Mécanique Quantique Et Relativité: 1. Rédigé Avec L TEX

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 85

i

@Support de Cours 1
Mécanique Quantique et Relativité
Adil Chahboun
Faculté des Sciences et Techniques de Tanger
2015

Ces notes de cours sont une synthèse réalisée à partir de plusieurs references dont
quelques unes sont citées à la fin [1–3]. D’excellents cours, présentations, et vidéos
sont disponibles sur le net. J’encourage vivement les étudiants à leur rendre visite.
Ce polycopié est appelé à s’améliorer par vos suggestions et remarques.

AC

1. rédigé avec LATEX


ii
Table des matières

1 Origines de la Théorie Quantique 1


1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Rayonnement du corps noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.1 Approche Classique de Rayleigh-Jeans . . . . . . . . . 3
1.2.2 Approche Quantique de Max Planck . . . . . . . . . . 4
1.3 Effet Photoélectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Effet Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Généralisation de la dualité onde corpuscule . . . . . . . . 13
1.6 La fonction d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6.1 Onde plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6.2 Notion de paquet d’ondes . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6.3 Vitesse de groupe et vitesse de phase . . . . . . . . . . 18
1.7 Relation d’incertitude de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Equation de Schrödinger et ses applications 21


2.1 Equation d’onde non relativiste . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.1 Fonction d’onde de Schrödinger . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.2 L’équation de Schrödinger indépendante du temps . . 22
2.1.3 Equation de Schrödinger dépendante du temps . . . . 23
2.1.4 conditions de continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2 Phénomènes découlant de la mécanique ondulatoire . . . . . . 24
2.3 Résolution de l’équation de Schrödinger pour des cas simples 25
2.3.1 Problèmes à une dimension . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.2 Franchissement d’une discontinuité de potentiel . . . . 25
2.3.3 Franchissement d’une barrière de potentiel . . . . . . 29
2.3.4 Effet Tunnel en physique des solides . . . . . . . . . . 33
2.3.5 Particule dans un puits de potentiel . . . . . . . . . . 35

3 Formalisme mathématique de la mécanique quantique 41


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.2 Espace des fonctions d’onde (F) . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.2.1 Structure de Fx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.2.2 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
iv Table des matières

3.3 Base orthornormée complète et discrète uj (x) . . . . . . . . . 42


3.3.1 Relation de Fermeture . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.3.2 Expression du produit scalaire et de la norme . . . . . 43
3.4 Base orthonormée complète et continue Vα (x) . . . . . . . . . 44
3.4.1 Développement de ψ(x) appartenant à Fx sur Vα (x) . 44
3.4.2 Expression du produit scalaire et de la norme . . . . . 44
3.4.3 Exemple de base continue . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.5 Notation de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.5.1 Vecteurs "ket" et "bra" . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.5.2 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.6 Opérateurs Linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.6.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.6.2 Produit de deux opérateurs . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.6.3 Propriétés des commutateurs . . . . . . . . . . . . . . 48
3.6.4 Représentation d’un opérateur par une matrice . . . . 48
3.6.5 Action d’un opérateur sur un ket . . . . . . . . . . . . 48
3.6.6 Élément A entre hψ| et |φi . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.6.7 Valeur moyenne d’un opérateur . . . . . . . . . . . . . 49
3.6.8 Exemple d’opérateur linéaire : Projecteur . . . . . . . 49
3.6.9 Relation de fermeture . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.7 Opérateurs adjoints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.7.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.7.2 Opérateurs hermétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.8 Vecteurs propres et valeurs propres d’un opérateur . . . . . . 50
3.8.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.8.2 Equation caractéristique . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.8.3 Valeurs propres et vecteurs propres d’un opérateur her-
métique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.9 Observables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.9.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.9.2 Exemples d’opérateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.9.3 P dans la representation |Xi . . . . . . . . . . . . . . 52
3.10 Observables qui commutent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.10.1 Théorème fondamental I . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.10.2 Théorème fondamental II . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.10.3 Ensemble complet d’observables qui commutent E.C.O.C. 54

4 Les Postulats de la Mécanique Quantique 55


4.1 Enoncé des postulats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.1.1 Etat d’un système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.1.2 Description mathématique d’une grandeur physique . . 55
4.1.3 Mesure des grandeurs physiques . . . . . . . . . . . . . 55
4.1.4 Evolution dans le temps . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.1.5 Règle de quantification . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Table des matières v

4.2 Contenu physique des postulats . . . . . . . . . . . . . . . . . 57


4.2.1 Valeur moyenne d’une observable . . . . . . . . . . . . 57
4.2.2 système conservatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

5 Notions de base sur la relativité 61


5.1 Référentiel inertiel et relativité galiléenne (Galilee) . . . . . . 61
5.1.1 Les transformations de Galilee . . . . . . . . . . . . . 61
5.2 La relativité restreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.2.1 Le temps · · · est relatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.3 Dynamique relativite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.3.1 Equivalence masse-énergie . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Appendices 67

A L’oscillateur harmonique 69
A.1 Oscillateur harmonique classique . . . . . . . . . . . . . . . . 69
A.2 Oscillateur harmonique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . 69
A.2.1 Valeurs propres de l’oscillateur . . . . . . . . . . . . . 70
A.2.2 Fonctions propres de l’oscillateur harmonique . . . . . 72

B Transformation de Fourier et Distribution de Dirac 73


B.1 Transformation de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
B.2 Distribution de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

C Constantes utiles 75
C.1 Définition de quelques unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
C.2 Quelques ordres de grandeur utiles . . . . . . . . . . . . . . . 75
C.3 Valeurs de quelques constantes . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

Bibliographie 79
vi Table des matières
Chapitre 1
Origines de la Théorie Quantique

1.1 Introduction

La mécanique quantique (MQ) est la description du comportement de la


matière et de son interaction avec la lumière à l’échelle atomique. L’intro-
duction de la MQ a pu expliquer des phénomènes physiques qui restaient
inexpliqués par la physique classique. En effet, les théories classiques (Méca-
nique, Electromagnétisme, et Thermodynamique) se sont révélées incapables
d’expliquer des phénomènes physiques importants, comme l’effet photoélec-
trique, le rayonnement du corps noir, ou la stabilité des atomes constituant
la matière. Les bases de la MQ ont été formulées au début du siècle dernier
par des physiciens comme Heisenberg, Dirac, Planck, Einstein . . .
Les nouvelles technologies que nous utilisons au jour le jour ont trouvé es-
sor grâce à la MQ. On peut citer les composants électroniques, les lasers,
l’imagerie et les applications futures en nano-technologie.
Dans ce cours, nous allons voir les principales expériences physiques ayant
donné naissance à la MQ et introduire les concepts qui sont à la base de cette
théorie. Nous allons introduire l’équation de Schrödinger et sa résolution
pour des cas simples à une dimension. Une petite introduction à la relativité
restreinte sera faite aussi.

1.2 Rayonnement du corps noir

Au début du siècle dernier, des physiciens se sont rendus compte que la


physique classique à travers les lois de Newton et les équations de Maxwell
étaient incapables de décrire correctement plusieurs phénomènes physiques.
Parmi ces phénomènes nous pouvons citer le rayonnement du corps noir.
Généralement, quand un corps quelconque reçoit de la lumière une partie
est absorbée et le reste est réfléchi.
Un corps noir est défini comme étant un corps qui absorbe toute la lu-
mière reçue. Un corps noir parfait peut être réalisé de la manière suivante :
Considérons une cavité maintenue à une température constante et dont l’inté-
rieur est noirci et rugueux. Les atomes constituant les parois sont susceptibles
2 1.2. Rayonnement du corps noir

Figure 1.1 – Emission du corps noir

d’émettre et d’absorber des rayonnements électromagnétiques provenant de


l’intérieur de l’enceinte. En cas d’équilibre, il sera émis et absorbé autant
d’énergie de telle sorte que la densité d’énergie du champ électromagnétique
soit constante. Un petit orifice effectué sur la surface du corps noir permet-
trait de mesurer l’énergie rayonnée par unité de volume µ(ν, T ) où ν est la
fréquence de l’énergie émise (ν = λc , avec λ la longueur d’onde et c la vi-
tesse de la lumière dans le vide) et T la température absolue. La surface de
l’orifice doit être très petite par rapport à la surface du corps noir afin de
ne pas modifier µ(ν, T ) d’une manière notable. Le recueil des données expé-
rimentales à travers l’orifice donne un comportement similaire au graphe de
la figure 1.1 1 :
Le soleil est considéré comme un corps noir d’une température de 5800
˚K. La figure 1.2 2 donne le spectre d’émission solaire. Elle s’étale de l’Ultra
violet (UV), le visible, ainsi que l’infra rouge (IR) est bien indiquée.
D’après le graphe 1.1, l’emission à partir d’un corps noir est faible à
basses fréquences (larges λ, IR). Elle augmente jusqu’à atteindre un maxi-
mum et décroît vers les hautes fréquences (U V ). De même, nous remarquons
que cette émission augmente avec la température, ce qui est en accord avec
un phénomène que nous observons tous les jours. En effet, plus on chauffe un
corps de plus il est brillant (incandescent). Plusieurs modèles ont été déve-
loppés pour expliquer théoriquement l’émission du corps noir. Nous pouvons
citer l’approche de Rayleigh-Jeans.

1. graphe réalisé avec Origin


2. source : web
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 3

Figure 1.2 – spectre d’emission solaire

1.2.1 Approche Classique de Rayleigh-Jeans


Cette approche considère que le champ électromagnétique à l’intérieur
de la cavité est une somme dénombrable d’oscillators indépendants et dont
la somme des énergies est égale à l’énergie du champ. Les étapes du calcul
de la densité de l’énergie sont les suivantes :
a) le nombre de modes propres d’oscillations du rayonnement dans la cavité
correspondant aux fréquences comprises entre ν et ν + dν est :

8 π ν2
dn(ν) = dν (1.1)
c3
indépendamment de la dimension et de la forme de la cavité.
b) Pour chaque mode propre d’oscillation, le rayonnement peut prendre n’im-
porte quelle valeur de l’énergie E (valeurs continues entre 0 et ∞) indé-
pendamment de ν. Comme le système est en équilibre thermique, la valeur
moyenne < E > de l’énergie d’un oscillateur peut être obtenue en pondé-
−E
rant toute valeur de E par un facteur de Boltzmann exp( KT ) où K est la
constante de Boltzmann.
R∞ −E
E exp( KT )dE
< E >= 0R ∞ −E
(1.2)
0 exp( KT )dE

Une integration par partie sur l’intégrale du numérateur permet de trou-


ver la valeur moyenne < E >= K T .
c) La valeur moyenne de l’énergie par unité de volume est alors donnée par :

8πν 2
µ(ν, T )dν = dn(ν) < E >= dνKT (1.3)
c3
4 1.2.2 Approche Quantique de Max Planck

L’équation 1.3 est connue sous le nom de Rayleigh-Jeans. On voit qu’elle


en bon accord avec l’émission d’énergie expérimentale pour les basses fré-
quences. Cependant, cette équation, ayant un comportement hyperbolique
en fréquence, ne présente aucun maximum et elle diverge vers les hautes
énergies. L’énergie totale du rayonnement donnée par :
∞ ∞
8 · π · ν2
Z Z
µtot (T ) = µ(ν, T )dν = KT dν (1.4)
0 0 c3

Cette intégrale donne une valeur infinie, ce qui est complètement en contra-
diction avec les résultats expérimentaux de l’émission énergétique à partir
d’un corps noir où elle s’annule pour les hautes fréquences (hautes énergies).
Cette contradiction entre l’approche de Rayleigh-Jeans est l’expérience est
connue sous le nom de la catastrophe de l’U V .

1.2.2 Approche Quantique de Max Planck


Dans son approche Max Planck a repris les mêmes hypothèses que Rayleigh-
Jeans, sauf qu’en b) au lieu de considérer que l’énergie est continue, il a émis
l’hypothèse que les seules énergies possibles pour les oscillateurs sont des mul-
tiples de hν, E = nhν. n étant un entier, et h une constante dite constante
de Planck (h = 6.626 10−34 J.s = 4.135 10−15 eV.s). En reproduisant le calcul
de l’énergie moyenne, avec une sommation discrète cette fois ci :


X −E
E exp( )
KT
0
<E> = ∞
X −E
exp( )
KT
0

X −nhν
nhν exp( )
KT
n=0
= ∞
X −nhν
exp( )
KT
n=0


X −nhν
A noter que exp( ) est une suite géométrique de premier terme 1
KT
n=0
et de raison exp( −hν
K T ). En conséquence, on obtient :


X −nhν 1
exp( )=
n=0
KT 1 − exp( −nhν
KT )

D’autre part :
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 5

∞ ∞
X −nhν X
nhν exp( )= nhν exp(−nhνβ)
KT
n=0 n=0
où,
1
β=
KT
et,
d
(exp(−n h ν β)) = −n h ν exp(−n h νβ)

Donc

∞ ∞
X X d
nhν exp(−nhνβ) = − (exp(−nhνβ))

n=0 n=0

d X
= − exp(−nhνβ))

n=0
hν exp(−hνβ)
=
[1 − exp(−hνβ)]2
La valeur moyenne de l’énergie est donnée alors par :

hν exp( −hν −hν


KT )(1 − exp( KT ))
<E> =
(1 − exp( −hν
KT ))
2

hν exp( −hν
KT )
=
1 − exp( −hν
KT )

et donc la valeur moyenne de l’énergie émise par le modèle de Planck


est :


< E >= hν
(1.5)
exp( KT )−1
Ainsi la valeur moyenne de de l’énergie par unité de volume sera donnée
par :

µ(ν, T )dν = dn(ν) < E >


8πν 2 hν
= 3
dν hν
c exp( KT )−1
Et donc :

8πhν 3
µ(ν, T ) = hν
(1.6)
c3 (exp( KT ) − 1)
6 1.3. Effet Photoélectrique

On voit bien que cette expression (1.6) tend vers 0 pour les grandes
fréquences. Elle est en très bon accord avec les résultats expérimentaux.
Ainsi, Planck en introduisant le fait que l’énergie émise à partir d’un corps
noir est quantifiée, et ne peut prendre que des valeurs bien déterminées (E =
n h ν) a pu résoudre la "catastrophe" de l’U V . L’énergie totale est obtenue
en intégrant par rapport à ν, on obtient alors :
Z ∞ Z ∞
8πhν 3
µ(T ) = µ(ν, T )dν = hν

0 0 c3 (exp( KT ) − 1)

En introduisant le changement de variable suivant x = KT et en utilisant le
fait que : Z ∞
x3 π4
=
0 exp(x) − 1 15
on obtient :

µ(T ) = σT 4 (1.7)
Cette expression est connue sous le nom de la loi de Stéfan-Boltzmann,
où :

8π 5 K 4
σ= (1.8)
15h3 c3
est appelée constante de Stéfan.

