Canat - La Renaissance de La Grèce Antique 1820-1850 - 1911 PDF
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RENÉ CANAT
Docteur es lettres
Professeur au lycée de Bordeaux.
LA RENAISSANCE
DE LA
GRÈCE ANTIQUE
(1820-1850
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET G'«
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 19
1911
Droils de traduflMflBIHMkÉ&rpductioa rcservcsi
Pô
Préface
'Hellénisme en Frange cCEgger s'arrête aux pre-
I_J mières années du XIX^ siècle. Les deux appendices
consacrés au XIX^ siècle sont assurément copieux
mais ne donnent pas un livre ni même la matière
d'un livre. Ces deux études auraient besoin d'être fon-
dues; souvent elles chevauchent lune sur Vautre. Elles
auraient besoin aussi d'être aérées. Elles sont trop
touffues, trop bourrées et V impression d'ensemble est peu
nette. Les travaux les plus importants sont noyés dans
un répertoire de noms de médiocre intérêt; certains qui
exercèrent une action décisive ne sont pas mentionnés.
Il ne semble pas, à première vue, que l'hellénisme ait
fait figure en Finance de 1820 à 1850. Le romantisme
triomphe et la curiosité, tournée vers les littératures du
Nord, dédaigne les œuvres classiques. Entre le magni-
fique mouvement de renaissance de la fin du XVI 11^ siècle
et le retour à l'art grec de 1850, entre Chénier et
CHAPITRE I
CHATEAUBRIAND ET CHÉNIER
sont deux initiateurs de la renaissance hellé-
CEnique les
au xix*^ siècle. Ils sont à l'entrée de presque
toutes les avenues. Ce chapitre ne peut, forcément,
qu'indiquer les grandes lignes de leur influence. On
trouvera le détail ailleurs ^
Chateaubriand a révélé le paysage grec en des pages
immortelles. Les corneilles de- l'Acropole aux ailes
noires, lustrées, glacées de rose par les premiers reflets
du jour; les colonnes de fumée bleue et légère montant
dans 1 ombre, sur Athènes endormie, le long des flancs
deTlIymette; la transparence des nuits sur les bords de
l'Eurotas; le murmure des flots au cap Sunium; la
monuments; la silhouette nette
teinte fleur de pêcher des
et gracieuse des temples et des tombeaux sur les pro-
montoires; le chant du grillon et de la cigale dans les
plaines dévorées de soleil voilà, au hasard, quelques-
;
d
2 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
aviez pas moins gardé votre lyre d'or et vos ailes cou-
leur de miel où se dessinent les ruines d'Athènes ».
Dans les dernières années de sa vie, par ferveur
d'helléniste autant que par piété pour une chère
mémoire, il édite les œuvres complètes de son ami
Fontanes. Et il rappelle c|ue s'il est demeuré classique,
il le doit à Fontanes qui veillait jalousement sur la
pince que tient son hellénisme, voici les articles qui m'ont paru
les plus intéressants le Lycée français, 1819, t. II (lire à ce sujet
: :
DU PHILHELLÉNISME A LHELLÉNISME
I.OPPOSITION DE LA GRÈCE MODERNE ET DE LA GRÈCE ANTIQUE. = II. LE
COURS PUBLICS. = III. LES SAVANTS GRECS EN FRANCE. = IV. LES CHANT
POPULAIRES ET LE PASSÉ DE LA GRÈCE FAURIEL.
:
'
I
II
III
vier 1825 (Le cours d'Abel Hugo est de 1821, celui de Rémusat de
1825; Saint-Marc Girardin débute en 1825 et continue en 1827-1828;
Patin parle de 1825 à 1829). —
B. Saint-Hilaire, Cousin, I, 128 et
238; 11, ^87. —
Villemain, Études de litt. fr. et étrangère. Études
d'hist. moderne, Mélanges litt., II. —
Le Globe, H
déc. 1824.
DU PIIIUIELLENISME A L'HELLENISME 17
2
18 LA RENAISSANCE DE LA GRECE ANTIQUE
grec soit dans d'autres langues doit être sacré pour lui. »
Coraï se réservait lemploi de ses générosités. Maître et
disciple gardèrent toujours d'affectueuses relations. Mais
ils ne bavardaient pas pour des riens. Toute lettre de
Egger, Hell. en Fr., II, 393; Brunet de Presles, Notice en tète des
Lettres inédites de Coraï; voir aussi les Lettres de Coraï, ses Parerga
et ses Atakta. —
Sur les relations des Grecs et de la France, Egger,
Hell. en Fr., II, 448; Marcellus, Chateaubriand, 318; le Globe, 1" et
22 avril 1829; Ho'issonade, fragment cité; Sainte-Beuve, Port. Cont.,\
(Béranger et Piccolos); Mémoires de l'Ac. des I., t. XVIII, I, p. 148
(sur les missions de M. Minas).
20 LA RENAISSANCE DE LA GRECE ANTIQUE
IV
En 1824-25 paraissent avec un vif succès les Chants popu-
laires de la Grèce moderne.
Quelques poésies de ce genre, publiées par Pouqueville
dans un style extrêmement prétentieux, ou par certains
journaux curieux des nouveautés, avaient éveillé le goût
sans le satisfaire. Fauriel, déjà connu par son talent
d'helléniste et par ses recherches sur les poésies primi-
tives, réunit en quelques années une abondante gerbe,
avec Faide de Coraï, Piccolos, Mustoxidi et Boissonade.
11 répartit les chansons en trois catégories je cite, pour
:
.1
LES voyageurs en Grèce vers 1820 ne sont pas très bien
renseignés sur le pays qu'ils vont visiter. Les guides
sont rares, inexacts ou incomplets. Il y eut beaucoup de
surprises et de révélations.
On lit la Description de la Grèce de Pausanias dans la tra-
duction très vieillie de l'abbé Gédoyn en attendant
celle que Clavier promet et qu'il ne se presse guère de
donner. Les Antiquités d'Athènes de Stuart et Revett conti-
nuent à paraître avec une lenteur désespérante; commen-
cées en 1762, elles n'en sont qu'au tome IV en 1816, et la
traduction définitive n'en paraîtra qu'en 1824. Le Voyage
pittoresque de la Grèce de Choiseul-Gouffîer (l*"*^ partie en
1782, 2^ partie en 1809) ne sera achevé qu'en 1822, après la
mort de l'auteur, par les bons soins de Letronne, la Pro-
vidence des œuvres inachevées. L'excellent livre de l'an-
glais Dodwell, Voyage classique et topographique en Grèce,
très documenté sur l'Attiqueetsur la région mycénienne,
est encore peu connu bien que traduit en 1818. C'est encore
Letronne qui en signale l'intérêt, en rappelant tout ce que
la connaissance de la Grèce devait déjà à quelques
œuvres anglaises, au Voyage en Grèce de Chandler, aux
Atheniensia de Wilkins, à la Topographie d'Athènes, du
colonel Leake qui avait parcouru la Grèce et l'Asie
26 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
II
tion delà Grèce, trad. de l'abbé Gédoyn (1745) sous le titre « Voyage
seconde édition du livre, très modifiée, parut [en 1841). —\V. Gell,
Itinéraire de la Grèce, 1818 (Cf. J. des Sav., mars 1820). —
Voyage du
J. Anacharsis (La réédition de 1821 en 7 vol. in-8'' et un
atlas in-4",
philhellénisme naissant : de
son incroyable vogue.
là
Pouqueville crut bien faire en donnant quelques années
plus tard une seconde édition (1827-1828); il eût mieux fait
de rester tranquille. La critique releva vertement sa fausse
érudition, ses prétentions orgueilleuses, sa compilation
souvent erronée, son inexpérience archéologique et phi-
lologique, ses ambitions oratoires, philosophiques et
littéraires. Letronne laissait entendre que c'était Touvrage
insuffisant d'un auteur très suffisant.
