Polymères Spécifiques
Polymères Spécifiques
Polymères Spécifiques
Edito ` page 1
Brèves Matériaux ` page 2 -5 Dossier Technique
Laboratoire : ` page 6 - 7 ................................
Laboratoire des
Multimatériaux et Interfaces Polymères à
Congrès ` page 8 - 12
...................................... propriétés spécifiques
Deux éléments se combinent pour plus
d’efficacité : Les Hybrides ` page 13 - 20
Innovez dans les implants orthopédiques
L’influence des résiduels sur la qualité des
métaux recyclés
L’association de caractéristiques propres aux
Aluminium Surface Science and Technology polymères et de propriétés spécifiques telles
Coin Adhérents ` page 21 - 22 que la conduction électrique, la mémoire de
forme ou des propriétés magnétiques ouvrent
Vigimat ` page 23
la voie à des concepts et des produits innovants.
Agenda ` page 24
| N°18 / AVRIL - JUIN 2006 | MAG’MAT | 1
Le marché du polycarbonate
Le polycarbonate a connu un important développement au cours de la dernière décennie. En 10 ans la
demande mondiale a presque triplé. Le PC (y compris les mélanges) représente 17 % de la consommation
mondiale de thermoplastiques techniques soit 2,5 millions de tonnes en 2004. Le taux de croissance estimé
pour 2005 est de 8 % avec un marché atteignant 2,7 millions de tonnes. La croissance de la production
devrait se poursuivre à un rythme similaire en 2006 et 2007. Les principales applications se trouvent dans
les CD-DVD, le secteur électrique et électronique et la construction.
La fédération de la plasturgie publie une étude sur le marché du polycarbonate disponible à l’adresse
suivante : www.gpic.fr/docsfede1024.asp. Pour plus d’informations : [email protected]
Dans le domaine textile, les premiers travaux sur les polymères nanocomposites ont réellement débuté en
2000, en particulier au Japon et aux Etats-Unis. Les caractéristiques particulières des nanocharges (facteur
de forme, surface spécifique…) et les propriétés attendues une fois incorporées dans le polymère (thermo-
mécaniques, optiques, électriques, barrières…), laissent entrevoir aujourd’hui un champ d’investigations
extrêmement important dans les applications textiles, compte tenu de la diversité des systèmes matrices/
charges utilisables dans ce domaine.
Il était donc important vis-à-vis de l’ensemble de la filière textile qu’un regroupement des compétences
et un effort substantiel soient effectués par les laboratoires et centres de transfert textiles afin
d’appréhender au mieux les nanomatériaux, leurs propriétés, leurs coûts et les technologies permettant de
les associer à des structures textiles. Cette démarche s’est concrétisée par le lancement en novembre 2004
d’un programme de recherche et développement « Nenatex » labellisé par le Ministère de l’Industrie
(projet RNMP). Ce projet est construit autour d’un consortium de 17 partenaires parmi lesquels on
trouve dix industriels de la filière textile ou utilisateurs de supports textiles.
L’objectif du programme est de mettre en évidence les potentialités d’utilisation des nanoparticules
dans les textiles traditionnels et les textiles techniques, notamment pour deux principales classes de
matériaux : les enductions nanocomposites, et les fibres synthétiques nanocomposites.
A partir de la connaissance des matériaux nanométriques existants ou en développement et de leur viabilité
industrielle, le consortium étudie les potentialités et les freins technologiques à l’incorporation des nanocharges
organiques ou minérales dans les différentes étapes de fabrication des textiles (extrusion/filage, enduction,
ennoblissement) et leurs impacts sur les propriétés finales (mécaniques, thermiques, barrières…) du pro-
duit textile destiné aux marchés de l’habillement, du transport, du bâtiment, de l’industrie et du sport et
loisirs.
Contact : Pascal RUMEAU, IFTH Ecully.
Tél. : 04 72 86 16 00 - Courriel : [email protected] - Site Internet : www.nenatex.com
En parallèle de ces interventions, s’est déroulée une exposition où une quinzaine d’industriels proposaient
leurs solutions.
Au moment de la mise en application de la directive européenne RoHS (le 1e juillet 2006), nous pouvons
cependant nous interroger sur l’avancée des sociétés dans leurs choix technologiques et dans la mise en
place d’un plan d’action de mise en conformité. En effet, ce symposium n’a réuni que 70 acteurs alors que
la Région en compte près de 400.