1.3 Effet Photoélectrique

En 1886, Hertz réalisa une expérience où une plaque métallique exposée à


la lumière pouvait émettre des charges négatives. Ce phénomène physique a
été baptisé "Effet Photoélectrique". Cependant, Hertz a été incapable d’ex-
pliquer théoriquement, par la physique classique, certains caractéristiques de
cette expérience. Grâce à Albert Einstein, en 1905, un saut qualitatif a été
réalisé par la MQ à travers l’explication du phénomène photoélectrique. Cet
effet consiste en l’émission d’électrons à partir d’une cible métallique quand
elle est soumise à un rayonnement électromagnétique. La figure 1.4 repré-
sente une cellule photoélectrique permettant d’étudier le phénomène. Elle
consiste en :
-une enceinte transparente dans laquelle règne le vide
-une cathode C, sur laquelle est attachée une plaque photosensible (généra-
lement métallique)
-une anode A
On applique une difference de potentiel ∆V entre l’anode et la cathode à
l’aide d’un générateur continu. Un micro-ampèremètre permet la mesure du
courant circulant dans le circuit.
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 7

Figure 1.3 – Schéma simpliste illustrant de l’effet photoélectrique

Figure 1.4 – Schéma illustrant l’évolution du courant photoélectrique en fonction


de la tension appliquée
8 1.3. Effet Photoélectrique

Figure 1.5 – Schéma illustrant de l’effet photoélectrique pour le même matériel


et avec deux intensités différentes

Pour des fréquences de la lumière incidente assez élevées, le courant me-


suré par le micro-ampèremètre a l’allure de la figure 1.4.
D’après le graphe on voit que la caractéristique en tension a un seuil
(V0 ) négatif. Le courant croit en augmentant la difference de potentiel entre
l’anode et la cathode pour atteindre une valeur constante, dite courant de
saturation is .
Trois facteurs gouvernent le courant i sont :
1) L’intensité de la lumière incidente : lorsque on excite avec une
fréquence donnée, l’expérience montre que le courant est proportionnel à
l’intensité de la lumière incidente (voir Figure 1.5)
2)La fréquence de la lumière incidente : Il existe une fréquence seuil
ν0 en dessous de laquelle l’effet n’apparaît pas, quelque soit l’intensité de
la lumière incidente et le temps de l’exposition de la cathode au rayonne-
ment.
Pour différentes valeurs de fréquences ν2 > ν1 > ν0 le courant de sa-
turation is est le même. Cependant, le seuil en tension (V0 ) dépend de la
fréquence du rayonnement.
3) La valeur de la difference de potentiel ∆V entre l’anode et la
cathode :
Les résultats expérimentaux montrent que :
- L’augmentation de (V ) influe peu sur le courant, puisqu’il y a satura-
tion.
- Par contre, quand on diminue (−V ) le courant i diminue rapidement
jusqu’à s’annuler à une valeur seuil négative (V0 ).
Einstein a montré que l’explication de ce phénomène était claire si on
considère que la lumière incidente est un flux de photons ayant une énergie
de hν et une vitesse de propagation c. Son interprétation de l’effet photo-
électrique est la suivante :
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 9

Figure 1.6 – Schéma illustrant de l’effet photoélectrique pour deux matériaux


différents et avec la même intensité incidente

1) un photon une fois absorbé par la cathode transmet son énergie à un


électron. Si cette énergie est suffisante pour arracher l’électron, ce dernier se
retrouvera dans le circuit et sera comptabilisé dans le courant i.
2) L’énergie nécessaire pour arracher un électron dépend du métal, c’est
le travail d’extraction W0 . Le seuil en fréquence ν0 est tel que hν0 = W0 .
3) Si ν > ν0 , l’énergie lumineuse est suffisante pour arracher les électrons
de la cathode et leur fournir l’énergie cinétique nécessaire pour atteindre
l’anode. 4) Pour arrêter toute émission d’électrons, il faut appliquer une
tension (−V0 ) négative. L’électron se dirigeant vers l’anode est ralenti. Il
doit fournir une énergie eV0 prélevée sur sur son énergie initiale hν − W0 .
L’électron ne peut pas atteindre l’anode si son énergie est insuffisante : hν −
W 0 = h(ν − ν0 ) < eV0 . La valeur limite V0 de la tension est telle que
h(ν − ν0 ) = eV0 . Cela explique le seuil en tension (−V0 ) de la caractéristique.
Le potentiel d’arrêt V0 est independent de de l’intensité lumineuse pour une
fréquence donnée.
5) L’absence d’un seuil en flux lumineux car un seul photon est capable
d’arracher un électron. En augmentant le flux lumineux on augmente la
valeur du courant circulant dans le circuit.
6) Les électrons ne sont pas tous libérés à une vitesse déterminée, mais
il y’a une vitesse maximale vmax qui dépend linéairement de la fréquence
de la lumière incidente. Des mesures expérimentales précises ont confirmé la
relation entre l’énergie cinétique maximale des photoélectrons arrachés et la
fréquence du rayonnement incident proposée par Einstein :

1
mv 2 = h(ν − ν0 ) (1.9)
2 max
Grâce à l’effet photoélectrique, la nature corpusculaire de la lumière a pu
être démontrée.
10 1.4. Effet Compton

Figure 1.7 – Mini-station photovoltaique d’un production de 2KW, installée sur


les toits de la FST de Tanger

Une des applications courantes de l’effet photoélectriques est la conversion


photovoltaïque, où la lumière du soleil est recueillie et convertie en électricité.
(flux d’électrons)

1.4 Effet Compton

Il consiste en une diffusion de la lumière par des électrons faiblement liés :


Les résulats expérimentaux montrent que l’intensité lumineuse diffusée
change suivant l’angle de diffusion [4]. Cela est illustré par la figure 1.9 :
D’après la figure1.9, on voit que le spectre de la lumière diffusée est
constitué de deux pics. Le premier à forte énergie correspond à la lumière
incidente et le second pic à faible énergie correspond à une lumière diffusée.
A noter que ce dernier pic se déplace vers les grandes longueurs d’onde avec
l’augmentation de l’angle de diffusion [4]. Ce comportement physique peut
s’expliquer si on considère la nature corpusculaire de la lumière. En effet,
Considérons que le photon (corpuscule) possède une énergie hν et aussi une
quantité de mouvement p~. Dans ce cas le choc entre photons et électrons
s’accompagne d’échange d’énergie et de quantité de mouvement, similaire
au choc de deux boules métalliques. Or, le photon est une particule qui se
déplace à la vitesse de la lumière c. Les lois de la mécanique classique lui sont
inapplicables et donc il faut faire appel aux relations relativistes. D’après la
théorie de la relativité la masse d’une particule se déplaçant à la vitesse v
est donnée par :
m0
m= q (1.10)
v2
1− c2
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 11

Figure 1.8 – Schéma illustrant l’effet Compton

Figure 1.9 – Graphe expérimental montant l’évolution de l’énergie de la lumière


diffusée avec l’angle d’incidence.
12 1.4. Effet Compton

Comme le photon se déplace à la vitesse v = c, le dénominateur de la


fonction ci-dessus devient nul. Il s’ensuit que la masse du photon au repot
doit être obligatoirement égale à 0. La quantité de mouvement du photon
sera donnée par :

m0 v
p = mv = q
2
1 − vc2
m c2 v v
= q 0 2
=E 2
1 − vc2 c c
2

Pour le photon v = c (c = 3 108 ms−1 ), donc


E hν
p= =
c c

Avant collision Après collision

0
photon E = hν = h λc , p = h νc = h
λ E 0 = hν 0 = h λc0 p0 = h νc = h
λ0

Ee0 = mc2 = p2 c2 + m20 c4 , p0e


p
électron Ee = m0 c2 , pe = 0

La conservation de la quantité de mouvement donne :


h0 h0
p~ + p~e = p~0 + p~0e ⇒ cos(θ) + p0e cos(ϕ) ⇒ 0 = sin(θ) + p0e sin(ϕ)
λ λ
La conservation de l’énergie donne :
hc hc
q
+ m0 c2 = 0 + p2 c2 + m20 c4
λ λ
On en déduit alors le déplacement de la longueur d’onde (δλ) après diffusion :
h h θ
δλ = λ0 − λ = (1 − cos(θ)) = 2 sin2 ( ) (1.11)
m0 c m0 c 2
avec
h
= 2.4 10−3 nm
m0 c
la longueur d’onde de Compton. L’énergie du photon diffusé est donnée par :

E 0 = hν 0 = hν
(1.12)
1+ m0 c2
(1 − cos θ)
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 13

L’expression de δλ montre que le déplacement de la longueur d’onde du


photon diffusé est une fonction croissante en fonction de θ. Le raisonne-
ment théorique que nous venons d’aborder est en très bon accord avec les
résultats expérimentaux. En résumé, l’étude du rayonnement du corps noir
a permis de quantifier le rayonnement lumineux. L’effet photoélectrique et
l’effet Compton ont pu être expliqués et compris en attribuant à la lumière
une nature corpusculaire basée sur le concept du photon avec une énergie
hν, une vitesse c, une masse au repos nulle, et une impulsion hν
c .

1.5 Généralisation de la dualité onde corpuscule

Jusqu’à présent, nous avons étudié trois phénomènes physiques par les
quels se manifeste la nature corpusculaire de la lumière. Sa nature ondu-
latoire se manifeste par la diffraction et l’interference. La dualité onde-
corpuscule s’avère nécessaire pour expliquer toute une série de phénomènes
physiques. En effet, cette dualité peut être appliquée à des particules comme
les électrons, protons,. . .. Luis de Broglie a proposé de généraliser cette dua-
lité en associant toute particule matérielle ayant une impulsion p~ une onde
ayant la pulsation ω et le vecteur d’onde ~k avec :

E = ~ω p~ = ~~k (1.13)

h
où ~ = 2π , avec h la constante de Planck. La longueur d’onde associée à la
p2
particule est λ = hp , et son énergie E = 2m . Les valeurs de ω et k doivent
satisfaire la relation de dispersion :

~2 k 2
~ω = (1.14)
2m

Cette hypothèse de Louis de Broglie fut confirmée expérimentalement par


Davidsson et Germer. Ces deux physiciens ont étudié l’émission d’électrons
secondaires émis par une électrode bombardée par un faisceau d’électrons.
Si d est la distance entre des plans réticulaires successifs, on HIK =
2dsin(θ). On obtient un maximum de reflection si 2dsin(θ) = nλ où n est
un entier (voir figure 1.10 3 . En plaçant un écran perpendiculaire au fais-
ceau incident, on voit apparaître des anneaux circulaires et concentriques.
L’écartement de ces anneaux dépend de la distance inter-réticulaire d et de
la longueur d’onde du rayonnement incident. C’est le principe des Rayons X,
une technique qui a révolutionné les connaissances au début du siècle dernier
et qui continue d’être utilisée dans les domaines médicales et de recherche
scientifique. La longueur d’onde mesurée dans cette experience s’est avérée
être en parfait accord avec la valeur théorique de Louis de Broglie.

3. source web
14 1.6. La fonction d’onde

Figure 1.10 – Diffraction des Rayons X

1.6 La fonction d’onde

Au mouvement de toute particule on fait associer une onde. Cette onde


est représentée par un "être" mathématique, la fonction d’onde qui dépend
des coordonnées d’espace et de temps. Soit ψ(~r, t) cette fonction d’onde où ~r
est le vecteur position dans l’espace et t le temps. La signification physique de
cette fonction est liée à son module au carré : La probabilité de trouver une
particule dans un élément de volume dτ = dx dy dz enveloppant un point
M (x, y, z) est donnée par le carré du module de la fonction d’onde en ce
point :
dP = |ψ(~r, t)|2 dτ = ψ∗ ψdτ (1.15)

La probabilité de trouver à l’instant t la particule dans un volume fini τ


est donnée par :
|ψ(~r, t)|2 dτ
H
P = Hτ (1.16)
D |ψ(~r, t)|2 dτ
où D est le domaine de définition de la fonction d’onde. On a générale-
ment : I
|ψ(~r, t)|2 dτ = 1 (1.17)
D

ψ(~r, t) est dite alors normalisée.

1.6.1 Onde plane


Elle constitue l’exemple le plus simple de la fonction d’onde :

ψ(~r, t) = Aexp[−i(ω t − ~k ~r)] (1.18)


−i
= A exp[ (E t − p~ ~r)] (1.19)
~
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 15

Généralement, une onde plane de pulsation ω et de vecteur d’onde ~k est


associée à une particule libre d’énergie E et d’impulsion p~ se déplaçant dans
la direction définie par ~k. Si l’énergie et l’impulsion de la particule sont bien
déterminées, sa localisation dans l’espace ne l’est pas !.

