Les Pertes en Cours de Forage
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Département Formation
MODULE « FFF »
PERTES EN COURS DE
FORAGE
SONATRACH
M. DADDOU. avril 2005
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Sommaire
1. RAPPELS SUR LES PERTES DE CIRCULATION ............................................. 3
1.1 Les formations susceptibles de perdre ............................................................ 3
1.2 Causes principales de manifestations des pertes ............................................ 4
1.3 Identification du type de perte ........................................................................ 6
1.4 Recommandations préventives pour combattre les pertes de circulation ........ 8
1.5 Localisation des zones à pertes ....................................................................... 9
2. LES PRODUITS COLMATANTS CLASSIQUES .............................................. 10
3. LES FORMULATIONS A BASE D'HUILE ...................................................... 12
3.1 Objectifs et composition ............................................................................... 13
3.2 Mise en place ................................................................................................ 13
3.3 Avantages et inconvénients .......................................................................... 14
4. LES FORMULATIONS A BASE DE CIMENT .................................................. 15
4.1 Ciments purs ................................................................................................. 15
4.2 Gels ciments.................................................................................................. 15
4.3 Ciments a prise rapide pour pertes de surface .............................................. 17
5. LES COLMATANTS A PRISE ....................................................................... 18
5.1 Les gommes de guar ..................................................................................... 19
5.2 Form A set AK ............................................................................................... 21
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INTRODUCTION
Malgré les progrès réalisés ces dernières années dans la mise au point des colmatants à
prise, aucun n'apparaît comme le produit miracle, la panacée susceptible de résoudre
tous les problèmes de pertes. Chacun en fait se révèle efficace dans un domaine précis
qui dépend des conditions d'utilisation température du fond, temps de pompabilité
désiré, eau de fabrication utilisée, et surtout du type de perte à traiter.
Cependant, il n'est pas vain de rappeler que nombre de pertes seraient évitées si
certaines précautions étaient systématiquement prises :
- Adaptation des fluides aux conditions de forage (par exemple traitement des
solides corrects liés à la densité) ;
- éviter les reprises brutales de pompage ;
- éviter les changements brusques de type d'écoulement ;
- éviter les surpressions et dépressions dues aux manoeuvres trop rapides.
Par contre certaines couches laissent pénétrer les phases liquides et solides de la
boue en offrant des ouvertures suffisantes :
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- Les réservoirs gréseux ; les pertes dans ces zones sont des pertes par filtration.
Elles seront contrôlées de très près de façon à minimiser le rayon d'invasion de
la formation par le fluide de forage. On réduira le plus possible le filtrat de la
boue par un choix très strict des produits à utiliser dans la boue,
- les dolomies ; ce sont très souvent des couches très peu consolidées s'effritant
très facilement sous l'action de l'outil et sujettes à des pertes de boue.
Les couches calcaires et rocheuses sont souvent cassées ou fissurées par suite des
pressions terrestres. Ces fractures naturelles apparaissent le plus souvent à
l'interface entre deux formations chimiquement différentes.
Afin de pouvoir chiffrer l'importance d'une perte, il est important avant toute
chose de savoir à quels ordres de grandeurs correspondent les pertes dites partielles
ou totales.
On ne parle de perte qu'à partir d'une valeur de 200 litres par heure.
Une perte par filtration correspondra à une valeur de perte de la phase liquide de la
boue comprise entre 200 et 2 000 litres par heure.
Une perte partielle de boue correspondra à une valeur de perte comprise entre 2 et
80 m3 par heure.
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Une perte totale s'exprimera par la cote du niveau statique de la boue dans le puits
par rapport à la surface.
Les pertes par filtration ou suintements peuvent survenir dans n'importe quel type
de formation où les solides de la boue ne sont pas assez fins pour faire étanchéité.
Les pertes partielles surviennent dans les graviers, les petites fractures naturelles
et les fractures provoquées à peine ouvertes.
