Livre Blanc de La Securite Interieure Annexes
Livre Blanc de La Securite Interieure Annexes
Livre Blanc de La Securite Interieure Annexes
ANNEXES
Annexe 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Méthodologie du Libre blanc
Annexe 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Note du 31 juillet 2019 du ministre de l’Intérieur posant
les lignes directrices du Livre blanc
Annexe 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Organisation des travaux
Annexe 4 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Panels terrains
Annexe 5 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Comptes-rendus des échanges avec les jeunes professionnels
Annexe 6 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Compte-rendu de la rencontre avec des chercheurs
et universitaires (19 février 2020)
Annexe 7 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Assises territoriales de la sécurité intérieure – synthèse des
contributions départementales
Annexe 8 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Conférence de sécurité Outre-mer – consultation des élus
ultramarins
Annexe 9 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Conférence des citoyens – relations entre la population
et les forces de sécurité intérieure
Annexe 10 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Auditions conduites dans le cadre de la concertation
du Livre blanc de la sécurité intérieure
Annexe 11 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Bibliographie et contributions
Annexe 12 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Glossaire
3
4
ANNEXE 1
Annexe 1 :
Méthodologie du Libre blanc
5
Quatre groupes de travail représentant les différents métiers
et directions du Ministère de l’Intérieur
Cette approche collaborative s’est traduite par la constitution de groupes de travail représentatifs
des métiers du Ministère de l’Intérieur. Chaque groupe était présidé par un préfet en activité ; un préfet
étant par ailleurs nommé pour la prise en compte transversale des questions de sécurité civile. Près
de 100 personnels du Ministère de l’Intérieur ont été désignés pour constituer les groupes de travail
interdisciplinaires. Les personnels provenaient des principales directions et des principaux services
responsables de la sécurité intérieure (DGPN et PP, DGGN, DGSCGC, DGSI, ainsi que la DGOM pour
tenir compte des spécificités des territoires ultramarins). Selon les sujets abordés, les groupes ont
accueilli des personnels d’autres directions et services (DGEF, DLPAJ, DMAT, DEPAFI, DRH, DNUM,
DCS, CNSJ, Centre de veille).
Si les groupes ont été structurés autour de thématiques bien identifiées (organisation et missions,
partenariats et continuum, technologies, ressources humaines et matérielles), des réunions croisées
ont pu se tenir afin de traiter de façon complète les sujets aux intersections de ces thèmes (exemple
notable des enjeux de formation dans le domaine des nouvelles technologies). Par ailleurs, les groupes
de travail ont pu faire intervenir des partenaires publics et parapublics indépendamment du Ministère
de l’Intérieur, ou encore des acteurs privés ayant une expertise comme bénéficiaire ou pourvoyeur de
sécurité. Le groupe de travail sur les technologies a ainsi organisé une demi-journée d’étude avec 30
entreprises membres du comité stratégique de filière « industries de sécurité ».
Au total, une quarantaine de réunions de groupe se sont tenues entre octobre 2019 et février 2020.
Elles ont impliqué des personnels par ailleurs demeurés en fonction sur leurs postes, apportant, par
un surcroît de mobilisation, leurs expertises opérationnelles.
6
ANNEXE 1
Des assises de la sécurité intérieure déclinées sur tout le territoire
Les assises territoriales de la sécurité intérieure conduites par les préfectures et les sous-préfectures
dans l’ensemble des départements métropolitains et des territoires d’Outre-mer ont constitué une
démarche globale de concertation avec les bénéficiaires et les acteurs de la sécurité.
Des rencontres et consultations locales ont été organisées afin de réunir les attentes, idées et
propositions des parties prenantes à la sécurité intérieure sur tout le territoire. Ont ainsi pu être
associés des élus locaux, la population, les acteurs socio-économiques (entreprises, associations,…)
ainsi que les forces de sécurité intérieure et la sécurité privée.
Tous les territoires ont été associés dès le départ à la réflexion. Ainsi, les Outre-mer ont été parties
prenantes à l’ensemble de la démarche pour assurer une bonne articulation entre le Livre blanc
de la sécurité intérieure et le Livre bleu des Outre-mer de 2018. Une séquence de travail avec des
élus a d’ailleurs été expressément dédiée aux territoires ultramarins, par ailleurs représentés dans la
conférence de citoyens organisée au Ministère de l’Intérieur pour le Livre blanc.
Au total, les consultations ont pris deux formes : des questionnaires en ligne dans 36 départements,
auxquels 10 000 personnes ont répondu ; 500 réunions publiques dans 68 départements. Plus de 15
000 personnes ont participé aux débats et consultations organisés dans chacun des départements :
plus de 5 000 citoyens, près de 4 000 représentants des forces de sécurité intérieure, 2 000 acteurs
socio-économiques et plus de 3 000 élus.
Dans certains départements, la participation a été particulièrement active dépassant les 500
présents, parfois même plus de 1 000. Tous les territoires sont concernés, qu’il s’agisse des grandes
agglomérations (1 500 questionnaires remplis dans les Bouches-du-Rhône), des départements
à dominante rurale (1 237 participants aux réunions et 823 questionnaires dans le Gers) ou des
territoires montagneux (579 participants publics et 461 questionnaires en Haute-Savoie) ou de la
façade maritime (2 301 questionnaires dans le Var).
Une conférence de citoyens sur le thème des relations entre la population et les forces de sécurité
intérieure
Dans une séquence sans précédent au Ministère de l’Intérieur, 108 citoyens, sélectionnés par
l’IFOP, ont été associés à l’élaboration du Livre blanc de la sécurité intérieure. Cette participation a
pris la forme de trois journées de travail au sein du Ministère de l’Intérieur, séparées de 15 jours durant
lesquels des outils numériques ont été mis en place pour favoriser la réflexion et le travail collaboratif
en ligne. Les contributions citoyennes recueillies ont enrichi les réflexions et les conclusions du Livre
blanc de la sécurité intérieure.
Des comparaisons thématiques avec des modèles de sécurité déployés dans d’autres pays d’Europe
et du monde
Si l’approche des questions de sécurité reste très liée à l’histoire particulière à chaque Nation, il a
semblé nécessaire aux rédacteurs du Livre blanc de regarder au-delà des frontières. Ainsi, les attachés
de sécurité intérieure des ambassades françaises dans huit pays comparables ou remarquables dans
leur conception ou leur mise en œuvre de politiques de sécurité intérieure ont été interrogés pour
partager leurs observations de ces modèles internationaux (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne,
États-Unis, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni). Au surplus, les réflexions du Livre blanc se sont attachées
à tenir compte, à chaque fois que cela était nécessaire, de l’intégration de la France dans l’Union
européenne.
7
Le Haut conseil du Livre blanc de la sécurité intérieure
Le ministre de l’Intérieur s’est enfin entouré d’un haut conseil constitué de quatre experts
renommés, anciens membres éminents du corps préfectoral, de la police et de la gendarmerie
nationale et de la sécurité civile. Ces conseillers sont intervenus au niveau stratégique, apportant leur
expertise combinée à leur regard distancé des travaux.
Les travaux se sont articulés autour de trois grandes phases de réflexions internes, de consultations
puis de rédaction. Des réunions intermédiaires du comité de pilotage, présidées par le ministre de
l’Intérieur, ont servi d’instance d’arbitrage des orientations et des recommandations portées par le
Livre blanc.
8
ANNEXE 2
Annexe 2 :
Note du 31 juillet 2019 du ministre de
l’Intérieur posant
Annexe 2 : note les2019
du 31 juillet lignes directrices
du ministre duposant les lignes
de l’Intérieur
directrices
Livre blancdu Livre blanc
9
10
11
ANNEXE 2
12
13
ANNEXE 2
14
15
ANNEXE 2
16
17
ANNEXE 2
18
Annexe 3 :
ANNEXE 3
Organisation des travaux
Organigramme de l’équipe-projet
19
Composition du groupe de travail n° 1 / organisation et missions
Rapporteur : M. Thierry LATASTE, préfet
Co-rapporteurs :
• Contrôleur général Bertrand CHAMOULAUD (DGPN)
• Colonel Ghislain RETY (DGGN)
Référents équipe-projet :
• Mme Isabelle EPAILLARD,
• M. David BARRAUD,
• M. Ludovic JACQUINET,
• M. Eric STEIGER
Membres du groupe :
Police nationale :
DGPN :
• M. Bertrand CHAMOULAUD, contrôleur général, conseiller doctrine, défense planification et
renseignement du DGPN
• Mme Mélanie MOUTIN, commissaire de police, cheffe de la division des études de la
prospective (DCPJ)
• M. Thierry COURTECUISSE, commissaire divisionnaire commissaire central de Valenciennes
(DCSP)
• M. Stéphane GENTRIC, commandant (DCSP-SCRT)
• M. Renaud BERNHARDT, commissaire divisionnaire, chef du département de la stratégie, de
l’audit et des risques (DCPAF)
• M. Boris BONNERRE, commissaire divisionnaire, chef d’état-major (DCCRS)
PP :
• Mme Virginie LAHAYE, commissaire divisionnaire de la DPJ
• M. Pierre-Roger BRUGAT, commissaire divisionnaire de la direction du renseignement
• M. Emmanuel VAILLANT, directeur de police de la direction de la sécurité de proximité de
l’agglomération parisienne
• Mme Aline MAGNONE, commandant divisionnaire fonctionnel de la DPJ
DGGN :
• Colonel Jean-François MOREL, chargé de mission auprès du directeur des opérations et de
l’emploi (DGGN/DOE)
• Colonel François SANTARELLI, chef du centre de planification et de gestion de crise (DGGN/
DOE)
• Colonel Antoine BREART de BOISANGER, sous-directeur adjoint de la défense et de l’ordre
public (DGGN/DOE)
• Colonel Michael DI MEO, chargé de mission « ordre public » auprès du directeur des opérations
et de l’emploi (DGGN/DOE)
• Lieutenant-colonel Marc de REMOND du CHELAS, chargé de projet à la sous-direction de
l’anticipation opérationnelle (DGGN/DOE)
• Lieutenant-colonel Thierry HIEBER, chargé de projet à la sous-direction de la sécurité publique
et de la sécurité routière (DGGN/DOE)
• Colonel Jérôme BISOGNIN, coordonnateur de la sécurité des mobilités (Cabinet DGGN)
• Chef d’escadron Fabrice BLANC, chef du centre national de sécurité des mobilités (DGGN/
DOE)
• Colonel Sylvain NOYAU, sous-directeur adjoint de la police judiciaire (DGGN/DOE)
• Colonel José MONTULL, chargé des projets européens à la sous-direction de la police judiciaire
(DGGN/DOE)
• Colonel Pascal JULIEN, chargé du projet « SGA 112 / SI européens » (DGGN/DOE)
• Colonel Bertrand PALLOT, chargé du projet « Procédure pénale numérique (DGGN/DOE)
• Colonel Salvador MUNOZ, sous-directeur adjoint de l’organisation et des effectifs (DGGN/
DSF)
• Lieutenant-colonel Cédric de PENFENTENYO, chef du bureau des études (DGGN/DSF)
• Chef d’escadron Philippe MALAQUIN, chef de la section pilotage (Pôle judiciaire de la
gendarmerie nationale)
20
• Colonel Jean-Paul BLOY, chef des opérations du commandement des forces aériennes (CFAGN)
• Colonel Loïc BARAS, directeur du projet « revue capacitaire » (DGGN/DOE)
DGSI : 2 représentants
ANNEXE 3
DGSCGC :
• Colonel Patrick GINDRE, chef du COGIC
• Mme Claire CHAUFFOUR-ROUILLARD, sous-directrice des affaires internationales, des ressources
et de la stratégie
• M. Frédéric CLOWEZ, sous-directeur adjoint des affaires internationales, des ressources et de la
stratégie
• M. Jean-Bernard BOBIN, administrateur général, chef du service de la planification et de la gestion
des risques (SGPGC)
DGOM :
• Mme Amélie LEVEQUE, commissaire divisionnaire
Référents équipe-projet :
• M. François de CHARETTE,
• M. Marc CHERREY
Membres du groupe :
Police nationale :
DGPN :
• M. Laurent MONBRUN, administrateur civil, conseiller juridique du DGPN
• M. Samuel HOSOTTE, commissaire de police, chef de la division de la prévention et des
partenariats (DCSP)
• Mme Nadine ANDRÉ, commandant divisionnaire fonctionnel, adjointe au chef d’état-major
de la direction de police aux frontières de l’aéroport de Roissy (DCPAF)
• M. Alfred LENGLET, commissaire divisionnaire, chef de la division Gestion de la sécurité et
partenariat (ENSP)
• M. Patrick LONGUET, commissaire de police, chef de division Nord Marseille (DCSP)
PP :
• M. Blaise LECHEVALIER, commissaire divisionnaire de la direction de la sécurité de proximité
de l’agglomération parisienne
• M. Damien VALLOT, commissaire divisionnaire de la direction de la sécurité de proximité de
l’agglomération parisienne
21
DGGN :
• Général Jean-Marc ISAORDI, commandant en second du commandement des écoles de la
gendarmerie nationale
• Colonel Jérôme BISOGNIN, coordonnateur de la sécurité des mobilités (Cabinet du DGGN)
• Colonel Sébastien JAUDON, chef du bureau de la sécurité publique (DGGN)
• Lieutenant-colonel Julien BOURRIE, bureau de la sécurité routière et des formations et des
moyens spécialisés (DGGN)
• Lieutenant-colonel Lionel ANDRE, chargé de mission (Commandement des réserves de la
gendarmerie)
•
DGSCGC :
• Mme Catherine BACHELIER, adjointe au sous-directeur des services d’incendie et des acteurs
du secours
DGOM :
• M. Maxime BEAUMONT, colonel de gendarmerie
Co-rapporteurs :
• Contrôleur général Gilles CORBIN (DGPN)
• Général Édouard HUBSCHER (ressources humaines) et Général Francis FORMELL (budget)
(DGGN)
Référents équipe-projet :
• M. Christian GUYARD,
• M. Éric STEIGER
Membres du groupe :
Police nationale :
DGPN :
• M. Gilles CORBIN, contrôleur général, conseiller social et RH du DGPN
• M. Pierre-Henri MACHET, divisionnaire, chef du pôle anticipation, analyse, conseil (DCRFPN)
• Mme Perrine BARRE, administratrice civile (DRCPN)
• M. Frédéric VISEUR, administrateur civil (DRCPN)
• Mme Sarah TOURNEMIRE, commissaire de police, chef de la division de la formation (DCSP)
• Mme Christine DUFAU, commissaire générale, adjointe du SDRH (DCPJ)
• Mme Marie-Laure SPERTINI, commissaire divisionnaire (DCPAF)
• Mme Sylvie BRIEC, adjointe cheffe DRH (DCPAF)
• M. Olivier LARVOR, commandant (DCCRS)
• M. Mathieu DEPREZ, chef SOP95 (DCSP)
22
PP :
• Mme Catherine QUINGUE-BOPPE, administrateur civil de la DRH
• M. Laurent MERCIER, commissaire divisionnaire de la direction de la sécurité de proximité de
l’agglomération parisienne
ANNEXE 3
• M. Philippe MEYER, commandant divisionnaire de la DPJ
DGGN :
Volet RH
• Général Olivier COURTET, directeur adjoint des personnels militaires de la gendarmerie
(DGGN/DPMGN)
• Général William VAQUETTE, directeur du projet « transformation des ressources humaines de
la gendarmerie » (DGGN/DPMGN)
• Colonelle Frédérique NOURDIN, chef du bureau recrutement (DGGN/DPMGN)
• Général Jean-Marc ISOARDI, commandant en second du commandement des écoles de la
gendarmerie (CEGN)
• Colonel Philippe CORREOSO, sous-directeur de l’accompagnement des personnels (DGGN/
DPMGN)
• Colonel Gil ROCHETEAU, chargé de mission auprès du directeur des personnels militaires de
la gendarmerie (DGGN/DPMGN)
• Général Bruno ARVISET, commandant de la région de gendarmerie de Normandie
Volet budgétaire
• Général Éric MARCHAL, sous-directeur de l’immobilier et de la logistique (DGGN/DSF)
• Général Charles BOURILLON, sous-directeur des affaires financières (DGGN/DSF)
• Lieutenant-colonel Sébastien JOUGLAR, chef du bureau de la synthèse budgétaire (DGGN/
DSF)
• Colonel Jean-Marc MICHELET, chargé de mission auprès du directeur des soutiens et des
finances (DGGN/DSF)
• Général Xavier LEJEUNE, sous-directeur du service des achats, de l’innovation et de la logistique
du Ministère de l’Intérieur (SAILMI)
DGSI : 2 représentants
DGSCGC :
• Colonel Pierre de VILLENEUVE, chef du groupement des moyens nationaux terrestres / SDMN
• Mme Sophie WOLFERMANN, administratrice civile, sous-directrice des moyens nationaux /
SDPGC
• Mme Claire CHAUFFOUR-ROUILLARD, administratrice civile, sous-directrice des affaires
internationales, des ressources et de la stratégie (SDAIRS)
• M. Frédéric CLOWEZ, administrateur civil, adjoint à la sous-directrice des affaires internationales,
des ressources et de la stratégie
• Antonin Flament, administrateur civil, chef du bureau des ressources humaines et financières
DGOM :
• M. Fabien NEYRAT, chargé de mission sécurité civile
• Mme Amélie LEVEQUE, commissaire divisionnaire
23
Composition du groupe de travail n° 4 / technologies
Rapporteur : M. Renaud VEDEL, préfet
Co-rapporteurs :
• Commissaire Sylvain BRUN, adjoint au conseiller technologies de sécurité intérieure du DGPN
• Lieutenant-colonel Benoît TONANNY, conseiller technique « innovation » au cabinet du DGGN
Référent équipe-projet :
• M. François de CHARETTE
Membres du groupe :
Police nationale :
DGPN :
• M. Sylvain BRUN, commissaire divisionnaire, adjoint au conseiller technologies de sécurité
intérieure du DGPN
• Mme Catherine CHAMBON, contrôleur générale, sous-directrice de la lutte contre la
cybercriminalité (DCPJ)
• M. Éric POMMEREAU, ingénieur SIC, responsable de la « communauté informatique du Ministère
de l’Intérieur CIMI » (DCPAF)
• Mme Florence MAZEYRAT, commissaire divisionnaire, DDSP adjoint Reims (DCSP)
• M. Laurent PENE, ingénieur en chef (SCPTS)
PP :
• M. Régis GUYONNET, ingénieur à la direction opérationnelle des services techniques et
logistiques
• M. François DAVIOT, commissaire de police de la direction de la sécurité de proximité de
l’agglomération parisienne
DGGN :
• Colonel Rémi de GOUVION SAINT-CYR, conseiller nouvelles technologies (Cabinet du DGGN)
• Lieutenant-colonel Benoît TONANNY, conseiller technique « innovation » (Cabinet du DGGN)
• Lieutenant-colonel Rémy NOLLET, mission numérique de la gendarmerie (DGGN)
• Colonel Joël DROMARD, service central du renseignement criminel (Pôle judiciaire de la
gendarmerie nationale)
• Lieutenant-colonel Laurent LESOBRE, centre de lutte contre les criminalités numériques (Pôle
judiciaire de la gendarmerie nationale)
DGSI : 1 représentant
DGSCGC :
• Colonel Laurent LEYGUE, chef de la mission de la stratégie et de la prospective / SDAIRS
• Colonel François GROS, chef du bureau de la doctrine, de la formation et des équipements
(Direction des sapeurs-pompiers / Sous-direction de la doctrine et des ressources humaines)
24
Annexe 4 :
Panels terrains
ANNEXE 4
Groupe de travail n° 1 / organisation et missions
· Composition du panel terrain
Co-rapporteurs GT1 :
• Contrôleur général Bertrand CHAMOULAUD (DGPN), conseiller auprès du DGPN,
• Colonel Ghislain RETY (DGGN).
Nom Prénom
AUTHIER Stéphane
BAUDOUX Sébastien
POTIER Franck
LOUBETTE Bertrand
ANTONI Philippe
BOUSSEMAERE Patrick
MARIANO Franco
BENARD Samuel
VAN DE WAETER Ludovic
BUFFET Dominique
LHERMINIER Elodie
PREVOST Sébastien
ADAM Manuel
25
BECCEGATO Patrick
LE LOUETTE Frédéric
RIGAULT Pascal
RIVIERE Grégory
VITALE Jérémy
26
DALONGEVILLE Christophe ALLIANCE MONTBELIARD
COUYOUMDJIAN Claire SNAPATSI
VERDIN Bénédicte SNAPATSI
KNECHT Georges SNIPAT
FELTEN Régis SNIPAT
GUIDINI Laurence SNIPAT SAIOM TOULON
CASSON Nadège SNIPAT ASPTS MONTREUIL
DE PECKER Xavier SNIPAT ASPTS LILLE
ANNEXE 4
POULIQUEN Sophie SNIPAT AAP1 PJ NANTES
FROGER Éric SNIPAT AAP1 DSPAP CP 7
MATHIEU AAP2 PJ VERSAILLES
Nathalie SNIPAT
JENOUVRIER
PN :
1. Réactions sur les thèmes - Police de sécurité du quotidien (PSQ), sécurité des mobilités, lutte
contre l’immigration clandestine, lutte contre le terrorisme
La PSQ permet de placer chaque acteur devant ses responsabilités (mairies, bailleurs, transporteurs,
etc.).
Poursuivre ce cap, mais «se donner les moyens de la PSQ», en termes d’organisation, d’abandon
des missions périphériques, d’effort pédagogique sur le sens de la PSQ, un vrai enjeu pour la sécurité
publique, avenir de la sécurité publique.
Les modalités de mise en œuvre de la SQ interrogent sur l’ouverture H24 de certaines structures
d’accueil de la PN (ex les commissariats de secteur) pour dégager des effectifs qui vont sur le terrain
au contact de la population. Il faut davantage former et professionnaliser les personnels en charge de
l’accueil du public (bâtimentaire, implication des réservistes).
