Aérosols Atmosphériques - Propriétés Et Impacts Climatiques
Aérosols Atmosphériques - Propriétés Et Impacts Climatiques
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Olivier Boucher
Aérosols atmosphériques
Propriétés et impacts climatiques
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Olivier Boucher
Laboratoire de météorologie dynamique
Tour 45-55, 3e étage, Case courrier 99
Université Pierre et Marie Curie
4, place Jussieu
75252 Paris Cedex 05
France
Cet ouvrage est soumis au copyright. Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentation,
la traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission par
voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la
conservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version
en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant
le paiement des droits. Toute représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque
de données par quelque procédé que ce soit est sanctionnée par la loi pénale sur le copyright.
L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. même
sans spécification ne signifie pas que ces termes soient libres de la législation sur les marques de fabrique et
la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun.
La maison d’édition décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de dosage et des modes
d’emplois. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les informations données par comparaison à la
littérature existante.
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Ingénierie et développement durable
Dirigée par Bruno Sportisse
À paraître :
Hydrologie quantitative - Processus, modèles et applications
Jacques Miquel, Pierre-Alain Roche, Éric Gaume
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Sommaire
1 Introduction générale 1
1.1 Le système climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Bilan énergétique et composition de l’atmosphère . . . . . . . 2
1.3 Le cycle de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Aérosols et changement climatique . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Plan de cet ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
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viii Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Sommaire ix
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x Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Sommaire xi
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xii Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Bibliographie 209
Annexes 233
Index 245
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Remerciements
Je souhaite remercier Bruno Sportisse pour son invitation à écrire un ou-
vrage pour la collection « Ingénierie et développement durable » des Éditions
Springer. Ce livre est le fruit de nombreuses années de travail d’apprentissage,
de recherche et d’enseignement dans le domaine des sciences du climat. Il est
donc naturel de remercier toutes les personnes qui ont contribué directement ou
indirectement à l’accumulation des connaissances présentées dans ce livre. Plus
particulièrement, je souhaite remercier les collègues et amis avec qui j’ai tra-
vaillé pendant de nombreuses années et qui reconnaîtront certains des résultats
qui apparaissent dans le livre.
Je remercie tous ceux qui m’ont autorisé à reproduire leurs illustrations
ou ont accepté de préparer des figures pour ce livre. Je pense en particulier à
Thierry Fouchet (figures 5.6 et 5.7), Nicolas Bellouin (figure XXII du cahier
central), Johannes Quaas (figure de l’encadré), Andy Jones (figures XVII et
XVIII du cahier central), Angela Benedetti (figure V du cahier central), Fede-
rica Pacifico (figure VIII du cahier central), Didier Tanré (figures 6.2 et VI du
cahier central), Paola Formenti (figures 2.1 et XII du cahier central), le centre
de traitement de données ICARE (figures VI, VII et XI du cahier central).
Nicolas Bellouin du Met Office m’a gentiment fourni les données pour réaliser
les figures XIII et XIV du cahier central ; de même pour Andy Jones également
du Met Office (figure XVI du cahier central), Philippe Dubuisson du Labo-
ratoire d’optique atmosphérique (figure 5.14), Jean-Paul Vernier de la Nasa
(figure 11.3) et Glen Frick (figure 2.2). Christoforos Tsamalis m’a par ailleurs
donné quelques mesures de l’instrument Iasi pour rendre l’exercice sur les lumi-
nances atmosphériques plus réaliste. Je suis aussi reconnaissant au Met Office,
au Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec, aussi
connu sous le nom d’IPCC) et à de nombreux journaux scientifiques d’avoir au-
torisé la reproduction de figures protégées par le copyright.
Je remercie les Éditions Belin pour avoir autorisé la reproduction du cha-
pitre « Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif » précédemment
publié dans le livre « Physique et Chimie de l’Atmosphère ». Ce chapitre avait
été écrit en association avec Michèle Vesperini qui nous a quittés depuis et pour
qui j’ai une pensée ici.
Finalement, merci beaucoup à Nicolas Bellouin du Met Office pour sa relec-
ture complète et à Charles Ruelle des Éditions Springer pour ses conseils d’édi-
tion. Tous les deux ont fortement contribué à améliorer le manuscrit. Johannes
Quaas de l’université de Leipzig, Paola Formenti du Laboratoire interuniversi-
taire des systèmes atmosphériques, Didier Tanré du Laboratoire d’optique at-
mosphérique, Slimane Bekki du Laboratoire atmosphères, milieux, observations
spatiales et Patricia de Rosnay du Centre européen de prévision météorologique
à moyen terme ont également effectué une relecture partielle.
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xiv Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Chapitre 1
Introduction générale
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2 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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1. Introduction générale 3
Rayonnement
infrarouge
235 sortant
Rayonnement
solaire réfléchi Rayonnement solaire
incident
107
342 Rayonnement infrarouge
165 transmis au travers de la
Rayonnement infrarouge fenêtre atmosphérique
Réfléchi par les 30 40
nuages, aérosols émis par l’atmosphère
et l’atmosphère Absorbé par l’atmosphère Gaz à effet de serre
77 67
324
40
350
Réfléchi par la
surface 30
168 24 78
Absorbé par la surface Chaleur Chaleur 390 324
sensible latente Rayonnement Rayonnement
infrarouge infrarouge
émis par la absorbé par la
surface surface
Figure 1.1 – Bilan d’énergie dans l’atmosphère terrestre (en W m−2 ). Les chiffres
donnés ici sont indicatifs puisqu’ils ne sont connus qu’à quelques W m−2 près. Voir
le chapitre 5 pour une discussion plus approfondie de cette figure. Figure reproduite
avec l’autorisation des Éditions Belin.
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4 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
bone, azote, soufre) sont aussi centraux dans l’évolution passée et future du
climat terrestre dans la mesure où les espèces chimiques carbonées, azotées et
soufrées affectent la composition chimique de l’atmosphère et les écosystèmes.
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1. Introduction générale 5
380
1800
360
340 1400
1200
320
1000
300
800
280
600
1750 1800 1850 1900 1950 2000 1750 1800 1850 1900 1950 2000
Année Année
320
Concentration en N2O (ppbv)
310
300
290
280
270
1750 1800 1850 1900 1950 2000
Année
Figure 1.3 – Évolution temporelle des concentrations des principaux gaz à effet
de serre anthropiques : dioxyde de carbone (CO2 , ppmv), méthane (CH4 , ppbv) et
protoxyde d’azote (N2 O, ppbv) pour la période de 1765 à 2005.
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6 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
rie du transfert radiatif dans l’atmosphère, ce qui est utile pour comprendre les
techniques de télédétection et les impacts climatiques des aérosols. Le chapitre
6 couvre les techniques de télédétection des aérosols ainsi que les principales
techniques d’observation in situ. Les trois chapitres qui suivent passent en re-
vue les différents impacts que les aérosols exercent sur le climat, à savoir les
effets radiatifs des aérosols sur le rayonnement (chapitre 7) et les effets indi-
rects des aérosols sur les nuages (chapitre 8). Le chapitre 9 discute la réponse
du climat aux forçages exercés par les aérosols. Le chapitre 10 passe ensuite
en revue comment les aérosols interagissent avec les grands cycles biogéochi-
miques ainsi que les différentes rétroactions climatiques qui pourraient venir
modifier les cycles naturels des aérosols dans le futur. Le chapitre 11 traite des
spécificités des aérosols stratosphériques. Finalement, le dernier chapitre évalue
les perspectives d’utilisation des aérosols dans le cadre des projets d’ingénierie
planétaire qui ont été proposés récemment.
Le livre est complété par une liste de références et quatre annexes. L’an-
nexe B présente les propriétés de la loi lognormale qui est beaucoup utilisée
pour décrire les aérosols. L’annexe C présente brièvement la théorie de Mie qui
permet de calculer les propriétés optiques d’aérosols sphériques. L’annexe D
explicite le calcul de l’impact radiatif des aérosols dans le manteau neigeux.
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Chapitre 2
2.1 Définitions
On définit de manière générale un aérosol comme étant une particule solide
ou liquide en suspension dans un gaz. Cette définition n’est cependant pas tout
à fait adaptée à l’atmosphère pour laquelle on souhaite distinguer les particules
nuageuses des autres types de particules. Nous définissons donc un aérosol
comme une particule solide ou liquide en suspension dans l’air, à l’exception de
tous les hydrométéores (gouttelettes d’eau nuageuse, cristaux de glace dans les
nuages, gouttes de pluie, grêlons et flocons de neige).
Les aérosols sont toujours présents dans l’atmosphère mais dans des concen-
trations extrêmement variables. Cela est dû à la grande hétérogénéité des
sources d’aérosols et à la durée de vie relativement courte de ceux-ci dans
l’atmosphère (de l’ordre de quelques heures à quelques semaines). La grande
majorité des aérosols ne peut être vue à l’œil nu en raison de leur taille micro-
scopique mais on peut aisément voir leurs effets collectifs dans l’atmosphère dès
lors que les concentrations sont assez élevées. Par exemple, une brume sèche
qui réduit la visibilité et blanchit l’atmosphère n’est autre qu’un ensemble d’aé-
rosols qui interagit avec le rayonnement solaire. Un panache de fumée, quant à
lui, est composé d’aérosols microscopiques qui proviennent de la combustion in-
complète de combustibles carbonés et dont l’effet collectif est d’obscurcir le ciel
(figure II du cahier central). Les aérosols peuvent aussi être visibles lorsqu’ils
sont en grandes quantités sur la surface terrestre comme cela est le cas lorsque
des poussières sahariennes se déposent sur le manteau neigeux (figure III du
cahier central). On peut en revanche « voir » les aérosols un par un à l’aide d’un
microscope électronique comme illustré sur la figure 2.1. On remarque déjà la
variété de tailles, de formes et d’aspects parmi les aérosols atmosphériques.
Les quantités et les propriétés des aérosols sont extrêmement variables dans
l’espace et dans le temps. C’est pourquoi on s’intéresse généralement dans la
nature à une population d’aérosols. Les caractéristiques les plus importantes
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8 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
1. On parle d’aérosols primaires quand les particules sont émises dans l’at-
mosphère en tant que telles. C’est le cas des aérosols produits par un effet
d’arrachement (friction du vent sur l’océan ou la surface de la terre) et des
aérosols émis lors d’une combustion incomplète. Les aérosols secondaires
désignent les aérosols qui n’ont pas été émis sous forme particulaire mais
qui proviennent de processus de condensation de composés gazeux dans
l’atmosphère. Les composés gazeux, qui peuvent subir diverses transfor-
mations chimiques avant de pouvoir se condenser et former de la matière
particulaire, s’appellent des précurseurs d’aérosols. L’origine primaire ou
secondaire de l’aérosol offre donc une première possibilité de catégorisa-
tion de l’aérosol atmosphérique.
2. Les propriétés des aérosols varient spatialement et certaines de leurs ca-
ractéristiques peuvent varier de manière cohérente suivant le type d’envi-
ronnement. On peut ainsi parler d’aérosol urbain, périurbain, continental,
désertique, marin, volcanique ou encore stratosphérique. C’est une catégo-
risation imparfaite dans la mesure où les aérosols sont transportés par les
vents et ne sont pas forcément représentatifs du milieu où ils se trouvent.
On peut donc rencontrer des aérosols marins au-dessus des continents et
des aérosols continentaux au-dessus des océans. Lorsque les effets locaux
dominent, il peut néanmoins être utile de se référer à ces types d’aérosols.
3. Les aérosols peuvent aussi être classés en fonction de leur source. On dis-
tingue les sources naturelles et les sources anthropiques. Parmi les sources
naturelles, on trouve les émissions par l’océan, les sols, la végétation, les
feux, ou encore les volcans. Les sources anthropiques sont largement do-
minées par la combustion de combustibles fossiles (tourbe, charbon et
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2. Les aérosols atmosphériques 9
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10 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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2. Les aérosols atmosphériques 11
Tableau 2.1 – Flux approximatifs d’émission des principaux types d’aérosols pri-
maires et des précurseurs aux aérosols secondaires. Il est à noter que l’importance
climatique des aérosols ne dépend pas seulement des flux d’émissions mais aussi de
leurs caractéristiques (taille et composition chimique). D’après Penner et al. (2001),
Dentener et al. (2006), Guenther et al. (1995), Jaenicke (2005), Burrows et al. (2009),
Heald et Spracklen (2009). Tg = 1012 g = 1 million de tonnes. Gg = 109 g = 1 millier
de tonnes. C = carbone, S = soufre, N = azote.
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12 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Les concentrations et les propriétés des aérosols varient aussi sur la verticale.
La plupart des sources d’aérosols étant situées à la surface de la Terre, on
s’attend à ce que la concentration des aérosols diminue avec l’altitude. Les
concentrations sont en général plus élevées dans la couche limite atmosphérique
que dans la troposphère libre. Cependant, il arrive souvent que des panaches
d’aérosols soient transportés dans la troposphère libre (cf. figure XII du cahier
central). Il existe aussi un maximum local de concentration dans la stratosphère
où les aérosols sont piégés par des puits moins efficaces (cf. chapitre 11).
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2. Les aérosols atmosphériques 13
6 4 2
10 10 10
1
5
10
10
3
10
dV/d ln r ( m /cm )
3
0
dN/dr (cm / m )
10
-1
dN/d ln r (cm )
-3
4
10
3
-3
2 -1
10 10
3
10
-2
10
1
10
2
10 -3
10
1 0 -4
10 10 10
0.001 0.01 0.1 1.0 0.001 0.01 0.1 1.0 0.001 0.01 0.1 1.0
Les aérosols agissent sur les propriétés microphysiques des nuages d’eau li-
quide, en particulier sur la taille et la concentration des gouttelettes, car ils
servent de noyaux de condensation sur lesquels la vapeur d’eau peut se conden-
ser. La composition chimique des aérosols peut aussi déterminer le degré d’aci-
dité des gouttelettes d’eau nuageuse et contrôler les vitesses des réactions chi-
miques qui ont lieu à l’intérieur de ces gouttelettes. Les aérosols modifient aussi
les propriétés microphysiques des nuages de glace car ils servent de noyaux gla-
çogènes qui favorisent l’apparition de la phase glace. Pour les mêmes raisons, les
aérosols viennent modifier les propriétés des nuages dit mixtes (qui contiennent
à la fois des gouttelettes d’eau liquide et des cristaux de glace). Ces interactions
seront décrites plus en détail dans le chapitre 8.
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14 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Rayonnement
solaire
incident
* *
**
Evaporation
Evaporation Transport
convectif
Aérosols
Précurseurs
Dépôt humide
Activation
Rayonnement Dépôt humide
infrarouge SOURCES précurseurs
FRN = F tout ciel − F ciel clair ≈ f (F ciel nuageux − F ciel clair ) (2.2)
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2. Les aérosols atmosphériques 15
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16 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
On peut regrouper ces multiples effets en deux catégories : les effets d’origine
radiative (effet direct, effet semi-direct, effet sur la neige) et les effets d’origine
nuageuse (premier effet indirect, second effet indirect, effet de glaciation). C’est
ainsi que nous présentons les effets des aérosols dans les chapitres 7 et 8. Mais
il nous faut d’abord dans les chapitres suivants introduire les outils nécessaires
à l’étude des aérosols sur le climat et à la quantification de ces effets.
Exercices
1. Le flux de poussières désertiques est estimé à 1000 Tg par an. Leur temps
de résidence moyen est de 2 jours. Calculer la colonne moyenne de poussières
en Tg et en mg m−2 . Le rayon de la Terre sera pris égal à 6370 km.
2. Le flux de SO2 dans l’atmosphère est égal à 80 Tg S par an. Seul 75% du
SO2 est oxydé en aérosols de sulfate, le reste est déposé à la surface par dépôt
sec et humide dans un rapport 4:1. Quel est le dépôt humide moyen de SO2 en
mol S m−2 an−1 et en mg SO2 m−2 an−1 ?
Solutions
1. B = 5,5 Tg = 11 mg m−2 .
SO2
2. Fhumide = 2,5 10−4 mol S m−2 an−1 = 16 mg SO2 m−2 an−1 .
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Chapitre 3
Propriétés physiques,
chimiques et optiques
des aérosols
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18 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
3
Distribution en nombre 2
Distribution en surface 2
Distribution en volume
10 10 10
2
10
dv* / d ln r (um cm )
ds* / d ln r (um cm )
-3
-3
1 1
dn* / d ln r (cm )
10 10
-3
1
10
3
2
0 0 0
10 10 10
-1
10
-1 -1
10 10
-2
10
-3 -2 -2
10 0.01 0.1 1 10 10 0.01 0.1 1 10 10 0.01 0.1 1 10
Rayon (micromètre) Rayon (micromètre) Rayon (micromètre)
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 19
Toutefois, ces quantités sont peu utilisées pour décrire les distributions log-
normales. On rencontre plus souvent la notion de rayons géométriques moyens.
Le rayon géométrique moyen (en nombre), noté rg ou parfois rgn , vérifie :
ln r n∗ (r) d ln r
ln rgn = ∗ · (3.5)
n (r) d ln r
Diverses distributions en taille ont été proposées pour représenter les aérosols.
La loi de Junge décrit simplement la distribution en taille des aérosols par
une simple dépendance de n∗ (r) en r−α , où α est généralement compris entre 2
et 3 et r est compris entre deux rayons r1 et r2 . Si on note N0 la concentration
totale en aérosols, la loi de Junge s’exprime par :
α r1α r2α −α
n∗ (r) = N0 r . (3.9)
r2α − r1α
Cette loi rend bien compte de la dépendance spectrale de la diffusion de la
lumière dans le spectre visible mais ne permet pas d’étendre la distribution vers
les petites tailles (r < 0,1 μm), ni de décrire une distribution multimodale.
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20 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
N0 (ab)(2b−1)/b (1−3b)/b
n(r) = r exp(−r/ab) (3.11)
Γ[(1 − 2b)/b]
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 21
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22 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 23
les plus âgés. Jimenez et al. (2009) ont montré que les aérosols organiques de-
viennent de plus en plus oxydés, de moins en moins volatils et de plus en plus
hygroscopiques lorsqu’ils vieillissent dans l’atmosphère. Il y a une relation assez
nette entre l’hygroscopicité de l’aérosol et le rapport atomique O:C (figure IX
du cahier central). Jimenez et al. (2009) montrent aussi qu’il existe une relation
inverse entre volatilité de l’aérosol organique et rapport atomique O:C.
La figure X du cahier central montre la composition chimique de l’aéro-
sol sub-micronique non réfractaire en différents endroits de l’hémisphère Nord
(Jimenez et al., 2009). Il apparaît très clairement que l’aérosol inorganique et
l’aérosol organique sont tous deux importants et que l’un ou l’autre domine la
concentration en masse suivant les endroits. Les anions sulfates restent un com-
posé important de l’aérosol inorganique qui est systématiquement accompagné
de cations ammonium. Les nitrates sont présents en quantités très variables. Les
aérosols organiques se partagent principalement entre composés semi-volatils
et composés à basse volatilité. Des composés moins âgés issus des combustibles
fossiles sont également présents.