Les phénomènes de filtration ont lieu entre la boue et les pores de la roche sous
l'action de la différence de pression entre le fluide de forage et le fluide interstitiel.
Pertes dans les fractures naturelles
Une fracture naturelle peut être représentée par l'interface entre deux couches
appartenant à des formations différentes n'ayant aucune force de liaison entre
elles.
Si les deux couches sont horizontales, elles sont tenues par la pression de
couverture. Par contre, si l'interface entre les deux couches est proche d'un plan
vertical la force qui tient les deux formations entre elles peut être considérablement
supérieure ou inférieure à la pression de couverture, ceci dépendant des forces
tectoniques à cet endroit pouvant résulter de dislocations ou de plissements.
Dans les formations fragiles, les pertes par craquage dues soit à une densité de
boue excessive, soit à des surpressions (au cours de manoeuvre par exemple) sont
très fréquente.
G= PH+PS-(Pf+ Pfp)
H
Gr =Gradient de fracturation (psi/ft ou bar/m),
PH =Pression hydrostatique (psi ou bar),
PS =Pression hydrostatique (psi ou bar),
Pf =Pression dans le matériel tubulaire (psi ou bar),
Pfp =Pression à travers les perforations (psi ou bar),
H =Profondeur (ft ou m).
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Il faut noter que la différence essentielle entre les fractures provoquées et les
fractures naturelles tient en ce que la perte de boue dans les fractures naturelles
demande une pression suffisante pour excéder celle du fluide contenu dans la
formation, alors que dans les fractures provoquées elle demande une pression pour
casser ou fissurer la formation.
Les chances de réussite d'un colmatage dépendent des dimensions des cavernes et
de la solidité du terrain. Il arrive que la poursuite du forage à l'air ou à la mousse
soit la seule solution.
Avant de prendre une décision en ce qui concerne les moyens à utiliser devant une
perte de circulation, il est impératif de savoir parfaitement quelle est la nature de
la perte et quelles peuvent être ses conséquences et celles du colmatage envisagé.
Le questionnaire cité ci-dessous en exemple permet de circonscrire rapidement le
problème. Toutefois on vérifiera en premier lieu :
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Cote: m
2 à 5 m3/h
5 à 10 m3/h
> 10 m3/h.
Caractéristiques de la formation
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- possibilité du colmatage,
- nécessité du colmatage,
- quelle est la valeur limite à ne pas dépasser en cas de squeeze pour éviter le
craquage des formations sus-jacentes ?
Deux causes fréquentes de perte de circulation sont les pressions excessives sur le
fond du trou, et la pose au dernier tubage trop haut.
Il faudra donc :
- veiller à avoir une bonne remontée des déblais afin de ne pas avoir
d'agglomérats dans les zones cavées (risques de bouchages des annulaires).
- en conservant une densité la plus faible possible tout en restant dans les limites
de sécurité.
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REMARQUE :
Si un tubage est posé trop haut dans une formation de faible pression, la partie
de celle-ci située au-dessous de la dernière longueur pourra être fracturée (ces
fractures provoquées sont les plus graves) par un alourdissement de la boue
nécessaire au moment du forage des zones plus profondes et de pressions plus
élevées.
L'existence de fractures largement ouvertes a pu être mise en évidence par les calipers.
L'avantage de cette méthode est qu'elle peut être employée en boue visqueuse
chargée en agents de scellement ; son inconvénient majeur étant qu'il est
nécessaire d'utiliser parfois beaucoup de boue.
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Après descente des tiges nues à 1 mètre du fond et pompage d'un bouchon d'eau salée
(30 à 50 g/l) dont le volume sera suffisant pour qu'il pénètre dans la zone à
pertes, les électrodes d'un résistivimètre sont descendues progressivement
jusqu'à observation d'une brusque variation de la résistivité.