Parmi les thèmes de recherche développés au LMI, l'équipe " Multimatériaux Métalliques et Cérami-
ques " étudie la réactivité chimique à l'interface de couples métal-céramique, métal-métal et céramique-
céramique, l'objectif étant d'optimiser les performances mécaniques de composites et multimatériaux
basés sur ces couples. Ceci est obtenu par le contrôle des réactions d'interface susceptibles de se développer
au cours de l'élaboration à haute température et/ou de l'utilisation en service de ces matériaux. Les composi-
tes et multimatériaux à base métallique sont tout particulièrement étudiés car ils sont utilisés dans la fabrica-
tion de pièces légères et résistantes pour les industries des transports, l'allégement des composants des
véhicules étant un défi pour la filière automobile du XXIème siècle. Les composites céramique-céramique
présentent le même intérêt mais pour des applications aérospatiales.
Composites et multimatériaux à base métallique
Ils sont utilisés dans la fabrication de pièces à haute résistance spécifique pour des véhicules automobiles,
des trains, des avions ou encore des missiles. De manière générale, ces matériaux associent deux composants
aux propriétés complémentaires : une matrice légère et ductile d'alliage métallique dans laquelle les pièces sont
moulées ou forgées et un renfort rigide céramique ou métallique qui peut être soit un insert massif, soit une
dispersion uniforme de particules ou de fibres de petit diamètre (typiquement 5-100 µm). Le plus souvent,
ces matériaux sont élaborés à des températures relativement élevées, de 500-750 °C pour des matrices
d'aluminium ou de magnésium, jusqu'à 850-1200 °C pour des matrices titane ou aluminiures de titane. De
plus, certaines techniques d'élaboration telles que le forgeage liquide ou le soudage par diffusion requièrent
également l'application de hautes pressions. Dans ces conditions, des réactions chimiques peuvent se déve-
lopper rapidement à l'interface entre la matrice métallique et le renfort. Ces interactions donnent lieu à de
profondes modifications de la nature, de la microstructure et de la composition des zones interfaciales. Bien
évidemment, ces modifications se répercutent directement sur les caractéristiques mécaniques. Une des clés
de l'optimisation des propriétés de ces composites et multimatériaux est donc de parvenir à contrôler de
manière rigoureuse ces réactions chimiques d'interface au cours de l'élaboration.
Dans ce but, des études de réactivité chimique sont menées sur divers couples matrice/renfort. On cherche
plus particulièrement à établir les principes thermodynamiques qui régissent la formation et la croissance de
zones de réactions à l'interface de ces couples, à identifier les différents processus réactionnels mis en jeu, à
élucider le mécanisme de ces processus et à en préciser la cinétique.
Ces études de réactivité concernent principalement trois familles de matériaux :
- des composites constitués d'une matrice en alliage d'aluminium ou de magnésium renforcée par
des fibres de carbone. Pour améliorer leur compatibilité chimique avec la matrice, ces fibres
peuvent être revêtues de différents carbures (SiC, TiC, B4C...),
- des composites associant une matrice intermétallique (TiAl, NiAl) et des particules ou des fibres de
renfort en carbure de silicium,
GS
GS
La figure 1 : pièces d'automobile en alliage d'aluminium localement renforcé par un insert en fonte.
Laboratoire LMI (UMR CNRS 5615) Equipe " Multimatériaux Métalliques et Céramiques "
UCB Lyon I, Bâtiment Berthollet Responsable : Jean-Claude VIALA, CNRS, [email protected]
43 Bd du 11 Novembre 1918 - 69622 Villeurbanne Cedex Myriam SACERDOTE-PERONNET, UCBL, [email protected]
Directeur : Philippe MIELE, [email protected] Sylvain JACQUES, UCBL, [email protected]
Tél. : 04 72 43 10 29 Olivier DEZELLUS, UCBL, [email protected]
La société Husky, fournisseur d’équipements de moulage par injection, a présenté le système Tandem qui
comprend deux moules standard simple face (ayant des empreintes identiques ou non) sur une même unité
d’injection et qui est adaptable sur les presses à injecter classiques (mono ou bi-matière). Les bénéfices sont
évidents : augmentation de la productivité, baisse de la surface occupée au sol et de la consommation d’éner-
gie. Toutefois, cet outil n’est pas applicable à tous les types de production. En effet, la matière fondue subit
une baisse de pression dans les canaux du fait de la distance à parcourir. Il ne convient donc pas à la fabrica-
tion de pièces à parois minces.
