1.NOTIONS D'HYGIENE INDUSTRIELLE DR Nafai

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UNIVERSITÉ D’ALGER

FACULTÉ DE MÉDECINE – DÉPARTEMENT DE MÉDECINE

COURS DE POST - GRADUATION


TROISIÈME ANNÉE

MODULE : HYGIÈNE INDUSTRIELLE

NOTIONS D’HYGIÈNE INDUSTRIELLE

Docteur NAFAI - BOUTOUCHENT Dalila


SPÉCIALITÉ : MÉDECINE DU TRAVAIL

DOCENT

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2005 - 2006


Notions d’hygiène industrielle

Plan

INTRODUCTION

HYGIÈNE DE TRAVAIL

- DÉFINITIONS
- HISTORIQUES
- DÉMARCHES

ORGANISMES ET ACTEURS DE PRÉVENTION CONCERNÉS PAR


L’HYGIÈNE DU TRAVAIL

LÉGISLATIONS EN MATIÈRE D’HYGIÈNE DU TRAVAIL

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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Notions d’hygiène industrielle

INTRODUCTION

L’hygiène industrielle, née de la médecine du travail, est devenue une


discipline à part entière qu’au début du XX ème siècle lorsque le besoin
s’est fait sentir de mieux appréhender les causes des maladies
professionnelles de manière à mieux les maîtriser.

Définitions 

Le mot hygiène selon le dictionnaire Robert [3], désigne « l’ensemble des


principes et des pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé ».

Le mot industrie, toujours selon le dictionnaire Robert, désigne


l’ensemble des activités économiques ayant pour objet l’exploitation des
richesses minérales et des diverses sources d’énergie, ainsi que la
transformation des matières premières (animales, végétales ou animales)
en produits fabriqués ou finis.

L’hygiène industrielle quand à elle, se définit selon l’American Industrial


Hygiène Association (AIHA), comme « une science et un art à la
reconnaissance, à l’évaluation et au contrôle des contraintes reliées à
l’environnement physique du milieu de travail. Ces contraintes pouvant
causer une maladie professionnelle, altérer la santé et le bien être, ou
créer un état d’inconfort ou d’inefficacité pour le travailleur comme pour le
citoyen en général »[1].

A la fois science et art, elle s’est définie et précisée au cours des cinquante
dernières années. Son histoire a commencé avec la révolution industrielle
au début du XIX siècle (industrie du textile, les mines de charbon, les
hauts fourneaux…). Ce qui a fait que les hommes ont réagi face à des
conditions de travail déplorables et de plus en plus pénibles et ce qui a
emmené les gouvernements à légiférer en matière de sécurité et de santé
au travail.

L’hygiène industrielle s’est focalisée donc sur l’environnement


professionnel pour en maîtriser les risques et éviter ainsi des maladies ou
un inconfort pour celles ou ceux qui travaillent.
Peu développée en Algérie, l’hygiène industrielle est une science qui est
reconnue comme telle à l’échelle internationale (OMS, BIT).

Cependant, l’exploitation des ressources naturelles engendre un nombre


incalculable d’agresseurs possibles : poussières de minéraux, de
végétaux, d’animaux, d’éléments chimiques (mercure, plomb…),
d’éléments physiques (bruit, chaleur…). C’est pourquoi, de nos jours

3
l’hygiène industrielle, de plus en plus du ressort de spécialistes et de
techniciens formé en hygiène industrielle, a éclaté en plusieurs disciplines
qui supposent des connaissances dans les domaines complexes de la
chimie, de la physique, de la biologie …etc.

Ces disciplines sont la sécurité du travail : science du risque aigu,


spécialité de l’ingénieur de sécurité. L’hygiène du travail, science du
risque chronique (terme exclusivement réservé au monde du travail),
spécialité de l’hygiéniste du travail. L’ergonomie, science de l’adaptation
du travail à l’homme, spécialité de l’ergonome. Et enfin de la médecine du
travail, science médicale du ‘travailleur sain’ spécialité du médecin du
travail.

L’hygiène industrielle, à travers toutes ses disciplines, se propose de


tenter d’éviter ces agressions pourvues du monde du travail avec comme
objectifs : d’une part de protéger le voisinage contre les dangers ou les
inconvénients des usines diverses et d’autre part de protéger les
travailleurs contre les accidents de travail et les maladies professionnelles.

En tant que médecin du travail on se limitera dans cet exposé aux


pathologies chroniques pouvant être engendrées par une exposition
prolongée à des agresseurs professionnels c'est-à-dire : l’hygiène du
travail.

Cependant pour mieux cerner l’intérêt que nous portons à l’hygiène du


travail, il est impératif de rappeler quelques notions nous permettant de
mieux comprendre le monde professionnel et l’intérêt que nous portons à
la promotion de la santé dans cet environnement.

Qu’est ce que le travail ?


Dans la religion musulmane le travail est élevé au rang de prière.
Différemment, dans la religion chrétienne, le travail est une punition : « tu
gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

Selon K. Marx et dans la conception matérialiste du monde du travail :


« l’homme joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance
naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et
mains, l’homme les met en mouvement, afin de s’assimiler les matières
en leur donnant une forme utile à sa vie » [2].

Selon S. Tovmassian : « le travail, activité spécifique chez l’homme est


médiatisé par les instruments artificiellement crées par l’homme pour
renforcer, prolonger voire remplacer ses propres organes de travail
naturels [2].

