Les Pertes en Cours de Forage

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DIVISION FORAGE

Département Formation

MODULE « FFF »

PERTES EN COURS DE
FORAGE

SONATRACH
M. DADDOU. avril 2005
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Sommaire
1. RAPPELS SUR LES PERTES DE CIRCULATION ............................................. 3
1.1 Les formations susceptibles de perdre ............................................................ 3
1.2 Causes principales de manifestations des pertes ............................................ 4
1.3 Identification du type de perte ........................................................................ 6
1.4 Recommandations préventives pour combattre les pertes de circulation ........ 8
1.5 Localisation des zones à pertes ....................................................................... 9
2. LES PRODUITS COLMATANTS CLASSIQUES .............................................. 10
3. LES FORMULATIONS A BASE D'HUILE ...................................................... 12
3.1 Objectifs et composition ............................................................................... 13
3.2 Mise en place ................................................................................................ 13
3.3 Avantages et inconvénients .......................................................................... 14
4. LES FORMULATIONS A BASE DE CIMENT .................................................. 15
4.1 Ciments purs ................................................................................................. 15
4.2 Gels ciments.................................................................................................. 15
4.3 Ciments a prise rapide pour pertes de surface .............................................. 17
5. LES COLMATANTS A PRISE ....................................................................... 18
5.1 Les gommes de guar ..................................................................................... 19
5.2 Form A set AK ............................................................................................... 21

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INTRODUCTION

L es pertes de circulation constituent encore actuellement l'un des problèmes les


plus délicats à résoudre et entraînent des surcoûts non négligeables tant par
l'immobilisation des matériels que par les procédures qu'elles entraînent
fatalement.

Malgré les progrès réalisés ces dernières années dans la mise au point des colmatants à
prise, aucun n'apparaît comme le produit miracle, la panacée susceptible de résoudre
tous les problèmes de pertes. Chacun en fait se révèle efficace dans un domaine précis
qui dépend des conditions d'utilisation température du fond, temps de pompabilité
désiré, eau de fabrication utilisée, et surtout du type de perte à traiter.

Cependant, il n'est pas vain de rappeler que nombre de pertes seraient évitées si
certaines précautions étaient systématiquement prises :

- Adaptation des fluides aux conditions de forage (par exemple traitement des
solides corrects liés à la densité) ;
- éviter les reprises brutales de pompage ;
- éviter les changements brusques de type d'écoulement ;
- éviter les surpressions et dépressions dues aux manoeuvres trop rapides.

De nombreuses estimations ont montré qu'environ 50 % de toutes les pertes


enregistrées pourraient être évitées en suivant des normes de forage appropriées et
par l'emploi d'un fluide bien adapté.

1. RAPPELS SUR LES PERTES DE CIRCULATION

1.1 Les formations susceptibles de perdre

Il existe quatre catégories de formation offrant des possibilités de pertes, ce sont


par ordre de gravité croissant ;

- les formations non consolidées ou très perméables,


- lés formations fracturées naturellement,
- les formations fracturées accidentellement,
- les formations caverneuses.

Les formations non consolidées ou très perméables

Bien qu'il soit impossible de déterminer exactement la formation capable d'arrêter


la boue, il faut retenir que pour qu'il y ait perte de boue il est nécessaire que les
ouvertures de pores soient plus grandes que les dimensions des particules de boue.
L'élément solide d'une boue n'entre pas dans les pores des couches ordinairement
rencontrées telles que les argiles, les marnes ou les sables de perméabilité normale
(inférieure à 100 Darcy) où le seul phénomène qui puisse apparaître est une perte
de la phase liquide par filtration.

Par contre certaines couches laissent pénétrer les phases liquides et solides de la
boue en offrant des ouvertures suffisantes :

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- Les sables grossiers ; contenant des particules de grandes dimensions ils se


rencontrent le plus souvent à de faibles profondeurs et constituent des terrains
très perméables et peu compactés, les fluides insérés dans les pores ne sont
donc presque jamais soumis à une quelconque pression,

- les graviers ; ils contiennent un nombre insuffisant de petites particules (petits


graviers ou sables) permettant d'empêcher les pertes,

- Les réservoirs gréseux ; les pertes dans ces zones sont des pertes par filtration.
Elles seront contrôlées de très près de façon à minimiser le rayon d'invasion de
la formation par le fluide de forage. On réduira le plus possible le filtrat de la
boue par un choix très strict des produits à utiliser dans la boue,

- les dolomies ; ce sont très souvent des couches très peu consolidées s'effritant
très facilement sous l'action de l'outil et sujettes à des pertes de boue.

