Risques Climatiques et Naturels

Séismes

Caractérisation dynamique des

séismes
D. Lemosse1,2
1Département Mécanique, INSA Rouen
2Laboratoire de Mécanique de Normandie, EA 3828

1
Bâtiment en dynamique

2
 Objectifs du cours
• Réponse dynamique d’un système 1ddl
• Spectre dynamique mesuré
• Spectre dynamique normalisé

3
Modélisation simplifiée des bâtiments
Les bâtiments sont souvent assimilés à des portiques : murs
ou poteaux flexibles (flexion) et planchers rigides
(membrane).
Portique deux poteaux flexibles et plancher rigide

On obtient une raideur du type

48𝐸𝐼
𝑘𝑓 = 3
ℎ
Un portique est alors un système à 1 degré de liberté.

4
 Système à 1ddl
La dynamique d’un système à 1 degré de liberté est régie par
l’équation
𝑚𝑢ሷ + 𝑐 𝑢ሶ + 𝑘𝑢 = 𝑓 𝑡
avec
• m : la masse en mouvement
• k : la raideur du système
• c : l’amortissement
• f (t) : la sollicitation externe
Dans le cas du séisme, on a généralement
𝑐
• 𝜉= le taux d’amortissement (de 0.01 à 0.2)
2 𝑘𝑚
• 𝑓 𝑡 = 𝑚𝛾𝑔 la force d’inertie d’entrainement

matériau Acier Béton pré Acier Béton Sol

soudé contraint boulonné armé fondations
𝜉 0.04 0.05 0.06 0.07 0.07>
5
 Structure soumise à un séisme
𝑥
𝑥0 𝑢

𝑥𝑔

L’équilibre dynamique d’une structure soumise à un séisme s’écrit

𝑚 ⋅ 𝑥ሷ = −𝑘 ⋅ 𝑥 − 𝑥𝑔 − 𝑥0 − 𝑐 ⋅ 𝑥ሶ − 𝑥𝑔ሶ
La composition des mouvements nous permet les relations suivantes
𝑥 = 𝑥𝑔 + 𝑥0 + 𝑢 , 𝑥ሶ = 𝑥ሶ𝑔 + 𝑢ሶ et 𝑥ሷ = 𝑥ሷ𝑔 + 𝑢ሷ
Ce qui donne le système
𝑚 ⋅ 𝑢ሷ + 𝑐 ⋅ 𝑢ሶ + 𝑘 ⋅ 𝑢 = −𝑚 ⋅ 𝑥ሷ𝑔

6
Réponse générale d’un système à 1ddl
Principe de superposition
solution générale = solution homogène (libre) + solution particulière

Superposition d’une oscillation libre (qui s’atténue jusqu’à disparaitre pour un

système amorti) et d’une oscillation forcée (qui continue avec la sollicitation).

On voit ainsi apparaitre une phase transitoire suivie d’une phase établie.

7
 Régime libre d’un système à 1ddl
La réponse du système amorti dépend de la valeur de 𝜉.

8
Régime libre d’un système à 1ddl

9
Régime forcée harmonique d’un système à 1ddl

Réponse harmonique

10
Régime forcée quelconque d’un système à 1ddl

Intégrale de Duhamel

Méthodologie de résolution
Méthode itérative par incrément de temps t. L’intégration est
effectuée numériquement.

11
 Discrétisation temporelle
𝑚 ⋅ 𝑢ሷ + 𝑐 ⋅ 𝑢ሶ + 𝑘 ⋅ 𝑢5 = 𝑓 𝑡

u 𝑢ሷ
u1 u2 u3 u4 u5

𝑢ሶ
t

12
 Discrétisation temporelle
𝑚 ⋅ 𝑢ሷ + 𝑐 ⋅ 𝑢ሶ + 𝑘 ⋅ 𝑢5 = 𝑓 𝑡

u
u1 u2 u3 u4 u5
𝑢ሷ

𝑢ሶ t

13
Approximation polynomiale

14
 Intégration numérique
La construction d’un spectre s’appuie sur la résolution de l’EDO temporelle
qui traduit la dynamique du système.

