Manuel D'histoire D'Haiti
Manuel D'histoire D'Haiti
Manuel D'histoire D'Haiti
D'HAITI !
DR J.-C. DORSAINVIL
avec la collaboration
PORT-AU-PRINCE
Procure des Frères de l'Instruction Chrétienne
1934 MANIOC.org
Réseau des bibliothèques
Ville de Pointe-à-Pitre
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MANUEL D'HISTOIRE D'HAÏTI
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Ville de Pointe-à-Pitre
Nihil obstat,
censor.
Imprimatur,
DROITS RÉSERVÉS
MANUEL
D'HISTOIRE D'HAITI
PAR
PORT-AU-PRINCE
PROCURE DES FRERES DE L'INSTRUCTION CHRÉTIENNE
1934
PRÉFACE
Chers Enfants,
LIVRE Ier
PÉRIODE ESPAGNOLE
CHAPITRE Ier
Sommaire
1. — Haïti.
2. — Christophe Colomb.
Christophe Colomb naquit à Gênes en 1435 (1). Son père,
Dominique Colomb, n'était qu'un pauvre tisserand. Chris-
tophe reçut-il une instruction complète et fréquenta-t-il
vraiment l'Université de Pavie, comme plusieurs histo-
riens l'ont affirmé ? On peut en douter, car des l'âge de
quinze ans, Colomb navigua, d'abord en Méditerranée, puis
sur l'océan Atlantique.
Un voyage maritime, à la voile surtout, laisse à celui
qui l'entreprend de nombreuses heures de loisir. De nos
jours, on lit; mais, en 1450, Gutenberg commençait d'im-
primer le premier livre. Pour s'occuper, Colomb s'adonne
avec passion à son métier et recueille avidement les
longs récits, plus ou moins exacts de ses compagnons
L'IMMENSE OCÉAN.
AVANT LA DÉCOUVERTE.
AJOUPAS.
UN CANOT INDIEN.
CHAPITRE II
Sommaire
La fondation d'I-
sabella confirma, en
les justifiant, les
craintes du cacique
Caonabo pour l'ave-
nir de la race rouge :
à ses yeux, les Espa-
gnols n 'étaient que
des envahisseurs et
des oppresseurs. Il
voulait détruire la
ville naissante ; seuls,
le nombre et les ar-
mes meurtrières de
ses ennemis le retin-
CAONABO. rent. Et même, sans
protester, il laissa des
envoyés de Colomb construire dans la Maguana, sur les
pentes du Cibao les plus riches en or, la forteresse Saint-
Thomas.
Il n'était pas inactif pourtant. Il réussit à intéresser
à la cause qui le passionnait, Guarionex, cacique de la
Magua, dont le territoire avait été envahi et portait une
forteresse, la Magdalena, dans la plaine actuelle de
Santiago. Ce fut la seule conquête diplomatique de
Caonabo : les autres caciques restèrent neutres.
PÉRIODE ESPAGNOLE 17
APRÈS LA DÉCOUVERTE.
CHAPITRE III
Sommaire
Pendant plusieurs
années, Henri, for-
tement retranché au
Bahoruco, repoussa
toutes les attaques.
Impuissants à le ré-
duire par la force,
les chefs espagnols
tentèrent la persua-
sion. Son ancien
professeur, le Père
Remy, lui fut en-
voyé. Henri l'ac-
cueillit avec bien-
veillance mais, con-
naissant trop bien
la perfidie de ses
adversaires, il ne
lui promit rien ; il
l'assura toutefois
SÉVICES. qu'il ne se livrerait
30 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE IV
Sommaire
15*. — Dos le temps de la découverte, de hardis
corsaires et aventuriers rançonnent les côtes de
l'Amérique. Un certain nombre d'entre eux, des An-
glais et des Français, se fixèrent à la Tortue vers
1625.
16*. — A partir de l'établissement des Français,
Haïti prend le nom de Saint-Domingue.
Aventuriers et corsaires français restèrent sous-
traits aux autorités de la métropole jusqu'en 1641.
A ce moment, ils reçurent un vrai chef dans la per-
sonne de Le Vasseur qui expulsa les Anglais de la
Tortue. Mais c'est Bertrand d'Ogeron qui organisa
la colonie.
17*. — Les aventuriers français de Saint-Domin-
gue formèrent deux groupes : les boucaniers et les
flibustiers. Les boucaniers se livraient à la chasse;
les flibustiers étaient des pirates.
18*. — Bertrand d'Ogeron eut le mérite de pré-
parer les flibustiers et les boucaniers à devenir de
paisibles cultivateurs.
19*. — L'Espagne céda à la France par le traité
de Ryswick (1697) le tiers occidental d'Hispaniola.
36 HISTOIRE D'HAÏTI
Domingo. Avec
les corsaires, vinrent d'intrépides aventuriers qui, durant
de longues années, parcoururent, pour les piller, toutes
les côtes de l'Amérique. C'est en 1625 seulement qu'on
en voit se fixer : Anglais et Français se partagent alors
l'île de Samt-Christophe.
c) Matelotage. —■ Fli-
bustiers et boucaniers, éga-
lement rudes et violents,
vivaient en bons termes et
formaient quantité de pe-
tites associations ; cette
pratique, appelée matelo-
tage, assurait au flibustier
un pied-à-terre à son re-
tour, au boucanier les ar-
mes ou objets dont il avait
besoin, à tous des soins en
BOUCANIER ET BOUCAN.
cas de maladie. Quand un
différend surgissait—le fait
était rare—on essayait de =1
l'aplanir par l'arbitrage;
en cas d'échec, les intéres-
sés vidaient leur querelle
par un duel à la carabine.
Chaque association avait
des esclaves : Indiens et
noirs enlevés aux Espa-
gnols, et blancs indiffé-
remment appelés trente-six
mois ou engagés. Ces blancs DEUX BOUCANIERS RÈGLENT LEUR
ne possédaient, en quittant QUERELLE.
l'Europe, ni sou ni maille.
Incapables de payer leur
voyage au capitaine, ils lui
vendaient leur liberté pour
trois ans. Moyennant com-
pensation, le capitaine cé-
dait ses droits aux aventu-
riers déjà fixés à Saint-
Domingue. sir-
Cet esclavage temporaire
terminé, l'engagé devenait
à son choix, boucanier ou
flibustier. UNE SCÈNE DE CHASSE.
42 HISTOIRE D'HAÏTI
19. — Organisation de
Saint-Domingue.
Au début du XVIIIe
siècle, la colonie française
commence à s'organiser
définitivement. L'île se
partage en trois provin-
ces : le Nord, l'Ouest et
le Sud, subdivisées en
quartiers et paroisses.
Deux personnages aux
attributions différentes et
nommés pour trois ans,
assumaient toutes les res-
ponsabilités administrati- CHARLES-HENRI, Comte d'Estaing.
ves : c'était le Gouver-
neur général et l'Intendant des Finances.
a) Le Gouverneur général. — Le Gouverneur général
était toujours un noble de France
choisi par le roi. Militaire, il veillait à
la sûreté intérieure et extérieure de la
colonie. Un gouverneur particulier,
ne dépendant que de lui seul, le re-
présentait dans chaque province,
ayant sous ses ordres immédiats, dans
les villes des lieutenants de roi, ail-
leurs des lieutenants de quartiers ou
des majors de paroisses. De même
que le Gouverneur Général était le
premier personnage de la colonie, les
chefs militaires nommés par lui jouis-
MARQUIS DE BARBÉ DE saient d'un pouvoir presque sans li-
MARBOIS. mites dans les territoires qui leur
44 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE V
Sommaire
— Les noirs.
Quand les Français de Saint-Domingue voulurent se
livrer à la grande culture, ils se heurtèrent à un double
obstacle : le petit nombre de leurs esclaves indiens, noirs,
ou engagés, et, plus encore, leur médiocre rendement. Ils
50 HISTOIRE D'HAÏTI
PRÉPARATION DE LA CASSAVE.
—■ Les mulâtres.
Sans pudeur, le
maître blanc abusa
fréquemment de son
droit de propriété sur
NOIRS JOUANT AU BATON.
les esclaves de sexe
faible. De ce débordement de sensualité sortit le mulâtre
de Saint-Domingue.
Le mulâtre alimen-
ta la classe des af-
franchis. Quelque dé-
pravé qu'il fût, le co-
lon ne pouvait décem-
ment maintenir dans
l'esclavage un être
qu'il savait être son
fils ; souvent d'ail-
leurs, la naissance de
cet enfant illégitime
entraîna l'affranchis-
sement de la mère.
En 1789, Saint-Do-
mingue comptait qua-
rante mille affranchis DANSE DE NOIRS.
environ, au nombre
52 HISTOIRE D'HAÏTI
— Les blancs.
Avec le temps, disparurent les boucaniers et les flibus-
tiers qui furent remplacés par des gens de tempérament
moins emporté, venus à Saint-Domingue avec leur famille.
Ils défrichèrent le sol et, grâce à leurs esclaves, acquirent
une honnête aisance.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, une trans-
formation s'opéra, grave dans ses conséquences. Grâce à
l'énergie, souvent farouche, des colons, Saint-Domingue se
couvre alors de grandes plantations, mises en valeur par
une armée, chaque jour accrue, d'esclaves. Des fortunes
considérables s'édifient et engendrent une véritable aristo-
cratie d'argent. Le grand planteur de Saint-Domingue
54 HISTOIRE D'HAÏTI
UN COLON EN VOYAGE.
— Conclusion.
Malgré la haine profonde qui divisait les trois classes
d'hommes de la colonie : Blancs, Mulâtres et Noirs, les
premiers, qui disposaient de la force, maintinrent Saint-
Domingue en paix jusqu'à la Révolution Française de
1789.
ARPENTEURS.
LIVRE III
PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE
CHAPITRE VI
Sommaire
24*.—En 1789, une grande révolution commença en
France, au moment de la réunion des Etats généraux.
25*. — Elle avait été préparée par ces écrivains
cl philosophes qui. depuis 1750, n'avaient cessé de
réclamer l'abolition des privilèges, l'égalité civile et
politique.
