Cours - Droit Des Entreprises en Difficulté - 2016

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INTRODUCTION AU DROIT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTES

OBJECTIFS

 Etre capable d’analyser les éléments définissant une « entreprise en difficulté »

 Connaître les procédures permettant de traiter une telle situation

 Comprendre les mesures de détection et de prévention des difficultés

 Etre capable d’analyser la situation des dirigeants dans de telles circonstances

INTRODUCTION

Dans l’espace OHADA, les procédures collectives sont initialement traitées par l’acte
uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif de
l’OHADA adopté le 10 avril 1998 à Libreville et entré en vigueur le 1er janvier 1999.

Le 10 septembre 2015, le Conseil des ministres de l’OHADA a adopté un nouvel Acte


uniforme qui révise le précédent.

Cet Acte uniforme vise trois objectifs principaux définis à l’article 1er comme suit :

i. organiser les procédures préventives de conciliation et de règlement


préventif ainsi que les procédures curatives de redressement judiciaire et de
liquidation des biens afin de préserver les activités économiques et les niveaux
d'emplois des entreprises débitrices, de redresser rapidement les entreprises
viables et de liquider les entreprises non viables dans des conditions propres à
maximiser la valeur des actifs des débiteurs pour augmenter les montants
recouvrés par les créanciers et d'établir un ordre précis de paiement des
créances garanties ou non garanties ;

ii. définir la réglementation applicable aux mandataires judiciaires ;

iii. définir les sanctions patrimoniales et professionnelles ainsi que les incriminations
pénales relatives à la défaillance du débiteur, applicables aux dirigeants de toute
entreprise débitrice et aux personnes intervenant dans la gestion de la
procédure.

Les fonctions assignées au droit des entreprises en difficultés sont notamment :

- le paiement des créanciers, le paiement des salariés,

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- le sauvetage de l’entreprise1.

D’une manière générale, l’Acte Uniforme de l’OHADA portant organisation des


procédures collectives d’apurement du passif semble privilégier une des fonctions
primordiales du droit des procédures collectives : le paiement des créanciers.

Cet acte uniforme institue quatre (04) types de procédures regroupées en deux grandes
catégories.

I – LES PROCÉDURES PRÉVENTIVES

A - LA CONCILIATION
la conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à
éviter la cessation des paiements de l'entreprise débitrice afin d'effectuer, en tout ou
partie, sa restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder 2. Elle est
ouverte aux débiteurs qui connaissent des difficultés avérées ou prévisibles mais qui ne
sont pas encore en état de cessation des paiements.

Elle a pour objectif de trouver un accord amiable avec les principaux créanciers et
cocontractants du débiteur, en vue de mettre fin à ses difficultés.

Cette restructuration s'effectue par le biais de négociations privées et de la conclusion


d'un accord de conciliation négocié entre le débiteur et ses créanciers ou, au moins
ses principaux créanciers, grâce à l'appui d'un tiers neutre, impartial et indépendant dit
conciliateur.

Le président de la juridiction compétente est saisi par une requête du débiteur ou par
une requête conjointe de ce dernier avec un ou plusieurs de ses créanciers. Cette
demande expose ses difficultés ainsi que les moyens d'y faire face.

Un conciliateur est désigné dans la décision ouvrant la procédure. Sa mission est de


favoriser la conclusion, entre le débiteur et ses principaux créanciers ainsi que, le cas
échéant, ses cocontractants habituels, d'un accord amiable destiné à mettre fin aux
difficultés de l'entreprise.

B – LE RÈGLEMENT PRÉVENTIF
La procédure de Règlement préventif est destinée à éviter la cessation des
paiements de l’entreprise débitrice et à permettre l’apurement du passif au moyen d’un
concordat préventif.

Dans la requête, le débiteur expose ses difficultés financières ou économiques ainsi


que les perspectives de redressement de l'entreprise et d'apurement de son passif.

1FM SAWADOGO, L’application judiciaire du droit des procédures collectives en Afrique francophone, à partir de l’exemple du
Burkina Faso, RBD, N° 26, Juillet 1994, p. 194.
2
Article 2 AUPCAP

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Le projet de concordat préventif précise les mesures envisagées pour le redressement
de l'entreprise, notamment :

a. les modalités de continuation de l'entreprise ;

b. les noms, prénoms, qualités et adresses des personnes tenues d'exécuter le


concordat préventif et l'ensemble des engagements souscrits par elles et
nécessaires au redressement de l'entreprise ;

c. les modalités du maintien et du financement de l'entreprise, du règlement du


passif né antérieurement à la décision d'ouverture du règlement préventif ainsi
que, s'il y a lieu, les garanties fournies pour en assurer l'exécution ;

d. le niveau et les perspectives d'emploi, ainsi que les licenciements pour motif
économique qui doivent intervenir dans les conditions prévues par les
dispositions du droit du travail ;

e. le remplacement de dirigeants.

Si le projet de concordat préventif lui paraît sérieux, le président de la juridiction


compétente ouvre la procédure et désigne un expert au règlement préventif.

La juridiction compétente homologue le concordat préventif si :

a. les conditions de validité du concordat préventif sont réunies ;

b. aucun motif tiré de l'intérêt collectif ou de l'ordre public ne paraît de nature à


empêcher le concordat ;

c. les délais consentis n'excèdent pas trois (03) ans pour l'ensemble des créanciers
et un (01) an pour les créanciers de salaires.

Le concordat homologué s’impose à tous les créanciers antérieurs, qu’ils soient


chirographaires ou munis de sûretés, dans les conditions de délais et de remises qu’ils
ont consenties au débiteur.

C’est dire qu’il ne s’impose pas aux créanciers qui n’y ont pas consenti. Il n’en est
autrement que si, le délai sollicité n’excédant pas deux ans, la juridiction l’a rendu
opposable même aux créanciers qui ont refusé tout délai et toute remise.

II - LES PROCÉDURES COLLECTIVES STRICTO SENSU

A – LE REDRESSEMENT JUDICIAIRE
Le redressement judiciaire est une procédure collective destinée au sauvetage
de l'entreprise débitrice qui est en cessation des paiements mais dont la situation
n'est pas irrémédiablement compromise, et à l'apurement de son passif au
moyen d'un concordat de redressement.

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B – LA LIQUIDATION DES BIENS
La procédure de liquidation des biens a pour objet la liquidation du débiteur dont la
situation ne permet plus d’espérer un redressement. Il s’agit d’une procédure destinée
réaliser l'actif de l'entreprise qui est en cessation des paiements pour apurer son passif
car sa situation est irrémédiablement compromise.

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PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PROCEDURES
COLLECTIVES

Le droit des entreprises en difficulté pose deux principales catégories de questions qui
méritent d’être analysées : d’une part, la prévention des difficultés des entreprises afin
d’éviter que ces difficultés ne conduisent à la cessation des paiements, voire tout
simplement une situation irrémédiablement compromise ; d’autre part, le traitement
des difficultés des entreprises qui n’ont pas recouru à la prévention ou dont la
prévention a échoué, et qui sont en état de cessation des paiements.