Dégager du temps pour les policiers pour agir
Simplifier les dispositifs qui se superposent et compliquent la gouvernance (ZSP, QRR, secteurs
GPO, ...)
Évaluation nécessaire des attentes de la population.
Interrogation sur l’opportunité de confier certaines missions à certains partenaires de la PN :
questionnement autour des gardes détenus dans les hôpitaux, extractions judiciaires, reconduites à
la frontière, etc
Articulation de l’activité et des missions de la sécurité publique avec l’ordre public et le maintien
de l’ordre qui impactent fortement depuis plusieurs mois les services de SP.
Déception sur les évolutions attendues en matière judiciaire : beaucoup d’espoir sur la réforme
de la procédure pénale notamment en termes de gain en temps fonctionnaire. Faciliter la connexion
27
entre système d’informations, par ex. un LRRPN qui alimente directement tous les fichiers, sans avoir
à procéder à une nouvelle saisie.
Fixer des priorités et délaisser certaines missions.
Situation actuelle vécue aujourd’hui par les policiers en particulier de SP comme un frein à
l’investissement sur la SQ notamment pour développer le prochain volet important, celui du
renforcement du lien «police population», dans un contexte de déploiement des GPO sur l’ensemble
du territoire (premiers retours très positifs sur ce dispositif) et de valorisation des réservistes en
proposant d’ailleurs d’étendre la réserve aux citoyens volontaires, à l’instar des démarches entreprises
par la GN et les volontariat chez les pompiers (cf. travaux du GT3). Aller plus loin dans les modalités de
rapprochement police / population en proposant à des citoyens de participer comme «observateurs»
aux différentes missions de police afin qu’ils apprécient les difficultés du métier et la diversité des
missions en SP.
Instaurer de la «souplesse» dans la gestion des effectifs, par exemple concernant les effectifs
récemment affectés en QRR (modalité de déconcentrer prévue au moment du déploiement de la
PSQ à rappeler sans doute) : donner une plus grande latitude au DDSP pour permettre de procéder
localement à des redéploiements en fonction de l’évolution de la délinquance, des besoins ou des
attentes de la population, créer des rythmes de travail plus confortables.
Aspect judiciaire de la PSQ : volonté d’améliorer la prise de plainte (délai d’attente encore trop long,
prise en compte des victimes dans des locaux adaptés, traitement des dossiers-majorité finissent en
VR sans plus-value...) et de professionnaliser ce lien avec le public avec une recherche pour valoriser
cette fonction, fonction première de la police (accueil des victimes et la prise de plainte).
Revaloriser la qualité d’OPJ : difficultés en raison de la masse à conserver des procéduriers
pour le traitement du judiciaire de proximité, volonté inaboutie de réformer la procédure pénale,
et de supprimer de nombreux aspects «administratifs» dus à la multiplication des tâches de type
alimentation de fichiers, etc. Constat sur le terrain : mutation rapide des policiers, dès obtention
de la qualification OPJ, vers des services spécialisés. Interroge sur la pertinence de garder le « petit
judiciaire » ?
2 Réactions sur les thèmes – adapter la lutte contre la délinquance aux nouveaux enjeux de la
criminalité, construire de nouvelles mutualisations entre la PN et la GN, questionnement sur
l’organisation territoriale et l’organisation propre de la police, la gestion de crise
Maintien d’un haut niveau pour la « PJ » mais interrogation sur l’organisation de certains services en
prenant pour exemple le SCPTS, aujourd’hui détaché de la PJ, or au cœur du métier de la PJ. Nécessité
d’un RETEX sur le détachement du SCPTS de la DCPJ tout en se questionnant sur la mutualisation des
laboratoires (PAF, PTS, etc). Les sections de recherche de la GN pourrait être confiées à la PN (DCPJ),
en contrepartie du transfert d’une partie des zones de sécurité publique à la GN.
Reconnaissance d’un écueil de la PJ, par une vision trop élitiste, focus sur « les belles affaires », le
haut du spectre. Interrogation sur la place du commissariat de quartier (cf. remarques ci-dessus sur la
fonction première du policier d’accueil).
Création d’un service central dédié à la cybercriminalité : réorganisation et positionnement à
prendre en compte puisqu’il existe déjà une sous-direction chargée de la cybercriminalité au sein de
la DCPJ.
Volonté d’harmoniser le travail sur les conditions de traitement des procédures sur l’ensemble du
territoire national, en qualité et en expertise pour corriger l’effet de délaissement du « petit judiciaire
» : réflexion sur une chaîne de commandement unifiée depuis la centrale jusqu’en territoriale (au plus
près des policiers) en définissant un vrai parcours de carrière valorisant (problématique des OPJ).
Dysfonctionnement par le manque d’information et de continuité entre la DCPJ et la PP PJ : intérêt
du rattachement de la DRPJ à la DCPJ.
Sur l’organisation de la police nationale : le travail en filières, « c’est l’avenir » mais le changement
prendra plusieurs années. Une organisation alternative en « missions » est proposée plutôt qu’en «
filières ». Remarques sur le fonctionnement en silos, nécessité de décloisonner en proposant une
chaîne de commandement unifiée depuis les commissariats, en remontant les échelons vers la
centrale avec un chef de police à la tête des échelons (départements, zones). L’extension du modèle
28
de la préfecture de police est proposée. La filière judiciaire devra être organisée en 3 niveaux selon la
gravité des phénomènes. Les passerelles entre les filières doivent être organisées.
Développer les modalités de gestion déconcentrée en valorisant le niveau territorial au sein
d’une chaîne de commandement unifiée : croiser une autorité hiérarchique (la DCPJ) et une autorité
fonctionnelle aux mains du chef territorial. Exemple du fonctionnement des CROSS dans le cadre
de la lutte contre les trafics de stupéfiants. Importance de disposer de structures RH de gestion de
proximité aux différents niveaux territoriaux.
PN/GN : fierté d’être policier et volonté de faire son travail et de bien le faire et sans opposition,
redondance des services PN/GN alors qu’il faut complémentarité avec la GN sur la délinquance,
ANNEXE 4
favoriser la collaboration et les échanges d’information et de traitement de la délinquance locale
(abandon ou faible recours au mécanisme des CORAT semble-t-il).
Questionnement sur le bilan des redéploiements PN / GN déjà réalisés : constat que les brigades
de gendarmerie ne sont plus ouvertes 24/24 et dans le même temps, revendication des gendarmes
à s’installer en zone urbaines ou péri-urbaines : interrogation sur la capacité à remplir la mission
notamment H24. Refus « d’abandonner » des départements entiers à la GN tout en ayant conscience
qu’il faut revoir les critères de répartition de compétence entre la GN et la PN, et ne pas laisser la
GN prendre des « parts de marché » de la PN parmi les plus nobles ou de multiplier les services
concurrentiels (DCI-IT, NRBC, etc) alors que la délinquance en zone GN a tendance à croître et à
impacter les territoires couverts par la PN. Impression des policiers d’échanges et d’informations dans
un seul sens : exemple des passerelles PN/ GN. La priorité est de récupérer les 4.800 ETP dédiés à des
missions périphériques plutôt que de confier des secteurs de sécurité publique de la PN à la GN. Les
redéploiements PN / GN doivent être évalués, peu de gains d’effectifs à attendre.
Renforcer le rôle de coordination en matière de lutte contre l’immigration clandestine en mettant
en place un vrai comité de pilotage chargé de la coordination des actions, la définition d’un chef de
filât «unique» qui pilote les efforts à mettre en œuvre dans ce domaine et détermine, en fonction des
besoins, les menants et les concourants.
Questionnement sur le rayonnement et le poids du MI dans les relations internationales (au-delà
des actions portées par la DCI) notamment et sur la coordination des services s’intéressant à des
thématiques proches. Exemple pris autour des actions menées par le DCPJ, la DGSE, la DRM versus
des agences dédiées créées dans d’autres pays, comme National Crime Agency au Royaume Uni.
Intervention sur l’opportunité d’intégrer la BRI au RAID (cf. un des axes de réforme de la PP) :
la BRI PP certes matrice de toutes les unités d’intervention mais aujourd’hui intérêt, qui semble
faire l’unanimité, à séparer les deux métiers de la BRI en rattachant les interventions au RAID et en
maintenant en son sein les investigations. Cette évolution nécessiterait un accompagnement au
profit des policiers de la BRI chargés de l’intervention spécialisée.
Interrogation sur la structuration hiérarchique de la PN, source de mal-être (cf. travaux universitaires
dans le domaine) : réflexion à conduire. Envoi d’une contribution écrite par le Capitaine DELBAERE le
19/12. Intérêt de la fonction de médiateur de la police nationale (trop méconnu) et des entretiens à
360° qui pourraient être davantage développés.
29
Groupe de travail n° 2 / partenariat et continuum de sécurité
Co-rapporteurs GT2 :
• Colonel Patrick HENRY, sous-directeur adjoint de la sécurité publique et de la sécurité routière
(DGGN),
• Laurent MONBRUN, administrateur civil, conseiller juridique du DGPN (DGPN).
Référents équipe-projet :
• François de CHARETTE, membre de l’équipe projet LBSI,
• Marc CHERREY, représentant de la Préfecture de Police de Paris, membre de l’équipe projet
LBSI.
30
Participants à la réunion du mercredi 15 janvier 2020
ANNEXE 4
Laurent MAZIERO Adjudant, Conseiller concertation niv2
Membre CFMG gradés de gendarmerie (T)
(visio)
Kurt WIBER Gendarme, membre CFMG gendarme (S)
Vice-conseiller concertation niv1
Vincent DELAVAL adjudant-chef, Conseiller concertation niv2
Membre CFMG gradés de gendarmerie (T)
David MONSEUR Major, Conseiller concertation niv3
Membre CFMG gradés de gendarmerie (T)
Référent Egalité profes. et diversité
Cédric BADER Officier de Police judiciaire
Titulaire CFMG – Conseiller concertation
BP CRIQUETOT L’ESNEVAL
Thierry BAISSE SC GGD81
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Participants à la réunion du mercredi 15 janvier 2020
Les panels terrains police et gendarmerie ont été reçus par le GT2 à 2 reprises le 13 décembre 2019
et le 15 janvier 2020 (auditions du panel terrain Police) et le 16 décembre 2019 et le 15 janvier 2020
(auditions du panel terrain Gendarmerie). Les travaux du groupe ont été soumis aux participants des
panels afin de recueillir leurs réflexions en tant que professionnels de terrain.
Sur l’armement :
Les participants aux panels relèvent que les délinquants ne font aucune différence entre les
différentes forces, nationales et municipales. Pour certains personnels, ne pas rendre l’armement
obligatoire revient à mettre les policiers municipaux en danger, d’autant qu’une extension de leur
champ missionnel accroîtrait leur exposition.
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Sur la rupture d’égalité :
Les policiers comme les gendarmes font le constat des inégalités territoriales qui se situent à deux
niveaux tant au niveau du territoire que par rapport aux moyens engagés.
Ce sujet à plus d’acuité en zone gendarmerie, où les gendarmes, du fait de la répartition territoriale,
sont confrontés à des communes plus rurales.
Les intercommunalités constituent alors un palliatif, la mutualisation permettant de dégager des
solutions communautaires. Le développement des technologies, la sensibilité accrue du thème de
la sécurité, le sentiment que l’insécurité se généralise et n’épargne aucun territoire, aggraveraient le
phénomène des inégalités territoriales.
ANNEXE 4
Enfin, policiers et gendarmes font le constat du caractère hétérogène des polices municipales :
les moyens humains et matériels sont disparates et l’orientation de leur activité est différente d’une
ville à une autre.
Même si ce n’est pas exprimé clairement, ces inégalités sont perçues comme un échec ou du
moins autant d’entorses au modèle régalien qui avait conduit à étatiser les polices municipales avec
comme ambition d’harmoniser les politiques de sécurité sur tout le territoire.
Enfin, le développement des polices municipales pose la question de leur contrôle. Le contrôle des
polices municipales mériterait d’être renforcé même si le panel ne se prononce pas sur ses modalités.
2. Les sociétés de sécurité privée (SSP) : quelle interaction avec les forces de sécurité intérieure
et les polices municipales ?
Les participants aux panels relèvent le niveau très hétéroclite des agents de sécurité privée. En
outre, l’absence de hiérarchie intermédiaire est soulignée comme un point de faiblesse de la sécurité
privée. Par ailleurs, le faible niveau des formations dans la filière est problématique. L’idée est émise
d’introduire un tiers de confiance au sein des jurys afin que le formateur ne soit plus le seul évaluateur.
Le transfert de certaines missions à la sécurité privée est évoqué pour permettre aux forces de
sécurité intérieure de se recentrer sur leur cœur de métier. Le ministère des Armées, qui a confié la
garde statique de certaines emprises (le site de Balard notamment) est pris en exemple pour illustrer
cette évolution. Toutefois, d’une manière générale, les personnels s’exprimant lors du panel sont
hésitants sur le transfert de missions exercées par la forces de sécurité intérieure vers la sécurité
privée, même des réussites sont soulignées, comme les contrôles aux aéroports par exemple.
Pour les participants aux panels, l’État doit être plus présent dans la régulation et la définition des
règles du secteur. Un consensus s’est dégagé sur le nécessaire renfort du CNAPS dans sa fonction de
contrôle, notamment pour la délivrance des cartes professionnelles, comme des moyens qui lui sont
alloués.
Les participants aux panels inscrivent la question de la sécurité privée dans la perspective des
Jeux olympiques de 2024. L’expérience des JO de Londres 2012 doit en effet faire réfléchir sur les
ressources disponibles pour assurer la sécurisation des grands événements. Dans cette optique, la
mobilisation des réserves sera intéressante, impliquant notamment une montée en capacité de la
réserve de la Police nationale.
Les hôpitaux :
Les participants aux panels proposent de permettre aux hôpitaux de se doter de services de
sécurité interne, ce que la loi ne permet pas pour le moment.
33
L’éducation nationale :
Selon les participants aux panels, le partenariat fonctionne bien et les équipes mobiles de sécurité
(EMS) donnent pleinement satisfaction. Certains policiers déplorent toutefois que les signalements
adressés (via les parquets) n’obéissent pas toujours à des nécessités avérées (un exemple est donné
de faits survenus en maternelle….).
34
latitude donnée aux acteurs locaux et la proximité des sujets permettent d’élaborer les solutions les
plus adaptées.
ANNEXE 4
Composition du panel terrain
Co-rapporteurs GT3 :
• Général Francis FORMELL, co-rapporteur « moyens » du GT3,
• Général Édouard HUBSCHER, co-rapporteur « ressources humaines » du GT3,
• Gilles CORBIN, co-rapporteur GT3.
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2/ Composition du panel Police nationale
Ressources humaines
Les échanges avec les panels terrain des deux forces montrent de manière générale les difficultés
de l’exercice des missions de sécurité dans un contexte marqué par une contestation grandissante
et récurrente de toute forme d’autorité : celle-ci s’exprime aussi bien dans les missions du quotidien
que dans les manifestations, où le risque de troubles et de mises en cause est de plus en plus élevé.
Les représentants des deux forces expriment le souhait partagé d’un meilleur accompagnement
des personnels. Celui-ci passe notamment par le renforcement de la protection fonctionnelle dont il
est demandé son extension aux infractions involontaires. Une attente forte s’exprime également en
matière de cohésion et de solidarité, valeurs fondamentales qui doivent être promues et cultivées en
toutes circonstances, notamment à l’occasion des cérémonies. A l’instar de ce qui existe déjà au sein
de la gendarmerie, les représentants du panel police ont exprimé une demande pour une meilleure
mise en valeur de l’identité du métier de policier.
S’agissant du recrutement, une réflexion doit être engagée pour permettre aux forces de disposer
des profils nécessaires, en particulier pour satisfaire les besoins spécifiques liés aux nouvelles
technologies et au renseignement. Parmi les réponses citées, le recours aux contractuels et aux
réservistes doit être encouragé et accru.
Une part importante des échanges a été consacrée à la formation, qui apparaît encore trop
souvent comme une variable d’ajustement.
• Son contenu doit être adapté en recourant davantage à la simulation : une expérimentation
est en cours, dans la gendarmerie, sur une brigade d’immersion opérationnelle, qui permet de
procéder à différentes mises en situation sur un plateau reconstituant virtuellement une unité.
• En complément de l’enseignement à distance, qui est notamment employé au titre de la
formation continue, le recours au tutorat donne satisfaction mais doit être davantage mis en
œuvre.
• Les personnels civils qui viennent remplacer les policiers et les gendarmes dans le cadre de
36
la politique ministérielle de substitution des postes devraient suivre obligatoirement une
formation préalable. Cela leur permettrait de mieux comprendre les sujétions et les spécificités
de leur futur environnement professionnel et de favoriser une meilleure employabilité dès leur
prise de fonctions. Cette formation pourrait être commune pour les personnels affectés au
sein des deux forces.
• Une mise à niveau des écoles en équipements et en applications informatiques est nécessaire
pour que la formation initiale délivrée puisse permettre aux personnels formés de disposer à
l’issue d’une maîtrise suffisante des outils et des applications de métier.
• Des mesures sont attendues pour mieux valoriser les parcours de carrière des formateurs afin
ANNEXE 4
de rendre plus attractives les affectations dans les écoles.
Le rôle des chefs, qu’ils soient militaires ou civils, est jugé décisif dans la cohésion, le bon
fonctionnement des unités et des services, comme dans l’accompagnement des personnels. Les
attentes dans ce domaine tiennent notamment à un besoin d’écoute, à une meilleure priorisation
des missions pour redonner du sens à l’action attendue, à l’accueil des nouveaux arrivants. Il leur
appartient également de veiller au respect de la déontologie et de l’éthique.
Les modalités de l’évaluation doivent être révisées. Il est attendu une simplification de la notation,
en favorisant une évaluation plus pragmatique, selon des critères équitables et normés, et en
l’inscrivant dans une démarche managériale continue. L’évaluation pourrait ainsi devenir un outil de
mesure de la qualité de vie au travail, ce qui aurait une incidence positive dans la prévention des
risques psycho-sociaux.
Les membres des panels ont relayé des attentes importantes pour donner aux personnels une
meilleure visibilité et compréhension de leurs parcours de carrière, de leurs perspectives d’avancement
et d’évolution, en facilitant les mobilités géographiques et professionnelles nécessaires. Il est
également souhaité que les promotions s’accompagnent d’une formation obligatoire, qui pourrait
être dans certains cas un critère préalable pour concourir utilement à l’avancement.
Moyens
Un constat partagé a été exprimé sur le mauvais état du parc immobilier et des véhicules.
De nombreux dysfonctionnements sont constatés dans la chaîne logistique : ils nourrissent une
grande insatisfaction à l’endroit des SGAMI et de leur capacité à assurer un soutien effectif aux forces
sur l’ensemble du territoire, sans rupture. Des attentes sont également exprimées en ce qui concerne
les logiciels d’information logistique (LOGMI) afin que ceux-ci puissent être adaptés tant pour les
gestionnaires que pour les utilisateurs quotidiens.
Les tablettes NEO sont globalement plébiscitées. Une dotation individuelle de chaque membre
des forces est souhaitée, à l’instar de ce qui a déjà été décidé pour la gendarmerie.
Les représentants du panel gendarmerie ont souligné plusieurs points d’attention et d’alerte en ce
qui concerne le parc immobilier :
• le besoin d’un renforcement de la sécurité des casernes qui constituent non seulement des
lieux de travail des gendarmes mais également les lieux où ils vivent avec leurs familles. Le
besoin de protection doit prendre en compte non seulement la sécurité des personnels mais
également celle des sites. Il s’avère très difficile d’obtenir la réalisation de ces travaux de
sécurisation pour les casernes locatives, dont les propriétaires renâclent à les effectuer ;
• le délabrement important de plusieurs grandes casernes domaniales, véritables points noirs
immobiliers, qui constitue un sujet de grande préoccupation et nourrit de très fortes attentes
des militaires concernés. La réduction des crédits budgétaires consacrés à la rénovation ou à la
réhabilitation des logements se traduit par le report régulier de nombreux grands programmes.
Le vieillissement du parc automobile pose des problèmes importants, avec des délais
d’immobilisation longs dans les garages, souvent par manque de personnels. L’externalisation
de l’entretien automobile pourrait constituer une solution en cas d’éloignement des unités des
ateliers automobiles ou pour la réalisation de petits travaux. Les personnels ont également évoqué
des problèmes d’inadaptation des véhicules commandés par le SAILMI pour l’exécution de leurs
missions. En complément des véhicules achetés par le Ministère de l’Intérieur, les panels ont souligné
des difficultés récurrentes pour se voir attribuer ou utiliser des véhicules saisis, les magistrats ne se
montrant tous pas également disposés à mettre en œuvre des dispositions prévues sur le plan législatif
de longue date.
37
Groupe de travail n°4 / technologies
Co-rapporteurs GT4 :
• Commissaire Sylvain BRUN, adjoint au conseiller technologies de sécurité intérieure du DGPN,
• Lieutenant-colonel Benoît TONANNY, conseiller technique « innovation » au cabinet du
DGGN.
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Participants à la réunion du lundi 20 janvier 2020
ANNEXE 4
(Présence en visio)
Frédéric PLASSARD Major
Conseiller concertation niv2
Membre CFMG gradés de gendarmerie (T)
Référent Égalité profes. et diversité
(Présence en visio)
Jérôme GALLET Adjudant-Chef
Vice-conseiller concertation de la compagnie de Trévoux
Membre titulaire du CFMG
(Présence en visio)
Cédric ALLAIRE Adjudant
Membre CFMG gradés de gendarmerie (T)
Vice-conseiller concertation niv1
(Présence en visio)
Yann CREGUT ADJ (BSIC EOGN)
39
Participants à la réunion du mardi 14 janvier 2020
40
De manière plus prospective, deux grandes évolutions sont possibles :
• L’application du principe « tell us once » : les nouvelles données n’auraient à être entrées
qu’une fois dans une application et seraient automatiquement « distribuées » dans toutes les
applications interfacées.
