dépendance alimentaire du pays.
Après une année difficile en 2006, durant laquelle la production avait diminué de 18,4 %, la pêche,
essentiellement artisanale, a connu une légère reprise en 2007 : les débarquements des pêcheurs seraient
en hausse de 1,7 % par rapport à l’année antérieure.
Dans le secteur secondaire, la production industrielle a enregistré une progression de 3,1 % sur
l’ensemble de 2007. Ce secteur repose principalement sur l’extraction et la transformation des phosphates
(en engrais pour le marché local et en acide phosphorique pour le marché indien), la transformation de
l’arachide en huile et en tourteaux pour le bétail et la valorisation des produits de la mer. Cette hausse de
la production industrielle s’explique par l’intensification des activités extractives, notamment des
phosphates (+ 16,2 %), suite à la reprise de l’activité des Industries Chimiques du Sénégal (ICS).
Phosphates
2004 2005 2006 2007
Les ICS, plus grande entreprise du Sénégal, ont connu d’importantes difficultés financières en 2006, les
poussant à interrompre temporairement leurs activités. La mise en œuvre d’un projet de recapitalisation,
suite à l’accord passé entre l’État sénégalais et le groupe indien IFFCO (qui détient, depuis avril 2008,
85 % des actions de la société), a permis une reprise progressive de la production.
La SAR (Société Africaine de Raffinage) a repris ses activités en 2007, après les avoir interrompu
en 2006 en raison de graves difficultés financières. L’obtention auprès d’un pool bancaire d’un
financement sous forme de crédit renouvelable a facilité le fonctionnement de la société. Par ailleurs,
l’État a acquis une partie des actions de la SAR, portant sa part de capital à 65 %. Dans le domaine de
l’énergie, la SENELEC (Société Nationale d’Électricité) n’était pas parvenue, en 2006, à satisfaire dans
de bonnes conditions la totalité de la demande, en raison de l’insuffisance des capacités de production du
pays et de difficultés d’approvisionnement en produits pétroliers. La mise en marche, en 2007, de
nouvelles centrales électriques, ainsi que l’application d’un plan de restructuration de la branche, avec
recapitalisation de la SENELEC à concurrence de FCFA 65 milliards par l’État, ont favorisé une
meilleure alimentation en électricité en 2007 et devraient permettre au secteur d’accroître régulièrement
sa production jusqu’en 2010. Par ailleurs, en juin 2008, le Conseil d’administration de la
Banque mondiale a approuvé l’octroi d’un crédit IDA de USD 80 millions pour appuyer le redressement
du secteur de l’énergie, et notamment aider la SENELEC à restaurer ses équilibres financiers.
Le secteur du BTP s’est montré particulièrement dynamique en 2007, en raison de l’ampleur des
investissements publics : Programme d’amélioration de la mobilité urbaine (PAMU) à Dakar, travaux liés
à l’organisation de la Conférence islamique ainsi qu’au Port autonome de Dakar (PAD), construction de
trois centrales électriques et construction de l’autoroute Dakar-Diamniadio. En outre, les transferts des
non résidents ont alimenté la demande immobilière.
Le gouvernement du Sénégal et la société émirati JAFZA, filiale du groupe DUBAI PORTS WORLD,
ont par ailleurs signé en janvier 2008 la convention de développement de la zone économique spéciale de
Dakar. L’investissement devrait s’élever à USD 800 millions. La réalisation des infrastructures de cette
zone devrait débuter à la fin de 2008 et les premières opérations sont attendues pour l’année 2010.
Avec le BTP, le secteur tertiaire a été, en 2007, un des principaux moteurs de la croissance. Il a progressé
de 6,8 % contre 5,5 % un an plus tôt. Cette évolution s’explique par la croissance de 14 % de l’activité
dans la branche « Postes et télécommunications ». Les télécommunications et, en particulier, la téléphonie
mobile, bénéficient d’une très forte hausse de la demande depuis plusieurs années. Le nombre de lignes
de téléphones mobiles est ainsi passé de 390 000 en 2000 à 1,7 million fin 2005 et à 3,3 millions fin
mars 2007. La SONATEL (Société Nationale des Télécommunications), détenue à 42,3 % par
France Télécom, est le premier opérateur du secteur. Par ailleurs, environ quarante centres d’appels
pourraient être prochainement créés pour un montant d’investissements de l’ordre de
FCFA 27,7 milliards.
La société DUBAI PORTS WORLD (des Émirats arabes unis) a remporté en octobre 2007 la concession
du port à conteneurs de Dakar pour une durée de 25 ans, au détriment du groupe français BOLLORÉ, qui
gérait ces installations depuis leur création. Après une période de transition, DP WORLD gère
entièrement le port de Dakar depuis le 30 juin 2008. Le plan d’investissement de DPW pour les
25 prochaines années est estimé à FCFA 300 milliards.
Enfin, l’indice moyen du chiffre d’affaires du commerce de détail a progressé en 2007 de 9,1 %.
En 2007, les différentes composantes de la demande ont suivi une tendance à la hausse. La consommation
des ménages a augmenté de 12,7 %, malgré une légère hausse du taux d’épargne, de 0,3 point, qui a
atteint 11,5 % du PIB. Les transferts des migrants, qui sont demeurés à un niveau élevé, expliquent en
partie le dynamisme de la consommation. La consommation publique s’est stabilisée, en diminution
de 1,1 % seulement par rapport à 2006. Le taux d’investissement a augmenté en 2007 pour s’établir à
31,7 %, alors qu’il avait baissé en 2006, à 28,8 %.
En moyenne annuelle, l’indice des prix à la consommation a progressé de 5,9 %, au lieu de 2,1 %
en 2006. Cette évolution résulte du renchérissement des denrées alimentaires (+ 7 %), en particulier du
lait, du riz et de l’huile, et des produits alimentaires importés, et de la hausse du prix de l’énergie. Les
prix des carburants ont connu une flambée (+ 15,3 % pour le gazole), ceux du gaz ont crû de 41,5 %, ceux
du ciment de 13,1 % tandis que les tarifs de l’électricité ont été relevés de 6 % en novembre 2007.
Toutefois, des mesures temporaires de baisse des droits de douane ainsi que des exonérations de TVA sur
certains produits ont limité, dans une certaine mesure, la hausse des prix.
FINANCES PUBLIQUES
La situation des finances publiques a été marquée en 2007 par une réduction du déficit budgétaire, base
engagements, hors dons, qui est passé de 6,6 % à 5,9 % du PIB. Cette amélioration s’explique par une
progression des recettes (+ 16,2 %) beaucoup plus soutenue que celle des dépenses totales (+ 9,2 %).
Les recettes fiscales, qui représentent plus de 85 % des recettes totales de l’État, ont progressé de 16,6 %
en 2007. Cette augmentation résulte de la mise en œuvre de réformes visant à élargir l’assiette fiscale,
notamment des mesures de renforcement de l’efficacité des régies financières. Le renchérissement du prix
du baril du pétrole a aussi contribué à cette bonne tenue des recettes fiscales, les recettes sur les produits
pétroliers représentant 4 % du PIB et 20 % des recettes fiscales.
Les dépenses totales et prêts nets en 2007 n’ont progressé que de 9,2 %, contre 20,4 % en 2006, grâce
notamment, à la faible augmentation des dépenses courantes (+ 1,6 % contre + 31,2 % en 2006). Les
intérêts payés sur la dette publique, particulièrement extérieure, ont, en effet, baissé de 31 % en liaison
avec les annulations de dette de 2006. Les traitements et salaires ont connu une nette augmentation
(+ 14,7 %), en relation avec la poursuite de la politique de recrutement et de valorisation de l’échelle de
rémunération des fonctionnaires de l’État.
Les dépenses en capital se sont accrues de 28,1 %, sous la double impulsion des investissements financés
sur ressources internes (+ 17,2 %) et externes (+ 54 %).
En pourcentage du PIB
En août 2007, l’État sénégalais a réalisé une émission de bons du Trésor pour FCFA 67,2 milliards. Il a
également émis des emprunts obligataires d’une durée de dix ans, en juin 2007 (FCFA 58,7 milliards
à 5,5 %) et de cinq ans, en octobre 2007 (FCFA 57,1 milliards à 5,5 %). En juillet 2008, il a lancé sur le
marché de l’UEMOA un emprunt obligataire de FCFA 60 milliards (à 10 ans et à 7 %) et une émission de
bons du trésor de FCFA 40 milliards. Toutefois, les soumissions enregistrées, à cette occasion, n’ont
finalement porté que sur des montants de FCFA 25 milliards en obligations et 40 milliards en bons du
trésor à deux ans, à un taux compris entre 5 et 7 %, traduisant une baisse de l’appétit des investisseurs
pour la dette à long terme sénégalaise.
COMPTES EXTÉRIEURS
Le déficit des transactions courantes a atteint 10,2 % du PIB (9,3 % en 2006), en liaison avec
l’accentuation du déficit de la balance commerciale.
Le creusement du déficit de la balance commerciale (+ 27,0 %) s’explique par la forte progression des
importations (+ 12,1 %), et la baisse du niveau des exportations (– 2,9 %). L’évolution des importations
est imputable principalement à l’augmentation de plus de 12 % de la facture des biens d’équipement. La
contre-performance des exportations s’explique notamment par la baisse de 17 % des exportations des
produits pétroliers (qui représentent, avec les produits de la mer, 38 % des exportations totales) en liaison
avec les difficultés de la SAR2. Le taux de couverture des importations par les exportations est passé
de 49,9 % en 2006 à 43,3 % en 2007. Le déficit commercial s’établit à 19,9 % du PIB contre 17,3 %
en 2006.
Le déficit des revenus s’est réduit, grâce à la baisse des intérêts versés sur la dette publique.
L’excédent de la balance des transferts courants a continué de progresser (+ 30,3 %), grâce aux transferts
de fonds des travailleurs émigrés et aux transferts publics, qui ont triplé entre 2006 et 2007.
L’excédent du compte de capital et des opérations financières a enregistré en 2007 une progression de
plus de 12 %, en liaison avec les entrées de ressources liées à la cession de la troisième licence de
téléphonie mobile à SUDATEL, opérateur soudanais, à la mise en valeur des minerais de fer du Falémé,
et à la réduction du poste « autres investissements » qui avait enregistré les annulations de dettes en 2006.
Le solde global de la balance des paiements est ainsi demeuré excédentaire, à hauteur de
FCFA 69,4 milliards, en retrait toutefois de 30 % par rapport à l’excédent enregistré en 2006.
2
Les difficultés de trésorerie de la SAR et le fonctionnement restreint de ses activités de raffinage se sont traduits par une baisse de
l’approvisionnement des marchés de la Gambie, de la Guinée-Bissau et du Mali.
En diminution de moitié par rapport à 2005 en liaison avec les annulations de dette dont a bénéficié le
pays dans le cadre de l’IADM, la dette extérieure du Sénégal s’élevait, selon la Banque mondiale, à près
de USD 2 milliards fin 2006. Après s’être stabilisée en 2005, la dette à court terme a enregistré une
hausse importante en 2006 (+ 164 %) pour s’établir à USD 95 millions. À fin 2006, l’encours total de
dette extérieure représentait 21 % du PIB, soit deux fois moins qu’en 2005. Les ratios du service de la
dette sur les exportations et sur les recettes budgétaires se sont élevés respectivement à 8,4 % et 11,0 %.
SYSTÈME BANCAIRE
À fin 2007, le système bancaire sénégalais comptait 17 banques (contre 18 en 2006) et 4 établissements
financiers (inchangé par rapport à 2006). Le nombre d’établissements a diminué avec l’absorption de
ATTIJARIWAFA Bank, par la banque sénégalo-tunisienne, qui est devenue ATTIJARI Bank Sénégal
Op. de trésorerie et interbancaires 299,7 351,1 451,8 Op. de trésorerie et interbancaires 111,1 163,5 238,6
Opérations avec la clientèle 1 098,6 1 228,3 1 281,4 Opérations avec la clientèle 1 380,9 1 493,5 1 659,9
Opérations sur titres et diverses 272,1 276,6 394,8 Divers 75,5 68,1 91,5
Valeurs immobilisées 97,3 105,9 128,0 Provisions, fonds propres et ass. 200,1 236,7 266,0
Total actif 1 767,7 1 961,8 2 256,0 Total passif 1 767,7 1 961,8 2 256,0
Hors-bilan
Engagements de financement 120,2 139,6 236,9 Coefficient net d’exploitation (%) 56,0 57,4 60,4
Engagements de garantie 266,9 281,0 302,4 (Frais gén. + dot. am/PNB)
Engagements douteux 2,1 2,0 2,0 Taux de marge nette (%) 23,1 23,1 24,2
Autres engagements 0,1 0,2 2,0 (Résultat net/Produit net bancaire)
Coefficient de rentabilité (%) 15,5 14,5 14,6
389,3 422,8 543,2 (Résultat net/Fonds propres )
Total hors-bilan
Les emplois globaux représentaient 25,4 % du total de l’UEMOA. Les crédits à la clientèle ont progressé
de 5,9 %. Alors que les crédits à court terme ont baissé de 1,5 % par rapport à 2006, les crédits à moyen
terme ont augmenté de 15,3 % et ceux à long terme de 16,7 %. Les concours sont concentrés sur les
industries manufacturières, le commerce et les services à la collectivité et aux personnes.
La qualité du portefeuille s’est stabilisée : les crédits en souffrance net n’ont progressé que de 1,1 %. Le
taux brut de dégradation du portefeuille clientèle a atteint à 16,9 % et le taux de provisionnement s’est
amélioré de 2,1 points, à 53,8 %.
Les ressources se sont établies à FCFA 2 019 milliards, en progression de 12,2 % par rapport à 2006. Les
fonds propres se sont consolidés de FCFA 24 milliards pour atteindre FCFA 208 milliards alors que les
dépôts et emprunts progressaient de 11,1 %.
Le produit net bancaire s’est élevé à FCFA 146 milliards, contre FCFA 134 milliards en 2006. Le résultat
d’exploitation a augmenté de 17,7 %, atteignant FCFA 50 milliards. Le bénéfice net provisoire a atteint
FCFA 35 milliards à la fin 2007, en progression de 12,9 %. Le taux de marge nette s’est accru de
1,1 point, s’établissant à 24,2 % tandis que le coefficient de rentabilité devrait se stabiliser à 14,6 %.
La situation de la microfinance au Sénégal à fin décembre 2007, par rapport à fin décembre 2006, laisse
apparaître une diminution des crédits en souffrance (– 15 %), le taux brut de dégradation du portefeuille
passant de 3,9 % à 2,6 %. Dans la même période, les encours de crédits (+ 37,4 %) et les dépôts
(+ 43,2 %) se sont accrus fortement. En décembre 2007, on comptait environ 900 000 bénéficiaires
directs (+ 12,5 % par rapport à décembre 2007).
En matière de lutte anti blanchiment, le Sénégal dispose d’une cellule nationale de traitement des
informations financières (CENTIF) fonctionnelle, qui a été créée en 2004.
PERSPECTIVES
En 2008, la croissance devrait s’inscrire en hausse en raison, notamment, du raffermissement des activités
de la SAR et des ICS. Selon la BCEAO, le taux de croissance du PIB réel atteindrait 5,3 % après 4,8 %
en 2007.
Les difficultés d’approvisionnement en énergie devraient être réduites en 2008, suite à la mise en marche
des nouvelles centrales électriques et à la mise en œuvre du plan de restructuration de la branche.
Le taux d’inflation estimé, en moyenne, à 5,7 % fin juin 2008 (5,5 % fin juin 2007) pourrait se maintenir
en 2008 au-dessus de sa tendance historique de court terme. Le renforcement des pressions inflationnistes
résulterait essentiellement du renchérissement du lait, de l’huile et du riz importé, en rapport avec les
tensions sur les marchés mondiaux, ainsi que de ceux des carburants et des services de transport.
Sur le plan budgétaire, des efforts accrus seront nécessaires pour limiter le déficit public et le ramener,
comme cela est prévu, à environ 4 % du PIB au cours des trois prochaines années.
Le déficit de la balance des transactions courantes ressortirait à 12 % du PIB contre 10,2 % en 2007. Le
compte de capital et d’opérations financières serait excédentaire de FCFA 667,9 milliards, en liaison avec
la hausse des investissements directs et des autres investissements.
Économie
• PIB par habitant : USD 390 (2007)
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 57,8 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 7,8 % Indice de dévelop. humain – Classement : 152ème/177
Taux alphabét. des adultes : 53,2 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 14,1
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Togo est membre de l’Union économique et monétaire ouest–africaine (UEMOA), de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté des États sahélo–sahariens
(Cen-Sad) et du Conseil de l’entente.
ACTIVITÉ
Les incertitudes socio-politiques et la suspension de la coopération avec la plupart des partenaires au
développement depuis 1993 ont affecté durablement l’économie et les infrastructures du Togo. Les
secteurs d’exportation traditionnels (phosphates, coton) se sont effondrés, laissant des entreprises
publiques lourdement endettées, aux prises avec des problèmes majeurs de gouvernance. Seul secteur en
bonne santé, le Port Autonome de Lomé (PAL) a su bénéficier des difficultés de ses concurrents ivoirien
(crise politique) et béninois (capacités plus limitées). La situation du secteur bancaire
— dont certains établissements étaient engagés dans le financement à perte des filières coton et
phosphates — a également découragé l’investissement privé.
L’année 2007 a été marquée par l’achèvement, avec de bons résultats, du Programme de référence (SMP)
et par la reprise, à la suite du bon déroulement des élections législatives d’octobre 2007, des relations
avec l’Union Européenne, premier bailleur du Togo. Toutefois, la hausse des prix du pétrole — que les
autorités ont choisi de ne pas répercuter sur les prix à la pompe en subventionnant les importateurs
d’hydrocarbures — et l’envolée des prix des produits alimentaires et de certains produits de base (eau,
électricité, ciment) ont eu des conséquences négatives sur l’économie togolaise. La crise énergétique s’est
nettement aggravée depuis 2006, et pénalise lourdement la vie quotidienne des habitants.
La croissance économique, après des résultats encourageants en 2006 (+ 3,9 %), a ralenti (+ 1,5 %),
principalement en raison de l’aggravation de la crise énergétique, qui handicape tous les secteurs
d’activité et particulièrement celui des phosphates.
Le secteur agricole a bénéficié d’une pluviométrie supérieure à celle de 2006, mais son inégale répartition
dans le temps a entraîné des inondations dans le nord du pays et pénalisé la production agricole. Au total,
la production vivrière aurait tout de même légèrement progressé en 2007, d’environ 2 %.
Malgré une progression de 22 % en volume en 2007, la production de coton demeure loin des niveaux
atteints en 2004. Ce déclin de la production s’explique, principalement, par les difficultés de
fonctionnement de la société d’État SOTOCO (Société Togolaise de Coton) et les impayés accumulés
envers les producteurs.
Malgré la prise en charge par l’État des impayés, à hauteur de FCFA 23 milliards, une restructuration
d’ensemble de la filière reste indispensable pour redonner confiance aux producteurs dont le nombre s’est
considérablement réduit ces dernières années. Un audit de la SOTOCO a été réalisé et les autorités ont
adopté, début 2008, une stratégie de restructuration de la filière qui s’appuie, notamment, sur le projet de
la privatisation de la SOTOCO et l’entrée au capital des associations de producteurs.
Le secteur secondaire (19,5 % du PIB) a enregistré un recul de 2,5 %, essentiellement imputable à une
diminution de 36 % de la production de phosphates (passée de 1,1 million de tonnes en 2006 à
750 000 tonnes en 2007), en raison de l’obsolescence de l’outil de production et des problèmes de
gestion. La société d’économie mixte, International Fertilizer Group-Togo (IFG-Togo), créée en 2002
avec des partenaires tunisiens, a été rapidement paralysée par les relations conflictuelles entre les
nouveaux actionnaires et les autorités, puis dissoute et remplacée, en mai 2007, par la Société Nouvelle
des Phosphates du Togo (SNPT). Des négociations entre le Gouvernement et la Banque Islamique de
Développement ont abouti à la signature, en septembre 2007, d’un accord de prêt de FCFA 30 milliards
pour le financement d’une partie du projet de relance de la production. Le caractère non concessionnel du
prêt constitue, cependant, un obstacle à la conclusion définitive de l’opération.
Phosphates
2004 2005 2006 2007
La situation de la SNTP, en 2007, s’est aggravée en raison des délestages d’électricité, alors même qu’un
contrat spécifique avait été conclu entre l’entreprise et la CEET (Compagnie d’Énergie Électrique du
Togo). Cette chute de la production est d’autant plus dommageable pour le pays que les cours mondiaux
des phosphates se sont appréciés, en moyenne, de 16,4 % sur un an et que le phosphate togolais est très
riche en matière fertilisante. Les autorités recherchent un actionnaire de référence.
En 2007, l’activité industrielle a traversé deux phases : après un premier semestre caractérisé par un
accroissement de la production, de nouvelles difficultés d’approvisionnement en énergie ont pesé sur le
deuxième semestre. Sur l’année, la production industrielle a globalement reculé de 3,9 % par rapport à
2006, l’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail baissant de 5 % sur la même période.
