Comment Optimiser Lorganisation Transport
Comment Optimiser Lorganisation Transport
Comment Optimiser Lorganisation Transport
Organisation transport
©OMNITRACS
©JL.ROGNON
C
’est le budget le plus important dans
de nombreuses Supply Chains, mais
le transport n’occupe pas toujours
la place qu’il mérite dans les orien-
tations stratégiques des entreprises.
Depuis quelques années, ce maillon
optimiser son
considérablement complexifié les flux et accéléré
les délais de livraison, le développement à l’inter-
national des entreprises demande beaucoup plus
d’expertise dans les appels d’offres transports et les
organisation
contraintes environnementales doivent désormais
entrer en ligne de compte. Comment dans ces
conditions y voir clair dans tout cet entremêlement
de flux, de transporteurs, de sous-traitants, de nou-
velles technologies et de réglementations diverses
Revoir régulièrement
ses plans de transport
La bonne nouvelle, c’est que la complexification
L’organisation du transport s’est largement com- du sujet offre de plus grandes opportunités d’opti-
plexifiée ces dernières années, notamment en raison misation qu’auparavant, quand son périmètre était
de la montée en puissance de l’omni-canal et de la circonscrit à des lignes bien identifiées et relative-
prise en considération de l’impact environnemental. ment stables dans le temps. Aujourd’hui, les plans
de transport sont rarement définis pour plus de
Voici un petit tour d’horizon des différentes alterna- 3 ans, pendant lesquels la volumétrie du flux, les
tives organisationnelles et technologiques pour aider attentes clients, les fournisseurs et les caractéris-
les entreprises à optimiser leur organisation transport. tiques de l’offre transport ont eu le temps de forte-
nisation séparée qui propose ses services à d’autres leurs transporteurs, désormais notés. « Notre
clients (comme C-Log, voir page 70). D’autres choi- module d’aide à la décision DDS Dashboard peut
sissent la solution de l’externalisation à un organi- produire ce genre d’éléments, voire les mettre à dis-
sateur de transport. Attention dans ce cas à ne pas position des transporteurs. Ces derniers y sont pour
« passer la patate chaude », en se contentant de la plupart assez favorables, car ils sont évalués sur
laisser son prestataire se dépatouiller avec tous ses des éléments concrets et objectifs, et risquent moins
ordres de transport. « Un cahier des charges bien d’être mis au pilori parce qu’ils auraient fait une
posé est une nécessité pour les entreprises qui petite erreur lors des derniers jours alors qu’ils réa-
externalisent. Le client doit y définir ses attentes et lisent par ailleurs un taux de service de 99 % sur
bien expliciter les VL, les valeurs logistiques car les le mois », explique Jérôme Bour. C’est nouveau, les
palettes hors normes, les fiches mal renseignées sur transporteurs peuvent également être notés sur leur
©DESCARTES
les poids et les dimensions peuvent ensuite occa- taux de remontée des informations à temps.
