Analyses Médicales
Analyses Médicales
Les analyses hématologiques sont pratiquées sur le sang pour permettre le diagnostic ou le suivi de
certaines maladies. Le sang est composé d'un liquide, le plasma, dans lequel flottent des cellules
(globules rouges, blancs et plaquettes) et un grand nombre de substances (protéines, hormones,
vitamines, etc.). Ainsi, l'hématologie regroupe l'analyse des cellules du sang mais aussi d'éléments
dissous dans le plasma comme les facteurs de la coagulation ou les anticorps.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient un
anticoagulant.
Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. Il n'y a pas de précaution particulière à observer.
Intérêt du dosage
La numération sanguine consiste à compter (grâce à des automates le plus souvent) les différents
éléments cellulaires du sang à savoir : globules blancs (ou leucocytes), globules rouges (ou hématies) et
plaquettes sanguines.
Des paramètres liés à ces éléments sont également mesurés pour certains (taux d'hémoglobine, volume
globulaire moyen = VGM) ou calculés (hématocrite, teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine =
TCMH, concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine = CCMH). D'autres indices (Indice de
distribution des globules rouges ou des plaquettes) peuvent également être calculés par les automates
de numération.
Cet examen est essentiel pour apprécier un dysfonctionnement de la moëlle osseuse ou des
perturbations dites "périphériques" (anémies, augmentation des globules blancs en réponse à une
attaque de l'organisme, problème de coagulation et consommation des plaquettes…). Il est associé
généralement à une "Formule sanguine", qui est la partie qualitative (et non plus quantitative) de
l'hémogramme (voir ce terme).
Valeurs normales
Variations pathologiques
Anémies
Diminution du taux d'hémoglobine, accompagné d'une diminution du nombre des globules
rouges. Les paramètres calculés (hématocrite, VGM, TCMH, CCMH) permettent de préciser
le mécanisme en cause.
Anémie d'origine centrale (moëlle osseuse)
insuffisance médullaire, cancer, leucémie, dysérythropoïèse
Anémie d'origine périphérique
hémolyse, hémorragie, carence en fer, anémie inflammatoire, saturnisme, hémodilution
Polyglobulies
Augmentation du nombre de globules rouges :
Maladie de Vaquez
Polyglobulie réactionnelle, hypoxémique ou tumorale.
Hypoleucocytoses (diminution du nombre de globules blancs)
Certaines infections virales ou parasitaires, insuffisance médullaire, certaines anémies,
troubles de répartition, origine toxique ou médicamenteuse, certains cancers et leucémies
Hyperleucocytoses (augmentation du nombre de globules blancs)
Infections bactériennes, syndromes inflammatoires, certaines parasitoses, nécroses tissulaires,
cancers, syndromes myéloprolifératifs, certaines leucémies, réactions allergiques
médicamenteuses
Thrombopénie (diminution du nombre des plaquettes)
Destruction des plaquettes (polytransfusés), hémodilution, atteinte virale, trouble immunitaire
(maladie auto-immune, réaction allergique), coagulation intra-vasculaire, chirurgie avec
circulation extra-corporelle, purpura, syndrome hémolytique et urémique de l'enfant, aplasie
médullaire, hémopathie maligne, maladie constitutionnelle héréditaire (anomalie de May-
Hegglin)
Thrombocytose (augmentation du nombre des plaquettes)
Splénectomie
Maladies infectieuses
Maladies inflammatoires
Maladie de Hodgkin
Réticulosarcomes
Interventions chirurgicales
Stress, brûlures graves
Cirrhose, pancréatite, atrophie splénique
Syndrome myéloprolifératif
Thrombocytémie essentielle
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient un
anticoagulant.
Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. Il n'y a pas de précaution particulière à observer.
Intérêt du dosage
La formule sanguine est toujours associée à la numération sanguine. Elle permet d'apprécier les
éléments cellulaires du sang sous leur aspect qualitatif : morphologie, homogénéité de forme et de taille
des globules rouges et des plaquettes d'une part, d'autre part, pourcentage de chaque catégorie de
leucocytes (ramené en valeur absolue) : polynucléaires, lymphocytes et monocytes ; il est également
possible de détecter d'éventuelles cellules normalement absentes du sang circulant (cellules provenant
de la moëlle osseuse). Cet examen est très important dans le dépistage de nombreuses maladies du
sang.
Valeurs normales
i Valeur
Adulte absolue/mm3 Enfant Valeur
% % absolue/mm3
Variations pathologiques
Polynucléaires neutrophiles
Diminution :
Certaines infections virales et parasitoses
Gammapathies monoclonales
Aplasie médullaire
Anémie par carence en fer, acide folique ou vitamine B12
Leucémie aiguë, syndrome myélodysplasique
Agranulocytose d'origine toxique ou médicamenteuse, immunologique ou constitutionnelle
Hyperthyroïdie
Augmentation :
Infections bactériennes à germes pyogènes
Certaines parasitoses
Maladies inflammatoires
Nécrose tissulaire (infarctus du myocarde, traumatismes)
Cancers
Maladie de Hodgkin
Désordres métaboliques : goutte, urémie, éclampsie
Syndromes myéloprolifératifs
Hémorragies et hémolyses
Intoxications : benzène, radiations, certains médicaments
Tabac
Polynucléaires éosinophiles
Augmentation :
Maladies allergiques
Parasitoses (surtout helminthiases : parasitoses à vers)
Lymphomes
Certaines maladies auto-immunes
Dermatoses
Polynucléaires basophiles
Augmentation :
Syndromes myéloprolifératifs
Hypothyroïdie
Colite ulcéreuse
Lymphocytes
Diminution :
Aplasie médullaire
Agranulocytose d'origine toxique
Corticothérapie et traitements immuno-suppresseurs
Irradiation étendue
Déficits immunitaires congénitaux
Maladie de Hodgkin
Augmentation :
Physiologique chez l'enfant
Syndromes mononucléosiques
Infections aiguës virales ou bactériennes
Tuberculose, brucellose
Réaction allergique médicamenteuse
Maladies auto-immunes
Thyrotoxicoses
Hémopathie lymphoïde maligne
Monocytes
Augmentation :
Infections surtout chroniques
Réactionnelle face à neutropénie aiguë ou chronique (baisse des polynucléaires) Syndromes
inflammatoires
Collagénoses, maladies de surcharge
Maladie de Hodgkin, myélome, myelofibrose
Leucémies myélo-monocytaires
Splénectomie
Présence d'éléments médullaires immatures :
Syndromes myélo-prolifératifs (myélémie)
Erythroblastose après splénectomie, hémolyse sévère
Myélofibrose, lymphomes myélomes
Métastases de cancers dans la moëlle osseuse
Blastose sanguine dans leucémies aiguës
Plaquettes
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient un
anticoagulant.
Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. Il n'y a pas de précaution particulière à observer.
Intérêt du dosage
Les plaquettes sanguines ont un rôle très important dans la coagulation. Une diminution trop
importante du taux de plaquettes entraîne un risque hémorragique (à envisager avant une intervention
chirurgicale par exemple). Une augmentation du taux entraîne au contraire un risque de thrombose par
formation d'agrégats plaquettaires.
Valeurs normales
Variations pathologiques
Diminution :
Insuffisance médullaire globale : aplasie médullaire, myélofibrose
Thrombopénie d'origine toxique ou médicamenteuse
Alcoolisme aigu
Infections virales
Thrombopénie héréditaire : amégacaryocytose, maladie de Wiskott-Aldrich, de May-Hegglin,
de Bernard-Soulier
Maladies auto-immunes
Traitement par héparine
Allo-immunisation post-transfusionnelle ou néo-natale
Coagulopathie de consommation : purpura thrombotique thrombocytopénique, syndrome
hémolytique et urémique, infections, cancers profonds, certaines leucémies aiguës, causes
obstétricales ou chirurgicales, syndrome de Kassabach-Merrit (hémangiome géant)
Splénomégalie
Augmentation :
Après splénectomie (ablation de la rate)
Après hémorragie massive
Maladies infectieuses, inflammatoires, cancéreuses
Carence en fer chronique
Thrombocytémie primitive
Syndromes myélo-prolifératifs chroniques
Syndromes myélo-dysplasiques
Réticulocytes
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient un
anticoagulant.
Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. Il n'y a pas de précaution particulière à observer.
Intérêt du dosage
Les réticulocytes sont les précurseurs des globules rouges. Leur présence dans le sang périphérique en
quantité augmentée indique une production augmentée de globules rouges dans la moëlle osseuse, pour
combler un déficit lié à une anémie. On parlera alors d'anémie régénérative ; dans le cas contraire, on
parle d'anémie arégénérative. Le taux de réticulocytes sanguin est donc un élément important pour
appréhender le mécanisme en cause d'une anémie.
Valeurs normales
Variations pathologiques
Diminution :
Erythroblastopénie, aplasie médullaire
Anémie inflammatoire, anémie par carence en fer, anémie par carence en folates et vitamine
B12, anémie réfractaire et syndromes myélodysplasiques, certains myélomes et leucémies
Augmentation :
(réticulocytes > 120000 :mm3 anémies régénératives )
Anémie hémolytique
Anémie post-hémorragique
Sortie d'aplasie médullaire
Myélogramme
Conditions de prélèvement
Le prélèvement en vue de la réalisation d'un myélogramme se fait par ponction de moëlle osseuse. Le
patient doit rester allongé ; après désinfection locale, et éventuellement légère anesthésie locale, le
prélèvement est fait sur la partie haute du sternum ou au niveau de la crête iliaque, à l'aide d'un trocart
ou le plus souvent d'une fine aiguille à ponction. Une petite quantité de moëlle est aspirée, et l'aiguille
est aussitôt retirée. Le prélèvement est alors rapidement réparti sur des lames pour réaliser des frottis
qui seront ensuite colorés et observés au microscope.
Intérêt du test
Les précurseurs des éléments cellulaires sanguins se forment dans la moëlle osseuse. Le myélogramme
consiste à analyser la morphologie et l'équilibre des différentes cellules présentes dans la moëlle
osseuse. Il est réalisé en principe à la suite d'un hémogramme ayant mis en évidence des perturbations
(voir ce paramètre). Il permet d'apprécier quantitativement et qualitativement les précurseurs des
différentes lignées (érythroblastes : précurseurs des globules rouges, précurseurs des globules blancs
polynucléaires lymphocytes et monocytes, mégacaryocytes : précurseurs des plaquettes sanguines), et
éventuellement de mettre en évidence des cellules anormales (métastases). Toutes les hémopathies
d'origine centrale peuvent ainsi être appréhendées.
Valeurs normales
Myélocyte neutrophile 10 - 15
Métamyélocyte neutrophile 10 - 15
Polynucléaire neutrophile 10 - 20
Polynucléaire éosinophile 1-3
Lympho-monocytaire Lymphocytes 5 - 20
Monocytes 0-2
Variations pathologiques
Insuffisance globale de la moëlle osseuse : aplasie médullaire, myélofibrose
Erythroblastopénie (maladie de Blakfan-Diamond), certaines anémies
Agranulocytose (d'origine toxique notamment)
Hypogammaglobulinémie héréditaire
Thrombopénie héréditaire (amégacaryocytose, maladie de Wiskott-Aldrich)
Myélodysplasies : anémies réfractaires associées ou non à leucopénie (diminution des
leucocytes) et thrombopénie (diminution des plaquettes).
Leucémies aiguës
Leucémies lymphoïdes
Lymphomes
Myélomes
Gammapathies monoclonales
Syndromes myéloprolifératifs : Leucémies myéloïdes, maladie de Vaquez, thrombocytémie
essentielle
Métastases de carcinomes
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) ; le tube de prélèvement contient un
anticoagulant.
Le prélèvement est réalisé de préférence à jeun.
Intérêt du dosage
La vitesse de sédimentation est le temps nécessaire aux éléments cellulaires sanguins (globules blancs,
globules rouges et plaquettes) pour sédimenter c'est-à-dire tomber librement au bas d'une colonne de
sang incapable de coaguler (grâce à l'anticoagulant utilisé pour le prélèvement). Elle est exprimée en
hauteur de cellules sédimentées mesurée au bout d'1 heure et de 2 heures (des techniques plus rapides
existent actuellement). C'est un élément d'orientation diagnostique, non spécifique mais simple à
réaliser, concernant le nombre de globules rouges et leur volume, le taux de certaines protéines, la
viscosité du sang.
