Hermes Dévoilé - Original PDF
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Hermès
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Cyliani
Hermès
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À la postérité.
A Yant passé trente-sept ans de mon
existence à étudier les phénomènes
de la nature, je crois devoir publier une
partie de mes découvertes ainsi que les
peines et les malheurs que j’ai éprouvés,
dans les vues de servir d’exemple à la jeu-
nesse, de prévenir la ruine des honnêtes
gens et de rendre service à l’humanité
sou∂rante. Né d’une mère chérie et d’un
père respectable et très instruit, qui
occupait une place très honorable dans la
société ; étant seul de garçon mon père
fut mon mentor et me donna une éduca-
tion soignée. De bonne heure je devins le
modèle de la jeunesse de ma ville par ma
conduite, mon goût pour les arts et les
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telle que je ne pus trouver nul appui afin sous de vains prétextes ; on se porta
que ma position financière les mît à l’abri même jusqu’au point de me faire prendre
de toute réclamation. Ayant écoulé envi- une forte dose de sublimé corrosif dans
ron dix ans ainsi, et employé une partie la vue de me détruire et de s’emparer de
des nuits à la lecture de presque tous mes écrits. J’avais appris à connaître le
les ouvrages publiés sur la pierre philo- cœur humain à mes frais et dépens ; je
sophale, commençant à courber la tête me tenais continuellement sur le qui-
sous le poids des années, je sentis ce pen- vive ; mais le feu qui se manifestait dans
chant irrésistible qui rappelle l’homme ses mon estomac et la saveur que j’éprouvais
premières amours, je me crus de bonne foi me firent recourir au contrepoison. J’en
mieux instruit, capable de franchir tous les fus quitte pour une année de malaises, et
obstacles qui m’avaient arrêté jusqu’alors. de la presque privation du seul plaisir
Je m’adressai à des personnes riches qui que j’avais sur la Terre. Que ne puis-je ici,
avaient mes mêmes goûts, je fus accueilli dans la crainte de me rendre importun et
avec bienveillance. Au commencement de trop long, faire un récit des petites pas-
ces nouvelles connaissances, je passai des sions humaines et de la di∂érence
jours heureux : les amitiés m’étaient inconcevable qui existe entre l’homme
prodiguées, je pouvais moyennant mes aimable que l’on voit orner les soirées de
travaux venir au secours de ma famille, nos salons et le même homme guidé par
mais aussitôt que l’on croyait posséder l’appât des richesses et de sa vile cupidité.
mes connaissances, on m’abandonnait Ce sont vraiment des êtres di∂érents.
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qui m’accablaient, je me rappelai les pour moi d’avoir été à diverses époques
découvertes utiles au commerce que de ma vie si mal payé par mes semblables,
j’avais faites et le bénéfice que l’industrie même par mes amis ; la peine que me fai-
française en avait retiré ; je voyais avec saient éprouver tous ces ressouvenirs
douleur des étrangers en profiter et m’accablait, mes forces m’abandonnaient
mon nom oublié ; je portai mon regard et je mis ma tête sur mes mains en ver-
sur des personnes qui avaient eu l’adresse sant un torrent de larmes, en appelant
de s’emparer des découvertes d’autrui, l’Éternel à mon secours. La chaleur ce
après leur avoir donné une tournure à la jour-là était forte, je m’endormis et fis
mode ; je les voyais comblées d’honneurs, le songe suivant
de places, et je me trouvais errant et re-
poussé ; je me demandai si j’avais avec in-
tention fait tort d’un sou à l’un
que je n’oublie-
rai jamais. J E crus entendre
craquer l’arbre
au pied duquel je me trouvais, ce qui
de mes semblables, ma conscience me me fit détourner la tête, et j’aperçus une
répondait non ; ai-je cessé un seul mo- nymphe, modèle de la beauté, qui sortait
ment d’être bon fils, bon mari, bon père, de cet arbre ; ses vêtements étaient si lé-
bon ami pour celui qui le méritait ? mon gers qu’ils me parurent transparents. Elle
cœur me dit aussi : non, ton malheur me dit : « J’ai entendu du sein de cet
vient uniquement arbre sacré le redit de tes malheurs. Ils
de n’avoir pas
atteint ton but. J E me représentai
qu’il était cruel
sont grands sans doute, mais tel est le
sort où l’ambition conduit la jeunesse
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qui croit a∂ronter tous les dangers pour daigne me donner les moyens de me
satisfaire ses désirs. Je n’ajouterai aucune réhabiliter à
réflexion pour ne pas aggraver tes mal-
heurs, je puis les adoucir. Mon essence
mes propres
yeux. » «J E suis vraiment
touchée de
est céleste, tu peux même me considérer ta pénible existence, me répondit-elle.