• Le développement de la commande vocale (commande, dictée) afin de faciliter la manipulation
des outils et applications. Les participants aux panels relèvent toutefois que cette facilité
sera plus ou moins pertinente selon les cas d’usage (inopérante dans des environnements
bruyants, y compris des auditions et gardes-à-vue). Il sera nécessaire d’expérimenter des cas
d’usage avant de le déployer.
ANNEXE 4
Les panels appellent néanmoins à la vigilance en matière de développement des technologies.
D’une part, il faut éviter que ces développements fragilisent les procédures. Par exemple, les
reformulations par les agents de propos d’audition enregistrés par commande vocale pourraient être
considérées comme étant la parole du policier ou du gendarme et non du mis en cause. Par ailleurs,
la valeur probatoire des différents éléments issus des nouvelles technologies n’est pas certaine en
l’état des technologies. De plus, les développements technologiques ne doivent pas conduire à une
déresponsabilisation et une automatisation de l’agent ou du militaire, qui doit rester maître de sa
décision.
Les nouvelles technologies et les infractions qui sont liées font cependant apparaître des besoins
en matière d’exploitation des traces numériques. Ces besoins sont identifiés tant en matière
d’équipements que de formation des agents. À cet égard, la police technique et scientifique (PTS)
présente des besoins particuliers.
L’augmentation forte de la donnée disponible pose tout d’abord la question des infrastructures et
de leur capacité de transfert et de stockage (ainsi, un smartphone de base contient 100 000 fichiers).
Ces infrastructures doivent en outre être sécurisées afin de se prémunir des cyberattaques, surtout
sur les données les plus sensibles. Cette question se pose avec une acuité particulière alors que le
basculement vers la 5G et le travail en mobilité s’opère.
En outre, les quantités de données récoltées sont un défi pour les enquêteurs, qui doivent traiter
des volumes croissants. La capacité s’évalue tant par la masse de données à traiter par des ressources
limitées que par le savoir-faire technique nécessaire au traitement de la donnée. Ce dernier aspect
est à mettre en lien avec le développement d’une filière numérique au sein des forces de sécurité
intérieure (en internalisant la compétence par de la formation et des parcours de carrière et/ou en
ayant recours à des recrutements de techniciens dans des conditions suffisamment attractives).
Cette ressource qualifiée sera nécessaire si le ministère veut progresser dans la gestion de la data à
travers une vraie politique de la donnée urbanisée.
En matière d’équipement, quand bien même des progrès ont été accomplis ces dernières années,
les panels consultés déplorent une qualité inférieure à des forces partenaires (notamment les Armées)
voire aux délinquants et criminels qui investissent dans des contre-mesures. Enfin, la nécessité
d’homogénéiser les niveaux d’équipement et le rythme des développements entre les différentes
forces du ministère du l’intérieur apparaît dans les panels.
L’effort financier nécessaire pour accomplir la révolution numérique étant important, il est
indispensable de trouver des voies de mutualisation des moyens. La réunion dans un même réseau
n’apparaît pas l’option la plus souhaitable aux panels car elle serait un facteur de risque dans le monde
numérique. Les interopérabilités sont donc plus adaptées que les mutualisations complètes.
41
traditionnels (commissariat / brigade, site Internet) mais sont adeptes des applications (réseaux
sociaux).
Il faut toutefois se prémunir des effets pervers : la Police et la Gendarmerie craignent de se trouver
à recevoir un excès de sollicitations, y compris ce qui n’est pas justifié et/ou ne relève pas de leur
compétence. La disponibilité du service numérique ressentie par la population pourrait les inciter
à se reposer sur les forces de l’ordre pour toute résolution de problème alors que d’autres solutions
plus naturelles existent (autres acteurs, médiation, dialogue…). Ainsi, pour les panels, le multicanal
risquerait d’être perçu comme étant une politique d’affichage, source d’incompréhension et de
déception. Le développement des solutions numériques doit intégrer ce risque.
Il faut ainsi trouver le juste milieu entre la responsabilisation dans les pratiques et les recours aux
services de police et gendarmerie et la réponse aux nouvelles attentes de mode de communication.
Il s’agit d’ouvrir de nouvelles possibilités, sans banaliser le recours aux forces de l’ordre car déposer
plainte n’est pas anodin.
De manière plus prospective, le développement de la relation multicanale avec l’usager pourrait
permettre de mieux associer les citoyens au continuum de sécurité ; par exemple en permettant aux
policiers et gendarmes de recevoir des vidéos d’usagers sous forme de preuves numériques.
Les participants aux panels convergent toutefois sur l’impossibilité de passer au tout numérique.
Il ne serait en effet pas souhaitable de forcer les usagers à employer des moyens dématérialisés alors
qu’ils n’en ont pas les compétences ou les moyens. Les usagers n’empruntant pas ces vecteurs doivent
trouver une réponse humaine à leurs besoins. Dans ce contexte, il importe de pouvoir mesurer la
satisfaction des usagers pour toujours mieux adapter le service rendu. En outre, la numérisation ne
doit pas faire oublier qu’il y a une grande hétérogénéité dans des publics utilisateurs des services,
mais aussi des policiers et gendarmes chargés d’assurer la mise en place et le suivi de ces services
dématérialisés.
Enfin, les réseaux sociaux ont révolutionné les modes de communication des forces en ouvrant
des canaux instantanés et disponibles. Ils couvrent cependant des pratiques mouvantes, les réseaux
utilisés évoluant très rapidement, notamment au sein de la jeunesse. En outre, la communication
sur les réseaux sociaux nécessite une réelle formation qui doit être fournie aux agents afin de
professionnaliser les pratiques. La communication est en effet un métier en soi qu’il faut confier
à des personnels formés. Dans cette matière, des progrès peuvent encore être accomplis à l’aide
notamment des progrès techniques : ainsi, afin de faciliter la communication multicanale sur des
réseaux acceptant des formats de messages différents, une plateforme de formatage pourrait être
développée, qui produirait des messages adaptés à partir d’un texte unique.
42
Annexe 5 :
Comptes-rendus des échanges avec les
jeunes professionnels
ANNEXE 5
Groupe de travail n°1 / organisation et missions
Synthèse des échanges avec le panel jeunes professionnels et volontaires du Ministère de l’Intérieur
43
Les propositions et les pistes envisagées :
• Se former et s’exercer : bénéficier de temps pour que les stagiaires puissent être mis en
situation et pour que les formations puissent être conformes aux situations réelles du terrain.
• Renforcer les partenariats entre les forces : mieux coordonner les actions des acteurs, mieux
clarifier les missions de chacun et impliquer les polices municipales (procurations, gestion des
ivresses publiques manifestes) et l’administration pénitentiaire (extractions judiciaires).
• Impliquer davantage les médecins : les délais d’attente trop longs des médecins pour constater
le décès obèrent la disponibilité opérationnelle des forces.
• Renforcer le rôle de la Justice : apporter des réponses pénales plus systématiques et déployer
des procédures pénales simplifiées pour les infractions simples.
• Développer les outils numériques : développer la dématérialisation des procédures (signature
électronique ou main courante informatique nomade - Neo).
Synthèse des échanges avec le panel jeunes professionnels et volontaires du Ministère de l’Intérieur
Le constat partagé par les jeunes professionnels et volontaires concernant le partenariat avec :
• Les élus : la police municipale (PM) a un rôle majeur (contact avec les citoyens, circulation,
tapages nocturnes) ; la coopération avec les FSI est précieuse (convention de coordination,
travail sur la vidéo-protection) ; armer la PM doit demeurer une responsabilité des élus.
• Le secteur de la sécurité privée est porteur (sécurité des aéroports, des commerces, des
événements sportifs, et alléger les missions des FSI), mais fragile (atomisé avec 6 000 sociétés).
• D’autres partenaires de la sécurité : Éducation nationale, bailleurs sociaux et citoyens.
44
Les propositions et les pistes envisagées concernant le partenariat avec :
- Les élus :
o faire du directeur de la PM un OPJ,
o étendre les conventions de coordination (accès aux logiciels),
o développer les opérations communes FSI/PM,
o améliorer la formation judiciaire,
o proposer des stages en immersion pour les élus,
o inciter à la création de polices intercommunales (sécuriser transports et grands
événements).
- La sécurité privée :
o rendre plus attractifs les métiers (perspectives de carrière, diplôme, formations,
rémunérations),
ANNEXE 5
o encadrer le secteur (cahier des charges avec une charte).
- L’Éducation nationale : conduire des actions de prévention dans les écoles (exercices
d’intrusion, simulation) et de répression.
- Les bailleurs sociaux :
o renforcer les liens avec les gardiens d’immeuble,
o faciliter l’accès aux images de vidéo-protection des bailleurs.
- Les citoyens :
o créer une adresse mail permettant aux habitants de s’exprimer,
o organiser des portes ouvertes,
o former des classes défenses, découvrir les métiers,
o former aux gestes de premiers secours, participer aux réunions élus / FSI (décloisonner),
o recentrer les réservistes.
45
Groupe de travail n°3 / ressources humaines et moyens
Synthèse des échanges avec le panel jeunes professionnels et volontaires du Ministère de l’Intérieur
1/ Le constat partagé
Recrutement et Formation :
Diversité des parcours, 2e vie professionnelle, spécificités des concours, cadets de la République :
• de manière générale, policiers, gendarmes (en particulier la filière ATN) et pompiers soulignent
parfois un décalage entre les situations présentées pendant la formation et celles rencontrées
46
sur le terrain. Ils sont tous demandeurs de mises en situation plus nombreuses.
• nécessité de mieux prendre en compte la vie professionnelle antérieure. La plupart des jeunes
professionnels ont fait le choix de s’engager dans les métiers de la sécurité par vocation
(défendre la patrie, servir la population, protéger et être au contact de la population). Certains
regrettent que les acquis liés à leur précédente vie professionnelle ne soient pas assez pris
en compte et valorisés (ils souhaitent « rendre ce que l’on leur a donné et regrettent parfois
que, sous prétexte d’être tous mis sur un pied d’égalité, tout soit repris à zéro sans prendre en
compte les acquis »).
• les concours et voies d’accès aux métiers de la SI (PN, GN et pompiers) demeurent l’un des
derniers ascenseurs sociaux à mieux mettre en valeur. Des dispositifs, comme les cadets de la
République, méritent d’être mieux connus.
• Les représentants de la sécurité civile ont insisté sur la forte augmentation des interventions
de type secours à personne qui impliquent une adaptation des formations, en particulier pour
renforcer leurs compétences en psychologie, pour gérer l’agressivité des victimes ou de leur
ANNEXE 5
entourage.
OPJ avec parcours spécifique dès la formation GPX assorti d’une contractualisation pour exercer
De manière unanime, policiers comme gendarmes consultés, plaident pour une valorisation très
tôt du judiciaire notamment par une formation initiale moins succincte qu’actuellement. C’est surtout
le cas dans les écoles de gardiens de la paix, moins déjà chez les officiers de police qui regrettent,
quant à eux, le manque de formations de terrain. Chez les gendarmes, la demande est également
exprimée.
Une des propositions, qui a émergé des échanges, consiste à mettre en place, dans le cadre de la
formation initiale, des sessions d’OPJ pour les élèves gardiens de la paix, en particulier à l’attention
de ceux disposant déjà de compétences dans les matières juridiques et de les assortir d’une
contractualisation à exercer des fonctions d’OPJ sur la plaque parisienne où la demande est la plus
forte. Certains ont également proposé de distinguer le stage en police secours et celui en judiciaire
afin de permettre aux futures gardiens d’appréhender très tôt la matière.
Les jeunes professionnels exerçant en police nationale, tout grade confondu, ont insisté sur la
constitution d’un socle de connaissances partagées permettant de développer une culture policière,
le sentiment d’appartenir à une seule et même maison.
Parcours de carrière
De manière générale, s’est exprimée une demande d’information sur les perspectives de carrière
et plus concrètement sur le déroulement des carrières de manière assez concrète, comme par
exemple sur la diversité des métiers, les passerelles possibles.
• Corps administratif et de soutien de la GN : besoin d’informations sur les parcours possibles
au sein de la GN, passerelles au sein des différents corps, sur la formation. Regrette le peu
d’implication de leur hiérarchie directe à échanger sur ces thématiques.
• A contrario, le parcours des officiers de gendarmerie est lisible et apporte une forme de
sécurité pour ceux et celles qui embrassent cette carrière qui facilite l’acceptation des choix à
faire, tant professionnels que personnels.
• Gardiens de la paix sont également preneurs d’informations et d’échanges sur les possibilités
offertes par les différents métiers au sein du corps d’encadrement et d’application, sur les
conditions d’avancement et donc d’évolution au sein du corps.
• Sapeurs- pompiers de Paris et marins-pompiers de Marseille regrettent le manque d’informations
sur les conditions d’accès aux métiers de pompiers militaires ou pompiers professionnels dans
les départements ; informations nécessaires pour envisager une deuxième partie de carrière.
Ces attentes posent la question des relais d’information RH (conseillers mobilité carrière par
exemple) à développer.
47
Management et encadrement
• D’après les policiers présents, la manière de manager est différente selon que le policier a été
intégré dans le corps par la promotion interne ou externe.
De manière unanime, la question du management a été soulignée à travers l’importance à lui
accorder au cours de la formation initiale et par des formations dédiées tout au long de la carrière
et en fonction des postes occupés, ainsi que le nécessaire croisement des managements vertical
/ horizontal. Le terme de « bienveillance » dans le management est également revenu à plusieurs
reprises dans les échanges.
Moyens matériels
Les remarques formulées par les jeunes professionnels recoupent très largement avec les besoins
déjà recensés :
48
Synthèse des échanges avec le panel jeunes professionnels et volontaires du Ministère de l’Intérieur
ANNEXE 5
formation par le numérique et au numérique s’est développée et doit être améliorée.
49
50
Annexe 6 :
Compte-rendu de la rencontre avec
des chercheurs et universitaires
(19 février 2020)
ANNEXE 6
Sur l’état de la menace
51
Enfin, le rapport aux institutions a considérablement changé : elles sont déconsidérées, défiées,
décrédibilisées de manière croissante dans l’esprit public. Cette « désinstitutionalisation » de la société
se retrouve aussi dans les milieux étudiants, voire même chez leurs enseignants. Ce ne sont donc pas
seulement les classes populaires manifestantes, mais aussi les élites, qui s’écartent des institutions
traditionnelles structurantes pour la société.
Or la notion de police est étymologiquement liée à celle de l’ordre de la société. Il ne s’agit pas
simplement de sécurité, mais d’une société ordonnée. L’affaiblissement des institutions, quelles
qu’elles soient (églises, famille, travail localisé et durable, affiliations sociales), repose la question de
cette police de la société.
Quelle prise peut-on avoir sur de tels phénomènes ? Ce sont des mouvements historiques qui ne
se peuvent maîtriser. Il faut au mieux les accompagner, en tous les cas s’adapter à eux. Les acteurs
publics ne sont toutefois pas entièrement démunis face à cela : ainsi, les évolutions démographiques
répondent à des dynamiques chiffrables, avec des effets dans l’ensemble identifiés, qui peuvent
servir d’outil d’aide à la décision publique.
Le caractère intrinsèquement international d’Internet affaiblit le poids des régulations nationales
avec un risque de transfert du pouvoir normatif à des acteurs privés et/ou étrangers. L’intelligence
artificielle suscite de fortes attentes pour pallier les faiblesses de la régulation actuelle en développant
des outils de contrôle automatisé massif. Les technologies d’IA nécessitent cependant, au préalable,
un important travail de structuration des données collectées. Afin de pleinement bénéficier de l’IA
et de ne pas la subir, il est nécessaire de faire ce travail en amont.
Dans une certaine mesure, les avis convergent pour estimer que les menaces ne sont pas
fondamentalement nouvelles, mais que leurs vecteurs, leur temporalité, leur spatialisation et donc
leurs effets sont nouveaux.
L’émergence des radicalités, qui sont de plusieurs natures (« de droite », « de gauche », écologiste),
est soulignée par les intervenants. Si les sociétés ont déjà eu affaire à des radicalités, celles-ci peuvent
se porter sur de nouveaux champs (écologie) et toutes présentent des risques d’effets amplifiés du
fait de capacités de propagation et de résilience plus grandes.
La politique de sécurité peut cependant prendre des orientations différentes selon que les
menaces sont endogènes ou exogènes ainsi que selon le poids des éléments exogènes.
Enfin, d’autres risques et menaces sont identifiés : les séparatismes (islamiste, mafieux, zadistes),
les trafics de stupéfiants (qui conjuguent risques de santé publique et criminalité organisée), les
questions migratoires (filières de passeurs, travail clandestin, risque terroriste), cybercriminalité et
cyberattaques. Les risques peuvent parfois se transformer en menaces hybrides, avec la conjonction
de plusieurs profils (ex : criminels devenus terroristes).
Pour les intervenants, la capacité du Ministère de l’Intérieur à identifier, comprendre et répondre à
ces phénomènes est amoindrie par un déficit de prospective et de lien avec le monde de la recherche.
Il est reconnu que le ministère dispose de ressources d’information importantes mais qu’elles sont
insuffisamment exploitées.
Pour les intervenants, la question des rapports entre la police et la population passe avant tout
par le rapport entre la police et le territoire.
52
travers ces acteurs, c’est l’ensemble du concept de sécurité publique qui peut être pensé en
partant du territoire pour ensuite définir les missions, les acteurs et les moyens.
• L’adaptation des zones de compétence des forces de sécurité intérieure (FSI) aux territoires
pertinents. Les frontières administratives ne sont en effet pas toujours adaptées aux territoires
de délinquance. Ainsi, le département est parfois trop grand (par rapport à des territoires
pertinents recouvrant les grandes agglomérations) ou trop petit (par rapport aux zones de
défense et de sécurité).
• L’organisation « en tuyaux d’orgues » de la police peut induire une spécialisation forte
des métiers et donner l’impression à un interlocuteur extérieur de ne pas trouver le bon
interlocuteur ou une approche d’ensemble à ses problèmes. Or le « gardien de la paix » apporte
une réponse globale. La police devrait se réorienter vers une mission généraliste, de résolution
globale des problèmes des citoyens. Cette logique de production de service se substituerait
alors à la mission originelle, telle que conçue initialement, de la police qui visait à protéger
les institutions des troubles civils. La spécialisation peut cependant avoir des effets positifs :
les études de terrain montrent que les forces spécialisées sont plus efficaces du fait de leur
meilleure connaissance des sujets et de leur intégration dans les réseaux. L’enjeu principal est
plutôt celui des fréquentes rotations des forces sur un même territoire, qui entravent la bonne
connaissance et problèmes et des acteurs.
• L’amélioration des outils et des moyens des forces de sécurité : la formation des cadres
ANNEXE 6
des FSI n’inclue pas, en France, à l’inverse d’autres pays, les outils sociologiques (enquêtes :
victimation, sentiment d’insécurité, satisfaction) qui permettraient d’améliorer leur action.
Le recours à ces outils doit aussi permettre un meilleur dialogue avec les acteurs scientifiques
et plus généralement les partenaires du territoire. Cette approche polyvalente favorisera
la connaissance précise et complète du territoire par les FSI. De même, les FSI ne sont pas
formées au dialogue interinstitutionnel indispensable pour la construction et l’animation des
partenariats locaux. Le renforcement des compétences d’analyse et de compréhension des
territoires doit s’accompagner de capacités plus structurées dans la résolution de problèmes.
Par exemple, à l’instar de pratiques en cours à l’étranger, les FSI pourraient structurer des
banques partagées de fiches de résolution de problèmes quotidiens concrets (ex : occupation
de halls d’immeubles, rodéos urbains…). À ce jour, des bonnes pratiques se retrouvent de
manière éparse dans les commissariats et les brigades, qui pourraient être partagées avec une
vocation opérationnelle.
• Le lien direct avec la population peut aussi être travaillé par davantage de communication,
une participation directe à l’action des FSI (via le secourisme, la réserve).
Les enjeux sécuritaires posés par les nouvelles technologies sont nombreux et majeurs. Par exemple,
l’internet des objets (« IoT ») multiplie les vecteurs de cyberattaques sur des réseaux interconnectés
(domotique, véhicules connectés, services financiers, santé). Par ailleurs, les nouvelles technologies
remettent en question la notion traditionnelle de surveillance, qui était l’apanage de l’Etat et du
Ministère de l’Intérieur. Avec les nouveaux outils, la captation et la diffusion de l’information sont
rendues possibles par tout un chacun, ce qui fragmente la capacité de contrôle par celui qui est
le mieux informé. Il en résulte un nivellement des acteurs qui ont tous conscience d’avoir un rôle à
jouer. En outre, cette société de « sous-veillance » n’est plus liée à un territoire souverain déterminé,
elle se diffuse géographiquement. Au-delà de la question de la seule information, les acteurs privés
cherchent à se positionner avec les acteurs souverains sur de nombreux autres domaines (la monnaie
– cryptomonnaies -, la loi – crowd law -, la défense et la sécurité – armes numériques -).
LeMinistère de l’Intérieur est confronté à un réel enjeu d’appropriation de ces nouvelles
technologies. Les évolutions en cours impliquent d’adopter des nouveaux outils et de nouvelles
méthodes, agiles, afin de s’adapter à l’évolution de ces menaces. Elles impliquent aussi d’acquérir
des compétences de pointe qui sont aujourd’hui absorbées par le secteur privé, afin de ne pas être
excessivement dépendant des prestataires de services et des fournisseurs de technologie. Dans le
rapport avec les acteurs privés, les pouvoirs publics doivent en effet se méfier des fausses promesses
(par exemple en matière de police prédictive) et disposer de leurs capacités propres d’analyse et de
jugement. Enfin, plus indirectement, se pose aussi la question de la souveraineté industrielle et de la
53
capacité des acteurs nationaux à développer des solutions et équipements numériques de sécurité
et de défense.