1.6.2 Notion de paquet d’ondes


L’onde plane monochromatique d’extension infinie ne peut être une so-
lution physiquement acceptable à l’équation de propagation :
1 δ2ψ
∆ψ − =0 (1.20)
v 2 δt2
On peut cependant chercher à construire une solution physiquement ac-
ceptable en superposant plusieurs ondes planes de fréquences voisines. On se
limitera à une seule dimension (propagation selon l’axe des x)

a) Cas de deux fréquences voisines (battements)


Soient deux ondes planes monochromatiques correspondant aux fonctions
d’onde suivants :

ψ1 = A exp[−i(ω1 t − k1 x)]

ψ2 = A exp[−i(ω2 t − k2 x)]
Posons :

ω1 = ω0 − ∆ω
et
k1 = k0 − ∆k

ω2 = ω0 + ∆ω
et
k2 = k0 + ∆k
avec :
∆ω ∆k
<< 1, << 1
ω0 k0
L’onde résultante de la superposition de ψ1 et ψ2 est :

ψ(x, t) = 2A cos[(∆(ω)t − ∆(k)x)] exp[−i(ω0 t − k0 x)] (1.21)

Le terme en exponentiel correspond à une onde plane progressive dont la


pulsation et le module du vecteur d’onde pour valeur ω0 et k0 . La phase de
16 1.6.2 Notion de paquet d’ondes

ω0
cette onde se déplace le long de l’axe (Ox) avec une vitesse de phase vϕ = k0 .
L’amplitude de cette onde varie d’une manière sinusoïdale :

ψ0 = 2A cos[(∆(ω)t − ∆(k)x)] (1.22)

Le maximum de cette amplitude se déplace le long de l’axe (Ox) avec la


vitesse vg = ∆ω
∆k .

(a)

(b)

Figure 1.11 – somme de deux ondes


La courbe en trait plein correspond à l’évolution sinusoïdale de la fonction
ψ(x, t), tout en oscillant entre les deux maximums de. son amplitude 4 .

b) Paquet d’ondes
Par superposition d’ondes monochromatiques, on peut construire un pa-
quet d’ondes dont l’amplitude est non nulle dans une partie restreinte de
l’espace et nulle dans le reste. Ces ondes planes doivent correspondre à des
valeurs de k contenues dans un domaine ∆k autour d’une valeur moyenne
k0 . La fonction d’onde d’un tel paquet s’écrit :
I
ψ(x, t) = A f (k) exp[−i(ωt − kx)]dk (1.23)
∆k

4. réalisé avec Geogebra


Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 17

où f (k) n’est différente de 0 que dans une plage donnée. Il en résulte que la
fonction d’onde du paquet d’ondes n’a de valeurs appréciables que dans une
région bien définie de l’espace : Une telle fonction peut être associée à une
particule. Prenons un exemple pour f (k), en supposant qu’elle garde une
valeur constante dans l’intervalle [k0 − ∆k ∆k
2 , k0 + 2 ] égale à A. La fonction
d’onde va devenir alors :
Z k0 + ∆k
2
ψ(x, t) = A exp[−i(ωt − kx)]dk (1.24)
k0 − ∆k
2

Afin de faire apparaître les valeurs moyennes ω0 et k0 et compte tenu que


k reste voisin de k0 , on a :


ω(k) = ω0 + ( )k=k0 (k − k0 ) + · · · , ω0 = ω(k0 )
dk
Tous les autres termes de ce développement sont négligés étant donné
que (k − k0 ) est si petit que l’on peut négliger ses puissances successifs.


ω(k) = ω0 + vg (k − k0 ) où vg = ( )k=k0
dk
Donc

ωt − kx = (ω0 + vg(k − k0 )t − (k0 + (k − k0 ))x


= (ω0 t − k0 x) + (vg t − x)(k − k0 )

La fonction d’onde devienne alors :


Z k0 + ∆k
2
ψ(x, t) = A exp[−i(ω0 t − k0 x)] exp[−i(vg t − x)(k − k0)]dk (1.25)
k0 − ∆k
2

Et donc la fonction d’onde du paquet d’ondes deviendra :

sin[ ∆k
2 (vg t − x)]
ψ(x, t) = A exp[−i(ω0 t − k0 x)]∆k ∆k
(1.26)
2 (vg t − x)

Le terme exp[−i(ω0 t − k0 x)] correspond à une onde plane monochromatique


de pulsation ω0 , se propageant à la vitesse de phase ωk00 .
L’amplitude donnée par :

sin[ ∆k
2 (vg t − x)]
ψ0 = A ∆k ∆k
(1.27)
2 (vg t − x)
n’a de valeurs appréciables que dans une région finie de l’espace.
La figure 1.12 5 montre la fonction d’onde (en trait plein) à t = 0. L’am-
plitude ±ψ0 (en pointillés) n’a de valeurs appréciables que dans la région
5. réalisée avec Geogebra
18 1.6.3 Vitesse de groupe et vitesse de phase

(a)

(b)

Figure 1.12 – paquet d’ondes


d’extension ∆x = ∆k .
Le maximum se déplace le long de l’axe (Ox) avec la vitesse de groupe vg .
1
Cette région d’extension varie comme ∆k , donc plus étroite quand ∆k est
grand. Cela implique que plus on cherche à confiner un phénomène ondula-
toire (une particule) dans un espace réduit, moins la fréquence transportée
sera définie avec précision :

∆x ∆k ' 2π ⇒ ∆x ∆px ' ~ (1.28)

Ce qui montre que plus on cherche à confiner une particule, moins son
impulsion est bien définie !

1.6.3 Vitesse de groupe et vitesse de phase


La vitesse de groupe est la vitesse de déplacement du maximum du paquet
d’ondes donné par :

vg = (1.29)
dk
Dans l’expression générale de la fonction du paquet d’ondes donnée dans 1.26,
nous avons f (k) = A(k)eiα peut être complexe( A(k) amplitude réelle, α la
phase). Chaque onde plane composante du paquet possède une amplitude
Chapitre 1. Origines de la Théorie Quantique 19

A(k) et une phase ϕ(k) = −ωt + kx + α. Si les oscillations de la partie


eiϕ(k) sont très nombreuses dans l’intervalle d’intégration et surtout dans le
domaine où A est important, le résultat de l’intégration sur k, c’est à dire
ψ, est faible. Les valeurs importantes de ψ sont obtenues si la phase ϕ reste
à peu près constante dans le domaine d’intégration :


( )k=k0 = 0
dk
dω dα
−( )k=k0 t + x + ( )k=k0 = 0
dk dk
dω dα
⇒x=( )k=k0 t − ( )k=k0
dk dk
Ce point correspond au centre du paquet d’ondes qui se déplace à la
vitesse du groupe :

vg = ( )k=k0 (1.30)
dk

1.7 Relation d’incertitude de Heisenberg

L’étude précédente du paquet d’ondes a montré que des grandeurs comme


l’abscisse ∆x et l’impulsion ∆px ne peuvent être, à l’échelle atomique, dé-
terminées simultanément avec une précision complète, soit :

∆x ∆p > ~ (1.31)

Cette propriété essentielle en mécanique quantique résulte directement de


l’hypothèse sur la nature ondulatoire de la matière. Le mouvement d’une
particule étant représenté par une onde ψ(x, t) ; il est impossible de determi-
ner à la fois la position et la vitesse de cette particule à un instant donné. De
la même manière, on peut définir une relation d’incertitude entre l’énergie
E et l’instant t auquel elle est mesurée. soit :

∆E ∆t > ~ (1.32)
20 1.7. Relation d’incertitude de Heisenberg
Chapitre 2
Equation de Schrödinger et ses applications

2.1 Equation d’onde non relativiste

D’après ce qui a été vu au chapitre I, l’onde associée à une particule de


masse m, rend compte des phénomènes observés et trouve sa signification
physique dans le carré du module de la fonction d’onde décrivant la parti-
cule. Ceci est un choix de l’interprétation qui se justifie par son caractère
prévisionnel d’un grand nombre de phénomènes. C’est cette hypothèse qui
sert de fondement de la théorie de Schrödinger.

2.1.1 Fonction d’onde de Schrödinger


La fonction d’onde de Schrödinger est une fonction complexe de la posi-
tion et du temps qui satisfait l’équation (linéaire) de Schrödinger que nous
allons décrire. Chaque fonction d’onde définie correspond à un état dyna-
mique défini de la particule. Nous allons nous restreindre au domaine non
relativiste (v << c) ce qui est par exemple une bonne approximation de
l’atome d’hydrogène. Soit m la masse de la particule. Nous considérons une
onde plane de quantité de mouvement p~. L’énergie de la particule est alors
donnée par :
p p2
E = m2 c4 + p2 c2 ' mc2 + (2.1)
2m
La fonction d’onde de Luis de Broglie (constituant du paquet d’ondes) est
dans cette approximation :

p2 t p~ ~r m c2 t
ψdB = exp(−i ) exp(i ) exp(−i ) (2.2)
2m~ ~ ~
m c2 t
= ψs (~r, t) exp(−i ) (2.3)
~
ψs (~r, t) est appelé la fonction d’onde de Schrödinger dont le carré du
module est celui de la fonction d’onde de de Broglie :

|ψdB (~r, t)|2 = |ψs (~r, t)|2 (2.4)


22 2.1.2 L’équation de Schrödinger indépendante du temps

Elle donnera lieu aux mêmes interprétations physiques, car le facteur


2
exp(−i m ~c t ) est independent de l’état dynamique de la particule (inde-
pendent de p~). L’équation qui aura ψ comme solution sera l’équation d’onde
d’une particule libre de masse m. Elle doit être une équation linéaire pour que
ses solutions puissent vérifier le principe de superposition (nécessaire pour
expliquer les phénomènes d’interference,...) que satisfait chaque onde. Pour
déterminer la fonction d’onde de Schrödinger, nous procédons comme suit :
Partant de la loi de dispersion des ondes planes, on cherchera l’équation dif-
férentielle des ondes de de Broglie correspondante. La loi de dispersion dans
l’approximation non relativiste est :

p2
E=
2m
ou encore
p2x + p2y + p2z
~ω =
2m

En dérivant ψs une fois par rapport au temps, on obtient :

δψs
= −iωψs (~(r), t)
δt

d’où

−~ δψs −~2 δ 2 ψs δ 2 ψs δ 2 ψs ~2 2
= ( 2 + + ) = − ∇ ψs
i δt 2m δx δy 2 δz 2 2m
Ce qui amène à :
−~2 2 ~ δψ
∇ ψ=− (2.5)
2m i δt
avec ∇2 le Laplacien défini par :

δ2 δ2 δ2
∇2 = ∆ = + +
δ x2 δ y 2 δ z 2
Cette équation aura comme solution possible une onde plane et donc aussi
le paquet d’ondes.

2.1.2 L’équation de Schrödinger indépendante du temps


Dans le cas d’une particule d’énergie E bien définie (état stationnaire,
temps de vie fini) l’équation 2.5 :

−h2 2
∇ ψ = Eψ (2.6)
2m
puisque
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 23

−iEt
ψ(~r, t) = φ(x, y, z) exp( )
~
Dans le cas où on veut tenir compte de l’interaction de la particule avec
d’autres, on remplacera phénoménologiquement les interactions par une po-
tentiel effectif dependant de l’espace et du temps. L’idée d’introduire une
fonction potentiel effectif dans la théorie de Schrödinger est beaucoup d’égard
analogue à l’introduction d’un indice de réfraction en optique classique. Cela
permet une description phénoménologique de la façon dont la lumière se pro-
page dans un bloc de verre. Dans le cas où le potentiel effectif est independent
du temps, on aura
p2
=E−V
2m
où E est l’énergie totale (non relativiste) et V est l’énergie potentielle.
L’équation devient :

~2 2
− ∇ ψ + V (~r) ψ = Eψ (2.7)
2m
C’est l’équation de Schrödinger indépendante du temps. Les énergies pos-
sibles de cette équation sont les valeurs propres de l’opérateur :

h2 2
H=− ∇ + V ⇒ Hψ = Eψ (2.8)
2m

2.1.3 Equation de Schrödinger dépendante du temps


Dans le cas général où le potentiel dépend du temps t, l’énergie E n’est
pas une constante du mouvement. On généralise l’équation de Schrödinger
avec :
~2 2 δψ
− ∇ ψ + V (~(r))ψ = ih (2.9)
2m δt
C’est l’équation de Schrödinger dépendante du temps et se ramène à la pré-
cédente dans le cas des états stationnaires avec V independent du temps.
Normalisation : Dans le cas d’un système lié (atome d’hydrogène), l’électron
a une probabilité négligeable de se trouver à quelques angströms du proton.
|ψ(~r, t)|2 est alors normalisable. Si on prend la norme unité :
Z
|ψ(~r, t)|2 d3 τ = 1

2.1.4 conditions de continuité


L’équation de Schrödinger indépendante du temps donnée en 2.7 est une
équation différentielle linéaire de second ordre. On montre qu’une solution
bien définie existe. Si ψ et son gradient sont continus, finis et à valeur unique
24 2.2. Phénomènes découlant de la mécanique ondulatoire

en tout point de l’espace. Cela assure également une définition correcte du


courant et de la conservation de la probabilité :
Z
δ
|ψ(~r, t)|2 d3 τ = 0
δt

δP δ h
= (ψψ ∗ ) = − (ψ ∗ ∇2 ψ − ψ∇2 ψ ∗ ) = +div
~ S~
δt δt 2mi
où ψ ∗ est la fonction complexe conjuguée de ψ et :

~ = h (ψ ∗ ∇ψ − ψ∇ψ ∗ ) = h Re[ ψ ∇ψ ]
S (2.10)
2mi m i
Si nous représentons ψ par l’expression :

ψ = u exp(iθ)
alors

~ = 1 Re[ψ ∗ h ∇ψ]
S
m i

h 2
=u ∇Θ
m
On voit immédiatement que S = 0 quand ψ est réelle, et que S change
de signe dans la transformation ψ ⇒ ψ ∗ .