Traceur radioactif
Le principe est d'envoyer un signal sonore depuis la surface vers l'intérieur du puits, et
de mesurer le temps au bout duquel il revient après réflexion à la surface du fluide. Cet
appareil est très efficace et d'un grand secours dans le combat des pertes.
Un grand nombre de produits sont actuellement disponibles sur le marché. Ils peuvent
être classés en trois catégories :
Ces fibres forment un écran à la surface de la formation sauf si les ouvertures sont
suffisamment grandes pour permettre aux fibres de s'écouler dans la formation en
tapissant l'intérieur de l'ouverture de la perte.
L'inconvénient de ces produits est qu'ils sont pour la plupart organiques et qu'ils
peuvent apporter un retard de prise au ciment lorsqu'ils y sont incorporés dans
la fabrication d'un bouchon : cette technique n'est employé
formation du pont. Entrent dans cette classe la gilsonite, la perlite expansée, les
coquilles de noix.
Ils sont chimiquement inertes et de ce fait peuvent être recommandés pour une
utilisation dans un laitier de ciment. Il faudra toutefois se méfier de ne pas utiliser au
travers d'un outil à jet.
Utilisation
3 à 6 parties granuleuses,
2 parties fibreuses,
1 partie de cellophane.
La dimension des colmatants est beaucoup plus importante que leur concentration.
Seule la grosseur des produits doit augmenter en fonction des ouvertures à boucher.
Les doses à introduire dans un système de boue sont de 20 à 50 kg/,33 mais il est
possible d'aller jusqu'à 150 kg/m3 dans un bouchon en cas de pertes par fracturation
du terrain.
Dans le cas d'une perte par perméabilité la solution recherchée est la création d'un
cake, différente du cas précédent où on recherchait à remplir une fissure.
Il faut alors faire appel à des bouchons à hauts filtrats donnant des cakes épais dont
une composition est donnée à titre d'exemple ci-dessous par m3 d'eau douée (douée,
saline, salée saturée) :
1. ciment ou chaux 4 kg
2. argile pour boue salée 125 kg
3. colmatants fins 40 kg
4. coquilles 100 kg
5. baryte (selon la charge et la différence de densité désirée).
Il est également possible de remplacer l'attapulgite par des produits tels que le
Diacel D terre à diatomée pure ou le Diaseal M (mélange de terre à diatomée et
amiante).
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Granuleux fins
50 50 50
Granuleux moyens
20 50 50
Granuleux gros
- - 20
Lamellaire moyens
15 15 20
Fibreux moyens
15 15 15
- amener le bouchon en bas des tiges à faible débit 400 à 600 l/mn et le mettre en
place à l'équilibre,
II s'agit des B.D.O. (Bentonite - Diesel - Oil), P.D.O.C. (Plâtre - Diesel - Oil -Cement) et
D.O.C. (Diesel - Oil - Cement).
Pour ces trois types de composition, le principe repose sur l'oléo phobie soit de la
bentonite, soit de l'ensemble plâtre ciment ou ciment seul.
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BDO
1100 à 1250 kg de bentonite par m³ d'huile soit 800 à 820 kg de bentonite et 750 à
770 l d'huile pour 1,3 fini.
PDOC
780 kg de plâtre, 780 kg de ciment par 3 d'huile soit 500 kg de plâtre, 500 kg de
ciment et 680 l d'huile pour 1m³ fini.
Remarques :
1) L'huile est une huile raffinée (rarement du brut à cause des problèmes de sécurité).
Le ciment est généralement du PORTLAND, classe G. Parfois en l'absence de plâtre on
utilise du ciment fondu et du ciment PORTLAND associés.
Le volume de ces bouchons est choisi en fonction du problème à traiter : il est souvent
faible (inférieur à 6 m3) pour des raisons de sécurité.
Pour favoriser au maximum l'hydratation du bouchon en place, il faut quelle qu'en soit
la source, que le bouchon entre en contact avec le quart de son volume d'eau.
