Colonnes Balastées PDF
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La Colonne à Modules Mixtes est un procédé développé par la société KELLER FONDATIONS
SPECIALES depuis 2004. Cette technique de renforcement de sol est composée d’une partie
supérieure en Colonnes Ballastées et d’une partie inférieure en Inclusions Rigides. La combinaison de
ces deux matériaux permet ainsi d’associer les avantages des deux techniques. Ainsi, en plus de
réduire les tassements et d’augmenter la portance, il a la faculté d’être utilisable dans les zones
sismiques.
Cette CMM sera donc plus déformable en interaction avec le sol en place et va se comporter comme
une zone roulée dissipative qui transfert :
- Moins d’énergie par effet directe à la superstructure ;
- Moins d’énergie à la partie inférieure rigide des CMM par effet inertiel.
Summary
Mixed module columns (CMM) is a soft soil reinforcement technology developed by KELLER
FONDATIONS SPECIALES on 2004. CMM is composed of two parts; the upper part is of Stone columns
(CB) and the lower part is Rigid Inclusions (IR). The combination of these two elements would
guarantee the advantages of both techniques (the stone columns and the rigid inclusions).
In addition of the possibility of reducing the foundation settlement and increasing the soft soil
capacity, the technique of CMM could be used in seismic areas. In fact, the upper part of CMM
would generate a zone of energy dissipation between the superstructure and the rigid elements (the
lower part), decreasing the inertial forces transmitted into the latter.
Till today, there is no design method for footing constructed on soft soil reinforced by CMM has been
yet validated. Still, a research program has been launched in collaboration with the University of
Grenoble; the program aims to conduct an experimental and numerical study on the behaviour of a
footing constructed on a reinforced soil (modelled in tanks and on 4 CMM) and subjected to both
vertical and horizontal forces.
In order to validate the current study, the results would be confronted to the experimental and
numerical results of the study at the University of Grenoble.
1
Remerciements
Je tiens à remercier Monsieur Bertrand STOEHR, Président de KELLER France pour m’avoir
permis de réaliser ce Projet de Fin d’Etude au sein de l’entreprise KELLER FONDATIONS
SPECIALES à Duttlenheim.
Je tiens par ailleurs à remercier Mademoiselle Alia HATEM, Docteur en Génie Civil et
Monsieur Léo QUIRIN, Ingénieur Etude, pour m’avoir guidé pas à pas tout au long de ces
vingt semaines. Leurs conseils, leurs encouragements et leur accueil au sein de l’équipe
m’ont été d’un soutien très précieux.
Enfin, mes remerciements reviennent également à toute l’équipe KELLER pour leur
gentillesse et leur bonne humeur.
2
CHAPITRE 1 : ETAT DE L’ART ............................................................................................................................. 6
3
3.2.1.2. FOXTA ................................................................................................................................................ 41
3.2.1.2.1. Description du code de calcul ...................................................................................................... 41
3.2.1.2.2. Méthode générale de résolution ................................................................................................. 41
3.2.1.2.3. Contrôle de validité des modèles ................................................................................................. 42
3.2.1.3. GRETA ................................................................................................................................................ 42
3.2.1.3.1. Méthode générale de résolution ................................................................................................. 42
3.2.2. Module travaillant principalement par fondement numériques ................................................................ 43
3.2.2.1. PLAXIS 2D ........................................................................................................................................... 43
3.2.2.1.1. Maillage........................................................................................................................................ 43
3.2.2.1.2. Eléments d’interfaces .................................................................................................................. 44
3.2.2.1.3. Modèle de comportement pour les sols ..................................................................................... 44
3.2.2.1.4. Elasticité ....................................................................................................................................... 44
3.2.2.1.5. Description du code de calcul ...................................................................................................... 45
CHAPITRE 2 MODELISATION NUMERIQUES : ETUDES ET RESULTATS .............................................................. 46
1. DEROULEMENT DU PFE ................................................................................................................................. 46
3. PERSPECTIVES .............................................................................................................................................. 71
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Introduction
De nos jours nous assistons à une raréfaction des sols de bonnes qualités. En effet, la plus part
des terrains possédant de bonnes caractéristiques sont d’ores et déjà exploités. Par conséquent ces
zones fortement compressibles ne peuvent être utilisées en l’état et doivent être traitées par des
techniques de renforcements de sol.
Parmi ces techniques, il existe depuis 2004 un procédé de Colonnes à Modules Mixtes appelé
également CMM. Ce système, combinant des techniques bien connues du renforcement de sol, est
exclusivement développé par la société KELLER. Ce nouveau procédé constitue une alternative
intéressante aux techniques plus traditionnelles car il associe les avantages de Colonnes Ballastées et
d’Inclusions Rigides réalisées par refoulements.
L’objectif de base de ce système est d’assurer une augmentation de la portance avec une réduction
des tassements du sol. Mais ces actions ne s’arrêtent pas là, elles doivent aussi supprimer les
phénomènes de points durs en sous face de fondations superficielles, ainsi que permettre la reprises
des efforts horizontaux engendrés par un vent ou un séisme (statiques et dynamiques).
Pour répondre à cette demande les CMM sont composées de deux parties : la partie supérieure est
composée de Colonnes de gravier sur une hauteur d’environ 1m et la partie inférieure est réalisée en
Inclusions Rigides.
L’état actuel des recherches sur le renforcement des sols par CMM met en avant des
mécanismes identifiés mais complexes et forts en interactions. En parallèle, un même constat a été
opéré concernant les Inclusions rigides. A partir de quoi un projet de recherche à été lancé par
L'Association Française du Génie Parasismique (AFPS). Cette association a pour objet l'étude des
tremblements de terre, celle de leurs conséquences sur le sol, sur les constructions et sur leur
environnement. KELLER, parti prenante de ce projet, a proposé avec la contribution d’autres bureaux
d’études l’idée de modéliser un Monolithe de sol Equivalent à l’aide de logiciels numériques TASPIE +
et PICOEFF. Le but d’une telle modélisation d’arriver à définir la concentration des efforts dans les
Inclusions Rigides sous effets horizontaux.
Depuis ces quelques années, la société KELLER à fortement développée la technicité et les
principes de dimensionnement des CMM. Aujourd’hui elle se tourne vers une nouvelle phase de son
étude et souhaite optimiser ses techniques actuelles de dimensionnements. Ainsi ce travail de PFE
constitue une contribution au développement d’une méthode de calculs.
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Chapitre 1 : Etat de l’art
1. Présentation du problème
Ce chapitre traite des travaux réalisés sur des techniques de renforcement de sol ainsi que l’état
actuel de leur dimensionnement. Dans cette première partie nous aborderons trois points essentiels
concernant la compréhension de ces techniques. Un premier point sera consacré à la présentation de
la technologie de renforcement par Colonnes Ballastées, Inclusions Rigides, Semelles Mixtes et
Colonnes à Modules Mixtes. Puis nous aborderons les différentes méthodes de dimensionnement
existantes qui leurs sont associées. Enfin pour clore ce premier chapitre sur l’état de l’art nous
présenterons les outils de simulation numériques et analogiques qui ont permis les modélisations de
ces différents systèmes de renforcement.
Aujourd’hui nous assistons de manière de plus en plus systématique à la raréfaction des sols de
bonnes qualités pour la réalisation des routes, ouvrages d’art et bâtiments. Ainsi, pour répondre à la
demande, les techniques de renforcement des sols compressibles se développent afin d’assurer le
bon fonctionnement et la pérennité des ouvrages.
Ainsi, le renforcement des sols consiste, dans son principe, à associer un sol à des éléments résistants
de manière à former un matériau composite.
Les sols compressibles (argiles, limons, vases, tourbes) et les sols pulvérulents, lâches (sables fins)
issus des dépôts alluvionnaires récents sont généralement présents dans les vallées et autour des
fleuves. De nos jours, il est devenu inévitable qu’autour de ces zones se développent les réseaux
routiers, autoroutiers, ferroviaires et zones d’activités industrielles.
La construction d’ouvrages sur de tels sols fait appel à des techniques relativement récentes pour
traiter les sols afin d’en améliorer leurs caractéristiques mécaniques.
Ces techniques sont nombreuses et sont classées comme suit :
Technique d’amélioration du sol en place (densification des sols grenus, compactage dynamique,
explosifs, vibroflottation, compactage statique en profondeur, consolidation par pré-chargement des
sols fins et des sols organiques, drains verticaux, pré-chargement par le vide, éléctro-consolidation ;
Injection des sols grenus et sols fins ;
Amélioration des sols pas inclusions verticales (colonnes ballastées, inclusions rigides, colonnes à
mortier sol-ciment réalisé par jet ( jet grouting), colonnes de sol traitées à la chaux et/ou au ciment) ;
Congélation des sols.
6
La démarche d’application de chaque technique d’amélioration des sols comporte 4 étapes (d’après
Dhouib et al. , 2004) :
Définition des critères du projet : emprise, sollicitations, tassements tolérés ;
- Identification des sols : nature, granulométrie, présence d’eau ;
- Choix de la solution d’amélioration des sols ;
- Optimisation de la solution d’amélioration des sols la mieux adaptée.
Figure 1. Les principales méthodes de renforcement de sol de fondation pour l’édification des remblais. Sources
Magnan (1994)
1.2. Principe du renforcement
L’inclusion rigide constitue une alternative intéressante aux techniques plus traditionnelles telles
que le pré-chargement ou la mise en place de drain vertical. Cette technique consiste à mettre en
place un réseau d’inclusions à travers les couches compressibles afin de transférer les charges vers
un volume plus rigide.
Par conséquent l’Inclusion Rigide augmente la capacité portante et réduit les tassements du sol. On
envisage ce type de fondation pour des ouvrages de types remblais, dallages, silos. Par cette
méthode on améliore les caractéristiques mécaniques du sol trop compressible et limite les
tassements importants de l'ouvrage à construire.
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Dans le cas des renforcements de sol par IR, on a souvent l’obligation de les armer par des cages
d’armatures ou de les associer à un « matelas » afin que le sol renforcé puisse supporter les
sollicitations horizontales liées essentiellement au vent ou au séisme.
La plus part du temps, la technique d’Inclusion Rigide est associée à la mise en place d’un « matelas
de répartition de charge » entre les inclusions et le sol compressible. Sa présence va contribuer au
transfert des charges vers les inclusions par la formation de voutes dans le sol granulaire constituant
cette partie de l’ouvrage. Ainsi ce matelas assure la répartition des charges entre les inclusions et le
sol compressible. Ce qui va permettre diminuer et homogénéiser les tassements en surface du massif
de fondation.
Le dimensionnement du réseau d'inclusions et du matelas de transfert de charge doit être tel que la
part transmise aux inclusions soit beaucoup plus grande que celle transmise au sol.
- Le rôle des inclusions est de transmettre la charge due au poids de l'ouvrage et les charges
de service vers le substratum afin de réduire ou même annuler les tassements. Pour cela, les
inclusions sont posées sur la couche dure ou légèrement ancrées dans celle-ci. Les inclusions
sont mobilisées d'une part par la charge directement appliquée sur leur tête mais aussi par
l'effet d'accrochage du sol encaissant, lorsque celui-ci se tasse sous le chargement appliqué
par le poids de l'ouvrage.
- Le matelas a un rôle tout aussi important puisque les mécanismes assurant la répartition de
la charge s'y développent. Cette plateforme peut être composée de matériaux granulaires
traités ou non traités ; elle peut être renforcée ou non par une ou plusieurs nappes
géosynthétiques. Quand à sa hauteur et ses caractéristiques mécaniques, elles sont des
paramètres importants vis à vis du développement des mécanismes de transfert de charge.
Figure 2. Schéma de principe d'un renforcement par Inclusions Rigides. Sources Jenck 2005
8
Ce phénomène de voûte rencontré dans les sols granulaires a entre autre été décrit par Terzaghi
en 1943 et peut également être connu sous le nom d’effet silo. Diverses méthodes de détermination
de la charge transmise aux inclusions par effet voûte sont référencées. Mais dans la mesure où cette
partie ne constitua pas une part essentiel de ce rapport nous n’aborderons dans la partie 2 que les
plus usuelles.
Diverses études montrent que le développement de ces voûtes suppose que le matelas ait une
résistance au cisaillement et une hauteur suffisante. Les tassements sont également dépendants du
module de déformation.