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24 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
m e = v 1 m1 + v 2 m2 (3.13)
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 25
3
0
-1
2,5 10
-2
10
2
-3
10
-4
1,5 10
-5
10
1
-6
10
-7
0,5 10
0,1 1 10 0,1 1 10
Longueur d’onde (micromètres) Longueur d’onde (micromètres)
1,6 0
10
Indice de réfraction (partie imaginaire)
-1
Indice de réfraction (partie réelle)
10
1,5
-2
10
1,4 -3
10
-4
10
1,3
-5
10
1,2 -6
10
-7
10
1,1
-8
10
-9
1,0 10
0,1 1 10 0,1 1 10
Longueur d’onde (micromètres) Longueur d’onde (micromètres)
3
Indice de réfraction (partie imaginaire)
0
10
Indice de réfraction (partie réelle)
2,5
-1
10
2
-2
10
1,5
-3
1 10
0,5 -4
0,1 1 10 10 0,1 1 10
Longueur d’onde (micromètres) Longueur d’onde (micromètres)
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26 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
2.5
2.25
2.0
D/D0
1.75
1.5
1.25
1.0
0 25 50 75 100
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 27
sdif sabs
Qdif = et Qabs = . (3.15)
sg sg
ln(τ1 /τ2 )
α=− (3.19)
ln(λ1 /λ2 )
où τ1 et τ2 sont les épaisseurs optiques des aérosols aux longueurs d’onde λ1 et
λ2 . En toute rigueur, le coefficient d’Ångström varie avec le choix des longueurs
d’onde, λ1 et λ2 , mais cette variation est relativement faible tout du moins sur
le spectre visible. En pratique, l’épaisseur optique à une longueur d’onde λ peut
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28 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 29
Rayonnement
incident Rayonnement
diffusé vers le haut
θ
Plan horizontal
Φ
θ0
Figure 3.5 – Schéma explicatif de la fraction de diffusion vers le haut. L’angle zénithal
est mesuré par rapport à la normale descendante. La fraction de diffusion vers le haut
correspond donc à la fraction de rayonnement diffusé avec un angle zénithal compris
entre 90 et 180◦ .
0 2π
1 1 1 1
β(μ0 ) = P (μμ0 + (1 − μ2 ) 2 (1 − μ20 ) 2 cos Φ) dΦ dμ (3.24)
2 −1 2π 0
β(μ0 ) = 1 π2 +θ0
2π π2 −θ0 arccos(cotanθ0 cotanθ) P (cos θ) sin θ dθ +
(3.25)
1 π
2 π2 +θ0 P (cos θ) sin θ dθ.
On rencontre souvent la notation :
0
1
b = β(1) = P (μ) dμ (3.26)
2 −1
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30 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
0.5
0.4
0.3
( )
0.2
0.1
0.0
0.0 0.25 0.5 0.75 1.0
Figure 3.6 – Fraction de diffusion vers le haut β(μ) en fonction du cosinus de l’angle
zénithal μ pour des distributions log-normales de sphères homogènes d’indice de ré-
fraction réel m = 1,33, avec un diamètre volumique géométrique moyen (du haut vers
le bas) de 0,1, 0,2, 0,3, 0,4 et 0,5 μm, et σg =1,4.
pour la fraction de diffusion vers le haut quand le Soleil est au zénith. Le para-
mètre b s’appelle aussi fraction de diffusion vers l’arrière. La fraction isotrope
de diffusion vers le haut (c’est-à-dire pour un rayonnement descendant isotrope
de μ moyen 1/2) est :
1
β= β(μ) dμ . (3.27)
0
Wiscombe et Grams (1976) ont montré que β peut s’exprimer comme intégrale
simple de la fonction de phase :
1
1
β= arccos(μ) P (μ) dμ . (3.28)
2π −1
Les fonctions β(μ) sont représentées sur la figure 3.6 pour des distributions de
sphères.
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 31
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
0.1 1.0 10.0 100.0 0.1 1.0 10.0 100.0
(a) m = 1, 33 − 0, 0i (b) m = 1, 33 − 0, 5i
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32 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
10.0 10.0
(m cm )
-3
(m cm )
-3
2
7.5 7.5
2
aV
sV
absorber
diffuser
5.0 5.0
Efficacit
Efficacit
2.5 2.5
0.0 -2 -1 0 1 2
0.0 -2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Figure 3.8 – Efficacité (a) à diffuser, αs−V , et (b) à absorber, αa−V par unité de
volume (m2 cm−3 ) de sphères homogènes d’indices de réfraction m = nr − i ni avec
nr = 1,50 et ni = 0, 0,1, 0,2, 0,3, 0,4, 0,5 (de haut en bas pour (a) et de bas en haut
pour (b)).
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 33
10.0
diffuser (m /g(SO4 ))
2-
7.5
2
5.0
Efficacit
2.5
0.0
0.01 0.1 1.0 10.0
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34 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Exercices
1. Une population d’aérosols suit une loi log-normale avec un rayon géométrique
moyen r0 = 0, 15 μm et un écart type géométrique σg = 2. Calculer le rayon
moyen, la médiane, le rayon moyen surfacique, le rayon moyen volumique et les
rayons géométriques en nombre, surface et volume. Les classer du plus petit au
plus grand. On pourra s’aider de l’annexe B.
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3. Propriétés physiques, chimiques et optiques des aérosols 35
Solutions
1. r0 = rmédian = rg0 = 0,15 < rmoyen = 0,19 < rsurface = 0,24 < rvolume = 0,31
< rgs = 0,39 < rgv = 0,63 μm.
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Chapitre 4
4.1 Introduction
La modélisation des aérosols, à quelque échelle que ce soit, nécessite de
représenter les sources, les processus d’évolution, le transport et les puits des
aérosols et de leurs précurseurs. L’importance relative des différents processus
dépend de l’échelle considérée. Certains processus importants à petite échelle
le sont moins à grande échelle et inversement. Ce chapitre présente les fonda-
mentaux de la modélisation des aérosols à grande échelle.
∂c
+ div (c V ) = div (Km −→
∇c) + S − P (4.1)
∂t
→
− est le champ
où div représente l’opérateur divergence, ∇ l’opérateur gradient, V
de vents, Km le coefficient de diffusion, S le terme source (émission et produc-
tion chimique) et P le terme puits (dépôt et puits chimiques). Il y autant
d’équations de conservation qu’il y a de variables que l’on souhaite prédire. On
forme donc un système de n équations aux dérivées partielles qui est résolu
numériquement (cf. Sportisse, 2007). Dans le cas d’une espèce qui a une durée
de vie beaucoup plus courte que le pas de temps que l’on souhaite résoudre,
on peut faire une hypothèse de stationnarité et négliger le transport, ce qui
revient à calculer l’équilibre entre les termes sources et puits.
∂C − → 1 →
− S−P
+ V · ∇C = div (Km ∇ρ C) + . (4.2)
∂t ρ ρ
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38 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
∂ρ →
−
+ div (ρ V ) = 0 (4.3)
∂t
→ →
−
et du fait que div (a x ) = a div −
→
− →
x + ∇a · −x.
Il y a autant d’équations 4.1 ou 4.2 qu’il y a de variables à prédire. Alors
qu’il suffit d’une variable pour décrire la concentration d’un gaz trace dans
l’atmosphère, prédire l’évolution des aérosols nécessite un nombre de variables
qui augmente avec le degré de complexité de l’aérosol (taille, composition chi-
mique et mélange) que l’on veut représenter. Le nombre d’espèces choisies doit
être un compromis entre la complexité que l’on souhaite résoudre, la résolution
spatiale, le nombre de simulations numériques que l’on veut réaliser et leurs
durées, et la capacité de calcul dont on dispose. Un grand nombre de proces-
sus jouent un rôle dans l’évolution des aérosols et doivent être pris en compte
dans les termes sources et puits. Nous en donnons une description rapide ici et
fournissons quelques équations de base pour certains processus.
4.2 Émissions
4.2.1 Généralités
La modélisation des aérosols doit commencer par une bonne caractérisa-
tion du terme source. Malheureusement, il s’agit d’un terme qui est souvent
mal connu. La modélisation s’appuie soit sur des inventaires (ou cadastres)
d’émissions, soit sur des paramétrisations physiques pour chaque type d’aéro-
sol ou précurseur d’aérosol. Nous donnons ici une vue générale de l’estimation
des sources pour différents types d’aérosols. Les flux globaux d’aérosols et de
précurseurs d’aérosols ont été fournis dans le tableau 2.1 du chapitre 2.
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4. Modélisation des aérosols 39
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40 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
La vitesse du vent de surface est donc le premier facteur qui influe sur le taux
de production de gouttelettes de sels marins. Les paramétrisations existantes
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4. Modélisation des aérosols 41
a) b) c)
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42 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
s’élèvent le plus haut ; ces éléments sont donc les moins visibles et
ils prennent la couleur même de l’air. »
Léonard de Vinci, Manuscrit A (1490 environ)
Les déserts et les zones semi-arides sont une source importante de particules
minérales, appelées communément poussières désertiques, et dont le mécanisme
d’émission est schématisé sur la figure 4.2. La friction du vent sur un sol sec
dépourvu de végétation entraîne un flux horizontal de grosses particules qui
cassent les agrégats de sol quand elles retombent à la surface. Le vent peut
alors générer un flux vertical de particules qui sont suffisamment petites pour
être entraînées dans la couche limite. Les émissions de poussières désertiques
dépendent de l’humidité des sols (qui doivent être suffisamment secs), de l’ab-
sence de végétation et de la vitesse du vent de surface.
L’article de Marticorena et Bergametti (1995) fournit un bon point de dé-
part pour comprendre la physique du processus de mise en suspension des
poussières désertiques. Le mouvement d’une particule de sol est contrôlé par
la somme des forces qui s’appliquent sur celle-ci, à savoir la force de friction
du vent, la force de gravité et les forces de friction et de cohésion avec les
particules voisines. Il existe un seuil de vitesse du vent au-delà duquel une par-
ticule se met en mouvement. Cette vitesse seuil est fonction de la taille des
particules et passe par un minimum pour une taille typique de 50 μm car les
forces de cohésion entre particules augmentent lorsque la taille des particules
diminue, alors que la force de gravité augmente avec la taille de la particule.
Seules les particules les plus fines (< 60 μm) peuvent être transportées vers le
haut par les tourbillons du vent alors que les particules plus grosses (> 60 à
2000 μm) ne sont guère soulevées au-delà d’un mètre avant de retomber. Ces
dernières, ainsi que les plus grosses particules qui peuvent « rouler » sur le
sol, contribuent au flux horizontal. On distingue donc le processus de mise en
suspension (par lequel les particules les plus fines entrent en suspension dans
l’atmosphère) du processus de bombardement (par lequel les plus grosses par-
ticules bombardent et cassent les agrégats de sol, générant ainsi de plus petites
particules qui peuvent ensuite être soulevées à leur tour).
Des mesures expérimentales ont montré que le flux horizontal dépend d’une
puissance de la vitesse de friction au-delà d’une vitesse de friction seuil notée
Ut∗ . La présence d’éléments non érodables vient modifier le mécanisme d’émis-
sion des poussières désertiques. Ceux-ci influent sur la vitesse seuil de deux
manières : d’abord en limitant la surface du sol qui peut s’éroder et contribuer
à l’émission de poussières et ensuite en « freinant » le vent, diminuant ainsi la
quantité de mouvement du vent disponible pour éroder les parties érodables.
Cet effet peut être décrit physiquement en partitionnant la friction du vent
entre éléments érodables et non érodables ou empiriquement en ajustant les
vitesses seuils en fonction de la région et des types de sol. Marticorena et Ber-
gametti (1995) ont montré que le flux horizontal de particules peut s’exprimer
sous la forme
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4. Modélisation des aérosols 43
ρa ∗ 3 Ut ∗ Ut∗ 2
G=c U 1+ 1− (4.9)
g U∗ U ∗2
où c est une constante, ρa est la masse volumique de l’aérosol, g est la constante
gravitationnelle et U ∗ la vitesse de friction. Dans la pratique, le flux horizontal
est fonction de la taille des particules et l’équation doit être intégrée analytique-
ment ou numériquement sur la taille des particules du sol. Le flux d’émission
de poussières désertiques, aussi appelé flux vertical ou F , est composé des par-
ticules les plus fines et représente la masse de particules qui passe par unité
de temps et par unité de surface au travers d’une surface horizontale située
suffisamment haute pour que les aérosols puissent être considérés comme étant
rentrés dans la couche limite. On considère généralement que le flux vertical
est proportionnel au flux horizontal intégré sur les tailles. Le flux vertical a une
distribution en taille qui dépend de la distribution en taille des particules du
sol mais qui est différente de celle du flux horizontal en raison du processus de
bombardement décrit précédemment. Le rapport entre flux vertical et flux ho-
rizontal, F/G, dépend de la composition minéralogique du sol et en particulier
du contenu en argile dans le sol. Gillette (1979) a montré que le rapport F/G
augmente avec le contenu en argile jusqu’à des valeurs de 20%. Les sols conte-
nant beaucoup d’argile peuvent par contre développer une croûte qui empêche
l’érosion de particules et rend inefficace le processus de bombardement.
4.2.6 Diméthylsulfure
Le diméthylsulfure (DMS ou sulfure de diméthyle) est un composé orga-
nosulfuré de formule moléculaire CH3 SCH3 . C’est un produit d’oxydation du
diméthylsulfidepropionate (DMSP) qui provient du phytoplancton marin. Le
DMS produit dans l’océan peut être émis vers l’atmosphère ou détruit dans
l’océan par le rayonnement ultraviolet qui y pénètre. Si l’on connaît la concen-
tration de DMS dans les eaux de surface de l’océan, soit à partir d’une clima-
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44 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
tologie, soit à partir d’un modèle de biologie marine, on peut estimer le flux de
DMS vers l’atmosphère avec une des paramétrisations des flux air-mer dispo-
nibles dans la littérature. De manière générale, le flux de DMS océanique vers
l’atmosphère s’exprime par :
FDMS = K(T ) cDMS,océan − kDMS H
pDMS,atm ≈ K(T ) cDMS,océan (4.10)
2 Les coccolithophores sont des algues unicellulaires microscopiques qui protègent leur
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4. Modélisation des aérosols 45
4.2.8 Resuspension
Dans certaines conditions, comme pour l’environnement urbain ou à proxi-
mité de fortes sources de poussières, il peut être nécessaire de considérer la
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46 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
4.3.1 Nucléation
On appelle nucléation la transformation de matière d’une phase en une
autre qui résulte en l’apparition de noyaux. Dans le cas des aérosols atmosphé-
riques, la nucléation désigne la transformation de molécules de la phase gazeuse
en un agrégat de molécules appelé embryon ou noyau d’aérosol. Ce processus
est parfois appelé nucléation homogène pour le différencier de la nucléation
hétérogène où le changement de phase prend place sur une surface étrangère.
Cependant, nous préférons ici réserver le terme de nucléation à la nucléation
homogène et qualifions de condensation le processus parfois appelé nucléation
hétérogène. On distingue la nucléation homomoléculaire qui implique une seule
espèce gazeuse (comme l’acide sulfurique) de la nucléation hétéro-moléculaire
qui implique plusieurs espèces gazeuses (comme l’acide sulfurique et la vapeur
d’eau).
La nucléation reste un processus complexe et mal compris même si la mesure
de très petites particules a permis de mieux appréhender les conditions dans
lesquelles de nouvelles particules peuvent se former. Ce processus est cependant
très important si l’on veut bien comprendre la dynamique de la granulométrie
des populations d’aérosols et de noyaux de condensation, et donc l’effet indirect
des aérosols sur les nuages.
D’un point de vue théorique, la nucléation requiert une sursaturation de
la phase gazeuse (c’est-à-dire que la pression de vapeur du gaz doit excéder
la pression de vapeur saturante qui est généralement prise par rapport à une
surface plane). Cependant, tous les embryons d’aérosols qui se forment par col-
lision ne deviennent pas forcément des aérosols. Il faut pour cela que la taille de
ces embryons excède une taille critique au-delà de laquelle il y a plus de nou-
velles molécules qui se condensent sur l’embryon que de molécules de l’embryon
qui s’évaporent. En toute rigueur, il faudrait donc distinguer la nucléation des
aérosols de la formation de nouvelles particules dans la mesure où un noyau
formé par nucléation peut se défaire avant d’avoir pu donner lieu à la forma-
tion d’une nouvelle particule stable. Nous ne ferons pas cette distinction dans
la suite de ce chapitre.
Ce processus peut être décrit à partir des lois de la thermodynamique. Plus
la sursaturation de la phase gazeuse est élevée et plus le rayon critique est petit.
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4. Modélisation des aérosols 47
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48 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
où r est le rayon de la particule (en m), σ est la tension de surface (en J m−2 ),
M est la « masse moléculaire » de l’aérosol (en kg mol−1 ), ρ est la masse
volumique de la solution (en kg m−3 ), R = 8,314 J mol−1 K−1 est la constante
des gaz parfaits et T est la température. La concentration du gaz à l’équilibre
au-dessus d’une surface courbe est donc :
Psat,r M
csat,r = (4.16)
RT
où M est la masse moléculaire du gaz en question (kg mol−1 ). Psat,r et csat,r
sont plus élevées que Psat et csat et tendent vers ces valeurs quand r tend vers
l’infini.
Le taux de condensation (en kg s−1 ) s’exprime alors de la manière suivante :
J = 4π r D f (Kn, a) (c − csat,r ) (4.17)
où c est la concentration de l’espèce gazeuse dans l’atmosphère (en kg m−3 ),
D est le coefficient de diffusion de l’espèce gazeuse (en m2 s−1 ), f est un terme
de correction qui dépend du nombre de Knudsen Kn (qui détermine le régime
d’écoulement du gaz) et du coefficient d’accomodation a.
4.3.3 Coagulation
La coagulation est le processus par lequel les aérosols s’agglomèrent entre
eux pour former des particules plus grosses. Le mouvement brownien des aé-
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4. Modélisation des aérosols 49
∂ c(m, t) 1
m−m0
= 1m≥2m0 2 K(m , m − m ) c(m , t) c(m − m , t) dm
∂t m0
∞
−c(m, t) m0
K(m, m ) c(m , t) dm
(4.18)
où m0 est la masse du plus petit aérosol (typiquement la masse des aérosols
provenant de la nucléation), 1m≥m0 est une fonction qui vaut 1 quand m ≥ m0
et 0 sinon, K(m1 , m2 ) est le noyau de coagulation qui décrit la coagulation
entre deux aérosols de masse m1 et m2 . Le premier terme du membre de droite
décrit le gain de particules de masse m par coagulation de particules de masse
m et m − m , alors que le second terme décrit la perte de particules de masse
m par coagulation avec toutes les autres particules. Le noyau de coagulation
est exprimé en unité de volume par unité de temps (m3 s−1 ). Le lecteur est
renvoyé à Sportisse (2007) pour une description plus détaillée du processus de
coagulation.