Il est certain que le ton est fréquemment insupportable.
Pouqueville est de lui. C'est un fat. Il
trop content
annonce avec beaucoup de sérieux dans sa préface qu'un
savant helléniste a regardé son livre comme le plus
remarquable en ce genre qui ait paru depuis la renais-
sance des lettres. 11 est très susceptible et étale lourde-
ment ses petites rancunes, lorsque, par exemple, il essaie
de faire payer cher à Byron un jugement un peu sommaire
de l'auteur d'/Zaro/d sur son compte. 11 est jaloux et pré-
tentieux,il relève les erreurs de Chateaubriand dont la
grande ombre le gêne. Et il s'essaie — le malheureux — !
3
34 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
Epis litt., 1851; Chants du peuple en Grèce, 1851; Grecs anc. et Grecs
LES PREMIERS VOYAGEURS 37
mod., 1861. —
Mais Marcellus fit son voya°^e de 1816 à 1820, il
en avait rapporté d'abondantes notes dont certaines circonstances
retardèrent la publication mais qu'un public assez étendu connut
presque aussitôt car il avait beaucoup de relations. Son influence
fut donc réelle avant 1830. —
Consulter Souv. de. VOr., 1, 29; Epis,
un., 1, 52, 56, 119, 181, 191, 205, 222; 11, 43, 341, 447; Gr. anc. et
Gr. mod., 39, 87, 121, 165, 352, 432. — J. des Sav., janv. 1856. —
Lamartine, Cours de litt. (Entretiens 78 et 79).
1. J'utilise ici, outre le Poème de la Grèce, certains autres écrits
qui en sont le complément et qui, composés pour la plupart sur les
lieux mêmes, furent publiés sous le titre général Poésies sur la Grèce,
38 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
non plus, n'en est pas très éloigné. Lebrun n'a pas songé
à idéaliser certains sites austères et sauvages. Le Par-
nasse chez lui n'est pas une montagne pour rire, mais une
série d'escarpements abrupts et ravinés, terminés par
deux pointes couronnées de neige. Ce n'est plus le vert
Hélicon, ni l'Hymette « parfum d'Athènes »; Lebrun est
ému par le silence solennel et la mystérieuse horreur de
la région delphique et il célèbre, en une strophe d'une
belle envolée, les sons magiques, inconnus qui sont comme
la musique du passé. Hélas! il ne devait plus les entendre
et il ne lui fut pas donné de ravir à son homonyme le
surnom de pindarique. Parnasse, dit-il à la chère
40 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
1. Poème de la Grèce, chants II, III, VIII, IX; notes, p. 20, 07, 114,
ll(). — Poésies sur la Grèce, notes 3, — Rapports Académiques,
3 bis, 4.
de 1830 à 1839, p. 813, 818, 881. — /?. XIII. —
de Paris, 1830, t.
III
i
CHAPITRE IV
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
1. RÉVÉLATION DE LA STATUAIRE GRECyUE. = II. LES SAVANTS ET LA
VULGARISATION DE LARCHÉOLOGIE. = III. LE RÔLE DE RAOUL-ROCHETTE. =
IV. LA « COMMISSION DE MORÉE ».
I
^
4
50 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
Étude$ sur iliist. de l'Art, I, 101. — Burnouf, R. des D. M., 1" déc. 1847.
— Brônddted, Voyages dans la Grèce. — Expédition de Morée, I, 7U.
DÉCOUVERTES, ARCHÉOLOGIQUES 51
. Il
III
ÏV
VAtlique.
C''est un récit décevant : le ton est froid, le style lourd.
Bory a la précision très sèche du savant et il n'aime
pas les rêveurs. Sans jamais nommer Chateaubriand, il
cherche à le démolir. Voici son paysage de Sparte « Au- :
AUmaldébut du
connue
xi\^ siècle, la littérature
et peu goûtée.
grecque était
t. XI, I, 122 [Notice sur Gail, juillet 1830;; t. Xll, I, iOl >ur Thurot,
5 août 1836). —
On retrouva, dans les palimpsestes. VAntidosis
d'Iâocrale et la Correspondance de Fronton et de Marc-Aurèle. —
Engelmann, Bibliotheca scriptorum classicorum.
70 LA REXAISSAyCE DE LA GRÈCE AXTIQUE
II
1. De VAllemagne, I, 2; 1, 15; II, 6, 7, lO, 11, 22, 27, 31, 32; lll, 1.
— Egger, Hell. en Fr.
RÉVEIL DES LETTRES GRECQUES 75
gr., I, 3. —
Egger, Mém. de Litt. anc, 68 à 110. —
Hillebrand,
Traduclion de la Litt. gr. d'O. Millier, t. II, première note en appen-
dice. —
Cf. aussi, J. des Sav., déc. 1829. —
Sainte-Beuve, Étude sur
RÉVEIL DES LETTRES GRECQUES 79
III
devancier avait —
soyons classique —
instruit ses
auditeurs dans lïgnorance. L'Athénée, qui se traîna
jusqu'au milieu du xix^ siècle, connut encore de beaux
jours jusqu'aux grands succès de la Sorbonne et du
Collège de France. Lemercier y parla pendant plusieurs
années, devant un auditoire fort nombreux, de la tra-
gédie, de la comédie et de l'épopée. Le Cours analytique
de littérature fut publié en 1817. 11 a mauvaise réputation.
Lemercier est le monsieur qui a catalogué les vingt-six
conditions de la tragédie, les vingt-trois de la comédie,
les vingt-quatre de l'épopée et défini en un style vieillot
du « bon goût ». Eh ouil son livre est passable-
les règles
ment ennuyeux; mais il n'est pas du tout l'Art poé-
tique du pseudo-classicisme. Il est même tout l'op-
posé.
(( La Harpe plut beaucoup et n'instruisit guère; tâchons
de plaire autant et d'enseigner mieux. » Voilà Tesprit et
le ton du cours. Si Lemercier attaque les brumes germa-
niques et les vapeurs romantiques, ce n'est pas pour
restaurer le prestige des derniers classiques. Ses amitiés
et ses dieux ne sont pas là. Sa ligne de retraite, c'est la
beauté grecque. Et il en veut gros à La Harpe de l'avoir
méconnue. Il intitule un de ses passages les plus sar-
castiques « Entretien supposé entre La Harpe et un
:
sa race j^nerrière. »
IV
Un heureux concours de circonstances favorisait sur
tous les pointsle réveil des lettres grecques. La philoso-
phie moderne, orientée vers le spiritualisme, chercha
dans Platon ses arguments et sa justification.
