EcoMonFin S4
EcoMonFin S4
EcoMonFin S4
(SEG-S4)
Pr. A. Hakmaoui
2019-2020
2
Plan du cours
Introduction
Conclusion
3
Bibliographie ( à titre indicatif)
M oO
Section I : L’offre de monnaie
7
L’offre de monnaie étant assurée pour la partie scripturale
par les banques commerciales et pour la monnaie centrale
par la Banque Centrale, la demande de monnaie est
exprimée par les agents économiques qui utilisent la
monnaie pour faire leurs transactions : les ménages, les
entreprises, le secteur public.
8 L’objectif des chapitres qui vont suivre est d’étudier les fondements des comportements
des agents en ce qui concerne leur détention de monnaie. Les autorités monétaires
cherchent à contrôler la quantité de monnaie en circulation. Il est donc souhaitable de
comprendre ce qui incite les gens à en détenir. On verra qu’il existe une autre donnée
indispensable, la stabilité dans le temps ou non. Il existe trois grandes approches de la
demande de monnaie :
L’émergence de la TQM :
Sachant que le montant des ventes est égal au nombre des transactions
réalisées (T) multiplié par le prix moyen de celles-ci (P), et que le montant
des achats est égal à la quantité de monnaie en circulation ( M 0O ) multiplié
par le nombre de de fois que celle-ci change de main au cours d’une
même période selon une vitesse de circulation de la monnaie V, l’équation
des échanges (ou l’identité comptable) de Fisher s’écrit ainsi :
M .v T .P
O
0
Remarque: Constatant l’importance prise par la monnaie scripturale (sous
forme de dépôts à vue), Fisher réécrit l’équation des échanges comme suit :
Mf. V + Ms.V’ = P.T où Mf = monnaie fiduciaire et Ms = monnaie scripturale ;
V et V’ sont les vitesses de circulation des deux formes de monnaie.
Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie
12 Section II : La théorie quantitative de la monnaie (TQM)
Pour que ce raisonnement soit valable des d’hypothèses ont été émises:
Le nombre global des transactions (T) est constant : la monnaie n’a aucune
incidence sur le nombre des dépenses globales qui est proportionnel au Revenu
global ou la production globale dite production de plein emploi qui est constante
à CT.
Les variations de l’offre de monnaie (Mf+ Ms) sont exogènes. Elles dépendent de la
politique monétaire de la banque centrale et du système bancaire.
La vitesse de circulation de la monnaie V est une constante à court terme. Elle
dépend aussi bien des volumes de transactions que d’autres variables
institutionnelles (rythmes et habitudes, infrastructure, densité de la population,
avancées technologiques...)
Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie
13 Section II : La théorie quantitative de la monnaie
Md
k .Y
P
Cette formulation de la demande de monnaie permet à Pigou
d’expliquer la variation du niveau général des prix par le
comportement des agents lorsque leurs encaisses ne sont pas au
niveau désiré, c’est l’effet d’encaisses réelles. Les agents lorsqu’ils ont
le sentiment de détenir trop de monnaie augmentent leur demande
de biens sur tous les marchés, il en résulte une augmentation du
niveau général des prix qui ramène la valeur de leurs encaisses
réelles à celle qu’ils souhaitaient.
L'effet d'encaisses réelles lorsque les prix baissent :
19 Les variations du niveau général des prix ont donc une influence
transitoire sur le niveau de l'activité économique. La baisse de la
demande de biens et de services va en effet entraîner par la suite une
baisse des prix, ce qui accroît le niveau réel des encaisses et favorise
alors une hausse ultérieure de la demande de biens, jusqu'à ce que soit
trouvé un nouvel équilibre.
Px
P* Offre l’équilibre initial (P*; Q*)
Q1 Q* Q
Selon Pigou, les agents éco sont rationnels et ne sont pas victimes de l’illusion
monétaire. Ainsi, lorsque la baisse de la demande des B&S entraine une baisse de
P, pour les agents économiques non financiers M/P augmente (l’encaisse réelle
augmente) ce qui poussent les agents éco à détenir moins de monnaie puisqu’il
préfèrent saisir la baisse des prix pour satisfaire leur besoins. Il s’ensuit une
augmentation de la demande de biens et services et par conséquent une élévation
de P et ainsi un retour à l’équilibre.
