La Digitalisation de La Relation Client, Un Nouveau Dispositif Pour Le Management Des Risques. Cas de Deux Banques Marocaines
La Digitalisation de La Relation Client, Un Nouveau Dispositif Pour Le Management Des Risques. Cas de Deux Banques Marocaines
La Digitalisation de La Relation Client, Un Nouveau Dispositif Pour Le Management Des Risques. Cas de Deux Banques Marocaines
ISSN: 2550-469X
Numéro 6 : Septembre 2018
Sara HALOUI
Doctorante-chercheuse
ENCG Kenitra, Université Ibn Tofail-Kenitra, MAROC
Laboratoire de recherche : Sciences de Gestion des Organisations
[email protected]
Kenza ABOURMANE
Doctorante-chercheuse
ENCG Kenitra, Université Ibn Tofail-Kenitra, MAROC
Laboratoire de recherche : Sciences de Gestion des Organisations
[email protected]
Omar Taouab
Professeur-chercheur
ENCG Kenitra, Université Ibn Tofail-Kenitra, MAROC
Laboratoire de recherche : Sciences de Gestion des Organisations
[email protected]
Résumé :
L’objectif de cet article est d’étudier l’impact de la digitalisation sur la maîtrise des risques liés à
la Gestion de la Relation Client dans le secteur bancaire. L’approche méthodologique adoptée
permettra de faire une revue de littérature sur la GRC, la digitalisation, ainsi que sur la gestion
des risques.
À l’aide des entretiens effectués et d’un profil des risques simplifié, en l’occurrence, la
cartographie des risques, nous avons pu réaliser notre étude empirique. Les principaux résultats
obtenus sont l’évaluation des risques nécessitant un traitement prioritaire avant la révolution
digitale, et qui sont devenus faibles, voire maîtrisables à l’ère du digital.
Mots clés : Gestion des risques, Gestion de la Relation Client, Digitalisation, les risques,
Cartographie des risques.
Abstract
The aim of this article is to study the impact of digitalisation on the control of risks related to
Customer Relationship Management in the banking sector. The methodological approach will
allow a review of literature on CRM, digitalisation, and risk management.
Using interviews and a simplified risk profile, in this case risk mapping, we were able to conduct
our empirical study. The main results obtained are the assessment of risks requiring priority
treatment before the digital revolution, and which have become weak or even controllable in the
digital age.
Introduction
L’intérêt de la recherche consiste donc à vérifier, à travers l’étude des travaux réalisés par les
chercheurs dans ces domaines, (i) l’impact de la digitalisation sur la gestion de la relation client
et (ii) l’importance de la gestion des risques pour les entreprises/institutions en tant que dispositif
de maîtrise de tout évènement impactant l’atteinte des objectifs d’une part, et en tant qu’input
primordial dans la mise en place des plans d’actions et des stratégies d’autre part. Par ailleurs, et
dans le but de confirmer/infirmer les éléments théoriques étudiés, une étude de cas portant sur
deux banques a été réalisée. Elle porte sur un outil CRM et une application mobile bancaire nous
permettant ainsi d’étudier à travers une démarche méthodologique, les conséquences de la
transformation numérique en faisant une cotation et une évaluation des risques avant et après la
digitalisation.
Il est à noter que le cadre de notre travail scientifique se fonde sur une littérature
pluridisciplinaire (management, marketing, gestion).
1. REVUE DE LITTERATURE
NOTION DU CRM
La gestion de la relation client est une démarche qui vise à mieux connaître et mieux satisfaire
les clients identifiés par leur potentiel d’activité et de rentabilité, à travers une pluralité de
canaux de contact, dans le cadre d’une relation durable, afin d’accroître le chiffre d’affaires et la
rentabilité de l’entreprise (Soulez, 2017). À noter que les termes Marketing relationnel et GRC
(Gestion de la Relation Client) ou CRM (Customer Relationship Management) sont utilisés pour
définir la même réalité, même s’ils peuvent être nuancés.
L’automatisation de la majeure partie des tâches en entreprise est devenue possible grâce au
CRM, telles que le service d’information client, le service après-vente, le service de gestion des
commandes et ce, notamment, grâce à la centralisation de l’information à travers l’utilisation des
médias digitaux permettant une connaissance plus fine des clients et donc un ciblage plus précis
des actions marketing.
