11.le Monde Merveilleux Des Pierres Precieuses PDF
11.le Monde Merveilleux Des Pierres Precieuses PDF
11.le Monde Merveilleux Des Pierres Precieuses PDF
!
Couronne de Louix XV (Musée du Louvre)
Petit avertissement
Ce petit ouvrage n’est pas un traité de gemmologie destiné aux spécialistes de la joaillerie,
mais plutôt une invitation à la découverte de ce monde fascinant et mystérieux qu’est celui
des pierres précieuses.
Il s’adresse aux curieux de la nature, aux amateurs de minéraux et à toutes les femmes qui
rêvent des bijoux qu’elles voudraient qu’un prince charmant leur offre en gage de leur amour !
Le club très fermé des pierres précieuses
Pour entrer dans le club très fermé des pierres précieuses, un minéral doit posséder les trois
qualités suivantes :
- La beauté qui fascine l’œil de l’observateur soit par une couleur profonde, un éclat particu-
lier, un effet optique spécial, chatoyance, iridescence, opalescence, astérisme.
- L’inaltérabilité, qui grâce à la résistance aux frottements mécaniques et à une insensibilité
aux agents chimiques en garantit la durabilité et la pérennité dans le temps.
- La rareté qui lui confère la qualité d’objet convoité, donc coûteux, et en fait un symbole de
richesse et de puissance.
La convoitise humaine est telle qu’il s’établit immanquablement une hiérarchie entre les pierres
précieuses basée sur leur prix. Au sommet de cette échelle brillent le diamant, le rubis, le saphir et
l’émeraude.
Vers le bas, nous trouvons de nombreux minéraux qualifiés de pierres fines, parmi lesquelles fi-
gurent les grenats, le spinelle, l’aigue-marine, la topaze, la tourmaline, l’améthyste et bien d’autres
encore dont certaines peuvent d’ailleurs atteindre des prix élevés.
Il n’y a pas une frontière précise qui délimite le domaine des pierres précieuses de celles qui en
sont exclues. En effet, la notion de beauté est fondée sur des jugements subjectifs et il n’est pas
possible de fixer arbitrairement des valeurs limites de propriétés physiques qui permettraient de
tracer une telle frontière.
Il y a encore de nombreux autres minéraux qui, bien que n’étant pas susceptibles d'être facettés,
sont tout de même esthétiquement intéressants sous forme de cabochons ou d’objets polis. On
leur réserve alors le nom de pierres ornementales.
Sous le nom de pierres de collection, on trouve encore tous les minéraux qui, taillés, présentent
un côté esthétique certain, mais qui ne répondent pas nécessairement aux critères d'inaltérabilité
ou de rareté. Ce sont des pierres taillées qui restent dans les écrins de collectionneurs et qui, par
leur fragilité, ne sont pas montées en bague ou en pendentif.
L'indice de réfraction
La couleur
La couleur est le caractère utilisé en premier lieu dans la
description des pierres précieuses. Les espèces minérales
qui présentent toujours une même couleur sont peu fré-
quentes. Il faut donc être prudent et bien prendre
conscience que la couleur de la plupart des minéraux est
essentiellement variable et qu'elle peut être provoquée par
des causes très différentes.
Quatre facteurs peuvent être à l'origine de la coloration
d'un minéral :
1
Littéralement "porteur de couleur"
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2. D'infimes traces d'un élément chromatophore sont dispersées dans le réseau cristallin d'un mi-
néral habituellement incolore. Une même espèce minérale peut donc présenter des couleurs
différentes suivant la nature de l'impureté. Corindon teinté en rouge par des traces d'oxyde de
chrome (rubis) ou en bleu par des traces d'oxydes de titane et de fer (saphir).
4. La perturbation du réseau cristallin d'un minéral exposé pendant des millions d'années à la ra-
dioactivité naturelle de la roche peut provoquer l'apparition de teintes inhabituelles. L’exemple
le plus connu est celui du quartz fumé dont la teinte brune plus ou moins foncée a été provo-
quée par la très faible radioactivité du granite dans lequel il a séjourné durant plusieurs millions
d'années. Cette coloration disparaît lorsqu'on chau#e le minéral et il ne reprend plus sa couleur
une fois refroidi. Par contre on peut “fumer” artificiellement un quartz incolore en le soumettant
à une irradiation artificielle, dans des accélérateurs de particules.