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En définitive, du point de vue générique le travail est défini comme un
processus d’interaction entre le sujet (l’homme) et l’objet (la nature) en
vue de réaliser dans la nature ses propres buts et besoins.

Qu’est ce que L’entreprise ?


L’entreprise est un concept socio-économique désignant une organisation
constituant une unité économique destinée à la production, à l’échange ou
à la circulation des biens et services.
Elle dispose de moyens humains et matériels qu’elle met en œuvre pour
fabriquer des produits, réaliser des travaux ou fournir des services.
Par le terme d’entreprise, on désigne aussi des organisations ayant
chacune une activité bien définie. On distingue :

- les entreprises agricoles (secteur primaire)

- les entreprises industrielles (secteur secondaire)

- les entreprises commerciales (secteur tertiaire)

Qu’est ce que la santé ?


Selon le dictionnaire le Larousse, la santé est un état d’une personne dont
l’organisme fonctionne bien. Ce qui sous entend que la santé n’équivaut
pas à l’absence de maladie.
De nos jours, ce terme a pris un sens plus large. Pour être en santé, il
nous faut pouvoir accepter les changements qui surviennent autour de
nous et nous y adapter. La définition de la santé ne se limite plus à la
seule condition physique de l’individu ; elle englobe aussi son bien être
mental et social.

Qu’est ce que la promotion de la santé ?


La promotion de la santé vise à donner aux gens des outils qui leur
permettent d’améliorer leur propre santé, outils qui prennent la forme de
renseignements (informations sur les risques auxquels ils sont exposés
par exemple en milieu du travail) et de programmes (vaccinal par
exemple). En d’autres termes, la promotion de la santé aide les gens à
prendre soin d’eux même.

Qu’est ce que la promotion de la santé en milieu de travail ?


Le système de promotion de la santé en milieu de travail, dont s’inspirent
les programmes et politiques des pays à l’intention du monde de travail,
repose sur cinq principes suivants :
- satisfaire les besoins de tous les employés, quel que soit leur état de
santé ;
- prendre en considération les besoins, préférences et attitudes des
diverses catégories de travailleurs ;
- tenir compte du fait que le mode de vie d’une personne se compose
d’un ensemble d’habitudes de santé interdépendantes ;

5
- s’adapter aux caractéristiques particulières de chaque milieu de
travail ;
- soutenir l’élaboration d’une politique globale en matière de santé en
milieu de travail.
Il est en effet avantageux, pour les employeurs, de compter sur des
employés en bonne santé. Des études [] réalisées dans un certain nombre
de pays arrivent toutes à la même conclusion : la mise en œuvre de
programmes de santé entraîne une réduction des frais médicaux, du
nombre d’absences pour cause de maladie, du roulement du personnel et
du taux d’accidents de travail.

En Algérie, c’est la médecine du travail qui prend en charge la


protection des travailleurs contre les risques professionnels en milieu de
travail.
La promotion de la santé des travailleurs par la médecine du travail est
partie intégrante de la politique nationale de santé.

Dans le cadre des missions telles que définies par la législation en vigueur,
la médecine du travail dont la double mission est préventive
essentiellement et curative accessoirement, a pour but :

- De promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien être physique


et mental des travailleurs dans toutes les professions et d’élever le
niveau des capacités de travail et de création ;
- De prévenir et protéger les travailleurs des risques pouvant
engendrer des accidents ou des maladies professionnelles et de tout
dommage causé à leur santé ;
- D’identifier et de surveiller, en vue de réduire ou d’éliminer tous les
facteurs qui, sur les lieux de travail peuvent affecter la santé des
travailleurs ;
- De placer et de maintenir les travailleurs dans un emploi convenant
à leurs aptitudes physiologiques et en règle générale, adapter le
travail à l’homme et chaque homme à chaque à sa tâche ;
- De réduire les cas d’invalidité et assurer une prolongation de la vie
active des travailleurs ;
- D’évaluer le niveau de santé des travailleurs en milieu de travail ;
- D’organiser les soins d’urgence aux travailleurs, la prise en charge
des traitements ambulatoires, le traitement des maladies
professionnelles et à caractère professionnel ;
- De contribuer à la sauvegarde de l’environnement par rapport à
l’homme et à la nature ;
- D’œuvrer à l’adoption des systèmes d’organisation du travail et de
cultures d’entreprise susceptibles de contribuer à la sécurité et à la
santé au travail et de promouvoir un climat social positif et le bon
fonctionnement de l’entreprise.

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L’hygiène du travail

L’hygiène du travail selon le BIT, est la science qui vise à prévoir,


identifier, évaluer et maîtriser les facteurs et les contraintes propres au
travail ou qui en résultent et qui sont susceptibles d’entraîner la maladie,
l’altération de la santé et du bien être des travailleurs, tout en tenant
compte des impacts éventuels sur la communauté avoisinante et sur
l’environnement général.
Facteurs et contraintes ? Il s’agit principalement des risques chimiques,
physiques, biologiques, en d’autres termes des risques objectivement
mesurables.

Il est utile de rappeler qu’Alice Hamilton figure parmi les pionniers de


cette discipline. C’est l’une des premières femmes accédant au titre de
professeur à l’université de Harvard en 1919 dans cette discipline.
Médecin de formation, touchée par la condition ouvrière et les maladies
qu’engendrait le travail, réalisant que le médecin se limitait au diagnostic
et au traitement des maladies professionnelles et que rien ne se faisait
pour comprendre l’origine de ces maladies et de les éviter, elle se forma à
la détection et à la maîtrise des nuisances professionnels. Ce qui a
grandement favorisé le développement de cette nouvelle science :
l’hygiène du travail [].