1.2.1.2. Matériaux
Le matelas de répartitions
Le matelas de transfert de charge est généralement constitué soit par un matériau noble comme
les graves ou le ballast, soit par des matériaux traités à la chaux ou au ciment (afin d’en augmenter
les propriétés mécaniques), plus rarement il est constitué par un matériau grossier.
Cette dernière option est certainement la moins onéreuse contrairement à l’utilisation de matériaux
nobles. Cependant il n’existe aucune étude concernant le développement des mécanismes de report
de charge en fonction de la nature du sol constituant le matelas (Briançon et al., 2004). La
bibliographie concernant les ouvrages renforcés par des inclusions rigides ne fournit quasiment pas
d’informations ou de données caractérisant le matelas de transfert de charge.
Les techniques de construction des inclusions rigides sont décrites par Briançon (2002) et Kempfert
(2003). Le tableau 1.1 résume les différents types d’inclusions d’après leur module de déformation.
Mortier : 2000
Simples
7400
Forés
Béton B15 : 9000
tubés
Béton B25 : 10 815
Inclusions fabriquées in situ
A la
tarrière
Starsol
VCC 10 000
CMC 500- 20 000 **
COLMIX 50-300 ***
Par Jet
mixing grouting
LCC 20-200
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1.2.1.3. Mise en œuvre
Il existe de nombreux procédés pour la réalisation des Inclusion Rigides qui varie en fonction du
type de pieu choisit pour le renforcement. Selon les propriétés mécaniques et géotechniques de la
couche compressible le choix du type d’inclusion est envisagé. On retrouve des inclusions pouvant
être préfabriquées ou construites in situ. Leur module de déformation varie entre 20 MPa (colonne
de soil-mixing) et 200 GPa (pieu métallique).
Parmi les inclusions préfabriquées se retrouvent tous les types de pieux mis en place par
battage ou fonçage. Trois catégories existent pour ce type de réalisation : le bois, l’acier et le
béton.
- La mise en place des pieux en bois répond à la technique la plus ancienne mais
aussi celle représentant de plus de risque de détérioration au cour du temps. Le
matériau qui la compose la rend sujette au pourrissement dans les zones de
battement de nappe ;
- L’acier, présenté soit en profilés (cylindrique, H,… ) possède une très grande
capacité portante. Toutefois comme le bois il reste sensible aux agents agressifs
qui provoquent la corrosion et par conséquent la ruine du pieu ;
- Le béton armé, non-armé ou précontraint présente l’avantage d’être applicable
dans tous les types de sol non agressifs.
L’avantage d’utiliser des pieux préfabriqués est qu’ils sont constitués d’un matériau
manufacturé et donc de bien meilleur qualité car ont maitrise parfaitement les
étapes de fabrication. Par contre leur mise en place peut être source de nuisances
sonores ou vibratoires et, dans certains cas, le refoulement latéral du sol peut
affecter les structures voisines.
Les inclusions sont généralement réalisées jusqu’à un substratum plus rigide sur lequel elles reposent
ou sont ancrées.
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Figure 3. Principe de réalisation IN SITU des Inclusions Rigides - Pieu foré à la tarière creuse. Documents KELLER
FONDATIONS SPECIALES.
Tassement w(z)
Considérons dans un premier temps un sol compressible non traité où l’on
applique un chargement réparti tel qu’un remblai. Le tassement le plus important
se trouvera à la surface du sol et va décroitre non linéairement jusqu'au sol
résistant.
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Dans le cas où l’inclusion est ancrée dans le sol résistant, le tassement est davantage diminué.
Attention toutefois à ne pas systématiser cet ancrage. Si cette disposition peu paraitre la plus
performante, elle peut en revanche amener à la concentration d’efforts de traction en pied d’IR dans
le cas d’efforts sismiques.
Figure 5. Exemple de Profil de tassement du sol et de l’inclusion Rigide dans une zone traitée
La figure 5 nous montre que dans la partie inférieure le tassement du sol est plus faible que celui
de l’inclusion. A l’inverse dans la partie supérieure, c’est l’inclusion qui tasse moins que le sol. Cette
différence de comportement met en avant un phénomène faisant apparaitre un frottement négatif
et un frottement positif.
Cette différence de tassement entre sol et inclusion aura pour conséquence la création de
poinçonnement du remblai par l’Inclusion. La face supérieure de l’Inclusion (supposée horizontale)
est assimilable au comportement d’une plaque d’ancrage sollicitée par traction vers le haut. Cet
effort dépendant de l’épaisseur et de la qualité du remblai est non négligeable.
12
1.2.1.5. Le fonctionnement d’un réseau d’inclusions
Quant aux mécanismes, ils restent les mêmes que pour les Inclusions isolées, l’effet de groupe
n’affectant que les intensités. La seule différence à noter concerne la capacité du groupe d’Inclusion
à reprendre en tête tout l’effort mobilisé par l’effort d’ancrage. Ainsi bien que le réseau réduise
significativement les tassements d’ensemble, la capacité portant de chaque Inclusion n’est pas
optimisé. Il est donc nécessaire de définir le maillage qui apportera un bon rapport
Tassement/Résistance en pointe.
Lorsqu’un pieu est soumis à des sollicitations transversales en tête (effort horizontal et/ou
moment), la distribution avec la profondeur de la réaction latérale mobilisée est schématisée sur la
figure suivante
Fc : contre butée
Fp : butée
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1.2.2. Les Colonnes Ballastées (CB)
L’amélioration des sols au moyen de Colonnes Ballastées fut introduite en 1936 par une
entreprise allemande dénommée Keller. La technique de renforcement, similaire à celle
d’aujourd’hui, est issue du procédé de densification des sols grenus par vibro-compactage. Les
colonnes ballastées sont à classer dans la catégorie des inclusions souples. Elles sont généralement
constituées d’un apport de graves propres, graduées, roulées ou concassées. Ce matériau d’apport
est drainant, frottant et homogène. Son succès est étroitement lié au fait que les colonnes ballastées
n'ont pas d'incidence sur le dimensionnement des semelles et du dallage. De plus, elles s'adaptent
très bien aux contraintes de chantier : terrassement de fouilles, circulation d'engins.
D’après les études bibliographiques effectuées et les informations recueillies en France auprès des
entreprises spécialisées en fondations spéciales, les colonnes ballastées sont :
- Utilisées principalement pour fonder les remblais (d’accès et de surélévation), les radiers et
des dallages (station d’épuration et bâtiments industriels), utilisées moins souvent sous les
fondations superficielles de bâtiments logistiques et peu utilisées sous les habitations ;
- Incorporées dans les sols mous non organiques (argile, limon et sables fin lâche à forte
proportion de fines) ;
- Proscrites dans les sols organiques (tourbe, argile et vase organique) et les matériaux de
décharge qui, par leur comportement évolutif dans le temps, ne peuvent offrir une étreinte
latérale pérenne pour confiner le ballast.
Figure 9. Vue générale d’un chantier d’amélioration de sol par Colonnes Ballastées
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1.2.2.1. Matériau du matelas de répartition
Selon Dhouib et Blondeau (2005), le matériau constitutif de la colonne est drainant. La norme NF P
11-212 (DTU 13.2 « Fondations Profondes pour le bâtiment » donne les dispositions suivantes devant
être respectées :
- La granulométrie du matériau d’apport doit vérifier trois conditions : d5 > 0.1 mm, d30 > 10
mm et d100 > 100mm ;
- Le fuseau granulométrique doit être choisi selon la fonction essentielle que l’on veut
conférer à la Colonne Ballastée ;
- Le rôle porteur est accru par un fort pourcentage de cailloux. Le matériau d’apport peu être
roulé ou concassé en fonction des dispositions locales ;
- La roche constituant les éléments du matériau d’apport doit avoir des caractéristiques
mécaniques élevées (Rc >25 Mpa) et ne pas être délitable ni sujette à l’attrition.
Remarques
Caractéristiques Ordre de grandeur
40/60 Voie humide
Dimensions di ballast (mm)
12/40 Voie sèche
Indice de concassage (%) >80
Essais « Los Angeles » d’après
LA <25-35 la norme NF P 18573
Le diamètre de la colonne ballastée doit être le plus important possible et doit s'adapter aux
variations de compacité du sol pour traiter toutes les hétérogénéités du sol, même celles non
détectées par la campagne de reconnaissance.
Cette technique de traitement des sols pas colonnes verticales consiste à incorporer dans le sol
un matériau granulaire constitué de ballaste (colonnes et plots ballastés) ou de sable (picots et drains
de sable) afin d’obtenir un milieu « composite » ayant des caractéristiques globales meilleurs que le
sol non traité et permettant :
- D’améliorer globalement les caractéristiques mécaniques du sol traité ;
- D’augmenter la capacité portante du sol sous les ouvrages projetés ;
- De réduire les tassements sous les charges appliquées ;
- D’accélérer le drainage vertical et la consolidation primaire du sol ;
- De contribuer à la stabilité générale des remblais ;
- De réduire le risque de liquéfaction dans les zones sismiques. Ceci est permis grâce à la
capacité drainante des colonnes. Les pressions interstitielles sont par conséquent diminuées
et caractéristiques mécaniques du sol traité sont augmentées (dont la résistance au
cisaillement).
15
Un des aspects cruciaux de la colonne ballastée se situe au niveau de la mise en œuvre. En effet,
celle-ci va conditionner le comportement mécanique du renforcement :
- Le type de vibreur à utiliser est obligatoirement un vibreur équipé d'un excentrique situé en
pied et générant des vibrations horizontales. Tout autre matériel ne permettra de réaliser
que des drains de graviers.
- Le deuxième point important se situe au niveau du refoulement. Celui-ci doit être suffisant
pour modifier l’état de contrainte dans le sol afin que le comportement de la colonne
ballastée diffère de celui d’un drain (d’après Nguyen., Foray, Flavign.,2007.)
Figure 10. Procédure de réalisation d’une colonne ballasté par vois sèche (CBS). Source KELLER FONDATIONS
SPECIALE.
16
1.2.3. Les semelles mixtes
Les fondations mixtes telles les semelles - pieux sont utilisées dans des cas plus spécifiques. En
effet, on a l’habitude de considérer dans une fondation sur pieux, seuls les pieux transferts de
charges au sol, à l’exclusion de la semelle. Cette simplification est certainement justifiée quand les
sols de surface sont très médiocres, mais ne l’est plus quand ils ont une certaine consistance.
O. Combarieu (1988) propose une méthode de calcul prenant en compte l’interaction sol-semelle-
pieux et reprenant notamment la méthode de R. Franck et S.R.Zhao pour le calcul de renforcement
de pieux.
Semelle
ז- ז-
Inclusions
rigides
Frottement
latéral (positif ז+ ז+
et négatif)
Contrainte en
pointe qp qp
Figure 11. Principe d’une semelle mixte reposant sur 4 Inclusions rigides
17
1.2.3.1. Principe
Très souvent, du fait de la technique d’exécution utilisée, la semelle qui coiffe les pieux est en
contact direct avec le sol sous-jacent. Ce contact, s’il est permanent, fait qu’une fraction des efforts
appliqués en tête de la semelle est transmise au sol par cette dernière. Cette fraction est très
variable, le contraste de qualité du sol sous la pointe des pieux et sous la semelle est le paramètre
essentiel qui détermine l’intensité des composantes de l’effort appliqué à la fondation mixte.
La dénomination « fondation mixte » s’applique à l’ensemble semelle et pieux conçu et calculé en
tenant compte des possibilités réelles de mobilisation simultanée des efforts dans le sol, par les
pieux et la semelle.
Une telle conception de fondation n’a d’intérêt que si le sol permet une mobilisation substantielle
d’effort sous la semelle. Deux conditions au moins en excluent la possibilité :
- Pieu reposant en pointe sur des sols très résistants, et semelle de répartition reposant sur
des sols très compressibles ;
- Tassement des sols superficiels supportant la semelle, sous des actions extérieures, telles
que remblais, stockages, pompages ; ces actions, si elles étaient négligées ou omises,
conduiraient à des tassements prohibitifs de la fondation mixte.
- Comme une fondation classique sur pieu, la prise en compte de la présence de la semelle
permettant une réduction du dimensionnement du pieu, au prix d’une légère augmentation
du tassement d’ensemble.