De plus, le CRM permet une personnalisation de l’ensemble des services par rapport au profil du
client. Sa satisfaction, influencée notamment par le service client, les informations sur les
produits, la facilitation de l’achat, le conseil et l’expertise, va donc accroître.
LA DEMARCHE DE LA GRC
La Gestion de la Relation Client passe nécessairement par quatre étapes comme le montre la
figure ci-dessous:
CRM BANCAIRE
De part un environnement concurrentiel de plus en plus tourné vers les services, le secteur
bancaire a été précurseur dans la mise en place de solutions analytiques de type CRM. En effet,
pour gagner des parts de marché et se différencier, les établissements bancaires doivent innover à
travers la gestion de leur relation client.
Le développement d’internet et l’ouverture des canaux de la relation client ont provoqué une
nouvelle ère de cette dernière. Cette transformation en profondeur a conduit particulièrement les
banques à inventer les différents outils et méthodes afin de satisfaire un client plus exigeant. Ce
dernier quant à lui est amené à interagir d’une nouvelle manière avec sa banque, et connaître le
type de canal adéquat à sa demande.
La banque qui veut générer des profits durables doit développer une culture client forte sur
laquelle elle sera amenée à fonder son activité tout en investissant en outils digitaux. Par
conséquent, le retour sur investissement se traduit par des gains de part de marché (Rouvière,
2010).
Pour que la banque puisse fidéliser ses clients et optimiser sa relation avec eux, rien de mieux
que d’envisager une révolution digitale que nous essayerons d’appréhender dans la point suivant
consacré à la digitalisation de la relation client.
Les usages de consommation ont considérablement évolué ces dernières années du fait du
développement de la digitalisation. Il suffit de se replonger vingt ans en arrière pour s’en rendre
compte. De nouveaux outils digitaux facilitent la vie du consommateur, lui font gagner du temps,
et lui apportent davantage de services (Belvaux & Notebaert, 2015).
Avant d’appréhender la digitalisation, il est toutefois important de définir le mot "digital", alors
Belvaux et Notebaert (2015), dans leur livre sur la digitalisation de la relation client, définissent
le digital comme suit : « lors du développement de l’informatique, puis d’Internet, le terme «
numérique » a été préféré à celui du « digital », les produits utilisant de nouvelles technologies
ont donc été associés au mot « numérique ». Aujourd’hui, ces deux termes sont considérés
comme synonymes et le terme « digital » a largement remplacé celui de « numérique » dans le
langage marketing. Ces deux mots font référence à toute information codée sous forme de
chiffres ».
Les médias digitaux modifient le comportement des consommateurs qui veulent pouvoir accéder
aux sites en tout temps, en tout lieu et depuis n’importe quel support (Bressolles, 2016).
Selon l’expert Marc Van Huele professeur de Marketing à HEC Paris, « le digital a créé de
nouvelles opportunités de création de valeur (vente directe, intermédiation, etc.). Il a permis la
création des programmes de fidélisation plus personnalisés. Côté clients, la possibilité de
s’exprimer en public dans le domaine de la consommation a donné un pouvoir potentiel
supplémentaire aux consommateurs. Au total, cela fait beaucoup de dimensions qui ont
fondamentalement changé » (Flores, 2016).
En dix ans, l’usage quasi universel d’Internet a conduit à la digitalisation de l’économie,
phénomène qui constitue une véritable révolution pour les entreprises. Cette révolution possède
deux caractéristiques majeures : tout d’abord la vitesse. Celle avec laquelle Internet a été adopté
par la population mondiale, celle avec laquelle les Smartphones sont en train de devenir le
premier moyen d’accès à la Toile. La seconde caractéristique majeure de cette révolution tient à
l’universalité de son impact sur ce que l’on appelle le « parcours client » : le « digital » ne
concerne pas seulement la communication des entreprises, mais aussi le marketing, les ventes, la
distribution, le CRM (Customer Relationship Management), les services (Sheid, Vaillant & De
Montaigu, 2012). Cette révolution digitale est un enjeu majeur pour les entreprises qui
s’efforcent d’être en avance sur leurs concurrents tout en transformant leurs menaces en
opportunités (Victor & Babaci-Victor, 2017).