L’un des principaux enjeux pour le ministère est l’appropriation des technologies d’intelligence
artificielle (IA). Certes, elles ont un impact sur les enjeux sécuritaires, mais elles influent aussi sur
les méthodes de travail des agents (accompagnement dans l’exécution des missions et tâches,
préparation du travail). Le ministère devrait en faire un enjeu politique fort. De façon plus générale, le
débat sociétal autour de l’IA se structure sans le Ministère de l’Intérieur. Or les acteurs y participant
prêtent au ministère des intentions qu’il ne se donne pas les moyens d’écarter ou d’éclaircir dans le
débat public. Sur ce sujet, et plus largement sur les nouvelles technologies, le ministère gagnerait à
travailler en réseau pour participer au débat. L’opinion se positionne en fonction de la confiance qui
est accordée à ces outils technologiques et aux acteurs qui les emploient. La confiance est la notion
de compromis entre l’exercice des missions de sécurité et la préservation des libertés. Au stade de
développement et d’emploi des technologies, il semble difficile de pouvoir la construire sans passer
par des phases d’expérimentation et de ciblage selon les principes de nécessité, de proportionnalité
et de minimisation.
Les nouvelles technologies reposent la question de la R&D et du rapport au savoir, à la science
et à l’innovation au Ministère de l’Intérieur et plus généralement dans les ministères régaliens. Pour
les intervenants, les ministères régaliens français doivent réinvestir la ressource humaine scientifique
française, qui aujourd’hui s’expatrie, et renouer avec la R&D en partenariat avec les universitaires.
D’autres pays (Home Office au Royaume-Uni) ont renforcé cette dimension.
Dans ce domaine, et dans les autres, les investissements nécessaires sont lourds. Ils invitent à une
approche partenariale (formation des agents, R&D/I). Mais ils peuvent aussi poser la question des
« règles d’or » budgétaires pour les ministères régaliens.
Enfin, de manière prospective, la dimension technologique des travaux du Livre blanc doit
permettre d’aborder les sujets de demain que sont le biopouvoir et la biotechnologie. Les modifications
génétiques permettent en effet d’envisager la production d’êtres « augmentés ». Ces techniques
ouvrent aussi de potentiels champs de fraude et d’investigation pour les FSI de demain. Il s’exerce
dans ce domaine une politique de puissance qui allie États et groupes industriels, dont une bonne
partie des pays ne s’est pas saisie par tentation d’une vision irénique des relations internationales.
54
Annexe 7 :
Assises territoriales de la sécurité
intérieure – synthèse des contributions
départementales
Les assises territoriales de la sécurité intérieure, organisées par les préfets de département tout
au long du mois de janvier 2020, ont permis à un très grand nombre de citoyens d’exprimer leurs
attentes et leurs préoccupations à l’égard de l’action des forces de sécurité intérieure. Ces assises ont
pris la forme de réunions publiques ainsi que, dans un peu plus de la moitié des départements, d’une
consultation en ligne.
L’organisation des Assises territoriales, dans chacun des départements de France, a permis
d’enrichir les premières réflexions, engagées dans le cadre du livre Blanc de la sécurité intérieure.
Cette séquence de consultation, inédite dans le cadre de la rédaction d’un livre Blanc, a permis
d’associer la diversité des acteurs qui forment, au plus près du terrain, la chaîne des secours : des
premiers intervenants (Police et Gendarmerie nationales, Sapeurs-pompiers), jusqu’aux bénéficiaires
ANNEXE 7
des opérations de secours (population et acteurs socio-économiques), en passant par les élus,
entreprises et monde associatif qui peuvent, notamment être conduits à participer au continuum
de sécurité.
MISSIONS / ORGANISATION
Constats :
• D’une manière générale, l’action des forces de sécurité intérieure (policiers, gendarmes et
sapeurs-pompiers) est perçue positivement.
• Cette perception positive s’est accrue depuis la mise en place de la police de sécurité du
quotidien.
55
• Toutefois un grand nombre de citoyens et d’élus ont noté une inadaptation de la répartition
des forces de sécurité intérieure aux évolutions de population et au poids naissant des
établissements publics de coopération intercommunale.
• Une demande d’État présent sur l’ensemble du territoire a été fortement rappelée et est
marquée par la recherche d’une plus grande cohérence dans la répartition territoriale des
forces de sécurité intérieure.
• Dans le même ordre d’idées, de nombreux citoyens ont exprimé leur insatisfaction quant aux
horaires d’ouverture des postes de police ou des brigades de gendarmerie jugés inadaptés ou
encore des modalités de couverture des territoires par les forces de l’ordre qualifiées parfois
de défaillantes notamment en fin de semaine ou durant la nuit. Ce sentiment est également
ressenti dans les départements touristiques où la saisonnalité de la fréquentation ne semble
pas assez prise en compte. De même les difficultés parfois rencontrées pour joindre police et
gendarmerie ont été évoquées.
• Le manque d’attractivité de certains territoires auprès des policiers et des gendarmes a été
relevé à plusieurs reprises par les élus concernés qui regrettent le manque de mesures efficaces
permettant d’assurer une fidélisation des forces de l’ordre sur leurs territoires.
• Dans la quasi-totalité des départements, une inquiétude a été soulevée à l’égard des incivilités
et de la petite délinquance. Le sentiment d’une réponse pénale trop lente et pas assez forte
a été très souvent mis en avant.
• La question des charges indues (procurations, escortes hospitalières, secours aux personnes
pour les sapeurs-pompiers, etc.) a été largement évoquée : la demande de réduire ces missions
périphériques peut, paradoxalement, venir contredire l’exigence d’une plus grande proximité
exprimée par de nombreux élus et citoyens et d’un renforcement des liens avec la population.
• Enfin, probablement en lien avec l’actualité quelques citoyens ont souhaité qu’une meilleure
formation soit apportée aux policiers et gendarmes chargés du maintien de l’ordre en insistant
sur la proportionnalité des actions engagées.
Recommandations :
• Le développement de patrouilles pédestres, corollaire du souhait d’une présence accrue des
FSI sur le terrain, est plébiscité.
• Dans le même ordre d’idées, une meilleure répartition des implantations en fonction des
bassins de vie et de délinquance est souhaitée.
• De manière générale, la présence physique des policiers et des gendarmes est recherchée et
le recours à des implantations de service public déjà existantes est proposé, par exemple les
Maisons France Services.
• Un contact renforcé avec la population est systématiquement souhaité : gardiens d’immeuble,
commerçants, écoles, etc.
• Le recours à la réserve opérationnelle a été très souvent évoqué afin d’aider les forces de
l’ordre à remplir leurs missions.
• Le volontariat des sapeurs-pompiers doit être encouragé.
• La simplification de la procédure pénale et sa numérisation figure parmi les recommandations
les plus fréquentes, de même que la nécessité de mieux faire connaître la pré-plainte en ligne.
• La nécessité pour les citoyens d’un numéro unique d’appel d’urgence « 112 » constitue une des
recommandations les plus fortement exprimées.
• La question de l’amélioration des conditions de vie et d’exercice (commissariats, casernes, …)
des forces de sécurité intérieure a été fortement soulevée tant par les élus que par les citoyens.
Il en est de même du financement des SDIS dans certains départements.
Constats :
• D’une manière générale, le constat est fait d’un besoin d’informations et de formations sur
les rôles respectifs des différents acteurs (forces de l’ordre, polices municipales, maires, élus…).
56
• Un grand nombre de maires a exprimé un sentiment de solitude. Ils ont de même souhaité
un renforcement de leur rôle et notamment une meilleure formation à leurs prérogatives
d’officier de police judiciaire.
• D’une manière générale, ces assises ont mis en exergue la fin du tabou de la vidéo-protection.
Désormais, une majorité d’élus semblent favorable à son développement.
• Si une participation citoyenne plus importante est majoritairement plébiscitée, quelques élus
et citoyens ont indiqué leur inquiétude à l’égard d’une « société de délation ».
• Sur le sujet des polices municipales, le constat est quasi unanime quant au besoin de formation
de ses membres et en particulier à l’usage des armes.
• Sur les sociétés de sécurité, la majorité des participants a évoqué la fragilité de celles-ci, de
leur mode de recrutement et de la nécessité de clarifier leurs missions.
• Une évolution en faveur d’une meilleure harmonisation des outils de partenariat et de
coopération est préconisée : la multiplication des instances entre les CLSPD, les GPO (groupes
de partenariat opérationnel déployés dans le cadre de la police de sécurité du quotidien)
invite à une rationalisation des comités pour une plus grande efficacité des acteurs souvent
les mêmes.
•
Recommandations :
• Le développement des polices municipales apparaît désormais comme une nécessité. Sont
ainsi souhaités un élargissement de leurs missions et notamment la capacité de délivrer des
amendes forfaitaires, une mutualisation des polices municipales à l’occasion des grands
ANNEXE 7
évènements, un accès à certains fichiers de sécurité et le renforcement de leurs prérogatives
attachées au conseil et des devoirs des familles.
• La mobilisation des citoyens sur le modèle des « voisins vigilants » ou « participation citoyenne »
est souvent évoquée de même que la nécessité de mobiliser d’autres acteurs : l’Éducation
nationale, les bailleurs sociaux…Le développement de partenariats avec ces nouveaux acteurs
est souvent recherché.
• De la part des élus, le besoin de formation ainsi que celui d’être informé de la suite donnée à
certaines affaires judiciaires a été mis en avant.
• L’information des populations et leur formation à la culture du risque –gestes de premier
secours, « journée japonaise » … - est apparue comme un élément important de la gestion de
crise, de même que la formation des petites entreprises aux risques liés aux cyber-attaques.
• Intégrer les forces armées, notamment dans les outremers, dans le continuum de sécurité a
également été proposé.
NOUVELLES TECHNOLOGIES
Constats :
• D’une manière générale, la présence de caméras de vidéo-protection sur la voie publique
est saluée et donne de bons résultats. Il ne faut toutefois pas sous-estimer les réticences de
citoyens qui continuent à percevoir la vidéo-protection comme une menace pour les libertés
individuelles (menace accentuée avec le développement des dispositifs de reconnaissance
faciale).
• Le développement des outils NEO mis à la disposition des forces de sécurité intérieure a
été salué même si leur usage demeure encore trop limité. De nombreuses voix ont d’ailleurs
regretté que ces outils mobiles ne soient pas davantage déployés, ce qui permettrait aux
policiers et aux gendarmes d’interagir davantage avec la population et de moderniser leur
mode d’action.
• Des élus, dans de nombreux départements, ont émis le souhait de développer des outils de
reconnaissance faciale.
• L’augmentation de la cybercriminalité a été notée par de nombreux chefs d’entreprises.
• Toutefois, la population reste attachée au contact humain et il convient de souligner que de
nombreuses zones blanches subsistent sur le territoire et notamment dans les outremers.
57
Recommandations :
• L’amélioration de la dotation des forces de l’ordre en outils NEO et la nécessité de disposer
d’applications mobiles fiables ont été très souvent citées ; le développement d’un Néo-PM sur
le modèle NéoPol et NéoGend.
• La géolocalisation des véhicules des forces de sécurité intérieure est une recommandation
très souvent exprimée.
• Le développement d’outils mettant en œuvre l’Intelligence Artificielle est cité notamment par
les élus de départements fortement urbanisés.
• La facilitation de l’usage des drones et l’adaptation du cadre règlementaire d’utilisation en
zone urbaine ont été également évoquées dans le même contexte.
• En situation de crise, les populations ont, dans l’ensemble, souhaité que soient mises à leur
disposition des applications sur smartphone et que les messages d’alerte soient disponibles
par plusieurs canaux.
• Enfin d’une manière générale, une amélioration de la communication de l’action des forces de
l’ordre, via les réseaux sociaux en particulier, est largement plébiscitée.
• Demeure enfin une ambivalence dans l’usage et le développement des nouvelles technologies
Assises territoriales
venant en appui de l’action
de la sécurité intérieuredes forces de sécurité intérieure : la souplesse et la facilité permises
par ces outils ne doivent pas occulter la nécessaire vigilance de l’État vis-à-vis des garanties à
apporter aux libertés individuelles lors de leur déploiement.
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Annexe 8 :
Conférence de sécurité Outre-mer
– consultation des élus ultramarins
· Composition de la conférence
• Mme Annick GIRARDIN, ministre des outre-mer
• M. Laurent NUÑEZ, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur.
ervices de l’État : équipe-projet LBSI, DGOM, DGPN, DGGN, DGSI, DGSCGC, hauts-commissaires
S
ou préfets des territoires ultra-marins.
Élus :
• Stéphane CLAIREAUX : Saint-Pierre et Miquelon
• Maurice ANTISTE : Martinique
• Gérard POADJA : Nouvelle-Calédonie
• robert LAUFOAULU : Wallis et Futuna
ANNEXE 8
I. Introduction
Les territoires ultramarins sont particulièrement concernés par les problématiques liées à la sécurité
publique (délinquance, homicide, trafic de drogue etc) et à la sécurité civile (cyclone, tremblement
de terre, glissement de terrain, submersion marine etc).
Le Livre Bleu outre-mer, présenté au Président de la République le 28 juin 2018, comporte dans son
premier chapitre des ambitions issues d’un travail interministériel et des Assises des outre-mer qui se
sont tenues entre fin 2017 et début 2018 sur le sujet de la prévention des risques naturels majeurs,
auxquels les territoires ultra-marins sont particulièrement exposés, et sur celui-ci de la sécurité.
Ce document, ayant une large portée, a été validé à haut niveau et son actualité incite à définir
une articulation cohérente avec le prochain LBSI quant aux priorités qui avaient alors été avancées.
En complément des éléments du Livre Bleu des outre-mer, les spécificités ultra-marines ont été
prises en compte au sein du LBSI par l’association de la direction générale des outre-mer (DGOM) au
comité de pilotage, à l’équipe projet, et aux différents groupes de travail.
Les assises territoriales de la sécurité intérieure, organisées fin 2019 / début 2020, ont également
permis aux préfets et hauts-commissaires de consulter les élus, la population, les acteurs socio-
économiques, et les forces de sécurité intérieures. Les comptes-rendus de ces échanges ont permis
d’enrichir le LBSI de propositions concrètes issues des territoires.
* En fonction des circonstances spécifiques apparues au moment de l’organisation de ces échanges (mouvements sociaux), la
liste peut faire apparaître une composition incomplète et certains représentants des forces ont pu être appelés à participer
aux réunions au dernier moment.
59
Enfin, pour compléter ce dispositif de concertation, la journée 27 janvier 2020 été organisée pour
consulter la représentation nationale ultra-marine et les élus locaux sur les questions d’organisation,
de partenariat et de continuum de sécurité, de RH et de moyens, et enfin de technologies nouvelles.
Les quarante-huit parlementaires et tous les présidents d’associations des maires ultra-marins ont
ainsi été invités à participer à ce temps privilégié d’échange afin de faire valoir leurs propositions.
8h30 : Ouverture de la conférence par Mme Annick GIRARDIN, ministre des Outre-mer
8h50 : Présentation du Livre blanc de la sécurité intérieure par Mme Isabelle EPAILLARD, directrice
de projet
9h10 – 11 h : Travail en ateliers
11h10-11h45 : Temps de restitution
11h45 : Clôture de la conférence par M. Laurent NUÑEZ, secrétaire d’État auprès du ministre de
l’Intérieur
a. GT-1 Organisation
De nombreuses interrogations ou points de vue furent échangés au cours des ateliers, notamment
celui relatif à l’organisation.
• Sécurité routière
En Nouvelle-Calédonie, la conduite des plus jeunes sous l’empire de stupéfiants est un véritable
problème. Cette réalité est partagée dans de nombreux territoires ultra-marins. Il est donc primordial
selon eux d’accentuer les contrôles en la matière (tests salivaires) ainsi que les actions de prévention.
60
Pour les missions de longue durée de la gendarmerie, le critère de la cellule familiale stable est
retenu, ce qui un facteur d’intégration à la population.
Pour les forces mobiles (séjour de courte durée), une instruction en liaison avec les unités de
gendarmerie locales pourrait être effectuée.
Il est souligné que ces formations et instructions permettront de renforcer les liens avec entre les
FSI et les autorités coutumières ou chefferies. Ce message a été porté au Sénat.
La question du renforcement des FSI par des originaires est également évoqué.
Pour Saint-Pierre et Miquelon, il est souligné la bonne intégration des FSI dans la population.
Chaque préfet, ou son représentant, fait un compte rendu des rencontres territoriales :
• Guadeloupe
250 personnes ont participé aux rencontres territoriales.
La sécurité est de la responsabilité de chacun.
ANNEXE 8
La circulation des armes a un impact fort sur l’augmentation et la structuration de la délinquance.
L’opération « déposons les armes » a eu un retour positif de la part de la population.
La vidéo surveillance est un outil devenu indispensable, mais encore fragile (nombreuses
défaillance, et dégradations).
Les violences faites aux femmes font partie des sujets à traiter de manière prioritaire.
• Saint-Pierre et Miquelon
Les relations avec le Canada sont déterminantes : pour pouvoir se rendre à Saint-Pierre et Miquelon,
il est nécessaire de passer par le Canada. Il est ainsi indispensable de renforcer la coopération avec le
Canada en matière de sécurité.
Le port est également un enjeu fort de sécurité : il n’est pas structuré actuellement pour pouvoir
effectuer des contrôles complets des flux grandissants.
• La Réunion :
Plusieurs points ont été évoqués au cours de cette concertation. Deux d’entre eux furent
particuliers : le renforcement des contrôles régaliens dans le secteur économique, et le fait d’avoir
des polices municipales la nuit.
• Guyane :
Les problématiques en matière de sécurité, en plus de la délinquance « classique », sont
nombreuses en Guyane : parentalité (lien à renforcer pour maintenir les enfants en milieu familial –
monoparentalité), et violences intrafamiliales.
La sécurité privée est un secteur en devenir : il génère de nombreux emplois pour les jeunes
guyanais.
Il est enfin souligné le problème de vide législatif en matière d’armes longues (permis de chasser
notamment).
61
• Martinique :
Plus de 350 réponses ont été reçues en ligne.
Le droit au suivi a été évoqué : il a été proposé de mettre en place un référent qui suit la procédure
jusqu’au bout (visibilité).
D’autres sujets furent également précisés :
• maintenance complexe et coûteuse des dispositifs de vidéosurveillance ;
• améliorer l’interopérabilité entre les acteurs de la sécurité ;
• rôle des maires : ils sont le pivot de la sécurité. Il conviendrait de généraliser la mise en place
de conciliateurs au niveau communal afin de décharger les FSI ;
• le travail avec les sociétés de sécurité privée doit permettre une meilleure couverture du
territoire en lien avec les FSI.
• Polynésie française :
La Polynésie française est un territoire immense (grand comme l’Europe), discontinu, qui doit faire
face aux défis du continuum de sécurité
Les violences intrafamiliales sont très élevées : taux quatre fois plus élevé qu’au niveau national.
Les autres sujets prioritaires sont : le trafic d’ICE, les vols à main armée, l’insécurité routière.
c. GT-3 : ressources et RH
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Annexe 9 :
Conférence des citoyens – relations entre
la population et les forces de sécurité
intérieure
Synthèse générale
Rappel méthodologique
Pour mener à bien la conférence de citoyens pour le Ministère de l’Intérieur, l’Ifop a réuni un panel
ANNEXE 9
de 108 citoyens représentant la diversité de la population française. Afin d’atteindre cet objectif de
diversité, les citoyens ont été recrutés en fonction de plusieurs critères. Après la prise en compte
du facteur géographique, il a fallu veiller à ce que le panel soit équilibré du point de vue socio-
démographique, c’est à dire au niveau générationnel et socio-professionnel ainsi que de genre. Cette
répartition a été établie à partir de la structure de population telle que définie par le recensement
de l’INSEE.
Ces 108 citoyens, de tous les âges, venant de toutes les régions de France métropolitaine et
d’Outre-mer ont été réunis au Ministère de l’Intérieur, place Beauvau, à deux reprises :
• Lors d’un premier week-end les 11 et 12 janvier,
• Une seconde fois, lors de la journée du 25 janvier.
• Atelier 1 : « Quelles sont les attentes des citoyens à l’égard des forces de sécurité, et comment
mieux y répondre (par l’information, la formation…) ? »
• Atelier 2 : « Quelle place pour le numérique dans la relation entre les citoyens et les forces de
sécurité ? »
• Atelier 3 : « Comment les citoyens et les forces de sécurité peuvent-ils lutter contre les
incivilités ? »
• Atelier 4 : « Comment les citoyens peuvent-ils avec les forces de sécurité devenir acteurs de
leur sécurité ? »
63
Le dimanche 12 janvier, ces différents ateliers, animés par les consultants de l’Ifop(1), ont donné
lieu à des temps d’échange sur la façon dont les citoyens, enrichis par les formations reçues la veille,
envisageaient la thématique sur laquelle ils étaient amenés à travailler.
Une plateforme en ligne a également été ouverte par le centre des hautes études du ministère
(CHEMI) durant toute cette séquence afin de permettre aux participants de trouver de la
documentation et de poser des questions aux experts du ministère jusqu’à la seconde rencontre.
Deux semaines plus tard, le samedi 25 janvier, chaque atelier, sous la conduite des consultants
de l’Ifop, a été amené à émettre des propositions dans la perspective du Livre blanc de la sécurité
intérieure. Ces propositions ont ensuite fait l’objet d’une présentation devant le Ministre. Nous vous
présentons ci-dessous une synthèse des principaux enseignements de ces 4 ateliers.
Les points de vue commencent à diverger dès lors qu’il est question de revenir aux sources de
cette distance ou de cette perte de confiance constatée avec les forces de l’ordre.