- Comme une fondation directe sur le sol, à laquelle on adjoint les pieux pour limiter le
tassement. C’est le cas par exemple des fondations appelées radier – pieu, dans lesquelles la
longueur du pieu est très souvent inférieure aux dimensions du radier. Outre la réduction des
tassements absolus, cette adjonction de pieux réduit bien sûr les tassements différentiels.
Les pieux travaillant très souvent à leur charge de fluage, ce type de fondation porte le nom
en anglais de « creep piles »
18
1.3. Présentation d’une méthode de renforcement de sol par CMM – Brevet KELLER
FONDATIONS SPECIALES
La colonne à Module Mixte également connue sous le nom de CMM est un procédé
d’amélioration de sol breveté et entrant dans la gamme des procédés de l’entreprise KELLER
FONDATIONS SPECIALES. L’ambition de cette nouvelle technique est de combiner les avantages des
Colonnes Ballastées et des Inclusions rigides réalisées par refoulement.
Le principe CMM a été exclusivement élaboré et développé en 2006 par l’entreprise KELLER
FONDATIONS SPECIALES. Les Colonnes à Modules Mixtes sont une technique de renforcement de sol
alternative aux procédés couramment utilisés en France utilisant la technicité des Inclusions Rigides
associée aux Colonnes Ballastées.
Ainsi les CMM sont constituées d’une partie supérieure l’ordre de 1.5m de hauteur suivit d’une
partie inférieure en IR exécutée par refoulement.
Cette association permet d’accumuler les performances des deux systèmes tout en évitant leurs
inconvénients. De plus, elles semblent présenter des avantages pour la construction en zone
sismique.
Semelle
Colonne ballastée
Zone de recouvrement
~ 50cm
Inclusion Rigide
Figure 12. Principe des CMM sous une semelle. Source : KELLER FONDATIONS SPECIALES
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1.3.2. Principe de fonctionnement
Dans le cas des renforcements de sol par Inclusion Rigide, on a souvent l’obligation d’armer les IR
par des cages d’armatures ou de les associer avec un matelas afin que le sol renforcé puisse
supporter les sollicitations horizontales liées essentiellement au vent ou au séisme.
Ces inconvénients peuvent être évités grâce à la réalisation de la partie supérieure en gravier refoulé
de la CMM.
Celle-ci est plus déformable en interaction avec le sol en place et donc va se comporter comme une
zone roulée dissipative qui transmet :
Moins d’énergie par effet directe à la superstructure ;
Moins d’énergie à la partie inférieure rigides des CMM par effet inertiel.
Ce procédé améliore les performances du sol de fondation des ouvrages fondées superficiellement
en répondant aux spécifications :
Concernant les inconvénients, on arrive à les limiter grâce à la mixité des deux techniques.
Les IR n’ont pas besoins :
- D’être armées en tête car le cisaillement est repris pas les massifs de CMM en partie
supérieure ;
- De recépage car les massifs ne reposent plus directement sur les IR. Quant aux semelles ou
dallage, ils sont directement coulés sur les colonnes de graviers ;
- D’être surdimensionnées par l’effet des Moments. En effet, ces efforts présents dans la
partie rigide de la CMM sont acceptables, les CB reprennent les mêmes efforts qu’un matelas
de répartition de forte épaisseur.
Cette technique de renforcement de sol trouve une application dans tous les domaines de la
construction. De plus, le procédé s’applique à la majorité des sols cohérents et pulvérulents.
En effet, même les sols de plus mauvaises qualités, constitués de remblais ou fortement organiques
en partie inférieure de CMM permettre son utilisation.
20
1.3.5. Caractéristiques mécaniques
Les prescriptions relatives sont celles qui s’appliquent aux Colonnes Ballastées. Les matériaux
d’apport doivent être de granulométries contrôlées. Mais le choix se portera uniquement sur les
graves naturelles, roulées ou concassées.
Type de classe B de répartition comprenant maximum 5% de fines
Le fuseau granulométrique le plus couramment utilisé doit se situer dans le fuseau caractéristique :
8mm D max 40mm
0.25mm D min 20mm
Quand aux matériaux de la classe F au sens de la norme NF P 11 300 et de la GTR 92
« sol organiques et sous-produits industriels » (matériaux de démolition F7, Mâchefers d’incinération
d’ordure ménagère MIOM F6 …), ils ne sont pas admis.
21
En complément, ce matériau d’apport doit vérifier un certain nombre de caractéristiques validant sa
dureté. Il présente les résistances :
LA 35
MDE 30
LA MDE 60
Cette partie est constituée d’un béton prêt à l’emploi garantissant l’ouvrabilité et la résistance à
la compression simple selon la norme NF EN206-1 (béton à propriété spécifiques).
Les caractéristiques les plus courantes du béton doivent avoir :
- Une granulométrie 0-22,4mm
- Indépendamment de leur origine minéralogique, on classe les granulats en deux catégories
qui doivent être conformes à la norme NF EN 12620 et la XP P 18-545 (granulats pour
bétons) ;
- Une classe de résistance à la compression : C8/10 au minimum ;
- Une classe d’exposition : X0. Cette classification concerne les bétons qui ne sont soumis à
aucun risque de corrosion ni d’attaque. Elle ne peut concerner que les bétons non armés ou
faiblement armés avec un enrobage d’au moins 5 cm, non soumis au gel ni à l’abrasion, ni à
des attaques chimiques ;
- Une classe d’affaissement ou d’ouvrabilité ; type S3 ou S4.
Quant au choix du ciment, il tient compte de la nature du sol. Le ciment à utilisé doit être
conforme à la norme NF EN 197-1. De ce fait, selon l’agressivité du sol en présence autour des CMM
on pourra jouer entre différentes catégories :
- Classe 32.5 : CEM II/A, CEM II/B, CEM III/C, CEM V/A-ES
- Classe 42.5 : CEM I-ES, CEM II/A, CEM II/B, CEM III/A
Dans le cas des semelles reposant sur des CMM il n’est pas utile d’intégrer un matelas
intercalaire, la partie supérieure en Colonnes Ballastées jouant déjà ce rôle. Ces dernières reposent
directement sur les têtes de colonnes.
La distance minimale entre deux CMM est au moins égale à trois fois le diamètre de la partie
inférieure des CMM et avec un minimum d’un mètre.
22
1.3.7. Mise en œuvre
Cette partie est réalisée à l’aide d’un outil de refoulement développé par KELLER FONDATIONS
SPECIALES, monté sur un porteur lourd pouvant être du type :
- Tarière à refoulement;
- Tube vibrofoncé à bout fermé;
- Vibreur Keller type alpha ou beta avec incorporation du matériau en base de
l’outil servant de tubage provisoire pendant la réalisation;
- Tarière creuse.
Le diamètre de l’outil est à adapter en fonction des objectifs à atteindre. Lorsque l’outil a atteint la
profondeur finale, un béton de consistance adaptée est pompé.
Du fait du refoulement, qui évite l’extraction de la terre, ce procédé permet d’obtenir un bon
frettage du terrain et n’entraine pas de remontée significative de déblais
Les arases avant la réalisation de la partie supérieure de la CMM sont contrôlées par la mesure du
volume incorporé, ou l’arrêt mécanique du coulage. L’étalonnage est effectué par dégarnissage de la
tête de colonne au démarrage du chantier.
Dans un premier temps le forage s’effectue en petit diamètre avec un outil à refoulement, jusqu’à la
cote de dimensionnement souhaité. Puis on incorpore le béton pompable par l’âme centrale de la vis
tout en remontant l’outil. On procède au contrôle du remplissage par la vérification du volume
incorporé ou l’arrêt du coulage mécanique.
23
Phase 2 : réalisation de la partie dite supérieure
Lorsque l’élément rigide est réalisé à la cote désirée, une Colonne Ballastée est mise en œuvre en
partie supérieure de celle-ci. Elle est ainsi réalisée à l’aide d’un atelier spécifique de fabrication
KELLER FONDATIONS SPECIALES conjuguant :
- Un vibreur muni d’un tube latéral amenant les matériaux à la pointe de l’outil
caractérisé par une puissance limitée à 100 kW et une amplitude inférieure à 10
mm afin de ne pas déstructurer le sol. Le porteur est équipé d’un mat rigide
garantissant la verticalité de l’outil et une parfaite mise en station dans l’axe de
l’inclusion,
- Une poussée statique de l’outil pour permettre l’interpénétration des 2 parties
afin d’assurer ainsi une zones de recouvrement garantissant un parfait
liaisonnement.
24
1.4. Contexte et objectif du PFE
Le renforcement des sols par CMM met en avant des mécanismes identifiés mais complexes et
fortes en interactions. Des techniques de dimensionnement sont à l’heure actuelle existantes, mais
et trop longues à obtenir par des modèles 3D aux éléments finis.
Au travers de cette étude KELLER souhaite parvenir à une méthode de dimensionnement rapide et
réaliste grâce à un modèle analytique tel que TASPIE+.
Ce travail de PFE entre dans le cadre d’une détermination de dimensionnement basé sur les
recherches en cours pour le projet AFPS et à adapter aux CMM. L’objectif de ce travail de recherche
est particulièrement axé sur la compréhension et la modélisation des mécanismes qui se
développent dans différentes parties qui composent l’élément de renforcement de sol.
La méthode de dimensionnement qui a été élaborée durant le PFE se base sur des outils de calculs
existant à savoir :
- La méthode de Combarieu utilisant le principe de Franck et Zhao pour les tassements des
Inclusions Rigides (Taspie +) ;
- La méthode de Winkler pour les calculs à la flexion d’un pieu (Piecoef) ;
- Le principe du Monolithe équivalent développé en collaboration avec l’AFPS (Association
Française du Génie Parasismique).
-
L’étude de l’intérêt de la tête de gravier de la CMM sera mise en évidence par l’étude :
- D’une semelle posée directement sur les IR (semelle mixte) ;
- D’une semelle avec un système de renforcement en IR et matelas continu intercalaire ;
- D’une semelle avec CMM (sans matelas, mais son effet est conservé grâce à la mixité
sol/colonne).
25
2. Méthodes de dimensionnements
Ces trente dernières années de nombreuses études ont été porté sur le dimensionnement des
colonnes de gravier. Ce dimensionnement théorique a été fait sur la base des retours d’expériences
de chantiers ainsi que lors d’essais en laboratoires sur modèles réduits.
Il existe plusieurs types de dimensionnement se basant sur des théories différentes. Dans la plus
part des cas, le dimensionnement s’effectue pour un réseau de Colonnes sous des fondations rigides.
Les résolutions sont basées sur des approches de type élastiques et à la rupture.
Dans le cas des Colonnes isolées, l’étude du comportement à la rupture s’opère par cisaillement
généralisé du sol, par poinçonnement ainsi que par expansion latérale.
Enfin au terme des calculs, elles devront vérifier que la portance est suffisante et que les tassements
seront admissibles.
- La méthode de Priebe. Elle se base sur la théorie de l’expansion d’un cylindre à partir d’une
cellule unitaire constituée de la colonne et du sol. La colonne réagit en termes de poussée
latérale suite à l’application de la charge. Le sol est supposé en état hydrostatique à
l’interface sol-colonne du fait de l’exécution des colonnes. Cette théorie développe l’idée
que les déformations s’opèrent à volume constant, par conséquent toutes déformations
horizontales impliquent un raccourcissement vertical. A partir de ce principe le tassement de
la colonne peut être obtenu. Dans son raisonnement Priebe tient compte de la
compressibilité de la colonne et de l’action du poids volumique qui a pour effet de limiter
l’expansion latérale de la colonne à partir d’une certaine profondeur.
- La méthode des recommandations sur les colonnes ballastées, validée par le CFMS (RFG n°
111). Le module de la colonne a été pris égal à 60 MPa en tenant compte de son
environnement et le calcul de tassement sans colonne est effectué selon la méthode
pressiométrique.
- Selon PLAXIS 3D, avec prise en compte de la mise en œuvre de la colonne ballastée avec une
expansion de 5 % de son volume (Nguyen T., Foray P., Flavigny E., 2007) ou Plaxis 2D avec
une homogénéisation des sols. Les lois de comportements utilisées sont de types élastiques.
L’interface sol colonne est supposée sans glissement.
26
La méthode de Priebe reste de nos jours la plus élaborée et la plus employée pour le calcul et le
dimensionnement des Colonnes Ballastées. L’ensemble du sol-colonne est supposé vérifier les
hypothèses suivantes :
Figure 16.Théorie de l’expansion d’un cylindre à partir d’une cellule unitaire constituée d’une Colonne Ballastée.