Valeurs normales
VS 1ière heure < 7 mm
VS 2ième heure < 20 mm
Variations physiologiques et pathologiques Augmentation :
Age
Grossesse
Infections bactériennes, certaines parasitoses
Inflammation : rhumatisme articulaire aigu, polyarthrite rhumatoïde
Péricardites, endocardites, artérites, thromboses vasculaires
Lupus, sclérodermie, polymyosites
Maladie de Kahler, maladie de Waldenström, maladie de Hodgkin
Polyglobulies
Fortes hyperleucocytoses (leucémies aiguës)
Certaines anémies hémolytiques et hémoglobinopathies
Cirrhoses et affections hépatiques
Coagulation intra-vasculaire disséminée
Maladie de Crohn, entéropathies
Certains cancers
Obésité et hypercholestérolémie
La coagulation : hemostase
Temps de saignement
Conditions de prélèvement
Technique de Duke : Après désinfection locale à l'éther, une incision de quelques millimètres, non
douloureuse, est réalisée à l'aide d'une petite pointe ("microlance") au lobe de l'oreille. Dès que la
première goutte de sang apparaît, un chronomètre est déclenché. Les gouttes de sang sont recueillies
toutes les 30 secondes sur un buvard jusqu'à l'arrêt du saignement. Le temps de saignement est ainsi
déterminé.
Technique d'Ivy : Le brassard d'un tensiomètre est appliqué au bras et la personne effectuant le
prélèvement applique une pression déterminée. Ensuite, après désinfection locale à l'éther, 3 petites
incisions, non douloureuses, sont réalisées à l'aide d'une "microlance" sur la face antérieure de l'avant-
bras. Dès que la première goutte de sang apparaît, un chronomètre est déclenché. Les gouttes de sang
sont recueillies toutes les 30 secondes sur un buvard jusqu'à l'arrêt des 3 saignements. Le temps de
saignement moyen est ainsi déterminé.
Intérêt du dosage
Le temps de saignement est le temps qui s'écoule entre la création d'une blessure et l'arrêt du
saignement. Cela permet d'évaluer le temps nécessaire à la formation d'un thrombus plaquettaire, qui
sera ensuite consolidé pour former un véritable caillot lors de la coagulation. Ce temps est en relation
avec le nombre de plaquettes sanguines. Il permet de dépister un risque hémorragique avant une
intervention chirurgicale.
Valeurs normales
La prise d'aspirine, même à très faible dose, dans les 8 jours qui précèdent le test, risque d'allonger le
temps de saignement.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Indiquer s'il y a une prise de médicaments anticoagulants (type anti-vitamine K = AVK) et si oui, la
dose et l'heure de la prise (par rapport à l'heure du prélèvement).
Intérêt du dosage
Le temps de Quick est le temps nécessaire à la coagulation du plasma traité dans certaines conditions.
Cela permet d'explorer les facteurs de la coagulation dits vitamine K dépendants. Il est possible de
convertir ce temps en taux de prothrombine par rapport à un plasma témoin définit à 100 % (ou
pourcentage d'activité prothrombinique globale). Le résultat peut également être exprimé en INR en
rapportant le temps du malade sur celui du témoin (dans des conditions bien définies). Ce dosage est
fréquemment utilisé pour la surveillance thérapeutique des patients traités par anti-vitamine K.
Valeurs normales
TP (%) INR
Variations pathologiques
Augmentation de l'effet des AVK (entraînant des INR trop élevés par rapport à ceux souhaités) :
antibiotiques, nortryptiline, phénylbutazone, aspirine, allopurinol, thyroxine.
Diminution de l'action des AVK (entraînant des INR trop bas par rapport à ceux souhaités) :
barbituriques, gluthétimide, oestrogènes
De nombreux autres facteurs, en particulier alimentaires, peuvent modifier l'INR, d'où la nécessité
d'une surveillance régulière des patients sous AVK afin d'adapter les posologies aux INR déterminés.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Indiquer s'il y a une prise de médicaments anticoagulants : héparine (indiquer le type et la dose) ou
anti-vitamine K = AVK (indiquer la dose et l'heure de la prise par rapport à l'heure du prélèvement).
Intérêt du dosage
Le TCA est le temps de coagulation d'un plasma traité dans des conditions particulières. Il permet
d'explorer globalement l'ensemble des facteurs de la coagulation dits de la voie intrinsèque. Un
allongement du TCA peut révéler un déficit en un facteur de la coagulation (en particulier les facteurs
anti-hémophiliques A et B, respectivement les facteurs VIII et IX), potentiellement responsable d'un
risque hémorragique.
Valeurs normales
Résultats exprimés en secondes par rapport au témoin. Les valeurs sont très variables selon la
technique utilisée (de l'ordre de 27 à 35 secondes).
Temps du patient < ou = temps du témoin + 6 secondes
Variations pathologiques
Traitement par l'héparine (peu d'allongement avec les héparines de bas poids moléculaire)
Traitement par les Antivitamines K
Hémophilie A
Maladie de Willebrand
Hémophilie B
Déficit constitutionnel en un autre facteur de la coagulation
Insuffisance hépatique
Coagulation intra-vasculaire disséminée
Anticoagulant circulant
Fibrinogène
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude), avec le garrot laissé le moins longtemps
possible.
Intérêt du dosage
Le fibrinogène est une protéine fabriquée par le foie qui est transformée en fibrine lors de la
coagulation pour aboutir à la formation d'un caillot. La production de fibrinogène est augmentée dans
les états inflammatoires. Il existe des défauts de production du fibrinogène (rares) ; son taux peut
également être diminué en cas de défibrination.
Valeurs normales 2 - 4 g /l
Variations pathologiques
Diminution :
Insuffisance hépatique sévère
Afibrinogénémie ou hypofibrinogénémie congénitale
Coagulation intra-vasculaire disséminée
Fibrinolyse primitive
Fibrinolyse secondaire (infection grave, cancer, chirurgie, complication obstétricale, brûlures
ou traumatismes étendus, choc anaphylactique)
Traitement par médicaments thrombolytiques (streptokinase, urokinase, activateur tissulaire
du plasminogène, L-Asparaginase)
Augmentation :
Syndromes inflammatoires : infections, cancers, lymphomes, rhumatismes, connectivites
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Intérêt du dosage
Variations pathologiques
Diminution du facteur IX :
Hémophilie B majeure
Hémophilie B mineure
Femme conductrice d'hémophilie B
Carence en vitamine K
Atteintes hépatiques (hépatite, cirrhose)
Héparinémie
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Il est important de noter la posologie d'héparine administrée et l'heure du prélèvement par rapport à
l'heure d'administration de l'héparine (indifférente en cas de perfusion, à mi-distance entre 2 injections
dans les autres cas).
