UES - LF - Procedée D'analyse en Poesie

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

MÉTHODOLOGIE DE L'ANALYSE D'UN POÈME

I. Avant la lecture
A. Étude du paratexte
La première chose à faire avant d’étudier le texte est d’étudier le paratexte, c’est-à-dire ce qui se trouve
autour du texte : le titre, l’auteur, la date d’écriture du texte, etc.
La date aide souvent à déterminer le courant littéraire. Par exemple, un œuvre d’Hugo écrite au XIXe
siècle doit mettre sur la piste du courant romantique. Il faut ainsi croiser ces informations avec sa culture
générale, afin d’orienter sa lecture et de ne pas commencer totalement de rien. Toutes les informations
extraites du paratexte doivent donc être notées au brouillon.

B. Regarder le texte « de loin »


Ensuite, il faut regarder le texte « de loin », c’est-à-dire le regarder sans le lire. Cela permet d’étudier la
structure : y a-t-il des strophes ? Les vers sont-ils réguliers (toujours du même type), ou a-t-on un poème
en vers libres (absence de vers régulier), ou en prose (sans rimes) ?
On doit aussi regarder la fin des vers pour observer les rimes : s’agit-il de rimes croisées, de rimes
embrassées ? Le poème est-il régulier ou non ? Ces informations doivent également être notées au brouillon.

C. Lecture du titre
La lecture du titre sert à se mettre dans la peau d’un lecteur ordinaire : il faut se demander quel poème on
s’attend à découvrir après lecture du titre. Quelles attentes le titre produit-il sur le lecteur ? Il faudra
ensuite se demander, après lecture du poème, si ces attentes ont été satisfaites ou non.
II. Lecture du poème
Il est conseillé de lire le texte avec un stylo à la main, afin de souligner dès que l’on trouve quelque chose.
On peut faire cette lecture en deux temps, mais une troisième lecture (voire plus) est souvent nécessaire.

1re lecture
Elle vise d’abord à identifier le thème général du poème : de quoi parle le poème, quel est son objet ?
Ensuite, à identifier le registre : le poème est-il plutôt comique, pathétique, etc., que cherche-il à produire
sur le lecteur ? Une fois ces éléments établis, on peut constituer des attentes sur les procédés d’écriture.
Par exemple, si le poème parle de mort et que son registre est pathétique, cela produit des attentes autour
des procédés d’écriture mobilisés par le poète pour produire cette atmosphère pathétique.

2e lecture
On recherche ensuite les procédés d’écriture. On peut commencer par dégager le champ lexical. On peut
ensuite observer la place des mots, très importante dans un poème. Certaines places dans le vers peuvent
donner au mot une position forte, à l’instar des mots placés en tout début ou en toute fin de vers. On peut
également faire un travail sur les rimes : deux mots qui riment ensemble sont deux mots qui sont mis en
lien, ce qui peut avoir un sens qu’il faut analyser. Enfin, il faut faire attention au rythme notamment en
considérant les règles de métriques pour identifier d’éventuelles diérèses par exemple. La recherche autour
des procédés d’écriture permet de faire un lien avec le thème général : comment le poète défend-il son
thème général et comment a-t-il fait ressentir au lecteur ses émotions ?
https://www.lesbonsprofs.com/francais/methodologie-a-lanalyse-dun-poeme-2131

II. Comment analyser un poème?


En premier lieu, noter l'auteur du poème, la date à laquelle il a été écrit, et le recueil dont il est tiré.

Puis, s'intéresser à la structure poétique: compter le nombre de vers (quatrain, sizain...), les strophes et
les syllabes (décasyllabes, octosyllabes...). Chercher et identifier les figures de styles.

Ensuite, porter attention à la structure globale du poème: Identifier le pronom d'énonciation ("je",
"il"...), ainsi que le temps (pour les époques). S'intéresser à la construction des phrases: chercher des
anomalies (par exemple une majuscule pour un mot en milieu de phrase, une répétition d'un mot durant
tout le poème...) et les intérepréter.