Sources manuel d’utilisation des CMM
Ainsi la théorie se base sur le fait que l’application de la charge sur la fondation induit un
accroissement des contraintes dans le sol. Pour cette conception des déformations dans ce type de
matériaux composites, Priebe considère que les déformations d’un tube épais infiniment long est
soumis à une pression interne tel que Δσ=Δσhcol -Δσhsol.
Quand la colonne exerce une poussée on obtient hcol Pcol tan ² col 1)
4 2
Et hsol Psol 2)
Comme précisé précédemment, les conditions aux limites sol/colonne impliquent une nullité du
déplacement radial. Le coefficient de réduction des tassements est ainsi donné par :
Po 1 / 2 f (Vsol,a )
1 1 3)
Psol tan ²( / 4 tan col / 2) f (Vsol , a)
27
2.1.2. Inclusions rigides avec matelas de répartition
Dans les IR verticales on doit porter une grande attention aux mécanismes de cisaillement qui se
développent au sein du matelas granulaire au dessus des Inclusions. Contrairement au mode de
renforcement par CB, où il n’y a aucun cisaillement entre colonnes et sol, les tassements sont
supposés uniformes à toutes profondeurs. Par conséquent, la mobilisation du cisaillement au dessus
et autour des IR provoque une rotation des contraintes principales dans tout le massif support de la
fondation. C’est ce mécanisme de transfert de charge qui va nous intéresser pour le
dimensionnement.
Terzaghi utilise le phénomène de voûte dans le matelas pour décrire le comportement d’un sol
soumis à un tassement différentiel à sa base. Il écrit la relation d’équilibre d’un élément de sol,
distante entre les bords de deux inclusions, pour un problème bidimensionnel. La contrainte verticale
à la base du matelas est déterminée en intégrant la relation d’équilibre de la tranche de sol
élémentaire :
4)
avec
S’ : largeur du sol
dh : hauteur élémentaire
Ka : coefficient de poussée de Rankine, permettant de déterminer la contrainte horizontale
Et 5)
28
Méthode basée sur le frottement négatif, méthode de Combarieu (1988)
Combarieu propose une méthode de dimensionnement basée sur le frottement négatif. Il s’agit
d’une analyse globale (tenant compte de la réaction du sol compressible) qui consiste à considérer
un cisaillement centré sur l’inclusion.
Combarieu fait l’hypothèse que l’effet de voûte se développe dès que le sol compressible tasse plus
que les inclusions et les colonnes de sol de matelas prolongeant les inclusions sont alors également
soumises au frottement négatif. En appliquant le modèle de frottement négatif dans le matelas et
dans le sol compressible, Combarieu propose alors une approche permettant le dimensionnement du
renforcement par inclusions rigides. Le sol compressible soumis à une contrainte va surcharger les
inclusions par frottement négatif, augmentant le transfert de charge sur les inclusions
Combarieu définit que la géométrie du dispositif du renforcement par IR est régie principalement par
- L’épaisseur de la plateforme granulaire
- La distance entre axes des inclusions
- L’aire d’une maille élémentaire A
- L’aire de la tête d’inclusion AIR
- L’aire entre les IR Asol
Méthodes numériques
Les logiciels de calculs aux éléments finis tel que PLAXIS ou aux différences finies comme FLAC
permettent des approches 2D et 3D. En principe les études de dimensionnement se font à partir de
modèles 2D représentant une tranche de sol ramené à une modélisation proche de la réalité.
Cependant, bien que ces modélisations planes ou axisymétriques soient plus rapides à modéliser et
calculer, il faut noter qu’ils comportent un certain nombre d’approximations qui les éloignent plus ou
moins de la réalité.
29
Par exemple, les modèles plans représentent les réseaux d’Inclusions Rigides par des voiles
équivalents. Les méthodes axisymétriques représentent des réseaux d’Inclusions Rigides par des
voiles circulaires équivalents. Bien que cette technique soit plus adaptée dans les cas des Inclusions
isolées, elle reste incertaine quant à la bonne analyse des reports de charge dans le matelas.
On peut également modéliser des sols homogénéisés qui consistent à remplacer le sol et les
Inclusions par un matériau homogène équivalent. Une première approximation est basée sur le
principe que les tassements du sol sont identiques à celui des inclusions. Dans ce cas, aucun
tassement différentiel n’est pris en compte et l’homogénéisation du sol n’est pas représentative de
la réalité. Il faut trouver la valeur du coefficient de répartition β des tassements qui permet de définir
un Module homogénéisé correct.
Einc Ainc
E sol Asol
6)
Ehom
Ainc Asol
2.1.2.1. Cas d’un radier
Le cas idéal pour un dimensionnement est celui d’une fondation de très grandes dimensions.
Dans quel cas on fait abstraction des effets de bord. Pour cela il est nécessaire d’avoir des
déformations relativement suffisantes en surface du sol médiocre afin de mobiliser l’effet de voute
au sein du matelas.
On fait l’hypothèse que l’effort en tête d’inclusion est transmis par cisaillement le long d’une
colonne fictive prolongeant l’inclusion dans le matelas intercalaire. Ce matelas est caractérisé par son
épaisseur hr, son angle de frottement et son module d’Young E.
r avec lemrmatelas
La contrainte résiduelle sur le sol médiocre àmrl’interface de répartition de charge est
donnée par : q ' ( hr ) p e hr
mr
1 e hr
7)
Dans le principe, le dimensionnement peut s’effectuer comme pour un radier infiniment souple,
en prenant l’hypothèse que le poids du radier est nul (p= 0). La contrainte résiduelle résultante sera
ainsi simplifié par :
r
q' (hr )
mr
1 e mrhr
8)
Le comportement pour des semelles de faibles dimensions n’est pas comparable à celui d’un
radier de grandes dimensions. En effet dans cette configuration les inclusions sont moins
nombreuses, et sont donc davantage soumises aux effets de bords. La théorie du frottement négatif
de Combarieu est toujours valable mais la charge résiduelle est directement transmise au sol
environnant qui va donc tasser plus que l’inclusion.
30
Nous venons de définir les modèles théoriques généraux de résolution dans les cas élémentaires
de Colonnes Ballastées et Inclusions. Ces modèles de base, sont étudiées depuis de nombreuses
années et font encore l’objet d’améliorations des techniques de calculs numériques et analogiques
(thèse de Jenck(2005), Projet de recherche national 2010…)
C’est donc à partir de ces modèles que s’inspire le dimensionnement en Semelle Mixte et en
Colonnes à Modules Mixtes.
Dans les deux parties suivantes nous définirons d’une manière plus précise la méthode globale de
Combarieu et la théorie de Priebe.
- QL,s est la charge limite de la semelle S. La surface intéressée étant celle de la semelle,
diminuée de celle relative aux n pieux
QL,s (S s nS p )ks( ple*) 10)
μ est un coefficient réducteur tel que 0 < μ < 1, lié à l’interaction semelle-pieux.
31
Il n’y a, en effet, aucune mobilisation du frottement du sol – fût immédiatement sous la semelle.
Les enfoncements de semelles et des pieux sont, à ce niveau, identiques et le déplacement relatif
sol-pieu est nul. μ est déterminé en admettant qu’il n’y a aucun frottement du fût du pieu, sous la
semelle, égale à Rs.
Charge de fluage est calculée par le DTU 13.2 ou par le Fascicule 62 titre V . Attention toutefois dans
ce dernier cas à s’assurer que De ≥ Φ
D ²
QpL, u kp ple * 15)
4
1 17)
QL, p ,s (Qc qL,s ( B L Air )) N G Q
1.4
La détermination des tassements finaux, prenant en compte l’effet de la semelle, nécessite une
démarche tout autre que l’utilisation directe des résultats des méthodes de calcul traditionnelles.
32
Charge Q
Raideur du sol Ks qELS 19)
ks
ws
K sol Raideur de l’IR KIR
B/2 1 K 1 K 1 20)
K
IR q Int
Raideur 1
k BL n .D
2
n K
21)
K pieu k
équivalente E B.L S 4 IR
K
frottement Tassement Final q
(m) w 22)
SF K
K pointe E
Raideur du pieu :
E. Air
K int 23)
l
Raideur de la Pointe/sol :
K .Em
Kq kq Air Air 24)
B
Franck et Zhao définissent deux coefficients valables pour des charges inférieures ou égales à 0.7Qc
33
2.2. Dimensionnement des CMM
Comme indiqué précédemment, la composition d’une CMM repose en deux phases: Inclusion Rigide
en partie inférieure et Colonne Ballastée en partie supérieure. Ainsi, les mécanismes, qui vont
intervenir dans la transmission des charges vers la partie inférieure de la CMM, doivent prendre en
compte cette différence de comportement. On doit observer :
- La distribution de la contrainte appliquée entre sol et CMM ;
- La distribution des contraintes dans la couche de sol renforcée par les colonnes,
qui jouent un rôle de matelas de répartition de la charge entre le sol et les têtes
d’inclusions ;
- Le report progressif des efforts sur les Inclusions par frottement négatif défini par
le déplacement relatif sol/ inclusion.
La première méthode (simplifiée) consiste à utiliser les techniques reconnues, l’une portant
sur les Inclusions Rigides et l’autre sur les Colonnes Ballastées.
34
2.2.3. Généralités sur le dimensionnement des CMM
Le dimensionnement des CMM doit permettre de définir et vérifier le tassement final du sol
après traitement ainsi que la répartition des contraintes entre sol et CMM.
Ici nous allons développer le principe de dimensionnement classique utilisé par KELLER FONDATIONS
SPECIALES.
Capacité portante du sol non renforcé (d’après DTU 13.12 ou fascicule 62) :
kp ple *
q sol , ELS qo 30)
3
Capacité portante de la CMM (d’après DTU 13.2 ou fascicule 62) :
Nombre
Semelle Semelle qsol qCMM
de Ssol SCMM Contrainte admissibles
i ou plot ELS ELS
Colonnes
(nCMM .S CMM .qCMM 32)
S S sol SCMM
( S sol nCMM S CMM )q sol ) / S sem
m² m² m² kpa kpa kpa
35
Vérification des tassements
Les tassements sont calculés suivant la méthode de Priebe, qui fait appel à la théorie de l’élasticité.
Le terrain autour de la colonne est caractérisé par son module d’élasticité Esol et le coefficient de
Poisson νsol . La procédure de calcul des tassements avec la méthode de Priebe prévoie les étapes
suivantes :
Di 33)
1. Détermination des tassements sans amélioration : S0 0
Esi
2. Calcul du taux de substitution sol/colonne : S sol
34)
S col
0 Lc 35)
s
n2 Es
4. Enfin les contraintes sur les colonnes seront définies selon Priebe sous le logiciel GRETA
à partir de la formule suivante :
36
3. Modélisation numérique : outils et étude bibliographique
L’objectif du PFE réside en l’élaboration d’une méthode de dimensionnement des CMM soumises
aux efforts horizontaux et transversaux. Cette méthode doit à la fois concilier rapidité, qu’on obtient
avec la méthode de Combarieu et Priebe, ainsi que précision et réalisme du comportement obtenu
avec une modélisation numérique 3D.
La réponse à cette conception réside en l’utilisation de méthodes numériques analogiques. Jusqu'à
présent aucun module cherchant à concilier ces objectifs n’a pu être réalisé.
Dans cette partie nous entendons présenter et comparer les outils numériques utilisés par la
société KELLER en Inclusions Rigides. De cette manière nous pourrons avoir un recul sur les modèles
qui seront décrits dans le prochain chapitre et nous seront en apprécier leurs limites.
Le renforcement des sols compressibles par Colonnes à Modules Mixte est un problème
complexe qui met en jeu des phénomènes d’interactions sol-structure à différents niveau d’échelle.
Les éléments en interaction sont nombreux car ils regroupent l’interaction du sol avec les Inclusions
Rigides et les Colonnes Ballastées. Ces conditions complexes justifient l’utilisation d’outils
numériques adaptés pour prendre en compte le comportement global de l’ouvrage. La diversité de la
nature des matériaux et de leur comportement induit nécessairement la modularité des codes de
calcul utilisés. De plus, les matériaux présentent la plupart du temps un comportement non linéaire
et de déformations irréversibles.