Aucun secteur d’activité n’échappe à la transformation digitale. Etant devenu un impératif,
digitaliser la relation client est désormais une question de priorité stratégique et d’avantage
compétitif pour les entreprises surtout parce qu’elle repose sur la construction d'une relation
durable dans l’optique de mettre le client au cœur de la stratégie (Aimetti & Raicovitch, 2013).
En prenant en considération la concurrence très rude que connait le secteur bancaire, les banques
multiplient d’un jour à l’autre leurs points de contact, et aussi leur portefeuille produits
grandement étoffé qui rassemble des services bancaires et non bancaires (assurance, paiement
des factures, épargne). Les big data1 destinés à traiter des volumes importants de données, ont
accompagné la digitalisation de la relation client et l’évolution des organisations bancaires.
A l’ère digitale, la GRC dans le secteur bancaire se fait de plus en plus de progrès à nos jours à
travers le déploiement des moyens de gestion des comptes sur internet grâce aux Smartphones.
Ainsi, les transactions ont fortement augmenté, et en contrepartie les relations physiques ont
diminué. Grâce aux NTIC (Nouvelles Technologies d’Information et de Communication) et
particulièrement Internet, les banques ont pu développer une relation à distance avec leurs clients
(Toufaily & Perrien, 2007). Dès lors, il devient intéressant de chercher à comprendre comment
cette nouvelle organisation est perçue par les responsables en charge de la mise en place de la
stratégie crosscanal2 dans leur établissement bancaire.
Une convergence est devenue nécessaire entre tous les canaux et les agences physiques. Le
parcours client s’est enrichi avec le digital, l’objectif est donc de rester en contact avec le client à
travers les différents canaux afin de lui proposer une offre adaptée à ses besoins et attentes.
Les marocains accueillent avec bienveillance l’arrivée du digital dans leur relation avec la
banque tout en restant attachés à la question de proximité avec le conseiller bancaire, sachant
qu’une part non négligeable, ne pouvant pas faire confiance aux technologies numériques,
privilégie davantage le contact physique.
Grâce à la banque digitale 1.0, les utilisateurs peuvent consulter leur compte bancaire en temps
réel via des sites web bancaires avec des services de base sans avoir besoin de se déplacer en
1
Méga données désignant l’ensemble des données numériques produites par l’utilisation des nouvelles technologies
à des fins personnelles ou professionnelles.
2
Le fait de mêler l’accès digital et en magasin ou en agence dans une transaction d’achat.
agence. Aujourd’hui et grâce à la banque digitale 2.0, toutes les données sont désormais
disponibles sur les applications mobile de la banque. En plus des services de consultation,
l'utilisateur peut également réaliser des opérations qui ont exigé il y a quelques temps la présence
physique de la personne en agence, en l’occurrence, des opérations complexes comme les
virements, des opérations d’épargne, de bourse en ligne, ou encore de demande réelle de crédit et
de moyens de paiement.
Il est important à signaler que la digitalisation dans le secteur bancaire permet de maîtriser
certains risques liés à la gestion de la relation client que nous verrons dans la partie empirique.
Le concept du risque est approché différemment selon les contextes et les domaines de
spécialités dans lesquels il est appliqué. C’est une notion utilisée dans la vie courante et qui ne
cesse d’évoluer depuis la création de l’homme. Qu’est-ce que le risque ? En répondant à cette
question, chaque auteur adopte une définition précise qui se démarque des autres. Nous
obtiendrons par la suite plusieurs définitions et de nombreuses manières d’appréhender ce
concept.
Alors selon Pierandrei (2015), le risque est synonyme d’ « aventure, chance, danger, fortune,
hasard, péril, et prend une connotation soit positive (selon que l’on cherche à saisir sa chance en
prenant des risques), soit négative (selon que l’on s’expose à un danger en faisant face au
risque). À partir du XVIIème siècle, le risque est de plus en plus assimilé au hasard et à
l’incertain. À partir du XVIIIème siècle, il émerge comme phénomène avec le développement de
la méthode scientifique et l’apparition d’outils mathématiques (probabilités et statistiques) ».