26*. Cette révolution eut son contre-coup à
Saint-Domingue où les grands planteurs tentèrent
de s'emparer de l'administration.
27*. — Le 14 avril 1790, les blancs des paroisses
de Saint-Domingue constituèrent l'assemblée con-
nue sous le nom d'Assemblée de Saint-Marc.
28*. — Bientôt les partisans du Gouverneur, sur-
nommés les Pompons blancs et les partisans de
l'Assemblée de Saint-Marc ou Pompons rouges en
vinrent aux mains.
29*. — Le colonel Mauduit du Plessis triompha
de l'Assemblée de Saint-Marc le 30 juin 1760, mais
il périt dans une émeute à Port-au-Prince, le 4
mars 1791 : le dernier soutien de l'autorité régu-
lière disparut avec lui.
PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE 57
Section I : EN FRANCE.
24. — 1789.
1789 est une date particulièrement mémorable de l'his-
toire de la France. Elle marque le début d'une révolution
qui dure encore et qui a substitué à L'ancienne société
française, basée sur L'inégalité, une autre société qui ne
veut avoir pour fondement que l'égalité stricte.
Cette transformation profonde fut activement prépa-
rée par les écrivains politiques et les philosophes qui, de-
puis 1750, ne cessaient de réclamer la liberté politique,
l'égalité devant la loi, la liberté du travail, ta Liberté de
la presse.
— L'occasion de la Révolution.
La situation financière du royaume de France, grave
à la mort de Louis XIV, empira, malgré la sagesse du
cardinal de Fleury, pendant le règne aussi long que né-
faste de Louis XV.
58 HISTOIRE D'HAÏTI
Section II : A SAINT-DOMINGUE.
PORT DE NIPPES.
CHAPITRE VII
Sommaire
LES AFFRANCHIS
CHAPITRE VIII
Sommaire
LES ESCLAVES
41. — Boukman.
C'est alors que Boukman entra en scène et résolut de
frapper et l'imagination et les sens.
Né à la Jamaïque, Boukman était un N'Gan ou prêtre
du Vaudou, religion principale des Dahoméens. Sa haute
taille, sa force herculéenne, l'avaient signalé au maître
78 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE IX
Sommaire
48. — Sonthonax.
Jeune, — vingt-neuf ans en 1792, — téméraire, sans ex-
périence politique, corrompu dans sa vie privée et dans
sa vie publique, Sonthonax, par la promptitude et l'à-
propoa de ses décisions coloniales eut vite le pas sur ses
86 HISTOIRE D'HAÏTI
(SUITE).
CHAPITRE X
Sommaire
CHAPITRE XI
Sommaire
72*. Toussaint adressa au Directoire un long
rapport dans lequel il accusait Sonthonax d'avoir
voulu faire de Saint-Domingue un étal souverain.
Le Directoire ne fut pas dupe de l'accusation, mais
il ne jugea pas opportun de sévir.
73*. Il délégua à Saint-Domingue le général
Hédouville. Toussaint qui, depuis le départ de
Sonthonax, faisait l'apprentissage du gouvernement
personne] éprouva bien de L'ennui de l'arrivée du
nouvel agent de la France.
74*. Toussaint avait mis les Anglais en fâcheuse
posture sur tous les points de l'île qu'ils détenaient.
Le major Maitland, après des pourparlers où Tous-
saint se garda de dévoiler le fond do sa pensée,
lui livra les villes de Port-au-Prince, l'Arcahaie,
Saint-Marc on avril 1798, e! le 31 août il lui
remit solennellement le Môle.
110 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XII
Sommaire
77*. — Avant de partir, Hédouville avait délié
Rigaud, qui commandait dans le Sud, de toute
obéissance à Toussaint : c'était rendre inévitable
la lutte entre les deux chefs. Roume crut conjurer
le danger en convoquant à Port-au-Prince les gé-
néraux Toussaint, Rigaud, Beauvais, Laplume. A
cette conférence, Rigaud reconnut l'autorité de
Toussaint.
78*. — Mais la mort accidentelle de vingt-neuf
noirs que Rigaud avait fait emprisonner à Jérémie
parut à Toussaint une occasion favorable pour at-
taquer violemment Rigaud dans un discours : ce
discours était en fait une déclaration de guerre.
79*. — Rigaud était un mulâtre instruit et un ha-
bile général. Le Sud lui était tout dévoué et il avait
de nombreux partisans dans le Nord et l'Ouest.
Toussaint prépara la guerre contre Rigaud. Il
assura son ravitaillement par l'Angleterre et les
Etats-Unis et il réunit dix mille hommes à Port-
au-Prince sous les ordres de Dessalines.
Ces dispositions prises, il accusa Rigaud de tra-
hir la France et de méditer le rétablissement de
l'esclavage.
Rigaud riposta par une proclamation et il con-
centra ses troupes en deçà de Miragoane (juin
1799).
116 HISTOIRE D'HAÏTI
LA GUERRE DU SUD
CHAPITRE XIII
Sommaire
89*. — En France, le consul Bonaparte s'était em-
paré du pouvoir le 9 novembre 1799.
90*. — Il se préoccupa aussitôt de raffermir l'au-
torité de la France à Saint-Domingue, — et vers la
fin de 1801, la plus formidable expédition coloniale
128 HISTOIRE D'HAÏTI
INCENDIE DU CAP.
93. — La Crête-à-Pierrot.
Dès les premiers jours de février, Leclerc, ayant pénétré
le plan de Toussaint, avait ordonné la marche convergente
LA GUERRE DU SUD 133
de ses divisions sur les Cahos, montagnes situées sur la rive
droite de l'Artibonite. C'est là, en effet, que Toussaint avait
concentré ses derniers moyens de défense : sa famille même
et celle de ses principaux lieutenants s'y trouvaient réfu-
giées sous la protection de Charles Belair.
BOMBARDEMENT DE LA CRÊTE-À-PIERROT.
DESSALINES À LA CRÊTE-À-PIERROT.
CHAPITRE XIV
Sommaire
FORT DE JOUX.
CHAPITRE XV
Sommaire
103. — Rochambeau.
Avant de mourir, Leclerc avait désigné, pour le rem-
placer, le plus ancien divisionnaire de son armée, le gé-
néral Donatien Rochambeau. Nul choix ne pouvait être
plus malheureux pour la France. Brave, d'une morgue
insolente, fermé à tout conseil, méprisant les indigènes, il
était universellement détesté. Plu-
sieurs de ses actes témoignent d'une
scélératesse morbide confinant à la
folie :
a) Commandant à Port-au-Prince,
il eut, un soir, l'idée d'offrir un bal
aux femmes de couleur de la ville.
On dansa gaiement. A minuit, les
invitées furent introduites dans une
pièce attenante à la salle de bal :
là, des gens costumés en prêtres en-
tonnèrent le Dies irœ devant une
rangée de cercueils recouverts d'un
ROCHAMBEAU. drap noir. Aux malheureuses, folles
de terreur, Rochambeau expliqua
froidement qu'elles venaient d'assister aux funérailles de
leurs frères ou de leurs maris! Et c'était vrai!
b) Renouvelant une barbarie espagnole du XVe siècle,
il importa de Cuba des chiens dressés à la chasse des
nègres marrons, et en fit les sanglants auxiliaires de ses
vengeances.
c) Enfin il perfectionna le régime de terreur instauré
par Leclerc en y joignant l'asphyxie par le soufre dans
la cale des navires.
L'un de ses premiers actes fut l'assassinat du général
Maurepas. Ce noir, instruit, bien élevé, dont les belles
manières et la conversation intéressante avaient étonné
beaucoup d'officiers français, fut arrêté au Port-de-Paix
sur une fausse dénonciation du général Brunet, embarqué
avec sa famille entière sur le " Duguay-Trouîn", et con-
duit au Cap. Il ne put y descendre pour prouver son
LA GUERRE DE L'INDÉPENDANCE 151
CHAPITRE XVI
Sommaire
112*. — A la fin d'octobre 1803, il ne reste plus à
la France que le Cap et le Môle.
Dessalines résolut d'enlever le Cap, et dans ce
but il concentra vingt-sept mille hommes au Limbé.
113*. — Le Cap était bien fortifié et Rochambeau
y commandait. Dessalines comprit qu'à un siège
en règle il fallait préférer une offensive à outrance.
*114. — Elle débuta le 18 novembre par le bom-
bardement du fort Bréda. Rochambeau prit position
dans les retranchements de Vertières. Capois se
distingua par sa crânerie au point d'exciter l'admi-
ration de Rochambeau et de sa garde.
La prise du fort de Charrier par Gabart obligea
Rochambeau à évacuer le fort de Vertières.
Le 19 novembre, Rochambeau livrait le Cap à
Dessalines. Le 4 décembre, le Môle succombait.
La glorieuse et sanglante guerre de l'Indépendance
était terminée.
LA GUERRE DE L'INDÉPENDANCE 157
COMBAT DE VERTIÈRES.
CHAPITRE XVII
Sommaire
PROCLAMATION DE L'INDÉPENDANCE
(1" janvier 1804).
CHAPITRE XVIII
Sommaire
POUVOIR EXÉCUTIF.
POUVOIR LÉGISLATIF.
POUVOIR JUDICIAIRE.
ADMINISTRATION.
CHAPITRE XIX
Sommaire
122*. — Beaucoup d'Haïtiens détenaient des terres
sans titres réguliers.
123*. — Dessalines résolut de mettre tin à ce
désordre et ordonna une vérification générale des
titres.
124*. — Quant aux biens domaniaux, ils furent
cédés à bail pour une durée de cinq ans.
125*. — Propriétaires et fermiers versaient à l'E-
tat une redevance qui était le quart de subvention.
Défense formelle fut faite aux cultivateurs de dé-
serter la campagne, pour la ville et tout citadin qui
ne pouvait justifier d'un métier était contraint au
travail des champs.
126*. -— C'étaient là des mesures bien sévères et
même draconiennes qui provoquèrent des murmures
d'abord et ensuite des complots.