Depuis 2006, le Togo connaît une grave crise énergétique. Sa production d’électricité est assurée par la
CEET qui se fournit essentiellement auprès de la Communauté Électrique du Bénin (CEB), entreprise
conjointe au Togo et au Bénin. La production de la CEET provient, pour une grande part, des barrages
d’Akossombo au Ghana et de Nangbeto au Togo, le solde étant assuré par des centrales thermiques. Le
Togo reste fortement dépendant du niveau de remplissage de ces deux barrages qui a accusé de forts
déficits ces dernières années. En 2007, la production d’électricité a baissé de 7,1 % par rapport à 2006, ce
qui explique les consommations supplémentaires d’essence et de gas oil (respectivement + 19,8 %
et 16,9 %) des ménages et des entreprises.
Parmi les solutions envisagées pour remédier à cette situation, figure le raccordement du pays au gazoduc
ouest africain (PGOA — Projet du Gazoduc Ouest-Africain) reliant le Nigéria au Ghana ; toutefois, les
travaux de connexion du Togo ont débuté avec retard, en août 2007. Ce même mois, le Togo a lancé, par
l’intermédiaire de la BCEAO, un emprunt sous-régional, pour un montant de FCFA 20 milliards qu’il a
utilisé pour le financement de deux turbines à gaz. Les autorités togolaises ont également accordé, en
octobre 2006, à la société américaine Contourglobal — adossé au fonds d’investissement new yorkais
Reservoir Capital Group — un contrat de concession de 25 ans pour la reprise des activités de l’ancienne
société nationale Électro-Togo et notamment la réhabilitation et l’exploitation de la CTL (Centrale
thermique de Lomé). L’entreprise concessionnaire prévoit un investissement de USD 100 millions.
Cependant, le projet évolue très lentement.
La production de ciment s’est établie en 2007 à 1,25 million de tonnes, en hausse de 13,3 % par rapport
à 2006. Par contre, la production de clinker1 connaît une tendance générale à la baisse, en raison du
veillissement des équipements et de la crise énergétique. WACEM (West African Cement), la seule
société qui exploite le clinker togolais, a enregistré une production de 997 000 tonnes en 2007, en baisse
de 23,7 % par rapport à celle de 2006, elle-même en repli de 18,3 % sur l’exercice précédent.
Le Port Autonome de Lomé (PAL) dispose d’atouts naturels et techniques qui permettent au Togo de
jouer un rôle important dans le commerce régional de transit, même si les infrastructures nécessaires à la
pleine utilisation de cet atout (réseau routier et liaisons ferroviaires) demeurent très insuffisantes. C’est le
seul port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest ; il bénéficie d’une relative bonne organisation intérieure,
maîtrise ses délais de sortie des marchandises, dispose d’une bonne productivité et de tarifs attractifs. Il a
su capter une bonne partie du frêt détourné d’Abidjan mais cet avantage pourrait se réduire à court terme
avec la normalisation des relations commerciales avec la Côte d’Ivoire. Le PAL a enregistré, en 2007, un
trafic total en hausse de près de 17 %, passant de 5,3 millions à 6,2 millions de tonnes. La société
franco-espagnole PROGOSA — qui détient deux des quatre licences accordées en 2004, dans le cadre de
la libéralisation des activités de manutention — a annoncé, en mars 2007, le lancement de la deuxième
phase du Programme de modernisation du PAL, avec la construction d’un nouveau quai.
Traditionnellement, environ 80 % de l’investissement public est financé sur des ressources extérieures
constituées de dons et de prêts à des conditions concessionnelles. En raison de la suspension de l’appui
des bailleurs de fonds depuis le début des années 90, le niveau de l’investissement public, qui atteignait
environ 14 % du PIB en 1990, s’est inscrit, en moyenne, au-dessous de 3 % au cours des cinq dernières
années.
L’augmentation moyenne du niveau des prix a été de 0,9 % en 2007, après 2,2 % en 2006. Cette
décélération tient aux bons résultats de la campagne agricole 2006-2007. Toutefois, depuis le dernier
trimestre 2007, l’inflation s’est accélérée en raison du renchérissement du pain, des huiles alimentaires et
du lait, à la suite de la hausse des cours mondiaux.
FINANCES PUBLIQUES
Les finances publiques connaissent une situation structurellement fragile, imputable à une faible
mobilisation des recettes intérieures – ratio inférieur à l’objectif communautaire de 17 % du PIB – et à la
modestie des financements extérieurs résultant de l’isolement international. En 2007, le taux de pression
fiscale s’est néanmoins établi à 16,4 % du PIB, après 15,4 % en 2006. L’exécution du budget 2007 s’est
1 Produit entrant dans la fabrication du ciment, obtenu après cuisson des calcaires et refroidissement rapide.
soldé par un léger excédent base engagements, dons compris, qui a atteint 0,3 % du PIB.
La faiblesse des recettes intérieures est principalement due à l’importance de l’évasion et de la fraude
fiscales, aux nombreuses exonérations fiscales et douanières, à l’insuffisance des moyens humains et
techniques des régies financières. Les améliorations apportées en 2006 et 2007 ont cependant permis le
respect des critères qualitatifs et quantitatifs inclus dans le programme SMP. En 2007, le pays n’a pas
accumulé de nouveaux arriérés intérieurs, les procédures de dépenses discrétionnaires ont été réduites.
Les recettes budgétaires, en hausse de 4,4 % par rapport à 2006, ont représenté 17,1 % du PIB contre
16,9 % en 2006. Les recettes intérieures couvrent désormais les dépenses courantes.
Les dépenses totales ont enregistré une baisse de 10 % par rapport à 2006 et représentaient 18,5 % du PIB
en 2007. Cette réduction a porté principalement sur les dépenses en capital, revenues de
FCFA 47,3 milliards à FCFA 24,1 milliards. En dépit des pressions liées à la préparation des élections
législatives d’octobre 2007, des dépenses entraînées par la crise énergétique et de la mise en place de
subventions en soutien aux biens alimentaires et à l’essence, les dépenses courantes ont été contenues et
la situation des finances publiques est restée globalement équilibrée, dégageant un solde primaire de
FCFA 11,1 milliards. Cet excédent a permis de réduire les arriérés intérieurs, notamment ceux dus aux
fonctionnaires et aux producteurs de coton.
Selon les engagements pris par les autorités, les budgets 2008 et 2009 devront prévoir des ressources pour
la restructuration des banques et des entreprises publiques en difficulté. Les dépenses consacrées à
l’éducation, à la santé et aux investissements devraient atteindre environ 15 % du PIB d’ici 2010
(9 % en 2006).
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des Paiements du Togo
(en milliards de francs CFA courants)
Le déficit commercial du Togo s’est légèrement accru en 2007 avec un taux de couverture des
importations par les exportations passé de 61,9 % à 61,1 %. Le niveau des exportations est demeuré
stable, les ventes de phosphates et de coton enregistrant une nouvelle baisse, respectivement de 9,6 %
et 23 %, alors que les importations, notamment pétrolières, connaissaient une progression globale
de 2,5 %. Le solde positif de la balance des transferts courants a progressé de 14,2 %, sous l’effet des
transferts privés, en hausse de 21,2 % (opérations de négoce à court terme, transferts des Togolais de
l’extérieur). Au total, le déficit courant s’est établi à 14,1 % du PIB en 2007 (15,3 % en 2006).
L’excédent du compte de capital s’est fortement réduit (FCFA 168,7 milliards contre FCFA 240 milliards
en 2007), sous l’effet d’une baisse sensible des investissements extérieurs. Au total, le solde de la balance
des paiements a été tout juste équilibré.
À fin 2006, la dette extérieure du Togo s’élevait à USD 1,8 milliard, dont un tiers en arriérés. Le niveau
de cette dette est jugé insoutenable par le FMI. Essentiellement à long terme et concessionnelle, elle est
contractée à hauteur de 53 % auprès des créanciers multilatéraux, en premier lieu la Banque mondiale.
Pour la première fois depuis 1995, le Togo a signé, le 12 juin 2008, un accord avec le Club de Paris pour
l'annulation de USD 347 millions de dette. À titre exceptionnel et au vu de la capacité de paiement très
limitée du Togo, de la contrainte supplémentaire qui résulte de la forte hausse des prix des matières
premières et des produits alimentaires, il a été précisé qu’aucun paiement n’était attendu jusqu’au
31 mars 2011. Cet accord est conditionné à une mise en oeuvre satisfaisante du programme FMI et à
l’affectation des sommes auxquelles les créanciers ont renoncé aux objectifs prioritaires identifiés dans le
cadre du document stratégique de réduction de la pauvreté. Avec la normalisation de ses relations avec les
institutions financières internationales, le Togo peut espérer atteindre le point de décision PPTE en 2008
ou en 2009.
SYSTÈME BANCAIRE
Depuis plusieurs années, le système financier togolais connaît une situation très dégradée, avec un poids
important des créances douteuses et un nombre élevé d’établissements placés sous administration
provisoire ou sous surveillance rapprochée par la Commission Bancaire de l’UEMOA. Treize
établissements de crédit étaient agréés à fin décembre 2007, ce chiffre étant inchangé depuis 2005.
Op. de trésorerie et interbancaires 103,7 122,1 118,8 Op. de trésorerie et interbancaires 35,2 38,6 43,4
Opérations avec la clientèle 222,0 254,9 303,7 Opérations avec la clientèle 296,8 333,6 392,4
Opérations sur titres et diverses 61,5 62,1 82,7 Provisions, Fonds propres et ass. 14,7 24,0 20,7
Valeurs immobilisées 32,0 36,2 38,3 Divers 72,5 79,1 86,9
Total actif 419,2 475,3 543,5 Total passif 419,2 478,5 543,4
Hors-bilan
Engagements de financement 14,0 14,6 35,6 Coefficient net d’exploitation (%) 68,2 79,4 72,8
Engagements de garantie 58,1 51,9 73,1 (Frais gén. + dot. am/PNB)
Autres engagements 1,9 0 0 Taux de marge nette (%) 10,7 10,7 25,4
Engagements douteux 3,9 5,8 5,8 (Résultat net/Produit net bancaire)
Coefficient de rentabilité (%) 5,2 4,8 12,6
(Résultat net/Fonds propres)
Total hors–bilan 77,9 72,3 114,5
Source : Commission bancaire de l’UMOA
La hausse des emplois globaux, observée en 2006, s’est confirmée en 2007, avec une progression
de 20,1 %. Les crédits à la clientèle ont atteint FCFA 303,7 milliards, en hausse de 19,1 % par rapport
à 2006. Les crédits à court terme, qui représentent 51,3 % de l’activité de crédit, ont augmenté de 19,4 %
tandis que les crédits à moyen et long terme se sont accrus de 12,8 % et 0,7 % respectivement.
Les créances en souffrance ont progressé de 31,2 %, s’élevant à FCFA 50 milliards et sont concentrées
à 70 % sur les établissements de taille moyenne. Les taux brut (28,8 %) et net (16,7 %) de dégradation du
portefeuille sont très élevés et reflètent les engagements du secteur bancaire vis-à-vis des entreprises du
coton et des phosphates. Le taux de provisionnement des créances en souffrance a fléchi de 56,3 %
à 50,4 %. Plusieurs banques sont fortement sous capitalisées. Une banque publique importante a eu à faire
face à des problèmes de liquidité en 2006, posant un risque significatif en matière de stabilité
macroéconomique. La restructuration des banques sera cruciale dans le succès du programme
économique conclu avec le FMI, avec en priorité le renforcement de la banque d’État BTCI. La
privatisation de l’UTB, une autre banque d’État, est également envisagée.
Le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 25 % pour s’établir à FCFA 40 milliards, en liaison avec
une accélération du rythme de croissance des produits alors que les charges demeuraient quasiment
stables. Le résultat d’exploitation a ainsi progressé de 125 % par rapport à fin décembre 2006 pour se
situer à FCFA 12 milliards. Le coefficient net d’exploitation s’est amélioré, passant de 79,4 % à 72,8 %.
Le bénéfice provisoire s’est fortement consolidé à FCFA 10 milliards contre FCFA 3 milliards en 2006,
mais deux établissements enregistrent des pertes cumulées de FCFA 1 milliard.
La microfinance joue un rôle important au Togo, avec près de 400 000 bénéficiaires à fin décembre 2007.
Les dépôts gérés ont représenté FCFA 50 milliards de dépôts et les crédits FCFA 42 milliards de crédits,
ce qui correspond respectivement à 15,4 % et 17,2 % des encours de dépôts et de crédits du système
bancaire. Le taux brut de dégradation du portefeuille s’est établi à 3,9 % à fin décembre 2007.
Après son adoption par l’Assemblée Nationale en juin 2007, la Loi uniforme relative à la lutte contre le
blanchiment des capitaux a été promulguée au Togo le 6 juillet 2007 et la création officielle de la Cellule
Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a été enregistrée en mars 2008.
Cependant, fin mai 2008, les membres de la cellule étaient toujours en cours de nomination et la structure
n’était donc pas fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Selon les estimations disponibles en juin 2008, le taux de croissance du PIB 2008, en amélioration par
rapport à 2007, serait néanmoins moins élevé que prévu (3,0 % contre une prévision initiale de 3,8 %), en
liaison avec le double choc de la crise de l’énergie et du renchérissement des produits pétroliers importés.
Une forte accélération de l’inflation est attendue pour l’année 2008, en raison principalement de la
poursuite de la hausse des cours mondiaux, aussi bien des produits pétroliers, que de certains biens
alimentaires ou intermédiaires. Ainsi, la mise à niveau des prix de l’essence à la pompe devrait intervenir
dans le courant de l’année 2008, les prix étant demeurés inchangés depuis début 2005. L’inflation, en
moyenne, était estimée à 5,9 % fin juin 2008, contre 0,3 % l’an passé.
Les subventions décidées début 2008 pour faire face à la cherté de certains produits et services de base
(farine de blé, ciment, eau, essence et électricité) continueront de peser sur la situation des dépenses
publiques. Le budget 2008, adopté fin décembre 2007, présente un déficit de FCFA 42 milliards.
Le programme à moyen terme conclu avec le FMI définit une stratégie basée notamment sur le
renforcement des finances publiques, la réforme des entreprises publiques du coton et des phosphates, la
réhabilitation des infrastructures routières et énergétiques, la restructuration du secteur bancaire et la
priorité reconnue au développement des secteurs sinistrés de la santé et de l’éducation. Un Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) a été présenté aux bailleurs en avril 2008 et a obtenu leur
accord.
Le FMI s’attend, pour 2008 et les années suivantes, à une dégradation du solde commercial, autour de
FCFA 300 milliards (FCFA 254 milliards en 2007), la relance des productions et des exportations de
phosphates et de coton nécessitant un délai alors que le coût des importations, notamment pétrolières,
augmenterait de façon continue et probablement durable. Le solde excédentaire du compte de capital et
des opérations financières devrait toutefois s’accroître, à la suite de la conclusion de la FRPC et de la
reprise des financements des bailleurs.
Économie
• PIB par habitant : USD 1 129 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 21,2 % 32,4 %* 46,4 %
* dont pétrole : 10,5 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 49,8 Population en deçà du seuil de pauvreté* : 17,1 %
Taux de mortalité infantile : 8,7 % Indice de dévelop. humain – Classement : 144ème/177
Taux alphabét. des adultes : 67,9 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 25,4
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Cameroun est membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC),
du Commonwealth et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).
Dans le cadre de sa Stratégie intérimaire 2007-2008, la Banque mondiale détient, au 30 avril 2008, un
portefeuille de 12 projets actifs, correspondant à des engagements de financement de USD 460 millions.
Au 31 juillet 2008, le Cameroun est noté « B » à long terme par l’agence Standards & Poor’s, cette note
étant assortie d’une perspective stable. Fitch Ratings a confirmé sa notation « B » à long terme.
ACTIVITÉ
Après une croissance de 3,2 % en 2006, l’économie camerounaise a continué de progresser à un rythme
modéré, le PIB réel ressortant en hausse de 3 % en 2007. Cette évolution résulte d’un recul de 3,8 % du
PIB réel du secteur pétrolier et d’une progression de 3,5 % du PIB du secteur non pétrolier, qui demeure
sensiblement en-deçà de son niveau potentiel (estimé autour de 5 %).
Dans le secteur primaire, qui représente 20 % du PIB et emploie près de 50 % de la population active (soit
environ 3,5 millions de personnes), les cultures vivrières ont contribué à la croissance à hauteur de
0,6 point, notamment grâce aux programmes de relance des filières agricoles mis en place par les
autorités et les partenaires au développement (AFD, Union européenne). En revanche, la contribution des
cultures de rente à la croissance a été négative (– 0,2 point). À l’exception des productions de caoutchouc
naturel (+ 2,5 %) et de café (+ 0,5 %), les volumes des principaux produits de rente ont sensiblement
reculé (– 6,2 % pour la banane, – 5 % pour le cacao). Dans le secteur du coton, confronté au
renchérissement du coût des intrants, à la faiblesse relative des prix à l’exportation et à des conditions
climatiques défavorables (irrégularité des précipitations), la production a chuté de 21,5 %, après une
baisse de 11,7 % en 2006. La contribution de la sylviculture à la croissance est restée positive (0,1 point).
La production de grumes, soutenue par la bonne tenue des cours internationaux, est favorablement
orientée depuis 2006 (+ 6,1 % en 2007).
La contribution du secteur pétrolier à la croissance a été négative en 2007 (– 0,3 point). La filière, qui
représente près de 10 % du PIB, a enregistré une baisse de 2,3 % de sa production de brut. La reprise des
activités d’exploration des sociétés pétrolières, observée depuis 2006, et les efforts consacrés à
l’optimisation de l’exploitation des champs existants n’ont pas permis de contrecarrer la baisse
tendancielle de la production. Quelques petites découvertes récentes devraient toutefois permettre de
prolonger les niveaux actuels de production jusqu’en 2010-2011.
Représentant 30 % du PIB, le secteur secondaire, hors pétrole, a contribué à hauteur de 0,3 point à la
croissance. Cette modeste performance masque des évolutions contrastées. Les industries manufacturières
ont été dynamiques, avec des chiffres d’affaires en hausse de plus de 10 % pour la fabrication de produits
alimentaires, de boissons et l’industrie chimique. Dans le secteur du bâtiment, la croissance est demeurée
atone, du fait des retards observés dans la mise en œuvre des projets d’infrastructures et d’une production
de ciment qui, bien qu’en progression (+ 7,3 %), demeure insuffisante face à la demande. La contribution
du secteur électricité, gaz et eau a été nulle, les projets d’extension des capacités de production
énergétique (centrale à gaz de Kribi, barrage de Lom-Pangar) ayant peu évolué. La production
d’électricité, en hausse de 2,2 % en 2007, demeure insuffisante au regard des besoins et constitue un
handicap au développement du secteur secondaire.
Le secteur tertiaire est resté le principal moteur de l’économie, avec une contribution de 2,1 points à la
croissance du PIB. Le commerce et les télécommunications se sont révélés particulièrement dynamiques.
Dans le secteur des télécommunications, qui représente environ 2,5 % du PIB, le nombre d’abonnés en
téléphonie fixe et mobile est passé de 5 000 personnes en 2001 à près de 3,5 millions actuellement, soit
20 % de la population. L’importance des investissements qui devront être consentis pour la modernisation
des infrastructures, l’accès à la fibre optique et la connexion des zones rurales (estimés à
FCFA 600 milliards) constituera un facteur de soutien à la croissance de ce secteur au cours des
prochaines années. Le secteur des transports a connu une évolution plus mitigée : le transport aérien a pâti
des difficultés d’exploitation de la compagnie nationale CAMAIR alors que le sous-investissement dans
les infrastructures portuaires et ferroviaires empêche de répondre au surcroît de demande.
Après une sensible résurgence des tensions inflationnistes en 2006, l’inflation a reculé en 2007. Le
rythme de progression des prix s’est établi à 1,1 % en moyenne annuelle. Cette progression modérée
traduit notamment l’incidence de l’encadrement des prix des carburants et des dégrèvements fiscaux
appliqués sur certains produits de base. Une accélération du rythme de l’inflation a toutefois été observée
en fin d’année, en liaison avec la forte hausse du prix des denrées alimentaires au niveau international.
FINANCES PUBLIQUES
L’année 2007 a confirmé l’orientation relativement prudente de la politique budgétaire, même si des
dérapages ont été constatés dans l’évolution de certaines dépenses courantes. L’excédent budgétaire, base
engagements, hors dons, a représenté 4,7 % du PIB (après 5,1 % du PIB en 2006). Le déficit primaire non
pétrolier (hors recettes pétrolières) est resté limité (– 0,9 % du PIB non pétrolier).
En pourcentage du PIB
Les recettes budgétaires sont ressorties en hausse de 5,8 % par rapport à l’exercice précédent, pour
atteindre FCFA 1 938 milliards. Les recettes pétrolières (FCFA 643 milliards), qui représentent près du
tiers des recettes budgétaires, n’ont que légèrement progressé (+ 2,1 %), du fait essentiellement de la
baisse de la production. Un manque à gagner de l’ordre de FCFA 45 milliards par rapport à la loi de
finances initiale a ainsi dû être constaté. Les recettes non pétrolières se sont élevées à
FCFA 1 295 milliards, en hausse de 7,7 %. Les rentrées fiscales, plus faibles qu’attendu au titre de
l’impôt sur les sociétés et de la TVA, n’ont pas permis d’atteindre l’objectif de FCFA 1 330 milliards de
recettes internes non pétrolières prévues dans la loi de finances initiale pour 2007.