Les gemmologistes utilisent aussi des qualificatifs imagés pour décrire les couleurs : rouge "sang de
pigeon" qualifie la couleur des rubis les plus recherchés, "madère" désigne le brun rose des belles to-
pazes, alors que "lie-de-vin" est réservé au grenat almandin de bonne qualité.
La couleur peut être analysée plus scientifiquement au moyen du spectromètre, appareil qui per-
met de préciser quelles sont les radiations qui sont absorbées sélectivement par la gemme.
Pour un œil exercé, la qualité de l'éclairage joue un rôle important car le spectre lumineux du soleil
n'est pas identique au spectre fourni par un éclairage artificiel. L'importance de l'éclairage est re-
marquablement mise en évidence par l'alexandrite, une variété de chrysobéryl, qui paraît verte à la
lumière du jour, mais rouge à la lumière d’une ampoule incandescente.
L’éclat
L’éclat d'une pierre précieuse est une appréciation un peu subjective qui dépend surtout de son
pouvoir réflecteur, mais aussi de son degré d'opacité et de la manière dont il di#use la lumière.
Le pouvoir réflecteur est la proportion de lumière réfléchie par rapport à la quantité de lumière reçue.
Pour les minéraux transparents, le pouvoir réflecteur est toujours assez faible et ne dépend
que de l'indice de réfraction. Les lois qui régissent le pouvoir réflecteur des minéraux opaques
sont plus complexes. Ils présentent parfois des pouvoirs réflecteurs très élevés.
L’éclat gras ou vitreux correspond à un pouvoir réflecteur faible (quartz, béryl, tourmaline),
l’éclat adamantin caractérise les minéraux au pouvoir réflecteur plus élevé (cassitérite, diamant).
La nature de la surface du minéral ou la présence d’inclusions microscopiques peut modifier
l’éclat, et il existe toute une série de qualificatifs pour décrire l'éclat : résineux, laiteux, opales-
cent, terreux, soyeux, terne, etc...
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Le pléochroïsme
Les minéraux sont anisotropes. Cela signifie que leurs propriétés physiques varient légèrement
suivant la direction d’observation. Le pléochroïsme sa manifeste par une variation de couleur sui-
vant la direction d’observation. Ce phénomène s’observe habituellement à travers un filtre polari-
sant1 . La tourmaline présente souvent un pléochroïsme prononcé. Dans le cas de la cordiérite, le
phénomène est si intense qu’il peut être observé sans filtre polaroïd. À cause de cette particulari-
té, on l’appelait autrefois "dichroïte".
1 On peut utiliser les lunettes dites “polaroïd” qui sont des filtres polarisants.
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L’iridescence et l’opalescence sont des phénomènes basés sur l’interférence de la lumière cau-
sée par la présence de lamelles dont l’épaisseur est de même ordre de grandeur que la longueur
d’onde de la lumière. Suivant l’épaisseur de ces lamelles certaines couleurs sont renforcées,
d’autres éliminées. Ces phénomènes sont observables sur la pierre de lune, une variété d’orthose,
et sur la labradorite.
Dispersion de la lumière
dans un prisme Dispersion de la lumière dans une pierre taillée
De la même manière, la lumière blanche qui pénètre dans une pierre taillée est plus ou moins
dispersée par celle-ci en de nombreux rayons monochromatiques. Le phénomène se manifeste
par des éclats colorés qui semblent être émis par la pierre elle-même. C'est ce qu'on appelle les
feux de la pierre.
L’inaltérabilité
L'inaltérabilité d'un minéral - les gemmologistes parlent de durabilité - repose essentiellement
sur trois propriétés : sa dureté, sa ténacité et son insensibilité aux agents chimiques.
La dureté d’un minéral reflète la résistance opposée par sa structure cristalline aux efforts méca-
niques. Pratiquement, c'est la résistance à la rayure. Un minéral qui peut rayer un autre minéral est
plus dur que ce dernier. La mesure de la dureté est empirique et se fait par comparaison avec 10
minéraux de référence qui constituent l'échelle de dureté dite de Mohs.
