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‫الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية‬

République Algérienne Démocratique et Populaire


‫وزارة التعليم العالي و البحث العلمي‬
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Université Mohamed Khider - Biskra ‫جامعة محمد خيضر بسكرة‬


Faculté des Sciences et de la technologie ‫كلية العلوم والتكنولوجيا‬
Département de Génie Civil et Hydraulique ‫ الهندسة المدنية والري‬:‫قسم‬
Référence : :‫المرجع‬

Mémoire de Master
2éme année
Option : Conception et Calcul des structures
THEME :

Stabilisation des Pentes par Inclusions Rigides

Etudiant: Encadreur :

Mr. Ilyes OUZAID Mr. Sadok BENMEBAREK, Professeur


Université Mohamed Khider - Biskra

Promotion Juin 2014


Dédicaces

Ce modeste travail est dédié à :

La source de mon inspiration mes très chers parents.

Mes chers frères et sœurs, et à toute ma famille.

Ma chérie ma future épouse.

À tous les amis.

Lyes.
Remerciements

Au terme de mon travail de mémoire, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance en


premier mon Dieu ALLAH pour tout.

Je remercie mes très chers parents qui m’ont guidé durant les moments les plus
pénibles de ce long chemin, Ma mère qui m'a donné l'espoir d'exceller dans mes études, et
mon père qui a sacrifié toute sa vie afin de me voir devenir ce que je suis, merci mes parents.

Je remercie sincèrement le directeur de mémoire le professeur S. BENMEBAREK pour


ses aides et sa disponibilité.

Je remercie également le président et les membres de jury d’avoir accepté d’examiner


mon travail.

Je remercie tous responsables de l’université et les enseignants de département génie


civil et hydraulique.

Je remercie tous ma famille frères et sœurs et mes amis qui m’ont encouragé à réaliser
ce travail.

Je remercie sincèrement le monsieur Salah BABAOUAMER et toute sa famille pour ses


générosités.

À tous ceux qui ont contribué de prêt ou de loin a mené à terme ce travail.
‫ملخص‬

‫ هناك عدة دراسات في قيد‬،‫ إلى يومنا هذا‬.‫إن تعزيز المنحدرات أصبح عملية بالغة األهمية في الجزائر نظ ار للمشاكل الناجمة من ظاهرة إنزالقات التربة‬
.‫ تحقيق استقرار المنحدرات المعززة بالخوازيق‬،‫ من بين هذه الدراسات‬،‫اإلنجاز من طرف مكاتب الدراسات و الجامعات الجزائرية ألجل إيجاد حل لهذه الظاهرة‬
‫ في حين أن هناك عدة طرق متاحة في المؤلفات لدراسة استقرار المنحدرات ُمعززةً و غير‬،‫تهدف هذه الدراسة إلى تحسين فهم سلوك المنحدرات المعززة بالخوازيق‬
‫ تم تحليل‬،‫ في هذه المذ ّكرة‬.‫ إن إنزالق قسم من طريق األخضرية والية البويرة هو واحد من بين عدة تحاليل النزالق المنحدرات في الجزائر‬.‫معززٍة بالخوازيق‬
ّ
‫ باستخدام برنامج الحساب « بالكسيس» متبوع بدراسة‬،‫( » بواسطة طريقة العناصر المنتهية‬681 ‫غرب « قسم األخضرية (ح ك‬- ‫انزالق الطريق السيار شرق‬
‫ ُوجد بأن الخوازيق يجب أن تتموضع في‬.‫ النتائج الرقمية قورنت باللتي تُحصل عليها بواسطة المنهجية الحركية‬.‫الستقرار المنحدر بداللة مكان تموضع الخوازيق‬
.‫الجانب السفلي للمنحدر من أجل الحصول على أكبر ُمعامل أمان‬

.‫ اللدونة‬،‫ العناصر المنتهية‬،‫ الخوازيق‬،‫ المنحدر‬،‫ اإلستقرار‬:‫كلمات مفتاحية‬

Résumé

Le renforcement des pentes est devenu une opération primordiale en Algérie vu les problèmes causés par le
phénomène de glissements de terrain. À ce jour, plusieurs études sont en cours de réalisation par les bureaux d’études et les
universités algériennes pour trouver une solution à ce phénomène, parmi ces études, la stabilisation des pentes renforcées par
pieux. La présente étude a pour objectif de mieux appréhender le comportement des pentes renforcées par pieux, tout en
présente d’abord les diverses méthodes disponibles dans la littérature pour l’étude de la stabilité des pentes non renforcés et
pentes renforcées par pieux. Le glissement de tronçon du chaussé de Lakhdaria, la ville de Buira, est un des nombreux cas
d’analyse de la stabilité des pentes en Algérie. Dans ce mémoire, une analyse numérique du glissement de l’autoroute Est –
Ouest « tronçon de Lakhdaria (PK 186) » a été faite par la méthode des éléments finis, en utilisant le code de calcul PLAXIS
suivie d'une étude de stabilité de pente en fonction du positionnement des pieux. Les résultats numériques ont été comparés à
ceux qui sont obtenus par l’approche cinématique. On a également trouvé que les pieux doivent être situés dans la partie
inférieure de la pente pour obtenir le facteur de sécurité maximum.

Mots clés : Stabilisation, pente, pieu, éléments finis, plasticité.

Abstract

The reinforcement of the slopes became a paramount operation in Algeria considering the problems caused by the
phenomenon of landslides. To date, several studies are under development by the engineering offices and Algerian
universities to find a solution to this phenomenon, among these studies, the slope stabilization reinforced by piles. The
present study was aimed at better understanding the behavior of slopes reinforced by piles, while first presents the various
methods available in the literature to study the stability of unreinforced and reinforced pile slopes. The sliding of the segment
of Lakhdaria, the city of Buira, is one of many cases analysis of slope stability in Algeria. In this study, numerical analysis of
the landslide of the East – West highway « segment of Lakhdaria (KR 186) » was made by the finite element method, using
the calculation code PLAXIS followed by a study of slope stability according to the piles position. The numerical results
were compared to those obtained by the kinematic approach. It was also found that the piles should be located in the lower
part of the slope to achieve the maximum safety factor.

Keywords : Stabilization, slope, pile, finite elements, plasticity.

iii
Table des figures

Les éléments principaux de la description d’un glissement de terrain,


(DURVILLE et SEVE, 1996). .......................................................................................... 7
L’écroulement, (Reid et al., 1999). .............................................................. 8
Le renversement, (Reid et al., 1999). ........................................................... 8
Glissement : (a) Rotationnel, (b) Plan, (Reid et al., 1999). .......................... 9
Propagation latérale, (Reid et al., 1999). .................................................... 10
Coulée de débris (a), Avalanche de débris (b), Coulée de terre (c), (Reid et
al.,
1999)……………………………………………………………………………………………..…….…………………………..11
Mouvements de fluage, (Reid et al., 1999). ............................................... 11
Coupe géologique et géotechnique d’un glissement,(DURVILLE et SEVE,
1996)…………………………………………………………………………………………...………………………………….12
Surface de rupture supposée circulaire et bilan des efforts pour une
méthode conventionnelle. ............................................................................................... 15
Pieux en bois flottant pour un petit bâtiment,(Kempfert et Gebreselassie,
2006)……………………………………………………………………………………………………………………………….20
Système de battage et d'épissage des pieux préfabriqués, (Kempfert et
Gebreselassie, 2006). ...................................................................................................... 20
Profilés métalliques battus, (Frank, 1995). ................................................. 21
Pieu battu moulé, (Frank, 1995). ................................................................ 21
Pieu foré à la boue, (Frank, 1995) .............................................................. 22
Pieu foré tubé, (Frank, 1995). ..................................................................... 22
Pieu tarière creuse, (Frank, 1995). .............................................................. 23
Figure 2.1 Problème fondamental d'un pieu en pente instable, (Poulos, 1995). .......... 26
Figure 2.2 Analyse simplifiée de stabilité pieux-sol (Poulos, 1995). .......................... 27
Figure 2.3 Mécanisme de rupture d’une pente (Ausilio et al., 2001). ......................... 30
Figure 2.4 Stabilité d’une pente renforcée par des pieux (Ausilio et al. 2001). .......... 34
Figure 2.5 Boîte expérimentale, (Munawir et al., 2013). ............................................. 39
Figure 3.1 Glissement du tronçon Buira-Alger (Mars 2014). ...................................... 43
Figure 3.2 Ligne de pieux (tronçon Buira-Alger, Mars 2014). .................................... 43

iv
Figure 3.3 Figure. Géométrie de la pente. .................................................................... 44
Figure 3.4 Dimensions des ouvrages de confortement. ............................................... 46
Figure 3.5 Maillage du modèle .................................................................................... 47
Figure 3.6 Définition le niveau de la nappe ................................................................. 47
Figure 3.7 Définition du multiplicateur pour la procédure K0 ..................................... 48
Figure 3.8 Déformation du maillage après application de la gravité. .......................... 49
Figure 3.9 L’intensité des déplacements après le terrassement en présence de pieux. 50
Figure 3.10 Les zones de fort déplacement. ................................................................... 51
Figure 3.11 Mécanisme de rupture de pente. ................................................................. 51
Figure 3.12 État plastique du sol juste autour de pieux (Ito et Matsui, 1975). .............. 53
Figure 3.13 Géométrie de la pente. ................................................................................ 54
Figure 3.14 L’intensité des déplacements ...................................................................... 57
Figure 3.15 Mécanisme de rupture de pente. ................................................................. 58
Figure 3.16 Surface de glissement critique. ................................................................... 58
Figure 3.17 Effet du positionnement des pieux sur le facteur de sécurité ..................... 59
Figure 3.18 Effet de la position des pieux sur le mécanisme de rupture ....................... 61
Figure 3.19 Comparaison des résultats .......................................................................... 62

v
Liste des tableaux

Tableau 1.1 Classification des mouvements de terrain .................................................... 7


Tableau 3.1 Propriétés des couches de sols et des interfaces ......................................... 45
Tableau 3.2 Tableau Propriétés des ouvrages de soutènement ...................................... 46
Tableau 3.3 : Propriétés du sol ....................................................................................... 55
Tableau 3.4 Propriétés des pieux .................................................................................... 55
Tableau 3.5 Résultats du facteur de sécurité .................................................................. 57
Tableau 3.6 : Les valeurs de FS calculées. ..................................................................... 61

vi
Table des matières

Dédicaces
Remerciements
Résumé……………………………………………………………………..…………………………………………………….iii
Table des figures .............................................................................................................. iv
Liste des tableaux ............................................................................................................. vi
Table des matières .......................................................................................................... vii
Introduction générale ………………..…………………………….……………………….………...……………….. 1
Chapitre -1: Généralités sur la stabilité des pentes………...…………………………….……..……….....3

Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………...4

1.1 Définitions sur les glissements de terrain ................................................................ 4

1.2 Les facteurs qui contrôlent le type et le taux de glissement .................................... 5

1.3 Les étapes de l'activité des glissements de terrain ................................................... 6

1.4 Quelques modes d’instabilités affectant les pentes de sol ....................................... 6

1.4.1 Les écroulements .............................................................................................. 7

1.4.2 Le renversement ............................................................................................... 8

1.4.3 Les glissements ................................................................................................. 8

1.4.3.1 Glissements rotationnels ou circulaires......................................................... 9

1.4.3.2 Glissement plan ............................................................................................. 9

1.4.4 Diffusion latérale .............................................................................................. 9

1.4.5 Les coulées ..................................................................................................... 10

1.4.6 Mouvements de fluage.................................................................................... 10

1.5 Notions de base pour étudier la stabilité des pentes .............................................. 11

1.5.1 Notion de coefficient de sécurité .................................................................... 12

1.6 Méthodes classiques pour l’étude de la stabilité des pentes .................................. 13

1.7 Méthodes évoluées pour l'étude de la stabilité des pentes ..................................... 16

1.8 Les techniques de renforcement ............................................................................ 18

vii
1.8.1 Classification des pieux .................................................................................. 19

1.8.1.1 Classification des pieux selon la nature de matériau .................................. 19

1.8.1.2 Classification des pieux selon le mode d’introduction dans le sol ............. 21

Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………...23

Chapitre -2: Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux ……………………...…24

Introduction …………………………………………………………………..…………………………….………………….25

2.1 Les méthodes d’analyse des pentes renforcées par pieux ...................................... 25

2.1.1 Méthodes analytiques ..................................................................................... 25

2.1.1.1 Étude de la stabilité des pentes par l’approche cinématique… ………………… 28

2.1.2 Méthodes numériques ..................................................................................... 36

2.2 L’effet du positionnement des pieux sur la stabilité des pentes ............................ 37

Conclusion……………………………………………………………………………………………...39

Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de


Chapitre -3:
PLAXIS………………………………………….…………………………………….……………………………………………. 40

Introduction …………………………………………………………………………………...……………………………….41

3.1 Présentation de PLAXIS ........................................................................................ 41

3.1.1 Définition ........................................................................................................ 41