Intérêt du dosage
Lorsque l'héparine est utilisée en traitement préventif, à faibles doses, la surveillance par dosage
biologique n'est pas indispensable. Par contre, la mise en place de traitements anticoagulants à base
d'héparine en traitement curatif des thromboses et des défibrinations nécessite une surveillance
régulière de la coagulabilité plasmatique. Ceci permet d'équilibrer la dose à administrer et d'éviter un
risque de surdosage, qui pourrait entraîner des risques hémorragiques. La mesure du temps de
céphaline activée (TCA) (voir ce terme) permet une première estimation ; la mesure de l'héparinémie
permettra de savoir si l'on a atteint la zone d'efficacité thérapeutique attendue.
Valeurs normales
Variations pathologiques :
Héparinémie basse:
Dose administrée trop faible
Héparinémie élevée :
Dose administrée trop importante : surdosage avec risque hémorragique
Heure de prélèvement non respectée
Déficit du complexe prothrombinique
Antithrombine pathologique
Syndrome inflammatoire
Insuffisance hépatique
Thrombopénie
Antithrombine III
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Intérêt du dosage
L'antithrombine III est une protéine existant à l'état physiologique et dont le rôle est de limiter le
processus de coagulation afin d'éviter l'apparition de thromboses veineuses ou artérielles. Il est possible
de doser le taux plasmatique d'antithrombine III mais aussi de déterminer son activité fonctionnelle. La
diminution des taux d'antithrombine III entraîne un risque de maladie thrombo-embolique. Elle peut
être dosée dans le cadre de thromboses récidivantes avec inefficacité du traitement héparinique.
Valeurs normales
Variations pathologiques
Diminution :
Déficit génétique constitutionnel en antithrombine III
Syndrome néphrotique
Oestroprogestatifs (pilule contraceptive)
Insuffisance hépatique
Thrombose veineuse
Coagulation intra-vasculaire disséminée
Traitement par l'héparine ou par la L-Asparaginase
Augmentation :
Syndrome inflammatoire
Traitement par pénicilline G, anabolisants
Protéine C et Protéine S :
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) sur un tube contenant un anticoagulant. Le
prélèvement doit être réalisé en évitant la pose d'un garrot trop prolongée.
Il ne faut pas réaliser ce dosage chez une personne sous traitement anticoagulant de type antivitamine
K (AVK).
Intérêt du dosage
La protéine C et la protéine S sont des protéines agissant conjointement pour exercer une activité
anticoagulante physiologique. Elles favorisent la fibrinolyse (laquelle permet la reperméabilisation d'un
vaisseau après la formation d'un caillot). Des déficits en protéine C et protéine S, congénitaux ou
acquis, représentent un risque d'accidents thrombo-emboliques. Par contre des taux élevés n'ont pas de
conséquence pathologique.
Valeurs normales
Protéine C Protéine S
3 - 5 mg /l 15 - 30 mg /l
Diminution :
Grossesse (3ième trimestre)
Déficits congénitaux en protéine C ou en protéine S
Insuffisance hépatique
Traitement par antivitamine K
Coagulation intra-vasculaire disséminée
Cancers, leucémies
Insuffisance rénale
Augmentation :
Syndrome néphrotique
Syndrome inflammatoire
Diabète
Traitements oestroprogestatifs ou androgéniques
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) ; 2 tubes peuvent être prélevés, dont
un contiendra un anticoagulant.
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
L'identité correcte du patient, ainsi que sa date de naissance, doivent impérativement être
notés.
Pour l'établissement d'une carte définitive de groupe sanguin, 2 prélèvements à des moments
différents doivent être effectués.
Intérêt de la détermination
Les systèmes ABO et Rhésus sont les plus importants à déterminer dans le cadre de transfusions
sanguines afin de respecter les règles de compatibilité. En effet, l'injection de produit sanguin d'un
donneur non compatible avec le groupe sanguin du receveur peut entraîner des accidents
transfusionnels dramatiques. C'est pourquoi la détermination du groupe sanguin est si importante et
nécessite au moins 2 déterminations avant la délivrance d'une carte.
La détermination dans le système Rhésus est également importante chez la femme enceinte afin
d'envisager un éventuel risque d'immunisation contre le groupe Rhésus du bébé lors de l'accouchement
(lorsque la mère est de groupe Rhésus - et le bébé Rhésus + : risque lors de grossesses ultérieures).
Valeurs normales
Groupe O : 43 % de la population générale
Groupe A : 45 %
Groupe B : 9 %
Groupe AB : 3 %
Rhésus D + : 85 %
Rhésus - : 15 %
Chez un nourrisson de moins de 6 mois, le groupe sanguin définitif ne peut être établi.
Les transfusions légales sont iso-groupes (même groupe entre Donneur et Receveur). Dans l'urgence, le
groupe O est donneur universel, le groupe AB est receveur universel.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) ; 2 tubes peuvent être prélevés, dont un
contiendra un anticoagulant.
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
L'identité correcte du patient, ainsi que sa date de naissance, doivent impérativement être notés.
Pour l'établissement d'une carte définitive de groupe sanguin, 2 prélèvements à des moments différents
doivent être effectués.
Intérêt de la détermination
La détermination du groupe sanguin peut être réalisée simplement dans le système ABO et Rhésus D
ou peut être complétée dans d'autres systèmes, le plus souvent : phénotype Rhésus complet C c E e ,
système Kell, et parfois système Duffy, Kidd, Lewis et Ss. Ce sont des systèmes d'antigènes, présents
ou non sur les globules rouges (phénotype + ou phénotype -). Leur détermination est importante surtout
pour les sujets polytransfusés et les femmes susceptibles d'être ultérieurement enceintes afin de ne
transfuser que des produits sanguins ayant le même phénotype. Dans le cas contraire, une
immunisation contre les antigènes différents apportés par la transfusion pourrait entraîner
ultérieurement des accidents transfusionnels ou une maladie hémolytique chez le nouveau-né.
Différents phénotypes possibles dans les principaux systèmes
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) ; le tube peut contenir un anticoagulant.
L'identité correcte du patient, ainsi que sa date de naissance, doivent impérativement être notés.