2.2 Phénomènes découlant de la mécanique ondulatoire

Afin de simplifier le formalisme mathématique lié à la solution de l’équa-


tion de Schrödinger, nous nous limiterons à l’étude des problèmes à une
seule variable x. Soit m la masse d’une particule qui se déplace dans un
potentiel V (x). Cette particule est décrite par sa fonction d’onde associée
à son énergie. La fonction d’onde est solution de l’équation de Schrödinger
indépendante du temps à une dimension :

h2 δ 2 ψ
− + V (x) ψ = E ψ
2m δx2
E étant l’énergie possible de la particule. ψ et δψ
δx doivent satisfaire les
condition de continuité. Suivant que la particule est confinée dans un volume
fini ou non, le carré du module de sa fonction d’onde est normaliseable ou
non. Dans ce dernier cas, on ne considère pas la densité de probabilité de
présence en x mais bien le flux de particules en x.
Il est instructif de comparer l’équation de Schrödinger aux équations de l’op-
tique ondulatoire. En effet, considérons un milieu homogène dans lequel des
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 25

ondes se propagent à une vitesse v. L’équation caractérisant le déplacement


lors de la propagation des ondes est :

1 δ2u
∇2 u − =0 (2.11)
v 2 δt2
avec v = nc
Pour une onde de fréquence ω : u = Ae−iωt , On obtient alors :

ω2 2
∇2 A + n A=0 (2.12)
c2
Cette équation a la même forme que l’équation de Schrödinger si on pose :

2m c2
n(x) = [E − V (x)]
h2 ω2
.

2.3 Résolution de l’équation de Schrödinger pour des cas simples

2.3.1 Problèmes à une dimension


Dans ces problèmes à un seul degré de liberté, on considère un point
matériel se déplaçant dans une direction Ox et soumis à une énergie potentiel
V (x). Nous nous intéressons aux états stationnaires. La fonction d’onde a
donc pour expression :

iE
ψ(x, t) = φ(x) exp(− ) (2.13)
~t
Les valeurs propres de l’énergie sont obtenues par la résolution de l’équa-
tion de Schrödinger indépendante du temps 2.7

2.3.2 Franchissement d’une discontinuité de potentiel


On considère une particule de masse m, et de vitesse v pour laquelle
l’énergie potentielle est :

0 si x < 0
V (x) =
V0 si x > 0

1. Description classique de ce problème


Les particules sont libres partout sauf au voisinage de l’origine où la
discontinuité de l’énergie potentielle entraîne la présence d’une force
dirigée vers les x < 0 (F = − δVδx(x) ). Supposons que la particule vient
de la gauche avec une énergie E, égale à son énergie cinétique car V = 0
pour x < 0.
26 2.3.2 Franchissement d’une discontinuité de potentiel

Figure 2.1 – Schéma illustrant une marche de potentiel

(a) Si E < V0 la particule ne peut franchir la discontinuité du poten-


tiel et elle se "réfléchit" sur cette discontinuité et repart vers la
gauche avec la même énergie, et donc la même vitesse.
(b) Si E > V0 la particule franchit la discontinuité de potentiel, en
perdant une partie de son énergie cinétique égale à V0 . Le mou-
vement se continue vers la droite avec l’énergie cinétique E − V0 ,
soit avec la vitesse : r
2(E − V0 )
(2.14)
m
En résumé, du point de vue classique il y’a réflexion ou transmis-
sion totale de la particule selon que E, énergie de l’état initial,
est inférieure ou supérieure à V0
2. Description quantique du problème
1. cas 0 < E < V0
Résolvons l’équation de Schrödinger dans les régions I et II
(a) Région I (x < 0)

d2 φ1 2mE
+ 2 φ1 = 0
dx2 ~
admet une solution générale

φ1 (x) = A1 eikx + B1 e−ikx


q
2mE
avec k = ~2
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 27

On peut considérer la partie A1 exp(ikx) comme une onde inci-


dente se propageant de gauche à droite, et la partie B1 exp(−ikx)
comme une onde réfléchie sur la discontinuité du potentiel. On
peut arbitrairement poser A1 = 1 (cela revient à considérer qu’en
absence de la discontinuité du potentiel, une particule se déplaçant
de la gauche vers la droite aurait la fonction d’onde φ1 = exp(ikx),
onde plane dont le carré de l’amplitude vaut φ1 φ∗1 = 1. On a donc :

φ1 (x) = exp(ikx) + B1 exp(−ikx)

(b) Région II (x > 0)


d2 φ2 2m(E − V0 )
+ φ2 = 0 (2.15)
dx2 ~2
admet comme solution générale :

φ2 (x) = A2 exp(−γ x) + B2 exp(γ x) (2.16)


q
avec γ = 2 m(V~20 −E)
Cette fonction doit être bornée partout, ce qui entraîne que B2 = 0.
Les conditions de continuité en x = 0 de la fonction d’onde φ et de sa
dérivée donne :

φ1 (0) = φ2 (0) ⇒ 1 + B1 = A2
et

φ01 (0) = φ02 (0) ⇒ ik(1 − B1 ) = −γA2


ce qui donne :

k − iγ
B1 =
k + iγ
et
2k
A2 =
k + iγ
Les fonctions d’onde se trouvent ainsi déterminées, quelle que soit la va-
leur de E comprise entre 0 et V0 . Dans ce cas, pour une onde incidente
φ1 = exp(i k x) d’amplitude égale à l’unité, nous avons une onde réflé-
chie d’amplitude B1 et une onde transmise d’amplitude A2 exp(−γ x).
- L’amplitude de l’onde réfléchie est égale à l’unité. En effet :

φ1 φ∗1 = B1 B1∗ = 1
28 2.3.2 Franchissement d’une discontinuité de potentiel

Figure 2.2 – Schéma qualitatif illustrant le comportement de φ2 au delà de la


barrière de potentiel(x = 0)

cela signifie que l’onde incidente est totalement réfléchie.


L’onde transmise correspond à une probabilité de présence qui décroît
exponentiellement pour x > 0 (onde évanescente) :

4 k2 4E
|φ2 |2 = φ2 φ∗2 = 2 2
exp(−2 γ x) =
k +γ V0

|φ2 |2 = φ2 φ∗2 = |A2 |2 exp(−2 γ x)


Le graphe de la figure 1 donne une illustration de l’évolution de la pro-
babilité de présence de la particule au delà du mûr du potentiel malgré
le fait que E < V0 . Cette probabilité chute d’une manière exponentielle
après la barrière de potentielle (x = 0). φ2 est dite onde évanescente.
Contrairement à la MC, la MQ donne à la particule une certaine pro-
babilité de pénétration dans la région II, avec une extension de l’ordre
1
de 2γ (voir Fig.1)

2. Cas E > V0
En utilisant la même méthode, et en supposant une onde incidente
φi1 = eikx on obtient :
- Pour la région I (x < 0) :

φ1 (x) = exp(i k1 x) + B1 exp(−i k1 x)


avec r
2mE
k1 =
h2
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 29

- Pour la région II (x > 0) :

φ2 (x) = A2 exp(i k2 x) + B2 exp(−i k2 x)

avec r
2 m (E − V0 )
k2 =
~2

En rencontrant la discontinuité du potentiel, l’onde incidente peut se


séparer en une onde réfléchie (φR −ik1 x ) et une onde transmise
1 = B1 e
dans la région II et se propageant vers les x > 0. Il ne doit pas y
avoir une onde réfléchie dans la région II, car il n’y’a pas d’"obstacle"
physique, et donc B2 = 0.
Les relations de continuité permettent de calculer :

k1 − k2 2 k1
B1 = A2 = (2.17)
k1 + k2 k1 + k2

Avec une énergie de la particule (E) supérieure à la valeur du potentiel


V0 , la MC prédit une transmission totale dans le milieu II. Par contre, la
MQ montre que la particule en rencontrant une discontinuité de potentiel a
une probabilité de réflexion et une autre de transmission. En effet, on a :
- La probabilité Pr = B12 d’être réfléchie vars la gauche
- La probabilité Pt = A22 de continuer vers les x > 0, avec une vitesse
différente.

2.3.3 Franchissement d’une barrière de potentiel


On considère une particule incidente se déplaçant de la région des x < 0
vers les x > 0. Cette particule rencontre une barrière de potentiel schématisée
par la figure 2.3.3
a) Description classique de ce problème :
Le raisonnement est similaire à l’exemple précèdent :
- Si E < V0 , la particule est réfléchie en x = 0 et repart vers la gauche avec
la même vitesse v et la même énergie E.
- Si E > V0 , la particule continue sa progression vers les x croissants. Elle
est ralentie en x = 0. Dans la région 0 < x < a elle prend la vitesse v 0 telle
que
m v 02
= E − V0
2
La particule se trouve accélérée en x = a, en retrouvant par la suite sa vitesse
v et son énergie E.
b) Description quantique :
30 2.3.3 Franchissement d’une barrière de potentiel

Figure 2.3 – Schéma illustrant une barrière de potentiel

On va considérer dans ce raisonnement seulement le cas où E < V0


i. Aspect qualitatif
L’onde incidente eikx (On a fait le choix de prendre son amplitude égale à
l’unité) donne naissance à x = 0 à une onde réfléchie et une autre transmise.
A son tour, cette dernière en x = a va avoir deux composantes, une réfléchie
et la seconde transmise. Il existe donc une probabilité non nulle pour que la
particule franchisse la barrière de potentiel et continue sa progression vers
les x > a. Ce phénomène, contraire aux prédictions de la physique classique,
est appelé effet tunnel.
ii. Aspect quantitatif
- Région I (x < 0)

d2 φ1 2mE d2 φ1
2
+ 2 φ1 = + k 2 φ1
dx h dx2
avec r
2mE
k=
h2

- Région II (0 < x < a)

d2 φ2
− γ 2 φ2 = 0
dx2
avec r
2 m (V0 − E)
γ=
h2

- Région III (x > a)


Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 31

d2 φ3
+ k 2 φ3 = 0
dx2
Les solutions générales sont de la forme :

φ1 = exp(i k x) + B1 exp(−i k x)

φ2 = A2 exp(−γ x) + B2 exp(γ x)

φ3 = A3 exp(ikx)
L’expression de φ3 tient compte du faite que la région III a une extension
infinie et que seule l’onde associée à la progression de la particule vers la
droite est physiquement acceptable (le terme exp(−i k x) est rejeté).
Les conditions de continuité de la fonction d’onde et de sa dérivée aux points
x = 0 et x = a donnent :

φ1 (0) = φ2 (0) =⇒ 1 + B1 = A2 + B2

φ01 (0) = φ02 (0) =⇒ ik(1 − B1 ) = γ(B2 − A2)

φ2 (a) = φ3 (a) =⇒ A2 e−γa + B2 exp(γ a) = A3 exp(i k a)

φ02 (a) = φ03 (a) =⇒ −γ A2 exp(−γ a) + γ B2 exp(γ a) = i k A3 exp(i k a)

En remplaçant x = a, on obtient :

γ − ik
A2 = ( ) A3 exp(i k a + γ a)

γ + ik
B2 = ( ) A3 exp(i k a − γ a)

En remplaçant x = 0, on obtient :

iγ + k k − iγ
( )A2 + B2 ( )=1
2k γ
Ainsi on peut déterminer l’amplitude de l’onde transmise :
1
|A3 |2 = γ 2 +k2
(2.18)
1+ 4 k2 γ 2
sinh2 (γ a)
32 2.3.3 Franchissement d’une barrière de potentiel

Figure 2.4 – Schéma illustrant une barrière de forme "arbitraire"

La probabilité de transmission à travers la barrière de potentiel sera donnée


par :
4E(V0 − E)
T = |A3 |2 = A3 A∗3 = (2.19)
4E(V0 − E) + V02 sinh2 [ 2m(V0 − E) ha ]
p

Le cas E > V0 s’obtient en remplaçant i γ par


r
0 2 m (E − V0 )
k =
h2

On obtient alors :
4k 2 k 02
T = (2.20)
(k 2 − k 02 )sin2 (a k 0 ) + 4 k 2 k 02

Cas d’une barrière de forme arbitraire :


Une barrière quelconque peut être considérée comme un empilement de bar-
rières rectangulaires d’épaisseur dx infiniment petites. Pour une de ces bar-
rières rectangulaires Vn , le coefficient de transmission est donné par :
p
2m(Vn − E)
ln Tn = −2 dXn (2.21)
h

La transmission à travers toute la barrière étant :

T = T1 T2 T3 T4 . . . Tn . . . Tk

P
ln T = k ln Tn
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 33

Figure 2.5 – Schéma illustrant une barrière à effet tunnel

2.3.4 Effet Tunnel en physique des solides

L’effet tunnel et l’observation des ses manifestations expérimentales peuvent


être considérés comme les résultats de la MQ ondulatoire. Les premières ap-
plications de l’effet tunnel ont été effectuées par Oppenheimer (1928) pour
décrire l’autoionisation des états excités de l’atome d’hydrogène soumis à un
fort champ électrique. La première jonction métal/solide/métal a été réali-
sée pour le groupe de Isaki. Il lui valu (en autres) le prix Nobel de physique
en 1973. L’effet tunnel dans une jonction métal/vide/métal demande une
distance inter-électrode constante et égale à quelques Å. Or, il est extraordi-
nairement difficile de contrôler mécaniquement de telles distances sans qu’il
y ait contact.
Grâce à l’avancement des technologies mécaniques et électroniques, en
1981 Binnig et Röhrer ont pu réaliser une jonction métal/vide/métal. Cette
prouesse technologique a permis l’invention d’un nouveau microscope appelé
Microscope à Effet Tunnel (Scanning Tunneling Microscopy : STM ). Le STM
peut atteindre une résolution verticale de 1/100 Å et une résolution latérale
de l’ordre de 1/10 Å. Cette invention leur a value le prix Nobel de physique
de 1986. Le STM a ouvert une nouvelle aire dans l’étude et caractérisation
au niveau atomique. Plusieurs techniques dérivées, dites de champ proche,
ont été développées à partir du STM (Microscope à force atomique : AFM,
microscope à force magnétique : MFM,...) afin de sonder les différentes pro-
priétés d’une surface à l’échelle atomique. De même, le STM et ses dérivées
ont ouvert la voie à la manipulation atomique, et donc la fabrication de com-
posants de taille nanométrique.