POUR ORGANISER HAÏTI 177
L'Empereur se sachant trahi devint méfiant et
procéda à d'importantes mutations dans les divisions
militaires.
127*. — C'était le Sud surtout qui conspirait. Il
le visita en 1806 et trouva partout une administra-
tion en désordre. Pour découvrir les coupables, il
institua une Commission d'enquête présidée par
Inginac. Inginac était honnête et consciencieux : il
sévit — mais se fit exécrer et rendit plus impopu-
laire encore l'Empereur.
128*. — Dessalines avait prévu qu'un soulèvement
ne tarderait pas dans le Sud. Il ne s'était point
trompé. Tandis qu'il rentrait à Marchand, Gérin
son ministre de la guerre, levait l'étendard de la
révolte, suivi bientôt de Pétion, et de toutes les
autorités de l'Ouest.
129*. — En quittant Marchand pour Port-au-
Prince, Dessalines ignorait la trahison de Gérin et
l'insurrection de l'Ouest. Le 17 octobre 1806, il
tomba dans l'embuscade que lui avait préparée Gé-
rin au Pont-Rouge. Son cadavre tout mutilé fut
transporté au cimetière intérieur par une vieille
folle nommée Défilée.
Dessalines a eu des torts réels, — mais aucun
Haïtien ne saurait oublier qu'il est le principal
Fondateur de l'Indépendance Nationale.
178 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XX
Sommaire
130*. — Pétion et Gérin proposèrent à Christophe
la convocation d'une Assemblée Constituante à Port-
au-Prince, pour établir une République en Haïti.
Christophe, se, croyant assuré de la majorité dans
cette Assemblée, accepta. Mais Pétion et Gérin
firent nommer deux représentants par plusieurs
communes de leurs départements et se constituèrent
ainsi une majorité libérale.
131*. — Cependant l'Assemblée, après avoir pro-
clamé la République, accorda la Présidence à
Christophe, réservant, il est vrai, les attributions
exécutives au Sénat. Christophe mécontent marcha
sur l'Ouest.
132*. — Il triompha de Pétion à Sibert, mais
Port-au-Prince, défendu par Yayou et Lamarre,
184 HISTOIRE D'HAÏTI
LA SCISSION
132. — La lutte.
Quand on apprit l'entrée de Christophe à l'Arcahaie,
l'angoisse fut extrême dans Port-au-Prince. Une partie
de la population commença à s'enfuir de la ville; elle
emportait du linge et de menus objets réunis précipi-
RUINES DE SANS-SOUCI. (1925)
H.H 7
188 HISTOIRE D'HAÏTI
— Siège de Port-au-Prince.
Les troupes du Nord arrivèrent à Port-au-Prince, pêle-
mêle en même temps que les fuyards de l'Ouest. Mais
l'intrépide Yayou veillait. Aidé de Lamarre, il organisa
LA CITADELLE DE LA FERRIÈRE.( Vue prise d'un avion.)
VUE EXTERIEUR DE LA CITADELLE
VUE INTERIEUR DE LA CITADELLE, (1925)
190 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XXI
Sommaire
b) — Deuxième expédition.
Cet échec provoqua à Port-au-Prince de violentes ré-
criminations, même au Sénat; Pétion fut accusé d'aban-
donner les républicains du Môle.
Pour calmer les esprits et imposer silence aux partisans
de Gérin, on décida une nouvelle expédition. Grâce à la
flottille de l'Ouest, deux mille soldats, commandés par l'in-
trépide colonel Lamarre, débarquèrent (2 juillet 1807)
au Grand Port-à-Piment et rejoignirent Nicolas Louis
aux Moustiques. Lamarre lança une offensive hardie con-
tre Port-de-Paix et s'en empara; mais il dut battre en re-
traite devant les huit mille hommes qu'envoya aussitôt
Christophe (15 juillet).
Un mois plus tard, il marcha de nouveau contre Port-
de-Paix; son adversaire, le général Romain, grièvement
blessé, retourna au Cap. Christophe vint alors en per-
sonne prendre le commandement des troupes et, après un
combat de huit heures, il dispersa l'armée républicaine
(23 septembre 1807). Par contre, plusieurs généraux du
204 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XXII
Sommaire
— Analyse sommaire de la
Constitution de 1816.
a) Pouvoir exécutif. — Le
Président de la République est
nommé à vie; il a le droit de
désigner son successeur, il nom-
me à tous les emplois, comman-
J.-M. BORGELLA de en chef les forces de terre
GÉNÉRAL DE DIVISION.
et de mer; seul, il a l'initiative
de toutes les lois, sauf celles qui fixent les impôts publics
ou les contributions. Il est aidé par trois grands fonction-
naires : un Secrétaire d'Etat (appointements annuels
6 000 gourdes), un Grand-Juge (4 000), un Secrétaire
Général (4 000). Pétion confia ces postes importants à
trois hommes dont il appréciait depuis de longues années
la valeur professionnelle et le dévouement : J.-C. Imbert,
A.-D. Sabourin, B. Inginac.
Boyer, chef de la garde présidentielle, et très puissant
au Palais, avait usé de toute son influence pour faire ins-
LA SCISSION 213
— Abolition de la traite.
Pétion ne vit point le triomphe définitif de Bolivar.
Il eut du moins une autre joie avant de mourir. La traite,
ce commerce odieux qui, durant des siècles, avait enlevé
des centaines de milliers de noirs de l'Afrique pour les
vendre aux planteurs de l'Amérique, fut abolie officielle-
ment au Congrès de Vienne (1815).
Les protagonistes du mouvement abolitionniste furent
des Quakers, protestants philanthropes, assez nombreux
en Amérique du Nord. L'un d'eux, Antoine Bénézet,
chassé de France par la révocation de l'édit de Nantes
(1685), consacra sa vie entière à mener, en pays anglais,
la propagande contre l'esclavage. A son instigation, les
Quakers d'Amérique expulsèrent de leur société tout mem-
bre possédant des esclaves et créèrent ensuite des écoles
pour ces infortunés noirs soudainement rendus à la li-
berté. En Angleterre, un courant d'opinion contre la
traite devint assez fort pour émouvoir le Parlement bri-
tannique; un député, Wilberforce, y incarna la lutte con-
tre les négriers et les traitants, et en fit la grande passion
de sa longue vie politique. Quarante ans durant, ce phi-
lanthrope revint à la charge; avant de descendre dans la
tombe, il put se rendre le témoignage qu'il n'avait point
travaillé en vain : toute l'Angleterre réclamait avec éner-
gie l'abolition de la traite.
Quand Napoléon revint de l'île d'Elbe pour inaugurer
en France le gouvernement des Cent-Jours, il voulut se
LA SCISSION 217
CHAPITRE XXIII
Sommaire
150*. — A la mort de Pétion, Boyer fut nommé
président à vie. Il resta vingt-cinq ans au pouvoir
et, pendant vingt-et-un ans, il gouverna l'île entière.
BOYER 219
BOYER (1818-1843).
Sommaire
A) Gouvernement provisoire.
— Conspiration R. Hérard.
Les riviéristes regrettaient amèrement le pouvoir. En-
hardis par la caducité de Guerrier, ils supplièrent Hérard
de rentrer, car, selon eux, tout était prêt pour une révo-
lution.
Hérard partit de Kingston (29 mars 1845) à bord d'une
goélette battant pavillon colombien. "Le peuple m'ap-
pelle", disait-il aux exilés qui partageaient sa fortune.
Il tenta de débarquer à Jacmel; les autorités de la ville,
ayant à leur tête le général Geffrard, s'apprêtèrent im-
médiatement à le repousser. A Tiburon, à l'Anse d'Hai-
nault, à Jérémie, même attitude. Il retourna à la Ja-
maïque, mais pour en repartir aussitôt (8 avril) et dé-
barquer à l'improviste à Grand Gosier (19 avril). Les
pêcheurs de la localité s'armèrent et le contraignirent à
se rembarquer en toute hâte. Profondément déçu, R. Hé-
rard reprit tristement la route de l'exil.
LES GOUVERNEMENTS ÉPHÉMÈRES 245
— Conspiration riviériste.
Ce départ inopiné, le désarroi qui s'ensuivit, enhardi-
rent les adversaires du gouvernement. Les riviéristes cons-
pirèrent à nouveau. Au nombre d'une soixantaine, ils se
réunirent en armes à la Croix-des-Martyrs (nuit du 17
septembre 1845). Contrairement à leurs prévisions, Port-
au-Prince resta calme. La répression, ordonnée par le
Conseil d'Etat et plusieurs ministres de Pierrot, ne tarda
pas et, à cause des passions surexcitées, elle fut féroce. Les
révoltés, vigoureusement poursuivis par les généraux Ter-
longe et Lazarre, furent impitoyablement massacrés, les
uns à Léogane même, les autres dans la plaine voisine où,
LES GOUVERNEMENTS EPHEMERES 247
E) Présidence de Riché.
(1er mars 1846 — 27 février 1847)
— Agitation piquétiste.
— Mort de Riché.
Le président Riché eut, entre autres mérites, celui de
s'entourer de ministres capables, désintéressés, qui ren-
dirent son administration bienfaisante pour le pays; il
créa la maison centrale destinée à l'internement des petits
vagabonds. Mais son passage au pouvoir fut de courte
durée. Il mourut après une tournée dans le Nord, victime
sans doute des drogues qu'il prenait pour se procurer
une vigueur incompatible avec son grand âge (24 fé-
vrier 1847).
LIVRE VII
CHAPITRE XXV
Sommaire
174*. — Au grand étonnement de tous, le 1er mars
1847, le général Soulouque, commandant de la garde,
fut élu président de la République.
175*. — Il savait à peine signer. Mais il était
observateur et il s'entoura d'hommes capables de le
conseiller.
176*. — Les premiers ennuis lui vinrent du Nord,
où se manifestaient les tendances séparatistes, et
d'un désaccord entre le Sénat et la Chambre.
177*. — Le 16 avril 1848, à la suite d'une alterca-
tion assez vive avec Céligni Ardouin et d'une
échauffourée à la place du quai à Port-au-Prince,
Soulouque lit exécuter sommairement beaucoup de
citoyens.