Le code de calculs PLAXIS, aux éléments finis, a été utilisé pour des simulations bidimensionnelles et
comparé à des modèles tridimensionnelles.
La modélisation avec des modèles analogiques utilise les systèmes non linéaires, résolus par une
méthode itérative après discrétisation du modèle global.
TASPIE + et TASPLAQ sont des logiciels de type analytique développés par le bureau d’étude
TERRASOL pour le calcul des Pieux, Inclusions Rigides, et Fondations Mixtes.
Ces modules permettent de simuler le comportement de fondations profondes isolées sous un
chargement uniquement axial. On y intégre ou non le volume de sol qui lui est associé, lorsque cet
élément appartient à un groupe ou un réseau. Cet élément de fondation profonde est dénommé
pieu par simplification. Le système non linéaire constitué par 6 équations, se basant sur les méthodes
de dimensionnement du Fascicule 62 (pieu par la méthode pressiométrique) et les hypothèses de
Combarieu, est résolu par une méthode itérative, après discrétisation du modèle global. Le domaine
pieu et le domaine sol sont découpés par des plans horizontaux, équidistants dans chacune des
couches.
37
3.2.1.1.1. Description du code de calcul
Le calcul est basé sur la notion des fonctions de transferts est permet d’établir
mathématiquement des relations entre les données d’un système linéaire invariant.
On retrouve ainsi ces fonctions pour les lois établissant la relation entre le frottement latéral et le
tassement du pieu d’une part, la contrainte de pointe et le tassement d’autre part. La notion de
fonction de transfert a été présentée à l’origine par Coyle et Reese (ASCE 1966). Elle se trouve
généralisée dans TASPIE + en considérant à la fois :
Le tassement relatif pieu-sol. Elargissant son champs d’application grâce au tassement absolu
du pieu autant pour le frottement que pour la pointe ;
Une application supplémentaire peut être étendue aux prismes de sol placés au dessus de la
tête du pieu.
L’interaction avec le sol encaissant est supposée entièrement décrite par les lois de transferts
choisies. Il est possible de prendre en compte un tassement du sol autour du pieu sous la forme d’un
profil imposé de tassements qui demeure indépendant du résultat du calcul.
Ce modèle est utilisé pour établir la courbe de chargement d’un pieu isolé dans un massif dont les
tassements sont négligés. On notera aussi que la courbe de chargement d’un pieu isolé, lorsque le
profil de tassement du sol dans l’axe du pieu est connu, est dépendant du chargement appliqué au
pieu.
L’interaction entre le sol et le pieu est prise en compte. Ceci signifie à la fois que le
comportement du pieu est affecté par le tassement du sol encaissant et que le tassement du sol
dépend également de la distribution des efforts dans le pieu.
Notons que ce modèle est utilisé pour le comportement d’un pieu au sein d’un groupe aux mêmes
caractéristiques que ce dernier.
38
Dans le cas d’une étude de la maille élémentaire deux situations sont à envisager :
Pour le calcul, l’utilisateur devra rentrer un certain nombre de caractéristiques qualifiant le modèle à
réaliser. Pour cela il devra prendre soin :
- De définir la géométrie et le choix du mode de calcul correspondant (Isolé ou
Maille) ;
- Connaitre et préciser les caractéristique Es et E pressiométriques des sols ;
- Indiquer les modules d’Young des matériaux ;
- Définir, à l’aide du fascicule 62 ou du DTU 13.2 lorsqu’il s’agit de bâtiment, les
valeurs de frottements limites et de pointe sol/pieu.
Le système non linéaire, constitué par les six équations ci-dessous, est résolu à l’aide d’une
méthode itérative. Celle-ci est utilisée compte tenu des conditions limites en tête et à la base de
chaque modèle après discrétisation du modèle global. Le domaine pieu et le domaine sol sont
découpés par des plans horizontaux, équidistants dans chacune des couches. Le nombre n de
subdivisions adopté par couche est choisi par l’utilisateur.
Il est supposé que le cisaillement ζ est constant entre deux plans successifs et que la sixième relation
s’applique aux tassements à mi-distance des deux plans.
39)
Résolution : dQp( z) dQs( z) ( p s p s ss )dz
Qp ( z)
dy p ( Z ) dz 40)
S pE p
Qs ( z )
dy s ( Z ) dz 41)
S s Es
f ( y p ys ) 42)
39
3.2.1.1.3. Contrôle de validité des modèles
- Pour le pieu isolé, ces données sont constituées par la charge appliquée en tête
du pieu, la courbe de contrainte de mobilisation sous la pointe du pieu et le profil
de tassement éventuellement imposé wimp(z).
- Pour un pieu dans un maillage, ces conditions différeront en fonction du modèle
de calcul traité en dallage ou en remblai. On différenciera pour le dallage l’égalité
tassement sol/pieu égal, imposé par la relation yp(0)=ys(0). A contrario, en
remblai on peut répartir la charge totale supportée par la tête de pieu et le sol.
Ce calcul se conduit de manière itérative en actualisant, à chaque étape, le profil
du tassement moyen du sol.
- Il est suggéré d’adopter le long du pieu la valeur limite qs(z) = σs(z). Cette
hypothèse est en effet équivalente au choix de la valeur préconisé Ktanδ = 1
pour répondre à la théorie du frottement négatif de Combarieu dans le cas des
remblais surmontant des pieux ou des Inclusions.
- Le module Es, défini pour chaque couche de sol, est le module qui exprime la
relation entre la contrainte verticale agissant dans le sol et le tassement de cette
couche :
s
Es 43)
ys
- Dans les couches compressibles et, compte tenu des conditions imposés sur les
faces extérieures du volume étudié, le module Es peut être assimilé au module
oedométrique Eoed.
Es 1 Eoed 44)
- Dans une couche sur-consolidée, la valeur du module sécant Es peut être validée
par un tassement de type oedométrique ;
- Sur la hauteur du matelas de répartition ou du remblai surmontant le pieu, les
conditions de déformation ne peuvent plus être assimilées aux conditions
oedométriques : en particulier à proximité de la tête des inclusions.
40
- Mais comme il s’agit de couche généralement moins compressibles que les sols
sous-jacents, la distribution entre module d’Young et le module oedométrique
peut néanmoins le plus souvent être ignorée au regard des valeurs respectives de
tassement attendues sur la hauteur du matelas et celle du sol compressible.
3.2.1.2. FOXTA
FOXTA avec le module PIECOEF a pour objet de calculer, sous le même modèle que TASPIE +, un
pieu isolé soumis à des efforts de flexion en tête (Moment et tranchant) . On en déduit :
- Les coefficients de raideur en tête du pieu reliant les efforts (effort tranchant T et moment
fléchissant M) et les déplacements (déplacement horizontal y et la rotation w);
- Les efforts (moment fléchissant et effort tranchant) et les déplacements (déplacement
horizontal et rotation) en tout point du pieu.
-
Le pieu est modélisé comme un élément poutre. La réaction latérale du sol sur le pieu, dans le
domaine élastique, peut être modélisée par une infinité d'appuis élastiques, de raideur K =kφ ( avec
k, le coefficient de réaction du sol et φ, le diamètre). Ainsi, un déplacement transversal "y" du pieu
fait apparaitre une densité de force de rappel p = - k y
On suppose qu'une pression latérale supplémentaire s'exerce sur le pieu ainsi :
p( y, z ) p0 ( z) Ky 45)
L'équation d'équilibre du pieu, considéré à inertie constante dans la couche de sol s'écrit alors
Enfin, les expressions de la rotation W(z),M(z) et de l'effort tranchant T(z) sont alors connues grâce à
la relation suivante:
48)
Approche de Winkler
.
20. Schéma du modèle de calcul pour un sol de multicouche n. Sources manuel PIECOEF
41
sol
En prenant l'équilibre dynamique d'un élément du pieu soumis à une sollicitation dynamique, on
obtient l'équation suivante :
4Up 2Up
E pIp mp Sx ( Uf U p )
z 4 t 2 49)
Le coefficient de réaction k du sol, peut être introduit dans le module PIECOEF ou directement
calculé par le programme grâce aux données pressiométriques EM d'après les formules suivantes
50)
51)
PIECOEF permet de traiter les pieux isolés dont la pointe peut être fixe, encastrée ou articulée.
En tête il est possible d'appliquer:
- Un moment combiné avec un effort tranchant;
- Un Effort tranchant et une rotation;
- Un Moment et un déplacement ;
- Un déplacement et une rotation.
3.2.1.3. GRETA
Le programme GRETA conduit ses calculs d'amélioration de sol en présence uniquement d'un
système de renforcement en Colonnes Ballastées. Modèle de calcul
Par conséquent, la colonne de gravier ne peut pas pénétrer dans le sol sous-jacent.
L'amélioration des sols par des colonnes est basée sur l'hypothèse que les colonnes ont déformations
de cisaillement dès le début, tandis que le sol environnant se comporte élastiquement.
En général K dans les colonnes et graviers est égal à 1.
42
3.2.2. Module travaillant principalement par fondement numériques
3.2.2.1. PLAXIS 2D
PLAXIS, logiciel de calcul aux éléments finis, est développé depuis 1987 par Université technique
de Delft (Hollande). Les propriétés et paramètres associés aux éléments sol sont saisis sous la forme
de jeux de données. PLAXIS 2D propose différents modèles, mais deux sont proéminents dans nos
études : le modèle de Mohr-Coulomb utilisé comme première approximation du comportement d’un
sol. Le modèle élastique linéaire est représenté par la loi de Hooke pour l’élasticité linéaire isotrope.
Pour réaliser un modèle aux éléments finis il est nécessaire de :
- Préciser la géométrie des éléments à modéliser (bornée en générale);
- Réaliser un maillage (plus les éléments sont petits plus le modèle est précis);
- Fixer les conditions aux limites des bords du modèle (conditions de déplacement et de
contraintes imposées;
- Fixer les lois de comportement des matériaux ;
- Appliquer le chargement (ponctuel ou uniforme).
3.2.2.1.1. Maillage
Lorsqu’un modèle géométrique est entièrement défini et que les propriétés des matériaux sont
assimilées à toutes les couches et à tous les éléments de structure, la géométrie doit être divisée en
éléments finis.
Le maillage assurera la distribution des efforts dans la structure et permettra de réduire les erreurs
de calculs
Figure 21. Maillage représentant les nœuds et les points de contraintes. Sources Manuel PLAXIS
Les éléments fondamentaux sont des éléments triangulaires à 15 noeuds ou des éléments
triangulaires à 6 noeuds. La génération du maillage est basée sur une procédure robuste de
triangulation, ce qui se traduit par des maillages non structurés. Ces maillages peuvent paraître
désordonnés, mais les performances numériques de tels maillages sont généralement meilleures que
celles de maillages (structurés) réguliers.
43
3.2.2.1.2. Eléments d’interfaces
Dans le cas d'éléments de sol à 15 nœuds, les éléments d’interface correspondants sont définis
par cinq paires de nœuds, alors que pour les éléments de sols à 6 nœuds, les éléments d’interface
sont définis par trois paires de nœuds.
Chaque interface à une « épaisseur virtuelle » qui lui est assignée ; c’est une dimension imaginaire
utilisée pour définir les propriétés du matériau de l’interface.
Figure 22. Distribution des nœuds et des points de contrainte dans les éléments d’interface en connexion avec
l’élément sol. Sources Manuel PLAXIS
Les propriétés et paramètres associés aux éléments de sol sont saisis sous la forme de jeux de
données. Les propriétés des interfaces sont reliées aux propriétés de sol. Les interfaces présentes à
l’intérieur ou autour de cette couche se voient attribuer le même jeu de données que celle du sol.
Dans des problèmes pratiques, il peut apparaître une zone soumise à des contraintes de
Résistance d’interface. Un modèle élasto-plastique permet de décrire le comportement des
interfaces dans la modélisation des interactions sol-structures. Le critère de Coulomb est utilisé pour
distinguer le comportement élastique, où de petits déplacements peuvent apparaître aux interfaces,
et le comportement plastique pour lequel des glissements permanents peuvent se produire.
Pour les interfaces dont le comportement reste élastique :
n tan i ci 52)
3.2.2.1.4. Elasticité
Modèle élastique linéaire : ce modèle présente la loi de Hooke pour une élasticité linéaire et
isotrope. Le modèle de comporte deux paramètres de rigidité élastique, le module d’Young Ey et le
coefficient de poisson ν. Il est limité pour simuler le comportement d’un sol mais plutôt utilisé pour
modéliser des structures rigides massives placées sur ou dans le sol.