• Une frange relativement minoritaire des citoyens, plus jeune, dénonce prioritairement une
responsabilité des représentants des forces de l’ordre, à qui l’on reproche des actes de
violences qui semblent parfois injustifiés (« violences policières ») ainsi qu’un traitement
différencié des civils selon des critères qui inquiètent (« délit de faciès ») : « des abus de
pouvoir (…) Les effets de l’actualité récente depuis le tournant des Gilets Jaunes, qui fait ressortir
les dérives de la violence policière à l’encontre des citoyens » Atelier 4
1 Les représentants du Ministère de l’Intérieur, sans assister aux ateliers, restaient cependant disponibles comme ressource
experte pour apporter des clarifications ou compléments d’informations aux questions des participants, relayées par l’Ifop.
2 Faisant toutefois apparaître des nuances, voire des contrastes entre la perception des forces de l’ordre (police, gendarmerie)
et la sécurité civile. Un décalage qui s’explique très logiquement, comme l’observent les citoyens, par la nature de leur rôle.
3 Pour beaucoup, cette période semble faire référence à une France « des villages », dans laquelle les relations avec les FSI sont
pacifiées et leurs représentants, connus de tous, parfaitement intégrés à la vie locale.
64
• Pour les autres, ce rapport dégradé avec les FSI trouve son origine dans le contexte social
actuel, jugé plus violent et marqué par un délitement des valeurs communes. De ce point de
vue, l’existence d’éventuelles « dérives » de la part des FSI n’est pas complètement ignorée
mais ce phénomène se trouve en grande partie relativisé à l’aune d’un contexte pointant
d’abord une responsabilité du côté des civils. Cette perception explique la proposition
systématiquement suggérée visant à faire davantage intervenir les FSI en milieu scolaire ou à
renforcer les cours d’éducation civique.
« Il y a de notre point de vue une perte des valeurs élémentaires de la vie sociale. Les notions de
civisme et de respect sont trop peu présentes et valorisées dans notre société (…) Nous avons le
sentiment général d’une progression du nombre d’incivilités en France, ce qui crée un sentiment
d’insécurité et d’atteinte au vivre ensemble. Cette situation alimente aussi la perte de confiance
à l’égard des institutions tout comme vis-à-vis de nos concitoyens » Atelier 3
« La montée de l’individualisme, des incivilités, de l’agressivité chez certains citoyens dans
un climat global de perte de civisme » Atelier 4
Malgré la très forte polarité des opinions exprimées à propos des relations avec les FSI, et en
particulier des forces de l’ordre, les attentes des citoyens convergent toutes vers un renforcement
du lien de « proximité ». Il s’agit principalement pour les citoyens d’envisager des rapports plus
« quotidiens » avec les FSI, échappant aux cadres habituels des interpellations ou d’une réponse
à un besoin spécifique (plainte ou autre). On devine aussi qu’il est question de mieux connaître les
représentants des FSI à l’échelle locale. Dans l’idéal, beaucoup souhaiteraient avoir la possibilité
de les rencontrer personnellement et de pouvoir les identifier pour rompre avec une sensation
ANNEXE 9
d’anonymat qui ne favorise pas la confiance. Derrière cette notion de proximité, les citoyens pensent
à différentes déclinaisons :
• Une proximité d’abord synonyme de « présence sur le terrain », avec des FSI bien identifiées
par les populations locales. On note que les motivations sous-jacentes peuvent se révéler très
différentes : pour les profils les plus inquiets quant à leur sécurité, cette présence sur le terrain
est avant tout « rassurante ». Pour d’autres, c’est la recherche d’un contact prolongé qui est
recherché, dans l’espoir que cela puisse apaiser les relations dans les territoires difficiles.
« La proximité, ce qui passe par être plus présent sur le terrain, favoriser les rencontres et
l’écoute avec les citoyens, développer les partenariats (type GPO) et le faire savoir, démultiplier
les actions locales avec les populations. » Atelier 1
« Nous ne dialoguons pas assez, nous avons du mal à nous comprendre et à nous faire
confiance (…) la police de proximité est intégrée à la population comme les Pays-Bas, le Danemark
ou la Suisse (…) Développer le dispositif des référents, c’est-à-dire des policiers et gendarmes en
activité ou retraités qui travaillent en lien avec la mairie et la population, notamment dans les
quartiers les plus sensibles » Atelier 3
65
• Une proximité associée à la présence des FSI « en-dehors des cadres habituels » : dans le même
ordre d’idées, s’est beaucoup exprimée l’attente de voir les FSI intervenir dans les écoles ou
à l’occasion de réunions publiques organisées par les mairies, par exemple. Ces propositions
sont à mettre en lien avec la volonté de renouveler les expériences de contact avec les FSI
dans des « tiers lieux », qui ne sont ni des commissariats, ni des théâtres d’opération. Les
propositions formulées en ce sens indiquent des attentes envers de nouvelles possibilités de
rencontres et d’échanges en-dehors des situations de crise, dans l’objectif de « normaliser »
voire de « banaliser » les liens FSI-citoyens.
« Rétablir une police de proximité avec des agents qui connaissent les habitants afin de
développer le dialogue et d’opérer une forme d’autorégulation (…) instaurer des patrouilles
pédestres. » Atelier 1
« Une absence de rencontres et de liens humains, en dehors des cas de crise (…) Renforcer le
rôle de prévention et de sensibilisation par les FSI dans les établissements scolaires en s’adaptant
à l’âge du public rencontré » Atelier 4
« Les rapports avec les agents nous semblent parfois plus ‘administratifs’ qu’humains »
Atelier 2
« Une perte d’empathie de la part de la police et de la gendarmerie à l’égard des citoyens (…)
Une posture d’autoritarisme trop sèche, qui donne un sentiment d’infantilisation et d’infériorité
du citoyen » Atelier4
« L’inscription dans la formation des policiers et des gendarmes d’une approche psychologique
des citoyens, mais aussi de la communication non-violente et des ressorts du dialogue. »
Atelier 4
III- Faire entrer les FSI dans une logique plus ‘servicielle’
Bien que l’ensemble des citoyens se défendent d’associer les FSI au terme « service », dans la
mesure où celui-ci comporte une dimension « marchande » jugée inappropriée, les diagnostics et
les propositions convergent vers l’idée de voir les FSI adopter une logique plus ‘servicielle’, c’est-à-
dire davantage orientée vers la notion de service rendu aux citoyens. Cet aspect s’inscrit dans une
tendance plus générale de profonde transformation du rapport des Français à l’ensemble des missions
de l’État(5). Dans l’esprit des citoyens, la transformation attendue des FSI en termes de « services »
recouvre plusieurs dimensions :
4 Cet aspect révèle toute la difficulté que pose la question du « statut » et de la « posture » des FSI pour le public : des FSI,
que l’on aimerait voir « plus proches », tout en continuant d’incarner une forme d’autorité. Dans l’idéal, il s’agirait pour les
citoyens de voir les FSI inspirer l’autorité sans que celle-ci ne suggère de lien « hiérarchique » avec les citoyens : « ce sont des
citoyens comme les autres après tout ».
5 Nous observons dans nos études que les Français ont tendance à se montrer plus exigeants à l’égard des services de l’Etat, avec
une forte demande d’efficacité et de simplicité. Dans certains domaines, comme le numérique par exemple, ces exigences
revues à la hausse s’inspirent aussi des services privés qu’ils consomment par ailleurs, devenus des « standards » auxquels
l’Etat doit, selon eux, être en mesure de s’aligner. Ce phénomène était particulièrement présent dans le groupe 2 qui devait
justement s’intéresser aux enjeux numériques : « nous avons trop souvent le sentiment qu’il s’agit d’outils ‘expérimentaux’ dont
l’appropriation par les citoyens est difficile » Atelier 2
66
• Une simplification du fonctionnement : le thème de la « simplification administrative »
a constitué une pierre d’achoppement centrale dans les discussions(6). Du point de vue du
public, il s’agit avant tout d’aller vers :
– Une clarification voire une simplification du schéma organisationnel des FSI, jugé complexe
et opaque. Même après les formations, de nombreux questionnements persistent à l’égard
de l’efficience d’un organigramme qui surprend par sa complexité: « cela reste encore très
flou pour nous. » Atelier 3
– Une clarification des rôles et du champ d’action de chaque corps, notamment entre la
police et la gendarmerie(7), mais aussi entre la police municipale et la police nationale.
– Une harmonisation des pratiques entre les territoires : les citoyens ont été surpris par
l’hétérogénéité des modes de fonctionnement et par l’absence de généralisation d’initiatives
efficaces.
– Une simplification des démarches pour que celles-ci soit plus faciles à mettre en œuvre,
plus courtes, tout en permettant un meilleur suivi de la part des citoyens, sur le modèle des
pré-plaintes (un système plébiscité).
• Une simplification des procédures, aussi bien du côté des agents que des citoyens. Ces derniers
plaident notamment en faveur d’un regroupement des « points d’entrée » pour accéder
aux différents services des FSI (par l’intermédiaire d’un numéro unique ou d’une plateforme
pouvant centraliser toutes les démarches).
• Un accès facilité à une information précise et claire pour répondre à un fort sentiment de sous-
information: « un manque d’information sur nos droits, sur les recours possibles, les démarches à
effectuer, le suivi des dossiers, etc. ». Sur ce point, trois problèmes retiennent particulièrement
l’attention :
– Une information trop dispersée d’une part, un phénomène directement mis en lien avec
l’organisation jugée complexe des FSI : « cette information nous semble très éparpillée et
redondante entre les différents services de l’État (préfectures, mairies, gendarmeries etc.). »
Atelier 2
– Une information complexe d’autre part, avec un langage et des codes propres aux FSI,
jugés « techniques », « arides » et finalement trop proche de l’univers de l’administration,
ANNEXE 9
pouvant nuire à la lisibilité de ces informations par les citoyens : « nous observons que le
terme de « forces de sécurité intérieure » ne fait pas partie de notre langage commun » Atelier 3
– Enfin, une information trop rarement « descendante » : « Nous sommes en attente d’une
information de la part des FSI avec une démarche ‘Aller vers’ le citoyen sur les dispositifs
existants. » Atelier 4
• Un engagement des FSI dans des processus d’évaluation : nombreux sont les citoyens à
formuler le souhait de voir les FSI s’inscrire dans une démarche d’amélioration de leurs services
à travers des exercices d’évaluation, d’audit, ou de comparaisons internationales. Ce résultat
dénote, selon nous, d’une envie plus générale de voir les FSI donner des signes de remise en
question et d’évolution.
« (…) contrer les fake news et d’illustrer une institution qui se modernise (…) Réinterroger les
modèles à la lumière des exemples d’autres pays (Royaume-Uni, Allemagne) afin d’améliorer les
pratiques » Atelier1
« Dans le but d’améliorer la qualité du service des forces de sécurité vis-à-vis des citoyens,
nous proposons que l’expérience de chacun avec les FSI puisse régulièrement faire l’objet d’une
évaluation en ligne (accueil, qualité d’écoute, etc.) » Atelier 2
« S’inspirer de modèles étrangers » Atelier 3
6 Il convient ici d’insister sur le fait que le bénéfice est double selon les citoyens rencontrés, il est autant question pour
eux de permettre un accès simplifié aux FSI que de « libérer du temps » aux agents pour leur permettre une plus grande
présence « sur le terrain » ou « au contact des populations ». En d’autres termes, la notion de simplification administrative est
jugée d’autant plus essentielle qu’elle répond aux deux ordres d’attentes qui dominent dans les discours : la proximité et la
simplicité.
7 La pertinence de la coexistence d’une gendarmerie et d’une police nationale est beaucoup questionnée par les citoyens
dans la mesure où elle semble davantage justifiée par un héritage historique que par une réelle recherche d’efficacité
67
IV- Vers un fonctionnement plus « ouvert » des FSI ?
Parallèlement à ces attentes de proximité et d’amélioration des services, les citoyens ont aussi mis
en évidence leur intérêt de voir le fonctionnement des FSI davantage s’ouvrir sur l’extérieur à l’avenir.
• Des FSI mieux intégrées dans les « écosystèmes locaux » : il s’agit d’une tendance forte au sein des
différents groupes, consistant à imaginer les FSI devenir de véritables parties prenantes dans la
vie locale, à travers des relations plus formalisées avec les mairies, les associations, les bailleurs,
etc. Cette idée, relativement transversale selon les groupes, a été soumise au ministère dans le
but de favoriser une approche de la sécurité plus en lien avec les problématiques locales, de
permettre à l’ensemble des acteurs de définir des objectifs communs et de coordonner leurs
actions pour plus d’efficacité.
« Faire travailler les FSI, les associations et les maires dans des groupes communaux. »
Atelier 1
« Le développement des synergies entre les différents acteurs (citoyens, mairie, école, police
municipale, FSI…) nous paraît également essentiel (…) Il est important de travailler sur des sujets
de fond, concrets et de terrain à long terme, en associant les partenaires institutionnels (école,
comités de quartier, clubs de sport, associations, etc.). (…) Amplifier, systématiser et mieux
faire connaître les conseils locaux réunissant tous les acteurs (élus, bailleurs, école, associations,
forces de sécurité intérieure et citoyens) » Atelier 3
« Les échanges entre les FSI et les citoyens par le biais d’associations agréées (…) Mettre en
place un conseil mixte au niveau local (un cadre pour se réunir entre élus, gendarmes, policiers,
citoyens) » Atelier 4
« (…) comités consultatifs avec les citoyens (…) exerçant un droit de regard sur l’action et les
méthodes des forces de l’ordre. » Atelier 1
« Nous exprimons l’attente d’une information transparente, sincère et immédiate (ne pas
minimiser la gravité d’une situation, accepter de dire quand on ne sait pas). Il existe une relative
méfiance vis-à-vis de l’information liée aux communications sur les évènements de Tchernobyl,
et plus récemment sur l’incendie de l’usine Lubrizol (…) Rendre le Ministère de l’Intérieur ouvert
sur l’extérieur. » Atelier 1
68
Compte-rendu de l’atelier n° 1
Atelier 1 – Quelles sont les attentes des citoyens à l’égard des forces de sécurité, et comment mieux
y répondre (par l’information, la formation…) ?
Notre groupe est composé de 28 citoyennes et citoyens. Nous venons de différentes régions de
France, de communes de tailles différentes, en zone urbaine, périurbaine et rurale.
Nous avons été invités à participer à cette concertation citoyenne portant sur les relations entre
les citoyens et les forces de sécurité intérieure, et plus précisément à nous prononcer sur la question
suivante : « Quelles sont les attentes des citoyens à l’égard des forces de sécurité, et comment mieux
y répondre par l’information, la formation ? »
Nous avons souhaité participer à cette conférence de citoyens pour différentes raisons :
• Il s’agit d’une opportunité pour affirmer notre rôle de citoyen : la démarche de la conférence
citoyenne nous intéresse, c’est un moyen pour nous de donner notre avis, de partager avec
d’autres citoyens, se former, apprendre et au final tenter de faire évoluer les choses,
• Parallèlement, une partie d’entre nous souhaitait comprendre la dégradation de la relation
entre la police et les citoyens, échanger sur le comportement des forces de l’ordre, sur les
évolutions depuis ces dernières années, particulièrement suite aux attentats de Charlie Hebdo
et du Bataclan,
• Et pour certains, cette participation était en réaction à un vécu d’insécurité dans leurs lieux
de vie et / ou de travail (hôpital, école) et dans l’espace public.
Nous attendons de voir de quelle manière seront prises en compte nos propositions.
*
* *
ANNEXE 9
Nous faisons le constat général de tensions entre les forces de sécurité et les citoyens avec des
appréciations différentes :
• Nous sommes bien conscients que les missions des pompiers et des forces de l’ordre sont
différentes : salutaires et protectrices pour les pompiers, préventives et répressives pour les
forces de l’ordre.
• Nous apportons notre soutien aux forces de sécurité dans leurs missions de service public,
notamment lorsqu’elles sont malmenées dans certaines circonstances (« les pompiers, les
policiers interdits d’aller dans certains endroits, dans les zones de non-droit ; les policiers injuriés,
surchargés et pris à partie par les manifestants »).
• Nous insistons sur le rôle majeur (efficacité et dévouement) de protection des populations,
en particulier lors des crises (attentats, prises d’otage à l’image du geste d’Arnaud Beltrame,
catastrophes naturelles, incendie de Notre-Dame, inondations dans le Var…), qui a engendré
une image de cohésion entre les forces de sécurité intérieure (FSI) et la population.
• Malgré une image parfois faussée de certains médias et réseaux sociaux, notre esprit critique
nous permet de faire la part des choses.
Nous déplorons, cependant, certaines attitudes des forces de l’ordre, autour de :
• La rupture d’égalité entre les citoyens lors de contrôles (avec récemment la mort d’un citoyen
par plaquage ventral, le rapport différent aux femmes, aux jeunes, l’usage du tutoiement, etc.),
• Le manque de discernement, qui peut entraîner des réponses disproportionnées et des
interrogations légitimes sur l’utilisation des méthodes d’intervention et des matériels utilisés,
• Les abus de pouvoir,
69
• L’absence de référentiel métier connu de tous, qui peut être à l’origine du manque de
discernement,
• L’absence de suivi de l’information après les « bavures ».
Certains pointent également la responsabilité des gouvernements dans la gestion du maintien de
l’ordre (instrumentalisation des forces de l’ordre par le politique).
Parallèlement, nous avons le sentiment d’un malaise au sein des FSI, qui renvoie :
• Au nombre de suicides croissant et au nombre de violences directes subies,
• Au manque de moyens humains et matériels,
• À l’épuisement des troupes et à la dangerosité du métier,
• À la perception d’un manque d’écoute et de reconnaissance par leur hiérarchie,
• Au déficit de formation initiale et continue,
• À la perception d’une mauvaise gestion des effectifs (jeunes recrues dans les zones sensibles,
changements d’affectations qui ne permettent pas de créer un lien avec les habitants).
Néanmoins, nous faisons le constat d’évolutions positives, autour des éléments suivants :
• Une plus grande disponibilité (ex. les pompiers) et réciprocité (retour en cas d’appel),
• L’efficience du 17 (en termes d’écoute et de réactivité),
• Le meilleur accueil dans les commissariats (avec plus d’écoute, une parole plus facile, une
meilleure prise en compte des plaintes),
• Une plus grande présence et visibilité sur le terrain,
• Et, au final, le constat d’une sécurité globalement assurée sur l’ensemble du territoire.
Lors des formations que nous avons reçues les 11 et 12 janvier, nous avons pris conscience de la
diversité des FSI (quand spontanément nous avons tendance à n’évoquer que la Police nationale)
et de leurs missions (dont les métiers sociaux). Nous nous interrogeons, cependant, quant à la
complexité organisationnelle des FSI (notamment autour de la séparation entre Gendarmerie et
Police nationale).
Nous avons également pris connaissance de l’évolution des outils de communication (réseaux
sociaux, spots vidéo…) et de la communication positive des FSI ; une démarche qui nous était
totalement inconnue.
*
* *
Nous constatons une difficulté à définir des attentes pour tous les citoyens, quel que soit leur
lieu d’habitation. Par ailleurs, pour certains, les tensions actuelles trouvent leurs sources dans des
problématiques plus globales et structurelles (sociales, sociétales, politiques).
« L’amélioration des conditions sociales peut permettre de résoudre les choses en amont. Il
y a une responsabilité politique, dans une société qui met la consommation comme source de
bonheur, forcément on a une population qui n’a plus rien à perdre et les choses se passent mal
face aux forces de l’ordre »
L’enjeu majeur pour nous est de construire une confiance partagée, de retisser le lien entre les
citoyens et les FSI. Plusieurs axes sont mis en avant :
70
• La proximité, ce qui passe par être plus présent sur le terrain, favoriser les rencontres et l’écoute
avec les citoyens, développer les partenariats (type GPO) et le faire savoir, démultiplier les
actions locales avec les populations.
ANNEXE 9
quantification des incivilités, de la satisfaction des habitants.
*
* *
Suite à nos échanges sur les relations entre les citoyens et les FSI, sur le rôle de chacun dans
des situations d’urgence climatique (dont nous sommes conscients qu’elles vont s’intensifier) ou
industrielle, ou dans les situations d’incivilités, notre groupe suggère différentes propositions.
Rendre le citoyen acteur du service de sécurité intérieure, autour des pistes suivantes :
–
Alerter sur les situations de détresse sociale, de danger des populations, d’atteinte à
l’environnement, aux libertés publiques, etc.
–
Alerter sur des situations à risque (« signalement citoyen », « vigilance de proximité ») dans une
double perspective : déclarer un fait objectif (constat d’immeubles vétustes, de ponts en
mauvais état, de situations d’insécurité…) et avertir les citoyens qui se mettent eux-mêmes
ou les autres en danger, sous condition :
71
– D’une formation adaptée (« apprendre la vigilance », « éduquer le regard »), et d’un
développement de l’information sur les dispositifs existants,
– De ne pas signaler sur le seul principe de la délation, mais en privilégiant la prévention à
la répression et en s’assurant du suivi,
– De garanties en matière de sécurité pour le porteur d’alerte (discrétion sur l’origine de la
source),
– D’avoir un outil numérique (application, n° unique pour alerter).
Sur ces différents dispositifs, une communication est nécessaire pour sensibiliser les citoyens
(« comprendre la façon dont les citoyens peuvent agir et s’intégrer dans la sécurité intérieure »), de
même qu’il pourrait être intéressant de trouver les moyens de valoriser l’engagement citoyen (par
exemple, par le crédit d’impôt, le défraiement dans l’entreprise, etc.).
72
Crédibiliser la communication
En situation de crise, nous exprimons l’attente d’une information transparente, sincère et
immédiate (ne pas minimiser la gravité d’une situation, accepter de dire quand on ne sait pas). Il
existe une relative méfiance vis-à-vis de l’information liée aux communications sur les évènements de
Tchernobyl, et plus récemment sur l’incendie de l’usine Lubrizol.
En matière de prévention, si l’information sur les conduites à tenir apparait effective dans les
zones à risques, nous attendons :
• Une information au niveau départemental voire national (signalement des risques potentiels
pour les touristes) avec des explications sur les différents signaux d’alerte, sur les conduites à
suivre (confinement, par exemple).
