Cours - Droit Des Entreprises en Difficulté - 2016
Cours - Droit Des Entreprises en Difficulté - 2016
Cours - Droit Des Entreprises en Difficulté - 2016
OBJECTIFS
INTRODUCTION
Dans l’espace OHADA, les procédures collectives sont initialement traitées par l’acte
uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif de
l’OHADA adopté le 10 avril 1998 à Libreville et entré en vigueur le 1er janvier 1999.
Cet Acte uniforme vise trois objectifs principaux définis à l’article 1er comme suit :
iii. définir les sanctions patrimoniales et professionnelles ainsi que les incriminations
pénales relatives à la défaillance du débiteur, applicables aux dirigeants de toute
entreprise débitrice et aux personnes intervenant dans la gestion de la
procédure.
Cet acte uniforme institue quatre (04) types de procédures regroupées en deux grandes
catégories.
A - LA CONCILIATION
la conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à
éviter la cessation des paiements de l'entreprise débitrice afin d'effectuer, en tout ou
partie, sa restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder 2. Elle est
ouverte aux débiteurs qui connaissent des difficultés avérées ou prévisibles mais qui ne
sont pas encore en état de cessation des paiements.
Elle a pour objectif de trouver un accord amiable avec les principaux créanciers et
cocontractants du débiteur, en vue de mettre fin à ses difficultés.
Le président de la juridiction compétente est saisi par une requête du débiteur ou par
une requête conjointe de ce dernier avec un ou plusieurs de ses créanciers. Cette
demande expose ses difficultés ainsi que les moyens d'y faire face.
B – LE RÈGLEMENT PRÉVENTIF
La procédure de Règlement préventif est destinée à éviter la cessation des
paiements de l’entreprise débitrice et à permettre l’apurement du passif au moyen d’un
concordat préventif.
1FM SAWADOGO, L’application judiciaire du droit des procédures collectives en Afrique francophone, à partir de l’exemple du
Burkina Faso, RBD, N° 26, Juillet 1994, p. 194.
2
Article 2 AUPCAP
d. le niveau et les perspectives d'emploi, ainsi que les licenciements pour motif
économique qui doivent intervenir dans les conditions prévues par les
dispositions du droit du travail ;
e. le remplacement de dirigeants.
c. les délais consentis n'excèdent pas trois (03) ans pour l'ensemble des créanciers
et un (01) an pour les créanciers de salaires.
C’est dire qu’il ne s’impose pas aux créanciers qui n’y ont pas consenti. Il n’en est
autrement que si, le délai sollicité n’excédant pas deux ans, la juridiction l’a rendu
opposable même aux créanciers qui ont refusé tout délai et toute remise.
A – LE REDRESSEMENT JUDICIAIRE
Le redressement judiciaire est une procédure collective destinée au sauvetage
de l'entreprise débitrice qui est en cessation des paiements mais dont la situation
n'est pas irrémédiablement compromise, et à l'apurement de son passif au
moyen d'un concordat de redressement.
Le droit des entreprises en difficulté pose deux principales catégories de questions qui
méritent d’être analysées : d’une part, la prévention des difficultés des entreprises afin
d’éviter que ces difficultés ne conduisent à la cessation des paiements, voire tout
simplement une situation irrémédiablement compromise ; d’autre part, le traitement
des difficultés des entreprises qui n’ont pas recouru à la prévention ou dont la
prévention a échoué, et qui sont en état de cessation des paiements.
- Le premier est l’aspect collectif : en ce sens que les créanciers sont regroupés
et soumis à un ensemble de règles destinées à les discipliner afin que leur
paiement se fasse dans l’égalité et la justice ; il faut éviter que, comme cela se
passe en droit civil, le paiement soit le prix de la course ; cela signifie qu’en droit
civil les premiers poursuivants seront intégralement payés et les derniers ne
recevront rien. Dans les procédures de redressement judiciaire et de liquidation
des biens, les créanciers sont réunis en une masse, jouissant de la personnalité
morale, dont les membres sont soumis à une discipline collective.
- Le deuxième est l’aspect conflictuel : un conflit d’intérêts existe d’une part entre
les créanciers et le débiteur ou l’entreprise, d’autre part à l’intérieur du groupe
des créanciers entre les créanciers chirographaires, les créanciers munis de
sûretés ainsi que les créanciers pouvant se prévaloir d’un droit de préférence, en
l’occurrence le droit de propriété, qui apparaît comme la meilleure des garanties.