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50 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
−3
où cXaq est la concentration de l’espèce X en phase aqueuse (en mol m ), pX
atm
est la concentration atmosphérique de l’espèce X en phase gazeuse (en Pa) et
kHX
est la constante de Henry pour l’espèce X (en mol m−3 Pa−1 ). On notera
que si l’espèce X se dissocie en phase aqueuse, c’est bien la concentration en X
et non la concentration totale en X et produits de dissociation qui intervient
dans l’équation 4.19. Dans la pratique, on considère souvent que le transfert
de masse entre les phases gazeuse et aqueuse est suffisamment rapide pour que
l’équilibre soit atteint à tout moment mais cela n’est pas toujours le cas pour
certaines espèces.
D’autres processus contribuent à l’évolution des propriétés des aérosols in-
corporés dans les nuages. Des aérosols interstitiels peuvent coaguler avec les
gouttelettes d’eau liquide et augmenter la masse de matière soluble et insoluble
dans les gouttelettes. Celles-ci entrent aussi en collision les unes avec les autres
et coagulent. Lorsqu’une gouttelette d’eau nuageuse s’évapore, elle relâche le
noyau de condensation qui était à son origine et toute la matière soluble et
insoluble qui a été collectée par la gouttelette dans le nuage. Ce processus est
particulièrement important pour les nuages stratiformes non précipitants mais
aussi, dans une moindre mesure, des nuages précipitants et des nuages convec-
tifs qui détraînent une partie de leur eau liquide en dehors du nuage. L’effet
est de déplacer la distribution en taille des aérosols vers les plus grosses tailles,
à augmenter le degré de mélange des aérosols et, par conséquent, à augmen-
ter la concentration en noyaux de condensation. La figure 2.2 illustre l’impact
de ces processus sur les distributions en taille d’aérosols dans une masse d’air
continentale polluée advectée au-dessus de l’océan Atlantique.
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4. Modélisation des aérosols 51
divz Pr
β=− (4.21)
ρair f ql
où divz est l’opérateur divergence sur la verticale, Pr est le profil vertical du
taux de précipitation (kg m−2 s−1 ), ρair est la masse volumique de l’air (kg m−3 )
et ql est le contenu en eau liquide du nuage (kg kg−1 ).
Le lessivage sous le nuage dépend lui aussi du flux de précipitation. Il peut
être paramétré en intégrant le volume balayé par une population de gouttes de
pluie en train de précipiter :
3 Pr α
Flessivage sous nuage = K c = c (4.22)
4 Rr ρeau
où K est le taux de lessivage sous le nuage (en s−1 ), Rr est le rayon des gouttes
de pluie, ρeau est la masse volumique de l’eau et α est l’efficacité avec laquelle
les aérosols sont collectés par les gouttes de pluie ou la neige. Cette efficacité
est relativement faible car les aérosols tendent à suivre le flot d’air qui est
dévié autour de la goutte de pluie. L’efficacité dépend de la taille respective
des aérosols et des gouttes de pluie ou des cristaux de neige. Pruppacher et
Klett (1997) donnent des valeurs typiques de 0,001 pour les gouttes de pluie et
0,01 pour les flocons de neige.
Il convient aussi de relâcher une partie de l’aérosol qui est lessivé quand
la pluie se réévapore en traversant des couches de l’atmosphère qui sont plus
sèches. Ce processus peut être important dans certaines régions ou certaines
conditions météorologiques.
Les nuages de glace et les hydrométéores solides jouent aussi un rôle dans
le cycle des aérosols mais ils constituent un puits moindre pour les aérosols.
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52 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Seule une fraction des aérosols ont la capacité de servir de noyaux glaçogènes
sur lesquels les cristaux de glace peuvent se former. Les aérosols peuvent aussi
entrer en collision et se coller aux cristaux de glace qu’ils soient précipitants ou
non.
4.3.7 Sédimentation
La sédimentation des aérosols est un processus important non seulement
parce qu’elle constitue un puits d’aérosols à la surface, mais aussi parce qu’elle
redistribue les aérosols sur la verticale. Si on néglige les autres processus, la
sédimentation s’exprime de la manière suivante dans l’équation de conservation
des aérosols :
∂ ρC
+ divz (ρ C Vsed ) = 0 (4.24)
∂t
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4. Modélisation des aérosols 53
-1
10
-3
500 kg m
Vitesse de dépôt (ms )
-1
-3
-2 1500 kg m
10 -3
3000 kg m
-3
10
-4
10
-5
10 -9 -8 -7 -6 -5
10 10 10 10 10
Rayon de l’aérosol (m)
Figure 4.4 – Vitesse de dépôt sec (m s−1 ) en fonction de la taille des particules pour
trois valeurs de la masse volumique de l’aérosol. Reproduit à partir du code fourni
par Kerkweg et al. (2006).
(ρp − ρa ) Dp2 g Cc
Vs = . (4.25)
18 μ
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54 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Cette relation est connue sous le nom de loi de Stokes ou vitesse de Stokes, où ρp
est la masse volumique de la particule, ρa est la masse volumique de l’air, Dp est
le diamètre aérodynamique de la particule, g est la constante gravitationnelle,
μ est la viscosité de l’air et Cc est un facteur correctif. Ce facteur correctif
s’exprime sous la forme :
2λ −0,55Dp
Cc = 1 + 1,257 + 0,4 exp (4.26)
Dp λ
où λ est le libre parcours moyen de la particule dans l’air.
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4. Modélisation des aérosols 55
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56 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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4. Modélisation des aérosols 57
∂cj 1
k=j−1
k=n
= k
Kk,j−k c c j−k
−c
j
Kj,k ck (4.30)
∂t 2
k=1 k=1
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58 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
combustion de la biomasse : 3
volcans : 5
combustibles fossiles : 63
71
stratiforme : 34
convectif : 25
Sec Humide Sec
Humide
22.5 6 7 59
OH 14
OH 11 1.2 5.5
H2O2 28
SO2 SO4
NO3 5 03 21
0.3 0.8
OH OH
1.5 3
3
1.1
DMS 4.4
OH 3
0.06 H2S
0.0037
0.1 4.7
OH
DMSO MSA
0.002 1 0.01
19 Humide
3 0.2
Sec Humide Sec Humide
0.3 0.2 0.1 0.9
Figure 4.7 – Bilan du cycle atmosphérique des espèces soufrées. Les flux (puits et
sources) sont donnés en Tg S an−1 , les réservoirs atmosphériques sont donnés en Tg
S. Les temps de résidence sont donnés en jours. D’après Boucher et al. (2002).
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4. Modélisation des aérosols 59
est oxydée en sulfates. Seule une petite fraction du SO2 oxydé l’est en phase
gazeuse. En phase aqueuse, l’oxydation par H2 O2 l’emporte sur l’oxydation
par O3 qui prend le relais lorsque les concentrations en H2 O2 sont faibles, ce
qui est le cas au-dessus des moyennes latitudes en hiver ou dans les zones très
polluées où H2 O2 est consommé par le SO2 . Les sulfates étant une espèce d’aé-
rosol très soluble, le dépôt humide l’emporte largement sur le dépôt sec. Les
réservoirs atmosphériques (indiqués en Tg S) permettent d’apprécier les quan-
tités respectives d’espèces soufrées et il apparaît clairement que les sulfates et
le SO2 dominent les concentrations. Le rapport entre la colonne moyenne d’une
espèce et la somme des flux sources (ou la somme des flux puits) est égal par
définition au temps de résidence atmosphérique moyen de l’espèce. Les temps
de résidence moyens sont d’environ 1 jour pour le DMS et le SO2 , d’environ 4
jours pour le H2 S et d’environ 5 jours pour les espèces particulaires comme les
sulfates et le MSA. La durée de vie des espèces peut varier suivant les sources
et la partie de l’atmosphère considérée.
Exercices
2a. Une couche d’aérosols de rapport de mélange c est lessivée sous le nuage
par la pluie. On note R le rayon des gouttes de pluie et N0 leur concentration.
La vitesse de chute des gouttes de pluie obéit à la loi
12
ρ0 1
V (R) = k R2 .
ρair
Calculer le volume d’air balayé par une goutte de pluie par unité de temps et en
déduire le taux de lessivage de l’aérosol. On fera l’hypothèse d’une distribution
monodisperse des gouttes de pluie (de rayon R) et on introduira un paramètre
α pour représenter l’efficacité de collection des aérosols par la pluie. Exprimer
le résultat en fonction de c, R, ρ0 , de la masse volumique de l’air ρair , de la
masse volumique de l’eau ρeau et du contenu en pluie qr (unité kg kg−1 ).
2b. Les gouttes de pluie sont distribuées selon une loi de Marshall-Palmer
N (R) = N0 exp(−R/Rm ).
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60 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
où Γ est la fonction Gamma qui étend la notion de factoriel aux nombres réels.
Solutions
1 1
3 α k ρ02 ρair
2
c qr
2a. Flessivage = 1 .
4 ρeau R 2
1 1
Γ(7/2) α k ρ02 ρair
2
c qr
2b. Flessivage = 1 .
8 ρeau Rm
2
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Chapitre 5
Interactions
matière-rayonnement
et transfert radiatif
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62 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Microondes
Ultraviolet
Infrarouge
Rayons X
Visible
Rayons
gamma
Ondes radio
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4
10 10 10 10 10 10 10 10 λ (m)
18 16 14 12 10 8 6 4
3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 f (Hz)
Figure 5.1 – Les différents domaines du spectre électromagnétique en longueurs
d’onde (en m) et en fréquences (en Hz).
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 63
r S
+
O
ω
a) b)
Figure 5.2 – Définition a) d’un angle solide et b) d’un angle solide élémentaire en
coordonnées sphériques (θ, ϕ).
5.1.2 Définitions
Géométrie sphérique On se repère dans l’espace en coordonnées sphériques
(0, θ, ϕ) (voir figure 5.2b). Les angles θ et φ repérant la direction (OM) sont
appelés respectivement angle zénithal et angle azimutal. L’angle zénithal est
souvent repéré par la coordonnée μ = cos θ. Différentes conventions peuvent
s’appliquer. Autant que possible, θ sera compté entre 0 et 90◦ pour les directions
montantes (μ > 0) et entre 90 et 180◦ pour les directions descendantes (μ < 0).
Angle solide Un angle solide, ω, est défini par un point O et une surface
sphérique centrée en O (figure 5.2a). Il est égal au rapport entre la surface
et le carré du rayon de la sphère si bien que ω = S/r2 . L’angle solide est
exprimé en stéradians (abréviation sr). Si la surface est la sphère complète,
c’est-à-dire si l’angle solide englobe toutes les directions, celui-ci prend la valeur
de 4π. En s’aidant de la figure 5.2b, il est aisé de montrer que l’angle solide
élémentaire défini en coordonnées sphériques par sa direction (O, θ, ϕ) et les
angles élémentaires dθ et dϕ vaut
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64 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
dω
i
dS
dA
Figure 5.3 – La luminance est la quantité d’énergie provenant d’un angle solide
élémentaire et traversant une surface élémentaire. Voir le texte pour la définition
exacte.
Lν dν = Lλ dλ
si bien que
Lν = λ2 Lλ = ν −2 Lλ .
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 65
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66 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 67
Figure 5.4 – Modes de vibration des molécules triatomiques linéaires et non linéaires.
Règles de sélection
Nous ne tenons pas compte dans la suite des énergies électronique et ciné-
tique, mais seulement des énergies de vibration et de rotation qui interviennent
dans le spectre infrarouge. Comme indiqué précédemment les raies moléculaires
sont le résultat d’une transition entre deux niveaux d’énergie. Cependant, au
premier ordre, seules les transitions qui modifient le moment dipolaire de la
molécule donnent lieu à l’émission ou à l’absorption d’un photon. Ces tran-
sitions sont dites autorisées et obéissent à des règles de sélection. Les autres
transitions sont dites interdites. En général, une transition autorisée doit obéir
aux règles de sélection suivantes :
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68 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
J’’ 5
4 v’’=v’+1
3
2
1
0
J’ 5 v’
4
2
1
0
R Q P
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 69
Figure 5.6 – Intensité des raies de la bande ν5 de 12 C13 CH2 à 296 K. D’après Fouchet
(2000).
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70 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
La quantité Q est appelée la fonction de partition. Ici, seuls les termes dus aux
niveaux d’énergie rotationnels et vibrationnels sont pris en compte, qui sont
indépendants en première approximation. La fonction de partition est alors
le produit de la fonction de partition vibrationnelle Qv et de la fonction de
partition rotationnelle Qr .
La fonction de partition vibrationnelle s’écrit :
Qv = v1 v2 ... e−(ν1 v1 +ν2 v2 +··· )hc/kB T
(5.12)
−ν1 v1 hc/kB T −ν2 v2 hc/kB T
= v1 e × v2 e × ··· .
En sommant sur tous les vi et en tenant compte du degré de dégénérescence di
de la vibration νi , on obtient :
Qv = (1 − e−ν1 hc/kB T )−d1 (1 − e−ν2 hc/kB T )−d2 · · · . (5.13)
Il est impossible de donner une formule générale pour la fonction de partition
rotationnelle sauf si la température est suffisamment élevée pour que l’inégalité
kB T
hcB soit vérifiée. Dans ce cas, la fonction de partition Qr est propor-
tionnelle à T pour les molécules linéaires, et à T 3/2 pour les autres molécules.
Dans les autres cas, il faut calculer numériquement la fonction de partition
rotationnelle.
Comme indiqué plus haut, l’intensité d’une raie dépend de la tempéra-
ture, puisqu’elle est proportionnelle à la fraction de molécules dans le ni-
veau d’énergie inférieur E(J ) de la transition, c’est-à-dire proportionnelle à
e−hcE/kB T /Q(T ). On doit donc modifier l’intensité S(T ) des raies suivant la
formule :
α
Qv (To ) To hcE 1 1
S1 (T ) = S(To ) exp − − (5.14)
Qv (T ) T kB T To
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 71
− hcνo
1−e k TB
S(T ) = S1 (T ) −hcνo (5.15)
1−e kB To
où
νo 2kB T
αD = (5.17)
c m
m étant
la masse de la molécule. La demi-largeur de la raie à mi-hauteur vaut
αD ln(2). Pour l’oxygène atomique à 557,7 nm, αD 3,3 10−2 cm−1 à 300 K.
Pour la transition de rotation de H2 O vers 200 cm−1 , αD 3,5 10−4 cm−1 .
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72 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
légèrement la position des charges de l’autre), les niveaux d’énergie sont mo-
difiés et il s’ensuit que νo varie. Cette cause d’élargissement est prépondérante
dans la troposphère.
La raie prend alors la forme de Lorentz
αL
gL (ν − νo ) = 2] (5.18)
π[(ν − νo )2 + αL
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 73
Figure 5.7 – Comparaison des profils lorentzien (trait plein), Doppler (trait tireté)
et de Voigt (trait pointillé) pour αL = αD = 1 cm−1 . D’après Fouchet (2000).
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74 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Milieu dense Lorsque le milieu est dense (matière solide ou liquide), il n’est
plus possible de décrire les processus à l’échelle moléculaire du fait de la mul-
titude d’interactions entre toutes les molécules. C’est le cas des aérosols en
suspension et des gouttes d’eau ou cristaux de glace des nuages. On décrit
alors le milieu à l’échelle macroscopique par un ensemble de particules en pré-
cisant leur forme (sphérique ou non), leur distribution en taille et leur indice de
réfraction, paramètres qui permettent de modéliser les propriétés absorbantes
et diffusantes du milieu.
La diffusion par des particules beaucoup plus petites que la longueur d’onde
peut être expliquée par la théorie de Rayleigh, celle par des particules sphé-
riques par la théorie de Mie (parfois appelé théorie de Lorenz-Mie). Il faut
recourir à d’autres méthodes pour caractériser la diffusion par des particules
non sphériques dont la taille est de l’ordre de grandeur (ou plus grande) que la
longueur d’onde. La modélisation des propriétés d’absorption et de diffusion a
été brièvement décrite dans le chapitre 3, elle sera décrite avec plus de détail
plus loin dans ce chapitre et dans l’annexe C.
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 75
Coefficient d’absorption (cm /molécule)
-21 1
12 10
-21 0,9
11 10 1 km
-21 9 km
10 10 0,8
-21 15 km
2
9 10 0,7 1 km
Transmission
-21
8 10 9 km
-21 0,6
7 10 15 km
6 10
-21 0,5
-21
5 10 0,4
-21
4 10 0,3
-21
3 10 0,2
-21
2 10
-21 0,1
1 10
0 0
0,9427 0,9428 0,9429 0,9430 0,9431 0,9427 0,9428 0,9429 0,9430 0,9431
Longueur d’onde (μm) Longueur d’onde (μm)
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76 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
z z
Rayonnement Rayonnement
incident
θd Rayonnement
diffusé
incident
θs θv Rayonnement
diffusé
θi
Θ Θ
y y
ϕi
ϕ
x ϕd x
a) b)
où la fonction de phase ne dépend ici que des angles de sortie. Lorsque la dif-
fusion est due à des particules sphériques (ce qui est généralement le cas pour
des aérosols hydratés ou des gouttelettes d’eau nuageuse) ou lorsque les par-
ticules sont orientées de manière aléatoire dans l’espace, la fonction de phase
ne dépend que de l’angle de diffusion, Θ = s i , sd , indépendamment de l’ori-
2π
gine du repère, et on la note P (Θ) = 0 p(θ, ϕ) dϕ, de telle manière que
π 1
0
P (Θ) sin Θ dΘ = −1 P (μ) dμ = 2 où μ = cos(Θ). La définition de l’angle
de diffusion dans le cas général est donnée sur la figure 5.9. On peut définir un
certain nombre de paramètres qui rendent compte de la fonction de phase (frac-
tion de diffusion arrière ou vers le haut, moments de Legendre). Le plus courant
1
est le paramètre d’asymétrie qui est donné par l’intégrale g = −1 P (μ) μ dμ
et mesure le degré de symétrie avant-arrière de la fonction de phase.
3
P (Θ) = (1 + cos2 Θ). (5.24)
4
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 77
24 π 3 (m2 − 1)2
λ (λ) =
sdif (5.25)
N 2 λ4 (m2 + 1)2
où λ est donné en μm et pour une pression de surface po = 1013 hPa. Pour une
pression de surface p
p dif
δλdif (p) = δ (po ). (5.27)
po λ
En fait, la dépendance en λ est légèrement plus importante due à une petite
dépendance de l’indice de réfraction de l’air avec la longueur d’onde.
sdif sabs
Qdif = et Qabs = . (5.28)
sg sg
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78 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Il est important de noter que les moyennes sur la fonction de phase, le paramètre
d’asymétrie, ou les fractions de diffusion vers le haut doivent tous être pondérés
par Qdif (r).
On a représenté le facteur d’extinction d’une particule sphérique en fonction
du paramètre de taille sur la figure 3.7 du chapitre 3. On a vu que Qext (x) tend
vers 2, la valeur prédite par l’optique géométrique, lorsque x tend vers l’infini.
L’effet de l’absorption est de décroître le maximum atteint par Qext et de lisser
la dépendance de Qext en x.