L’hygiène du travail, en tant que discipline à part entière apporte une


nouvelle dimension à l’équipe de santé au travail dans la mesure où les
facteurs et les paramètres qui conditionnent la qualité du poste et des
conditions de travail sont pris en compte avec le même degré de
professionnalisme que ceux qui conditionnent la santé des travailleurs.

Enfin, l’hygiène du travail, équilibre l’approche des problèmes de santé


au travail en axant son action sur les composantes critiques de
l’environnement professionnel c’est dire que la prévention primaire est le
domaine d’intervention essentiel de l’hygiène du travail. Ceci est conforté
par le fait que dés la conception de nouveaux postes de travail, tous les
facteurs pouvant contribuer à créer des risques professionnels peuvent
être identifiés, pris en compte et maîtrisés.

Cependant, en réalité c’est loin d’être le cas : méconnaissance des risques


professionnels ou prise de conscience insuffisance de la part des
décideurs.

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Démarches de l’hygiène du travail

Première étape : anticiper le danger


Elle concerne les études et planification de l’aménagement de nouveaux
postes de travail. Qu’ils s’agissent de la mise en œuvre de nouveaux
procédés de production ou de procédés déjà connu ou qu’ils s’agissent
simplement de l’aménagement de bureaux, il est primordial de procéder à
une réflexion sur les dangers potentiels et sur les facteurs d’inconfort qui
peuvent résulter des choix pris par les ingénieurs ou les architectes dans
la conception des locaux et des postes de travail.
Cependant, l’anticipation des dangers est limitée par trois facteurs
principaux :
- l’absence d’échange d’expérience entre les professionnels des
branches économiques concernées ;
- le manque de connaissances généralisées dans le domaine de la
santé et de la sécurité de travail ;
- la non implication des acteurs de la santé au travail par les
managers lors de la conception du travail.

Deuxième étape : détection et identification des dangers


Cette étape de l’identification, consiste à déterminer où sont les dangers
qui peuvent devenir des risques. C’est l’étape cruciale qui consiste à
identifier, détecter, traquer les dangers présents dans un environnement
professionnel donné.
C’est le début de la phase de diagnostic de la « santé du poste de travail »
qui se développe par :
- l’expérience ;
- la qualité d’écoute et d’observation ;
- la communication avec tous les partenaires concernés.

Troisième étape : évaluer les risques


C’est l’étape de la quantification, il existe trois niveaux :
- risques manifestement négligeables ou sous contrôle
- risques ne pouvant être évalués à priori, donc nécessitant une
évaluation quantitative ;
- risques manifestement inacceptables, nécessitant des mesures
préventives immédiates sans évaluation.

Quatrième étape : maîtriser les risques


C’est l’étape de la gestion des risques, elle se situe au niveau de:
- la source : substituer, supprimer, enfermer… les facteurs de risque.
C’est la prévention primaire.
- L’interface : intercepter, neutraliser, diluer…les facteurs de risque.
C’est la prévention secondaire.
- La cible : protéger, former, informer.... C’est la prévention tertiaire.

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ORGANISMES et ACTEURS DE PREVENTION
Concernés par l’hygiène de travail

Organismes Internationaux

ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE : OMS


« …les services de santé au travail devraient faciliter l’adaptation du
travail à l’homme et de l’homme à sa tache et contribuer ainsi à assurer
aux travailleurs le plus haut degré possible de bien être physique et
mental ».

ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAL : OIT


Est un organisme paritaire. Il regroupe les gouvernements, les
représentants des employeurs ou du patronat et représentants des
syndicats nationaux des pays membres. Il adopte des recommandations,
conventions et autres chartes sur le travail.

BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL : BIT


Est l’organe technique par lequel passent et se traduisent en directives
techniques les orientations de l’OIT. Il réalise des études et font autorité
en matière de référence toxicologique.

Organismes Nationaux

MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE


Est en charge de la politique nationale de prévention. Particulièrement, la
direction des relations de travail a la charge de la politique publique
nationale de prévention sur les lieux de travail,cette direction prépare,
élabore et veille à l’application de la réglementation dans ce domaine.

MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA REFORME HOSPITALIERE


Notamment, la sous direction de la santé au travail, normalise les services
et activités de médecine du travail, évalue les programmes et contrôle les
activités médicales de santé au travail.

INSPECTION GENERALE DU TRAVAIL


Outre ses missions d’information et de conseil, l’IGT contrôle sur le terrain
l’état d’application de la législation en matière d’hygiène, de sécurité et de
médecine du travail.

CAISSE NATIONALE DES ASSURANCES SOCIALES DES TRAVAILLEURS


SALARIES (CNAS)
La CNAS gère le fond de prévention. Son action se caractérise par des
recommandations pratiques, des contrôles, une assistance technique et
des conseils aux entreprises.

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INSTITUT NATIONAL DE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
(INPRP)
L’INPRP apporte une aide à caractère scientifique et technique dans le
domaine de la prévention des risques professionnels au profit des salariés
et des entreprises (études, recherches, formation, assistance
documentaire, information).

ORGANISME PROFESSIONNEL DE PREVENTION DES RISQUES


PROFESSIONNELS DANS LE BATIMENTS ET LES TRAVAUX PUBLICS
(OPREBATP)
L’OPREBATP contribue à la prévention de manière spécifique dans toutes
les entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics.

HAUT COMMISSARIAT A L’ENERGIE ATOMIQUE


Gère la prévention en matière de rayonnements ionisants (surveillance,
études, recherches…).