L'effet d'encaisses réelles lorsque les prix augmentent :
Q1 Q
Q*
Si les px augmentent suite à une augmentation de la demande des B&S sur le marché
des biens et services, l’encaisse réelle detenue par les agents économiques non
financiers diminue (M/p se dégrade). Il s’en suit une baisse de la demande des B&S et
ainsi un retour à l’équilibre initial. Autrement dit, pour maintenir le pouvoir d’achat M/P
intact, M doit augmenter du fait que les agents doivent compenser la réduction de la
valeur réelle de leur encaisse. Ce qui signifie que toute hausse générale des prix doit
s’accompagner d’une demande (détention) accrue de monnaie.
Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie
21 Section III : La théorie quantitative de la demande de monnaie
M d L1 (Y
+
) L2 (Y+
)
Travail à rendre : Selon la TQM, la quantité de monnaie en circulation a-t-elle
une incidence sur le nombre des transactions réalisés ds une économie?
25
Ce qu’il faut retenir : résumé (suite)
Dans cette perspective classique, il y a une dichotomie entre
l’économie réelle et l’économie monétaire. Trois conclusions
majeures à retenir :
Il faut contrôler la MM pour contrôler les Px, et donc contrôler
la Banque Centrale pour maîtriser toute la chaîne ;
La monnaie ne constitue en rien une justification pour l’Etat
d’intervenir dans l’économie. La régulation de la monnaie se
fera par une Banque centrale indépendante.
La monnaie, simple intermédiaire des échanges, n’est jamais
demandée pour elle même (il n’y a pas de préférence pour
la liquidité), mais elle est uniquement demandée pour motif
de transaction et de précaution.
Implications sur le marché de travail : vision classique
26
L’équilibre sur le marché de travail :
Remarques :
Wr Ld
Au point A, l’équilibre sur le
marché de travail est atteint.
wr* A C’est un équilibre de plein
emploi (cad toutes les personnes
L0 ayant les capacités et la volonté
pour travailler trouvent un
L* L
L
emploi.
La zone séparant L* d’équilibre
Y à L comprend des personnes
qui ne veulent pas travailler au
Y*
salaire wr* : il s’agit d’un
chômage volontaire.
L* et Wr* permet d’atteindre un
niveau de production Y* dite
production de plein emploi.
L
27 Mots clés à développer :
- Offre de de monnaie ;
- Demande de monnaie ;
- Théorie quantitative de la monnaie ;
- Vitesse de circulation de la monnaie;
- Approche dichotomique ;
- L’équation de Fisher ;
- L’équation de l’école de Cambridge;
- L’équation de Pigou ;
- Travail à rendre : le raisonnement économique classique avance
que la monnaie est neutre comme si l’on se situe dans une
économie de troc. Expliquez
Conclusion du chapitre I
28
En réalité, nous ne pouvons imaginer une telle parfaite
dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire,
les différentes crises économiques (i.e 2008) mondiales ont
montré, toutefois, que la monnaie et l’économie réelle ne
peuvent être séparées puisque l’économie est, par
essence, monétaire.
Unité de compte: elle permet d’exprimer la valeur monétaire des différents biens.
Moyen de paiement : c’est un intermédiaire qui facilite les échanges .
Réserve de valeur : elle constitue ainsi un lien entre le présent et le futur.
La demande de monnaie au cours d’une certaine période de temps correspond au
montant des sommes acquises pendant cette période et que l’agent économique
conserve sous forme liquide.
Etant donné ces trois fonctionnalités de la monnaie, Keynes retient ainsi trois
motifs de détention de la monnaie ou de préférence de la liquidité :
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche de la
monnaie active
32
Section I : La théorie keynésienne de la préférence pour la liquidité
1. Le motif de transaction : vu le décalage entre les recettes et les dépenses,
les agents éco non financiers vont détenir de la monnaie pour faire leurs
échanges commerciaux. Ceux qui détiennent plus de revenu feront plus de
dépenses et donc auront plus de monnaie à détenir. Ainsi, plus le revenu
augmente, plus la monnaie détenue pour ce motif de transaction
augmente.
On peut conclure que la demande de monnaie pour ces deux motifs (Mt et
Mp) est une fct croissante du revenu R : Mt = f(Y) avec dMt/dY > 0
Mp = f(Y) avec dMp/dY > 0
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche
de la monnaie active
33 Section I : La théorie keynésienne de la préférence pour la liquidité
Exemple : Supposons qu’un agent éco X acquiert une obligation dont les caractéristiques sont les
suivantes : - Valeur nominale (VN0) : 1000 Dhs
- taux d’intérêt (i) : 10 % - Rendement (R) : VN0 x i = 100 Dhs
- D’une manière générale VN x i = R ou i = R/VN <==> VN = R/i donc i et VN varie en sens inverse.