Pour préserver l’intégrité d’une pierre montée sur une bague ou sur un collier et éviter qu’elle ne
se raye, il faut que sa dureté soit supérieure à celle de tous les objets avec lesquels elle pourrait
être en contact. Pratiquement il est souhaitable qu’elle ait une dureté égale ou supérieure à 7.
10
1. talc 6. orthose
2. gypse 7. quartz
3. calcite 8. topaze
4. fluorine 9. corindon
5. apatite 10. diamant
Il faut prendre garde de ne pas confondre la dureté avec la ténacité qui est la résistance
aux chocs. Le diamant qui est le plus dur de tous les minéraux se brise facilement lorsqu’il
subit un choc.
Un autre critère de durabilité est bien évidemment une totale insensibilité face aux agents chi-
miques les plus fréquents dans notre environnement. La plupart des gemmes sont des oxydes
ou des silicates, classes de minéraux habituellement résistants aux agressions chimiques.
Avant toute chose, le lapidaire étudie soigneusement la pierre brute pour déterminer la
forme la plus appropriée, forme qui permettra d'éliminer les parties qui comportent des dé-
fauts, tout en conservant un maximum de poids. Il favorisera certaines orientations, afin
d'accentuer des phénomènes optiques particuliers (astérisme, chatoyance).
La première face obtenue constitue la "table", c'est-à-dire la face supérieure de la pierre.
Le lapidaire colle cette première facette sur une tige appelée "dop". C’est en orientant de
manière précise le dop par rapport au disque abrasif qu’il obtient successivement toutes les
autres facettes.
On commence généralement par une opération appelée ébrutage qui consiste à obtenir
une forme arrondie du brut. Elle précède l'ébauchage qui est l'entaillage des facettes. La
taille proprement dite s'effectue avec une poudre relativement grossière. Pour le polissage
final, on utilise des poudres ultra-fines.
Taille “ciseaux”
Taille du diamant
La taille du diamant est un peu particulière : on calcule les angles de taille de façon à multiplier
les réflexions de la lumière à l'intérieur de la pierre, afin d'amplifier la dispersion des couleurs. Les
formes de taille traditionnelle en "brillant" sont bien définies.
Le diamant brut est souvent bien cristallisé et une de ses formes les plus courantes est l'octaèdre.
Par ailleurs, le diamant possède la propriété de se cliver en octaèdres. Si la pierre brute n'est pas
octaédrique, le spécialiste commence par la cliver pour obtenir cette forme, car c'est à partir de
cette dernière qu'il va préparer la taille du diamant.
On peut définir aussi l'octaèdre comme étant constitué de deux pyramides de section carrée
accolées par leur base. On commence justement par scier le diamant parallèlement à cette base
pour obtenir deux demi-octaèdres. Ce plan de sciage constituera plus tard la table de chacune
des deux pierres. La suite des opérations s'effectue
comme pour les autres gemmes.
C'est l'optique cristalline qui a permis d'effectuer
les calculs qui ont abouti à la forme de taille du dia-
mant la plus appropriée pour mettre en valeur sa
beauté. Vers 1940, un physicien nommé W. Epler, se
fondant sur les travaux de ses prédécesseurs, a défi-
ni une forme de taille idéale (la taille Epler).
La rareté
Les pierres précieuses ne se rencontrent que dans certains environnements. La rareté
d’une gemme est appréciée en fonction de sa disponibilité sur le marché.
En amont de la table des marchands se situent les gisements et leur exploitation. La plu-
part des gemmes sont exploitées dans des pays lointains tels l’Inde, le Brésil, Madagascar,
la Thaïlande, la Birmanie, l’Afrique du sud et divers pays africains. Les mines se situent dans
des environnements géologiques bien particuliers.
1 Pour plus de détails, consultez le chapitre “Les minéraux dans leur environnement” dans la publication “Au
coeur des minéraux”.
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Pegmatite, Brésil
Ce bloc mesure environ un mètre de largeur. On distingue de gros
cristaux d’orthose et, en noir, une section d’un cristal de tourmaline.
Il n’y a pas une coupure bien franche entre les pegmatites et les minéraux filoniens de
haute température. On peut donc trouver dans ces derniers quelques mêmes minéraux que
ceux des pegmatites, la topaze et la tourmaline par exemple.
