Etude D'un'effecteur Moteur Le Muscle Strié Squelettique

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Etude d’un effecteur moteur : Le muscle strié

squelettique
I – Les propriétés du muscle
Lorsqu’on applique un excitant sur un muscle vivant, il se raccourcit et se gonfle. On dit
que le muscle se contracte. Le muscle est donc contractile.
Puisque le muscle réagit à certains facteurs extérieurs (excitants), on dit qu’il est
excitable : c’est l’excitabilité.
Quand on tire modérément sur un muscle. Il s’allonge et reprend sa longueur initiale
lorsqu’on cesse de titrer ; le muscle est donc élastique. C’est l’élasticité.
Le muscle est excitable, contractile, élastique

II – Les manifestations mécaniques de la contraction musculaire


A- Description du dispositif expérimental : Le myographe
Pour étudier les aspects mécaniques de la contraction musculaire, on utilise un dispositif
expérimental appelé myographe. Il comprend :
- Un générateur qui délivre un courant aux bornes d’un excitateur ;
- Un interrupteur qui permet de permet et d’ouvrir le circuit à une cadence plus ou
moins rapide ;
- Un excitateur en relation avec le nerf ou le muscle ; Un levier signal qui inscrit les
fermetures et ouvertures du circuit ; Un levier portant un stylet inscripteur relié au
muscle ; Un chronographe enregistre les durées.
Le levier signal, le stylet inscripteur et le chronographe, inscrivent leur déplacement sur
une feuille de papier enduite de noir de fumée et enroulé »e autour d’un cylindre, animé
d’un mouvement de rotation uniforme
Toute contraction du muscle est communiquée au stylet inscripteur qui l’inscrit sur le
cylindre enregistreur. On obtient sur le papier une courbe appelée myogramme
isométrique.
B- Les différents myogrammes
1-La réponse du muscle à une seule excitation
Si on applique une excitation unique mais efficace sur le muscle excité par l’intermédiaire
de son nerf, répond par une contraction brève isolée appelée secousse musculaire
élémentaire.
L’examen du myogramme qu’on peut le décomposer en 3 parties :
-Partie AB : correspond au temps de latence ou temps perdu. C’est le temps compris
entre le moment de l’excitation (A) et le début de la réponse du muscle(B) Ce tempos
perdu représente le temps mis par l’influx nerveux se transmettre du nerf au muscle.
- Partie BC : C’est la phase de contraction au cours de laquelle le muscle se raccourcit.
-Partie CD : C’est la phase de relâchement pendant laquelle le muscle reprend ses
dimensions initiales
2- La réponse du muscle à deux excitations successives
Si le muscle subit 2 excitations successives, la réponse est différente selon le moment
où intervient la 2è excitation mais également en fonction de l’intensité utilisée
1è cas : on utilise une intensité liminaire
- si la 2è excitation arrive pendant la période de relâchement de la 1è excitation la
2è réponse se superpose à la 1è sans confusion des 2 réponses avec une
amplitude plus forte que la 1è : on parle de fusion incomplète
L’augmentation de l’amplitude est due au fait que la 2é réponse ajoute ses effets à la 1è.
C’est le phénomène de sommation
- Par contre, si la 2è excitation intervient au cours de la phase de contraction de la
1è, il y a superposition et prolongement des 2 réponses. On a alors une amplitude
supérieure à celle de la réponse élémentaire. On parle de fusion complète
2è cas : On utilise 2 excitations d’intensité maximum
La superposition des 2 réponses ne donne pas une réponse d’amplitude supérieure mais
il peut y avoir un plateau au sommet de la courbe (tétanos)
3- La réponse du muscle à plusieurs excitations successives
a- Tétanos imparfait
On soumet le muscle à une série d’excitations espacées telle que l’excitation suivante
vient pendant la phase de relâchement de l’excitation précédente, on constat que le
tracé prend une allure en escalier. Le myogramme obtenu est qualifié de tétanos
imparfait.
L’allure en escalier est due à une fusion incomplète des réponses successives.
b- Tétanos parfait
Si les excitations sont très rapprochées telles que l’excitation suivante arrive à la phase
de contraction de l’excitation précédente, le muscle se contracte régulièrement jusqu’ à
un maximum.
Le tracé obtenu est un plateau à allure rectiligne : on parle de tétanos parfait
L’allure rectiligne et due à la fusion complète des réponses successives.
4- La courbe de fatigue
Après plusieurs réponses successives, si on soumet le muscle à une excitation isolée,
on constate que la durée des différentes phases s’accroît et que l’amplitude du
myogramme diminue. Cela montre que le muscle est fatigué. Le myogramme obtenu est
dit courbe de fatigue
N.B - la fibre musculaire tout comme la fibre nerveuse répond à la loi du tout ou rien
- Quant au muscle entier, il répond au phénomène de seuil et sommation
III- Les manifestations électriques de la contraction musculaire
Pour enregistrer les phénomènes électriques de la contraction, on utilise un
oscillographe.
- Sur un muscle gastrocnémien frais, on place une électrode à la surface du muscle
et on enfonce une microélectrode à l’intérieur.
On observe qu’il y a déviation du spot. Ce qui indique l’existence d’une différence de
potentiel entre l’intérieur chargé négativement et l’extérieur du muscle chargé
positivement. C’est le potentiel de repos de – 90 mV
- Si on applique une excitation efficace au muscle, on enregistre 2 courbes :
Une courbe représentant le potentiel d’action musculaire ou électromyogramme
Une courbe représentant le myogramme (secousse musculaire)
On constate que le P.A musculaire se déroule entièrement pendant le temps de latence
du myogramme. Ainsi les phénomènes électriques précèdent les phénomènes
mécaniques
IV- Les manifestations thermiques de la contraction musculaire
Lors de l’effort musculaire, la température du corps augmente. La contraction musculaire
s’accompagne donc d’une production de chaleur qui peut être étudiée au moyen
d’aiguilles thermoélectriques formées de deux métaux différents (cuivre- nickel, or-
nickel) soudés bout à bout.
Une des aiguilles est introduite dans le muscle et l’autre maintenue à une température
constante dans une solution de référence.
La différence de température entre les 2 aiguilles se traduit par la production de courant
électrique dont l’intensité est proportionnelle à la température du muscle
Le dégagement de chaleur au cours de la contraction se fait en 2 temps :
- Une chaleur initiale (0,3 s) : Elle est contemporaine de la contraction qui
correspond à l’utilisation des composés phosphatés par la fibre musculaire. Elle
se repartit en chaleur d’activation (pendant la phase de contraction) et en chaleur
de soutien (pendant la phase de relâchement)
- Une chaleur retardée (1 à 2 mn) : Elle est libérée plusieurs mn après la fin de la
contraction qui correspond à la reconstitution des composés phosphatés utilisés
au cours de la contraction
N.B. Si on prive le muscle d’oxygène, on constate la disparition quasi-totale de la
chaleur retardée

