Ben Zarb
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Ben Zarb
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
L’innovation est une notion assez difficile à appréhender tant elle est multi-
facettes et polymorphique. Elle a toujours été considérée comme un processus
fédérateur de tensions, de paradoxes et de contradictions (Lewis et al., 2002;
Benner et Tushman, 2003; Bledow et al., 2009) particulièrement en raison de la
gestion du couple « exploration/exploitation ».
Ainsi, l’organisation se trouve confrontée à un dilemme : innover en procédant à
de simples améliorations et ajustements afin de fournir une offre renouvelée sans
pour autant modifier ses compétences, ou bien innover en créant le changement
et suscitant de nouvelles compétences. Ces deux logiques correspondent
respectivement à l’exploitation et à l’exploration.
Néanmoins, se concentrer uniquement sur les activités d’exploration conduit à
des idées peu développées et à un nombre réduit de compétences distinctives
(Simsek, 2009), alors que développer l’exploitation sans l’exploration crée des
pièges à compétences (March, 1991).
Par ailleurs, le problème associé aux activités d’exploitation et d’exploration est
qu’elles rivalisent pour la quête des ressources rares (March, 1991). Par
conséquent, les organisations sont confrontées à faire des choix explicites et
implicites entre les deux activités.
De ce fait, instaurer un équilibre entre l’exploitation et l’exploration est
particulièrement compliqué en raison du rendement des deux activités qui varient
non seulement par rapport à leurs valeurs escomptées, mais aussi de leur
variabilité, leur axe temporel et leur répartition au sein et au-delà de
l'organisation.
La recherche centrée sur les systèmes adaptatifs appréhende l’exploitation et
l’exploration comme deux activités qui se renforcent et devraient se produire
simultanément. Ce courant de recherche considère que les organisations qui
adhérent à l’approche simultanée des activités d’exploitation et d’exploration
sont plus innovantes que celles qui s’engagent dans l’une des deux activités
(Katila et Ahuja, 2002).Cependant, l’organisation est reconnue comme une
structure paradoxale génératrice de tensions étant donné qu’elle incorpore des
logiques opposées telles qu’une logique à court terme et une logique à long
terme (Cunha et al., 2016), des paradoxes liés à l’apprentissage qui impliquent la
consolidation et en même temps la destruction des connaissances acquises
(O’Reilly et Tushman, 2008) ou encore les tensions entre collaboration et
compétition ou contrôle et flexibilité (Smith et lewis, 2011).
Dans cette perspective, l’approche du paradoxe offre un cadre alternatif aux
besoins organisationnels conflictuels. Bien que le choix de l’une des dualités
puisse bénéficier à la performance à court terme, l’approche du paradoxe défend
qu’une performance à long terme nécessite des efforts continus pour satisfaire
ces exigences contradictoires (Lewis, 2000).
En effet, dans un contexte volatile et dynamique, maintenir la performance
organisationnelle de l’entreprise est lié à sa capacité à procéder à des
améliorations sur des produits existants et à innover (March, 1991; Christensen,
1997). Ainsi, l’entreprise fait preuve d’ambidextrie organisationnelle.
Notre travail de recherche s’inscrit dans l’approche contextuelle de l’ambidextrie
où une quête simultanée de l’ambidextrie prend place au sein d’une même unité
interpellant la capacité comportementale de l’individu à faire preuve
simultanément d’alignement et d’adaptabilité (Simsek, 2009; Simsek et al.,
2009). A ce titre, les start-up ont été identifiées par Julien et Carrier (2002) et
Mahmoud-Jouini et al. (2007) comme des structures ambidextres faisant preuve
d’ambidextrie contextuelle, où l’ambidextrie au sein de ces entités est portée par
les individus (Lubatkin et al., 2006 ; Lee et al., 2007 ; Havermans et al., 2015 ;
Saibi, 2016).
Ce contexte particulier que représentent les start-up, en termes de limites des
ressources financières et humaines, soulève des questionnements quant aux
facteurs organisationnels qui habilitent ces structures, en dépit de leur petitesse, à
être innovantes et à mener, simultanément les activités d’exploration et
d’exploitation. Quels sont les mécanismes internes accélérateurs d’innovation et
facilitateurs d’ambidextrie contextuelle ? Ainsi, à travers ce travail de recherche
nous espérons répondre à nos interrogations et contribuer à une meilleure
compréhension de la mise en place de l’ambidextrie contextuelle. Nous allons
dans un premier temps définir la notion d’ambidextrie organisationnelle et
exposer sa typologie. Nous présenterons ensuite les caractéristiques des start-up
comme terrain favorable à l’innovation et à l’ambidextrie contextuelle. Nous
introduisons dans une troisième partie la notion du capital intellectuel comme un
facteur organisationnel stimulateur d’innovation et d’ambidextrie. Enfin, nous
présenterons les résultats de l’étude qualitative exploratoire que nous avons
menée.
4 - MÉTHODOLOGIE
La moyenne d’âge des start-up sélectionnées est de 3 ans et 9mois avec une
moyenne des effectifs de 15 collaborateurs. Quant aux startupeurs interviewés
ont une moyenne d’âge de 27 ans où l’échantillon se répartit en 12 hommes et 7
femmes avec 10 entrepreneurs diplômés de Grandes Ecoles et 7 qui sont issus
des écoles d’ingénieurs.
Après avoir retranscrit les entretiens, il fallait vérifier que nous avons bien atteint
le seuil de saturation sémantique comme le recommandent Evrard et al. (2009).
Ainsi, nous avons appliqué sur le logiciel Nvivo11 le test de corrélation de
Spearman qui permet de mesurer le degré de similarité des mots employés entre
les différents entretiens. Ceci nous a permis de relever que nous avons atteint le
seuil de saturation depuis le 16ème entretien avec un coefficient de corrélation
maximal égal à 0,957 et un minimum atteint de 0,755.Ce résultat nous a permis
de lancer l’analyse de contenu thématique des verbatim en découpant et classant
les informations collectées en des groupes et des sous-groupes dont l’objectif est
de faire émerger les similitudes.
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES