Tableau Synthétique Des Sujets de Philosophie (Session de Juin) - Technos

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Tableau synthétique des sujets de philosophie (session de juin) :

Séries technologiques

Sujet 1 Sujet 2 Sujet 3


2008 Peut-on aimer une œuvre Est-ce à la loi de décider de Texte de Kant sur le
d'art sans la comprendre ? mon bonheur ? préjugé de l’autorité
2007 Les échanges favorisent-ils Les lois sont-elles l’œuvre Texte de Bachelard sur
la paix ? de la raison ? la science et l’opinion
2006 Quel besoin avons-nous de L’intérêt de l’histoire, est-ce Texte de Spinoza sur
chercher la vérité ? d’abord de lutter contre la liberté d'expression
l’oubli ?
2005 Pourquoi voulons-nous Raisonne-t-on bien quand Texte d’Aristote sur
être libre ? on veut avoir raison à tout l’art et l’imitation
prix ?
2004 L’artiste ne cherche-t-il Peut-on être esclave d’un Texte de Hobbes
qu’à divertir ? objet technique ?
2003 Respecter la nature, est-ce L’homme cherche-t-il Texte de Rousseau sur
renoncer à la transformer ? toujours à connaître la justice et égalité
vérité ?
2002 Notre liberté de penser a-t- Que peut la raison pour Texte de Hegel sur
elle des limites ? exclure la violence ? l’art et l’imitation)

2001 Une œuvre d'art peut-elle Le projet de maîtriser la Texte de Freud sur les
ne pas être belle ? nature est-il raisonnable ? fondements de la
morale
2000 Pourquoi s'intéresser à Le développement Texte de Rousseau sur
l'histoire ? technique transforme-t-il la liberté, essence de
réellement l'homme ? l’homme

Textes
2008
« Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre
connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé ; car, dans
ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l'expérience de tout ni le
comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l'autorité de la personne soit le fondement
de nos jugements. - Mais lorsque nous faisons de l'autorité d'autrui le fondement de notre
assentiment à l'égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme
simple préjugé. Car c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s'agit pas alors
de demander: qui a dit cela? mais bien qu'a-t-il dit? Peu importe si une connaissance a une noble
origine ; le penchant à suivre l'autorité des grands hommes n'en est pas moins très répandu tant à
cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d'imiter ce qui nous est présenté
comme grand. »
E. Kant
Questions :
1. a) Le texte est construit à partir d'une distinction. A quelle thèse conduit-elle?
b) Analysez les étapes de l'argumentation.
2. Expliquez a) « nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé » et « alors nous admettons ces
connaissances comme simple préjugé »
b) « c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles »
3. Quand on cherche la vérité, faut-il rejeter l'autorité d'autrui ?
2007
« La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à
l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons
que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense
mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur
utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la
détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur
des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance
vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que
nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout,
il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se
posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable
esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question.
S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n'est donné. Tout est construit. »
G. Bachelard
Questions :
1. Dégagez la thèse du texte et les étapes de son argumentation.
2. Expliquez :
a) "l'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances" ;
b) "ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique" ;
c) "rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit."
3. L'opinion fait-elle obstacle à la science ?