CHAPITRE 1 : LES CARACTERES DES PROCEDURES COLLECTIVES


ET LES FONCTIONS DE MANDATAIRES
JUDICAIIRES

SECTION 1 : LES CARACTÈRES DES PROCÉDURES COLLECTIVES


Les traits caractéristiques des procédures collectives sont principalement au nombre
de quatre.

- Le premier est l’aspect collectif : en ce sens que les créanciers sont regroupés
et soumis à un ensemble de règles destinées à les discipliner afin que leur
paiement se fasse dans l’égalité et la justice ; il faut éviter que, comme cela se
passe en droit civil, le paiement soit le prix de la course ; cela signifie qu’en droit
civil les premiers poursuivants seront intégralement payés et les derniers ne
recevront rien. Dans les procédures de redressement judiciaire et de liquidation
des biens, les créanciers sont réunis en une masse, jouissant de la personnalité
morale, dont les membres sont soumis à une discipline collective.

- Le deuxième est l’aspect conflictuel : un conflit d’intérêts existe d’une part entre
les créanciers et le débiteur ou l’entreprise, d’autre part à l’intérieur du groupe
des créanciers entre les créanciers chirographaires, les créanciers munis de
sûretés ainsi que les créanciers pouvant se prévaloir d’un droit de préférence, en
l’occurrence le droit de propriété, qui apparaît comme la meilleure des garanties.

- Le troisième trait caractéristique réside dans l’intervention judiciaire. L’Acte


uniforme donne compétence en la matière à la juridiction compétente en matière
commerciale1. L’intervention judiciaire est essentielle dans le domaine des
procédures collectives : elle est destinée à protéger les intérêts en présence
et à assurer l’efficacité et la moralité des procédures. Son intensité varie
suivant qu’il y a ou non cessation des paiements et suivant qu’il s’agit du
redressement judiciaire ou de la liquidation des biens.

1 Concrètement, dans les Etats parties au Traité de l’OHADA, c’est le tribunal de première instance ou de grande instance, ou le
tribunal de commerce, ou encore le tribunal régional pour le Sénégal, qui a reçu compétence en la matière sans distinction
suivant la qualité du justiciable.

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- Le quatrième trait caractéristique tient dans la qualité de la personne du
débiteur : l’Acte uniforme de l’OHADA applique les procédures collectives d’une
part aux personnes physiques exerçant une activité professionnelle
indépendante, civile, commerciale, artisanale ou agricole, aux personnes
morales de droit privé ainsi qu'aux entreprises publiques ayant la forme d'une
personne morale de droit privé1.

La réforme de 2015 a considérablement modifié le champ d’application personnel


des procédures collectives. En effet, l’Acte uniforme de 1998 appliquait les
procédures collectives aux personnes physiques commerçantes, d’autre part à
toutes les personnes morales de droit privé, qu’elles aient ou non la qualité de
commerçant, y compris les entreprises publiques revêtant une forme de personne
morale de droit privé2. Si la situation reste telle qu’elle en ce qui concerne les
personnes morales, elle connaît une évolution quant aux personnes physiques.

SECTION 2 : LES FONCTIONS DE MANDATAIRES JUDICIAIRES


L’Acte uniforme a créé le statut de mandataire judiciaire. Le mandataire judiciaire est
l'expert au règlement préventif et le syndic de redressement judiciaire ou de liquidation
des biens.

Il est dressé dans chaque Etat une liste de mandataires judiciaires.

Pour être inscrit sur la liste nationale des mandataires judiciaires les personnes
physiques doit remplir les conditions ci-après :

a. avoir le plein exercice de ses droits civils et civiques ;

b. n'avoir subi aucune sanction disciplinaire autre que l'avertissement ou une


condamnation définitive à une peine privative de liberté pour un crime de droit
commun, ou à une peine d'au moins trois (03) mois d'emprisonnement, non
assortie de sursis, pour un délit contre les biens ou une infraction en matière
économique ou financière qui est incompatible avec l’exercice de la fonction de
mandataire judiciaire ;

c. être expert-comptable ou être habilitée par la législation ;

d. justifier d'un domicile fiscal dans l'État dans lequel elle sollicite son inscription et
être à jour de ses obligations fiscales ;

e. présenter des garanties de moralité jugées suffisantes par l'autorité ou la


juridiction compétente.

Des conditions supplémentaires peuvent être ajoutées à celles-ci.

1
Article 1.1. AU

2 La France y ajoute les artisans (loi du 25 janvier 1985), les agriculteurs (loi du 30 décembre 1988) et les professionnels
indépendants (loi du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises).

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Les mandataires judiciaires désignés doivent présenter toutes les garanties
d'indépendance, de neutralité et d'impartialité dans toute procédure collective. Ils ne
doivent pas avoir ou tirer un intérêt personnel, moral ou financier dans le mandat qui
leur est confié.

Ne peuvent notamment être désignées expert au règlement préventif ou syndic dans


une procédure collective les personnes physiques suivantes :

a. les parents ou alliés du débiteur ou des créanciers jusqu'au quatrième degré


inclusivement, ainsi que des dirigeants de la personne morale en procédure
collective ;

b. l'expert-comptable, l'avocat, le comptable agréé ou le commissaire aux comptes


du débiteur ou d'un de ses créanciers ;

c. les personnes physiques qui ont eu précédemment ou qui ont actuellement un


différend avec le débiteur ou un de ses créanciers ;

d. les personnes physiques qui, au cours des trois (03) années précédant leur
nomination, ont perçu, à quelque titre que ce soit, directement ou indirectement,
une rémunération de la part du débiteur ou d'un de ses créanciers ;

e. les personnes physiques qui se trouvent en situation de subordination ou ayant


des liens économiques avec le débiteur ou un de ses créanciers.

Les mandataires judiciaires doivent signer une déclaration d'indépendance, de


neutralité et d'impartialité avant d'entrer en fonction dans une procédure collective, et
s'engager à l'assumer en toute responsabilité.

Le mandataire judiciaire engage sa responsabilité civile à l'égard du débiteur, des


créanciers et des tiers, sans préjudice de sa responsabilité pénale. Lorsqu’il sollicite,
dans l'exercice de ses attributions, l'intervention d'un tiers, il demeure solidairement
responsable des fautes et négligences commises par ce dernier.

Les mandataires judiciaires sont rémunérés sur le patrimoine du débiteur pour les
diligences effectuées dans le cadre des procédures collectives dans lesquelles ils sont
désignés.

La rémunération des mandataires judiciaires est déterminée par la juridiction


compétente selon un barème fixé par la réglementation.