comme une déjection de l’étoile polaire. Écoute, réunis toutes tes facultés et
Ma puissance est telle que j’anime tout : grave-toi dans la mémoire le récit que
je suis l’esprit astral, je donne la vie à tout je vais te faire, en prenant une partie
ce qui respire et végète, je connais tout. des mes comparaisons au figuré, pour
Parle : que que je puisse me
puis-je faire
pour toi ? » «Ô Céleste nymphe,
lui dis-je,
rendre sensible à
ton intelligence.
«R Eprésente-
toi un
tu peux ranimer en moi un cœur abattu espace d’une étendue presque sans bornes
par le malheur en me donnant seulement où flotte le système des mondes, com-
une légère notion sur l’organisation de posé de soleils ou d’étoiles fixes, de nébu-
l’univers, sur l’immortalité de l’âme, et leuses, de comètes, de planètes et de sa-
me procurer les moyens de parvenir à la tellites, nageant dans le sein de l’éternité
connaissance de la pierre philosophale et ou d’un soleil de lumière divine, dont les
de la médecine universelle. Je suis devenu rayons sont sans limites et tu auras une
la risée publique, j’ai le front courbé sous légère notion de l’ensemble de l’univers,
le poids énorme des malheurs, de grâce ainsi que du monde fini et de celui infini.
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en premier lieu une nébuleuse peut par modifier l’existence animale et végétale
son action en s’approchant trop près et même la détruire. Voici les seules mo-
d’une planète soulever ses eaux, donner difications qu’éprouvent les globes, mais
lieu à un déluge en abaissant ou relevant rien ne se perd pour cela dans le monde.
son axe, ce qui change le lit des mers, met Ces globes fussent-ils réduits à des ato-
à jour ce qui était couvert par les eaux et mes, ces derniers par la loi de l’attraction
ensevelit pour des siècles sous les mers finiraient par for-
des contrées habitées en recouvrant du
limon des mers les débris des animaux
mer un tout ou
un nouveau globe. «L Es diverses
espèces
et des végétaux d’animaux qui paraissent avoir existé sur
entassés les uns
sur les autres. «U Ne autre
planète
la Terre à des époques bien éloignées les
unes des autres sont le fait de la création
en passant dans la queue d’une comète, à laquelle a donné lieu l’Esprit créateur.
cette dernière peut enflammer son Mais tous les êtres qui en découlent
atmosphère et détruire non seulement paraissent à des époques plus ou moins
tous les végétaux mais aussi les animaux reculées les unes des autres, à l’issue
et faire de cette même planète un vaste des grandes catastrophes qu’éprouve
tombeau. Enfin une comète par sa trop la Terre : l’espèce humaine ne date elle-
grande action peut en s’approchant trop même que de
près d’une planète porter une perturba-
tion dans son atmosphère capable de
près de soixante
siècles. «L Es soleils, les
comètes et
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toutes choses. » Je jetai mes regards sur cherchai le moyen qui pourrait le mieux
elle, la nymphe se mit à sourire. « Enfin détruire la serrure de la porte du temple.
tu vas commencer les travaux d’Hercule, Je m’aperçus que la nymphe m’avait glissé
réunis toutes tes forces et sois d’une dans ma poche sans que je m’en aperçusse
ferme volonté. Adieu ». La nymphe me un bocal bouché,
prit par la main et me la serra. « Aimes-
tu la vie ? » me dit-elle. « En votre
présence je la chéris plus que jamais »,
plein de la substance
qui m’était nécessaire. D Éterminé à
vaincre
ou à périr, je saisis avec fureur ma lance
lui répondis-je. « Tâche de ne pas la d’une main et la substance de l’autre,
perdre par imprudence ; en attendant et mis de cette dernière sur la serrure
l’issue du combat je veillerai près de toi la quantité nécessaire. Celle-ci en peu
et en cas d’événements de temps disparut entièrement et les
je viendrai te soulager.