Dans le cas des pertes avec retour, si les conditions de trou le permettent (pratique
de squeeze, injection d'eau par l'espace annulaire), on peut opérer à puits fermé en
injectant l'eau pour assurer l'hydratation du B.D.0. ou du P.D.O.C.
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Dans le cas des pertes totales, on place le bas des tiges au-dessus du point
supérieur de la perte. Après injection, on remonte d'une hauteur supérieure à la
hauteur théorique qu'occuperait le bouchon s'il restait entièrement dans le puits.
On met en place dans la perte par remplissage du puits s'il s'avère que la
pénétration est insuffisante.
Classe
A B C
Volume de Gas oil(L)
350 440 525
Volume additif
mouillant (L) 5,5 6,6 7,9
- prix de revient des produits mis en oeuvre plus élevé que pour un bouchon de
ciment ou gel ciment,
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Dans le cas des pertes importantes par fracturation ils sont souvent placés à la
suite de bouchons d'assise.
Par rapport aux gels ciments, ils ont des temps de prise plus rapides, mais une
viscosité nettement moins importante ; ceci les empêche d'être utilisés dans le
premier stade du colmatage. Leur mise en place se fait au travers des tiges nues
placées au droit de la perte.
Ils permettent d'obtenir des laitiers de faible densité mais de rhéologie assez
importante, les pertes de charges ainsi créées freinant le laitier dans les fissures. Il
existe deux modes de préparation :
Les compositions sont différentes de celles imposées dans les cimentations de tubage
où l'écoulement du fluide en régime turbulent nécessite de bonnes propriétés
rhéologiques.
Dans le cas de colmatage, les formulations, pour un mélange à sec avec du ciment
classe A, sont données dans le Tableau 3.
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Les gels ciments seront mis en place dans des zones de profondes fractures
provoquées ayant eu pour conséquence des pertes partielles ou provoquées. Ils
seront inefficaces dans des zones où les pertes sont des pertes par porosité (grès
très perméables) car ils ne sont pas assez fluides.
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Il faudra maintenir une rotation lente pendant la mise en place et pomper à une vitesse
dépendant de l'importance de la perte :
Les temps de prise ou de gélification des ciments PORTLAND sont parfois trop
importants. Le chlorure de calcium ajouté à l'eau de gâchage permet de choisir les
temps de pompabilité et de prise souhaités.
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Dans la série des colmatants à prise, ou soft plugs, on classe habituellement trois
types de produits :
- les gommes de guar,
Application
- Le Borax est dissout dans 2 à 3 fois son volume d'eau avec la soude (solution
catalytique).
Gomme 8 à 12 kg
Soude ' 0,8 à 1,2 kg
Borax 0,8 à 1,2 kg
Bactéricide 0,6 à 0,9 kg
Coquillages 50 à 100 kg.
Mise en place
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Noms commerciaux
- TEMBLOCK 50 (HALLIBURTON)
- FORAGUM (CECA)
- LO LOSS (MAGCOBAR)
- SOLVITEX (DOITTAU).
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Formulation du bouchon
BOUCHON DE BOUCHON DE
CONCENTRATION
5m³ 8m³
EAU
1 m³ 3.56 m³ 5.7 m³
FORM A SET
(Retarder) 28.5 KG/ m³ 142.5 kg 228 Kg
FORM A SET AK
42.43 KG/ m³ 212.5 kg 340 Kg
BARITE
Jusqu’à d= 1.9 s.g
FORM A SE XL
(Accélérateur) 11.35KG/m³ 56.75 kg 90.8 Kg
3
- Pomper le spacer à d : 1.9 (2m moins le volume intérieur d’équilibre)
- Chasser à l’équilibre
- Faire l’évaluation des pertes du bouchon FAS lors de son remonté dans l’espace
annulaire
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- Chasser à l’équilibre
- Faire l’évaluation des pertes du bouchon FAS lors de son remonté dans
l’annulaire
- Remonter de 10 longueurs
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