COMITE NATIONAL DE MEDECINE DU TRAVAIL


CONSEIL NATIONAL D’HYGIENE, DE SECURITE ET DE MEDECINE DU
TRAVAIL
COMITE NATIONAL DE RADIOPROTECTION

ACTEURS DE PREVENTION

Ils ont un rôle direct sur le terrain, en milieu de travail :

- L’employeur, c’est le décideur, l’acteur principal de la prévention


en entreprise. Il veille à la santé et à la sécurité de ses salariés par
la mise en œuvre de mesures appropriées. Considéré comme
premier responsable par la législation, il est tenu de s’entourer de
toutes les compétences nécessaires.

- Le médecin du travail, outre son rôle de conseiller (CHS) aussi


bien de l’employeur que des employés, il assure la surveillance
médicale des salariés et des conditions de travail.

- Les délégués des personnels (CHS).

- Les employés.

- Le proposé à l’hygiène et la sécurité

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Réglementations en hygiène du Travail

En Algérie, la prévention des risques professionnels, dans son ensemble


est inscrite dans les textes fondamentaux qui régissent la vie politiques,
sociale et économique du pays, à ce titre nous citons :

- Extrait de la Charte Nationale : « Il y a lieu également de


renforcer les conditions relatives à une meilleure organisation de
l’hygiène, de la sécurité et de la médecine du travail ; l’accent doit
être mis, notamment, sur l’action préventive dans la lutte contre les
risques professionnels ».
- Article 62 de la constitution : « L’état garantit le droit à la
protection, à l’hygiène et à la sécurité dans le travail

La prévention des risques professionnels en Algérie a donc pour objectif


essentiel la recherche d’une situation de sûreté, de sécurité et d’hygiène
dans le travail, elle est ainsi un vecteur important pour le développement
et la promotion de l’homme au travail.

Les lois cadres

Loi n° 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la


promotion de la santé.

TITRE I : Principes et dispositions fondamentaux

Chapitre 1
Article 1er – La présente loi a pour objectif de fixer les dispositions
fondamentales en matière de santé et de concrétiser les droits et devoirs
relatifs à la protection et à la promotion de la santé de la population.

Article 2 - la protection et la promotion de la santé concourent au bien


être physique et moral de l’homme et à son épanouissement au sein delà
société, et constituent de ce fait, un facteur essentiel du développement
économique et social du pays.

Article 3 – les objectifs en matière de santé visent la protection de la vie


de l’homme contre les maladies et les risques, ainsi que l’amélioration des
conditions de vie et de travail, notamment par :
- le développement de la prévention ….

TITRE II : Santé publique et épidémiologie

Chapitre I : Dispositions générales


Article 25 – On entend par santé publique l’ensemble des mesures

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préventives, curatives, éducatives et sociales ayant pour but de préserver
et d’améliorer la santé de l’individu et de la collectivité.

Article 29 – Il est fait obligation à tous les organes de l’Etat, aux
collectivités locales, entreprises, organismes, et à la population,
d’appliquer les mesures de salubrité, d’hygiène,….d’assainissement des
conditions de travail, de prévention générale.

Chapitre II : Mesures de protection du milieu et de


l’environnement
Article 37 – Les sociétés, entreprises et tout prestataire de service dans le
domaine de l’alimentation sont tenus d’assurer, à leurs travailleurs, des
examens médicaux appropriés et périodiques.

Article 39 – La restauration en collectivité doit être conforme aux normes


d’hygiène et de nutrition.

Article 41 – Les responsables des organismes, établissements et


entreprises, sont tenus d’assurer l’entretien des locaux de production
conformément aux règles et normes d’hygiène et de salubrité définis par
la réglementation.

Article 46 – L’observation des règles de prévention à l’encontre des


méfaits du bruit est une obligation pour tous les citoyens.

Article 47 – Les mesures de protection contre les méfaits du bruit dans les
locaux… de travail seront définies conformément à la réglementation en
vigueur.

Article 49 – La production, la conservation, le transport, l’application et


l’enfouissement des substances radioactives, des substances toxiques,
doivent s’effectuer conformément à la réglementation en vigueur.

Chapitre IV : Prévention et lutte contre les maladies non


transmissibles prévalentes et les fléaux sociaux
Article 63 – L’usage du tabac est interdit dans les lieux publics. La liste de
ces lieux et les modalités d’application sont fixées par voie réglementaire.

Chapitre VI : Mesures de protection du milieu de travail


Article 76 – La protection sanitaire en milieu de travail a pour but d’élever
le niveau de la capacité de travail et de création, d’assurer une
prolongation de la vie active des citoyens, de prévenir les atteintes
pathologiques engendrées par le travail, d’en diminuer la fréquence, de
réduire les cas d’invalidité et d’éliminer les facteurs ayant une influence
nocive sur la santé des citoyens. Les modalités d’application sont fixées
par voie réglementaire

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Chapitre X : L’éducation sanitaire
Article 96 – L’éducation sanitaire est une obligation dévolue à l’Etat,
conformément aux dispositions de la présente loi.

Article 97 – L’éducation sanitaire a pour but de contribuer au bien être de


la population par l’acquisition des connaissances nécessaires, notamment
en matière :
- d’hygiène individuelle et collective
- de protection de l’environnement….

Loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail

TITRE I : Objet et fond d'application

Article 1er - La présente loi a pour objet de régir les relations individuelles
et collectives de travail entre les travailleurs salariés et les employeurs.