Corus, producteur d’acier et d’aluminium, a exposé son système de formage d’acier inoxydable et d’injection
de polymère (PP, PET, PBT, ABS, PC/ABS) en une seule étape, dénommé Polymer Injection Forming.
Dans ce procédé, la fermeture du moule permet de déformer la tôle d’acier. Le polymère est ensuite injecté
classiquement. L’injection du polymère peut également permettre de finaliser la déformation du métal. L’objet
obtenu présente donc une surface métallique et une surface plastique qui offrent à la fois des avantages
esthétiques et une bonne tenue mécanique. Tout comme la solution proposée par Husky, ce procédé permet
d’utiliser les équipements d’injection standard. Les applications sont variées dans des domaines tels que les
appareils électriques (blindage CEM), l’automobile, les fournitures de bureaux…
La société TIK, basée en Allemagne, a développé une nouvelle génération d’injection eau, en l’asso-
ciant à l’injection gaz. L’injection eau seule pose quelques problèmes comme la solidification trop rapide du
polymère poussé par le front d’eau. L’eau induit également des turbulences affectant l’état de surface du
polymère. Le système TIK-WIT réduit ces effets néfastes en faisant précéder cette colonne d’eau par une
bulle de gaz qui agit comme un isolant thermique entre le polymère chaud et l’eau.
Farpi-France a présenté le procédé DSI de la société Japan Steel Works (JSW). Ce système permet la
fabrication par injection de corps creux et l’assemblage d’éléments. Ces capacités sont obtenues par
le coulissement des deux moitiés de l’outillage. Ainsi pour obtenir un corps creux, le moulage des deux moitiés
de la pièce est effectué dans le même moule. Le coulissement d’une des parties du moule par rapport à l’autre
met en contact les deux moitiés de la pièce. Une nouvelle injection permet alors d’en réaliser l’assemblage.
Ce procédé permet un meilleur contrôle des épaisseurs par rapport au moulage par soufflage et une meilleure
qualité d’assemblage que le soudage et cela sans reprise.
D’autres entreprises ont présenté leurs innovations lors de cette journée. Vous pouvez retrouver l’intégralité
de ces présentations sur DVD via le site internet du CFP : www.plasturgie-formation.com
Comme tous les deux ans, une journée « Innovez dans les Implants Orthopédiques », organisée à Saint
Etienne par le PTM1, l’ARTEB2, l’ARATEM3, le CEM4, le CETIM5, l’OSST6 et l’Agence, a permis de faire
le point sur les dernières avancées dans le secteur de l’orthopédie tant sur le plan national et international avec
un état général de la filière, que sur les aspects «nouveaux matériaux» ou procédés associés, permettant une
meilleure prédiction du vieillissement des produits. Une session de 7 posters a permis des échanges lors des
pauses.
Le cycle de conférences a permis de dresser un tour d’horizon sur l’influence de la mise en œuvre des
matériaux utilisés dans la fabrication d’implants, notamment l’apport de la modélisation pour l’optimisation
des conditions de laminage de tôle d’alliage de titane usinée pour des implants du rachis (conférence de
Franck TOUSSAINT du LMECA), ou encore sur la définition d’un niveau d’endurance et l’influence de la
géométrie des implants orthopédiques en titane et en acier inoxydable et sur la tenue en fatigue (étude menée
par le CETIM en collaboration avec le SNITEM, présentée par Yanneck SUCHIER du CETIM).
Jacques LEMAITRE de l’EPFL (Laboratoire de Technologie des Poudres) a présenté des substituts os-
seux pour les greffes osseuses : les matériaux organiques (les polymères résorbables), les matériaux
inorganiques dont la composition chimique est proche de celle de l’os (les HAP - hydroxyapatites, les phos-
phocalciques biocompatibles, résorbables et ostéorésorbables) et les composites qui associent une matrice
polymère résorbable à des cristaux de HAP dispersés… La grande difficulté rencontrée dans l’utilisation des
biocéramiques phosphocalciques réside dans le contrôle de la porosité (structure et volume poreux) qui se
fait au détriment des propriétés mécanique. L’idéal serait de réaliser un réseau 3D de pores cylindriques
entrecroisés avec une porosité de l’ordre de 15 %. En résumé sur ce sujet, le défi à relever consiste à trouver
un procédé économique permettant de fabriquer un matériau biocompatible, biorésorbable qui présente des
caractéristiques mécaniques importantes tout en conservant une architecture poreuse.