Adieu. » Elle disparut. J ’Étais triste
d’avoir
perdu cette nymphe qui m’était si chère.
deux battants de la porte du temple s’ou-
vrirent avec fracas. J’aperçus un e∂roya-
ble dragon qui avait un énorme dard à
Enfin je me décidai au combat. Ayant trois pointes et qui cherchait à me lancer
réuni des branches de bois sec éparpillées son haleine mortelle. Je m’élançai sur lui
sur le lieu où je me trouvais, j’y mis le feu en criant :
à l’aide d’une lentille que je trouvais avoir Lorsqu’on a tout perdu,
sur moi, et fis rougir ma lance presque que l’on a plus d’espoir,
au blanc. Pendant cette opération je La vie est un opprobre et la mort un devoir.
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inverse. J’éprouvai alors un grand froid. de la nature. Elle a formé dans le sein de
Notre direction était aussi du côté du la terre les métaux, mais il faut quelque
lieu qui me vit naître. Mais en quittant chose de plus, leur quintessence. Vois
une région froide et en passant dans une d’où elle tire la quintessence des choses.
région chaude, je sentis un fort sommeil Ce n’est qu’à la surface de la terre, dans
s’emparer de moi et je fus bien étonné en les règnes qui vivent ou végètent : suis
me réveillant à la pointe de l’aurore de donc la nature pas à pas. Considère aussi
me trouver au pied comme elle opère dans le règne végétal,
du gros chêne d’où
nous étions partis. J ’Appelai mon
aimable
nymphe, elle me dit en riant : « Que
car ce n’est point un minéral que tu veux
faire. Vois-la humectant avec la rosée ou
la pluie la semence confiée à la terre, la
veux-tu de plus ? » « Dis-moi, que faut- desséchant à l’aide du feu céleste et réité-
il que je fasse rant ainsi jusqu’à ce que l’embryon soit
pour terminer
mon œuvre ? » «M Aintenant
que tu
formé, développé, bourgeonné, fleuri, et
parvenu à sa vertu multiplicative, enfin
as passé les travaux d’Hercule et que tu à la maturité de son fruit. C’est bien
possèdes les matières, ce n’est plus qu’un simple : dissous et coagule, voilà tout, et
travail de femme ou d’enfant attentif donne-toi de garde de
et soigneux.
Écoute avec
attention. «C Onsidère bien
les travaux
te servir d’autre feu
que de celui du ciel. » E Nfin la
nymphe
daigna me tracer tout ce qui me restait à
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faire comme je vais le dire dans le plus bienséance, ni fouler à mes pieds les
grand détail. Je me jetai à ses pieds devoirs de la reconnaissance.
pour la remercier d’un pareil bienfait, en
adressant mes humbles remerciements à
l’Éternel de m’avoir fait surmonter tant
de dangers, puis elle me
dit adieu en ajoutant :
« Ne m’oublie pas. » E
sa fuite me fit éprouver une peine
Lle dis-
parut,
si grande
que je me
réveillai. P Eu de temps après,
je me mis à
recommencer mon œuvre et à l’aide des
travaux d’Hercule je me procurai de
la matière contenant les deux natures
métalliques, ainsi que de l’esprit astral,
avec l’aide de mes dernières ressources et
non de celles d’autrui, qui m’ont rendu
libre de disposer à mon gré de ma réus-
site envers ceux qui la mériteront à mes
yeux, sans blesser ma délicatesse et la
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première opération
Confection de l’Azoth ou
du Mercure des Philosophes
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à l’aide duquel on extrait la force active et prend une forme huileuse et passe à un
particulière cer tain
de chaque
corps. I L est bon d’observer
ici qu’avant de
passer de la première aigle à la deuxième,
degré de
siccité. A Ussitôt que la matière
est dissoute, elle se
gonfle, entre en fermentation et rend un
ainsi qu’aux suivantes, il faut réitérer léger bruit, ce qui prouve qu’elle contient
l’opération précédente sur la cendre res- en elle un germe vital
tée, si le sel n’est pas, par le feu central
de la matière, su∑samment élevé par la
sublimation philosophique, afin qu’il
qui se dégage sous
forme de bulles. P Our bien
faire
l’opération que je viens de décrire il faut
ne reste après l’opération observer le poids, la conduite du feu et la
qu’une terre noire dépouil- Aites grandeur du vase. Le poids doit consis-
lée de son mercure. F
attention ici qu’à la suite du gonflement
bien ter dans la quantité d’esprit astral néces-
saire à la dissolution de la matière. La
de la matière dans la fermentation qui conduite du feu extérieur doit être diri-
suit la dissolution, il se forme à la partie gée de manière à ne pas faire évaporer les
supérieure de la matière une espèce de bulles qui contiennent l’esprit par une
peau sous laquelle se trouvent une trop grande quantité de feu, et à ne point
infinité de petites bulles qui contiennent brûler les fleurs ou le soufre en conti-
l’esprit. C’est alors qu’il faut conduire nuant le feu extérieur, de manière à pous-
avec prudence le feu, vu que l’esprit ser trop loin la siccité de la matière après
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l’esprit astral du ciel, lequel est sept fois réunissent ensemble comme l’indique
rectifié jusqu’à A. de Villeneuve dans son Petit Rosaire
ce qu’il puisse
calciner l’or. E Nfin, la première
opération étant
fait en 1306 à l’article des « Deux
Plombs », et les font dissoudre dans
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quatre fois leur poids d’esprit astral, à séparer le pur de l’impur et le troisième
afin de faire sel sert à augmenter continuellement
toutes leurs E premier notre mercure.