• Une information et une communication ciblées en direction des associations et des
collectivités territoriales, qui constituent des relais essentiels.
Plus globalement, la confiance se construit avant tout par une plus grande présence sur le terrain,
permettant une connaissance réciproque entre citoyens et FSI. En termes de communication, il est
important selon nous de :
• Privilégier la communication par les professionnels de la sécurité intérieure pour éviter le
clivage politique,
• Renforcer la communication dans les médias nationaux sur la diversité des missions des FSI
pour protéger les citoyens (reportages avec des acteurs de terrain),
• Accentuer la présence des FSI sur les réseaux sociaux (« l’idée de contrer les fake news et
d’illustrer une institution qui se modernise »),
• Mettre en place des comités consultatifs avec les citoyens (au niveau communal, départemental,
régional et national) qui participent aux orientations sur les enjeux de la sécurité intérieure, et
exercent un droit de regard sur l’action et les méthodes des forces de l’ordre ; en écho avec
la volonté d’une plus grande implication citoyenne et dans le souci de construire une plus
grande relation de confiance. L’objectif est l’apport d’un regard extérieur et d’une plus grande
transparence,
• Mettre en place une application « infos citoyens » unique à toutes les forces de sécurité
ANNEXE 9
intérieure pour signaler tous les risques, poser des questions, échanger avec les acteurs de la
sécurité intérieure, recevoir des informations (hors des appels d’urgence),
• Étudier l’efficacité et la faisabilité d’un numéro d’appel d’urgence unique.
73
Compte-rendu de l’atelier n°2
Atelier 2 – Quelle place pour le numérique dans la relation entre les citoyens et les forces
de sécurité ?
Avant toute chose, nous tenons à souligner que nous apprécions le geste d’ouverture du Ministère
de l’Intérieur à l’égard de la parole citoyenne, d’autant plus que la question soulevée nous paraît
essentielle. Face aux enjeux qu’elle recouvre, nous nous sommes efforcés malgré nos différences
d’apporter des éléments de réponse susceptibles de convenir à l’ensemble des citoyens français que
nous représentons aujourd’hui.
*
* *
Nous constatons, de manière unanime, que la relation entre les citoyens et les FSI – en particulier
avec la Police nationale – est pleine d’ambivalences.
Notre image des forces de sécurité civile (pompiers, sauveteurs en mer) est très positive car
nous y associons des fonctions telles que la protection, le secours et le soin. Il nous semble que nos
liens sont forts avec les pompiers, sans doute parce qu’ils ont une fonction d’assistance et non de
répression.
À l’inverse, les relations entre citoyens et forces de sécurité (police et gendarmerie) nous paraissent
plus compliquées.
Nous sommes évidemment conscients de l’engagement de ces femmes et hommes qui assurent
notre protection. Nous savons aussi que leur travail est difficile et dangereux, sous tension et qu’ils
manquent de moyens.
Nous constatons une détérioration du lien de proximité avec les policiers et gendarmes, qui
conduisent à une relation distante. Nous avons d’ailleurs été surpris par le nombre de victimes qui
n’osent pas déposer plainte dans les commissariats et gendarmeries.
Certains d’entre nous expriment même des sentiments de défiance, voire d’hostilité. D’autres
vont jusqu’à évoquer leur peur d’être confrontés aux forces de sécurité, notamment dans le cadre
de contrôles pas toujours jugés légitimes (comme les contrôles au faciès). Même si notre groupe reste
divisé sur la question des violences policières, y compris sur le terme de « violences policières », nous
avons tous été frappés par les images qui nous sont parvenues ; celles-ci ne sont pas la hauteur de
l’exemplarité que nous attendons des FSI.
*
* *
74
Notre compréhension de la question qui nous est posée
La question qui nous est posée aujourd’hui (« quelle place pour le numérique dans la relation
entre les citoyens et les forces de sécurité ? ») nous frappe d’abord par son ambivalence. En effet,
comment créer du lien « humain » avec des outils, qui, justement, dématérialisent la relation voire se
substituent à l’humain ?
À nos yeux, le numérique représente un outil plein d’opportunités, susceptible de participer à
l’amélioration des services des FSI, mais dont l’utilisation n’est pas sans risque.
La question du respect des libertés individuelles nous préoccupe en premier lieu. La gestion, le
traitement, la protection et la transparence de l’usage qui en est fait représentent à nos yeux des
enjeux fondamentaux.
L’autre risque majeur que nous voulons souligner ici, est celui du « tout numérique » qui aurait de
nombreuses conséquences négatives : « déshumaniser » la relation entre citoyens et FSI, accentuer
les inégalités territoriales, sociales et générationnelles, car tout le monde n’a pas le même accès aux
outils numériques. Par ailleurs, nous redoutons que le développement des outils numériques puisse
ouvrir la voie à une réduction des effectifs des FSI, ce à quoi nous nous opposons.
Au-delà des outils, le numérique implique de repenser la formation et le niveau d’équipement
des FSI. Le numérique a en effet permis l’émergence d’un nouvel espace de criminalité, qui constitue
un nouveau territoire d’intervention pour les FSI, dans lequel les cybercriminels ont souvent une
longueur d’avance, en termes de moyens et de compétences.
*
* *
ANNEXE 9
sont pas toujours faciles. Nous faisons ainsi les constats suivants :
• Dans certaines régions, la distance géographique peut éloigner les citoyens des FSI. Plus
globalement, nous avons le sentiment qu’il manque des agents présents sur le terrain, sur
l’ensemble du territoire.
• Les numéros d’urgence (17, 18, 112, etc.) ne sont pas toujours facilement accessibles, avec des
temps d’attente plus ou moins longs selon les heures et les territoires.
• Au-delà des points de contacts, nous sommes préoccupés par la question de la qualité
d’écoute et de l’attention portée aux victimes dans les commissariats et gendarmeries. Les
rapports avec les agents nous semblent parfois plus « administratifs » qu’humains, notamment
dans les cas de violences. Ce problème de qualité d’écoute nous paraît en partie relever d’un
problème de moyens et de formations.
• Nous relevons aussi un manque d’information sur nos droits, sur les recours possibles,
les démarches à effectuer, le suivi des dossiers, etc. Aussi, cette information nous semble
très éparpillée et redondante entre les différents services de l’État (préfectures, mairies,
gendarmeries etc.).
•
Mais, pour l’heure, selon nous, les FSI ne sont pas encore au point sur le numérique :
• Les comptes sur les réseaux sociaux constituent une opportunité intéressante, nous avons
d’ailleurs été surpris lors des présentations du grand nombre de plateformes et d’outils
numériques mis en place par les FSI, dont nous n’avions pas connaissance. Nous pensons que
ces outils sont trop nombreux et trop dispersés pour être accessibles et utilisables facilement.
• Il nous semble que le fait que chaque service propose son propre outil ne répond pas à notre
besoin d’une entrée unique, simple d’utilisation et personnalisée.
• La présence des FSI sur les réseaux sociaux nous paraît inégale, éparpillée (parce qu’il peut y
avoir plusieurs comptes en fonction des territoires) et inadaptée (parce qu’elle répond à des
objectifs différents tels que la communication, le recrutement, les informations officielles,
75
etc.). Le chiffre de seulement 83 000 followers sur le compte Instagram de la police nationale
nous semble d’ailleurs illustrer le retard pris sur cette question.
• En outre, certains de ces outils numériques dysfonctionnent et n’ont pas prouvé leur efficacité
(ex. : l’application alerte attentat). Pour nous, la transition numérique des FSI doit passer par
une offre fonctionnelle et qualitative. Nous avons trop souvent le sentiment qu’il s’agit d’outils
« expérimentaux » dont l’appropriation par les citoyens est difficile.
L’utilisation des outils numériques à des fins d’enquête ou de surveillance fait l’objet de profondes
divisions au sein de notre groupe.
• Certains d’entre nous se prononcent en faveur d’une utilisation plus systématique des caméras
de vidéo-surveillance et autres outils de reconnaissance faciale pour suivre les éléments
suspects et potentiellement dangereux. Nous avons toute confiance dans la capacité de l’État
à agir dans le respect des libertés individuelles. Pour autant, nous rejetons toutes les formes
de surveillance susceptibles de conduire à des discriminations, qu’elles soient volontaires ou
liées aux limites technologiques de la reconnaissance faciale. De la même manière, nous nous
opposons à toute forme de « catégorisation » des citoyens (à l’instar de l’exemple du scoring
chinois).
• À l’inverse, certains d’entre nous rejettent, par précaution et par principe, tout usage du
numérique à des fins de surveillance avec la crainte que ces usages conduisent à des dérives
contraires au droit et aux libertés individuelles.
*
* *
Il est important, cependant, de développer ces opportunités, avec le souci constant de ne pas
voir le numérique se substituer à l’humain :
• Le numérique doit selon-nous être utilisé dans une approche complémentaire. Il ne doit en
aucun cas se substituer aux rapports humains (surtout pour les victimes).
• Nous aimerions avoir des garanties concernant l’intervention d’êtres humains dans le cadre de
processus automatisés.
• Nous avons aussi besoin d’être rassurés sur la préservation de l’emploi et de l’expertise humaine
au sein des FSI.
Il est également important d’offrir le même niveau de service à tous, quels que soient l’âge, le
sexe, le lieu d’habitation, et la connexion internet, etc. et d’agir dans le respect du droit et des libertés
publiques (en référence à la protection des données, notamment…).
76
*
* *
Avec l’aide d’outils numériques, il nous semble important de permettre aux FSI de mieux
communiquer en direction des citoyens pour :
• Les alerter (sur les risques climatiques, en cas d’attentats, etc.),
• Les informer sur leurs droits et sur les outils mis à leur disposition,
• Mieux les guider dans leurs démarches,
• Faire de la prévention (ex : former aux premiers gestes qui sauvent).
En parallèle, nous voudrions permettre aux citoyens de mieux communiquer avec les FSI pour
appeler à l’aide, demander une intervention d’urgence, libérer la parole des victimes, réaliser des
signalements (notamment de sites frauduleux), sans toutefois tomber dans la délation.
Nous avons par exemple pensé à développer une plateforme unique, déclinée sous forme de site
Internet et d’application mobile. L’application mobile nous paraît particulièrement adaptée pour
répondre à nos usages actuels ainsi qu’à nos besoins de personnalisation. Cette dernière, accessible à
tous et notamment aux enfants, devrait nous permettre :
• De s’informer plus facilement (avec du contenu mis à jour, un système de notification,
d’alertes, etc.),
• De contacter en urgence les FSI (pour signaler un besoin d’assistance ou une situation de
ANNEXE 9
danger, avec la possibilité d’activer la géolocalisation pour être plus rapidement secouru - le
choix d’activer la géolocalisation devant rester à la discrétion de l’utilisateur),
• De réaliser des signalements.
Enfin, pour conclure sur cet axe « communication », nous pensons que les outils numériques –
comme les réseaux sociaux - pourraient également permettre aux FSI de mieux communiquer et ainsi
se rapprocher des citoyens. Il serait nécessaire de notre point de vue que les FSI soient plus présentes
sur les réseaux sociaux, plus suivies et délivrent des messages plus pertinents et plus ciblés.
Nous proposons d’alléger le travail administratif des agents afin qu’ils redeviennent des acteurs de
terrain. Le numérique peut permettre la dématérialisation des démarches purement administratives
(prise de rendez-vous en ligne, déclaration de perte de papiers d’identité, procuration, etc.). A ce titre,
nous pensons que la généralisation du système des pré-plaintes constitue une idée intéressante, à
condition que cela ne se substitue pas à la possibilité de déposer plainte dans un commissariat ou
une gendarmerie.
Axe 3 : Utiliser le numérique pour réduire les distances, en particulier dans les « zones blanches »
Le numérique nous paraît être un outil intéressant pour réduire les distances et faciliter l’accès
des citoyens aux FSI :
• A minima, nous avons pensé à la possibilité d’entrer en contact avec les FSI via des appels
vidéo.
77
• Nous proposons également de développer les démarches à domicile avec des agents mobiles
équipés de tablettes embarquées (inspiré de Neo/Neogend) pour que tous les citoyens,
notamment les plus isolés, puissent plus facilement être en contact avec les FSI.
Axe 4 : Utiliser les outils numériques pour évaluer l’action des forces de sécurité
Dans le but d’améliorer la qualité du service des forces de sécurité vis-à-vis des citoyens, nous
proposons que l’expérience de chacun avec les FSI puisse régulièrement faire l’objet d’une évaluation
en ligne (accueil, qualité d’écoute, etc.). Il ne s’agit pas pour nous d’évaluer un « service » comme s’il
était question de grande consommation mais plutôt de pouvoir signaler des abus.
De la même manière, nous voudrions que soit régulièrement évalué via des questionnaires en
ligne le « sentiment d’insécurité » sur les territoires, afin de mieux orienter le travail des FSI.
Axe 5 : Avoir recours aux outils numériques pour améliorer l’efficacité du travail des FSI
A n’en pas douter, les outils numériques peuvent être utilement exploités pour améliorer le travail
des FSI, notamment pour :
• Faciliter le partage d’informations et la communication entre les différents services,
• Lutter plus efficacement contre les nouvelles formes de cybercriminalité (fraudes, recel,
hacking).
À ce jour, compte-tenu de nos connaissances sur les outils numériques tels que la reconnaissance
faciale, l’intelligence artificielle, etc., nous ne nous sentons pas en mesure de faire des recommandations
sur les usages pouvant en être faits. Nous avons besoin à la fois de connaitre les potentialités de
l’usage du numérique dans ce cadre mais aussi d’être rassurés quant aux risques que nous identifions
en ce qui concerne le respect des libertés individuelles.
78
Compte-rendu de l’atelier n°3
Atelier 3 – Comment les citoyens et les forces de sécurité peuvent-ils lutter contre les incivilités ?
Notre groupe est composé de 25 citoyens, habitants différentes régions de France, y compris en
Outre-Mer, vivant dans des communes de tailles différentes, en zone urbaine, périurbaine et rurale.
Notre groupe est à l’image de la diversité de la population française, que ce soit en termes d’âge,
de sexe, de profession, etc. Chacun d’entre nous a une histoire, un rapport à la sécurité et aux forces
de sécurité intérieure qui lui est propre.
Nous avons été invités à participer à cette concertation citoyenne portant sur les relations entre
les citoyens et les forces de sécurité intérieure, et plus précisément à nous prononcer sur la question
suivante : « Comment les citoyens et les forces de sécurité intérieures (FSI) peuvent-ils lutter ensemble
contre les incivilités ? »
Nous sommes honorés de faire notre devoir de citoyen en participant à cette concertation. Nous
avons conscience que la question des relations entre les citoyens et les forces de sécurité intérieure
est plus que jamais d’actualité. Nous avons eu à cœur d’avoir une démarche constructive tout en
ayant conscience des réalités du terrain. Nous espérons que nos contributions seront entendues.
*
* *
En préambule, nous observons que le terme de « forces de sécurité intérieure » ne fait pas partie
de notre langage commun. Au quotidien, nous avons plutôt tendance à parler des « forces de l’ordre ».
Pour certains, ce terme peut avoir une connotation négative parce qu’il évoque la répression. Pour
d’autres, en revanche, il évoque la sécurité et l’ordre.
ANNEXE 9
Nous avons le réflexe de mettre la sécurité civile et les pompiers à part et à leur attribuer une mission
de secours et d’assistance. Nous sommes conscients que ces différents corps sont complémentaires,
qu’ils travaillent ensemble au quotidien. Nous constatons cependant un fort déficit d’information sur
le sujet. C’est un point que nous avons à cœur de combler dans nos propositions.
S’agissant des relations entre les citoyens et les FSI, nous constatons qu’elles se dégradent au fil
du temps, encore plus avec les événements récents.
79
Les formations que nous avons reçues les 11 et 12 janvier nous ont permis de voir qu’il y a une
volonté affichée des FSI de travailler ensemble. Pour autant, leur organisation nous paraît complexe.
La distinction entre Police Nationale et Gendarmerie nous questionne sur le champ d’action de
chaque corps. Cela reste encore très flou pour nous. Nous constatons aussi que la Police municipale
n’a pas le même fonctionnement selon les villes, ce qui nous semble manquer d’uniformisation et de
logique.
Nous avons également retenu des formations le nombre peu élevé de dépôts de plaintes. Cela
témoigne aux yeux de certains d’entre nous d’une dégradation de la relation avec les FSI. Différentes
raisons peuvent selon nous expliquer ce faible nombre de dépôts de plaintes : la honte ou la peur
de la victime, la méconnaissance des procédures à suivre mais aussi des mécanismes numériques
existants, alors qu’ils peuvent être une réponse, notamment quand il y a des freins psychologiques ou
culturels. Nous avons également parfois le sentiment d’un manque d’empathie de la part des FSI, ce
qui ne facilite pas le dépôt de plainte. Nous avons toutefois conscience que des efforts sont entrepris
sur le sujet par les FSI, notamment en terme de formation.
Nous avons enfin découvert que les FSI travaillent de plus en plus pour développer des nouvelles
approches vers plus de prévention pour recréer du lien avec la population. Ces initiatives restent
cependant trop peu connues des citoyens et semblent très différentes d’un territoire à l’autre.
*
* *
Le thème de la lutte contre les incivilités nous semble aussi intéressant que difficile.
• Il est intéressant parce qu’il touche au quotidien. Nous avons le sentiment général d’une
progression du nombre d’incivilités en France, ce qui crée un sentiment d’insécurité et
d’atteinte au vivre ensemble. Cette situation alimente aussi la perte de confiance à l’égard des
institutions tout comme vis-à-vis de nos concitoyens. La lutte contre les incivilités est aussi
un sujet primordial, parce que nous avons conscience que les incivilités sont une clé d’entrée
vers la délinquance.
• Mais cette question est aussi très difficile parce que la définition de ce qui constitue une
incivilité s’avère vaste et complexe. Il existe beaucoup de catégories d’incivilités différentes
(comme la pollution sauvage, la pollution sonore, la dégradation de biens privés ou publics,
les incivilités sur la route…). Nous nous sommes posé beaucoup de questions : l’impolitesse
fait-elle partie des incivilités ? Parle-t-on des incivilités au regard du bon sens ou du respect de
la loi ? Parle-t-on uniquement de ce qui est verbalisable ? Comment tenir compte de la part
subjective et culturelle dans ce qui relève de l’incivilité ? Parle-t-on uniquement de la sphère
publique ou aussi de la sphère privée ? Quelle est la frontière entre incivilité et délinquance ?
À la suite du premier week-end de formation, nous avons cherché une définition officielle de
l’incivilité et avons constaté qu’il n’y en avait pas. Le fait de rattacher les incivilités à l’infra pénal
ne permet pas vraiment de clarifier les choses, puisque l’infra pénal recouvre également des réalités
complexes.
Les échanges avec certains experts nous ont cependant permis de poser quelques bases et
notamment d’acter que les règles de politesse et de vivre ensemble font bien partie de la définition
des incivilités. La classification est loin d’être exhaustive mais nous définissons trois degrés d’incivilité :
• Les incivilités qui relèvent du respect, du savoir-vivre et de la politesse,
• Les incivilités qui portent atteinte à la vie en collectivité,
• Les incivilités génératrices de délinquance.
80
Il nous semble important d’envisager la lutte contre les incivilités dans leur ensemble, quel que
soit leur degré. Nous faisons en effet le constat que les incivilités, même a priori mineures, ont un
impact sur la qualité de vie, sur le sentiment de sécurité global, sur la confiance que les citoyens
ont entre eux et avec leurs institutions. Quand elles sont répétées, ou parfois faites en groupe, les
incivilités peuvent rapidement conduire à la délinquance.
*
* *
ANNEXE 9
Or, sur cette idée de signalement, nous repérons plusieurs difficultés :
• En France, le signalement peut avoir une connotation négative, parce qu’il a tendance à être
assimilé à de la délation, là où dans d’autres pays on parle plus facilement de coopération, par
exemple en Grande Bretagne, en Suisse ou en Allemagne,
• Se pose également la question du « comment faire » : quand, où et comment signaler une
incivilité ? Quel est notre champ d’action ? Sommes-nous légitimes pour agir ? Jusqu’où peut-
on aller ?
*
* *
81
et de faire évoluer les mentalités sur le sujet, pour que la lutte contre les incivilités devienne
l’affaire de tous,
• Il faut trouver les moyens d’impliquer et de responsabiliser les citoyens dans la lutte contre
les incivilités,
• Le développement des synergies entre les différents acteurs (citoyens, mairie, école, police
municipale, FSI…) nous paraît également essentiel, pour permettre d’échanger les points
de vue et les retours d’expérience, mais aussi pour gagner en réactivité et en résolution de
problèmes. Il est important de travailler sur des sujets de fond, concrets et de terrain à long
terme, en associant les partenaires institutionnels (école, comités de quartier, clubs de sport,
associations, etc.).
• Enfin, il nous paraît indispensable d’harmoniser les pratiques entre les territoires et entre les
acteurs institutionnels.
*
* *
Dans ce contexte, nous proposons les actions, mesures ou incitations suivantes s’agissant de la
lutte contre les incivilités.
Il nous semble important de faire de la lutte contre les incivilités une « cause nationale » :
• En développant des campagnes de communication dédiées avec pour message : « la lutte
contre les incivilités est l’affaire de tous », « elle améliore le vivre ensemble »,
• En développant une charte citoyenne sur les règles de vie en société et en incitant le système
éducatif, les entreprises, l’administration et l’ensemble des acteurs sociaux à s’en faire le
relais.