Le schéma 2.3.4 illustre le principe du STM, où deux électrodes sont


séparées par le vide (quelques Å). La première électrode appelée la pointe
(Tip en anglais) et la seconde un échantillon à sonder. En déplaçant la pointe
sur la surface les électrons peuvent circuler entre les deux électrodes par effet
tunnel. Le courant tunnel contient des informations sur la nature électrique
34 2.3.4 Effet Tunnel en physique des solides

Figure 2.6 – Schéma illustrant le principe de fonctionnement du STM. Source


web

Figure 2.7 – Schéma illustrant la résolution atomique obtenue sur une surface de
graphite par STM
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 35

Figure 2.8 – Schéma illustrant une barrière de potentiel "∞"

(position des atomes) et morphologique de la surface [5].

2.3.5 Particule dans un puits de potentiel


a) Puits carré infini
Considérons une particule d’énergie E soumise à l’énergie potentielle sui-
vante :

0 si 0 < x < a
V (x) =
∞ si x ≤ 0 ou x ≥ a
On considère le cas E < V0 et on fait tendre V0 vers ∞. On procéde alors
comme dans le cas de la marche de potentiel :
- V0 → ∞
h2 γ 2 2k −γx
V0 − E = 2m ⇒γ→∞ et φ2 (x) = k+iγ e →0
φ2 (0) = 0 et φ2 (a) = 0

d2 φ(x) 2mE h2 k2
si0 < x < a ⇒ dx2
+ h2
φ(x) =0 avec E= 2m

ce qui donne pour la fonction d’onde :

φ(x) = Aeikx + Be−ikx (2.22)

on φ(0) = 0 ⇒ A = −B et φ(a) = 0 ⇒ A(eika − e−ika = 0)


⇒ sin(ka) = 0 ⇒ ka = nπ ⇒ kn = nπ a
Ainsi on démontre la quantification de l’énergie d’une particule dans un puits
de potentiel ∞ :
h2 k2 n2 π 2 h2
E= 2m ⇒ En = 2ma2

La fonction d’onde devient alors :

φ(x) = 2iA sin( nπ nπ


a x) = C sin( a x) avec C = 2iA
36 2.3.5 Particule dans un puits de potentiel

Figure 2.9 – Schéma illustrant un puits de potentiel carré

En utilisant la condition de normalisation de la fonction d’onde, on détermine


les constantes C et A :
Ra 2 1

0 |φ(x)| dx = 1 ⇒ A = 2i 2a

⇒ r
2 √
φn (x) = sin( nπax) (2.23)
a
Dans ce cas, on parle de confinement total, çàd que la particule, une fois
est "dans" le potentiel ∞, elle est confinée (piégée). Seulement son énergie
qui peut changer ; le degré de liberté de son mouvement est nul. On définit
alors un système à zéro dimension (0D). Ce concept a donné naissance aux
nanoparticules et un nouveau domaine appelé la Nanotechnologie.

b) Puits carré fini


On considère maintenant une particule de masse m et d’énergie E soumise
à un puits de potentiel fini défini par :

−U si |x| < a
V (x) =
0 si |x| > a
Nous considérons que l’énergie de la particule E est supérieure à U .
- Pour E > 0 la fonction d’onde s’étend partout. La particule peut se dépla-
cer partout le long de l’axe des x. On admet qu’elle n’est pas perturbée par
le puits de potentiel. Les états d’énergie forment un "continuum".
- Dans le cas où −U < E < 0, les états sont liés. Nous démontrons que la
fonction d’onde a un comportement oscillatoire pour |x| < a et un compor-
tement exponentiel (onde évanescente) pour |x| > a. La localisation de la
particule entraîne la quantification du spectre d’énergie. Les valeurs propres
de l’énergie s’obtiennent à partir des conditions de continuité.
i. Parité de la fonction d’onde
La fonction d’énergie potentielle est ici une fonction paire [V (−x) = V (x)].
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 37

Il en résulte que la fonction d’onde spatiale est elle même d’une parité dé-
terminée, soit paire soit impaire.
En effet, de

d2 φ(x) 2m
+ 2 [E − V (x)]φ(x) = 0
dx2 h
On en déduit de manière évidente

d2 φ(−x) 2m
+ 2 [E − V (−x)]φ(−x) = 0
dx2 h
Et compte tenu de la parité de V (x)

d2 φ(−x) 2m
+ 2 [E − V (x)]φ(−x) = 0
dx2 h
ce qui montre que les fonctions φ(x) et φ(−x) sont des fonctions propres
de la même équation aux dérivées partielles avec la même valeur propre E.
Elles sont donc identiques à un facteur multiplicatif prés :

φ(x) = εφ(−x)
relation qui reste valable si l’on change x en −x, soit :

φ(−x) = εφ(x)
On en déduit que ε2 = 1 d’où ε = ±1.
Si ε = +1, la fonction d’onde spatiale est paire. Elle est dite symétrique.
Si ε = −1, la fonction d’onde spatiale est impaire. Elle est dite antisymé-
trique.
Lorsqu’il n’y a qu’une seule fonction d’onde pour chaque valeur propre de
l’énergie, ou chaque état propre (les états sont alors non dégénères), l’en-
semble des solutions possibles se départage entre solutions symétriques et
solutions antisymétriques.
ii. Fontions propres et valeurs propres de l’énergie
La fonction d’onde spatiale est solution de l’équation de Schrödinger :
- Régions I et III (|x| > a)

d2 φ
− γ2φ = 0
dx2
avec √
−2mE
γ=
h
- Région II (|x| < a)

d2 φ
+ k2 φ = 0
dx2
38 2.3.5 Particule dans un puits de potentiel

avec p
2m(E + U )
k=
h
Les solutions physiquement acceptables (toujours bornées) sont :

φI (x) = ±Beγx φIII (x) = ±Be−γx


le facteur ± a été introduit selon que la fonction d’onde est paire ou
impaire.

φII (x) = A cos(x)


si la fonction d’onde est paire

φII (x) = A sin(x)


si la fonction d’onde est impaire
Les valeurs propres de l’énergie sont données par les relations de continuité
de la fonction et de sa dérivée :
- Si la fonction d’onde est paire, il suffit de les écrire pour x = a (on aura les
mêmes conditions en x = −a en raison de la parité)

A cos(ka) = Be−γa

Ak sin(ka) = Bγe−γa
En divisant membre à membre on obtient :
γ
tan(ka) =
k
Les valeurs de E qui satisfont cette relation constituent les valeurs propres
de l’énergie. On peut résoudre graphiquement la relation tan(ka) = γk . Pour
cela posons :

2ma2 U
X = ka et X02 =
h2
(avec X0 > 0). Dés lors on aura :
r
X0 2
tan(X) = [( ) − 1]
X
L’intersection des courbes représentant
r
X0 2
y1 = tan(X) et y2 = [( ) − 1]
X
Chapitre 2. Equation de Schrödinger et ses applications 39

Figure 2.10 – résolution graphique

fournit graphiquement les valeurs de X, et donc de k et E.


- Si la fonction d’onde est impaire, les conditions de continuité en x = −a
s’écrivent :

A sin ka = Be−γa et Ak cos ka = −Bγe−γa


en divisant membre à membre on obtient :
γ
cot ka = −
k
relation qui par une résolution graphique du même type que dans les cas
des fonctions paires conduit aux valeurs propres correspondantes de l’énergie.
40 2.3.5 Particule dans un puits de potentiel
Chapitre 3
Formalisme mathématique de la mécanique quantique

3.1 Introduction

Le formalisme mathématique de la MQ a pour but de décrire les états et


les variables dynamiques d’un système quantique (atomes, noyaux, ou mo-
lécules). Ce formalisme ne permet pas d’obtenir des résultats précis comme
en MC, mais tout simplement une détermination probabiliste de l’évolution
d’une particule dans l’espace (position) et/ou dans le temps (vitesse, énergie,
impulsion,...). Cette probabilité est déterminée grâce à une fonction d’onde
ψ(~r, t) décrivant l’état dynamique.

3.2 Espace des fonctions d’onde (F)

L’espace des fonctions d’onde est un espace de dimension infinie. La pro-


babilité de présence d’une particule à l’instant t dans l’élément de volume
d3 r est donnée par :

dPr = |ψ(r, t)|2 d3 r (3.1)

Lorsque :
Z +∞
|ψ(r, t)|2 d3 r = 1 (3.2)
−∞

On dit que ψ(r, t) est normée.


F est un sous espace de L2 (espace des fonctions de carrés sommables).
Pour raison de simplicité, on va considérer par la suite une fonction d’onde
unidimentionnelle correspondante à une particule se déplaçant dans une seule
direction x : ψ(x) appartient à Fx pour t fixé.

3.2.1 Structure de Fx

Une fonction ψ(x) appartient à Fx si :


42 3.2.2 Produit scalaire

Z +∞
|ψ(x)|2 dx = A (3.3)
−∞

A étant une valeur finie.


Si ψ1 (x) et ψ2 (x) appartiennent à Fx alors λ1 ψ1 (x) + λ2 ψ2 (x) appartient à
Fx . D’où Fx est un espace vectoriel de dimension infinie.

3.2.2 Produit scalaire


Définition
Soient deux fonctions ψ(x) et ϕ(x) appartenant à Fx . On appelle produit
scalaire : Z +∞
(ϕ, ψ) = ϕ∗ (x)ψ(x)dx (3.4)
−∞

pourvu que cet intégrale converge.

Propriétés du produit scalaire

(ϕ, ψ) = (ψ, ϕ)∗

(ϕ, λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ) = λ1 (ϕ, ψ1 ) + λ2 (ϕ, ψ2 )

(λ1 ψ1 + λ2 ψ2 , ϕ) = λ∗1 (ψ1 , ϕ) + λ∗2 (ψ2 , ϕ)

(ψ, ψ) ≥ 0 (ψ, ψ) = 0 ⇒ ψ = 0

Si (ϕ, ψ) = 0 alors ϕ et ψ sont dites orthogonales.


L’espace des fonctions de carré sommable, doué d’un produit scalaire est un
espace de Hilbert.

3.3 Base orthornormée complète et discrète uj (x)

Considérons un ensemble u1 (x), u2 (x), u3 (x), u4 (x), ..., un (x) appartenant


à Fx
Z +∞
u∗i (x)uj (x)dx = (ui , uj ) = δij
−∞

1 si i = j
δij =
0 si i 6= j
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 43

C’est la relation d’orthonormalisation P


ui (x) est dite base complète : ∀ ψ(x) ∈ Fx ψ(x) = ci ui (x)
Les ci sont les coordonnées de ψ(x) dans la base ui (x).
X
ψ(x) = ci ui (x) (3.5)

En multipliant la relation précédente par u∗j (x) et en intégrant par rapport


à x, on obtient :
Z +∞ Z +∞ X
u∗i (x)ψ(x)dx = ci u∗j (x)ui (x)dx
−∞ −∞ i

X Z +∞ X
= ci u∗j (x)ui (x)dx = ci δij = cj
i −∞ i

et donc on obtient :
(uj , ψ) = cj (3.6)

3.3.1 Relation de Fermeture


P P
ψ(x) = i ci ui (x) = i (ui , ψ)ui (x)

u∗i (x0 )ψ(x0 )dx0 ui (x)


P R
ψ(x) = i

u∗i (x0 )ui (x0 )dx0 = δ(x − x0 )ψ(x0 )dx0


P R R
ψ(x) = i

Ce qui donne ce qu’on appelle la relation de fermeture :


X
u∗i (x0 )ui (x) = δ(x − x0 ) (3.7)
i

δ étant la fonction de Dirac définie comme suit :

1 si x = x0

0
δ(x − x ) =
0 si x 6= x0

3.3.2 Expression du produit scalaire et de la norme


Soient deux fonctions d’ondes ϕ et ψ données par :
X X
ϕ(x) = bj uj (x) ψ(x) = ci ui (x)
j i

Le produit scalaire de ϕ par ψ est donné par :


Z X X Z
∗ ∗
(ϕ, ψ) = bj uj (x)ci ui (x)dx = bj ci u∗j (x)ui (x)dx

ij ij
44 3.4. Base orthonormée complète et continue Vα (x)

et donc on obtient : X
(ϕ, ψ) = b∗i ci (3.8)
i

La norme d’une fonction d’onde ψ est donnée par :


X
(ψ, ψ) = |ci |2 (3.9)
i

Si la fonction d’onde est normée, on a alors :


X
|ci |2 = 1
i

3.4 Base orthonormée complète et continue Vα (x)

Soit un ensemble de fonctions Vα (x), α étant continue et peut varier de


−∞ à +∞. Vα (x) est une base orthonormée complète et continue si elle
vérifie les relations d’orthonormalisation et de fermeture.
Relation d’orthonormalisation

Z
(Vα , Vβ ) = δ(α − β) = Vα∗ (x)Vβ (x)dx

Relation de Fermeture
Z
Vα∗ (x0 )Vα (x)dα = δ(x − x0 )

3.4.1 Développement de ψ(x) appartenant à Fx sur Vα (x)


Nous avons :

c(α) = (Vα , ψ)
et donc : Z
ψ(x) = c(α)Vα (x)dα (3.10)

3.4.2 Expression du produit scalaire et de la norme


Soient les deux fonctions d’onde ψ(x) et ϕ(x) tel que :
Z Z
ψ(x) = c(α)Vα (x)dα et ϕ(x) = b(α0 )Vα0 (x)dα0

Z Z Z
(ψ, ϕ) = c∗ (α)Vα∗ (x)b(α0 )Vα0 (x)dxdαdα0
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 45

Or,
Z
Vα∗ (x)Vα0 (x)dx = δ(α − α0 )

Donc le produit scalaire devient :


Z Z Z
(ψ, ϕ) = c∗ (α)b(α0 )δ(α − α0 )dαdα0 = c∗ (α)b(α0 )dα

et donc le produit scalaire devient :


Z
(ψ, ϕ) = c∗ (α)b(α)dα (3.11)

remarque : Pour passer de la base discrète à la base continue, on remplace :

P R
i dα

δij δ(α − β)

ci c(α)

3.4.3 Exemple de base continue

1 px
Vp (x) = √ exp(i )
2πh ~
Cette base est orthonormée : (Vp , Vp0 ) = δ(p − p0 )
en effet,
Z
1 x
(Vp , Vp0 ) = exp(i(p − p0 ) )dx = δ(p − p0 )
2πh h
Pour la relation de fermeture on’a :
R ∗ 0
Vp (x )Vp (x)dp = δ(x − x0 )

Pour une fonction d’onde quelconque ψ(x) appartenant à Fx ; elle s’exprime


dans la base Vp (x) par :
Z
1 px
ψ(x) = √ ϕ(p) exp(i )dp
2πh ~
La fonction ϕ(p) est donnée par :
Z
1 px
ϕ(p) = (Vp , ψ) = ψ(x) exp(−i )dx = T.F.[ψ(x)]
2πh h
46 3.5. Notation de Dirac

3.5 Notation de Dirac

Dans ce paragraphe nous allons introduire le formalisme de Dirac, uni-


versellement utilisé en MQ.
Pour une fonction d’onde ψ(x) ∈ Fx , on peut l’écrire sous forme de :

hψ | ou | ψi ∈ £x
où £x est l’espace des états quantiques.
Le produit scalaire de ϕ et ψ est donné par :

(ϕ, ψ) = hϕ | ψi
Le crochet h | i est dit "bra-ket".
Définir une représentation en MQ revient à choisir une base complète, dans
laquelle on décompose chaque fonction d’onde de L2 .