Méthode de différences finies

1
𝑢ሶ 𝑡+Δ𝑡 = 𝑢𝑡+Δ𝑡 − 𝑢𝑡−Δ𝑡
2 ⋅ Δ𝑡
1
𝑢ሷ 𝑡+Δ𝑡 = 2 𝑢𝑡+Δ𝑡 − 2𝑢𝑡 + 𝑢𝑡−Δ𝑡
Δ𝑡

On peut transformer le système à résoudre

𝑚𝑢ሷ 𝑡+Δ𝑡 + 𝑐 𝑢ሶ 𝑡+Δ𝑡 + 𝑘𝑢𝑡+Δ𝑡 = 𝑓 𝑡 + Δ𝑡
sous la forme

𝑚 𝑐 𝑚 𝑐
+ + 𝑘 𝑢𝑡+Δ𝑡 = 𝑓 𝑡 + Δ𝑡 + 2 2𝑢𝑡 − 𝑢𝑡−Δ𝑡 + 𝑢
Δ𝑡 2 2 ⋅ Δ𝑡 Δ𝑡 2 ⋅ Δ𝑡 𝑡−Δ𝑡

15
 Résolution itérative
𝑢0 , 𝑢1

𝑢𝑡 = 𝑢1 et 𝑢𝑡−Δ𝑡 = 𝑢0

𝑚 𝑐
𝐴= 2+ +𝑘
Δ𝑡 2 ⋅ Δ𝑡
𝑚 𝑐
𝐵 = 𝑓 𝑡 + Δ𝑡 + 2 2𝑢𝑡 − 𝑢𝑡−Δ𝑡 + 𝑢
Δ𝑡 2 ⋅ Δ𝑡 𝑡−Δ𝑡

résoudre
𝐴 ⋅ 𝑢𝑡+Δ𝑡 = 𝐵

Mise à jour
𝑢𝑡−Δ𝑡 = 𝑢𝑡 et 𝑢𝑡 = 𝑢𝑡+Δ𝑡

16
 Schéma de Newmark
Un schéma performant classiquement utilisé

Si on utilise le schéma à accélération linéaire : a = 1/2

et b = 1/3 .

17
 Résolution itérative
𝑢0 , 𝑢ሶ 0
𝑚𝑢ሷ 0 = 𝑓 0 − 𝑐𝑢ሶ 0 − 𝑘𝑢0

𝑢𝑡 = 𝑢0 , 𝑢ሶ 𝑡 = 𝑢ሶ 0 et 𝑢ሷ 𝑡 = 𝑢ሷ 0

𝑐Δ𝑡 𝑘Δ𝑡 2
𝐴=𝑚+ +
2 6
𝑐Δ𝑡 𝑘Δ𝑡 2
𝐵 = 𝑓 𝑡 + Δ𝑡 − 𝑘𝑢𝑡 − 𝑐 + 𝑘Δ𝑡 𝑢ሶ 𝑡 − + 𝑢ሷ 𝑡
2 3

Résoudre
𝐴𝑢ሷ 𝑡+Δ𝑡 = 𝐵

Etat 𝑡 + Δ𝑡
𝑢ሶ 𝑡+Δ𝑡 = ⋯
𝑢𝑡+Δ𝑡 = ⋯

Mise à jour
𝑢𝑡 = 𝑢𝑡+Δ𝑡 , 𝑢ሶ 𝑡 = 𝑢ሶ 𝑡+Δ𝑡 et 𝑢ሷ 𝑡 = 𝑢ሷ 𝑡+Δ𝑡 18
 Accélérogramme mesuré
Il faut injecter les accélérations mesurées dans le système à 1ddl.

La mesure est définie suivant une direction d’analyse (Haut/Bas - Nord/Sud &
Est/Ouest, ces derniers ayant souvent le même comportement).
Il faut ainsi étudier l’ensemble des directions (voir les combinaisons).
19
 Réponse dynamique
Chaque structure 𝜔0 , 𝜉 fourni une réponse différente, constituée d’une part
transitoire forcée (pendant le séisme) et d’une part en régime libre.

L’accélération maximale de la structure est choisie comme valeur

dimensionnante.
20
 Fréquence des structures
Par convention c’est la première fréquence propre d’un
bâtiment.
Dans la cas d’un système à 1ddl, cette fréquence est
déterminée par la fréquence critique

Le niveau est assez bas car les édifices sont très lourds.
Les fréquences se situent entre fmin = 0.1Hz et fmax =
50Hz . Ainsi les périodes se situent entre Tmax = 10s et
Tmin = 0.02s.

21
Construction du spectre de réponse dynamique

On construit le spectre de réponse en accélération en relevant

la valeur maximale de l’accélération de chaque système.

On parle aussi d’amplification dynamique.