L’éducation et la formation au civisme dès le plus jeune âge par des actions dédiées dans les
écoles nous parait indispensable, parce que nous pensons que les enfants peuvent apprendre et
faire passer des messages à leurs parents, comme ils le font désormais sur les sujets d’écologie. Nous
proposons pour cela :
• Des cours d’éducation civique, mais aussi des ateliers de sensibilisation aux gestes citoyens
(par exemple, le ramassage des déchets sur la voie publique, des jeux de rôles sur les incivilités,
etc.),
• Systématiser la formation aux gestes de premiers secours par la sécurité civile et les pompiers,
pour modifier le rapport à l’autre et sensibiliser sur la possibilité de s’engager,
• Faire de la pédagogie sur le rôle et le quotidien des FSI. Comme nous avons conscience
du manque d’effectifs des FSI pour réaliser ces interventions, nous proposons de créer
des mallettes et outils pédagogiques qui pourront être utilisés par les enseignants ou des
intervenants bénévoles.
Nous nous interrogeons sur la possibilité de mieux prendre en compte les comportements
82
de récidive dans l’échelle des sanctions et, dans la mesure du possible, intégrer d’autres types de
pénalités tels que des travaux d’intérêt général.
Nous nous interrogeons aussi sur l’opportunité de mettre en place un « compte civisme » à points
(sur le modèle du permis de conduire) permettant de graduer les sanctions du simple avertissement,
à l’amende, puis aux travaux d’intérêt général en cas de récidive. Toutefois, cette proposition ne fait
pas consensus dans notre groupe. Certains d’entre nous craignent que cette mesure puisse porter
atteinte aux libertés individuelles.
Pour faciliter l’implication de tous les acteurs dans la lutte contre les incivilités :
ANNEXE 9
de service public sur les contraventions liées au stationnement),
– En réfléchissant au développement de la vidéo verbalisation.
• Amplifier, systématiser et mieux faire connaître les conseils locaux réunissant tous les acteurs
(élus, bailleurs, école, associations, forces de sécurité intérieure et citoyens).
• Rétablir une police de proximité avec des agents qui connaissent les habitants afin
de développer le dialogue et d’opérer une forme d’autorégulation. Selon nous, cela
nécessiterait de :
– Instaurer des patrouilles pédestres afin de renouer le contact avec la population,
– Créer des zones de contact mobiles, comme des bus (sur le modèle de la collecte de sang),
avec des équipes qui se déplacent dans des lieux fréquentés afin de faire connaître les FSI et
de développer le dialogue, que ce soit en milieu urbain ou rural,
– Développer le dispositif des référents, c’est-à-dire des policiers et gendarmes en activité ou
retraités qui travaillent en lien avec la mairie et la population, notamment dans les quartiers
les plus sensibles et dans lesquels les relations entre les FSI et les citoyens sont les plus
complexes.
– S’inspirer de modèles étrangers dans lesquels la police de proximité est intégré à la
population comme les Pays-Bas, le Danemark ou la Suisse.
83
– Mieux détecter les profils en capacité et motivés à travailler dans les quartiers les plus
sensibles,
– Proposer des mesures plus incitatives, notamment en termes d’évolution de carrière pour
aller travailler dans les quartiers les plus sensibles,
– Renforcer les formations adaptées.
• Pour aider à lutter contre les incivilités, simplifier et clarifier les pratiques et le langage
institutionnel :
– En définissant des pratiques communes aux polices municipales afin de gommer les
différences territoriales, en travaillant en partenariat avec les associations des Maires de
France sur le sujet,
– En uniformisant les noms des structures remplissant les mêmes missions en matière de lutte
contre les incivilités pour que les citoyens s’y retrouvent.
84
Compte-rendu de l’atelier n°4
Atelier 4 – Comment les citoyens peuvent-ils avec les forces de sécurité devenir acteurs de leur
sécurité ?
Notre groupe est composé de 27 citoyens de différentes régions de France, vivant dans des grandes
villes, des communes rurales, des zones périurbaines et en outre-mer. Nous représentons la diversité
de la population française, par nos âges, nos parcours, nos situations personnelles et professionnelles.
Chacun d’entre nous a une histoire, un rapport à la sécurité et aux forces de sécurité intérieure qui
lui est propre.
Nous avons été invités à participer à cette consultation citoyenne et à réfléchir sur les relations
entre les citoyens et les forces de sécurité intérieure, et plus précisément à nous prononcer sur la
question suivante : « Comment les citoyens peuvent-ils avec les forces de sécurité intérieure devenir
acteurs de leur sécurité ? »
La Conférence de citoyens constitue pour nous tous une expérience enrichissante qui nous offre
de nombreuses opportunités :
• Participer, donner notre avis et être inclus dans une action citoyenne,
• Rencontrer d’autres citoyens, échanger sur nos expériences personnelles et débattre dans une
optique constructive,
• Nous emparer d’un sujet d’actualité, avec le sentiment d’être concerné, même si nous avons
peu de connaissances à ce propos,
• Recueillir de l’information en particulier sur le fonctionnement des forces de sécurité intérieure,
• Découvrir les locaux du ministère et rencontrer le ministre de l’Intérieur.
L’attractivité du sujet s’appuie dans un premier temps sur les relations personnelles avec les FSI :
ANNEXE 9
Nous exprimons à la fois un attachement aux FSI, la reconnaissance de leur utilité et de leur
mission de protection, et un avis plus négatif qui se fonde sur une posture de verbalisation voire de
confrontation ou de violences policières.
Notre vision est fluctuante en fonction des circonstances, des situations positives comme
négatives, qui ne mènent pas à une opinion figée.
En préalable, notre groupe a bien intégré l’enjeu de sa mission : réfléchir dans l’intérêt général et non
pas dans l’intérêt individuel.
*
* *
Nous faisons le constat de relations entre les citoyens et les FSI sous tension, avec le sentiment
d’un lien fragile. Quelle que soit l’image personnelle (positive comme négative), nous observons la
dégradation des liens entre les FSI et les citoyens, ce qui s’explique selon nous par :
• Une perte d’empathie de la part de la police et de la gendarmerie à l’égard des citoyens,
• Un effet Charlie Hebdo de rapprochement, de solidarité qui a disparu aujourd’hui pour laisser
place à la défiance de la part de citoyens envers les FSI,
• Un rôle devenu prépondérant des médias et des réseaux sociaux pour relayer des faits de
violences policières, comme des faits de violences de la part des citoyens - à cela s’ajoute un
traitement par les médias de sujets se rapportant aux FSI, qui est le plus souvent péjoratif,
85
• La montée de l’individualisme, des incivilités, de l’agressivité chez certains citoyens dans un
climat global de perte de civisme, ce qui conduit plus fréquemment à une contestation voire à
de la violence à l’égard des représentants de l’autorité ou au non-respect des espaces publics.
Lors des formations des 11 et 12 janvier, nous avons appris que les FSI sont composées de 4 corps
avec une perception différente de chacun :
• Les pompiers et la Sécurité Civile ont une connotation très positive liée à une certaine
discrétion dans l’espace public et à des interventions placées uniquement sous le sceau de la
bienveillance, sans sanction, avec l’image d’aide, de secours (« ils sauvent des vies »),
– D’une part, nous avons une image très positive voire de l’admiration pour les FSI, qui met
en avant :
- L’utilité et la nécessité d’avoir la présence des forces de l’ordre et même une
augmentation des effectifs sur certains territoires, notamment en outre-mer,
- Le regret du manque de reconnaissance à leur égard, alors que les incivilités et le
sentiment d’insécurité augmentent,
- La difficulté de leur mission et la part d’humanité des FSI, souvent oubliées d’où un
questionnement sur le suivi psychologique dont ils peuvent bénéficier quand ils font
l’objet d’agressivité, d’insultes, de violences de la part des citoyens, notamment dans
les zones de non-droit,
- Le désir à 18 ans de ne pas s’associer à un cliché d’opposition entre la jeunesse et les
forces de l’ordre,
- Les défaillances de la Justice qui altèrent fortement l’efficacité des FSI.
– D’autre part, nous identifions plusieurs raisons qui nous paraissent être à l’origine des
tensions entre la police, la gendarmerie et les citoyens :
- Une absence de rencontres et de liens humains, en dehors des cas de crise,
- Une posture d’autoritarisme trop sèche, qui donne un sentiment d’infantilisation et
d’infériorité du citoyen, bloquant la communication et détériorant la symbolique de
l’uniforme,
- Des abus de pouvoir de la part des policiers et gendarmes et un manque
d’impartialité (en référence à des contrôles excessifs, au délit de faciès),
- Les effets de l’actualité récente depuis le tournant des Gilets Jaunes, qui fait ressortir
les dérives de la violence policière à l’encontre des citoyens,
- Une police parfois absente lorsqu’il y en a besoin, notamment dans les zones de non-
droit.
86
*
* *
Pour nous « être acteur de la sécurité » signifie être citoyen, faire du lien social, être solidaire, être
éduqué, être responsable et agir.
Dès lors, la question qui se pose à nous est de savoir comment motiver les citoyens à être acteurs de
leur sécurité. Nous avons découvert qu’il existait déjà des expériences et des dispositifs, comprenant
une participation citoyenne. Au sein de notre groupe, certains nous ont fait part de situations, qui
ont été sources d’inspiration pour nous, à savoir :
• Les échanges entre les FSI et les citoyens par le biais d’associations agréées,
• La création spontanée d’une association de voisins afin de décourager la mise en place d’un
trafic de stupéfiants dans un lotissement. Cette association est arrivée à ses fins sans l’aide
directe des FSI, mais en leur faisant part de ses intentions et actions,
• La désignation par la municipalité, dans le cadre d’une submersion marine, des citoyens à
même d’accueillir leurs voisins,
• En Outre-mer, à l’occasion de phénomènes cycloniques, la mise en place de protocoles par
les préfectures et municipalités afin de donner des consignes, ce qui va de pair avec une
solidarité des citoyens passant par l’assistance à ses voisins, à des personnes âgées ou isolées,
par le biais de visites.
En balayant les différentes situations, une conclusion apparaît : pour agir, il faut être formé,
informé et préparé.
Dans le cadre quotidien (incivilités, voisinage, infractions), il nous paraît envisageable de pouvoir
ANNEXE 9
être acteur. Cela passe notamment par les actions suivantes :
• Renseigner, informer, rapporter les incivilités, impliquer les bailleurs sociaux,
• Exercer sa vigilance, son sens de l’observation, être attentif à ce qui se passe autour de soi,
• Pouvoir contacter les FSI, donc connaître les moyens de contact.
• Restaurer ou instaurer un lien entre les citoyens et les FSI, afin d’améliorer l’image des FSI, de
les rendre accessibles dans d’autres situations que les situations de contrôle, de verbalisation
ou d’urgence (ex : dans le sport, dans des événements comme le bal des pompiers, etc.). Cela
passe aussi par :
87
– Le développement de la communication : avec, par exemple, une campagne nationale pour
inciter à être acteur de sa sécurité,
– L’inscription dans la formation des policiers et des gendarmes d’une approche psychologique
des citoyens, mais aussi de la communication non-violente et des ressorts du dialogue.
• Nous informer : nous sommes en attente d’une information de la part des FSI avec une
démarche « Aller vers » le citoyen sur les dispositifs existants. A ce titre :
– L’information sur la réserve dans les différents corps nous a fortement intéressés et a même
déclenché des vocations,
– Les applications et les réseaux sociaux (ex : staying alive pour les pompiers) ont également
retenu notre attention.
• Nous former :
– Apprendre à réagir dans certaines situations sans faire appel aux FSI, savoir inciter au
dialogue entre les gens pour régler des problèmes mineurs,
– Mettre en place des spots télé, des affichages sous forme de conseils pour « nous rendre
citoyen-acteur » : comment agir dans certaines situations (quand on se retrouve face à des
dealers, par exemple), comment être acteur ? Comment savoir vers qui et où aller (sites,
numéros téléphone…) ?
À ce stade, il reste cependant toujours une question en suspens : comment inciter tous les citoyens,
en particulier ceux qui ne s’intéressent pas spontanément à ces questions, à devenir acteurs de leur
sécurité ?
*
* *
88
• Renforcer le rôle de prévention et de sensibilisation par les FSI dans les établissements
scolaires en s’adaptant à l’âge du public rencontré (de la maternelle au lycée), avec des mises
en situation ludiques, des jeux de rôles, le recours au théâtre, et, en créant une journée parents
/ enfants / FSI / enseignants dans le but d’instaurer un dialogue entre les FSI et les familles,
dans un contexte neutre, non-conflictuel.
• Nous souhaitons également que l’implication des citoyens ne se limite pas uniquement à la
remontée d’informations mais qu’il y ait un retour de la part des FSI en termes de suivi et de
résultats. Afin de pouvoir atteindre un maximum de citoyens, il nous semble opportun de
diffuser l’information par différents supports et moyens :
– Un point conseil et information les jours de marché,
– La présence ponctuelle des FSI dans les entreprises en impliquant le CSE pour de la
prévention et de la sensibilisation à différentes thématiques de sécurité (sécurité routière,
risque d’attentat, premiers secours, etc.),
– Un bulletin d’information dans les boites aux lettres (pour, par exemple, faire connaitre
les dispositifs existants comme la brigade numérique, mais aussi les possibilités d’être
réservistes, les possibilités de s’impliquer, et donner les coordonnées des différents corps
des FSI et des associations agréées),
– Le recours à des influenceurs, des youtubeurs sur les réseaux sociaux, pour avoir un
traitement de l’information différent et donner une visibilité différente aux FSI,
– La création d’une chaîne et d’une radio nationales, toutes les deux animées par les
différents corps des FSI avec des antennes locales/départementales pour entretenir le lien,
diffuser les bonnes pratiques, les alertes et les informations sur les différents événements,
en veillant à ne pas en faire un média de propagande, ni un vecteur de délation mais plutôt
un outil interactif : avec des échanges directs entre auditeurs / spectateurs et animateurs de
la chaîne, l’invitation de différents intervenants sans se limiter forcément aux FSI (du type
médecins, sociologues, météorologues, etc.).
• S’inspirer d’une expérience existant dans un lycée agricole qui se nomme « Engagement
citoyen », en option facultative au bac :
– Cette initiative reposerait sur un partenariat avec toutes les associations reconnues (croix
rouge, restos du cœur, etc.) recouvrant aussi bien une valorisation du bénévolat, que la
participation à des activités avec les FSI.
ANNEXE 9
– Elle pourrait également permettre de dispenser une éducation socioculturelle (à raison de
2 heures par semaine) se rapportant à la citoyenneté, avec l’idée d’inciter à s’engager et à
devenir citoyen.
• Évaluer les effets du SNU, afin d’en mesurer l’impact sur l’esprit de citoyenneté et procéder à
d’éventuels ajustements, en fonction des résultats obtenus.
Au-delà de nos suggestions, il nous semble pertinent d’employer les termes adéquats pour parler
de la relation entre les FSI et les citoyens « acteurs de leur sécurité » :
• Compte tenu du poids de l’Histoire, le mot de « collaboration » ne nous semble pas approprié,
ni fédérateur.
• De la même manière « partenariat » ne semble pas convenir : en effet, il renvoie à une notion
commerciale, de sponsoring ou de lobbying.
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Annexe 10 :
Auditions conduites dans le cadre
de la concertation du Livre blanc
de la sécurité intérieure
1. État
• Ministère de l’Intérieur
Ministre et cabinet
Christophe CASTANER - ministre de l’Intérieur
Laurent NUÑEZ - secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur
Stéphane BOUILLON - préfet, directeur du cabinet
Etienne STOSKOPF – préfet, directeur-adjoint du cabinet
Fabrice GARDON – commissaire divisionnaire, conseiller police
Jérôme GUERREAU – sous-préfet, conseiller sécurité civile
Frédéric JUNG – conseiller diplomatique
Philippe MIRABAUD – colonel, conseiller gendarmerie
Administration
Simon BABRE - directeur des ressources et des compétences de la police nationale
Emmanuel BARBE - préfet de police des Bouches-du-Rhône, ancien délégué interministériel à la
Sécurité routière
Cécile BROSSET – inspectrice de l’administration
Patrick BUTOR – adjoint au secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, responsable ministériel aux
normes
Michel CADOT - préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris
Thomas CAMPEAUX – conseiller d’État, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques
David CLAVIERE – préfet, directeur de cabinet du préfet de police
Pierre-Édouard COLLIEX - commissaire divisionnaire, médiateur interne de la police nationale
Patrick DALLENNES - préfet délégué pour la défense et la sécurité auprès de la préfète de la région
Bretagne, préfète de la zone de défense et de sécurité Ouest, préfet de la Sarthe
Xavier DELARUE - coordonnateur pour la sécurité auprès des préfets de Haute-Corse et de Corse-
du-Sud et chargé de mission auprès du préfet de Corse, préfet de la Corse-du-Sud et du préfet de la
Haute-Corse
Éric DELZANT – préfet, président du conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation
Luc DEREPAS - secrétaire général à l’immigration et à l’intégration du Ministère de l’Intérieur
Valérie DEROUET-MAZOYER – présidente du collège du Conseil national des activités privées de
sécurité (CNAPS)
François DESMADRYL – directeur des soutiens et des finances de la direction générale de la
gendarmerie nationale
Emmanuelle DUBEE - préfète déléguée pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région
Auvergne-Rhône-Alpes, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, préfet du Rhône
Alain ESPINASSE - préfet, chef de service, adjoint au directeur DMAT
Olivier FILATRIAU - chef du bureau de la méthodologie et des études statistiques du service statistique
ministériel de la sécurité intérieure
Renaud FOURNALES – inspecteur général de l’administration
Werner GAGNERON - inspecteur général de l’administration
Jean-Marie GONTIER - général, commandant de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
Christine GONZALEZ-DEMICHEL - inspectrice générale de l’INSEE, chef du service statistique
ministériel de la sécurité intérieure
Isabelle GUION de MERITENS – inspectrice générale de l’administration, présidente de l’association
90
des femmes de l’Intérieur
Jean-Martin JASPERS - directeur du centre des hautes études du Ministère de l’Intérieur
Yann JOUNOT – préfet, président de CIVIPOL
Brigitte JULLIEN – commissaire général, chef du service de l’inspection générale de la police nationale
Michèle KIRRY - préfète de la région Bretagne, préfète de la zone de défense et de sécurité Ouest,
préfète d'Ille-et-Vilaine
Michel LABBE - chef de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale
Philippe LAMY – inspecteur général de l’administration
François LAFOND – directeur-adjoint de l’Agence nationale des titres sécurisés
Philippe LE MOING-SURZUR - chef du service de l’administration générale de la direction générale de
la sécurité intérieure
Nicolas LERNER - directeur général de la sécurité intérieure
Pierre LIEUTAUD – préfet, coordonnateur nationale pour la sécurité des jeux (CNSJ)
Philippe LUTZ - inspecteur général, directeur central du recrutement et de la formation de la police
nationale
Valérie MALDONADO – directrice de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la
justice
Olivier de MAZIERES – préfet, délégué aux coopérations de sécurité
Christophe MIRMAND – préfet, secrétaire général du Ministère de l'Intérieur
Pierre-Antoine MOLINA – conseiller d’État, directeur général des étrangers en France
Charles MOREAU – préfet, secrétaire général pour l'administration de la préfecture de police
Éric MORVAN – préfet, directeur général de la police nationale (jusqu’au 3 février 2020)
Pascal MAILHOS – préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet du Rhône
Vincent PLOQUIN - chargé de mission pour la réforme de la préfecture de police
Christophe REYNAUD – directeur de projet « police de sécurité du quotidien »
Christian RODRIGUEZ - général d’armée, directeur général de la gendarmerie nationale
Frédéric ROSE - préfet, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance
et de la radicalisation
Michel ROUZEAU - chef de l’inspection générale de l’administration
Jean-Marie SALANOVA - commissaire général, directeur central de la sécurité publique
Alain THIRION - préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises
Hervé TOURMENTE - sous-directeur des cabinets
Frédéric VEAUX – préfet, directeur général de la police nationale
ANNEXE 10
Police nationale
SCPN
SICP
SCSI - CFDT
Synergie Officiers
Unité SGP FO
Alliance
UNSA FASMI
Alternative-CFDT
Alliance SNAPATSI
Gendarmerie nationale
CFMG
Sécurité civile
FASPP-PATS
CGT des SDIS
Avenir Secours (CFE-CGC)
Syndicat national des SPP-PATS
FO des SDIS
CFTC SPA SDIS
SUD SDIS
CFDT
UNSA
91
• Ministère de la Justice
Cabinet
Emmanuelle BOCHENEK-PUREN – conseillère chargée de la coordination des politiques de la justice
Jérôme SIMON – conseiller chargé de la politique pénale
Administration
Stéphane BREDIN – directeur des affaires pénitentiaires
Géraud DELORME – sous-directeur de l’expertise, direction des affaires pénitentiaires
Romain PERAY – sous-directeur, direction des affaires pénitentiaires
Catherine PIGNON – directrice des affaires criminelles et des grâces
Christian de ROCQUIGNY – sous-directeur des affaires criminelles et des grâces
Cabinet
Afif LAZRAK – conseiller en charge des affaires régaliennes, de l’action publique au cabinet de la
ministre des Outre-mer
Administration
Laurent LENOBLE – directeur de cabinet du directeur général des outre-mer
• Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales
Cyrille BAUMGARTNER - secrétaire général adjoint du secrétariat général aux affaires européennes
Xavier BRUNETIERE – conseiller outre-mer, adjoint au chef du pôle Affaires intérieures
Jean CASTEX - délégué interministériel aux jeux olympiques et paralympiques Paris 2024
Éric JALON – préfet, conseiller Affaires intérieures, chef du pôle Affaire intérieures
Denis ROBIN – préfet, secrétaire général de la mer
• Autres
92
Systèmes d’Information (ANSSI)
Benjamin DOBERSET, chargé de développement, Etalab
Mathilde BRAS, directrice de programme, Etalab
• Assemblée nationale
• Sénat
Michel BOUTANT - sénateur de la Charente, Président de la commission d’enquête sur l’état des
forces de sécurité intérieure
Olivier CADIC - sénateur représentant les Français établis hors de France
Patrick CHAIZE - sénateur de l’Ain, Président du groupe d’étude sur le numérique
Philippe DOMINATI - sénateur de Paris, rapporteur spécial PN/GN de la mission « sécurité » du PLF2020
ANNEXE 10
Jean Pierre VOGEL - sénateur de la Sarthe, rapporteur spécial « sécurité civile » de la mission «
sécurités » du PLF2020
• Collectivités territoriales
Ville de Paris
• Associations d’élus
• Autres
93
3. Acteurs socio-économiques
• Entreprises
DHL
Engie
Euro protection surveillance
FNB
Groupe Dassault
Groupe EDF
Keolis
Loomis France
Perifem
RATP
Temis Luxury
Torann France
Transdev
SEF Protec
SNCF
USH
USP Valeurs
VERISURE
ACN, AN2V, Atos, Banque postale, BCA, Bertin, CEA, Cegelc, CICS, Corpguard, C-S, Deveryware,
Docapost, Edicia, Egidium, Engie, Etienne Lacroix, GICAN, GICAT, Gosecure, Hexatrust, Idemia, IN
groupe, Luceor, MC2 Technologies, Orange, Outscale, OVH, Rivolier, Securitas, Thales
• Fédérations
94
CGT -FO branche prévention-sécurité
CFDT branche prévention-sécurité
Groupement des entreprises de sécurité
4. Personnalités qualifiées
Grégory ALLIONE - colonel, directeur départemental du service d’incendie et de secours des Bouches-
du-Rhône (Sdis 13), président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF)
Gilles BACHELIER - président de la mutuelle Intériale
Pierre-Etienne BISCH - préfet hors cadre, conseiller d’État en service extraordinaire
Pascal BITOT-PANELLI - ex commandant fonctionnel au service de protection des hautes personnalités
(SPHP), dirigeant dans la sécurité privée, expert en protection rapprochée, directeur des effectifs et
de la formation
Pascal BOLOT - préfet, directeur de la protection et de la sécurité de l’État (DPSE) au secrétariat
général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN)
Bernard BOUCAULT – ancien préfet de police
Sébastien DAZIANO - ancien sous-directeur des finances et du pilotage à la direction des ressources
et des compétences de la police nationale
Michel DELPUECH – ancien préfet de police
Thierry DELVILLE – ancien délégué ministériel aux industries de sécurité et à la lutte contre les
cybermenaces (DMSIC), associé chez PWC
Michel GAUDIN – ancien préfet de police
Gaëtan GORCE – ancien parlementaire
Christian LAMBERT - ancien préfet de la Seine-Saint-Denis
Francis LAMY - conseiller d’État
Vincent LE ROUX - directeur de cabinet du président du Conseil économique social et environnemental
Jean LESSI - secrétaire général de la commission nationale de l’informatique et des libertés
Institut des hautes études de la défense nationale – section Jeunes
Laurent MICHEL - directeur des relations extérieures de la mutuelle Intériale
Marie-France MONEGER-GUYOMARC’H - ex cheffe de l’inspection générale de la police nationale
Guillaume POUPARD - directeur général de l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information
Gilles SAVARY – ancien parlementaire
Christian SONRIER - ancien directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne à la
Préfecture de police, président de l’Association des Hauts Fonctionnaires de la Police Nationale
Stéphane VOLANT – président du Club des directeurs de sécurité
ANNEXE 10
5. Universitaires/chercheurs
95
6. International
Commission européenne – direction générale Migration and Home Affairs (DG « HOME ») :
Olivier ONIDI - directeur-général adjoint
Pawel BUSIAKIEWICZ - chef d’Unité (connaissance de la situation, résilience et gestion des données)
Zsuzsanna FELKAI - chef du secteur Migration et coordinateur de la direction générale pour
l’intelligence artificielle
Andrea DE CANDIDO - chef d’Unité (Innovation et Industrie pour la sécurité)
Nada MILISAVLJEVIC - B4: innovation and industry for security.
