Module Plan d’expériences Leçon Utilisation des plans d’expériences

UTILISATION DES PLANS

D’EXPERIENCES
Objectif : Introduction à l’utilisation des plans d’expériences
Situation pédagogique :
Pré requis
Connaissances visée  Plan d’expériences
Nature de la démarche  Acquisition de connaissances
A savoir  Qu’est ce qu’un plan d’expérience
 Plan factoriel complet
 Matrice d’expériences
 Calcul et représentation graphique des effets des
facteurs
 Calcul et représentation graphique des effets des
interactions entre facteurs

Contenu :
1 Introduction aux plans d’expériences ____________________________________ 2
1-1 Introduction _______________________________________________________ 2
1-2 Définition d’un plan d’expériences ____________________________________ 2
1-3 Intérêt de la méthode des plans d’expériences ___________________________ 2
2 Plans factoriels complets ______________________________________________ 3
2-1 Que signifie plan complet ____________________________________________ 3
2-2 Exemple __________________________________________________________ 3
2-3 Matrice d’expériences _______________________________________________ 3
2-4 Calcul des effets moyen des facteurs avec la notation de YatesErreur ! Signet non
défini.
2-5 Méthode générale de calcul des effets __________________________________ 4
2-6 Représentation graphique des effets ___________________________________ 5
2-7 Etude de l’installation de vernissage avec interactions ____________________ 5
3 Exemples d’application _______________________________________________ 8
3-1 Plan complet trois facteurs à deux niveaux (23) __________________________ 8
3-2 Plan complet deux facteurs à trois niveaux (32) _________________________ 10

Référence :
1) Pillet, M. (2001). « les plans d’expériences par la méthode TAGUCHI», les éditions
d’organisation.

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1Introduction aux plans d’expériences

1-1 Introduction
L'étude d'un système de production peut, le plus souvent, être schématisé
de la manière suivante : on s'intéresse à une grandeur, Y appelée REPONSE qui
dépend d'un grand nombre de variables, X1, X2, …, Xn, appelés FACTEURS.
Facteurs X12, …, X23

Réponse
Entrée Système de production

Facteurs X37, …, Xn

La modélisation mathématique consiste à trouver une fonction « f » telle

que Y = f (X1, X2, …, Xn). Une méthode classique d'étude consiste en la mesure
de la réponse Y pour plusieurs valeurs de la variable Xi tout en laissant fixe la
valeur des (n - 1) autres variables. On itère alors cette méthode pour chacune des
variables. Ainsi, par exemple, si nous avons 4 variables et si l'on décide de
donner 5 valeurs expérimentales à chacune d'elles, on sera conduit à effectuer
54 = 625 expériences. Ce nombre élevé dépasse les limites de faisabilité tant en
temps qu'en coût. Il faut donc réduire le nombre d'expériences à effectuer sans
pour autant perdre sur la qualité des résultats recherchés. L'utilisation d'un plan
d'expérience donne alors une stratégie dans le choix des méthodes
d'expérimentation.
1-2 Définition d’un plan d’expériences
Un plan d’expériences est une suite d’essais organisée à l’avance de
manière à déterminer en un minimum d’essais, et avec un maximum de
précision l’influence de multiples paramètres sur une ou plusieurs réponses.
1-3 Intérêt de la méthode des plans d’expériences
L’efficacité d’un plan d’expériences est supérieure à celle de toute autre
suite d’essais de même taille mais non organisée.
La méthode est plus puissante que la méthode expérimentale habituelle
où, guidés par l’intuition, nous déduisons chaque essai des précédents pour
trouver la première solution acceptable, qui n’est pas forcément optimale. En
effet :
− le plan d’expériences quantifie et hiérarchise l’influence de plusieurs
paramètres et de leur action combinée, ce qui permet d’optimiser
efficacement la performance du système étudié.
− la méthode permet, par la planification, d’organiser et d’estimer la
durée et le coût des essais.

