Bilan de Puissances TECH INST

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METHODE ET CALCUL DE BILAN DE PUISSANCE D’UNE

INSTALLATION

1. Méthodes de calcul du bilan des puissances


La puissance installée est la somme des puissances nominales de tous les récepteurs de
l’installation. C’est la puissance totale de l’installation électrique. Cependant, tous les
récepteurs ne fonctionnant pas forcément ni à pleine charge ni en même temps, des facteurs de
correction sont affectées à la puissance installé, permettant de définir la puissance maximale
d’utilisation.
Dans l’ensemble des réseaux, le bilan de puissances global donne :
 La puissance à souscrire
 La puissance des sources d’énergie (transformateurs, génératrices, …)

Le bilan de puissance aux tableaux donne :


 La puissance qui transite à chaque niveau de l’installation
 La puissance pour le dimensionnement des tableaux divisionnaires
Avant de débuter tout calcul de puissance, il faut d’abord concevoir l’installation :
schématiser l’installation. La figure suivante illustre le schéma d’une installation.

Rédigé par : WATSOP PIANKEU Noel 28 novembre 2020 1


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1.1. Puissance absorbée : Théorème de Boucherot


La puissance absorbée (S en VA) par un récepteur, est la somme vectorielle des puissances
réellement absorbées par ce récepteur. D’après le Théorème de Boucherot, la puissance
absorbée est composé de :
 La puissance active P en Watts (W) : se transforme intégralement en énergie (chaleur,
travail, …)
 La puissance réactive Q le volt ampère réactif (VAR) : sert à l’alimentation des circuits
magnétiques (magnétisation des circuits)

V : tension simple
Iabs : courant en ligne
cos(𝜑) : déphasage entre le courant en ligne et la tension simple
La puissance absorbée ou puissance apparente est la puissance de dimensionnement des
composants de l’installation de distribution de l’énergie électrique.
Théorème de Boucherot : énoncé
Dans l’ensemble d’un réseau où toutes les tensions et tous les courants alternatifs
sinusoïdaux à fréquence constante, il y a conservation de la puissance active d’une part, et de
la puissance réactive d’autre part :
 Puissance active totale consommée : somme algébrique des puissances actives
consommées par chaque élément 𝑃 = 𝑃1 + 𝑃2 + 𝑃3 + ⋯ + 𝑃𝑛
 Puissance réactive totale consommée : somme algébrique des puissances réactives
consommées par chaque élément 𝑄 = 𝑄1 + 𝑄2 + 𝑄3 + ⋯ + 𝑄𝑛
 Puissance apparente totale consommée (puissance absorbée) : somme vectorielle des
puissances apparentes consommées par chaque élément 𝑆⃗ = 𝑆⃗1 + 𝑆⃗2 + 𝑆⃗3 + ⋯ + 𝑆⃗𝑛

𝑆⃗ = √∑ 𝑃2 + ∑ 𝑄 2

1.2. Rappels des relations de puissance


Puissance Continu Monophasé Triphasé Unité
Active : P 𝑃 = 𝑈𝐼 𝑃 = 𝑈𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜑) 𝑃 = √3𝑈𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜑) W
Réactive : Q - 𝑄 = 𝑈𝐼 sin(𝜑) 𝑄 = √3𝑈𝐼 sin(𝜑) VAR
Apparente : S 𝑆 = 𝑃 = 𝑈𝐼 𝑆 = 𝑈𝐼 = √𝑃2 + 𝑄 2 𝑆 = √3𝑈𝐼 = √𝑃2 + 𝑄 2 VA
𝑖(𝑡) = 𝐼√2 sin 𝑤𝑡 ; 𝑢(𝑡) = 𝑈√2 sin(𝑤𝑡 + 𝜑) ; 𝑆 = √𝑃2 + 𝑄 2

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 W : Watts ;
 VAR : Volt-Ampère-Réactive ;
 VA : Volt-Ampère ;
La puissance absorbée S par un récepteur doit absolument tenir compte des deux
composantes actives et réactives. Si la puissance donnée est la puissance utile d’une charge, il
faut impérativement tenir compte du rendement de la charge.
𝑃𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒
𝑆𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 =
𝜂 cos(𝜑)

