Barres Comprimées Et Flambement
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Chapitre 5
BARRES COMPRIMÉES
FLAMBEMENT SIMPLE
I. INTRODUCTION
Lorsqu’une barre prismatique rigoureusement rectiligne est sollicitée par un effort
normal de compression, dirigé rigoureusement suivant l’axe neutre, on dit que l’on est
en compression simple centrée, et cette barre est soumise uniformément à une contrainte
normale de compression dont la valeur est donnée par :
N
A
où :
N est l’effort de compression appliqué à la barre;
A est la section de cette barre;
Mais contrairement à ce qui se passe pour le cas de la traction, cet équilibre rectiligne,
théoriquement possible dans le cas d’une pièce idéale, n’est en fait jamais réalisé, aussi
peut il survenir une très grande déformation latérale. La barre se trouve alors en état
d’instabilité. On dit qu’elle est sujette au flambement (voir figure 1 ci-dessous).
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ENSTP / DMS /DIB /S3 -1-
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III. FLAMBEMENT DES BARRES PARFAITES: THEORIE D’EULER
31. Historique
Les premiers problèmes d’instabilité se rapportant au flambement des barres
comprimées ont été résolus par L. Euler il y a plus de 200 ans. Durant la période qui a
suivi, les seuls matériaux de construction existants étaient le bois et la pierre. La
résistance de ces matériaux étant relativement faible, les éléments nécessitaient des
dimensions importantes pour lesquels la question de la stabilité ne se posait pas. Aussi
les travaux d’Euler tombèrent- ils dans l’oubli. Bien plus tard, l’introduction de l’acier
dans la construction puis du béton armé, relança l’étude du flambement qui prit une
importance pratique à cause de l’utilisation de barres élancées faites avec ces matériaux.
Figure 1
Modèle mathématique
Isolons un tronçon de la barre de hauteur x (voir figure 1). Désignons par Nk l’effort
qui s’oppose à la réaction d’appui de la barre en état déformé et qui la maintient en
équilibre. Soit y le déplacement de la section de la barre d’abscisse x,
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Le moment M prend la valeur
M = Nk . y
En remplaçant M par sa valeur
EI y’’ + Nk . y = 0
En posant la condition ² = Nk / EI ,
L’équation devient
y’’ + ². y = 0
C’est une équation différentielle homogène du second degré dont la solution est:
y = A cos x + B sin x
Conditions aux limites:
y(0) = 0 A = 0
y(lo) = 0 B sin lo = 0
sin lo = 0
d’où = / lo
La solution de l’équation devient en définitive:
y = B. sin ( x / lo )
y = f. sin ( x / lo )
La constante B représente l’amplitude au milieu de la barre ou flèche f. Elle est
indéterminée tant que la condition ² = Nk / EI est satisfaite c’est à dire tant que
Nk = ² EI / lo ²
Nk : Effort normal critique ou d’Euler
Cette valeur de Nk est valide pour la barre bi articulée aux extrémités.
Une analyse du problème, fait ressortir que 2 cas peuvent se présenter:
1. Si N Nk : Etant initialement déformée, la barre se redresse, sa déformation
disparaît: c’est l’état stable.
2. Si N Nk : La déformée augmente brusquement: c’est le flambement.
Ce mode de flambement, est dit flambement par bifurcation d’équilibre.
Par ailleurs, on considère souvent une contrainte fictive qui serait la contrainte normale
uniforme sur toute la section de la barre soumise à la force Nk, si cette barre demeurait
en compression simple centrée et si elle restait en équilibre rectiligne. Si A est la section
de la pièce, cette contrainte fictive appelée contrainte critique ou d’Euler a pour valeur:
k = Nk / A= ² EI / A.lo ²
k = ² E / ²
où , appelé élancement de la barre. Pour la barre bi articulée, il vaut = (l0 / i )
i étant le rayon de giration de la barre autour de l’axe de flambement. Il a la valeur,
i2 = (I / A)
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Avec m, paramètre qui tient compte des conditions d’appuis aux extrémités de la
barre. Il prend les valeurs:
m=1 pour une barre bi-articulée,
m = 1/4 pour une barre encastrée à une extrémité et libre à l’autre,
m=4 pour une barre encastrée à ses deux extrémités,
m= 2 pour une barre encastrée à une extrémité et articulée à l’autre.
On appelle longueur de flambement lf de la barre, la longueur donnée par la formule
suivante
lf = l0 / m
L’élancement de la barre prend la valeur suivante
= lf / i
34. Remarque
La barre parfaite n’existe pas dans la réalité où les barres réelles présentent toujours des
imperfections de fabrication incluant les contraintes résiduelles, l’anisotropie et
l’hétérogénéité du matériau et les imperfections géométriques telles que défaut de
verticalité, défaut de rectitude, ainsi que les excentricités de moindre importance
inévitables dans les assemblages réels.