Les dépenses totales (FCFA 1 480 milliards) ont augmenté de 9,6 % par rapport à 2006. Représentant
80 % des dépenses publiques, les dépenses courantes se sont inscrites en hausse de 4 %. Toutefois, cette
croissance modérée résulte avant tout de la forte baisse des intérêts versés sur la dette extérieure, divisés
par plus de trois en un an après l’atteinte du point d’achèvement PPTE. Les traitements et salaires ont, en
revanche, augmenté de 5,6 % et représentent toujours près de 30 % des dépenses totales. Surtout, les
transferts et subventions se sont accrus de 22,5 % (après + 25,5 % en 2006), pour atteindre
FCFA 245 milliards, en raison notamment des subventions versées à certaines entreprises en difficultés
(SONARA — raffinerie —, CAMTEL — télécommunications —).
Les dépenses d’investissement, qui se sont élevées à FCFA 312,4 milliards, ont progressé de 37,6 % par
rapport à 2006 et ont représenté 21 % des dépenses totales de l’État (contre 15 % l’année précédente), ce
qui traduit la volonté des autorités de modifier la structure des dépenses publiques en faveur des
infrastructures de base (éducation, santé, réseaux routiers). Toutefois, en dépit des efforts engagés pour
améliorer le taux d’exécution des budgets d’investissement, les dépenses en capital sont restées
inférieures aux niveaux budgétés (FCFA 496 milliards), traduisant les faibles capacités d’absorption des
administrations publiques.
Au total, le solde budgétaire base engagements (dons compris) a atteint FCFA 526 milliards. Ceci a
permis à l’État de poursuivre l’apurement de ses arriérés intérieurs, à hauteur de FCFA 74,6 milliards.
L’apurement de la dette intérieure, laquelle s’élèverait à près de FCFA 800 milliards à fin 2007 (soit 8 %
du PIB), s’effectue conformément au plan adopté par le gouvernement en juillet 2005.
Dans le domaine des réformes structurelles, les efforts engagés par les autorités en matière de
transparence se poursuivent, avec la publication régulière des rapports trimestriels sur l’exécution du
budget de l’État. Dans le cadre de l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (EITI), les
comptes trimestriels de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) sont systématiquement publiés. Les
données relatives à la dette publique sont régulièrement mises à jour et diffusées par la Caisse autonome
d’amortissement, ainsi que les comptes des principales entreprises publiques.
Des avancées sont également relevées dans la mise en œuvre du programme de privatisation et de
restructuration des entreprises publiques. La privatisation de la Société Nationale des Eaux du
Cameroun (SNEC) a été menée à son terme, avec la reprise, en septembre 2007, de l’exploitant par
l’Office marocain des eaux potables (ONEP), qui a constitué début 2008 une nouvelle structure, la
Camerounaise des Eaux (CDE). Après plusieurs tentatives de sauvetage du transporteur, les autorités se
sont résolues à procéder, en mai 2008, à la liquidation de la compagnie aérienne Cameroon
Airlines (CAMAIR). Le démarrage des activités de la nouvelle structure publique, créée en
septembre 2006 pour lui succéder, Cameroon Airlines Corp. (CAMAIR CO), suppose, au préalable, la
recherche d’un partenaire technique. La restructuration de l’opérateur téléphonique CAMTEL se poursuit,
le processus de sélection du repreneur devant en principe aboutir avant la fin septembre 2008.
COMPTES EXTÉRIEURS
(a) estimations
Source : BEAC
Après trois années consécutives de contraction du déficit courant, celui-ci s’est légèrement détérioré
en 2007, passant de 1,3 % du PIB en 2006 à 1,7 %. Cette évolution reflète essentiellement la diminution
de l’excédent commercial, qui s’est replié de 27,6 % en un an. La forte progression de l’excédent du
compte de capital, sous l’effet, principalement, de flux d’investissements du secteur privé en hausse
sensible, a permis de conforter l’excédent global de la balance des paiements, qui a progressé de 82 % par
rapport à 2006 pour atteindre FCFA 439,2 milliards. Ces ressources ont été intégralement affectées à une
nouvelle accumulation de réserves de change.
Les exportations ont augmenté de 1,4 % en valeur, passant de FCFA 1 952 milliards à
FCFA 1 980 milliards. La faiblesse de cette progression tient, en premier lieu, aux ventes de pétrole, qui
représentent près de 50 % des exportations totales et ont diminué de 1,2 % en valeur. En effet, si les prix à
l’exportation (en franc CFA) ont crû de 3,2 %, les quantités exportées ont en revanche reculé de 4,2 %.
Les exportations non pétrolières ont progressé de 4 %. Elles ont, en particulier, bénéficié de la vigueur
des exportations de café et de cacao, qui sont ressorties en hausse, respectivement, de 17,1 % et 7,3 %,
sous l’effet de la forte augmentation des cours mondiaux (+ 28,2 % pour le robusta et + 23,1 % pour le
cacao). Les exportations de bois, après une forte hausse en 2006 (+ 22,8 %), se sont encore accrues
de 5 %, grâce à la bonne tenue des cours mondiaux. Les exportations de bananes ont diminué de 14,8 %
en valeur, sous l’effet cumulatif de la baisse des volumes exportés (– 6,2 %) et des prix mondiaux
(– 9,3 %). En dépit de la relative bonne tenue des cours mondiaux (+ 17,6 %), les exportations de coton
ont poursuivi leur déclin (– 15 % après – 22,7 % en 2006), les tonnages exportés ayant reculé de 15 %. La
signature d’un accord intérimaire avec l’UE, applicable au 1er janvier 2008, dans le cadre des Accords de
partenariat économique, devrait constituer un facteur de soutien aux exportations dans leur ensemble.
Les importations ont augmenté de 6,7 %, pour atteindre FCFA 1 759 milliards en 2007, sous l’effet,
principalement, de l’alourdissement de la facture pétrolière (qui a atteint FCFA 521,1 milliards, en hausse
de 16,1 % par rapport à 2006) et des achats de biens d’équipement (+ 9 %).
Le déficit de la balance des services est demeuré stable, passant de FCFA 387 milliards en 2006 à
FCFA 391 milliards en 2007 (4 % du PIB). Le déficit de la balance des revenus s’est sensiblement
contracté (– 39 % par rapport à 2006), atteignant FCFA 126 milliards en 2007, ce qui traduit la forte
baisse des intérêts versés sur la dette extérieure, à la suite des annulations obtenues en 2006.
L’excédent du compte de capital et d’opérations financières a doublé par rapport à 2006, pour atteindre
FCFA 630 milliards. Cette évolution a résulté de la progression des investissements directs (+ 12 %) et
des flux des autres investissements du secteur privé à moyen terme (+ 59 %, à FCFA 327 milliards).
Avec l’atteinte du point d’achèvement en avril 2006, le Cameroun a bénéficié d’annulations de dettes
d’environ USD 1,3 milliard (en valeur actualisée nette à fin 1999) au titre de l’initative PPTE, et de
USD 1,1 milliard au titre de l’IADM. À l’issue d’un accord intervenu en juin 2006, les pays membres du
Club de Paris ont annulé la quasi totalité de leurs créances à l’égard du Cameroun, soit près de
USD 4,2 milliards en valeur nominale. Au total, près de 60 % du stock de la dette extérieure du
Cameroun a été annulé : alors que l’encours de dette extérieure du Cameroun atteignait environ
USD 7,2 milliards à la fin de 2005, celui-ci s’élève à USD 3,2 milliards à la fin 2006. À cette date, le
stock de dette extérieure représentait 17,6 % du PIB (contre 43,4 % en 2005). Pour 2007, le ratio du stock
de la dette extérieure rapporté au PIB s’élèverait à environ 10 %, le service de la dette extérieure
représenterait 4,1 % des exportations de biens et de services et 5,1 % des recettes budgétaires.
SYSTÈME BANCAIRE
Le système bancaire camerounais comptait, à fin 2007, 12 banques commerciales (contre 11 en 2006), le
groupe nigérian Union Bank for Africa (UBA) ayant ouvert une filiale en décembre 2007.
Trésorerie et divers 677,1 852,8 1 073,6 Trésorerie et divers 199,5 201,1 257,4
Crédits à l’État 17,1 15,3 9,5 Dépôts de l’État 120,8 172,4 239,9
Crédits à l’économie 839,5 866,7 936,7 Dépôts du secteur privé 1 254,1 1 377,1 1 532,8
Créances en souffrance nettes 17,9 12,9 10,6 Fonds propres 166,5 180,6 182,3
Valeurs immobilisées 189,3 183,5 182,0
TOTAL 1 740,9 1 931,2 2 212,4 TOTAL 1 740,9 1 931,2 2 212,4
Coef. net d'exploitation (%) 54,8 55,8 57,7 Taux de marge nette (%) 11,0 18,0 18,5
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%)
13,1 13,2 14,1
(résultat net / fonds propres)
* Hors établissements financiers.
Source : COBAC
Le système bancaire a poursuivi son développement en 2007. Le total cumulé des bilans bancaires a
augmenté de 14,6 %, du fait, principalement, de la forte progression des dépôts (+ 14,4 %). Les encours
de crédits bruts se sont, pour leur part, accrus de 7,6 % par rapport à fin 2006. Si les créances du système
bancaire sur l’État se sont fortement contractées, en raison de l’amélioration des soldes budgétaires, les
crédits bruts à l’économie ont progressé de 8,1 %. Cette évolution masque toutefois d’importantes
disparités entre bénéficiaires, les entreprises publiques ayant obtenu une forte augmentation des concours
des établissements bancaires (+ 20,5 %), alors que les encours de crédits accordés au secteur privé sont
ressortis en hausse modérée (+ 4 %). Le secteur bancaire camerounais reste fragilisé par une relative
concentration de ses engagements sur un nombre restreint de contreparties et par les difficultés
structurelles rencontrées pour développer l’offre de crédit en faveur des PME-PMI.
Les créances en souffrance (FCFA 136 milliards) ont été provisionnées à hauteur de 92,2 %, contre
89,5 % l’année précédente. Elles atteignaient toutefois encore, fin 2007, le niveau relativement élevé de
12,5 % des crédits bruts, cette proportion étant comparable à celle observée en 2006.
Le produit net bancaire a augmenté de 5 %, pour ressortir à FCFA 139 milliards, en raison de
l’accroissement des marges sur opérations de trésorerie et opérations diverses, qui a plus que compensé la
baisse des marges dégagées sur les activités clientèle (– 6,3 % en un an), affectées par un durcissement de
la concurrence. Le résultat net (FCFA 25,7 milliards) s’est inscrit en hausse de 7,6 %.
Les efforts engagés en vue du redressement des services financiers de la société publique CAMPOST se
sont poursuivis mais les résultats obtenus par la nouvelle équipe dirigeante demeurent fragiles. L’objectif
de filialisation des activités financières a dû être reporté. Engagée depuis la fin 2005, la restructuration du
Crédit Foncier du Cameroun (CFC), spécialisé dans le financement du logement social, a permis en 2007
à l’établissement de renouer avec les bénéfices, grâce aux efforts réalisés en matière de recouvrement des
créances, après deux années consécutives marquées par des pertes importantes. Le positionnement
du CFC devra toutefois être encore clarifié pour assurer la pérennité de son activité.
Après une première introduction en bourse, en 2006, de titres de la Société des eaux minérales du
Cameroun (SEMC), le marché financier national, le Douala Stock Exchange (DSX), a connu un
démarrage progressif de ses activités. Le premier semestre 2008 a été marqué par l’introduction à la cote
de titres détenus par l’État dans la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (SAFACAM,
filiale à 68 % du groupe BOLLORÉ). Le placement de ces titres a porté sur un montant de
FCFA 3 milliards, soit 20 % du capital. L’année 2008 a également enregistré les premières opérations de
négociation sur les obligations à coupon zéro (OTZ) émises par l’État, sur le compartiment hors cote
du DSX. Ces obligations, émises entre 1994 et 2005, sont issues d’opérations de titrisations des dettes
commerciales de l’État camerounais, le plus souvent à l’égard d’entreprises publiques (CAMTEL, …).
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que le Cameroun est l’un des deux pays de la
CEMAC à disposer d’une Agence Nationale de Renseignement Financier (ANIF) fonctionnelle.
PERSPECTIVES
En 2008, selon la BEAC, l’économie camerounaise devrait enregistrer un taux de croissance plus soutenu
qu’en 2007. Le taux de croissance du PIB réel atteindrait 4,9 % (contre 3 % en 2007), ce qui entraînerait
une hausse du revenu réel par habitant de 2,7 %. La demande intérieure resterait le principal moteur de la
croissance économique du pays, grâce à la progression de la consommation privée et des investissements.
Dans le cadre des projets de renforcement des réseaux routiers urbains et interurbains, les dépenses
d’équipement de l’État contribueraient à hauteur de 1,3 point à la croissance, après une contribution de
0,5 point en 2007. La formation brute de capital fixe du secteur privé non pétrolier devrait également
contribuer à la croissance, à hauteur de 0,9 point, à la suite de la mise en œuvre de nombreux projets
d’extension des capacités productives dans les secteur de l’énergie et des télécommunications. Selon
la BEAC, l’inflation, mesurée par la variation de l’indice des prix à la consommation des ménages,
pourrait s’établir en 2008 autour de 3 % en moyenne annuelle.
Accords internationaux
La République Centrafricaine (RCA) est membre de la Communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).
Relations avec la communauté financière internationale
La RCA a franchi le point de décision de l’initiative PPTE en septembre 2007. Dans le cadre de la FRPC,
d’un montant de USD 55,7 millions, approuvée par le FMI en décembre 2006 et couvrant la période
2007–2009, la deuxième revue du programme a été conclue en juin 2008. À cette occasion, et afin d’aider
le pays à faire face à la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires, le FMI a décidé
d’augmenter d’environ USD 13,5 millions le montant de l’accord. La conclusion de la deuxième revue a
ainsi permis de débloquer USD 14 millions, dont USD 9 millions au titre de cette augmentation.
Après l’apurement des arriérés de la RCA à l’égard de la Banque mondiale et de la Banque africaine de
développement, ces deux institutions ont repris leurs interventions, dans le cadre d’une Stratégie
intérimaire conjointe couvrant la période 2007–2008. Deux grands axes ont été définis : la promotion de
la croissance économique avec, notamment, le renforcement de la gouvernance du secteur public ; le
développement humain et l’amélioration de l’accès de la population aux services sociaux de base. Dans
ce cadre, la Banque mondiale a accordé une aide budgétaire de USD 7 millions et approuvé le
financement de deux projets de réhabilitation des infrastructures et d’un programme de lutte contre le
virus VIH-SIDA, pour un montant global de USD 60 millions.
ACTIVITÉ
En 2007, le taux de croissance du PIB de la Centrafrique s’est établi, en termes réels, à 3,8 %, contre
4,3 % en 2006. Le dynamisme de la demande intérieure, et tout particulièrement de la consommation
privée, a soutenu l’activité économique.
Dans le secteur primaire, l’apport de l’agriculture vivrière à la croissance s’est élevé à 1,8 point : les
conditions météorologiques favorables ont permis une progression sensible des productions
vivrières (+ 5,1 %). L’élevage a contribué à la croissance à hauteur de 0,4 point (contre 0,1 point
en 2006), avec un cheptel estimé à 14,3 millions de têtes fin 2007. La production de café a enregistré une
très forte progression, passant en un an de 1,5 million de tonnes à 7,3 millions de tonnes, grâce à de
bonnes récoltes, dans un contexte de hausse des cours mondiaux, stimulant les exportations. La
production de coton-graine a, en revanche, continué de reculer (– 37,8 %, soit – 66 % par rapport à 2004).
Après une année 2006 particulièrement favorable, l’apport du secteur de la sylviculture a été négatif
en 2007 (– 0,8 point), sous l’effet du net recul de la production (– 11,1 %). Cette évolution s’explique par
les difficultés du secteur des transports et par la non exploitation de deux permis attribués au début
de 2007.
La contribution des industries extractives à la croissance a été nulle en 2007. La production de diamants
bruts n’a, en effet, que faiblement progressé (+ 0,5 %) par rapport à 2006. La société GEM DIAMOND,
qui a obtenu des autorités un accord pour l’extraction de diamants sur le site de Mambéré, devrait
toutefois commencer son activité au cours du second semestre 2008. Le secteur aurifère reste de taille très
modeste, avec une production estimée de 19,4 kilogrammes. AURAFRIQUE, filiale de l’anglo-canadien
AXMIN, qui dispose de cinq permis d’exploration en Centrafrique, prévoit d’investir près de
FCFA 80 milliards dans un projet d’extraction d’or dont le lancement est prévu pour la fin 2009. Le
groupe AREVA poursuit par ailleurs ses études de faisabilité pour l’exploitation de gisements d’uranium.
Bois
3
Production de grumes et sciages (milliers de m ) 584,9 530,0 710,0 630,9
3
Exportations (grumes, sciages et dérivés) (milliers de m ) 239,4 197,3 263,5 270,7
3
Prix à l’exportation (milliers de FCFA/m ) 120,1 130,3 151,0 155,0
Diamants bruts
Exportations (milliers de carats) 354,2 383,3 415,5 417,7
Prix à l’exportation (milliers FCFA/carat) 78,4 85,6 78,6 71,2
Café (milliers de tonnes) 3,8 3,5 1,5 7,3
Exportations (milliers de tonnes) 3,8 2,5 1,6 7,4
Prix à l’exportation (FCFA / kg) 271,3 369,3 491,7 563,0
Coton-graine (milliers de tonnes) 6,8 5,5 3,7 2,3
Prix d’achat aux producteurs coton blanc/coton jaune (FCFA/kg) 150/110 150/110 152/110 152/110
Manioc (milliers de tonnes) 565,6 566,9 572,0 595,0
Mil/Sorgho (milliers de tonnes) 55,0 56,9 59,0 59,2
Maïs (milliers de tonnes) 125,0 131,0 131,0 141,1
Arachide (milliers de tonnes) 139,5 145,4 146,1 157,9
(a) estimations
Sources : Administrations nationales, BEAC
Dans le secteur secondaire, la contribution des industries manufacturières à la croissance s’est établie
à 0,8 point. L’accroissement de la production sucrière (+ 8,1 %), permise par l’installation d’une nouvelle
ligne de démoulage et la réhabilitation des plantations de canne, a soutenu l’activité du secteur. Le secteur
du bâtiment et des travaux publics a bénéficié de l’amorce d’un rattrapage dans la mise en œuvre des
projets d’infrastructures, tant publics que privés. Sa contribution à la croissance s’est élevée à 0,2 point,
malgré la pénurie de ciment et la hausse des prix de certains matériaux de construction. L’apport du
secteur de l’électricité et de l’eau est demeuré marginal, en raison des contre-performances de
l’électricité, qui ont conduit à un renchérissement des coûts de production des entreprises. La subvention
accordée en 2007 par l’Agence Française de Développement, pour un montant de FCFA 2,7 milliards, à
la société nationale d’électricité ENERCA et les négociations en cours avec la Chine devraient permettre
de relancer ce secteur, en sécurisant la production hydroélectrique et en limitant les ruptures dans la
fourniture d’électricité à Bangui. Des conventions ont été signées avec la France pour un montant de
FCFA 328 millions et avec la BAD pour FCFA 943 millions en 2007 pour renforcer les capacités de
traitement de l’eau.
Dans le secteur tertiaire, les activités commerciales, des transports et des télécommunications ont apporté
une contribution de 1,9 point à la croissance. Ce dynamisme résulte de l’augmentation de la production
des entreprises de télécommunications, avec, notamment, l’installation, fin 2007, de la société
Orange Centrafrique, et de la progression du volume global de fret, qui a bénéficié de l’amélioration de la
desserte aérienne du pays. Le chiffre d’affaires de la branche commerce a, par ailleurs, progressé de plus
de 20 %, en raison du dynamisme de la demande intérieure.
Le taux d’inflation moyen s’est établi à 1,0 % en 2007, après 6,6 % en 2006, grâce à une offre adéquate
de produits vivriers, qui a permis de limiter la hausse des prix des denrées alimentaires.
FINANCES PUBLIQUES
En pourcentage du PIB
Si la situation des finances publiques demeure tendue, l’exercice 2007 a néanmoins été marqué par une
amélioration des principaux soldes budgétaires. Le déficit budgétaire base engagements, hors dons, a été
ramené à 3 % du PIB, contre 4,5 % du PIB en 2006, grâce aux efforts de maîtrise des dépenses publiques
et de mobilisation des ressources intérieures engagés par les autorités.
Les recettes budgétaires, qui se sont élevées à FCFA 83,6 milliards, ont progressé de 14 % par rapport à
l’exercice précédent. Cette évolution tient principalement à l’augmentation des recettes non fiscales, qui
ont doublé en un an, grâce à l’installation de la société Orange Centrafrique et au versement de la
première tranche des redevances de télécommunication. Les recettes fiscales ont, en revanche, peu
progressé (+ 0,8 %), du fait principalement de la diminution des rentrées des recettes douanières
(– 27,6 %) liée aux exonérations exceptionnelles (près de FCFA 4 milliards), mais compensée par un
meilleur recouvrement des impôts directs et de la TVA.