Si le taux d’intérêt augmente à 12% et si l’agent éco souhaite vendre avant l’échéance quelle est la
nouvelle VN1 qui lui permettra de maintenir son Rendement ?
On sait que le Rendement attendu de l’agent X est de 100 Dhs. VNx i = R
VN1= R/i <===> VN1 = 100 Dhs/12% <===> VN1 = 833 Dhs.
Si maintenant l’agent acquéreur Y (qui a acheté l’obligation à sa VN1 de 833 Dhs) décide de
revendre cette obligation au moment où le taux d’intérêt baisse à 8%, quelle est la nouvelle valeur
nominale de l’obligation ?
VN2 = R/i <===> VN2= 100 Dhs/8% <===> VN2 = 1250 Dhs.
On constate que le cours de l’obligation (VN) et le taux d’intérêt varie en sens inverse. Lorsque le taux
d’intérêt est faible, et qu’on anticipe une augmentation de ce taux, on n’a pas intérêt à acheter les
obligations. Il est, par contre, intéressant de conserver sa monnaie pour pouvoir saisir à tout moment toute
opportunité qui se présente sur le marché. Inversement, lorsque le taux d’intérêt est élevé, on anticipe une
baisse du taux d’intérêt, le cours de l’obligation va baisser, on aura intérêt à acheter et à ne pas garder la
monnaie.
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche
de la monnaie active
35 Section II : La théorie keynésienne du taux d’intérêt
Le taux d’intérêt est le prix de renonciation à la liquidité. En fait, il existe selon
Keynes deux décisions vis‐à‐vis du temps. la première consiste dans le partage entre
consommation/épargne: elle résulte d’un comportement psychologique (le taux
d’intérêt n’ est pas déterminant à ce niveau) mais, une fois cette décision prise (les
montants respectifs de l’épargne et de la consommation ), une autre doit intervenir,
quant aux modalités de transfert de cette épargne, du présent vers le futur.
L1(R) L1(R)
Y r
M1 M1
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche de la monnaie
acctive
37 Section II : La théorie keynésienne du taux d’intérêt
M2 : représente la demande de monnaie détenue par les
agents économiques pour motif spéculation. Elle est déterminée par
une fonction de liquidité L2 qui dépend principalement du taux
d’intérêt r. Ainsi, la demande de monnaie M2 (pour motif de
spéculation) dépend négativement de r. On peut écrire :
M2 = f(r) avec dM2/dr < 0.
r
L2(r)
M2
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche de la monnaie
active
38 Section II : La théorie keynésienne du taux d’intérêt
Si le taux d’intérêt est suffisamment élevé de sorte que les agents n’anticipent
plus une autre augmentation, cela signifie que les agents estiment que les titres
sont à leur cours le plus bas. Puisque, désormais, les titres sont plutôt anticipés à
la hausse, chaque agent ne gardera pas sa monnaie pour motif spéculatif. Ils ont
intérêt à tout placer sous forme de titres. Inversement, lorsque le taux d’intérêt est
faible, càd, que les cours des titres sont élevés ce qui réduit la possibilité de
réaliser des plus-values dans le futur. Tous les épargnants vont se débarrasser de
leurs titres et auront une forte préférence pour la monnaie: c’est le phénomène
que Keynes a appelé : la trappe à liquidité ou une préférence infinie pour la
liquidité.
r
L2
M2
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche
de la monnaie active
39 Section II : La théorie keynésienne du taux d’intérêt
Cependant, en tenant compte d’un taux d’intérêt min et max, on en déduit deux
cas de figures :
r= r min : lorsque le taux d’intérêt baisse à un niveau plancher (r min), la
préférence pour la liquidité est infinie (puisque le rendement des titres acquis
sera très faible). Cet excès de liquidité est appelé la trappe monétaire ou la
trappe à liquidité.
r= r max : lorsque le taux d’intérêt arrive à un max, les agents vont préférer
l’acquisition des titres au lieu de garder leurs liquidités.
rM 2 0, r r max
r max A
dMs
2
M f ( r ).avec 0..r min r r max Trappe
dr monétaire
M 2 ...r r min
r min B
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie : L’approche
de la monnaie active
40 Section II : La théorie keynésienne du taux d’intérêt
A l’équilibre : M0 = Md = f(r,Y)
Le taux d’intérêt est considéré comme variable déterminante pour décider d’investir. Ainsi,
un entrepreneur avant décider d’acquérir des équipements dans le but d’accroître sa
capacité de production, procède à une comparaison entre le coût et la rentabilité de
cet investissement, c’est-à-dire, entre l’efficacité marginale du capital et le taux
d’intérêt. La décision sera d’autant plus choisie que l’efficacité marginale du capital est
supérieure au taux d’intérêt.
Les dépenses d’investissement et celles de consommation prévues par les entrepreneurs
déterminent la demande effective que ceux-ci sont en mesure de satisfaire par leur
production, laquelle est conditionnée par un certain niveau d’emploi.
Comme la demande effective ou anticipée (demandes d’investissement et de
consommation) ne peuvent être spontanément fixées à un niveau élevé garantissant
une production dite de plein emploi, Keynes avance que l’Etat doit intervenir pour
soutenir la demande, notamment en agissant sur les variables monétaires dans le but de
favoriser l’investissement.
En effet, lorsque une offre de monnaie est importante, elle fait baisser le taux d’intérêt sur le
marché de la monnaie ce qui serait une forte incitation pour les investisseurs pour réaliser
leurs projets d’investissement (le coût du financement étant faible) ce qui augmenterait
la production globale et donc le niveau d’emploi.
Implications sur le marché de travail : vision classique
47
L’équilibre sur le marché de travail :
Remarques :
Wr Ld
Au point A, l’équilibre sur le
marché de travail est atteint.
wr* A C’est un équilibre de plein
emploi (cad toutes les personnes
L0 ayant les capacités et la volonté
pour travailler trouvent un
L* L
L
emploi.
La zone séparant L* d’équilibre
Y à L comprend des personnes
qui ne veulent pas travailler au
Y*
salaire wr* : il s’agit d’un
chômage volontaire.
L* et Wr* permet d’atteindre un
niveau de production Y* dite
production de plein emploi.
L
L’approche keynésienne du marché de travail
48
- Augmentation de l’investissement
Marché de la monnaie
- Augmentation
Masse monétaire
- Augmentation de la production - Demande de
.
monnaie
Mois
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie/L’approche keynésienne
Section IV : Les prolongements de l’analyse keynesienne
53
L’encaisse moyenne de cet agent éco est de 5000 dhs (puisque il reçoit son salaire de
10000 dhs au premier jour du mois et comme il l’a dépensé totalement, c’est-à-dire,
qu’il a zéro dhs au dernier jour du même mois).
L’agent éco A pense qu’il peut rentabiliser mieux son salaire en achetant des titres pour
la somme d’argent qu’il va dépenser pendant la 2e quinzaine du mois. L’agent A
peut acheter des bons de Trésor pour un montant équivalent à 5000 dhs pour une
durée de 15 Jours.
Comme le montre la figure ci-dessus. L’agent A dispose d’un montant de 5000 dhs au
début de chaque mois, son encaisse monétaire devient nulle le 15e jour pendant
lequel il doit vendre les bons du Trésor pour pouvoir effectuer les transactions relatives
à la 2e quinzaine du même mois.
Encaisses monétaires
5000
1 1/2 2 1/2
Si le taux d’intérêt mensuel est
égale à 3%, l’agent retirerait un
gain de :
5000 dhs x 3 % x ½ = 75 Dhs
Mois
54 Section IV : Les prolongements de l’analyse keynesienne
Cette opération peut être poursuivie en pensant à investir 75% (revenu correspondant
à 3 semaines) et ne garder que l’argent correspondant à une semaine de
transactions.
Et ainsi de suite… L’agent A doit réaliser un arbitrage. Comment ?
Lorsque le taux d’intérêt est élevé, par conséquent, la rentabilité des titres est
importante, l’agent préfère détenir plus de titres et moins d’argent liquide.
Inversement, si le taux d’intérêt est faible, l’agent préfère détenir plus du liquide que
de titres.
La conclusion de l’analyse de Baumol et de Tobin est la suivante : à mesure que le
taux d’intérêt augmente, le montant désiré des encaisses de transaction diminue ;
par conséquent, il existe une relation négative entre le taux d’intérêt et la demande
de monnaie pour motif de transaction.
Baumol et Tobin démontrent que la demande de monnaie pour motif de
spéculation n’ est pas la seule qui dépend du taux d’intérêt. La demande de
monnaie pour motif de transaction l’est aussi.
Les deux auteurs démontrent, selon le même raisonnement précédent, la
même relation entre le taux d’intérêt et la demande de monnaie pour motif
de précaution. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la demande de monnaie
pour ce motif est faible et inversement.
55
Section IV : Les prolongements de l’analyse keynesienne
Tobin (1958) utilise des outils de gestion du portefeuille (théorie du portefeuille) pour
tirer de ces analyses des conclusions microéconomiques. Il revient aussi sur la
notion d’encaisse de spéculation et précise qu’elle est liée à l’incertitude par
rapport à l’avenir. Ce qui est intéressant pour Tobin est l’existence de la notion de
risque conjointe avec celle du rendement.