2
PTM :
ARTEB :
Pôle des Technologies Médicales
Agence Rhône-Alpes pour le Développement des Technologies Médicales et
Ce composite métal – céramique (en haut) développé
Biotechnologies par l’équipe du Laboratoire de Berkeley présente une
3
ARATEM : Agence Rhône-Alpes pour la Maîtrise des Technologies de Mesure
4
CEM : Centre d’Etude des Métaux microstructure proche de celle de la nacre (en bas).
CETIM : Centre Technique des Industries Mécaniques
Source : Laboratoire de Berkeley
5
6
OSST : Observatoire Stratégique de la Sous-Traitance
Il a souligné le besoin d’améliorer la radio-opacité des produits avec notamment l’utilisation de nanoparticules
présentes en petites quantités. Selon lui, l’avenir est dans l’ingénierie tissulaire qui conduira à une adaptation
des matériaux pour une libération des principes actifs favorisant la combinaison aux cellules osseuses.
Par ailleurs, plusieurs points de vue ont été exposés lors de la table ronde :
- Le point de vue d’un praticien : l’innovation vise à augmenter la durée de vie des prothèses et à éviter la
reprise chirurgicale. Les enjeux portent autant sur l’intérêt du patient que sur l’intérêt communautaire.
- Le point de vue du syndicat professionnel : en France, le secteur orthopédique est couvert par un grand
nombre de PMI pour lesquelles l’innovation est un objectif de survie. Innover correspond alors à imaginer
des produits qui conduisent à augmenter la durée de vie et les performances des implants… malgré des
contraintes réglementaires toujours plus grandes. Ces petites entreprises sont la cible de rachats par des
grands groupes internationaux.
- Le point de vue du législateur (AFSSAPS) : innover, c’est surveiller, identifier les sujets de préoccupation
et traiter les problèmes qui en découlent. L’idée d’innovation corrective tient compte des bénéfices attendus.
Un tel fonctionnement s’appuie sur l’organisation d’une démarche d’accompagnement des produits aussi
bien en amont qu’en aval.
- Le point de vue du chercheur : innover, c’est orienter les recherches en fonction des besoins des chirur-
giens. L’innovation porte alors sur plusieurs niveaux : les innovations incrémentales (les travaux sont
menés sur des technologies qui ont fait leurs preuves, comme la maîtrise de l’usure du PEHD), les sauts
technologiques encadrés (qui pourraient concerner les implants moins invasifs… pour lesquels c’est une
nouvelle manière de concevoir, qui reste à imaginer), les implants de demain (les matériaux nanostructurés,
l’ingénierie tissulaire… pourraient être ainsi ciblés). Il faut alors prendre en considération les impacts positifs
et négatifs et mesurer la part bénéfice / risque avant de se lancer dans la mise sur le marché de ces nouveautés.
Il semble nécessaire d’autre part de fédérer les équipes de recherche pour augmenter la taille critique de la
force de recherche et mutualiser moyens et compétences pour satisfaire aux besoins industriels.
- Le point de vue d’un grand groupe industriel qui place le patient au cœur de sa stratégie : la recherche est
intégrée au sein du groupe ; l’intégration des nouvelles technologies permet de conserver plus longtemps un
produit qui a fait ses preuves. Le recours aux laboratoires de recherche nationaux est alors ponctuel, mais la
recherche clinique est effectuée sur le territoire national.
- Le point de vue d’un financeur : les projets soumis par les PME sont de type collaboratif, ils portent sur des
niches technologiques et conduisent à la mise au point de produits ciblés mais très innovants. La région
Rhône-Alpes est très active au niveau de l’os et des matériaux implantables.
Après l’exposé des problématiques du recyclage des métaux au niveau européen et des difficultés
rencontrées dans la filière du tri après broyage, avec notamment le problème du cuivre pour les produits plats
en acier et celui du fer pour les alliages d’aluminium, une table ronde a permis de dégager un certain nombre
de points :
- le recyclage des métaux fait actuellement l’objet d’un nombre limité de demandes d’aide et la limitation de
ces demandes est attribuée principalement à l’augmentation du taux de résiduels dans les matières
recyclées,
- une unité pilote de déconstruction des véhicules hors d’usage (VHU) a été installée en France sur l’ancien
site industriel de Matra, avec une capacité de 25 véhicules/jour,
- une unité de déconstruction industrielle a été installée aux Pays Bas, sous l’égide de Volkswagen,
- le double broyage présente de l’intérêt avec notamment la possibilité de séparer le cuivre des ferreux. Les
essais en cours sont très encourageants.