Platon, déjà célébré par Mme de Staël, avait la
place d'honneur dans les entretiens du délicat Joubert,
dont les Pensées attestent l'intimité de son spiritualisme
et de son hellénisme. Victor Le Clerc traduit des frag-
ments de Platon. Letronnc écrit « Tout le monde :
n'en fait partie. Aussi voyez quels sont les vrais traduc-
teurs de Platon : en Allemagne, c'est Schleiermacher et
chez nous, M. Cousin. » La traduction commença à
paraître en janvier 1822 et fut achevée en 1840.
Ainsi prit naissance le culte de Platon que nous verrons
s'épanouir à travers tout le romantisme jusqu'à l'œuvre
de Laprade, le chantre de Sunium-:
1. R. des D. M., 1" février 1838 et l-" mai 1846 (lien du spiritua-
lisme et de riielléiiisme). —
Ravaisson, la Philosophie en France au
XIX' s. — B. Saint-llilaire, Cousin, I, 50, 195, 238, 329; R. des D. M.,
15 déc. 1840 et 15 juin 1847. —
Sainte-Beuve, Nvx L., XI (sur
Viguier). — Constitutionnel, 20 déc. 1821. —
Henan, Etudes (Thist. relig.
— 0. Millier, Litt. gr., trad. Hillebrand, Préface, p. 1 40-207. —
Greuzer, les Religions de l'antiquité considérées principalement dans
leurs formes symboliques et mythologiques (titre complet). —
Decharme,
Myth, de la Grèce antique. —
Maury, les Religions de la Gr. ant. —
Vinet, VArt et l'ArchéoL, p. 70. —
Quinet, Corr., Il, 27, 30 et R. des
D. M., 15 février 1834. —
J. des Sav., 1816, p. 108 et août 1824;
Ann. de la litt. et des arts, 1822, t. IX. —
B. Constant, De la Religion,
t. 1, p. 115, 136, 201 (dans ce tome lire surtout livre I", chap. vi
et IX); t. II, 452, 457 n. (surtout livre V. chap. v, vi, vn) t. 111, 273
;
à 472 (surtout livres VII, Vlll); t. IV, 345 à 509 (surtout livre Xll).
Principaux éloges de Creuzer, t. I, 130; 11, 287,- 305, 347, 358, 457,
482; 111, 213, 312.
92 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
les yeux vers cette Grèce trop célébrée et trop peu com-
prise.... Nos classiques, qui s'arment à tout instant de
l'autorité de la Grèce, n'ont pas même songé à l'étudier
de nouveau pour trouver de nouveaux arguments à leur
cause.... Ils ont redouté l'érudition et c'est. Dieu merci, à
nous autres novateurs que restera Fhonneur de restaurer
vraiment, les études de l'antiquité. »
Les romantiques sont reliés aux Grecs par une évi-
dente parenté; leur théâtre ressemble à la tragédie
antique; il lui ressemble, les violences en moins. Pour-
quoi ne pas y remédier? Ce serait si facile, et les modèles
sont là. « La pureté du goût antique corrigera ce qu'il
y a de sauvage dans le théâtre étranger moderne et
comme
AU début duGrèce
rêve la
xix« siècle,
antique à la
du
à la fin
façon aimable
xviii^,
et légère
on
de labbé Barthélémy.
L'incroyable succès d' Anachavsis se prolonge sous
lEmpire, éveille les sympathies philhelléniques et en
profite. C'est un des premiers ouvrages traduits en grec
moderne. Il en paraît (1821) une magnifique réimpression,
sept volumes in-S», soixante-quatre planches gravées sur
acier, atlas in-4o. Il inspire des œuvres similaires comme
le Voyage de Polyclète ou « Lettres romaines » du baron de
Grèce, tout est suave, tout est adouci, tout est plein de
calme dans la nature comme dans les. écrits des anciens. »
La Grèce sourit à Marcellus comme une pastorale.
102 LA RENAISSANCE DE LA GRECE ANTIQUE
que '.
II
1
Les préférences littéraires se ressentent de cette direc-
tion. Le goût de génération va aux œuvres gra-
cette
cieuses plutôt qu'aux œuvres fortes, aux génies riants
plutôt qu'aux génies sombres ou austères.
Hésiode ne plaît pas. 11 disparaît dans le rayonnement
d'Homère-; il n'intéresse — et encore assez tardivement
— que les curieux de mythologie. Eschyle est peu lu et
mal compris, malgré Schlegel, malgré Lemercier qui
d'ailleurs s'explique fort bien la résistance du public à sa
grandeur âpre et sauvage. « On retrouve dans le main-
tien de sa muse cette excessive raideur, vice presque iné-
vitable aux génies inventeurs.... Ses drames ressemblent
à de vieux monuments taillés dans le marbre avec rudesse
et âpreté, mais résistant par leurs blocs et leur inébran-
lable architecture à toutes les attaques des siècles. »
de sous
lettres VEmpire Restauration {Journal d'E. Géraud, mars
et la
III
1. Les odes 12, 13, 18, 19, 22, 24, 25, 31, 32, 33, 43, 46, 50, 54, 50
à 60 ne sont pas illustrées; les odes 3 et 9 le sont trois fois, les odes
14, 17, 34, 38 deux fois. — La traduction de quelques odes n'est pas
de Girodet; un astérisque les désigne.
CONTRE LA GRECE DES ROUDOIRS 109
tiers que ce qui n'est pas gracieux n'est pas grec. Alfieri
donne à ses héros une langue énergique et mâle. P. -L. Cou-
rier fait parler son Hérodote comme on parle au village.
Ceux-là sont des transfuges de l'hellénisme. Mais Lemer-
cier dans son Agamemnon, mais Racine dans ses pièces grec-
ques sont de la lignée pour la douceur mélodieuse de
leurs vers.
Écoutez cependant « Pour l'effet tragique, la déli-
:
8
114 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
V
Comment n"a-t-il pas vu dans Courier un allié, un peu
aventureux certes et crextrême-gauche, mais clairvoyant
et résolu?
P.-L. Courier était mort depuis plusieurs années
lorsque parurent (1828) ses Mémoires, Correspondance et
Opuscules inédits. Le Globe ne cache pas sa surprise. Est-ce
donc là le Courier qu'on n'avait pas oublié, érudit égoïste
et bougon, officier têtu et indiscipliné, bourgeois voltai-
rien, pamphlétaire incisif, adversaire des curés et des
gendarmes? Sa correspondance « le montre à la jeunesse
actuelle sous un jour presque nouveau»; elle dévoile
jusqu'où allait son amour de Tantiquité. « Ses intimes
seuls le savaient, aujourd'hui tous le sauront. » Ce n'est
guère avant 1830 que Courier fait figure, je ne dirai pas
d'helléniste (il avait protesté contre ce nom qui lui
semblait tenir boutique) mais d'amateur délicat des
lettres grecques. Jusque-là, on connaissait surtout Paul-
Louis, le vigneron de Veretz....