Quant à Jean-David Darsa (2016), il a évoqué dans son ouvrage axé sur la gestion des risques
qu’ « À l’ère de Christophe Colomb, le mot «risque» était associé à des notions proches de
courage et d’aventure, pas à un référentiel potentiel de destruction massive tel qu’il est constaté
aujourd’hui. On prenait des risques au Moyen Âge avec panache ». Toujours selon cet auteur, le
risque se définit comme étant « La mesure du danger par trois paramètres : la probabilité P ou la
fréquence de survenance de l’événement ou des événements qui le constituent, la gravité ou la
sévérité de l’impact dudit risque, et sa détectabilité par l’organisation » (Darsa, 2016).
En ce qui concerne Prévalet (2017), il définit le risque comme « un évènement dont la survenue
est plus ou moins probable et qui a des conséquences bonnes ou néfastes. En jouant en Bourse,
on prend un risque dont on peut tirer un avantage (gagner de l’argent) ou un inconvénient (perdre
de l’argent) ».
Cordel et Lebègues (2013) s’intéressent aussi à ce concept, selon eux le risque peut être défini
suivant la fonction des personnes, « pour l’ouvrier travaillant à l’élaboration d’un barrage, le
risque est avant tout une question d’intégrité physique (on parle alors plus de sécurité que de
risque). Pour le financier ayant investi dans ce même barrage, il est avant tout exprimé en termes
de rentabilité et de volatilité, et pour les ingénieurs qui ont conçu les plans de ce dernier, ce sera
plutôt synonyme d'erreur (de calcul) ».
À travers la définition proposée dans le deuxième référentiel COSO3 axé sur le management des
risques en entreprise en 2004, constituent des risques « les événements probables ayant un
impact négatif pouvant freiner la création de valeur ou détruire la valeur existante » (Cordel &
Lebègues, 2013).
En dernier lieu, Barthelemy et Courrèges (2004), dans leur ouvrage, définissent le risque comme
étant « une situation (ensemble d’événements simultanés ou consécutifs) dont l’occurrence est
incertaine, et dont la réalisation affecte les objectifs de l’entité (individu, famille, entreprise,
collectivité) qui le subit. Certains risques pourront avoir des effets positifs. Ce sont ceux que l’on
recherche, et que l’on appelle « chance » ou « opportunités », d’autres auront assurément des
effets négatifs, et ce sont ceux que l’on craint ».
En vue de toutes ces définitions et explications, nous constatons que la notion du risque est
relativement liée à tout élément ou action pouvant entraver l’atteinte des objectifs d’une
entreprise, et compromettre sa pérennité.
Tout comme pour le risque, la gestion du risque fait également l’objet de plusieurs définitions.
Cette notion, étant complexe, est différemment approchée selon la propre vision de chaque
auteur, ceci dit, nous pouvons dire qu’il n’existe pas une définition parfaite à adopter
scientifiquement par les gestionnaires.
Alors, selon la norme ISO4 Guide 73 (2009), le management des risques peut être défini comme
suit : « Des activités coordonnées visant à diriger et piloter un organisme vis-à-vis du risque. Le
3
Committee Of Sponsoring Organizations
4
L’Organisation internationale de normalisation (International Organization for Standardization)
effectifs, et ancienneté, ainsi que l’analyse SWOT à conduire, et au final les qualités, les
compétences, et le climat social régnant.
Compte tenu de sa simplicité et de sa facilité d’adaptation, nous avons retenu la démarche
déployée et créée par Darsa (2016), il s’agit de la démarche IDEAL. Cette stratégie rationnelle
de maîtrise des risques que nous présentons ci-dessous reprend les initiales de cinq étapes
distinctes, et a fait l’objet d’un dépôt méthodologique auprès de l’Institut national de la propriété
industrielle en France. Ceci nous permettra la conception d’une cartographie des risques qui
constitue un véritable tableau de bord pour la gestion des risques. Elle détaille de manière très
explicite et synthétique l’ensemble des risques auxquels l’activité est confrontée, et permet
également d’aider le management à prendre des décisions concernant la maîtrise des risques
prioritaires. Cette démarche a pour objectif primordial de renforcer la pérennité des
organisations.
pas exclusivement limité à la direction de la maîtrise des risques, mais également à tous ceux qui
concourent d’une manière ou d’une autre au processus de management des risques : le comité
d’audit, la direction générale, les auditeurs internes et contrôleurs permanents et bien sûr les
responsables des risques » (Maders, Masselin & Fratta, 2014).