Les formations fracturées naturellement

Les couches calcaires et rocheuses sont souvent cassées ou fissurées par suite des
pressions terrestres. Ces fractures naturelles apparaissent le plus souvent à
l'interface entre deux formations chimiquement différentes.

Les formations fragiles

Elles sont sensibles aux fractures provoquées. Ce sont préférentiellement des


terrains de faible structure comme les argiles.

Les formations caverneuses

Elles se présentent surtout en terrains calcaires par suite du phénomène de


dissolution. Dans ces zones caverneuses, les chemins de passage du fluide sont
généralement de très grande surface et constituent soit des cavités, soit des
crevasses, soit des canaux. La capacité de ces cavernes peut être si grande qu'elle
permet la perte de boue de quantités de matières dimensionnées plus grosses que
les pompes sont appelées à aspirer.

1.2 Causes principales de manifestations des pertes

Afin de pouvoir chiffrer l'importance d'une perte, il est important avant toute
chose de savoir à quels ordres de grandeurs correspondent les pertes dites partielles
ou totales.

On ne parle de perte qu'à partir d'une valeur de 200 litres par heure.

Une perte par filtration correspondra à une valeur de perte de la phase liquide de la
boue comprise entre 200 et 2 000 litres par heure.

Une perte partielle de boue correspondra à une valeur de perte comprise entre 2 et
80 m3 par heure.

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Une perte totale s'exprimera par la cote du niveau statique de la boue dans le puits
par rapport à la surface.
Les pertes par filtration ou suintements peuvent survenir dans n'importe quel type
de formation où les solides de la boue ne sont pas assez fins pour faire étanchéité.

Les pertes partielles surviennent dans les graviers, les petites fractures naturelles
et les fractures provoquées à peine ouvertes.

Les pertes totales importantes surviennent dans de grandes fractures ouvertes


naturelles ou provoquées et dans des cavernes.

Les pertes par filtration

Les phénomènes de filtration ont lieu entre la boue et les pores de la roche sous
l'action de la différence de pression entre le fluide de forage et le fluide interstitiel.
Pertes dans les fractures naturelles

Une fracture naturelle peut être représentée par l'interface entre deux couches
appartenant à des formations différentes n'ayant aucune force de liaison entre
elles.

Si les deux couches sont horizontales, elles sont tenues par la pression de
couverture. Par contre, si l'interface entre les deux couches est proche d'un plan
vertical la force qui tient les deux formations entre elles peut être considérablement
supérieure ou inférieure à la pression de couverture, ceci dépendant des forces
tectoniques à cet endroit pouvant résulter de dislocations ou de plissements.

Pertes par craquage

Dans les formations fragiles, les pertes par craquage dues soit à une densité de
boue excessive, soit à des surpressions (au cours de manoeuvre par exemple) sont
très fréquente.

- Il peut arriver que certaines fractures provoquées se colmatent d'elles-mêmes


après une attente prolongée et que la circulation soit rétablie après 6 ou 12 heures
d'attente avec la boue de même densité, moyennant certaines précautions au cours de
la manoeuvre de la garniture. Ce n'est cependant généralement pas le cas et il faut
alors prendre après étude de la perte les mesures adaptées.

- Le gradient de fracturation est un nombre qui exprime la valeur de la pression


de boue à une certaine profondeur, capable de provoquer une fracture dans le
terrain.

G= PH+PS-(Pf+ Pfp)
H
Gr =Gradient de fracturation (psi/ft ou bar/m),
PH =Pression hydrostatique (psi ou bar),
PS =Pression hydrostatique (psi ou bar),
Pf =Pression dans le matériel tubulaire (psi ou bar),
Pfp =Pression à travers les perforations (psi ou bar),
H =Profondeur (ft ou m).