A quinze ans, Courier travaille le grec avec Vauvilliers,
professeur au Collège de France. Son père le destine aux
sciences il ne lâche pas le grec. Élève à l'école de
:
grec; r.-rociiette.
éternel printemps tel que celui qui règne dans les champs
fortunés de l'Elysée, revêt d'une aimalile jeunesse son
beau corps et brille avec douceur sur la fièrc structure
de ses membres. Pour sentir tout le mérite de ce chef-
d'œuvre de fart, il faut se pénétrer des beautés intellec-
tuelles et devenir, s il se peut, créateur dune nature
céleste, car il n'y a rien qui soit mortel, rien qui soit
sujet aux besoins de l'humanité. Ce corps dont aucune
veine n'interrompt les formes et qui n'est agité par aucun
nerf, semble animé d'un esprit céleste cjui circule comme
une douce vapeur dans tous les contours de cette admi-
rable figure.... Semblable aux tendres sarments de la
vigne, sa belle chevelure flotte autour de sa tête comme
si elle était agitée par l'haleine du Zéphyr. Elle semble
II
III
L Ém. -David, Recherches sur VArt statuaire, p. 198, 233, 271 à 276,
329, 389, 489; Histoire de la Sculpt. antique, p. 120, 152, 159, 190. —
De Kéralry, Du Beau, elc, t. I, 257 à 317, t. U, 1 à 95, 139 (L'éloge
de Praxitèle est I, 48).
CONTRE LE BEAU IDEAL 131
apothéose :
LAque
Grèce
les
est à peine affranchie,
voyageurs s'y
au lendemain de 1830,
précipitent. Mais pendant plu-
sieurs années riiellénisme n'y trouve aucun profit. La
Grèce moderne attire tous les regards, soit quon la
dénigre, soit qu'elle intéresse pour des raisons étran-
gères aux souvenirs antiques.
Le philhellénisme est en baisse et toute la race d"Aga-
memnon en patit, à commencer par Agamemnon. Musset
se moque de
II
arrête pas.
Le baron Taylor parcourt de Trézène et de
les ruines
Calaurie, visite Athènes, salue FAcropole, mais il a quitté
L Musset, Mardoche. —
Lebrun, le Roi de Grèce (épître de 1830).
— Gobineau, Etudes sur la Grèce moderne, p. 114, 132, 187, 235, 250.
— Sainte-Beuve Nvx Lundis, V, 303.
:
—
Micliaud, Corr. d'Orient, I,
29, 47, G8, 75, 84,09, 145 ix 178, 196. —
Poujoulat, Hcv. des D. M.,
l*"" mars 1832 (inséré dans Corr. d'Orient, I, 113). D'Estourmel, —
Voyage en Orient, I, 49, 00, 79, 87, 89, 90 à 115, 133, 143.
LA GRECE SANS L'AyriQlirÉ 139
vestibule de lOrient.
Lamartine, allant en Terre-Sainte, passe deux semaines
en Grèce (6 au 23 août 1832). Quelques visions classiques
se lèvent dans son imagination lorsqu'il aperçoit la côte
de Navarin; les députés de Nauplie lui rappellent les
Miltiade et les Philopoemen; un peu de Chateaubriand
lui revient à la mémoire. Mais ce n'est rien ou presque
rien. La Morée ressemble à un vaste tombeau, avec ses
rochers nus, sa terre rougeâtre, ses arbustes poudreux,
ses plaines marécageuses. Où est la beauté de la Grèce si
vantée? où est son ciel doré et transparent? La région
d'Athènes est maudite la cité de Minerve est un labyrinthe
:
III
L'HUMANISME EN VOYAGE
I. QUELQUES ARCHÉOLOGUES E.N MISSION HAOUL-nOCIIETTE. LES PROJETS
;
A
des
côté de ces barbares que Ihellénisme ne retient pas,
voici le petit groupe des fidèles, la pieuse théorie
archéologues, artistes, humanistes.
La Commission de Morée avait mis les savants en goût,
mais pendant plusieurs années les difficultés politiques
découragent les bonnes volontés. En 1838 Raoul-Rochette
obtient une mission officielle; un habile dessinateur lui
est adjoint, un brick de guerre est mis à sa disposition.
Il débarque à Délos dont il devine, sous Tentassement
II
poésies sont au t. II; trois d'entre elles sont rangées sous le titre
« Grèce ancienne et moderne »). —
Sainte-Beuve, article de la
jR. des D. M., 1^'" septembre 1868 {Port. Cont., III, et Nouveaux Lundis,
VOS études? —
Très utile, Sire. —
Avez-vous voyagé? —
Oui, Sire, en Arcadie. — —
Un beau pays? Oui, Sire.... Un
profond salut. La reine Ètes-vous récemment arrivé en
:
III
1. Gandar : Lettres et Souvenirs, 1, 66, 75, 77, 87, 91, 94, 106, 1215,
148 à 162, 168, 177, 180 à 242, 204, 272, 270; II, 467 à 556.
'HUMANISME EN VOYAGE 163
ruines ne s'y est-il pas affiné? Gandar, qui ne croit pas aux
fouilles, a le respect du marbre. Il admire les Propylées,
il se recueille devant le Parthénon. Ch. Lévêque trouve
et plastique.
Énergie et plastique, c'était aussi la vie grecque d'au
trefois. Et celle d'aujourd'hui nous en donne une idée.
Le goût réaliste de Flaubert s'intéresse aux paysans
sales, aux masures où toute une famille niche dans une
même salle, aux outres de vin, aux tas de blé, aux fro-
mages secs, aux oignons enfilés, aux auges qui servent
à la fois de berceau, de pétrin et de cuvier. Voilà du
moins la vraie hospitalité antique! Et ces troupeaux de
160 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
1. Je ne fais (lu'indiquer —
à propos de leurs voyages —
Thellé-
nisme d'un Flaubert et d'un Gautier. La question sera étudiée plus
à fond dans un autre ouvrage.
1()8 LA BEXAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
LA CURIOSITÉ PHILOLOGIQUE
I. l'influence allemande, progrès de la philologie. = II. LES COURS
PUBLICS. LES JOURNAUX ET LES REVUES. = III. LA PHILOSOPHIE GRECOUE ;
telligence.
