Arrêt N°09 La Sonatel C Commune de Mboumba
Arrêt N°09 La Sonatel C Commune de Mboumba
Arrêt N°09 La Sonatel C Commune de Mboumba
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Vu la loi n°64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ;
Vu la loi n°76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de l’État ;
Vu la loi n°2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des
Collectivités locales ;
Vu le décret n°2005-1185 du 6 décembre 2005 relatif aux prérogatives
et servitudes des exploitants de réseaux de télécommunications ouverts
au public ;
Vu les exploits des 2 et 8 octobre 2015 de Maîtres Fatma Haris Diop et
Fatimata Fall, huissiers de justice, portant signification de la requête ;
Vu le mémoire en défense de la commune de Mboumba reçu le 26
novembre 2015 au greffe ;
Vu l’acte attaqué ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Ouï Monsieur Abdoulaye Ndiaye, président de chambre, en son
rapport ;
Ouï Monsieur Jean Aloyse Ndiaye, avocat général, en ses conclusions
tendant à l’annulation de la décision attaquée ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Considérant que par délibération du 22 décembre 2014, approuvée par
arrêté n°21 ACC/SP du 13 avril 2015 du Sous-préfet de Cas-Cas
(département de Podor), le Conseil municipal de Mboumba a fixé les
taux et les modalités d’assiette de la redevance relative
aux prérogatives et servitudes des exploitants des réseaux de
télécommunications ouverts au public ; que la SONATEL a introduit le
présent recours contre cette décision en développant deux moyens dont
le second est divisé en six branches ;
Considérant que la Commune de Mboumba soulève la déchéance de la
SONATEL de son recours au motif que l’huissier a mentionné dans son
acte qu’il a signifié aussi bien la délibération du 22 décembre 2014 du
Conseil municipal de Mboumba que l’arrêté n°21/ACC/SP du 13 avril
2015 du Sous-préfet de Podor alors que cet arrêté, qui n’existe pas
puisqu’il n’y a pas de Sous-préfet à Podor, ne lui a pas été signifié ;
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Considérant que la SONATEL conclut au rejet de ce moyen ;
Considérant que selon l’article 38 de la loi organique sur la Cour
suprême, la requête, accompagnée d'une copie de la décision
administrative attaquée, doit être signifiée dans le délai de deux mois à
la partie adverse, par acte extrajudiciaire contenant élection de
domicile ;
Considérant, certes, que la délibération attaquée est approuvée par le
Sous-préfet de l’Arrondissement de Cas-Cas, mais que cette
approbation, qui fait corps avec elle, ne constitue pas un acte distinct ;
que dès lors, la signification de la délibération emporte celle de
l’approbation ;
Qu’ainsi, la déchéance n’est pas encourue ;
Considérant que la Commune de Mboumba a, en outre, excipé de
l’irrecevabilité du recours aux motifs que la délibération attaquée, ayant
pour objet de définir les règles d’occupation du domaine public et de
mettre un terme à l’occupation anarchique de cet espace, a
un caractère général et impersonnel et n’est nullement dirigée contre la
SONATEL qui, au surplus, ne peut justifier d’aucune délibération lui
affectant une terre du domaine national ou autorisant l’installation de ses
ouvrages dans le périmètre communal et n’a jamais bénéficié d’une
concession de voirie ;
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Considérant que l’Etat du Sénégal a également soulevé l’irrecevabilité
motif pris de ce que le recours introduit le 21 septembre 2015 contre la
délibération du 22 décembre 2014 du Conseil municipal de Mboumba et
l’arrêté d’approbation n°21/ACC/SP du 13 avril 2015 a été déposé hors
du délai légal de deux mois ;
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Sur le second moyen tiré de la violation de la loi, en ses première,
deuxième, troisième, quatrième et cinquième branches réunies en ce
que :
- l’article 81 de la loi n°2013-10 du 28 décembre 2013 portant
Code général des Collectivités locales ne cite aucune compétence
de la commune en matière de gestion du domaine public ;
- la Commune de Mboumba a outrepassé les compétences
limitativement énumérées par les articles 296 à 299 du Code
général des Collectivités locales en matière de gestion du
domaine public ;
- la taxe d’occupation du domaine public ne fait pas partie des
recettes de la commune énumérées à l’article 195 du Code
général des Collectivités locales ;
- la loi sur le domaine national ainsi que ses décrets d’application
ne prévoient une quelconque redevance pour l’affectation d’une
parcelle du domaine national ;
- la commune n’a pas de compétence pour la gestion du domaine
public selon le Code du domaine de l’Etat ;
-
Considérant que l’article 11 de la loi portant Code du domaine de l’Etat
dispose que « le domaine public peut faire l’objet de permissions de
voirie, d’autorisation d’occuper, de concession et d’autorisations
d’exploitation donnant lieu, sauf dans les cas prévus à l’article 18 ci-
après, au paiement de redevances » ;
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Qu’ainsi, en fixant les redevances pour l’utilisation du domaine public
conformément aux dispositions susvisées, le Conseil municipal de
Mboumba n’a commis aucune violation de la loi ;
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En foi de quoi le présent arrêt a été signé par le Président, les Conseillers
et le Greffier.
Le Président
Abdoulaye NDIAYE
Les Conseillers
Le Greffier
Macodou NDIAYE