On définit également les efficacités à diffuser et à absorber comme étant les
coefficients de diffusion et d’absorption par unité de masse ou de volume d’aéro-
sol (notations αdif et αabs ; unités respectives m2 g−1 ou m2 cm−3 ). L’efficacité
à diffuser par unité de volume présente un pic et décroît rapidement autour
de ce pic. La valeur du maximum dépend des parties réelles et imaginaires de
l’indice de réfraction (figure 3.8 du chapitre 3). Il faut noter ici que le pic de
αdif se produit précisément pour des paramètres de Mie de particules du mode
d’accumulation pour le rayonnement visible. L’efficacité à absorber par unité
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 79
1000
x=0.1
100 x=1
Fonction de phase (sr )
-1
x=10
x=100
10
0,1
0,01
0,001
-1 -0,5 0 0,5 1
cos (angle de diffusion)
Figure 5.10 – Fonction de phase P (μ) pour des sphères homogènes de paramètres
de Mie croissants (x = 0,1, 1, 10 et 100) et un indice de réfraction m = 1,45−0,0i).
Pour les longueurs d’onde petites par rapport à la taille des gouttelettes
d’eau nuageuse, on peut traiter la diffusion et l’absorption par celles-ci sans
faire appel à la théorie de Mie car les règles de l’optique géométrique s’ap-
pliquent. Pour les particules non sphériques et toujours pour des longueurs
d’onde petites par rapport à la taille des particules, on peut faire appel à la
méthode d’optique géométrique de lancer de rayons, c’est le cas par exemple
des cristaux de glace dans le spectre visible. Il faut parfois prendre en compte
la diffraction et l’interférence entre deux rayons sortant dans la même direc-
tion. Pour les aérosols non sphériques, les choses se compliquent et il faut avoir
recours à des techniques plus sophistiquées (voir la bibliographie).
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80 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
corps
ne peut
pas s’échauffer spontanément) appliqué à l’énergie totale W =
Δλ S Ω Δt
dW pour des domaines d’intégration quelconques implique l’éga-
lité :
λ = αλ Bλ .
Lem
Le corps A à la même température et sous l’hypothèse d’équilibre thermodyna-
mique local émet la même quantité de rayonnement qu’il soit placé à l’intérieur
ou à l’extérieur de l’enceinte. Il en découle un certain nombre de propriétés :
– si αλ = 1 pour toutes les longueurs d’onde, le corps est dit corps noir ;
– la luminance, Lem λ , d’un corps quelconque est inférieure ou égale à celle
du corps noir, Bλ , à la même température ;
– le rapport Lem λ /Bλ , appelé émissivité du corps et noté ελ , est égal à
l’absorptance du même corps, αλ .
Cette dernière propriété (ελ = αλ ) est appelée loi de Kirchhoff. Il convient
de bien en comprendre la portée. Un corps ne peut émettre que les radiations
qu’il est capable d’absorber. Il ne faudrait pas pour autant en déduire que dans
l’atmosphère l’énergie émise à une longueur d’onde est nécessairement égale
à l’énergie absorbée à la même longueur d’onde. L’atmosphère émet dans un
domaine de longueur d’onde en fonction aussi de sa température suivant la
fonction de Planck décrite ci-dessous.
Loi de Planck
On a vu que l’émission de rayonnement par les molécules se fait sous forme
d’un spectre de raies. Dans le cas d’un milieu opaque, on décrit l’émission par la
fonction de Planck. En considérant que l’émission par la matière (approximée
par des oscillateurs harmoniques) ne pouvait qu’être quantifiée, Max Planck a
établi la relation qui donne la luminance du corps noir à la température T . On
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 81
14
sr μm )
-1
6
Fonction de Planck ( Wm sr μm )
25 10
-1
5750 K 320 K
12 300 K
-1
280 K
-1
6
20 10
10
-2
-2
Fonction de Planck ( Wm
6
15 10 8
6
6
10 10
4
6
5 10
2
0
0 1 4
0
0,5 1,5 2 2,5 3 3,5 5 10 15 20 25 30 35 40
Longueur d’onde (μm) Longueur d’onde (μm)
Fréquence (GHz)
300 100 10 3
1e-06
Fonction de Planck (Wm sr μm )
-1
1e-07
-1
1e-08
-2
1e-09
1e-10
1e-11
1e-12
1e-13
1e-14
0,1 1 10
Longueur d’onde (cm)
peut exprimer cette relation par unité de nombre d’onde ou de longueur d’onde
sachant que Bν (T ) dν = Bλ (T ) dλ :
2 h c2 ν 3 2 h c2
Bν (T ) = et Bλ (T ) = (5.31)
hcν hc
exp −1 λ5 exp −1
kB T kB T λ
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82 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
2. Des photons incidents dans l’élément de volume sous une direction s dif-
férente de s ont pu être diffusés dans la direction s. Soit dLdif la luminance
correspondante.
3. Enfin, des photons peuvent également avoir été émis dans l’élément de
volume. Soit dLemi la luminance correspondante.
D’où le bilan
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 83
dif
dL emis
L Lt
Diffusion dL
Extinction Emission
t ext
L=L+dL
Figure 5.12 – Les différents processus radiatifs : extinction, diffusion, émission.
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84 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
et la transmission :
t(lo , l1 ) = e−δ(lo , l1 ) (5.42)
de sorte que
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 85
dδ = σ ext dl (5.44)
avec
J(δ, s) = J(l, s)/σ ext . (5.47)
On multiplie l’équation ci-dessus par e−(δ1 −δ) , on intègre entre δo et δ1 et on
procède à une intégration par parties. On obtient alors :
δ1
−(δ1 −δo )
L(δ1 ) = L(δo ) e + J(δ, s) e−(δ1 −δ) dδ. (5.48)
δo
s’entend pour une couche entre lo et l1 ; c’est donc la différence entre les profondeurs optiques
δ(lo ) et δ(l1 ).
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86 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
donc au signe près dl = dz/ cos(θ) = dz/μ. Avec ces conventions, l’intégration
de l’ETR devient pour le rayonnement descendant :
δ
↓ ↓ δ δ − δ dδ
L (δ, μ, ϕ) = L (0, μ, ϕ) exp − + J(δ , μ, ϕ) exp −
−μ 0 −μ −μ
(5.49)
et pour le rayonnement montant :
δs
δs − δ δ − δ dδ
L↑ (δ, μ, ϕ) = L↑ (δs , μ, ϕ) exp − + J(δ , μ, ϕ) exp − .
μ δ μ μ
(5.50)
Dans ces expressions, L↓ (0, μ, ϕ) est la luminance descendante dans la di-
rection (μ, ϕ) au sommet de l’atmosphère où se situe l’origine de la profondeur
optique δTOA = 0. L↑ (δs , μ, ϕ) est la luminance montante à la surface et δs
est la profondeur optique à la surface ou, de manière équivalente, l’épaisseur
optique totale de l’atmosphère.
L’interprétation physique de ces solutions est simple : la luminance des-
cendante (montante) qui arrive à la profondeur δ est la luminance à la limite
supérieure (inférieure) atténuée le long de son parcours (d’où le terme en expo-
nentielle) plus la somme des fonctions sources J dδ/μ de chaque couche d’épais-
seur optique effective dδ/μ, elles-mêmes atténuées.
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 87
raie par raie est la plus précise. Elle consiste à additionner les contributions
à chaque longueur d’onde de chaque raie d’absorption de chaque gaz pris en
compte. Compte tenu de leur largeur, des raies très éloignées de la longueur
d’onde de travail doivent être prises en compte ce qui rend les calculs très
coûteux. Différentes méthodes permettent d’approximer les transmissions sur
des bandes de longueur d’onde (modèles de bandes, somme d’exponentielles,
k-sum) pour diminuer le temps d’exécution.
Rayonnement diffus
Méthode des ordres successifs de diffusion La diffusion est le processus
dominant aux courtes longueurs d’onde, la fonction source est
λ 1 2π
J(δ, μ, ϕ) = pλ (μ, ϕ, μ , ϕ ) L(δ, μ , ϕ ) dμ dϕ . (5.51)
4π −1 0
où L(n−1) (δ, μ , ϕ ) correspond aux photons qui ont subi n−1 diffusions. L’ordre
0 correspond au rayonnement direct qui n’a subi aucune diffusion. On l’obtient
à partir de la loi de Beer-Lambert 3 :
(0) 0 δ
L (δ, μ, ϕ) = Fλ exp − δ(μ − μo ) δ(ϕ − ϕo ) (5.53)
−μo
∞
où δ est la fonction de Dirac ( −∞ δ(x) dx = 1 et δ(x) = 0 si x = 0) et Fλ0
le flux solaire incident au sommet de l’atmosphère dans la direction (μo , ϕo ).
Physiquement, la luminance à la profondeur δ provient de toutes les profondeurs
où elle a été diffusée de la direction (μo , ϕo ) dans la direction (μ, ϕ). On conserve
la notation selon laquelle le cosinus de l’angle solaire zénithal μo est négatif.
La luminance montante à la profondeur δ, correspondant au premier ordre de
diffusion, est donc :
δs
↑(1) 0 δ λ δ − δ dδ
L (δ, μ, ϕ) = Fλ exp − p (μ, ϕ, μo , ϕo ) exp − .
δ −μo 4π λ μ μ
(5.54)
Cette expression peut aisément être étendue à la luminance descendante et au
second ordre de diffusion puis aux suivants.
3 On néglige ici le fait que le rayonnement solaire incident n’est pas complètement colli-
maté mais est contenu dans un cône de demi-angle 0,5◦ qui correspond au disque solaire.
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88 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
et si δo
1
λ 0 δs
L↑(1) (0, μ, ϕ) ≈ Fλ pλ (μ, ϕ, μo , ϕo ) . (5.56)
4π μ
2N −1
2N −1
pλ (μ, ϕ, μ , ϕ ) = (2 − δ0m ) (2l + 1)gl Plm (μ)Plm (μ ) cos m(ϕ−ϕ )
m=0 l=m
(5.58)
où δ0m vaut 1 si m = 0 et 0 sinon. L’équation de transfert se décompose
ainsi en 2N − 1 équations intégro-différentielles indépendantes de l’azimut ϕ
correspondant à chaque ordre m. Pour obtenir des solutions analytiques des
2N −1 équations intégro-différentielles, les intégrales angulaires sont remplacées
par des quadratures de Gauss. On obtient ainsi pour chacune de ces équations
un système de 2N différentielles linéaires, N étant l’ordre de la quadrature.
Pratiquement N est très dépendant de l’anisotropie de la fonction de diffusion.
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 89
R1 T 1R 2T 1 T 1R 2R 1R2T 1
δ
1
T1
T 1R 2R ’1 T 1R 2R 1R 2R ’1
δ T 1R 2
T 1R 2R ’1R 2
2
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90 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Transmission de H2OVap
Transmission de O2
Transmission d’ O3
0 0 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm )
Transmission de N2O
Transmission de CH4
Transmission de CO2
0 0 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm )
Transmission de CO
Transmission de SO2
0 0 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm ) Longueur d’onde ( μm )
1 1 1
Transmission de H2O
Transmission de CO2
Transmission de CH4
0 0 0
7 8 9 10 11 12 13 14 7 8 9 10 11 12 13 14 7 8 9 10 11 12 13 14
Longueur d’onde (μm) Longueur d’onde (μm) Longueur d’onde (μm)
Protoxyde d’azote Ozone
1 1
Transmission de N2O
0,8 0,8
Transmission de O3
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
7 8 9 10 11 12 13 14 7 8 9 10 11 12 13 14
Longueur d’onde (μm) Longueur d’onde (μm)
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 91
alors que l’oxygène absorbe vers 0,69 et 0,76 μm. La vapeur d’eau présente de
nombreuses bandes d’absorption vers 0,93, 1,87, 2,7 μm, etc. Dans la tropo-
sphère, l’absorption est très faible dans la fenêtre du visible, c’est-à-dire de 0,4
à 0,67 μm. Il existe également des fenêtres atmosphériques plus ou moins larges
à 1,06, 1,22, 2,2 et 3,7 μm.
Les gaz absorbant dans le domaine infrarouge sont connus sous le nom de
gaz à effet de serre. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau, H2 O,
dont la bande de rotation s’étend depuis environ 12 à 13 μm jusqu’aux lon-
gueurs d’onde millimétriques. L’absorption du CO2 vers 15 μm est due à la
transition fondamentale de vibration-rotation à laquelle se superposent toutes
les transitions entre des états de vibration dont les énergies sont telles que
leurs différences conduisent à des fréquences voisines (celles des isotopes et
celles des transitions des niveaux de vibration 1 vers 2, 2 vers 3 ou tout autre
combinaison). Une bande de vibration-rotation de la vapeur d’eau est centrée
à 6,3 μm et s’étend approximativement de 4 à 8 μm. Entre ces deux bandes de
la vapeur d’eau, l’absorption est nettement plus faible et l’atmosphère présente
une transparence. Cette fenêtre atmosphérique s’étend d’environ 8 à 12 μm
mais n’est pas complètement transparente. Son rôle dans les échanges radia-
tifs est d’autant plus important que c’est à ces longueurs d’onde que se situe
le maximum d’émission du corps noir aux températures usuelles dans l’atmo-
sphère (voir figure 5.11b). La bande de rotation de l’ozone est située au centre
de la fenêtre atmosphérique (9,6 μm), les gaz à effet de serre comme le CO2
(bandes faibles), les chlorofluorocarbures (CFC), le méthane (CH4 ) présentent
des bandes dans la fenêtre dont l’absorption bien que faible est très efficace,
d’une part parce que l’atmosphère n’est pas opaque, d’autre part du fait de
la proximité du maximum d’émission de l’atmosphère et de la surface. Une
conséquence évidente de la position « stratégique » de ces bandes d’absorption
est que l’augmentation de la concentration atmosphérique en méthane et en
CFC augmente beaucoup plus efficacement l’effet de serre de la planète que
celle du CO2 . Le principal absorbant dans la fenêtre est cependant constitué
par le continuum d’absorption de la vapeur d’eau dû à la superposition des
ailes de raie (c’est-à-dire la forme des raies loin du centre) des bandes de l’eau
qui entourent la fenêtre.
Les fenêtres atmosphériques sont utilisées pour la télédétection de la surface,
des aérosols et des nuages. La télédétection des différentes espèces chimiques
se fait aux longueurs d’onde où elles absorbent. Le sondage atmosphérique des
profils de température et d’humidité est réalisé à différentes longueurs d’onde
où la vapeur d’eau et un gaz (dont le profil sur la verticale est connu) absorbent
le rayonnement infarouge.
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92 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
F (z+dz) F (z+dz)
F (z) F (z)
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 93
où σ = 2π 5 kB
4
/15c2 h3 = 5, 67 10−8 W m−2 K−4 . Cette équation est connue
sous le nom de loi de Stefan-Boltzmann.
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94 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
4
σT (émis)
α F (réfléchi)
0
(1−α) F 0
(absorbé)
F (incident)
0
σT4
La quantité totale d’énergie émise par la Terre, assimilée à un corps noir dans
l’infrarouge, est
F ↑ = 4 π R2 σ T 4 . (5.69)
L’équilibre radiatif implique que
Qabs − F ↑ = 0 (5.70)
soit
4 σ T 4 = (1 − α) F0 . (5.71)
Avec ce modèle, la température obtenue est 255 K, beaucoup trop faible puisque
la température moyenne à la surface de la Terre est voisine de 288 K. La
différence est due à l’effet de serre lié à l’absorption du rayonnement de grandes
longueurs d’onde par l’atmosphère principalement par la vapeur d’eau.
La figure 1.1 du chapitre 1 illustre la complexité du bilan radiatif terrestre.
Le rayonnement solaire incident est de F0 /4 = 342 W m−2 . Sa réflexion est
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 95
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96 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 5.18 – Amplification du flux actinique à l’intérieur d’un nuage de type stra-
tocumulus.
Un rayonnement diffus complètement isotrope est donc deux fois plus efficace
pour la photochimie qu’un rayonnement collimaté. En conséquence, en atmo-
sphère claire, la réflexion diffuse par une surface peut augmenter le flux acti-
nique jusqu’à un facteur 3 (le direct plus le réfléchi qui, s’il est entièrement
isotrope, est deux fois plus efficace que le collimaté) par rapport au flux solaire
direct. La réflexion spéculaire quant à elle augmente le flux actinique par, au
plus, un facteur deux (incident plus réfléchi). Dans des conditions nuageuses,
le rayonnement descendant est lui-même diffus. L’amplification peut donc at-
teindre théoriquement un facteur quatre. Naturellement, cela impliquerait un
rayonnement parfaitement diffus et l’absence d’absorption dans le nuage. La
figure 5.18 présente la variation du flux actinique à l’intérieur d’un stratocu-
mulus. Le flux est normalisé au flux incident. Les calculs ont été effectués avec
la méthode des ordonnées discrètes. L’épaisseur optique totale du nuage est
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 97
Exercices
1b. La Terre est en équilibre radiatif. Son albédo moyen est α = 0, 30. Calculer
la température moyenne d’émission en faisant l’hypothèse d’un corps noir et
en supprimant l’atmosphère. Comparer cette température à la température de
surface de la Terre qui est de 288 K et donner une explication pour la différence.
1c. On peut représenter l’effet de serre de la Terre à l’aide d’un modèle simplifiée
comprenant la surface et une couche atmosphérique. On note T1 la température
de l’atmosphère que l’on suppose homogène et transparente au rayonnement
visible, mais qui se comporte comme un corps noir dans l’infrarouge. Calculer
la température de surface de la Terre T0 .
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98 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
1d. Même question que 1c, mais l’on fait maintenant l’hypothèse qu’une fraction
β = 0,2 du rayonnement solaire absorbé l’est par l’atmosphère.
1e. Même question que 1d, mais on considère aussi que la couche atmosphérique
a une absorptivité (et donc une émissivité ) de 0,90.
3a. On se place dans une couche donnée. Exprimer la loi de Beer-Lambert pour
Ib et If sous forme différentielle compte tenu de l’approximation deux flux (la
diffusion vers l’avant ne contribue pas à atténuer le rayonnement).
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5. Interactions matière-rayonnement et transfert radiatif 99
3c. On considère le modèle à une couche (figure de gauche). Exprimer les condi-
tions aux limites au sommet de la couche et à la surface pour en déduire les
constantes E0 et E0 .
Solutions
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Chapitre 6
Un sujet aussi vaste que la mesure des aérosols nécessite bien plus que le
présent chapitre pour être abordé en profondeur. Nous nous limitons donc ici
aux principes de la télédétection et des techniques in situ mais nous essaierons
dans la limite du possible de mentionner au passage quelques exemples concrets.
En ce qui concerne la télédétection des aérosols, on a fait le choix de pré-
senter en premier lieu les techniques les plus développées mais de mentionner
aussi brièvement des techniques moins classiques quand celles-ci ont le poten-
tiel de fournir des informations complémentaires sur les aérosols. Un choix de
références relativement complet est également présenté, qui contient à la fois
les références originales et les développements plus récents où les lecteurs pour-
ront trouver les compléments nécessaires au présent exposé. On mentionne un
certain nombre d’instruments satellitaires, parmi lesquels des capteurs dédiés
à la télédétection des aérosols et d’autres non dédiés mais qui ont trouvé une
application dans la télédétection des aérosols.