Les hypothèses ayant servi d’assise à la théorie d’Euler ne sont donc jamais vérifiables
dans la pratique. Les imperfections inévitables des barres réelles amplifient les
déformations latérales et modifient sensiblement le phénomène du flambement. En
conséquence, cette théorie telle quelle, ne peut être utilisée pour vérifier les barres
réelles. Il est nécessaire de recourir à d’autres théories intégrant dans leur formulation
l’influence des imperfections sur le flambement.
En conséquence, la théorie d’Euler ne peut être utilisée pour vérifier les barres réelles. Il
est nécessaire de recourir à d’autres théories (plutôt méthodes) intégrant dans leur
formulation l’influence des imperfections sur le flambement.
Les effets de ces imperfections peuvent être simulé en utilisant des imperfections
géométriques équivalentes adéquates.
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Cette méthode est à la base des règles relatives à la vérification du flambement données
dans le règlement EC3.
NSd ≤ Nb.Rd
Pour les éléments comprimés, les règles définissent un élancement réduit donné par
la formule suivante :
0,5
f
A A y A 0,5
Nk .1
où :
A 1 pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3,
A Aeff A pour les sections transversales de classe 4,
N k = effort axial critique élastique pour le mode de flambement approprié,
f y = résistance limite élastique de la pièce comprimée,
= élancement pour le mode de flambement à considérer,
et
E
0 ,5
1 93,9
fy
235
0 ,5
et ( f y en N/mm2)
fy
où :
0,5 1 0,2
2
étant un facteur d’imperfection.
Le facteur d’imperfection correspondant à la courbe appropriée de flambement prend
les valeurs suivantes :
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Courbe de flambement a b c d
Facteur d’imperfection 0,21 0,34 0,49 0,76
Les courbes de flambement sont les courbes donnant le coefficient de réduction en
fonction de l’élancement réduit .
La courbe de flambement appropriée doit être déterminée d’après le tableau I donné ci-
après. Le choix de la courbe de flambement est fonction :
du type de la section transversale ;
des dimensions de la section transversale ;
de l’axe de flambement.
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Tableau II : Coefficient de réduction .
C urbe de flambement
a b c d
0.2 1.0000 1.0000 1.0000 1.0000
0.3 0.9775 0.9641 0.9491 0.9235
0.4 0.9528 0.9261 0.8973 0.8504
0.5 0.9243 0.8842 0.8430 0.7793
0.6 0.8900 0.8371 0.7854 0.7100
0.7 0.8477 0.7837 0.7247 0.6431
0.8 0.7957 0.7245 0.6622 0.5797
0.9 0.7339 0.6612 0.5998 0.5208
1.0 0.6656 0.5970 0.5399 0.4671
1.1 0.5960 0.5352 0.4842 0.4189
1.2 0.5300 0.4781 0.4338 0.3762
1.3 0.4703 0.4269 0.3888 0.3385
1.4 0.4179 0.3817 0.3492 0.3055
1.5 0.3724 0.3422 0.3145 0.2766
1.6 0.3332 0.3079 0.2842 0.2512
1.7 0.2994 0.2781 0.2577 0.2289
1.8 0.2702 0.2521 0.2345 0.2093
1.9 0.2449 0.2294 0.2141 0.1920
2.0 0.2229 0.2095 0.1962 0.1766
2.1 0.2036 0.1920 0.1803 0.1630
2.2 0.1867 0.1765 0.1662 0.1508
2.3 0.1717 0.1628 0.1537 0.1399
2.4 0.1585 0.1506 0.1425 0.1302
2.5 0.1467 0.1397 0.1325 0.1214
2.6 0.1362 0.1299 0.1234 0.1134
2.7 0.1267 0.1211 0.1153 0.1062
2.8 0.1182 0.1132 0.1079 0.0997
2.9 0.1105 0.1060 0.1012 0.0937
3.0 0.1036 0.0994 0.0951 0.0882
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On aura donc dans ce cas des pièces d’inertie différente dans les différents plans,
l’inertie maximale correspond au plan de moindre encastrement.
Parmi les profils les plus couramment utilisés il faut d’abord signaler les cornières.Le
rayon de giration pour la cornière est minimal suivant l’axe vv’ de la bissectrice de
l’angle des ailes.
On pourra souvent associer deux cornières. On les trouve souvent employées, placées
dos à dos de part et d’autre des goussets d’attache aux extrémités.
L’inertie suivant l’axe zz’ est plus grande que suivant l’axe yy’, ce qui est favorable
puisqu’on peut considérer que l’on a un bon encastrement pour la flexion d’axe yy’.
L’inconvénient de ce dispositif concerne l’entretien car les surfaces des deux ailes qui se
font vis-à-vis sont peu accessibles.
On peut recommander la disposition des cornières en croix.
Il faut prendre soin de solidariser les cornières par des barrettes situées alternativement
dans les plan yy’ et zz’. Le dispositif donne en outre l’avantage d’un entretien facile.
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ENSTP / DMS /DIB /S3 -9-