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CHAPITRE 2 : LES OBJECTIFS OU FINALITÉS DES PROCÉDURES
COLLECTIVES

Il faut partir de l’idée que, à la différence des lois de la physique qui sont des lois de
causalité, les lois ou règles juridiques sont des lois de finalités. A ce titre, les
procédures collectives poursuivent trois (03) objectifs essentiels.

i. En premier lieu, il s’agit d’obtenir le paiement des créanciers dans les meilleures
conditions possibles (le « meilleur paiement » est celui qui donne le dividende le
plus élevé possible dans le délai le plus bref possible), en instaurant entre eux
une discipline collective et une certaine égalité et solidarité dans le malheur.
Mais il s’agit d’une égalité et d’une solidarité relatives. En effet, les créanciers
munis de sûretés ou bénéficiant d’un droit de préférence sont en quelque sorte
« plus égaux » que les autres créanciers : ils ont de meilleures chances de
désintéressement ou de paiement. Un auteur avisé a d’ailleurs souligné la
précarité de la situation des créanciers chirographaires qu’il compare à de
« misérables fantassins par rapport aux blindés représentés par les créanciers
munis de sûretés dans le combat des dividendes ».

ii. En second lieu, il s’agit de punir et d’éliminer le débiteur qui n’honore pas ses
engagements. On assimile à ce débiteur les dirigeants fautifs de personnes
morales. La punition est importante en raison de son caractère dissuasif. De
plus, la punition permet d’éliminer pour l’avenir les débiteurs et les dirigeants
sociaux les plus dangereux en les frappant de la banqueroute et/ou de la faillite
personnelle, ce qui assainit le monde des entreprises et des affaires. Enfin, les
sanctions ayant un caractère patrimonial, comme le comblement du passif de la
personne morale ou l’extension de la procédure collective, contribuent ou
pourraient contribuer grandement au paiement des créanciers et/ou au
redressement de l’entreprise.

iii. En troisième lieu, les procédures collectives poursuivent la sauvegarde ou le


sauvetage des entreprises redressables, même au prix d’une certaine entorse
aux droits des créanciers. La disparition des entreprises, surtout les plus
grandes, a un impact négatif sur l’économie nationale. En particulier, les
licenciements économiques qu’elles entraînent nuisent au dynamisme de
l’économie et aux équilibres macroéconomiques, perturbent notablement la paix
sociale et accroissent le niveau de pauvreté.

CHAPITRE 3 - LES CONDITIONS D’OUVERTURE DES PROCÉDURES


COLLECTIVES

L’ouverture d’une procédure collective suppose la réunion de conditions relatives


notamment à la détermination des personnes assujetties aux procédures collectives, à
la cessation des paiements et en la nécessité d’une décision judiciaire (jugement).

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SECTION 1 – LA DÉTERMINATION DES PERSONNES ASSUJETTIES AUX
PROCÉDURES COLLECTIVES

Paragraphe 1 – Les personnes physiques


Les personnes physiques exerçant une activité professionnelle indépendante, civile,
commerciale, artisanale ou agricole sont assujetties aux procédures collectives.

Il convient de préciser que le champ d’application des procédures collectives a été


étendu avec la réforme de septembre 2015. En effet, l’AU de 1998 prévoyait que seules
les personnes physiques ayant la qualité de commerçant sont assujetties aux
procédures collectives. De ce fait, les artisans et les agriculteurs étaient exclus des
procédures collectives, car leurs professions sont peu ou mal organisées et ne génèrent
généralement pas un passif important.

Paragraphe 2 – Les personnes morales


Pour les personnes morales, l’AUPC vise toutes les personnes morales de droit
privé sans distinction.

La formule comprend d’abord les personnes morales commerçantes, comme cela est
de coutume : sociétés commerciales par la forme (SA, SAS, SARL, SNC, SCS) et toute
société ou personne morale ayant la qualité de commerçant (question qui a perdu de
son importance au regard du second volet).

Elle comprend ensuite les autres personnes morales de droit privé. Celles-ci se
distinguent des personnes morales de droit public (Etat, collectivités territoriales,
établissements publics, groupement d’intérêt public) qui échappent aux procédures
collectives en raison de l’insaisissabilité de leurs biens. Ainsi en relèvent ou pourraient
en relever les sociétés coopératives et groupements pré coopératifs, les associations et
ONG, les sociétés civiles (immobilières, agricoles ou professionnelles), les
groupements d’intérêt économique (GIE), les syndicats, les comités d’entreprise, les
fondations, les ordres professionnels...

Mais pour l’assujettissement aux procédures collectives, l’important est la qualification


de personne morale de droit privé et moins de savoir si celle-ci est commerçante ou
non. A cet égard, lesdites personnes morales doivent jouir effectivement de la
personnalité morale.

Enfin, l’AUPC vise de façon expresse « toute entreprise publique ayant la forme d’une
personne morale de droit privé ».

SECTION 2 – LA CESSATION DES PAIEMENTS


La cessation des paiements est une condition négative ou positive de l’ouverture des
procédures collectives.

En effet, pour la médiation et le règlement préventif qui vise à éviter la survenance de la


cessation des paiements, il ne faut pas que le débiteur soit déjà en état de cessation

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des paiements. En revanche, le redressement judiciaire et la liquidation des biens
supposent que la cessation des paiements soit constituée.

Aux termes de l’article 1-3, la cessation des paiements est l'état où le débiteur se
trouve dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Il
est exclu de la cessation des paiements les situations où les réserves de crédit ou les
délais de paiement dont le débiteur bénéficie de la part de ses créanciers lui permettent
de faire face à son passif exigible

Il importe de distinguer la cessation des paiements de l’insolvabilité ; en effet,


l’insolvabilité se caractérise par le fait que le passif total est supérieur à l’actif total.
Dans les faits cependant, il arrive fréquemment que la cessation des paiements
recouvre une véritable insolvabilité, ce qui rend difficile et même impossible le
redressement de l’entreprise et le paiement des créanciers.

SECTION 3 – L’EXIGENCE D’UN JUGEMENT


Un jugement d’ouverture est nécessaire pour qu’il existe une procédure collective.
Compétence est dévolue à la juridiction compétente en matière commerciale pour
prononcer le jugement d’ouverture. Au Burkina Faso, c’est le Tribunal du commerce qui
est compétent.

Pour la juridiction territorialement compétente, c’est celle dans le ressort de laquelle le


débiteur personne physique a son principal établissement ou la personne morale a son
siège social ou, à défaut, son principal établissement ou, à défaut, son principal centre
d’exploitation.

Il existe trois (03) types de saisine de la juridiction compétente :

- sur déclaration du débiteur qui constate lui-même sa défaillance : couramment


appelée dépôt de bilan, le débiteur saisit la juridiction compétente par voie de
requête dans les 30 jours de la cessation des paiements. Le dépôt de bilan
devrait être le mode de saisine habituel dans la mesure où le débiteur connaît
mieux sa situation que quiconque et où l’AUPC lui fait obligation de faire une telle
déclaration (art. 25).

- sur assignation des créanciers possédant une créance certaine, liquide et


exigible. Selon l’article 28, l'assignation doit préciser la nature et le montant de la
créance et viser le titre sur lequel elle se fonde. Il est en général exigé que le
créancier fasse la preuve qu’il a demandé à être payé sans succès, ce qui, dans
ce cas précis, prouve qu’il s’agit du passif exigible et exigé.