Les deux exposés suivants ont montré les progrès réalisés aussi bien dans le domaine des ferreux que dans
le cas des alliages d’aluminium avec le développement de dispositifs de tri sélectif en continu par forme
et analyse, avec l’utilisation de caméras, visées laser et rayonnements neutroniques.
Les quatre exposés suivants ont montré les difficultés d’approche de l’influence des résiduels sur les
propriétés d’usage des matériaux métalliques et le problème du cuivre dans les aciers a été bien abordé.
Il apparaît, au vu de ces exposés, que l’influence néfaste du cuivre sur les propriétés de mise en œuvre des
aciers ne pose un problème que pour les produits plats en acier et principalement les tôles de carrosserie
automobile. Pour les aciers de construction mécanique, des teneurs résiduelles de 0,4 % peuvent être
atteintes sans aucune incidence sur le comportement des aciers. En ce qui concerne les aciers de très haute
résistance (THR), le recyclage est rendu plus sévère avec notamment les problèmes posés par l’étain et
l’antimoine qui sont difficilement éliminés, mais cette opération est de la responsabilité du producteur en
raison des faibles quantités à recycler comparativement à l’ensemble des matériaux ferreux.
La journée s‘est terminée par une prospective des problèmes du recyclage des métaux dans le cadre de la
remontée du coût des matières premières et des produits pétroliers.
Les actes de cette journée sont disponibles à l’Agence et au CEM (Cercle d’Etude des Métaux).
Le 4ème symposium international Sciences et Technologies de Surface de l’Aluminium a été organisé par Alcan
CRV (Hugh Dunlop, Chairman) et l’Université de Bourgogne (Roland Oltra, Co-Chairman), à Beaune après
ceux de Anvers 1997, Manchester 2000 et Bonn 2003. Cet événement avait pour objectif de rassembler les
chercheurs et ingénieurs travaillant dans le domaine des traitements et modifications de surface des
alliages d’aluminium.
Ce congrès a réuni plus de 200 chercheurs, venus des quatre coins du globe. Un programme très riche de 85
conférences orales et 65 posters, couvrait tous les marchés : aéronautique, automobile, échangeurs, bâtiment,
électronique, lithographie, emballage, nano-applications. Les sessions techniques concernaient également les
procédés de laminage, filage, soudage par friction et par laser (FSW et LBW), anodisation, conversion
chimique et méthodes d’analyses. Ces sessions ont permis de faire le point complet sur les avancées majeures
dans les traitements de surface et la protection de l’aluminium.
Rolling - extrusion
Le symposium a été le moment privilégié pour des échanges approfondis et l’ouverture vers des collaborations
entre les producteurs d’aluminium (25 % des participants), les clients finaux (dont Airbus, Renault, PSA et
Valéo), les fournisseurs de produits de traitement et d’instruments de caractérisation et les experts venus de la
recherche publique (Australie, Canada, Chili, Corée, Etats Unis, Europe, Japon et Russie).
Parmi les thèmes fédérateurs, on peut citer le développement de traitements de surface respectueux de
l’environnement et tout aussi efficaces, du point de vue de la protection, que les traitements actuels à base
de chrome. Les systèmes les plus prometteurs, dans ce domaine, sont les cérates, vanadates, titanate-
zirconate, procédés sol-gel de type siloxane, ou bien les inhibiteurs basés sur les hydrotalcites ou les
bio-polymères. Sur un autre plan, plusieurs auteurs ont décrit les procédés de nanotechnologie basés sur
l’anodisation qui permet de contrôler les dimensions des pores anodiques.
Le traitement de surface d’un produit est constitué de plusieurs opérations mettant en jeu des produits différents.
Une solution pour réussir le traitement consiste à optimiser l’ensemble des composantes, depuis le substrat
métallique et notamment sa zone sous la surface modifiée par le mode de fabrication, le pré-traitement,
jusqu’aux pigments de peinture, afin d’assurer une protection adéquate en service.