Beaucoup de librairies suivent l'exemple des Didot. On
trouvera dans Lgger le catalogue des éditions et des
traductions. Une entreprise originale, ce fut la vulgari-
sation des ouvrages de médecine. Littré commence, chez
Baillière,une traduction d'Hippocrate qui paraît de 1838
à 1862. Sainte-Beuve en a dit le plus grand bien, tout en
regrettant que la critique impitoyable des nouveaux
humanistes soit trop en garde contre les mensonges de la
Grèce et se bouche les oreilles avec de la cire contre la
voix des Sirènes. Entendez que Littré avait ruiné les
LA CURIOSITÉ PHILOLOGIQUE 173
II
vragc, passim); /?. des D. M., 15 mai 1842 et 1" septembre 1843. —
[Sur Saint-Marc Girardin]. Cours de Litt. dram., I, 30 et les chap. ii,
III, X, XIV, XXIII, XXIV, XXV, XXXI, XXXII, XXXIV, XLHI, XLVllI, LUI,
Lvii, Lviii; Sainte-Beuve, G. du Lundi, I, 13 et XI, 276; Patin,
Études sur les Trag. grecs, IV, 90; Vinet, Études sur la Litt. franc, du
XIX^ s., III, GIO. Voir aussi de Saint-Marc Girardin, Souvenirs de
voyages et d'études. — [Sur Eg:ger]. Notice par Bailly; Egger, Mém.
de Litt. ancienne, p. 43, 08, 104, 209 et Littérature grecque, ch. xn. —
[Sur Quinet]. Lettres, 11, 310 et 320; B. de Paris, 1840, t. XVII,
p. 303. — On trouvera aussi des articles sur la Grèce dans Nisard,
Poètes latins de la décadence (par ex. p. 403).
LA CURIOSITÉ PHILOLOGIQUE 179
III
R. des D. M., 15 mars, 1" avril 1838, 1" seplenibre 1839, 15 avril
1.
15 juillet 1847 [pour Deschanel]. Cf. pour les autres, 15 mars 1841,
15 juillet 1842, 15 août et 15 décembre 1843; 1" mars 1834, 15 oc-
tobre 1835, 1" février 1830, 15 août 1837, l'''' septembre 1838; 1" jan-
vier et 15 mai 1836; l" février 1846; 15 avril 1840; 1" juillet 1840.
— Revue de Paris, 1831, t. XXVllI; 1832, t. XXXIX; 1833, t. XLVII
et L; 1832, t. XLIV; 1834, t. Il, IV et V; 1839, t. XII; 1845, p. 189.
2. Décret complété par le règlement du 23 février 1833, élaboré
par l'Académie et approuvé par décret du 5 mars.
LA CURIOSITÉ l'Iin.OLOGIQUE 181
IV
{"''
mai 1846. 15 août 1841. —
Sur Testbétique R. des D. M., 1*'' sep- :
LA CURIOSITÉ PHILOLOGIQUE 18
fraîche et si parfumée
Le venteux hiver s'en étant allé
: ((
pour prix
le de poésie de 1853. Louise Colet envoie son
manuscrit. Le prix n'est pas décerné. Fureur de Flaubert
contre l'Académie, contre Musset, contre Villemain :
LA CURIOSITÉ ARCHÉOLOGIQUE
1. LA GRÈCE HORS DE LA GRÈCE. — POMPÉl; LA PEINTURE ANTIQUE. LA GRANDE
l' « ARTISTE ».
été posée sur les murs ni les colonnes mais seulement sur
la frise comme une broderie sur fond blanc. Mais Blouet,
qui a vu Olympie, appuie Hittorff. 11 croit pouvoir
affirmer que dans l'ordre dorique les colonnes étaient
jaunes, les bleus, les métopes rouges, le^
triglyphes
fronton bleu de Les revues tiennent le public au
ciel.
1. trouvera au chap.
Hittoriï, op. cit. (on m
le mémoire de 1830,
aux chap. reproduction des articles de
v, vri, xi, xii, xiii et xvi la
R.-Roehette, au chap. ix les arlicles de Letronne. Le livre est
un peu fouillis et chaoUque). —
Q. de Quincy, Jup. 01. p. 30. ,
—
Brôndsled, Voyages et Recherches dans la Grèce, livraison II (1830),
p. 147. —J. des Sav. (novembre 1836 et n^^ de 1837). —V
Artiste de
1835, t. 1, p. 131 et 141. —
R. des D. M., T' décembre 1847. —
Deulé,
VArt grec avant Périclès, p. 278. —
Mém. de VAc. des /., 1800, t. II
(travaux de Girardin, commencés en 1846). —
Collignon, la Poly-
chromie dans la Sculpture grecque. —
Lechat, la Sculpture attique
avant Phidias, p. 329.
13
l'J4 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
les voleurs ne l'aient pas volé lui-même, lui qui s'est tou-
jours attribué plus d'importance qu'aux médailles et
regardait cette collection comme une possession inutile
si par malheur il n'était plus là pour l'expliquer. 11 se
t. XXXII.
LA CURIOSITÉ ARCHÉOLOGIQUE 197
II
(beaucoup de détails).
la Lili. gr. d'O. Millier —
Renan, Études cfllis-
toire -— Le Manuel d'O. Mùller, composé en 1830, fut
religieuse, I.
III
Mérimée, B. des D. M,, articles des 1" avril 1847, 1" août 1848,
1.
juin 1849, 15 mai 1850, 15 mai 1852, 15 juillet 1856, recueillis dans
1<-'
—
Mélanges historiques et littéraires (cf. surtout, p. 115). Monuments
helléniques (parus dans ]a Revue générale de V Architecture et des Tra-
vaux publics de novembre 1842). —Monographie de Céglise de Saint-
Savin, in-folio avec planches coloriées (1845).
LA CrniOSITÉ ARCIILOLOGIQVE 20»
14
210 LA RENAISSANCE DE LA GRECE ANTIQUE
en fait —
avec Pline TAncien —
sa lecture chérie; ce sont
les textes anciens qui lui suggèrent Tidée de la statuaire
polychrome. Les poètes servent à identifier la topo-
graphie Marcellus, Leake, Dodwell, Gandar, recon-
;
A LA MUSE LATINE
II
Q. de Quincy
1. mon chap. — Chateaubriand,
(cf. iv). Ilin., I,
I, 62; 1839, IV, 85; 1841, p. 89; 24 janvier 1844; 19 mars 1848. —
Sainte-Beuve, Port. Cont., 117 (sur Déranger). — Nisard, Poètes
I,
II
1811); surtout
cf., — LWrtiste, 1830. Xll, oÔ. —R. de Paris,
t. 11. t. p.
183i> (5 ot 13 janviiM", 10 février, 3 mars, 15 avril). — R. des D.
et 17
M., sept. 1830
\:\ essentiel de Fortoul). — Forloul, de l'Art
^artii-!o
pture ».
ionique fût pendu et que celui du corinthien fût roué vif )>.
— de style dorique —
s'était élevé au v^ siècle lorsque ji
Sparte présidait la ligue du Péloponèse et avait la haute
main sur la cité sainte.
(( Et ego in Arcadia! Et moi aussi j'ai cherché Jupiter
dans la forêt du Lycée. Jai entendu en Arcadie résonner
les chalumeaux de Pan tandis que la double mer dionie,
de Corinthe se balançait à l'harmonie des roseaux. Les
traces des pas des Faunes m'ont conduit par de menus
sentiers à l'entrée du sanctuaire de Phigalie. "Je suis des-
cendu vers l'Alphée où s'est brisée sous mes pas l'écaillé
de la tortue dont Hermès a fait la première lyre. J'ai bu
au bord des précipices du Taygète la coupe des invisibles^
Ménades et une prière païenne s'est échappée de mes
lèvres en atteignant la cime de llthome. » Quinet, revenu
du Péloponèse, chante à son tour la gloire du génie
dorien K
11 a vu l'Attique et certes il pas dédaignée. Dans.j
ne l'a
1 1
\. 0. Millier, les —
Ilillebrand, Op. cî7., Introd. et p. 318.