- la saisine d’office par la juridiction compétente elle-même ; il n’est pas prévu la


saisine par le Ministère public.

La décision rendue doit ouvrir la procédure idoine et désigner les organes. Elle doit être
publiée dans un journal d’annonces légales, au RCCM et au journal officiel.

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SECTION 4 - LA TYPOLOGIE DES CRÉANCIERS
Il existe principalement 2 catégories de créanciers : les créanciers dans la masse et les
créanciers hors masse. Il faut ajouter à ces 2 créanciers, les créanciers contre la
masse.

Les créanciers dans la masse sont des créanciers dont la créance est née de façon
régulière avant le jugement d’ouverture de la procédure et qui y participent. Ils sont
soumis à la discipline collective : arrêt des poursuites individuelles ; arrêt du cours des
intérêts ; arrêt des inscriptions.

Les créanciers hors la masse sont des créanciers dont les créances sont nées d’une
activité irrégulière du débiteur soit avant, soit après le jugement d’ouverture. Ces
créanciers sont exclus de la masse. Par conséquent, ils ne participent pas à la
procédure. L’acte a été conclu avec le débiteur seul dans des cas où l'assistance ou la
représentation du syndic était nécessaire. La masse des créanciers est fondée à
ignorer les droits de ces créanciers. Ceux-ci ne pourront pas exercer leurs droits sur le
patrimoine du débiteur tant que dure la procédure. Leurs droits sont inopposables à la
masse.

Les créanciers de la masse ou contre la masse quant à eux sont ceux dont les
créances sont issues d’une activité régulière du débiteur mais ils décident de mener de
façon isolée des actions pour obtenir le remboursement de leurs créances. Il s’agit des
créanciers dont les droits sont nés en conformité avec le dessaisissement (l’acte est
passé avec le syndic en cas de LB ou par le débiteur et le syndic en cas de RJ). Ces
créanciers en principe priment tous les créanciers dans la masse. On estime, en effet,
que leurs prestations ont profité à la masse. De toute façon, celle-ci est engagée à
travers son représentant.

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CHAPITRE 4 - LA PÉRIODE SUSPECTE

Les inopposabilités de la période suspecte sont régies par les articles 67 à 71 de


l’AUPC.

Cette période s’étend de la date de cessation des paiements jusqu’à la date du


jugement d’ouverture. Son intérêt réside dans le fait qu’elle permet de déclarer certains
actes accomplis au cours de cette période inopposables1 à la masse des créanciers.

En pratique, on rencontre des cessations des paiements dérisoires ou trop longues


aggravant l’insécurité pour les créanciers. Pour ce faire, la loi a limité la durée de la
période suspecte à 18 mois.

Les expressions utilisées (sont inopposables, peuvent être déclarés inopposables)


permettent de distinguer les inopposabilités de droit des inopposabilités facultatives.

Les inopposabilités de droit sont celles que le juge est tenu de prononcer dès lors que
les conditions légales sont réunies. Les inopposabilités de droit ne sont pas des
inopposabilités de plein droit.

Les inopposabilités facultatives sont celles pour lesquelles le juge dispose d’un pouvoir
souverain d’appréciation pour prononcer ou refuser de prononcer l’inopposabilité même
lorsque les conditions légales sont réunies.2

L’inopposabilité profite à la masse.

1L’inopposabilité se dit d’un acte juridique dont la validité n’est pas contestée mais dont les tiers peuvent écarter les effets.
Appliquée aux procédures collectives, elle permet à la masse des créanciers d’écarter certains actes faits par le débiteur.

2 SAWADOGO (F.M), Traité et actes uniformes annotés, Juriscope, 2012, p. 1211.

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DEUXIEME PARTIE - LA DETECTION DES DIFFICULTES DES
ENTREPRISES

La détection à temps des difficultés des entreprises constitue le préalable à toute


recherche de solution. La détection efficace suppose que l’on connaisse les origines ou
les causes des difficultés des entreprises ainsi que leurs manifestations (Chapitre 1) et
que, au besoin, il soit fait recours à la procédure d’alerte (Chapitre 2).

CHAPITRE 1 - LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DES


DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

Les causes des difficultés diffèrent fondamentalement de leurs manifestations : la cause


est le motif ou la raison qui entraîne la difficulté tandis que la manifestation n’est que la
forme sous laquelle la difficulté peut se présenter.

SECTION 1 - LES CAUSES OU ORIGINES DES DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

Paragraphe 1 - Les causes liées à l’exploitation et à la gestion de


l’entreprise
Ces causes, qui sont internes à l’entreprise, sont les plus nombreuses. Elles ont plutôt
un caractère structurel que conjoncturel ou accidentel. Elles sont particulièrement
fréquentes en Afrique où la gestion de beaucoup d’entreprises est peu élaborée ou peu
soignée. Pour se convaincre de la portée de ces causes, il suffira d’en donner quelques
exemples.

a. La comptabilité est mal tenue ou n’est pas tenue du tout ou n’est pas
suffisamment élaborée, au regard de la taille de l’entreprise, si bien qu’elle ne
permet pas de connaître les échéances ni a fortiori les prix et coûts de revient.

b. Le personnel est pléthorique et/ou les rémunérations et les avantages salariaux


accordés au personnel de manière générale ou aux dirigeants et cadres sont
excessifs par rapport à ceux des entreprises concurrentes ou par rapport à la
productivité du travail ou aux possibilités de l’entreprise elle-même.

c. Les locaux sont trop vastes ou trop somptueux, ce qui entraîne des charges
d’entretien et/ou des charges locatives très importantes.

d. La politique commerciale peut être inadaptée. L’entreprise accorde de longs


délais de paiement à ses clients alors que ses fournisseurs lui accordent des
délais plus brefs, voire exigent un paiement au comptant.

e. Les fonds propres sont insuffisants. Les fonds propres comprennent le capital et
les réserves, c’est-à-dire tous les fonds qui appartiennent à l’entreprise ou à la
société. Lorsque les fonds propres sont insuffisants, l’entreprise risque d’être trop
endettée et de perdre son autonomie.

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f. Les investissements sont insuffisants ou vétustes pour satisfaire le marché et
accroître la qualité des produits. Mais en sens inverse, les investissements
peuvent être excessifs par rapport aux capacités d’absorption du marché, si bien
que l’entreprise n’utilise qu’une partie de sa capacité de production. Il y a donc
trop ou trop peu d’investissement.

g. La confusion de patrimoines (entre d’un côté le patrimoine personnel ou familial


et de l’autre le patrimoine de l’entreprise ou de la société). Cela rend difficile
l’appréciation de la gestion de l’entreprise.

h. l’incapacité, l’incompétence, l’incurie (ou l’insouciance) ou la mauvaise gestion


des cadres ou des dirigeants de l’entreprise.