Le quartz est fréquemment présent sous forme de cristal de roche limpide dans les filons
de haute température, de quartz laiteux dans ceux de moyenne température et de calcé-
doine dans les parties les plus froides.
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En surface, les minéraux résiduels non dissous par les eaux superficielles s'accumulent sur
place ou, entraînés par le ruissellement, rejoignent les alluvions des cours d'eau. C'est ainsi
que les grains de quartz libérés par la destruction des roches granitiques produisent le sable
des rivières, des lacs et des océans. Certains minéraux insolubles, de dureté plus élevée et
plus denses que les autres, et qui, bien souvent, n'existent qu'en faible quantité dans leur
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gisement originel, sont concentrés par gravité dans les alluvions, constituant des gisements
secondaires alluvionnaires fort recherchés. Ce sont les "minéraux lourds" que les prospec-
teurs retrouvent au fond de leur batée.
Le procédé Verneuil
Il consiste à faire introduire de la fine poudre d’alumine (Al2O3) à l’intérieur d’un chalumeau
oxhydrique dirigé vers le bas. L’alumine en fusion tombe sur un petit fragment de corindon
(Al2O3) qui sert de germe fixé sur un support réfractaire. L’alumine vient augmenter la masse
du corindon en s’adaptant strictement au réseau cristallin du germe. On peut obtenir ainsi
des corindons très purs. Par adjonction de faibles quantités d’oxydes métalliques, on obtient
toutes les couleurs voulues dont celle du rubis ou du saphir.
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Le procédé hydrothermal
Il existe également d'autres méthodes de synthèse tel le procédé hydrothermal ou le procédé
par le flux. Les rubis et saphirs, les spinelles, les émeraudes, les quartz sont ainsi couramment
synthétisés. Les quartz et les rubis sont
synthétisés à des fins industriels et trouvent
des applications dans le domaine de l'hor-
logerie (montres à quartz, rubis d'horloge-
rie, verres de montre) et de l'optique (laser).
Le quartz synthétique possède une plus
grande pureté que le quartz naturel. Son
usage est destiné à l’industrie électronique.
Il existe aussi des méthodes de synthèse
du diamant dans des autoclaves sous très
haute pression. Toutes ces pierres synthé-
tiques sont également vendues pour leur
qualité gemme.
À ce propos, il existe de nombreuses
fraudes, et à l'heure actuelle, la gemmolo-
gie n'arrive pas toujours à établir avec certi-
tude si une gemme est synthétique et natu-
relle.
Un plastique ou un verre peut imiter une gemme. De nombreuses substances naturelles ou syn-
thétiques sont - ou ont été - utilisées pour imiter certaines gemmes. Le tableau suivant montre les
minéraux synthétiques dont les propriétés se rapprochent de celles du diamant.
Seules les gemmes d'origine minérale peuvent être synthétisées. Les gemmes d'origine organique
peuvent tout au plus être produites par culture (perles). Par contre les imitations sont nombreuses.
Ainsi certains plastiques tentent d'imiter l'ivoire, le corail ou l'ambre.
Quelques doublets
La densité
La mesure de la densité s'effectue à l'aide d'une balance de précision qui dispose d'un double
plateau l’un dans l'air et l’autre immergé dans l'eau. Cette mesure ne s'applique, bien évidem-
ment, qu'aux pierres non serties.
Mesure de la densité
La densité s'obtient par une double-pesée, la première
dans l'air, la seconde dans l'eau. La différence des deux
pesées correspond au poids du volume d'eau déplacé,
c'est-à-dire aussi au volume de la pierre.
Densité =
Pair
Pair - Peau
!
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Autres investigations
On mesure les indices de réfraction au moyen d'un réfractomètre. On examine à la loupe ou au
microscope les inclusions que la pierre a emprisonnées au moment de sa formation.
Réfractomètre Polariscope
On mesure les indices de réfraction Les filtres polarisants indiquent si la
suivant diverses positions de la pierre. pierre est isotrope ou anisotrope.
Spectroscope
Observation des longueurs d’onde absorbées
sélectivement par la pierre.
Dichroscope
Examen de la présence ou de
l’absence de pléochroïsme.
Microscope gemmologique
Examen des inclusions et
de la qualité de la taille.