22
Spectres sismiques

23
 Pseudo relations
On définit la pseudo vitesse 𝑍 = 𝑣𝑚𝑎𝑥 .
On a les relations :
𝑇 𝑇
• 𝑈𝑚𝑎𝑥 = ⋅ 𝑍 ⇒ 𝑙𝑜𝑔 𝑈𝑚𝑎𝑥 = 𝑙𝑜𝑔 𝑍 + 𝑙𝑜𝑔
2𝜋 2𝜋
2𝜋 𝑇
• 𝛾𝑚𝑎𝑥 = ⋅ 𝑍 ⇒ 𝑙𝑜𝑔 𝛾𝑚𝑎𝑥 = 𝑙𝑜𝑔 𝑍 − 𝑙𝑜𝑔
𝑇 2𝜋

24
Spectre de vitesse

25
Spectre de dimensionnement

26
 Spectre de dimensionnement
• Normalisation des séismes
– Accélération maximale
– Intensité spectrale
(Housner)

27
 Spectre de dimensionnement
• Normalisation des séismes
– Accélération maximale
– Intensité spectrale
(Housner)

• Analyse statistique
a

28
T
 Spectre de dimensionnement
• Normalisation des séismes
– Accélération maximale
– Intensité spectrale
(Housner)

• Analyse statistique
a

29
T
Spectre de dimensionnement

30
Spectre de dimensionnement

31
 Spectre normalisé - spectre de calcul
Une analyse systématique a amené à la construction d’une
enveloppe englobante (supposée conservatrice).

Zones identifiées : accélération de calage, amplification,

accélération constante, vitesse constante et déplacement
constant. 32
 Définition analytique
De façon empirique, le spectre de la norme a été qualifié par les expressions
suivantes pour les vibrations horizontales :

Avec :
• 𝑎𝑔 l’accélération de calcul du sol
• S un facteur de qualification du sol
• 𝜂 = 10/ 5 + 𝜉 , un coefficient d’amortissement
• Normes : Eurocode 8, PS92 (icab), BAEL80
33
 Importance du bâtiment
Accélération réglementaire
𝑎𝑔 𝑅 est définie par les pouvoirs publics (édition au BO). En France, les zones
sont classées de faiblement sismiques 0.05g à fortement sismique 0.4g.
Selon le bâtiment à dimensionner, un coefficient d’importance doit être
appliqué.
𝑎𝑔 = 𝛾 ⋅ 𝑎𝑔 𝑅
Catégorie Bâtiments 𝜸
I Bâtiments d’importance mineure pour la sécurité des personnes, par 0.8
exemple, bâtiments agricoles.
II Bâtiments courants n’appartenant pas aux autres catégories. 1.0
III Bâtiments dont la résistance aux séismes est importante compte tenu des 1.2
conséquences d’un effondrement, par exemple : écoles, salles de réunions,
institutions, etc.
IV Bâtiments dont l’intégrité en cas de séisme est d’importance vitale pour la 1.4
protection civile, par exemple : hôpitaux, casernes de pompiers, centrales
électriques, etc. 34
San Francisco – 1957 – 5,3

5
3 4
6

35
 Influence du sol
La propagation des ondes dans les roches est différente de la propagation
dans les sédiments meubles. Il y a donc une incidence sur les mouvements
ressentis en surface.

1 3

2
4 5 6

Séisme de San Francisco 1957 (Davidovici p41) 36

 Influence du sol
La construction directe des spectres associés au même séisme en différentes
zones (liées à différents matériaux) amène à des spectres très différents.

Plus de dégâts ont été observés en zone meuble (argileuse) qu’en zone raide,
avec pourtant une accélération deux fois inférieure.
37
 Classe de sol
Afin d’adapter le spectre de calcul au type de sol, une classification est
proposé dans la norme.

A - Rocher, B - Sable, C - Argile, D - Sol mou, E - Alluvion

38
 Séisme lointain - type I
Les effets des séismes sont généralement supposé s’appliquer loin de
l’épicentre.

Il s’agit de séisme à amplitude modérée mais à temps d’implication long. Ces

séismes sollicitent des bâtiments à grande période de vibration.
39
 Séisme proche - type II
Il est cependant quelque fois spécifié (ouvrages particuliers) de vérifier la
tenue d’une structure proche de l’épicentre.

Les niveaux sont très importants, mais l’onde passe très rapidement avant de
se dissiper.
40
 Méthode des Eurocodes
Etapes de construction du spectre élastique selon
l’Eurocode 8

1. Accélération maximale de référence AgR (p22)

2. Importance de la structure (p35)
3. Type de séisme (proximité et magnitude)
4. Géologie locale, paramètre de sol S (p21)
5. Amortissement structurel
6. Spectre de réponse élastique horizontal (p24-26)
7. Spectre de réponse élastique vertical (p27)

41