3.1.2 Modèle de Mohr-Coulomb ............................................................................. 42

3.1.3 Modélisation des structures de soutènements (Plaques)................................. 42

3.2 Applications et discutions ...................................................................................... 42

3.2.1 Vérification de la stabilité de l’autoroute Est – Ouest « tronçon de


Lakhdaria »………………………………………………….………………………….…………………………………………...42

3.2.1.1 Préambule ................................................................................................. 42

3.2.1.2 Définition de la géométrie et les propriétés des matériaux ...................... 43

3.2.1.3 Génération du maillage ............................................................................ 46

3.2.1.4 Définition des conditions initiales ............................................................ 46

3.2.1.5 Procédure de calcul .................................................................................. 48

viii
3.2.1.6 Résultats et discussions ............................................................................ 49

3.2.2 Effet du positionnement des pieux sur la stabilité des pentes ........................ 52

3.2.2.1 Définition de la géométrie et les propriétés des matériaux ...................... 53

3.2.2.2 Procédure de calcul .................................................................................. 56

3.2.2.3 Résultats et discussions ............................................................................ 57

Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………...62
Conclusion général…………………………………………………………………………………………………………63

Références……………………………………………………………………………………………………………………...65

ix
Introduction générale
Introduction générale

La stabilité des pentes naturelles est un problème qui préoccupe les géotechniciens tant
praticiens que chercheurs. Les désordres engendrés par la rupture des pentes sont
généralement spectaculaires, souvent destructifs et parfois meurtriers. De nombreuses
méthodes de calcul de stabilité ont été proposées. Celles-ci se différencient par les hypothèses
admises par leurs auteurs et par la facilité de leur mise en œuvre, mais elles s’accordent toutes
à définir un coefficient de sécurité global de la pente. Au but d’améliorer des pentes, il existe
plusieurs techniques de renforcement qui diffèrent par le procédé de leur réalisation, leur coût
et leur durabilité. Aujourd’hui, le renforcement des pentes par des pieux verticaux reprenant
les sollicitations latérales est largement utilisé en pratique répartis ou sous forme de rideau.

De ce qui précède, on peut se poser la question fondamentale suivante : La technique de


stabilisation des pentes renforcés par pieux peut-elle résoudre définitivement le problème de
glissement de terrain ? Si oui, quel est le positionnement optimal pour ses pieux, du point de
vue de sécurité et d’économie ?

Les buts principaux de ce mémoire sont de visualiser le rôle des pieux dans la pente et
de trouver l'emplacement le plus approprié de pieux dans la pente. Pour atteindre les objectifs
visés dans cette étude, nous avons divisé notre travail en trois chapitres, une introduction
générale et une conclusion avec des recommandations.

Le premier chapitre présente des généralités sur les glissements de terrains et sur leurs
classifications avec un aperçu sur les méthodes classiques et autres évoluées pour l'étude de la
stabilité des pentes suivie des techniques d'amélioration des pentes.

Ensuite, le deuxième chapitre est consacré à la synthèse des différentes méthodes


utilisées pour analyser la stabilité des pentes renforcées par pieux suivie d’une synthèse
bibliographique sur la localisation optimale des pieux en pente.

Au dernier chapitre cœur de ce mémoire, nous présentons d’une part une modélisation
numérique à l’aide du logiciel PLAXIS d’un cas réel de renforcement de pente par pieux
s’agissant du glissement de l’autoroute de Bouira-Alger au PK 186, et d’autre part une étude
paramétrique sur l’emplacement le plus approprié de pieux dans la pente comparée résultats
des études disponibles dans la littérature.

Le mémoire est clôturé par une conclusion générale et des perspectives.

2
Chapitre 1
Généralités sur la stabilité des pentes
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Introduction

Les origines de la perte de stabilité des pentes naturelles, artificielles, même celles qui
surviennent dans un milieu granulaire idéal, sont très diverses. Elles font interagir des milieux
solides et fluides dont les interactions sont complexes et régissent en grande partie le
comportement de chacun des milieux et de l’ensemble du massif. La mise en mouvement de
pentes naturelles (lente ou brutale) peut provoquer des dommages importants aux ouvrages et
aux constructions, avec un impact économique non négligeable, et parfois causer des victimes
humaines.

L’étude d’une pente comporte, outre la reconnaissance du site et le choix des


caractéristiques mécaniques des sols, un calcul de stabilité pour déterminer d’une part la
courbe de rupture le long de laquelle le risque de glissement est le plus élevé, d’autre part la
valeur correspondante du coefficient de sécurité. Comme on le sait, les mouvements de terrain
sont très variés, par leur nature et par leur dimension. Leur répartition spatiale est guidée par
la topographie et par la géologie. Les problèmes de stabilité des pentes rencontrent
fréquemment dans les constructions des routes, des canaux, des digues, des barrages et pentes
naturelles. Le glissement de terrain passe par plusieurs étapes chronologiques de l'activité. Il
existe des principaux facteurs qui contrôlent le type et le taux de mouvements de masse qui
pourrait se produire à la surface de la Terre.

Dans ce chapitre, on va citer de nombreuses méthodes analytiques et numériques pour


contrôler la stabilité des pentes par calculer leurs facteurs de sécurité. Si le facteur de sécurité
n'est pas suffisant (FS ≤ 1), il faut de voir comment améliorer le problème et rendre la pente
stable. La stabilité des pentes peut être améliorée avec différentes manières : Aplatissement de
la pente en modifiant la géométrie extérieure du sol (terrain), en effectuant un drainage
extérieur, en utilisant des techniques d’amélioration du sol ou en installant des structures de
soutènement comme des murs de soutènement ou des pieux. La première solution mène à la
réduction des forces qui provoquent le glissement ; les autres solutions, mènent en général à
l’augmentation des forces de résistance.

1.1 Définitions sur les glissements de terrain

Les glissements de terrain ne sont qu'un type de mouvement gravitaire (ou mouvement
de masse), pourtant, par analogie avec certains auteurs anglophones (‘‘landslide’’ en anglais),

4
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

on utilise parfois improprement le terme « glissement de terrain » pour désigner tous les
mouvements gravitaires.

Glissement de terrain est un phénomène géologique d’où une masse de terre descend sur
une pente, autrement dit un plan de glissement plus ou moins continu, plus ou moins plan ou
incurvé. Après la mise en mouvement, la masse conserve globalement sa consistance et sa
physionomie. Il est soit un processus naturel ou se produit en raison des activités humaines
qui perturbent la stabilité de la pente.

Les glissements des terrains représentent un problème sérieux presque dans toutes les
régions du monde, parce qu’ils causent des pertes économiques ou social sur des propriétés
privées et publiques, (Rotaru et al., 2007). Les catastrophes naturelles ont démontré la
puissance destructrice de soudains mouvements de masse au cours d'un glissement de terrain,
qui continuent à faire des victimes et causent des dommages importants aux biens et aux
infrastructures sur une base annuelle, (CIOCA et al., 2008). Malgré l'apparition fréquente de
telles catastrophes naturelles, des lacunes considérables demeurent dans la base de
compréhension et de modélisation des principaux mécanismes de déclenchement et de
l'extension spatiale des cicatrices et des zones de dépôts, donc qui entravent les efforts visant
à développer des systèmes d'alerte précoce efficaces et établir des indicateurs pour panne
naissante et tout dommage ultérieur,(Coppola et al., 2006).

Les zones qui sont généralement sujettes à des glissements de terrain sont : Les
glissements de terrain existants, ancienne ou récente, à la base ou au sommet de pentes, à la
base du creux de drainage mineurs, à la base ou sommet d'un ancien talus de remblai, à la
base ou au sommet d’une pente supporte une forte inclinaison, (Rotaru et al., 2007).

1.2 Les facteurs qui contrôlent le type et le taux de glissement

Il existe trois principaux facteurs qui contrôlent le type et le taux du mouvement de


masse qui pourrait se produire à la surface de la Terre, (Zaruba et Méncl, 1969) :

- Gradient de pente : Plus la pente du terrain, plus il est probable que le mouvement de
masse se produit.
- La consolidation de la pente : Les sédiments et les roches et les sédiments fracturés ou mal
cimentés sont faibles et plus vulnérables aux mouvements de masse.
- L'eau : Si les matériaux de pente sont saturés d'eau, ils peuvent perdre la cohésion et de
s'écouler facilement.

5
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Lorsqu'il pleut, la déformation horizontale d'une pente augmente et continue


d'augmenter pendant un certain temps après la pluie, (Song et al., 2012).

1.3 Les étapes de l'activité des glissements de terrain

Il y a quatre étapes différentes successifs possibles de l'activité des glissements de


terrain, (Chowdhury et al., 2007; Coppola et al., 2006) :

(1) Phase de pré-défaut : Lorsque la masse de sol est encore continue. Cette étape est
principalement contrôlé par la rupture progressive et fluage.
(2) Phase de rupture : Caractérisé par la formation d'une surface de cisaillement continu à
travers l'ensemble du sol ou de la masse de roche.
(3) Phase après rupture : Qui comprend le mouvement du sol ou de la masse de roche
impliqués dans le glissement de terrain, de juste après la rupture jusqu'à ce qu'il
s'arrête essentiellement.
(4) Phase de réactivation : Lorsque les diapositives de masse du sol ou de la roche le long
d'un ou de plusieurs surfaces de cisaillement préexistants. Cette réactivation peut être
occasionnelle ou permanent avec les variations saisonnières de la vitesse de
déplacement.

1.4 Quelques modes d’instabilités affectant les pentes de sol

Mouvements de pente peuvent prendre très différentes configurations, de roches


renverser à la coulée de boue, peut impliquer une variété de matériau de roche dure, à l'argile
sensible et de lœss, et peut résulter d'une variété de phénomènes de fonte rapide des neiges ou
de fortes précipitations aux tremblements de terre.

La Figure1.1, illustre les éléments principaux de la description d’un glissement de


terrain.

Le mode de mouvement dépend de nombreux facteurs, dont l'inclinaison, type de


matériau et les conditions hydrologiques, (Leroueil et al., 1996).

6
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Les éléments principaux de la description d’un glissement de terrain,


(DURVILLE et SEVE, 1996).

Certains types de déplacements donnent presque automatiquement des indications sur


les ordres de grandeur des vitesses atteintes classées ainsi par les spécialistes (Tableau 1.1) :

Tableau 1.1 Classification des mouvements de terrain,(Rotaru et al., 2007).

Classe Description Vitesse

7 Extrêmement rapide 5 m/sec

6 Très rapide 3 m/min

5 Rapide 1,8 m/heure

4 Modéré 13 m/mois

3 Lent 1,6 mm/an

2 Très lent 16 mm/an

1 Extrêmement lent < 16 mm/an

Il existe six types déférents des mouvements du glissement de terrain : Écroulements,


renversement, glissement, diffusion latérale, coulées, et fluage.

1.4.1 Les écroulements

Ce sont des chutes soudaines de masses rocheuses (figure 1.2). Nous utilisons le terme
chute de pierres pour le détachement de quelques unités de volume inférieur à 1 dm2, ou chute
de blocs pour un volume supérieur.

7
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Les écroulements sont un des mécanismes principaux de l'érosion dans les argiles
fortement sur consolidés, (Leroueil et al., 1996).

L’écroulement, (Reid et al., 1999).

1.4.2 Le renversement

Le renversement est la rotation vers l'avant de la pente d'une masse de sol ou de roche
(figure 1.3) sur un point ou un axe au-dessous du centre de gravité de la masse déplacées. La
masse rocheuse peut rester en place dans cette position pendant une longue période où elle
peut de tomber vers le bas de la pente en raison d’affaiblissement supplémentaire. Cela
dépendra le type et la géométrie de la masse rocheuse.

Le renversement, (Reid et al., 1999).

1.4.3 Les glissements

Le glissement est un mouvement d’une pente descendante de sol ou le massif de roche


qui se produit surtout à la surface de rupture ou sur des zones relativement minces de
déformation en cisaillement intense, (Pariseau et Voight, 1979).

Selon la forme de la surface de rupture, on distingue deux types de glissements :

8
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

- Glissement plan.
- Glissements rotationnels simples.

1.4.3.1 Glissements rotationnels ou circulaires

Le terrain glisse le long d’une surface concave ayant la forme d’une cuillère, (figure
1.4 (a)). On distingue le glissement rotationnel simple et complexe (composé).

- Glissement rotationnel simple : Ce type de glissement est très fréquent. La surface de


rupture à une forme simple et peut-être assimilée à un cylindre.
- Glissement rotationnel complexe : Ce type de glissement est rare. Il s’agit de glissements
multiples emboîtés les uns dans les autres, dus souvent à la suppression de la butée
provoquée par le glissement précédent, ce qui entraîne des glissements successifs
remontants vers l’amont.

( (
(a) (b)

Glissement : (a) Rotationnel, (b) Plan, (Reid et al., 1999).