V- Les manifestations chimiques de la contraction musculaire


Les techniques histochimiques ont montré qu’au cours du travail musculaire
(contraction) :
- Les besoins en oxygène et en glucose croissent c. à. d. qu’il y a augmentation de
la consommation d’oxygène et du glucose
- Il y a une diminution du stock du glycogène (forme de réserve du glucose)
- En milieu anaérobie (milieu dépourvu d’oxygène) ou lorsque le muscle est trop
sollicité (cas des tétanos), il y a accumulation d’acide lactique. Celui-ci gène le
muscle dans sa contraction. On dit que le muscle se fatigue
- L’ATP est utilisée et consommée par suite de son hydrolyse selon la réaction
suivante :
ATP ADP + Pi +E .L’énergie libérée est utilisée par la fibre
musculaire pour sa contraction
NB Utilisée lors de la contraction musculaire le taux d’ATP musculaire demeure
constant. Il doit donc exister des voies de régénération de l’ATP musculaire.

VI- Les voies métaboliques intervenant dans la restauration de l’ATP musculaire


Il existe 4 voies de restauration de l’ATP : 2 voies rapides et 2voies lentes
A- Les voies rapides de régénération de l’ATP
 1ère voie : voie de la myokinase
2 molécules d’ADP (adénosine di phosphate) en présence de la myokinase (enzyme
propre aux cellules musculaires) peuvent redonner une molécule d’ATP avec libération
d’AMP
ADP +ADP ATP + AMP
Myokinase
 2è voie : voie de la phosphocréatine
Il existe dans le cytoplasme de la fibre musculaire un autre composé phosphoré. C’est
l’acide créatine phosphorique ou phosphagène ou phosphocréatine en présence duquel
1 molécule d’ADP redonne 1 molécule d’ATP
Phosphocréatine + ADP ATP + créatine
Enzyme