Enfin, trouver le champs lexical du poème, et le mettre en relation avec les précédentes découvertes:
il s'agit d'établir un lien entre le thème du poème et sa structure, notamment pour les figures de styles.
Pour finir, conclure en donnant son interprétation personnelle de ce qu'à voulu exprimer le poète, sans
pour autant trop s'impliquer (il ne doit pas s'agir d'une affirmation, c'est une supposition).

Les figures de styles


Une allégorie : représentation imagée d'une chose abstraite, souvent sous la forme d'un personnage
accompagné d'éléments symboliques (un squelette armé d'une faux est l'allégorie de la mort, Marianne est
une allégorie de la liberté).

Une allitération : C’est la répétition de consonnes identiques.


Exemple : «Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?»

Une anaphore : Répétition d'un mot ou d'un groupe de mot en début de phrase.
Exemple : « Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! / Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon
amant ! / Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore ! / Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore

Une antiphrase : exprimer une idée par son contraire, association entre ironie et antiphrase.
Exemple : «Tes résultats au bac sont vraiment exceptionnels !» dans le sens de
«Tes résultats au bac sont vraiment catastrophiques.».

Une antithèse : consiste à rapprocher deux pensées, deux expressions, deux mots opposés pour mieux
faire ressortir le contraste.
Exemple : «Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie. »

Une assonance : C’est la répétition d’une même voyelle dans une phrase ou un vers.
Exemple : «Le pacha se pencha, attrapa le chat, l'emmena dans sa villa et le plaça près du lilas. ».

Une comparaison : comparaison entre deux termes à l'aide d'un comparant (comme, tel, semblable à,
etc.). Exemple : «Rusé comme un renard».

Une énumération : liste de mots. Exemple : «Ce jeune homme était beau, magnifique, grand, musclé et
vigoureux».
Une épiphore : répétition d'un mot ou d'un groupe de mot en fin de strophe. Exemple :
«Sur mes cahiers d'écolier/Sur mon pupitre et les arbres/Sur le sable sur la neige/J'écris ton nom
Sur toutes pages lues/Sur toutes les pages blanches/Pierre sang papier ou cendre/J'écris ton nom...»

Un euphémisme : consiste à remplacer une idée triste, désagréable par une forme atténuée, adoucie.
Exemple : «Il a vécu.» pour «Il est mort.»

Une hyperbole : consiste à mettre en relief une idée au moyen d’une exagération.
Exemple : «Je meurs de faim.»

Une ironie : consiste à affirmer le contraire de ce que l’on pense. Association entre ironie et antiphrase.

Une litote : consiste à dire moins pour suggérer davantage. Contraire de l’euphémisme.
Exemple : «Il n’est pas laid.» pour dire «Il est beau.»

Une métaphore : consiste à évoquer un mot ou une idée de façon abstraite (c'est une image, une
expression).

Un oxymore : Alliance de mots contraires. Exemple : «Cette obscure clarté»

Une onomatopée : interjection émise pour simuler un bruit particulier. Exemple : crac, boum.

Un paradoxe : opinion contraire à la logique, au sens commun.


Exemple : «Qui veut sauver sa vie la perdra.»

Une personnification : La personnification attribue à une chose abstraite les propriétés d’un être humain
(homme, animal). Exemple : «La voiture toussota.»
Le champ lexical
Un champ lexical est l'ensemble des mots qui, dans un texte, se rapportent à une même notion. Par
exemple :
Un objet (table, crayon...), un lieu (école, jardin…), une activité (travail, sport...), une perception (la
vue, l'odorat...), une sensation (chaleur, froid...), un sentiment (joie, tristesse...) ou une idée (tolérance,
respect...).
Les mots d'un même champ lexical peuvent être des noms, des adjectifs qualificatifs ou des verbes.
Exemple : scène-drame-coulisses-rôle-décor-actrice ==> Théâtre

https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-fr1/poeme-litterature-
cours.html#chapitre_ecritures