178*. — Le Sud était en armes. Soulouque partit
pour le pacifier. La campagne dura quatre mois et
les représailles furent sanglantes. A son retour,
Port-au-Prince le reçut en triomphe.
SOULOUQUE 251
175. — Soulouque.
Esclave en 1789, mêlé aux événements de 1791 et 1792,
Faustin Soulouque fut affranchi par Rigaud en 1793. Il
prit part, en 1807, à la campagne du Môle. Boyer le nom-
ma dans la suite commandant de la commune de Plai-
sance. Partout, il s'était montré
homme de devoir, modeste, réglé,
dévoué, indifférent à la politique.
C'est même, semble-t-il, ce der-
nier trait de caractère qui lui va-
lut d'être choisi par Riché comme
commandant de la garde prési-
dentielle.
Soulouque ne savait que tracer,
gauchement, son nom; il était
convaincu de son insuffisance.
Porté au pouvoir malgré lui, il
étudia les hommes politiques dont
il pouvait faire ses collaborateurs.
Il ne comprenait pas toujours
sur-le-champ ce qu'il entendait, mais il savait écouter, il
savait retenir, et il observa si bien que, jusqu'en avril
1848, ceux qui l'avaient nommé conservèrent leurs illu-
sions. Mais on se moqua de lui et de son ignorance; il
le sut, car sa police secrète était fort bien organisée. Il
en vint à se défier de tous les gens de couleur, même de
ses ministres ; il fut impossible de lui faire signer une
pièce dont il ne connaissait point le contenu intégral. Au
Conseil des Secrétaires d'Etat, Delva, secrétaire particu-
lier de Soulouque, devait faire deux lots des pièces sou-
mises à son approbation : 1° celles qu'il pouvait signer
immédiatement ; 2° celles qui exigeaient un nouvel examen,
et que, à l'insu de Delva, il soumettait à un autre con-
seiller intime.
254 HISTOIRE D'HAÏTI
B) L'EMPIRE
181. — L'Empire.
f) Le sacre. — Dès la
fin de mars 1852, les depu-
tations de la province af-
fluèrent à la capitale. Le
17 avril, au coucher du so-
leil, cent un (101) coups
de canon annoncèrent les
fêtes du lendemain.
Au côté ouest du Champ de Mars, deux tentes magni-
fiques avaient été dressées : la plus grande, en forme d'é-
glise, avait un autel en son mi-
lieu et pouvait recevoir de sept
à huit mille personnes ; dans la
plus petite, réservée à l'Empe-
reur et à sa suite, on avait dé-
posé les ornements impériaux,
manteau, sceptre, etc.
Le dimanche 18 avril, dès
trois heures du matin, la garde
impériale et les députations oc-
cupèrent le Champ de Mars;
tour à tour, les corps constitués
se présentèrent, y compris les
A gauche :
S.A.I. LE PRINCE MAINVILLE-JOS. consuls, les officiers du vapeur
Maréchal de Camp français le Crocodile, les repré-
Fils du Prince Jean-Joseph
A droite :
sentants du commerce étranger.
S. A. I. LE PRINCE JEAN-JOSEPH Vers neuf heures, au son des clo-
Duc de Port-de-Paix.
ches, des tambours, de la canon-
nade et de la musique militaire, Leurs Majestés quittèrent
262 HISTOIRE D'HAÏTI
S. Exc. Louis-Etienne
En 1847, il fallait quatre gourdes en-
Félicité de Salomonviron pour avoir un dollar : quoique dé-
Jeune Duc
d6 précié, le papier-monnaie haïtien était
St-Louis-du-Sud
cependant très utile, car la monnaie mé-
Ministre des Finances
du Commerce
tallique était rare.
La première expédition de l'Est, les dépenses à l'étran-
ger pour le sacre obérèrent le trésor. On fabriqua du
papier-monnaie, à jet continu, quinze à vingt mille gour-
des par jour; sa valeur d'échange baissa et, en 1848, le
dollar valait onze gourdes. La crise du change ralentit
le mouvement commercial, et l'on nota qu'en septembre
1848, la rade de Port-au-Prince ne reçut qu'un seul na-
vire étranger : les dernières provisions des magasins se
vendirent à des prix élevés; une crise de vie chère sévit
sur le peuple haïtien.
Salomon Jeune (Lysius), était ministre des finances.
Il appliqua résolument un système économique des plus
hardis et qu'on peut résumer en deux mots : le monopole,
le tarif maximum.
L'EMPIRE 263
Sommaire
188*. — Le Comité révolutionnaire des Gonaïves
rétablit la République avec Geffrard comme Pré-
sident.
189*. — Geffrard remplaça peu à peu les fonc-
tionnaires de l'Empire et s'entoura d'hommes intel-
ligents et instruits.
190*. — La démission du général Prophète, mi-
nistre de l'Intérieur, et son départ pour l'exil enga-
gèrent un groupe de mécontents à tendre un piège
à Geffrard : ils assassinèrent sa fille, mais ils ne pu-
rent atteindre le Président. Seize des conspirateurs
subirent la peine capitale.
191*. — Geffrard mit fin au schisme en signant un
Concordat avec le Saint-Siège le 28 mars 1860. Quel-
ques mois plus tard, Mgr Testard du Cosquer était
sacré Achevêque de Port-au-Prince.
192*. — Le général Santana, président de la Répu-
blique Dominicaine avait livré son pays à l'Espagne
(18 mars 1861). Cet acte pouvait avoir de graves
conséquences pour l'avenir d'Haïti : aussi Geffrard
soutint-il les Dominicains partisans de l'indépen-
dance. L'Espagne s'en vengea en exigeant le paie-
ment d'une forte indemnité : Geffrard céda — mais
l'opinion le blâma sévèrement.
GEFFRARD 271
193*. — Le gouvernement de Geffrard fut nette-
ment progressiste. Il réorganisa l'enseignement su-
périeur, pourvut les lycées d'un corps professoral
remarquable, et surtout fonda, sous l'active impul-
sion d'Elie Dubois, un bon nombre d'écoles primai-
res. Il favorisa l'industrie et l'agriculture et créa
dans l'armée un corps d'élite : les Tirailleurs de la
Garde. Il multiplia les relations commerciales avec
l'étranger. Malheureusement, il ne sut pas réagir
efficacement contre certains abus qui s'étaient in-
troduits dans l'administration des finances.
194*. — L'œuvre législative de Geffrard est impor-
tante : amélioration du code civil, du code pénal,
du code rural, vote de la loi sur les fabriques, etc.
195*. — L'énorme publicité donnée à l'Affaire de
Bizoton mécontenta profondément l'opinion.
196*. — Sous Geffrard, les conspirations furent
nombreuses; la sévérité de la répression paraissait
exciter les adversaires du régime plutôt que les inti-
mider ou les calmer.
197*. — En mai 1866, Salnave souleva le Cap.
Pour réduire les rebelles, Geffrard accepta le con-
cours de la marine anglaise : ce fut une faute que
le pays ne lui a jamais pardonnée.
198*. — A partir de juillet 1866, les tentatives pour
renverser le gouvernement se multiplient jusqu'au
jour où les "Tirailleurs de la Garde" firent feu de
la cour du Palais sur les appartements habités par
Geffrard et sa famille.
199*. _ Geffrard démissionna le 13 mars 1867.
272 HISTOIRE D'HAÏTI
PRÉSIDENCE DE GEFFRARD
(15 janvier 1859 — 13 mars 1867)
191. — Le Concordat.
a) Avant Geffrard. — Après l'occupation de la partie
de l'Est, Boyer avait pris l'initiative de pourparlers avec
le Saint-Siège : ses propositions furent examinées avec
bienveillance. Monseigneur Pedro Valera, primat des In-
des, archevêque de Santo-Domingo, reçut, de Rome, le
titre d'Archevêque d'Haïti. Monseigneur Valera était
âgé; il refusa, avec une douce mais ferme ténacité, de
venir résider à Port-au-Prince, et consentit seulement à
déléguer dans l'Ouest trois vicaires généraux : les Pères
Pichardo (Nord), Correa (Artibonite), Salgado (Ouest
et Sud).
Monseigneur Valera mourut à la Havane (1834). Jus-
qu'en 1860, la Cour de Rome se fit représenter succes-
sivement par Mgr England, Mgr Clancy, Mgr Rosati, le
GEFFRARD 275
— Démission de Geffrard.
Mais la défection d'une partie de ses tirailleurs l'avait
vivement impressionné; il proclama une amnistie générale,
confia au Ministère et aux Chambres les pouvoirs que lui
accordait la Constitution, et fit appel à des hommes nou-
veaux entièrement recrutés dans l'opposition.
Concessions inutiles, car, à la même date, le ' général
Victorin Chevallier, las de son exil à Inague, avait soule-
SALNAVE 287
CHAPITRE XXVII
Sommaire
SALNAVE, Président.
(14 juin 1867 — 19 décembre 1869)
207. — La débâcle.
— Prise de Port-au-Prince.
Un conseil de guerre tenu à Saint-Marc arrêta les dé-
tails d'une offensive suprême contre la capitale : 1° l'ar-
mée du général Saint-Elia Cauvin attaquerait Port-au-
Prince par terre tandis que 2° trois bateaux révolution-
naires débarqueraient, au wharf même, les troupes de
Brice et de Boisrond-Canal. L'entreprise était périlleuse, car
Salnave venait d'acheter un superbe bateau, bien armé,
la Terreur. La Terreur mouillait près du fort l'Ilet; la
flottille de Brice s'en approcha sans bruit, dans les té-
nèbres de la nuit, et l'accosta : avant que l'alarme pût
être donnée, Brice et ses soldats en étaient maîtres (18
décembre).
296 HISTOIRE D'HAÏTI
Sommaire
209*. — La fin tragique de Salnave ramena l'u-
nité de Gouvernement.
212. — Insurrections.