sionner des problèmes de facturation et de traçabi-
Michel lité en bout de chaîne », prévient Benoit Thifinau, La révolution des plates-formes
Waterschoot,
Descartes Responsable de l’offre Linkepilot chez le prestataire collaboratives
Systems Group Log’S. A un niveau plus stratégico-tactique, il est Cependant, de nombreux transporteurs recourent
bon également de pouvoir informer son prestataire à de la sous-traitance en cascade, ce qui ne favo-
le plus en amont possible des variations prévues rise pas cette remontée d’informations par les
dans la volumétrie liées à des opérations commer- mobiles, le web ou l’EDI. C’est là qu’interviennent
ciales particulières. La tendance actuelle en matière des plates-formes collaboratives ouvertes de suivi
de prestation est d’ailleurs d’aller au-delà du pilo- opérationnel des ordres de transport, comme celle
©TERRA TECHNOLOGY
tage opérationnel et du suivi d’exécution avec les de la start-up Shippeo. « L’objectif est d’avoir un
tours de contrôle. C’est le cas d’Ideo, une structure seul outil, mutualisé, pour travailler avec l’ensem-
de pilotage créée par ID Logistics qui gère environ ble du marché car pour les transporteurs, c’est
120 M€ de transport par an. « Le pilotage opéra- compliqué d’avoir à utiliser un grand nombre d’ou-
Robert tionnel, avec le support de notre TMS, reste le cœur tils en fonction du choix des organisateurs de
Byrne,
Terra Technology de notre métier, mais ce n’est pas suffisant. L’en- transports pour lesquels ils travaillent », explique
jeu n’est pas uniquement de garantir l’exécution. Il Thibault Morlot, Chargé des questions d’optimisa-
est d’accompagner nos clients dans leurs évolutions tion chez Shippeo. La remontée d’information vers
et de les aider à capturer progressivement des la plate-forme, en temps réel, se fait à partir d’une
opportunités d’optimisation. Nos équipes et nos application sur smartphone. A terme, Shippeo
solutions appuient nos clients pour leur apporter envisage de proposer aussi des services d’optimi-
un maximum de valeur dans le domaine des achats, sation basés sur la recherche de combinaisons de
des nouvelles technologies, du multi-modal, mais flux en temps réel. Une autre plate-forme digitale
aussi des synergies multi-client », nous confie pourrait faire bouger les lignes de l’optimisation
©I DEO
Emmanuel Guérin, Directeur d’Ideo. Le 4PL pro- transport. Il s’agit de Chronotruck, lancée début
Emmanuel pose également des solutions d’optimisation dyna- octobre 2015, qui se qualifie elle-même d’Uber
Guérin,
Ideo mique qui consistent à rechercher pro-activement français du fret. La plate-forme met en relation
des contre-flux sur des parties du plan de trans- immédiatement le chargeur, qui a défini un besoin
port du client, et ainsi de réduire les coûts. précis (avec choix de délai, de niveau de service,
de type de transport, etc.), avec le transporteur réfé-
La visibilité temps réel rencé le plus proche, géo-localisé via une applica-
Le chargeur peut également souhaiter garder une tion smartphone. La qualité de la prestation est
certaine visibilité sur son organisation transport. suivie en temps réel et dès la livraison effectuée, la
©CHRONOTRUCK
« Nous observons chez les acteurs de la grande dis- photo du BL déclenche l’envoi par mail au client de
tribution la volonté de réintégrer chez eux la partie la facture. La plate-forme peut bien sûr s’intercon-
semi-remorques [NDLR : mais pas les tracteurs, ni necter avec des WMS ou des ERP. « C’est une rup-
Rodolphe les conducteurs], ce qui leur permet de garder la ture technologique car cela va permettre aux outils
Allard,
Chronotruck main sur le suivi de leurs marchandises », nous de production qui nécessitent de faire appel à
confie Jonathan Fath, Chef de projet chez TIP Trai- du transport de travailler en temps réel, et de
ler Services. La nouvelle tendance est au temps manière automatisée », souligne Rodolphe Allard,
réel, à la récupération des statuts de preuves Co Fondateur de Chronotruck, qui précise que la
de livraison avec un retour d’informations vers le plate-forme, qui compte aujourd’hui 300 clients,
chargeur (voir le cas du messager DB Schenker 100 transporteurs référencés et 230 chauffeurs géo-
page 66). Cette possibilité ouvre de belles perspec- localisés, vise à terme plusieurs dizaines de milliers
tives pour les chargeurs et les organisateurs de d’utilisateurs. Une nouvelle corde à l’arc des orga-
transport qui vont s’appuyer sur des indicateurs nisations transport pour gagner en flexibilité ! ■
factuels afin de mesurer la qualité de service de JEAN-LUC ROGNON
JEAN-LUC ROGNON
Temps réel
DB Schenker France dynamise son dernier kilomètre
L’installation sur les 73 agences de son réseau de messagerie national d’un système de remontée d’informations en
temps réel pour ses opérations de camionnage donne à DB Schenker France plus de réactivité et lui ouvre des
perspectives en matière de nouveaux services.