La représentation schématisée présentée ci-dessus nous permet d’avoir une vision d’ensemble
sur les risques identifiés et mesurés à un instant donné, par conséquent, elle permet de dégager
des zones de risques. Elle s’articule autour de deux axes (Probabilité d’occurrence et
Gravité/Impact), il appartient donc à l’entreprise qui souhaite évaluer ses risques d’attribuer aux
deux indicateurs une échelle d’évaluation (Très faible, Faible Moyenne, Forte, Très forte). Cette
démarche peut concerner l’entreprise dans son ensemble, une direction / département ou une
activité en particulier. Une fois que la cartographie des risques est validée, l’entreprise
s’occupera du traitement des risques prioritaires (Dans notre exemple, il s’agit des risques forts
placés en haut à droite). Les autres risques sont soit modérés, leur impact reste limité (les risques
moyens placés au milieu de la figure), soit sans grande importance, ils sont donc mineurs (les
risques faibles en bas à gauche), mais cela n’empêche pas que l’ensemble des risques doivent
être maîtrisés.
bancaire semble saturé, le taux de bancarisation est à son maximum, et le client n’hésite pas à
changer de banque en cas de mécontentement, ou à créer de nouveaux comptes. Tous ces
facteurs ont été pris en compte, d’où la nécessité de créer un échange à travers une relation qui
engage tant le client que la banque. Cette dernière doit donc miser sur des éléments
différenciateurs qui pourraient lui procurer des avantages concurrentiels.
C’est dans cette optique que les banques ont compris l’enjeu et ont opté pour des solutions CRM
afin de connaître leurs clients, identifier les plus profitables, et/ou représentant le plus grand
potentiel de développement pour les fidéliser d’une part, et d’autre part pour mesurer leur impact
sur la maîtrise des risques liés aux opérations reliant le client à sa banque.
Sachant que notre population cible est les établissements bancaires, il paraissait donc très
difficile de suivre toute une démarche scientifique et d’utiliser une méthode statistique afin de
construire un échantillon dans notre étude empirique. Il aurait été intéressant d’interroger chaque
banque marocaine sur son activité de maîtrise des risques liés à la relation client, néanmoins il
d’agit d’une action qui reste difficile à réaliser en raison de nos possibilités financières et
matérielles, ce qui constitue un contraint pour retenir un grand échantillon. Nous avons donc pu
retenir un échantillon composé de deux agences bancaires, chacune représentant l’une des
banques marocaines dont le directeur d’agence a accepté de répondre à nos questions (Voir
Annexe n°1).
Notre échantillon se compose donc du Groupe Attijariwafa bank qui se situe au premier rang des
banques ayant opté pour le digital, et du CFG bank qui se dote d’une stratégie digitale qui se
démarque dans le paysage bancaire marocain.
3.2. LE CHOIX DES PERSONNES INTERROGEES
Etant donné que l’activité de gestion des risques se caractérise par sa complexité, nous nous
sommes alors basés sur les réponses objectives données par les représentants des établissements
bancaires, qui confrontent quotidiennement des risques divers, afin de remplir l’annexe n°3, et ce
à l’aide de l’annexe n°2, ces derniers ont pu attribuer des évaluations (avant et après la
digitalisation) des deux variables, la probabilité d’occurrence et l’impact des risques, en se
basant sur une échelle de 1 à 4.