Les dépenses publiques ont été stabilisées à leur niveau de 2006, ressortant à FCFA 109,6 milliards. Les
dépenses courantes primaires (hors intérêts sur la dette) ont connu une croissance sensible (+ 8,8 %), en
dépit de la maîtrise de la masse salariale (ramenée de FCFA 37,3 milliards à FCFA 36,3 milliards) et des
dépenses de biens et services. Les subventions et transferts (FCFA 17 milliards) se sont inscrits en hausse
de 70,8 %. Le service de la dette s’est alourdi de 13 %, du fait essentiellement des intérêts versés au titre
de la dette intérieure.
Les dépenses en capital se sont, en revanche, inscrites en baisse sensible (– 19,7 %), le décaissement des
financements extérieurs affectés aux projets d’investissement s’étant contracté par rapport à l’exercice
précédent.
Au total, la gestion des finances publiques s’est soldée par un excédent budgétaire, base engagements
(dons compris), de FCFA 7,4 milliards, après un excédent de FCFA 55,3 milliards en 2006. Ce repli
reflète la forte baisse des dons extérieurs consentis à la République centrafricaine au cours de
l’exercice 2007, la table ronde des bailleurs de fonds pour la RCA ne s’étant réunie qu’à la fin
octobre 2007. Les autorités ont néanmoins poursuivi leurs efforts en matière d’apurement des arriérés
intérieurs, qui ont été réduits de FCFA 8,6 milliards.
En ce qui concerne les réformes structurelles, les actions prioritaires des autorités, définies avec le FMI
dans le cadre du programme FRPC, devraient porter principalement sur la réforme des administrations
fiscale et douanière, afin de renforcer la mobilisation des ressources intérieures. Ces mesures devraient
reposer sur la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix des produits pétroliers à
la pompe, la suppression des exonérations douanières exceptionnelles et l’affectation d’agents des
douanes au guichet unique de Douala. En matière de gestion de la dette publique, l’établissement d’un
plan d’apurement des arriérés de paiement devrait être achevé d’ici à la fin septembre 2008. S’agissant
des entreprises publiques, les tarifs, réglementés, de l’eau et de l’électricité devraient être revus afin de
réduire les pertes d’exploitation des entreprises nationales.
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements de la Centrafrique
(en milliards de francs CFA courants)
(a) estimations
Source : BEAC
En 2007, le déficit des transactions courantes s’est fortement creusé, pour atteindre FCFA 52 milliards
(– 6,1 % du PIB, contre – 3,1 % en 2006), soit un doublement par rapport à 2006. Cette évolution tient
principalement à la détérioration du solde de la balance commerciale et à la diminution de l’excédent des
transferts courants.
Le déficit de la balance commerciale s’est établi à CFA 33,8 milliards, en hausse de 43,8 % par rapport à
l’année précédente, suite à une progression des importations (+ 12,5 %) plus soutenue que celle des
exportations (+ 3,5 %).
Les exportations du pays, qui reposent essentiellement sur les ventes de bois, de diamant et de coton,
n’ont que légèrement augmenté en valeur, passant de FCFA 82,4 milliards en 2006 à
FCFA 85,3 milliards. Les exportations de bois, notamment des bois semi-œuvrés, ont augmenté de 5,3 %
en valeur. Le secteur du café a, par ailleurs, enregistré d’excellentes performances à l’exportation, les
ventes étant multipliées par plus de cinq en valeur, sous l’effet conjugué de la hausse des quantités
vendues et du raffermissement des prix à l’exportation (+ 14,5 %), observé depuis 2006. Les ventes de
diamants ont, pour leur part, diminué de 8,8 % en valeur, en raison de la baisse des prix à l’exportation
(– 9,4 %), dans un contexte de stagnation des quantités extraites. Les ventes de coton ont poursuivi leur
déclin (– 50 %).
Les importations se sont inscrites en hausse de 12,5 %, à FCFA 119,1 milliards, en lien avec la
progression des achats de produits pétroliers (+ 25,8 %).
Le déficit de la balance des services s’est creusé de 16 %, en liaison notamment avec la hausse des
dépenses de transport et d’assurance de marchandises, tandis que le déficit de la balance des revenus
demeurait stable. La balance des transferts courants a dégagé un excédent de FCFA 30,5 milliards, en
repli de 27,7 %, consécutivement à la baisse des dons extérieurs au secteur public.
Au total, le solde global de la balance des paiements a dégagé un déficit de FCFA 35,7 milliards en 2007,
contre FCFA 25,6 milliards en 2006. Pour la seconde année consécutive, les réserves officielles ont baissé
de FCFA 26,6 milliards (représentant 2,6 mois d’importations).
En 2006, la dette extérieure à long terme de la Centrafrique représentait près de 85 % de la dette totale.
Elle a diminué de 1 %, atteignant USD 863 millions, contre USD 871 millions en 2005, dont près
de USD 100 millions d’arriérés. La dette à court terme s’est accrue (+ 5,5 %), s’établissant à
USD 115 millions. À fin 2006, la dette extérieure représentait environ 65 % du PIB. En avril 2007, un
accord de restructuration de la dette centrafricaine a été conclu avec les créanciers du Club de Paris selon
les termes de Naples (annulations de 67% en flux). Un nouvel accord de traitement intérimaire du service
de la dette, selon les termes de Cologne, a été négocié avec le Club de Paris, en décembre 2007 après
obtention du point de décision PPTE. Ces accords ont porté sur USD 42 millions et ont permis d’annuler
USD 16 millions et de rééchelonner USD 26 millions.
SYSTÈME BANCAIRE
Trésorerie et divers 15,9 16,2 37,3 Trésorerie et divers 10,8 9,2 15,2
Crédits à l'État 7,1 12,9 15,5 Dépôts de l’État 7,9 4,8 7,9
Crédits à l’économie 33,8 33,7 36,6 Dépôts du secteur privé 35,7 44,9 59,1
Créances en souffrance nettes 4,7 5,5 3,8 Fonds propres 10,7 13,2 16,0
Valeurs immobilisées 3,6 3,8 5,0
Total 65,1 72,1 98,2 Total 65,1 72,1 98,2
Coef. net d'exploitation (%) Taux de marge nette (%)
(frais généraux / PNB) 56,5 48,8 47,0 (résultat net / PNB) 26,1 30,4 28,8
Coefficient de rentabilité (%)
(résultat net / fonds propres) 16,7 20,0 20,8
Source : COBAC
À fin décembre 2007, le système bancaire centrafricain comptait quatre banques en activité (chiffre
inchangé par rapport à 2006) : la Banque Populaire Maroco – Centrafricaine (BPMC), la Commercial
Bank Centrafrique (CBCA) et Ecobank Centrafrique (ECOBANK RCA, ex Banque Internationale pour la
Centrafrique), auxquelles s’ajoute le Crédit mutuel de Centrafrique (CMCA), coopérative d’épargne et de
crédit. La Banque Sahélo-Saharienne pour l’Industrie et le Commerce (BSIC RCA), agréée en 2006, n’a
démarré ses activités qu’en décembre 2007.
Le secteur bancaire est fragilisé par une forte concentration de ses engagements sur l’État centrafricain.
Malgré les efforts engagés par les autorités pour rembourser progressivement les arriérés accumulés
auprès du secteur bancaire au cours de la crise politique de 2003, les crédits consentis à l’État ont encore
progressé de 20 % au cours de l’année 2007. À fin décembre 2007, les crédits à la
République centrafricaine représentaient plus de 20 % des portefeuilles de crédits bruts des
trois établissements bancaires, contre 11 % fin 2005.
En 2007, le secteur bancaire centrafricain a connu un sensible regain d’activité, le total des bilans
bancaires progressant de 36 % par rapport à 2006. Les dépôts collectés se sont élevés à
FCFA 67 milliards au 31 décembre 2007, soit 68 % du total de bilan. Ils se sont accrus de près de 35 %
en un an, en raison principalement d’une forte évolution des dépôts privés (+ 31,6 %) et des dépôts de
l’État (+ 63,6 %).
Les crédits bruts à la clientèle ont atteint FCFA 75 milliards au 31 décembre 2007, ressortant en hausse
de 7,8 % par rapport à l’année précédente. Les crédits à l’économie n’ont que faiblement progressé
(+ 4,1 %), du fait du recul de 19 % des engagements sur les entreprises du secteur public, alors que les
crédits aux entreprises privées augmentaient de 6,3 %.
La qualité du portefeuille de crédit, très dégradée, est restée stable, avec une baisse de 0,4 % seulement
des créances brutes en souffrance. Celles-ci représentaient, à fin décembre 2007, 30,4 % des encours de
crédits contre 32,8 % l’année précédente. Le taux de couverture des créances en souffrance par des
provisions s’est amélioré, s’élevant à 83 % contre 76 % en 2006.
L’excédent global de trésorerie est ressorti en forte hausse, passant de FCFA 6 milliards en 2006 à
FCFA 24 milliards, soit 24 % du total du bilan.
Le produit net bancaire a augmenté de 34 % en 2007, après une hausse de 30 % en 2006, en raison
notamment de l’accroissement des marges dégagées sur les activités avec la clientèle (+ 20 %) et les
opérations diverses (+ 42 %).
Au total, le résultat net est ressorti à FCFA 3,3 milliards, en hausse de 27 % par rapport à l’exercice 2006.
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que la RCA a créé, en 2005, l’ Agence nationale
d’investigation financière (ANIF), mais elle n’est pas encore fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Les prévisions de la BEAC pour l’année 2008 tablent sur une croissance du PIB réel de 5,3 %, ce qui
entraînerait une hausse du revenu réel par habitant de 2,8 %. L’activité économique devrait bénéficier de
la relance de l’agriculture vivrière et maraîchère, du redressement des activités forestière et minière et de
la consolidation des activités industrielles et de services.
Le renforcement des tensions inflationnistes, observé depuis le début de l’année 2008, devraient persister,
avec un taux d’inflation qui devrait s’établir à 5 % en moyenne annuelle, sous l’effet notamment de la
hausse, le 1er juin 2008, des tarifs des produits pétroliers à la pompe et de l’augmentation des prix des
principaux produits alimentaires.
Dans le domaine des finances publiques, l’exercice 2008 devrait être caractérisé par une consolidation du
solde global (hors dons), sous l’effet d’une progression des recettes globales. Celles-ci devraient, en effet,
bénéficier des mesures fiscales adoptées en début d’année, en particulier, la suppression progressive des
exonérations de TVA et le relèvement des taxes à l’exportation sur le bois.
Économie
• PIB par habitant : USD 2 074 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 5,7 % 69,0 %* 25,3 %
* dont pétrole : 58 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 54,0 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 8,1 % Indice de dévelop. humain – Classement : 139ème/177
Taux alphabét. des adultes : 84,7 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 362,3
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Congo est membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de
la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).
La Banque mondiale a adopté, en juillet 2007, un nouveau programme ISN (Interim Strategy Note)
d’assistance au Congo couvrant la période 2007–2009, pour un montant de USD 98 millions (sous forme
de dons). Deux axes ont été définis : l’amélioration de la gouvernance et de la transparence, notamment
dans le secteur pétrolier ; la promotion d’une croissance équitable, par l’amélioration de l’accès de la
population aux services sociaux de base. Le portefeuille de la Banque mondiale est constitué, au
1er juillet 2008, de 5 projets actifs, correspondant à des engagements de financement de
USD 122 millions.
ACTIVITÉ
Après deux années très favorables (+ 7,8 % en 2005 et + 6,7 % en 2006), l’économie congolaise a
enregistré en 2007 un taux de croissance négatif (– 2,2 %) de son PIB réel. Sous l’effet d’une forte baisse
de la production de brut, le PIB réel du secteur pétrolier a, en effet, reculé de 17,3 %. Le secteur non
pétrolier a, en revanche, poursuivi sa progression (+ 5,5 %).
Dans le secteur primaire, l’année 2007 a été marquée par un recul des principales productions vivrières.
L’agriculture et l’élevage ont ainsi apporté une contribution négative à la croissance (– 0,2 point). Le
secteur agricole a représenté seulement 4,1 % du PIB en 2007, en dépit des importantes potentialités du
pays, qui demeurent insuffisamment exploitées.
La sylviculture a contribué à la croissance à hauteur de 0,3 point. La production de bois tropicaux s’est
vigoureusement redressée (+ 10 %), grâce à l’entrée en activité de nouvelles unités forestières, dans un
contexte marqué par une hausse sensible du cours mondial des grumes (+ 12,7 %). La production de bois
semi-œuvrés a également poursuivi son essor, en liaison avec la mise en œuvre du nouveau code
forestier (2005) qui oblige les exploitants à transformer sur place 85 % de la production. La production de
rondins d’eucalyptus, qui devrait être complétée à partir d’avril 2008 par une production de copeaux, a
augmenté de 42,7 %, en dépit de la baisse de 8,2 % du cours mondial. Le secteur de la sylviculture a
bénéficié en 2007 d’une amélioration des conditions d’évacuation de la production vers le port de
Pointe-Noire, grâce aux travaux de remise en état du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO).
Les contre-performances du secteur pétrolier ont été à l’origine de la contraction de l’activité en 2007. La
production a diminué de 17,3 %, en raison principalement d’un accident intervenu sur le champ Nkossa,
qui a nécessité un arrêt de la production durant plusieurs semaines, et de la baisse des rendements du
champ Mboundi. Le secteur pétrolier, qui génère en moyenne 60 % du PIB, a ainsi apporté une
contribution négative à la croissance (– 5,8 points). En 2008, la mise en exploitation de nouveaux
gisements, notamment du champ off-shore de Moho–Bilondo, devrait permettre une reprise de la
production, qui atteindrait 13 millions de tonnes. Les sociétés pétrolières poursuivent, en outre, de façon
soutenue, leurs activités de recherche et d’exploration.
Principales productions
2004 2005 2006 2007 (a)
Les activités du secteur secondaire ont soutenu la croissance à hauteur de 0,8 point. En particulier,
l’apport des industries manufacturières s’est élevé à 0,5 point, grâce aux programmes d’investissement
entrepris pour augmenter les capacités de production des unités industrielles de fabrication de boissons et
d’eau minérale. La Congolaise de Raffinage (CORAF) s’est, en outre, engagée dans un processus de
réhabilitation de ses installations techniques. La participation du secteur du BTP à la croissance est restée
positive en 2007 (0,2 point), grâce aux investissements publics engagés dans le département de
Brazzaville dans le cadre de la « municipalisation » (organisation de fêtes nationales tournantes pour la
commémoration de l’indépendance) et à la construction de nouveaux pipelines. La croissance de ce
secteur est toutefois entravée par l’insuffisance de la production nationale de ciment et ses difficultés
d’acheminement vers les grands centres urbains. Les secteurs de l’énergie et de la distribution d’eau ont
peu contribué à la croissance (+ 0,1 point), en raison des retards observés dans la mise en œuvre des
projets destinés à renforcer la fourniture d’électricité (réhabilitation de la centrale hydroélectrique de
Moukoukoulou, construction du barrage d’Imboulou et d’une centrale thermique à Brazzaville) et à
améliorer la desserte en eau.
Le dynamisme du secteur tertiaire s’est confirmé en 2007, avec une contribution à la croissance du PIB
de 2,2 points. La filière commerce, restaurants et hôtels a bénéficié de la vigueur de la demande
intérieure, en particulier de la consommation privée. Le secteur des transports et des télécommunications
a connu un développement soutenu (0,6 point), traduisant la montée en puissance de l’activité de
transbordement du Port autonome de Pointe-Noire et les investissements engagés par les sociétés de
téléphonie mobile pour étendre leurs réseaux. Malgré quelques progrès récents (cf. supra), la sous
capacité du CFCO continue de freiner les potentialités de développement de la branche transports.
L’évolution des prix est restée relativement contenue en 2007, le taux d’inflation s’établissant à 2,5 % en
moyenne annuelle, contre 4,7 % en 2006. Cette progression modérée de l’indice des prix résulte
essentiellement de la persistance des mécanismes de blocage du prix des carburants.
FINANCES PUBLIQUES
L’année 2007 a été marquée par une détérioration des principaux soldes budgétaires, dans un contexte
rendu plus difficile par des recettes pétrolières en recul sensible (– 16,1 %). L’excédent base engagements
(dons compris) est passé de 17,8 % du PIB en 2006 à 10,1 % du PIB en 2007. Le déficit primaire non
pétrolier (hors recettes pétrolières) s’est significativement dégradé et a atteint – 51,1 % du PIB non
pétrolier (contre – 45,6 % en 2006).
Les recettes budgétaires sont ressorties en baisse de 12,7 %. Les recettes pétrolières, qui représentent, en
moyenne, plus de 80 % des recettes totales (82 % en 2007), se sont en effet repliées de 16,1 %, sous
l’effet de la baisse de la production. Un manque à gagner de l’ordre de FCFA 320 milliards par rapport à
la loi de finances initiale a ainsi dû être constaté. Les recettes non pétrolières se sont élevées à
FCFA 280 milliards, en hausse de 7,2 %, globalement en ligne avec les prévisions. Mais les recettes
douanières ont, comme en 2006, enregistré d’importantes moins-values par rapport aux prévisions
(à hauteur de FCFA 11 milliards), du fait notamment des exonérations de droits consenties aux
importations du secteur pétrolier et des entreprises publiques.
Les dépenses budgétaires ont progressé de 8,6 % par rapport à 2006. Les dépenses courantes ont
représenté FCFA 810 milliards, en hausse de 9,2 %. Si l’évolution de la masse salariale a été conforme à
celle prévue au titre du budget 2007 (+ 5,1 %), les dépenses de biens et services et les subventions et
transferts ont, en revanche, très fortement progressé (respectivement + 33 % et + 32,4 %). Certains coûts
non anticipés liés à l’organisation des élections législatives de l’été 2007 et l’augmentation des
subventions versées au secteur pétrolier, en particulier à la Congolaise de Raffinage (CORAF), pour
limiter l’impact de la hausse des cours du brut sur les prix domestiques, expliqueraient l’ampleur des
dérapages constatés par rapport au budget initial. Les dépenses courantes engagées ont excédé de près de
20 % les crédits autorisés, les dérapages portant sur plus FCFA 200 milliards.
Les dépenses d’investissement engagées sur ressources propres ont également enregistré d’importants
dépassements. Ces dépenses, budgétées pour FCFA 344 milliards, ont atteint FCFA 382 milliards,
excédant de 11,2 % les prévisions. Au total, les dépenses en capital sont ressorties en hausse de 8,8 % par
rapport à 2006, pour atteindre FCFA 398 milliards. Ces différents dépassements budgétaires n’ont pas
permis de respecter les critères quantitatifs retenus dans le cadre du programme de référence 2007.
Le solde budgétaire base engagements (dons compris) s’est ainsi fortement contracté, passant de
FCFA 684 milliards en 2006 à FCFA 370,9 milliards. L’État congolais a néanmoins poursuivi
l’apurement de ses arriérés intérieurs, à hauteur de FCFA 89 milliards. Par ailleurs, l’accord conclu en
novembre 2007 avec les créanciers du Club de Londres a permis de réduire les arriérés extérieurs du
Congo de FCFA 1 328 milliards.
Dans le domaine des réformes structurelles, des avancées ont été réalisées en matière de gouvernance et
de transparence. Après avoir mis en place, en octobre 2007, les comités consultatif et exécutif de mise en
œuvre de l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (EITI), le Congo a été admis parmi
les « pays candidats » à l’EITI en février 2008. Les audits des compagnies pétrolières sur la
période 2004-2005 ont été finalisés et publiés et les recettes pétrolières de l’État font désormais l’objet
d’une certification trimestrielle par un cabinet externe. Un décret a été adopté rendant obligatoire le
lancement d’appels d’offres internationaux pour l’attribution de nouvelles concessions pétrolières. En
outre, le Congo a réintégré, en novembre 2007, le Processus de Kimberley destiné à favoriser la
transparence en matière de commercialisation des diamants dont la production identifiée atteindrait
environ 50 000 carats par an.
Des efforts ont également été entrepris en matière de réforme des entreprises publiques. Les autorités ont
fait procéder en 2007 à un diagnostic sur la viabilité de la CORAF et à une évaluation de la politique de
commercialisation du pétrole par la SNPC (Société nationale des pétroles du Congo). Pour 2008, le
gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre les mesures correctrices nécessaires pour rapprocher la
politique de commercialisation de la SNPC des meilleures pratiques internationales. S’agissant de la
CORAF, un plan d’action destiné à réformer les modes de gestion de l’entreprise devrait être adopté.
La CORAF devrait bénéficier du partenariat technique et financier conclu en février 2008 avec un groupe
saoudien de services pétroliers en vue de permettre l’extension et la modernisation des installations.
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements du Congo
(en milliards de francs CFA courants)
(a) estimations
Source : BEAC
Le solde de la balance des transactions courantes est devenu fortement déficitaire en 2007, pour atteindre
– 18,7 % du PIB. La réduction de près de 30 % de l’excédent commercial explique l’essentiel de cette
évolution. L’excédent du compte de capital, en revanche, a pratiquement triplé en un an, sous l’effet,
principalement, de l’augmentation des investissements directs du secteur privé, ce qui a permis d’afficher
un excédent du solde global de la balance des paiements.