1.4.3.2 Glissement plan

Il se produit suivant un plan, au niveau d’une surface de discontinuité géologique :


Zone entre deux matériaux de nature différente, failles, plans de stratification...(figure 1.4 (b)).
La ligne de rupture suit une couche mince de mauvaises caractéristiques sur laquelle s’exerce
souvent l’action de l’eau. Une telle couche est appelée « couche savon ».

1.4.4 Diffusion latérale

La diffusion latérale est définie comme une extension d'un sol cohérent ou masse de
roche combinée à une subsidence générale de la masse fracturée du matériau cohérent dans
les matériaux mous de sous-jacent (figure 1.5). Elle peut résulter de la liquéfaction ou
écoulement du matériau plus doux.

9
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

La propagation latérale dans les matériaux de grains fins sur des pentes peu profondes
est habituellement progressive. Le lâchage commence soudainement dans une petite zone et
se propage rapidement.

Argile ferme

Argile molle avec des couches de


limon et de sable contenant de l'eau
Substratum rocheux

Propagation latérale, (Reid et al., 1999).

1.4.5 Les coulées

Elles se produisent à partir de matériel meuble, momentanément saturé en eau, prenant


alors une consistance plus ou moins visqueuse, parfois proche de la fluidité.

On distingue plusieurs types des coulées telle que : Coulées boueuses (incluant coulée
de blocs, de terre, de boue, lave torrentielle, avalanche de débris et se produisant surtout en
montagne), Comme ce qu’est montré dans la figure 1.6, coulées de solifluxion (déplacement
lent des sols en milieu périglaciaire, résultant de l’instabilité de la partie dégelée du sol, en
surface, au cours de l’été). En France, les coulées se produisent essentiellement en montagne,
souvent du fait d’une rencontre de matériaux ayant glissé et d’un courant de torrent. Notons
que la fonte des neiges est favorable à la formation de coulées boueuses.

1.4.6 Mouvements de fluage

Par opposition aux mouvements précédents, localisés dans le temps et caractérisés par
une zone de rupture nettement définie, les mouvements de fluage (figure 1.7) constituent la
manifestation externe des déformations du sol dans sa masse. Ce sont des mouvements lents,
de faible amplitude, qui se développent dans une zone dont les contours sont généralement
difficiles à définir, tant en extension qu'en profondeur.

10
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Zone de source
Voie principale

Zone de sédimentation

(a) (b) (c)


Coulée de débris (a), Avalanche de débris (b), Coulée de terre (c), (Reid et al.,
1999).

Les cas de fluage pur (déformation sans modification des sollicitations extérieures) sont très
rares et très délicats à mettre en évidence (Biarez J., 1973). Par contre, de nombreux
glissements d'ouvrages sont précédés de mouvements lents de fluage dont l'évolution
provoque la rupture. C'est le cas de certains remblais construits sur versants.

Troncs d'arbres courbés

Poteau incliné

Ondulations du sol

Clôture hors de l'alignement

Mouvements de fluage, (Reid et al., 1999).

1.5 Notions de base pour étudier la stabilité des pentes

L’ensemble des données géologiques, morphologiques et géotechniques recueillies fait


l’objet, en général, d’une représentation sur un fond de plan et sur une ou plusieurs coupes
longitudinales (figure 1.8). Un modèle géotechnique est construit pour les calculs de stabilité,
dans lequel la surface topographique, les différentes couches de sol et les hypothèses
hydrauliques sont définies.

Pour faire un calcul de stabilité nous devons connaître certains éléments dont :

11
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Coupe géologique et géotechnique d’un glissement,(DURVILLE et SEVE,


1996).

- La géométrie de la pente en 2 ou 3 dimensions.


- Les conditions hydrodynamiques (hauteurs d’eau et écoulements).
- Les projets et les risques (mine à ciel ouvert ou abords d’habitation).

Une fois la géométrie et les conditions du sol d’une pente ont été déterminées, la
stabilité des pentes peut être évaluée. Les principaux objectifs d’une analyse de stabilité de
pentes incluent l’évaluation du risque de rupture à travers le calcul du facteur global de
sécurité pour une pente d’une part, et de localiser le long de la surface à potentiel de
glissement les zones à fort potentiel rupture d’autre part.

Les méthodes d'analyse de stabilité des pentes divisent en deux grandes parties :
(Méthodes d'équilibre limite et méthodes numériques). Ces méthodes de calcul supposent que
le terrain se comporte comme un solide qui obéit aux lois classiques de la rupture par
cisaillement.

Pour évaluer la stabilité des pentes par les méthodes d’équilibre limite, il existe
plusieurs méthodes linéaires et non linéaires. Les méthodes linéaires sont des méthodes
directes de calcul de facteur de sécurité et les méthodes non linéaires nécessitent un processus
itératif. Le facteur de sécurité est défini comme le rapport entre la résistance au cisaillement et
l’effort de cisaillement requis pour l’équilibre de la pente.

1.5.1 Notion de coefficient de sécurité

Théoriquement, la pente est dit stable si 𝐹𝑠 > 1. L’état d’équilibre limite (rupture) est
obtenu lorsque 𝐹𝑠 = 1. Mais dans la pratique, le coefficient 𝐹𝑠 est compris entre 1,15 et 1,30 en
tenant compte des facteurs suivants :

12
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

- Les erreurs dues à l’exactitude des méthodes de calcul de la stabilité du bord.


- Les incertitudes expérimentales de la détermination des propriétés physico-mécaniques
des roches, comme la valeur moyenne du poids volumique des roches composant le
massif.
- Les incertitudes de la détermination de l’influence de la fissure.
- L’influence des charges dynamiques provoquées par le tir, par le mouvement des moyens
de transport et par les séismes.

Cependant, On distingue deux démarches pour le calcul du facteur de sécurité :

Dans la première, le glissement a déjà eu lieu, il s’agit d’une valeur de 𝐹𝑆 inférieure ou


égale à 1, donc :

- Soit, on connaît la surface exacte et l’on cherche à déterminer, pour 𝐹𝑆 = 1, les


caractéristiques correspondantes.
- Soit, on a les caractéristiques et l’on cherche à déterminer la surface de glissement.

La deuxième, la plus fréquente, consiste à déterminer la marge de sécurité disponible et


adopter les solutions adéquates pour améliorer la sécurité de l’ouvrage en répondant à des
exigences en fonction de l’emploi des pentes.

1.6 Méthodes classiques pour l’étude de la stabilité des pentes

Les méthodes les plus employées, pour la résolution du calcul de la stabilité des pentes
de géométrie quelconque avec des lignes de glissement de forme quelconque, dans des sols
homogènes ou hétérogènes, sont des variantes de la méthode des tranches. Celle-ci permet de
s’adapter à des conditions de géométrie complexes, tant en ce qui concerne les frontières, que
le sol et les conditions hydrauliques. Il existe environ une douzaine de variantes de cette
méthode qui diffèrent entre elles par :

- La manière d’utiliser les équations statiques pour définir le coefficient de sécurité,


- Les hypothèses utilisées pour rendre le problème statiquement déterminé.

Parmi les méthodes les plus couramment utilisées nous pouvons citer ici, sans tenter
d’en faire une description exhaustive :

13
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

→ Méthode ordinaire (ou conventionnelle) de (Fellenius, 1936): Qui est la plus utilisée dans
la catégorie des méthodes des tranches. Dans sa forme originelle, elle se base sur
l’hypothèse d’une ligne de glissement circulaire choisie arbitrairement,

→ Méthode simplifiée de (Bishop, 1955) : Qui néglige les forces tangentielles entre tranches.
Les forces normales aux bases des tranches sont obtenues par l’équation d’équilibre
vertical,

→ Méthode de (Morgenstern et Price, 1965) : Qui est typiquement une méthode de post-
analyse. Elle permet à un expert d’expliquer pourquoi une rupture du talus s’est produite.
Elle est basée sur l’hypothèse que la direction des forces inter-tranches peut être décrite
par une fonction mathématique arbitraire,

→ Méthode de (Spencer, 1967) : Qui suppose qu'il y a un rapport constant entre les
composantes verticales et horizontales des forces intertranches,

→ Méthode complète de (Janbu, 1968) : Qui suppose que le point d’application de chaque
force intertranche peut être défini par sa position sur une ligne de poussée.

Toutes ces méthodes sont présentées de façon plus détaillées dans les travaux de
(Duncan, 1996) et présentées dans un cadre général par (Espinoza et al., 1992).

La figure 1.9 présente une simple surface de rupture supposée circulaire et le bilan des
efforts pour une tranche 𝑖, concept utilisé dans le cadre de méthodes conventionnelles (i.e.
méthode d’équilibre limite).

Nous découpons la masse de sol supposée en mouvement (zone de glissement) en 𝑛


tranches verticales successives (Fig. 1.9 (a)), en veillant à ce que la base de chaque tranche
puisse être considérée comme à peu près rectiligne et située dans un seul type de sol ou de
régime hydraulique. Le nombre total de variables (inconnues) associées à chaque tranche est
de 6𝑛 − 2, (Fig. 1.9 (b)).

14
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

(a) (b)
Surface de rupture supposée circulaire et bilan des efforts pour une méthode
conventionnelle.

L’équilibre des forces, définies ci-dessus, s’exprime par les considérations statiques
habituelles, à savoir par 3𝑛 équations d’équilibre :
– 𝑛 équations de rotation, s’exprimant ici par la sommation des moments,
– 2𝑛 équations de translation, à savoir la sommation des forces dans deux directions.

C'est à partir de ces équations que sont définis les coefficients de sécurité.

Les 3𝑛 équations d’équilibre et 𝑛 équations données par le critère de rupture (qui est
généralement le critère de Mohr-Coulomb) ne suffisent pas à rendre le problème déterminé,
aussi est-on obligé de posséder des informations supplémentaires relatives, soit à la répartition
des composantes normales à la base, soit à celle des forces entre les tranches. Donc, le nombre
d’équations supplémentaires est de 2𝑛 − 2.

En un point de la surface de rupture potentielle, le coefficient de sécurité global 𝐹𝑆 est


défini par le quotient de la résistance au cisaillement du sol 𝜏𝑚𝑎𝑥 et de la contrainte de
cisaillement 𝜏 mobilisée s'exerçant réellement sur la surface :

𝜏𝑚𝑎𝑥
𝐹𝑆 = (1.1)
𝜏

(si 𝐹𝑆 = 1, il n’y a pas de rupture ; si 𝐹𝑆 < 1, la rupture se produit).

Bien que cette méthode soit largement utilisée dans la pratique, elle présente certaines
difficultés et limites, principalement :

- Le coefficient de sécurité, qui se restreint au niveau local, est supposé constant le long de
la surface de rupture,

15
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

- Nous ne savons pas évaluer, dans la plupart de problèmes, la répartition des contraintes le
long de la surface instable,
- Aucune information sur les champs de déplacement et de déformation de sols à la rupture
ne peut être fournie,
- Ni la dépendance de l’état de contrainte, ni l’histoire de contrainte-déformation ne sont
prises en compte,
- La forme ou la position de la surface de glissement est en général préalablement supposée,
- La stabilité de la pente n’est vérifiée que par la valeur maximale de la contrainte
déviatorique, tandis que les autres modes de rupture peuvent se produire avec une plus
faible valeur de contrainte.

Une approche cinématique fondée sur l’analyse limite, qui peut s’affranchir de certaines
des difficultés précédentes, a été développée dans le cadre de la théorie générale du calcul à la
rupture(Coussy et Salençon, 1979; Salençon, 1983). Cette approche repose sur la dualisation
des équations d’équilibre obtenue en appliquant le principe des travaux virtuels. Elle a donné
lieu à l’élaboration de méthodes numériques efficaces(Pastor, 1983; Sloan, 1988, 1989;
Turgeman, 1983). L’intérêt de la méthode issue du calcul à la rupture tient à :

- Son caractère rigoureux qui fournit une appréciation de la sécurité d’un ouvrage sans autre
hypothèse que le choix du critère de rupture attaché aux matériaux,
- Sa capacité à prendre en compte des situations où les méthodes traditionnelles sont
généralement en défaut : Équilibres de butée, chargements inclinés par rapport à la
verticale...

Cependant, du fait que l’on s’appuie sur le comportement associé (élastique parfaite-
ment plastique) donc sur une rhéologie relativement éloignée du comportement réel, les
méthodes classiques ne peuvent fournir que des bornes inférieure et supérieure correspondant
respectivement aux champs statiquement admissible et cinématiquement admissible. Dès lors,
des modèles de comportement élastoplastiques sont nécessaires et la méthode de calculs par
éléments finis permet de contourner ces difficultés dans l’étude de la stabilité des pentes. Ceci
fait l’objet de la partie suivante.

1.7 Méthodes évoluées pour l'étude de la stabilité des pentes

Cette partie est consacrée à la présentation de méthodes plus évoluées pour l’analyse de
problèmes de stabilité des pentes. Ces méthodes s’appuient essentiellement sur la méthode de

16
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

calculs par éléments finis incorporant les modèles de comportement plus réalistes des
géomatériaux. Pour des descriptions plus détaillées sur le développement de cette méthode
numérique dans l’analyse de la stabilité des pentes, nous conseillons de se reporter aux
travaux de (Duncan, 1996; Griffiths et Lane, 1999).