Gilles ROBINE (cybercriminalité)
96
Annexe 11 :
Bibliographie et contributions
Livres blancs :
• Livre blanc sur la sécurité publique, rapport au ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des
Collectivités territoriales et de l’Immigration, Michel GAUDIN, préfet de police, Alain BAUER,
président du Conseil d’Orientation de l’Observatoire national de la délinquance et des
réponses pénales (ONDRP), Documentation française, 2012
• Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, rapport du ministère des armées, avril 2013
• Livre bleu de l’outre-mer
• Ministère de l’Intérieur
ANNEXE 10
• Organisation de la police nationale dans le domaine judiciaire, novembre 2019
Préfecture de Police : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure, août 2019
Direction générale de la sécurité intérieure : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure
Direction générale de la gendarmerie nationale :
• Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure, septembre 2019
• Contribution relative aux réserves de la gendarmerie nationale
Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises : Document de contribution
et propositions de la DGSCGC au Livre blanc de la sécurité intérieure, contributions écrites aux GT
(1, 2, 3, 4)
Direction de la coopération internationale : Contributions des attachés de sécurité intérieure
(Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni)
Direction de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et de l’immobilier :
Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure
Délégation aux coopérations de sécurité : Note de contribution au Livre blanc de la sécurité
intérieure
Délégation à la sécurité routière : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure
Coordination nationale du renseignement et de la lutte antiterroriste (CNRLT) : La stratégie
nationale du renseignement, juillet 2019
97
Conseil national des activités privées de sécurité : Rapport de contribution du directeur du
CNAPS au Livre blanc sur la sécurité, 30 décembre 2019
Service statistique ministériel de la sécurité intérieure : Rapport d’enquête « cadre de vie et
sécurité 2019 - victimation, délinquance et sentiment d’insécurité »
Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) : Stratégie
nationale de prévention de la délinquance 2020-2024
Civipol : Pour assurer la protection sur le territoire national (et l’espace européen) – Agir sur tous
les continuum de sécurité, y compris le continuum intérieur/extérieur
Association des femmes de l’Intérieur : Propositions pour le Livre blanc de la sécurité intérieure,
février 2020
• Autres administrations
Ministère de la justice : contribution de la DACG au Livre blanc de la sécurité intérieure
Ministère des Armées : Vision des armées sur le continuum de sécurité
Ministère des solidarités et de la santé : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure
Ministère des Outre-mer - Direction générale des Outre-mer : Contributions aux GT1, GT2, GT3 et
GT4
Jeunes IHEDN : Contributions au Livre blanc de la sécurité intérieure par les jeunes de l’IHEDN :
les jeunes et les forces de l’ordre, la réserve et les jeunes, les jeunes et les nouveaux vecteurs de
communication face aux enjeux de sécurité, février 2020
Rapports parlementaires
• Rapport sur la situation, les missions et les moyens des forces de sécurité, qu’il s’agisse de la
police nationale, de la gendarmerie ou de la police municipale, Jean-Michel FAUVERGUE et
Christophe NAEGELEN, députés, juillet 2019
• Rapport de la mission parlementaire « d’un continuum de sécurité vers une sécurité globale »,
Alice THOUROT et Jean-Michel FAUVERGUE, députés, septembre 2018
• Rapport « vaincre le malaise des forces de sécurité intérieure : une exigence républicaine »,
commission d’enquête sur l’état des forces de sécurité intérieure, François GROSDIDIER,
sénateur rapporteur, juin 2018
98
Collectivités territoriales
Association des maires de France (AMF) : Livre blanc de la sécurité intérieure – postulats et attentes
de l’AMF (14 février 2020)
Assemblée des départements de France (ADF) : Contribution écrite de l’Assemblée des
départements de France à la rédaction du Livre blanc de la sécurité intérieure (31 janvier 2020)
France Urbaine : D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale : note de positionnement
de France Urbaine (juin 2019)
France Urbaine : Concertation « Livre blanc de la sécurité intérieure » - les attentes des élus urbains
– addendum à la contribution de France Urbaine de juillet 2019 (30 janvier 2020)
Association des maires d’Ile-de-France (AMIF) : Livre blanc sur la sécurité (février 2016, juillet 2019)
La France audacieuse : Livre blanc de la sécurité intérieure – 25 propositions des maires de France
Ile-de-France mobilités : Note d’audition Livre blanc de la sécurité intérieure (janvier 2020)
Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU) : Livre blanc pour la sécurité des territoires –
prévention, répression et cohésion sociale (septembre 2019)
Commune d’Hérouville Saint-Clair : Contribution à la concertation dans le cadre des assises
territoriales de la sécurité intérieure (30 janvier 2020)
Polices municipales
Fédération autonome de la Fonction publique territoriale - Police municipale : Contribution au
Livre blanc (Novembre 2019)
Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité (ANCTS) : 133 propositions de
tranquillité publique, de prévention et de sécurité civile (13 janvier 2020)
Sécurité privée
Groupement des entreprises de sécurité (GES) : Propositions du Groupement des entreprises de
sécurité (GES) dans le cadre de la concertation sur le Livre blanc (28 novembre 2019)
Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) : Contribution du CDSE au Livre blanc de
la sécurité intérieure
Institut européen d’études en sûreté-sécurité pour les entreprises (IEESSE) : De la contribution
active des entreprises au continuum de sécurité vers une sécurité vraiment globale ANNEXE 11
Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique (GPMSE) : Préconisations des
activités et des acteurs de sécurité électronique dans le contexte des consultations pour le livre blanc
de la sécurité intérieure
Fédération des entreprises de la sécurité fiduciaire (FEDESFI) et Union des entreprises de sécurité
privée (USP Valeurs) : Propositions FEDESFI et USP-Valeurs dans le cadre du Livre blanc de la sécurité
VERISURE : contribution de VERISURE pour le Livre Blanc de la sécurité intérieure (23 décembre
2019)
Acteurs socio-économiques
Fédération française de sauvetage et de secourisme : Les 50 propositions de la FFSS pour le Livre
blanc de la sécurité intérieure (13 février 2020)
99
Philip Morris France : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure (février 2020)
Conseil national des centres commerciaux : Livre blanc – évolution de la sécurité privée
Fédération bancaire française : Contribution de la profession bancaire au Livre blanc de la sécurité
intérieure (11 février 2020)
Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres
(GICAT) : Contributions aux GT2 et GT4
Perifem : Participation au Livre blanc sur la sécurité privée – nos 14 propositions pour une évolution
de la sécurité privée (7 novembre 2019)
Fédération nationale de l’information d’entreprise, de la gestion de créances et de l’enquête
civile (FIGEC) : Plaidoyer pour le maintien en France des données personnelles et des informations de
renseignement sur les personnes physiques via les sociétés d’enquête civile françaises agréées par le
CNAPS (janvier 2020)
Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI) : Contribution au Livre blanc de la sécurité
intérieure (février 2020)
Autres acteurs
Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure de la Fédération Nationale des Sapeurs-
Pompiers de France, janvier 2020
Association nationale des directeurs départementaux et directeurs adjoints départementaux
des services d’incendie et de secours (ANDSIS) : Livre blanc de la sécurité intérieure – sécurité civile
et gestion de crise : contribution de l’ANDSIS (décembre 2019)
Fédération Nationale des Radioamateurs au Service de la Sécurité Civile (FNRASEC) : contribution
au Livre blanc de la sécurité intérieure
Association Nationale des Premiers Secours (ANPS) : contribution au Livre blanc de la sécurité
intérieure
Spéléo Secours Français (SSF) : contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure
Fédération nationale des gardes champêtres communaux et intercommunaux : Manifeste pour la
modernisation du corps des gardes champêtres territoriaux (janvier 2020)
Agents de recherches privées – détectives privés : Propositions des agents de recherches privées
(Janvier 2020)
Confédération française des gardes particuliers assermentés (CFGPA) : Contribution au Groupe
de travail n° 2 « partenariat et continuum de sécurité » (25 janvier 2020)
École de garde équestre : Contribution sur le continuum de sécurité
Fédération interdépartementale des gardes particuliers pour la protection de l’environnement :
Contribution aux assises territoriales du Livre blanc de la sécurité intérieure – la place des gardes
particuliers assermentés
Documentation thématique
GT1 :
Association des hauts fonctionnaires de la police nationale : Rapport « quelles police pour
demain ? », 2019
Association des hauts fonctionnaires de la police nationale : Rapport « les policiers au cœur des
violences », 2020
Médiateur de la police nationale : Rapport 2019, mars 2020
Inspection générale de l’administration, Inspection générale de la police nationale, Inspection
générale de la gendarmerie nationale : Audit relatif à l’adéquation de la répartition des effectifs de
police et gendarmerie aux besoins des territoires, janvier 2020 (en lien avec le Groupe de travail n°3)
Inspection générale de la police nationale : Étude relative à la création d’une direction zonale de
100
la police nationale dans les Hauts de France, janvier 2019
Inspection générale de la police nationale : Étude relative à la création d’une direction zonale de
la police nationale dans les Huats de France, janvier 2019
Lab’PSQ réalisée en partenariat avec les associations nationales d’élus : Résultats de la consultation
nationale menée auprès des élus sur la police de sécurité du quotidien et les quartiers de reconquête
républicaine, novembre 2019
Lab’PSQ : Résultats globaux de l’enquête nationale sur la qualité du lien entre la population et les
forces de sécurité intérieure « EQP 19 », mai 2020
Cour des Comptes : Rapport « la préfecture de police de Paris, réformer pour mieux assurer la
sécurité dans l’agglomération parisienne », décembre 2019
Réflexion sur l’action du Ministère de l’Intérieur au sein de l’Union européenne et des organisations
internationales, mission pour le ministre de l’Intérieur, Florian BLAZY, mars 2019
Rapport sur la procédure pénale, Jacques BEAUME, procureur général, 10 juillet 2014
Rapport « Sécurité horizon 2025 », Patrice BERGOUGNOUX, ancien directeur général de la police
nationale, juillet 2014
GT2 :
Cour des comptes : « Les activités privées de sécurité : une contribution croissante à la sécurité
publique, une régulation insuffisante » -, rapport public annuel 2018 (p. 171-204, février 2018)
Confederation of European Security Services: Sixth European Security Summit, White Paper : The
security continuum in the new normal – (Rome, 10 octobre 2019)
Institut d’informations et de conjonctures professionnelles, observatoire des métiers de la
prévention et de la sécurité : Enquête de branche Prévention-Sécurité, (2019)
Fédération française de la sécurité privée : « Le regard des français sur la sécurité privée » - enquête
Ifop, (septembre 2019)
Conseil national des activités privées de sécurité : Rapport annuel
GT3 :
Mission Haute fonction publique, propositions présentées par Frédéric THIRIEZ, Florence MEAUX
et Catherine LAGNEAU, janvier 2020
Ministère des Armées : Plan d’accompagnement des familles et d’amélioration des conditions de
vie des militaires 2018-2022,
Direction Générale de la Police Nationale : Référentiel des compétences managériales de la police
nationale, direction centrale du recrutement et de la formation de la police nationale, janvier 2020
ANNEXE 11
Bilan social 2018
Préfecture de Police : Charte de gestion du corps de conception et de direction à la préfecture
de police, février 2017
Institut des Hautes Études de la Sécurité Intérieure : « Comment développer la pratique de la
déontologie dans l’activité quotidienne des services ? », groupe de travail sur la déontologie policière
et le management : synthèse et préconisations, études et recherches, septembre 1993
Mutuelle Intériale : Contribution au Livre blanc de la sécurité intérieure, GT3 « ressources humaines
et matérielles », janvier 2020
Cour des comptes : Rapport « l’équipement des forces de l’ordre. Un effort de mutualisation et de
rationalisation à poursuivre », mai 2018
GT4 :
Documents de l’administration française
Service public : se réinventer pour mieux servir – 22 propositions pour changer de modèle (CAP
2022, juin 2018)
101
Ministère de l’Intérieur : Plan de transformation numérique ministériel 2018-2022, 21 juin 2018
Ministère de l’Intérieur : Stratégie de lutte contre les cybermenaces, 2017
Direction Générale de la Gendarmerie Nationale : Plan stratégique « Recherche et Innovation » -
agenda 2022, 2017
État de la menace liée au numérique en 2019, la réponse du Ministère de l’Intérieur (mai 2019)
Accélérer la transformation numérique du service public – stratégie et feuille de route 2019-2021
(Tech.gouv, octobre 2019)
Direction générale des entreprises : Technologies clés – préparer l’industrie du futur, 2020
Travaux parlementaires
« Donner un sens à l’intelligence artificielle – pour une stratégie nationale et européenne », rapport
au Premier ministre de la mission conduite par Cédric Villani, député de l’Essonne (mars 2018)
Union européenne
Commission européenne : « Définition de l’IA : principales capacités et disciplines », groupe
d’experts indépendants de haut niveau sur l’intelligence artificielle, juin 2018
Europol : Internet organized crime threat assessment 2018
Europol : Serious and organised crime threat assessment – crime in the age of technology, 2017
Divers
Académie et des technologies : Renouveau de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage
automatique, mars 2018
National Institute of Justice of the United States of America : « Research on the impact of
technology on policing strategy in the 21st century », septembre 2017
European Union Agency for Fundamental Rights: Facial recognition technology : fundamental
rights considerations in the context of law enforcement, 2019
Arcep : Préparer la révolution de l’internet des objets, 2016
ENISA : Cyber security for smart cities – an architecture for public transport, décembre 2015
ENISA: Security and resilience of smart homes environments – good practices and
recommendations, décembre 2015
ENISA : Cyber security and resilience of smart cars – good practices and recommendations,
décembre 2016
ENISA : Smart hospitals – security and resilience for smart health service and infrastructures,
novembre 2016
INHESJ : Objets connectés et usages numériques : apports possible à la sécurité ? Comment
assurer la protection des données ?, juin 2017
Interpol, Unicri : Artificial intelligence and robotics for law enforcement, mars 2019
British Home Office: Forensic science strategy – a national approach to forensic science delivery
in the criminal justice system, mars 2016
Biometrics in large-scale IT – recent trends, current performance capabilities, recommendations
for the near future (EU LISA, 2015)
European Commission, Digital Transformation Monitor: Biometrics technologies: a key enabler for
future digital services, janvier 2018
British Home Office : Biometrics strategy, juin 2018
British Home Office, Association of police and crime commissioners, National police chiefs’
102
council : Forensics review – review of the provision of forensic science to the criminal justice system in
England and Wales, juillet 2018
Renaissance numérique : Reconnaissance faciale : ce que nous en dissent les Français, 20 décembre
2019
Australia Institute of Criminology : The use and acceptance of biometric technologies un 2017,
mars 2019
World economic forum : Responsible limits on facial recognition technology – principles for
action, décembre 2019
ANNEXE 11
103
Annexe 12 :
Glossaire
104
CORAT Coordination opérationnelle renforcée dans les agglomérations et les territoires
CPRAF Cellule départementale de suivi pour la prévention de la radicalisation
et l’accompagnement des familles
CPGC Centre de planification et de gestion de crise de la DGGN
CRENSP Centre de recherche de l’école nationale supérieure de police
CREOGN Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale
CRSM Centres régionaux de la sécurité des mobilités
CRIET Comités régionaux d’intelligence économique
DCCRS Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité
DCRFPN Direction centrale du recrutement et de la formation
DCI Direction de la coopération internationale
DCPAF Direction centrale de la police aux frontières
DCPJ Direction centrale de la police judiciaire
DGCL Direction général des collectivités territoriales
DGGN Direction générale de la gendarmerie nationale
DGPN Direction générale de la police nationale
DGSCGC Direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise
DGSE Direction générale de la sécurité extérieure
DGSI Direction générale de la sécurité intérieure
DICOM Délégation à l’information et à la communication
DINUM Direction du numérique
DLPAJ Direction des libertés publiques et des affaires juridiques
DMAT Direction de la modernisation et de l’action territoriale
DMISC Délégation ministérielle à la lutte contre les cyber menaces
DNRED Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières
DPMGN Direction des personnels de la gendarmerie nationale
DSR Délégation à la sécurité routière
DRM Direction du renseignement militaire
DRPP Direction du renseignement de la préfecture de police ANNEXE 12
DRSD Direction du renseignement et de la sécurité de la défense
EMS État major de sécurité
ENASIS Environnement numérique d’apprentissage pour les services d’incendie et de secours
EPCI Établissement public de coopération intercommunale
ETP Équivalent temps plein
FIESPI Fonds d’investissement pour les études stratégiques, prospectives et les innovations
FNAEG Fichier national automatisé des empreintes génétiques
FPR Fichier des personnes recherchées
FSPRT Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation
à caractère terroriste
GIGN Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale
GIR Groupe interministériel de recherche
GPI Grand plan d’investissement
105
IGA Inspection générale de l’administration
IGGN Inspection générale de la gendarmerie nationale
IGPN Inspection générale de la police nationale
IGJ Inspection générale de la justice
IHEDN Institut des hautes études de défense nationale
INHESJ Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice
LOPPSI Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité
MILDECA Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives
NRBC Nucléaire radiologique biologique et chimique
OCLAESP Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique
OCLCTIC Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information
et de la communication
OCLTI Office central de lutte contre le travail illégal
OIV Opérateur d’importance vitale
OMC Organisation mondiale du commerce
OMP Officier du ministère public
ONDRP Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales
PAGO Pôle d’analyse et de gestion opérationnelle
PP Préfecture de police
PSIG Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie
PSQ Police de sécurité du quotidien
QRR Quartier de reconquête républicaine
RH Ressources humaines
RIE Réseau interministériel de l’État
SCRT Service central de renseignement territorial
SDACR Schémas départementaux d’analyse et de couverture des risques
SDAO Sous-direction de l’anticipation opérationnelle de la gendarmerie nationale
SDIS Service départemental d’incendie et de secours
SIS Système d’information Schengen
SNI Schéma national d’intervention
SSMSI Service statistique ministériel de la sécurité intérieure
STNCJ Service technique national de captation judiciaire
ST(SI)² Service des technologies et des systèmes d’information
SUAP Secours d’urgence à personne
TAJ Traitement des antécédents judiciaires
TRACFIN Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins
UCGE Unité de coordination des grands évènements de la DGPN
UCLAT Unité de coordination de la lutte anti-terroriste
UE Union européenne
ZGN Zone gendarmerie nationale
ZPN Zone police nationale
106