opérations. L sel est
le véritable mercure des philosophes, il
est la clef qui ouvre tous les métaux, à
l’aide duquel on extrait leurs teintures ; il
dissout tout radicalement, il fixe et mûrit
pareillement tout en fixant les corps par
sa nature froide et figeante. Bref, c’est une
essence universelle très active ; c’est le
vase dans lequel toutes les opérations
philosophiques se font. On voit donc
que le mercure des sages est un sel qu’ils
nomment : eau sèche qui ne mouille pas les
mains ; mais pour s’en servir, il faut le
dissoudre dans l’esprit astral, comme
nous l’avons déjà dit. On emploie
dix parties de
mercure contre E deuxième
une d’or. L sel sert
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deuxième opération
Confection
du Soufre
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teinture de l’or, la fixe par sa qualité philosophes disent : les chimistes brûlent
froide et figeante ; et elle devient parfaite avec le feu
pouvant se multiplier en qualité ainsi
qu’en quantité. Cette terre une fois arri-
vée à la fixité a∂ecte une couleur de fleur
et nous avec
l’eau. A Près avoir
de pêcher qui donne la teinture ou le feu calciné ayant son humidité et lui avoir
qui est alors l’or vital et végétatif des fait boire son poids de sel ou de terre
sages ; ce qui a lieu par sèche qui ne mouille pas les mains, et les
la régénération de l’or L faut avoir bien incorporés ensemble, on les
par notre mercure. I donc
commencer à résoudre l’or vulgaire en sa
imbibera derechef en augmentant suc-
cessivement les imbibitions jusqu’à ce
matière spermatique que le tout ressemble à une bouillie légè-
par notre eau de mer- Our y par- rement épaisse. Alors on mettra dessus
cure ou notre azoth. P venir,
il faut réduire l’or en une chaux ou oxyde
une certaine quantité d’eau de mercure
proportionnée à la matière, de manière
d’un rouge brun très pur, et après l’avoir qu’elle surnage cette dernière ; on laissera
lavé à diverses fois avec de l’eau de pluie le tout à la douce chaleur du bain-marie
bien distillée à petit feu, on le fera légè- des sages pendant cinq jours, au bout
rement sécher à une chaleur de soleil ; desquels on décantera la dissolution dans
c’est alors qu’on le calcinera avec notre un vase que l’on bouchera bien, et que
feu secret. C’est à cette occasion que les l’on mettra dans un lieu humide et froid.
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convenable et l’on réitère ainsi jusqu’à ce propre double feu et se convertit après
que la terre ressemble à avoir bu toute son eau distillée et être
une poix noire alors la
putréfaction est parfaite. IL faut
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de Saturne et que l’on distille sans feu, on est alors rendu au degré de Jupiter.