Intérêt du test
Résultats
La recherche est effectuée avec différentes techniques pour essayer de mettre en évidence le plus grand
nombre possible d'anticorps différents.
Bactériologie / Parasitologie
En bactériologie et parasitologie, le but des analyses est souvent d'identifier l'agent responsable de
l'infection : bactérie, parasite, champignons microscopiques, etc. Elles consistent donc à prélever un
échantillon et à rechercher l'élément pathogène soit par observation directe, soit après mise en culture.
L'identification du germe pathogène aidera à définir le meilleur traitement et l'antibiotique le plus
efficace.
Conditions de prélèvement
Recueillir les urines de la première miction du matin après toilette et désinfection locale avec une
solution antiseptique (type Dakin). Les premières gouttes d'urine seront éliminées et les 20 à 50 ml
suivants seront recueillis dans un pot stérile.
Si possible, le prélèvement sera fait avant la mise en route d'un traitement antibiotique ; dans le cas
contraire signaler le traitement en cours.
Noter le nom et le prénom sur le flacon et le garder au frais avant de l'amener au laboratoire.
Pour réaliser un prélèvement chez le nourrisson, un collecteur stérile pourra être mis en place (poche
stérile autocollante) ; ne pas le laisser plus d'une demi-heure.
Chez les sujets ayant une sonde urinaire, le prélèvement peut être fait directement par ponction de la
sonde.
Intérêt du test
Cette analyse comporte un examen direct de l'urine au microscope et une mise en culture afin de
rechercher et d'identifier la présence de germes. L'ECBU permet de rechercher une infection urinaire
(cystite, pyélonéphrite) et d'identifier le(s) germe(s) en cause. Si un germe est trouvé, un
antibiogramme peut alors être réalisé (voir ce terme) pour guider le médecin dans sa prescription
d'antibiotique.
Résultat normal
Conditions de prélèvement
Intérêt de l'examen
Résultats pathologiques Infections digestives et diarrhées aiguës mettant en cause les germes cités
précédemment ou des virus (Rotavirus) ou encore des parasites (voir "Examen parasitologique des
selles"). Ils peuvent provenir d'une infection alimentaire, d'un problème d'hygiène en particulier après
séjour en pays tropical.
Hémoculture
Conditions de prélèvement
Intérêt de l'examen
Culture stérile
Résultats pathologiques
Isolement répété du même germe : septicémie dont le point de départ infectieux pourra être
précisé par le germe identifié, le contexte clinique : infection pulmonaire, endocardite,
pyélonéphrite, infection après intervention chirurgicale, morsures ou griffures animales,
infection nosocomiale acquise à l'hôpital.
Isolement de germes différents : il faudra alors évoquer un terrain particulier (cirrhose,
problème immunitaire) ou un foyer infectieux (digestif : sigmoïdite / cutané : escarre, plaies
diverses).
Conditions de prélèvement
La totalité des selles émise en une fois sera recueillie dans un pot stérile rapidement amené au
laboratoire (ou conservé au frais).
Intérêt de l'analyse
L'examen parasitologique des selles permet de diagnostiquer des parasitoses intestinales. Celles-ci sont
responsables de diarrhées accompagnées d'autres symptômes qui varient selon les parasites en cause.
L'examen consiste à rechercher directement le parasite par observation au microscope (après des
traitements particuliers effectués sur le prélèvement). De très nombreux agents différents peuvent être
en cause (agents transmis par l'alimentation et les mains souillées, suite à un voyage en zone d'endémie
ou non, émergence chez les sujets immunodéprimés de parasites dits opportunistes car non pathogènes
chez les sujets en bonne santé).
Résultats
Recherche négative : il peut être opportun de répéter cette recherche si l'on suspecte vraiment
une parasitose car certains parasites ne sont émis dans les selles que par intermittence.
Mise en évidence de kystes d'amibes : certains ne sont pas pathogènes (kystes d'Entamoeba
coli ) ; leur présence est simplement signalée.
Kystes d'amibes pathogènes indiquant une amibiase colique ; des examens complémentaires
pourront alors être nécessaires.
Oxyurose : parasitose fréquente surtout chez l'enfant. Le diagnostic peut être posé à partir d'un
prélèvement de selles mais également par un "scotch test" : un ruban de scotch doit être
appliqué le matin avant la toilette sur la marge anale puis collé sur une lame de verre adressée
au laboratoire.
Oeufs d'ascaris mis en évidence à l'examen des selles
Oeufs de trichocéphale
Oeufs d'Hymenolepis
Oeufs d'ankylostomes (origine tropicale)
Larves d'anguillule (nécessite alors un deuxième prélèvement pour coproculture) (origine
tropicale)
Anneaux de Taenia (agent du "ver solitaire"
Kystes de Giardia
Cryptosporidies
Autres coccidioses
Microsporidioses
Examen du liquide céphalo-rachidien (LCR)
Conditions de prélèvement
Le prélèvement est réalisé le plus souvent en urgence (éventuellement après étude du fond d'oeil). Le
patient doit s'allonger sur un côté et courber le dos (en repliant les genoux vers la poitrine). Une
anesthésie locale peut être réalisée. Le LCR est prélevé par ponction au niveau des vertèbres lombaires
à l'aide d'une aiguille à ponction lombaire. Quelques millilitres de LCR sont prélevés et rapidement
amenés au laboratoire pour être analysés.
Intérêt de l'examen
L'examen du LCR permet le diagnostic de méningite aiguë. Il est réalisé en urgence lorsqu'une
méningite est suspectée. Il peut être également nécessaire au diagnostic d'autres infections du système
nerveux central : méningo-encéphalites, abcès cérébraux, myélites.
Résultat normal
Glucose LCR
Protéines Culture
Aspect Cellules /mm3 Interprétation
(g/l) Glucose sang bactérienne
0 Méningite virale
Clair 5 - 300 <1 = 0.5
lymphocytes ou Listeria Méningite à Listeria
ou spirochète ou spirochète
0 ou Méningite tuberculeuse
Clair 100 - 200 >1 < 0.5 ou fongique
lymphocytes bacille (champignon)
tuberculeux
ou cryptocoque
Trouble > 200 >1 < 0.5 + Méningite bactérienne
purulent neutrophiles (méningocoque,
pneumocoque,
Haemophilus…)
Hémorragie méningée
Méningo-encéphalite :
Virale : virus du groupe Herpès, entérovirus, virus de la rougeole, rubéole, oreillons, grippe,
rage, fièvres hémorragiques…
Bactérienne : Listeria, bacille tuberculeux, leptospires, Chlamidia, Brucella…
Fongique ou parasitaire : Plasmodium, cryptocoque, toxoplasme...