3.5.1 Vecteurs "ket" et "bra"


a) Elements de £ : ket
Un élément quelconque, ou vecteur, de l’espace £ est appelé vecteur ket. On
le note par h|.

ψ(r) ∈ F ⇔ hψ |∈ £
Représentation de hψ | :
 
c1
hψ |→  c2 
c3
c’est une matrice colonne.
b) Elements de £∗ :bra
Un élément quelconque, ou vecteur de l’espace £∗ est appelé vecteur bra.
On le note avec |i.
Représentation de hψ | :

hψ | → (c∗1 , c∗2 , c∗3 ), matrice ligne adjointe.

Notons que si :

| ψi = λ | ϕi
alors,

hψ |= λ∗ hϕ |
λ étant un nombre complexe.
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 47

3.5.2 Produit scalaire


Une base orthonormée de l’espace étudié est constituée par n vecteurs
< ui | tels que :

hui | uj i = δij
Si X
ϕ(x) = bi ui (x)
i

et X
ψ(x) = cj uj (x)
j

, alors le produit scalaire sera donné par :


 
c1

 c2 
 X
hϕ|ψi = (b∗1 , b∗2 , b∗3 , · · · , b∗i )  c3 = b∗i ci
 
 .. 
i
 . 
ci

3.6 Opérateurs Linéaires

3.6.1 Définition
Un opérateur linéaire A est une grandeur mathématique qui à l’état hψ|
appartenant à £, on fait associer :

|ψ 0 i = A|ψi

A(λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = λ1 A|ψ1 i + λ2 A|ψ2 i


∀λ1 , λ2 ∈ C

3.6.2 Produit de deux opérateurs


Soient deux opérateurs A et B, leur produit AB est défini de la manière
suivante :
AB|ψi = A(B|ψi) = A|ψ 0 i = |ψ 00 i
En général le produit de deux opérateurs A et B n’est pas commutatif (AB 6=
BA). On définit alors le commutateur :

[A, B] = AB − BA (3.12)

Si [A, B] = 0 alors A et B commutent.


48 3.6.3 Propriétés des commutateurs

3.6.3 Propriétés des commutateurs

[A, B] = −[B, A]
[A, B + C] = [A, B] + [A, C]
[A, BC] = [A, B]C + B[A, C]
[A, [B, C]] + [C, [A, B]] + [B, [C, A]] = 0

3.6.4 Représentation d’un opérateur par une matrice


Soit la base |uj i et soient les nombres

Aij = hui |A|uj i = hui |Uj i

où |Uj i = A|uj i. Z
Aij = u∗i (x)[Auj ]dx

Aij étant un élément de A dans la base |uj i.


 
A1,1 · · · A1,j
A =  ... .. .. 

. . 
Ai,1 · · · Ai,j

3.6.5 Action d’un opérateur sur un ket

X
|ψi = cj |uj i
j
X
|ψ 0 i = A|ψi = cj A|uj i
j

Les coordonnées de |ψ 0 i sont données par :


X
c0i = hui |ψ 0 i = cj hui |A|uj ii

et donc : X
c0i = cj Aij
j

3.6.6 Élément A entre hψ| et |φi


On’a |φi = i bi |ui i, |ψi = j cj |uj i, hφ| = i b∗i hui |
P P P

X
hφ|A|ψi = b∗i Aij cj
ij
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 49

3.6.7 Valeur moyenne d’un opérateur


soit |ψi un état du système considéré. La valeur moyenne de l’opérateur
A est donnée par :
Z
hAiψ = hψ|A|ψi = ψ ∗ A ψ dτ

3.6.8 Exemple d’opérateur linéaire : Projecteur


Le projecteur Pψ sur l’état de |ψi est défini par :

Pψ = |ψihψ|

on a :  
c1
c1 c∗1 · · · c1 c∗i
 

 c2 

c3  ∗ ∗ ∗ ∗  .. .. .. 
 (c1 , c2 , c3 , · · · , ci ) =  .

 . . 
.. ∗ ci c∗i
 
 .  ci c1 · · ·
ci
∀|φi ,
Pψ |φi = |ψihψ|φi = λ|ψi
λ = hψ|φi

3.6.9 Relation de fermeture


P
soit |ui i une base orthonormée complète ∀|ψi , |ψi = i ci |ui i, ci =
hui |ψi X X X
|ψi = ci |ui i = hui |ψi|ui i = |ui ihui |ψi
i i i
ce qui implique que :
|ψi = Pui |ψi
La relation de fermeture est donnée par :
X
Pui = |ui ihui | = 1
i

3.7 Opérateurs adjoints

3.7.1 Définition
On dit que deux opérateurs A et A+ sont adjoints l’un de l’autre si les
matrices qui les représentent dans une représentation donnée sont adjointes
l’une de l’autre, c’est à dire :

hui |A+ |uj i = (huj |A|ui i)∗


50 3.7.2 Opérateurs hermétiques

et donc si
|ψ 0 i = A|ψi

alors
hψ 0 | = hψ|A+

On a aussi
|Aφi = A|φi

et
hAφi = hφ|A+

donc on aura pour un opérateur adjoint A+ :

(A+ )+ = A, (A+B)+ = A+ +B + , (λA)+ = λ∗ A+ , (AB)+ = B + A+

3.7.2 Opérateurs hermétiques

Un opérateur A est dit hermétique si A = A+ , c’est à dire Aij = A∗ji

hui |A|uj i = huj |A|ui i∗

∀|ψi, |φi hφ|A|ψi = (hψ|A|φi)∗

Exemple :
Pψ = |ψihψ| Pψ+ = |ψihψ| = Pψ

3.8 Vecteurs propres et valeurs propres d’un opérateur

3.8.1 Définition

|un i est appelé ket propre de l’opérateur A si on a :

A|un i = an |un i

an étant la valeur propre de A correspondant au ket propre |un i


- Valeur propre non dégénérée :
an est une valeur propre non dégénérée s’il lui correspond un seul vecteur
propre normé.
- Valeur propre dégénérée
an est dégénérée s’il lui correspond au moins 2 vecteurs propres différents.
L’ordre de dégénérescence de la valeur propre an est égal au nombre de
vecteurs propres lui correspondant. L’ensemble [uin ] des vecteurs propres de
an engendre un sous espace de £x , appelé espace propre de an .
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 51

3.8.2 Equation caractéristique


Soit |ψi une fonction propre de l’opérateur A :

A|ψi = λ|ψi

On projette sur la base des ui , ce qui donne :

hui |A|ψi = λhui |ψi


P
on injecte l’égalité j |uj ihuj = 1, on obtient alors :
X
hui |A|uj ihuj |ψi = λhui |ψi
j

On pose Aij =P hui |A|uj i, cj = huj |ψi, P


et ci = λhui |ψi. Donc l’égalité d’en
haut devient : j Aij cj = λci ; or ci = j cj δij . ce qui implique que :
X
(Aij − λδij )cj = 0
j

a des solutions si et seulement si

det(A − λI) = 0

ce qui donne une équation en λ caractéristique de l’opérateur A. La résolution


de cette équation en A donne les valeurs propres de A.

3.8.3 Valeurs propres et vecteurs propres d’un opérateur hermé-


tique
Les valeurs propres d’un opérateur hermétique sont réels :

A|un i = an |un i ⇒ hun |A|un i = an hun |un i

ce qui implque que


(hun |A|un i)∗ = a∗n (hun |un i)∗
or A = A+ ce qui implique que :

(hun |A|un i)∗ = hun |A|un i = a∗n hun |un i

et donc on en déduit que :


an = a∗n

Deux vecteurs propres d’un opérateur hermétique correspondant


à deux valeurs propres différentes sont orthogonaux :

A|un i = an |un i ⇒ hup |A|un i = an hup |un i


52 3.9. Observables

hup |A = ap hup | ⇒ hup |A|un i = ap hup |un i


ce qui implique que :
(an − ap )hup |un i = 0
comme ap 6= an alors hup |un i = 0, ce qui implique que un et up sont ortho-
gonaux.

3.9 Observables

3.9.1 Définition
Une observable est un opérateur hermétique dont le système de vecteurs
propres est non seulement orthonormé, mais encore complet, c’est à dire
qu’il constitue une base dans l’espace des vecteurs d’états.

3.9.2 Exemples d’opérateurs


Opérateur X
L’opérateur X est défini par :

hx|X|ψi = xhx|ψi

hx|ψi étant la projection de ψ sur la representation |xi.


X est un opérateur hermétique :

hϕ|X|ψi = hψ|X|ϕi∗

Opérateur P
Dans la représentation |pi, on définit l’opérateur P comme suit :

hp|P |ψi = php|ψi

3.9.3 P dans la representation |Xi

|ψ 0 i = P |ψi
Dans la représentation |xi on a hx|ψ 0 i = hx|P |ψi
Z Z
hx|P |ψi = hx|pihp|P |ψidp = hx|piphp|ψidp

soit :
hp|ψi = ψ(p)

1 x
hx|pi = Vp (x) = √ exp(ipx )
2πh ~
Chapitre 3. Formalisme mathématique de la mécanique
quantique 53

Z
1 x
hx|P |ψi = √ exp(ipx )pψ(p)dp = T F [pψ(p)]
2πh ~
Z
~ 1 δ x
hx|P |ψi = √ exp(ipx )ψ(p)dp
i 2π~ δx ~
Z
h δ
hx|P |ψi = hx|pihp|ψidp
i δx
et donc
~ δ ~ δψ
hx|P |ψi = hx|ψi =
i δx i δx
Donc :
~ δψ
P |ψi = (3.13)
i δx
Les vecteurs propres et les valeurs propres de P dans la représentation
|xi sont obtenus de :

~ δ ~ δ 1 x
hx|P |p0 i = hx|p0 i = [√ exp(ip0 )]
i δx i δx 2π~ ~
ce qui implique :

~i 0
hx|P |p0 i = p hx|p0 i = p0 hx|p0 i
i~

3.10 Observables qui commutent

3.10.1 Théorème fondamental I


Si deux observables A et B commutent, on peut toujours trouver un
système de vecteurs propres commun à A et B et réciproquement
Soit |un i un vecteur propre de A :

A|un i = an |un i

A et B commutent ([A, B] = 0) et donc :

AB|un i = BA|un i = Ban |un i

- an non dégénérée
A an correspond un seul vecteur propre ce qui implique que :

B|un i = bn |un i

bn un facteur multiplicatif. Et donc |un i est un vecteur propre commun à A


et B.
54 3.10.2 Théorème fondamental II

- an dégénérée
A an on fait correspondre gn vecteurs |uin i, i = 1, 2, 3, · · · , gn

A|uin i = an |uin i

Puisque [A, B] = 0 alors

AB|uin i = BA|uin i = an (B|uin i)

Soit £n un sous espace propre de an On a |uin i ∈ £n , ce qui implique que


B|uin i ∈ £n . On peut donc chercher les vecteurs propres et valeurs propres
de B dans £n ∃ vecteurs propres de B : |ui,p
n i avec la valeur propre bp .

B|ui,p i,p
n i = bp |un i

Conclusion : [|ui,p
n i] constitue un système de vecteurs communs à A et B.