Dûriens.
— Fortoul, article citéplus haut, et R. de Paris, 1839, t. X, « M. Ingres
et l'Académie des Beaux-Arts ». —
R. des D.M., 1^' sept. 1839. —
Filon, Mérimée, p. 81. —
Bculé, VArt grec a^Kinl Périclès. Quinet, —
édit. Pagncrre, I, 31G, 321, 324, 338; V, 229 à 240, 244 à 259, 260,
308, 343; IX, 291.
2. J'utilise ici, avec autres ouvrages de cet auteur cités plus
les
haut, son opuscule Vie Mort du Génie grec. Ijien qu'il ait paru beau-
et
coup plus lard, il rellète exactement Télat d'esprit hellénique do
Quinet depuis 1830.
240 LA REXAISSAXCE DE LA GRECE AXTIQLE
voici trois études sur lui dans la même année 1835 l'ou- :
A
propos de la traduction Puech, Patin fait l'histo-
rique de la réputation d'Eschyle en France. Il rappelle
les dédains de Brumoy, de Dacier, de Barthélémy, de
Voltaire, de La Harpe, de Fontenelle qui avait dit :
RÉALISME ET FAMILIARITÉ
I. LE RÉALISME DE LA SCULPTURE GRECQUE. —
II. LE RÉALISME DE LA LITTÉ-
II
III
297; m, 12, 02, 205, 291. — Saint-Marc Girardin, Cours..., IV, 178
et 198. — Halévy, la Grèce tragique, t. 1, Préface.
252 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
que les mêmes mots sont nobles en grec. Ce sont les argu-
ments, les piteux arguments de Boileau que reprend
Lemercier. On s'attendrait à plus de largeur de goût
chez rinterprète d'Eschyle et d'Aristophane. Quant à
Villemain il ne décide rien. Sur les grosses questions, il
se réserve toujours; il est prudent, il se tient à flanc de
coteau.
En 1830 paraissent les Observations de Dugas-Montbel et
une seconde édition dune traduction de l'Iliade qui avait
passé inaperçue en 1815. Les Observations, je l'ai dit, sont
excellentes. Elles jurent avec la traduction. Dugas-
Montbel, si hardi et si ferme dans ses théories, a
d'étranges pudeurs lorsqu'il traduit. L'abbé Terrasson
n'était pas plus timide lorsqu'il regrettait l'indécence
grossière des héros de l'Iliade, la vulgarité d'un Achille
faisant cuire un gigot dans une marmite ou l'histoire de
Nausicaa princesse, lavant elle-même ses robes à la
la
fontaine. Dugas-Montbel supprime ou transforme les
épithètes audacieuses. Les jeunes femmes aux beaux bras,
à la belle ceinture, aux belles joues ne sont plus qu admi-
rables; les héros combattant avec la lance et bien armés des
jambes deviennent de vaillants guerriers. Letronne aime
ces « équivalents qui rendent peut-être mieux ce que le
aussi »?
On put un moment avoir déniché l'oiseau rare
croire
avec VHomcre de Ponsard (poème sans grand intérêt
imaginé dans le seul but d'encadrer la traduction du
sixième chant de l'Odyssée^), et aussi avec sa tragédie
Homère ».
il
CHAPITRE XV
ATHÈNES ET L'ATTIGISME
1. CONTRE l' « ÉNERGIE » DE l'aRT GREC. — LA SÉRÉNITÉ DE l'iIELLÉ-
NISME SAINT-MARC GIRARDIN. = II. CONTRE, LE « RÉALISME » DE l"aRT GREC
: :
l. G3S vers sont extraits des Heures de Poésie, par Amédée Renée.
262 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
((La voix qui allait criant autour des îles Le Dieu Pan est :
Le Cours de Saint-Marc
de Littérature dramatique (1843)
Girardin renferme, presque au début, un vif éloge de la
NiobéK Des trois grands conférenciers qui célébrèrent
Thellénisme en Sorbonne, Villemain prouva la grâce de
l'art antique. Patin sa simplicité naïve et Saint-Marc
Girardin sa sérénité.
Saint-Marc Girardin, qui avait de Fesprit, espérait bien
par cette démonstration taquiner les romantiques, et son
intention de polémique nest pas douteuse. Mais lesprit
ne l'a pas empêché d'avoir du goût. Son livre ingénieux
est resté charmant presque rien perdu de sa fraî-
et n'a
cheur. On a plaisir encore à Tentendre parler de ces jeunes
filles du théâtre grec qui regrettaient la douce lumière
II
III
21 nov. 1852. —
P. Albert, La Litt. fr. du XIX' s., Il, 196.— Leconte
de Liste, Préface des Poèmes antiques. —
Quinet, O. Comp., IX, 284.
— Sainte-Beuve, Port. Cont., V (sur Homère) et Nouveaux Lundis,
V, 227. —
Villemain, Hérodote et de la manière de traduire. Vitet, —
Essais historiques et litt., 76. — Bréal, Pour mieux connaître Homère,
13 et 64 (ingénieux et intéressant).
ATHENES ET VATTICISME 271
18
274 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
INDEX*
passim Réa-
I
80, 83, 90, 93, 95, et (cf. 199, 206 (cf. Musées)-
102, 178, 231, 243, lisme). Brôndsted, 50, 193.
247, 254. Becker, 40. Bronzes d'art, 209.
Aristote, 69, 75, 79, Benoît, 156. Brumoy, 93, 94, 241,
83, 176, 180, 181, Bérang-er, 10, 107,218, 249.
187. 223. Brunck, 83, 107, 183.
Artaud, 94, 96, 185, Bérard, 253, Buchon, 140 s., 142,
248. Bernardin de Saint- 151.
Artiste (F), 8, 30, 52, Pierre, 18, 82. Bunsen, 201.
53, 109, 146, 151, Bernay (Trésor de) Burnoul, 50, 51, 71,
164,169, 192,210 s., (cf. Numismatique). 150, 156, 168, 210,
217, 223, 232 s., 240, Bertrand, 107. 230, 273, 275.
243, 258, 265. Beulé, 49, 52, 182, Bussemaker, 173.
Asie Mineure, 26, 28, 191,193, 215, 239, Byron, 24, 27, 31, 33.
34, 149, 152, 196, ,246,265, 272, 275. Byzantinisme (et Grèce
206, 210, 272. Biard, 241. antique), 192, 208,
Assos, 147, 246. Bibliothèque grecque 226, 227 s., 230.
Athénée(r),14, 79, 94. (la),17,104, 173, 180.
Athènes, 25, 26 à
1, Bibliothèque Natio-
28, 32, 33, 37, 38, nale, 61, 69.
41, 42, 45 à 47, 50, Bignan, 78, 252, 255.
115, 135, 137, 1.39, Binaut, 178, 253. Cabinet des Antiques
143, 147, 149, 153, Biographie Michaud (le), 61, 195, 196, 212.
