Polymères Spécifiques

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Mag’Mat

Edito Innover : Pourquoi les agences ?


par Jean-Claude PREVOT
Directeur Général
..........................................................................
Ainsi que le disait JL VAYSSE1 en introduction au colloque « l’Avancée Matériaux 2004 », l’innovation naît
de la rencontre au bon moment d’une offre technologique et d’un besoin, suivie d’une période plus ou
moins longue de gestation. L’idée ne suffit pas : non réalisée, elle reste une idée… avant de devenir un regret!
Clef magique pour ouvrir la porte du développement dit durable, l’innovation est devenue le lemme de beau-
coup de manifestations, ainsi que des dispositifs plus ou moins collectifs créés par l’Etat ou les Régions pour en
assurer la promotion.
Sans remettre en cause cette vague de fond sur laquelle surfent nos emplois industriels de demain, apportons N° 18
quelques éléments de réflexion concernant notre rôle. Avril
Acteurs amont de l’intelligence économique par l’émission d’alertes menaces/opportunités d’utilité im- Juin
médiate ou lointaine, les agences technologiques sont désormais impliquées comme animateurs d’innovation 2006
technologique de plusieurs clusters et travaillent avec plusieurs pôles de compétitivité régionaux. Nous som-
mes ainsi au cœur de l’identification de thèmes d’innovation (besoins issus du marché ou de la réglemen-
tation) et de la constitution d’équipes projets intégrées au long de la chaîne de valeur. De même la
participation aux clusters recherche et la connaissance des labos et centres techniques nous permet de promou-
voir des partenariats à même de générer des applications innovantes.
En particulier, les plateformes technologiques, « Mini-Fraunhofer » à la française, dotées d’équipe-
ments entre le laboratoire et le pilote industriel, associent industriels, chercheurs et « technologues » dans des
actions de R&D appliquée, tout en assurant la formation de futurs ingénieurs et techniciens.
La pertinence des agences dans ces divers dispositifs vient de leur capacité à intervenir en associant neutra-
lité, confidentialité et proximité des acteurs de terrain, bref, à générer la confiance, mais aussi à accom-
pagner les projets dans la durée.
Vous noterez enfin, que, pour ne pas être en reste, l’équipe du Mag’Mat apporte sa touche d’innovation sur la
forme, le fond restant, bien entendu, l’objectif principal.
Bonnes vacances d’été… Ancien Directeur de l’Innovation de Plastic Omnium.
1

Conférence téléchargeable sur www.agmat.asso.fr

Edito ` page 1
Brèves Matériaux ` page 2 -5 Dossier Technique
Laboratoire : ` page 6 - 7 ................................
Laboratoire des
Multimatériaux et Interfaces Polymères à
Congrès ` page 8 - 12
...................................... propriétés spécifiques
Deux éléments se combinent pour plus
d’efficacité : Les Hybrides ` page 13 - 20
Innovez dans les implants orthopédiques
L’influence des résiduels sur la qualité des
métaux recyclés
L’association de caractéristiques propres aux
Aluminium Surface Science and Technology polymères et de propriétés spécifiques telles
Coin Adhérents ` page 21 - 22 que la conduction électrique, la mémoire de
forme ou des propriétés magnétiques ouvrent
Vigimat ` page 23
la voie à des concepts et des produits innovants.
Agenda ` page 24
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AGENCE RHONE-ALPES POUR LA MAITRISE DES MATERIAUX


Savoie Technolac - BP 292 - 73375 Le Bourget du Lac Cedex - Tél. : 04 79 25 36 01 - Fax : 04 79 25 36 66
Web : www.agmat.asso.fr - Courriel: [email protected]
Brèves Matériaux
Le Centre Technologique des Microstructures au service des entreprises
Equipé de moyens très performants, le Centre Technologique des Microstructures est une plateforme
technologique de l’Université Claude Bernard Lyon 1 qui propose des prestations de service en microsco-
pie électronique et microanalyse.
Forte de 15 ans d’expérience, l’équipe de prestation intègre par-
faitement les exigences des laboratoires industriels : confidentia-
lité, réactivité, conseils.
Les domaines d’applications sont multiples :
- Matériaux polymères, composites, textiles,
- Biomatériaux,
- Science du vivant (biologie, médical),
- Environnement (pollutions, bactéries, …).
Pour plus d’informations : Mme Annie RIVOIRE, Responsable du Service de Prestations.
Tél. : 04 72 43 29 90 - Courriel : [email protected] - Site Internet : www.lyon1-microscopie.net
Le Centre Technologique des Microstructures organise également des stages de formation aux techniques
de microscopie électronique (Contact : Mme Béatrice BURDIN, Tél. : 04 72 43 26 87).

Le marché du polycarbonate
Le polycarbonate a connu un important développement au cours de la dernière décennie. En 10 ans la
demande mondiale a presque triplé. Le PC (y compris les mélanges) représente 17 % de la consommation
mondiale de thermoplastiques techniques soit 2,5 millions de tonnes en 2004. Le taux de croissance estimé
pour 2005 est de 8 % avec un marché atteignant 2,7 millions de tonnes. La croissance de la production
devrait se poursuivre à un rythme similaire en 2006 et 2007. Les principales applications se trouvent dans
les CD-DVD, le secteur électrique et électronique et la construction.
La fédération de la plasturgie publie une étude sur le marché du polycarbonate disponible à l’adresse
suivante : www.gpic.fr/docsfede1024.asp. Pour plus d’informations : [email protected]

Adoption d’un nouveau programme européen pour l’innovation et la compétitivité


Le parlement européen a adopté le 1er juin dernier un « programme-cadre pour l’innovation et la
compétitivité » (PIC) pour la période 2007-2013. Ce nouveau programme soutiendra les actions per-
mettant aux entreprises, notamment aux PME, de développer leur compétitivité et leur capacité
d’innovation, grâce à 3,6 milliards d’euros de fonds communautaires. Ainsi, l’accent sera mis sur le
développement de toutes formes d’innovation, y compris l’éco-innovation et sur la mise en oeuvre de
technologies respectueuses de l’environnement, avec notamment le « programme pour l’innovation et
l’esprit d’entreprise », doté d’un budget de 2,170 milliards d’euros, dont 430 millions d’euros pour la
promotion de l’éco-innovation. En outre, le PIC favorisera l’emploi de sources d’énergies nouvelles et
renouvelables dans tous les secteurs, y compris celui des transports privilégiant la réduction de la consom-
mation énergétique, grâce au « programme Énergie intelligente - Europe », doté d’un budget de 730
millions d’euros. Il va également encourager une meilleure utilisation des technologies de l’information et
de la communication (730 millions d’euros également).
Pour plus d’informations : www.europa.eu

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Tests des matériaux à basse température : Air Liquide est votre partenaire
La Direction des Techniques Avancées (Sassenage, Isère), vous propose de partager ses compétences
acquises depuis plus de trente ans dans le domaine de la caractérisation des matériaux aux très basses
températures : 77 K, 20 K, 4 K (-196 °C, -253 °C, -269 °C).
Les moyens d’essais, en bain liquide cryogénique, couvrent une large gamme de caractérisations mécani-
ques :
- Essais statiques : traction, compression, flexion
- Essais dynamiques :
* Fatigue : LCF, HCF
* Résilience, en bain liquide jusqu’à l’impact
* Mécanique de la rupture : Ténacité (K1c), vitesse de propagation de fissures (dadN),
déchirure ductile (J1c),….
- Essais de sous-ensembles spécifiques.
En association avec le CEA/SBT de Grenoble, les caractérisations physiques des matériaux aux très bas-
ses températures sont également proposées : coefficient de dilatation, capacité thermique, conductivité
thermique, résistivité (RRR) …
Quelques applications : validation/qualification des matériaux pour les stocka-
ges cryogéniques métalliques ou composites, pour les aimants supraconduc-
teurs, tenue des assemblages collés à basse température, conformité à l’ASME
(test J1C ) ….
Pour plus d’informations : Patrick GIGANTE.
Tél. : 04 76 43 60 43 - Courriel : [email protected] Eprouvette de test J1C ( Programme ITER)

Un laboratoire pour tester les biomatériaux au CETIM1


Pour répondre à l’augmentation des demandes des industriels du secteur médical, le CETIM ouvre un
laboratoire de biomécanique sur son site de Saint Etienne. Ce laboratoire compte notamment sept bancs
d’essai de fatigue sur lesquels seront testés des implants orthopédiques : prothèses de hanches, de
genoux, d’épaules… Le but étant de valider leur conception et leur fabrication. Ces essais sont de plus en
plus sévères en raison de l’évolution du marché et de la réglementation : les industriels doivent déterminer le
niveau de résistance de leurs pièces et plus seulement valider une tenue minimum.
Un projet de simulateur de marche a, par ailleurs, été lancé avec pour objectif de reproduire la cinéma-
tique de la hanche et du genoux, et ainsi de valider la tenue en usure des implants articulaires.
Pour plus d’informations : [email protected]
1
CETIM : Centre Technique des Industries Mécaniques

Un projet innovant « d’outil de capitalisation de connaissances » sur le titane


Ce projet de capitalisation des connaissances est né au sein de l’Association Titane et propose à ses
membres de partager leurs connaissances sur le titane. Un groupe de travail, mené par la DGA et EDF a
étudié les attentes et les besoins des membres de l’Association pour en faire ressortir un projet innovant aux
multiples entrées. La société grenobloise BASSETTI, spécialisée dans la réalisation de bases de données
matériaux, a été chargée de la réalisation de cet outil, qui comprendra les éléments suivants :
- une base de connaissances dans laquelle seront ordonnées des informations, issues de
sources « ouvertes », validées par des membres compétents de l’Association Titane ;
- une base de « ressources » identifiant des personnes ou organisations compétentes sur
différents sujets ;
- des capacités d’expérimentation, de tests ou d’essais ;
- un forum. Suite page suivante `
| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 3
` suite
La solution proposée, au-delà du développement des connaissances sur le titane, permettra de densifier les
réseaux de contacts de chacun, de répondre à des problématiques ou d’accélérer les processus d’innova-
tion. Ce projet a également pour but de créer des synergies entre différents domaines d’activité, de mutualiser
des actions de veille ou encore de trouver de nouveaux partenaires. Sa réalisation devrait être engagée au
dernier trimestre 2006, pour une mise en service début 2007. Des entreprises comme EDF, DGA,
SNECMA, DCN, BODYCOTE, VALTIMET et OBL ont déjà donné leur accord pour le financement.
Ceux qui souhaiteraient avoir plus d’informations et/ou se rapprocher de l’Association Titane sont invités à
prendre contact avec son Délégué : Michel BRAU. Tél. : 02 40 44 60 57 - Courriel : [email protected]