Paragraphe 2 - Les causes liées à l’évolution de l’environnement et de


la conjoncture internationale
Ces causes, qui sont de plusieurs sortes, peuvent être aisément illustrées. On peut
ainsi relever :

- l’accroissement de la concurrence,;

- la transformation des facteurs locaux de commercialité ;

- l’accroissement brusque du coût des inputs ;

- la modification de la réglementation dans un sens défavorable ;

- la défaillance d’un partenaire important ;

Paragraphe 3 - Les causes purement accidentelles


Les causes purement accidentelles sont également variées. Il est possible de les
prévenir pour la plupart, spécialement en recourant à l’assurance. A titre illustratif, l’on
note :

- d’abord, la maladie ou le décès du chef d’entreprise ou d’un dirigeant influent,


créant une espèce de vide au niveau de l’autorité et de la prise de décision ; or
quand le chat n’est pas là, les souris dansent ; du reste, l’on connaît le rôle quasi
irremplaçable que certains hommes ont joué dans le développement de leur
entreprise ;

- ensuite, l’incendie ou, de manière générale, le sinistre non couvert par une
assurance adéquate ;

- puis, les détournements ou les malversations commis par un comptable, un


dirigeant ou un simple employé indélicat ;

- enfin, les grèves longues ou répétées, les grèves de zèle ou les grèves perlées,
et, de manière générale, la détérioration du climat social entraînant une
diminution de la motivation des travailleurs et de la productivité du travail.

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Paragraphe 4 - Les causes d’ordre juridique
L’impact de ces causes n’est pas négligeable. Ces causes sont principalement liées à
la forme juridique revêtue par l’entreprise. Ces formes sont variées : entreprises
individuelles, sociétés civiles (ordinaires, professionnelles de moyens, professionnelles
d’exercice, immobilières, agricoles...), sociétés commerciales par la forme (SNC, SCS,
SARL, SA, SAS), sociétés en participation, sociétés de fait ou créées de fait, sociétés
coopératives, groupements d’intérêt économique et, à la limite, associations ou ONG.

Il s’agit non seulement de faire un bon choix dès le départ mais également d’adapter la
forme juridique à l’évolution de l’entreprise. Ainsi, une véritable entreprise à but lucratif
ne doit pas être constituée sous forme d’association.

De plus, il est impératif de faire jouer les règles ayant trait au fonctionnement de la
forme de société ou d’entreprise choisie : tenue des assemblées et établissement des
procès-verbaux de réunion, désignation des commissaires aux comptes, établissement
des comptes dans les délais et suivant les normes en vigueur…, et cela y compris en
ce qui concerne les sociétés unipersonnelles.

On peut noter que :

- généralement les entreprises nouvelles ou jeunes connaissent une mauvaise


politique commerciale, c’est-à-dire souvent une insuffisante qualité des produits
et une politique inadaptée des ventes.

- Entre cinq et dix ans, les entreprises connaissent une crise de croissance : les
stocks gonflent, les frais financiers s’alourdissent, de même que les charges de
personnel et de loyer. Il peut y avoir également empirisme dans la gestion.

- Au-delà de dix ans, l’entreprise est généralement rentable. Si elle connaît des
difficultés, celles-ci sont souvent en rapport avec la non-maîtrise des
investissements (trop ou pas assez), l’insuffisance des capitaux propres
entraînant un alourdissement des frais financiers, une pléthore de personnel...

La facilité ou la difficulté du redressement dépend assez étroitement de la cause des


difficultés. Le redressement est malaisé en cas d’environnement défavorable et paraît a
priori plus aisé lorsque la difficulté est accidentelle (décès d’un dirigeant, par exemple).

SECTION 2 - LES MANIFESTATIONS DES DIFFICULTÉS


Les difficultés financières des entreprises se traduisent par certains signes ou
clignotants.

Les signes ou clignotants par lesquels se manifestent les difficultés des entreprises sont
nombreux et divers. L’on notera, entre autres :

a. le report renouvelé de l’échéance d’un effet de commerce ;

b. la notification au débiteur d’un protêt pour non-paiement d’un effet de commerce


(lettre de change, billet à ordre) ou d’un chèque ;

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 15 sur 25


c. l’achat à crédit de marchandises suivi de leur revente au comptant à un prix égal
ou inférieur au prix de revient ;

d. le non-paiement pendant un temps plus ou moins long d’un montant substantiel


d’impôts et taxes dus par l’entreprise ou collectés par elle ou des cotisations de
sécurité sociale exigibles ;

e. la non réalisation des publications légales dans les délais impartis ;

f. la non convocation ou la non tenue dans les délais des réunions des organes
sociaux ;

g. le refus de certification des comptes par le commissaire aux comptes ;

h. le refus d’approbation des comptes par l’assemblée générale des actionnaires ;

i. le licenciement collectif d’un nombre important de travailleurs ;

j. la perte d’une part importante du capital social ou des fonds propres de


l’entreprise ;

k. la réalisation de trois exercices déficitaires successifs ;

l. la diminution du crédit fournisseurs ;

m. la diminution du crédit clients ;

n. la vente d’immobilisations ou de stocks de matières premières ;

o. le non renouvellement de contrats importants arrivés à expiration ;

p. le départ de cadres ou de dirigeants compétents ;

q. la perte d’une position dominante qui est battue en brèche ;

r. la maladie ou la mort d’un dirigeant influent.

La diversité des signes ou clignotants est certaine. L’important est de savoir les utiliser
dans le cadre de la prévention. A cet égard, il convient de prendre conscience de leur
relativité.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 16 sur 25


CHAPITRE 2 - LA PROCEDURE D’ALERTE

Les signes ou clignotants évoqués plus haut ont pour but essentiel immédiat de
permettre l'alerte. Ce n'est pas encore le temps des alarmes ou même des conflits. Il ne
s'agit que de prévenir les dirigeants des écueils prévisibles. L'action efficace reste à
entreprendre... Mais pour ne pas alimenter maladroitement les rumeurs ou éveiller les
concurrents, les alertes devraient rester confidentielles... ». En définitive, pour qu'il y ait
alerte utile et donc prévention efficace, les partenaires de l’entreprise et les dirigeants
doivent être attentifs afin de diagnostiquer à temps les difficultés et leur trouver des
solutions appropriées.

L'alerte a donc pour but de mettre les dirigeants sociaux face à leur responsabilité. Elle
est d’autant plus utile que le chef d’entreprise a souvent, voire toujours, tendance à
minimiser les difficultés de son entreprise. Elle intervient ou devrait intervenir lorsque se
produisent un ou plusieurs faits de nature à compromettre "la continuité de
l'exploitation"1.

Le fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation est celui qui peut


conduire à la cessation des paiements si une solution n’est pas trouvée dans un délai
raisonnable.

L'Acte uniforme opère une distinction selon que l’alerte est donnée par le commissaire
aux comptes ou par les associés. Pour le premier, c’est une obligation ou un devoir
tandis que pour les seconds c’est un droit ou une simple faculté.