2006
« Puisque le libre jugement des hommes est extrêmement divers, que chacun pense être seul à tout
savoir et qu’il est impossible que tous donnent la même opinion et parlent d’une seule bouche, ils
ne pourraient vivre en paix si l’individu n’avait renoncé à son droit d’agir suivant le seul décret de
sa pensée. C’est donc seulement au droit d’agir par son propre décret qu’il a renoncé, non au droit
de raisonner et de juger ; par suite nul à la vérité ne peut, sans danger pour le droit du souverain(1),
agir contre son décret, mais il peut avec une entière liberté donner son opinion et juger et en
conséquence aussi parler, pourvu qu’il n’aille pas au delà de la simple parole ou de l’enseignement,
et qu’il défende son opinion par la Raison seule, non par la ruse, la colère ou la haine, ni dans
l’intention de changer quoi que ce soit dans l’Etat de l’autorité de son propre décret. »
Spinoza
(1) : souverain : autorité Individuelle ou collective à qui seule "il appartient de faire des lois" (selon
Spinoza)
Questions :
1. Dégagez la thèse de l’auteur et précisez les étapes de son raisonnement.
2.Expliquez :
a. "il peut avec une entière liberté donner son opinion et juger et en conséquence aussi parler."
b. "ni dans l’intention de changer quoi que ce soit dans l’Etat de l’autorité de son propre décret."
3. La liberté d’expression doit-elle être illimitée ?
2005
« Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l'homme diffère des autres
animaux en ce qu'il est très apte à l'imitation et c'est au moyen de celle-ci qu'il acquiert ses
premières connaissances). Et tous les hommes prennent plaisir aux imitations. Un indice est ce qui
se passe dans la réalité: des êtres dont l'original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler
l'image exécutée avec la plus grande exactitude; par exemple les formes des animaux les plus vils et
des cadavres.
Une raison en est encore qu'apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais
pareillement aussi aux autres hommes; seulement ceux-ci n'y ont qu'une faible part. On se plaît à la
vue des images parce qu'on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose,
par exemple que cette figure c'est un tel. Si on n'a pas vu auparavant l'objet représenté, ce n'est plus
comme imitation que l'œuvre pourra plaire, mais à raison de l'exécution, de la couleur ou d'une
autre cause de ce genre. »
Aristote
Questions :
1. Dégagez l'idée principale du texte et son argumentation.
2. a) En vous appuyant sur le texte vous expliquerez pourquoi "tous les hommes prennent
plaisir aux imitations".
b) Qu'est-ce qui nous plaît dans une belle représentation?
3. En quoi les images nous apprennent-elles à regarder et à connaître?

2004
« Les enfants ne sont doués d'aucune raison avant d'avoir acquis l'usage de la parole; mais on les
appelle des créatures raisonnables à cause de la possibilité qui apparaît chez eux d'avoir l'usage de
la raison dans l'avenir. Et la plupart des hommes, encore qu'ils aient assez d'usage du raisonnement
pour faire quelques pas dans ce domaine (pour ce qui est, par exemple, de manier les nombres
jusqu'à un certain point), n'en font guère d'usage dans la vie courante: dans celle-ci, en effet, ils se
gouvernent, les uns mieux, les autres plus mal, selon la différence de leurs expériences, la
promptitude de leur mémoire, et la façon dont ils sont inclinés vers des buts différents; mais surtout
selon leur bonne ou mauvaise fortune, et les uns d'après les erreurs des autres. Car pour ce qui est de
la science, et de règles de conduite certaines, ils en sont éloignés au point de ne pas savoir ce que
c'est. »
T. Hobbes
Questions :
1) Dégagez la thèse du texte et la progression du raisonnement.
2) Expliquez :
a) « on les appelle des créatures raisonnables à cause de la possibilité qui apparaît chez eux d'avoir
l'usage de la raison dans l'avenir »;
b) « dans celle-ci [la vie courante], en effet, ils se gouvernent [...] surtout selon leur bonne ou
mauvaise fortune, et les uns d'après les erreurs des autres. ».
3) Quels peuvent être les usages de la raison dans la vie courante ?
2003
« Le premier et le plus grand intérêt public est toujours la justice. Tous veulent que les conditions
soient égales pour tous, et la justice n'est que cette égalité. Le citoyen ne veut que les lois et que
l'observation des lois. Chaque particulier (1) dans le peuple sait bien que s'il y a des exceptions,
elles ne seront pas en sa faveur. Ainsi tous craignent les exceptions, et qui craint les exceptions aime
la loi.
Chez les chefs c'est toute autre chose, (...) ils cherchent des préférences partout. S'ils veulent des
lois, ce n'est pas pour leur obéir, c'est pour en être les arbitres. Ils veulent des lois pour se mettre à
leur place et pour se faire craindre en leur nom. Tout les favorise dans ce projet. Ils se servent des
droits qu'ils ont pour usurper(2) sans risque ceux qu'ils n'ont pas. »
Rousseau
(1) « particulier » : individu, personne singulière.
(2) « usurper » : commettre un abus en prétendant avoir le droit pour soi.