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102 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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z z
θ
δ
(a) Mesure de l’extinction (b) Mesure de l’extinction (c) Mesure de la diffusion (d) Mesure de la diffusion
depuis le sol par occultation depuis le sol depuis le sol dans l’auréole
z z
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(e) Mesure de la diffusion (f) Mesure de la diffusion (g) Mesure du rayonnement (h) Mesure du rayonnement
depuis l’espace au limbe infrarouge au nadir infrarouge au limbe
6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ
Figure 6.1 – Schéma des différentes techniques d’observation des aérosols en télédétection passive. Les techniques (a) à (f) utilisent
le rayonnement solaire alors que les techniques (g) et (h) utilisent le rayonnement infrarouge. Les flèches vers le satellite indiquent le
rayonnement qui est mesuré. Les flèches pointillées indiquent une contribution qui doit être corrigée pour la mesure des aérosols.
103
104
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Tableau 6.1 – Résumé des différentes techniques de télédétection et des principaux instruments satellitaires qui y sont associés. On
a ajouté quelques articles de référence pour chaque technique.
Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 105
où m = 1/ cos θ est le facteur de masse d’air. Il faut noter que cette expression
n’est valable que pour des angles d’incidence pas trop élevés et qu’il faut
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106 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 6.2 – Transmittance sur un chemin optique vertical pour une atmosphère
typique (dite US62). Le calcul a été réalisé à partir du modèle 6S (Vermote et al.,
1997). Les fenêtres atmosphériques correspondent aux intervalles spectraux où la
transmittance est proche de 1.
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Figure I – Évolution temporelle de l’anomalie de température du globe observée
(trait plein noir) et simulée par les modèles de climat (trait de couleur accompagné
d’une enveloppe qui représente la variabilité) en réponse à tous les facteurs naturels
et anthropiques (en haut) et aux seuls facteurs naturels (en bas). (Source : Figure 9.5
de Hegerl et al. (2007). c Giec/IPCC)
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Figure II – Feu de végétation en montagne par temps couvert. On remarque la
couleur bleutée du panache de fumée alors que les nuages apparaissent plus blancs.
La couleur bleutée est due à la petite taille des aérosols présents dans le panache qui
diffusent plus dans les courtes longueurs d’onde du spectre visible.
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Figure IV – Panneau de surveillance de la qualité de l’air à l’entrée du Taj Mahal
en Inde. La pollution de l’air a des effets néfastes sur la santé humaine. Celle due aux
espèces acides peut être particulièrement néfaste pour les bâtiments.
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ECMWF/GEMS Reanalyis Global Monthly Mean January 2004 ECMWF/GEMS Reanalyis Global Monthly Mean January 2007
Aerosol Optical Depth at 550 nm Aerosol Optical Depth at 550 nm
160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E 160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E
3 3
80°N 80°N
0.9 0.9
0.75 0.75
40°N 40°N
0.68 0.68
0.54 0.54
0° 0°
0.46 0.46
0.32 0.32
40°S 40°S
0.25 0.25
0.1 0.1
80°S 80°S
0 0
160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E 160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E
ECMWF/GEMS Reanalyis Global Monthly Mean July 2004 ECMWF/GEMS Reanalyis Global Monthly Mean July 2007
Aerosol Optical Depth at 550 nm Aerosol Optical Depth at 550 nm
160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E 160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E
3 3
80°N 80°N
0.9 0.9
0.75 0.75
40°N 40°N
0.68 0.68
0.54 0.54
0° 0°
0.46 0.46
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20°S 0.39 20°S 0.39
0.32 0.32
40°S 40°S
0.25 0.25
0.1 0.1
80°S 80°S
0 0
160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E 160°W 140°W 120°W 100°W 80°W 60°W 40°W 20°W 0° 20°E 40°E 60°E 80°E 100°E 120°E 140°E 160°E
Figure V – Épaisseur optique des aérosols produit par une réanalyse qui assimile les données Modis dans un modèle global d’aérosols
c ECMWF.
pour les mois de janvier et juillet des années 2004 et 2007. D’après Morcrette et al. (2009) et Benedetti et al. (2009).
Figure VI – Épaisseur optique du mode d’accumulation obtenue à partir des mesures
de l’instrument Polder sur le satellite Parasol pour les mois de mars 2007 et septembre
2007. c Cnes/LOA/LSCE/Icare.
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Figure VII – Images satellitaires des feux du mois d’août 2007 qui ont particulière-
ment touché la Grèce. L’image du haut montre une composition colorée des données
Modis du satellite Aqua à laquelle ont été superposées les localisations des feux (en
rouge). L’image du bas montre les données du lidar satellitaire Calipso sur un transect
vertical allant de (34,5◦ N, 18,1◦ E) à (39,9◦ N, 16,5◦ N).
c Nasa/Icare.
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Figure VIII – Dépendance des émissions d’isoprène par la végétation en fonction
du flux de rayonement (en μmol m−2 s−1 ), de la température de la feuille (en K) et
de la concentration atmosphérique en CO2 (ppmv). D’après Pacifico et al. (2009).
c
British Crown Copyright 2009, Met Office.
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Figure IX – Relation entre l’hygroscopicité des aérosols et le rapport atomique O:C
dans des aérosols ambiants et de laboratoire. L’hygroscopicité est caractérisée ici par
le facteur de croissance de taille à 95% (échelle de droite) ou le facteur κ (échelle de
gauche). (Source : Jimenez et al. (2009). Reproduit avec l’autorisation de l’AAAS)
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22 juin 2007 23 juin 2007 24 juin 2007
Figure XII – Profils verticaux du coefficient de diffusion, σ diffusion (z), à 450, 550
et 700 nm (respectivement traits bleus, verts et rouges) pour des poussières déser-
tiques pendant la campagne de mesure Amma en Afrique de l’Ouest. Les trois profils
correspondent à a) des poussières transportées à 14◦ N au sud de la discontinuité in-
tertropicale dans la couche d’air saharienne entre 1,5 et 5,5 km, b) des poussières
désertiques transportées dans la couche limite saharienne au nord de la discontinuité
intertropicale et c) des poussières désertiques émises dans le Sahel au sud de la discon-
tinuité intertropicale à la suite du passage d’un système convectif méso-échelle. Les
données sont exprimées en Mm−1 aux conditions standard de pression et température
(1 Mm−1 = 10−6 m−1 ). c Lisa/CNRS.
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a) b)
Figure XIII – Effet radiatif direct (W m−2 ) sur le spectre solaire simulé par le modèle Streamer pour différents types d’aérosols a)
au sommet de l’atmosphère et b) dans l’atmosphère. Les effets radiatifs sont tracés en fonction de l’angle solaire zénithal (ASZ) pour
un albédo de surface et une épaisseur optique donnés, en fonction de l’épaisseur optique pour un albédo de surface et un ASZ donnés
et en fonction de l’albédo de surface pour une épaisseur optique et un ASZ donnés. Les épaisseurs optiques en aérosols sont données à
550 nm. Les résultats pour les aérosols de sels marins ne sont présentés que pour un albédo de surface qui est celui de l’océan. D’après
les calculs de Bellouin et al. (2005).
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a) b)
Figure XIV – Effet radiatif direct (W m−2 ) sur le spectre solaire simulé par le modèle Streamer pour différents types d’aérosols à
la surface pour a) le rayonnement direct et b) le rayonnement diffus. Les épaisseurs optiques des aérosols sont données à 550 nm. Les
résultats sont présentés de la même manière que pour la figure XIII. D’après les calculs de Bellouin et al. (2005).
Figure XV – Relation entre la concentration en noyaux de condensation nuageux
à 0,4% (CCN0.4 en cm−3 ) et l’épaisseur optique en aérosols à 500 nm (AOT500 ).
(Source : Andreae (2009). Licence Creative Commons Attribution 3.0)
Figure XVI – Taux d’autoconversion (en g eau précipitante (kg air)−1 s−1 ) en
fonction du contenu en eau liquide (en g eau liquide (kg air)−1 ) pour trois différentes
valeurs de la concentration en gouttelettes (Nd ). D’après une compilation de données
d’Andy Jones.
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Figure XVII – Réponse de la température de surface aux forçages radiatifs des
aérosols soufrés (SO4), des aérosols de combustion de la biomasse BB), des aérosols
de carbone suie (BC) et d’un doublement de la concentration de CO2 (CO2). D’après
Jones et al. (2007).
c British Crown Copyright 2007, Met Office.
Figure XVIII – a) Émission (mg C m−2 yr−1 ), b) colonne (mg C m−2 ), c) forçage
radiatif direct (W m−2 ) et d) réponse de la température de surface de la planète
(K) pour le carbone suie provenant de la combustion des combustibles fossiles et des
biofuels. D’après Jones et al. (2007).
c British Crown Copyright 2007, Met Office.
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Figure XIX – Photographie de l’éruption du Pinatubo le 12 juin 1991.
c U.S.
Geological Survey.
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Figure XXI – Réponse du climat à la perturbation radiative due aux aérosols volca-
niques suivant l’éruption du Pinatubo. De haut en bas : anomalie du flux de rayonne-
ment solaire au sommet de l’atmosphère (W m−2 ), anomalie du flux de rayonnement
infrarouge au sommet de l’atmosphère (W m−2 ), anomalie de la température de sur-
face (K), anomalie de la colonne de vapeur d’eau (mm d’eau), anomalie de la colonne
de vapeur d’eau dans la haute troposphère (mm d’eau). Le résultat d’un modèle de
climat (en rouge) est superposé à ces observations (en noir). (Source : Soden et al.
(2002).
c American Geophysical Union)
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Figure XXII – Distribution spatiale des émissions de dioxyde de soufre
(kg S m−2 s−1 ), aérosol de combustion de la biomasse (kg C m−2 s−1 ), carbone suie
et aérosol primaire organique (kg C m−2 s−1 ) issus des combustibles fossiles selon l’in-
ventaire d’émission préparé pour le GIEC pour l’année 2000. D’après les données de
Lamarque et al. (2010).
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 107
prendre en compte la réfraction dans l’atmosphère pour des incidences très ra-
santes. En l’absence d’absorption moléculaire, la connaissance de la pression de
surface permet d’estimer τm en fonction de la longueur d’onde et donc d’accé-
der à la mesure de τa à plusieurs longueurs d’onde. L’inversion se complique si
la mesure est effectuée dans un canal qui est sensible à l’absorption moléculaire
(ozone ou vapeur d’eau). Si l’absorption est faible, on pourra faire l’hypothèse
d’un profil vertical typique pour corriger la mesure de l’épaisseur optique d’ab-
sorption moléculaire. Dans le cas contraire, il faudra soit utiliser une mesure
complémentaire (données auxiliaires), soit utiliser d’autres canaux pour estimer
simultanément l’épaisseur optique des aérosols et l’absorption moléculaire.
En fait, les photomètres mesurent un signal numérique, V (λ), et l’équation
prend la forme :
V (λ) = V0 (λ) exp(−m τλ ) (6.3)
où V0 (λ) est le signal qui serait mesuré au sommet de l’atmosphère. L’inversion
de l’équation 6.1 nécessite donc que l’instrument soit bien étalonné, c’est-à-dire
qu’il mesurerait effectivement fλ s’il était placé au sommet de l’atmosphère.
L’étalonnage des photomètres est donc crucial, en particulier pour les mesures
en réseau dont le but est de surveiller les aérosols à l’échelle globale ou régionale
et d’étalonner les mesures par satellite. L’étalonnage s’effectue généralement sur
un site très peu pollué et en altitude. Il consiste à mesurer le signal numérique
V (λ) pour plusieurs facteurs de masse d’air (c’est-à-dire à différentes heures de
la journée). Une régression linéaire de V (λ) avec la massse d’air m = 1/ cos θ
permet d’extrapoler V0 (λ) pour une masse d’air de zéro qui correspondrait à
une mesure au sommet de l’atmosphère. Cette méthode s’appelle la méthode
de Bouguer-Langley. Comme il s’agit là d’une procédure un peu lourde, il est
d’usage d’étalonner un instrument de manière absolue et d’étalonner les autres
instruments par rapport à cet instrument.
Il existe plusieurs réseaux de photomètres à travers le monde. Le réseau
Aeronet1 , couplé au réseau français Photons2 , est particulièrement étendu et
fournit des mesures brutes et des inversions de qualité. D’autres stations contri-
buent au programme Global Atmospheric Watch de l’Organisation météorolo-
gique mondiale3 . Ces réseaux jouent un rôle déterminant dans notre compré-
hension des aérosols atmosphériques.
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108 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
est appropriée pour mesurer les aérosols dans la stratosphère mais ne permet
pas de descendre très bas dans la troposphère en raison du chemin optique qui
augmente rapidement quand on sonde les couches inférieures et du risque accru
de rencontrer un nuage.
C’est le principe des instruments de la série des satellites Sage qui ont me-
suré des profils stratosphériques d’aérosols pendant de nombreuses années ou
encore de l’instrument Maestro qui a été mis en service depuis. Le même prin-
cipe peut être utilisé mais en pointant l’instrument vers des étoiles à condition
d’avoir un spectromètre assez sensible, comme c’est le cas de l’instrument Go-
mos.
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 109
néglige les diffusions multiples) et d’une surface noire (c’est-à-dire qu’il n’y a
pas de rayonnement provenant de la surface), si bien que la luminance à un
angle Θ du rayonnement solaire incident s’écrit :
λ τλ Pλ (Θ)
Lλ (Θ) = fλ (6.5)
4πμ
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110 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Capteur Capteur Capteur
(a) Toutes les contributions (b) Contribution atmosphérique (c) Contribution directe de la surface
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Scene Scene Scene
6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ
(d) Contribution indirecte de la surface (e) Contribution des surfaces environnantes (f) Autre contribution de l’environnement
Figure 6.3 – Description schématique des diverses contributions au signal mesuré par le capteur du satellite. Adapté de Tanré et al.
111
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 113
des aérosols. On peut aussi faire l’hypothèse d’un rapport constant entre les
réflectances de surface à deux longueurs d’onde différentes. Kaufman et Tanré
(1996) ont proposé utiliser la réflectance de surface à 2,2 μm (où les aérosols du
mode d’accumulation sont presque transparents) pour estimer la réflectance de
surface dans le visible. Une dernière technique consiste à construire un modèle
de réflectance bidirectionnelle de surface à partir de mesures réalisées quand les
concentrations en aérosols sont faibles et à utiliser ce modèle de surface dans
les jours qui suivent.
Apport de la polarisation
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114 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Les radiomètres infrarouges mesurent une luminance dans des canaux qui
peuvent être larges (radiomètre à bande large) ou étroits (sondeur infrarouge,
interféromètre de Fourier). Par souci de simplicité, la luminance Bλ est expri-
mée par une température de brillance Tb (λ) qui correspond à la température
qu’aurait un corps noir émettant le même rayonnement et qui vérifie donc :
2 h c2
Bλ = . (6.11)
λ5 (ehc/kB Tb (λ)λ − 1)
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 115
brillance au sommet de l’atmosphère est plus petite pour une atmosphère char-
gée de poussières que pour une atmosphère de ciel clair.
Luminances et réflectances
d2 Φ
L=
dω dΣ
où d2 Φ est le flux radiatif traversant une surface dΣ perpendiculaire au
rayon lumineux dans un angle solide dω. L’unité d’une luminance est donc
le W m−2 sr−1 . La donnée de la distribution angulaire de L en un point définit
le champ radiatif en ce point. La densité de flux radiatif sur une surface orientée
dS est donnée par
E= L(s) cos θ dω.
2π
Si l’on repère la direction de propagation par les angles (θ, ϕ), l’élément d’angle
solide prend la forme dω = sin θ dθ dϕ et la densité de flux devient
2π π/2
E= L(θ, ϕ) cos θ sin θ dθ dϕ.
0 0
Il est à noter que dans le cas d’un rayonnement isotrope de luminance constante
L0 , on aura simplement :
E = π L0 .
Ces notations s’appliquent aussi bien pour une surface dS réceptrice ou émet-
trice. On définit de même une luminance spectrale (en W m−2 sr−1 μm−1 ).
π L(θ0 , θ, ϕ)
ρ(θ0 , θ, ϕ) =
E0 cos θ0
où θ0 est l’angle solaire zénithal.
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116 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 117
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118 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 119
de faire une mesure une fois qu’une quantité suffisante d’aérosols a été accu-
mulée sur le filtre, et les mesures dites en ligne qui échantillonnent l’aérosol en
continu.
Compteur de particules
C’est un instrument simple permettant de mesurer le nombre de particules
en ligne dans un flux d’air qui échantillonne l’atmosphère. Il mesure le nombre
de particules qui obscurcissent un rayonnement lumineux. Un compteur de
particules à condensation humidifie les aérosols pour les faire grossir jusqu’à
une taille suffisamment grande pour que les particules puissent être détectées
avec facilité.
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120 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Spectrométrie de masse
C’est une mesure en ligne par laquelle les aérosols sont bombardés en entrée
de système, ce qui les casse en petits morceaux qui peuvent ensuite être mesurés
par spectrométrie de masse. Cet instrument permet d’accéder à la composition
chimique de l’aérosol de manière semi-quantitative.
Néphélomètre
C’est un instrument qui mesure le rayonnement diffusé ou rétrodiffusé par
les aérosols. La géométrie de l’instrument permet seulement de mesurer une
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 121
6.7 Conclusions
Les mesures in situ depuis le sol ou les avions de recherche fournissent des
informations précises sur les aérosols mais ne peuvent couvrir une fraction suf-
fisante de l’atmosphère pour caractériser la variabilité spatiale et temporelle
de l’aérosol. La télédétection des aérosols par satellite est donc un passage
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122 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Exercices
1a. L’instrument Iasi mesure des luminances de 0,0700 et 0,0913 W m−2 sr−1 cm
aux nombres d’onde de 711,0 et 965,5 cm−1 . Calculer les longueurs d’onde
correspondant à ces nombres d’onde. Calculer les températures de brillance
correspondantes. Pourquoi diffèrent-elles ?
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6. Mesure des aérosols par télédétection et techniques in situ 123
Solutions
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Chapitre 7
7.1 Introduction
Comme on l’a vu dans le chapitre 2, l’effet direct des aérosols résulte de la
diffusion et de l’absorption du rayonnement solaire (effet parasol) et dans une
moindre mesure de l’absorption et de la réémission de rayonnement infrarouge
(effet de serre). Ce dernier effet étant faible, sauf pour les poussières désertiques
et les aérosols stratosphériques, nous allons nous concentrer dans ce chapitre
sur l’effet direct des aérosols dans la partie solaire du spectre électromagné-
tique. Les chapitres 3 et 5 fournissent les bases théoriques pour appréhender de
manière quantitative l’effet direct, que nous décrivons ici à l’aide de formules
simplifiées.
L’effet direct des aérosols est essentiellement un effet de ciel clair car c’est en
l’absence de nuage que les aérosols peuvent renvoyer le mieux le rayonnement
solaire vers l’espace. Cependant, la présence de nuage n’annule pas forcément
l’effet direct des aérosols, soit parce que le nuage est suffisamment fin, soit parce
que l’aérosol est absorbant. La figure 7.1 schématise les différentes facettes de
l’effet direct des aérosols. Celui-ci dépend non seulement de la quantité et des
propriétés des aérosols, mais aussi de la quantité et des propriétés du rayonne-
ment qui interagit avec ces aérosols. C’est pourquoi l’angle solaire zénithal, les
propriétés des aérosols et de la surface, mais aussi la présence et les propriétés
des nuages importent tant.