Abcès cérébral.
Conditions de prélèvement
Le prélèvement sera effectué si possible avant la mise en route d'un traitement antibiotique. Dans le cas
contraire, signaler le traitement en cours.
Prélèvement au niveau du nez, des oreilles, de la gorge : le prélèvement est réalisé au laboratoire par
frottement d'un écouvillon stérile (sorte de long coton-tige) sur la zone concernée.
Pour les sécrétions broncho-pulmonaires, on recueillera dans un pot stérile les expectorations
(crachats). Pour cela il faut au préalable effectuer un lavage avec une solution antiseptique puis un
rinçage à l'eau de la cavité buccale ; les expectorations seront recueillies après une toux provoquée (par
exemple à l'issue d'une séance de kinésithérapie respiratoire), en retenant préférentiellement les
échantillons émis après plusieurs rejets.
Résultats normaux
Pour les prélèvements ORL : il existe une flore diversifiée normalement présente.
Pour les prélèvements broncho-pulmonaires, un examen cytologique est réalisé afin de visualiser la
présence de cellules bronchiques (il ne doit pas y avoir trop de cellules provenant directement de la
bouche, car cela signifierait que le prélèvement n'a pas été réalisé de façon satisfaisante). La culture
doit montrer la présence de germes en faible quantité (< 106 /ml).
Résultats pathologiques
Mise en évidence de bactéries pathogènes prédominantes dans le prélèvement ORL par rapport à la
flore normale :
Pour l'examen cytobactériologique des crachats, l'interprétation ne sera possible que si le prélèvement a
été réalisé dans de bonnes conditions et qu'il met en évidence la présence d'un germe à un taux > 107/ml
: pneumocoque, mycoplasme, légionnelle, ou mycobactérie dans le cas d'une tuberculose.
Conditions de prélèvement
Le prélèvement sera effectué si possible avant la mise en route d'un traitement antibiotique. Dans le cas
contraire, signaler le traitement en cours.
Chez la femme : après pose d'un spéculum, prélèvements sur un ou plusieurs écouvillons au niveau de
l'endocol principalement, ainsi que des leucorrhées.
Chez l'homme : prélèvements urétraux réalisés sur écouvillon ou grattage avec une petite curette ; un
prélèvement de sperme et/ou un prélèvement sur écouvillon au niveau anal peuvent également être
éventuellement effectués.
Intérêt de l'examen
Résultat normal
Examen direct : les sécrétions génitales contiennent de façon normale des cellules épithéliales et des
bactéries appartenant à la flore normale.
Culture : mise en évidence des germes de la flore normale à un taux faible, surtout au niveau de l'urètre
(< 103 /ml) ; germes anaérobies et lactobacilles dans la flore vaginale.
Résultats pathologiques
Vaginose bactérienne avec déséquilibre de la flore normale induit par Gardnerella vaginalis.
Antibiogramme
Conditions de prélèvement
Intérêt de l'examen
L'antibiogramme apporte une aide très importante au médecin pour choisir l'antibiotique à prescrire ; il
peut ainsi être amené à changer de traitement au vu de ces résultats.
Résultats
Seuls certains antibiotiques "représentatifs" sont testés ; ils sont choisis en fonction du type de
prélèvement et du germe en cause. Ils sont rendus, vis à vis de la bactérie testée : sensible,
intermédiaire ou résistant.
A partir de ces résultats, le médecin peut extrapoler sensible, intermédiaire ou résistant sur d'autres
antibiotiques de la même famille.
Certains mécanismes particuliers de résistance aux antibiotiques avec la souche testée peuvent parfois
être mentionnés.
Sérologie
La sérologie est l'étude du sérum, c'est-à-dire le sang débarrassé de ses cellules et de certains
constituants. La plupart du temps, il a l'aspect d'un liquide transparent et jaunâtre. Communément, la
sérologie consiste à évaluer l'immunité à une maladie en mesurant la quantité d'anticorps spécifiques de
celle-ci.
Serologie virale
Virus d'Epstein-Barr
Conditions de prélèvement
Intérêt du dosage
MNI-Test : Test rapide qui permet de mettre en évidence la présence d'anticorps anti-Epstein-
Barr virus (agent de la mononucléose infectieuse). Ce test permet de confirmer un diagnostic
de mononucléose infectieuse lorsque la symptomatologie n'est pas très nette (en général les
signes sont assez peu spécifiques, on parle de syndrome mononucléosique : fièvre, fatigue,
angine).
Réaction de Paul Bunnel Davidsohn : Comme le précédent, ce test permet de mettre en
évidence la présence d'anticorps anti-Epstein-Barr virus. Il présente l'avantage d'être plus
spécifique (le MNI Test peut parfois donner des résultats faussement positifs) et peut donc
servir à contrôler un MNI-test positif.
Sérologie anti-EBV : Permet un diagnostic de certitude d'infection au virus Epstein-Barr, avec
dosage (titrage) de différents type d'anticorps (IgG-VCA, IgM-VCA, IgG-EBNA, IgG-EA).
En fonction des titres relatifs des différents anticorps, il sera possible de distinguer une primo-
infection, une infection ancienne ou une infection néoplasique liée au virus Epstein-Barr.
Résultats
Hépatite A
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude).
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Intérêt du dosage
Le virus de l'hépatite A est un virus qui se transmet par les eaux et les éléments souillés (transmission
orofécale), responsable d'hépatite aiguë. Dans de nombreux cas, l'infection peut passer inaperçue ou se
limiter à quelques symptômes peu spécifiques (fatigue, fièvre, syndrome d'allure grippale). La
sérologie permet de mettre en évidence des anticorps dirigés contre le virus de l'hépatite A (anti-VHA)
et ainsi d'affirmer le diagnostic d'hépatite aiguë A ; elle peut permettre de montrer la trace d'une
infection ancienne au virus, par exemple pour éviter une vaccination chez un adulte avant un voyage
dans un pays où la prévalence du virus est importante. Les anticorps dosés peuvent être de type Ig M
ou Ig G.