Nenatex : des nanomatériaux dans les textiles

Dans le domaine textile, les premiers travaux sur les polymères nanocomposites ont réellement débuté en
2000, en particulier au Japon et aux Etats-Unis. Les caractéristiques particulières des nanocharges (facteur
de forme, surface spécifique…) et les propriétés attendues une fois incorporées dans le polymère (thermo-
mécaniques, optiques, électriques, barrières…), laissent entrevoir aujourd’hui un champ d’investigations
extrêmement important dans les applications textiles, compte tenu de la diversité des systèmes matrices/
charges utilisables dans ce domaine.
Il était donc important vis-à-vis de l’ensemble de la filière textile qu’un regroupement des compétences
et un effort substantiel soient effectués par les laboratoires et centres de transfert textiles afin
d’appréhender au mieux les nanomatériaux, leurs propriétés, leurs coûts et les technologies permettant de
les associer à des structures textiles. Cette démarche s’est concrétisée par le lancement en novembre 2004
d’un programme de recherche et développement « Nenatex » labellisé par le Ministère de l’Industrie
(projet RNMP). Ce projet est construit autour d’un consortium de 17 partenaires parmi lesquels on
trouve dix industriels de la filière textile ou utilisateurs de supports textiles.

Les charges conventionnelles utilisées pour apporter une ou plusieurs


fonctionnalités montrent actuellement leurs limites au vu des contrain-
tes que présente un textile par rapport aux matériaux traditionnels :
finesse des filaments unitaires (entre 10 et 50 µm en moyenne), pro-
blèmes de compatibilité interfaciale, surface spécifique insuffisante,
importance du toucher textile… L’intégration de nanocharges en masse
ou en surface lors de la transformation ou de la fabrication des matiè-
Cliché TEM d’une enduction
nanocomposite PVC/argile
res textiles peut représenter une alternative intéressante.

L’objectif du programme est de mettre en évidence les potentialités d’utilisation des nanoparticules
dans les textiles traditionnels et les textiles techniques, notamment pour deux principales classes de
matériaux : les enductions nanocomposites, et les fibres synthétiques nanocomposites.
A partir de la connaissance des matériaux nanométriques existants ou en développement et de leur viabilité
industrielle, le consortium étudie les potentialités et les freins technologiques à l’incorporation des nanocharges
organiques ou minérales dans les différentes étapes de fabrication des textiles (extrusion/filage, enduction,
ennoblissement) et leurs impacts sur les propriétés finales (mécaniques, thermiques, barrières…) du pro-
duit textile destiné aux marchés de l’habillement, du transport, du bâtiment, de l’industrie et du sport et
loisirs.
Contact : Pascal RUMEAU, IFTH Ecully.
Tél. : 04 72 86 16 00 - Courriel : [email protected] - Site Internet : www.nenatex.com

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Les matériaux d’origine biologique
L’ARAMM et l’ARTEB ont publié récemment un document intitulé « Dispositifs médicaux, nouvelles
potentialités des Matériaux d’Origine Biologique ». Ce dossier est complété par un classeur comportant
des fiches d’information, réalisées avec le soutien de l’IFTH (www.ifth.org), concernant 6 matériaux :
1) La cellulose bactérienne
2) Le chitosane
3) La biomembrane en Latex
4) La soie d’origine animale
5) Le collagène extrait de tissus d’animaux
marins ou préparé par biotechnologies
6) La Nacre
Ce classeur est commercialisé au tarif de 50 € HT
et disponible à l’ARTEB.
Sa publication s’inscrit dans le cadre d’une démarche visant à faire émerger
des produits innovants à partir de ces matériaux, au travers de collaborations
avec des laboratoires de recherche publique.
Si vous souhaitez le commander et/ou être contacté afin d’envisager des possibilités de collaboration In-
dustrie - Recherche dans le cadre de ce programme, vous pouvez contacter : l’ARTEB1, Alain SCHOUFT,
Tél. : 04 37 37 85 81 ou l’ARAMM, Christophe ZELLER, Tél. : 04 79 25 36 01.
1
ARTEB : Agence Rhône-Alpes pour le Développement des Technologies Médicales et Biotechnologies

COMPOSINNOV : fédération de compétences en composite


COMPOSINNOV est une plate-forme regroupant les principales compétences liées aux matériaux poly-
mères et composites présentes sur le site de Savoie-Technolac : COMPOSITEC, IUT de CHAM-
BERY, ESIGEC et leurs laboratoires associés. L’objectif principal de cette plate-forme est de promou-
voir et de développer les applications en matériaux composites en proposant des expertises, des
prestations de services, des accompagnements dans le cadre de projets de R&D et des offres de forma-
tion. Un site Internet présentant cette plate-forme est accessible à l’adresse suivante :
http://composinnov.agmat.asso.fr. Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter
l’ARAMM, Christelle Gallet : [email protected].

DEEE, RoHS, sans plomb : et demain ?


C’est la question que se sont posés les acteurs de la filière électronique à l’occasion
d’un symposium les 6 et 7 juin dernier à Grenoble, organisé par le Pôle de compétence
en Assemblage et Analyse Non Destructive (PC2A) et ses nombreux partenaires dont
l’UJF, la CCI de Grenoble, Jessica France et l’ARAMM.
PC2A®
Ces journées ont fait le point sur les différentes actions menées en Région, la législation, la transition plomb/
sans plomb, les avancées techniques liées aux directives, les questions technologiques encore ouvertes et la
situation des industriels face à ces directives à travers quelques témoignages.

En parallèle de ces interventions, s’est déroulée une exposition où une quinzaine d’industriels proposaient
leurs solutions.

Au moment de la mise en application de la directive européenne RoHS (le 1e juillet 2006), nous pouvons
cependant nous interroger sur l’avancée des sociétés dans leurs choix technologiques et dans la mise en
place d’un plan d’action de mise en conformité. En effet, ce symposium n’a réuni que 70 acteurs alors que
la Région en compte près de 400.

Pour compléter votre information sur le sujet : www.sansplomb.org


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Laboratoire : LMI
Laboratoire des Multimatériaux et Interfaces
UMR CNRS 5615 - Université Claude Bernard Lyon 1
Multimatériaux Céramiques et Métalliques
L'activité du Laboratoire des Multimatériaux et Interfaces (LMI, Université Claude Bernard Lyon I) est
principalement axée sur la conception, l'élaboration et la caractérisation de matériaux inorganiques
multifonctionnels. Les travaux menés sont issus le plus souvent de problématiques émanant de l'industrie.

Parmi les thèmes de recherche développés au LMI, l'équipe " Multimatériaux Métalliques et Cérami-
ques " étudie la réactivité chimique à l'interface de couples métal-céramique, métal-métal et céramique-
céramique, l'objectif étant d'optimiser les performances mécaniques de composites et multimatériaux
basés sur ces couples. Ceci est obtenu par le contrôle des réactions d'interface susceptibles de se développer
au cours de l'élaboration à haute température et/ou de l'utilisation en service de ces matériaux. Les composi-
tes et multimatériaux à base métallique sont tout particulièrement étudiés car ils sont utilisés dans la fabrica-
tion de pièces légères et résistantes pour les industries des transports, l'allégement des composants des
véhicules étant un défi pour la filière automobile du XXIème siècle. Les composites céramique-céramique
présentent le même intérêt mais pour des applications aérospatiales.
Composites et multimatériaux à base métallique
Ils sont utilisés dans la fabrication de pièces à haute résistance spécifique pour des véhicules automobiles,
des trains, des avions ou encore des missiles. De manière générale, ces matériaux associent deux composants
aux propriétés complémentaires : une matrice légère et ductile d'alliage métallique dans laquelle les pièces sont
moulées ou forgées et un renfort rigide céramique ou métallique qui peut être soit un insert massif, soit une
dispersion uniforme de particules ou de fibres de petit diamètre (typiquement 5-100 µm). Le plus souvent,
ces matériaux sont élaborés à des températures relativement élevées, de 500-750 °C pour des matrices
d'aluminium ou de magnésium, jusqu'à 850-1200 °C pour des matrices titane ou aluminiures de titane. De
plus, certaines techniques d'élaboration telles que le forgeage liquide ou le soudage par diffusion requièrent
également l'application de hautes pressions. Dans ces conditions, des réactions chimiques peuvent se déve-
lopper rapidement à l'interface entre la matrice métallique et le renfort. Ces interactions donnent lieu à de
profondes modifications de la nature, de la microstructure et de la composition des zones interfaciales. Bien
évidemment, ces modifications se répercutent directement sur les caractéristiques mécaniques. Une des clés
de l'optimisation des propriétés de ces composites et multimatériaux est donc de parvenir à contrôler de
manière rigoureuse ces réactions chimiques d'interface au cours de l'élaboration.
Dans ce but, des études de réactivité chimique sont menées sur divers couples matrice/renfort. On cherche
plus particulièrement à établir les principes thermodynamiques qui régissent la formation et la croissance de
zones de réactions à l'interface de ces couples, à identifier les différents processus réactionnels mis en jeu, à
élucider le mécanisme de ces processus et à en préciser la cinétique.
Ces études de réactivité concernent principalement trois familles de matériaux :
- des composites constitués d'une matrice en alliage d'aluminium ou de magnésium renforcée par
des fibres de carbone. Pour améliorer leur compatibilité chimique avec la matrice, ces fibres
peuvent être revêtues de différents carbures (SiC, TiC, B4C...),
- des composites associant une matrice intermétallique (TiAl, NiAl) et des particules ou des fibres de
renfort en carbure de silicium,

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- des multimatériaux élaborés par fonderie dans lesquels un alliage d'aluminium ou de magnésium est
renforcé localement par un insert massif en fonte, acier ou titane.
Figure 1 : Multimatériaux à renfort local
AS7G AS7G

GS
GS

La figure 1 : pièces d'automobile en alliage d'aluminium localement renforcé par un insert en fonte.