le liquide surnageant la matière noire, C’est dans ce degré que l’on voit paraître
en suivant la marche que nous avons dé- les couleurs de l’arc-en-ciel, qui se trou-
crite aux deux vent remplacées par une espèce de peau
précédentes
opérations. O N laisse sécher
la matière
noire d’elle-même, et lorsqu’elle est par-
d’un brun noir qui acquiert de la siccité,
se fend et devient grise, entourée à la
paroi du vase
venue à un état de siccité convenable, on
l’imbibe derechef avec le feu extérieur, en
cessant les imbibitions quand on voit la
d’un petit
cercle blanc. L A matière étant
parvenue à
ce point, on pourrait s’en servir comme
matière commencer à se sécher ; on la médecine. Dans ce cas, il faudrait laisser
laisse acquérir d’elle-même un certain sécher la matière et la faire devenir une
degré de siccité, et l’on continue, en poudre blanche, en employant les mêmes
réitérant ainsi jusqu’à ce qu’elle soit par- procédés déjà décrits pour obtenir cette
venue à sa putréfaction totale ; alors on couleur que l’on fera devenir rouge à
cesse le feu extérieur l’aide
pour ne pas endom-
mager la matière. P Ar suite de
l’action
du propre feu de la matière, celle-ci de
du feu
secret. C Ette médecine aurait
alors une vertu
décuple de la première dont j’ai parlé.
noire devient grise, sans que l’on soit Mais désirant s’en servir pour la trans-
obligé de lui administrer le feu extérieur : mutation des métaux, après l’avoir bien
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desséchée, on n’attend pas qu’elle soit poids de la matière fixée, afin que le
devenue blanche ; mais on la rend telle en poids de la matière soit toujours plus
l’amalgamant à parties égales avec du grand que celui
mercure vulgaire de commerce, purifié
avec soin par distillation, bien sublimé et
revivifié ; il est le
du mercure revi-
vifié employé. M Ais dès la
première
lavation à partie égale il faut ne pas ces-
lait ou la graisse
de la terre. E N effet, lorsque
le mercure
vulgaire est amalgamé avec la matière, le
ser ni jour, ni nuit le feu, c’est-à-dire les
imbibitions du liquide distillé qui
contient le feu de la matière, afin que
tout se dissout sous l’aspect d’un liquide celle-ci ne soit pas saisie par le froid et
blanc comme du lait, qui se trouve fixé perdue : le composé est le laiton des phi-
par la matière en un losophes, qu’il faut blanchir par de fré-
sel fixe, par l’action
de son propre feu. A
recommence les lavations mercurielles
Lors
on
quentes imbibitions jusqu’à ce que le
mercure amalgamé soit fixé par notre
matière, secondé de son propre feu ; ce
qui la rendent blanche comme cristal, qui termine
à l’aide de sept lavations di∂érentes, à
chacune desquelles on ajoute le mercure
revivifié à partie égale comme je l’ai dit
le degré de
Jupiter. E N continuant
ainsi, le
laiton devient jaunâtre, puis bleuâtre et le
ci-dessus, puis par moitié, tiers, quart, blanc le plus beau paraît dessus : alors
cinquième, sixième et septième partie du commence le degré de la Lune. Ce beau
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blanc à l’aspect du diamant pilé, il est matière devient très fine et si subtile qu’il
devenu une poudre très fine et très sub- est di∑cile de se l’imaginer ; c’est pour-
tile ; on a obtenu le blanc fixe ; on en met quoi il faut bien diriger son feu afin que
sur une lame de cuivre rougie ; si elle la matière ne se volatilise pas par la force
fond sans fumer, alors la teinture est du feu qui doit la pénétrer entièrement,
su∑samment fixée. Dans le cas mais qu’elle reste au fond du vase, en
contraire, on lui administre le feu, en le devenant une poudre
continuant jusqu’à ce qu’elle ait atteint
son degré de fixité convenable, et l’on
s’arrête là, si l’on ne veut faire que la
verte. C’est alors le
degré de Vénus. E N conti-
nuant
avec sagesse le feu extérieur, la matière
teinture au blanc, dont une partie trans- devient jaune citron : c’est le degré de
mue cent parties de mercure vulgaire en Mars. Cette couleur augmente d’inten-
argent meil- sité et devient couleur cuivre. Rendue à ce
leur que celui
de minière. M Ais désire-t-on
faire la
teinture rouge, il faut continuer le feu à
point, elle ne peut plus augmenter d’in-
tensité d’elle-même ; c’est alors qu’il faut
avoir recours au mercure aurifique rouge,
la matière ; sans l’avoir laissé refroidir, si c’est-à-dire à notre huile réservée et im-
l’on veut qu’elle biber la matière avec cette huile jusqu’à
puisse devenir
rouge. E N repre-
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les imbibitions avec l’huile aurifique, la en quantité, lorsque ces teintures n’ont
matière devient de plus en plus rouge, point été soumises à l’action du feu vul-
puis purpurine, et finalement du rouge gaire, qui leur fait perdre leur humidité
brun, ce qui forme la salamandre des radicale, en les fixant en terre ayant
sages, que le l’aspect d’une pierre. Pour faire la multi-
feu ne peut
plus attaquer. E Nfin on insère la
matière avec
plication de ces deux teintures, blanche
et rouge, il faut répéter
la même huile aurifique, en l’imbibant
goutte par goutte, jusqu’à ce que l’huile
du Soleil soit figée dans la matière et
entièrement la troisième
opération. I L faut que
les deux
poudres blanche et rouge soient dis-
que cette dernière, mise sur une lame soutes dans le mercure philosophique,
chaude, fonde sans fumée. Par ce moyen qu’elles passent à la fermentation et à la
on a obtenu la teinture rouge et l’or fixe putréfaction, ainsi qu’à la régénération.