1 Concrètement, dans les Etats parties au Traité de l’OHADA, c’est le tribunal de première instance ou de grande instance, ou le
tribunal de commerce, ou encore le tribunal régional pour le Sénégal, qui a reçu compétence en la matière sans distinction
suivant la qualité du justiciable.
Pour être inscrit sur la liste nationale des mandataires judiciaires les personnes
physiques doit remplir les conditions ci-après :
d. justifier d'un domicile fiscal dans l'État dans lequel elle sollicite son inscription et
être à jour de ses obligations fiscales ;
1
Article 1.1. AU
2 La France y ajoute les artisans (loi du 25 janvier 1985), les agriculteurs (loi du 30 décembre 1988) et les professionnels
indépendants (loi du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises).
d. les personnes physiques qui, au cours des trois (03) années précédant leur
nomination, ont perçu, à quelque titre que ce soit, directement ou indirectement,
une rémunération de la part du débiteur ou d'un de ses créanciers ;
Les mandataires judiciaires sont rémunérés sur le patrimoine du débiteur pour les
diligences effectuées dans le cadre des procédures collectives dans lesquelles ils sont
désignés.
Il faut partir de l’idée que, à la différence des lois de la physique qui sont des lois de
causalité, les lois ou règles juridiques sont des lois de finalités. A ce titre, les
procédures collectives poursuivent trois (03) objectifs essentiels.
i. En premier lieu, il s’agit d’obtenir le paiement des créanciers dans les meilleures
conditions possibles (le « meilleur paiement » est celui qui donne le dividende le
plus élevé possible dans le délai le plus bref possible), en instaurant entre eux
une discipline collective et une certaine égalité et solidarité dans le malheur.
Mais il s’agit d’une égalité et d’une solidarité relatives. En effet, les créanciers
munis de sûretés ou bénéficiant d’un droit de préférence sont en quelque sorte
« plus égaux » que les autres créanciers : ils ont de meilleures chances de
désintéressement ou de paiement. Un auteur avisé a d’ailleurs souligné la
précarité de la situation des créanciers chirographaires qu’il compare à de
« misérables fantassins par rapport aux blindés représentés par les créanciers
munis de sûretés dans le combat des dividendes ».
ii. En second lieu, il s’agit de punir et d’éliminer le débiteur qui n’honore pas ses
engagements. On assimile à ce débiteur les dirigeants fautifs de personnes
morales. La punition est importante en raison de son caractère dissuasif. De
plus, la punition permet d’éliminer pour l’avenir les débiteurs et les dirigeants
sociaux les plus dangereux en les frappant de la banqueroute et/ou de la faillite
personnelle, ce qui assainit le monde des entreprises et des affaires. Enfin, les
sanctions ayant un caractère patrimonial, comme le comblement du passif de la
personne morale ou l’extension de la procédure collective, contribuent ou
pourraient contribuer grandement au paiement des créanciers et/ou au
redressement de l’entreprise.
La formule comprend d’abord les personnes morales commerçantes, comme cela est
de coutume : sociétés commerciales par la forme (SA, SAS, SARL, SNC, SCS) et toute
société ou personne morale ayant la qualité de commerçant (question qui a perdu de
son importance au regard du second volet).
Elle comprend ensuite les autres personnes morales de droit privé. Celles-ci se
distinguent des personnes morales de droit public (Etat, collectivités territoriales,
établissements publics, groupement d’intérêt public) qui échappent aux procédures
collectives en raison de l’insaisissabilité de leurs biens. Ainsi en relèvent ou pourraient
en relever les sociétés coopératives et groupements pré coopératifs, les associations et
ONG, les sociétés civiles (immobilières, agricoles ou professionnelles), les
groupements d’intérêt économique (GIE), les syndicats, les comités d’entreprise, les
fondations, les ordres professionnels...
Enfin, l’AUPC vise de façon expresse « toute entreprise publique ayant la forme d’une
personne morale de droit privé ».
