Politique Agricole Gestion Espace Agricole (Gpe)
Politique Agricole Gestion Espace Agricole (Gpe)
Politique Agricole Gestion Espace Agricole (Gpe)
INTRODUCTION
L’espace rural désigne par opposition à l’espace urbain, des zones caractérisées
par un peuplement de faible densité et par la prépondérance des activités
agricoles.
L’espace rural ne constitue pas un ensemble homogène. En premier lieu même si
le facteur de production principale est la terre, ce facteur renferme des terres de
qualité variable.
En deuxième lieu, les combinaisons entre les différentes terres se font selon un
dosage très varié (terre arable, terre disponible, environnement).
L’espace désigne une certaine étendue, cet espace est borné, son horizon spatial
n’est pas illimité (Surface Agricole Utile et Surface Agricole Totale). Les limites
découlent aussi de l’organisation sociale.
L’espace est également un objet de droit soit coutumier ou individuel (ex :
appropriation privée ou collective)
L’espace se segmente en parcelles et en exploitations.
En se fragmentant, l’espace acquiert une dimension. Celle-ci peut constituer une
contrainte.
L’espace vitale d’une économie de cueillette a des dimensions supérieures à
celles d’une société pratiquant un agriculture intensive (pays développé). Par
ailleurs il existe une répartition des cultures dans l’espace agricole.
L’appréhension des éléments qui commandent à la disposition des cultures dans
un espace donné, constitue une théorie de la localisation.
La surface agricole utile (SAU) notion technique, peut être plus ou moins
utilisée par opposition à la surface agricole totale (SAT) car, la superficie
effectivement mise en culture peut se dilater ou se contracter, certaines cultures
se trouvent éliminées en laissant place soit au vide soit à une autre culture
(exemple des jachères, des plantations laissées en friche…)
TITRE I : LA FORMATION DE L’ESPACE AGRICOLE
B- Le rôle du marché
B- LE ROLE DU MARCHE
Ici, la problématique est simple. C’est de savoir comment les diverses activités
agricoles et les différentes cultures vont-elles se repartir lorsqu’elles sont
uniquement orientées vers un marché central, constitué par une concentration
urbaine ?
Cette manière de concevoir la problématique de la localisation a pour but de
mettre en évidence les effets de la localisation du marché sur la localisation des
cultures.
Pour cela, il faut faire abstraction des autres facteurs de la localisation. L’espace
sera considéré comme un espace parfaitement homogène (ex : plaine plate
dépourvue de tout accident de terrain avec des sols de qualité identique).
Ainsi, le seul facteur décisif de la disposition des cultures sera la plus ou moins
grande proximité du lieu de vente (marché central).
La localisation va donner lieu à une rente de situation à l’exception de toute
rente de fertilité.
C’est en fonction de la distance que les cultures vont s’ordonner autour du
marché central. Les zones situées à égale distance ayant une rente de situation
identique, ici les cultures seront disposées autour de la ville sous forme de
couronnes concentriques.
Que représente la rente de situation ? La proximité du marché central réduit les
coûts de transport et sa durée. C’est donc en fonction de la réduction de ce type
de coûts que les cultures vont s’ordonner autour de la ville. Les prix de vente
étant supposé résulter de la confrontation de l’offre et de la demande sur le
marché central. Chaque type de culture préférant se situer dans la proximité
immédiate du marché, comment la concurrence entre les différentes spéculations
concernant l’occupation du sol va-t-elle se résoudre ? Comment les différentes
cultures pourront-elles se départager ?
Comment le coût de franchissement d’un espace homogène peut-il déboucher
sur la disposition des cultures ?
C’est en ces termes que dès 1826 J.VON Thünen posa le problème de la
localisation des cultures dans son ouvrage intitulé « L’Etat isolé » Paris,
Guilaumin, 1851.
Dans son ouvrage, Von Thünen fait correspondre l’Etat isolé à un ensemble ville
campagne.
Pour lui, les produits qui vont se localiser dans les environs immédiats de la ville
seront des produits périssables qui ne pourront supporter un trajet relativement
long (ex. : légumes frais, certains fruits et laitage)
Ce qui est en cause ici, n’est pas le coût du transport mais sa longueur. Ensuite
viennent les produits dont le poids ou le volume est élevé par rapport à leur
valeur (ex. : quand le coût du transport est fonction du poids ou du volume de la
marchandise un long trajet rendra prohibitif le coût du transport)
C’est la raison pour laquelle Von Thünen situe dans cette zone la production du
bois.
Dans cette zone, on peut ajouter la culture de produits donnant lieu à un
système de production intensive (ex : culture à hauts rendements).
Dans une zone assez éloignée du marché central ou de la ville on peut trouver
des production de grande valeur mais à faible volume et produits issus de culture
intensive (ex : la culture alternée, la culture pastorale, l’assolement triennal et
l’élevage du bétail).
L’auteur parvient ainsi à la notion de distance maximale à partir de laquelle une
production agricole ne doit pas apparaître dans le paysage. Selon lui, les cultures
s’ordonnent autour du marché central en fonction de la distance qui sépare les
zones de production de la ville (lieu de consommation par excellence).
C’est en recherchant à minimiser les coûts de transport que l’agriculteure fixe à
la fois son programme de production et la physionomie du paysage agricole.