On distinguera dans la suite l’effet direct qui s’applique à tous les aérosols
du forçage radiatif direct qui correspond aux seuls aérosols d’origine anthro-
pique. Le calcul du forçage radiatif direct des aérosols implique de connaître
non seulement les paramètres nécessaires au calcul de l’effet direct, mais aussi la
fraction des aérosols qui est d’origine anthropique, et dans le cas d’un mélange
interne les propriétés qu’auraient eues les aérosols en l’absence d’émissions an-
thropiques. Compte tenu de l’ubiquité des aérosols anthropiques, il n’est pas
facile de caractériser l’aérosol naturel à partir des observations seules. C’est
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126 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 7.1 – Schéma de l’effet direct des aérosols. Les aérosols diffusent le rayon-
nement solaire dans toutes les directions ; ils peuvent aussi absorber le rayonnement
solaire. La quantité et les propriétés du rayonnement qui interagit avec les aérosols
dépend de la surface et de la présence de nuages.
pourquoi toutes les estimations du forçage radiatif direct des aérosols implique
d’une manière ou d’une autre l’utilisation de modèles.
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7. Effets radiatifs des aérosols 127
θ
0
Figure 7.2 – Schéma explicatif de la diffusion vers le haut par un aérosol. Le trait
gras indique la direction du rayonnement solaire incident (angle solaire zénithal θ0 ).
La fonction de phase est représentée par un ellipsoïde qui intercepte le plan de l’ho-
rizontale. Les flèches en trait fin indiquent le rayonnement diffus qui participe à la
diffusion vers le haut. Il apparaît que plus l’angle solaire zénithal est élevé, plus la
diffusion avant contribue à la diffusion vers le haut.
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128 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
d’environ 0,1 pour un angle solaire zénithal nul à la valeur de 0,5 pour un angle
solaire zénithal de 90◦ (cf. figure 3.6). On peut noter que la valeur pour θ0 = 0
dépend fortement de la taille des aérosols et de l’indice de réfraction des par-
ticules. Cette valeur diminue pour les aérosols du mode grossier qui diffusent
plus vers l’avant. En revanche, la valeur de 0,5 pour θ0 = 90◦ est commune à
tous les aérosols puisqu’elle correspond à la symétrie haut-bas d’une particule
illuminée à l’horizontale. La figure 7.2 illustre le fait qu’au fur et à mesure
que l’angle solaire zénithal augmente, une plus grande partie de la diffusion
avant (c’est-à-dire pour des angles de diffusion plus petits que 90◦ ) contribue
à la diffusion vers le haut. Au final, l’effet direct d’une fine couche d’aérosols
va augmenter avec l’angle solaire zénithal jusqu’à ce que les effets de diffusion
multiple et la décroissance du rayonnement incident l’emportent.
Plaçons maintenant cette couche d’aérosols non absorbants dans une atmo-
sphère sans nuage et notons βa la fraction de diffusion vers le haut en ignorant
cette fois délibérément la dépendance en angle solaire zénithal. Cette couche
d’aérosols est placée entre la surface d’albédo Rs et une couche d’atmosphère
de transmission T (qui représente l’absorption gazeuse). L’angle solaire zéni-
thal est noté θ0 comme auparavant. La réflectance de la couche d’aérosols seule
peut être approximée par
Ra ≈ βa τa / cos θ0 (7.1)
et sa transmittance
Ta = 1 − Ra ≈ 1 − βa τa / cos θ0 . (7.2)
On voit donc que l’effet direct augmente linéairement avec l’épaisseur optique
des aérosols et la fraction de diffusion vers le haut, et tend vers 0 quand l’albédo
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7. Effets radiatifs des aérosols 129
1 2
ΔF = − S T (1 − Ac ) (1 − Rs )2 βa τ (7.6)
2
où Ac est la couverture nuageuse. Les barres désignent donc une moyenne sur les
conditions atmosphériques rencontrées, sauf pour β qui est la fonction isotrope
de diffusion vers le haut définie dans le chapitre 3. Le facteur 1/2 apparaît car
tout point du globe est plongé dans la nuit la moitié du temps en moyenne
sur une année. Cette formulation, qui est due à Charlson et al. (1991), reste
très approximative et néglige les corrélations éventuelles entre les différents
paramètres.
Pour l’aérosol de sulfate qui, historiquement, a été le premier à être étudié
pour ses liens avec le climat, on peut relier τa aux propriétés de l’aérosol soufré,
si bien que :
1
ΔF = − S (1 − Ac ) T 2 (1 − Rs )2 β αSO2− f (RH) QSO2 YSO2− τSO2−
2
4 4 4
géophysique microphysique géochimique
(7.7)
où αSO2− est l’efficacité à diffuser par unité de masse à 30% d’humidité rela-
4
tive, f (RH) un facteur correctif pour tenir compte de la croissance des aérosols
avec l’humidité relative, QSO2 (en moles S/an) le flux anthropique de SO2 dans
l’atmosphère, YSO2− la fraction de SO2 qui est convertie en sulfates, τSO2− est
4 4
le temps de résidence (en années) du sulfate dans l’atmosphère. On a omis
les barres (sauf pour β) pour simplifier l’expression. Les accolades horizontales
isolent (de manière non exclusive) les différents types de paramètres impliqués
dans ce calcul : géophysiques, microphysiques et géochimiques. Il est donc im-
portant de pouvoir caractériser avec précision l’ensemble de ces paramètres
et leurs covariations pour pouvoir estimer le forçage radiatif des aérosols de
sulfates.
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130 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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7. Effets radiatifs des aérosols 131
où μ0 est le cosinus de l’angle zénithal, FT (λ) dλ est la constante solaire,
T ↓ (λ, μ0 ) et T ↑ (λ) sont les transmittances de l’atmosphère située au-dessus de
l’aérosol pour le rayonnement incident descendant et pour le rayonnement mon-
tant diffusé par l’aérosol. La variation de la réflectivité de l’ensemble surface-
atmosphère-aérosol due aux aérosols est donnée par :
Ta (μ0 ) Rs (μ0 ) Ta
ΔRas (λ, μ0 ) = Ra (μ0 ) + − Rs (μ0 ) (7.13)
1 − Rs Ra
où Ra (μ0 ) est la réflectance de la couche d’aérosols pour le rayonnement inci-
dent qu’on peut relier à la fraction de diffusion vers le haut monodirectionnelle
βa (θ0 ), Ra est la réflectance de la couche d’aérosols pour le rayonnement diffus
qu’on peut relier à la fraction de diffusion vers le haut isotrope βa , Rs (μ0 ) et
Rs sont les réflectivités du sol pour les rayonnements incident et diffus.
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132 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
On montre sur les figures XIIIb, XIVa et XIVb l’effet radiatif direct dans
l’atmosphère et à la surface pour le rayonnement direct et diffus. Les aérosols
diminuent le rayonnement direct à la surface mais augmentent la quantité de
rayonnement diffus. Au total, ils diminuent la quantité de rayonnement solaire
reçu par la surface (somme du rayonnement direct et diffus). Une partie de
l’énergie radiative qui n’est pas absorbée par la surface en raison des aérosols
l’est par l’atmosphère. L’effet radiatif des aérosols dans l’atmosphère est égal
à la différence entre effet radiatif au sommet de l’atmosphère et à la surface :
On verra dans le chapitre 9 que l’impact radiatif dans l’atmosphère (qui est
de signe positif) contrôle la réponse du cycle de l’eau aux aérosols. L’impact
radiatif au sommet de l’atmosphère (qui peut être de signe positif ou négatif)
contrôle la réponse de la température de surface tant que les aérosols sont situés
dans la troposphère. Cela est dû au fait que la surface et la troposphère sont
en équilibre radiatif-convectif et c’est donc la somme des forçages à la surface
et dans l’atmosphère qui importe pour la réponse en température.
Rayonnement infrarouge
Les aérosols sont aussi responsables d’un effet de serre. Celui-ci dépend
des concentrations en aérosols, de leurs propriétés optiques dans l’infrarouge,
de leur répartition verticale et des conditions environnantes (température et
émissivité de la surface, profil vertical de température et d’humidité, et position
des nuages). Dans la pratique, il faut des concentrations suffisamment élevées
pour que l’impact radiatif des aérosols dans l’infrarouge soit significatif. Il faut
aussi que les aérosols aient une altitude suffisamment élevée afin qu’il y ait
une différence de température entre la surface et la couche d’aérosols. L’impact
radiatif dans l’infrarouge n’est donc important à prendre en compte que pour les
aérosols désertiques dont la masse dans l’atmosphère peut être importante et les
aérosols volcaniques stratosphériques dont l’altitude est élevée. Pour les aérosols
volcaniques stratosphériques, l’effet parasol (négatif) dans le solaire l’emporte
sur leur effet de serre (positif). Pour les poussières désertiques, l’effet de serre
l’emporte généralement au-dessus des continents alors que l’effet parasol dans
le solaire peut l’emporter au-dessus des océans où l’albédo de surface est plus
faible.
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7. Effets radiatifs des aérosols 133
(a)
Forcage direct
90 0 0 -1
-0.2-0.4.60 -0.2
-1.100
.4
.8 0
-1.0
0 -1.50 0
-0 -0.4
-0
60
-1.20 -1.3
-0 0
.60
-1.10
0
-0
.80
Latitude
30
0
.2
-1
-1.
00
.10
-1 -1.10
-1.10
0
J F M A M J J A S O N D
Mois de l’annee
(b)
Forcage direct
90 -0.2
-0-.04.8-0 .6
-21.0 -1.6 -0.
-1.
60 -1. 4 --00.6.42
-1 -0.8
.2
-2.0
-1.
0
-1.4
Latitude
-1.8
30 -1.6
-1.4
-1.0 -1.2
-0.8 -1.0
-0.8
-0.6 -0.6
-0.4 -0.4
-0.2 -0.2
0
J F M A M J J A S O N D
Mois de l’annee
Figure 7.3 – Forçage radiatif direct (W m−2 ) en ciel clair en fonction de la latitude
et du mois de l’année pour (a) une distribution uniforme de l’épaisseur optique en
aérosols et (b) une distribution latitudinale de l’épaisseur optique qui est propor-
tionnelle à sin(2φ) où φ est la latitude. Dans les deux cas, le forçage radiatif direct
est arbitrairement normalisé à une valeur moyenne de −1 W m−2 dans l’hémisphère
Nord.
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134 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
plus élevées aux hautes latitudes qu’aux basses latitudes. Comme l’impact ra-
diatif des aérosols passe par un maximum pour des angles solaires zénithaux
de 60–70◦ , cela compense la moindre quantité d’énergie radiative reçue par
les hautes latitudes. La figure 7.3a montre l’évolution au cours de l’année de
l’impact radiatif d’une distribution uniforme d’aérosols sur l’hémisphère Nord.
On remarque que l’impact est maximum aux hautes latitudes pendant l’été,
minimum aux hautes latitudes pendant l’hiver et relativement constant aux
tropiques. La figure 7.3b présente le cas d’un aérosol qui suit une distribution
latitudinale en sin(2φ), où φ est la latitude, et qui passe donc par un maximum
à une latitude de 45◦ et s’annule pour φ = 0 et 90◦ . Cette distribution repré-
sente de manière idéalisée un aérosol industriel émis dans les pays développés
de l’hémisphère Nord. On remarque que l’impact radiatif est maximum entre
30 et 60◦ selon les saisons.
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’étude du climat (Giec) uti-
lise l’ensemble des résultats obtenus par les modèles globaux d’aérosols et les
observations et un jugement d’expert pour estimer le forçage radiatif direct des
aérosols et son incertitude. Le forçage est défini comme étant la perturbation
radiative au sommet de l’atmosphère dû au changement des concentrations
d’aérosols atmosphériques entre le début de l’ère industrielle (année 1750) et
la période actuelle :
ΔFdirect = ΔFactuel − ΔF1750 . (7.15)
Le GIEC a fait une synthèse des études portant sur l’effet direct des aérosols. Le
tableau 7.1 rapporte les estimations faites par le GIEC en 2007 pour les diffé-
rents types d’aérosols anthropiques. Il est possible que les activités anthropiques
aient contribué à la désertification du Sahel et aient causé une augmentation
des émissions de poussières désertiques. C’est pourquoi le tableau montre aussi
un forçage radiatif pour les poussières désertiques même si celui-ci est parti-
culièrement incertain. Il est à noter que les poussières désertiques ont aussi un
effet de serre dans l’infrarouge qui compense partiellement l’effet de diffusion
dans le rayonnement solaire.
Les estimations présentées dans le tableau 7.1 sont entachées d’incertitudes
relativement larges. Celles-ci sont dominées par les incertitudes sur les concen-
trations et les propriétés des aérosols. La position relative entre les nuages et les
aérosols est une des causes majeures d’incertitude dans le calcul du forçage ra-
diatif direct par les aérosols absorbants. Le transfert radiatif dans l’atmosphère
est aussi source d’incertitude car on doit souvent effectuer certaines hypothèses
sur les conditions environnantes (albédo de surface, nuages), la manière de
résoudre l’équation de transfert radiatif et de l’intégrer sur le spectre solaire.
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7. Effets radiatifs des aérosols 135
Tableau 7.1 – Forçage radiatif global dû à l’effet direct des aérosols anthropiques par
type d’aérosol. L’incertitude couvre un intervalle de 90% (entre 5 et 95%). D’après
Forster et al. (2007).
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136 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 7.4 – Mécanismes à l’œuvre dans les modèles en réponse à l’effet d’absorption
par les aérosols. Adapté de Koch et Del Genio (2010).
au large de la Namibie, qui peuvent être affectés par les aérosols de combus-
tion de la biomasse provenant du continent africain. Dans le cas d’une zone
de convergence à plus grande échelle, l’absorption par les aérosols augmente
le mouvement vertical de l’air et la formation de nuage, ce qui résulte en un
forçage négatif. Lorsque l’aérosol est situé dans le nuage, on s’attend à une
réduction de la couverture nuageuse avec un forçage radiatif dont le signe dé-
pend de l’altitude du nuage. Lorsque l’aérosol est positionné sous le nuage,
deux effets sont possibles selon le degré de stratification de la couche limite.
Si la couche limite est bien mélangée, c’est l’effet de dissipation du nuage par
réchauffement qui l’emporte. Si la couche limite est mal mélangée, l’absorption
par les aérosols peut venir aider la convection et augmenter la couverture par
les nuages bas. Il faut garder à l’esprit que ces processus restent incertains et
mal modélisés, en particulier dans les modèles à grande échelle. Les modèles à
petite échelle permettent de contraindre les modèles à plus grande échelle sur
des cas d’études.
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7. Effets radiatifs des aérosols 137
Figure 7.5 – Albédo de la neige en fonction de la longueur d’onde pour quatre conte-
nus en carbone suie différents. On a utilisé ici le modèle présenté dans l’annexe D. Les
paramètres utilisés sont les suivants : épaisseur de neige L = 10 mm équivalent eau,
cristaux supposés sphériques de taille R = 100 μm, angle solaire zénithal θ0 = 60◦ ,
albédo de la surface sous-jacente pris égal à zéro.
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138 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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7. Effets radiatifs des aérosols 139
Figure 7.6 – Processus gouvernant les rétroactions des aérosols absorbants sur le
manteau neigeux et l’albédo de surface. Les processus physiques sont indiqués par
des losanges et les paramètres physiques par des rectangles. Les lettres a, b et c
désignent les trois principales boucles de rétroaction qui sont discutées dans le texte.
Au final, il existe des boucles de rétroactions positives très fortes qui viennent
renforcer la perturbation initiale due aux aérosols absorbants. On estime que
la réponse climatique par unité de forçage radiatif est 2 à 4 fois plus efficace
pour l’effet des aérosols sur la neige que pour l’effet de serre ou d’autres types
de forçage (cf. chapitre 9).
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140 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Exercices
1. Utiliser l’équation 7.10 pour estimer l’effet radiatif direct instantané au som-
met de l’atmosphère d’une couche d’aérosols d’épaisseur optique 0,10, d’albédo
de diffusion simple 0,95, de fraction de diffusion vers le haut de 0,15. L’al-
bédo de surface et la transmittance de l’atmosphère seront respectivement pris
égaux à 0,10 et 0,80. Quel est l’impact d’une incertitude de ±0,01 sur chacun
des paramètres ?
Solutions
1. ΔF = −9,2 W m−2
δa = ±0,01−→ δΔF = ±0,03 W m−2
δβa = ±0,01−→ δΔF = ±0,07 W m−2
δτa = ±0,01−→ δΔF = ±0,09 W m−2
δRs = ±0,01−→ δΔF = ±0,03 W m−2
δT = ±0,01−→ δΔF = ±0,02 W m−2
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Chapitre 8
8.1 Introduction
Les aérosols influencent les propriétés microphysiques des nuages de nom-
breuses manières. C’est pourquoi on ne parle pas de l’effet indirect mais d’effets
indirects des aérosols sur les nuages. Ces effets indirects sont compliqués et en-
core mal compris malgré les recherches qui y ont été consacrées. Comme illustré
sur la figure 8.1, on distingue :
– le premier effet indirect des aérosols sur les nuages d’eau liquide qui
consiste en une augmentation du nombre des gouttelettes d’eau nuageuse
quand les concentrations en aérosols augmentent. À contenu en eau li-
quide constant, il en résulte une diminution de la taille des gouttelettes
d’eau nuageuse qui conduit à une augmentation de la réflectivité des
nuages. Cet effet est aussi appelé effet Twomey du nom de Sean Two-
mey qui a été le premier à observer ce processus dans des nuages pollués
(Twomey, 1974) ;
– le second effet indirect, par lequel la moindre taille des gouttelettes dans
le nuage conduit à un retard dans le développement des précipitations et
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142
* * * ***** **** * * *
*
12
9 3
6
Surface
Augmentation du Suppression ou retard Augmentation de Augmentation de la Effet indirect
nombre de gouttelettes de la précipitation l’épaisseur du nuage durée de vie du nuage sur les nuages
à contenu en eau constant Augmentation du contenu de glace
(effet "Twomey") en eau liquide
Premier effet indirect Second effet indirect
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Figure 8.1 – Schéma représentant les effets indirects des aérosols : premier effet indirect (ou effet Twomey), second effet indirect, effet
de glaciation sur les nuages mixtes et de glace.
Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
8. Effets indirects des aérosols 143
Il est important de noter que la pression de vapeur saturante, ainsi que l’humi-
dité relative et la sursaturation, sont définies par rapport à une surface plane
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144 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
d’eau pure. Ces quantités sont en effet différentes par rapport à une surface
courbe, ce qui est à l’origine de l’effet Kelvin, discuté dans la section suivante.
La pression de vapeur saturante de l’eau diffère aussi selon qu’elle est définie
par rapport à l’eau liquide ou à la glace.
PHsat,
2O
solution
= xw PHsat
2O
(8.4)
où xw est la fraction molaire de l’eau liquide. La loi de Raoult stipule donc que
la réduction relative de la pression de vapeur saturante de l’eau au-dessus d’une
solution supposée idéale est proportionnelle à la fraction molaire du soluté.