44
3.2.2.1.5. Description du code de calcul
Après la définition d’un modèle aux éléments finis, les calculs proprement dits peuvent être
effectués. Il est toutefois nécessaire de définir au préalable le type des calculs à réaliser ainsi que les
cas de chargement ou les étapes de construction qui seront à appliquer.
Le calcul plastique doit être choisit pour réaliser une analyse en déformations élasto-plastiques
pour laquelle il n’est pas nécessaire de prendre en compte la dissipation des surpressions
interstitielles avec le temps.
Une analyse de la consolidation doit être choisie dès qu’il est nécessaire de suivre le
développement et la dissipation des pressions interstitielles au cours du temps dans des sols saturés
de type argileux. PLAXIS permet de vraies analyses de consolidation en élasto-plastiques.
Un calcul de coefficient de sécurité peut être effectué en réduisant les paramètres de résistance du
sol.
Conclusion du chapitre
Au cours de ce chapitre concernant l’état de l’art du renforcement des sols, nous avons pu
observer que beaucoup de connaissances ont été accumulées ces dernières années sur les
caractéristiques et les méthodes de dimensionnements des modèles énoncés.
Dans cette réflexion sur l’évolution des techniques, deux phénomènes ont toujours été en lice.
D’une part, on cherche continuellement à améliorer la précision des résultats et valider les
comportements des sols soumis à des efforts horizontaux. Mais cette réflexion sur les modélisations
qu’elles impliquent, prennent du temps et concernent un domaine qui se rapproche de la recherche.
D’un autre coté, dans l’ingénierie, l’heure reste à l’optimisation et au gain de temps, sans toutefois
perdre en précision. Dans cette optique, il est nécessaire de combiner modèles numériques et
hypothèses simplificatrices par modélisation de comportement de substitution.
45
Chapitre 2 Modélisation numériques : Etudes et Résultats
1. Déroulement du PFE
Durant de ces derniers mois, trois modèles d’études ont été comparés. Un modèle en Semelle
Mixte, un deuxième en Inclusion Rigide et enfin en CMM.
Pour ces trois modèles, nous nous sommes contentés de travailler dans le cas des semelles isolées de
dimensions carrées (2 par 2 mètres). De plus, nous avons cherché à définir les efforts agissants dans
les différentes parties du renforcement à l’aide de modèles purement analogiques.
Sur ces programmes, les résultats en chargement vertical sont facilement déterminables, par contre
l’étude doit se porter sur la définition des répartitions des efforts dans les Inclusions sous
effets Horizontaux et Moments. Mettre en application ces deux points fait partie des principales
grandes difficultés de ces modèles.
Les premières démarches d’étude du PFE ont visé à me faire découvrir les logiciels de calculs
(numériques et analogiques) en menant des études comparatives sur les modèles de calculs.
Dans un deuxième temps, une étude en Inclusions Rigides avec matelas de répartition de charge
a été mise en pratique. Cette approche basée sur un nouveau modèle de dimensionnement appelée
« Modèle du Monolithe Equivalent », a été suggérée dans le programme de recherche en sismique,
AFPS. Les nombreuses étapes de définitions, ont fait appel à beaucoup de remises en questions
concernant les méthodes de modélisation. De plus, le développement de cette technique implique
la réalisation d’une étude paramétrique afin d’apporter une validation du modèle.
Pour finir, l’objectif final du PFE revient à utiliser la méthode développée en Inclusions Rigides, par le
« Modèle du Monolithe Equivalent », sur des modèles en Colonnes à Modules Mixtes.
46
1.1. Mise en place du principe du Monolithe Equivalent
La détermination des tassements d’un ouvrage renforcé par Inclusions Rigides peut être faite
localement pas l’utilisation de modèles axisymétriques. Cependant on fait alors l’hypothèse implicite,
dans des conditions de symétrie imposées, de la répétitivité de la situation aussi bien au niveau du
renforcement (maillage régulier et infini) que des charges appliquées.
Pour conserver des méthodes de calculs simples et éviter des modélisations lourdes en 3D on est
alors amené à utiliser des méthodes d’homogénéisations. Celles-ci vont nous permettre, par
l'intermédiaire de la détermination de caractéristiques équivalentes des sols renforcés, de conserver
des modèles de calculs 2D tout en autorisant l’évaluation des efforts et déplacements latéraux.
Aux vues des répartitions de contraintes et de tassements autour des Inclusions, en présence de
matelas de répartition, il parait claire que si l’on veut aboutir à une estimation réaliste des
tassements, la plastification du matelas de répartition de la couche d’ancrage par poinçonnement
des inclusions doit être prise en compte dans l’évaluation du module d’Young équivalent.
Le module oedométrique équivalent du sol renforcé se calcule à partir des déplacements verticaux
mesurés en tête et en pied d’inclusion. De la manière suivante :
h 53)
Eoed
h
En résumé pour la modélisation des Inclusions dans les calculs de répartition des tassements, la
démarche est la suivante :
Détermination du tassement local en fonction de la hauteur des remblais et de leur maillage
à l’aide de modèle axisymétriques ;
Détermination des caractéristiques équivalentes du sol renforcé homogénéisé par :
- Le calcul du module d’Young longitudinal grâce au tassement oedométrique en
prenant compte des effets de poinçonnement ;
- Calcul des paramètres de Mohr-coulomb équivalents ;
- Modélisation du sol renforcé dans le modèle de calcul PLAXIS 2D comme un
matériau homogène et propriétés équivalentes.
Notre double objectif est dans un premier temps, de travailler à l’aide de modèles analogiques
uniquement, mais aussi, de trouver le moyen d’obtenir les tassements corrects du sol et des
inclusions dans le cas de semelle.
47
1.1.2. Théorie du Monolithe équivalent
Dans le cadre du projet de Recherche National (qui sera décrit dans une partie postérieure) la
méthode du Monolithe Equivalent a été proposée.
Le principe de cette méthode consiste à assimiler le volume de sol renforcé, situé à l’aplomb de
la semelle, à un Monolithe Homogène Equivalent. L’étude se fait dans un premier temps pour
déterminer le comportement sous chargement vertical (V) et transversal (efforts statiques M, T). La
finalité de cette méthode est de pouvoir justifier des efforts contenus dans une Inclusion Rigide lors
d’effets inertiels.
L’approche en statique comprend 5 étapes successives, qui sont conduites avec des modules usuels
servant au dimensionnement des fondations profondes :
étapes 1 à 3 : Etude d’un pieu de renforcement au centre d’une maille élémentaire sous
sollicitations verticales à l’aide des fonctions de transfert caractérisant la mobilisation du
frottement ;
-
De ce monolithe on en
Monolithe : IR + sol assimilés à déduit un profil de
un volume et ayant comme tassement du sol g(z) qui
caractéristique un module nous permettra de définir
homogénéisé E* les efforts dans l’IR
étapes 4 et 5 : Etude d’un pieu isolé sous chargement transversal. Ce modèle est représenté
par des efforts ponctuels T, M appliqués en tête où l’on impose un déplacement du sol
encaissant g(z) sur appuis élastiques p = p(y).
48
On cherche ainsi:
- A déterminer avec l’effort vertical (V): le tassement des inclusions dû à cet effort
et la valeur de V en tête d’une Inclusion Rigide ;
- A vérifier le non glissement et le déplacement admissible de la structure soumise
à un effort horizontal (H ;)
- A vérifier la structure à la flexion composée (V et H).
Nous cherchons à justifier la modélisation par le monolithe, caractérisé par un module et une
géométrie équivalents au périmètre formé par le périmètre circonscrit aux 4 inclusions. Pour cela
nous avons réalisé sur le module GRETA une semelle carrée 2 par 2 m avec 4 colonnes. Le sol a pour
caractéristique un module Equivalent E* à l’infini.
D’un autre coté, on a rentré les même caractéristiques sur TASPIE mais au détail près que le module
équivalent n’est appliquée qu’au monolithe. Le sol, en dehors de cette zone conserve ses données
initiales.
E* E* Sol
Au terme des essais, les tassements ne sont pas les mêmes. Le module E* homogénéisé appliqué
à l’intégralité du sol (aussi bien hors semelle) n’est pas cohérent. Ceci nous démontre bien l’intérêt
de n’appliquer Ce module qu’à la zone sous la semelle.
A présent, l’objectif est de mettre en application cette théorie à partir des différents Modèles
de renforcements (SM, IR avec matelas et CMM). La première étape de validation concerne les
semelles mixtes. Nous allons tester la théorie puis la comparer à des modèles de
dimensionnements déjà existants. Cette première étape nous donnera un premier aperçu de la
validité de la théorie telle qu’elle est proposée ci-dessus.
49
1.2. Etude comparative du comportement d’une semelle-mixte soumise à un chargement
vertical
Lorsque l’on réalise des inclusions rigides et que le sol en sous-face de semelle est de bonne
consistance, on peut parler de fondation mixte semelle – pieux. Dans ce cas on considère que la
semelle participe avec les pieux à la reprise des charges.
O. Combarieu (1988) propose une méthode de calcul prenant en compte l’interaction sol-semelle-
pieux et reprenant notamment la méthode de R. Franck et S.R.Zhao pour le calcul de renforcement
de pieux.
Une première approche de calcul a été effectuée sur ce modèle simple afin de se familiariser
avec les modèles de calculs existants. Dans un second temps, on choisit de tester la méthode du
Monolithe Equivalent en Semelle Mixte pour en comparer la pertinence des résultats.
Nous sommes dans le cas d’un semelle- mixte de dimensions 2 x 2m. La semelle repose sur les
Inclusions rigides ancrées de 50 cm dans les sables et graviers. L’étude est simplifiée à un système
bicouches dont les caractéristiques ont été déterminées selon le Fascicule 62.
100 t et 150t
Pl* (Mpa) 0.25
Em (Mpa) 2
α 0.5
Ø (cm) 27 20 t et 34t 20 t et 34t
S ( m²) 2x2
7m
Pl* (Mpa) 3 Limon
Em (Mpa) 30 6m
α 1/4
φ (°) 38
Sables et gravier
Nous avons procédé à une étude comparative comprenant méthodes manuelle et numériques :
Méthode manuelle
50
Etude par la « Méthode des Raideurs », réalisée sur des modèles analytiques TASPIE + et
TASPLAQ
« La Méthode des Raideurs » consiste à déterminer les raideurs des Inclusions rigides modélisées
comme un pieu en maillage élémentaire et en pieu isolé.
La détermination des raideurs des inclusions sous la semelle s’effectue à l’aide du module TASPIE+.
Ainsi un calcul de type pieu isolé permet d’établir la courbe de chargement sur l’intervalle des
incréments de calcul ; une interpolation linéaire est faite pour déterminer le déplacement et la
raideur correspondants aux différentes charges. De ce fait la raideur est exprimée comme le rapport
de la charge en tête de pieu au déplacement correspondant.
Pour un calcul de type pieu associé à un sol, les raideurs surfaciques équivalentes sont estimées sur
le même principe. Cette raideur surfacique au droit du pieu est obtenue en divisant la contrainte sur
le pieu par le déplacement du pieu et la raideur surfacique au droit du sol en divisant la contrainte
moyenne sur le sol par le tassement moyen du sol en tête.
51
L’association de ces raideurs permet de représenter l’interaction de la semelle sur le sol et de
répartir d’une manière cohérente l’évolution des contraintes dans la fondation. Ainsi nous obtenons
un tassement plus réaliste de la fondation.
Pour la détermination de la raideur tenant compte de l’influence du sol aux alentours, il est
nécessaire de calculer les dimensions de maille élémentaire qui prendra en compte cette surface
d’influence du sol. Voici le moyen pour la définir :
Entraxe
2m
Maille élémentaire
2m
Figure 27. Principe de la maille élémentaire
La maille est caractérisée par le périmètre circonscrit aux 4 inclusions. Cette surface variera en
fonction de l’entraxe entre les Inclusions rigides ainsi que de leurs diamètres.
On définit de cette Maille un périmètre P et une aire A qui caractériseront la surface de sol à prendre
en compte pour une inclusion rigide dans sa maille :
P 4 entraxe 54)
2
Des essais de modélisation par la méthode du Module Equivalent sur un modèle analytique
(TASPIE +)
Cette théorie initialement prévue pour un système d’Inclusions Rigides avec matelas de
répartitions est testée pour une Semelle Mixte.