Article 2 - Au titre de la présente loi, sont considérés travailleurs


salariés toutes personnes qui fournissent un travail manuel ou
intellectuel moyennant rémunération dans le cadre de
l'organisation et pour le compte d'une autre personne physique ou
morale, publique ou privée ci-après dénommée "employeur".

Chapitre I : Droits des travailleurs


Article 5 - Les travailleurs jouissent des droits fondamentaux
suivants:
- exercice du droit syndical,
- négociation collective,
- participation dans l'organisme employeur,
- sécurité sociale et retraite,
- hygiène, sécurité et médecine du travail,
- repos,
- participation à la prévention et au règlement des conflits de travail,
- recours à la grève.

Article 6 - Dans le cadre de la relation de travail, les travailleurs ont


également le droit :
- à une occupation effective,
- au respect de leur intégrité physique et morale et de leur dignité,
- à une protection contre toute discrimination pour occuper un poste autre
que celle fondée sur leur aptitude et leur mérite,
- à la formation professionnelle et à la promotion dans le travail,
- au versement régulier de la rémunération qui leur est due, aux oeuvres
sociales,
- à tous avantages découlant spécifiquement du contrat de travail.

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Chapitre II : Obligations des travailleurs
Article 7 - Les travailleurs ont les obligations fondamentales
suivantes au titre des relations de travail :
- accomplir au mieux de leurs capacités, les obligations liées à leur poste
de travail, en agissant avec diligence et assiduité, dans le cadre de
l'organisation du travail mise en place par l'employeur,
- contribuer aux efforts de l'organisme employeur en vue d'améliorer
l'organisation et la productivité,
- exécuter les instructions données par la hiérarchie désignée par
l'employeur dans l'exercice normal de ses pouvoirs de direction,
- observer les mesures d'hygiène et de sécurité établies par
l'employeur en conformité avec la législation et la réglementation,
accepter les contrôles médicaux internes et externes que
l'employeur peut engager dans le cadre de la médecine du travail
ou du contrôle d'assiduité,
- participer aux actions de formation, de perfectionnement et de
recyclage que l'employeur engage dans le cadre de l'amélioration
du fonctionnement ou de l'efficacité de l'organisme employeur ou
pour l'amélioration de l'hygiène et de la sécurité,…

Chapitre VII : Règlement intérieur


Article 75 - Dans les organismes employeurs occupant vingt (20)
travailleurs et plus, l'employeur est tenu d'élaborer un règlement
intérieur et de le soumettre pour avis aux organes de participation ou, à
défaut, aux représentants des travailleurs avant sa mise en oeuvre.

Article 77 - Le règlement intérieur est un document par lequel


l'employeur fixe obligatoirement les règles relatives à l'organisation
technique du travail, à l'hygiène, à la sécurité et à la discipline.

TITRE V : Participation des travailleurs

Chapitre I : Organes de participation


Article 91 -Au soin de l'organisme employeur, la participation des
travailleurs est assurée :
- au niveau de tout lieu de travail distinct comprenant au moins
vingt (20) travailleurs par des délégués du personnel;
- au niveau du siège de l'organisme employeur par un comité de
participation composé de délégués du personnel élus
conformément à l'article 93 ci-dessous.

Chapitre II : Attributions des organes de participation


Article 94 - Le comité de participation a les attributions suivantes :
1) Recevoir les informations qui lui sont communiquées au moins
chaque trimestre par l'employeur :
- sur l'évolution de la production des biens et de services, des ventes et
de la productivité du travail,
- sur l'évolution des effectifs et de la structure de l'emploi,

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- sur le taux d'absentéisme, les accidents de travail et les maladies
professionnelles,…
2) Surveiller l'exécution des dispositions applicables en matière
d'emploi, d'hygiène, de sécurité et celles relatives à la sécurité
sociale.
3) Engager toute action appropriée auprès de l'employeur lorsque
les dispositions légales et réglementaires concernant l'hygiène, la
sécurité et la médecine du travail ne sont pas respectées….

TITRE VI : Négociation collective

Chapitre I : Dispositions générales


Article 114 - La convention collective est un accord écrit sur
l'ensemble des conditions d'emploi et de travail pour une ou
plusieurs catégories professionnelles.
L'accord collectif est un accord écrit dont l'objet traite d'un ou des aspects
déterminés des conditions d'emploi et de travail pour une ou plusieurs
catégories socioprofessionnelles de cet ensemble. Il peut constituer un
avenant à la convention collective.
Les conventions et accords collectifs sont conclus au sein d'un même
organisme employeur entre l'employeur et les représentants syndicaux
des travailleurs.
Ils sont également conclus entre un groupe d'employeurs ou une ou
plusieurs organisations syndicales d'employeurs représentatives d'une part
et une ou plusieurs organisations syndicales représentatives des
travailleurs d'autre part.
La représentativité des parties à la négociation est déterminée dans les
conditions fixées par la loi.

Chapitre II : Contenu des conventions collectives


Article 120 - Les conventions collectives conclues dans les conditions
fixées par la présente loi traitent des conditions d'emploi et de travail et
peuvent notamment traiter des éléments ci-après :
1) classification professionnelle.
2) normes de travail, y compris les horaires de travail et leur
répartition…

Loi n° 88-07 du 26 janvier 1988 relative à l'hygiène, la sécurité et


à la médecine du travail.