Le congrès a bénéficié du concours financier de nombreux sponsors : Alcan, EADS, CNRS, la Région
Bourgogne, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et la ville de Beaune. Pour plus
d’informations, vous pouvez consulter le site : http://www.asst2006.com
1
Article rédigé par Mr BENMALEK d’ALCAN CRV
La grande majorité des polymères sont connus pour être de très bons isolants électriques (10- 13 et 10 -16
(Ω.m)-1) et sont notamment utilisés pour cette propriété dans diverses applications (isolation de câbles, ta-
bleaux et armoires électriques, …). Il peut cependant être intéressant d’associer les propriétés des polymères
à une conduction électrique dans divers domaines tels que la protection antistatique des circuits, la protection
contre la corrosion, la métallisation des plastiques, la réalisation de nouveaux capteurs ou encore la fabrica-
tion d’éléments chauffants.
Il existe deux grands types de polymères conducteurs : les conducteurs intrinsèques (qui, en réalité, ne le
sont pas et doivent être dopés) et les conducteurs extrinsèques, encore dénommés composites conduc-
teurs.
Les polymères conducteurs intrinsèques sont constitués d’une chaîne principale conjuguée, avec une
alternance de doubles et de simples liaisons. La conductivité de ces polymères doit être augmentée par
dopage avec des atomes donneurs ou accepteurs d’électrons. Elle dépend notamment du taux de dopage et
peut atteindre 102 Ω-1.cm-1 (celle du cuivre étant de 106 Ω-1.cm-1). Le premier polymère conducteur étudié a
été le polyacétylène qui a été considéré comme le prototype idéal par la simplicité de sa structure. Cependant
son instabilité chimique a limité le développement de ses applications. D’autres polymères, avec une stabilité
plus importante, ont été développés tels que le polyparaphénylène, le polythiophène, le polypyrrole ou la
polyaniline. La facilité de synthèse de la polyaniline et le faible coût de l’aniline (matière de base) en font le
meilleur candidat à ce jour pour des applications industrielles.
Un des principaux inconvénients de ces polymères, qui a longtemps freiné leur développement dans des
applications industrielles, est leur caractère insoluble et infusible, qui limite leurs possibilités de mise en œuvre.
Des travaux de recherche importants ont été menés sur ce point et ont permis des progrès substantiels avec
notamment la possibilité de réaliser des solutions avec certains de ces polymères. La plupart des polymères
conducteurs sont fabriqués sous forme de poudres, qui peuvent être utilisées comme charges, ou sous forme
de films minces. Ils peuvent être obtenus à l’état oxydé, donc conducteur, ou à l’état réduit isolant. Ces
mécanismes d’oxydo-réduction réversibles constituent une propriété intéressante qui peut notamment
être exploitée pour le stockage d’énergie dans des batteries électrochimiques en utilisant le polymère comme
cathode. La couleur des polymères conducteurs varie également en fonction de leur état d’oxydation. Ainsi,
le polypyrrole qui est jaune à l’état réduit devient noir à l’état oxydé. La polyaniline évolue en fonction du
potentiel, du jaune au vert, puis devient bleu foncé lorsqu’elle est conductrice. Cette propriété peut être
exploitée pour la réalisation de dispositifs électrochromes (afficheurs colorés).
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Plusieurs entreprises commercialisent des polymères conducteurs dont la société française Paniplast
qui exploite notamment des brevets du laboratoire grenoblois LEMOH1 sur la polyaniline « plastdopée »
présentant de bonnes propriétés plastiques. Les polymères fabriqués sont proposés sous forme de disper-
sions en phase aqueuse ou sous forme de poudres et peuvent être mis en œuvre par enduction d’un substrat,
par dispersion dans des thermodurcissables ou encore par mélange à chaud avec des thermoplastiques. Ils
peuvent trouver des applications dans différents domaines. La polyaniline est utilisée dans des primaires
pour des pièces plastiques automobile afin de permettre leur métallisation. Elle permet d’obtenir des gel-
coat conducteurs sur des composites thermodurcissables pour la fabrication de pièces antistatiques utili-
sées dans des environnements dangereux. Elle peut également être utilisée comme inhibiteur d’oxydo-ré-
duction qui est une des causes majeures de la corrosion de l’acier, de l’aluminium et du cuivre. L’intérêt
réside dans l’aptitude à la déformation du film protecteur évitant l’apparition de fissures qui constituent des
amorces d’attaque corrosive. Ce polymère peut également servir à la fabrication de revêtements chauf-
fants. La société Paniplast a déposé un brevet sur un procédé de chauffage par effet joule pour accélérer la
polymérisation de résines thermodurcissables via un revêtement textile intégrant un polymère conducteur.