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− les conclusions sont fiables et reproductibles, car il est aisé de savoir

exactement dans quelles conditions elles sont obtenues.
− la méthode permet d’acquérir un savoir-faire dont la diffusion est
simplifiée par la présentation des résultats.
2Plans factoriels complets
2-1 Que signifie plan complet
L’étude d’un plan complet consiste à étudier toutes les combinaisons
possibles des facteurs pris en considération dans l’expérience. On note ce plan
Xk ce qui signifie que cette expérimentation concerne un système comportant k
facteurs à X niveaux.
Pour 2 facteurs à 2 niveaux, le nombre de combinaisons possibles
comporte : 2x2=22=4 configurations. Le plan complet comporte donc 4
expériences. De même, pour 3 facteurs à 4 niveaux le plan complet comporte
43=64 expériences. Dans le cas d’un plan comportant des facteurs à niveaux
différents, le calcul du nombre d’expériences est similaire. Exemple : pour 3
facteurs à 2 niveaux et 2 facteurs à 4 niveaux, le plan comporte 23x42=128
expériences.
2-2 Exemple
Pour illustrer l’étude des plans complets il vaux mieux prendre un
exemple illustratif. Cet exemple traite de l’utilisation d’un pistolet de peinture.
Ce pistolet est destiné à appliquer une couche de vernis sur des objets. La
quantité de vernis appliquée, à priori, de deux facteurs :
− L’ouverture du pistolet (facteur A)
− La pression (facteur B)

Facteur Niveau bas Niveau haut

A : ouverture 1cran 3crans
B : pression 1bar 2 bars

L’utilisateur recherche une couleur de vernis jaune d’or, pour cela la

couleur obtenue sera mesurée par un chiffre qui va de 0 (noir) à 60 (jaune).
2-3 Matrice d’expériences
Dans la suite une notation, appelée notation de Yates, sera utilisée. Dans
cette notation sera symbolisé par :
− 1 le niveau bas de chaque facteur
− 2 le niveau haut de chaque facteur
La matrice d’expériences du plan factoriel complet qui définit les
conditions des essais s’écrit comme suit

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Ouverture Pression Couleur

Expérience (Facteur A) (Facteur B) (Réponse)
1 1 1 Y1=15
2 2 1 Y2=20
3 1 2 Y3=25
4 2 2 Y4=30
2-4 Méthode générale de calcul des effets
Afin d’avoir une notation plus facilement généralisable aux cas des
facteurs à plus de deux niveaux, notamment dans le cas des facteurs qualitatif, il
faut abandonner la notation de Yates (-1 et +1). Pour cela on retient 1 pour le
niveau le plus faible, 2 le niveau le plus élevé.

A B
Niveau 1 15 + 25 15 + 20
= 20 = 17,5
2 2
Niveau 2 20 + 30 25 + 30
= 25 = 27,5
2 2
Les effets des facteurs peuvent être calculés comme suit :
− Eo(niveau 2)=(moyenne des réponses lorsque l’ouverture=2)-moyenne
générale des réponses
− Ep(niveau 2)=(moyenne des réponses lorsque la pression=2)-moyenne
générale des réponses
AN :
Moyenne générale : M= 1 ( Y1 +Y2 +Y3 +Y4 ) = 1 (15+20+25+30 ) = 22,5
4 4
Effet de l’ouverture au niveau 1 : E o1 = 1 ( Y1 +Y3 ) − M=20 − 22,5 = −2,5
2
Effet de l’ouverture au niveau 2 : E o2 = 1 ( Y2 +Y4 ) − M=25 − 22,5 = 2,5
2
Effet de la pression au niveau 1 : E p1 = 1 ( Y1 +Y2 ) − M=17,5 − 22,5 = −5
2
Effet de la pression au niveau 2 : E p2 = 1 ( Y3 +Y4 ) − M=27,5 − 22,5 = 5
2
On constate facilement que E o1 +E o2 = 0 et E p1 +E p2 = 0
Ces résultats peuvent être généralisables quelque soit le plan
d’expériences :
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Effet de A au niveau i EAi= moyenne des réponses lorsque A est au

niveau i – moyenne générale
2-5 Représentation graphique des effets
Afin de comparer les effets des différents facteurs, ces effets peuvent être
représentés sur un graphique noté : graphique des effets moyens. Ce graphique
est immédiat à partir du tableau des moyennes suivant :
A B
Niveau 1 20 17,5
Niveau 2 25 27,5
Le point P1 sur le graphe des effets est égal à la moyenne des réponses
lorsque l’ouverture est à 1.
Ce graphique permet de visualiser de façon simple la différence entre
l’effet de la pression et l’effet de l’ouverture. L’effet du facteur est d’autant plus
important que la pente de la droite interpolée entre les points des effets des
facteurs.

2-6 Etude de l’installation de vernissage avec interactions

Les interactions, lorsqu’elles sont présentent dans un système, sont sans
doutes des phénomènes les plus difficiles à interpréter en l’absence de méthode.