Nous nous limitons à la réalisation de l’étape 1 et 2 définis par la théorie. Ainsi nous représentons la
semelle mixte dans une Maille Elémentaire soumise à un chargement vertical et déduisons le Module
Equivalent correspondant aux sols et inclusions rigides.
Ce module déterminé, on l’intègre dans le monolithe pour définir les tassements du système de
fondation.
52
1.2.3. Validation des résultats
Avec cette première approche, nous nous sommes limités à la détermination des tassements du
sol sous la semelle. Cette limitation s’explique par le fait qu’il n’existe pas de méthodes manuelles
globales (Combarieu) permettant de définir facilement la répartition des efforts dans les Inclusions.
Par contre, même si cette étude est sommaire, elle est suffisante pour donner une idée sur leur
validation.
Un deuxième modèle a été modélisé en utilisant ces mêmes caractéristiques pour un chargement 1.5
fois plus grand :
L’écart relatif entre la méthode manuelle et celle des raideurs est raisonnable. Cette différence
met en évidence la non prise en compte des critères de frottements le long de l’inclusion (pour la
méthode globale).
De plus, les résultats de la « méthode des raideurs » nous place davantage du coté de la sécurité.
Par contre, les résultats concernant le monolithe ne sont pas satisfaisants. Nous ne pouvons,
après ces premiers essais, utiliser la méthode telle qu’elle est décrite.
Deux questions se posent :
- Cette méthode, initialement prévue dans le cas d’inclusions avec matelas, est-elle adaptable
en l’état ? Permet-elle de prendre en compte correctement les hypothèses définissants les
semelles mixtes ?
- Cette méthode telle qu’elle est décrite est-elle valable ?
L’étape qui va suivre va donc consister à étudier un modèle Inclusion avec matelas qui permettra
de faire des comparaisons et nous faire avancer dans la détermination d’une modélisation sur les
Modules Taspie + et Piecoeff.
53
1.3. Etude sur un Modèle d’Inclusions Rigides avec matelas de répartition
Dans le cas des renforcements de sol par IR, on a souvent l’obligation de les armer par des cages
d’armatures ou de les associer avec un matelas afin que le sol renforcé puisse supporter les
sollicitations horizontales liées essentiellement au vent ou au séisme.
La technique d’Inclusion Rigide est associée à la mise en place d’un « matelas de répartition de
charge », qui, comme son nom l’indique, va contribuer au transfert des charges vers les inclusions
par la formation de voutes dans le sol granulaire constituant cette partie de l’ouvrage.
Ainsi ce matelas va diminuer et homogénéiser les tassements en surface du massif de fondation.
Dans le cadre du PROJET AFPS un modèle unique de comparaison physique et numérique est défini.
Ce modèle est nommé « Benchmark » est regroupe les caractéristiques suivantes :
Figure 28. Caractéristique d’une semelle carrée sur 4 IR nommé Benchmark. Extrait du projet AFPS
54
1.3.2. Méthodologie de calcul
Nous allons déterminer les efforts dans les Inclusions Rigides soumises uniquement à un effort
statique Vertical (Etapes 1 - 2 – 3). En reprenant la théorie proposée, la procédure de modélisation
sur TASPIE + est la suivante :
Hypothèses choisies :
- Modélisation d’un élément de massif avec interface Sol-IR
- Pas d’interface Sol – Semelle
- Sol est caractérisé par un Modèle Mohr-Coulonb
- Les fondations et les inclusions rigides sont calculées en linéaire élastique
55
Résultats :
Contraintes sous charge N (contraintes appliquées sur la face superieure de la semelle :250 kPa) :
Statique charge N
N (kN)
-100 -150 -200
0.0
-1.5
-3.0
Z (m)
-4.5
-6.0
-7.5
Figure 31. Évolution des efforts dans l’inclusion rigide sous un chargement statique N
56
1.3.3.2. Résultats avec le monolithe équivalent
Etape 1 : Modélisation en maillage élémentaire pour la détermination du Module Equivalent
E*
Contrainte Définition du
Tassement du
appliquée sur la Module
modèle
maille Équivalent
N/s =
w Eoed*= σ*h/s
1050 kN/3.36m²
Les premières modélisations du modèle Benchmark n’ont pas donné de résultats concluants. La
démarche qui doit suivre doit prendre en compte l’inexactitude des résultats et nous amener à une
nouvelle théorie d’approche.
Cette étude porte sur une analyse approfondie du principe de modélisation et de détermination
correcte du module homogénéisé du sol ainsi que des efforts finaux dans l’IR.
Rappelons que l’objectif est la validation d’une méthode de dimensionnement par des modèles
numériques basés sur les hypothèses de Frank et Zhao. Pour s’assurer des bonnes représentations
des éléments et caractéristiques des termes de résistance, il nous faut caler modèles numériques
(TASPIE+) aux analogiques 2D (PLAXIS). Après validation du principe uniquement, il sera possible
de redévelopper la méthode du Monolithe.
57
1.3.4. Etude paramétrique sur le modèle de Benchmark : IR + matelas soumis à un effort
statique N
Nous avons développé une approche d’étude qui nous permet de comparer et de déterminer les
paramètres influençant les étapes de modélisation. Voici les principales étapes abordées :
Figure 33. Principe de la Maille Elémentaire : Etape 1 dans la méthode du Monolithe équivalent
58
Le monolithe dans Taspie + Le monolithe avec Plaxis 2D en axisymétrie
N = 1050 kN
Sol Sol
Monolithe
Monolithe
Em = 2 500
Limon Limon
kpa
Ey=
E*/1.346
qsl = 30 kPa
-7.5
Em = 40 000 Marne
kpa
Ey= 120 000
kPa
Figureqsl
34.= Confrontation
120 kPa des modélisation TASPIE + et PLAXIS
Une distance de 1Ф est Ey modélisée en dessous des IR, cette distance représente l’épaisseur
d’influence des bulbes de contraintes de Boussinesq. Elle montre jusqu'à quelle profondeur des
tassements existent.
300
contrainte appliquée à la
montrant la variation du
Module Equivalent en Taspie 8.2
200
fonction de la contrainte Plaxis matelas MC
100
50
0
0 20000 40000 60000 80000
E* (kpa)
59
Dans cette étude, nous avons cherché à faire apparaître l’évolution et les écarts des Modules
d’Homogénéisation E*, en fonction des contraintes appliquées et des modélisations choisies.
Note importante :
Les résultats des Module Equivalent E* est très sensible à l’évolution des tassements et de la
contrainte appliquée sur la semelle.
Dans l’étape 2 nous avons défini pour quelle contrainte on obtient un module équivalent cohérent.
Validation des deux modèles Taspie + / Plaxis
350
300
250
contrainte (kPa)
100
50
0
0 2 4 6 8 10 12
tassement (cm)
Figure 36. Calage des modèles Plaxis (élément fini) et Taspie+ (analogique)
Dans cette étape, nous travaillons dans le sens inverse. Grâce à la modélisation 3D nous
connaissons le tassement du sol dans le monolithe. Par cette méthode, nous cherchons à définir pour
quel Module Equivalent on obtient ce tassement. L’objectif de ce calcul est de faire apparaître l’ordre
de grandeur de la charge à appliquer sur la Maille élémentaire.
En effet rappelons que la modélisation en maille élémentaire correspond au profil des efforts dans
un maillage où les pieux sont infinis. Ainsi, il n’est pas envisageable d’appliquer la contrainte totale
sur cet élément sol/pieu.
60
Etape 1 : Module Etape 2 : Profil des
équivalent du efforts dans le
PLAXIS 3D Tassement = 3 cm
monolithe monolithe
influence du qs influence de qs
3.6 6
3.5 5
3.4 4
w (cm)
w (cm)
3.2 2
3.1 1
0
3
0 50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250
qs (kPa) qs (kPa)
Figure 37. Comparaison Taspie+ /Plaxis pour la caractérisation de l’interface Monolithe /sol
A l’heure actuelle les modélisations par la maille élémentaire ne permettent pas d’obtenir un E*
oedométrique satisfaisant. En effet, en appliquant la totalité de la charge sur l’inclusion dans l’étape
1 (maille élémentaire) le Module Equivalent obtenu est faussé. On ne peut pas assimiler le profil de
contraintes sous une semelle à celle d’un élément infini. Cela veut dire que le tassement obtenu avec
la contrainte totale n’est absolument pas égal dans le cas de la semelle.
L’étude paramétrique nous a permis de déterminer la charge qu’il faudrait pour obtenir un Module
Equivalent correct et donc un tassement du Monolithe exact. Le problème mis en avant révèle que
nous n’avons pas trouvé le moyen de justifier cette valeur. Nous ne sommes donc pas en mesure
d’utiliser cette méthode pour d’autres dimensionnements.
SOLUTION : Il faut déterminer ce module par une autre méthode.
La Méthode des raideurs va nous y aider, en prenant en compte les caractéristiques du sol et la
raideur K des pieux. De cette manière on détermine le tassement total du sol grâce à une
modélisation analogique sur TASPLAQ.
61
1.4. Utilisation des résultats obtenus par l’étude paramétrique du modèle Benchmark pour
les CMM
Des résultats des études paramétriques précédentes, nous avons développé une ligne de
conduite à appliquer sur les CMM.
Dans ces prochaines modélisations, les étapes de calculs sont modifiées. L’étape initiale, basée sur
une modélisation en Maille Elémentaire est remplacée par la définition du module équivalent à l'aide
du module TASPLAQ.
Dans un second temps, nous comparerons nos modélisations faites avec des modélisations 3D
aux Eléments Finis, réalisées en partenariat avec le laboratoire de Génie Civil de l’Université de
Grenoble.
Enfin nous conclurons sur l’ensemble de l’étude avec l’analyse entre les modèles numériques et les
physiques.
62
2. Définition d’une méthode de dimensionnement pour les CMM
Afin d’améliorer la précision des calculs, sans rentrer dans des modélisations longues et
complexes, l’entreprise KELLER FONDATIONS SPECIALES souhaite utiliser des modèles de calculs
analytiques tel que TASPIES +. En parallèle, grâce au projet AFPS et une nouvelle ouverture de travail
par le monolithe équivalent, ce souhait est peut-être réalisable.
Voici l’intérêt de nos recherches, développer la méthode d’un volume de sol équivalent étudié avec
le modèle Benchmark et de l’appliquer aux CMM.
Dans une première approche, on limite la comparaison des modèles à de simples efforts
statiques (N, T et M). Cette première étape nous permettra de démontrer la pertinence ou non du
modèle. Ce n’est qu’à partir de cette validation que peut être envisagée la modélisation dynamique.
L’étude se porte sur une semelle carrée de 2 m de coté sous sollicitations horizontales reposant sur
un massif de sol mou renforcé par 4 CMM.
2.1.1. Matériaux
Un modèle réduit de sol renforcé par un système de CMM sous semelle carrée de 20cm de coté et de
2 cm d’épaisseur a été réalisé. Voici ses caractéristiques :
- Le sol compressible est constitué d’argile saturé très mou placé au dessus d’une
couche granulaire, située au fond de la cuve ;
- Le massif d’argile a été produit en mixant 2 types d’argile et en adaptant la
teneur en eau du mélange pour obtenir la résistance mécanique souhaitée (
Orozco et al., 2007).
- Les fondations CMM sont réalisées en 2D.
63
En partie supérieure : deux sections rectangulaires (20 x 9cm et 10 cm de long) remplies de gravier
représentent les colonnes ballastées.
En partie inférieure : les IR sont modélisées par deux plaques en aluminium d’une section
rectangulaire (20 x 0.3 cm et 50cm de long). L’encastrement des plaques d’aluminium est réalisé sur
5cm dans la couche de gravier sous-jacente. Les têtes de la partie des IR ont été encastrées dans
deux plaques de PVC afin de simuler les zones de transition et supporter les graviers pour se
rapprocher du principe de connexion réelle.
Des papiers de verre ont étés collés sur la surface inférieure du modèle de la semelle, comme pour
les plaques en PVC, afin d’obtenir un meilleur frottement et donc une meilleure transmission des
forces horizontales dans les plaques d’aluminium.