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Le carat
Le caroubier (Ceratonia siliqua), un arbre bien répandu sur le pourtour méditerranéen,
produit des gousses brunes semblables à de grands haricots, renfermant une pulpe
sucrée comestible. On trouve à l’intérieur de ces fruits des graines d’une grande
constance de poids (env. 0.205 g) qui semblent bien être à l’origine du carat, la plus
petite unité de poids dans le monde grec antique.
Cette unité de poids a été reprise chez les Romains sous le non de silique. Le sou d’or
frappé sous Constantin pesait 24 siliques. C’est probablement là l’origine du titre de l’or
qui est exprimé en vingt-quatrième de carat.
Fruit du caroubier
Graines du caroubier
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Le vert de Dresde
Ce diamant de 41 carats est d’une couleur tout à fait insolite et
d’une taille particulièrement belle. Il vient des Indes, mais le che-
min qui l’a amené en Europe est inconnu. Il fut acheté en 1743 à la
Foire de Leipzig et devint la pièce maîtresse de la Couronne de
Saxe. Il appartient aujourd’hui à la Ville de Dresde.
Le Régent
Il a été trouvé en 1701 dans les mines de Golconde, en Inde.
Brut, il pesait 410 carats. Taillé en Angleterre son poids fût ramené
à 136 carats. Acheté par le Duc d’Orléans en 1717, alors Régent
de France, il fut monté ensuite sur la couronne de Louis XV puis fit
partie des bijoux de Marie-Antoinette. Volé à la Révolution, il fut
récupéré par Napoléon. Il est actuellement déposé au Musée du
Louvre.
Le Grand Mogol
Ce diamant a été examiné en 1665 par le marchand français Jean-Baptiste Tavernier lors
d’un de ses voyages aux Indes. Selon sa description, il pesait 280 carats, venait de la mine
de Kollur et aurait pesé 793 carats à l’état brut. Confisqué par Nadir-Shah lors de la prise de
Dehli en 1739, on ne l’a plus jamais revu.
L’Orloff
Ce diamant a été découvert dans les mines de Golconde au
XVIIe siècle. Brut, il pesait 300 carats. Taillé, il pèse encore 189
carats. Par sa qualité, c’est un des plus beaux diamants connus. Il
aurait été volé dans un temple indien au début du XVIIIe siècle. Il
réapparaît en 1773 à Amsterdam où il fût acheté par le Prince Or-
loff qui l’offrit à Catherine II de Russie. Il fait partie aujourd’hui du
trésor de l’Etat russe.
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Le Hope
C’est un magnifique diamant bleu acheté par Tavernier aux
Indes en 1642. Brut, il pesait 112 carats. Une première taille or-
donnée par Louis XIV ramène son poids à 67 carats. Il était alors
connu sous le nom de « Bleu de Tavernier ». Volé à la révolution
française, il ne fût jamais retrouvé.
Toutefois, en 1830 apparaît à Londres un magnifique diamant
bleu de 44 carats. Il est certain qu’il s’agit de l’ancien Tavernier
qui a été retaillé. Il fut acheté par le banquier américain Henry
Hope. Vendu au sultan ottoman Abdul Hamid II en 1908. Il revint
aux U.S.A. en 1911 et devint la propriété du Smithsonian Mu-
seum à Washington en 1958.
Le Koh-I-Nor
Son nom signifie “montagne de lumière”. On rapporte déjà son
existence au XIVe siècle et aurait appartenu à un prince indien en
1304. Son poids brut aurait été de 800 carats.
Une première taille en réduit le poids à 186 carats. Il fut confis-
qué par Nadir-Shah en 1739, lors de la prise de Dehli. Retrouvé
plus tard à Lahore, il fût donné à la Compagnie des Indes en com-
pensation de la révolte des Sikhs.
Il fut ensuite offert à la Reine Victoria en 1850 qui le fit retailler.
Son poids passa alors à 109 carats. Il fait partie aujourd’hui des
bijoux de la couronne d’Angleterre.
L’Etoile du Sud
Il a été trouvé par une esclave noire en 1853 à la mine de Bagagem, dans
la province de Minas Gerais au Brésil. Brut, il pesait 262 carats. On en a
retiré une magnifique pierre taillée de 128.8 carats. L’esclave fut affranchie
et reçut une pension.