et figeant dont une partie transmue cent Pour y parvenir il faut réitérer les imbi-
parties de mercure en or meilleur que bitions peu à peu, conduire le feu et le
celui de la nature. régler successivement comme nous l’a-
vons précédemment décrit. À cette se-
Multiplication conde multiplication une partie fait pro-
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douces ! que mon cœur était soulagé ! il quelques heures sans que j’ôtasse mon
me serait di∑cile de peindre ici tout ce chapeau et levant les yeux au ciel, je le re-
que je ressentais et la position ou je me merciais de m’avoir accordé un pareil
trouvais. Maintes idées s’o∂raient à la bienfait et je versais d’abondantes pleurs.
fois à ma pensée. La première me portait Enfin je finis par me calmer et par sentir
à diriger mes pas près du Roi citoyen et combien je m’exposais en faisant de pa-
lui faire l’aveu de mon triomphe, l’autre reilles démarches. Après avoir réfléchi
de faire un jour assez d’or pour former mûrement, je pris la ferme résolution de
divers établissements dans la ville qui me vivre au sein de l’obscurité, sans éclat, et
vit naître, une autre idée me portait à de borner mon ambition à faire des heu-
marier le même jour autant de filles qu’il reux en secret
y a de sections à Paris, en les dotant ; une
autre idée me portait à me procurer l’a-
dresse des pauvres honteux et d’aller
sans me faire
connaître. J ’Avais fait part à ma
femme de mon
succès et je lui promis de répéter devant
moi-même leur porter des secours à do- elle la transmutation : elle m’engagea à
micile, enfin je finis par craindre que la n’en pas parler. C’était le Jeudi saint 1831,
joie ne me fit perdre la raison. Je sentis la à 10 heures 7 minutes du matin que
nécessité de me faire violence et de pren- j’avais fait seul la transmutation. Je n’avais
dre beaucoup d’exercice en me prome- plus de mercure chez moi et remis au
nant à la campagne : ce que je fis pendant lendemain de Pâques à satisfaire ma
huit jours consécutifs. Il ne se passait pas femme. Je fis emplette d’une branche de
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laurier chez un jardinier et d’une tige ressouvenir de mes pertes, des tribula-
d’immortelle. Après les avoir liées en- tions que j’avais éprouvées, et de joie, que
semble, j’enveloppai le tout dans une vous étiez douces ! que vous soulagiez
feuille de papier à lettre, dirigeai mes pas mon cœur ! Je renaissais, j’étais un nou-
à la maison où était ma femme, qui était vel homme. Ma femme, me relevant
assise auprès d’une croisée à lire. Je me la tête, les larmes aux yeux, me dit :
précipitai à ses genoux en mettant mon « Relève-toi mon ami et cesse de pleu-
bouquet à ses pieds, je lui dis : « Le voici, rer. » Je collai mes lèvres sur les siennes
chère amie, déposé à tes pieds ; il vient et ce baiser de tendresse qui fut payé de
me couronner lorsque toi et moi nous réciprocité vint embellir le charme de
descendons au tombeau ; il m’a coûté ma vie et ranimer
trente-sept ans de pénibles travaux, et
plus de quinze cents nuits sans dormir.