- Pour éviter la pénétration des graviers de la CMM dans l’argile aux alentours
deux chaussettes géotextiles ont été utilisées.
- Le modèle physique a été installé sur le coté vitré afin de permettre la
visualisation des mécanismes de déformation pendant les essais.
Un chariot de chargement supportant le modèle de la CMM peut se déplacer le long de deux rails
parallèles fixés sur les deux coté latéraux. Ainsi le modèle peut descendre librement sous
chargement grâce à un système de guidage sur ce chariot.
- Pour les essais quasi statiques le chariot de chargement a été relié à un système
de vis-à-billes avec un moteur Brushless ;
- Pour les essais dynamiques, un vérin rapide éléctro-mécanique EXLAR a été
utilisé avec le moteur Brushless et un variateur numérique de vitesse maximale
700mm/s ;
- Quant à la charge verticale, elle reste constante tout au long de chaque essai. Elle
a été appliquée à l’aide d’un poids posé directement sur la semelle.
Figure 39. Exemple de LVDT qui a pour avantage d’être excellente fiabilité.
Sources Wikipédia
Une fois le modèle de la semelle en contact avec le sol renforcé, la charge verticale est appliquée
à l’aide de poids pour obtenir environ 500N. Ensuite, quarante cycles de charges horizontales sont
appliqués avec une amplitude de déplacement constante de 5mm. Les fréquences sont de 0.05Hz
pour les essais quasi-statiques et 1.2Hz pour les essais dynamiques.
64
2.1.3. Résultats et interprétation des expérimentations sur le modèle physique
(bidimensionnel)
Durant les essais quasi statiques, les parties supérieures en gravier de la CMM se déplacent
ensembles horizontalement, mais avec une amplitude de déplacement horizontal diminuant
graduellement avec la profondeur.
L’argile autour se déplace horizontalement en éloignant les parties supérieures en gravier.
Nous observons les mouvements dans la partie supérieure des CMM.
Les plaques en PVC ainsi que les têtes des plaques en aluminium restent stables. Apparemment, la
transmission de la charge horizontale est fortement réduite sur la hauteur de la colonne en gravier et
la partie rigide de la CMM ne serait sollicitée quasiment que verticalement au cour du chargement
latéral.
500
N
Argile 1
Argile 2
Gravier
Figure 40. Schématique du comportement des modèles physiques sous chargement statique
Durant les essais dynamiques, l’amplitude des mouvements pour les deux modèles est plus
importante que précédemment que se soit dans la partie supérieure de la CMM ou dans le matelas
granulaire au dessus des inclusions rigides.
Cette fois-ci, le déplacement horizontal des têtes des inclusions rigides (plaques aluminium) est très
visible dans les deux modèles durant les essais dynamiques, donc une part plus importante de la
charge horizontale transmise aux inclusions rigides à cause de l’effet inertiel. Dans le sens vertical,
aucun déplacement n’est observé pour les inclusions rigides, comme pour les essais quasi statiques.
Les tassements de la fondation mesurés pendant les essais montrent une augmentation liée très
certainement à une plastification du système rapidement obtenu par la cohésion de 5 kPa
particulièrement faible de l’argile. Les tassements se cumulent plus rapidement pour les premiers
cycles et tendent à se stabiliser ultérieurement. Pour deux modèles CMM et IR, le tassement dans les
essais quasi-statique est plus faible que pour les essais dynamiques. Pour le modèle IR, la différence
observée des tassements est encore plus évidente, ce qui peut s’expliquer en première analyse par
un poinçonnement progressif de la tête d’inclusion dans le matelas dont le compactage n’a pas été
forcément optimal.
65
2.1.4. Résultats Flac 3 D statiques et dynamiques : Modélisation Numérique
La modélisation numérique a été effectuée par le code de calcul Flac3D. Le modèle numérique a
été réalisé sur une semelle carrée de taille « réelle » de 2m de coté et de 0.5m de profondeur
reposant sur 4 CMM. La longueur des colonnes ballastées est variée en partie supérieure afin
d’examiner l’influence sur les réponses des parties inférieures (inclusions rigides).
- La partie rigide des CMM est modélisée en 3D par l’élément « pieux » où l’on a la possibilité
de simuler les interfaces entre l’élément de structure béton et sol ;
- Le comportement du sol est décrit pas une loi élasto-plastique du type Mohr –Coulomb avec
la règle d’écoulement ;
- Une loi élastique linéaire est utilisée pour les éléments de structure : la semelle, l’inclusion
rigide et les zones de transition (CMM) ;
- Le contact entre la semelle et le béton est modélisé par une interface du type Mohr-
Coulomb.
Figure 41. Différents modèles de CMM étudier avec le modèle numérique Flac 3D
66
2.1.5. Confrontation des résultats expérimentaux aux méthodes de dimensionnement
Notre étude se portera sur un seul modèle réalisé par l’université de Grenoble. Ce modèle prend en
compte les caractéristiques de sol et géométriques suivantes :
Colonnes ballastées
Zone De Transition
Inclusions Rigides
Figure 42. Modèle de fondation choisi pour la modélisation avec la méthode du Monolithe Equivalent.
67
Les calculs ont été effectués en trois étapes :
Etapes 1 : la charge verticale nominale de 320 kN a été fixée pour rester dans le domaine
élastique avec un facteur de sécurité de 3 sur la charge limite de 960 kN déterminée par
calcul.
Etape 2 : une charge horizontale statique est appliquée en couplage avec la charge verticale
nominale jusqu’à obtenir un déplacement limite, de 12mm correspondant à la rupture. Le
déplacement nominal est fixé à 4mm (facteur de sécurité de 3) et correspond à une force
horizontale statique de 130 kN.
Etape 3 : une charge horizontale dynamique est appliquée sur la semelle soumise à la charge
verticale nominale par déplacement imposé de forme sinusoïdale avec une amplitude de
4mm et une fréquence d’1 Hz sur une durée de 10s. On pose ici que la fréquence
fondamentale d’un bâtiment reste généralement entre 0.5Hz et 5Hz.
Nous limitons notre étude à la détermination des efforts dans les parties inférieures des CMM
(Inclusions rigides) sous chargements Verticale N et Horizontale T statiques. Seront ainsi étudiés :
- CMM grâce au module d’homogénéisation E* avec N et T
- CMM grâce au module d’homogénéisation E1* pour les parties supérieures des CMM et E2*
pour les parties inférieures des CMM avec N et T.
- CMM grâce au module d’homogénéisation E1* pour les parties supérieures des CMM et E2*
pour les parties inférieures des CMM avec N et T et un moment imposé. (hors comparaison
avec modèles numériques FLAQ et physique)
CONTROLE
ETAPES MODEL DE CALCUL RESULTATS VERIFICATIONS
• Tassement w de la semelle
• Taspie + en pieu isolé: raideur Ki sous contrainte σ
Module équivalent du • Taspie + en maille élémentaire : raideur Kg
1 h
Monolithe • Tasplaq avec charge N sur semelle et
raideur des IR
• E*
w
Tassement de la
Profil des efforts verticaux Taspie + avec charge totale N sur le Tassement du sol w(z) en
2 semelle /
dans le Monolithe monolithe fonction de la profondeur.
Tasplaq
68
E1
*
E
Figure 44. Monolithe avec 2 modules
2
équivalents
*
Chargement N et T
Tableau 6. Résultats des 5 étapes de calculs avec la méthode du monolithe pour un chargement N et T
Tableau 7. Résultats des 5 étapes de calculs avec la méthode du monolithe pour un chargement N ; T et M
69
2.2.4. Comparaison au modèles 3D de FLAQ
Les Moments maximum sont essentiellement concentrés dans la partie haute de l’inclusion
rigide. Avec ces deux modélisations nous avons pu prouver que peu des efforts appliqués sont
diffusés dans l’inclusion. De plus, la similitude du comportement du profil des efforts doit nous
rapprocher de la réalité.
1
Résultats
2 PIECOEF par la
méthode du
3
Arrière (0.3m)
monolithe :
Avant (0.3m)
4 Arrière (1.0m)
Avant (1.0m)
5 Arrière (1.5m)
Avant (1.5m)
Les résultats en bleu correspondent à notre cas de figure : hauteur Colonne Ballastée 1 m.
Pour les efforts tranchants, un même constat est observé, l’effet maximum se situe en tête
d’inclusion. Mais cette valeur maximum ne représente 3% de l’effort total appliqué en sous face de
semelle. Effort tranchant (kN)
-2 -1 0 1 2 3
0
Longueur de l'inclusion rigide (m)
1
Arrière (0.3m)
Avant (0.3m)
2
Arrière (1.0m)
Avant (1.0m)
3 Arrière (1.5m)
Avant (1.5m)
4
6
Les résultats en bleu correspondent à notre cas de figure : hauteur colonne
Ballastée 1 m.
Tranchants
Moment maximum sur FLAQ 3D = 1.8+1.1 kN.m = 2.9 kN.m
Moment maximum sur PIECOEF = 3.1kN.m
70
Le profil des efforts, Moments et Tranchants, dans les deux modélisations sont très similaires. Le
Moment maximum est concentré dans la partie haute de l’Inclusion. L’effort tranchant, lui, est
maximum en tête de la partie rigide de la CMM, tout en restant modéré. Les efforts que reçoit
l’inclusion sont très faibles par rapport aux efforts réels appliqués en sous face de semelle (44 fois
inférieurs). Ceci s’explique par l’usage de deux modules homogénéisés sur PIECOEF. Cette
modélisation montre bien qu’il y a dissipation des efforts dans la partie haute de la CMM
(colonnes ballastées).
Nous pouvons conclure que la modélisation par la méthode du Monolithe donne des résultats
corrects par rapport à une modélisation 3D. L’ordre de grandeur, ainsi que le profil des efforts sont
réalistes et cohérents avec les autres modèles.
3. Perspectives
Ces 20 semaines de recherche n’ont pas suffit pour définir une méthodologie complète pour la
modélisation des CMM soumises à des efforts horizontaux. Le protocole d’étude nécessite encore
d’être développer, améliorer et scrupuleusement démontré.
Dans l’optique que cette méthodologie soit validé par les bureaux de contrôles et appliquée par la
suite par les ingénieurs KELLER il faut encore envisager :
71
Conclusion
La méthode du monolithe modélisé sur des logiciels analytiques constitue un démarche très
rapide est très facile à mettre en application. Elle permet d’être rapidement comprise et intégrée par
les ingénieurs. De plus, elle évite les pertes de temps engendrés par des modélisations aux éléments
finis qui peuvent parfois prendre quelques semaines.
Les différentes étapes de recherche dans la définition de la méthodologie du Monolithe
Equivalent ont donc permis de valider une méthode de dimensionnement cohérente par rapport à la
réalité.
Toutefois, il faut rester vigilent. La valeur du Module Homogénéisé E* dépend d’un certain
nombre de paramètres (ex. charge appliquée sur maille élémentaire, répartition des efforts sol/IR…)
et donne des résultats encore trop approximatifs. Pour cela, une étude complémentaire serait
nécessaire afin de résoudre cette imprécision et permettre d’apporter un gain de temps
supplémentaire dans le protocole de modélisation.
72
Bibliographie
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Laboratoire régional ponts et chaussées de Rouen 1988
Olivier Combarieu Amélioration des sols pas IR verticales application à l'édification de remblais
sur sols médiocres.
Laboratoire régional ponts et chaussées de Rouen 1988
Olivier Combarieu Fondations superficielles pour sols médiocres par inclusions rigides
Laboratoire régional ponts et chaussées de Rouen 1990
Briançon, Kastner, Simon, Dias Amélioration des sols en place : Etat des connaissances :
amélioration des sols par inclusions rigide
ENPC/LCPC 2004
Fondasol Proposition d'un note de calcul FONDASOL sur IR ou mixtes sous fondations de
bâtiments
Orianne Jenck Le renforcement des sols compressibles par inclusions rigides verticales.
Modélisation physique et numérique
INSA Lyon 2005
Alia Hatem Comportement en zone sismique des inclusions rigides : Analyse de l’interaction
sol-inclusion-matelas de répartition – structure
Laboratoire de Mécanique de Lille UMR CNRS 8107 2009
X. Zhang, Ph. Gotteland & P. Foray S. Lambert Numerical modeling of inertial soil-inclusion
interaction
L3S-R, UJF-INPG-CNRS, Grenoble Universités,
Grenoble, France 2009
Documents de référence
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