1.3. Facteurs de correction


Etant donné que tous les récepteurs ne sont pas forcément utilisés en même temps ni à
pleine charge, les facteurs permettant de déterminer la puissance d’utilisation maximale sont
employé pour le dimensionnement de l’installation.
1.3.1. Facteur d’utilisation (ku)
ku est un coefficient qui caractérise le taux d’utilisation de la charge en fonction du
temps. Il est utilisé pour déterminer le courant circulant dans les circuits amont et dimensionner
la source. Par contre, il n’est pas pris en compte dans le choix de la protection contre les
surintensités du circuit et les caractéristiques de la canalisation. L’application de ce coefficient
nécessite la parfaite connaissance des récepteurs. En l’absence de données précises, en ce qui
concerne la force motrice, un coefficient de 0,8 peut être appliqué. Pour l’éclairage, les prises,
le chauffage, …, ku=1. Le tableau suivant donne le facteur d’utilisation de quelques récepteurs.
Récepteur ku
Eclairage 1
Climatisation 1
Chauffage par résistance 1
Moteurs 0,8 environ
Prises de courant 0,1 à 0,2
Bureaux et habitation 0,2 à 0,5
Industrie 1

1.3.2. Facteur de simultanéité ou de foisonnement (ks)


Ce coefficient caractérise les conditions d’exploitation de l’installation notamment pour
les moteurs et les prises de courant. Il nécessite donc une connaissance détaille de l’installation.
Il est utilisé pour le choix du jeu de barres ou de la canalisation électrique préfabriquée auquel
il est affecté, pour déterminer le courant circulant dans les circuits amont, et pour dimensionner
la source. Il est habituellement 0,7 à 0,8 (ou 80%) dans les logements d’habitation. Ce
coefficient s’applique à l’ensemble de récepteurs (tableau général BT, tableau divisionnaire, et
armoire ou coffret terminal) et représente le nombre de récepteurs fonctionnant de façon
simultanée ; il est donc très utile pour définir la puissance souscrite auprès du fournisseur
d’électricité. Les normes UTE 63-410 et NFC 15-100 donnent à titre indicatif quelque détail
sur le facteur ks.

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UTE 63-410 applicable aux


NFC 15-100 applicable au groupement de récepteurs
armoires de distribution
récepteur ks Nombre de circuits ks
Eclairage, conditionnement d’air 1 2 et 3 0,9
Chauffage électrique, chauffe-eau 1 4 et 5 0,8
Appareil de cuisson 0,7 5 et 9 0,7
Prises de courant (N étant le
nombre de prises de courant 0,1+0,9/N 10 et plus 0,6
alimentées par le même circuit)

1.3.3. Coefficient d’extension ou réserve (ke ou kr)


Une installation peut être modifiée ou étendue. Ce coefficient est un facteur de réserve
utilisé lors des extensions afin de prendre en compte les évolutions prévisibles de l’installation
et ne pas modifier l’ensemble de l’installation. Le facteur de réserve s’applique généralement
au niveau des armoires de distribution principale.

1.4. Estimation de la puissance d’utilisation


Nous avons vu au 2.2 que la puissance véhiculée en tout point d’une installation est
basée sur la méthode de Boucherot.

𝑺 = 𝑷𝒖𝒕𝒊𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = √∑(𝑷 × 𝒌𝒔 × 𝒌𝒖 × 𝒌𝒓)𝟐 + ∑(𝑸 × 𝒌𝒔 × 𝒌𝒖 × 𝒌𝒓)𝟐

∑(𝑃 × 𝑘𝑠 × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑟)2 : somme des puissances actives en les minorants des ku et ks et en les
majorants éventuellement de kr.

∑(𝑄 × 𝑘𝑠 × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑟)2 : somme des puissances réactives e les minorant des ku et ks et les
majorants éventuellement de kr.

1.5. Puissance du transformateur


A partir du courant d’emploi total 𝐼𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 (𝐴) , la puissance apparente nominale du
transformateur est donnée par la formule :

𝑺(𝑲𝑽𝑨) = 𝑼(𝑲𝑽) . 𝑰𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 (𝑨) . √𝟑. 𝒌𝒆

𝑆(𝐾𝑉𝐴) : puissance apparente en kVA

𝐼𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 (𝐴) : courant d’emploi total en A

𝑈(𝐾𝑉) : tension nominale entre phases du transformateur = 0,41 kV

𝑘𝑒 : coefficient d’extension (soit ke=1,2)


Le tableau suivant permet de calculer le courant d’emploi en fonction du type de circuit.