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- Une ouverture de pertes peut résulter des variations de pression souvent


occasionnées au cours des manoeuvres.

Au cours de celles-ci il se produit dans le puits un déplacement de boue se traduisant


par des pertes de charges s'ajoutant ou se retranchant à la pression de la boue
(surpression ou pistonnage).

Deux types de surpression peuvent être rencontrées :

- la surpression nécessaire pour briser le gel de la boue. Lorsque la boue aura


été laissée assez longtemps au repos, il faudra nécessairement commencer
par briser le gel de la boue au moyen de la rotation de la garniture avant de
remettre la boue en circulation,

- comme le calcul des pertes de charge au cours du forage permet de définir


une densité équivalente en circulation dont il faut tenir compte pour ajuster
le débit, le calcul des surpressions en cours de manoeuvre permettra par
exemple d'ajuster le temps de descente, d'une longueur de tiges ou d'un
tubage.

Il faut noter que la différence essentielle entre les fractures provoquées et les
fractures naturelles tient en ce que la perte de boue dans les fractures naturelles
demande une pression suffisante pour excéder celle du fluide contenu dans la
formation, alors que dans les fractures provoquées elle demande une pression pour
casser ou fissurer la formation.

Dissolution des calcaires

Les couches calcaires caverneuses sont souvent identifiables géologiquement ainsi


que la profondeur où elles se situent. La taille de ces cavernes est très variable et
peut atteindre quelques mètres. Arrivant au niveau d'une telle ouverture l'outil
peut chuter soudainement de plusieurs mètres, et l'énorme perte de boue qui
s'ensuit peut provoquer un abaissement très sensible du niveau hydrostatique dans
le puits allant jusqu'à la mise en éruption des couches moins profondes.

Les chances de réussite d'un colmatage dépendent des dimensions des cavernes et
de la solidité du terrain. Il arrive que la poursuite du forage à l'air ou à la mousse
soit la seule solution.

1.3 Identification du type de perte

Avant de prendre une décision en ce qui concerne les moyens à utiliser devant une
perte de circulation, il est impératif de savoir parfaitement quelle est la nature de
la perte et quelles peuvent être ses conséquences et celles du colmatage envisagé.
Le questionnaire cité ci-dessous en exemple permet de circonscrire rapidement le
problème. Toutefois on vérifiera en premier lieu :

- la densité équivalente en circulation (% déblais et pertes de charge),

- la valeur des surpressions en cours de manoeuvre de la garniture (ajout de


simple ou changement d'outil).

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Caractéristiques physiques du problème

Cote: m

Perte partielle Perte totale

0,5 m3/h Avec retour de fluide à l'arrêt de circulation

0,5 à l m3/h Avec retour partiel de fluide à l'arrêt de circulation

1 à 2 m3/h Sans retour de fluide à l'arrêt de circulation

2 à 5 m3/h

5 à 10 m3/h

> 10 m3/h.

Conséquences possibles de la perte sur le découvert

- hauteur du dénivelé d'équilibre,


- garde du dénivelé par rapport au dernier sabot,
- hauteur du dénivelé sous dernier sabot,
- risques d'éboulement dans le dénivelé sous sabot (présence ou absence de
sables secs ou aquifères, situation du plan d'eau par rapport au dénivelé...),

- comportement possible du découvert en cas de poursuite du forage en


circulation perdue à l'eau,

- comportement possible du découvert en cas de poursuite du forage à l'air, en


fluide aéré ou à la mousse.

Caractéristiques de la formation

- nature de la formation à pertes,

- perméabilité au niveau des parois de la zone à perte,

- nature et pression présumée des fluides présents dans la zone à perte,

- hauteur présumée de la formation à perte,

- probabilité d'autres niveaux à pertes dans la formation,

- dimensions probables de la ou des fissures en fonction de l'importance de la


perte,

- probabilité de mouvements de fluide au niveau de la perte (nappes phréatiques


en mouvement, rivière souterraine).

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Perturbation éventuelle du programme de forage

- possibilité du colmatage,

- nécessité du colmatage,

- quelle doit être la durée ?

- quelle est la valeur supérieure des pertes admissibles avant le tubage ?