D’un point de vue mécanique, l’instabilité des pentes a été également décrite à l’aide
de deux approches : La théorie de la plasticité d’une part et la théorie de la localisation
(bifurcation par discontinuités cinématiques) d’autre part.

Même si la robustesse de la méthode éléments finis et sa capacité de prévoir la stabilité


des pentes sont bien reconnues, la question du critère de rupture globale et sa définition reste
encore posée. Il se présente différentes définitions de rupture comme : Analyse de la dilatation
(“bulging”) du profil de la pente(Snitbhan et Chen, 1978) ; vérification des contraintes de
cisaillement sur la surface de rupture potentielle(Duncan et Dunlop, 1968) ou perte de
convergence de l’algorithme d’itération (Zienkiewicz and Taylor, 1994). Ces définitions ont été
discutées dans le papier de (Abramson, 2002) mais sans qu’aucune solution ne s’impose.

Soulignons qu’il existe une autre approche pour déterminer la rupture globale en
analysant les ruptures locales (au niveau des points matériels). Il s’agit d’un calcul de
coefficient de sécurité qui est effectué en diminuant progressivement les paramètres de
résistance du matériau (présentés par le critère de plasticité) jusqu’à la violation du critère de
rupture globale choisi (Brinkgreve et Bakker, 1991; Griffiths et Lane, 1999; T. et K.C, 1992).
Notons que dans ce cas, le critère de rupture coïncide avec la limite de plasticité.

Cependant, les milieux granulaires (comme les géomatériaux en général) présentent un


comportement fortement non linéaire et irréversible. Les déformations plastiques pour ces
matériaux sont manifestement non associées, et n’obéissent pas à la règle de normalité
stipulant une déformation plastique normale à la surface de charge ou surface d’écoulement.
De ce fait, des instabilités et des bifurcations peuvent se manifester à l’intérieur strict de la
condition limite de plasticité (Hill, 1958; Mandel, 1966; Rice, 1976).

En ce qui concerne la deuxième théorie (localisation), de nombreux auteurs tels que :


(Ortiz et al., 1987; Regueiro et Borja, 1999) ont mené des réflexions basées sur la localisation
de la déformation. Ce phénomène, d’après (Rice, 1976; Rudnicki et Rice, 1975), constitue une
instabilité matérielle particulière qui conduit, pour un certain pas de temps (de chargement), à
la bifurcation de la solution du problème. Des calculs par la méthode des éléments finis,

17
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

incorporant un critère de localisation des déformations, permettent probablement de détecter


la singularité du phénomène. Cependant, dans les parties précédentes, nous avons montré que
les mécanismes de rupture ne sont pas uniques, l’instabilité matérielle peut apparaître non
seulement sous un mode localisé mais aussi sous un mode diffus qui se manifeste alors avant
le mode localisé. C’est cette seconde classe de rupture qui peut être décrite par le critère de
stabilité s’appuyant sur le signe du travail du second ordre (Hill, 1958) que nous présenterons
dans la suite. Mais dans un premier temps, nous nous intéressons aux différentes formulations
des modèles de comportement, notamment aux modèles incrémentaux non linéaires proposés
par (Darve, 1982).

1.8 Les techniques de renforcement

L'utilisation des lignes de pieux verticaux pour stabiliser les glissements de terrain ou
pour éviter les mouvements excessifs est une pratique d'ingénierie bien développé. Les pieux
sont installés à travers la masse potentiellement coulissante à un espacement sensiblement
plus grande que leur diamètre et noyées dans la couche stable au-dessous de la surface de
glissement. Chaque pieu se comporte comme appartenant à une structure discrète linéaire
capable de transférer une partie de la pression latérale du sol de la couche instable à la plus
stable, sans causer de défaillance dans le sol environnant, (Kourkoulis et al., 2010).

Les pieux verticaux sont utilisés pour stabiliser les pentes. Ils sont généralement soumis
à une force latérale causée par les mouvements horizontaux du sol environnant et d'où ils sont
considérés comme des pieux (passive), (Ashour et Ardalan, 2012).

Pieux en bois pilotés ont été utilisés pour renforcer la stabilité des pentes des argiles
très doux en Suède, alors que les pieux de béton armé coulé en place plus grand que 1.5 m de
diamètre ont été utilisés en Europe et aux États-Unis pour stabiliser les glissements de terrain
dans les argiles raides, (Bulley, 1965; Offenberger, 1981). Au Japon, les pieux tubulaires en
acier de 300 mm de diamètre ont été utilisés pour stabiliser les zones de glissements de terrain,
(Taniguchi, 1967).

Les types d’applications des pieux sont :

- Pieux simples pour le transfert des charges individuelles.


- Groupes de pieux pour les charges de surface ou latéraux.
- Combinés pieux-radier comme un type spécial de pieux, avec un transfert supplémentaire
de charge grâce à une pression de contact entre le radier et le sol entre les pieux.

18
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Plusieurs codes européens ont été développés pour les fondations de type « pieux »,
(Kempfert et Gebreselassie, 2006), tels que :

 NE 1536 : Pieux forés.

 NE 12699 : Pieux battus.

 NE 14199 : Micropieux.

 NE 12794 : Pieux en béton préfabriqué.

Des recommandations sur la conception et le dimensionnement des pieux peuvent être


trouvés dans les codes suivants :

 EN 1997-1 : Conception géotechnique partie 1: Règles générales (Eurocode).

 EN 1993-5 : Calcul des structures en acier Partie 5: Murs de pieux de tôle en acier et des
pieux en acier.

1.8.1 Classification des pieux

On classe les pieux :

- Soit suivant la nature du matériau constitutif : Bois, métal, béton ;


- Soit suivant le mode d’introduction dans le sol : Pieux battus, façonnés à l’avance et mis
en place, le plus souvent, par battage.

Pieux forés, exécutés en place par bétonnage dans un forage, à l’abri ou non d’un tube
métallique.

1.8.1.1 Classification des pieux selon la nature de matériau

 Pieux en bois

Pieux de bois traités avec des produits sont principalement utilisés pour les besoins à
court terme et ne peuvent pas transporter des grandes charges (figure 1.10).

19
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Pieux en bois flottant pour un petit bâtiment,(Kempfert et Gebreselassie, 2006).

 Pieux en béton

Ils sont de deux types, c'est-à-dire des pieux préfabriqués (figure 1.11), et pieux coulé in
situ.

Système de battage et d'épissage des pieux préfabriqués, (Kempfert et


Gebreselassie, 2006).

 Pieux d'acier préfabriqués

Un pieu d'acier peut être profilé laminé, comme une forme de H ou une forme fabriquée
(comme une boîte) ou une feuille plate (figure 1.12). La longueur de ce pieu peut être
prolongée selon l'exigence avec l’assemblage / soudage d’une longueur supplémentaire de
pieu. Il peut être foncé à une inclinaison maximale de 1:1.

20
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Profilés métalliques battus, (Frank, 1995).

1.8.1.2 Classification des pieux selon le mode d’introduction dans le sol

 Pieux refoulant le sol à la mise en place :

Les principaux types de pieux actuels entrant dans ce groupe sont les suivants :

- Pieu battu préfabriqué.


- Pieu en béton/ métal foncé.
- Pieu battu pilonné.
- Pieu battu moulé, (figure 1.13).

Pieu battu moulé, (Frank, 1995).

- Pieu battu enrobé.


- Pieu tubulaire précontraint.
- Pieu vissé moulé.

21
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

 Pieux ne refoulant pas le sol à la mise en place :

- Pieu foré simple.


- Pieu foré à la boue, (figure 1.14).

Pieu foré à la boue, (Frank, 1995)

- Pieu foré tubé, (figure 1.15).


- Pieu tarière creuse, (figure 1.16).

Pieu foré tubé, (Frank, 1995).

22
Chapitre 1. Généralités sur la stabilité des pentes

Pieu tarière creuse, (Frank, 1995).

Conclusion

Le comportement des massifs de sol en pente (ouvrages en terre et pentes naturelles) a


fait l'objet de nombreux développements depuis plusieurs décennies. Des méthodes d'analyse
de stabilité et de stabilisation deviennent de plus en plus pratique courante, allant de la
reconnaissance préliminaire du terrain aux mesures de contrôle, en passant par les essais en
place et en laboratoire, les calculs de stabilité et le choix de la technique de confortement des
pentes instables.

La reconnaissance géologique et géotechnique permet de localiser la surface de rupture


de la pente étudiée, d’en connaître la forme et d’en donner une explication sur les mécanismes
de rupture et les causes d’instabilité probables, ainsi que de déterminer les paramètres de
résistance au cisaillement de la masse du sol glissée et de son comportement avant la rupture.
Les calculs de stabilité s’effectuent dans la pratique courante en équilibre limite par l’une des
variantes de la méthode des tranches, dont l’utilisation pendant plusieurs dizaines d’années a
prouvé leur efficacité et leur fiabilité. Dans tous les cas, le problème consiste à déterminer le
coefficient de sécurité et de conclure à la stabilité ou non de la pente étudiée. Si la stabilité de
la pente n’est pas assurée, le renforcement de celui-ci s’impose afin de parer à tout glissement
éventuel ou limiter son évolution dans le temps. Parmi les nombreuses techniques de
renforcement disponibles, on retiendra le dispositif de confortement techniquement et
économiquement possible.

23
Chapitre 2
Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Introduction

De nombreuses études ont été menées sur les pentes ayant des pieux de stabilisation.
Elles sont classées en deux groupes :

→ Études basées sur les méthodes d'équilibre limite ;

→ Études utilisent les méthodes numériques telles que méthode des éléments finis ou
différences finis.

L’approche cinématique sera présentée pour une pente avec une rangée de pieux où ils
sont appelés pieux passif, pour améliorer la stabilité de la pente.

L’effet de l'emplacement des pieux pas seulement sur la stabilité globale de la pente,
mais aussi sur l'économie de la conception, par conséquent, l'un des problèmes les plus
importants dans la conception du système pente/pieux est de déterminer l'emplacement
approprié des pieux dans la pente.

2.1 Les méthodes d’analyse des pentes renforcées par pieux

Les méthodes d'analyse de stabilité des pentes renfoncés par pieux divisés en deux
grandes parties :

→ Les méthodes analytiques ;

→ Les méthodes numériques.

2.1.1 Méthodes analytiques

La méthode d’équilibre limite a été utilisée par (Ito et al., 1979) pour traiter le problème
de la stabilité de la pente contenant des pieux. Dans cette étude le coefficient de sécurité de la
pente renforcé par pieux a été défini comme le rapport du moment résistant au moment de
renversement (moteur) agissant sur la masse du sol potentiellement instable. Le moment de
résistance se compose de deux composantes : Le moment dû à la résistance du sol au
cisaillement le long de la surface de glissement et le moment fourni par la force de réaction
des pieux. Le moment moteur et le moment de la résistance du sol au cisaillement ont été
obtenus par la méthode simple des tranches. Pour calculer le moment résistant dû aux pieux,

(Reese et al., 1993) ont présenté une approche p-y (force-déplacement) pour évaluer
l'amélioration de la stabilité des pentes qu’il découle de l'utilisation des pieux. (Rowe and

25
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Poulos, 1979) ont développé une approche par éléments finis à deux dimensions qui a permis
pour l'effet tridimensionnel d'écoulement du sol à travers les rangées des pieux. Une approche
en élément fini en trois dimensions a été développée par (Hassiotis et al., 1997) pour l'analyse
de la stabilité d’une pente renforcée par pieux forés.

(Poulos, 1995) a signalé que la prédiction des mouvements latéraux du sol exige une
connaissance de la distribution des modules latéraux de sol et en limitant la pression latérale
entre les pieux et le sol avec la profondeur, et les mouvements du sol horizontaux en champ
libre. Pour les problèmes concernant l'instabilité des pentes, une distribution des mouvements
de sol en champ libre est illustré dans la figure 2.1.

Zone solide
Sol instable
Zone du glissement
Zone du glissement

Sol stable Sol stable

Hypothèse de distribution
de mouvement latérale du sol

Figure 2.1 Problème fondamental d'un pieu en pente instable, (Poulos, 1995).

Une approche simplifiée a été présentée par (Lee et al., 1995) pour étudier une rangée
des pieux utilisés pour la stabilisation de la pente basée sur une formulation découplée dans
laquelle la réponse des pieux et de la stabilité de la pente sont considérés séparément. La
réponse des pieux quand ils sont soumis à un déplacement latéral du sol extérieur à partir de
l'instabilité de pente est analysé par la méthode des éléments finis modifiée. Une approche
conventionnelle de cercle de glissement de Bishop simplifiée est utilisée pour analyser la
stabilité des pentes. La figure 2.2 ci-dessous montre la partie des pieux intégrés dans la pente
de glissement soumise à des grands mouvements latéraux du sol où les mouvements verticaux
du sol sont ignorés ici.

26
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Mouvement
latéral du sol

(a) Problème de la stabilité des pentes (b) Réponse du pieu

Figure 2.2 Analyse simplifiée de stabilité pieux-sol (Poulos, 1995).

Où s = espacement entre les pieux, H = hauteur de la pente, D = profondeur de pied de


la pente à une base dure, α = angle d'inclinaison de la pente, L = longueur du pieux et d =
diamètre du pieux.

(Chow, 1996) a présenté une approche pour analyser les pieux de la stabilisation de
pente, où les pieux sont modélisés à l'aide du module de réaction du sol de fondation et
l'interaction pieu-sol-pieu envisagé d'utiliser la théorie de l'élasticité. Deux études de cas, un
pour pieu isolé et l'autre pour le groupe de pieux, sont analysées, qui montrent que le modèle
numérique peut prédire raisonnablement bien les caractéristiques générales des pieux.
Cependant, cette étude suggère que la conception des pieux selon la réponse calculée d'après
analyse de pieu isolé, peut être conservatrice.

(Hassiotis et al., 1997) ont étendu la méthode du cercle de frottement en définissant des
nouvelles expressions pour le nombre de stabilité pour intégrer la résistance des pieux dans
l'analyse de stabilité de pente à l'aide d'une solution proche à l'équation des poutres.
L'intensité de la force ultime est calculée selon les équations proposées par(T and T, 1975), en
supposant que les pieux sont rigides. La méthode des différences finies est utilisée pour
analyser la section des pieux sous la surface critique comme une poutre sur des fondations
élastiques. Toutefois, le facteur de sécurité de la pente après l’insertion des pieux est obtenu
basé sur la nouvelle surface de rupture critique.

(Ausilio et al., 2001) ont utilisé l'approche cinématique de l'analyse limite pour étudier la
stabilité de pentes renforcées avec des pieux. Le cas d'une pente sans pieux est d'abord
considéré où la surface de glissement est décrite par une équation d'une spirale logarithmique,
et ensuite une solution proposée afin de déterminer le coefficient de sécurité de la pente, qui
est définie comme un coefficient de réduction pour les paramètres de résistance du sol.

27
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Ensuite, la stabilité d'une pente contenant des pieux est analysée. L’évaluation de la force de
résistance (FD), qui doit être fourni par les pieux pour atteindre la valeur désirée du facteur de
sécurité de la pente, une procédure itérative ont utilisé pour résoudre l'équation obtenue en
égalant le taux de travail externe en raison du poids du sol et les surcharges au taux de la
dissipation de l'énergie le long de la surface de glissement. (Nian et al., 2008) ont développé
l'approche similaire pour analyser la stabilité des pentes renforcées avec des pieux dans les
sols non homogènes et anisotropes.

(Zeng et Liang, 2002) ont présenté une technique d'analyse de la stabilité des pentes
basée sur l’équilibre limite permettant la détermination du facteur de sécurité (FS) d'une pente
renforcée par pieux forés. La technique s'étend la méthode traditionnelle des tranches pour
justifier la stabilisation des pieux en réduisant les forces entre les tranches transmises aux
tranches de sol derrière les pieux à l'aide d'un facteur de réduction obtenu à partir une analyse
bidimensionnelle en éléments finis générée des courbes de transfert de charge.

2.1.1.1 Étude de la stabilité des pentes par l’approche cinématique

Pour cette étude, on va présenter une méthode analytique pour calculer la stabilité des
pentes. L’analyse de la stabilité des pentes est généralement exprimée en fonction du
coefficient de sécurité tout en respectant les paramètres de résistance au cisaillement du sol.
Le coefficient de sécurité est analytiquement défini comme suit :

c tg
FS  
c tg
m m (2.1)

D’où 𝑐 et 𝜑 sont respectivement la cohésion et l’angle de frottement du sol, 𝑐𝑚 est la


cohésion mobilisée et 𝜑𝑚 est l’angle de frottement mobilisé.

L’approche cinématique de l’analyse limite était proposée par (Ausilio et al., 2001). Tout
d’abord, nous considérons cette approche pour le cas d’une pente sans pieux, une solution
sera indiquée pour déterminer le coefficient de sécurité de la pente, qui sera défini comme
coefficient de réduction pour les paramètres de résistance du sol, ensuite la stabilité des pentes
renforcées par pieux sera analysée. Pour prendre en compte la présence des pieux, (Ausilio et
al., 2001) supposent qu’une force latérale et un moment, sont appliqués à la profondeur de la
surface de glissement potentielle. Pour la simplicité, la pente est supposée être constituée de

28
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

sol homogène, isotrope, sèche. L’effet de la pression interstitielle sur la stabilité des pentes
n’est pas pris en compte.

(a) Pente sans renforcements

L’application de l’approche cinématique exige l’égalité du taux du travail des forces


externes et le poids propre du sol, et le taux de dissipation de l’énergie interne pour n’importe
quel champ de déplacement qui est régi par la règle de normalité et aussi compatible avec la
vitesse aux limites du sol en rupture (mécanisme de rupture cinématiquement admissible).

Le mécanisme cinématiquement admissible est montré dans la figure 2.3, où la surface


de glissement est décrite par l’équation suivante :

𝑡𝑎𝑛 𝜑
𝑟 = 𝑟0 exp [(𝜃 − 𝜃0 ) ] (2.2)
𝐹

D’où :

𝑟0 : Le rayon de la spirale logarithmique qui dépend de l’angle  0 . La masse du sol en

mouvement (rupture) tourne comme un corps rigide autour du centre de rotation avec une
vitesse angulaire  . Ce mécanisme qui a été considéré par (Chen, 1975), est géométrique-
ment définie par les angles 0 , h et  ' (figure 2.3) et l’angle de la résistance au cisaillement

tg
mobilisé . La géométrie de la pente est déterminée par la hauteur H, et les angles  et 
FS
qui sont également indiqués sur la figure 2.3.

Le taux du travail externe est dû au poids propre du sol et au chargement surfacique


externe. Les deux composantes du taux du travail externe sont indiquées par W et Q
respectivement. Le taux du travail dû au poids propre du sol est exprimé par l’équation
suivante :

𝑊̇ = 𝛾𝑟03 𝜔̇ [𝑓1 − 𝑓2 − 𝑓3 − 𝑓4 ] (2.3)

D’où  = poids (volumique) spécifique du sol, les fonctions 𝑓1 – 𝑓4 dépendent des


tg
angles 0 ,h ,  ,  et  ' et l’angle mobilisé de la résistance au cisaillement .
FS

29
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Figure 2.3 Mécanisme de rupture d’une pente (Ausilio et al., 2001).

En dérivant l’équation (2.3) on suppose que la surface du glissement passe au-dessous


du pied de la pente. Dans le cas où la surface du glissement passe par la limite du pied de la
pente, la même équation pour W peut être utilisée à condition que 𝑓4 = 0 𝑒𝑡    ' , (Chen,
1975).

D’où :

{(3 tan * cos h sin h ) exp[3(h -0 ) tan  * ]-3 tan  * cos 0 -sin 0}
f 
1
3(19 tan 2 * )

1 L L 
f2   2 cos 0  cos   sin(0   )
6 r0  r0 

1  L   L 
f3  exp[(h 0 ) tan * ]sin(h 0 ) sin(h  ) cos0  cos   cosh exp[(h 0 ) tan  * ]
6  r0   r0 

H 2 sin(    ')  L 1H 
f  cos 0  cos   (tan 1  ' tan 1  ) 
4
r0 2sin  sin  ' 
2
r0 3 r0 

30
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

H L
Dans ces expressions, les quantités et sont données pas les équations (2.10 a) et
r0 r0
tg
(2.10 b), respectivement, et tg*  .
FS

Dans le cas où la pente est soumis à une charge surfacique externe comme il est montré
sur la figure 2.3 le taux de travail de cette charge est :

 L
Q  qL r0 cos(0   )    sLr0 sin(0   ) (2.4)
 2

D’où L : Est la distance entre la surface de rupture au-dessus du talus et le bord du talus
(figure 2.3) ; q : La force normale appliquée ; s : La force tangentielle appliquée.

Si on considère un mécanisme de bloc rigide, seul l’énergie de dissipation qui est prise
en compte le long de la surface de glissement. Le taux d’énergie de dissipation, D , peut être
exprimé comme suit :

cr02  tan  
D
2 tan  exp[2( h  0 ) FS ]  1 (2.5)

En égalisant le taux du travail externe et le taux d’énergie de dissipation on a

W Q  D (2.6)

En remplaçant W , Q et D dans l’équation (2.6), on a :

 2(0 h ) tan 


H  B c
e FS  1
 ( f1  f 2  f 3  f 4 )  qB cos( 0   )    sB sin( 0   ) 
A  2 2 tan   
 

…………………………………………………………………………………………...…(2.7)

D’où :

tan 
sin  '   (h 0 ) 
FS  sin(   ) 
A sin(   ) e  (2.8)
sin(  '  ) 
h 0

 

Et

31
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

 tan  
sin( h   0 ) sin( h   ')  (h 0 )
FS  sin(   ) 
B  sin( h   )e 
sin( h   ) sin( h   ) sin(  '  ) 
0

 
 (2.9)

Les valeurs de A et B peuvent être reliées à H et L respectivement par les expressions


suivantes :

H= A r0 (2.10 a)

L= B r0 (2.10 b)

D’où la distance L est indiquée sur la figure 2.3

Pour une valeur donnée de FS, la limite supérieure pour la hauteur de la pente est
obtenue en résolvant l’équation suivante :

 (h 0 ) tan  


e  B
FS
 1  qB cos(0   )    sB sin( 0   )
   2
A c  
H (2.11)
 2 tan  ( f1  f 2  f3  f 4 )

La plus petite limite supérieure pour H peut être obtenue, en réduisant au minimum la
fonction H  f (0 ,h ,  ') . Les angles obtenus définissent la surface de glissement potentielle.
En plus, on remplace les angles trouvés dans l’équation (2.11) on trouve la taille critique de la
pente. C'est la hauteur maximale à laquelle il est possible que la pente soit stable avec la
valeur supposée de FS. La vraie valeur du coefficient de sécurité pourrait être trouvée par un
procédé itératif duquel les paramètres de résistance du sol sont changés progressivement selon
l’équation (2.1), jusqu'à ce que la taille critique soit égale à la taille réelle de la pente.

Éventuellement, le coefficient de sécurité peut être directement trouvé en résolvant


l'ensemble d'équations suivantes :

 H
   0
 0
 H
 0
  h (2.12)
 H
 0
  '
H  H
 actuel

32
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

D’où Hactuel représente l’auteur réel de la pente. Dans l’équation (2.12), les valeurs
inconnues sont 0 ,h ,  ' et FS . Par conséquent, la solution de l’équation (2.12) donne les

valeurs de 𝐹𝑆 et la position de la surface de glissement potentielle.

(b) Pente avec renforcements

Dans cette partie, l'approche cinématique est appliquée pour évaluer la force
supplémentaire que les pieux doivent fournir pour l'augmentation de la stabilité de la pente.
Dans ce cas, le taux de dissipation d'énergie devient :

tan  tan 
cr02  2(h 0 ) FS  2( F 0 )
D e  1  Fr0 sin  F e FS  M  (2.13)
2 tan   
 

dans 𝐹𝑆 est le coefficient de sécurité cible de la pente ; l'angle  F indique la position de la

structure stabilisante (pieux) le long de la surface de glissement (figure 2.4); F est la force
stabilisante, par unité de largeur du sol, que les pieux doivent fournir pour améliorer la
stabilité de la pente ; le moment M explique la distribution de F avec la profondeur dans la
partie du pieu au-dessus de la surface de glissement, il est indiqué par :

M  Fmh (2.14)

d'où h est la hauteur de la partie du pieu au-dessus de la surface de glissement (figure 2.4), et
m est un coefficient réducteur. Par exemple, si on suppose que F est linéairement distribué
entre la surface du sol et la surface de glissement, m est égal à 1/3.

Quand m=0, la présence des pieux dans la stabilité des pentes est exprimé par une
résistance au cisaillement supplémentaire le long de la surface de glissement potentielle,
comme a été supposé également par (Poulos, 1995). La hauteur H peut être calculée en
utilisant l’une des expressions suivantes selon l'abscisse  F qui est mesurée à partir du bout
de la pente (figure 2.4) :

h  rF sin  F  rh sin h si D  xF  0 (2.15a)

h  rF sin  F  rh sin h  xF tan  si 0  xF  H tan 1  (2.15b)

h  rF sin  F  rh sin h  H  ( xF  H tan 1  ) tan  xF  H tan 1 


si (2.15c)

33
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

Surface de glissement

Figure 2.4 Stabilité d’une pente renforcée par des pieux (Ausilio et al. 2001).

d’où:

xF  rF cos F  rh cosh  D (2.16a)

sin(    ') (2.16b)


D H
sin  sin  '

tan  tan 
H ( F 0 ) H (h 0 )
rF  e FS et rh  e FS (2.16c)
A A

Pour une valeur choisie de FS, h est une fonction des angles 0 ,h , F et  ' .

Le taux de travail externe est donné par la somme de W et Q . Ces derniers sont
exprimés par les équations (2.3) et (2.4), respectivement. Par conséquent, l'égalisation du taux
de travail externe au taux de dissipation d'énergie mène à l'expression suivante pour F :

tan 
H  B c  2(h 0 ) FS 
( f1  f 2  f3  f 4 )  qB cos(0   )    sB sin( 0   )  e  1
A  2 2 tan   
F  

A  
tan
( F 0 )
sin  F e FS  mh A 
H H
 
… … …… (2.17)

34
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

L’équation (2.17) donne la force, par unité de largeur du sol, qui doit être fournie par
une structure de soutènement pour réaliser la valeur désirée du facteur de sécurité de la pente.

Quand une structure de soutènement est insérée dans une pente, la résistance supplém-
entaire fournie par cette structure modifie à la fois le coefficient de sécurité de la pente et le
mécanisme de rupture potentielle par rapport au cas sans pieux. Par conséquent, d'autres
surfaces de glissement possibles ont pu être plus critiques que celle trouvée pour la pente sans
pieux. La surface la plus critique est celle pour laquelle la valeur de F la plus élevée est exigée
pour augmenter le coefficient de sécurité à la valeur désirée. Du point de vue informatique,
cette surface peut s'avérer maximiser la fonction 𝐹 = 𝐹(𝜃0 , 𝜃ℎ , 𝜃𝐹 , 𝛽 ′ ) en ce qui concerne les
angles, 𝜃ℎ et 𝛽′ à condition que la position des pieux dans la pente est donnée. À cet effet,
l'ensemble suivant d'équations doit être résolu

 F
   0
 0
 F
   0
 h
 F (2.18)
 0
  '
  (  )
tan 
( h 0 )
tan  
 x  H cos  e F 0 FS  cos  e FS   H sin(    ')
 F
A
F h
 sin  sin  '
  

D’où xF indique la position des pieux par rapport au pied de la pente (figure 2.4). La
valeur de xF devrait être admise pour la surface de glissement critique trouvé pour la pente
sans pieux. Cette surface indique, en fait, les différentes situations où les pieux doivent être
positionnés pour augmenter efficacement la stabilité de la pente. Une structure de
soutènement en dehors de la région du sol affectée par cette surface de glissement n'a pu avoir
aucune influence sur la stabilité de la pente.

Dans l'équation (2.18), les quantités inconnues sont 0 ,h , F et  ' . Les angles 0 , h et

 ' indiquent la sur face de glissement potentielle critique, et la valeur maximal de F est
calculée en replaçant ces angles dans l'équation (2.17). Cependant, il convient à noter que, si
on suppose que m n'est pas nul, F dépend de la taille h qui peut être déterminée à partir de
0 ,h , F et  ' en utilisant les équations (2.15) et (2.16). Ceci implique que l'équation (2.18)

35
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

doit être résolue, considérant l'expression pour h approprié avec une valeur de 𝑥𝐹 , selon
l'équation (2.16).

Une fois que la force F est obtenue, la géométrie du pieu, la distance de centre à centre
auxquelles les pieux doivent être mises en place, et les conditions structurales pour les pieux
peuvent être déterminées à partir de l'analyse d'interaction pieu-sol. Le déplacement
maximum, le cisaillement et les moments de flexion agissant sur les pieux devraient être pris
en considération pour s'assurer que la conception est adéquate. Ce sujet est cependant en
dehors de la portée de notre sujet actuel.

2.1.2 Méthodes numériques

(Jeong et al., 2003; Won et al., 2005) ont présenté une comparaison numérique des
prédictions par analyse d'équilibre limite et par l’analyse numérique tridimensionnel d'un
système de pente-pieux pour étudier la réponse de groupes de pieux en utilisant l'analyse
couplé et découplé. Une attention particulière est accordée à l'analyse couplée basée sur le
code-différences finies explicite, FLAC 3D. Les analyses couplées ont été effectuées pour les
pieux de stabilisation dans la pente, dans lequel la réponse du pieu et la stabilité des pentes
sont considérées simultanément et par la suite, les facteurs de sécurité sont comparés à une
solution homogène pour une pente en utilisant une analyse découplée (analyse d'équilibre
limite). Il se trouve que le coefficient de sécurité de la pente est beaucoup plus conservateur
pour une analyse découplée que pour une analyse couplée basée sur l'analyse par des éléments
finis en trois dimensions.

(Laudemen et Chang, 2004) ont discuté et compilé un résumé des méthodes de


conception basée sur une configuration simple de pente analysés en utilisant la méthode des
éléments finis. Sur la base de cette analyse, on peut conclure que la méthode des éléments
finis semble être efficace pour analyser ce problème difficile.

(Thompson et White, 2006) ont effectué un test de charge de pieu à grande échelle pour
étudier les interactions sol-structure pour les pieux de petit diamètre soumis à un mouvement
du sol latéral, dans lequel les pieux installés dans une boîte de cisaillement ont été
indirectement chargés par la translation du sol latérale uniforme. Les analyses de test de
chargement qui ont réussi les tests de chargement de pieux appuient l'affirmation selon
laquelle les charges réparties qui sont atteintes pendant le chargement des pieux varient
linéairement avec la profondeur. Les résultats de l'analyse, qui répondent à la question

36
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

centrale de la recherche, sont directement incorporés dans la méthodologie de conception


proposée pour les déplacements du sol pour les micropieux coulis. Il est apparent à partir des
essais de charge de pieux que les éléments de pieux de petit diamètre assurent une résistance
passive efficace pour le mouvement latéral du sol.

(Guo, 2006) a développé des nouvelles solutions exactes pour un pieu de tête libre
intégré dans un sol élastoplastique, non homogène en simulant l'interaction pieu-sol à l'aide
d'une série de ressorts répartis le long du fût du pieu où la rigidité de chaque ressort est
théoriquement lié au module du sol, la rigidité relative entre le pieu et le sol et les propriétés
de chargement; et la force limite est pris en charge par une nouvelle expression générique. La
gamme des paramètres d'entrée sont fournis, à la lumière des prédictions réalisées à ce jour
contre 62 pieux testés en argile et en sable.

(Ashour et Ardalan, 2012) ont présenté une nouvelle procédure pour l'analyse de la
stabilité des pentes à l'aide des pieux. La méthode développée permet l'évaluation de la
pression du sol et sa distribution le long du segment de pieu au-dessus de la surface de
glissement basée sur l'interaction sol-pieu. La méthode proposée prend en compte l'influence
de l'espacement entre les pieux sur l'interaction entre les pieux et les sols environnants et la
capacité du pieu. Ils ont également étudié l'effet du type de sol, et le diamètre de pieu, la
position et l'espacement sur le coefficient de sécurité de la pente stabilisée. Des critères
spécifiques sont adoptés pour évaluer la capacité du pieu.

2.2 L’effet du positionnement des pieux sur la stabilité des pentes

De nombreuses études ont été menées pour déterminer l'emplacement optimal d'une
rangée de pieux pour renforcer et stabiliser les pentes.

(Poulos, 1995) a utilisé l'analyse de la réponse latérale repose sur l'utilisation d'une
analyse simplifié des éléments finis. Il a souligné que la rangée de pieux doit être placée à
proximité du centre de la partie qui glisse, afin d'éviter tout simplement le déplacement de la
surface de rupture derrière ou devant les pieux.

(Lee et al., 1995) ont présenté l’approche de cercle de glissement de Taylor, ils ont
trouvé que les positions les plus efficaces des pieux sont entre la base et la crête de la pente,
pour les pentes de sol cohérent homogène, et entre le milieu et la crête de la pente pour un sol
de pente de deux couches où la couche supérieure souple repose sur une couche rigide.

37
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

D’après la méthode du cercle de frottement prolongée et l'approche d’Ito qu’ont été usés
par (Hassiotis et al., 1997), ils ont trouvé qu’il faut les pieux doivent être situés près du haut de
la pente pour atteindre le coefficient de sécurité maximale, surtout lorsque la pente supporte
une forte inclinaison.

(Ausilio et al., 2001), ont appliqué l'approche cinématique de l'analyse limite. D'après
leurs études, l'emplacement optimal des pieux est proche de la base de la pente. Ils ont
également découvert que les pieux semblent être très efficaces lorsque sont installés à partir
du milieu jusqu’à la base de la pente.

(Nian et al., 2008) ont employé la méthode d'analyse limite. Ils ont conclu que
l'emplacement optimal des pieux est près de la base de la pente où la force nécessaire pour
augmenter la stabilité de la pente et où le facteur de sécurité prendre la valeur la plus forte.

Les méthodes numériques sont aussi très populaires pour ce problème. (Cai et Ugai,
2000) ont utilisé la méthode des éléments finis en trois dimensions, ils ont montré qu’il faut
que les pieux doivent être situés au milieu de la pente pour atteindre le coefficient de sécurité
maximale.

(Won et al., 2005) ont noté à partir la méthode des différences finies en trois dimensions
(FLAC3D) que les pieux doivent être installées au milieu de la pente où la pression agissant
sur les pieux est la plus grande pour assurer un facteur de sécurité maximale.

Aussi, (Wei et Cheng, ), ont utilisé le code FLAC3D. Ils ont examiné un problème
de pente renforcée par une rangée de pieux. Leurs résultats numériques montrent que la
position optimale des pieux se trouve entre le milieu de la pente et au milieu de la surface
critique de glissement.

Le code des différences finies en deux dimensions (FLAC 2D) a été employé par (Li et
al., 2011) pour examiner l’effet du positionnement des pieux sur le facteur de sécurité de la
pente. Leurs modèle a été répété par (Li et al., 2012), mais ils ont utilisé une combinaison entre
l'analyse limite et la théorie de ( Ito et Matsui, 1975) qu’a été employée pour déterminer la
force latérale que la masse du sol en rupture exercée sur une rangé de pieux. Pour les deux
cas, ils ont trouvé que les pieux semblent également être très efficaces lorsque sont installés
dans la partie supérieure du milieu de la pente.

38
Chapitre 2. Analyse de la stabilité des pentes renforcées par pieux

(Munawir et al., 2013), ont fait une étude de laboratoire pour traiter un problème du
glissement de pente. Ils ont utilisé une boîte expérimentale de 1,50 m de longueur, 1,0 m de
largeur et 1,0 m de hauteur. Le sol a été présenté par un sable de gradation fine et un
renforcement par pieux en bambou composé avec des longueurs et des emplacements
différents, (figure 2.5). Ils ont observé que l'emplacement optimal des pieux est lorsque le
rapport entre l'emplacement des pieux de sous pente à la longueur horizontale de la pente
(Lx/L) égale à 0,69.

Figure 2.5 Boîte expérimentale, (Munawir et al., 2013).

L’étude la plus récente a été examinée par (Güllü, 2013). Il a choisi l'analyse
numérique par la méthode des éléments finis de deux dimensions à l'aide de PLAXIS. À fin
de son étude, il a conclu que dans l’application d’un rangé de pieux, le coefficient de sécurité
diminue quand les pieux sont installés dans la partie la plus haut de la pente.

Conclusion

À travers les études signalées ci-dessus, les méthodes d’analyse les plus fréquentes sont
soit analytiques ou numériques. La plupart des résultats numériques montrent que
l'emplacement optimal des pieux est très proche du milieu de la pente (le côté supérieur). Par
contre, Il y a une divergence dans les résultats obtenus par les méthodes analytiques plus
qu’obtenus par les méthodes numériques.

39
Chapitre 3
Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de
PLAXIS
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Introduction

L’objectif de la modélisation « au sens large » en géotechnique est souvent la


recherche d’une réponse, d’une solution à un problème particulier et complexe. La
modélisation numérique est un outil puissant, elle est en constante progression depuis les
années cinquante. Aujourd’hui, la modélisation intervient dans tous les domaines sans
exception. Dans ce chapitre on va travailler sur deux parties à l’aide d’un logiciel en éléments
fins (PLAXIS 8.2) :

→ La première partie consiste de faire une vérification de la stabilité d’un cas réal qu’est
actuellement en état de construction.
→ La deuxième partie s’intéresse à une étude paramétrique sur l’effet de positio-nnement de
pieux sur la stabilité des pentes ainsi qu’une comparaison avec les résultats disponibles
dans la littérature.