Chapitre I : Objet et champ d’application


Article 1er - La présente loi a pour objet de définir les voies et les moyens
ayant pour but d’assurer aux travailleurs les meilleurs conditions en
matière d’hygiène, de sécurité et de médecine du travail, et de désigner
les personnes responsables et organismes employeurs chargés de
l’exécution des mesures prescrites.

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Article 2 - Les dispositions de la présente loi sont applicables à tout
organisme employeur, quelque soit le secteur d’activité auquel il
appartient.

Chapitre II : Règles générales en matière d’hygiène et de sécurité


en milieu de travail

Article 3 – L’organisme employeur est tenu d’assurer l’hygiène et la


sécurité aux travailleurs.

Article 4 - Les locaux affectés au travail, les emplacements de travail et


leurs environnements, leurs dépendances et leurs annexes, y compris les
installations de toute nature mises à la dispositions des travailleurs,
doivent être tenus dans un état constant de propreté et présenter les
conditions d’hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des travailleurs.

L’ambiance de travail devra répondre aux conditions de confort et


d’hygiène, notamment de cubage, d’aération, de ventilation, d’éclairage,
d’ensoleillement, de chauffage, de protection contre les poussières et
autres nuisances et d’évacuation des eaux usées et déchets.

Les travailleurs doivent pouvoir pratiquer la gymnastique de pause et


bénéficier des moyens d’assurer leur hygiène individuelle et, notamment,
par la mise à leur disposition les vestiaires, lavabos, douches, eau potable,
et par l’hygiène dans les cantines.

Les modalités du présent article sont définies par voie réglementaire.

Article 5 - Les établissements, les locaux affectes au travail, leurs


dépendances et leurs annexes visés à l’article 4 ci-dessus, doivent être
conçus, aménagés et entretenus de manière à garantir la sécurité des
travailleurs.

Ils doivent notamment, répondre aux nécessités suivantes :

- Garantir la protection contre les fumées, vapeurs dangereuses, gaz


toxiques et bruits, et tout autre nuisance ;
- Eviter les encombrements et surcharges

- Garantir la sécurité des travailleurs lors de leur circulation pendant


la mise en marche des engins et moyens de manutention et des
transports, et pendant la manipulation des matières, matériaux,
produits, marchandises et tout autres objets ;

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- Assurer les conditions nécessaires, afin de prévenir toute cause
d’incendie ou d’explosion, ainsi que pour combattre l’incendie d’une
façon rapide et efficace ;

- Placer les travailleurs à l’abri du danger et hors des zones


dangereuses par éloignement ou séparation par l’interposition de
dispositifs d’une efficacité reconnue ;

- Assurer l’évacuation rapide des travailleurs en cas de danger


imminent ou de sinistre.

Les modalités du présent article sont définies par voie réglementaire.

Article 6 – En fonction de la nature de l’activité et des risques, le


travailleur doit bénéficier des vêtements spéciaux, équipements et
dispositifs individuels de protection d’une efficacité reconnue.

Article 7 – L’organisme employeur est tenu d’intégrer la sécurité des


travailleurs dans le choix des techniques et technologies et dans
l’organisation du travail.

Les installations, les machines, mécanismes, appareils, outils et engins,


matériels et tous moyens de travail doivent être appropriés aux travaux à
effectuer et à la prévention des risques auxquels les travailleurs peuvent
être exposés.

Ils doivent faire l’objet de vérifications périodiques et de mesures


d’entretien de nature à les maintenir en bon état de fonctionnement, en
vue de garantir la sécurité du travail.

Les modalités du présent article sont définies par voie réglementaire…etc.

Chapitre III : Règles générales en matière de médecine du travail


Article 12-18

Chapitre IV : Règles générales de formation et d’information

Article 19 : L’instruction, l’information et la formation relatives aux risques


professionnels constituent une obligation qui s’impose à l’organisme
employeur. Les représentants des travailleurs sont obligatoirement
associés à toutes ces activités. Elles constituent, également, un droit et un
devoir pour les travailleurs et font l’objet d’une prise en charge par les
institutions, services et organismes publics concernés.

Article 20 : Les règles générales d’hygiène et de sécurités relatives aux


risques professionnels doivent être incluses dans les programmes
d’enseignement et de formation professionnelle.

17
Article 21 : Les travailleurs nouvellement recrutés, ainsi que ceux appelés
à changer de poste, de méthodes ou de moyens de travail, doivent être
instruits, au moment de leur affectation, des risques auxquels ils peuvent
être exposés à leurs postes de travail ….etc.

Chapitre V : Organisation de la prévention

Article 23-25 – Des commissions paritaires d’hygiène, et de sécurité


sont instituées obligatoirement …au sein de chaque organisme
employeur occupant plus de 09 travailleurs dont la relation de travail est à
durée indéterminée, en application de la législation relative à la
participation des travailleurs….

Article 26 – Chaque fois que l’importance de l’organisme employeur ou la


nature de ses activités l’obligent, il est obligatoirement crée un service
d’hygiène, de sécurité en milieu du travail.

Ce service sera placé, autant que possible, sous la responsabilité et le


contrôle d’un personnel ayant acquis une formation adéquate dans le
domaine de l’hygiène et de la sécurité.

Les conditions de création, d’organisation et de fonctionnement des


services d’hygiène et de sécurité en milieu de travail, ainsi que leurs
attributions, sont fixées par voie réglementaire.

Article 27 – Il est institué un conseil national d’hygiène, de sécurité et de


médecine du travail chargé de participer, par des recommandations et des
avis, à la définition de la politique nationale de prévention des risques
professionnels.