Les agents vont détenir en permanence une partie de leur portefeuille sous forme
monétaire puisque par définition c’est l’actif le moins risqué qui existe. En même
temps, on ne détiendra jamais la totalité de son portefeuille sous forme
monétaire. La base de la théorie du portefeuille de Tobin est que les agents
détiennent systématiquement à la fois des actifs monétaires et des actifs non
monétaires car ils cherchent à s’assurer contre le risque.
Chapitre II : Les approches théoriques de la monnaie/L’approche keynésienne
Section IV : Les prolongements de l’analyse keynesienne
56
Lorsque le taux d’intérêt est faible, le cours des titres étant très élevé, les
agents préfèrent garder leur liquide. La demande de monnaie est infinie
(trappe monétaire). Inversement, lorsque le taux d’intérêt est élevé, le cours
des titres est faible, les agents préfèrent investir leur monnaie sous forme de
titres.
Le taux d’intérêt est donc, pour Keynes, le prix de la renonciation à la
liquidité.
Ce qu’il faut retenir : suite
58
A la différence de la théorie
d keynésienne, qui affirme un rôle
M
f (Yp )
déterminant du taux d’intérêt dans
la demande de monnaie, la
théorie de Friedman avance que le
P taux d’intérêt n’exerce que peu
d’effet sur la demande de
monnaie.
Chapitre III : Les approches théoriques de la monnaie/l’approche monétariste
67
Section II : Les différences entre les théories de Friedman et Keynes
Comme les classiques, les monétaristes considèrent que la monnaie est neutre à long
terme néanmoins elle est active à court terme.
Toute politique monétaire doit avoir comme objectif de maintenir à un niveau stable
et modéré la masse monétaire sur le long terme. Pour ce faire, Friedman préconise que
le contrôle de la masse monétaire doit augmenter en rapport avec la croissance de la
production. Ce qui permettra d’éviter les dérapages inflationnistes. Cependant, il faut
également veiller à assurer un niveau de croissance monétaire suffisant pour ne pas
freiner la croissance économique. La proposition principale de Friedman est la "politique
monétaire automatique", visant la stabilité des prix à long terme en fixant une norme de
progression de la masse monétaire.
74
Section III : Les principales conclusions du monétarisme
Remarque : La courbe de Phillips originelle est une relation entre le taux de chômage et la croissance des
salaires nominaux. Celle-ci montrait que plus le taux de chômage est bas, plus les salaires augmentent.
Chapitre IV :Courants de pensée et Politique monétaire
76
Section I : La courbe de Philips et la politique monétaire
Chômage et inflation aux Etats-Unis (graphique de gauche) et en zone euro (graphique de droite).
Les économistes ont déterminé trois catégories d'arguments qui plaident en faveur
de l'imposition de contraintes limitant la liberté d'action des banques centrales:
Une connaissance imparfaite des banquiers centraux sur la façon dont une
économie fonctionne en pratique.
l'inefficacité de la politique économique et donc de la politique monétaire,
Les problèmes de la consistance temporelle de la politique monétaire.
85
Section III : Politique monétaire de règle contre Politique monétaire de discrétion
Cet argument est d'autant plus pertinent que l'on sait combien il est difficile, en
pratique, de prévoir l'évolution future des grandeurs économiques et d'évaluer
quantitativement avec précision la manière dont l'économie est affectée par un
changement de politique monétaire. Ainsi, étant donné le manque de connaissances
et d'informations nécessaires au succès d'une politique monétaire discrétionnaire, une
règle simple risque moins, selon Friedman, de déstabiliser une économie. Cet argument
a donné lieu à énormément de recherches et n'est pas partagé par tous les
économistes.
Section III : Politique monétaire de règle contre Politique monétaire de discrétion
86
Selon eux, les changements de politique monétaire n'ont aucun effet sur
la production et l'emploi car les travailleurs et les firmes tiennent
pleinement compte de ces changements de politique en formant
rationnellement leurs anticipations inflationnistes. Ainsi, en cas
d'expansion monétaire, les agents économiques anticiperont une
augmentation du renchérissement qui se reflètera immédiatement dans
les revendications salariales. La production et l'emploi resteront dès lors
inchangés. Par conséquent, si la politique monétaire n'est capable
d'influencer que l'inflation, la banque centrale ferait aussi bien d'adopter
une règle simple afin de minimiser l'incertitude liée au processus
inflationniste.