* Photographie de gauche : la pièce a été élaborée par un procédé conventionnel de coulée en


coquille. Comme aucune liaison n'existe à l'interface insert/alliage, un insert massif en forme de roue
dentée doit être utilisé.
* Photographie de droite : la pièce a été fabriquée spécialement de telle sorte qu'une réaction chimi-
que se développe à l'interface insert/alliage pendant la coulée. Grâce à la liaison métallurgique ainsi
obtenue, l'insert a une forme plus simple et une taille plus petite ce qui conduit à une pièce moulée
plus légère et plus fonctionnelle. Un alliage de titane peut être utilisé à la place de la fonte comme
matériau d'insert (Brevet Européen EP 1118457, 25 Juil. 2001).
Composites céramique-céramique
Pour des applications à très haute température en atmosphère oxydante (de 700 jusqu'à 1200 °C et poten-
tiellement jusqu'à 1500 °C) les composites à matrice céramique (CMC) tels que les SiC/SiC (matrice de
carbure de silicium renforcée par des fibres longues à base de carbure de silicium) sont développés depuis les
années 80. Ils sont utilisés comme pièces de moteur thermique ou d'engins spatiaux et sont envisagés pour la
production d'énergie (réacteurs nucléaires à fusion, turbines à gaz…). Les volets de certains moteurs d'avion
de combat comme le Rafale sont par exemple en SiC/SiC.
Le défi est d'obtenir des pièces de Figure 2 : Composite SiC/ interphase nanoséquencée / SiC
structure non fragiles à partir de
composants céramiques fragiles.
Comme pour les composites et
multimatériaux à base métallique, c'est
en contrôlant l'interface entre les com-
posants que l'on peut optimiser le
comportement du matériau global.
Dans les CMC, un revêtement
d'épaisseur submicrométrique inter-
posé entre les fibres et la matrice ap-
pelé "interphase" permet de contrôler Fusible mécanique constitué d’une alternance de sous-couches de carbone
le couplage mécanique entre matrice et de carbure ayant chacune une épaisseur de quelques nanomètres.
et renfort.
○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○

Laboratoire LMI (UMR CNRS 5615) Equipe " Multimatériaux Métalliques et Céramiques "
UCB Lyon I, Bâtiment Berthollet Responsable : Jean-Claude VIALA, CNRS, [email protected]
43 Bd du 11 Novembre 1918 - 69622 Villeurbanne Cedex Myriam SACERDOTE-PERONNET, UCBL, [email protected]
Directeur : Philippe MIELE, [email protected] Sylvain JACQUES, UCBL, [email protected]
Tél. : 04 72 43 10 29 Olivier DEZELLUS, UCBL, [email protected]

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 7


Congrès
Deux éléments se combinent pour plus d’efficacité : les hybrides
Congrès du 25 avril 2006
Le Centre de Formation de la Plasturgie (CFP) a organisé le 25 avril dernier une manifestation dans le cadre
des journées de l’innovation autour des technologies hybrides en plasturgie. Cet événement a réuni une
dizaine d’intervenants et plus d’une centaine d’auditeurs.
Lors de cette journée, plusieurs technologies ont été présentées comme le procédé d’injection directe de
la société Krauss Maffei, appelée Injection Moulding Compound (IMC). Cette machine couple le
compoundage et la technique d’injection standard : elle transforme les compounds « sur mesure » à débit
élevé, pendant le cycle de moulage par injection. Cette technique permet d’intégrer le compoundage et offre
donc une plus grande liberté de choix de matières. Elle est surtout destinée aux transformateurs travaillant des
matières premières de natures différentes incorporant des charges ou des renforts.

La société Husky, fournisseur d’équipements de moulage par injection, a présenté le système Tandem qui
comprend deux moules standard simple face (ayant des empreintes identiques ou non) sur une même unité
d’injection et qui est adaptable sur les presses à injecter classiques (mono ou bi-matière). Les bénéfices sont
évidents : augmentation de la productivité, baisse de la surface occupée au sol et de la consommation d’éner-
gie. Toutefois, cet outil n’est pas applicable à tous les types de production. En effet, la matière fondue subit
une baisse de pression dans les canaux du fait de la distance à parcourir. Il ne convient donc pas à la fabrica-
tion de pièces à parois minces.
Corus, producteur d’acier et d’aluminium, a exposé son système de formage d’acier inoxydable et d’injection
de polymère (PP, PET, PBT, ABS, PC/ABS) en une seule étape, dénommé Polymer Injection Forming.
Dans ce procédé, la fermeture du moule permet de déformer la tôle d’acier. Le polymère est ensuite injecté
classiquement. L’injection du polymère peut également permettre de finaliser la déformation du métal. L’objet
obtenu présente donc une surface métallique et une surface plastique qui offrent à la fois des avantages
esthétiques et une bonne tenue mécanique. Tout comme la solution proposée par Husky, ce procédé permet
d’utiliser les équipements d’injection standard. Les applications sont variées dans des domaines tels que les
appareils électriques (blindage CEM), l’automobile, les fournitures de bureaux…
La société TIK, basée en Allemagne, a développé une nouvelle génération d’injection eau, en l’asso-
ciant à l’injection gaz. L’injection eau seule pose quelques problèmes comme la solidification trop rapide du
polymère poussé par le front d’eau. L’eau induit également des turbulences affectant l’état de surface du
polymère. Le système TIK-WIT réduit ces effets néfastes en faisant précéder cette colonne d’eau par une
bulle de gaz qui agit comme un isolant thermique entre le polymère chaud et l’eau.
Farpi-France a présenté le procédé DSI de la société Japan Steel Works (JSW). Ce système permet la
fabrication par injection de corps creux et l’assemblage d’éléments. Ces capacités sont obtenues par
le coulissement des deux moitiés de l’outillage. Ainsi pour obtenir un corps creux, le moulage des deux moitiés
de la pièce est effectué dans le même moule. Le coulissement d’une des parties du moule par rapport à l’autre
met en contact les deux moitiés de la pièce. Une nouvelle injection permet alors d’en réaliser l’assemblage.
Ce procédé permet un meilleur contrôle des épaisseurs par rapport au moulage par soufflage et une meilleure
qualité d’assemblage que le soudage et cela sans reprise.
D’autres entreprises ont présenté leurs innovations lors de cette journée. Vous pouvez retrouver l’intégralité
de ces présentations sur DVD via le site internet du CFP : www.plasturgie-formation.com

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Innovez dans les Implants Orthopédiques
Congrès du 8 juin 2006

Comme tous les deux ans, une journée « Innovez dans les Implants Orthopédiques », organisée à Saint
Etienne par le PTM1, l’ARTEB2, l’ARATEM3, le CEM4, le CETIM5, l’OSST6 et l’Agence, a permis de faire
le point sur les dernières avancées dans le secteur de l’orthopédie tant sur le plan national et international avec
un état général de la filière, que sur les aspects «nouveaux matériaux» ou procédés associés, permettant une
meilleure prédiction du vieillissement des produits. Une session de 7 posters a permis des échanges lors des
pauses.
Le cycle de conférences a permis de dresser un tour d’horizon sur l’influence de la mise en œuvre des
matériaux utilisés dans la fabrication d’implants, notamment l’apport de la modélisation pour l’optimisation
des conditions de laminage de tôle d’alliage de titane usinée pour des implants du rachis (conférence de
Franck TOUSSAINT du LMECA), ou encore sur la définition d’un niveau d’endurance et l’influence de la
géométrie des implants orthopédiques en titane et en acier inoxydable et sur la tenue en fatigue (étude menée
par le CETIM en collaboration avec le SNITEM, présentée par Yanneck SUCHIER du CETIM).
Jacques LEMAITRE de l’EPFL (Laboratoire de Technologie des Poudres) a présenté des substituts os-
seux pour les greffes osseuses : les matériaux organiques (les polymères résorbables), les matériaux
inorganiques dont la composition chimique est proche de celle de l’os (les HAP - hydroxyapatites, les phos-
phocalciques biocompatibles, résorbables et ostéorésorbables) et les composites qui associent une matrice
polymère résorbable à des cristaux de HAP dispersés… La grande difficulté rencontrée dans l’utilisation des
biocéramiques phosphocalciques réside dans le contrôle de la porosité (structure et volume poreux) qui se
fait au détriment des propriétés mécanique. L’idéal serait de réaliser un réseau 3D de pores cylindriques
entrecroisés avec une porosité de l’ordre de 15 %. En résumé sur ce sujet, le défi à relever consiste à trouver
un procédé économique permettant de fabriquer un matériau biocompatible, biorésorbable qui présente des
caractéristiques mécaniques importantes tout en conservant une architecture poreuse.

Du côté des biocéramiques, bioverres et matériaux d’ori-


gine biologique, Jérôme CHEVALIER du GEMPPM de
l’INSA de Lyon a mis en avant des travaux menés sur
des composites alumine – zircone nanostructurés
(dans le cadre d’un projet européen NanoCare) avec
l’idée de créer des microporosités (microrugosités) sur
des macroporosités de manière à favoriser l’adhésion
cellulaire ou la diffusion de protéine. La nacre (compo-
sée à 95 % de CaCO3 et d’une phase organique de type
protéines et polysaccharides) pourrait trouver des appli-
cations dans le domaine du comblement osseux, sa té-
nacité étant plus élevée que celle de la zircone. Un labo-
ratoire américain travaille sur l’imitation de la struc-
ture de la nacre pour réaliser des pontages de protéi-
nes entre les structures lamellaires. Il faut rappeler à ce
niveau qu’une action portant sur les Nouveaux Matériaux
d’Origine Biologique est en cours entre l’ARTEB et
l’ARAMM : si vous souhaitez avoir de plus amples ren-
seignements à ce sujet, n’hésitez pas à nous contacter.