Dans ce but, le national d’hygiène, de sécurité et de médecine du travail


est chargé, particulièrement :

- De participer, par des recommandations et des avis à


l’établissement de programmes annuels et pluriannuels en matière
de prévention des risques professionnels et de favoriser la
coordination des programmes mis en œuvre ;
- De contribuer à la définition des voies et moyens nécessaires à
l’amélioration des conditions de travail.

- D’examiner les bilans périodiques des programmes réalisés et de


donner des avis sur les résultats obtenus.

La composition, l’organisation et le fonctionnement de ce conseil sont


fixés par voie règlementaire.

Chapitre IX : Dispositions diverses

18
Article 44 – Pour les établissements en activité à la date d’effet de la
présente loi, les organismes employeurs doivent se conformer aux
mesures prescrites en matière d’hygiène, de sécurité et de médecine du
travail dans un délai d’une année.

Loi n° 90-03, du 6 février 1990 relative à l'inspection du travail


modifiée et complétée par l'ordonnance n° 96-11 du 10 juin 1996

Article 1er - La présente loi a pour objet de déterminer les missions et


compétences de l'inspection du travail ainsi que les attributions des
inspecteurs du travail.

TITRE I : Des missions et compétences de l'inspection du travail

Article 2 - L'inspection du travail est chargée:


- d'assurer le contrôle de l'application des dispositions législatives et
réglementaires relatives aux relations individuelles et collectives de
travail, aux conditions de travail, d'hygiène et de sécurité des
travailleurs ;
- de fournir des informations et des conseils aux travailleurs et aux
employeurs sur leurs droits et obligations et sur les moyens les plus
appropriés d'appliquer les dispositions légales, réglementaires et
conventionnelles et les sentences arbitrales ;
- d'assister les travailleurs et employeurs dans l'élaboration des
conventions ou accords collectifs de travail ;
- de procéder à la conciliation, au titre de la prévention et du règlement
des différends collectifs de travail ;
- de porter à la connaissance des travailleurs et des employeurs la
législation et la réglementation du travail ;
- d'informer les collectivités locales sur les conditions de travail
dans les entreprises relevant de sa compétence territoriale…

TITRE II : Des attributions des inspecteurs du travail

Article 5 - Les inspecteurs du travail ont pouvoir d'effectuer des visites


sur les lieux de travail relevant de leur mission et de leur champ de
compétence, en vue de contrôler l'application des prescriptions
légales et réglementaires.
A ce titre, ils peuvent entrer, à toute heure de jour comme de nuit,
dans tout lieu où sont en activité des personnes susceptibles
d'être protégées par des dispositions légales et réglementaires
dont ils ont à constater l'application.
Toutefois, lorsqu'un atelier ou d'autres moyens de production industriels
ou commerciaux sont installés dans des locaux à usage d'habitation, les
inspecteurs du travail peuvent, à tout moment, accéder à ces lieux de
production, dans le cadre de l'exercice de leurs prérogatives pendant les
heures de travail.

19
Article 9 - Lorsque des manquements ou violations aux dispositions
législatives et réglementaires concernant l'hygiène, la sécurité et la
médecine du travail sont constatées, l'inspecteur du travail met
l'employeur en demeure de se conformer aux prescriptions.
L'inspecteur du travail fixe un délai à l'employeur pour mettre fin
aux dits manquements ou violations.

Article 10 - Lorsque les travailleurs sont exposés à des risques


graves résultant d'emplacements ou de procédés de travail
particulièrement insalubres ou dangereux, l'inspecteur du travail
dresse immédiatement un procès-verbal d'infraction et met en
demeure l'employeur de prendre des mesures de prévention adaptées aux
risques à prévenir. Cette mise en demeure est consignée sur le registre
des mises en demeure prévu à l'article 8 ci-dessus.

20
Textes réglementaires d’application

Les registres obligatoires

Décret exécutif n° 96-98 du 6 mars 1996 déterminant la liste et le


contenu des livres et registres spéciaux obligatoires pour les
employeurs

Article 1er - En application des dispositions de l'article 156 de la loi n° 90-


11 du 21 avril 1990 susvisée, le présent décret a pour objet de déterminer
la liste et le contenu des livres et registres spéciaux obligatoires
pour les employeurs.

Article 2 - Nonobstant les dispositions législatives et réglementaires en


vigueur et notamment celles relatives au registre des observations et
mises en demeure de l'inspection du travail, prévu par l'article 8 (alinéa 3)
de la loi n° 90-03 du 6 février 1990 susvisée, les livres et les registres
spéciaux obligatoires pour les employeurs sont:
- le livre de paie,
- le registre des congés payés,
- le registre des personnels,
- le registre des travailleurs étrangers,
- le registre des vérifications techniques des installations et équipements
industriels,
- le registre d'hygiène et sécurité et de médecine du travail,
- le registre des accidents du travail.

Article 10 - Le registre d'hygiène et sécurité et de médecine du


travail comprend, notamment:
- les observations et avis des membres de la commission d'hygiène
et de sécurité, des préposés à l'hygiène et à la sécurité, du
médecin du travail ou de tout travailleur, relatifs aux
manquements graves pour la santé et la
sécurité des travailleurs que ces derniers auraient observés en
matière de respect des règles inhérentes aux normes d'hygiène et
de sécurité en milieu de travail ainsi que les recommandations
formulées en ce qui concerne l'amélioration des conditions de
travail,
- les démarches engagées par les représentants des travailleurs
auprès de l'employeur en ce qui concerne l'application des
dispositions légales et réglementaires en matière d'hygiène, de
sécurité et de médecine du travail,
- les comptes-rendus des accidents du travail graves ou mortels
survenus sur les lieux de travail et les cas de maladies
professionnelles ainsi que les mesures préconisées en la matière.