Aux termes de l’article 1-3, la cessation des paiements est l'état où le débiteur se
trouve dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Il
est exclu de la cessation des paiements les situations où les réserves de crédit ou les
délais de paiement dont le débiteur bénéficie de la part de ses créanciers lui permettent
de faire face à son passif exigible
La décision rendue doit ouvrir la procédure idoine et désigner les organes. Elle doit être
publiée dans un journal d’annonces légales, au RCCM et au journal officiel.
Les créanciers dans la masse sont des créanciers dont la créance est née de façon
régulière avant le jugement d’ouverture de la procédure et qui y participent. Ils sont
soumis à la discipline collective : arrêt des poursuites individuelles ; arrêt du cours des
intérêts ; arrêt des inscriptions.
Les créanciers hors la masse sont des créanciers dont les créances sont nées d’une
activité irrégulière du débiteur soit avant, soit après le jugement d’ouverture. Ces
créanciers sont exclus de la masse. Par conséquent, ils ne participent pas à la
procédure. L’acte a été conclu avec le débiteur seul dans des cas où l'assistance ou la
représentation du syndic était nécessaire. La masse des créanciers est fondée à
ignorer les droits de ces créanciers. Ceux-ci ne pourront pas exercer leurs droits sur le
patrimoine du débiteur tant que dure la procédure. Leurs droits sont inopposables à la
masse.
Les créanciers de la masse ou contre la masse quant à eux sont ceux dont les
créances sont issues d’une activité régulière du débiteur mais ils décident de mener de
façon isolée des actions pour obtenir le remboursement de leurs créances. Il s’agit des
créanciers dont les droits sont nés en conformité avec le dessaisissement (l’acte est
passé avec le syndic en cas de LB ou par le débiteur et le syndic en cas de RJ). Ces
créanciers en principe priment tous les créanciers dans la masse. On estime, en effet,
que leurs prestations ont profité à la masse. De toute façon, celle-ci est engagée à
travers son représentant.
Les inopposabilités de droit sont celles que le juge est tenu de prononcer dès lors que
les conditions légales sont réunies. Les inopposabilités de droit ne sont pas des
inopposabilités de plein droit.
Les inopposabilités facultatives sont celles pour lesquelles le juge dispose d’un pouvoir
souverain d’appréciation pour prononcer ou refuser de prononcer l’inopposabilité même
lorsque les conditions légales sont réunies.2
1L’inopposabilité se dit d’un acte juridique dont la validité n’est pas contestée mais dont les tiers peuvent écarter les effets.
Appliquée aux procédures collectives, elle permet à la masse des créanciers d’écarter certains actes faits par le débiteur.
a. La comptabilité est mal tenue ou n’est pas tenue du tout ou n’est pas
suffisamment élaborée, au regard de la taille de l’entreprise, si bien qu’elle ne
permet pas de connaître les échéances ni a fortiori les prix et coûts de revient.
c. Les locaux sont trop vastes ou trop somptueux, ce qui entraîne des charges
d’entretien et/ou des charges locatives très importantes.
e. Les fonds propres sont insuffisants. Les fonds propres comprennent le capital et
les réserves, c’est-à-dire tous les fonds qui appartiennent à l’entreprise ou à la
société. Lorsque les fonds propres sont insuffisants, l’entreprise risque d’être trop
endettée et de perdre son autonomie.
- l’accroissement de la concurrence,;
- ensuite, l’incendie ou, de manière générale, le sinistre non couvert par une
assurance adéquate ;
- enfin, les grèves longues ou répétées, les grèves de zèle ou les grèves perlées,
et, de manière générale, la détérioration du climat social entraînant une
diminution de la motivation des travailleurs et de la productivité du travail.
Il s’agit non seulement de faire un bon choix dès le départ mais également d’adapter la
forme juridique à l’évolution de l’entreprise. Ainsi, une véritable entreprise à but lucratif
ne doit pas être constituée sous forme d’association.
De plus, il est impératif de faire jouer les règles ayant trait au fonctionnement de la
forme de société ou d’entreprise choisie : tenue des assemblées et établissement des
procès-verbaux de réunion, désignation des commissaires aux comptes, établissement
des comptes dans les délais et suivant les normes en vigueur…, et cela y compris en
ce qui concerne les sociétés unipersonnelles.
- Entre cinq et dix ans, les entreprises connaissent une crise de croissance : les
stocks gonflent, les frais financiers s’alourdissent, de même que les charges de
personnel et de loyer. Il peut y avoir également empirisme dans la gestion.