Que la tempête d'anarchie qui ravagea Haïti de 1867
à 1870 n'ait pas dégoûté de la guerre civile tous les Haï-
tiens de l'époque, on ose à peine le penser. La seule excuse
des insurgés, c'est, peut-être, que le Gouvernement, une
fois les passions apaisées, aurait dû autoriser le retour
dans leur pays des nombreux Haïtiens épars sur la terre
de l'exil.
a) Le 2 février 1871, on attaqua l'arsenal de Port-au-
Prince. Vingt et une personnes comparurent devant le
tribunal criminel assisté du jury et furent condamnées à
des peines minimes.
b) Cinna Leconte, et une huitaine d'exilés politiques,
las de souffrir à Guayabin et Monte-Christi, débarquèrent
au Carénage et s'emparèrent de l'arsenal du Cap (nuit
du 15 mars 1874). Dans l'appel aux armes qu'il répandit
aussitôt, Cinna Leconte, descendant de Dessalines, s'inti-
tula Jean-Jacques II : "J'avance, ô mes sujets, déclarait-
il, et partout où je porterai mes pas, suivez l'éclair de
l'épée de 1804".
Au jour naissant, le général Nord Alexis reprit l'Arse-
nal : Cinna Leconte et trois conjurés furent pris et exé-
cutés en face de l'Arsenal. On opéra, les jours suivants,
NISSAGE SAGET 303
215. — La dissidence.
Les anti-bazelaisistes s'armèrent à leur tour de la Cons-
titution de 1867, "palladium du libéralisme", d'après le
libéral A. Firmin. Elle stipulait (art. 84) "qu'aucune
des deux Chambres ne pouvait prendre de résolution qu'au-
tant que les deux tiers de ses membres étaient présents".
Vingt-six députés, entraînés par Septimus Rameau, se re-
tirèrent; pendant les quatre mois des sessions ordinaire
et extraordinaire, ils empêchèrent tout travail législatif.
Après intervention de Joseph Lamothe, ministre de l'In-
térieur, Bazelais, par patriotisme, consentit à ne point pa-
raître à la Chambre en 1873. La session s'ouvrit sous la
présidence de Brice Aîné (30 juillet). Le budget fut re-
jeté. Deux ministres furent blâmés. Le bruit courut d'u-
ne manifestation militaire contre la Chambre. Les dé-
putés se dispersèrent (16 septembre 1873) avant la clôture
régulière de la session.
Ces rivalités mesquines, ces discussions énervantes ne
favorisèrent point, tant s'en faut, l'ordre administratif.
Plusieurs ministres furent accusés de malversations. La
comptabilité cessa d'être à jour. On n'était plus au
temps où les ministres tremblaient quand le moindre jour-
naliste se permettait d'écrire : "Gare les interpellations!"
217. — Domingue.
Malgré l'opposition du parti li-
béral, le gouvernement provisoire
décréta de nouvelles élections lé-
gislatives. Une Assemblée Consti-
tuante se réunit, modifia profondé-
ment la Constitution de 1867 et
nomma Michel Domingue prési-
dent d'Haïti pour huit ans.
Domingue, vieillard d'une bra-
voure réputée, mais ignorant, en-
têté, violent, cruel même, ne fut
qu'un comparse : son neveu, Sep-
timus Rameau, créé vice-président
d'Haïti, fut le vrai chef du gou-
vernement.
218. — Septimus Rameau. — Son programme.
Septimus Rameau, (1) esprit très cultivé, était d'une
vanité si grande qu'il n'avait foi qu'en lui seul. Inac-
cessible aux plus sages conseils, il ne put dominer une
époque où tant de passions s'agitaient.
Il semblait avoir un programme politique; mais quand
on vit cet homme, ce chef des dissidents de 1873, s'affubler,
(1) Né le 19 septembre 1826.
DOMINGUE-RAMEAU 307
comme Hérard Dumesle, des insignes du militarisme le
plus baroque, on douta de sa sincérité ; aujourd 'hui encore,
l'on se demande si, derrière les déclarations les plus solen-
nelles ne se cachait pas, au fond, une indifférence complète
de la chose publique.
Deux idées hantaient, depuis longtemps, son esprit :
création d'une Banque d'Etat, érection d'un Panthéon à
la gloire des héros de 1804. Idées excellentes, mais qui ne
pouvaient seules, constituer un programme de gouver-
nement.
— Frontière de l'Est.
En 1875, l'esprit de conquête qui animait les Haïtiens
vingt ans plus tôt contre l'Est, n'existait plus. D'une
part, l'indépendance de la République voisine avait été
reconnue par les principales puissances. D'autre part,
les Dominicains avaient souffert : domination temporaire
de l'Espagne (1861-1865), démêlés politiques avec les
Etats-Unis (1870-1871), etc. Les Haïtiens, émus de sym-
pathie, et craignant pour leur propre sécurité, avaient con-
tribué à éloigner de leur sol l'étranger.
Le gouvernement de Domingue ne fut donc que l'inter-
prète heureux de la volonté du peuple en signant avec la
Dominicanie un traité de paix et d'amitié (20 janvier
308 HISTOIRE D'HAÏTI
Sommaire
A) Finance.
a) En 1880, une banque s'installa à Port-au-Prince;
elle eut des succursales dans les principales villes de la
République. On lui confia le service de la Trésorerie Gé-
nérale, sans doute pour prévenir le retour d'un pillage
analogue à celui qui avait accompagné la chute de Do-
mingue. Trois ans seulement après sa fondation, la Ban-
que fut compromise dans l'Affaire des mandats : on re-
trouva en circulation des mandats déjà payés. Plusieurs
employés, étrangers ou haïtiens, plusieurs courtiers furent
traduits on justice et condamnés.
b) Le gouvernement de Salomon acheva le paiement de
la Dette de l'Indépendance Nationale. En 1880, il reconnut
l'emprunt Domingue comme Dette Nationale; la même
année, après une décision des Chambres, on commença la
frappe d'une monnaie nationale, aux armes de la Répu-
blique. (180 000 gourdes en pièces d'or, 460 000 pièces
d'argent d'une gourde, 960 000 gourdes en monnaie d'ar-
gent divisionnaire, 460 000 en monnaie de bronze.)
c) Malgré la réforme monétaire, Salomon recourut au
papier-monnaie. Pendant la longue insurrection libérale,
il avait fallu entretenir l'armée sur le pied de guerre;
dans toutes les villes bombardées et incendiées, des in-
térêts considérables ayant souffert, le gouvernement se
trouva en face de nombreuses réclamations étrangères :
pour Port-au-Prince seulement, il versa plus d'un demi-
million de gourdes (587 418). Incapable de payer les ap-
pointements, Salomon, malgré les appréhensions de ses mi-
nistres, fit plusieurs émissions de papier-monnaie ; en même
temps, par d'habiles mesures, il parvint à enrayer si bien
la hausse du change qu'en 1887 la gourde haïtienne était
au pair avec le dollar américain.
LYSIUS SALOMON 317
B) Agriculture et Industrie.
a) Par la loi du 26 février 1883, tout citoyen put de-
venir propriétaire. Sur l'engagement écrit de cultiver cer-
taines denrées tropicales : café, canne à sucre, coton, cacao,
tabac, le gouvernement accordait, à titre provisoire, une
portion de trois à cinq carreaux de terre prélevés sur les
domaines publics. La concession était définitive si, dans
un délai, variant de deux à cinq ans, les trois quarts du
terrain étaient effectivement plantés. En 1884, il y eut
cinq cents demandes de concession ; l'année suivante, plus
de douze cents.
b) En 1882, le gouvernement diminua les droits à l'ex-
portation sur le coton et le café.
c) En 1887, sous la direction du général Légitime, mi-
nistre de l'agriculture, s'organisa la première exposition
en Haïti. On construisit pour cette manifestation natio-
nale, un bâtiment spacieux : c'est le local actuel de l'Ecole
de Médecine. L'exposition eut un grand succès.
C) Instruction Publique.
Le président Salomon, aidé de son ministre F.-S. Ma-
nigat, réorganisa les lycées et leur distribua avec lar-
gesse, les fournitures et le matériel d'enseignement né-
cessaires. Grâce à l'appui de l'Alliance Française, le lycée
de Port-au-Prince, dirigé par G. Manigat, reçut une mis-
sion de professeurs français; quelques-uns d'entre eux :
MM. Julien, Vilain, Moll, Rouzier, ont exercé une influence
profonde sur les deux dernières générations scolaires.
L'enseignement primaire ne fut pas négligé. Salomon
ouvrit un grand nombre d'écoles rurales qui ont donné
d'appréciables résultats. On lui doit enfin une réorgani-
sation heureuse de l'Ecole Nationale de Droit.
CHAPITRE XXX
Sommaire
232*. — Le 9 octobre 1889, l'Assemblée Consti-
tuante proclama le général Hyppolite président de
la République.
HYPPOLITE 321
cause.
Après la crise, l'homme reprenait le dessus, et l'impul-
sion qu'il donnait à son entourage était énergique. La
première année de son gouvernement permit de bien au-
gurer de l'avenir. Il publia (5 novembre 1889) un décret
d'amnistie en faveur de tous les détenus politiques et de
tous les exilés. Son ministre des Finances et des Relations
Extérieures, Anténor Firmin, actif, honnête, rétablit l'or-
dre dans l'administration.
Malheureusement, un nuage politique, gros de menaces,
troubla bientôt la quiétude générale; il ne fut dissipé que
grâce au sang-froid et à l'habileté de Firmin.
— Administration de Sam.
a) Finances. — Il fallait améliorer la situation finan-
cière. Sam, contraint par l'opinion, appela à ses côtés
328 HISTOIRE D'HAÏTI
C) GOUVERNEMENT PROVISOIRE
— Nord Alexis.
Le général Nord Alexis était le survivant d'une géné-
ration d'hommes politiques presque tous disparus. Il avait
au cœur deux sentiments, deux passions : le culte des
aïeux, le souci de l'Indépendance Nationale. Par crainte
de l'intervention étrangère, il se montra dur, cruel même,
pour les conspirateurs, et, s'il inonda le pays de papier-
monnaie, de pièces de nickel,
ce fut pour écarter un em-
prunt et le préserver des con-
séquences déplorables qui en
découlent généralement pour
un état faible.