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L’English Dresden
Trouvé également dans la mine de Bagagem, en 1897, il pesait 119 carats. La taille ramena
son poids à 76 carats. Il tire son nom d’un marchand anglais nommé Dresden qui l’acheta
après qu’il fût taillé. Il est actuellement en Inde.
Le Jubilee
Trouvé en 1895 dans la mine de Jagersfontein, en Afrique du Sud, c’était
un octaèdre irrégulier de 650 carats. En 1897, année du Jubilé de la Reine
Victoria, on en fit une magnifique pierre taillée de 245 carats. C’est le troi-
sième diamant du monde par son poids. Son dernier propriétaire connu
était le collectionneur Paul-Louis Weiler.
Le Cullinan
Découvert en 1905 dans le mine Premier, le Cullinan est le plus gros dia-
mant jamais trouvé jusqu’à ce jour. Brut, il pesait 3'106 carats. Il fut offert
au Roi Edouard VII d’Angleterre en 1907. La taille permit d’en retirer 9
pierres importantes ainsi que 96 pierres plus petites. Connu sous le nom de
Grande Etoile d’Afrique, le Cullinan I a été pendant longtemps le plus gros
diamant taillé dans le monde. Taillé en forme de poire, il orne le sceptre im-
périal britannique. On peut l’admirer au Trésor de la Tour de Londres.
Le Golden Jubilee
C’est aujourd’hui le plus gros diamant taillé du monde. Il pèse 545.7
carats. Acheté en 1995 par un syndicat thaïlandais, il a été offert au roi
Rama IX de Thaïlande en guise d'hommage au cinquantième anniver-
saire de son couronnement. C’est un diamant brun-orange. Il provient
du gisement de la mine Premier en Afrique du Sud. Il a été découvert en
1985 et pesait originellement 755 carats. Il détrône ainsi le Cullinan I.
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Diamant C
Système cubique
Densité 3.5
Dureté 10
Indice de réfraction 2.42
Corindon Al2O3
Système rhomboédrique
Densité : 4.0
Dureté : 9
Indice de réfraction : 1.76 à 1.77
Variétés : Rubis (rouge)
Saphir (bleu, jaune, rose, vert)
Le rubis doit sa couleur à des traces d’oxyde de chrome disposées dans son réseau cristallin, le saphir à
des traces d’oxydes de fer et de titane. L’astérisme qui caractérise certaines pierres et qui se manifeste par
l’apparence d’une étoile lumineuse à six branches est dû à la présence de fines inclusions d’aiguilles de ru-
tile disposées dans le réseau cristallin.
On exploite ces gemmes dans les alluvions issues de la désagrégation des roches métamorphiques qui les
renfermaient
Béryl, Be3Al2Si6O18
Système hexagonal
Densité 2.7 à 2.9
Dureté 7 - 7.5
Indice de réfraction 1.56 à 1.59
Prisme hexagonal trapu à allongé, voire même aciculaire. Les faces du prisme
sont parfois striées verticalement. Les formes prismatiques allongées
Formes naturelles
caractérisent les variétés vertes et bleues. Le béryl rose montre des prismes
trapus et le béryl incolore est parfaitement tabulaire.
On observe à l’intérieur des émeraudes des inclusions constituée de minuscules canaux ou des cavités irré-
gulières renfermant un liquide dans lequel flotte parfois un fragment de halite (sel). Ces inclusions forment
des traînées qui interfèrent avec la lumière et confèrent à la pierre un aspect qu’on appelle parfois “jardin de
l’émeraude”. Ces inclusions très particulières permettent de distinguer les pierres naturelles des synthé-
tiques !
Chrysobéryl Be3Al2O3
Système orthorhombique
Densité 3.7
Dureté 8.5
Indice de réfraction 1.75 à 1.76
C’est dans dans l’Oural qu’on a découvert vers 1830 un chrysobéryl riche en chrome dont la couleur change
selon l’éclairage utilisé. On l’a baptisé Alexandrite en l’honneur du Tsar Alexandre II.
L’effet de chatoyance est dû à des alignements de canaux microscopiques à l’intérieur du minéral. Pour
mettre en évidence cet effet, le chrysobéryl est taillé en cabochon.