- la cimentation du prochain tubage du sabot à la zone à pertes est-elle


techniquement suffisante ?

- quelle est la valeur limite à ne pas dépasser en cas de squeeze pour éviter le
craquage des formations sus-jacentes ?

- quelle est l'importance et la durée des pressions que le colmatage devra


supporter ?

1.4 Recommandations préventives pour combattre les pertes de circulation

Deux causes fréquentes de perte de circulation sont les pressions excessives sur le
fond du trou, et la pose au dernier tubage trop haut.

Il faudra donc :

a) Réduire les pressions :

- en se limitant à un temps raisonnable pour descendre ou monter une


longueur,

- forer en évitant les battements du train de sonde,

- briser d'abord le gel de la boue en mettant les tiges en rotation avant le


rétablissement de la circulation,

- démarrer les pompes au ralenti,

- veiller à avoir une bonne remontée des déblais afin de ne pas avoir
d'agglomérats dans les zones cavées (risques de bouchages des annulaires).

b) Surveiller les caractéristiques de la boue :

- en évitant une viscosité trop élevée,

- en éliminant ses gels,

- en conservant une densité la plus faible possible tout en restant dans les limites
de sécurité.

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REMARQUE :

Le traitement de la boue à l'avance, au moyen de colmatants lorsque la


traversée d'une zone à pertes est prévue n'est pas à conseiller (sauf en cas de
forage en circulation perdue).

En effet, outre les inconvénients de l'alourdissement de la boue de circulation


(by-pass obligatoire des tamis vibrants) cette sorte de colmatage en continu
peut être très gênant dans le cas où une venue survient, la localisation de celle- ci
étant rendue difficile.

c) Poser correctement les tubages

Si un tubage est posé trop haut dans une formation de faible pression, la partie
de celle-ci située au-dessous de la dernière longueur pourra être fracturée (ces
fractures provoquées sont les plus graves) par un alourdissement de la boue
nécessaire au moment du forage des zones plus profondes et de pressions plus
élevées.

Par définition l'intervalle où il existe un changement de gradient depuis cette


zone de pression faible vers celles de pression plus élevée est appelée zone de
transition, et c'est dans cette dernière que le sabot du tubage devra
préférentiellement être positionné.

1.5 Localisation des zones à pertes

Détection par calibrage du trou

L'existence de fractures largement ouvertes a pu être mise en évidence par les calipers.

Localisation par le lost circulation détecter

L'appareil est constitué d'un diaphragme qui se déplace proportionnellement au


débit de boue qui le traverse. Un potentiomètre placé en surface permet
d'enregistrer le déplacement du diaphragme. Cette méthode est très sensible et
ne nécessite qu'une consommation de boue réduite.

Mesure du gradient de température en fonction de la profondeur

En pompant de la boue froide dans le trou, il existe une discontinuité de la


température mesurée directement par thermométrie.

Variation de la résistance "du fil chaud"

Cette méthode consiste à dérouler dans le trou un fil calibré relié à un


compteur indicateur au sommet du trou. Sa résistance étant sensible aux
changements de température, elle est enregistrée en continu. Le pompage de la
boue refroidit l'instrument lorsqu'il est situé au-dessus du point de perte.

L'avantage de cette méthode est qu'elle peut être employée en boue visqueuse
chargée en agents de scellement ; son inconvénient majeur étant qu'il est
nécessaire d'utiliser parfois beaucoup de boue.
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Variation de la résistivité par mise en place au fond du puits d'un


bouchon d'électrolyte

Après descente des tiges nues à 1 mètre du fond et pompage d'un bouchon d'eau salée
(30 à 50 g/l) dont le volume sera suffisant pour qu'il pénètre dans la zone à
pertes, les électrodes d'un résistivimètre sont descendues progressivement
jusqu'à observation d'une brusque variation de la résistivité.

Traceur radioactif

La méthode consiste à faire un gamma-ray avant de squeezer un bouchon renfermant


une petite quantité d'éléments radioactifs dans la formation. La cote de la perte est
déterminée en faisant un seconde gamma-ray. Elle correspondra à une diminution
soudaine de la radio-activité.