Le premier schéma montre un phénomène sans interaction. On constate

que l’effet sur la réponse lorsque le facteur A passe par du niveau 1 au niveau 2
est de -1, et ceci, indépendamment de l’état du facteur B.
Le deuxième schéma montre un phénomène avec interaction. Dans ce cas,
l’effet du facteur A sur la réponse n’est pas le même selon que le facteur B est
au niveau 1 ou au niveau 2. En effet, lorsque le facteur A passe de 1 à 2 alors
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que B est à 1, la variation de la réponse est de -2. Par contre, la même variation
de A alors que B est au niveau 2 ne provoque qu’une variation de réponse de -1.
Il y a interaction entre les facteurs A et B.
Reprenons l’exemple précédent en introduisant une interaction.
Rappelons les facteurs étudiés :
Facteur A Ouverture 2 niveaux (1 cran et 3 crans)
Facteur B Pression 2 niveaux (1 bar et 2 bars)
La réponse du système est toujours la couleur obtenue après pistolage sur
les produits. Comme nous avons 2 facteurs à 2 niveaux, le plan complet
comporte 22=4 essais. Il est le suivant :

Essais A B Y
1 1 1 15
2 2 1 20
3 1 2 25
4 2 2 40
La moyenne générale est égale à (15+20+25+40)/4=25.

L’effet global de la pression lorsque l’ouverture est au niveau 1 est égal

à : Effet de la pression =25-15=10
L’effet global de la pression lorsque l’ouverture est au niveau 2 est égal
à : Effet de la pression =40-20=20
On constate alors que la présence d’une ouverture importante augmente
l’effet de la pression. Il y a donc interaction entre l’ouverture et la pression.
2-6-1 Calcul des effets moyen
Pour calculer les effets moyens dans le cas d’un système avec interaction
on reprend simplement la formule générale de calcul des effets moyens définie
précédemment.

M=25 A B
Niveau 1 20 17,5
Niveau 2 30 32,5
EA1=20-25=-5 on en déduit EA2=+5
EB1=17,5-25=-7,5 on en déduit EB2=+7,5
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2-6-2 Calcul de l’interaction IA1B1

Calculer l’interaction consiste à calculer la modification apportée à la
réponse, en gris, du fait de la configuration particulière des deux facteurs A et
B. l’interaction IA1B1 est l’interaction qui existe lorsque A est au niveau 1 et B au
niveau 1. Cette interaction est l’une des 4 interactions possibles résultant des
configurations suivantes :
B
1 2
1 IA1B1 IA1B2
A
2 IA2B1 IA2B2

Lors de l’essai 1, le facteur A était au niveau 1 et le facteur B au niveau 1.

S’il n’y avait que les effets du premier ordre sans interaction. La surface de
réponse serait un plan et la réponse serait :
= + + = 25 − 5 − 7.5 = 12.5
Or, la réponse obtenue dans le plan d’expériences est une couleur de 15.
L’écart entre la réponse théorique et le résultat de l’essai est dû à l’interaction
entre les deux facteurs A et B. L’interaction IA1B1 est donc égale à :
= − − − = 15 − 25 + 5 + 7.5 = 2.5
On constate dons l’interaction, lorsque le facteur A est à 1 et le facteur B
à 1, est égale à la réponse du système dans cette configuration moins la
moyenne générale, moins la somme des effets de premier ordre.
2-6-3 Calcul des autres interactions
En appliquant le même raisonnement que précédemment les interactions
peuvent être écrites comme suit :
= − − − = −2.5
= − − − = 2.5
= − − − = −2.5

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B
1 2
1 IA1B1=2,5 IA1B2=-2,5
A
2 IA2B1=-2,5 IA2B2=2,5
On remarque que la somme des lignes est égale à zéro et que la somme
des colonnes est égale à zéro.
2-6-4 Formule générale de calcul des interactions
L’interaction IAiBj sera recherchée à partir des résultats moyens des essais
réalisés lorsque le facteur A se trouve au niveau i et le facteur B au niveau j.
I AiBj =Moyenne des réponses lorsque (A=i, B=j)-M-E Ai -EBj
On appelle par la suite interaction d’ordre 2 celles intervenant entre deux
facteurs (AB, DE,…). De même, on appelle interaction d’ordre 3 celles
intervenant entre trois facteurs (ABC), etc.
2-6-5 Graphe de l’interaction
Comme pour les effets principaux, les effets des interactions sur un
graphe afin de faciliter l’interprétation.

Le point P1 est obtenu en moyennant les réponses lorsque A=1 et B=1.