21
Article 12 - Le registre des accidents du travail comprend les éléments
suivants:
- nom et prénoms du travailleur victime de l'accident,
- qualification,
- date, heure et lieu de l'accident,
- lésions provoquées,
- causes et circonstances de l'accident,
- durée d'incapacité de travail éventuelle.

Hygiène et sécurité
Décret exécutif n°91-05 du 19/01/1991 relatif aux prescription
générales de protection applicables en matière d’hygiène et de
sécurité en milieu de travail

Médecine du travail
Décret exécutif n°93-120 du 15/05/1993 relatif à l’organisation
de médecine du travail et ses arrêtés d’application.

Arrêté interministériel du 02/04/1995 fixant la convention type


relative à la médecine du travail établit entre l’organisme
employeur et le secteur sanitaire ou la structure compétente ou le
médecin habilité.

Arrêté interministériel du 09/06/1997 fixant la liste des travaux


où les travailleurs sont fortement exposés aux risques
professionnels.

Arrêté interministériel du 16/10/2001 fixant le contenu, les


modalités d’établissement et des tenus des documents
obligatoirement établis par le médecin du travail.

Arrêté interministériel du 16/10/2001 fixant le rapport type du


médecin du travail.

Arrêté interministériel du 16/10/2001 fixant les normes en


matière de moyens humains, locaux et d’équipement des services
de médecine du travail.

Arrêté interministériel du 16/10/2001 fixant les modalité


d’application des disposition de l’article 30 du décret exécutif n°
93-120 du 15 mai relatif à l’organisation de la médecine du travail.

Instruction, formation et information des travailleurs

22
Décret exécutif n°02-427 du 07/12/2002 relatif aux conditions
d’organisation, de l’instruction, de l’information et la formation des
travailleurs dans le domaine de la prévention des risques professionnels.

Textes réglementaires spécifiques

Hygiène et sécurité

Instruction n° 10/MSP/ MIN du 06/05/2002 relative aux


commissions d’hygiène et de sécurité.

Médecine du travail

Instruction ministériel n° 18 relatif à la protection de la santé des


personnels de la santé.

Arrêté du 25/04/2000 relatif à la vaccination contre l’hépatite


virale B

Usage de tabac

Décret exécutif n°01-285 du 24/09/2001 fixant les lieux publics


où l’usage du tabac est interdit et les modalités d’application de
cette interdiction.

Risques électriques

Décret exécutif n° 01-342 du 28/10/2001 relatif aux prescription


particulières de protection et de sécurité des travailleurs contre
les risques électriques au sein des organismes employeurs.

Risques liés à l’amiante

Instruction n°24 du 25/01/1989 relative à la mise en œuvre de la


protection des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants.

Décret exécutif n° 99-05 du 19/04/1999 relatif à la prévention


des risques liés à l’amiante.

Arrêté interministériel du 15/06/1999 relatif aux règles


techniques que doivent respecter les entreprises effectuant des
activités de confinement et de retrait de l’amiante.

Arrêté interministériel du 06/09/2003 relatif à la protection des


travailleurs contre les risques liés à l’inhalation des poussières
d’amiante.

23
Risques liés aux substances radioactives et aux appareils émettant
des rayonnements ionisants.

Décret n° 186-132 du 27/05/1986 fixant les règles de protection


des travailleurs contre les risques de rayonnement ionisants ainsi
que celles relatives aux contrôles de la détention et de l’utilisation
des substances radioactives et des appareils émettant des
rayonnements.

Arrêté d’application du 10/02/1988

Risques liés aux askarels

Instruction technique n°006 du 10/09/1985 relative à la


prévention des risques liés à l’utilisation du pyralène et à la
conduite à tenir en cas d’accident

Circulaire interministérielle du 04/12/1985

Décret n° 87/182 du 18/08/1987 relatif aux huiles à base de PCB


et aux équipements électriques qui en contiennent et aux
matériaux contaminés par ces produits.

Conclusion

L’hygiène du travail, discipline complémentaire et indispensable en


médecine du travail est actuellement peu développée en Algérie.

Elle a été prise en charge timidement par l’Institut National d’Hygiène et


Sécurité de 1984-1992.

Actuellement, en attendant le développement de l’Institut National de


Prévention des Risques Professionnels (INPRP), c’est à la médecine de
travail que revient de réaliser en grande partie l’activité des hygiénistes.
Situation qui a des limites puisque le médecin du travail est dévié de sa
mission médicale en outre, il ne possède pas les connaissances requises
aux hygiénistes.

Enfin le développement et l’essor de la prévention des risques


professionnels est assujetti aux efforts déployés dans le domaine de la
formation en hygiène du travail, en ergonomie, en sécurité du travail et en
médecine du travail afin que chaque discipline puisse jouer efficacement
son rôle pour le bien du monde du travail.

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Bibliographie

1. Hygiène du travail, éd le Griffon, Québec Canada

2. Guide d’élaboration et de réalisation du système de


promotion de la santé en milieu de travail pour les moyennes
et les grandes entreprises (Internet).

3. Larousse : dictionnaire, 1992

4. Robert, dictionnaire, 2004.

5. Législations algérienne citée dans le texte.

6. SCHERRER et col. : Précis de physiologie du travail, 2ème éd


Masson, France.

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