2
PTM :
ARTEB :
Pôle des Technologies Médicales
Agence Rhône-Alpes pour le Développement des Technologies Médicales et
Ce composite métal – céramique (en haut) développé
Biotechnologies par l’équipe du Laboratoire de Berkeley présente une
3
ARATEM : Agence Rhône-Alpes pour la Maîtrise des Technologies de Mesure
4
CEM : Centre d’Etude des Métaux microstructure proche de celle de la nacre (en bas).
CETIM : Centre Technique des Industries Mécaniques
Source : Laboratoire de Berkeley
5

6
OSST : Observatoire Stratégique de la Sous-Traitance

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 9


Pour terminer cette journée, Guy DALCUSI de l’INSERM a rappelé l’intérêt de développer des formes
injectables / moulables pour les substituts osseux, par exemple pour optimiser l’adaptation aux défauts osseux
et favoriser la colonisation cellulaire, la résorption et la croissance osseuse.

Il a souligné le besoin d’améliorer la radio-opacité des produits avec notamment l’utilisation de nanoparticules
présentes en petites quantités. Selon lui, l’avenir est dans l’ingénierie tissulaire qui conduira à une adaptation
des matériaux pour une libération des principes actifs favorisant la combinaison aux cellules osseuses.

Par ailleurs, plusieurs points de vue ont été exposés lors de la table ronde :

« Pourquoi innover ? Freins et enjeux »

- Le point de vue d’un praticien : l’innovation vise à augmenter la durée de vie des prothèses et à éviter la
reprise chirurgicale. Les enjeux portent autant sur l’intérêt du patient que sur l’intérêt communautaire.
- Le point de vue du syndicat professionnel : en France, le secteur orthopédique est couvert par un grand
nombre de PMI pour lesquelles l’innovation est un objectif de survie. Innover correspond alors à imaginer
des produits qui conduisent à augmenter la durée de vie et les performances des implants… malgré des
contraintes réglementaires toujours plus grandes. Ces petites entreprises sont la cible de rachats par des
grands groupes internationaux.
- Le point de vue du législateur (AFSSAPS) : innover, c’est surveiller, identifier les sujets de préoccupation
et traiter les problèmes qui en découlent. L’idée d’innovation corrective tient compte des bénéfices attendus.
Un tel fonctionnement s’appuie sur l’organisation d’une démarche d’accompagnement des produits aussi
bien en amont qu’en aval.

- Le point de vue du chercheur : innover, c’est orienter les recherches en fonction des besoins des chirur-
giens. L’innovation porte alors sur plusieurs niveaux : les innovations incrémentales (les travaux sont
menés sur des technologies qui ont fait leurs preuves, comme la maîtrise de l’usure du PEHD), les sauts
technologiques encadrés (qui pourraient concerner les implants moins invasifs… pour lesquels c’est une
nouvelle manière de concevoir, qui reste à imaginer), les implants de demain (les matériaux nanostructurés,
l’ingénierie tissulaire… pourraient être ainsi ciblés). Il faut alors prendre en considération les impacts positifs
et négatifs et mesurer la part bénéfice / risque avant de se lancer dans la mise sur le marché de ces nouveautés.
Il semble nécessaire d’autre part de fédérer les équipes de recherche pour augmenter la taille critique de la
force de recherche et mutualiser moyens et compétences pour satisfaire aux besoins industriels.
- Le point de vue d’un grand groupe industriel qui place le patient au cœur de sa stratégie : la recherche est
intégrée au sein du groupe ; l’intégration des nouvelles technologies permet de conserver plus longtemps un
produit qui a fait ses preuves. Le recours aux laboratoires de recherche nationaux est alors ponctuel, mais la
recherche clinique est effectuée sur le territoire national.

- Le point de vue d’un financeur : les projets soumis par les PME sont de type collaboratif, ils portent sur des
niches technologiques et conduisent à la mise au point de produits ciblés mais très innovants. La région
Rhône-Alpes est très active au niveau de l’os et des matériaux implantables.

10 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |


L’Influence des Résiduels sur la Qualité des Métaux Recyclés
Congrès du 30 mai 2006

Ce colloque, organisé conjointement par l’Agence


Rhône Alpes pour la Maîtrise des Matériaux
(ARAMM), la SF2M Sud Est et le Cercle d’Etudes
des Métaux (CEM) avec le soutien de la Société des
Ingénieurs de l’Automobile (SIA) et de Rhône Alpes
Automotive Cluster a rassemblé 50 personnes issues
du domaine industriel, des centres techniques, des
constructeurs automobiles et des producteurs de mé-
taux, ainsi que du domaine universitaire.

Après l’exposé des problématiques du recyclage des métaux au niveau européen et des difficultés
rencontrées dans la filière du tri après broyage, avec notamment le problème du cuivre pour les produits plats
en acier et celui du fer pour les alliages d’aluminium, une table ronde a permis de dégager un certain nombre
de points :
- le recyclage des métaux fait actuellement l’objet d’un nombre limité de demandes d’aide et la limitation de
ces demandes est attribuée principalement à l’augmentation du taux de résiduels dans les matières
recyclées,
- une unité pilote de déconstruction des véhicules hors d’usage (VHU) a été installée en France sur l’ancien
site industriel de Matra, avec une capacité de 25 véhicules/jour,
- une unité de déconstruction industrielle a été installée aux Pays Bas, sous l’égide de Volkswagen,
- le double broyage présente de l’intérêt avec notamment la possibilité de séparer le cuivre des ferreux. Les
essais en cours sont très encourageants.

Les deux exposés suivants ont montré les progrès réalisés aussi bien dans le domaine des ferreux que dans
le cas des alliages d’aluminium avec le développement de dispositifs de tri sélectif en continu par forme
et analyse, avec l’utilisation de caméras, visées laser et rayonnements neutroniques.

Les quatre exposés suivants ont montré les difficultés d’approche de l’influence des résiduels sur les
propriétés d’usage des matériaux métalliques et le problème du cuivre dans les aciers a été bien abordé.
Il apparaît, au vu de ces exposés, que l’influence néfaste du cuivre sur les propriétés de mise en œuvre des
aciers ne pose un problème que pour les produits plats en acier et principalement les tôles de carrosserie
automobile. Pour les aciers de construction mécanique, des teneurs résiduelles de 0,4 % peuvent être
atteintes sans aucune incidence sur le comportement des aciers. En ce qui concerne les aciers de très haute
résistance (THR), le recyclage est rendu plus sévère avec notamment les problèmes posés par l’étain et
l’antimoine qui sont difficilement éliminés, mais cette opération est de la responsabilité du producteur en
raison des faibles quantités à recycler comparativement à l’ensemble des matériaux ferreux.

La journée s‘est terminée par une prospective des problèmes du recyclage des métaux dans le cadre de la
remontée du coût des matières premières et des produits pétroliers.

Les actes de cette journée sont disponibles à l’Agence et au CEM (Cercle d’Etude des Métaux).

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 11


Aluminium Surface Science and Technology (ASSIV)
Congrès du 14 au 18 mai 2006 (1)

Le 4ème symposium international Sciences et Technologies de Surface de l’Aluminium a été organisé par Alcan
CRV (Hugh Dunlop, Chairman) et l’Université de Bourgogne (Roland Oltra, Co-Chairman), à Beaune après
ceux de Anvers 1997, Manchester 2000 et Bonn 2003. Cet événement avait pour objectif de rassembler les
chercheurs et ingénieurs travaillant dans le domaine des traitements et modifications de surface des
alliages d’aluminium.

Ce congrès a réuni plus de 200 chercheurs, venus des quatre coins du globe. Un programme très riche de 85
conférences orales et 65 posters, couvrait tous les marchés : aéronautique, automobile, échangeurs, bâtiment,
électronique, lithographie, emballage, nano-applications. Les sessions techniques concernaient également les
procédés de laminage, filage, soudage par friction et par laser (FSW et LBW), anodisation, conversion
chimique et méthodes d’analyses. Ces sessions ont permis de faire le point complet sur les avancées majeures
dans les traitements de surface et la protection de l’aluminium.

Joining, Adhesive Bonding Corrosion STEM


Surface treatments

Rolling - extrusion

Critical aluminium surface

2006 ALCAN INC. ASST Beaune May 2006

Le symposium a été le moment privilégié pour des échanges approfondis et l’ouverture vers des collaborations
entre les producteurs d’aluminium (25 % des participants), les clients finaux (dont Airbus, Renault, PSA et
Valéo), les fournisseurs de produits de traitement et d’instruments de caractérisation et les experts venus de la
recherche publique (Australie, Canada, Chili, Corée, Etats Unis, Europe, Japon et Russie).

Parmi les thèmes fédérateurs, on peut citer le développement de traitements de surface respectueux de
l’environnement et tout aussi efficaces, du point de vue de la protection, que les traitements actuels à base
de chrome. Les systèmes les plus prometteurs, dans ce domaine, sont les cérates, vanadates, titanate-
zirconate, procédés sol-gel de type siloxane, ou bien les inhibiteurs basés sur les hydrotalcites ou les
bio-polymères. Sur un autre plan, plusieurs auteurs ont décrit les procédés de nanotechnologie basés sur
l’anodisation qui permet de contrôler les dimensions des pores anodiques.

Le traitement de surface d’un produit est constitué de plusieurs opérations mettant en jeu des produits différents.
Une solution pour réussir le traitement consiste à optimiser l’ensemble des composantes, depuis le substrat
métallique et notamment sa zone sous la surface modifiée par le mode de fabrication, le pré-traitement,
jusqu’aux pigments de peinture, afin d’assurer une protection adéquate en service.