Les exportations ont reculé de 13,3 % en valeur, en raison des contre-performances du secteur pétrolier
en 2007. Les ventes de pétrole brut, qui représentent en moyenne près de 90 % du total des exportations,
ont diminué de 17,1 %. La hausse des prix à l’exportation (qui s’est établie à 2,2 % en moyenne sur
l’année 2007) n’a en effet pas permis de compenser la contraction des volumes exportés (– 18,9 % par
rapport à 2006, les exportations passant de 12,7 à 10,3 millions de tonnes). Les exportations de bois se
sont inscrites en hausse de 40 %, sous l’effet conjugué de l’augmentation des prix moyens à l’exportation
(+ 14,2 %) et des quantités vendues (+ 22,5 %). Le redressement des exportations de rondins
d’eucalyptus, depuis la reprise en 2006 de l’exploitation par la société Eucalyptus Fibre Congo, s’est
confirmé en 2007, avec le doublement des volumes exportés. Les ventes de sucre ont reculé de 31,7 % en
valeur par rapport à 2006, en raison de la diminution des quantités exportées (– 34,2 %).
Les importations sont ressorties en hausse de 20,2 % par rapport à 2006, en liaison avec l’alourdissement
de la facture pétrolière (+ 35,6 % en un an). Le taux de couverture des importations par les exportations,
bien qu’en baisse sensible, demeure à un niveau confortable (218,6 % après 303,2 % en 2006).
Le déficit des services s’est accru de 17,2 %, en lien avec les investissements du secteur pétrolier et du
fait des dépenses de prestations de services engagées par les entreprises. Le déficit de la balance des
revenus s’est en revanche réduit de 8,9 %, du fait de moindres revenus sur investissements directs (liés à
la baisse des bénéfices des sociétés pétrolières).
L’excédent du compte de capital et d’opérations financières a triplé pour atteindre FCFA 795 milliards,
grâce principalement à la forte progression des investissements directs (+ 29,4 %), notamment dans le
secteur pétrolier. En définitive, le solde global de la balance des paiements, s’il est resté excédentaire à
hauteur de FCFA 113,3 milliards, s’est contracté de 69,2 % par rapport à 2006. Ces ressources,
complétées des allègements de dette extérieure privée obtenus dans le cadre du Club de Londres, ont
permis d’augmenter les réserves officielles de FCFA 61,4 milliards et de réduire les arriérés extérieurs de
FCFA 1 328 milliards.
À fin décembre 2006, la dette extérieure du Congo s’élevait à environ USD 6,1 milliards, dont environ
USD 2,7 milliards d’arriérés (43 %). Elle représentait environ 82 % du PIB (99 % en 2005) et son service
a atteint 1,6 % des exportations de biens et services (2,4 % en 2005).
S’agissant de la dette contractée à l’égard des créanciers du Club de Paris, le traitement intérimaire dont
bénéficiait le Congo depuis décembre 2004 n’a pu être poursuivi, faute d’approbation de la 3ème revue de
la FRPC par le FMI. Depuis octobre 2006, le pays n’est donc plus sous accord avec le Club.
Un accord a, en revanche, été finalisé en novembre 2007 avec les créanciers privés du Club de Londres.
Celui-ci prévoit l’effacement de 80 % de la dette commerciale du Congo estimée à environ
USD 2 milliards.
SYSTÈME BANCAIRE
Situation simplifiée du système bancaire congolais
(en milliards de francs CFA)
Trésorerie et divers 222,6 305,7 383,5 Trésorerie et divers 30,6 30,6 33,5
Crédits à l'État 3,5 5,4 3,1 Dépôts de l’État 45,3 18,0 16,3
Crédits à l’économie 84,0 95,4 109,7 Dépôts du secteur privé 223,2 354,9 430,4
Créances en souffrance nettes 0,4 0,5 0,6 Fonds propres 27,4 33,6 44,5
Valeurs immobilisées 16,0 30,2 27,6
Total 326,5 437,1 524,7 Total 326,5 437,1 524,7
Coef. net d'exploitation (%) 58,4 47,7 46,2 Taux de marge nette (%) 22,7 31,5 32,1
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%) 22,0 29,6 34,3
(résultat net / fonds propres)
Source : COBAC
Le système bancaire congolais était constitué fin 2007 de quatre établissements de crédit (chiffre
inchangé par rapport à 2006) : le Crédit du Congo (ex Crédit Lyonnais Congo), la BGFI Bank Congo, la
LCB (La Congolaise de Banque, dont la Banque Marocaine du Commerce Extérieur – BMCE – est
actionnaire à hauteur de 25 %) et la Banque Commerciale Internationale (BCI, groupe BANQUES
POPULAIRES). De nouveaux établissements, en particulier ECOBANK Congo et la Banque de
l’Habitat, ont obtenu récemment leur agrément mais n’avaient pas démarré, au premier semestre 2008,
leurs activités.
En 2007, le système bancaire congolais a continué d’enregistrer une forte croissance de son activité, le
total de bilan augmentant de 20 % sur un an, après une hausse de 33,9 % en 2006. Les dépôts de la
clientèle, qui constituent environ 85 % du total de bilan, ont, en particulier, augmenté de près de 20 %.
Les crédits bruts à la clientèle, qui représentent 22,1 % du total de bilan (23,3 % en 2006), sont ressortis
en hausse de 13,4 % par rapport à 2006. Cette évolution provient essentiellement de la hausse des
engagements du système bancaire sur les entreprises tant privées (+ 18,8 %) que publiques (+ 14,6 %).
Les crédits à l’État se sont, en revanche, fortement contractés (– 42,6 % sur un an). Si les créances en
souffrance se sont sensiblement accrues en 2007, passant de FCFA 1,4 milliard à FCFA 3,1 milliards, la
qualité du portefeuille de crédits reste globalement satisfaisante : les créances en souffrance représentent
2,7 % des crédits bruts et sont provisionnées à hauteur de 81 % (contre 66,5 % en 2006).
La situation de surliquidité du secteur bancaire congolais s’est renforcée : l’excédent global de trésorerie a
atteint FCFA 361 milliards, en hausse de 30,1 %, et représente 69 % du total de bilan. Le taux de
couverture des crédits par les dépôts s’est établi à 394 % (contre 368 % en 2006).
Le produit net bancaire a enregistré une forte progression en 2007 (+ 49,5 %), sous l’effet d’un net
accroissement des marges dégagées dans le cadre des opérations avec la clientèle (+ 66,1 %). Le résultat
net est ressorti à FCFA 15,2 milliards, en hausse de 52,5 % par rapport à l’exercice précédent.
Avec 59 établissements agréés par la COBAC à fin décembre 2007, le secteur de la microfinance joue un
rôle important dans les circuits de financement au Congo. D’après les dernières estimations, les dépôts
gérés, à fin septembre 2007, se sont élevés à FCFA 77 milliards et les encours de crédits à
FCFA 15 milliards, ce qui représente respectivement 27 % et 11 % du total des dépôts et des crédits du
secteur de la microfinance en CEMAC et environ 15 % des dépôts et des crédits gérés par le système
bancaire congolais. Près de 230 000 personnes bénéficieraient directement de ce système, sur un total de
1,4 million de clients en CEMAC.
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que le Congo a procédé, en juillet 2008, à la
désignation des membres de son Agence Nationale de Renseignement Financier (ANIF), qui doit être
confirmée par un décret présidentiel.
PERSPECTIVES
D’après les prévisions de la BEAC, le Congo devrait enregistrer, en 2008, une forte reprise de sa
croissance économique. Le taux de croissance du PIB réel atteindrait 9,4 %, ce qui entraînerait une hausse
du revenu nominal par habitant de 5,1 %. Cette évolution résulterait principalement de l’augmentation de
la production de pétrole (+ 17,3 % par rapport à 2007), l’apport du secteur pétrolier à la croissance réelle
redevenant positif, à hauteur de 3,8 points. Le dynamisme des activités du secteur non pétrolier, en
particulier dans les branches agricoles, sylvicoles et tertiaires (télécommunications, transports), devrait
également contribuer à soutenir la croissance. Le PIB non pétrolier progresserait ainsi de 5,7 %.
Les tensions inflationnistes devraient sensiblement s’accentuer en 2008, avec une progression attendue de
l’indice des prix à la consommation de 4,5 %. Ceci refléterait la forte hausse, au plan mondial, des cours
du pétrole, le renchérissement des biens alimentaires importés mais également les problèmes récurrents
du trafic ferroviaire, à l’origine de surcoûts.
Économie
• PIB par habitant : USD 8 940 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 5,7 % 63,3 %* 31,0 %
* dont pétrole : 52,4 %.
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 56,2 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 6,0 % Indice de dévelop. humain – Classement : 119ème/177
Taux alphabét. des adultes : 84,0% APD reçue par habitant (versements nets) : USD 38,9
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Gabon est membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de
la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Dans le cadre de sa Stratégie d’assistance, la Banque mondiale détenait, au 1er juillet 2008, un portefeuille
de quatre projets actifs, pour un volume de financements de USD 50 millions. Ces projets portent sur la
gestion des ressources naturelles, la protection de la biodiversité et la gestion des parcs nationaux,
l’amélioration des infrastructures locales et le renforcement du système de statistiques nationales.
À fin juillet 2008, le Gabon était noté BB – à long terme par les agences Standard & Poor’s et
Fitch Ratings, la note étant assortie d’une perspective stable.
ACTIVITÉ
Après un net ralentissement de l’activité économique en 2006 (+ 1,3 %), le Gabon a retrouvé, en 2007,
une croissance robuste, le PIB réel progressant de 5,4 %. Cette évolution résulte principalement du
redressement des performances du secteur pétrolier, la production de brut ayant augmenté de 1,7 %. Le
PIB réel du secteur pétrolier est ainsi ressorti en hausse de 1,9 %, tandis que les activités hors pétrole
demeuraient dynamiques (le PIB réel non pétrolier s’est accru de 6,4 %).
Variations en pourcentage
Taux de croissance du PIB en volume 1,4 3,0 1,3 5,4
Indice des prix à la consommation en moyenne annuelle 0,4 – 0,2 4,0 4,8
Indice des prix à la consommation en glissement annuel – 0,6 – 0,4 6,5 3,5
(a) estimations
* y compris variation de stocks
Source : BEAC
Le secteur primaire a contribué à la croissance à hauteur de 0,2 point, grâce notamment aux programmes
de relance de l’élevage engagés par les autorités et aux efforts entrepris par la société belge SIAT Gabon
pour dynamiser les activités palmiers à huile et hévéas. Toutefois, le secteur agricole gabonais ne couvre
toujours qu’à peine 40 % des besoins de la population.
La filière forestière, qui constitue le second employeur du pays, après la fonction publique, avec environ
10 000 salariés, a également soutenu l’activité économique (+ 0,1 point). La production de grumes a crû
de 6 % en 2007. Ce secteur continue de bénéficier d’une demande internationale en forte progression,
tirant à la hausse les prix à l’exportation (+ 2,4 % en 2007). La réglementation locale, adoptée en 2006 et
obligeant les opérateurs à transformer sur place une partie de leur production, a en outre, contribué à la
relance des investissements.
Le secteur minier, dont la contribution au PIB est encore limitée (moins de 3 %), constitue une source de
diversification pour l’économie gabonaise. L’extraction du manganèse par la COMILOG a poursuivi sa
progression, atteignant 3,3 millions de tonnes (+ 11,9 % par rapport à 2006). L’importance des gisements
non encore exploités pourrait permettre au Gabon de devenir l’un des premiers producteurs mondiaux de
manganèse, la production pouvant atteindre 7 à 8 millions de tonnes dans les prochaines années. En outre,
l’accord final concernant l’exploitation du gisement de fer de Belinga, situé dans le nord est du pays et
dont les réserves sont estimées à un milliard de tonnes, a été signé en mai 2008 entre le Gabon et le
consortium chinois COMIBEL (Compagnie minière de Belinga). L’exploitation de ce site nécessitera au
préalable près de EUR 3 milliards d’investissements, comprenant notamment la construction d’un réseau
de chemin de fer de 250 km et d’un port en eaux profondes.
Principales productions
2004 2005 2006 2007 (a)
Pétrole (millions de tonnes) 13,5 13,3 11,9 12,1
Prix du baril de pétrole gabonais (USD) 35,8 49,5 61,4 68,2
Prix moyen à l’export (milliers FCFA/tonne) 139,1 190,3 234,1 238,8
Manganèse (millions de tonnes) 2,5 2,8 3,0 3,3
Bois tropicaux
3
Production de grumes (milliers de m ) 1 788,0 1 871,0 2 077,0 2 200,0
3
Exportations (grumes, sciages et dérivés) (milliers de m ) 1 500,0 1 600,0 1 800,0 1 900,0
dont Okoumé 652,6 569,3 500,0 400,0
3
Prix à l’exportation (milliers de FCFA/m ) 95,8 99,4 115,7 118,5
(a) estimations
Sources : Autorités nationales, BEAC
Le secteur secondaire a contribué à hauteur de 0,8 point à la hausse du PIB, grâce, en particulier, à la
bonne tenue des industries agro-alimentaires et de transformation du bois, de l’énergie et du raffinage,
après la réhabilitation de l’usine de la SOGARA (société nationale de raffinage). À l’inverse, l’industrie
du tabac a souffert de l’arrêt des exportations vers le Tchad, tandis que la fabrication de matériaux de
construction et celle des huiles et corps gras ont pâti des problèmes techniques liés à l’obsolescence des
outils de production.
Le secteur tertiaire a apporté une contribution positive à la croissance, de 2,6 points, grâce aux bonnes
performances des branches transports, télécommunications et commerce. Ces activités ont bénéficié du
dynamisme de la demande intérieure.
S’agissant de l’évolution des prix, l’année 2007 a été marquée par une persistance des tensions
inflationnistes, les prix à la consommation progressant, en moyenne annuelle, de 4,8 % (après + 4,0 %
en 2006). Cette évolution résulte essentiellement des effets de diffusion de la hausse de la masse salariale
décidée dans la fonction publique et de l’augmentation des prix des produits pétroliers, les prix à la
pompe ayant été relevés de 25 % en mars 2007.
FINANCES PUBLIQUES
L’exécution du budget 2007 s’est soldée par une consolidation de l’excédent base engagements, hors
dons, qui a atteint 9,5 % du PIB, après 9 % du PIB en 2006.
Les recettes budgétaires se sont élevées à FCFA 1 636,3 milliards en 2007 (+ 3,4 %). Cette évolution est
imputable à la forte croissance des recettes hors pétrole (+ 19,0 %, à FCFA 677,8 milliards), grâce au
rendement élevé de l’impôt sur les sociétés et de la TVA. En revanche, les recettes pétrolières se sont
inscrites en repli de 5,4 %, en raison de moindres rentrées fiscales au titre de l’impôt sur les sociétés
pétrolières (– 16,5 %).
Les dépenses totales (FCFA 1 166 milliards) ont progressé de 3,9 % par rapport à 2006.
Représentant 79 % des dépenses publiques, les dépenses courantes sont ressorties en hausse de 4,0 %. Les
traitements et salaires ont augmenté de 19,6 % en 2007, sous l’effet des mesures de revalorisation des
traitements de la fonction publique. Les dépenses de transferts et de subventions ont légèrement reculé
(– 3,1 %), pour atteindre FCFA 498 milliards, du fait principalement de la diminution des subventions
versées à la SOGARA (FCFA 54 milliards, après FCFA 102 milliards en 2006), à la suite du relèvement
des prix des carburants à la pompe.
Les dépenses en capital ont augmenté de 3,4 % par rapport à 2006. Ceci résulte d’un accroissement des
engagements sur ressources propres (+ 4,5 %) et d’une stabilisation des financements extérieurs. Ces
derniers ont été majoritairement accordés par l’Agence française de développement et la Banque africaine
de développement.
Au total, le solde budgétaire base engagements (dons compris) s’est établi à FCFA 470,7 milliards
(+ 2,2 %). L’État a pu ainsi poursuivre l’apurement de ses arriérés intérieurs, à hauteur de
FCFA 40 milliards, conformément aux accords conclus dans le cadre du Club de Libreville.
En matière de réformes structurelles, les mesures engagées par les autorités en vue de renforcer la
transparence dans le secteur pétrolier ont été poursuivies. À la suite de l’adhésion du Gabon, en 2004, à
l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (EITI), les rapports de réconciliation entre
les données des sociétés pétrolières et les revenus de l’État sont régulièrement publiés depuis 2005. Un
troisième rapport sur les revenus pétroliers et miniers portant sur l’année 2006 a ainsi été publié en
mars 2008.
En vue de créer un cadre propice à la diversification du secteur productif, d’autres réformes structurelles
ont également été engagées. La mise en œuvre du programme de privatisations s’est poursuivie. Dans le
secteur des télécommmunications, la société GABON TELECOM a été privatisée en février 2007, l’État
ayant cédé 51 % de ses parts à MAROC TELECOM. Le prix de cession définitif de la société a été arrêté
à FCFA 40 milliards (61 millions d’euros) en novembre 2007. Dans le secteur du transport aérien, après
la liquidation d’AIR GABON en 2006, une nouvelle société, GABON AIRLINES, a été créée en
partenariat avec ETHIOPIAN AIRLINES et a démarré ses activités en avril 2007. L’État a également
engagé la restructuration de la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA), confrontée à des difficultés
techniques et de gestion. Enfin, une convention de concession partielle des ports d’Owendo et de
Port-Gentil a été signée avec un opérateur de Singapour, PORTEK INTERNATIONAL Ltd.
La concession, d’une durée de 25 ans, est entrée en vigueur en novembre 2007.
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements du Gabon
(en milliards de francs CFA courants)
(a) estimations
Source : BEAC
l’exportation (+ 27,3 %). Ces performances s’inscrivent dans un contexte marqué par la demande
soutenue de l’industrie sidérurgique et des tensions persistantes sur l’offre de minerai. Les exportations de
bois tropicaux ont progressé de 8,9 %, sous l’effet de l’appréciation des prix à l’exportation (+ 2,4 %) et
de la hausse des quantités commercialisées (+ 5,6 %). Les importations ont stagné (+ 0,1 %),
à FCFA 816,8 milliards.
Le déficit des services s’est à nouveau creusé en 2007, en raison notamment des dépenses du secteur
pétrolier dans la recherche, l’exploration et l’optimisation de l’exploitation des champs existants. Il s’est
établi à FCFA 617,3 milliards contre FCFA 567,1 milliards en 2006. Après une réduction de 4,2 %
en 2006, le déficit de la balance des revenus s’est accru de 6,4 % en 2007, en liaison avec une plus forte
rémunération des investissements privés. La balance des transferts courants a enregistré un déficit de
FCFA 117,9 milliards, après FCFA 106,3 milliards en 2006.
Le solde du compte de capital et d’opérations financières s’est fortement détérioré, le déficit atteignant
FCFA 776,7 milliards (+ 44,7 %). Cette évolution tient essentiellement à la reconstitution des positions
extérieures des investisseurs privés, puisque le solde des investissements directs est demeuré négatif
en 2007, s’élevant à FCFA 92,3 milliards (contre FCFA 15,4 milliards).
En définitive, le solde global de la balance des paiements, excédentaire depuis 2004, s’est fortement
contracté, passant de FCFA 193,0 milliards à FCFA 1,3 milliard. Ces ressources ont permis d’accroître
les réserves de change de FCFA 3,6 milliards.
En 2006, la dette extérieure du Gabon s’élevait à USD 4,4 milliards. La dette à long terme représentait
près de 89 % de la dette totale. Elle a augmenté de 7,8 % en 2006, pour atteindre USD 3,9 milliards
contre USD 3,6 milliards en 2005. Les recours aux crédits FMI ont baissé de plus de 15 % en un an.
Après s’être stabilisée en 2005, la dette à court terme a connu une forte hausse en 2006 (+ 73 %),
s’établissant à près de FCFA 430 milliards, du fait de l’accumulation d’arriérés à l’égard des créanciers
publics. À fin 2006, l’encours total de dette extérieure représentait, comme en 2005, environ 44 %
du PIB. Les ratios du service de la dette sur les exportations et sur les recettes budgétaires ont atteint
respectivement 1,4 % et 2,8 %.
En juillet 2007, le Gabon a conclu avec le Club de Paris un accord de remboursement anticipé de sa dette
non APD, moyennant une décote de 15 %. Cette opération est intervenue, pour les créanciers participants,
entre le 2 décembre 2007 et le 30 janvier 2008, et a porté sur un montant de USD 1,5 milliard.
L’opération a été financée par l’émission de deux emprunts obligataires, réalisés sur le marché
international et sur le marché régional de la CEMAC et portant respectivement sur USD 1 milliard et
USD 200 millions, le solde étant financé sur ressources propres. À l’issue de cette opération, l’encours de
dette extérieure devrait être ramené, selon les estimations de la BEAC, à environ 11 % du PIB à fin
décembre 2008.
SYSTÈME BANCAIRE
Au 31 décembre 2007, le système bancaire du Gabon comprenait sept banques en activité (contre six en
décembre 2006) : Banque Gabonaise de Développement (BGD), Banque Internationale pour le
Commerce et l'Industrie du Gabon (BICIG), BGFI Bank Gabon, Citibank, Financial Bank Gabon, Union
Gabonaise de Banque (UGB) et la Banque de l’Habitat, filiale de la BGD, qui a démarré ses opérations en
janvier 2007.