SECTION 1 - LE DEVOIR D'ALERTE DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


L'alerte constitue une obligation pour le commissaire aux comptes. Il se pose la
question de savoir si le commissaire aux comptes a l'obligation de rechercher
systématiquement l'existence de faits devant donner lieu à l'alerte ou s'il suffit de porter
à la connaissance des dirigeants les seuls faits relevés à l'occasion de ses diligences
normales. La première conception qui est large semble préférable. Sa responsabilité
peut assurément être engagée si une procédure collective stricto sensu est prononcée
alors qu’il n’a pas préalablement mouvementé l’alerte.

La procédure d’alerte par le commissaire aux comptes varie selon que l'on est en
présence de sociétés anonymes ou de sociétés autres que les sociétés anonymes.

Paragraphe 1 – L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les


sociétés autres que les sociétés anonymes
L’alerte se fait par lettre de demande d'explication, sous la forme d’une lettre au porteur
contre récépissé ou d’une lettre recommandée avec demande d'avis de réception. La
lettre est adressée au gérant et doit faire état de tout fait de nature à compromettre la

1
Cette expression qui n'est pas très juridique s'inspire du « going concern » anglais. Elle laisse une marge
d'appréciation aux titulaires du droit d'alerte.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 17 sur 25


continuité de l’exploitation que le commissaire aux comptes a relevé lors de l'examen
des documents qui lui sont communiqués ou dont il a connaissance à l'occasion de
l'exercice de sa mission.

Le gérant est tenu de répondre à la lettre du commissaire aux comptes dans les mêmes
formes dans le mois de la réception de celle-ci en donnant une analyse de la situation
de la société et en précisant, le cas échéant, les mesures envisagées. En cas
d'inobservation des dispositions relatives à la réponse (spécialement le non respect du
délai d’un mois) ou si, malgré les décisions prises par le gérant, le commissaire aux
comptes constate que la continuité de l'exploitation demeure compromise, il établit un
rapport spécial. Il peut demander, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, que ce rapport spécial soit adressé
aux associés ou qu'il soit présenté à la prochaine assemblée générale. Dans ce cas, le
gérant procède à cette communication dans les huit jours qui suivent la réception de la
demande.

Paragraphe 2 - L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les


sociétés anonymes
La procédure d'alerte est plus tatillonne en ce qui concerne les sociétés anonymes.
Pour s'en tenir à l'essentiel, il faut mentionner les particularités suivantes : la lettre de
demande d'explication faite par le commissaire aux comptes est adressée au président
du conseil d’administration ou au président-directeur général (PDG) ou à
l'administrateur général, suivant la forme d’administration adoptée.

A défaut de réponse dans les délais ou si celle-ci n'est pas satisfaisante, le


commissaire aux comptes invite, selon le cas, le président du conseil d'administration
ou le PDG à faire délibérer le conseil d'administration ou invite l'administrateur général
à se prononcer sur les faits relevés.

Dans les quinze jours qui suivent la réception de la lettre du commissaire aux comptes,
le conseil d'administration doit être convoqué en vue de délibérer sur les faits relevés,
dans le mois qui suit la réception de cette lettre. Le commissaire aux comptes est
convoqué à la séance du conseil d'administration.

Lorsque l'administration et la direction générale de la société sont assurées par un


administrateur général, celui-ci, dans les mêmes délais, convoque le commissaire aux
comptes à la séance au cours de laquelle il se prononcera sur les faits relevés.

Un extrait du procès-verbal des délibérations du conseil d'administration ou de


l'administrateur général, selon le cas, est adressé aux commissaires aux comptes dans
le mois qui suit la délibération.

En cas d'inobservation des dispositions ci-dessus ou si, en dépit des décisions prises,
le commissaire constate que la continuité de l’exploitation demeure compromise, il
établit un rapport spécial qui est présenté à la prochaine assemblée générale ou, en
cas d'urgence, à une assemblée des actionnaires qu'il convoque lui-même pour
soumettre ses conclusions, après avoir vainement requis la convocation auprès du
conseil d'administration ou de l'administrateur général.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 18 sur 25


L'on mentionnera que les demandes d'éclaircissements ou de convocation de
l'assemblée et les réponses des dirigeants doivent être faites par "lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception".

Sur l'ensemble de la question, la différence fondamentale entre les sociétés anonymes


et les autres sociétés tient en ce que dans ces dernières l'institution du commissaire
aux comptes est facultative sauf dans les grandes SARL et dans les groupements
d'intérêt économique. Les sociétés anonymes, de façon générale, sont tenues d’en
désigner chacune un titulaire et un suppléant tandis que celles faisant appel
publiquement à l’épargne doivent en désigner deux titulaires et deux suppléants. Par
ailleurs, l'organisation des sociétés anonymes est plus sophistiquée et plus diversifiée,
sauf la SA avec administrateur général.

Au devoir d’alerte du commissaire au compte s’ajoute le droit d’alerte des associés.

SECTION 2 - LE DROIT D'ALERTE DES ASSOCIÉS


L’alerte est ici une simple faculté offerte aux associés ou aux actionnaires que ceux-ci
sont entièrement libres d'utiliser ou de ne pas utiliser, sans engager leur responsabilité.

Aussi bien dans les sociétés anonymes que dans les autres sociétés, tout associé ou
tout actionnaire peut, deux fois par exercice, adresser par écrit, des questions au gérant
ou au principal dirigeant de la SA (président du conseil d'administration ou président-
directeur général ou administrateur général, selon le cas) sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation. La réponse, qui doit être faite dans le délai
d'un mois, est adressée avec une copie de la question à l'associé ou à l'actionnaire
ainsi qu'au commissaire aux comptes s'il en existe un.

Cette procédure d'alerte est confidentielle et d'efficacité limitée.

L’alerte a pour finalité essentielle (elle n’est pas une fin en soi) de favoriser la recherche
de solutions avant la cessation des paiements, autrement dit avant l’ouverture d’une
procédure collective stricto sensu qui est un pis-aller.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 19 sur 25


TROISIEME PARTIE : LES SOLUTIONS D’ASSAINISSEMENT
ET DE RENFLOUEMENT NE NECESSITANT PAS
L’INTERVENTION JUDICIAIRE

L’intervention judiciaire exclue est celle qui implique une organisation similaire à celle
d’une procédure collective, comme dans le règlement préventif.

Pour l’essentiel, ces solutions peuvent être regroupées selon qu’elles consistent dans le
remplacement des dirigeants et les demandes de délai ou dans des mesures de
renflouement ne faisant pas intervenir la justice.

CHAPITRE 1 - LE REMPLACEMENT DES DIRIGEANTS ET LES


DEMANDES DE DÉLAIS

SECTION 1 : LE REMPLACEMENT DES DIRIGEANTS


Les dirigeants, par leur incompétence, leur incurie, leur mauvaise gestion ou leurs
malversations, peuvent être à l'origine des difficultés de l'entreprise. Il convient à ce
moment d'éliminer, de façon plus ou moins radicale et définitive, leur influence néfaste
afin de permettre à l’entreprise de retrouver son équilibre, voire sa croissance.