Le congrès a bénéficié du concours financier de nombreux sponsors : Alcan, EADS, CNRS, la Région
Bourgogne, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et la ville de Beaune. Pour plus
d’informations, vous pouvez consulter le site : http://www.asst2006.com

1
Article rédigé par Mr BENMALEK d’ALCAN CRV

12 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |


Polymères à
propriétés spécifiques
L’innovation a permis aux polymères d’étendre leur présence dans de nombreux secteurs : automobile, em-
ballage, spatial, médical… On assiste, d’une part, à l’amélioration de leurs propriétés, notamment leur résis-
tance mécanique, et, d’autre part, au développement de nouveaux polymères à propriétés spécifiques qui
ouvrent la voie à des concepts ou produits révolutionnaires : polymères conducteurs, magnétiques, à mémoire
de forme... Ces propriétés peuvent résulter de la structure chimique du matériau en elle-même ou être
apportées par des charges incorporées dans le polymère.
Certains de ces polymères n’ont pas encore quitté les laboratoires de recherche et continuent à être
optimisés. D’autres ont trouvé leur place dans des applications industrielles : composants électriques et
électroniques, verres ophtalmiques, implants, revêtements conducteurs pour la métallisation des plastiques.
Dossier
Les polymères conducteurs électroniques Technique

La grande majorité des polymères sont connus pour être de très bons isolants électriques (10- 13 et 10 -16
(Ω.m)-1) et sont notamment utilisés pour cette propriété dans diverses applications (isolation de câbles, ta-
bleaux et armoires électriques, …). Il peut cependant être intéressant d’associer les propriétés des polymères
à une conduction électrique dans divers domaines tels que la protection antistatique des circuits, la protection
contre la corrosion, la métallisation des plastiques, la réalisation de nouveaux capteurs ou encore la fabrica-
tion d’éléments chauffants.
Il existe deux grands types de polymères conducteurs : les conducteurs intrinsèques (qui, en réalité, ne le
sont pas et doivent être dopés) et les conducteurs extrinsèques, encore dénommés composites conduc-
teurs.

Les polymères conducteurs intrinsèques sont constitués d’une chaîne principale conjuguée, avec une
alternance de doubles et de simples liaisons. La conductivité de ces polymères doit être augmentée par
dopage avec des atomes donneurs ou accepteurs d’électrons. Elle dépend notamment du taux de dopage et
peut atteindre 102 Ω-1.cm-1 (celle du cuivre étant de 106 Ω-1.cm-1). Le premier polymère conducteur étudié a
été le polyacétylène qui a été considéré comme le prototype idéal par la simplicité de sa structure. Cependant
son instabilité chimique a limité le développement de ses applications. D’autres polymères, avec une stabilité
plus importante, ont été développés tels que le polyparaphénylène, le polythiophène, le polypyrrole ou la
polyaniline. La facilité de synthèse de la polyaniline et le faible coût de l’aniline (matière de base) en font le
meilleur candidat à ce jour pour des applications industrielles.

Un des principaux inconvénients de ces polymères, qui a longtemps freiné leur développement dans des
applications industrielles, est leur caractère insoluble et infusible, qui limite leurs possibilités de mise en œuvre.
Des travaux de recherche importants ont été menés sur ce point et ont permis des progrès substantiels avec
notamment la possibilité de réaliser des solutions avec certains de ces polymères. La plupart des polymères
conducteurs sont fabriqués sous forme de poudres, qui peuvent être utilisées comme charges, ou sous forme
de films minces. Ils peuvent être obtenus à l’état oxydé, donc conducteur, ou à l’état réduit isolant. Ces
mécanismes d’oxydo-réduction réversibles constituent une propriété intéressante qui peut notamment
être exploitée pour le stockage d’énergie dans des batteries électrochimiques en utilisant le polymère comme
cathode. La couleur des polymères conducteurs varie également en fonction de leur état d’oxydation. Ainsi,
le polypyrrole qui est jaune à l’état réduit devient noir à l’état oxydé. La polyaniline évolue en fonction du
potentiel, du jaune au vert, puis devient bleu foncé lorsqu’elle est conductrice. Cette propriété peut être
exploitée pour la réalisation de dispositifs électrochromes (afficheurs colorés).
| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 13
Plusieurs entreprises commercialisent des polymères conducteurs dont la société française Paniplast
qui exploite notamment des brevets du laboratoire grenoblois LEMOH1 sur la polyaniline « plastdopée »
présentant de bonnes propriétés plastiques. Les polymères fabriqués sont proposés sous forme de disper-
sions en phase aqueuse ou sous forme de poudres et peuvent être mis en œuvre par enduction d’un substrat,
par dispersion dans des thermodurcissables ou encore par mélange à chaud avec des thermoplastiques. Ils
peuvent trouver des applications dans différents domaines. La polyaniline est utilisée dans des primaires
pour des pièces plastiques automobile afin de permettre leur métallisation. Elle permet d’obtenir des gel-
coat conducteurs sur des composites thermodurcissables pour la fabrication de pièces antistatiques utili-
sées dans des environnements dangereux. Elle peut également être utilisée comme inhibiteur d’oxydo-ré-
duction qui est une des causes majeures de la corrosion de l’acier, de l’aluminium et du cuivre. L’intérêt
réside dans l’aptitude à la déformation du film protecteur évitant l’apparition de fissures qui constituent des
amorces d’attaque corrosive. Ce polymère peut également servir à la fabrication de revêtements chauf-
fants. La société Paniplast a déposé un brevet sur un procédé de chauffage par effet joule pour accélérer la
polymérisation de résines thermodurcissables via un revêtement textile intégrant un polymère conducteur.
Dossier Des revêtements semi-conducteurs pour les LED et le photovoltaïque sont actuellement en développe-
Technique ment. Les sociétés H.C. Starck, Eeonyx et Panipol commercialisent également des polymères conducteurs
avec respectivement un PEDT2 sous la marque Baytron®, de la polyaniline et du polypyrrole sous la marque
Eeonomer® et de la polyaniline sous la marque Panipol®.

Le LEMOH, laboratoire du CEA de Grenoble, étudie depuis plus de vingt ans les polymères conducteurs et
développe des matériaux à grande conduction électrique pour la réalisation de films souples ainsi que des
polymères semi-conducteurs qui peuvent être utilisés pour la réalisation de cellules photovoltaïques. Le
LEMOH collabore notamment avec le LETI sur l’étude et la mise au point de structures de transistors
organiques à effet de champ en utilisant des polymères poly-alkylthiophènes semi-conducteurs, dans le
cadre d’un contrat européen dénommé PolyApply.

Lorsque le polymère ne possède pas les propriétés nécessaires pour permettre la conduction de l’électricité,
celle-ci peut être obtenue en incorporant des charges conductrices dans une matrice isolante. On obtient
alors des polymères conducteurs extrinsèques.
Pression
La conductivité est assurée par un phénomène de
percolation des particules conductrices lorsque leur
concentration atteint un certain seuil. Ces conduc-
teurs sont couramment utilisés dans l’industrie sous
forme de plastiques chargés avec du noir de carbone Matériau non-conducteur Matériau conducteur
ou des particules métalliques. Le noir de carbone est Illustration de la percolation sous l’effet d’une pression
l’adjuvant le plus utilisé notamment dans la fabrica-
tion d’emballages antistatiques en polyéthylène. Ces matériaux peuvent également devenir conducteurs sous
l’effet d’une pression permettant la percolation des charges et trouvent notamment des applications dans des
produits électroniques.

1
LEMOH : Laboratoire d’Electronique Moléculaire Organique & Hybride
2
PEDT : poly(3,4-ethylenedioxythiophene)

14 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |


Un nouveau composite conducteur
Ce matériau composite conducteur aux propriétés filmogènes est issu des travaux du Laboratoire de
Physico-Chimie Polymère (LPCP) de l’université de Pau et du CNRS. Il est composé de particules cons-
tituées d’un cœur en élastomère et d’une écorce en polymère intrinsèquement conducteur de type polyaniline.
Ce matériau présente la caractéristique de pouvoir être élaboré en une seule étape : la polymérisation de
l’enveloppe se fait dans le même milieu que l’élaboration du cœur élastomère. Les conductivités obtenues
sont comprises entre 10-6 et 5 S.cm-1 et le matériau est souple avec des déformations pouvant atteindre
600 %. Les applications visées concernent notamment l’électronique avec les diodes électro-luminescen-
tes et les composants électroniques (étiquettes RFID, transistors, condensateurs…). Le matériau est éga-
lement envisagé pour des emballages antistatiques ou des textiles techniques.

Dossier
Technique

Dépôt sur support flexible Courbure du support :


le composite conducteur garde sa tenue.
Composite Conducteur
Source : www.univ-pau.fr

Les polymères électroluminescents


L’électroluminescence est la conversion directe de l’énergie électrique en lumière. Actuellement il existe
deux approches dans la production d’écrans couleur et de dispositifs d’éclairage à partir de matériaux
organiques :
- La technologie OLED (Organic Light-Emitting Diodes) à base de petites molécules, fabriquées
par évaporation sous vide et qui reste très coûteuse.
- La technologie plus récente des PLED (Polymer Ligth-Emitting Diodes) à base de polymères
conjugués, avec une production plus simple et financièrement abordable.

Le développement de diodes électroluminescentes polymères (PLED) fait l’objet de nombreux tra-


vaux de recherche et pourrait apporter une révolution dans de nombreuses applications (écrans pliables,
panneaux multimédia de grandes dimensions, badges d’identification, cellules solaires nouvelle généra-
tion…).
Les diodes électroluminescentes à base de polymères sont constituées d’une couche polymère prise entre
un substrat transparent qui joue le rôle d’anode (film plastique recouvert d’une couche conductrice d’oxyde
d’indium-étain, par exemple) et d’une couche métallique qui fait office de cathode. En appliquant une
tension appropriée (environ 5V) entre l’anode et la cathode, les électrons et les charges positives libérés
se recombinent dans la couche émissive et produisent une lumière électroluminescente dont la couleur
dépend des molécules choisies pour la couche organique. La lumière émise est transmise à travers le
substrat transparent (anode).