Ici, cela se résume à l’essai numéro 1. De même pour les points P2, P3 et P4.
Sur la gauche est représenté le graphe des interactions sur un schéma en trois
dimensions. Dans la pratique les graphes d’interactions sont représentés en deux
dimensions comme illustré sur la droite.
L’effet d’une interaction est d’autant plus important que la différence
pente des droites du graphe soit élevée.
3 Exemples d’application
3-1 Plan complet trois facteurs à deux niveaux (23)
Dans ce paragraphe on va traiter une étude d’un four micro-ondes
ménager l’objectif étant de connaître l’influence des différents facteurs sur
l’efficacité du chauffage d’un bol de lait et de minimiser la consommation
d’énergie.
Les facteurs étudiés sont les suivants :

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Facteur Description Niveau 1 Niveau 2

A Puissance du four Medium (3) Fort (5)
B Temps de chauffage 1’00 1’30’’
C Position sur le plateau Bord Centre
En plus de ces facteurs les trois interactions AB, AC et BC sont étudiés.
Le plan d’expériences 23 consiste à faire toutes les combinaisons
possibles entre les 3 facteurs soit un plan à huit essais. Compte tenue de la
dispersion attendue dans la réponse (température du bol de lait), on choisit de
répéter deux fois chaque essai.
Les essais on donné les résultats suivants :

Le dépouillement consiste à faire les calculs des effets et à produire les

graphes des effets.
3-1-1 Tableau des moyennes
La moyenne générale des essais est de 60

3-1-2 Graphes des effets

3-1-3 Tableau des moyennes pour les interactions AB, AC et BC

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3-1-4 Graphes des interactions

On note sur les graphiques que seule l’interaction AB est significative. En

effet seules les droites du graphe de cette interaction qui ne sont pas droites.
3-1-5 Calcul des effets facteurs et des interactions
EA1=50,25-60=-9,75 on en déduit EA2=9,75
EB1=52,25-60=-7,75 on en déduit EB2=7,75
EC1=59,00-60=-1,00 on en déduit EC2=1,00
IA1B1=45,5-60-(-9,75)-(-7,75)=3 on en déduit IA1B2=-3, IA2B1=-3 et IA2B2=3
3-1-6 Calcul de la réponse théorique
Pour chaque essai, il est possible de calculer une réponse théorique égale
à l’addition de tous les effets et des interactions. Ainsi pour l’essai n°1, en ne
retenant que les effets principaux et l’interaction AB on calcule :

3-1-7 Interprétation
Sur trois facteurs étudiés, seuls les facteurs A (puissance) et B (temps)
sont significatifs. Le facteur C (position sur le plateau) n’est pas ou peu
significatif.
L’interaction entre le facteur puissance et le facteur temps joue le rôle
d’amplificateur, plus la puissance et importante, plus le temps modifie la
température du liquide.
3-2 Plan complet deux facteurs à trois niveaux (32)
Deux niveaux sont parfois insuffisants pour avoir une bonne idée du
système. Il est alors utile de réaliser des expériences dans lesquelles les facteurs
seront des facteurs à trois ou plus niveaux.
Traitons par exemple l’étude le problème d’amélioration de la capabilité
sur un tour parallèle. Les facteurs étudiés sont dans ce cas :
− Facteur A : type de plaquette (3types testés)
− Facteur B : vitesse de coupe (3 vitesses testées)
La réponse du système est l’écart-type de la dispersion mesurée sur 30
pièces consécutives. L’écart-type est exprimé en 1/100 de mm. On cherche alors
la configuration qui minimise la dispersion, cela revient à rechercher le niveau
des facteurs qui ont un effet négatif. Le plan complet comporte 3x3=9 essais.
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3-2-1 Tableau des moyennes

3-2-2 Graphes des effets

3-2-3 Calcul des effets des facteurs

Le calcul des effets, dans ce cas, est identique au cas avec 2 niveaux. En
effet, on utilise la formule :
EAi= moyenne des réponses lorsque A est au niveau i – moyenne
générale
La moyenne générale des 9 réponses : M=2,52.
EA1=1,87-2,52=-0,65 ; EA2=2,27-2,52=-0,25 ; EA3=3,43-2,52=0,9
On remarque toujours que EA1+EA2+EA3=0. Cette propriété sera utilisée
pour le calcul des effets du facteur B :
EB1=3,13-2,52=0,61 ; EB2=2,47-2,52=-0,05 ; EB3=-(EB1+EB2)= -(0,61-
0,05)= -0,56
Dans ce cas, la solution recherchée (diminution de la dispersion) consiste
à figer l facteur A au niveau 1 et le facteur B au niveau 3.

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