Résultats
Ig M anti-VHA : détectés dans le sérum dès les premiers symptomes persistent 1 à 3 mois
preuve d'une infection aiguë et d'une contamination récente ;
Ig G anti-VHA : apparaissent juste après les Ig M persistent toute la vie Intérêt
épidémiologique ou pour éviter une vaccination
Hépatite B
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude).
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Des dosages répétés dans le temps peuvent s'avérer utiles pour suivre l'évolution de la maladie.
Intérêt du dosage
Le virus de l'hépatite B est responsable d'une hépatite qui peut être aiguë ou chronique, avec atteinte du
foie plus ou moins importante (forme asymptomatique dans 90 % des cas) pouvant aller jusqu'à la
cirrhose ou le cancer primitif du foie. Il se transmet par voie sexuelle ou sanguine, ou, chez la femme
enceinte, transmission au bébé par voie placentaire ou lors de l'accouchement. La recherche des
anticorps anti- VHB (Virus de l'Hépatite B) permet le diagnostic d'hépatite B. Différents types
d'anticorps sont recherchés (anti-HBs, anti-HBc, anti-HBe ) ainsi que l'antigène HBs et l'antigène HBe.
L'ensemble de ces marqueurs doit permettre d'évaluer le stade de la maladie.
Résultats
i
Ag HBs Ac anti-HBs Ac anti- HBc Ag HBe Ac anti-Hbe
Convalescence + - + - +
Hépatite B aiguë
Fin de convalescence - + + - +
Sujet vacciné - + - - -
Hépatite C
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude).
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Des dosages répétés dans le temps peuvent s'avérer utiles pour suivre l'évolution de la maladie ou pour
confirmer un dépistage positif.
Intérêt du dosage
Le virus de l'hépatite C est responsable d'affections aiguës qui passent souvent inaperçues car
asymptomatiques, et d'hépatites chroniques assez fréquentes et parfois graves (évolution vers la
cirrhose et le cancer du foie possibles). Il se transmet essentiellement par voie sanguine, mais
également par voie sexuelle et péri-natale. Le dosage des anticorps anti-hépatite C (anticorps anti-
VHC) permet de prouver une infection par le virus de l'hépatite C.
Résultats
Signifie qu'il n'y a pas d'infection par le VHC ou infection trop récente pour être dépistée au
niveau sérologique (apparition des anticorps en moyenne 12 à 15 semaines après la
contamination, parfois plus)
La rubéole est une maladie virale éruptive, très contagieuse et bénigne de l'enfance. Mais elle est
redoutable pendant la grossesse en raison d'un risque majeur de malformation chez le foetus. La
présence d'anticorps contre le virus de la rubéole dans le sang permet de vérifier si l'on est
protégé.
Conditions de prélèvement
Intérêt du dosage
La présence d'anticorps contre le virus de la rubéole dans le sang permet de montrer qu'un sujet est
protégé contre la rubéole (rubéole ancienne ou vaccination). La recherche des anticorps chez les
femmes en âge de procréer est essentielle, afin de vacciner, avant toute grossesse, les femmes qui ne
sont pas protégées.
Les femmes enceintes n'ayant pas d'anticorps protecteurs doivent être particulièrement surveillées
durant leur grossesse, surtout en cas de contact avec un sujet suspect de rubéole ou d'éruption suspecte.
Le diagnostic sera alors sérologique (évolution des taux d'anticorps spécifiques à 2 ou 3 semaines
d'intervalle). Le diagnostic d'infection foetale peut être fait par la recherche d'anticorps dans un
prélèvement de sang du cordon, sous échographie, à partir de la 22ème semaine d'aménorrhée.
Résultats
Recherche d'anticorps négative :
Rubéole acquise : anticorps présents dès le début de l'éruption ; le taux s'élève rapidement
dans les 2 semaines suivantes (taux multiplié par 4) puis diminue progressivement pour se
stabiliser ;
Les anticorps persistent toute la vie à un taux stable. Ce taux peut augmenter en cas de
réinfection ;
La vaccination confère en quelques semaines une immunité stable (taux d'anticorps stable) ;
Diagnostic de la rubéole chez la femme enceinte non protégée :
Recherche des anticorps de type Ig G et surtout Ig M en cas de suspicion de rubéole.
L'évolution des taux à 15 jours d'intervalle peut permettre le diagnostic de rubéole. La
recherche des anticorps de type Ig A est positive dans les primo-infections ;
Diagnostic de rubéole prénatal :
Mise en évidence d'anticorps de type Ig M spécifiques de la rubéole sur le sang de cordon ; le
diagnostic doit être associé à d'autres examens.
V.I.H.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude).
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Il pourra être éventuellement nécessaire d'effectuer un deuxième prélèvement de contrôle.
Intérêt du dosage
Résultats
Si la recherche par les 2 techniques est négative, le sujet est séronégatif au VIH. Dans le cas
ou un risque de contamination est possible, la recherche peut de nouveau être effectuée tous
les mois pendant les 3 mois qui suivent l'éventuelle contamination pour considérer le résultat
comme définitivement négatif.
Si l'un des tests, ou les 2, est positif, un nouveau prélèvement est demandé pour effectuer un
test de confirmation.
Si le test de confirmation est positif, la séropositivité du sujet au VIH peut être affirmée.
Le 2ième test peut à nouveau donner un résultat douteux : dans ce cas, un nouveau prélèvement,
un mois plus tard, peut être demandé afin de trancher entre une réelle séroconversion
(débutante lors du premier prélèvement d'où le doute sur le résultat), ou une réaction
négative : sujet séronégatif (le résultat douteux pouvant être dû à une réaction non spécifique
avec d'autres anticorps sans lien avec le VIH).
Sérologie bacterienne
Diagnostic sérologique de la fièvre typhoïde à salmonella typhi ou salmonella
paratyphi A, B ou C = Sérodiagnostic de Widal et Félix
Conditions de prélèvement
Intérêt du dosage
Résultats
Anticorps de type O : ils apparaissent vers le 8ième jour de la maladie et disparaissent en 2 à 3
mois. Si le titre est >100, ils témoignent d'une infection récente. Ils sont spécifiques de
salmonella typhi ou salmonella paratyphi A, B ou C.