Détermination du niveau 'du fluide par la courbe du neutron (S.P.E.)

Le neutron est une méthode permettant de détecter la porosité d'une formation.


Elle est basée sur la quantité d'hydrogène présente dans la formation. Des neutrons
sont émis en continu par une source radio- active contenue dans la sonde. A chaque
collision avec un noyau d'hydrogène, il y a perte d'énergie de la part du neutron. Dans
le cas où le puits est vide il n'y a pas de perte d'énergie, alors que s'il est plein de
fluide, il y aura perte d'énergie. Une fois encore l'enregistrement de la courbe montrera
une discontinuité.

Détermination du niveau du fluide au moyen de l'échomètre

Le principe est d'envoyer un signal sonore depuis la surface vers l'intérieur du puits, et
de mesurer le temps au bout duquel il revient après réflexion à la surface du fluide. Cet
appareil est très efficace et d'un grand secours dans le combat des pertes.

2. LES PRODUITS COLMATANTS CLASSIQUES

Un grand nombre de produits sont actuellement disponibles sur le marché. Ils peuvent
être classés en trois catégories :

a) Les colmatants fibreux

Ces fibres forment un écran à la surface de la formation sauf si les ouvertures sont
suffisamment grandes pour permettre aux fibres de s'écouler dans la formation en
tapissant l'intérieur de l'ouverture de la perte.

L'inconvénient de ces produits est qu'ils sont pour la plupart organiques et qu'ils
peuvent apporter un retard de prise au ciment lorsqu'ils y sont incorporés dans
la fabrication d'un bouchon : cette technique n'est employé

b) Les colmatants granuleux

Le pont formé à la surface ou à l'intérieur de la formation dépend de la dimension des


particules. Ce matériau dont on recherchera l'inertie chimique donne des résultats plus
satisfaisants dans un système très chargé en solides (ciment) que dans un système peu
chargé (boue) les grosses et moyennes particules de l'élément granuleux favorisant la
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formation du pont. Entrent dans cette classe la gilsonite, la perlite expansée, les
coquilles de noix.

c) Les colmatants lamellaires

Ils sont chimiquement inertes et de ce fait peuvent être recommandés pour une
utilisation dans un laitier de ciment. Il faudra toutefois se méfier de ne pas utiliser au
travers d'un outil à jet.

Utilisation

En général un mélange efficace doit contenir au moins des éléments granuleux et


des éléments fibreux. Les produits trouvés le plus souvent chez les fournisseurs
comprennent :

3 à 6 parties granuleuses,

2 parties fibreuses,

1 partie de cellophane.

La dimension des colmatants est beaucoup plus importante que leur concentration.
Seule la grosseur des produits doit augmenter en fonction des ouvertures à boucher.
Les doses à introduire dans un système de boue sont de 20 à 50 kg/,33 mais il est
possible d'aller jusqu'à 150 kg/m3 dans un bouchon en cas de pertes par fracturation
du terrain.

Un exemple de formulation est indiqué dans le Tableau 1.

Dans le cas d'une perte par perméabilité la solution recherchée est la création d'un
cake, différente du cas précédent où on recherchait à remplir une fissure.
Il faut alors faire appel à des bouchons à hauts filtrats donnant des cakes épais dont
une composition est donnée à titre d'exemple ci-dessous par m3 d'eau douée (douée,
saline, salée saturée) :

1. ciment ou chaux 4 kg
2. argile pour boue salée 125 kg
3. colmatants fins 40 kg
4. coquilles 100 kg
5. baryte (selon la charge et la différence de densité désirée).

Il est également possible de remplacer l'attapulgite par des produits tels que le
Diacel D terre à diatomée pure ou le Diaseal M (mélange de terre à diatomée et
amiante).