Pour l'entreprise individuelle, le changement de dirigeant se traduit par la mise du fonds


de commerce en location-gérance, par la cession de l'entreprise ou du fonds ou, enfin,
par l'apport du fonds en société ou à une société.

Lorsqu'il s'agit d'une société, le changement de dirigeant nécessite un vote au sein de


l'organe compétent : certains dirigeants ou associés influents pourraient céder leurs
parts sociales ou leurs actions. D’une manière générale, il s’agit de restructurer la
société de façon idoine.

En l’absence de cessation des paiements, il revient, soit à l'entrepreneur, soit aux


dirigeants et aux associés de prendre en compte l'intérêt de l'entreprise et de procéder
librement et rapidement aux restructurations et aux remplacements nécessaires. Il faut
que les dirigeants en place, surtout lorsqu’ils sont majoritaires, comprennent la
nécessité de l’opération et acceptent de faire prévaloir l’intérêt de l’entreprise sur leurs
intérêts personnels.

Lorsqu'une procédure collective stricto sensu est ouverte, ce qui ne relève plus de la
prévention, l'Acte uniforme de l'OHADA permet d'éliminer de façon plus ou moins
radicale et définitive les dirigeants et associés indésirables.

SECTION 2 - LES DEMANDES DE DÉLAIS DE PAIEMENT


Elles présentent un intérêt non négligeable, surtout lorsque l'entreprise traverse des
difficultés passagères. Elles revêtent trois formes principales en fonction de leurs
sources que sont la convention, le jugement et la loi.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 20 sur 25


Paragraphe 1 - La convention : le report d’échéance convenu et le
concordat amiable
Le report d'échéance peut être convenu entre les parties (débiteur et créanciers) avec
un échéancier déterminé. Par exemple, par l'émission d'une nouvelle traite en
remplacement de l'ancienne arrivée à échéance. De tels accords sont ou peuvent être
conclus avec le banquier. Et il en est souvent ainsi en pratique. L'influence bénéfique
du report d’échéance ne peut être sensible que celui-ci concerne un ou de plusieurs
créanciers importants.

Lorsqu’il concerne plusieurs créanciers, le report d’échéance peut prendre la forme


d'un concordat amiable. Malgré les hésitations, une telle convention est licite. C'est un
accord passé entre le débiteur et ses créanciers au terme duquel les créanciers
accordent des délais de paiement ou des remises de dettes à leur débiteur afin d'éviter
la cessation des paiements et l’ouverture d'une procédure collective.

Le concordat convenu ou concordat amiable ne fait pas l'objet d’une homologation


judiciaire ni d’un formalisme particulier. Il peut rester confidentiel.

Il faut cependant reconnaître qu’il est en général difficile d'amener tous les créanciers
ou bon nombre d'entre eux à donner leur accord. Du fait de la relativité des
conventions, le concordat amiable n'est opposable qu'aux créanciers qui y ont consenti.

Paragraphe 2 - La loi et le jugement : le délai de grâce judiciaire et le


moratoire légal
La distinction majeure est selon la source.

A - Le délai de grâce judiciaire

D'après l'article 1244 du Code civil, le juge peut accorder un délai de paiement au
débiteur en considération de sa situation. Il est précisé que le juge doit user de ce
pouvoir avec une grande réserve. En effet, le délai de grâce accordé au débiteur peut
mettre le créancier en difficulté pour faire face à ses propres échéances. Il ne lui
resterait plus qu'à demander lui aussi un délai de paiement à son tour, ce qui peut
provoquer un effet « boule de neige ». Aucun délai de grâce ne peut être accordé en
matière d'effets de commerce en raison de la rigueur du droit cambiaire.

La juridiction compétente peut reporter ou échelonner le paiement des sommes dues


dans la limite d’une année compte tenu de la situation du débiteur et en considération
des besoins du créancier. Sont exclues du délai de grâce les dettes d’aliments et les
dettes cambiaires (article 39).

B - Le moratoire légal

Il est arrivé en temps de guerre ou en cas de troubles d'une grande envergure que le
législateur accorde des délais de paiement aux débiteurs. Lorsqu'il est adopté, le
moratoire légal a une portée générale et bénéficie à tous les débiteurs répondant aux
conditions légales. Mais il semble chimérique en temps de paix de compter sur une telle
mesure pour le redressement de son entreprise.

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 21 sur 25


Il vaut mieux dans ce cas s’orienter vers des mesures de renflouement ne faisant pas
intervenir la justice.

CHAPITRE 2 - LES MESURES DE RENFLOUEMENT NE FAISANT PAS


INTERVENIR LA JUSTICE

On peut distinguer d'une part les mesures relevant du droit commun (droit privé),
d'autre part les interventions étatiques.

SECTION 1 - LE DROIT COMMUN

Paragraphe 1 - Les solutions internes


L'entreprise en difficulté peut rechercher des solutions en son sein. Ainsi, l'entrepreneur
individuel peut faire de nouvelles mises de fonds au profit de son exploitation, par
exemple en injectant dans l’affaire le prix de vente ou les loyers d’une villa. Une telle
solution se justifie par le fait que la faillite de l'entreprise individuelle est celle de
l'entrepreneur. Dans les sociétés de personnes, les associés pourraient contribuer par
des mises de fonds gratuites, des avances sans intérêts ou effectuer des apports non
rémunérés ni par des titres sociaux ni par des intérêts dans la mesure où la faillite de la
société entraîne automatiquement celle des associés.

Dans les autres sociétés, principalement les sociétés anonymes et les sociétés à
responsabilité limitée, les associés et les dirigeants peuvent contribuer sous forme
d'avances ou de prêts remboursables ou de souscription à une augmentation de
capital. La responsabilité des associés ou des actionnaires étant limitée à leurs mises, il
est rare qu'ils acceptent de contribuer à perte au renflouement de leur entreprise ou
société.

Paragraphe 2 - Le recours à l'extérieur


Plus les difficultés sont graves, plus le recours à l'extérieur peut s'avérer
incontournable. L’on peut distinguer à cet égard les solutions bancaires des solutions
extra-bancaires.

A - Les solutions extra bancaires

Elles revêtent essentiellement deux formes : les emprunts obligataires et la souscription


à une augmentation de capital. Il convient d'y ajouter l'émission de titres mixtes ou
composés.

a) Les emprunts obligataires

Les emprunts obligataires prennent la forme d’émission d'obligations. Les obligations


sont des titres négociables qui, dans une même émission, confèrent les mêmes droits
de créance pour une même valeur nominale. La loi peut prévoir plusieurs catégories

Droit des entreprises en difficultés – Abdoulaye MAMBONE Page 22 sur 25


d'obligations : outre les obligations simples ou ordinaires, il peut y avoir des obligations
convertibles en actions et/ou des obligations échangeables contre des actions.

b) L'augmentation de capital

C’est une technique ou un moyen de financement fréquemment utilisé par les


entreprises en difficulté mais aussi et peut-être davantage par les entreprises
prospères.