Dossier Des revêtements semi-conducteurs pour les LED et le photovoltaïque sont actuellement en développe-
Technique ment. Les sociétés H.C. Starck, Eeonyx et Panipol commercialisent également des polymères conducteurs
avec respectivement un PEDT2 sous la marque Baytron®, de la polyaniline et du polypyrrole sous la marque
Eeonomer® et de la polyaniline sous la marque Panipol®.
Le LEMOH, laboratoire du CEA de Grenoble, étudie depuis plus de vingt ans les polymères conducteurs et
développe des matériaux à grande conduction électrique pour la réalisation de films souples ainsi que des
polymères semi-conducteurs qui peuvent être utilisés pour la réalisation de cellules photovoltaïques. Le
LEMOH collabore notamment avec le LETI sur l’étude et la mise au point de structures de transistors
organiques à effet de champ en utilisant des polymères poly-alkylthiophènes semi-conducteurs, dans le
cadre d’un contrat européen dénommé PolyApply.
Lorsque le polymère ne possède pas les propriétés nécessaires pour permettre la conduction de l’électricité,
celle-ci peut être obtenue en incorporant des charges conductrices dans une matrice isolante. On obtient
alors des polymères conducteurs extrinsèques.
Pression
La conductivité est assurée par un phénomène de
percolation des particules conductrices lorsque leur
concentration atteint un certain seuil. Ces conduc-
teurs sont couramment utilisés dans l’industrie sous
forme de plastiques chargés avec du noir de carbone Matériau non-conducteur Matériau conducteur
ou des particules métalliques. Le noir de carbone est Illustration de la percolation sous l’effet d’une pression
l’adjuvant le plus utilisé notamment dans la fabrica-
tion d’emballages antistatiques en polyéthylène. Ces matériaux peuvent également devenir conducteurs sous
l’effet d’une pression permettant la percolation des charges et trouvent notamment des applications dans des
produits électroniques.
1
LEMOH : Laboratoire d’Electronique Moléculaire Organique & Hybride
2
PEDT : poly(3,4-ethylenedioxythiophene)
Dossier
Technique
Plusieurs difficultés restent encore à résoudre pour voir l’utilisation des PLED se généraliser. Les méca-
nismes de dégradation des couches organiques sont encore mal connus et les polymères utilisés pour les
émissions de bleu présentent encore une durée de vie insuffisante pour certaines applications.
Par ailleurs, des chercheurs allemands ont développé un polymère dans lequel le changement de forme est
provoqué par un processus magnétique contrôlable qui ne nécessite pas de contact direct avec le matériau.
Ce processus fonctionne en utilisant des nanoparticules magnétiques d’oxyde de fer. Celles-ci sont distri-
buées dans le polymère et convertissent l’énergie d’un champ magnétique en chaleur. La température souhai-
tée est obtenue en modifiant la proportion de nanoparticules dans le polymère et l’intensité du champ magné-
tique.
Au niveau Français, la société Polymer Expert développe des polymères à mémoire de forme avec des
températures de transition qui peuvent être ajustées entre -20 et 120 °C.
Classiquement, les polymères à mémoire de forme répondent à un stimulus thermique qui induit le change-
ment de forme. D’autres stimuli, tel qu’un rayonnement, peuvent également provoquer l’effet mémoire.
Des chercheurs allemands ont développé un polymère qui peut être déformé puis illuminé à une longueur
d’onde donnée, se stabiliser dans sa nouvelle forme, puis revenir à sa forme d’origine sous l’action d’une
longueur d’onde différente de la première. La technologie consiste à greffer des molécules photo-actives
sur le polymère. Sous l’effet du rayonnement ces molécules établissent des liaisons croisées entre elles, ce
qui permet de fixer une forme temporaire. Celle-ci est stable à température ambiante et jusqu’à 50 °C. La
dissociation des liaisons croisées est obtenue par l’illumination du matériau à une autre longueur d’onde, ce
qui permet de retrouver la forme initiale du polymère. Un des principaux avantages de ces polymères est
que le changement d’état se produit sans effet thermique. Les premières applications envisagées se
trouvent dans le domaine médical.
Plusieurs sociétés proposent des polymères à cristaux liquides dont notamment : Ticona, avec la gamme
Vectra ; Solvay, avec le Xydar ; et DuPont de Nemours, avec le Zénite.