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Types de circuits Courant d’emploi (𝑰𝒃(𝑨) )


Circuits terminaux
Moteurs asynchrones triphasés 𝑃𝑢(𝐾𝑊)
Moteurs synchrones triphasés 𝐼𝑏(𝐴) = × 𝑘𝑢
𝜂𝑈(𝐾𝑉) √3 cos 𝜑
Moteurs biphasés 𝑃𝑢(𝐾𝑊)
Moteurs monophasés 𝐼𝑏(𝐴) = × 𝑘𝑢
𝜂𝑈(𝐾𝑉) cos 𝜑
Circuits biphasés 𝑃𝑢(𝐾𝑊)
Circuits monophasés 𝐼𝑏(𝐴) = × 𝑘𝑢
𝑈(𝐾𝑉) cos 𝜑
Circuits principaux
𝑆𝑛(𝐾𝑉𝐴) 𝑃𝑢(𝐾𝑊)
𝐼𝑏(𝐴) = ∑ 𝐼(𝐴) × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑠 × 𝑘𝑒 avec 𝐼𝑏(𝐴) = où 𝐼𝑏(𝐴) =
𝑈(𝐾𝑉) √3 𝑈(𝐾𝑉) √3 cos 𝜑
Quand la puissance d’utilisation doit être alimentée par un transformateur MT/BT a été
déterminée, un dimensionnement approprié du transformateur peut être déterminé en tenant
compte des valeurs normalisées du tableau ci-dessous :
 Des possibilités d’amélioration du facteur de puissance
 Extensions prévisibles de l’installation
 Des contraintes d’installation (température, …)
 Puissances nominales existants.

1.6. Méthodes de calcul de bilan de puissance détaillées


 Faire le schéma de l’installation
 Calculer la puissance de l’éclairage
𝑃𝑢 = 𝑃 × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑠 avec 𝑃 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠 𝑙𝑢𝑚𝑖𝑛𝑒𝑢𝑥 × 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑙𝑢𝑚𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒
 Calculer la puissance des prises de courant
Monophasé : 𝑃𝑢 = 𝑁𝑈𝐼 cos 𝜑 × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑠 × 𝑘𝑟

Triphasé : 𝑃𝑢 = 𝑁𝑈𝐼√3 cos 𝜑 × 𝑘𝑢 × 𝑘𝑠 × 𝑘𝑟


N: nombres de prises installées

 Calcul de la puissance des autres récepteurs


𝑷𝒖 = 𝑵𝑷 × 𝒌𝒖 × 𝒌𝒔 × 𝒌𝒓 (𝒘)

𝑃 : puissance du récepteur (W)

𝑁 : nombre d’appareil de déapart


 Puissance rapportée au coffré et tableaux divisionnaires

𝑷𝒖𝑻𝑫 = ∑ 𝑷𝒊 × 𝑲𝒔 (𝑾)

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 Puissance rapportée au tableau général basse tension (TGBT)

𝑷𝑻𝑮𝑩𝑻 = ∑ 𝑷𝒖𝑻𝑫 × 𝑲𝒔 (𝑾)

 Puissance du transformateur : cas du transformateur HT/BT


𝑷𝒖 × 𝑲𝒂
𝑷𝒕𝒓 = (𝑲𝑽𝑨)
𝐜𝐨𝐬 𝝋

𝐾𝑎 : coefficient d’augmentation 1,2< 𝐾𝑎<1,6

 Puissance du groupe électrogène


𝑷𝒖
𝑷𝑮𝑬 = (𝑲𝑽𝑨)
𝐜𝐨𝐬 𝝋

2. Exemple de calcul
2.1. Exemple 1
Le tableau ci-dessous donne un exemple d’estimation de la valeur de la puissance
d’utilisation à tous les niveaux d’une installation, à partir des charges jusqu’au point
d’alimentation.
Dans cet exemple, à la somme des puissances totales absorbées de 26,6 KVA,
correspond une puissance d’utilisation aux bornes du transformateur de 58 KVA seulement.

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