Le président Nord, à cause
de son grand âge et de son in-
suffisance intellectuelle, ne pou-
vait tout contrôler lui-même ;
souvent, il fut mené ou trompé
par ses conseillers.
— Procès de la Consolidation.
Dès 1903, une commission
officielle, chargée d'enquêter
sur l'administration antérieu-
re, conclut qu'il y avait lieu de poursuivre, et certains
étrangers, et de grands fonctionnaires du gouvernement
de Sam. Le procès aurait pu avoir une haute portée
morale; aux yeux de l'historien, il perd malheureusement
toute signification : le gouvernement de Nord Alexis ne
put pas se garder lui-même des erreurs qu'il poursuivait
si durement chez les autres.
Ce procès, dans lequel les intéressés ne virent qu'un
instrument de représailles politiques, provoqua une cons-
piration.
334 HISTOIRE D'HAÏTI
Conspiration fir-
ministe (1908).
En janvier 1908,
le général Jean-
Jumeau débarqua
clandestinement
près des Gonaïves.
Aussitôt l'Artibo-
nite, le Nord-Ouest
et une partie du
PALAIS DU CENTENAIRE AUX GONAÏVES.
Nord se révoltè-
rent contre le gou-
vernement; mais les armes et munitions commandées par
Firmin aux Etats-Unis ne parvinrent jamais aux insurgés.
Jean-Jumeau, vaincu à Marchand, fut exécuté. Les villes,
sympathiques aux révolutionnaires, se soumirent. Firmin
et ses compagnons d'exil durent, à peine débarqués, se
réfugier au Consulat de France aux Gonaïves.
NORD ALEXIS 335
Le président Nord Alexis acharné contre les révolution-
naires voulut les déférer à la justice haïtienne ; mais Mon-
sieur Pierre Carteron, ministre de France à Port-au-
Prince, instruit du sort des réfugiés au consulat améri-
cain de Saint-Marc, qui, à peine livrés, avaient été fusillés,
se montra inflexible.
— Le 15 mars 1908.
La sanglante vision de tous les hommes de valeur, victi-
mes d'un vieillard, émut un poète haïtien, Massillon Coi-
cou. Il résolut de renverser Nord Alexis, mais il ourdit
sa conspiration en illuminé et s'ouvrit à tous de son projet.
Dans la nuit du 14 au 15 mars, on arracha de leur lit
trois frères Coicou et une dizaine de citoyens : conduits
près du cimetière extérieur, ils furent massacrés. La con-
sternation devint générale; les consulats se remplirent.
336 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XXXI
Sommaire
244*. — De 1908 à 1915, c'est l'époque des gouver-
nements éphémères;
Simon fut président de 1908 à 1911;
215*. — Leconte du 14 août 1911 au 8 août 1912.
ANTOINE SIMON 337
CORTÈGE PRÉSIDENTIEL.
245. — Leconte.
Le chef de la révolution, Cincinnatus Leconte, un des-
cendant de Dessalines, s'imposa comme président. Le
peuple ne montra aucun enthousiasme, car la réputation
politique du nouveau chef de l'Etat n'était pas sans tache:
Leconte avait été compromis dans le scandale de la Con-
solidation.
Quelques mois seulement d'administration firent oublier
l'ancien ministre. Leconte s'efforça de remettre de l'ordre
dans les services publics. La confiance du pays en son
chef, d'abord hésitante, devint entière. Leconte en pro-
fita pour entreprendre une réforme de l'armée que tous
340 HISTOIRE D'HAÏTI
CHAPITRE XXXII
A) CONSTITUTION
DES PRINCIPAUX ÉTATS DE L'AMERIQUE
249. — Le Canada.
Le Canada est une immense région qui va de l'océan
Atlantique à l'océan Pacifique et borne au nord les Etats-
Unis.
Colonisé par les Français, particulièrement dans la val-
lée du Saint-Laurent, le Canada se développa avec rapi-
dité. Sous la domination française, des villes importantes
furent fondées : Québec, Montréal.
Mais au moment où la colonie laissait entrevoir les plus
magnifiques espérances, la guerre survint entre la France
et l'Angleterre. La France, dirigée par un monarque fai-
ble, plus préoccupé de ses plaisirs que de la grandeur de
la nation, perdit, dans cette guerre, ses plus belles colonies.
Les Anglais, soutenus par les Anglo-Américains du nord,
attaquèrent le Canada. Deux chefs défendirent la colonie
avec un courage que la métropole ne sut pas seconder :
Montcalm et le marquis de Vaudreuil. Après une cam-
pagne des plus dures, où parfois la victoire semblait s'at-
tacher à sa cause, Montcalm perdit la bataille de Québec
où lui-même trouva la mort.
Par le traité de Paris, en 1763, la France céda le Canada
à l'Angleterre.
Le Canada est aujourd'hui l'un des pays les plus avan-
cés de l'Amérique. Quoiqu'il ne soit qu'une colonie an-
glaise, il jouit d'une autonomie si complète, qu'on doit le
ranger parmi les principaux états du monde. Le Canada
a son parlement, ses ministres responsables, sa marine mar-
chande, son armée qui s'est distinguée dans la guerre
mondiale. Son agriculture, son commerce et son industrie
acquièrent chaque jour plus d'importance.
L'une de ses provinces a conservé, la langue, la litté-
rature et les mœurs françaises. Québec et Montréal sont
des villes à peu près françaises.
LA FORMATION DES ÉTATS AMÉRICAINS 347
257. — Le Mexique.
Le Mexique, la vieille terre des Aztèques, avait formé
une vaste colonie espagnole, comprenant le Texas, la Ca-
lifornie, etc. C'est le pays de l'Amérique où l'on trouve
352 HISTOIRE D'HAÏTI
261. — Le métissage
f) La race blanche se mélangea à la race indienne et
donna naissance, particulièrement au Mexique, dans l'A-
mérique centrale et dans l'Amérique du Sud, à un pre-
mier degré de métissage, représenté, par les Rotos du
Chili et les Cholos de la Bolivie.
g) La traite. — La destruction des Indiens, dans les
Antilles tout d'abord, et au Mexique, poussa la race con-
quérante à recourir à l'importation des nègres d'Afrique
pour assurer l'exploitation des terres. Dès la fin du XVIIe
siècle, la traite des noirs prit une grande extension. On
en importait jusqu'à quatre-vingt mille par an.
La nouvelle race, la noire ou chamitique, allait donner
naissance à deux catégories de métis ou mulâtres, selon
qu'ils s'unissaient aux Indiens ou aux blancs.
h) Les Asiatiques. — Vers le milieu du XIX* siècle, la
race jaune s'introduisit en Amérique. Après l'abolition
de l'esclavage, les planteurs firent appel à la main-d'œuvre
chinoise et hindoue. Plus tard, par émigration volontaire,
les Chinois, les Japonais, les Hindous, se répandirent dans
l'Amérique du Nord et dans les Antilles. Aujourd'hui, le
courant d'émigration s'accentue vers l'Amérique du Sud.
En résumé, les quatre grandes variétés de l'espèce hu-
maine sont largement représentées en Amérique.
i) Répartition des races en Amérique.
Les blancs se rencontrent dans toutes les parties de l'A-
mérique. Ils dominent numériquement dans l'Amérique
du Nord.
358 HISTOIRE D'HAÏTI
PÉRIODE ESPAGNOLE
PÉRIODE FRANÇAISE
PÉRIODE HAÏTIENNE
335. — Le Concor-
dat de 1860 divisait
Haïti en cinq diocèses :
MONSEIGNEUR GUILLOUX.
Port-au-Prince, Gonaï-
ves, Cap-Haïtien, Port-de-Paix, Cayes. Le siège de Port-
au-Prince fut pourvu d'un titulaire au lendemain de la
signature du Concordat.
Le 22 décembre 1873, Mgr Hillion fut préconisé évêque
du Cap-Haïtien et nommé administrateur apostolique du
diocèse de Port-de-Paix. Il succéda le 10 juin 1886 à
Mgr Guilloux sur le siège de Port-au-Prince et mourut
le 21 février 1890. Le 13 août 1886, il fut remplacé au
Cap-Haïtien par Mgr Kersuzan qui démissionna après
quarante-trois ans d'épiscopat, laissant son siège, le 12
février 1929, à Mgr Jan.
PÉRIODE HAÏTIENNE 373
LIBERTE OU LA MORT.
Acte d'Indépendance.
AEMEE INDIGENE
LIBERTE OU LA MORT.
AU PEUPLE D'HAÏTI.
Citoyens,
Nous avons osé être libres, osons l'être par nous-mêmes et pour
nous-mêmes; imitons l'enfant qui grandit : son propre poids brise
la lisière qui lui devient inutile et l'entrave dans sa marche. Quel
peuple a combattu pour nous? Quel peuple voudrait recueillir les
fruits de nos travaux? Et quelle déshonorante absurdité que de
vaincre pour être esclaves? Esclaves! ... Laissons aux Français
cette épithète qualificative : ils ont vaincu pour cesser d'être libres.
Heureuses de n'avoir jamais connu les fléaux qui nous ont dé-
truits, elles ne peuvent que faire des vœux pour notre prospérité.
378 HISTOIRE D'HAÏTI
LIBERTE OU LA MORT.
H. H. 13
380 HISTOIRE D'HAÏTI
ORDONNANCE DE CHARLES X.
CHARLES, par la grâce de Dieu, Roi de France et de
Navarre, à tous présents et à veuir, salut.
Vu les art. 14 et 73 de la Charte;
Voulant pourvoir à ce que réclame l'intérêt du com-
merce français, les malheurs des anciens colons de Saint-Domingue,
et l'état précaire des habitants actuels de cette île:
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. 1er. Les ports de la partie française de Saint-
Domingue seront ouverts au commerce de toutes les nations.
Les droits perçus dans ces ports, soit sur les navires,
soit sur les marchandises, tant à l'entrée qu 'à la sortie, seront
égaux et uniformes pour tous les pavillons, excepté le pavillon
français, en faveur duquel ces droits seront réduits de moitié.