19 | MAG’MAT | N°18 / AVRIL - JUIN 2006 |
Les polymères chromogènes
Les polymères chromogènes changent de couleur de manière réversible sous l’effet d’une sollicitation
extérieure. Selon la nature du stimulus on distingue trois familles principales : les polymères photochromes,
thermochromes et électrochromes (pour ce dernier se reporter au paragraphe «polymères conducteurs»).
Les systèmes photochromes changent de couleur lorsqu’ils reçoivent un rayonnement d’une certaine lon-
gueur d’onde. Cet effet résulte de la présence dans le polymère de pigments organiques photochromes
qui réagissent sous une lumière visible ou ultraviolette.
Les principales molécules photochromes appartiennent à la famille des spiropyranes, spirooxazines,
triarylméthanes. Les phénomènes physiques mis en jeu sont photochimiques. Le pigment photochrome est
une molécule qui peut se présenter sous deux formes distinctes appelées isomères. Dans sa forme la plus
stable, il absorbe la lumière qui va provoquer une réaction intramoléculaire réversible. Si nous prenons l’exemple
de la série qui a été la plus étudiée, spiro(indoline-benzopyrane), le photochrome est incolore. Sous l’effet de
l’absorption d’UV, sa structure moléculaire se modifie : dans cette nouvelle géométrie, le photochrome ab- Dossier
sorbe dans le visible et devient donc coloré. Lorsque la source UV est retirée, la molécule reprend sa Technique
structure première et le matériau redevient incolore. Le cycle coloration/décoloration peut se répéter en
principe des milliers de fois mais il dépend de la nature du composé et de son environnement. Les matériaux
photochromes présentent l’avantage d’offrir une facilité d’emploi satisfaisante, ainsi qu’une bonne com-
patibilité avec les polymères, malheureusement, ils sont sensibles à la fatigue (cycle coloration/décolo-
ration).
Les matériaux thermochromes, quant à eux, changent de couleur sous l’action de la température. Les
polymères thermochromes contiennent des colorants organiques avec une gamme de températures de tran-
sition (-25 °C / +100 °C) et une panoplie de couleurs pouvant être très large. Les pigments thermochromes
sont compatibles avec une grande variété de polymères : ABS, PS, PP, PE, PVC, PA, PET… qui peuvent
être mis en œuvre par injection, extrusion ou thermoformage.
Les applications concernent surtout les gadgets et les articles promotionnels : chapeaux, lacets, stylos, jouets,
seaux à glace, pailles… Il se développe également des applications liées à la sécurité des personnes (bouilloi-
res, théières, biberons, tasses…) et au packaging (étiquettes sur les conteneurs de boisson…). Leur utilisa-
tion reste cependant limitée en raison de leur coût encore élevé.
Technique
Contacts du Dossier
CSEM : Rue Jaquet-Droz 1, P.O. Box, CH-2007 Neuchâtel, Suisse.
Tél. : +41 (0) 32 720 5111 - Site Internet : www.csem.ch
Eeonyx : Site Internet : www.eeonyx.com
DuPont de Nemours : Site Internet : www.dupont.com
HC Starck : Site Internet : www.baytron.com
Institut Fraunhofer : Allemagne - Site Internet : www.fraunhofer.de
FCMP
ZI des Prés Paris, 430 rue des Techniques, 74970 Marignier - Tél. : 04 50 34 67 74
Contact : David Callendrier
www.fcmp.fr
L’action VIGIMAT de l’Agence entre dans le cadre de sa mission d’appui technologique aux entreprises. Elle
a pour objet de porter rapidement à la connaissance de ses adhérents les innovations matériaux susceptibles
de les intéresser. L’envoi des VIGIMAT est ciblé selon les centres d’intérêt communiqués par les adhérents.
Un complément d’information sur l’innovation mentionnée dans le VIGIMAT peut être fourni par l’Agence
sur simple demande. Ce service est cependant réservé exclusivement aux adhérents.
La liste des VIGIMAT est disponible sur le site Internet : www.agmat.asso.fr. Les VIGIMAT sélectionnés
sont les suivants :
La principale application visée est la dissipation de chaleur à partir d’un volume de matériau restreint, utile
dans les industries de haute technologie comme l’électronique et la micro-électronique, l’automobile ou
l’aéronautique.
Réf : 991/ML