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EXEMPLE DE FORMULATION AVEC COLMATATANTS CLASSIQUES

Colmatants Quantité en fonction de la perte P en Kg/m³

P<10 m³/h P>10 m³/h 10<P<30 m³/h

Granuleux fins
50 50 50
Granuleux moyens
20 50 50
Granuleux gros
- - 20
Lamellaire moyens
15 15 20
Fibreux moyens
15 15 15

Baryte Selon la densité

Une technique de mise en place consiste à :

- descendre les tiges au-dessus de la perte (20 à 25 m),

- maintenir le train de tige en rotation lente,

- amener le bouchon en bas des tiges à faible débit 400 à 600 l/mn et le mettre en
place à l'équilibre,

- si le puits n'est pas plein le remplir avec de l'eau,

- procéder ensuite à un squeeze hésitation à faible débit l'équivalent des 3/4 du


volume du bouchon (valeur de squeeze entre 10 et 30 kgf/cm),

- maintenir la pression 20 à 30 mn,

- remonter, attendre 2 heures,

- si le puits tient, reprendre le forage.

3. LES FORMULATIONS A BASE D'HUILE

II s'agit des B.D.O. (Bentonite - Diesel - Oil), P.D.O.C. (Plâtre - Diesel - Oil -Cement) et
D.O.C. (Diesel - Oil - Cement).

Pour ces trois types de composition, le principe repose sur l'oléo phobie soit de la
bentonite, soit de l'ensemble plâtre ciment ou ciment seul.

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3.1 Objectifs et composition

BDO

Mettre en place dans les pertes un mélange de bentonite et d'huile s'hydratant au


contact de l'eau de la formation ou de l'eau injectée et formant un bouchon très
visqueux sur lequel viendra s'appuyer un bouchon de ciment.

1100 à 1250 kg de bentonite par m³ d'huile soit 800 à 820 kg de bentonite et 750 à
770 l d'huile pour 1,3 fini.

PDOC

Mettre en place dans la formation du plâtre et du ciment en suspension dans de


l'huile et pouvant faire prise rapidement au contact de l'eau de la formation ou de
l'eau injectée.

780 kg de plâtre, 780 kg de ciment par 3 d'huile soit 500 kg de plâtre, 500 kg de
ciment et 680 l d'huile pour 1m³ fini.

Remarques :

1) L'huile est une huile raffinée (rarement du brut à cause des problèmes de sécurité).
Le ciment est généralement du PORTLAND, classe G. Parfois en l'absence de plâtre on
utilise du ciment fondu et du ciment PORTLAND associés.

2) Afin d'éviter la formation d'hydrate toutes les installations du système de


fabrication doivent être sèches (sans eau).

3.2 Mise en place

Le volume de ces bouchons est choisi en fonction du problème à traiter : il est souvent
faible (inférieur à 6 m3) pour des raisons de sécurité.

Durant le pompage pour éviter la formation d'hydrates au contact de la boue qui


précède et qui suit le bouchon d'hydrophobe on doit intercaler 2 bouchons d'huile.

Pour favoriser au maximum l'hydratation du bouchon en place, il faut quelle qu'en soit
la source, que le bouchon entre en contact avec le quart de son volume d'eau.

La mise en place dans la formation doit donc respecter la procédure suivante :

- injection du bouchon de tête (1/8 du volume du bouchon),

- mise en place du bouchon,

- injection du bouchon de queue (1/8 du volume du bouchon).

Dans le cas des pertes avec retour, si les conditions de trou le permettent (pratique
de squeeze, injection d'eau par l'espace annulaire), on peut opérer à puits fermé en
injectant l'eau pour assurer l'hydratation du B.D.0. ou du P.D.O.C.

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Dans le cas des pertes totales, on place le bas des tiges au-dessus du point
supérieur de la perte. Après injection, on remonte d'une hauteur supérieure à la
hauteur théorique qu'occuperait le bouchon s'il restait entièrement dans le puits.
On met en place dans la perte par remplissage du puits s'il s'avère que la
pénétration est insuffisante.

La préparation et la mise en place des D.O.C. se font de la même façon. Toutefois,


il est recommandé de faire au préalable un essai de temps de pompabilité au
consistomètre (voir avec les sociétés de service cimentation). Le laitier se fera de
préférence avec des ciments API de surface. Les compositions recommandées en
fonction de la classe de ciment utilisé sont indiquées dans le tableau 2.