Art. 2. Les habitants actuels de la partie française
de Saint-Domingue verseront à la caisse fédérale des dépôts et
consignations de France, en cinq termes égaux, d'année en année,
le premier échéant au 31 décembre 1825, la somme de cent cin-
quante millions de francs, destinée à dédommager les anciens co-
lons qui réclameront une indemnité.
Art. 3. Nous concédons, à ces conditions, par la pré-
sente ordonnance, aux habitants actuels de la partie française de
Saint-Domingue, l'indépendance pleine et entière de leur gouver-
nement.
Et sera la présente Ordonnance scellée du grand sceau.
Donné à Paris, au château des Tuileries, le 17 Avril
-de l'an de grâce 1825. et de notre règne le premier.
Signé : CHARLES.
Par le Roi :
Le Pair de France, Ministre et Secrétaire d'Etat
de la Marine et des Colonies,
Signé : Comte de CHABROL.
Visa :
Le Président du Conseil, Ministre et
Secrétaire d'Etat des Finances,
Signé : J. DE VILLELE.
Vu aux Sceaux :
Le Ministre et Secrétaire d'Etat,
Garde des sceaux.
Signé : Comte de PEYRONNET
DATES HISTORIQUES
de 1915 à 1934.
1915
27 juillet. — Prise du Palais National par les révolutionnaires.
Le président Vilbrun Guillaume Sam se réfugie à la
Légation de France.
Massacre d'un grand nombre de prisonniers.
28 juillet. — Mort du Président Vilbrun Guillaume Sam, mas-
sacré par la foule.
Débarquement des troupes américaines du croiseur
"Washington", à la faveur de la nuit : Haïti est occupée
par les forces des Etats-Unis.
1916
5 avril. — Institution du Conseil d'Etat par un Décret.
Dissolution du Sénat par un Décret qui donne mandat
d'Assemblée Constituante à la Chambre des Députés.
L'Amiral Caperton, chef des Forces d'Occupation, lance
une déclaration appuyant ce Décret.
1917
13 janvier. — Décès, à Port-au-Prince, de Davilmar Théodore,
ancien Président de la République.
1918
19 juin. — Nouvelle Constitution d'Haïti.
12 juillet. — Déclaration de guerre à l'Allemagne, par Décret
du Conseil d'Etat.
28 octobre. — Décès, à New-York, de Michel Oreste, ancien
Président de la République.
1919
12 avril. — Convention avec la Banque Nationale de la Répu-
blique d'Haïti pour la réforme monétaire.
28 juin. — Signature des Préliminaires de la Paix de Versailles
avec l'Allemagne.
1er novembre. — Mort de Charlemagne Péralte, chef des Cacos
dans le Nord, tombé dans une embuscade.
1921
24 janvier. — Message du Président Dartiguenave au Président
des Etats-Unis, Mr. Harding, exposant les désiderata du
peuple haïtien.
12 avril. — Réponse du Président Harding au message du Pré-
sident Dartiguenave.
29 novembre. — Arrivée à Port-au-Prince, d'une Commission Sé-
natoriale des Etats-Unis, dite Commission Mc Cormick.
Elle quitte Haïti pour la République Dominicaine, le 7
décembre.
1922
18 mars. — Réception au Palais National du Général John
Russel, Haut Commissaire du Président Harding en Haïti
avec rang d'Ambassadeur Extraordinaire.
10 avril. — Election du Président Louis Borno pour une période
de quatre ans, par le Conseil d'Etat.
26 juin. — Loi autorisant un emprunt de quarante millions de
dollars, par séries.
DATES HISTORIQUES 383
1923
10 janvier. — Décès aux Cayes, d'Antoine Simon, ancien Pré-
sident de la République.
1924
6 janvier. -— Exhumation des restes de Pétion, transférés de la
"Place Pétion" — devenue "Place de l'Indépendance" —
au cimetière de Sainte-Anne.
1926
3 janvier. — Transfert des restes de Dessalines et de Pétion à
la "Place de l'Indépendance".
12 avril. — Réélection du Président Borno par le Conseil d'Etat.
6 juin. — Départ du Président Borno pour les Etats-Unis.
8 juillet. — Décès, à l'Anse-à-Veau, de Sudre Dartiguenave, an-
cien Président de la République.
1927
29 juillet. — Arrivée du Président Vasquez à Port-au-Prince.
3 août. — Départ du Président Vasquez.
5 octobre. — Vote par le Conseil d'Etat des Amendements à la
Constitution.
1928
10 et 11 janvier. — Plébiscite ratifiant les Amendements à la
Constitution.
1929
21 janvier. — Signature de l'Accord sur la Question des Fron-
tières.
384 HISTOIRE D'HAÏTI
1930
28 février. — Arrivée de la Commission Forbes, envoyée par le
Président Hoover.
20 Mars. — Mr Eugène Roy est chargé de l'exécution du plan
élaboré à la suite de l'enquête de la Commission Forbes,
dit "Plan Hoover".
21 avril. — Décret désignant le citoyen Eugène Roy comme
Président de la République.
15 mai. — Transmission des pouvoirs.
15 juin. — Arrivée de la Commission "Motton".
9 juillet. — Décret fixant les Elections législatives au 14 octobre.
Loi réglementant le droit électoral.
14 octobre.— Elections législatives.
18 novembre. — Election, par l'Assemblée Nationale, du Séna-
teur Sténio Vincent comme Président de la République,
pour une période de six ans.
Un décret de l'Assemblée Nationale déclare que le Pré-
sident Eugène Roy a bien mérité de la Patrie.
1931
5 août. — La Loi Martiale est rapportée.
5 août. — Accord entre le Gouvernement Haïtien et le Gouver-
nement des Etats-Unis pour la remise à l'Administration
Haïtienne de quelques services publics : la Direction
Générale des Travaux Publics, le Service National d'Hy-
giène et le Service Technique de l'Agriculture et de l'En-
seignement Professionnel.
1er octobre. — Remise des Services Publics à l'Administration
Haïtienne, suivant accord du 5 août.
DATES HISTORIQUES 385
1932
15 juillet. — Nouvelle Constitution d'Haïti.
1933
7 août. — Accord entre le Gouvernement Haïtien et le Gouver-
nement des Etats-Unis, relatif à la désoccupation du
territoire.
1934
22 mars. — Départ du Président Vincent pour les Etats-Unis.
2 avril. — Un drapeau haïtien portant l'image du Sacré-Cœur
est remis solennellement à Mgr Le Gouaze, dans l'église
du Sacré-Cœur de Turgeau par le Ministre des Cultes,,
Mr L. Laleau.
23 avril. — Retour des Etats-Unis du Président Vincent.
page ligne
9 8 23, le Marien, au nord-ouest, au lieu de : au nord-est.
58 35 qui devait provoquer en France, au lieu de : créer en France.
59 5 Cette Déclaration rédigée par des disciples de Rousseau,
discutée par l'assemblée le 18 août 1789 et adoptée le même
jour, met le principe de toute autorité dans le peuple. Au
pouvoir absolu de droit divin du roi, etc. ... au lieu de :
Rédigée... du droit divin....
154 11 l'Assemblée Générale en était venue, au lieu de : elle en
était.
65 6 pour la France, au lieu de : pour France.
69 16 Ferrand de Baudières, au lieu de : Fernand.
69 29 entreprirent, pour améliorer, au lieu de : firent.
70 16 le 23 octobre, au lieu de : au début d'octobre.
72 29 Beauvais... Ajoutez : Bauvais, orthographe correcte, d'a-
près certains actes officiels signés du général Bauvais.
73 34 si hostile jusque-là, au lieu de : si terrible.
74 30 sur trente îlets que comprenait la ville, au lieu de : qui
composaient.
87 4 six affranchis, au lieu de : six mulâtres.
87 22 pour la France, au lieu de : pour France.
97 22 Dondon, au lieu de : Donjon.
99 36 avait été soudoyée, au lieu de : avait été travaillée.
102 6 Dondon, au lieu de : Donjon.
104 15 général de division, au lieu de : général de district.
111 21 Il débarqua à Santo-Domingo (27 mars 1798) et se rendit
par terre au Cap (20 avril 1798), au lieu des dates don-
nées : 21 avril, 8 mai....
112 27 supprimer : pendant qu'Hédouville pénétrait, au Cap, pres-
que furtivement.
120 35 Borno Déléard, au lieu de : Borna Déliard.
123 3 Changes ainsi : Roume céda (décret du 27 avril 1800) ;
puis se rétracta (16 juin 1800) lorsque le Gouverneur es-
pagnol, Don Garcia, lui eut répliqué qu'il fallait, au préa-
lable, l'agrément des deux métropoles.
ERRATA 387
page ligne
123 24 Changes ainsi : Cette petite armée sort fièrement de Santo-
Domingo, mais se fond si bien en route qu'elle ne compte
plus, aux environs de Bani, que sept à huit cents hommes;
là, après un engagement insignifiant avec l'avant-garde de
Toussaint, elle se disperse pour toujours.
Don Garcia s'empresse d'entrer en pourparlers avec Tous-
saint, et, le 22 janvier, à la Jayma, il signe une convention
qui ressemble fort à une capitulation.
123 33 Changez ainsi : 84. — Toussaint à Santo-Domingo. —
Ses actes.
Le 27 janvier, don Garcia, entouré de toutes les autorités
locales, se tient debout à la porte ouest de Santo-Domingo :
il doit souhaiter la bienvenue à son puissant adversaire.
Encore quelques instants et la fière cité de Nicolas Ovando
voit, en frémissant, peut-être, un spectacle d'une singulière
éloquence puisqu'il démontre que la force ne saurait, en
définitive, triompher du droit : un de ces noirs que les Es-
pagnols avaient contribué à mettre en esclavage, est reçu
comme un Gouverneur, les clefs de la ville lui sont offertes,
puis, en présence de toutes les autorités, des troupes et du
peuple, les voûtes de la cathédrale retentissent des accents
d'un solennel Te Deum.
Sans perdre de temps, Toussaint organise sa conquête.