157, 159, 160, 165, (la), 194. Callimaque, 178.
166, 168, 189, 206, Bion, 7. Canat, 71.
232, 236 (cf. Acro- Biré, 6, 185. Canova, 50, 124, 233.
pole, Parthénon). Bitaubé, 76. Capodistria, 2, 41,
Atticisme (cf. Athènes Blanc (Charles), 215. 148.
et chap. XV). Blouet, 64, 192, 230. Carrey, 49.
Athos (mont), 15, 18, Bœckh, 168, 172, 176, Castalie (fontaine), 45,
140, 148. 201. 47, 210.
Audouin, 56. Bœttiger,69, 189, 193, Catane, 191.
194, 201. Géphise, 38, 46, 144,
Boissonade, 8, 16, 19, 159,237.
20,30,57,69, 70,79, Céramique, 63, 193,
85,86, 101, 102,104, 201, 202, 208.
Babelon, 196, 215. 107, 114, 116. 117, Chandler, 15, 196.
Babrius, 18, 79, 178. 149, 171 s., 176, 177, Chants populaires, 20,
Ballanche, 19, 101. 183, 185, 223, 225, 35, 77, 161 (cf. Fau-
Ballu, 150. 229. riel).
Barbedienne, 209. Bonnes-Lettres (So- Chardon de la Ro-
Barbie du Bocage, 17, ciété des), 3, 13 s., chette, 17, 104.
26, 30, 51, 68. 94, 174. Chasles, 76, 254, 257,
Bartliélemv (abbé), 2, Borghèse (Collection), 272, 275.
3, 10, 26, 28, 30, 213. Chateaubriand, chap.
33, 75, 82, 99, 109, Bory St Vincent, 64 s. 1" et 13, 27, 29, 31,
110 130,241,243,
s., Bouclierd'AchilIe (le), 33, 34, 64, 88, 89,
249, 254 (cf. surtout 210, 214. 101, 102, 107, 138.
chap. vi). Boudroum (cf. Hali- 152, 162, 201, 216,
Barthélémy Saint-Hi- carnasse). 223, 225, 251.
laire, 16, 43,86, 91, Bouillon, 56 (cf. Mu- Chaussard, 100, 105,
155, 180, 181, 275. sées). 107.
Bast, 171. Boulanger, 151. Ghauvet, 105.
BaviGre(Louis de), 231 Bréal, 257, 270. Ghénierchap. ie''et82,
Beau idéal, chap. vu British Muséum, 50, 101, 103, 106, 107,
INDEX 281
102, 183, 220, 250, Correspondant (le), De Glarac, 52, 53, 57,
207. 109. 212 s., 214.
Chio, 12, 15, 10, 33, Couleur locale, chap. D'Estourmel, 29, 135.
34, 37, 38. sur les voyages et De Gasparin, 142.
Ghoiseul-Gouffier, 25, 93,105,154,101,105, De Kéralrv, 111, 114,
30,59, 190,199,211. 192, 205. 127.
Citoleux, 102. Courbes doriques, 150. De Klenze, 189, 191,
Clavier, 24, 30, 09, Courier (P.-L.), 17, 231. .
88, 114, 110. 80, 103, 104, De107, Lahorde, 190, 200.
Clener, 193. 110,112, 113, 114s., De Lantier, 99, 105.
Gockerelle, 50, 51, 179, 270. De Laprade, 87.
199. Courrier français (le),De Luynes, 190,211s.
Cohen, 12. 118. De Maistre, 224, 229.
Colet (Louise), 180. Cours d'archéologie, De Nerval, 145.
Colincamp (cf. Bois- 01 s. De Nointel, 191.
sonade). Cours publics, 78, 79, De Parieu, 107.
Collas, 190, 209. 174 (cf. Athénée, De Sacy, 155.
Collège de France, Collège de France, De Saint-Victor, 79,
81, 172, 170, 180, Sorbonne). 108.
181 (cf. Cours pu- Cousin, 14, 10,41,43, De Sainte-Croix, 88,
blics). 77, 91; 94, 103, lie, 114.
Gollignon, 51, 193, 120, 181, 183, 271, DeSalvandy,155,204.
240, 200, 205, 275, 275. De Serradifalco, 191.
270. Cowper, 255. De Staël, 70 s., 70,
Goione, 141. Creuzer, 88 s., 108, 80, 88, 105, 202.
Coloration des temples, 181. De Théis, 99.
03, 191, 227 (cf. Po- Croiset, 78. 174, 240. De Xivrey, 223.
lychromie). Curtius, 200. Debacq, 190.
Comédie, 80, 178, 247. Cyclades, 34, 37, 214. Decharme, 91.
(Voir aux différents Cyclopéennes (mu- Delaborde, 50.
noms.) railles), 238. De la Gardette, 190,
Commission deMorée, Cvdonie, 10, 35. 191.
04, 108, 230, 230. Cythère, 135. Delavigne, 11,12, 105,
Commission des An- 107.
tiquités de la Sicile, Delécluze. 220.
191. Delille, 27, 2S, 70.
Commission des mo- D Délos, 33, 05, 147.
numents histori- Delphes, 27, 39, 40,
ques, 204. Dacier, 223, 241, 207. 47,09,142, 152,105.
Commission du des- Daguerre, 104. Démosthène, 83, 103,
. sin, 221. Damiron, 181. 114, 239.
Conservateur litté- Darenberg, 173. Demoustier, 87.
raire (le), 7. Dareste, 178. Desaugiers, 100.
Constant (Benj.), 89, Daunou, 81. Deschamps, 7.
91, 248. Daveluy, 150, 108. Deschanel, 179, 248,
Constitutionnel (le), David (peintre), 217. 251.
7, 24,30, 33, 40,91. David d'Angers, 9, Des Granges, 7, 15,
118, 2i0. 48, 50, 70, 107, 109, 70.
Goraï, 10 s., 20, 104, 187, 214, 220, 223, Didot, 12, 17, 30, 105,
114, 117, 171. 233, 234, 241, 202, 107,110,117, 170 s.,
Gorfou, 10, 39, 47, 205. 180, 240.
115. De Banville, 243. Didron, 140, 142, 148,
Corinthe, 130, 142, De Bouchaust, 17. 227, 230.
157, 104, 194, 235. De Gaylus, 55, 199, Dilettanti (Société
Cornélius, 231. 211, 243. des), 148, 150.
282 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
Gœthe, 72, 75, 120. les divers histo- Joubert (Léo), 182.
Gothique (cf. Moyen riens). Joubert, 86, 107, 223,
Age). Hittorfî, 191, 192, 193, 251.
Grâce grecque (la), 81, 227. Joulîroy, 13, 101, 102,
103, 119, 128, 129, Homère, 4, 22, 27, 34, 181.
152, 156,196, 2.32 s., 38,41,42,43,63,76s., Jouin (cf. David d'An-
237, 266 s., 272. 80,84,85,90,94,1.53, gers).
