E Thevenin
E Thevenin
1. Définitions
a) Dipôle linéaire
Un dipôle D est dit linéaire si le courant i et la tension u (figure 1) sont reliés par une
équation différentielle linéaire à coefficients constants.
D
i
u
Figure 1
Exemples :
Exemples :
R
i
u
u
0 i
Figure 2
u(M )
– La résistance statique : Rs =
i(M )
du
– La résistance dynamique : rd = ( )M
di
Si l’on linéarise la caractéristique, on aura : Rs = rd et U = Us + rd i pour u > Us .
rd est de l’ordre de quelques dizaines d’ohms (très faible).
Pour une diode idéale, on prendra rd = 0 et Us = 0 (figure 3b). Dans ce cas :
A i K
• •
u
i i
0 Us u 0 u
Figure 3a Figure 3b
c) Dipôle passif
a) Modélisation
u = Ri
l
R=ρ
S
• Association en série :
Des résistances Ri sont montées en série si elles sont traversées par le même courant. La
résistance équivalente Re est :
X
Re = Ri
i
• Association en parallèle :
Des résistances Ri sont montées en parallèle si elles sont soumises à la même différence
de potentielle. La résistance équivalente Re est :
1 X 1
=
Re Ri
i
La puissance dissipée par effet Joule dans une résistance R parcourue par un courant
continu I est :
PJ = RI 2
3. Condensateur
a) Modélisation
C
C
+q −q
i
Rf
Figure 4b
Figure 4a
Les armatures du condensateur portent des charges opposées +q et −q. La tension u aux
bornes du condensateur est alors :
q
u=
C
Remarque :
Pour un condensateur plan dont les armatures ont une section S et séparé par une distance
e on a (voir cours d’électrostatique) :
S
C = ε0
e
ε0 = 8, 85.10−12 −1
F.m étant la permittivité diélectrique du vide.
Dans la pratique, pour augmenter C, l’espace entre les armatures du condensateur est
rempli par un diélectrique de permittivité diélectrique relative εr . Dans ce cas
S
C = ε0 εr
e
• Association en série :
1 X 1
=
Ce Ci
i
• Association en parallèle :
X
Ce = Ci
i
c) Aspect énergétique
q2 1
WC = = Cu2
2C 2
La tension aux bornes du condensateur ainsi sa charge sont des fonctions continues en
fonction du temps.
En effet, si u ou q ne sont pas continues alors WC l’est aussi. cela implique une puissance
P = dW
dt infinie ce qui est physiquement impossible.
C
4. Bobine
a) Modélisation
Une bobine ou solénoïde est constituée d’un enroulement de fil conducteur éventuellement
autour d’un noyau en matériau ferromagnétique.
On modélise une bobine par une inductance L en série avec sa résistance r (figure 5).
L r
i
Figure 5
• Association en série :
X
Le = Li
i
• Association en parallèle :
1 X 1
=
Le Li
i
c) Aspect énergétique
L’énergie emmagasinée dans une bobine idéale d’inductance L et parcourue par un courant
i est :
1
WL = Li2
2
Pour les mêmes raisons que le condensateur, le courant circulant dans une bobine est une
fonction continue en fonction du temps.
1. Diviseur de tension
Soit une association série de N résistances Rk (figure 6). La résistance équivalente de cette
N
X
association est Re = Rk .
k=1
R1 R2 Rk RN
I
Uk
U
Figure 6
Rk
Uk = N
U
X
Rk
k=1
Exemple :
Application 1 :
R R
A B
U UAM 2R UBM 2R 2R
Figure 7
Solutions :
1. On a :
2R//2R UAM
UBM = UAM =
R + 2R//2R 2
2. On a :
2R//(R + 2R//2R) U
UAM = =
R + (2R//(R + 2R//2R)) 2
Par suite :
UAM U
UBM = =
2 4
2. Diviseur de courant
I I0
I2
I1 I2 Ik IN I1
R2
U R1 R2 Rk RN R1
R3
I I0
Figure 8 Figure 9
Application 2 :
Solutions :
On a :
1
R1 R1 + R2
I1 = 1 1 I0 = I0
R1 + R1 +R2
2R1 + R2
et :
1
R1 +R2 R1
I2 = 1 1 I0 = I0
R1 + R1 +R2
2R1 + R2
1. Définition
Un dipôle actif reçoit et fournit de l’énergie. Sa caractéristique ne passe pas par l’origine des
axes.