3.10.2 Théorème fondamental II


Si deux observables A et B commutent et si |u1 i et |u2 i sont deux vecteurs
propres correspondant à l’opérateur A, associés aux valeurs propres a1 et a2
(a1 6= a2 )alors l’élément de matrice hu1 |B|u2 i = 0

3.10.3 Ensemble complet d’observables qui commutent E.C.O.C.


Soit A une observable avec des vecteurs propres |un i
-an non dégénérée :
Donc pour an on fait correspondre un seul vecteur propre|un i, on dit alors
que A est un E.C.O.C.
-an dégénérée :
Pour an on fait associer gn différents vecteurs propres |uin i où i = 1, 2, · · · , gn
On considère une seconde observable B tel que [A, B] = 0. Cela implique qu’il
existe un système de vecteurs propres communs à A et B.
Par définition, A et B forment un E.C.O.C. si à tout an , bn on fait associer
un seul vecteur propre |un,p i.
Un ensemble d’observables A, B, C, · · · est appelé un ensemble complet d’ob-
servables qui commutent si :
i. Toutes ces observables commutent deux à deux
ii. Si chaque vecteur propre de leur système de base commun est défini de
façon unique par la donnée de l’ensemble des valeurs propres an , bp , cq , · · ·
correspondants à A, B, C, · · ·
Chapitre 4
Les Postulats de la Mécanique Quantique

4.1 Enoncé des postulats

4.1.1 Etat d’un système


1er Postulat :
A un instant t0 fixé l’état du système physique est défini par la donnée d’un
ket |ψ(t0 )i appartenant à l’espace des états £, ou bien de la fonction d’onde
ψ(x) = hx|ψi.

4.1.2 Description mathématique d’une grandeur physique


2em Postulat :
Toute grandeur physique mesurable A est représentée par un opérateur A
agissant dans l’espace des états £. Cet opérateur est une observale.

4.1.3 Mesure des grandeurs physiques


Quantification
3em Postulat :
La mesure d’une grandeur physique ne peut donner comme résultat que la
valeur propre de l’observale A correspondante : A → an (n = 1, 2, 3, · · · ) →
Quantification

Décomposition spectrale
4em Postulat :
i. Spectre discret non dégénéré

Lorsqu’on mesure la grandeur physique A, attachée à un système quantique


qui se trouve à l’état |ψi normé. La probabilité P (an ) pour que la mesure de
la grandeur A donne la valeur propre an est :

P (an ) = |hun |ψi|2


56 4.1.4 Evolution dans le temps

- système dans l’état |un i :

P (an ) = |hun |un i|2 = 1

Si le système est dans un état propre et si on mesure cette grandeur, la pro-


babilité de trouver la valeur an est égale à 1.

ii. Spectre discret dégénéré

gn
X gn
X
P (an ) = |huin |ψi|2 = |cin |2
i=1 i=1

|uin i vecteur propre de A correspondant à la valeur propre an

iii. Système continu non dégénéré


La probabilité pour que la mesure de A donne un resultat compris entre α
et α + dα est :
d[P (α)] = |hVα |ψi|2 dα

|Vα i étant vecteur propre de A de valeur propre α

Réduction du paquet d’ondes

5em Postulat :
Si la mesure d’une grandeur physique A sur le système dans l’état |ψi donne
le resultat an ; l’état du système est immédiatement après la mesure (avant
que le système n’ait eu le temps d’évoluer) n’est plus |ψi mais |un i
P
|ψi = n cn |un i, si mes(A) = an alors le système est dans l’état |un i

4.1.4 Evolution dans le temps

6em Postulat :
Connaissant l’état du système à l’instant t0 on calcule l’état du système au
temps t grâce à l’équation de Schrödinger :

δ|ψ(t)i
i~ = H|ψ(t)i
δt
H étant le Hamiltonien du système

P2
H= +V
2m
V est le potentiel.
Chapitre 4. Les Postulats de la Mécanique Quantique 57

4.1.5 Règle de quantification

7em Postulat :
- A la position x de la particule sur l’axe des x est associée l’observable X
- A l’impulsion px est associée l’observable Px
- Toute grandeur physique classique s’exprime en fonction des variables dy-
namiques fondamentales x et px . L’observable A associée à une grandeur
physique classique A (définie classiquement) s’obtient en remplaçant conve-
nablement dans l’expression de A, x et px par les observables X et Px .

4.2 Contenu physique des postulats

4.2.1 Valeur moyenne d’une observable

Quand le système est dans l’état :


X
|ψ(t)i = Cn (t)|Un i

La valeur moyenne de l’observable qu’on mesure hAi est donnée pae :


P
an P (an )
hAi = Pn
n Pn (an )

P P
Si n Pn (an ) = 1 alors hAi = n an P (an )

P (an ) = |hUn |ψi|2


X X
hAi = an P (an ) = an hψ|Un ihUn |ψi
n n

On a A|Un i = an |Un i ce qui donne :


X
hAi = hψ|A|Un ihUn |ψi = hψ|A|ψi
n

Si |ψi n’est pas normé, alors :

hψ|A|ψi
hAi =
hψ|ψi

4.2.2 système conservatif

Lorsque l’hamiltonien d’un système physique ne dépend pas explicite-


ment du temps, on dit que le système est conservatif.
58 4.2.2 système conservatif

Résolution de l’équation de Scroödinger


Supposons
H|ϕn i = En |ϕn i
et X
|ψ(t)i = Cm (t)|ϕm i
m

L’équation de Scroödinger est donnée par :

d
i~ |ψ(t)i = H|ψ(t)i
dt
On projette sur les états propres de H : |ϕn i

d
i~hϕn | |ψ(t)i = hϕn |H|ψ(t)i
dt

d X
i~hϕn | |ψ(t)i = hϕn |H| Cm (t)|ϕm i
dt m

d X X
i~ Cn (t) = En Cm (t)hϕn |ϕm i = En Cm (t)δnm
dt m m

ce qui implique :
d
Cn (t) = En Cn (t)
i~
dt
Cette équation s’intégre facilement pour donner :
En t
Cn (t) = Cn (0)e−i ~

Pour déterminer |ψ(t)i connaissant |ψ(0)i, on procéde comme suit :


- On devellope |ψ(0)i sur la base des états propres de H :
X
|ψ(0)i = Cn (t0 )|ϕn i
n

Cn (t0 ) est donné par :


Cn (t0 ) = hϕn |ψ(t0 )i

- On obtient alors |ψ(t)i pour t quelconque en multipliant chaque coefficient


En t
Cn (t0 ) par e−i ~ . En étant la valeur propre de H associée à l’état |ϕn i :
X En (t−t0 )
|ψ(t)i = Cn (t0 )e−i ~ |ϕn i
n
Chapitre 4. Les Postulats de la Mécanique Quantique 59

Constante du mouvement
Par définition on appelle constante du mouvement une observable A qui
ne dépend pas explicitement du temps et qui commute avec H :
δA
=0
δt
[A, H] = 0
Pour un système conservatif, H lui même est une constante de mouvement.
60 4.2.2 système conservatif
Chapitre 5
Notions de base sur la relativité

5.1 Référentiel inertiel et relativité galiléenne (Galilee)

La mécanique classique (newtonienne, en référence à Isaac Newton) est


basée sur le principe fondamental de la dynamique (PFD) et le principe
d’inertie. Ce dernier peut être énoncé comme suit :
"Il existe des référentiels dits d’inertie, dans lesquels le mouvement d’un
corps sur lequel aucune force ne s’applique est rectiligne uniforme"
alors que le PFD s’écrit de la manière suivante :
X
F~i = m~a (5.1)
i

Les F~i sont les forces qui perturbent le mouvement rectiligne du corps,
et ~a son accélération par rapport au référentiel d’inertie.

5.1.1 Les transformations de Galilee


Ces transformations permettent de passer d’un référentiel à un autre.
Soit R et R0 deux référentiels dont R0 est animé d’un mouvement rectiligne
uniforme de vitesse ~v par rapport à R. On suppose que R et R0 coincident à
t = 0.
Le changement de référentiel peur s’exprime de la manière suivante :
 0
 x = x−vt
 0

y = y
0 = (5.2)

 z z
 0
t = t

Comme le PFD ne fait intervenir que l’accélération, la dérivée seconde


par rapport au temps de la position, il est évident que les lois de la mécanique
seront les mêmes dans deux référentiels dont l’un se déplace par rapport à
l’autre à une vitesse uniforme. Ce principe de relativité galiléen qui découle
de la mécanique classique énonce, en fait, que le mouvement uniforme est
relatif. Eeinstein fera généraliser ce principe à toute la physique.
62 5.2. La relativité restreinte

Au cours du XIX siècle, les physiciens concéderaient que la lumière était


un phénomène ondulatoire. Une onde pour se déplacer a besoin d’un milieu
matériel pour la porter. Maintenant, considérons les équations de Maxwell
qui étaient considérées capables de décrire tous les phénomènes physiques :

~
~ = ρ,
∇ .E ~ = − δB
∇⊗E
0 δt
~
~ = 0,
∇ .B ∇⊗B ~ = µ0 J~ + 1 δ E
c2 δt
Ces équations font intervenir c, la vitesse de la lumière donnée par :

1
c= √ (5.3)
0 µ0
c étant la vitesse absolue, il ne peut y avoir un référentiel d’inertie se
déplaçant à cette vitesse, ce qui est en contradiction avec le principe de
relativité galiléen. Einstein se posait, durant des années, la question en ces
termes (Miroir d’Einstein) :"que se passerait-il si je me déplaçais à la vitesse
de la lumière en tenant devant moi un miroir ? Si je me vois, c’est que la
lumière qui quitte mon visage va plus vite que c, ce qui est contraire aux
équations de Maxwell. Mais si je ne me vois pas, alors que je sais que je
bouge sans regarder dehors, ce qui est contraire au principe de relativité de
Galilee".

5.2 La relativité restreinte

Pour s’en sortir des contradictions par les équation de Maxwell et la no-
tion d’un référentiel absolu, Einstein a émis deux principes premiers ou deux
postulats :
Postulat 1 : principe de relativité galiléen étendu. Les lois de la phy-
sique sont les mêmes pour tous les observateurs inertiels
Par ce postulat, Einstein reprend Galilée et considère que tout mouvement
uniforme est relatif. Le second postulat annonce l’invariance de la vitesse de
lumière c.
Postulat 2 : invariance de la vitesse de la lumière. La vitesse de la
lumière est la même dans tous les référentiels inertiels
Ces deux postulats n’ont pas été démontré quand ils étaient prononcés par
Einstein. Aujourd’hui, ils sont vérifiés par l’expérience. Ils représentent le
fondement de la relativité restreinte.

5.2.1 Le temps · · · est relatif


Pour introduire la relativité du temps, rappelons le raisonnement qu’avait
fait Einstein :
Chapitre 5. Notions de base sur la relativité 63

Une personne A est dans un wagon de train à l’arrêt. Une ampoule suspendue
au milieu du wagon l’éclaire. Le wagon a deux portes une à l’arrière et l’autre
à l’avant. Ces deux portes s’ouvrent simultanément. Une seconde personne
B est située sur le quai de la gare. On associe au wagon un repère R0 (repère
mobile) et au quai un repère R (repère "fixe"). au temps t = 0, les origines
de R et R0 coincident. Le wagon se met en marche à une vitesse constante
v. A, s’il ne regarde pas dehors, il va se rendre compte de rien et il voit
que les deux portes s’ouvrent en même temps. Par contre, B observant du
quai, voit que la porte arrière fonce vers le rayon de lumière et la porte
avant s’éloigne du rayon. Donc B voit la porte arrière s’ouvrir avant la porte
avant ! !. Ainsi, deux phénomènes qui sont instantanés pour A, ne le sont
pas pour B. L’égalité t = t0 dans 5.2, signifiant que le temps est le même
pour tous les observateur ne peut être maintenue !. Le temps est relatif
à chaque observateur. Maintenant, essayons de voir comment le temps se
modifie pour les deux observateurs. Pour cela on va imaginer une horloge,
installée dans le wagon, et constituée de miroir parallèles. Un tic (unité
de temps) correspond à un allé-retour d’un rayon lumineux entre les deux
miroirs. Pour l’observateur A la difference de temps entre deux tics est :

2l
∆ t0 =
c
Maintenant, regardons la difference entre deux tics pour l’observateur
B, alors que le wagon est en mouvement avec la vitesse v. D’après B, le
rayon lumineux effectue la distance 2h pour faire un allé-retour entre les
deux miroirs. et on a donc :

2h
∆t =
c
pendant l’intervalle de temps ∆t le train a effectué la distance d :

d = v∆ t
par une simple application du théorème de Pythagore on a :

d
( )2 + l2 = h2
2
ce qui donne en introduisant le temps :

v∆t 2 c ∆ t0 2 c∆t 2
( ) +( ) =( )
2 2 2
Donc on obtient :
∆ t0
∆t = p (5.4)
1 − ( vc )2
Soit
1
γ=p
1 − ( vc )2
64 5.3. Dynamique relativite

On voit bien que si v = 0, ∆t0 = ∆t ; et si v 6= 0, ∆t > ∆t0 . Cela signifie


que quand le wagon est en mouvement, B voit l’horloge fonctionner plus
lentement que A. Et donc une horloge en mouvement rectiligne uniforme
bat plus lentement qu’une horloge au repos !.
Maintenant, considérons un événement qui se produise à l’avant du wagon.
Il aura comme coordonnées spatio-temporelles dans le repère R0 du wagon
(x0 , y 0 , z 0 , t0 ) ; et dans le repère R (x, y, z, t). Comme le mouvement du train
s’effectue suivant l’axe x on ’aura y = y 0 et z = z 0 . Donc on aura :
 0
 x = γ(x − v t)
 0

y = y
0 (5.5)

 z = z
 0
t = γ(c t − vc x)
Cette transformation s’appelle la transformation spéciale de Lorentz.