Anticorps de type H : s'ils sont présents en même temps que les anticorps de type O, cela
signifie que l'infection est récente (encore en cours) ; s'ils sont les seuls détectés, ils peuvent
révéler une infection ancienne (persistent pendant des années) ou une vaccination par le TAB ;
il peut aussi s'agir d'une infection récente avec traitement antibiotique très précoce (qui a
empêché l'apparition des anticorps de type O).
Le diagnostic sérologique peut être faussement positif dans diverses autres maladies infectieuses ou
non infectieuses.
Sérodiagnostic de la syphilis
Conditions de prélèvement
Des prélèvements successifs (à trois semaines d'intervalle environ) peuvent éventuellement être réalisés
pour suivre l'évolution du taux des anticorps.
Intérêt du dosage
La syphilis est une maladie sexuellement transmissible relativement fréquente (en recrudescence). Elle
évolue en 3 phases sur plusieurs mois (voire plusieurs années), entrecoupée de phases
asymptomatiques pendant lesquelles seul le diagnostic sérologique est possible (recherche des
anticorps spécifiques dans le sérum). Ce sérodiagnostic doit obligatoirement être basé sur 2 types de
réactions, les plus fréquentes étant le VDRL (Veneral Disease Research Laboratory) et le TPHA
(Treponema pallidum haemaglutination assay).
Résultats
Les taux d'anticorps, exprimés en titres, sont variables selon le type de réaction effectué. Les différents
types d'anticorps recherchés apparaissant à des moments différents, ils permettront de se situer
chronologiquement dans l'évolution de la maladie. Nous prendrons l'exemple le plus classique où sont
réalisés VDRL et TPHA.
1ier cas : les 2 tests sont négatifs : pas de syphilis ou contamination très récente (< 3 semaines,
il n'y a pas encore d'anticorps) : en cas de doute, refaire un dosage 3 semaines plus tard.
2ième cas : les 2 tests sont positifs :
o syphilis en phase primaire (taux qui augmentent au cours du temps) :
TPHA : 160 à 1280 VDRL : 2 à 16
o syphilis en phase secondaire (taux très élevés pour les 2 tests) : TPHA : > 1280
VDRL : >16
o syphilis en phase tertiaire (taux avec valeurs très variables)
TPHA : > 1280 VDRL : 8 à 32
o syphilis traitée tardivement : présence d'anticorps résiduels : TPHA : 160 à 1280
VDRL : 0 à 4
3ième cas : VDRL positif et TPHA négatif : réaction VDRL faussement positive, peut-être liée à
une autre pathologie
4ième cas : VDRL négatif et TPHA positif : reflète une ancienne syphilis (cicatrice sérologique)
ou au contraire une syphilis très récente pour laquelle le deuxième type d'anticorps n'est pas
encore apparu.
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude) avec garrot enlevé le plus rapidement
possible.
Des prélèvements successifs (à trois semaines d'intervalle environ) peuvent éventuellement être réalisés
pour suivre l'évolution du taux des anticorps.
Intérêt du dosage
Les infections à Streptocoques du groupe A de Lancefield peuvent entraîner des complications tardives
telles que : le rhumatisme articulaire aigu, la glomérulonéphrite, l'endocardite bactérienne, la scarlatine,
l'érythème noueux… Ces infections donnent lieu à la production d'anticorps, en particulier de type
ASLO (Anti-StreptoLysine O). Le dosage de ces anticorps permet d'affirmer l'origine streptococcique
des infections précédemment citées.
Résultats
Titre < 200 U ASLO /ml : non significatif d'une infection streptococcique
Les ASLO apparaissent environ 10 jours après une infection aiguë, maximum vers le 30ième jour, taux
résiduel après 6 mois. Un deuxième dosage après traitement antibiotique peut permettre d'apprécier
l'efficacité du traitement (diminution des taux).
Dans 20 % des cas d'infections à Streptocoques A, les taux d'ASLO sont normaux ; le dosage d'un autre
type d'anticorps antistreptococciques (ASD, ASK) peut alors permettre ce diagnostic.
Sérologie parasitaire
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Des prélèvements successifs (à trois semaines d'intervalle environ) peuvent éventuellement être réalisés
pour suivre l'évolution du taux des anticorps. Dans ce cas il est fortement conseillé d'effectuer ces
dosages toujours dans le même laboratoire afin de pouvoir comparer les taux.
Intérêt du dosage
La toxoplasmose est une maladie due à une infection par un parasite : Toxoplasma gondii. Dans la
majorité des cas, cette infection est bénigne, asymptomatique ou s'accompagnant d'une fièvre, d'une
fatigue et/ou d'une infection de type angine (syndrome mononucléosique). Des formes plus graves
existent chez les patients immunodéprimés et chez la femme enceinte qui risque de contaminer son
enfant par voie transplacentaire. C'est donc essentiellement dans ces 2 types de situations que se situe
l'Intérêt du diagnostic sérologique, c'est-à-dire la recherche et le dosage des anticorps spécifiques anti-
toxoplasme.
Chez toute femme enceinte, le diagnostic sérologique est réalisé en début de grossesse afin de savoir si
elle est "protégée" ou non contre la toxoplasmose ; en effet s'il existe des anticorps (concerne 70 % des
femmes en âge de procréer) cela reflète une ancienne infection et donc pratiquement aucun risque de
transmission au bébé. Dans le cas contraire, des mesures de précaution doivent être prises pour ne pas
contracter la maladie pendant la grossesse (consommation de viande bien cuite, attention aux chats qui
transmettent le parasite) et une surveillance sérologique sera effectuée tous les mois jusqu'à la fin de la
grossesse.
Chez un sujet immunodéprimé, une toxoplasmose peut se manifester avec des complications graves ;
une réactivation d'une ancienne toxoplasmose est également possible, d'où l'Intérêt de surveiller les
taux d'anticorps chez ces patients.
Résultats
Les anticorps de type Ig M apparaissent les premiers, persistent quelques mois, puis disparaissent. Ils
permettent de refléter une infection récente.
Les anticorps de type Ig G apparaissent juste après les IgM (environ 15 jours après la contamination) et
persistent indéfiniment à un taux assez faible. Leur détection à un taux relativement faible, sans Ig M,
indique une immunité ancienne probable. En cas de réinfection (chez un sujet immunodéprimé), le taux
des Ig G réaugmente brutalement. Dans tous les cas douteux, un deuxième dosage après 2 à 3 semaines
permet , en fonction de l'évolution des taux, de comprendre l'évolution de l'infection.