J’ai été couvert d’humiliations, abreuvé
mon cerveau usé
par le malheur. C E n’était pas
assez de
lui avoir fait l’aveu de ma réussite, et
d’injures, fui de mes amis, repoussé de d’avoir déposé mon laurier à ses pieds, il
ma famille et de la tienne ; enfin j’ai fallait la convaincre et
perdu les plus intéressantes créatures que
l’on puisse voir et je n’ai jamais cessé
d’être un homme de bien et de te chérir. »
faire la transmutation
devant elle. J E pris un
verre
de monte et mis dedans une petite quan-
Ma tête tomba sur ses deux genoux. Je tité de mercure coulant du commerce qui
me mis à pleurer. Ô larmes de regrets, de avait été distillé, qui était pur et que je
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venais d’acheter. Je mis dessus, non de la tyrannie. » Je lui répondis : « J’ai juré,
mon soufre transmutatoire à l’état de dusse-je me voir couler du plomb fondu
poudre, mais l’état d’huile, dans la pro- dans les veines, d’emporter dans la
portion d’une partie sur cent, et remuai tombe mon secret, c’est-à-dire la
mon verre de manière à donner à l’huile connaissance de la matière, du feu et
un mouvement circulaire. Nous vîmes des travaux d’Hercule ; je te jure ainsi
avec joie le mercure o∂rir un phénomène qu’à Dieu de te rendre heureuse en
bien curieux et se coaguler avec la cou- accomplissant tes désirs ; espérons
leur du plus bel or ; je n’avais plus qu’à la que l’Éternel nous protégera contre
fondre dans un creuset et le couler ; je fis les envieux, les
ainsi la transmutation à froid au grand
étonnement de ma femme. Elle me dit
alors : « Ton succès met le comble à tes
hommes vicieux
et corrompus. » Ô Vous jeunes
gens qui
lirez vraisemblablement mon ouvrage,
désirs ; si tu veux me rendre heureuse et puissent vos désirs de paraître dans ce
me faire oublier la longue chaîne de nos monde et l’appât des richesses ne point
malheurs, vivons au sein de l’obscurité vous faire entreprendre la recherche de
sans étalage ; fais disparaître de notre la pierre philosophale : si vous pouviez
asile tout ce qui pourrait déceler ton savoir comme moi les malheurs en tous
secret et servir d’appât à la malveillance genres que j’ai éprouvés, pour y parvenir,
ainsi qu’aux ambitieux que rien ne peut vous reculeriez d’e∂roi au désir de vous
récompenser, l’intrigue, la bassesse ou y livrer, à moins que Dieu vous fasse
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rencontrer un homme qui ait réussi à abuser de vos bonnes qualités, ils se
faire la pierre, qui vous conduise par la ruinent en promesses qui paraissent être
main depuis le commencement jusqu’à la l’épanchement d’une belle âme, mais ils
fin, repoussez avec horreur l’idée de vous s’enrichissent à vous rendre leur dupe. En
livrer à la philosophie hermétique, plus un mot, ne cherchez point le bonheur de
di∑cile qu’on ne le pense à la connaître la vie dans les deux extrêmes de la société,
de soi-même. Espérant être plus heureux mais bien dans la classe moyenne, c’est-
que moi, si vous foulez à vos pieds mes à-dire dans celle d’honnêtes industriels ;
conseils, et que vous soyez assez heureux il y a cependant quelques exceptions à
pour y parvenir, n’oubliez jamais les in- faire, et je serais un ingrat d’en juger
fortunes, soyez discrets surtout, avares di∂éremment. J’ai rencontré un homme
dans vos goûts pour la dépense et pour bien né que je n’oublierai de ma vie, au-
satisfaire vos passions, mais prodigues quel je promets de
envers les pauvres, et n’oubliez jamais
que la plus douce satisfaction pour un
cœur bien né, c’est de faire des heureux
donner des preuves
de mon attachement. E Stimable
jeunesse,
puisse ma vie vous servir d’exemple,
sans qu’ils parlent de vous, et surtout et mes recommandations de leçons, et
ayez toujours mériter à vos yeux quelques larmes pour
présent à vos
yeux l’Éternel. F Uyez les êtres
corrompus
du bon ton, ils ont tous les moyens pour
adoucir la longue
chaîne de malheurs
que j’ai éprouvés. R Ois de la
Terre,
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Illustrations.