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 15


Les premiers produits équipés d’écrans organiques (OLED) ont fait leur apparition en 1999 : autora-
dios, téléphones mobiles, rasoirs, caméras digitales. Grâce aux PLED, il est possible de concevoir des
écrans très fins et légers dont les couleurs sont brillantes et fidèles indépendamment de l’angle de vue. La
production des PLED est simple et bon marché et elles peuvent être obtenues par sérigraphie, héliogra-
vure ou impression à jet d’encre. Ces diodes sont notamment adaptées pour réaliser des logos, des
gadgets publicitaires ou encore des tableaux de bord d’automobiles, des panneaux de signalisation desti-
nés à des bâtiments ou à la circulation routière.
Les chercheurs du Centre Suisse d’Electronique et de
Microtechniques (CSEM) ont développé un procédé nommé
LogoLED. Une résine époxy, qui représente en négatif le logo à
imprimer, est appliquée par sérigraphie sur la dernière couche, en
très fine épaisseur. Cette couche isolante empêche les électrons
de passer de l’électrode métallique vers le polymère électrolumi-
nescent : la lumière est donc uniquement émise dans les zones sans
résine époxy. Le CSEM a également développé des capteurs
Dossier optiques en associant une PLED et une photodiode polymère.
Technique Ce capteur, nommé SENSoLEDTM, est flexible, fin, jetable et pour-
Logo de la CSEM sur un substrat
souple (LogoLED). rait trouver de multiples applications : écrans d’information tacti-
Source : www.swissengineering-stz.ch les, claviers sans touches, capteurs biologiques, peau artificielle…

Plusieurs difficultés restent encore à résoudre pour voir l’utilisation des PLED se généraliser. Les méca-
nismes de dégradation des couches organiques sont encore mal connus et les polymères utilisés pour les
émissions de bleu présentent encore une durée de vie insuffisante pour certaines applications.

Des composites magnétiques ou aimants polymères


Les aimants métalliques sont largement utilisés dans les appareils électriques et électroniques. Ils sont compo-
sés de poudres de ferrite ou de terres rares, mises en forme par compression et frittage. Ces aimants sont
rigides et fragiles, et ils ne peuvent être obtenus que dans des formes relativement simples. Des polymères
magnétiques ont été développés afin de pouvoir réaliser des formes complexes. Ceux-ci sont composés
d’une matrice polymère (PVC, PA1, PPS2, …) et de particules magnétiques (ferrite ou terres rares). Leurs
propriétés magnétiques dépendent notamment de la forme des particules et de leur nature chimique. La ferrite
permet d’obtenir le meilleur compromis entre les performances magnétiques et le coût du matériau. L’utilisa-
tion de terres rares est plus onéreuse mais apporte de meilleures propriétés magnétiques avec une tempéra-
ture d’utilisation pouvant être plus élevée. Ces polymères magnétiques peuvent être mis en œuvre par les
procédés traditionnels de la plasturgie. Ils apportent une augmentation de la résistance à l’impact par rapport
aux aimants métalliques et permettent la réalisation de pièces flexibles. Les polymères magnétiques sont, en
général, utilisés dans deux groupes d’applications : les entraînements et commandes tels que les mo-
teurs électriques, et les activateurs ou capteurs.
Contrairement aux polymères conducteurs électroniques, les polymères présentant des propriétés magné-
tiques intrinsèques sont encore au stade laboratoire. En 2004, des chercheurs anglais ont fabriqué le pre-
mier polymère magnétique à température ambiante. Jusqu’à cette date, les polymères développés ne présen-
taient des propriétés magnétiques qu’à très basse température. Ce polymère, nommé PANiCNQ, est un
complexe par transfert de charges obtenu par combinaison de polyaniline et de TCNQ3. Il peut être magné-
tisé et attiré par un aimant, et il reste magnétique jusqu’à sa température de Curie qui est de 70 °C. Ce
matériau pourrait trouver des applications dans le stockage de données, mais sa mise sur le marché nécessi-
tera encore cinq à dix ans de développement.
1
PA : Polyamide
2
PPS : Polysulfure de phénylène
3
TCNQ : Tetracyanoquinodimethane

16 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |


Les polymères à mémoire de forme
L’effet mémoire est observé dans un matériau lorsque celui-ci est capable de retrouver sa forme initiale, après
une déformation stable, sous l’effet d’un stimulus qui est en général d’ordre thermique. Par exemple, le
matériau est déformé à haute température puis refroidi sous contrainte afin de « figer » la nouvelle forme à
basse température. Lorsque la température augmente à nouveau, il reprend sa forme initiale. Cet effet est
notamment observé dans des alliages métalliques à mémoire de forme (AMF de type titane-nickel) qui
possèdent deux formes cristallines distinctes et stables à différentes températures.
Les polymères à mémoire de forme (PMF) sont plus récents et possèdent des propriétés différentes.
Contrairement aux AMF, les changements de forme ne sont pas gouvernés par des réorganisations cristal-
lines réversibles et les polymères doivent être re-défor-
més à chaque cycle. Les AMF peuvent emmagasiner une
contrainte élevée (700 MPa) mais ils ne subissent que de
faibles déformations (2 à 8 %). A l’inverse, les polymères
à mémoire de forme ne mettent en jeu que de faibles con- Chauffage
traintes (2 à 5 MPa) mais admettent de grandes déforma-
tions (400 %). Une des caractéristiques des PMF est qu’ils Dossier
peuvent retrouver leur forme initiale pratiquement sans dé- Technique
formation résiduelle. Le mécanisme de mémoire de ces
polymères repose sur la présence conjointe dans le maté- Source : www.polymertech.com
riau d’une structure réticulée et de segments libres,
ou de deux phases avec des températures de transition différentes. Une partie du polymère permet de déter-
miner la forme permanente et l’autre sert à fixer la forme temporaire. La température de transition peut être
ajustée par une modification de la microstructure du polymère ce qui permet d’adapter une formulation à une
application visée. Plusieurs polymères présentent des propriétés de mémoire de forme : le polynorborène, le
transpolyisoprène, les copolymères éthylène acétate de vinyle ou encore des polyuréthanes. Les principales
applications pour ces polymères se trouvent notamment dans le secteur médical ou l’emballage. Les films
transparents de polymères bi-étirés sont utilisés pour l’emballage des fruits et autres produits alimen-
taires. Le chauffage au dessus de la température de transition vitreuse provoque une contraction qui assure
une bonne adhérence du film. Dans le domaine médical, deux types de propriétés propres à ces polymères
sont utilisées : la possibilité d’augmentation de volume pour réaliser des stents, ou le passage d’un état rigide
à un état souple à l’intérieur des vaisseaux pour réaliser des cathéters. Les polymères à mémoire de forme
sont également employés pour des fixations de fractures osseuses.
La société allemande MnemoScience a mis au point une gamme de polymères à
mémoire de forme. Un polymère à mémoire de forme biodégradable a no-
tamment été développé pour des applications médicales. Il permet d’introduire
des implants sous leur forme temporaire dans le corps par des petites incisions. Il
peut également être utilisé dans les sutures : le polymère, dans son état intermé-
diaire, prend la forme d’une fibre allongée qui se noue pour refermer une blessure.
Cette technique permet d’obtenir précisément la bonne tension dans un nœud
chirurgical et de ne pas abîmer les tissus qui l’entourent.
Source : Image courtesy / Science magazine

Par ailleurs, des chercheurs allemands ont développé un polymère dans lequel le changement de forme est
provoqué par un processus magnétique contrôlable qui ne nécessite pas de contact direct avec le matériau.
Ce processus fonctionne en utilisant des nanoparticules magnétiques d’oxyde de fer. Celles-ci sont distri-
buées dans le polymère et convertissent l’énergie d’un champ magnétique en chaleur. La température souhai-
tée est obtenue en modifiant la proportion de nanoparticules dans le polymère et l’intensité du champ magné-
tique.
Au niveau Français, la société Polymer Expert développe des polymères à mémoire de forme avec des
températures de transition qui peuvent être ajustées entre -20 et 120 °C.

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Un polymère à mémoire de forme sensible à la lumière

Classiquement, les polymères à mémoire de forme répondent à un stimulus thermique qui induit le change-
ment de forme. D’autres stimuli, tel qu’un rayonnement, peuvent également provoquer l’effet mémoire.
Des chercheurs allemands ont développé un polymère qui peut être déformé puis illuminé à une longueur
d’onde donnée, se stabiliser dans sa nouvelle forme, puis revenir à sa forme d’origine sous l’action d’une
longueur d’onde différente de la première. La technologie consiste à greffer des molécules photo-actives
sur le polymère. Sous l’effet du rayonnement ces molécules établissent des liaisons croisées entre elles, ce
qui permet de fixer une forme temporaire. Celle-ci est stable à température ambiante et jusqu’à 50 °C. La
dissociation des liaisons croisées est obtenue par l’illumination du matériau à une autre longueur d’onde, ce
qui permet de retrouver la forme initiale du polymère. Un des principaux avantages de ces polymères est
que le changement d’état se produit sans effet thermique. Les premières applications envisagées se
trouvent dans le domaine médical.

Dossier Les polymères à cristaux liquides


Technique
L’état cristal liquide est un état intermédiaire entre l’état cristallin, très organisé, et l’état liquide désorganisé.
Les molécules conservent des interactions fortes les unes avec les autres.
Les polymères à cristaux liquides (PCL) présentent la particularité d’être constitués de molécules capables
de s’orienter les unes par rapport aux autres, ce qui leur confère des propriétés remarquables et leur
permet de satisfaire des applications très contraignantes. On distingue deux grands types parmi ces polymè-
res : les plus répandus possédent la structure cristal liquide dans la chaîne principale, alors que ceux de la
seconde catégorie contiennent le cristal liquide dans des chaînes latérales.
Les polymères les plus courants sont formés de macromolécules rigides, en bâtonnets, qui s’alignent lors de
la fusion pour produire des structures à cristaux liquides. Sous l’effet des contraintes subies lors du moulage,
ces bâtonnets s’orientent et s’ordonnent ce qui permet d’améliorer les propriétés mécaniques du polymère
dans le sens de l’écoulement de la matière. Cette orientation est d’autant plus importante que l’épaisseur du
matériau est faible. En raison de la très faible viscosité de ces matériaux, il est possible de mouler des épais-
seurs aussi faibles que 0.2 mm.
La rigidité de ces polymères est nettement plus élevée dans le sens de l’écoulement que dans le sens transver-
sal. Leur module d’élasticité les place en tête des thermoplastiques hautes performances chargés fibres de
verre. Ils résistent également très bien à la chaleur et peuvent être utilisés en continu jusqu’à 250 °C à 300 °C
avec des pics pouvant atteindre 350 °C. Une des applications de cette résistance à la chaleur concerne les
imprimantes pour lesquelles le remplacement de la céramique par un PCL a permis des conceptions plus
fonctionnelles. Ils peuvent, pour les mêmes raisons, être utilisés dans la réalisation de douilles de lampes
halogènes ou de réflecteurs de lumière. Leur stabilité dimensionnelle est très bonne, tout comme leur compor-
tement aux chocs à basses ou hautes températures (-50 °C / + 250 °C). Ils présentent par ailleurs une très
bonne résistance aux produits chimiques et à l’oxydation.
Le PCL le plus développé est à base de polyester aromatique. Les PCL sont notamment utilisés dans la
fabrication de composants électriques et électroniques, de connecteurs pour les fibres optiques, d’appareils
de télécommunication, de machines de traitement pour les produits chimiques, ainsi que dans l’industrie auto-
mobile, la construction mécanique et l’industrie aéronautique. Ils remplacent, pour certaines pièces, des allia-
ges de métaux légers ou des thermodurcissables. On les retrouve également dans un produit très familier : les
moules Tuperware, qui peuvent être utilisés pour la congélation ou la cuisson des aliments.