- Au-delà de dix ans, l’entreprise est généralement rentable. Si elle connaît des
difficultés, celles-ci sont souvent en rapport avec la non-maîtrise des
investissements (trop ou pas assez), l’insuffisance des capitaux propres
entraînant un alourdissement des frais financiers, une pléthore de personnel...
Les signes ou clignotants par lesquels se manifestent les difficultés des entreprises sont
nombreux et divers. L’on notera, entre autres :
f. la non convocation ou la non tenue dans les délais des réunions des organes
sociaux ;
La diversité des signes ou clignotants est certaine. L’important est de savoir les utiliser
dans le cadre de la prévention. A cet égard, il convient de prendre conscience de leur
relativité.
Les signes ou clignotants évoqués plus haut ont pour but essentiel immédiat de
permettre l'alerte. Ce n'est pas encore le temps des alarmes ou même des conflits. Il ne
s'agit que de prévenir les dirigeants des écueils prévisibles. L'action efficace reste à
entreprendre... Mais pour ne pas alimenter maladroitement les rumeurs ou éveiller les
concurrents, les alertes devraient rester confidentielles... ». En définitive, pour qu'il y ait
alerte utile et donc prévention efficace, les partenaires de l’entreprise et les dirigeants
doivent être attentifs afin de diagnostiquer à temps les difficultés et leur trouver des
solutions appropriées.
L'alerte a donc pour but de mettre les dirigeants sociaux face à leur responsabilité. Elle
est d’autant plus utile que le chef d’entreprise a souvent, voire toujours, tendance à
minimiser les difficultés de son entreprise. Elle intervient ou devrait intervenir lorsque se
produisent un ou plusieurs faits de nature à compromettre "la continuité de
l'exploitation"1.
L'Acte uniforme opère une distinction selon que l’alerte est donnée par le commissaire
aux comptes ou par les associés. Pour le premier, c’est une obligation ou un devoir
tandis que pour les seconds c’est un droit ou une simple faculté.
La procédure d’alerte par le commissaire aux comptes varie selon que l'on est en
présence de sociétés anonymes ou de sociétés autres que les sociétés anonymes.
1
Cette expression qui n'est pas très juridique s'inspire du « going concern » anglais. Elle laisse une marge
d'appréciation aux titulaires du droit d'alerte.
Le gérant est tenu de répondre à la lettre du commissaire aux comptes dans les mêmes
formes dans le mois de la réception de celle-ci en donnant une analyse de la situation
de la société et en précisant, le cas échéant, les mesures envisagées. En cas
d'inobservation des dispositions relatives à la réponse (spécialement le non respect du
délai d’un mois) ou si, malgré les décisions prises par le gérant, le commissaire aux
comptes constate que la continuité de l'exploitation demeure compromise, il établit un
rapport spécial. Il peut demander, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, que ce rapport spécial soit adressé
aux associés ou qu'il soit présenté à la prochaine assemblée générale. Dans ce cas, le
gérant procède à cette communication dans les huit jours qui suivent la réception de la
demande.
Dans les quinze jours qui suivent la réception de la lettre du commissaire aux comptes,
le conseil d'administration doit être convoqué en vue de délibérer sur les faits relevés,
dans le mois qui suit la réception de cette lettre. Le commissaire aux comptes est
convoqué à la séance du conseil d'administration.
En cas d'inobservation des dispositions ci-dessus ou si, en dépit des décisions prises,
le commissaire constate que la continuité de l’exploitation demeure compromise, il
établit un rapport spécial qui est présenté à la prochaine assemblée générale ou, en
cas d'urgence, à une assemblée des actionnaires qu'il convoque lui-même pour
soumettre ses conclusions, après avoir vainement requis la convocation auprès du
conseil d'administration ou de l'administrateur général.
Aussi bien dans les sociétés anonymes que dans les autres sociétés, tout associé ou
tout actionnaire peut, deux fois par exercice, adresser par écrit, des questions au gérant
ou au principal dirigeant de la SA (président du conseil d'administration ou président-
directeur général ou administrateur général, selon le cas) sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation. La réponse, qui doit être faite dans le délai
d'un mois, est adressée avec une copie de la question à l'associé ou à l'actionnaire
ainsi qu'au commissaire aux comptes s'il en existe un.
