01 Matériau ACIER
01 Matériau ACIER
01 Matériau ACIER
Matériau Acier
Laurence DAVAINE
[email protected]
Sommaire
1. Elaboration de l’acier
2. Propriétés de l’acier
a. physiques
b. chimiques
c. mécaniques
3. Aspects normatifs
Dans la nature, on ne trouve pas d’acier, mais du minerai de fer qui est composé d’oxydes
de fer (Fe2 O3) emprisonnés dans une gangue (roches stériles, soufre et phosphore).
« nettoyer » ce minerai pour obtenir un réseau cristallin d’atomes de fer le plus pur possible
(éventuellement avec des additions volontaires, Cr Ni Mn Si Mo Al…) pour améliorer les
propriétés du matériau, en faciliter l’utilisation, et le rendre plus « solide ».
Principes du nettoyage :
1. Chauffer le minerai avec un combustible carboné (bois, charbon, coke) dans un four,
2. Atteindre la température nécessaire à sa fusion (1250 °C),
3. Introduire de l’oxygène et dégager les gaz CO et CO2 nécessaires à sa réduction :
Au XVème siècle :
La génération des premiers "hauts fourneaux" de près de 6 mètres de haut propagea
une découverte fortuite mais majeure : un métal ferreux à l'état liquide (Tp>1250°C),
la fonte, qui se prêtait à la fabrication de toutes sortes d'objets (marmites, boulets
de canons, tuyau) par moulage.
A l’état solide, la fonte est fragile et ne peut pas être travaillée (forgeage) sans
diminuer le % de C, P et S. C’est l’affinage.
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Fer, fonte, fer puddlé, acier doux
Vers 1790 :
Le premier procédé d’affinage est un brassage énergique (puddlage) de la fonte liquide
avec un oxydant (l’air atmosphérique introduit dans le four à l’aide d’un soufflet).
On obtient du fer puddlé.
Au XIXème siècle :
L’amélioration des procédés d’affinage en utilisant des fours (Bessemer, Thomas puis
Martin) a permis un développement spectaculaire à l’échelle industrielle. En quelques
décennies, l'acier a permis d'équiper l'industrie et a remplacé le fer.
- Convertisseur Thomas (~1880 jusqu’en 1960): air enrichi en oxygène, insufflé dans la masse du
mélange de fonte liquide et de chaux => acier doux, ductile et soudable
- Convertisseur à l’oxygène pur (depuis 1960) soufflé sur la surface de la fonte en fusion (à 1600 °C)
- Four Siemens-Martin: affinage très lent, meilleur contrôle de l’oxydation (addition d’éléments
d’alliage Mn, Si, Ti, Nb, V) et d’ajouter des ferrailles au mélange « fonte+chaux », mais faible
productivité et forte consommation d’énergie (procédé abandonné) => acier à grains fins, très
facile à souder
Après affinage, quelque soit le procédé, la limite d’élasticité vaut fy 240 MPa 5
Le haut fourneau d’aujourd’hui
• Jusqu’à 70 m de haut et
14 m de diamètre
• Jusqu’à 10 000 tonnes de
fonte par jour
Minerai de fer & coke
Air insufflé
à 1250 °C
Fonte
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La fonte en fusion est
versée sur un lit de ferrailles
(Cu, Ni, Cr, Al, V, Mn,…)
fonte liquide à 1250°C dans le convertisseur.
94 à 96% de Fe
3 à 4% de C
1 à 2% de P, S, Si
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L’acier est 100% recyclable !
75 % de la production mondiale,
90 % en Europe occidentale,
94 % en France.
10m x 2m
x 0.45m
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La coulée continue
Répartiteur &
lingotière
Zones de refroidissement
et de solidification
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La brame oxycoupée en sortie de coulée continue
http://www.construiracier.fr/
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Le laminage à chaud des produits semi-finis
Cylindres à cannelures
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Traitements après le laminage à chaud
• Laminage à froid
pour diminuer l’épaisseur des produits plats et
obtenir des bobines ou des feuillards à emboutir ou
à plier, noirs ou revêtus (zinc, étain, laques,…)
• Formage à froid
Etirage (pour obtenir des fils par exemple)
Pliage,…
=> Écrouissage de l’acier (dépassement de fy) d’où
une ductilité et un allongement à la rupture réduit
• Traitements thermiques
- Recuit de normalisation
- Recuit de détensionnement
- Trempe
- Revenu
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Les traitements thermiques
Principe : exploiter les transformations de la structure cristalline provoquée par
la température, en jouant sur ses vitesses de variation, pour donner à l’acier de
meilleures caractéristiques mécaniques
A1=728°C, apparition
des premiers cristaux
d’austénite (CFC) dans
la ferrite (CC)
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Les traitements thermiques
• Trempe (réservée aux aciers avec %C < 0,15 %, sinon formation de martensite)
Idem que le recuit de normalisation, mais avec un maintien sur le palier à 900°C jusqu’à
austénitisation complète, puis un refroidissement brutal accéléré.
=> Réseau cristallin distordu
=> Dureté très élevée mais perte de ductilité !