3.1 Présentation de PLAXIS

3.1.1 Définition

PLAXIS est un logiciel des éléments finis en deux et en trois dimensions de géote-
chnique, développé par la société néerlandaise éponyme PLAXIS. Ce logiciel fut développé
en premier lieu dans les années 1970 afin de pouvoir analyser le cas du barrage
d’Oosterschelde en Allemagne. Actuellement, PLAXIS 2D version 10.0 est la dernière version.
Il permet de résoudre deux types de problèmes : Ceux qui sont axisymétriques (d’où provient
le nom PLAXIS pour PLasticity AXISymmetry) et ceux qui sont répondants aux hypothèses de
déformations planes. Bien que très fiable sur le plan numérique, le code fait appel à des
éléments de haute précision (triangles à 15 nœuds), ainsi qu’à des processus de pilotage de
résolution récents (méthode de longueur d’arc).

PLAXIS offre une large gamme de modèles décrivant le comportement des matériaux
(11 en tout) et permet également à l’utilisateur de créer et de définir son propre modèle. Parmi
ceux-ci, des modèles linéaires et non-linéaires ainsi que dépendants du temps sont proposés. Il
est donc possible de procéder à l’analyse statique et dynamique. Les modèles prennent
également en compte l’écoulement de l’eau à travers les sols modélisés ainsi que la génération
de pressions inertielles offrant la possibilité d’effectuer des calculs en contraintes totales ou

41
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

effectives, mais aussi de donner au sol des caractéristiques telles que drainé, non-drainé et non
poreux. Dans notre situation, nous utilisons le modèle de Mohr-Coulomb.

3.1.2 Modèle de Mohr-Coulomb

Le comportement de Mohr-Coulomb présente un comportement élastique parfaitement


plastique sans écrouissage. Il a une grande utilisation dans la géotechnique vue les résultats
obtenus dans les calculs.

Dans le plan de Mohr, la droite intrinsèque est représentée par :

   ntg  c

Où :  n et  sont respectivement les contraintes normales et tangentielles de

cisaillement, et c et  respectivement la cohésion et l’angle de frottement du matériau.

Ce modèle comporte cinq paramètres : Le module d’Young E, le coefficient de Poisson


ν (paramètres d’élasticité) et la cohésion c, l’angle de frottement  , et l’angle de dilatance  .

3.1.3 Modélisation des structures de soutènements (Plaques)

Les plaques sont des éléments de structure utilisés pour modéliser les structures
élancées placées dans le sol et ayant une rigidité de flexion et une raideur normale
significatives. Les plaques peuvent être utilisées pour modéliser l’influence de murs, plaques,
coques ou soutènements s’étendant selon z.

3.2 Applications et discutions

3.2.1 Vérification de la stabilité de l’autoroute Est – Ouest « tronçon de


Lakhdaria »

3.2.1.1 Préambule

La section autoroutière à l'étude aurait été ouverte à la circulation vers la mi-mars 2009.
Les dégradations et fissures ont été constatées pour la première fois sur la voie Bouira-Alger
au PK 186 en début février 2011, soit après une saison hivernale complète de 2009- 2010 et une
grande partie de l’hiver 2010-2011. La chaussée est devenue très dégradée en hiver 2011- 2012,
où une dépression importante était visible sur le site, et la situation actuelle de la chaussée est
représenté sur la figure 3.1.

42
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Figure 3.1 Glissement du tronçon Buira-Alger (Mars 2014).

La solution qu’est actuellement en état de réalisation, c’est d’installer 53 pieux sur la


longueur de poussée (80 m) pour protéger la voie droite, comme ce qu’est montré dans la
figure 3.2, de terrasser le sol à 8 m de profondeur, ensuite le remplacer par un viaduc basé sur
des pieux de 25 m de longueur.

Figure 3.2 Ligne de pieux (tronçon Buira-Alger, Mars 2014).

3.2.1.2 Définition de la géométrie et les propriétés des matériaux

Pour les réglages généraux, on a choisi :

- Éléments à 15 nœuds pour le sol


- Éléments à 2 nœuds pour les pieux
- Problème de déformation plane
- Unités : m, kN, s

43
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

 Géométrie du modèle

Pour la vérification avec logiciel (PLAXIS 8.2) on adopte un schéma transversal


(figure 3.3) qui reproduit la coupe de la pente (PK 186), avec le remblai avant le glissement de
la voie Bouira-Alger et l’ouvrage de confortement représenté par les pieux ; on considère une
hauteur de pieu de 17 m au niveau du substratum et une hauteur libre vers l’aval de 8 m.

(0,00 62,27) Mur de soutènement Pieux

(52,00 46,02)
(72,00 42,02)
B (86,00 42,02)
A
C
D (149,00 13,85)
E

(0,00 0,00) (149,00 0,00)


Figure 3.3 Figure. Géométrie de la pente.

La pente étudier se compose de cinq couches de sol :

- A : Remblai.
- B : Colluvions et détritus argileux non traversés par surfaces de glissement.
- C : Colluvions et détritus argileux le long des surfaces de glissement.
- D : Colluvions et détritus argileux déjà glissés, à val de l’ouvrage de confortement.
- E : Substratum en argiles schisteuses très dures.

 Condition aux limites

On a choisi les conditions aux limites par défaut, libres en vertical et bloquées au fond.

 Caractéristique des matériaux

 Propriétés des couches de sols et des interfaces

Les propriétés des couches de sols sont résumées dans le tableau 3.1 :

44
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Tableau 3.1 Propriétés des couches de sols et des interfaces

Désigna- Couche Couche Couche Couche Couche


Paramètres
tions A B C D E
Modèle de matériau Modèle M-C M-C M-C M-C M-C

Type de comportement Type drainé drainé drainé drainé drainé


Poids volumique apparent
𝛾𝑢𝑛𝑠𝑎𝑡 20 18 18 18 21
(kN/m3)
Poids volumique saturé
𝛾𝑠𝑎𝑡 21 19 19 19 22
(kN/m3)
Module d’Young (kN/m2) 𝐸𝑟𝑒𝑓 1,9×104 3,6×104 9,7×103 4,4×104 4,8×104

Coefficient de Poisson 𝜈 0,330 0,366 0,426 0,366 0,278

Cohésion (kN/m2) cref 3 25 5 5 50

Angle de frottement (°) 𝜑 30 25 15 25 38

Angle de dilatation (°) 𝜓 0 0 0 0 0

Facteur de rigidité de
Rinter 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8
l’interface

 Propriétés des ouvrages de soutènement

Les propriétés des pieux et du mur de soutènement sont résumées dans le tableau 3.2, ses
dimensions sont présentées dans la figure 3.4 où :

(a-1) :Dimensions final des pieux et leurs profondeurs d’enfoncement.

(a-2) : Dimensions des pieux sans enrobage.

(b) : Dimensions de mur de soutènement.

45
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

0,35 m
1,2 m

8 m
4,50 m
1,00 m
17 m

0,35 m
0,80 m

0,50 m
1,50 m
(a-1) (a-2) (c)
Figure 3.4 Dimensions des ouvrages de confortement.

Tableau 3.2 Tableau Propriétés des ouvrages de soutènement

Mur de Fondation du
Paramètre Désignations Pieux
soutènement mur
Type de comportement type Élastique Élastique Élastique

Rigidité normale (kN/m) EA 1,050×107 1,500×107 2,262×107

Rigidité de flexion (kNm2/m) EI 1,072×105 3,125×105 2,036×106

Diamètre (m) d 0,35 1,5 1,2

Poids (kN/m/m) w 2,1 3 4

Coefficient de Poisson ν 0,15 0,15 0,15

3.2.1.3 Génération du maillage

On règle la finesse du maillage Global Coarseness sur (Coarse). Le maillage est


présenté sur la figure 3.5. Ce modèle se fait par des éléments à 15 nœuds. Le nombre
d’éléments est de 155 éléments et le nombre de nœuds est de 1347 nœuds.

3.2.1.4 Définition des conditions initiales

Les conditions initiales nécessitent la génération des pressions interstitielles ainsi que
les conditions initiales. Comme la surface de la pente n’est pas horizontale, les contraintes
initiales ne peuvent pas être générées en utilisant les coefficients K0 : Il faut recourir à une
étape de chargement préalable pour appliquer la gravité au modèle.

46
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Figure 3.5 Maillage du modèle

La fonction initial conditions est utilisée pour générer les pressions interstitielles
initiales (mode des conditions hydrauliques) et pour spécifier la configuration géométrique
initiale et générer le champ des contraintes effectives initiales (mode de configuration
géométrique). Comme on ne va pas prendre en considération les pressions interstitielles, le
niveau de la nappe phréatique initiale est à - 62,27 m de la surface (figure 3.6).

Figure 3.6 Définition le niveau de la nappe

47
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Pour le calcul des contraintes initiales, il faut désactiver les éléments représentent les
pieux. Le calcul de procédure K0 est effectué en définissant un facteur  weight (figure 3.7).

Donc aucune contrainte initiale n’est générée dans cette étape de calcul.

Figure 3.7 Définition du multiplicateur pour la procédure K0

3.2.1.5 Procédure de calcul

Le calcul se fait en 3 phases :

Phase 0 :

Initiation des contraintes ; on détermine les contraintes effectives initiales.

Phase 1 : Application de la gravité (poids du sol)

Celle-ci doit être appliquée de manière drainée puisque le sol, est depuis longtemps en
équilibre sous cet état de contrainte. Cette phase est caractérisé par :

- Calcul plastique ;
- Choisir phase 0 comme phase de démarrage ;
- Activer l’option Ignore undrained behaviour ;
- Entrer Total multipliers dans loading multiplier ;
- Après de cliquer sur define, fixer  Mweight = 1,0000 ;
- Choisir des points de suivi des déplacements en tête et au pied de la pente.

Phase 2 : L’activation des pieux et le terrassement totale

- Calcul plastique ;
- Choisir phase 1 comme phase de démarrage ;

48
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

- Activer les deux options Reset displacements to zero et Ignore undrained behaviour ;
- Choisir l’option staged construction dans le menu loading input ;
- Activer les pieux et désactiver la partie du sol qui doit être terrassé à partir du bouton
Define qui nous permet d’accéder au menu de géométrie.

Phase 3 : Calcul du coefficient de sécurité après le terrassement et l’activation des pieux

- Calcul Phi-c réduction


- Choisir phase 2 comme phase de démarrage
- Activer les deux options Reset displacements to zero et Ignore undrained behaviour
- Accepter le choix de l’incrément standard 𝑀𝑠𝑓 = 0,1000.

3.2.1.6 Résultats et discussions

Après avoir lancé les calculs, les résultats peuvent être examinés pour chacune des
phases avec le programme Output.

 Application de la gravité

La déformation du maillage est représentée sur la figure 3.8. On note un déplacement


total maximum d’une valeur de 594,72×10-3 m.

Figure 3.8 Déformation du maillage après application de la gravité.

49
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

 Activation des pieux et terrassement totale

Après l’activation des pieux et le terrassement du sol, la déformation du maillage, les


éléments représentant les pieux et le mur de soutènement sont représentés dans la figure 3.9.
Nous enregistrons un déplacement total maximum de 89,28 × 10 -3 m.

Figure 3.9 L’intensité des déplacements après le terrassement en présence de pieux.

 Calcul du coefficient de sécurité final

Le coefficient de sécurité est obtenu en examinant la valeur finale du facteur  Msf


dans totl multipliers. Dans notre cas, FS= 1,39, cette valeur indique que le sol derrière les
pieux devient stable mais avec une marge de risque ; il faut que 𝐹𝑆 > 1,5.

Les zones qui contiennent des forts déplacements et le mécanisme de rupture sont
affiché dans la figure 3.10 et la figure 3.11, successivement.

À travers les deux figures 3.10 et 3.11, nous pouvons voir clairement que les
déplacements maximums sont dans la crête de la pente et au niveau de la tête de pieux.

Ici, la nappe phréatique est supposé absente, donc pour atteindre la valeur du facteur de
sécurité, 𝐹𝑠 = 1.39, il faut assurer un drainage impeccable.

50
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Figure 3.10 Les zones de fort déplacement.

Figure 3.11 Mécanisme de rupture de pente.

D’après l’étude de vérification effectuée plus haut, nous pouvons dire que dans la
présence des drains, les pieux peuvent supporter la pression latérale du sol et stabiliser la
chaussée droite de Lakhdaria (PK 186) contre le glissement. Grâce à cela, nous concluons que
les pieux jouent un rôle très important pour stabiliser les pentes.

51
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

3.2.2 Effet du positionnement des pieux sur la stabilité des pentes

Dans cette partie, le but de l’étude est de déterminer un modèle géotechnique de


référence pour notre projet. Pour cela, nous réaliserons une modélisation d’un exemple qui a
été testé par (Xinpo et al., 2012). Ils ont utilisé une combinaison entre l’approche cinématique
et la théorie de (Ito et Matsui 1975) pour calculer les charges limites latérales appliquées sur
les pieux (figue 3.12). La force latérale par unité de profondeur du sol agissant sur les pieux, p,
est estimée par l'équation suivante :

 D  D  
1  2 N tan  tan        2 N (1/ 2) tan   1
exp 
p( z )  Ac( 1
    
N tan    D2  8 4  
 

(1/ 2) (1/ 2)  2 tan   2 N (1/ 2)  N (1/ 2) 


2 tan   2 N N 
    (1/ 2) 
 )  c D  2D N 
(1/ 2) 1 (1/ 2) 2 
N tan   N  1  N tan   N  1 
     

 z  D  D  
2 N tan  tan        D 
 A exp 
 1
2
  (3.1)
N   D   8 4 
  2  

Où :

N1/ 2 tan   N  1
D  
A D  1 
1 D 
 2

Et

  
N  tan 2   
 4 2

D1 : Est l'intervalle de centre à centre entre les pieux dans une rangée.