L’alerte a pour finalité essentielle (elle n’est pas une fin en soi) de favoriser la recherche
de solutions avant la cessation des paiements, autrement dit avant l’ouverture d’une
procédure collective stricto sensu qui est un pis-aller.
L’intervention judiciaire exclue est celle qui implique une organisation similaire à celle
d’une procédure collective, comme dans le règlement préventif.
Pour l’essentiel, ces solutions peuvent être regroupées selon qu’elles consistent dans le
remplacement des dirigeants et les demandes de délai ou dans des mesures de
renflouement ne faisant pas intervenir la justice.
Lorsqu'une procédure collective stricto sensu est ouverte, ce qui ne relève plus de la
prévention, l'Acte uniforme de l'OHADA permet d'éliminer de façon plus ou moins
radicale et définitive les dirigeants et associés indésirables.
Il faut cependant reconnaître qu’il est en général difficile d'amener tous les créanciers
ou bon nombre d'entre eux à donner leur accord. Du fait de la relativité des
conventions, le concordat amiable n'est opposable qu'aux créanciers qui y ont consenti.
D'après l'article 1244 du Code civil, le juge peut accorder un délai de paiement au
débiteur en considération de sa situation. Il est précisé que le juge doit user de ce
pouvoir avec une grande réserve. En effet, le délai de grâce accordé au débiteur peut
mettre le créancier en difficulté pour faire face à ses propres échéances. Il ne lui
resterait plus qu'à demander lui aussi un délai de paiement à son tour, ce qui peut
provoquer un effet « boule de neige ». Aucun délai de grâce ne peut être accordé en
matière d'effets de commerce en raison de la rigueur du droit cambiaire.
B - Le moratoire légal
Il est arrivé en temps de guerre ou en cas de troubles d'une grande envergure que le
législateur accorde des délais de paiement aux débiteurs. Lorsqu'il est adopté, le
moratoire légal a une portée générale et bénéficie à tous les débiteurs répondant aux
conditions légales. Mais il semble chimérique en temps de paix de compter sur une telle
mesure pour le redressement de son entreprise.
On peut distinguer d'une part les mesures relevant du droit commun (droit privé),
d'autre part les interventions étatiques.
Dans les autres sociétés, principalement les sociétés anonymes et les sociétés à
responsabilité limitée, les associés et les dirigeants peuvent contribuer sous forme
d'avances ou de prêts remboursables ou de souscription à une augmentation de
capital. La responsabilité des associés ou des actionnaires étant limitée à leurs mises, il
est rare qu'ils acceptent de contribuer à perte au renflouement de leur entreprise ou
société.
b) L'augmentation de capital
Le rôle du banquier est essentiel à toutes les étapes de la vie de l'entreprise : lors de sa
création, au cours de son développement et au moment des difficultés. Dans ce dernier
cas, l'intervention du banquier peut être nécessaire, voire indispensable, au sauvetage
de l'entreprise. Toutefois, le banquier se trouve souvent face à un dilemme puisque sa
responsabilité peut être recherchée tant pour octroi inconsidéré de crédit, lorsque
l'entreprise n'a pas de perspective ou de plan sérieux de redressement, que pour
rupture abusive ou brutale de crédit, lorsqu’il met fin au crédit antérieurement
accordé. S’agissant spécialement des crédits imprudemment octroyés, il est certain que
les crédits bancaires peuvent compromettre la sécurité des relations commerciales. Les
risques sont réels. Un crédit octroyé à une entreprise dont la situation est compromise a
souvent pour seul effet d’augmenter le nombre de ses créanciers et l’importance de son
passif. Le crédit permet à l’entreprise de continuer pendant quelque temps son
exploitation et, créant une apparence de solvabilité, de faire de nouvelles victimes. Les
créanciers du crédité, victimes de cette fausse apparence, perdront finalement leur
créance dans la disparition inéluctable de l’entreprise ; ils peuvent légitimement
demander réparation de ce préjudice.
On se demande s'il n'y a pas lieu de faire le parallèle entre l'Etat et le banquier et de
retenir la responsabilité de l’Etat dans les mêmes conditions que le banquier, dans la
mesure où l'intervention de l'Etat peut avoir donné une impression fausse de prospérité
à l'entreprise bénéficiaire et contribué à accroître le passif ou à diminuer l'actif.