Grande-Grèce (cf. Cou- 154, 160, 161, 166, Journal de l'Empire
rier, Naples, ch. xi 172, 175, 176, 177, 58, 79, 102, 107.
(le),
et 189, 235). 178, 184, 186, 205, Journal de l'Instruc-
Gravure, 55, 193, 209, 211, 214, 231, 241. tion publique (le),
214. 243, 251 à 257, 264, 79, 151.
Gréco-romain, 58, 62, 209, 274. Journal des Artistes,
70, 84 s., 92, 96, 108, Houssaye (Ars.), 217, 209.
111, 123, 124, 165, 259. Journal des Débats
204, 211, 216 s., 233, Hugo (Abel), 14. (le), 107, 174, 184,
243. Hugo(Victor),7, 12,241. 185, 270.
Grenier, 156. Humanisme, ch. ix (cf. Journal des Savants
Grillparzer, 105. Philologie). (le), 7, 24, 30, 33,
Gros, 240. Humboldt, 185, 187, 37, 40, 49, 54, 60,
Grote, 181, 182, 205. 201. 67, 78, 85, 91, 101,
Guigniaiit, 55, 76, 79, Hydra, 23, 37, 47. 107, 168, 169, 173,
88, 107, 168, 181, Hymette,141,160, 103, 174, 182, 189, 190,
182, 202, 240. 164. 191, 193, 194, 196,
Guiraud, 23. Hymne à Apollon, 34. 210, 215, 234, 241,
Guizot, 56, 58, 197, Hymne à Gérés, 35. 243, 249, 251.
199, 204. Jupiter Olympien (sta-
tue), 210, 229 (cf. Q.
de Quincy).
H Jupiter Olympien
Iconographie, 57, 189. (temple), 47.
Habillage des statues, Ictinos, 50.
62. Idéalisme (cf. Réa-
Halévy, 241-251. lisme). K
Halicàrnasse, 196, 198, Idylle (cf. Pastorale).
206. Iliade (cf. Homère). Kestner, 201.
Hase, 19, 69, 86, 171, Hissus, 46, 164. Kibùtos (le), 16.
172, 176. Ingres, 212, 215, 239. Koliadès, 77.
Ilavet, 180. Institut de Rome, 56, Kiigler, 200.
Haygarth, 46. 151,191,190,200 s.,
Heine, 195, 196. 203, 210, 212.
Hélicon, 39, 45. lonisme (cf. Asie Mi-
Héliodore. 104. neure).
Henriot, 156. Ipsara, 37. Labitte, 8.
Hermann, 200. Isocrate, 18, 69, 103, Labrouste, 190, 191.
Hérodote, 4, 103, 112, 114, 116, 117,226. Laconie, 41.
118, 120, 205, 239, Ithaque, 23, 39, 40,136, La Fontaine, 226.
270. 100, 162. La Harpe, 14, 70, 75,
Hésiode, 5, 90, 102, Ithôme, 236. 79 s., 93, 96, 106,
182, 186, 231, 240, 109, 241, 250.
247. Lamartine, 29, 37, 102,
Hillebrand(cf.O.Mul- 106,137,1.39,142,234.
ler). Laocoon (le), 57, 73,
Hippocrate, 172. Janin, 240, 248. 81, 122, 127, 131s.,
Histoire, 177, 178 (cf. Jardins grecs, 216. 259 s.
284 LA RENAISSANCE DE LA GRÈCE ANTIQUE
CHAPITRE I
CHATEAUBRIAND ET CHENIER
CHAPITRE II
DU PHILHELLÉNISME A L'HELLENISME
I. OPPOSITION DE LA GRKCE MODERNE ET DE LA GRÈCE ANTIQUE. =
H. LES COURS PUBLICS. = III. LES SAVANTS GRECS EN FRANCE. =
IV. LES CHANTS POPULAIRES ET LE PASSÉ DE LA GRÈCE FAURIEL. : . 10
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
DÉCOUVERTES ARCHEOLOGIQUES
I. RÉVÉLATION DE LA STATUAIRE GRECQUE. — II. LES SAVANTS ET LA
VULGARISATION DE LARCHÉOLOGIE. =^ III. LE RÔLE DE RAOUL-ROCHETTE,
=: IV. LA « COMMISSION DE MORÉE » 49
CHAPITRE V
RÉVEIL DES LETTRES GRECQUES
I. IGNORANCES ET DÉDAINS. = II. LA RENAISSANCE : l'iNFLUENCE DË
WINCKELMANN MADAME DE STAËL: \V. SGHLEGEL LE « COURS DE LIT-
; :
CHAPITRE VI
CONTRE LA GRÈCE DES BOUDOIRS
I. LE « VOYAGE DU JEUNE ANACHARSIS » ET SON INFLUENCE. = II. LES
CHAPITRE VII
CONTRE LE BEAU IDÉAL
I. « l'aPOLLON du BELVÉDÈRE » YVINCKELMANN ET O. DE OUINCY. =
;
APRÈS 18 3
CHAPITRE VIII
LA GRÈCE SANS L'ANTIQUITE
I. LES VOY'AGEURS ET LA GRÈCE MODERNE; DÉNIGREMENT. = II. AUTRES
CHAPITRF^IX
LHUMANISME EN VOYAGE
I.QUELQUES ARCHÉOLOGUES EN MISSION RAOUL-ROCHETTE. LES PROJETS
;
CHAPITRE X
LA CURIOSITÉ PHILOLOGIQUE
1. l'influence ALLEMANDE. PROGRÈS DE LA PHILOLOGIE. = II. LES
COURS PUBLICS. LES JOURNAUX ET LES REVUES. = III. LA PHILOSOPHIE
GRECQUE; l'académie DES SCIENCES MORALES. = IV. QUELQUES IDÉES
DE SAINTE-BEUVE. = V. VILLEMAIN ET l'aCADÉMIE FRANÇAISE . . 170
TABLE DES MATIÈRES 291
CHAPITRE XI
LA CURIOSITÉ ARCHÉOLOGIQUE
I.LA GRÈCE HORS DE LA GRÈCE. — POMPÉI LA PEINTURE ANTIQUE. LA
:
CHAPITRE XII
ATHÈNES CONTRE ROME
l. CONTRE LA CONFUSION DU « GRECO-ROMAIN » GÉNIE GREC ET GÉNIE
;
CHAPITRE XIII
L'ÉNERGIE DE L'ART GREC
I.l'énergie dans la SCULPTURE SUCCÈS DES MARBRES d'oLYMPIE ET
:
CHAPITRE XIV
RÉALISME ET FAMILIARITÉ
. LE RÉALISME DE LA SCULPTURE GRECQUE. = IL LE RÉALISME DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE l'ÉGLOGUE, LA COMÉDIE, LE DRAME SATYRIQUE,
:
CHAPITRE XV
ATHÈNES ET L'ATTICISME ^
^
I. CONTRE
L' « ÉNERGIE » DE l'aRT GREC. —
LA SÉRÉNITÉ DE l'hELLÉ-
NtSME SAINT-MARC GIRARDIN. = II. CONTRE LE « RÉALISME » DE l'aRT
:
CONCLUSION 276
INDEX 279