Plusieurs sociétés proposent des polymères à cristaux liquides dont notamment : Ticona, avec la gamme
Vectra ; Solvay, avec le Xydar ; et DuPont de Nemours, avec le Zénite.
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Les polymères chromogènes

Les polymères chromogènes changent de couleur de manière réversible sous l’effet d’une sollicitation
extérieure. Selon la nature du stimulus on distingue trois familles principales : les polymères photochromes,
thermochromes et électrochromes (pour ce dernier se reporter au paragraphe «polymères conducteurs»).

Les systèmes photochromes changent de couleur lorsqu’ils reçoivent un rayonnement d’une certaine lon-
gueur d’onde. Cet effet résulte de la présence dans le polymère de pigments organiques photochromes
qui réagissent sous une lumière visible ou ultraviolette.
Les principales molécules photochromes appartiennent à la famille des spiropyranes, spirooxazines,
triarylméthanes. Les phénomènes physiques mis en jeu sont photochimiques. Le pigment photochrome est
une molécule qui peut se présenter sous deux formes distinctes appelées isomères. Dans sa forme la plus
stable, il absorbe la lumière qui va provoquer une réaction intramoléculaire réversible. Si nous prenons l’exemple
de la série qui a été la plus étudiée, spiro(indoline-benzopyrane), le photochrome est incolore. Sous l’effet de
l’absorption d’UV, sa structure moléculaire se modifie : dans cette nouvelle géométrie, le photochrome ab- Dossier
sorbe dans le visible et devient donc coloré. Lorsque la source UV est retirée, la molécule reprend sa Technique
structure première et le matériau redevient incolore. Le cycle coloration/décoloration peut se répéter en
principe des milliers de fois mais il dépend de la nature du composé et de son environnement. Les matériaux
photochromes présentent l’avantage d’offrir une facilité d’emploi satisfaisante, ainsi qu’une bonne com-
patibilité avec les polymères, malheureusement, ils sont sensibles à la fatigue (cycle coloration/décolo-
ration).

La société PolymerExpert a développé, quant à elle, des monomères de


type naphtopyrane qui peuvent être copolymérisés avec des monomères
classiques tels que l’acrylique ou le vinyle. Cette technique permet d’ob-
tenir des polymères avec des propriétés photochromes intéressantes et
d’éliminer les problèmes de migration potentielle des pigments.

La principale application des polymères photochromes se trouve


aujourd’hui dans la fabrication de verres ophtalmiques pour la pro-
Verres photochromiques tection solaire.
Source : www.perret-optic.ch

Les matériaux thermochromes, quant à eux, changent de couleur sous l’action de la température. Les
polymères thermochromes contiennent des colorants organiques avec une gamme de températures de tran-
sition (-25 °C / +100 °C) et une panoplie de couleurs pouvant être très large. Les pigments thermochromes
sont compatibles avec une grande variété de polymères : ABS, PS, PP, PE, PVC, PA, PET… qui peuvent
être mis en œuvre par injection, extrusion ou thermoformage.

Les applications concernent surtout les gadgets et les articles promotionnels : chapeaux, lacets, stylos, jouets,
seaux à glace, pailles… Il se développe également des applications liées à la sécurité des personnes (bouilloi-
res, théières, biberons, tasses…) et au packaging (étiquettes sur les conteneurs de boisson…). Leur utilisa-
tion reste cependant limitée en raison de leur coût encore élevé.

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 19


Un polymère qui change de couleur sous contrainte mécanique
Des chercheurs américains ont développé des polymères qui changent de couleur lorsqu’ils sont soumis à
une contrainte mécanique entraînant une déformation. Ces polymères doivent leurs propriétés à un colo-
rant fluorescent spécifique, composé d’un oligomère phénylène vinylène. Ce colorant est présent sous
forme d’agrégats dans le polymère. La déformation du polymère entraîne la dislocation des agrégats qui,
sous cette nouvelle forme, émettent une longueur d’onde différente. Une faible quantité de colorant
(~ 0,1 %) est suffisante pour avoir un changement de
couleur prononcé.
Des mélanges à partir de polymères standard tels que
le polyéthylène ou le polypropylène ont été dévelop-
pés avec succès. Actuellement, le changement de cou-
leur est visible uniquement sous rayonnement UV, ce
qui limite les applications à un environnement indus-
triel. L’équipe de recherche travaille à rendre ce chan-
gement visible à l’œil nu, ce qu’elle a déjà réussi à faire
pour certains mélanges spécifiques. A terme, ces poly-
Dossier mères pourraient trouver des applications dans l’indi- Le polymère change de couleur
Technique cation préventive de rupture ou comme éléments de sous contrainte mécanique.
sécurité dans des emballages alimentaires ou médicaux. Image Case Western Reserve University

Les polymères vecteurs d’éléments bioactifs


Ces polymères contiennent dans leur structure des molécules ayant une action sur un environnement biologi-
que donné. Ils sont principalement utilisés dans le domaine médical. Les principes actifs peuvent être incor-
porés dans le polymère sous forme de « charge » ou greffés directement sur la chaîne macromolécu-
laire. Ils sont notamment utilisés pour la fabrication de gants chirurgicaux permettant de réduire les risques de
contamination. Ces gants sont composés de trois couches de polymères dont une couche interne constituée
d’un élastomère thermoplastique dans lequel sont dispersées des inclusions contenant un liquide désinfectant.
Lors d’une perforation accidentelle du gant, la pression entraîne l’expulsion de l’agent désinfectant sur l’aiguille
souillée. Des chercheurs de l’université de Floride ont développé un polymère conducteur électrique qui,
lorsqu’il est associé avec des molécules de su-
cre similaires à celles que l’on retrouve dans les
vaisseaux sanguins, peut stimuler la réparation de
nerfs périphériques. Des tubes réalisés avec cette
matière sont introduits dans le nerf abîmé et libè-
rent des produits issus de la dégradation du su-
cre, qui favorisent la croissance de nouveaux
vaisseaux sanguins. Ces vaisseaux jouent ensuite
un rôle bénéfique dans la « repousse » du nerf
avec l’aide des tubes polymères qui se dégra-
dent dans une période de deux à six mois.
De leur côté, des chercheurs des Instituts Frau-
nhofer ont mis au point des polymères
antimicrobiens et antibactériens. Ces poly-
Réparation d’un nerf par l’intermédiaire d’un tube polymère mères sont recouverts d’un revêtement réalisé
Source : www.sciam.com avec des polymères porteurs de groupes ammo
nium quaternaires, sur la surface de matériaux plastiques préalablement activée par traitement plasma. La très
faible épaisseur de la couche active (environ 2 nm) n’altère pas les propriétés massiques du polymère. Ce
matériau présente une relative innocuité car des agents antimicrobiens sont chimiquement fixés sur la
surface et ne peuvent pas s’en échapper de façon incontrôlée. Ces polymères pourraient être utilisés dans le
domaine médical, pour les emballages alimentaires, dans les filtres à air…
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Un polymère qui se moule à basse température
Des chercheurs du MIT1 ont mis au point des polymères pouvant être mis en forme sous pression à
température ambiante. Ces polymères qualifiés de « baroplastiques » sont des copolymères à blocs
constitués d’une phase vitreuse, donc rigide, et d’une phase élastomère. Sous l’effet de la pression, ce
copolymère se comporte de façon inhabituelle. Normalement, l’application d’une pression, aurait ten-
dance à exacerber la séparation des deux phases. Avec les baroplastiques, on observe l’effet inverse : les
deux phases ont tendance à se mélanger intimement jusqu’à un état malléable. Cette réaction est réversible
et on retrouve un matériau solide et rigide lorsque l’on relâche la pression. Ces baroplastiques ont le
double avantage de permettre une économie d’énergie lors de leur mise en œuvre ainsi qu’un
recyclage plus aisé. Le recyclage des thermoplastiques traditionnels est limité à deux au trois réutilisations
en raison de la dégradation des propriétés du polymère lors de sa mise en œuvre à haute température. Les
baroplastiques étant transformés à basse température, ils peuvent être recyclés tout en conservant des
propriétés proches de celles du polymère vierge. Ainsi, un copolymère à base d’acrylique synthétisé par
les chercheurs du MIT a pu être moulé par compression à 70 °C et 35 bars. Ces polymères pourraient
potentiellement remplacer de nombreux thermoplastiques traditionnels.
MIT : Massachusett Institute of Technology
Dossier
1

Technique
Contacts du Dossier
CSEM : Rue Jaquet-Droz 1, P.O. Box, CH-2007 Neuchâtel, Suisse.
Tél. : +41 (0) 32 720 5111 - Site Internet : www.csem.ch
Eeonyx : Site Internet : www.eeonyx.com
DuPont de Nemours : Site Internet : www.dupont.com
HC Starck : Site Internet : www.baytron.com
Institut Fraunhofer : Allemagne - Site Internet : www.fraunhofer.de

LPCP (Laboratoire de Physico-Chimie des Polymères) :


2 Avenue du Président Angot, 64053 Pau cedex 03.
Tél. : 05 59 40 76 00 - Fax : 05 59 40 76 23 - Site Internet : www.univ-pau.fr/LPCP/
LEMOH, CEA Grenoble,17 rue des Martyrs, 38054 Grenoble Cedex 9
Tél. : 04 38 78 20 49 – Fax :04 38 78 51 13. email:[email protected]
MIT : USA - Site Internet : http://web.mit.edu

Mnemoscience : Carlstr. 50, D-52531 Übach-Palenberg, Allemagne.