OBJECTIFS ............................................................................................................................................................. 1
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
I – LES PROCEDURES PREVENTIVES .................................................................................................................................... 2
A - la conciliation ................................................................................................................................................. 2
B – Le règlement préventif ................................................................................................................................... 2
II - LES PROCEDURES COLLECTIVES STRICTO SENSU ................................................................................................................ 3
A – Le redressement judiciaire ............................................................................................................................. 3
B – La liquidation des biens ................................................................................................................................. 4
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PROCEDURES COLLECTIVES ................................................................. 5
CHAPITRE 1 : LES CARACTERES DES PROCEDURES COLLECTIVES ET LES FONCTIONS DE MANDATAIRES JUDICAIIRES
.................................................................................................................................................................................. 5
Section 1 : Les caractères des procédures collectives .......................................................................................... 5
Section 2 : Les fonctions de mandataires judiciaires ........................................................................................... 6
CHAPITRE 2 : LES OBJECTIFS OU FINALITÉS DES PROCÉDURES COLLECTIVES ............................................................ 8
CHAPITRE 3 - LES CONDITIONS D’OUVERTURE DES PROCÉDURES COLLECTIVES ...................................................... 8
Section 1 – La détermination des personnes assujetties aux procédures collectives........................................... 9
Paragraphe 1 – Les personnes physiques ..........................................................................................................................9
Paragraphe 2 – Les personnes morales .............................................................................................................................9
Section 2 – La cessation des paiements ............................................................................................................... 9
Section 3 – L’exigence d’un jugement ................................................................................................................ 10
Section 4 - La typologie des créanciers .............................................................................................................. 11
CHAPITRE 4 - LA PÉRIODE SUSPECTE ....................................................................................................................... 12
DEUXIEME PARTIE - LA DETECTION DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES...............................................................13
CHAPITRE 1 - LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES ............................................................ 13
Section 1 - Les causes ou origines des difficultés des entreprises ...................................................................... 13
Paragraphe 1 - Les causes liées à l’exploitation et à la gestion de l’entreprise ...............................................................13
Paragraphe 2 - Les causes liées à l’évolution de l’environnement et de la conjoncture internationale .........................14
Paragraphe 3 - Les causes purement accidentelles .........................................................................................................14
Paragraphe 4 - Les causes d’ordre juridique ...................................................................................................................15
Section 2 - Les manifestations des difficultés .................................................................................................... 15
CHAPITRE 2 - LA PROCEDURE D’ALERTE ..................................................................................................................... 17
Section 1 - Le devoir d'alerte des commissaires aux comptes ........................................................................... 17
Paragraphe 1 – L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les sociétés autres que les sociétés anonymes ............17
Paragraphe 2 - L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les sociétés anonymes ..................................................18
Section 2 - Le droit d'alerte des associés ........................................................................................................... 19
TROISIEME PARTIE : LES SOLUTIONS D’ASSAINISSEMENT ET DE RENFLOUEMENT NE NECESSITANT PAS
L’INTERVENTION JUDICIAIRE ................................................................................................................................20
CHAPITRE 1 - LE REMPLACEMENT DES DIRIGEANTS ET LES DEMANDES DE DELAIS ................................................................... 20
Section 1 : Le remplacement des dirigeants ...................................................................................................... 20
Section 2 - Les demandes de délais de paiement............................................................................................... 20
Paragraphe 1 - La convention : le report d’échéance convenu et le concordat amiable.................................................21
Paragraphe 2 - La loi et le jugement : le délai de grâce judiciaire et le moratoire légal ..................................................21
A - Le délai de grâce judiciaire ....................................................................................................................................21
B - Le moratoire légal .................................................................................................................................................21
CHAPITRE 2 - LES MESURES DE RENFLOUEMENT NE FAISANT PAS INTERVENIR LA JUSTICE ......................................................... 22
Section 1 - Le droit commun .............................................................................................................................. 22
Paragraphe 1 - Les solutions internes ..............................................................................................................................22
Paragraphe 2 - Le recours à l'extérieur ............................................................................................................................22
A - Les solutions extra bancaires ................................................................................................................................22
a) Les emprunts obligataires .................................................................................................................................22
b) L'augmentation de capital ................................................................................................................................23