L
a messagerie en France est un secteur plutôt projet, initié à l’origine au niveau du groupe. Le
chahuté. Mais la lente décroissance du mar- choix technique se porte en janvier 2014 sur la
ché, fatale à certains, n’empêche pas d’au- solution Cadis de Kratzer Automation, qui com-
tres acteurs de tirer leur épingle du jeu. C’est le prend un module Cadis Control à mettre en place
cas du réseau de DB Schenker France, dont les dans chacune des cellules d’exploitation et de
volumes au niveau national connaissent depuis camionnage des 73 agences en France du réseau
plusieurs années une progression annuelle de 4 à DB Schenker, et l’application Cadis Mobile, ins-
5%. Et ce qui est encore plus rare, c’est que cette tallée sur quelque 2.300 terminaux de type PDA
dynamique positive est également rentable. Dans (Personal Digital Assistant, des Motorola MC 67)
ce métier très complexe, « rester dans le vert » est qui seront utilisés par les conducteurs, qu’ils
soient employés de DB Schenker ou sous-traitants
(30 à 40 % sur la partie collecte et livraison). L’ou-
til doit par ailleurs être interfacé avec le TMS « mai-
son ». En juin 2014, la solution est déployée sur 2
agences pilotes, Bonneuil et Toulouse, et un an plus
tard, le réseau est entièrement équipé, conformé-
ment au calendrier initial. Investissement estimé,
tout compris : 3 M€, soit un coût ramené au récé-
pissé de livraison de 1€ pendant 3 mois (l’activité
messagerie de DB Schenker au niveau national
traite environ 1 M de récépissés par mois).
comme Eden Park, Groupe SMCP, Groupe Royer ou station chargeur dénommée Transware et com-
Bertrand encore Vilebrequin. Son équipe de gestion et de mercialisée par Interlog. Cette solution affecte
Chabrier, pilotage du transport, composée d’une dizaine de automatiquement le bon transporteur, en fonction
Directeur du
personnes, gère de très gros volumes et s’occupe du plan transport. « Il y a davantage de fonction-
développement
de C-Log également de la partie règlement à l’international, nalités qu’une simple station d’étiquetage trans-
des crédits documentaires et des opérations doua- port. Ce système nous a permis, par exemple, de
nières. La partie import de marchandises du groupe partitionner le plan de transport, en fonction des
Beaumanoir représente chaque année quelque zones géographiques ou des typologies de flux »,
1.800 conteneurs EVP et un trafic de 5.800 t en nous explique Philippe Heinry, Directeur trans-
aérien et de 30.000 m3 par la route. Sur le flux aval, port de C-Log. Dans le domaine du BtoC, la sta-
qui concerne la distribution BtoB et BtoC nationale tion chargeur va permettre à C-Log de prendre
et internationale (80 pays), C-Log travaille pour lui-même à sa charge la traction vers le centre de
une vingtaine de clients et a expédié l’année der- distribution de son prestataire de distribution
©C-LOG
nière près de 2,3 M de colis en BtoB et 850.000 en (réseau de points relais) afin de s’affranchir des
Philippe BtoC. Mais l’activité e-commerce monte en flèche : heures de collectes du prestataire, qui imposent
Heinry, C-Log prévoit d’expédier 1,2 million de colis en des cut-off plus contraignants. C’est elle aussi qui
Directeur 2016 et a réalisé +50% de volumes sur janvier, par gère les flux EDI sortants (transmission des expé-
transport
de C-Log
rapport à la même période de l’année dernière. ditions aux transporteurs) et entrants (flux de
La distribution s’effectue essentiellement via des tracking, mis à disposition des clients via un
expressistes et quelques transporteurs traditionnels extranet). « Cela permet de mesurer de manière
fiable la qualité de nos transporteurs, d’analyser
les codes événements de livraison de nos colis et
de transmettre ces informations à chacun de nos
clients sur notre capacité à bien organiser le
transport. Dans le cadre de nos procédures ISO
9001, nous suivons cela de très près », précise
Bertrand Chabrier, Directeur du développement de
©C-LOG
©C-LOG