Trésorerie et divers 494,2 513,9 1 031,1 Trésorerie et divers 115,9 135,6 219,4
Crédits à l'État 31,3 19,6 36,6 Dépôts de l’État 100,8 89,6 587,1
Crédits à l’économie 374,1 476,1 588,5 Dépôts du secteur privé 638,5 753,3 797,6
Créances en souffrance nettes 13,4 9,6 13,0 Fonds propres 174,1 178,9 204,3
Valeurs immobilisées 116,3 138,2 166,3
Total 1 029,3 1 157,4 1 808,4 Total 1 029,3 1 157,4 1 808,4
Coef. net d'exploitation (%) 58,1 56,6 47,7 Taux de marge nette (%) 29,1 29,9 33,3
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%) 16,0 16,9 19,2
(résultat net / fonds propres)
Source : COBAC
Le total cumulé des bilans du système bancaire gabonais a augmenté de 56,2 % en 2007, du fait,
principalement, de la très forte progression des dépôts de la clientèle (+ 64,3 %).
Les encours de crédits bruts, qui ont représenté 36 % des emplois du système bancaire (48,2 % en 2006),
se sont inscrits en hausse de 16,6 % par rapport à 2006. Cette évolution traduit la forte progression des
crédits aux entreprises du secteur privé (+ 14,8 %) et des engagements du système bancaire sur l’État
gabonais (+ 86,4 %). En revanche, les crédits accordés aux entreprises publiques ont diminué de près de
moitié par rapport à 2007, pour s’établir à FCFA 1,9 milliard.
La qualité du portefeuille de crédits s’est sensiblement améliorée en 2007. En baisse de 15,7 %, les
créances brutes en souffrance se sont élevées à FCFA 52,1 milliards, représentant environ 8 % des crédits
bruts (contre 11,1 % l’an passé). L’effort de provisionnement a toutefois marqué un recul, les créances en
souffrance étant provisionnées, au 31 décembre 2007, à hauteur de 75 % seulement (contre 84,5 %
en 2006).
L’année 2007 a également été marquée par une forte augmentation des emplois de trésorerie, qui ont
doublé en un an. Cette évolution résulte en particulier de l’émission obligataire effectuée par l’État
gabonais sur le marché financier de la CEMAC, à laquelle les établissements bancaires ont largement
souscrit.
La situation de surliquidité du secteur bancaire s’est accentuée : l’excédent global de trésorerie a plus que
doublé par rapport à 2006, pour atteindre FCFA 850,4 milliards (contre FCFA 401,8 milliards l’année
précédente), et représente 47,0 % du total de bilan. Le taux de couverture des crédits par les dépôts est
ressorti à 226 % (contre 167 % en 2006).
Le produit net bancaire a augmenté de 29,2 % en 2007, en raison de l’accroissement des marges sur les
opérations avec la clientèle (+ 43 %) et sur les opérations de trésorerie (+ 78,2 %). Au total, le résultat net
a atteint FCFA 39,3 milliards, en hausse de 44,0 % par rapport à l’exercice 2006.
Le secteur de la microfinance est de taille très réduite au Gabon, avec seulement quatre établissements
agréés par la COBAC à fin décembre 2007. Les dépôts gérés ont représenté, à fin septembre 2007,
environ FCFA 1,2 milliard, les encours de crédits s’élevant à FCFA 1,3 milliard. Le nombre de
bénéficiaires est estimé à près de 7 000 personnes.
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que le Gabon est l’un des deux pays de la
CEMAC à disposer d’une Agence Nationale de Renseignement Financier (ANIF) fonctionnelle.
PERSPECTIVES
En 2008, selon les prévisions de la BEAC, la croissance économique du Gabon devrait connaître un
sensible ralentissement. Le PIB réel devrait enregistrer une progression de 4,5 %, après 5,4 % en 2007,
entraînant une hausse du revenu réel par habitant de 1,6 %.
En dépit des tensions sur les prix des principales denrées alimentaires et le dynamisme de la
consommation privée, l’inflation devrait quelque peu décélérer au cours de l’année 2008. Mesurée par la
variation de l’indice des prix à la consommation des ménages, l’inflation s’établirait à 4 % en moyenne
annuelle en 2008, contre 4,8 % en 2007, reflétant aussi l’impact des mesures fiscales et budgétaires prises
par les autorités pour contenir les pressions inflationnistes.
Économie
• PIB par habitant : USD 16 488 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2007) 2,1 % 95,2 %* 2,7 %
* dont pétrole 77,0 % et gaz 14,5 %
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 50,4 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 12,3 % Indice de dévelop. humain – Classement : 127ème/177
Taux alphabét. des adultes : 87,0 APD reçue par habitant (versements nets) : USD 77,5
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
La Guinée Équatoriale est membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Sur la base d’une convention signée avec les autorités en juin 2008, pour un montant de USD 1 million,
la Banque mondiale apporte son assistance à la Guinée Équatoriale pour le renforcement de son appareil
statistique et la mise en œuvre des actions induites par l’adhésion à l’Initiative sur la transparence dans les
industries extractives (EITI). Une analyse qualitative des dépenses publiques, engagées notamment dans
les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures, devrait également être conduite en 2008.
ACTIVITÉ
La Guinée Équatoriale a enregistré en 2007 une très forte accélération de sa croissance économique, le
PIB réel ayant progressé de 23,2 % après 5,3 % en 2006. Cette performance résulte de l’expansion rapide
de la production de gaz et du redressement de l’extraction de pétrole brut. Le PIB réel du secteur
énergétique (pétrole et gaz) s’est accru de 24,6 % en 2007, tandis que le PIB réel du secteur non pétrolier
augmentait de 19,2 %.
Dans le secteur primaire, malgré les différents programmes destinés à renforcer la sécurité alimentaire,
l’agriculture vivrière n’a apporté qu’une contribution modeste à la croissance (0,1 point). Elle satisfait
moins de 30 % d’une demande intérieure en constante progression. Aussi, le gouvernement a engagé, en
mai 2007, un plan de relance du secteur agricole, pour un montant de FCFA 1,7 milliard, et la
restructuration de l’Institut de la promotion agricole (INPAGE). S’agissant des cultures de rente, leur
contribution à la croissance a été nulle en 2007. Ce résultat tient à la stagnation de la production de cacao
(le principal produit agricole d’exportation), autour de 3 000 tonnes. Afin de dynamiser la production
cacaoyère, le gouvernement a débloqué, en août 2007, près de FCFA 205 millions sous forme de
micro-crédits pour faciliter l’achat d’intrants. La production de café s’est accrue de 9 % pour atteindre
118 000 tonnes.
Le secteur sylvicole a contribué à hauteur de 0,2 point à la croissance. La production totale de grumes a
progressé de 18,8 %. La production de bois débités a augmenté de 30,7 %, pour s’établir à
66,9 millions de m3, la réglementation obligeant les sociétés forestières, depuis septembre 2007, à
transformer sur place la totalité de leur production avant exportation.
L’apport du secteur pétrolier à la croissance s’est élevé à 1,2 point. La production de pétrole brut a
atteint 17,5 millions de tonnes (soit 350 000 barils/jour), en hausse de 2,3 % par rapport à 2006. La baisse
des rendements du champ historique Zafiro, exploité par le consortium Mobil Equatorial Guinea
Inc. (MEGI), formé notamment par Mobil, Exxon et l’État équato-guinéen, a été compensée par l’entrée
en production du gisement Okoumé, situé au large de Bata. Une nouvelle législation sur les hydrocarbures
a été adoptée en 2007, qui devrait permettre à l’État, via la société publique GE Petrol, d’accroître
progressivement sa quote-part (profit oil) de la production extraite. À cette fin, GE Petrol a acheté, en
mai 2008, pour USD 2,2 milliards, les actifs détenus par la société américaine Devon Energy sur des
blocs du champ Zafiro.
La production de gaz a connu en 2007 une forte accélération, les exportations ayant doublé en un an. La
contribution de cette branche à la croissance s’est élevée à 17 points en 2007, contre 1,6 point en 2006. La
branche a tout particulièrement bénéficié de l’augmentation de la production de gaz naturel
liquéfié (GNL), assurée par la société américaine Marathon, sur le site de Punta Europa. Les autorités
envisagent la construction d’un second train de transformation de GNL destiné à traiter le gaz des champs
pétrolifères du Cameroun et du Nigéria. Ce chantier, nécessitant près de EUR 1 à 1,5 milliard
d’investissements, pourrait permettre de porter la production de GNL à 8 millions de tonnes.
Principales productions
2004 2005 2006 2007
Pétrole brut
Production (millions de tonnes) 17,6 17,9 17,1 17,5
Production (milliers de barils/jour) 352,9 360,1 343,5 350,9
Prix moyen à l’export (milliers FCFA/tonne) 131,6 194,8 227,9 233,0
Prix du baril de pétrole équato-guinéen (USD) 34,4 51,0 60,2 67,0
Méthanol et autres gaz
Exportations (milliers de tonnes) 1 152,9 1 490,2 1 644,4 3 339,8
Bois (grumes)
3
Production (milliers de m ) 482,3 512,0 511,8 608,1
3
Exportations (grumes, sciages et dérivés) (milliers de m ) 528,7 460,8 460,6 547,3
3
Prix à l’exportation (milliers FCFA/m ) 55,5 32,3 54,9 62,2
Source : BEAC
Le secteur secondaire a contribué à hauteur de 3,8 points à la hausse du PIB. Le secteur de la construction
est resté dynamique, avec un apport de 3,4 points. L’activité du BTP a continué de bénéficier de
l’augmentation des budgets d’investissement public, consacrés en particulier à la construction
d’infrastructures de transport, d’équipements collectifs et de logements. Les travaux d’extension du
réseau routier et du port de Malabo ainsi que la construction du quartier d’affaires « Malabo II » devraient
soutenir l’activité en 2008.
Le secteur de l’énergie (électricité, gaz et eau) a contribué à hauteur de 0,4 point à la croissance, en raison
du renforcement des capacités de production des centrales électriques et de l’installation progressive de
nouvelles centrales thermiques dans les principales villes. À moyen terme, l’autonomie énergétique de la
partie continentale devrait être renforcée par la mise en œuvre du projet de construction du barrage de
Djibloo et d’une usine hydro-électrique.
L’apport du secteur tertiaire à la croissance a été de 0,8 point, grâce, essentiellement, au dynamisme des
activités de services financiers et immobiliers et aux services non marchands.
L’année 2007 s’est caractérisée par une persistance des tensions inflationnistes. La hausse des prix s’est
établie à 5,5 % en moyenne annuelle, après + 5 % en 2006. La vigueur de la demande intérieure, du fait
de la hausse des revenus des ménages, et les difficultés d’approvisionnement rencontrées, notamment,
pour les denrées de base et les matériaux de construction, ont accru les contraintes d’offre et exercé des
pressions sur les prix des produits locaux et des produits importés.
FINANCES PUBLIQUES
L’exercice 2007 s’est soldé par un excédent budgétaire base engagements de FCFA 1 072 milliards,
représentant 20,9 % du PIB, après un excédent de 25,7 % en 2006.
Les recettes de l’État ont atteint FCFA 2 308,6 milliards, en progression de 9,7 %. Sous l’effet du rebond
de la production de brut et des performances de celle du gaz, les recettes pétrolières, qui se sont élevées à
FCFA 2 097 milliards, soit 91 % des recettes totales, se sont accrues de 5,8 %. Les recettes non
pétrolières ont augmenté de près de 50 %, pour s’élever à FCFA 211 milliards. Cette amélioration résulte
de la mise en œuvre des mesures fiscales, telles que l’instauration d’un numéro d’identification pour les
personnes physiques et les personnes morales, et de l’entrée en vigueur de la taxe sur la valeur ajoutée.
Les dépenses totales se sont inscrites en hausse de 29,1 % et se sont élevées à FCFA 1 236 milliards. Les
dépenses courantes ont augmenté de 10,2 %, du fait principalement de la forte progression de la masse
salariale (+ 29,2 %) et des transferts et subventions (+ 16,5 %). Les subventions ont ainsi représenté près
de FCFA 76 milliards, en raison principalement des subventions des produits pétroliers, les prix des
carburants à la pompe étant inférieurs de moitié aux prix de marché.
Les dépenses en capital, qui ont atteint FCFA 1 019 milliards, se sont accrues de 34,1 % par rapport
à 2006, après une progression de 70,4 % en 2006. Depuis 2000, les dépenses en capital ont été multipliées
par plus de 20. Elles représentent, en 2007, près de 20 % du PIB national, 46 % du total des dépenses
d’investissement des pays de la CEMAC et plus de quatre fois le budget d’investissement du Gabon. Ces
dépenses, financées exclusivement sur ressources propres, ont été principalement affectées à la réalisation
des infrastructures de base, tout particulièrement dans les domaines du logement social, de l’éducation, de
la santé et des transports, et à la construction et la réhabilitation de bâtiments. Toutefois, du fait des
capacités d’absorption limitées de l’économie, attestées par l’apparition de goulets d’étranglement,
notamment dans la fourniture d’électricité, la poursuite d’une forte expansion des budgets
d’investissement public pourrait, à terme, être facteur de déséquilibres macroéconomiques.
Au total, l’excédent base engagements, hors dons, constaté au titre de l’exercice 2007 s’est établi à
FCFA 1 072 milliards, en repli de 6,5 % par rapport à 2006. Ces ressources ont permis à l’État
équato-guinéen de faire face à l’amortissement de sa dette extérieure pour un montant
de FCFA 9,6 milliards et de poursuivre son désendettement à l’égard des secteurs bancaire et non
bancaire, respectivement à hauteur de FCFA 178 milliards et FCFA 885 milliards.
En pourcentage du PIB
COMPTES EXTÉRIEURS
Balance des paiements de la Guinée Équatoriale
(en milliards de francs CFA courants)
2004 2005 2006 2007 (a)
(a) estimations
Source : BEAC
En 2007, l’excédent courant s’est sensiblement contracté, passant de FCFA 405 milliards (9,1 % du PIB)
à FCFA 52 milliards (1 %). La détérioration des soldes des balances des services et des revenus, que la
poursuite de l’amélioration de l’excédent commercial n’a que partiellement compensée, explique
l’essentiel de cette évolution.
La balance commerciale a enregistré un excédent en hausse de 10,3 % par rapport à l’année précédente.
Les exportations ont progressé de 14 % en valeur, s’établissant à FCFA 4 893 milliards après
FCFA 4 291 milliards en 2006. Ce résultat reflète l’accroissement de 4,4 % des ventes de pétrole, ce
produit générant plus de 80 % des recettes d’exportations du pays. Contrairement à 2006, les quantités de
brut commercialisées ont augmenté de 2,3 %, tandis que les prix à l’exportation suivaient une tendance
similaire (+ 2,2 %). La Guinée Équatoriale demeure le premier exportateur de pétrole de la Zone franc,
devant le Gabon et le Congo. Les exportations de méthanol, qui ont bénéficié de la bonne tenue des prix à
l’exportation (+ 6,9 %), ont plus que doublé en un an, pour s’établir à près de FCFA 780 milliards, soit
16 % des exportations totales (contre 6 % en 2004). Les exportations de bois tropicaux se sont accrues de
34,4 % en valeur, grâce à la reprise de la production de grumes et à la poursuite du redressement des prix
à l’exportation (+ 13,3 % en moyenne en 2007).
Les importations sont ressorties en hausse de 25,4 % en 2007, pour s’établir à FCFA 1 325 milliards.
Cette évolution s’explique essentiellement par l’accroissement des importations du secteur pétrolier et des
commandes de biens d’équipement dans le cadre des programmes d’investissement public.
Le déficit de la balance des services, qui résulte principalement des dépenses du secteur pétrolier liées aux
travaux de recherche et d’exploration, s’est aggravé pour atteindre FCFA 525,6 milliards en 2007
(+ 22,9 %). La progression des importations de biens et services s’est également traduite par une hausse
sensible des dépenses de fret et d’assurance (+ 41,2 %).
En définitive, l’excédent global de la balance des paiements s’est élevé, en 2007, à FCFA 182 milliards,
en baisse de 49,1 %, ce qui s’est traduit par une augmentation des réserves officielles à due concurrence.
À fin décembre 2006, la dette extérieure de la Guinée Équatoriale s’élevait à USD 278 millions, 37 % de
l’encours étant contracté à l’égard d’institutions multilatérales. Le stock de dette extérieure rapporté au
PIB a continué de décliner, passant de 3,8 % en 2005 à 3,3 % en 2006.
L’analyse de viabilité de la dette, conduite par le services du FMI dans le cadre des consultations prévues
par l’article IV des Statuts, a permis de confirmer la soutenabilité de la dette extérieure, tant à court terme
qu’à moyen terme. Selon le FMI, la dette extérieure devrait représenter moins de 1 % du PIB à l’horizon
de 2012, en l’absence de nouveaux prêts.
Du fait de son niveau de richesse par habitant et de la faible importance du stock de sa dette, la
Guinée Équatoriale n’est pas éligible à l’initiative PPTE.
SYSTÈME BANCAIRE
Situation simplifiée du système bancaire équato–guinéen
(en milliards de francs CFA)
Trésorerie et divers 282,2 275,8 388,4 Trésorerie et divers 11,7 12,6 33,8
Crédits à l'État 3,3 3,3 1,6 Dépôts de l’État 165,3 113,9 122,4
Crédits à l’économie 93,3 129,1 188,5 Dépôts du secteur privé 190,9 262,1 390,9
Créances en souffrance nettes 6,5 3,3 1,4 Fonds propres 28,0 38,3 50,1
Valeurs immobilisées 10,6 15,4 17,3
Total 395,9 426,9 597,2 Total 395,9 426,9 597,2
Coef. net d'exploitation (%) 38,9 40,9 40,0 Taux de marge nette (%) 17,7 18,9 14,8
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%) 14,4 13,3 11,1
(résultat net / fonds propres)
Source : COBAC
Le système bancaire équato-guinéen était composé, au 31 décembre 2007, de 4 banques (chiffre inchangé
par rapport à 2006) : la BGFI Bank Guinée Équatoriale (BGFI GE), la CCEI Bank Guinée Équatoriale
(groupe Afriland), la Société Générale de Banque en Guinée Équatoriale (SGBGE) et la Banco Nacional
de Guinea Equatorial (BANGE).
En 2007, le système bancaire a vu son activité progresser fortement, le total de bilan ressortant en hausse
de près de 40 %, après + 7,8 % en 2006.
Les crédits bruts à la clientèle, qui s’élevaient à FCFA 214 milliards au 31 décembre 2007, ont progressé
de 38,8 % en un an. Les crédits aux entreprises du secteur privé se sont accrus de 40,2 % par raport à
fin 2006, tandis que ceux alloués aux entreprises publiques ont augmenté de 76,8 % pour atteindre
FCFA 8,7 milliards. Les engagements du secteur bancaire sur l’État ont diminué de moitié. Le
dynamisme du secteur bancaire reflète la forte progression de la demande de crédits, en particulier dans le
secteur du bâtiment et des travaux publics et dans le secteur de l’énergie. Il en résulte une concentration
sectorielle des risques, qui rend les établissements particulièrement vulnérables à la défaillance de
quelques signatures.
Les créances en souffrance brutes, en hausse de 9,8 % par rapport à 2006, se sont élevées à
FCFA 24 milliards, représentant 11,3 % des crédits bruts (contre 14,3 % un an auparavant). Les
établissements ont amélioré leur effort de provisionnement, les créances douteuses étant couvertes par des
provisions à hauteur de 94 % à fin décembre 2007 (contre 84,7 % fin 2006).
Les dépôts collectés se sont accrus de 36,5 % en un an et ont représenté FCFA 513 milliards, soit 86 % du
total du bilan. La progression des activités de la BANGE, qui a démarré ses opérations en
septembre 2006, explique pour partie cette évolution.
Le produit net bancaire s’est inscrit en forte hausse (+ 38,6 %), après + 18,7 % en 2006, en raison de
l’accroissement des marges sur les opérations avec la clientèle (+ 59,2 %) et sur les opérations de
trésorerie. Le résultat net, à FCFA 5,5 milliards fin 2007, n’a progressé que de 8,6 %, en raison de
l’augmentation des frais généraux (+ 35,5 %) et surtout des dotations nettes aux provisions (+ 77,9 %).
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que la Guinée Équatoriale a créé, en février 2007,
une Agence Nationale de Renseignement Financier (ANIF), mais elle n’est pas encore fonctionnelle.
PERSPECTIVES
En 2008, la situation macroéconomique de la Guinée Équatoriale devrait être marquée par un rythme de
croissance soutenu, quoiqu’en retrait par rapport à 2007, et par la persistance de tensions inflationnistes.
En 2008, la fermeté de la consommation des ménages devrait continuer à peser sur l’évolution des prix à
la consommation. En dépit des mesures de contrôle des prix des produits de première nécessité et du
maintien des subventions des prix à la pompe, l’inflation serait entretenue par des tensions sur le marché
de l’emploi et des contraintes sur l’offre de produits vivriers. Ainsi, le taux d’inflation évoluerait autour
de 6 % en 2008, après 5,5 % en 2007.
Les travaux de la seconde Conférence économique, qui se sont déroulés à Bata en novembre 2007, ont
permis l’adoption d’un Plan national de développement « Guinée Equatoriale horizon 2020 », reposant
principalement sur : i) l’amélioration de la qualité des infrastructures, ii) le renforcement de la formation,
iii) le développement du secteur privé en en vue de contribuer à la diversification de l’économie. La
définition et la mise en œuvre des actions requises pour l’application de ce Plan constitueront, dès 2008,
un important défi pour les autorités.