Selon Cappelletti, Baron, Desmaison et al. (2014), « Pour évaluer la probabilité d’occurrence et
l’impact en cas de survenance des risques, il est fortement recommandé, dans un premier temps,
de se baser et de se fonder sur des cotations à «dires d’experts», c’est-à-dire selon les
responsables (directeurs, management intermédiaire, agents opérationnels) des activités
concernées, aidés par les animateurs de la démarche. Par exemple, pour chaque activité
(direction-métier), une personne identifiée – voire son directeur – peut proposer des éléments
d’évaluation. ». Toujours selon ces auteurs, « l’évaluation suppose la mise en place
d’indicateurs pouvant suivre l’évolution des risques (impact, probabilité d’occurrence). Or, si le
principe est posé, arriver à visionner des indicateurs en temps réel reste encore complexe. En cas
de survenance du risque, l’opérationnel est généralement celui qui déclenche l’alerte ».
Devenu aujourd’hui leader incontesté du secteur bancaire marocain, AWB a pris conscience de
l’opportunité qu’offre le CRM pour développer la relation avec le client. En effet, ce pionnier a
mis en place une solution CRM sous le nom de « Borj CRM », un progiciel qui permet une
meilleure gestion de la relation client. A travers le déploiement de cet outil, AWB essaie de
réinventer sa relation client, et confirme davantage sa volonté de mettre le client au centre de ses
préoccupations.
CFG Bank se positionne comme une banque à vocation universelle, mais à taille humaine, qui
délivre un service bancaire premium à une clientèle de particuliers exigeants, quels que soient
leur âge, leur niveau de revenu ou de patrimoine. A ce titre, cette banque lance son application
mobile en 2017, conçue pour simplifier la vie de ses clients au quotidien, apporte des services
inédits et pratiques pour mieux gérer leurs comptes. De plus, malgré qu’elle vient de mettre en
application sa stratégie digitale en 2017, nous avons jugé utile de mesurer l’impact du digital
avant et après l’utilisation de l’application mobile. Cette décision est résultante de notre
recherche documentaire, dont nous avons pu déduire que la révolution digitale se distingue par la
vitesse de ses effets, ceci dit, ce n’est pas nécessaire d’attendre encore plus pour faire ce test.
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes
1. Quelles sont les activités que vous réalisez dans le cadre de la gestion de la
relation client à la banque ?
2. Pour chacune de ces activités, décrivez le risque bancaire qui peut être associé.
3. Détailler ce risque et évaluer le (Impact et Fréquence) selon la grille de
l’annexe2.
4. En présence de l’outil CRM/application mobile, et en se basant sur l’échelle
d’évaluation des risques de l’annexe 2, donner une nouvelle évaluation du risque
identifié.
Source : Livre Blanc, Mise en œuvre du cadre de référence actualisé de l'Autorité des Marchés Financiers,
Décembre 2012, p.80
2. Traitement des réclamations Perte du client en cas de retard de traitement Gain du temps pour le traitement des
B2 4 3 2 2
des clients réclamations financières
5. Traitement des opportunités de La banque est plus exposée aux fraudes L'existence d'une vision 360° sur le client
B6 4 3 1 2
vente (moralité et solvabilité)
Des tâches programmées, négligées ou L'outil permet de rappeler les alertes clients
7. Traitement des alertes clients B8 2 1 1 1
oubliées en cas d'une charge de travail le jour-j et à l'heure convenue
9. Optimisation du temps Possibilité d'omission des argumentaires La mise à disposition des catalogues
B10 2 2 1 1
commercial relatifs aux produits et services produits sur Borj CRM
1. Gérer les plafonds de la carte A12 Agence Bancaire fermée 4 1 1 1 Possibilité de gérer les plafonds
bancaire instantanément sur l'application mobile
A13 Chargé de clientèle occupé (en clientèle) 3 2 1 1
4. Effectuez des virements Erreur dans les données saisies par le chargé
A41 4 1 2 1 Possibilité d'effectuer le virement sur
ponctuels ou permanents de clientèle / Communiquées par le client l'application, au moment voulu. Plusieurs
processus de validation et d'enregistrement
Indisponibilité du chargé de clientèle (agence de bénéficiaire assurant ainsi la fiabilité de
A42 bancaire fermée, horaire n'arrangeant pas le 4 2 1 1 la transaction et minimisant le risque
client, chargé de clientèle occupé) d'erreur
5. Visualiser tous les chèques Retard dans le traitement de la demande de L'application permet de visualiser tous les
A51 3 2 1 1
encaissés ou tirés visualisation du chèque chèques émis ou reçus