Spinelle MgAl2O4
Système cubique
Densité 3.6
Dureté 7.5 - 8
Indice de réfraction 1.72
octaèdre
On les rencontre souvent les spinelles rouges dans les mêmes gisements que le rubis avec lequel ils ont été
fréquemment confondus. Sur les bijoux historiques ils portent encore le nom de “rubis balais”.
Le "Rubis du Prince Noir" qui orne la couronne impériale de Grand-Bretagne est en réalité un spinelle rouge.
Le spinelle est un minéral d’une série isomorphe qui comprend également d’autres éléments chimique
que le Magnésium, comme le Zinc (gahno-spinelles) : pour le spécialiste, les paramètres physiques sont
supérieurs à ceux du spinelle magnésien !
Système orthorhombique
Densité 3.50 à 3.56
Dureté 8
Indice de réfraction 1.61 à 1.64
Tourmaline (Ca,Na)
(Al,Fe,Li,Mg)Al6(BO2)3 Si6O18(OH)4
Système rhomboédrique
Densité 3.0 à 3.2
Dureté 7 - 7.5
Indice de réfraction 1.62 à 1.64
section ditrigonale
Formes naturelles Prisme allongé de section ditrigonale, terminé par un rhomboèdre; les faces
prismatiques sont striées verticalement.
Propriétés physiques Transparent à translucide dans toutes les couleurs : rose, rouge, vert, bleu,
noir, parfois bicolore. Pléochroïsme intense.
Gisements Dans les filons des roches granitiques, dans les gneiss et les pegmatites.
La composition chimique de la tourmaline est variable. Les atomes de Fe, Mg, Li et Al sont interchan-
geables. Cela explique la grande diversité des couleurs que peut prendre la tourmaline. L’appellation
“Paraïba” est réservée à une tourmaline bleu turquoise provenant de la Province du même nom au Brésil.
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Péridot, (Mg,Fe)2SiO4
Système orthorhombique
Densité 3.3 à 3.5
Dureté 8
Indice de réfraction 1.65 à 1.69
Formes naturelles Il est très rare de trouver des cristaux bien développés (prisme orthorhom-
bique avec pyramide), le plus souvent ce sont des grains arrondis.
Connu aussi sous le nom d’olivine, le péridot en cristaux suffisamment volumineux pour être taillés est ex-
trêmement rare. D’un vert profond, légèrement brunâtre, la couleur du péridot est, à mon avis, plus discrète
et plus noble que celle de l’émeraude.
L’île de Zebirget, sur la Mer Rouge abrite le plus célèbre gisement de péridots. Exploité dans l’Antiquité par
les Egyptiens, il est aujourd’hui épuisé. C’était la pierre favorite des pharaons. On a découvert récemment
un gisement au Cachemire qui fournit des pierres de grande qualité.
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Système cubique
Densité 3.6 à 4.2
Dureté 6.5 - 7.5
Indice de réfraction 1.74 à 1.89
Spessartine
Les grenats constituent une famille homogène de composition X3Y2 (SiO4)3. Dans la structure atomique du
minéral, la position X peut être occupée par Mg, Fe ou Ca et celle de Y par Al, Fe ou Cr.
On appelait jadis “grenat de Bohème” des almandins utilisés pour imiter le rubis.
Propriétés physiques Transparent à opaque, brun à noir, rouge, orange, vert, éclat vitreux à
subadamantin.
Zircon ZrSiO4
Système quadratique
Densité 3.9 à 4.7
Dureté 7.5
Indice de réfraction 1.85 à 2.0
Jadis, le zircon incolore, remarquable par son feu et son éclat, constituait un bon substitut du diamant. Les
zircons sont souvent chauffés pour améliorer leur couleur, en particulier les zircons bleus.
Spodumène LiAl(SiO3)2
Système monoclinique
Densité 3.2
Dureté 6.5 - 7.5
Indice de réfraction 1.66 à 1.68
Variétés : Kunzite, rose
Hiddénite. vert
Propriétés physiques Transparent à translucide, incolore, blanc, gris ou délicatement teinté en rose,
vert, jaune. Clivage prismatique parfait.
Quartz SiO2
Système rhomboédrique
Densité 2.65
Dureté 7
Indice de réfraction 1.54 à 1.55
Propriétés physiques Translucide à opaque, blanc, gris-bleu, vert, rouge à brun, noir, éclat résineux.
Sardonyx Jaspe
Billes de calcédoine
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