5.3 Dynamique relativite

5.3.1 Equivalence masse-énergie


Généralement, la masse d’une particule est une constante indépendante
du référentiel d’inertie considéré. Cependant, on va admettre qu’en relativité
la masse est dépendante de la vitesse de la particule (m(v)) par rapport au
référentiel inertiel de référence. Considérons alors deux masses identiques m.
Dans le référentiel de ce centre de masse R, elles se déplacent, l’une vers
l’autre avec une vitesse constante U En supposant que le choc est inélas-
tique, la particule constituée après choc, que nous appelons M , est au repos.
Maintenant, on va considérer un référentiel R0 lié à l’une de ces deux parti-
cules. La seconde particule se déplace alors vers la première avec la vitesse :
2U
v=
1 + ( Uc )2

Évidement, l’objet résultant du choc se déplace à la vitesse U après le


choc. En exprimant U en fonction de v, on obtient :

c2
U2 − 2 U + c2 = 0
v
ce qui donne :
c2 p v
U= (1 ± (1 − ( )2 )
v c
La solution pour+ donnée pour v = 0 tend vers ∞ ce qui est absurde. Donc
la solution ayant un sens physique est :

c2 p v
U= (1 − (1 − ( )2 ) (5.6)
v c
Chapitre 5. Notions de base sur la relativité 65

En admettant la conservation de la masse relativiste m(v) et de la quan-


tité de mouvement définie par p = m(v) v, on ’a dans le référentiel R0 :

m(v) + m(0) = M (U )

et
m(v) v + 0 = M (U ) U
on en déduit alors :
U
m(v) = m(0)
v−U
En remplaçant U par son expression 5.6, on obtient :

m(v) = γ m0 (5.7)
où m0 = m(0), la masse au repos (ou masse propre) d’un corps dans un
référentiel propre.
En développant m(v) = m en vc au voisinage de 0, on obtient :

1 m v2 v4
m = m0 + ( ) + Θ( )
c2 2 c4
En multipliant par c2 , on obtient :

1 v4
m c2 = γ m0 c2 = m0 c2 + m v 2 + c2 Θ( 4 ) (5.8)
2 c
Ainsi, on voit que l’énergie cinétique classique( 21 m v 2 ) est une compo-
sante de la masse relativiste, au facteur de conversion c12 près. Ceci montre
une équivalence masse-énergie.
L’énergie relativiste d’une particule peut donc s’écrire :

E = m c2 = γ m0 c2 (5.9)
La formule 5.9 donne par différence :

∆E = ∆m c2 (5.10)
Ceci montre qu’un système change d’énergie par le changement de sa
masse, et réciproquement.
Nous avons introduit plus haut la quantité de mouvement relativiste p =
m v = γ m0 v. On lui associe un vecteur p~ = m ~v . Afin d’utiliser les transfor-
mation de Lorentz 5.5 quand on change de référentiel inertiel, on lui introduit
un 4em facteur :
 E 
 E  c
 m vx 
P = c =   (5.11)
p~ m vy 
m vz
66 5.3.1 Equivalence masse-énergie

P est appelé quadrivecteur énergie-impulsion.


Considérons les deux référentiels inertiels R et R0 . P et P 0 étant les
quadrivecteurs définis par 5.11 dans les deux référentiels respectives. On
peut écrire P 0 = ΛP , où Λ est la transformation de Lorentz permetant de
passer de R à R0 . Or la norme au carrée de P est une invariante de Lorentz.
Cela donne :

E2
− p2 = γ 2 m20 c2 − γ 2 m20 v 2 = m20 c2
c2
On en déduit alors :

E 2 = p2 c2 + m20 c4 (5.12)
Appendices
Annexe A
L’oscillateur harmonique

A.1 Oscillateur harmonique classique

L’oscillateur harmonique non amorti est constitué par un point matériel


de masse m soumis à une force de rappel proportionnelle à l’élongation (si
x = 0 correspond à l’équilibre) :

F = −mω 2 x
Il lui correspond l’équation du mouvement :

ẍ + ω 2 x = 0
qui admet pour solution :

x = X0 cos(ωt + ϕ)
L’énergie potentielle (avec la convention V(0)=0) a pour expression :

mω 2 x2
V (x) =
2
L’énergie totale vaut :

mx2 mω 2 x2 mω 2 X02
E = Ec + V = + =
2 2 2
Toutes les valeurs positives de E sont permises (Il suffit de varier X0 ).

A.2 Oscillateur harmonique quantique

Nous cherchons les états stationnaires du point matériel de masse m et


d’énergie E se déplaçant dans une région avec une énergie potentielle donnée
par :

m ω 2 x2
V (x) =
2
70 A.2.1 Valeurs propres de l’oscillateur

Du fait que la particule se trouve "confinée" dans ce potentiel, son énergie


est quantifiée. La fonction d’onde décrivant la particule a la forme suivante :

Et
ψ(x, t) = φ(x) exp(−i )
~
La partie spatiale φ(x) vérifie l’équation de Schrödinger indépendante du
temps :

~2 d2 φ m ω 2 x2
− + φ=Eφ (A.1)
2 m dx2 2
que l’on peut écrire sous la forme :

~ d2 φ m ω 2
− + x φ = Eφ
m ω dx2 ~
Introduisons les variables auxiliaires :

mω 2 E
y=( ) x et ε=
~ ~ω

ε étant un nombre sans dimension qui correspond au nombre de quanta


d’énergie. L’équation prend alors la forme simplifiée suivante :

d2 φ(x)
− y 2 φ(y) = −2 ε φ(y) (A.2)
dy 2

A.2.1 Valeurs propres de l’oscillateur


Il s’agit de trouver les valeurs propres de ε et les fonctions propres de φ.
Utilisons pour cela une méthode qui consiste à utiliser des opérateurs dits
de création et d’annihilation. Nous définissons les deux opérateurs suivants :

+ =
δ − =
δ
ac −y ac +y
δy δy

Il en résulte :
δ2 δ2
−a
ac c+ = − y2 − 1 +a
ac c− = − y2 + 1
δy 2 δy 2

Si on applique les opérateurs ac−a


c+ ou ac+a c− à la fonction d’onde spatiale

φ(y) déterminée à partir de l’équation A.2, on obtient :

−a
ac + φ(y) = (−2ε − 1)φ(y)
c (A.3)

+a
ac c− φ(y) = −2ε + 1)φ(y) (A.4)
Annexe A. L’oscillateur harmonique 71

Ces deux équations apparaissent comme deux formulations équivalentes à


l’équation A.2. Il est donc équivalent de résoudre A.2 ou ces deux équations
pour trouver les fonctions propres et les valeurs propres de l’énergie. L’usage
des opérateurs ac + et ac− conduit plus rapidement au résultat en raison des

propriétés suivantes :
Si φn est solution des équations A.3 et A.4 (n étant le nombre quantique cor-
respondant) (ac + φ ) et (a− φ ) sont aussi fonctions propres de l’hamiltonien.
n n
c
En effet, de l’équation A.3 il resulte :

+a
(ac − )(a+ φ ) = [−2(ε + 1) + 1]a +φ
n n n
c c c

et de l’équation A.4 il en résulte :

−a
(ac + )(a− φ ) = [−2(ε − 1) − 1]a −φ
n n n
c c c

+ φ ) est fonction propre correspondant à l’énergie :


(ac n

E 0 = (εn + 1)hω = En + hω

+ φ ) est fonction propre correspondant à l’énergie :


et (ac n

E 00 = (εn − 1)hω = En − hω

En d’autres termes, ac+ crée un nouveau quantum d’énergie, alors que a c−

annihile un quantum déjà existant (d’où les noms donnés à ces opérateurs).
Si on considère E0 et φ0 comme étant le niveau d’énergie le plus bas du
système et la fonction propre correspondante :

−φ = 0
ac 0

+ appliqué à 0 donne une valeur nulle. On a donc :


Or l’opérateur ac

− a
ac −φ = 0
0
c

− a
ac − φ = (−2ε + 1)φ = 0
0 0 0
c

soit
1 ~ω0
ε0 = ou E0 =
2 2

L’équation

E 0 = (εn + 1)~ω = En + ~ω (A.5)


72 A.2.2 Fonctions propres de l’oscillateur harmonique

montre alors que l’état propre correspondant au nombre quantique entier


+a
n (dont la fonction propre s’obtient en appliquant n fois l’opérateur ac c−

sur la fonction φ0 ) a pour valeur :


1 1
εn = n + En = (n + )~ ω (A.6)
2 2
On retrouve comme pour le puits carré, le fait que l’énergie la plus basse
n’est pas nulle. La différence d’énergie entre deux états voisins est égale au
quantum ~ ω, appelé phonon.

A.2.2 Fonctions propres de l’oscillateur harmonique


φ0 est solution de l’équation différentielle :

−φ = 0 =
δφ0
ac 0 + y φ0 (A.7)
δy
Ce qui donne :

−y 2 −m ω x2
φ0 = A exp( ) = A exp( )
2 2~

La constante A s’obtient par la condition de normalisation :


Z +∞
−m ω x2
A2 exp( )dx = 1
−∞ ~

Ensuite, on obtient φ1 (y) par application de l’opérateur ac + à la fonction

φ0 (y). On calcule la constante de normalisation, et ainsi de proche en proche


on obtient :

m ω x2 √ m ω x2
r r
4
mω 4

φ0 (x) = exp(− ), φ1 (x) = 2 x exp(− )
π~ 2~ π~ 2~
(A.8)
Annexe B
Transformation de Fourier et Distribution de Dirac

B.1 Transformation de Fourier

La transformée de Fourier au point k d’une fonction réelle ou complexe


f de la variable x est donnée par :
Z +∞
1
F [f (x)](k) = √ f (x) exp(−i k x)dx (B.1)
2π −∞
On définit la transformée de Fourier inverse au point k de la fonction
f (x) par :
Z +∞
1
F −1 [f (x)](k) = √ f (x) exp(+i k x)dx (B.2)
2π −∞
Soit la fonction g(k) définie comme étant :

g(k) = F [f (x)](k)

nous avons alors :

F −1 [g(k)](x) = F −1 (F [f (x)](k) = f (x)

et réciproquement.
En mécanique quantique :
- x désigne la position d’une particule à 1d
- k le "vecteur d’onde associé (le nombre d’onde, k = 2piλ )
- p est l’impulsion de la particule, p = ~ k
En termes d’impulsion, la transformée de Fourier de la fonction d’onde ψ(x)
est : Z +∞
1 px
ψ̄(p) = √ ψ(x) exp(−i )dx
2π~ −∞ ~
alors que la transformée de Fourier inverse est donnée par :
Z +∞
1 px
ψ(x) = √ ψ̄(p) exp(i )dp
2π~ −∞ ~
74 B.2. Distribution de Dirac

B.2 Distribution de Dirac


On introduit la fonction δ (ε) (x − x0 ) qui ne prend de valeur appréciable
que dans un intervalle de longueur ε autour de x0 telle que :
Z +∞
δ (ε) (x − x0 )dx = 1
−∞

La distribution de Dirac δ(x − x0 ) centrée au point x0 est donnée par la


limite d’une telle fonction lorsque ε tend vers 0. La propriété fondamentale
de la distribution de Dirac est :
Z +∞
δ(x − x0 ) f (x)dx = f (x0 ) ∀f (x)
−∞

La forme intégrale de de la distribution de Dirac s’écrit comme :


Z +∞
1 ip
δ(x − x0 ) = exp( (x − x0 ))dp
2 π ~ −∞ ~

et donc Z +∞
1 ip
δ(x) = exp( x)dp
2π~ −∞ ~
Annexe C
Constantes utiles

Cet appendice donne un ensemble de constantes utiles pour la mécanique


quantique et qu’on peut trouver dans presque tous les livres [1–3] de physique
et à travers le web.

C.1 Définition de quelques unités

Angström 1Å = 10−10 m ordre de grandeur des dimensions d’un atome

Fermi 1 F = 10−15 m ordre de grandeur des dimensions d’un noyau

Electron-Volt 1eV = 1.602 10−19 J

C.2 Quelques ordres de grandeur utiles

Énergie du repos de l’électron m0 c2 ' 0.5 M eV

Énergie au repos du proton Mp c2 ' 1000 M eV

Énergie au repos du neutron Mn c2 ' 1000 M eV

Un électron-volt correspond à :
76 C.3. Valeurs de quelques constantes

une fréquence ν ' 2.4 1014 Hz par la relation E = hν

une longueur d’onde λ ' 12000 Å par la relation λ = c/ν

un nombre d’ondes 1/λ ' 8000 cm−1

une température T ' 12000 K par la relation E = KB T

C.3 Valeurs de quelques constantes


Annexe C. Constantes utiles 77

Constante de Planck h = 6.626 10−34 J s

~ h
2π = 1.054 10−34 J s

Vitesse de la lumière (dans le vide) c = 2.997 108 m/s

Charge de l’électron q = −1.602 10−19 C

Masse de l’électron me = 9.109 10−31 Kg

Masse du proton mp = 1.672 10−27 Kg

Masse du neutron mn = 1.674 10−27 Kg

Longueur d’onde de Compton de l’électron λc = h


mc c = 2.426 10−2 Å

λ̄c ~
me c = 3.861 10−3 Å

q2 e2 1
Constante de structure fine (sans dimension) α= 4 π ε0 ~ c = ~c = 137.036

λ¯c
Rayon de Bohr a0 = α = 0.529 Å

α2 m e c2
Énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène −EI ∞ = 2 = 13.605 eV

Constante de Rydberg R∞ = − EhI c∞ = 1.097 105 cm−1

q2
Rayon de l’électron re = 4 π ε0 me c2
= 2.817 F

q~
Magnétron de Bohr µB = 2 me = −9.274 10−24 J/T

Constante de Boltzmann KB = 1.38 10−23 J/K

Nombre d’Avogadro NA = 6.022 1023

Constante de Stefan σS = 7.62 10−22 W cm−3 K


78 C.3. Valeurs de quelques constantes
Bibliographie

[1] Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, and Franck Laloe. Mécanique


quantique, Tome I. Hermann, 1992.
[2] Richard P. Feynman. Le cours de physique de Feynman : mécanique
quantique. Dunod, 1965.
[3] Albert Messiah. Mécanique Quantique. Dunod, 1992.
[4] Arthur H. Compton. The spectrum of scattered x-rays. Physical Review,
22 :409–413, 1932.
[5] Adil Chahboun. Microscopie à Effet Tunnel et Applications. PhD thesis,
Université Paul Sabatier, 1992.

Vous aimerez peut-être aussi