B- Les voies lentes de régénération de l’A TP musculaire


Lors de la contraction, le glycogène se dégrade pour donner du glucose : c’est la
glycogénolyse. Le glucose se dégrade à son tour pour donner de l’acide pyruvique : c’est
la glycolyse
Les voies lentes ont pour point commun la glycolyse. Il s’agit de la fermentation et de la
respiration
 3è voie : voie de la fermentation
En l’absence d’oxygène, l’acide pyruvique est réduit en acide lactique. La production
d’ATP est plus faible. De plus l’accumulation d’acide lactique gène le muscle dans sa
contraction ; on dit qu’il se fatigue
Glycogénolyse Glycolyse
Glycogène glucose acide pyruvique (-02)
Acide lactique + CO2 + ATP
 4è voie : voie de la respiration
En présence d’oxygène l’acide pyruvique dans le cytoplasme est oxydé au niveau des
mitochondries en CO2+H2O+E. L’énergie libérée par ces dégradations moléculaires sert
à la reconstitution de l’ATP et du phosphagène.
Glycolyse
Glucose (sanguin) Acide pyruvique +O2 CO2+H2O+ATP
C- Localisation de l’oxydation respiratoire
On appelle oxydation respiratoire un ensemble de réactions qui se déroulent dans les
mitochondries à partir de l’acide pyruvique, en présence d’oxygène, et ayant pour
conséquence la phosphorylation de l’ADP en ATP (4è voie)
ADP +Pi + E ATP
Le fonctionnement des mitochondries nécessite de l’oxygène. Cela assure la
phosphorylation de l’ADP en ATP. La mitochondrie produit de l’énergie sous forme
d’ATP. C’est la centrale énergétique de la cellule.

VII- La contraction musculaire


A- Structure et ultra structure du muscle
1- Structure du muscle.
Une coupe transversale du muscle montre que le muscle est un ensemble de fibres
musculaires groupées en faisceaux eux même réunis en champ musculaire
Chaque muscle est une cellule géante contenant un grand nombre de noyaux
2- Ultra structure de la fibre musculaire
La fibre musculaire comprend :
- Une membrane cytoplasmique très fine appelée sarcolemme
- Un cytoplasme appelé sarcoplasme coloré en rouge par la myoglobine. Il est riche
en mitochondries et referme plusieurs noyaux.
- Des faisceaux de fibrilles musculaires ou myofibrilles. Chaque myofibrille est
formée d’unités successives appelées sarcomères limitées à leurs extrémités par
une ligne sombre appelée strie Z.
Entre 2 stries Z se trouve :
- Une bande sombre ou bande A qui présente dans sa région centrale une zone
claire ou zone H.
- 2 bandes claires ou bandes I situées de part et d’autre de la bande A
L’observation en microscopie électronique montre que la myofibrille renferme 2 sortes de
filaments de nature protéique. Ce sont les myofilaments ;
- Les myofilaments épais ou myosine
- Les myofilaments fins ou actine
N.B Les bandes claires sont constituées uniquement de filaments d’actine tandis que
les bandes sombres contiennent à la fois des filaments d’actine et des filaments de
myosine.
B- Mécanisme de la contraction musculaire
La contraction de la fibre musculaire se ‘effectue en 3 phases.
1- La phase d’attachement
Au repos les filaments d’actine possèdent des sites d’attachement qui sont masqués.
Lorsque la fibre musculaire reçoit le potentiel d’action (influx), le réticulum
endoplasmique lisse qui entoure les myofibrilles, libère les ions Ca2+ qui viennent
démasquer les sites d’attachement d’actine. Chaque tête de myosine vient s’attacher au
site d’attachement d’une molécule d’actine. Il se forme un complexe acto- myosine qui a
une activité ATPasique : C’est la phase d’attachement
2- La phase de pivotement ou de glissement
Les têtes de myosine pivotent vers le centre du sarcomère grâce à l’énergie libérée
fournie au cours de l’hydrolyse de l’ATP présent sur les têts de myosine. Cela entraîne le
glissement des myofilaments fins le long des myofilaments épais.. La zone H disparaît, la
bande I se rétrécit, ce qui entraîne une diminution de la longueur du sarcomère et donc
le raccourcissement de la fibre musculaire.
3- La phase de détachement ou de relaxation
Le réticulum lisse repompe les ions Ca2+ tandis que les filaments d’actine se détachent
des filaments de myosine (sous l’effet de la contraction des fibres antagonistes). Il y a
fixation d’une nouvelle molécule d’ATP sur la tête de myosine.

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