COMPOSITION DES DOC

Ciment portland KG 1000 1000 1000

Classe
A B C
Volume de Gas oil(L)
350 440 525
Volume additif
mouillant (L) 5,5 6,6 7,9

Volume laitier (L)


670 755 840
Densité du laitier
1,93 1,80 1,70

3.3 Avantages et inconvénients

Les avantages sont :

- faible densité (< 1,30),

- temps de prise réduit.

Les inconvénients sont également au nombre de deux :

- prix de revient des produits mis en oeuvre plus élevé que pour un bouchon de
ciment ou gel ciment,

- opération délicate dont le succès tient à la mise en place et dépend donc du


respect des précautions à prendre (élimination de toutes les traces d'eau des
bacs, canalisations, pompes avec de l'huile).

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4. LES FORMULATIONS A BASE DE CIMENT

4.1 Ciments purs

Dans le cas des pertes importantes par fracturation ils sont souvent placés à la
suite de bouchons d'assise.

Par rapport aux gels ciments, ils ont des temps de prise plus rapides, mais une
viscosité nettement moins importante ; ceci les empêche d'être utilisés dans le
premier stade du colmatage. Leur mise en place se fait au travers des tiges nues
placées au droit de la perte.

Le technique de mise en place d'un bouchon de ciment à l'équilibre est la suivante :

- remonter les tiges à 20 m au-dessus de la zone à pertes,

- fabriquer juste assez de laitier pour équilibrer hydrostatiquement la colonne de


boue dans l'annulaire, et pomper ce volume dans les tiges en laissant à
l'intérieur de celle-ci la quantité de laitier correspondant au volume d'acier des
tiges immergées (en général voisine de 300 litres),

- remonter à 100m au-dessus du top présumé du bouchon.

4.2 Gels ciments

Ils permettent d'obtenir des laitiers de faible densité mais de rhéologie assez
importante, les pertes de charges ainsi créées freinant le laitier dans les fissures. Il
existe deux modes de préparation :

- les mélanges à sec,

- les mélanges préhydratés.

Les compositions sont différentes de celles imposées dans les cimentations de tubage
où l'écoulement du fluide en régime turbulent nécessite de bonnes propriétés
rhéologiques.

Dans le cas de colmatage, les formulations, pour un mélange à sec avec du ciment
classe A, sont données dans le Tableau 3.

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Les gels ciments seront mis en place dans des zones de profondes fractures
provoquées ayant eu pour conséquence des pertes partielles ou provoquées. Ils
seront inefficaces dans des zones où les pertes sont des pertes par porosité (grès
très perméables) car ils ne sont pas assez fluides.

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La technique de mise en place consiste après vérification du niveau statique de la perte


et du libre passage de la circulation à descendre les tiges nues :

- au niveau inférieur de la perte pour des pertes de 3 à 10 m3/h,

- à 10 m au-dessus de la perte pour des pertes de 5 à 10 m3/h,

- à 20m au-dessus de la perte pour une perte totale.

Il faudra maintenir une rotation lente pendant la mise en place et pomper à une vitesse
dépendant de l'importance de la perte :

- 500 l/mn pour une perte totale,


- 600 à 800 l/mn pour une perte de 30 à 10 m3/h,
- 800 à l 000 l/mn pour une perte de 12 à 3 m3/h.

Après la remontée des tiges au-dessus du niveau théorique du bouchon et évaluation


de la pénétration du mélange (niveau de boue dans le puits ou volume récupéré dans
les bacs) squeezer éventuellement si la pénétration n'a pas été suffisante.

4.3 Ciments a prise rapide pour pertes de surface

Les temps de prise ou de gélification des ciments PORTLAND sont parfois trop
importants. Le chlorure de calcium ajouté à l'eau de gâchage permet de choisir les
temps de pompabilité et de prise souhaités.

Les quantités d'additifs à utiliser sont indiquées dans le Tableau 4.


Le temps de prise des ciments PORTLAND en fonction des ajouts d'accélérateur
sont indiqués dans le Tableau 5.

L'influence du chlorure de calcium sur le temps de pompabilité est donnée dans le


Tableau 6.

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5. LES COLMATANTS A PRISE

Dans la série des colmatants à prise, ou soft plugs, on classe habituellement trois
types de produits :
- les gommes de guar,

- la résine acrylique du type ROCAGIL,


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- les colmatants temporaires du type LAURASEAL ou SANHEAL PILL.