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 50,4 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 12,4 % Indice de dévelop. humain – Classement : 170ème/177
Taux alphabét. des adultes : 25,7 % APD reçue par habitant (versements nets) : USD 39,0
* (moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Le Tchad est membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de
la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC).
ACTIVITÉ
Après un recul de 0,5 % en 2006, le PIB de l’économie tchadienne a progressé, en termes réels, de 0,7 %
en 2007. En dépit de la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est, un léger raffermissement de
l’activité a ainsi été observé en 2007, grâce notamment au dynamisme de la consommation privée.
En 2007, le secteur primaire a apporté une contribution négative à la croissance du PIB (– 2,0 points).
L’apport des cultures vivrières à la croissance a été négatif (– 0,6 point) pour la seconde année
consécutive, les productions céréalières ayant notamment reculé de 1,5 % par rapport à la
campagne 2005-2006. L’élevage a toutefois participé à la croissance à hauteur de 0,3 point, avec un
cheptel de 18,1 millions de têtes en hausse de 2,3 % par rapport à 2006.
Les cultures agro-industrielles ont peu participé à la croissance en 2007. La production de coton, qui n’a
progressé que de 2 % en 2007, a pâti des difficultés financières et des retards observés dans la mise en
œuvre du plan de restructuration de la société COTONTCHAD. L’activité sucrière s’est légèrement
redressée avec une hausse de 4,6 % de la production de canne par rapport à l’année précédente.
L’apport de la sylviculture, de la pêche et des mines à la croissance s’est établi à 0,1 point. Le lancement,
en janvier 2007, du projet de développement de la pêche (PRODEPECHE), d’un coût de
FCFA 13,2 milliards, destiné à renforcer les capacités de la filière, devrait permettre de renforcer
l’importance de ce secteur dans l’économie tchadienne au cours des prochaines années.
Les contre-performances du secteur pétrolier ont obéré la croissance (– 1,7 point). En dépit de la mise en
exploitation du champ de Maïkeri, en juillet 2007, la production de pétrole brut est ressortie en baisse
pour la seconde année consécutive, passant de 7,9 millions de tonnes à 7,3 millions de tonnes (– 7,6 %).
Cette diminution s’explique par des difficultés techniques, qui ont occasionné l’arrêt de la production sur
plusieurs champs, et des remontées d’eau. Une nouvelle baisse de la production est attendue pour 2008,
malgré la poursuite des travaux d’exploration entrepris par les compagnies étrangères. Ainsi, la société
China National Petroleum Corporation (CNPC) a obtenu en janvier 2007 un permis d’exploration
pétrolière couvrant un périmètre de 220 000 km². L’accord conclu entre la CNPC et la nouvelle Société
des Hydrocarbures du Tchad (SHT) prévoit un investissement de USD 250 millions, incluant la
construction d’une unité de raffinage et d’une centrale électrique.
Le secteur secondaire a faiblement contribué à la croissance en 2007 (0,1 point), du fait tout
particulièrement des industries manufacturières qui ont souffert des difficultés d’acheminement du coton
vers les installations d’égrenage. Le recul de l’activité dans cette branche a toutefois été compensé par
une progression du chiffre d’affaires dans les secteurs de l’artisanat et du bâtiment et des travaux publics,
en dépit des pénuries de ciment.
Avec une contribution à la progression du PIB de 2,1 points, le secteur tertiaire a été le principal moteur
de la croissance en 2007. Les activités commerciales, les transports et les télécommunications ont soutenu
l’activité à hauteur de 0,8 point, avec la poursuite de l’extension du réseau de téléphonie. Les services non
marchands ont également tiré la croissance, compte tenu des mesures de revalorisation générale des
salaires de la fonction publique mises en œuvre à compter de 2007 et de l’augmentation de la masse
salariale allouée aux forces de sécurité.
En 2007, le taux d’inflation moyen s’est établi à – 9 %, contre + 8,1 % en 2006, malgré une hausse des
prix importés d’environ 2,7 %. Cette évolution tient essentiellement à la baisse des prix des produits
alimentaires (– 13,3 %), grâce à l’amélioration des voies d’acheminement de la production agricole vers
les centres de consommation (bitumage de certains axes routiers) et à l’abandon partiel de la culture du
coton au profit de certains produits alimentaires, tels que les céréales et les oléagineux.
FINANCES PUBLIQUES
Tableau des opérations financières de l'État tchadien
(en milliards de francs CFA courants)
2004 2005 2006 2007 (a)
En pourcentage du PIB
La situation des finances publiques a été marquée en 2007 par une très forte hausse du solde budgétaire
base engagements, hors dons, qui a affiché un excédent de FCFA 82,9 milliards (2,5 % du PIB), après un
déficit de FCFA – 59,9 milliards (– 1,8 % du PIB) en 2006. Cette rapide amélioration résulte d’une
progression des recettes (+ 30 %) plus soutenue que celle des dépenses (+ 4,5 %).
Les recettes budgétaires hors dons sont passées de FCFA 570,9 milliards à FCFA 742,2 milliards, soit
une hausse de 30 %. Cet accroissement est imputable à l’augmentation des recettes pétrolières (+ 35 %).
Les recettes non pétrolières ont crû de 17,1 %, grâce aux meilleures rentrées fiscales enregistrées au titre
de l’impôt sur le revenu et des droits de douane.
La hausse de 4,5 % des dépenses publiques résulte principalement de l’évolution des dépenses courantes,
qui ont augmenté de 16,2 %. La progression de la masse salariale est restée forte (+ 6,7 %), bien que plus
modérée qu’en 2006 (+ 21,4 %) et le poste des autres dépenses courantes a enregistré une hausse très
importante (+ 21,4 %), consécutive, essentiellement, à l’engagement de dépenses exceptionnelles de
sécurité.
Les dépenses en capital se sont contractées de 13,1 %, en liaison avec la baisse de 55,8 % des dépenses
engagées sur financements extérieurs.
Au total, l’exercice 2007 s’est soldé par un excédent budgétaire base engagements (dons compris) en
forte hausse, atteignant FCFA 114,1 milliards, après FCFA 17,1 milliards en 2006. Cette évolution a
permis à l’État de poursuivre son désendettement à l’égard des secteurs bancaire et non bancaire, à
hauteur de FCFA 127,5 milliards.
En ce qui concerne les réformes structurelles, les autorités envisageraient en 2008 de renforcer la
transparence dans la gestion des ressources pétrolières, avec la mise en place de la loi relative au
mécanisme permanent de gestion des revenus pétroliers1. Par ailleurs, le Plan d’Action pour la
Modernisation des Finances Publiques (PAMFIP), défini conjointement avec la Banque mondiale, le FMI
et les principaux partenaires au développement, doit permettre d’améliorer le contrôle budgétaire et de
favoriser une gestion optimale des finances publiques par la mise en place d’une nomenclature budgétaire
et le renforcement du code des marchés publics.
1 Cette loi, votée en 1999, et élaborée de concert avec la Banque mondiale, prévoyait d’allouer 70% des revenus pétroliers au financement de
programmes prioritaires, notamment de projets sociaux et de lutte contre la pauvreté.
COMPTES EXTÉRIEURS
Le déficit du solde des transactions courantes a augmenté de 18,6 % en 2007, passant de
FCFA 278,6 milliards à FCFA 330,4 milliards (soit – 10 % du PIB), en raison principalement de la
diminution des excédents commercial et des transferts courants et de la hausse du déficit des services.
(a) estimations
Source : BEAC
En 2007, l’excédent commercial s’est établi à FCFA 1 035,7 milliards, en léger repli (– 3,8 %) par rapport
à l’année précédente. Les exportations ont diminué de 1,5 % en valeur, sous l’effet de la baisse des ventes
de pétrole brut (– 1,7 %) et de coton-fibre (– 18 %). Les volumes exportés de pétrole brut ont diminué
de 6,4 %, passant de 7,8 millions de tonnes en 2006 à 7,3 millions de tonnes en 2007, tandis que les prix
moyens à l’exportation (en franc CFA) progressaient de 5 % sur l’année. Les exportations en valeur de
coton-fibre ont baissé de 18 %, dans un contexte de baisse du prix à l’exportation de ce produit (– 3,9 %).
Les importations ont augmenté de 2 % pour s’établir à FCFA 719,2 milliards, en raison de la hausse des
dépenses du secteur public (+ 56,2 %), et particulièrement des dépenses de sécurité.
Le déficit de la balance des services s’est légèrement creusé (+ 1 %), reflétant la poursuite des dépenses
de prestations engagées notamment par le secteur pétrolier. Le solde de la balance des revenus est resté
négatif, à hauteur de FCFA 572,1 milliards, du fait de l’importance de la rémunération des
investissements directs pétroliers, au profit notamment des compagnies membres du consortium
international (CHEVRON, EXXON et PETRONAS). La balance des transferts courants a dégagé un
excédent de FCFA 131,2 milliards, en repli de 12 %, en raison de la baisse des dons au secteur public
(– 18 %).
Au total, l’excédent du solde global de la balance des paiements s’est contracté de 39,3 %, pour s’établir à
FCFA 121,2 milliards. Ces ressources, conjuguées à une hausse des arriérés extérieurs de
FCFA 2,7 milliards, ont conduit à une augmentation des réserves officielles de FCFA 123,9 milliards.
En 2006, la dette extérieure du Tchad a augmenté (+ 8,5 %) et s’établissait à USD 1,77 milliard. La dette
à long terme représentait une part prépondérante de la dette totale (95 %), atteignant USD 1,68 milliard
contre USD 1,54 milliard en 2005. La baisse des recours aux crédits FMI s’est prolongée, de 14 % sur la
période 2005-2006, après 18 % la période précédente. À fin 2006, le taux d’endettement extérieur s’est
situé à 27,6 % du PIB.
SYSTÈME BANCAIRE
En 2007, le système bancaire tchadien était composé de sept banques (sans changement par rapport
à 2006) : Banque Agricole et Commerciale (BAC), Banque Commerciale du Chari (BCC), Banque
Sahélo–Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC), Commercial Bank Tchad (CBT),
Financial Bank Tchad (FBT), ECOBANK Tchad (ex-BIAT) et Société Générale Tchadienne de
Banque (SGTB).
Trésorerie et divers 66,9 122,6 138,6 Trésorerie et divers 50,2 47,2 29,8
Crédits à l'État 17,4 22,9 12,4 Dépôts de l’État 34,1 27,1 46,2
Crédits à l’économie 110,0 117,3 125,3 Dépôts du secteur privé 104,5 181,6 187,6
Créances en souffrance
nettes 4,3 3,6 2,7 Fonds propres 29,4 30,2 35,2
Valeurs immobilisées 19,6 19,7 19,8
Total 218,2 286,1 298,8 Total 218,2 286,1 298,8
Coef. net d'exploitation (%) 57,1 59,9 60,7 Taux de marge nette (%) 21,3 18,9 18,5
(frais généraux / PNB) (résultat net / PNB)
Coefficient de rentabilité (%) 14,9 14,6 13,4
(résultat net / fonds propres)
Source : COBAC
En 2007, le total des bilans bancaires cumulés n’a que légèrement augmenté (+ 4,4 %) par rapport à
l’exercice précédent. Les dépôts de la clientèle, qui représentent environ 80 % du total de bilan, ont
progressé de 12 %, contre une hausse de plus de 50 % l’an passé.
Les crédits bruts à la clientèle se sont contractés de 3,1 % par rapport à 2006, en liaison avec la baisse
de 46 % des engagements sur l’État, qui reflète l’amélioration de la situation des finances publiques. Les
crédits bruts à l’économie représentent toujours une part prépondérante des concours octroyés, 81 % du
total des engagements (soit FCFA 126 milliards), contre 82 % un an plus tôt (FCFA 131 milliards).
L’année 2007 a été marquée par une sensible augmentation des engagements bancaires sur les entreprises
privées (+ 22,3 %), alors que les encours sur les entreprises du secteur public se réduisaient de 44,6 %.
La qualité du portefeuille de crédits s’est légèrement améliorée : en baisse de 12,4 %, les créances en
souffrance se sont établies à FCFA 17,3 milliards, contre FCFA 19,8 milliards en 2006, et sont
provisionnées à hauteur de 84,8 % (contre 81,8 % en 2006). Toutefois, elles représentaient toujours plus
de 10 % des crédits bruts (cette proportion a atteint 11,2 % en 2007, après 12,3 % en 2006).
La situation de surliquidité du secteur bancaire tchadien s’est à nouveau accentuée : l’excédent global de
trésorerie a fortement augmenté, atteignant FCFA 111 milliards (soit 37,1 % du total du bilan), contre
FCFA 75,6 milliards en 2006. Le taux de couverture des crédits par les dépôts est ressorti à 144 % (contre
103 % en 2006).
Le produit net bancaire a augmenté de 8,3 % (contre + 13,8 % en 2006), en lien avec l’accroissement des
marges sur les opérations avec la clientèle (+ 3,6 %).
Au total, le résultat net s’est accru de 6,8 % par rapport à 2006, ressortant à FCFA 4,7 milliards, après
FCFA 4,4 milliards en 2006.
Le coefficient net d’exploitation s’est légèrement dégradé, passant de 59,9 % à 60,7 % en 2007, sous
l’effet d’une hausse des frais généraux (+ 9,8 %) plus soutenue que celle du produit net bancaire. Les
indicateurs de rentabilité ont reculé : le taux de marge nette est passé de 18,9 % à 18,5 %, et le taux de
rendement des fonds propres a atteint 13,4 %, contre 14,6 % en 2006.
La microfinance est un secteur en forte expansion au Tchad, bien qu’il demeure encore de taille réduite
par rapport à d’autres pays de la CEMAC (Cameroun, Congo). Au 31 décembre 2007, 156 établissements
de microfinance disposaient d’un agrément attribué par la COBAC, contre 97 en 2005. D’après les
dernières estimations, les dépôts gérés par les institutions de microfinance ont représenté,
à fin septembre 2007, environ FCFA 4,9 milliards et les encours de crédits FCFA 5,3 milliards. Au
Tchad, près de 135 000 personnes bénéficient directement de ce mode de financement, sur un total de
1,4 million de clients en CEMAC.
Enfin, au titre de la lutte anti blanchiment, il est à noter que le Tchad a créé une Agence Nationale de
Renseignement Financier (ANIF), mais elle n’est pas encore fonctionnelle.
PERSPECTIVES
Selon les prévisions de la BEAC pour l’année 2008, la situation macroéconomique du Tchad devrait se
caractériser par une reprise de la croissance économique, grâce notamment au raffermissement de
l’activité dans le secteur non pétrolier et au dynamisme de la demande intérieure. Ces perspectives
reposent sur l’amélioration de la situation politique, la poursuite des efforts pour relancer le secteur
agricole et l’activité industrielle et l’application effective des réformes structurelles suite à la reprise des
discussions avec les principaux bailleurs de fonds. Dans ce contexte, le taux de croissance du PIB réel
s’établirait à 2,6 %, après 0,7 % en 2006.
La contribution du secteur pétrolier à la croissance resterait négative (– 1,6 point), en raison de la baisse
de la production (un repli de l’ordre de 8 % est attendu). Le secteur non pétrolier apporterait une
contribution à la croissance de 4,3 points, du fait principalement du dynamisme du secteur tertiaire, et tout
particulièrement de la branche commerce, et d’une relance des activités agro-industrielles, grâce à la
hausse de la production de coton.
L’inflation, mesurée par la variation de l’indice des prix à la consommation des ménages, augmenterait
en 2008 pour s’établir autour de 4 % en moyenne annuelle, contre – 9 % en 2007. Cette évolution
résulterait de la hausse des prix des principales denrées alimentaires de base mais également de
l’intensification des dépenses de reconstruction, qui tireraient la demande intérieure et demeureraient une
source de tension sur les prix sur l’ensemble de l’année 2008.
Économie
• PIB par habitant : USD 758 (2007)
• Répartition par secteur d’activité
Primaire Secondaire Tertiaire
PIB (2006) 40,7 % 11,9 % 47,4 %
Source : Rapport annuel de la Banque centrale des Comores 2006
Indicateurs sociaux
Espérance de vie (années) : 64,1 Population en deçà du seuil de pauvreté* : n.d.
Taux de mortalité infantile : 5,3 % Indice de dévelop. humain – Classement : 134ème/177
Taux alphabét. des adultes : n.d. APD reçue par habitant (versements nets) : USD 42,0
*
(moins de un dollar par jour)
Source : PNUD – Rapport mondial sur le développement humain 2007 (données 2005)
Accords internationaux
Les Comores sont membres de la Commission de l’Océan Indien (COI) et du COMESA, qui regroupe
19 États de l’Afrique orientale et australe et de l’Océan Indien. Les Comores ont adhéré, en mai 2006, à
l’Accord de Libre-Échange (ALE) du COMESA.
ACTIVITÉ
Après une stabilisation en 2006, l’activité économique a été marquée par un sensible ralentissement
en 2007, le PIB réel ne progressant que de 0,8 % (soit un niveau très inférieur à l’accroissement
démographique), contre + 2,6 % l’année précédente. Cette évolution est la conséquence, notamment, de la
crise politique d’Anjouan, qui a perturbé le processus de reprise de l’aide internationale amorcé avec la
conférence des bailleurs de fin 2005, et de la limitation des crédits intérieurs octroyés par l’unique banque
commerciale du pays, suite à un contentieux juridique.
L’économie comorienne est dominée par le secteur agricole, qui représente environ 41 % du PIB et
emploie près de 80 % de la population active. Toutefois, le tiers seulement de la production est
commercialisé ; les cultures des produits de rente (vanille, girofle, ylang–ylang) génèrent l’essentiel des
ressources du pays.
L’exploitation de la vanille, longtemps premier produit d’exportation des Comores, connaît d’importantes
difficultés consécutives à la chute des prix au niveau national et international, du fait de la diminution de
la demande mondiale, et à la concurrence d’autres producteurs plus compétitifs (Madagascar en
particulier). Contrairement aux années antérieures, aucune structure de prix officiel n’a été adoptée
en 2007, les autorités ayant renoncé à intervenir directement dans la fixation des prix et la
commercialisation des cultures de rente. Les prix ont donc été négociés de gré à gré, dans des fourchettes
comprises entre FC 700 à 800 le kilogramme pour la vanille verte et FC 5 000 à 5 500 le kilogramme
pour la vanille préparée. À titre de comparaison, le prix de la vanille préparée avait atteint en 2003 plus de
FC 90 000. Au total, la production de vanille a de nouveau fléchi en 2007, s’inscrivant en baisse de plus
de 33 % par rapport à 2006, avec près de 50 tonnes en 2007.
Les Comores demeurent le premier producteur mondial d’ylang–ylang, fournissant cinq qualités de ce
produit destiné essentiellement à l’industrie de la parfumerie. En 2007, la production a atteint 50 tonnes,
en augmentation de 11 % par rapport à 2006, sous l’effet d’une amélioration des prix de vente.
Depuis 2005, les opérateurs de la filière ont adopté une politique tarifaire de vente selon la qualité des
essences produites. En 2007, le prix d’un degré a varié entre FC 1 000 et FC 1 700, contre une fourchette
comprise entre FC 900 et FC 1 300 en 2006.
La production de girofle s’est inscrite en hausse de 40 %, avec 3 500 tonnes. Une demande extérieure
soutenue, associée à la bonne tenue des prix à l’exportation, explique cette progression.
Quantités produites
(en tonnes)
Vanille 110 60 65 75 50
Girofle 3 013 3 200 1 500 2 500 3 500
Ylang-ylang 40 35 50 45 50
(a) : estimations
Sources : BCC, Administrations comoriennes
Les productions vivrières ont enregistré une nette progression en 2007. La production de noix de coco,
qui avait atteint un niveau représentant moins de 30 % des capacités en 2006, a sensiblement augmenté
pour atteindre 50 % des capacités. Si la production de tubercules et de bananes est restée à un niveau
proche de celui de 2006, la production de légumes a enregistré une hausse de près de 2 % en moyenne.
Cette amélioration des productions vivrières résulte notamment des efforts engagés par les autorités dans
le cadre du programme régional pour la protection des végétaux (PRPV).
L’étroitesse du marché intérieur, le faible développement des communications maritimes et aériennes, les
pénuries récurrentes d’eau et d’électricité entravent le développement du secteur secondaire, dont la part
dans le PIB demeure faible (près de 12 %). L’industrie est peu développée et se limite essentiellement aux
activités artisanales (menuiseries, boulangeries), à la transformation des cultures de rente
(conditionnement de la vanille, distillation des plantes à parfum) et au secteur du BTP (concassage de
lave, construction immobilière). En 2007, le secteur de la construction a été particulièrement affecté par
les pénuries de matériaux, notamment de ciment, suite à la diminution des importations et à la réduction
de l’offre de crédit. Le secteur secondaire a également été confronté à la multiplication des délestages
dans la distribution d’énergie électrique et à la détérioration du réseau d’infrastructures routières.
Le secteur tertiaire est dominé par l’activité commerciale, et tout particulièrement par le commerce de
produits importés. Le réel potentiel touristique du pays demeure peu exploité, du fait notamment de
l’instabilité politique des dernières années, de l’insuffisance des structures hôtelières et de la faiblesse des
liaisons aériennes internationales.