2. Générateur de tension
E E
D D r
i I I I
U U
U U
I I
0 E U 0 E U
3. Générateur de courant
U
Dans ce cas : I = I0 − (figure 11b). r étant la résistance interne du générateur.
r
I I I I
D U I0 U D U I0 r U
I I
I0 I0
0 U 0 U
4. Point de fonctionnement
Lorsqu’on branche un dipôle passif à un dipôle actif, le point d’intersection des deux carac-
téristiques correspondantes représente le point de fonctionnement du circuit.
Exemple :
On branche une diode à jonction aux bornes d’un générateur de tension (figures 12a et 12b).
i i
u
•P
E
E u
On distingue deux types de source de tension (respectivement de courant). Une source libre,
ou indépendante, est une source dont la valeur de la f.e.m. (respectivement le courant) est
constante et ne dépend pas du circuit. Une source commandée, contrôlée, ou liée est une
source dont la valeur de la f.e.m. (respectivement le courant) dépend d’une quantité externe à
la source, par exemple une tension ou une intensité du circuit.
1. Représentation de THEVENIN
Vue entre les points A et B de la branche AB, on peut modéliser le reste du circuit par
un générateur de tension réel de force électromotrice Eth et de résistance interne Rth : C’est la
modélisation de Thevenin (figure 13).
Rth
I A I A
• •
• •
B B
Figure 13
Application 3 :
R1
A
•
I
E R2 R3
•
B
Figure 14
Solutions :
On a :
Eth
I=
Rth + R3
avec :
R2 R1 R2
Eth = E et Rth = R1 //R2 =
R1 + R2 R1 + R2
Donc :
R2 E
I=
R1 R2 + R1 R3 + R2 R3
2. Représentation de NORTON
Vue entre les points A et B de la branche AB, on peut modéliser le reste du circuit par un
générateur de courant réel de courant électromoteur IN et de résistance interne RN : C’est la
modélisation de Norton (figure 15).
I A I A
• •
• •
B B
Figure 15
Application 4 :
Solutions :
RN
I= IN
RN + R3
avec :
E R1 R2
IN = et RN = R1 //R2 =
R1 R1 + R2
Donc :
R2 E
I=
R1 R2 + R1 R3 + R2 R3
• Deux générateurs de tension (E1 , R1 ) et (E2 , R2 ) montés en série sont équivalent à un seul
générateur de tension (E = E1 + E2 , R = R1 + R2 ) ;
Application 5 :
A
•
I
1 kΩ
2 kΩ 4 kΩ
10 V R = 4 kΩ U
4V 10 V
5 mA 1 kΩ
•
B
Figure 16
Solutions :
5
RN = Rth = kΩ = 1, 25 kΩ ; IN = 9, 5 mA ; Eth = 11, 88 V .
4
Eth
I= = 2, 26 mA ; U = RI = 9 V .
R + Rth
V. Théorème de MILLMAN
Le théorème de Millman n’est rien d’autre que la loi des nœuds exprimé en terme de poten-
tiel.
Calculons le potentiel au nœud N dans le circuit de la figure 17.
La loi des nœuds implique :
I1 − I2 − I3 + I4 + I5 = 0
avec :
E1 + (V1 − VN )
V1 − VN = R1 I1 − E1 ⇒ I1 =
R1
E2 − (V2 − VN )
V2 − VN = E2 − R2 I2 ⇒ I2 =
R2
R3 I01 − (V3 − VN ) V3 − VN
V3 − VN = −R3 (I3 − I01 ) ⇒ I3 = = I01 −
R3 R3
V4 − VN
V4 − VN = R4 (I4 − I02 ⇒ I4 = I02 +
R4
V5 − VN
V5 − VN = R5 I5 ⇒ I5 =
R5
On en déduit :
G1 V1 + G2 V2 + G3 V3 + G4 V4 + G5 V5 + G1 E1 − G2 E2 − I01 + I02
VN =
G1 + G2 + G3 + G4 + G 5
1
où Gi = .
Ri
Généralisation :
X X X
G i Vi + εi Gi Ei + εi I0i
i i i
VN = X
Gi
i
où ε = +1 si les f.é.m ou les courants sont dirigés vers le nœud et ε = −1 dans le cas
contraire.
V5
•
R5
E1 E2
R1 R2
I1 I5I2
V1 • • • V2
N
I02
I01 I3 I4
R3 R4
• •
V3 Figure 17 V4