La réduction de pression de vapeur saturante est plus importante encore
quand la solution n’est pas idéale, c’est-à-dire en présence d’interactions entre le
solvant (l’eau) et le soluté (l’aérosol sec). Dans ce cas, on substitue l’activité de
l’eau, aw = γw xw , à la fraction molaire de l’eau liquide, xw , dans l’équation 8.4,
où γw est le coefficient d’activité de l’eau.
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8. Effets indirects des aérosols 145
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146 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
sursaturation S. Puisque tous les aérosols ne sont pas activés à la même sur-
saturation, on parle de spectre de noyaux de condensation en fonction de la
sursaturation. On donne en général les concentrations en noyaux de condensa-
tion pour des sursaturations typiquement égales à 0,4 et 1%.
John Aitken a été le premier en 1880 à démontrer la nécessité de la pré-
sence de noyaux de condensation dans l’air pour permettre la condensation de
la vapeur d’eau aux rapports de mélange de vapeur d’eau que l’on rencontre ty-
piquement dans l’atmosphère terrestre (Aitken, 1880, 1891, 1900, 1910). C’est
pourquoi les aérosols capables de nucléer une gouttelette d’eau sont parfois
appelés noyaux d’Aitken.
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8. Effets indirects des aérosols 147
i ρ Mw
κ= (8.6)
ρw M
Vw
aw = (8.7)
Vw + κ V s
et exprime comment l’activité de l’eau dévie du simple rapport du volume de
l’eau, Vw , et du volume total de l’eau et de la particule sèche, Vw + Vs .
Pour un mélange de plusieurs substances solubles, Petters et Kreidenweis
font l’hypothèse que le volume d’eau s’exprime commela somme des volumes
d’eau associés à chaque composant de l’aérosol (Vw = i Vwi ) si bien que
aw
aw
aw
Vw = κi Vsi = Vs i κi = Vs κ (8.8)
1 − aw i 1 − aw i
1 − aw
où i est la fraction volumique du composant i dans l’aérosol sec et κ = i i κi .
En introduisant le volume total de la particule, VT , approximé par VT = Vw +Vs ,
et les rayons de l’aérosol sec, rs , et de l’aérosol humide, r, on peut écrire une
variante de l’équation de Köhler sous la forme :
r3 − rs3 2 σMw
PHsat, aérosol
= exp PHsat . (8.9)
2O
r3 − rs3 (1 − κ) ρw R T r 2O
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148 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
la fraction d’aérosols qui pourra être activée. Les aérosols du mode d’accumu-
lation fournissent d’habitude la majorité des noyaux de condensation car leur
taille est suffisante et leur concentration est élevée. Parmi les aérosols d’origine
anthropiques, les aérosols de sulfate sont particulièrement réputés pour être de
très bons noyaux de condensation, mais les aérosols organiques peuvent aussi
être activés. Les aérosols du mode grossier, même s’ils sont moins nombreux,
peuvent aussi servir de noyaux de condensation quand ils sont solubles (comme
les sels marins) ou recouverts de matériel soluble (comme ce peut être le cas
pour les poussières désertiques). Enfin, les aérosols du mode fin peuvent aussi
contribuer aux concentrations de CCN si la sursaturation est élevée.
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8. Effets indirects des aérosols 149
On voit donc que le nombre d’aérosols activés augmente moins vite que le
nombre d’aérosols puisque k > 0 et dépend beaucoup de la vitesse verticale
dans le nuage.
Le modèle simplifié de Twomey exposé ci-dessus fait l’hypothèse que les
aérosols sont à chaque instant en équilibre thermodynamique avec la pression
de vapeur d’eau. Des calculs plus complexes montrent que, même si l’aérosol a
le potentiel d’être activé à la sursaturation maximale atteinte dans le nuage, il
n’est pas forcément soumis à cette sursaturation suffisamment longtemps pour
être activé. Cet effet cinétique est accentué en présence de certains compo-
sés gazeux semi-volatils comme l’acide nitrique ou de matière organique dans
l’aérosol (Nenes et al., 2002).
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150 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
du nuage ainsi formé. La section précédente prend le cas d’une parcelle d’air
qui subit une détente adiabatique sans échange de matière et d’énergie avec
les parcelles environnantes. En réalité, la parcelle nuageuse échange à la fois
de la matière et de l’énergie avec l’extérieur. De l’air environnant peut venir se
mélanger au nuage et le diluer, diminuant ainsi la sursaturation dans le nuage
par effet d’entraînement. Inversement, de l’air nuageux peut sortir du nuage
et l’eau liquide peut s’évaporer par effet de détraînement. Le nuage échange
de l’énergie radiative avec l’environnement. Bien que très réfléchissant, il ab-
sorbe un peu du rayonnement solaire qui le chauffe. Le nuage absorbe et émet
du rayonnement infrarouge. L’absorption du rayonnement infrarouge contri-
bue à le chauffer alors que l’émission de rayonnement infrarouge le refroidit.
Tous ces processus radiatifs viennent modifier la température dans le nuage
et donc l’humidité relative, ce qui influe sur la microphysique. Un autre pro-
cessus important est la formation de précipitations qui est discuté plus loin
dans le chapitre. Les nuages sont donc très sensibles aux conditions météoro-
logiques qui ont conduit à leur formation avec un impact très visible sur leur
apparence macrophysique qui différencie les différents types de nuages (stratus,
stratocumulus, cumulus, etc.).
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8. Effets indirects des aérosols 151
3L
τnuage = (8.16)
2 ρw re
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152 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
1000 1000
(cm-3)
(cm-3)
CDNC (cm
CDNC (cm
100 100
10 -2 -1 0 1 2
10 -2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
a) b)
Cette saturation est due au fait que les noyaux de condensation sont en compé-
tition pour la vapeur d’eau disponible, comme on l’a expliqué précédemment.
La figure 8.4 montre comment la concentration en gouttelettes augmente avec
la concentration en sulfate d’origine anthropique dissous dans l’eau nuageuse
d’après un ensemble de mesures réalisées par Leaitch et al. (1992). Le premier
effet indirect est aussi corroboré par des observations qui montrent une augmen-
tation très nette des concentrations en gouttelettes dans les stratocumulus qui
sont perturbés par les émissions d’aérosols provenant des bateaux (Ackerman
et al., 2000).
Si l’augmentation de la réflectivité des nuages avec la concentration en gout-
telettes a fait l’objet de beaucoup d’observations, il n’en reste pas moins qu’il
est difficile de quantifier le premier effet indirect des aérosols sur les nuages à
l’échelle globale. Cela est dû au fait que les nuages sont extrêmement variables
en temps et en espace ; il est donc difficile d’y détecter l’effet des aérosols qui
est souvent du deuxième ordre par rapport aux variations dues à la météorolo-
gie et aux types de nuages. Le forçage radiatif associé au premier effet indirect
sur la période industrielle peut être estimé à partir de modèles de climat qui
représentent les aérosols et leurs interactions avec la microphysique des nuages
(Boucher et Lohmann, 1995 ; Lohmann et Feichter, 2005) ou de l’analyse d’ob-
servations satellitaires des aérosols et des nuages en lien ou non avec un modèle
de climat (Quaas et Boucher, 2005 ; Quaas et al., 2008). Le GIEC a estimé
que le forçage radiatif associé au premier effet indirect est de −1 ± 0,5 W m−2
(Forster et al., 2007).
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8. Effets indirects des aérosols 153
Les aérosols ayant une durée de vie relativement courte dans l’atmosphère,
on peut observer au-dessus des régions industrialisées un cycle hebdomadaire
dans les concentrations qui reflète le cycle hebdomadaire qui existe dans les
émissions. Ce cycle a été mis en évidence par plusieurs auteurs (par exemple
Bäumer et al., 2008) à partir des données des réseaux de mesure Aeronet et
Emep. La figure ci-dessous montre le cycle hebdomadaire de la concentration
en SO2 et en sulfates en moyenne sur la période 2000–2006. Le minimum de
concentration en SO2 précède celui de la concentration en sulfates d’environ
1 jour. Il se propage sur l’épaisseur optique en aérosols et la concentration en
gouttelettes d’eau nuageuse.
6 (a) 3 (b)
4 2
SO2 [%]
SO4 [%]
2 1
0 0
-2 -1
-4 -2
-6 -3
Di Lu Ma Me Je Ve Sa Di Lu Ma Me Je Ve Sa
3 (c) 3 (d)
2 2
Nd [%]
1 1
τa [%]
0 0
-1 -1
-2 -2
-3 -3
Di Lu Ma Me Je Ve Sa Di Lu Ma Me Je Ve Sa
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154 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
∂ql 1 −
→
+ div(ρair ql V ) = C − Rll − Rlr (8.19)
∂t ρair
→
−
où C est le taux de condensation, V la vitesse du vent, Rll le taux d’auto-
conversion et Rlr le taux de collection de l’eau liquide par l’eau précipitante.
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8. Effets indirects des aérosols 155
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156 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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8. Effets indirects des aérosols 157
tour heurter des gouttelettes d’eau liquide et provoquer leur congélation. Par
ailleurs, les cristaux suffisamment gros pour sédimenter au travers d’un nuage
qui contient de l’eau surfondue viennent collecter l’eau et l’agréger à leur sur-
face. Enfin, dans un nuage mixte, les cristaux peuvent grossir aux dépens des
gouttelettes d’eau liquide simplement parce que la pression de vapeur saturante
de la vapeur d’eau par rapport à l’eau liquide est plus élevée que par rapport à
la glace (cf. figure 8.5). Cette différence est maximale autour de −15◦ C. En pré-
sence de noyaux glaçogènes ou de cristaux de glace préexistants, la vapeur d’eau
ambiante se condense sur ceux-ci, ce qui fait baisser la pression de vapeur d’eau
sous la vapeur saturante par rapport à l’eau liquide, si bien que les gouttelettes
d’eau surfondue peuvent s’évaporer. Ce processus est particulièrement efficace
pour transférer l’eau de la phase liquide à la phase glace via la phase gazeuse, et
est connu sous le nom de processus de Wegener-Bergeron-Findensein, d’après
le nom des trois scientifiques qui ont contribué à établir la théorie (Wegener,
1911 ; Bergeron, 1935 ; Findensein, 1938). Comme la concentration en cristaux
de glace est généralement plus faible que la concentration en gouttelettes d’eau
liquide, les cristaux peuvent continuer à grossir jusqu’à atteindre une taille où ils
peuvent sédimenter. Le processus de Wegener-Bergeron-Findensein peut donc
conduire à créer des précipitations sans que le phénomène de coalescence soit
nécessaire, et ainsi donc à raccourcir la durée de vie d’un nuage et à diminuer
la couverture nuageuse.
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158 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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8. Effets indirects des aérosols 159
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160 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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8. Effets indirects des aérosols 161
Les estimations du forçage radiatif des traînées linéaires (c’est-à-dire avant leur
transformation en cirrus) ont été révisées à la baisse depuis les premières études
(Fahey et al., 1999) avec un forçage radiatif inférieur à 0,01 W m−2 (Rap et
al., 2010a) et un impact climatique très petit (Rap et al., 2010b). Le forçage
radiatif dû aux traînées évoluant vers des cirrus induits est sans doute plus im-
portant comme en témoignent plusieurs études qui indiquent une augmentation
des cirrus dans les couloirs aériens (Boucher, 1999 ; Stubenrauch et Schumann,
2005). Burkhardt et Kärcher (2011) évaluent ce forçage radiatif entre 0,01 et
0,08 W m−2 . Un éventuel impact climatique qui proviendrait des propriétés de
noyaux glaçogènes du carbone suie émis par les avions (Jensen et Toon, 1997 ;
Hendricks et al., 2005) n’a pas été quantifié.
Exercices
1e. Répéter les calculs des questions 1a, 1b, 1c et 1d, mais pour une concentra-
tion en gouttelettes N = 400 cm−3 . Conclure.
Solutions
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162 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
(1 − A )2 A
1c. A = An + 1 − An A s A = 0,616, ΔA = 0,029.
n s
1e. R = 4,9 μm, τn = 18, An = 0,7, Δτn = 0,7, ΔAn = 0,008, A = 0,713,
ΔA = 0,008, A = 0,752, ΔA = 0,006. Conclusion : le forçage radiatif indirect
sature quand les gouttelettes du nuage sont petites et que le nuage est déjà
optiquement épais.
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Chapitre 9
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164 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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9. Réponse du climat aux forçages par les aérosols 165
Gain g
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166 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
La quantité
λ0
λ = (9.6)
1 − λ0 i ci
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9. Réponse du climat aux forçages par les aérosols 167
Le forçage radiatif par le CO2 a une composante atmosphérique qui est im-
médiatement compensée par une réduction de la chaleur latente de condensa-
tion dans l’atmosphère, afin de rétablir l’équilibre énergétique de l’atmosphère
(Andrews et Forster, 2008). La vapeur d’eau et l’eau liquide ayant des courtes
durées de vie dans l’atmosphère, cette réduction de la condensation de la vapeur
d’eau est immédiatement compensée par une réduction du taux de précipita-
tion et du taux d’évaporation à la surface. La réponse rapide du climat au
forçage du CO2 entraîne donc une modification des nuages et une réduction
du taux global de précipitation, alors que la réponse lente résulte en une aug-
mentation du taux d’évaporation et de précipitation au fur et à mesure que
la température de surface augmente. Pour un forçage radiatif qui augmente
progressivement année après année, c’est la réponse lente qui domine, mais
pour un forçage radiatif (théorique) qui augmenterait de manière très rapide,
la réponse rapide domine jusqu’à ce que la réponse lente s’impose. Les aéro-
sols diffusants n’exercent qu’un très faible forçage radiatif dans l’atmosphère et
ont donc un faible impact direct sur les précipitations. Les aérosols absorbants
au contraire chauffent l’atmosphère et les rétroactions rapides contribuent à
réduire les précipitations.
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168 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 9.2 – Forçages radiatifs naturels et anthropiques sur la période 1750 à 2005.
Les colonnes indiquent les autres caractéristiques des forçages radiatifs : efficacité
climatique, échelle de temps des perturbations si les émissions s’arrêtent, échelle spa-
tiale et niveau de compréhension scientifique. (Source : Figure 2.20A de Forster et al.
(2007). c Giec/IPCC)
attrayant pour les aérosols. L’effet semi-direct peut être vu comme une rétro-
action rapide liée à l’effet direct. On peut aussi facilement estimer un forçage
radiatif pour le premier et le second effet indirect des aérosols sur les nuages. Les
effets indirects peuvent en effet être interprétés comme des ajustements rapides
des nuages à une modification de la concentration en noyaux de condensation.
Lohmann et al. (2010) ont montré que les deux définitions du forçage radiatif
étaient équivalentes pour le premier effet indirect.
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9. Réponse du climat aux forçages par les aérosols 169
attendu par l’augmentation des gaz à effet de serre. Le forçage par les aérosols
est beaucoup plus hétérogène que celui dû aux gaz à effet de serre. Cela est dû
à l’hétérogénéité des émissions et donc des concentrations des principaux aéro-
sols et précurseurs d’aérosols d’origine anthropique (cf. figure XXII du cahier
central).
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170 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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9. Réponse du climat aux forçages par les aérosols 171
45
25
20
15
10
0
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Année
Figure 9.3 – Évolution passée des émissions anthropiques de dioxyde de soufre, de
carbone suie, d’aérosol organique primaire et d’aérosols de combustion de la biomasse
sur la période de 1850 à 2000. D’après l’inventaire historique développé par Lamarque
et al. (2010).
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172 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Concentration en sulfates (micrograms S m )
-3
2 650
600
2
550
500
1
450
0 300
79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19
a) b)
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9. Réponse du climat aux forçages par les aérosols 173
30 12
11
Emissions de CO2 (Pg C)
40 40
20 20
0 0
2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
Emissions de carbone-suie (Tg)
40 40
35 35 Asie
Amérique latine
30 30 Moyen Orient et Afrique
RCP4.6 Pays de l’OCDE
25 RCP3 25 Pays en transition économique
RCP8.5 Monde entier
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
90 60
80
Emissions de NH3 (Tg)
Asie
50 Amérique latine
70
Moyen Orient et Afrique
60 40 Pays de l’OCDE
Pays en transition économique
50 Monde entier
30
40 RCP4.6
RCP3
30 RCP8.5 20
20
10
10
0 0
2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
240 250
220
Emissions de COV (Tg)
200 200
180
Asie
160 Amérique latine
140 150 Moyen Orient et Afrique
120 Pays de l’OCDE
RCP4.6
100 Pays en transition économique
RCP3 100
RCP8.5 Monde entier
80
60
40 50
20
0 0
2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
Figure 9.5 – Scénarios futurs d’émission pour le CO2 , le SO2 , le carbone suie, l’aé-
rosol carboné primaire, le NH3 et les composés organiques volatils. On montre ici les
scénarios RCP3-PD (atténuation rapide), RCP4.5 (atténuation lente) et RCP8.5 (pas
d’atténuation du changement climatique) de Moss et al. (2008). La colonne de droite
montre les émissions par région pour le scénario intermédiaire RCP4.5.
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174 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
nombre de têtes nucléaires. Turco et al. (1990) ont estimé que l’épaisseur op-
tique d’absorption par les aérosols pouvait atteindre 2 voire plus, avec un refroi-
dissement de 5 à 20◦ C et une diminution dramatique des précipitations dans
les mois qui suivent une guerre nucléaire totale. Dans ce cas, les aérosols ab-
sorbants refroidissent le climat car ils sont émis à une altitude et en quantité
suffisantes pour stabiliser l’atmosphère et refroidir la surface en diminuant for-
tement le rayonnement solaire incident. Les panaches de poussières initialement
contenus dans l’hémisphère Nord peuvent diffuser vers l’hémisphère Sud et le
refroidissement peur durer pendant plusieurs années. Il y a bien sûr d’autres
facteurs à considérer pour évaluer l’amplitude et la durée d’un hiver nucléaire. Il
faut en particulier prendre en compte les processus microphysiques de coagula-
tion entre particules dans la stratosphère, la possibilité que des concentrations
élevées d’aérosols viennent modifier la circulation stratosphérique, ou encore
l’impact du dépôt des poussières sur la neige et la glace qui peut persister
pendant plusieurs années (Warren and Wiscombe, 1985).
Le sujet est tombé quelque peu en désuétude avec l’effondrement de l’Union
Soviétique et la fin de la guerre froide, mais il revient sur le devant de la scène
avec l’émergence de nouvelles puissances nucléaires et de tensions géopolitiques
régionales. Toon et al. (2007) ont calculé que l’explosion d’une centaine de
bombes de la taille de celle d’Hiroshima (ce qui représente seulement 0,03%
de l’arsenal atomique mondial) dans les tropiques injecterait entre 1 et 5 Tg
de carbone suie dans la stratosphère. Robock et al. (2007) ont utilisé la limite
supérieure de cette estimation dans un modèle de climat. Ils calculent que la
durée de vie du carbone suie dans la stratosphère est de 6 ans, ce qui est
beaucoup plus long que celle des aérosols d’origine volcanique. Le carbone suie
qui réside dans la stratosphère induirait un refroidissement d’environ 1◦ C et une
réduction des précipitations de 10% dont les effets pourraient mettre plus de 10
ans à disparaître. La réduction du rayonnement solaire à la surface terrestre, la
réduction des précipitations et des températures conduiraient à une diminution
de la productivité primaire qui affecterait la production alimentaire à l’échelle
mondiale.