Questions :
1) Dégagez l'idée centrale du texte et les étapes du raisonnement.
2) Expliquez:
a) « le plus grand intérêt public est toujours la justice ».
b) « qui craint les exceptions aime la loi ».
3) Pourquoi l'égalité est-elle essentielle au droit ?

2002
« On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera
toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un
éléphant. Il y a des hommes qui savent imiter les trilles (1) du rossignol, et Kant a dit à ce propos
que, dès que nous nous apercevons que c'est un homme qui chante ainsi, et non un rossignol, nous
trouvons ce chant insipide (2). Nous y voyons un simple artifice, non une libre production de la
nature ou une œuvre d'art. Le chant du rossignol nous réjouit naturellement, parce que nous
entendons un animal, dans son inconscience naturelle, émettre des sons qui ressemblent à
l'expression de sentiments humains. Ce qui nous réjouit donc ici, c'est l'imitation de l'humain par la
nature. »
Hegel
(1) trille : répétition très rapide de deux notes de musique
(2) insipide : sans la moindre saveur

Questions :
1) Dégagez l'idée directrice et la structure du texte.
2) Expliquez, pour les distinguer : " libre production de la nature " , " œuvre d'art ".
3) Expliquez : " ce qui nous réjouit donc ici, c'est l'imitation de l'humain par la nature ".
4) L'art peut-il rivaliser avec la nature ?
2001
« Si la culture a établi le commandement de ne pas tuer le voisin que l'on hait, qui nous fait obstacle
et dont on convoite les biens, cela fut manifestement dans l'intérêt de la vie en commun des
hommes qui, autrement, serait impraticable. Car le meurtrier attirerait sur lui la vengeance des
proches de la victime du meurtre et la sourde envie des autres, qui intérieurement se sentent tout
autant enclins à un tel acte de violence. Il ne jouirait donc pas longtemps de sa vengeance ou de son
butin, il aurait bien au contraire toute chance d'être lui-même bientôt abattu. Quand bien même,
grâce à une force et à une prudence extraordinaires, il se protégerait d'un adversaire isolé, il ne
pourrait que succomber à une union d'adversaires plus faibles. Si une telle union ne se constituait
pas, la pratique du meurtre se prolongerait indéfiniment. »
Freud

Questions :

1) Dégagez l'idée centrale et les étapes de l'argumentation.

2) Expliquez: « Si une telle union ne se constituait pas, la pratique du meurtre se prolongerait


indéfiniment ».

3) Le respect de la vie d'autrui n'est-il justifié que par l'intérêt commun ?

2000
« Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses
devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle
renonciation est incompatible avec la nature de l'homme, et c'est ôter toute moralité à ses actions
que d'ôter toute liberté à sa volonté. Enfin c'est une convention vaine et contradictoire de stipuler (*)
d'une part une autorité absolue et de l'autre une obéissance sans bornes. N'est-il pas clair qu'on n'est
engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger, et cette seule condition, sans équivalent,
sans échange n'entraîne-t-elle pas la nullité de l'acte ? Car quel droit mon esclave aurait-il contre
moi, puisque tout ce qu'il a m'appartient, et que son droit étant le mien, ce droit de moi contre moi-
même est un mot qui n'a aucun sens ? »
Rousseau
* stipuler : affirmer

Questions :

1) Dégagez l'idée générale du texte et la structure de son argumentation.

2) Expliquez: « N'est-il pas clair qu'on n'est engage à rien envers celui dont on a droit de tout
exiger ? »

3) En quoi toute forme d'esclavage est-elle contraire au droit ?

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