Devant une foule immense, massée sur la plus grande
place de Santo-Domingo, il proclame, pour toute l'île, la
liberté générale, sans restriction de personne.
Après vérification des comptes dû Trésor, il prélève trente
mille pesetas (la peseta, en 1804, valait un franc nomi-
nalement) pour l'approvisionnement des troupes ; le reste,
trois cent mille, Toussaint le réserve pour les dépenses
courantes et le percement de routes stratégiques ou com-
merciales, telle la route de quatre-vingts lieues qui reliera
Santo-Domingo à Laxavon.
124 21 Changes ainsi : 85. — Administration de Toussaint.
Etape par étape, avec une ténacité extraordinaire, par une
politique habile, mais parfois peu scrupuleuse dans le choix
des moyens, d'autant plus audacieux qu'il se sent plus
maître du théâtre sur lequel il évolue, Toussaint est devenu
le chef incontesté de toute l'île d'Haïti. Tant de gloire ne
lui suffit pas, et l'on a, en 1801, le spectacle inouï d'un
pauvre noir, ayant subi cinquante ans d'esclavage, révélant
aux blancs de Saint-Domingue, stupéfaits, un génie d'ad-
ministrateur de tout premier ordre.
388 ERRATA
page ligne
124 21 Il conserve, sans hésitation, la forme militaire qu'avait
toujours eue le gouvernement. L'île est divisée en un
certain nombre de districts dont les chefs principaux s'ap-
pellent : 1° dans l'Est, les généraux Clerveaux, Paul Lou-
verture, Pageot ; 2° dans le Nord, les généraux Moyse,
Christophe, Maurepas ; 3° dans l'Ouest et le Sud, les gé-
néraux Dessalines, Laplume, Charles Belair. Tous ces
chefs sont, en même temps, inspecteurs des cultures.
Le travail de la terre est sévèrement organisé. Plusieurs
prescriptions du règlement sur la culture rappellent l'escla-
vage, mais, en les édictant, Toussaint avait, sans nul doute,
présente à l'esprit, la tendance à l'oisiveté de la plupart des
noirs libres.
Toussaint distingue deux catégories de noirs : ceux qui ont
de réelles aptitudes militaires, — c'est le petit nombre : un
sur huit ou dix — il en fait des soldats ; les autres seront
agriculteurs, contre leur gré parfois, et devront travailler,
cinq années durant, sur les habitations de leurs anciens
maîtres. Une surveillance rigoureuse réprime le vagabon-
dage et l'oisiveté ; à l'ordinaire, le noir, signalé comme pa-
resseux, est passé aux verges ou pendu.
125 27 Dès leur première réunion (22 mars 1801), les élus du
peuple se constituent en Assemblée Centrale, au lieu de :
A leur première... .
125 30 qui connaît, au lieu de : qui n'ignorait point.
125 32 affecte, au lieu de : affecta.
126 23 Changez ainsi : Des cultivateurs de la plaine du Nord se
révoltent (30 octobre 1801) et massacrent plusieurs cen-
taines de blancs. Le général Moyse, leur inspecteur de
cultures, accusé de n'avoir pas fait tout son devoir, est
traduit, à Port-de-Paix, devant un premier Conseil de
guerre qui l'acquitte. Toussaint, hors de lui, casse le ju-
gement et réunit un autre Conseil de guerre qu'il préside
lui-même. L'infortuné Moyse est condamné à mort et fu-
sillé le même jour.
Ensuite, Toussaint visite les paroisses du Nord. Partout,
devant les garnisons en armes, il assemble les cultivateurs,
les interroge quand il le croit utile, et, sans jugement, en
envoie un certain nombre se faire fusiller; etc....
127 2 Cet homme extraordinaire à qui tout avait réussi depuis
huit ans, ce chef si puissant, si bien obéi, était-il heureux ?
au lieu de : n'était pas heureux.
ERRATA 389
page ligne
131 24 Changez ainsi : Maurepas fit de même à Port-de-Paix,
Dessalines à Saint-Marc et Vernet aux Gonaïves, etc. ...
Pages
Préface v
Observations vr
CHAPITRE I"
1. — Haïti 2
2. — Christophe Colomb 3
3. — Les habitants d'Haïti en 1492 6
4. — Premiers rapports des Espagnols et des Indiens . 11
CHAPITRE II
5. — Deuxième voyage de Colomb. Son retour. Isabella 15
6. — Caonabo et la résistance indienne 1G
7. — Combat de la Vega Real 13
8. — Esclave des Indiens 19
9. — Les déboires de Colomb. Son rappel. Sa mort . 21
CHAPITRE III
10. — Nicolas Ovando 24
— Introduction des noirs à Hispaniola 26
11. — Barthélemy de Las Casas et les Indiens 27
12. —■ Le cacique Henri 28
13. — Grandeur et décadence d'Hispaniola 30
14. — Influence de la découverte de l'Amérique sur
l'Espagne 32
CHAPITRE IV
Pages
17. —
Boucaniers et flibustiers 39
18. —
Le traité de Ryswick 42
19. —
Organisation de Saint-Domingue 43
20. —
Saint-Domingue et les Anglais 46
21. —
Saint-Domingue et la guerre de l'indépendance
des Etats-Unis 47
22. — Prospérité de Saint-Domingue 43
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
Les Affranchis
Pages
32. — Ogé et les troupes coloniales (octobre 1790) ... 71
33. — Procès et mort d'Ogé et de Chavannes 71
34. — Les conséquences de la révolte d'Ogé ....... 72
35. — Le conseil des représentants de la Commune ... 72
36. — Combat de Pernier 72
37. — Le concordat de Damiens 73
38. — L'affaire des 21 et 22 novembre 1791 74
39. — La réaction. — Siège de Port-au-Prince 74
CHAPITRE VIII
Les Esclaves
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
Pages
58. — Toussaint Louverture 97
59. — Toussaint se détache de l'Espagne 99
60. — Toussaint sous le pavillon tricolore 100
61. — Toussaint contre Jean-François, Biassou et les
Espagnols 100
62. — La lutte contre les Anglais 102
63. -— Toussaint organisateur 103
64. — Le traité de Bâle. — Chefs indigènes récompensés 104
65. — Affaire Villatte 104
66. — La troisième commission civile 105
67. — Affaire Villatte (suite) 106
68. — Délégation dans le Sud 106
69. — La guerre contre les Anglais 107
70. — Election des députés de Saint-Domingue 107
71. — Toussaint contre Sonthonax 108
CHAPITRE XI
CHAPITRE xn
La guerre du Sud
Pages,
80. — Les hostilités 120
81. — Fin des hostilités 121
82. — Roume interné 122
83. — Occupation de l'Est 123
84. — Toussaint à Santo-Domingo. — Ses actes 123
85. — Administration de Toussaint 124
80. — Constitution de 1801 125
87. —• Activité de Toussaint. — Sa puissance 126
88. — Inquiétudes de Toussaint 127
CHAPITRE XIII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE XV
Pages
107. — Nicolas Geffrard dans le Sud 152
108. — Le congrès de l'Arcahaie (mai 1803) 153
109. — L'entrevue de Camp-Gérard 154
110. — Vive impulsion donnée à la guerre 154
111. — Siège de Port-au-Prince 155
CHAPITRE XVI
PROCLAMATION DE L'INDÉPENDANCE
CHAPITRE XVII
LITRE VI
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
Pages
127. — Dessalines dans le Sud (1806) 180
128. — Révolte du Sud 181
129. — Mort de Dessalines (17 octobre 1806) 181
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
CHAPITRE XXII
CHAPITRE XXIII
Pages
150. — Election de Boyer 220
151. — Fin de l'insurrection de Goman 221
152. — Mort de Christophe. — Fin du royaume du Nord 222
153. — Réunion du Nord à l'Ouest 223
154. — La Partie de l'Est jusqu'à 1821 223
155. — Boyer dans l'Est 224
156. — Reconnaissance de l'Indépendance d'Haïti par la
France 225
157. — Les conspirations contre Boyer 229
158. — Oeuvre législative de Boyer 229
159. — L'opposition contre Boyer 230
160. — Le tremblement de terre du 7 mai 1842 232
161. — La révolution de 1843 232
CHAPITRE XXIV
LIVRE VII
CHAPITRE XXV
Pages
174. — Election du successeur de Riché 252
175. — Soulouque 253
176. — Premiers actes de Soulouque 254
177. — Massacres d'avril 1848 254
178. — Soulouque dans le Sud 255
179. — La première campagne dans l'Est (mars 1849) 256
180. — L'Empire. — Proclamation de l'Empire 258
181. — L'Empire 259
182. — Administration financière 262
183. — Inconvénients du système de Salomon 263
184. — Gaspillage financier. — Duquesne 265
185. — Despotisme de Faustin 1". — Quelques victimes 266
186. — Deuxième campagne de l'Est 268
187. — Fin de l'Empire 269
CHAPITRE XXVI
CHAPITRE XXVII
Pages
202. — Insurrection des Cacos 291
203. — Salnave contre les Cacos 292
204. — Salnave à Port-au-Prince. — Les Piquets 292
205. — Trois Républiques 293
206. — Salnave contre le Sud 293
207. — La débâcle 294
— Prise de Port-au-Prince 295
208. — Mort de Salnave 296
CHAPITRE XXVIII
CHAPITRE XXIX
CHAPITRE XXX
CHAPITRE XXXI
CHAPITRE XXXII
Pages
248. — Découverte et colonisation de l'Amérique 343
249. — Formation des états américains : le Canada ... 346
250. — Les Etats-Unis 347
251. — La doctrine de Monroe 348
252. — La guerre de Sécession 349
253. — La guerre contre l'Espagne 350
254. — Les Etats-Unis et la guerre mondiale 350
255. — Les Etats-Unis, puissance mondiale 350
256. — L'Amérique latine 351
257. — Le Mexique 351
258. — L'Amérique du Sud 353
259. — Le bassin des Antilles. — Le canal de Panama 354
260. — Les races humaines en Amérique 355
261. — Le métissage 357
CHAPITRE XXXIII
Appendice