Cependant certaines critiques peuvent être faites à la théorie de Von Thünen : il
n’est pas obligatoire de considérer que le coût du transport est proportionnel au
poids et à la distance.
Des économies peuvent s’opérer sur des transports à longue distance (ex :
regroupement de plusieurs marchandises) ce qui a pour conséquence
l’élargissement de l’aire de production de certaines cultures. Par ailleurs en ce
qui concerne la disposition concentrique des cultures autour du marché central,
la présence d’un cours d’eau peut entraîner une déformation des zones de
production et leur donner une allure plus allongée.
T. Brinkmann a fait valoir que si l’éloignement était un facteur d’élévation du
coût de transport, il pouvait par contre alléger les coûts de production ; car les
salaires versés aux ouvriers agricoles sont sans doute moins élevés quand on est
loin de la ville.
D’autres parts, le recours à l’auto approvisionnement est plus pratiqué.
A. Lösch indique dans son ouvrage «The economics of location », Yale
University Press, 1954 indique que la frontière de production est définie par les
principes du calcul marginal ; elle correspond à l’intersection de la courbe du
coût marginal et de celle du revenu marginal (donc la répartition des cultures
dont le contenu est homogène et les contours bien tracés ne peut correspondre
qu’à des conditions rigoureuses).
Pour revenir à la théorie de Von thünen selon laquelle le schéma d’une économie
de marché dans laquelle chaque ville possède autour d’elle une aire
d’approvisionnement agricole pour laquelle elle constitue un débouché presque
exclusif a pu correspondre à un moment au niveau de développement
économique. L’organisation spatiale prend une autre allure sous l’influence du
développement et du bas prix transport. N’importe quelle région peut alimenter
n’importe quel centre urbain. L’éloignement ne constitue plus un obstacle et ne
commande plus à la structuration des relations entre centre de consommation et
aire d’approvisionnement en produits alimentaires. L’introduction de
l’hétérogénéité qui auparavant a pu être négligé pour les commodités de
l’analyse économique devient essentielle.
Dans un espace où les aires de production sont soumises à une concurrence
interrégionale, ce sont les particularités de chaque espace, spécificités qui
fixeront les vocations de chacun. L’hétérogénéité, loin d’être simplement un
phénomène d’imperfection devient l’élément en fonction duquel l’espace se
différencie en aires de production portant des cultures distinctes.
Mais si chaque région possède un système de production dominant qui traduit
d’une manière au moins approximative sa vocation et ses aptitudes naturelles
pour certains types de production, on peut les considérer comme un ensemble
homogène se distinguant des aires de production des autres régions. Ici,
l’analyse économique peut chercher l’articulation qui existe entre ces différentes
régions pour rendre la répartition des cultures optimale. Pour le faire, on peut
utiliser un modèle d’équilibre interrégional mené à l’aide de modèles de
programmation linéaire.
Il s’agit, compte tenu d’un certain nombre de contraintes, de parvenir à déceler
ce que devrait être du point de vue spatial, la répartition optimale des cultures.
L’espace considéré comme élémentaire n’est plus le couple ville campagne,
mais la totalité de l’économie nationale.
En tenant compte soit de la maximisation du profit global, soit de la
minimisation des coûts, de la dotation en facteurs de production terre et travail,
du volume de production qui correspond à la demande nationale, on peut définir
une répartition des cultures entre les diverses régions du pays que le modèle a
distinguées.
Les cultures sont mobiles et leur degré de mobilité est variable. Plusieurs causes
interfèrent dans la fixation de cette mobilité.
Premièrement les facteurs naturels ex : les vignobles de qualité dont l’aire de
production dépend rigoureusement des terroirs et des cépages, la production de
légumes et de fruits primeurs n’est possible que dans certaines zones à vocation
prédéfinie.
Ces exemples abondent dans le sens de la fixité de l’aire de production. La
mobilité des cultures dépend également du développement économique.
Le développement intervient dans la localisation des cultures à travers
l’évolution des rémunérations, c’est l’exemple des productions qui
s’accommodent aux opérations manuelles (ex : culture de cueillette : noix)
Quand le taux de salaire horaire s’accroît, il y a déplacement de ces aires de
production vers des régions où la main d’œuvre est bon marché (ex : l’olivier).
La différence de rémunération peut affecter la répartition des cultures, même sur
un territoire homogène. Le régime des prix agricoles peut jouer sur la mobilité
constatée dans les différentes cultures.
Si les prix sont fluctuants il y a mobilité des cultures voir disparition de certaines
qui seront dans des zones non rentables.
Si les prix sont garantis cela sera favorable à une faible mobilité de la culture.
CONCLUSION
La question que l’on pourrait se poser est de savoir comment sous l’influence du
déplacement des cultures l’espace agricole se modifie-t-il ?
Il parait probable qu’il est soumis à concentration. Non seulement parce qu’il
enregistre une contraction mais aussi parce que, à l’intérieur de l’espace agricole
utilisé, la part de la production imputable aux zones les plus productives a
tendance à augmenter.
L’espace agricole ne se décompose pas en compartiments de plus en plus
spécialisés prenant la forme d’aires de production de plus ou moins vouées à la
monoculture.
Les risques sont atténués par la pratique de plusieurs spéculations.