En 2007, le taux d’inflation a atteint 4,5 % en 2007, après 3,4 % en 2006. Cette accentuation des tensions
inflationnistes est essentiellement le résultat des pénuries observées pour certains produits de base,
notamment les denrées alimentaires importées (huile, riz, farine,…).
FINANCES PUBLIQUES
Dans un contexte de crise politique et de ralentissement économique, la situation budgétaire s’est
dégradée. Le déficit budgétaire (base engagements, hors dons) s’est accru de 33,8 %, passant de
FC 12 milliards en 2006 (– 7,6 % du PIB) à FC 16,1 milliards en 2007 (– 9,7 %). Les objectifs
budgétaires de l’année 2007 n’ont pu être atteints, le déficit primaire s’élevant à 2,2 % du PIB, contre un
excédent budgété de 1,5 %. Cette évolution tient à la diminution des recettes intérieures et à des
dérapages dans l’exécution des dépenses.
Les recettes intérieures, qui se sont élevées à FC 21,1 milliards, sont ressorties très nettement en-deçà de
l’objectif retenu dans le cadre de la loi de finances initiale (– 18 % par rapport aux prévisions, cet écart
représentant 3 % du PIB). Les recettes fiscales ont fléchi de 3,4 % par rapport à 2006, en liaison avec la
baisse de près de 30 % des recettes douanières. Cette situation s’explique par la baisse des importations
de certains produits de base, l’application en 2007 d’un système de taxation forfaitaire des containers et le
blocage sur le port de Mustamudu (Anjouan) des containers destinés aux autres îles. Les recettes non
fiscales ont légèrement augmenté (+ 4,3 %) pour s’établir à FC 4,5 milliards, contre FC 4,3 milliards
en 2006. Les Comores ont, par ailleurs, bénéficié de dons extérieurs en forte augmentation (+ 60,2 %),
atteignant FC 12,8 milliards en 2007 contre près de FC 8 milliards l’année précédente.
Les dépenses totales ont parallèlement augmenté de 10,9 %. Les dépenses courantes ont suivi une
progression de 4,8 %, s’élevant à FC 27 milliards. Surtout, la masse salariale, qui a représenté 56 % des
dépenses courantes en 2007, a enregistré une augmentation de 14 %, sous l’effet de l’augmentation des
effectifs dans la fonction publique. Les dépenses au titre des postes « biens et services » et « transferts »
se sont inscrites en baisse respectivement de 4,3 % et 5,2 %.
Les dépenses en capital, qui se sont élevées à FC 10,3 milliards en 2007, sont ressorties en progression
de 31,2 %, du fait d’une plus forte mobilisation des financements internationaux (+ 37,4 %), les
ressources extérieures s’établissant à FC 8 milliards en 2007. Les ressources intérieures affectées à des
programmes d’investissement ont reculé de 1,8 %.
Au total, le déficit budgétaire (base engagements, dons compris) a atteint FC 3,3 milliards, en baisse de
18,2 % par rapport à l’exercice précédent (FC 4,1 milliards). Les arriérés intérieurs ont constitué le mode
principal de financement du déficit budgétaire : ils ont augmenté en 2007 de FC 3 milliards, tandis que les
arriérés extérieurs progressaient de FC 88 millions.
La loi de finances pour 2008 a prévu d’améliorer le recouvrement des recettes, qui atteindraient
FC 24,7 milliards. Le déficit primaire devrait représenter environ 3 % du PIB, tandis que le déficit global
(base caisse) s’élèverait à 2,2 % du PIB.
L’avancée des réformes structurelles a été freinée par la crise politique. Néanmoins, un nouveau code des
investissements a été adopté et certains progrès ont été enregistrés en matière de libéralisation du secteur
des télécommunications. Des amendements ont été apportés au statut de la banque centrale afin de
renforcer son indépendance ; le contrôle des institutions de microfinance a été accru.
En pourcentage du PIB
COMPTES EXTÉRIEURS
L’année 2007 a été marquée par une très forte détérioration du solde des transactions courantes, le déficit
passant de FC 8 milliards en 2006 à FC 12 milliards (+ 50,2 %). Le déficit courant a ainsi représenté
7,2 % du PIB en 2007, après 5 % en 2006. Cette évolution est principalement imputable à l’aggravation
du déficit commercial (+ 18,2 %), en liaison avec la détérioration des termes de l’échange de 20,3 %.
(a) estimation
Source : FMI et BCC
Le déficit commercial a atteint un nouveau record en 2007, atteignant FC 40,5 milliards contre
FC 34,3 milliards en 2006 (+ 18,2 %). Le taux de couverture des importations par les exportations a
poursuivi son déclin pour ne s’établir qu’à un niveau très modeste de 12,8 % (après 13,2 % en 2006).
Les exportations se sont accrues de 14,5 % en valeur, profitant, en 2007, de meilleurs débouchés pour les
produits de rente. Cette évolution résulte tout particulièrement de la hausse des exportations de girofle
(+ 40 % en un an), qui ont bénéficié d’une demande vigoureuse. Le girofle a représenté, en 2007, 48 %
des recettes d’exportation des Comores. Les ventes de vanille se sont également redressées (+ 26,3 %).
Les exportations d’ylang-ylang ont, en revanche, fléchi de 22 %, en liaison avec les conséquences du
blocage économique instauré sur l’île d’Anjouan, d’où provient l’essentiel de la production.
Les importations ont progressé à un rythme plus soutenu (+ 17,7 %) que celui des exportations. Cette
évolution tient principalement à l’augmentation des importations de riz (+ 45 % en valeur). La facture
pétrolière s’est également alourdie de 7,1 %, sous l’effet de la hausse des cours du pétrole, alors même
que les volumes importés se repliaient de 35 % du fait de la baisse de la consommation privée. Les
importations de matériaux de construction ont, en revanche, reculé de 51 % pour le ciment et de 59 %
pour le fer, la fonte et l’acier, en raison de la baisse des crédits ouverts par l’unique banque commerciale
du pays pour le financement du commerce international.
Le déficit de la balance des services a enregistré une hausse de 6,7 %, pour s’établir à FC 3,4 milliards.
Ceci résulte essentiellement de l’aggravation du déficit au titre du poste « transports », du fait de
l’augmentation du coût des transports maritimes. Le solde de la balance des revenus, excédentaire depuis
2006, s’est amélioré, passant de FC 163 millions en 2006 à FC 716 millions en 2007.
L’excédent de la balance des transferts courants s’est accru de 6,4 %, grâce à une nouvelle progression
des transferts nets de la diaspora comorienne. Le solde créditeur net des transferts privés a représenté
17 % du PIB en 2007, contre 16,5 % en 2006.
L’excédent du compte de capital et d’opérations financières a plus que doublé en 2007. L’excédent du
compte de capital a nettement progressé (+ 49,5 %), tandis que le compte d’opérations financières est
redevenu excédentaire, atteignant FC 4,8 milliards. Cette amélioration s’explique par la forte hausse tant
des investissements directs étrangers que des autres investissements. La très forte augmentation des flux
d’IDE observée en 2007 est liée en particulier à l’apport de financements koweïtis dans des projets
d’investissements hôteliers.
Au total, la balance globale est devenue excédentaire en 2007, passant de FC – 2,4 milliards à
FC 4,2 milliards. Ces ressources ont permis d’accroître les réserves officielles de FC 4,8 milliards, tandis
que le pays accumulait de nouveaux arriérés extérieurs à hauteur de FC 656 millions.
À fin 2006, la dette extérieure des Comores s’élevait à USD 282 millions, dont USD 96 millions
d’arriérés. Cet endettement, contracté à hauteur de 77 % auprès des bailleurs multilatéraux
(principalement l’Association Internationale pour le développement – AID, guichet concessionnel de la
Banque mondiale – et le Fonds africain de développement – FAD, guichet concessionnel de la Banque
africaine de développement –), représentait environ 69 % du PIB. La dette à long terme, pratiquement
stable depuis 2005, représentait près de 92 % de la dette totale. Son service effectivement payé a atteint,
en 2006, 6 % des exportations de biens et services et 6,5 % des recettes budgétaires.
À fin 2006, le niveau d’endettement extérieur des Comores demeure insoutenable, l’encours de dette
totale représentant près de 5 fois le montant des exportations de biens et services, soit un niveau parmi les
plus élevés d’Afrique sub-saharienne. Les Comores sont éligibles à l’initiative PPTE, mais l’atteinte du
point de décision reste subordonnée à la mise en place d’un programme FRPC avec le FMI et au
règlement de la question des arriérés extérieurs.
En 2007, les Comores ont, en effet, continué à accumuler des arriérés sur le service de leur dette,
représentant 0,4 % du PIB, auprès de leurs créanciers multilatéraux (en particulier à l’égard de la Banque
arabe pour le développement économique en Afrique – BADEA –, la Banque Islamique de
Développement – BID – et la Banque Européenne d’Investissement – BEI –), à l’exception du FMI (non
créancier) et de la Banque mondiale (le règlement des arriérés a été effectué en janvier 2000).
La nouvelle conférence des bailleurs organisée à Paris en décembre 2007 a toutefois permis de définir un
mécanisme d’apurement des arriérés à l’égard de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour un
montant d’USD 34,5 millions. Quand ce mécanisme pourra être mis en œuvre, la dette extérieure des
Comores devrait être ramenée à moins de 60 % du PIB.
SYSTÈME BANCAIRE
Le système bancaire comorien est composé de deux établissements bancaires, la Banque pour l'Industrie
et le Commerce des Comores (BIC), filiale du groupe BNP–Paribas, et la Banque de Développement des
Comores (BDC), auxquels s’ajoutent les services financiers de la SNPSF (Société Nationale des Postes et
des Services Financiers). La BDC est spécialisée dans le financement des crédits à moyen et long terme
et, ne collectant pas de dépôts du public, tire ses ressources d’emprunts auprès d’institutions étrangères.
Deux autres banques ont reçu leur agrément en 2006 : l’Eximbank (filiale de la banque tanzanienne du
même nom), qui a démarré ses activités en décembre 2007, et la Banque Fédérale du Commerce
(à capitaux koweitiens), qui devrait exercer une activité généraliste et projette d’ouvrir ses guichets
courant 2008.
En 2007, le système bancaire a poursuivi son développement, le total des bilans consolidés des
établissements bancaires et financiers ayant progressé de 11 % par rapport à 2006. Cette évolution est
principalement imputable à l’essor de l’activité de la SNPSF (+ 58 %), alors que le bilan de la BIC
reculait de 2,6 %. Les encours de crédits bruts sont ressortis en hausse de 11,9 %, à FC 17,9 milliards. Les
dépôts de la clientèle (y compris ceux de l’État) se sont établis à FC 37,4 milliards (+ 2,3 %).
L’activité du système bancaire a été particulièrement affectée par les difficultés rencontrées par la BIC,
confrontée à un litige avec un opérateur du secteur privé, ce qui s’est traduit notamment par l’arrêt du
financement de certaines opérations. La BIC a toutefois conservé le premier rang parmi les établissements
financiers dans la collecte des dépôts et la distribution des crédits, avec près de 50 % de parts de marché.
Les établissements de microfinance sont regroupés au sein de deux réseaux mutualistes : les caisses
SANDUK, surtout implantées à Anjouan, et les mutuelles d’épargne et de crédit MECK. Ces
établissements, placés sous la supervision de la BCC depuis 2004, ont développé une politique de crédit
similaire à celle d’établissements bancaires classiques, finançant la production de vanille, le commerce et
la consommation. En dépit de la forte croissance de leur activité, ces établissements présentent une
situation financière fragile, du fait notamment de l’insuffisance de leurs fonds propres et d’une proportion
très élevée de créances douteuses (plus de 40 % pour certaines caisses). Avec près de 61 000 adhérents
(environ 10 % de la population), les établissements de microfinance disposent d’importantes parts de
marché, de l’ordre de 40 % pour les dépôts et 30 % pour les crédits.
En matière de lutte contre le blanchiment, les Comores disposent, depuis 2003, d’un Service de
renseignements financiers (SRF), dont la Banque Centrale des Comores assure le secrétariat.
PERSPECTIVES
Les prévisions de croissance de l’activité économique pour l’année 2008 tablent, de nouveau, sur une très
faible progression du PIB réel (+ 0,5 %), sous l’effet des pénuries généralisées de produits énergétiques.
Seul le secteur agricole devrait contribuer à soutenir l’activité. Dans ce contexte, les tensions
inflationnistes devraient sensiblement s’accentuer. Le taux d’inflation s’établirait à 5,6 % en 2008, après
4,5 % en 2007, du fait des difficultés d’approvisionnement en produits pétroliers et du renchérissement
des prix des produits alimentaires.
Depuis le premier semestre 2008, le pays est en effet confronté à une grave crise énergétique, du fait des
ruptures dans le ravitaillement en produits pétroliers, suite au non renouvellement du contrat
d’importation de pétrole auprès du groupe Total. Les restrictions de l’offre de crédit au secteur privé, à un
moment où l’activité économique connaît un pic saisonnier lié au retour de la diaspora, ont également
contribué à la dégradation de la situation.
ANNEXES
ANNEXE 1
Avoirs en or 357 524 410 318 Billets et monnaies 2 420 464 2 819 710
Fond monétaire international 24 032 21 973 Banques et institutions étrangères 81 808 84 901
- Position de réserve 22 579 20 937
- DTS détenus 1 453 1 036 Banques et institutions communes de
l'Union 98 068 154 705
Avoirs en monnaies étrangères 3 646 622 4 363 275
- Compte d’opérations 1 946 923 2 345 143 Banques inscrites dans les États 502 364 652 560
- Correspondants dans la zone – 1 448 92 104
- Correspondants en dehors de la zone 27 138 23 705 Établissements financiers inscrits
- Bons d'institutions financières 1 518 569 1 795 508 dans les États 998 1 580
- Chambre de compensation de
l'Afrique de l'Ouest 155 440 106 815 Trésors nationaux et autres
comptables publics 350 455 507 870
Créances sur les banques
et établissements financiers 25 032 128 612 Transferts à exécuter 6 367 882
- Transferts extérieurs - UMOA émis 289 15
Créances sur les Trésors nationaux 409 102 384 684 - Transferts extérieurs - UMOA reçus 1 777 161
- Découvert en compte courant 311 313 285 775 - Dispositions inter - UMOA émises 1 037 1 039
- Titres d''Etat 5 617 5 227 - Dispositions internes émises 3 265 – 333
- Créances financières s/ Trésors nat. 92 172 93 682
. Fonds monétaire international 220 518 218 164
Opérations c/o Trésors nationaux 199 711 204 812 - Recours au crédit du Fonds 131 639 134 641
- FMI 147 991 155 232 - Allocations de DTS 88 879 83 523
- Autres concours 51 720 49 580
Provisions pour risques 28 989 36 858
Immobilisations 216 961 216 859
Autres passifs 380 471 450 505
Autres actifs 182 516 180 266
Capital et réserves 951 088 952 091
TOTAL 5 061 500 5 910 798 TOTAL 5 061 500 5 910 798
Disponibilités extérieures à vue 3 709 290 Billets et monnaies en circulation 1 535 294
- Billets et monnaies 7 092 Trésors et Comptables publics nationaux 2 624 706
- Correspondants 15 467 - Comptes courants 379 973
- Trésor français (compte d'opérations) 3 686 731 - Fonds de stabilisation des recettes budgétaires 1 495 868
Autres avoirs en devises convertibles 1 593 985 - Fonds de réserves pour les générations futures 145 633
Encaisse or 66 907 - Dépôts spéciaux 603 233
Opérations avec le FMI 90 237 Banques et institutions financières 1 486 260
- Quote–part en devises 86 744 - Banques et institutions étrangères 91 019
- Avoirs en droits de tirage spéciaux 3 493 - Banques et institutions fin. De la zone 1 395 241
Créances sur les Trésors nationaux 443 867 Autres comptes courants 17 794
- Avances en comptes courants 367 113 FMI – Allocations de DTS 51 275
- Avances exceptionnelles 0 Emprunts et dettes à LT 6 080
- Crédits à l’économie consolidés sur les États 76 754 Autres passifs 260
Créances sur les Banques 6 231 Provisions 24 157
- Concours du marché monétaire 6 231 Report à nouveau 0
- Avances sur effets à moyen terme 0 Réserves 203 687
Valeurs immobilisées 206 267 Capital et prime d'augmentation 88 000
Débiteurs divers 39 426 Créditeurs divers 30 236
- Avances diverses au personnel 1 627 Transferts non dénoués 0
- Autres débiteurs divers 23 590 Comptes de régularisation passif 24 413
- Comptes de régularisation actif 14 209 Compte de résultat 64 048
Les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales et les présidents des
institutions régionales de la Zone franc se sont réunis jeudi 3 avril 2008 à Paris, sous la
présidence de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l''emploi, en
présence de M. Alain Joyandet, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie.
Les ministres ont pris acte des risques de ralentissement économique en 2008, qui résultent d'un
environnement international moins favorable et des tensions qui pèsent sur les prix. Ils ont
souligné la nécessité d'une vigilance accrue quant aux conséquences potentielles de ces
évolutions sur l'activité et l'emploi.
S'agissant des performances économiques de 2007, ils ont noté des résultats en amélioration,
tout en appelant à une intensification des efforts qui restent indispensables pour faire reculer
significativement la pauvreté. Tout en reconnaissant la pertinence de certaines mesures
d'atténuation de l'impact de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des ménages, qui doivent
rester limitées et transitoires, les ministres ont réaffirmé la nécessité d'une accélération des
réformes structurelles, en particulier dans les domaines de l'agriculture, des transports et de
l'énergie. Ils ont considéré que l'accélération des réformes dans les filières et le maintien d'un
cadre budgétaire et monétaire rigoureux et équilibré restent la meilleure garantie d'une
croissance durable et partagée. L'appartenance à une union économique et monétaire a toujours
constitué de ce point de vue un atout, qu'une poursuite des efforts pour la convergence et
l'approfondissement de l'intégration régionale permettra de valoriser davantage.
Dans son intervention, Christine Lagarde a rappelé le nouvel effort important consenti par la
France au travers de l'initiative pour le soutien à la croissance en Afrique, lancée par le
Président de la République lors de son discours au Cap en février. Ce projet de grande ampleur,
mobilisant des financements d'un montant de 2,5 Mds € au profit des PME d'Afrique
subsaharienne, démontre à la fois la confiance de la France dans le dynamisme du secteur privé
africain et son expérience reconnue dans les instruments novateurs de financement,
particulièrement adaptés aux contraintes rencontrées par les PME africaines. En effet, les fonds
concernés seront utilisés non seulement sous forme de prêt, mais également en garantie et en
capital risque, au profit de près de 2000 entreprises, permettant à terme la création ou le
maintien d'environ 300 000 emplois.
Les ministres ont ensuite pris connaissance du rapport sur le développement des marchés
obligataires d'un groupe d'experts de la Zone franc, qui les a confortés dans la conviction que le
développement des marchés de titres de dette constitue un des leviers les plus efficaces et
prometteurs pour libérer le potentiel de croissance de la Zone franc. C'est pourquoi ils ont
souhaité mettre en œuvre les recommandations du rapport, dont le suivi sera assuré par les
banques centrales et les organismes de régulation de marché. Considérant en particulier le rôle
moteur des Etats dans le démarrage et l'animation de tels marchés, les ministres se sont engagés
à améliorer la gestion de l'endettement public en termes de prévisibilité, d'efficacité et
d'articulation avec les politiques macro-économiques. Une approche mieux coordonnée des
politiques de développement et de régulation financière sera également recherchée.
Les ministres ont également tiré les enseignements d'une étude sur la mobilisation de ressources
locales propres en faveur des collectivités décentralisées, lancée en 2006 par le Ministère des
Affaires étrangères et européennes français. A cet égard M. Alain Joyandet a tenu à rappeler que
les collectivités locales sont en train de devenir, au côté des États, un acteur incontournable du
développement. Faire face à cet enjeu implique que les collectivités locales puissent disposer de
ressources propres suffisantes et stables. Les pays de la zone franc doivent relever ce défi en
créant les conditions pour une amélioration des performances de leur fiscalité locale. Les
ministres se sont accordés sur le fait qu'il n'y a pas d'opposition entre le niveau central et le
niveau décentralisé, mais qu'au contraire l'amélioration de la gouvernance locale et la capacité
des collectivités décentralisées à participer pleinement aux projets de développement peuvent
avoir un impact positif sur le développement global d'un pays.
Les ministres ont également souligné l'importance de la mise en fonctionnement effectif des
dispositifs anti-blanchiment et notamment des unités de renseignement financier (ANIF,
CENTIF, SRF), éléments indispensables de l'efficacité de la lutte anti-blanchiment. Enfin, les
ministres ont salué les dispositions prises en vue du démarrage des activités, en avril 2008, du
Secrétariat de Coordination et de Traitement de l'Information sur les Industries Extractives dans
les pays de la CEMAC
Les ministres ont accueilli favorablement les propositions de réformes au sein du FMI visant à
améliorer la structure de gouvernance de l'institution, notamment à travers la réforme des
quotes-parts, voix et représentation et à mieux concentrer ses activités dans ses domaines de
compétence, tout en maintenant un rôle actif notamment par ses facilités spécifiques, dans les
pays à faible revenu.