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Chapitre 10
Effets biogéochimiques
et rétroactions climatiques
10.1 Introduction
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176 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 177
a) b)
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178 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 179
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180 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Le rayonnement ultraviolet
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 181
Les aérosols sont aussi le siège de réactions chimiques à leur surface qui
peuvent venir modifier les concentrations de certaines espèces chimiques tro-
posphériques. Cette chimie dite hétérogène constitue un puits pour l’ozone
troposphérique et d’autres espèces réactives. L’amplitude de ce puits dépend
de la surface d’aérosols disponible pour ces réactions chimiques, du coefficient
de fixation de l’ozone sur la particule, et de l’éventuelle désactivation des sites
actifs sur la particule lorsque celle-ci vieillit et voit ses propriétés de surface
s’altérer.
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182 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 183
– une modification des apports en fer dus aux poussières désertiques pour-
rait avoir un impact sur la production primaire dans certaines régions
limitées en fer ;
– le niveau de rayonnement ultraviolet peut venir modifier à la fois la pro-
ductivité primaire et le taux de destruction du DMS dans l’eau de mer ;
– une modification du transport et du mélange dans l’atmosphère pour-
raient venir modifier l’efficacité avec laquelle le DMS est converti en
noyaux de condensation.
Les quelques simulations qui ont été réalisées avec des modèles de système
Terre incluent certains mais en aucun cas tous les processus mentionnés ci-
dessus. Dans leur ensemble, ces simulations prédisent une augmentation mo-
dique du flux de DMS vers l’atmosphère avec le réchauffement climatique (Bopp
et al., 2004 ; Vallina et al., 2007 ; Kloster et al., 2007). Les variations régionales
sont grandes et il n’est pas exclu que la boucle de rétroaction CLAW puisse
modifier le climat à l’échelle régionale.
Penner et al. (2001) ont montré que certains modèles prédisaient une aug-
mentation de l’intensité des vents de surface alors que ce n’est pas le cas dans
d’autres modèles comme celui de Jones et al. (2007). En revanche, ces auteurs
ont montré que la fonte de la glace de mer augmentera mécaniquement les
émissions de sels marins, et ce d’autant plus que la longueur de rugosité sur
l’océan est plus faible que sur la glace de mer, ce qui augmente la vitesse du
vent à la surface.
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184 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 10.2 – Rétroactions du système Terre impliquant les aérosols d’origine ma-
rine. Adapté de Carslaw et al. (2010).
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 185
Figure 10.3 – Rétroactions du système Terre impliquant les aérosols d’origine bio-
génique terrestre. Adapté de Carslaw et al. (2010).
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186 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 187
des vents au-dessus des surfaces continentales qu’ils ont attribué en partie à
une augmentation de la vitesse de rugosité due à la végétation.
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188 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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10. Effets biogéochimiques et rétroactions climatiques 189
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190 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
aux Barbades ont montré une multiplication par quatre des concentrations de-
puis 1965 et les variations interannuelles et interdécennales des concentrations
de poussières ont pu être reliées aux indices de sécheresse au Sahel (Middleton,
1985) et à l’indice de l’oscillation nord-atlantique (Chiapello et Moulin, 2002).
On ne sait pas si le changement climatique contribuera à augmenter ou
diminuer les émissions de poussières (figure 10.5). Woodward et al. (2005) si-
mulent une augmentation d’un facteur 3 d’ici à 2100 en raison de la diminution
de la couverture végétale simulée par leur modèle en réponse au changement
climatique. En revanche, Mahowald et al. (2006) prédisent une diminution de
60% des émissions pour un doublement de CO2 . L’effet de fertilisation du CO2
sur la végétation pourrait augmenter la couverture végétale dans les régions
semi-arides et diminuer les surfaces de sol nu.
Un changement dans le cycle des poussières pourrait avoir un impact sur les
écosystèmes marins. Des cas d’étude montrent des corrélations entre dépôt de
poussières et productivité primaire dans les régions limitées par les nutriments.
Il est donc tout à fait possible que les variations futures du cycle des poussières
viennent moduler la rétroaction DMS-sulfate-nuage-rayonnement (Kloster et
al., 2007).
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Chapitre 11
Aérosols stratosphériques
11.1 Introduction
Les processus qui gouvernent le cycle des aérosols stratosphériques et leurs
interactions avec le climat sont essentiellement les mêmes que pour les aéro-
sols troposphériques. Cependant, l’importance relative des différents processus
y est différente que dans la troposphère car les conditions météorologiques qui
prévalent dans la stratosphère sont particulières. En premier lieu, l’absence de
dépôt humide et le peu d’échange entre la troposphère et la stratosphère font
que la durée de vie de l’aérosol stratosphérique est typiquement de 6 mois à 2
ans alors qu’elle est de 1 à 2 semaines dans la troposphère. Cette plus longue
durée de vie mérite que l’on consacre un chapitre distinct aux aérosols stra-
tosphériques. On va décrire ici leurs propriétés physico-chimiques, l’équilibre
entre sources et puits, leur évolution temporelle au cours du passé récent et
leur rôle sur le climat.
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192 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Figure 11.1 – Bilan des espèces chimiques soufrées jouant un rôle dans le maintien
d’une couche d’aérosol stratosphérique de fond.
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11. Aérosols stratosphériques 193
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194 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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11. Aérosols stratosphériques 195
0
10
-1
10
*
-2
10
-3
10 -2 -1 0
10 10 10
Rayon (micromètre)
Figure 11.2 – Distributions en taille typiques de la population d’aérosols stratosphé-
riques en période non volcanique et volcanique. D’après les données de Deshler et al.
(2003).
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196 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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11. Aérosols stratosphériques 197
0.2
Epaisseur optique à 550 nm
0.15
0.1
0.05
0
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Années
Figure 11.3 – Épaisseur optique en aérosols stratosphériques (à 550 nm) pour la
période 1850 à 2009. On a combiné la climatologie de Sato de 1850 à 1985 avec celle
de Vernier et al. (2011) de 1985 à 2009. On a corrigé la climatologie de Sato avant
1960 pour prendre en compte l’aérosol stratosphérique de fond.
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198 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
dissement du climat sans doute car elle a coïncidé avec un événement El Niño.
L’hiver 1982–1983 a été plus chaud que la normale au-dessus de l’Amérique du
Nord, de l’Europe et de la Sibérie.
Le Pinatubo est un volcan des Philippines (15◦ N) qui est entré en éruption
le 15 juin 1991. C’est sans doute l’éruption volcanique la plus importante du
xxe siècle et celle qui a été la plus étudiée quant à son impact sur le climat. On
estime que l’éruption du Pinatubo a injecté 20 Mt de SO2 dans la stratosphère.
On a pu mesurer la diminution du flux solaire incident à la surface terrestre et
un refroidissement de l’ordre de 0,6◦ C dans l’hémisphère Nord et de 0,4◦ C en
moyenne globale.
11.4.3 Méga-éruption
La Terre a sans doute connu des éruptions volcaniques bien plus importantes
que celles décrites dans la section précédente. On estime que l’éruption de Toba
en Indonésie, qui date d’il y a environ 70 000 ans, pourrait être la plus grande
éruption explosive des derniers millions d’années. La quantité de soufre émise
pourrait être 100 fois plus importante que pour l’éruption du Pinatubo. La
possibilité que l’éruption de Toba ait pu modifier le climat de manière prolongée
fait toujours l’objet de débat (Robock et al., 2009).
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11. Aérosols stratosphériques 199
minution du contenu en vapeur d’eau dans l’atmosphère, qui sont illustrés sur
la figure XXI du cahier central. Bien que le forçage radiatif soit relativement
homogène, le refroidissement associé ne l’est pas, à la fois parce qu’il n’y a
pas lieu que la réponse soit aussi homogène que le forçage et ensuite parce
que nous ne pouvons pas savoir dans une réponse climatique temporaire ce qui
relève de la réponse au forçage et ce qui est de la variabilité naturelle. L’érup-
tion du Pinatubo a été suivie d’un hiver plutôt chaud au-dessus de l’Eurasie
et de l’Amérique du Nord. Cela ayant été le cas pour de nombreux hivers
suivant d’autres éruptions volcaniques dans le passé, on pense qu’il s’agit là
d’une réponse dynamique (Robock et Mao, 1992). La couche d’aérosol chauffe
d’abord la stratosphère tropicale puis l’anomalie de température évolue vers
les moyennes latitudes. Cet effet augmente le gradient de température entre
les moyennes latitudes et le pôle Nord et la circulation zonale dans la strato-
sphère. Cette anomalie de vents d’ouest se propage ensuite dans la troposphère
et induit une modification de la circulation troposphérique qui favorise un hiver
chaud dans certaines régions. L’éruption du Pinatubo a aussi été suivie d’une
diminution du contenu en vapeur d’eau de l’atmosphère, d’une diminution des
précipitations. Par ailleurs, on a vu précédemment que les aérosols stratosphé-
riques induisaient une augmentation du rayonnement diffus à la surface et une
augmentation du puits de carbone dans les écosystèmes terrestres.
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Chapitre 12
Ingénierie climatique
planétaire
12.1 Introduction
Devant les difficultés rencontrées pour réduire les émissions de gaz à ef-
fet de serre et atténuer le changement climatique, il a été suggéré qu’il était
envisageable de refroidir artificiellement le climat de la Terre de manière à
compenser l’effet de serre d’origine anthropique. Cette modification artificielle
du climat est connue sous le nom d’ingénierie climatique planétaire. Le terme
de régulation climatique est parfois utilisé. Il n’existe pas de consensus sur
ce qui relève ou non de l’ingénierie climatique mais nous pouvons adopter ici
la définition suivante. L’ingénierie climatique planétaire désigne un ensemble
de techniques visant à modifier le fonctionnement du système Terre à grande
échelle de manière délibérée dans le but de combattre le changement clima-
tique. Cette définition exclut donc les techniques dont l’impact reste confiné à
petite échelle (comme les techniques de modification du temps), celles dont le
but premier n’est pas de refroidir le climat ou encore celles visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre à la source. Comme illustré sur la figure 12.1,
on peut classifier les techniques d’ingénierie planétaire en deux grandes catégo-
ries : celles visant à réduire l’effet de serre en capturant ou en détruisant les gaz
à effet de serre présents dans l’atmosphère (techniques de suppression des gaz
à effet de serre) et celles cherchant à rééquilibrer le bilan radiatif de la planète
en réduisant la quantité de rayonnement solaire absorbée par l’atmosphère et
la surface terrestre (techniques de gestion du rayonnement solaire). Dans le cas
du dioxyde de carbone, la capture et la séquestration peut se faire de manière
biologique par la biosphère terrestre ou océanique, ou de manière chimique soit
en augmentant artificiellement le puits par l’océan ou les roches, soit de ma-
nière purement industrielle. La deuxième catégorie de techniques d’ingénierie
planétaire est celle qui nous intéresse plus particulièrement dans ce chapitre car
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202 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
les techniques les plus réalistes sont celles qui s’appuient sur les effets directs
et indirects des aérosols atmosphériques en profitant en quelque sorte de leur
effet de levier.
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12. Ingénierie climatique planétaire 203
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204 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
des impacts que causerait une éruption volcanique majeure en présence d’une
couche artificielle d’aérosols stratosphériques.
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12. Ingénierie climatique planétaire 205
2009). L’injection de sels marins peut aussi induire un forçage radiatif dans les
régions de ciel clair par effet direct.
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206 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
plusieurs décennies à un rythme plus rapide que celui qui aurait eu lieu sans
l’intervention d’ingénierie planétaire. Cela est illustré sur la figure XXIII du
cahier central qui montre l’évolution de la température globale pour un scéna-
rio A1B (qualifié de business as usual) avec et sans intervention d’ingénierie
planétaire, ainsi que dans le cas où l’intervention de géo-ingénierie est stoppée
après 30 ans. Le taux de réchauffement est alors beaucoup plus rapide, ce qui
pourrait poser des problèmes d’adaptation beaucoup plus importants (Boucher
et al., 2009).
De plus, les techniques de gestion du rayonnement solaire ne règlent pas le
problème de l’acidification de l’océan qui est induit par l’augmentation de la
concentration atmosphérique en CO2 . Le CO2 atmosphérique se dissout dans
l’océan où il peut s’associer avec une molécule d’eau pour former de l’acide
carbonique (H2 CO3 ) qui se dissocie en ions bicarbonate (HCO− 3 ) et carbonate
(CO2−3 ) avec pour effet de libérer des cations H +
et donc de diminuer le pH.
On estime que le pH a diminué d’environ 0,1 unité depuis le début de l’ère
industrielle et pourrait diminuer de 0,3 à 0,5 unité d’ici à 2100. Un pH de l’océan
un peu moins basique pourrait être problématique pour certains organismes
marins.
En conclusion, on peut dire que la gestion du rayonnement solaire, même
si elle peut effectivement contribuer à refroidir le climat, présente deux incon-
vénients majeurs. D’abord, toutes les techniques existantes imposent un en-
gagement à long terme puisque les concentrations atmosphériques de CO2 ne
peuvent diminuer que très lentement compte tenu de la dynamique du cycle du
carbone. Ensuite, la gestion du rayonnement solaire ne résout par le problème
de l’acidification de l’océan. Pour ces deux raisons, ces techniques ne peuvent
s’envisager sérieusement que dans le cadre de politiques ambitieuses d’atténua-
tion du changement et dans un contexte de sensibilité climatique élevée. Dans
ce cas, l’augmentation de température de la surface pourrait dépasser les ni-
veaux souhaités malgré les efforts réalisés à des niveaux de CO2 atmosphérique
relativement faibles pour lesquels l’acidification de l’océan est un problème plus
limité. Par ailleurs, l’acceptabilité sociale de cette approche est certainement
problématique.
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12. Ingénierie climatique planétaire 207
Exercice
Solution
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Bibliographie 211
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212 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Bibliographie 213
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Bibliographie 215
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Annexes
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Annexe A
Unités et constantes
physiques
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236 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Tableau A.3 – Symboles et masses molaires (g mol−1 ) pour quelques éléments, mo-
lécules et ions.
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Annexe B
Propriétés de la
distribution log-normale
n2 σ02
2
N r0n exp( 2 ) 1 ln r − ln(r0 exp(n σ02 ))
fz∗ (r) = √ exp − (B.2)
2π σ0 2 σ0
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238 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
ln σg = σ0 . (B.8)
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Annexe C
Théorie de Mie
(2)
où Jn+1/2 et Hn+1/2 sont respectivement les fonctions de Bessel du premier et
du troisième type.
Les facteurs d’extinction et de diffusion, et le paramètre d’asymétrie d’une
particule ayant un paramètre de taille x s’écrivent :
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240 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
⎧ ∞
⎪
⎪
⎪ Q = 2 (2n + 1) Re(an + bn )
⎪
⎪ ext
x2 n=1
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎨
∞
Qsca = 22 (|an |2 + |bn |2 )
⎪
⎪ x
⎪
⎪ n=1
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
∞
n(n + 2)
⎪
⎪ 4 ∗ ∗ 2n + 1 ∗
⎩ g = x2 Q (2n + 1) n + 1 Re(an an+1 + bn bn+1 )+
n(n + 1)
Re(an bn )
sca n=1
(C.4)
où Re est la partie réelle d’un complexe et z ∗ désigne le conjugué de z.
Le calcul des an et des bn peut être obtenu par l’algorithme de Kattawar et
Plass (1967) :
⎧
⎪
⎪ ψn (x) Dn (y) − m Dn (x)
⎪
⎪ a =
⎨
n
ξn (x) Dn (y) − m Gn (x)
(C.5)
⎪
⎪
⎪
⎪ ψn (x) m Dn (y) − Dn (x)
⎩ bn =
ξn (x) m Dn (y) − Gn (x)
où les fonctions Dn et Gn sont définies par :
Dn (z) = [ln ψn (z)]
(C.6)
Gn (z) = [ln ξn (z)] .
La même relation de récurrence est vérifiée par Dn (z) mais il n’y a pas conver-
gence de la récurrence montante. On doit donc adopter une récurrence descen-
dante pour déterminer Dn (x) et Dn (y) :
#
DN0 (z) = 0
−1 (C.8)
Dn (z) = n + 1
z −
n+1 +D
z n+1 (z) .
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Annexe C 241
4
P (μ) = 2 |S1 (μ)|2 + |S2 (μ)|2 . (C.14)
x Qsca
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242 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Annexe D
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244 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
Quand τ vers l’infini, l’albédo as (μ0 ) tend vers une valeur asymptotique
a∞
s (μ0 ) qui vaut :
ω ∗ 1 − b∗ μ0
a∞
s (μ0 ) = . (D.5)
1 + P 1 + μ0
L’albédo d’une couche neigeuse pour du rayonnement incident diffus iso-
trope peut être calculé à partir de l’intégrale :
1
ad = 2 μ0 as (μ0 ) dμ0 (D.6)
0
pour laquelle Wiscombe and Warren (1980) fournisse une solution analytique
que nous ne reproduisons pas ici.
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urbain, 8
volcanique, 8, 10
albédo
de diffusion simple, 26, 77, 108
de la neige, 243
de surface, 127
Index almucuntar, 109
ammoniac, 47
analyseur différentiel de mobilité élec-
trique, 119
angle solide, 63
absorptance, 80 approximation de delta-Eddington, 243
acide sulfurique, 22, 46, 47, 194 assimilation de données, 122
acidification auréole, 109
océans, 206 autoconversion, 154
pluies, 177 aviation, 158
activation, 145
activité de l’eau, 144, 147 bandes d’absorption, 89
Aeronet, 107 bilan radiatif, 3, 93, 163
aérosol, 3 bombardement, 42
carbone suie, 22
combustion de la biomasse, 10, 187 chaleur latente, 149
continental, 8 chimie hétérogène, 181
définition, 3 chlorophylle, 44, 178
définition, 7 circulation de Brewer-Dobson, 190, 193
désertique, 8, 9 coagulation, 48, 194, 203
distribution, 12 coefficient d’absorption
émissions, 11 aérosol, 26, 78
inorganique, 22 molécule, 74
marin, 8 coefficient d’Ångström, 27
mélange, 21 coefficient d’extinction
non sphérique, 33, 242 aérosol, 26, 78
organique, 22 coefficient de diffusion
organique secondaire, 185 aérosol, 26, 78
primaire, 8 composés organiques volatils, 185
primaire biogénique, 10, 186 compteur de particules, 119
puits, 12, 194 condensation
secondaire, 8 composés semi-volatils, 47
secondaire organique, 10 constante de Boltzmann, 144, 235
sels marins, 9, 40, 53, 183 constante des gaz parfaits, 144, 235
sources, 11 corps noir, 80, 114
stratosphérique, 176, 181, 190, 191, rétroaction du, 164
196, 203 couche d’ozone, 1, 181, 203
sulfate, 181 couche limite atmosphérique, 1
temps de résidence, 12 cristallisation, 24
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246 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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Index 247
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248 Aérosols atmosphériques - Propriétés et impacts climatiques
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