- Les Form A Set

5.1 Les gommes de guar

Application

- Elles peuvent être utilisées dans les fractures provoquées;

- Réticulées avec du borax, elles forment un gel semi-rigide.

Mode de fabrication (cf. figure l)

- Mettre dans un bassin préalablement nettoyé la quantité d'eau désirée (eau


douée ou saumure). Les bouchons peuvent atteindre 20 ,3 Un bactéricide est
incorporé avant la gomme dans l'eau de gâchage.

- Incorporer lentement la gomme, en y ajoutant éventuellement des colmatants


acidifiables (en cas d'utilisation comme bouchon temporaire). Le mélange doit
être abondamment mixé pour obtenir le rendement optimal de la gomme.

- Le Borax est dissout dans 2 à 3 fois son volume d'eau avec la soude (solution
catalytique).

- Une dizaine de minutes avant l'utilisation présumée du bouchon, on mélange


énergiquement la solution de gomme et la solution catalytique. Le bouchon est
alors prêt à être pompé dans la perte ; malgré la rigidité du gel obtenu, il ne doit
pas y avoir de difficultés d'aspiration et de refoulement.

Composition moyenne du bouchon par m3 d'eau douée ou saline

Gomme 8 à 12 kg
Soude ' 0,8 à 1,2 kg
Borax 0,8 à 1,2 kg
Bactéricide 0,6 à 0,9 kg
Coquillages 50 à 100 kg.

Mise en place

- L'outil au droit de la perte, mettre le bouchon en place,

- Remonter ensuite au-dessus du bouchon,

- Remplir le puits. Si le niveau reste stable, circuler pour permettre au bouchon


de pénétrer correctement dans la perte.

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Fig. 1 MODE DE FABRICATION DES BOUCHONS DE GOMME DE GUAR

Noms commerciaux

- TEMBLOCK 50 (HALLIBURTON)

- FORAGUM (CECA)
- LO LOSS (MAGCOBAR)

- SOLVITEX (DOITTAU).

Ce produit étant facilement dégradable à la température, ce procédé de colmatage


ne sera utilisé que pour des pertes à faibles ou moyennes profondeurs ou pour servir
d'assise à un bouchon de ciment si l'on désire construire un colmatage définitif.

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5.2 Form A set AK

Procédure de colmatage du TAG avec l’utilisation de bouchon de FORM A SET


AK

Formulation du bouchon

BOUCHON DE BOUCHON DE
CONCENTRATION
5m³ 8m³
EAU
1 m³ 3.56 m³ 5.7 m³
FORM A SET
(Retarder) 28.5 KG/ m³ 142.5 kg 228 Kg

FORM A SET AK
42.43 KG/ m³ 212.5 kg 340 Kg
BARITE
Jusqu’à d= 1.9 s.g
FORM A SE XL
(Accélérateur) 11.35KG/m³ 56.75 kg 90.8 Kg

NB : Il faut mixer l’accélérateur au dernier moment avant le pompage du bouchon

Procédure de mise en place

1er CAS : PERTE PARTIELLE (puits plein)

3
- Pomper le spacer à d : 1.9 (2m moins le volume intérieur d’équilibre)

- Pomper le bouchon du form A set suivi du volume d’équilibre du spacer

- Chasser à l’équilibre

- Faire l’évaluation des pertes du bouchon FAS lors de son remonté dans l’espace
annulaire

- Remonter au top du bouchon

- Eventuellement squeezer le bouchon de FAS tout en laissant 1 m3 dans le puits


(Nb : la pression de squeeze ne doit dépasser la pression du Shoe bond test)

2eme CAS : PERTE TOTALES

- Remonter au dessus du TS2 15 à 20 m

- Pomper un bouchon de boue visqueux de 3 m3

- Pomper le bouchon de FAS

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- Chasser à l’équilibre

- Faire l’évaluation des pertes du bouchon FAS lors de son remonté dans
l’annulaire

- Remonter de 10 longueurs

- Squeezer la boue sous le FAS ensuite le bouchon tout en laissant 1 m3 de FAS


dans le puits

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