D2 : Intervalle clair entre les pieux dans une rangée.

c : La cohésion du sol.

𝜑 : Angle de frottement interne du sol.

 : Le poids spécifique du sol.

z : Une profondeur arbitraire à partir de la surface du sol.

52
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Direction de
déformation

Figure 3.12 État plastique du sol juste autour de pieux (Ito et Matsui, 1975).

La force latérale totale agissant sur le pieu en raison de la déformation plastique du sol
autour les pieux, Ft, peut-être obtenue en intégrant l'équation (3.1) le long de la profondeur de
pieu. Ensuite, la force de stabilisation par unité de largeur du sol fournie par le pieu, Fp, peut-
être calculée en divisant Ft sur la distance de centre à centre entre les pieux, D1, c’est-à-dire
Fp  Ft / D1 .

Le modèle de référence a traité à l’aide de logiciel PLAXIS 8.2. Il sera utilisé comme
base de comparaison lors de l’étude du positionnement des pieux qui suivra.

3.2.2.1 Définition de la géométrie et les propriétés des matériaux

Pour les réglages généraux, on a choisi :

- Éléments triangulaires à 15 nœuds pour le sol.


- Éléments triangulaires à 2 nœuds pour les pieux.
- Problème de déformation plane.
- Unités : m, kN, s.

 Géométrie du modèle

La géométrie du modèle étudié est représentée sur la figure 3.13. La hauteur de la pente
H=13,7 m, l’inclinaison   30 .

53
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Le sol est constitué d'un matériau homogène et la nappe phréatique n'est pas prise en
compte.

Lx 35 m

  30
x
F 38,7 m

25 m

68,7 m

Figure 3.13 Géométrie de la pente.

Où :

𝑥𝐹 : Indique la position des pieux par rapport au pied de la pente et 𝐿𝑥 indique la


longueur horizontale de la pente.

Les étapes les plus importantes de la modélisation sont déjà indiquées dans le premier
cas d’étude. Le facteur de sécurité est obtenue pour ce modèle de référence avec pieux et sons
pieux.

 Caractéristique des matériaux

Dans cette étude, la longueur des pieux est fixé à 25m, l’espacement entre les pieux est
de 2,25 m.

Pour examiner l'effet du positionnement des pieux sur le facteur de sécurité, nous
choisissons onze points (positions) le long de la pente.

Les propriétés du sol et les caractéristiques des pieux sont résumées dans les deux
tableaux 3.3 et 3.4 respectivement.

54
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Tableau 3.3 : Propriétés du sol

Paramètres Désignations Couche A

Modèle de matériau Modèle Mohr-Coulomb

Type de comportement Type Drainé

Poids volumique apparent (kN/m3) 𝛾𝑢𝑛𝑠𝑎𝑡 18

Poids volumique saturé (kN/m3) 𝛾𝑠𝑎𝑡 19,630

Module de Young (kN/m2) Eref 4790

Coefficient de Poisson 𝜈 0,35

Cohésion (kN/m2) cref 23,940

Angle de frottement (°) 𝜑 10

Angle de dilatation (°) 𝜓 0

Facteur de rigidité de l’interface Rinter 0,75

Et :

Tableau 3.4 Propriétés des pieux

Paramètre Désignations Pieux

Type de comportement type Élastique

Rigidité normale (kN/m) EA 9,425×106

Rigidité de flexion (kNm2/m) EI 6,381×105

Épaisseur équivalente (m) d 0,9

Poids (kN/m/m) w 1,35

Coefficient de Poisson ν 0,2

55
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

3.2.2.2 Procédure de calcul

Le calcul se fait en 4 phases et pour chaque position nous faisons les mêmes étapes
suivantes :

Phase 0 : Initiation des contraintes (procédure K0) ; on détermine les contraintes


effectives initiales.

Phase 1 : Application de la gravité (poids du sol)

Celle-ci doit être appliquée de manière drainée puisque le sol, est depuis longtemps en
équilibre sous cet état de contrainte. Cette phase est caractérisé par :

- Calcul plastique ;
- Choisir phase 0 comme phase de démarrage ;
- Activer l’option Ignore undrained behaviour ;
- Entrer Total multipliers dans loading multiplier ;
- Après de cliquer sur define, fixer  Mweight = 1,0000 ;
- Choisir des points de suivi des déplacements en tête et au pied de la pente.

Phase 2 : Activation des pieux

- Calcul plastique ;
- Choisir phase 1 comme phase de démarrage ;
- Activer les deux options Reset displacements to zero et Ignore undrained behaviour ;
- Choisir l’option staged construction dans le menu loading input ;
- Activer les pieux à partir du bouton Define qui nous permet d’accéder au menu de
géométrie.

Phase 3 : Calcul du coefficient de sécurité de la pente naturel (sans pieux)

- Calcul Phi-c réduction ;


- Choisir phase 1 comme phase de démarrage ;
- Activer les deux options Reset displacements to zero et Ignore undrained behaviour ;
- Accepter le choix de l’incrément standard Msf= 0,1000.

Phase 4 : Calcul du coefficient de sécurité de la pente renforcé par pieux

- Calcul Phi-c réduction ;

56
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

- Choisir phase 2 comme phase de démarrage ;


- Activer les deux options Reset displacements to zero et Ignore undrained behaviour ;
- Accepter le choix de l’incrément standard Msf= 0,1000.

3.2.2.3 Résultats et discussions

 Facteur de sécurité (sans pieux)

Ce modèle de référence a été déjà examiné par (Hassiotis et al., 1997) ont utilisé la
méthode d'équilibre limite. Ils ont calculé le facteur de sécurité pour la pente (sans pieux) et
l’ont trouvée égale à 1,08. La même pente a été étudiée par la méthode : D’équilibre limite
(Ausilio et al., 2001), éléments finis(Cai et Ugai, 2000), Bishop (Day et al., 1999). Le facteur de
sécurité de chacun est :

Tableau 3.5 Résultats du facteur de sécurité

Méthode Équilibre limite Éléments finis Bishop Équilibre limite Résultat obtenu

𝐹𝑆 1,11 1,14 1,12 1,08 1,14

Pour la présente étude, le facteur de sécurité (FS) égal à 1,14, qu’est exactement la même
valeur (1,14) déclarés par (Cai et al., 2000). Le déplacement total extrême (figure 3.14) égal
11,61×10-3 m. La figure 3.15 représente le mécanisme de rupture de pente, les flèches indiquent
le sens et la puissance des déplacements. La surface du glissement critique est affichée dans la
figure 3.16.

Figure 3.14 L’intensité des déplacements

57
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

Figure 3.15 Mécanisme de rupture de pente.

Figure 3.16 Surface de glissement critique.

 Facteur de sécurité (en présence de pieux)

Ici, ce qui nous intéresse c’est de trouver le positionnement optimal qui nous donne le
coefficient de sécurité maximum. La position des pieux est indiquée par le rapport XF/LX où
𝐿𝑋 = 𝐻/ tan 𝛽 (figure 3.13). Nous supposons que XF/LX varie entre 0,1 et 0,9. Ces limites
correspondent aux positions des pieux près de la pointe et le sommet de la pente,
respectivement. La raison de cette hypothèse est que lorsque la valeur de XF/LX au-dessous de

58
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

0,1 ou au-dessus de 0,9, les surfaces de rupture ne passent pas par les pieux, sont considéra-
blement grande. La représentation graphique (figure 3.17) clarifie le changement du facteur de
sécurité par rapport au changement de la position et affiche la position optimale.

1,4

1,35
Facteur de sécurité (FS)

1,3

1,25

1,2

1,15

1,1
0,25
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1

XF/LX
Figure 3.17 Effet du positionnement des pieux sur le facteur de sécurité

Les mécanismes de rupture, la surface du glissement et le facteur de sécurité de chaque


position sont montrés dans la figure 3.18 et dans le tableau 3.6 respectivement.

(a) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,1

(b) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,2

59
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

(c) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,25

(d) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,3

(e) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,35

(f) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,4

(g) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,5

(h) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,6

60
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

(i) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,7

(j) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,8

(k) Mécanisme de rupture et surface de glissement pour 𝑋𝐹/𝐿𝑋 = 0,9


Figure 3.18 Effet de la position des pieux sur le mécanisme de rupture

Tableau 3.6 : Les valeurs de FS calculées.

𝑋𝐹 /𝐿𝑋 0,10 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90

𝐹𝑆 1,204 1,307 1,370 1,358 1,348 1,337 1,319 1,305 1,293 1,290 1,280

À travers la figure 3.18 on peut voir la variation de la surface du glissement et le


mécanisme de rupture avec le changement d'emplacement des pieux.

Dans tous les cas examinés, le meilleur positionnement des pieux dans la pente est
proche du pied de la pente. Avec précision, quand XF/LX = 0,25 ou XF= 5,93 m le facteur de
sécurité devient égal 1,37, Cet résultat est identique avec ce qui a été trouvé par (Ausilio et al.,
2001), Nian et al., 2008 et Güllü 2013).

La comparaison entre le résultat obtenu pour cette étude et qui a été obtenue par (Xinpo
et al., 2012) est visualisée dans la figure 3.19. Une divergence apparaît entre les résultats, C'est
parce que la méthode analytique donne des facteurs de sécurité exagérés.

61
Chapitre 3. Modélisation du renforcement des pentes par pieux à l’aide de PLAXIS

1,7 Présent étude


Xinpo et al. (2012)
1,6

Facteur de sécurité (FS)


1,5

1,4

1,3

1,2

1,1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
XF/LX

Figure 3.19 Comparaison des résultats

Conclusion

Les pieux verticaux sont utilisés pour stabiliser la chaussée droite de Lakhdaria (PK
186). Les résultats montrent que le terrain après le terrassement doit être stable, mais avec une
marge du risque.

En ce qui concerne l’étude de modèle de référence, l'influence du positionnement des


pieux sur le facteur de sécurité a été analysée. Sur la base des résultats obtenus, les
conclusions suivantes ont été dégagées :

 La position de pieux la plus appropriée varie avec les facteurs de sécurité requis.
 Si la force maximale qu'une rangée de pieux peut fournir est assez grande, les
positions des pieux les plus efficaces sont près du pied de la pente où la force
stabilisatrice nécessaire d'augmenter le coefficient de sécurité à la valeur désirée
prend la valeur minimale.
 Pour les pieux qui sont assez longues, la position où le facteur de sécurité prend la
valeur maximale est quand XF/LX = 0,25.
 Utilisation les méthodes analytiques ne permet pas d’indiquer l’effet de plusieurs
paramètres dans le calcul, qui va nous donnent des résultats efficaces.

..

62
Conclusion générale
Conclusion générale

Conclusion général

Après avoir présenté les mécanismes et les types des glissements du terrain, des
méthodes classiques déterminent la valeur du facteur de sécurité de la pente, en tenant compte
la portance de site ou les ouvrages voisins à la pente, ont été présentées. L’approche
cinématique de l’analyse limite était illustrée en termes de comparaison avec la méthode
numérique. Nous avons trouvé une divergence entre les résultats qui sont obtenus par
chacune, ce qui nécessite une étude approfondie pour approcher ses valeurs.

On a établi avec logiciels en éléments finis en deux dimensions une étude du


positionnement des pieux pour dégager un modèle de référence pour notre projet. On a fait
varier la localisation des pieux et étudié leurs influences pour des fourchettes de variation
raisonnables. Les résultats montrent que l'emplacement optimal des pieux est proche du pied
de la pente, quoique plusieurs chercheurs prouvent que la localisation qui donne un facteur de
sécurité maximum est dans le milieu de la pente. Malgré le développement d’outils de calcul
(méthodes numériques) de plus en plus performants et une description de sol de plus en plus
proche de la réalité, il existe toujours un écart entre les résultats de calcul et les valeurs des
solutions réelles.

Au vu de l’étude faite, on peut conclure que la technique de stabilisation des pentes par
pieux peut permettre de résoudre d’une façon permanente le problème du glissement de
terrain. Cette technique est applicable principalement sur les terrains reposant sur des sols
argileux, parfois mous ou sensibles.

Cette étude est un premier pas pour la résolution des problèmes du glissement de terrain
dans le monde et surtout en Algérie, mais, d’autres validations de résultats sont primordiales
pour ce type d’étude vu l’importance du problème à traiter.

Perspectives

La mise en œuvre des modèles en trois dimensions soit avec FLAC3D ou autres
logiciels, pour pouvoir intégrer l’espacement entre les pieux de la même rangé.

64
Références
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