Tél. : +49 (0) 2451 - 971 180 - Site Internet : www.mnemoscience.de
Paniplast : Parc Scientifique Unitec 2, 351 cours de la Libération, 33405 Talence cedex.
Tél. : 05 40 00 37 05 - Site Internet : www.paniplast.com
Panipol Ltd : P.O. Box 163, FIN-06101 Porvoo, Finlande.
Tél. : +358 19 5244 793 - Site Internet : www.panipol.com
Polymer Expert : 1 allée du doyen Georges Brus, 33600 Pessac.
Tél. : 05 56 04 02 00 - Site Internet : www.polymerexpert.com.
Solvay : Site Internet : www.solvayadvancedpolymers.com
Ticona : Site Internet : www.ticona.com
Actuatité Chimique Mars 2002
| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 21
Coin des Adhérents
Une machine de thixomoulage chez
FCMP en Haute-Savoie
La société FCMP va investir 7 millions d’Euros sur trois ans pour mettre au point et développer le thixomoulage
de magnésium.
FCMP compte 350 salariés répartis sur quatre sites de production : deux en France à Marignier et Saint-
Pierre-en-Faucigny, un aux USA à Buffalo et un en Turquie à Izmir. La société est spécialisée dans le décol-
letage, l’injection plastique, l’assemblage de composants et, bientôt, l’injection de magnésium. Elle travaille
majoritairement pour le secteur automobile avec lequel elle a réalisé 88 % de son chiffre d’affaire en 2005.
500 Ton Thixo Clamp
Avec l’acquisition d’une machine de thixomoulage de magnésium, FCMP
devient un pionnier dans l’utilisation de cette technologie en Europe.
A ce jour, ce procédé n’avait été commercialisé qu’en Asie et récemment
aux USA.
Le thixomoulage est un procédé de moulage à l’état semi-solide d’alliage
de magnésium ou d’aluminium, dérivé de l’injection plastique. On coule
sous pression un alliage à une température inférieure à son point de fusion,
là où coexistent des états solides et liquides. Presse HUSKY TXH 650 M70
( force de fermeture de 650 tonnes)
Ce procédé présente plusieurs avantages : Source : Thixotech – CRIF
- Réalisation de pièces complexes, associant des zones épaisses et des parois minces
- Fabrication de pièces directement aux cotes ou avec des reprises limitées
- Possibilité de fabrication en grande série
- Pièces avec des exigences métallurgiques élevées pour des raisons mécaniques, d’étanchéité, de traite-
ments de surface ou de tribologie.

A la fois résistant et léger le magnésium apporte un énorme


avantage en terme d’allègement et intéresse de plus en plus
l’industrie automobile. Il représente aujourd’hui 5 à 6 kg
par véhicule. Cette part pourrait passer à 50/60 kg par vé-
hicule d’ici 2010-2015, avec des pièces de plus en plus
techniques (support de colonne de direction, poutre de plan-
Pièces réalisées par che de bord, structure de sièges…).
thixomoulage

En plus de sa légèreté, le magnésium possède d’autres qualités :


- Excellentes caractéristiques d’isolation électromagnétique et radio fréquence
- Capacité à absorber l’énergie et à résister aux vibrations
- Résistance à la corrosion 4 fois supérieures à celle de l’aluminium
- Meilleure usinabilité que l’aluminium

FCMP
ZI des Prés Paris, 430 rue des Techniques, 74970 Marignier - Tél. : 04 50 34 67 74
Contact : David Callendrier
www.fcmp.fr

22 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |


Vigimat : la sélection
VEILLE MATERIAUX DE L’AGENCE

L’action VIGIMAT de l’Agence entre dans le cadre de sa mission d’appui technologique aux entreprises. Elle
a pour objet de porter rapidement à la connaissance de ses adhérents les innovations matériaux susceptibles
de les intéresser. L’envoi des VIGIMAT est ciblé selon les centres d’intérêt communiqués par les adhérents.
Un complément d’information sur l’innovation mentionnée dans le VIGIMAT peut être fourni par l’Agence
sur simple demande. Ce service est cependant réservé exclusivement aux adhérents.
La liste des VIGIMAT est disponible sur le site Internet : www.agmat.asso.fr. Les VIGIMAT sélectionnés
sont les suivants :

Un revêtement photoluminescent pour Nouvel alliage extrêmement amortissant


la mesure des hautes températures
Une jeune société lyonnaise a conçu un revêtement Une équipe de chercheurs allemands vient de pu-
photoluminescent thermosensible qui mémorise le blier la découverte d’une nouvelle famille d’alliages
« vécu » thermique. Ce revêtement peut être à mémoire de forme aux propriétés amortissantes
appliqué sur n’importe quelle pièce (notamment inégalées. Les alliages à mémoire de forme sont cou-
dans des zones inaccessibles pour les ramment utilisés comme actionneurs ou capteurs
thermocouples) et garde en mémoire les thermiques, mais ils peuvent également être utilisés
températures, qu’il est ensuite aisé de mesurer grâce pour leurs bonnes propriétés d’amortissement. Les
à des outils dédiés (réalisation de cartographie plus courants sont les alliages TiNi et CuAlMn. En
thermique). Il est performant jusqu’à 1650 °C dans particulier certains alliages du système CuAlMn pos-
des environnements variés : sous air, en milieu sèdent ces propriétés et sont moins chers à élabo-
réducteur ou sous vide. Les premiers clients de rer et à mettre en forme. La température de transi-
cette technologie sont dans l’aéronautique et tion peut être ajustée de -180 °C à 230 °C selon la
l’aérospatial mais la société souhaite diversifier son proportion des éléments d’addition ce qui permet
activité dans le secteur des équipements industriels. d’optimiser l’amortissement à une température don-
Elle propose par exemple aux industriels des née. D’après l’équipe de chercheurs, l’amortisse-
plaquettes « témoins » destinées au contrôle qualité ment de cette famille d’alliages est bien plus élevé
des fours de traitement thermique. Cette technologie que celui des autres alliages utilisés dans l’industrie.
peut également être utilisée pour valider des codes Les applications sont nombreuses : pièces de mo-
de calculs thermiques ou faire des diagnostics de teur, hélices de bateau, machines outils, articles de
procédé thermiques. sport…
Réf : 993/CG Réf : 992/JR

Un composite à haute conductivité thermique


Un professeur japonais vient de développer un nouveau matériau composite à haute conductivité thermi-
que : cette conductivité est de 750 W/m.K, contre 400 W/m.K pour le cuivre.

A base de fibres de carbone, de nanotubes de carbone et de poudre d’aluminium, ce matériau a en plus


l’avantage d’être léger, mis en forme facilement et d’avoir un coefficient de dilatation contrôlé.

La principale application visée est la dissipation de chaleur à partir d’un volume de matériau restreint, utile
dans les industries de haute technologie comme l’électronique et la micro-électronique, l’automobile ou
l’aéronautique.
Réf : 991/ML

| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 23


à noter
Agenda
sur le Web www.agmat.asso.fr
Téléchargez le Mag’Mat (rubrique Actualités et Innovations)
Téléchargez le détail de toutes les manifestations à venir !

29 août - 1er septembre 2006 - Biarritz 18 - 19 octobre 2006 - Oyonnax


ECCM 12 Journées de la Fonderie
12th European Conferene on Composite Materials Contact : CTIF (Sèvres), Magali STUCKY
Contact : LCTS (Pessac), Josette FORGET Courriel : [email protected]
Tél. : 05.56.84.47.00
www.fe.up/ECCM12
11 ou 15 septembre 2006 - Compiègne 5 octobre 2006 - Golf de Monthieux
Plastiques pour Applications Médicales
COPPER’06
Quelles matières, quels grades ?
Contact : SF2M - Tél. : 01.46.33.08.00 Aspects biocompatibilité et stérilisation
Courriel : [email protected] Contact : IONISOS, Sophie ROUIF
www.copper2006.org Tél. : 04.78.06.35.08
13 septembre 2006 - Oyonnax 17 octobre 2006 - Oyonnax
Agromatériaux Etat de l’Art des Plastiques Olfactifs
Journée de l’Innovation PEP Journée de l’Innovation CFP
Contact : PEP, Gulpéri BILICI Contact :
Courriel : [email protected] www.plasturgie-formation.com/jt/rendez-vous
Tél. : 04.74.81.92.60
18 - 20 septembre 2006 - Leuven (Belgique) 17 - 21 octobre 2006 - Friedrichshafen (Allemagne)
ISMA 2006 FAKUMA
Salon Intl « Noise and Vibration Engineering » Salon International de la Plasturgie
Courriel : [email protected] Contact : Sylvie FURE, UBIFRANCE
www.isma.isaac.be Tél. : 01.40.73.35.53

20 - 22 septembre 2006 - Essen (Allemange) 6 novembre 2006 - Dresden (Allemagne)


Composites Europe Magnésium
www.composites-europe.com 7th International Conference on Magnesium Alloys
and Applications
24 - 29 septembre 2006 - Lorient Contact : Anja MANGOLD, DGM
http://www.dgm.de/magnesium
JEPO 34
34ième Journée d’Etudes des Polymères ........ Les Séminaires de l’ARAMM .........
Contact : GFP
www.univ-ubs.fr 30 novembre 2006
La Journée des Poudres
27 - 28 septembre 2006 - Toulon
Plus d’informations prochainement
Matériaux Innovants et Procédés Associés disponibles sur notre site : www.agmat.asso.fr
Rencontres Technologiques
Contact : Armelle FAVERY, CARMA 6 décembre 2006 - Grenoble
Tél. : 04.93.00.43.84
www.salonmateriauxpaca.net Les Nanomatériaux

Plus d’informations prochainement


disponibles sur notre site : www.agmat.asso.fr
24 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |
Directeur de Publication : Jean-Claude PREVOT
Comité de Rédaction : Christelle GALLET, Marie LEFEBVRE, Marie KERMARREC, Julien ROUSSET, Christophe ZELLER
et les experts : Gérard BUISSON, Robert LEVEQUE, Pierre LISSAC, Bernard SILLION
Conception-Réalisation : Marie CAHEZ
N°ISSN : 1773-1690

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