L'augmentation de capital permet à l'entreprise d'avoir de l’argent frais au prix


probablement d'un renversement de majorité et de l’apparentement à un groupe.

Le recours à ces solutions internes et/ou externes peut s’avérer insuffisant ou


inadéquat, surtout si le concours financier nécessaire a un caractère urgent. Il s’indique
alors d’approcher son banquier.

B - Les prêts ou crédits bancaires

Le rôle du banquier est essentiel à toutes les étapes de la vie de l'entreprise : lors de sa
création, au cours de son développement et au moment des difficultés. Dans ce dernier
cas, l'intervention du banquier peut être nécessaire, voire indispensable, au sauvetage
de l'entreprise. Toutefois, le banquier se trouve souvent face à un dilemme puisque sa
responsabilité peut être recherchée tant pour octroi inconsidéré de crédit, lorsque
l'entreprise n'a pas de perspective ou de plan sérieux de redressement, que pour
rupture abusive ou brutale de crédit, lorsqu’il met fin au crédit antérieurement
accordé. S’agissant spécialement des crédits imprudemment octroyés, il est certain que
les crédits bancaires peuvent compromettre la sécurité des relations commerciales. Les
risques sont réels. Un crédit octroyé à une entreprise dont la situation est compromise a
souvent pour seul effet d’augmenter le nombre de ses créanciers et l’importance de son
passif. Le crédit permet à l’entreprise de continuer pendant quelque temps son
exploitation et, créant une apparence de solvabilité, de faire de nouvelles victimes. Les
créanciers du crédité, victimes de cette fausse apparence, perdront finalement leur
créance dans la disparition inéluctable de l’entreprise ; ils peuvent légitimement
demander réparation de ce préjudice.

SECTION 2 - LES INTERVENTIONS ÉTATIQUES


La disparition des entreprises, surtout les plus importantes notamment en termes
d’emplois, ne peut laisser l'Etat indifférent. Or c'est ce qui risque d'arriver si les
difficultés des entreprises publiques et privées ne sont pas jugulées à temps. Si
l'intervention de l’Etat en faveur des entreprises publiques est classique (notamment
sous forme de subvention), elle semble plus récente en ce qui concerne les entreprises
privées mais elle revêt déjà une grande importance.

On se demande s'il n'y a pas lieu de faire le parallèle entre l'Etat et le banquier et de
retenir la responsabilité de l’Etat dans les mêmes conditions que le banquier, dans la
mesure où l'intervention de l'Etat peut avoir donné une impression fausse de prospérité
à l'entreprise bénéficiaire et contribué à accroître le passif ou à diminuer l'actif.

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TABLE DES MATIERES

OBJECTIFS ............................................................................................................................................................. 1
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
I – LES PROCEDURES PREVENTIVES .................................................................................................................................... 2
A - la conciliation ................................................................................................................................................. 2
B – Le règlement préventif ................................................................................................................................... 2
II - LES PROCEDURES COLLECTIVES STRICTO SENSU ................................................................................................................ 3
A – Le redressement judiciaire ............................................................................................................................. 3
B – La liquidation des biens ................................................................................................................................. 4
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PROCEDURES COLLECTIVES ................................................................. 5
CHAPITRE 1 : LES CARACTERES DES PROCEDURES COLLECTIVES ET LES FONCTIONS DE MANDATAIRES JUDICAIIRES
.................................................................................................................................................................................. 5
Section 1 : Les caractères des procédures collectives .......................................................................................... 5
Section 2 : Les fonctions de mandataires judiciaires ........................................................................................... 6
CHAPITRE 2 : LES OBJECTIFS OU FINALITÉS DES PROCÉDURES COLLECTIVES ............................................................ 8
CHAPITRE 3 - LES CONDITIONS D’OUVERTURE DES PROCÉDURES COLLECTIVES ...................................................... 8
Section 1 – La détermination des personnes assujetties aux procédures collectives........................................... 9
Paragraphe 1 – Les personnes physiques ..........................................................................................................................9
Paragraphe 2 – Les personnes morales .............................................................................................................................9
Section 2 – La cessation des paiements ............................................................................................................... 9
Section 3 – L’exigence d’un jugement ................................................................................................................ 10
Section 4 - La typologie des créanciers .............................................................................................................. 11
CHAPITRE 4 - LA PÉRIODE SUSPECTE ....................................................................................................................... 12
DEUXIEME PARTIE - LA DETECTION DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES...............................................................13
CHAPITRE 1 - LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES ............................................................ 13
Section 1 - Les causes ou origines des difficultés des entreprises ...................................................................... 13
Paragraphe 1 - Les causes liées à l’exploitation et à la gestion de l’entreprise ...............................................................13
Paragraphe 2 - Les causes liées à l’évolution de l’environnement et de la conjoncture internationale .........................14
Paragraphe 3 - Les causes purement accidentelles .........................................................................................................14
Paragraphe 4 - Les causes d’ordre juridique ...................................................................................................................15
Section 2 - Les manifestations des difficultés .................................................................................................... 15
CHAPITRE 2 - LA PROCEDURE D’ALERTE ..................................................................................................................... 17
Section 1 - Le devoir d'alerte des commissaires aux comptes ........................................................................... 17
Paragraphe 1 – L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les sociétés autres que les sociétés anonymes ............17
Paragraphe 2 - L’alerte par le Commissaire aux comptes dans les sociétés anonymes ..................................................18
Section 2 - Le droit d'alerte des associés ........................................................................................................... 19
TROISIEME PARTIE : LES SOLUTIONS D’ASSAINISSEMENT ET DE RENFLOUEMENT NE NECESSITANT PAS
L’INTERVENTION JUDICIAIRE ................................................................................................................................20
CHAPITRE 1 - LE REMPLACEMENT DES DIRIGEANTS ET LES DEMANDES DE DELAIS ................................................................... 20
Section 1 : Le remplacement des dirigeants ...................................................................................................... 20
Section 2 - Les demandes de délais de paiement............................................................................................... 20
Paragraphe 1 - La convention : le report d’échéance convenu et le concordat amiable.................................................21
Paragraphe 2 - La loi et le jugement : le délai de grâce judiciaire et le moratoire légal ..................................................21
A - Le délai de grâce judiciaire ....................................................................................................................................21
B - Le moratoire légal .................................................................................................................................................21
CHAPITRE 2 - LES MESURES DE RENFLOUEMENT NE FAISANT PAS INTERVENIR LA JUSTICE ......................................................... 22
Section 1 - Le droit commun .............................................................................................................................. 22
Paragraphe 1 - Les solutions internes ..............................................................................................................................22
Paragraphe 2 - Le recours à l'extérieur ............................................................................................................................22
A - Les solutions extra bancaires ................................................................................................................................22
a) Les emprunts obligataires .................................................................................................................................22
b) L'augmentation de capital ................................................................................................................................23

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B - Les prêts ou crédits bancaires ...............................................................................................................................23
Section 2 - Les interventions étatiques .............................................................................................................. 23
TABLE DES MATIERES.............................................................................................................................................. 24

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