• Revenu (échauffement 550 à 600 °C, palier, puis refroidissement à l’air calme)
Il permet d’atténuer la perte de ductilité de la trempe et de retrouver partiellement un
réseau cristallin normal.
=> La martensite se transforme en cémentite localisée au droit des joints de grains.
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La micro-structure de l’acier
1390 °C
Fer (CFC)
910 °C
Fer α (CC)
A1 = 728°C
Apparition des premiers
cristaux d’austénite
A2 = 769°C
Disparition du
magnétisme du fer α
Acier de construction
courant : structure
A3 = f (%C) ferrito-perlitique
Austénisation complète
A4 = f (%C)
Début de liquéfaction
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Sommaire
1. Elaboration de l’acier
2. Propriétés de l’acier
a. physiques
b. chimiques
c. mécaniques
3. Aspects normatifs
• Propriétés chimiques
- Composition chimique
- Soudabilité et CEV
• Propriétés mécaniques
- Limite d’élasticité fy
- Limite de rupture (ou résistance à la traction) fu
- Ténacité K
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Composition chimique
Impuretés indésirables
Phosphore P Grossissement du grain, d’où une fragilité à froid
Baisse de soudabilité
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Classification des aciers (EN 10020)
Aciers non alliés (pour lesquels aucun élément n’atteint les teneurs suivantes)
Aciers alliés (pour lesquels au moins un élément atteint les teneurs suivantes)
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La valeur de carbone équivalent CEV
Pour tenir compte des autres composants ayant aussi un effet négatif sur la soudabilité,
l’Institut International de Soudure (IIW) définit un indice global, le CEV :
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Propriétés mécaniques – Essai de traction
Mesure continue de l’évolution d’une longueur matérialisée entre repères sur le corps
de l’éprouvette (EN 10002), en fonction de l’effort de traction appliqué
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Propriétés mécaniques – Essai de traction
Comportement ductile ou fragile
(0,85% de carbone)
+ 70 MPa si + 0,1%C
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Propriétés mécaniques – Essai de traction
σ = F / S0 Elastique Plastique
OA (ou OA’) : domaine élastique
Coefficient de striction Z :
O 0,2% εy εu εr
Allongement Z (%) = (S0 – Su) / S0
ε = ΔL / L0
Allongement Allongement (en %) Point C : rupture de l’éprouvette
réparti Ar de striction Az
Allongement total
à la rupture
A (%) = (Lu – L0) / L0 28
Propriétés mécaniques – Essai de traction
• Rapport fu / fy ≥ 1,10
• Allongement à la rupture er ≥ 15 %
• Rapport des déformations eu / ey ≥ 15
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Variation de fy avec l’épaisseur laminée
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Essai de flexion par choc – Essai CHARPY
CHOC (5 m/s)
10 mm
55 mm
J2 ≥ 27 J -20 °C
K2, M, N ≥ 40 J -20 °C
ML, NL ≥ 27 J -50 °C
27 J
0 Texp (°C)
FRAGILE
Température de transition TK27
1. Elaboration de l’acier
2. Propriétés de l’acier
a. physiques
b. chimiques
c. mécaniques
3. Aspects normatifs
S xxx xxxx
Structural
Qualité
Nuance
• Énergie de rupture par choc KV
limite d’élasticité fy ou l’état de livraison N, M, Q,…
(en MPa)
• Divers : W, +N, +Z25, …
1. Elaboration de l’acier
2. Propriétés de l’acier
a. physiques
b. chimiques
c. mécaniques
3. Aspects normatifs
www.acier.org
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Le marché de l’acier dans l’U.E.
environ 170 millions de tonnes par an
(12% de la production mondiale)
Construction Automobile
36% 16%
Autres (emballages,
électroménager,…)
9%
Chaudronnerie
Navale
Machines agricoles
Moules plasturgie
Matériels TP & Sidérurgie
Mécanique Ferroviaire
39% Machines-outils 40
etc …
Tôles fortes (t ≥ 6 mm) formées à chaud
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Les poutrelles laminées marchandes
(dimensions en mm)
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Les poutrelles laminées marchandes
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Les poutrelles laminées marchandes
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Les poutrelles laminées marchandes
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Les tubes laminés marchands
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Les poutrelles laminées marchandes
http://sections.arcelormittal.com/library/product-catalogues.html
http://outils.construiracier.com/v3/pont-ouvrage-art/boite-outils.htm
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Produits plats formés à froid
Bardage
1. Elaboration de l’acier
2. Propriétés de l’acier
a. physiques
b. chimiques
c. mécaniques
3. Aspects normatifs
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Tolérances géométriques de fabrication
Forme des sections
Définies par des normes de fabrication (EN 10034, EN 10056, EN 1090,…)
Défaut d’équerrage:
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Contraintes résiduelles
Poutrelles laminées
Contraintes internes auto-équilibrées, résultant du procédé de fabrication, et présentes
dans la pièces avant son utilisation dans la structure
• Origine thermique :
∬σrésiduelle dA = 0
Les parties qui refroidissent en premier sont comprimées.
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Contraintes résiduelles
Poutrelles laminées
IPE HEA
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