Laquestiondulogementen Algrie
Laquestiondulogementen Algrie
Laquestiondulogementen Algrie
net/publication/305319127
CITATIONS READS
0 2,231
1 author:
Toumi Riad
Université 20 août 1955-Skikda
19 PUBLICATIONS 0 CITATIONS
SEE PROFILE
Some of the authors of this publication are also working on these related projects:
All content following this page was uploaded by Toumi Riad on 14 July 2016.
1
Yankel Fijalkow, sociologie du logement, collection repères, éditions la découverte, 2011, p07
2
L’université, revue trimestrielle, action et communication du colloque international sur les besoins sociaux, OPU
Alger, 1983,p24
1
algérienne ne s’identifie plus à ce qu’on lui propose comme « logement » dans la forme et dans le
fond. Par voie de conséquence, l’Algérie se trouve toujours en état de carence en matière de
logements ce qui donne parfois l’illusion d’un pessimisme statique à tous les organismes chargés
du secteur de l’habitat, alors que les catastrophes naturelles, les tensions sociales et le
bouleversement de temps à autre de la rente pétrolière remettent toujours les efforts et les différents
programmes à leurs prémices.
Ce déficit en question peut être appréhendé objectivement à partir de trois niveaux
d’analyse ; le parc précaire à éradiquer, le parc ancien à rénover ou à démolir et le TOL 1à améliorer
comme stratégie de développement sociale.
Ces paramètres ont accentué sensiblement la crise du logement en Algérie depuis plus de 50
ans. En revanche l’accroissement rapide de la population algérienne au cours des premières trente
années de l’indépendance, l’exode rural et le faible taux de réalisation ont accumulé
considérablement les retards enregistrés dans ce domaine.
A cet effet, les pouvoirs publics sont confrontés depuis les premières années de l’indépendance
à une crise, qui parait au départ conjoncturelle, devint structurelle au fil des années. Les choix
étaient fixés sur le quantitatif au dépend du qualitatif, c’est alors que plusieurs politiques furent
mises en place sur terrain. Le logement se définit à partir de là, comme un « abri » qui répond à un
besoin primitif ; l’identité socioculturelle est totalement inexplorée, elle n’est nulle part, ni dans la
forme ni dans le fond ; les logements collectifs ainsi « mis en service » dans le cadre de la
coopération étrangère exaltent le politique et l’idéologie qu’une fin sociale.
En revanche, l’auto-construction exalte les besoins individualistes au dépend de l’urbanisme ; le
paysage urbanistique ainsi défini est vide de tout sens, ainsi donc, nous constatons dans nos villes
une anarchie du cadre bâti; les formes, l’esthétique, les façades urbaines et toutes les formes de
constructions n’expriment que des choix individuels mal interprétés, ce qui laisse croire à tout un
chacun, l’idée d’absence d’une politique urbaine bien définie en Algérie.
1.1. Une lecture critique des statistiques :
1.1.1. Le taux d’occupation par logement :
1962 1966 1977 1982 1987 1993 1994
5.60 6.10 7.70 7.94 7.61 7.76 7.72
TOL brut pers/logt pers/logt pers/logt pers/logt pers/logt pers/logt pers/logt
1
TOL : Taux d’occupation par logement qui est le rapport entre la population et le parc logement (TOL brut).
2 e
Rapport sur le logement social, CNES, IV session plénière octobre 1995.
2
« Alors que la norme internationale admise est de l’ordre de 5 personnes par logement, le
TOL moyen national rapproché au paramètre concernant sa pondération par rapport à la population
nous permet de constater que plus de 20 Millions de personnes occupent environ 1.9 Million de
logements soit un TOL supérieur à 10, alors que 6 à 7 millions d’habitants occupent un peu plus de
1,5 millions de logements soit un TOL de 3,9 inférieurs à la norme internationale admise ».1
C’est un épineux problème auquel les pouvoirs publics font face depuis plus de 50 ans sans grands
succès.
1.1.2. Le taux d'occupation par pièce (TOP) enregistré en Algérie :
1966 1977 1987 1992
2
TOP brut 2.00 2.49 2.69 2.86
A titre de comparaison il était en 1970 de 1,01 en France ; 0,84 aux Pays-Bas et de 1,38 en
Pologne (Rapport sur le logement social, CNES 1995)3
1
Ibid.
2
TOP : Taux d’occupation par pièce qui est le rapport entre la population et le nombre de pièces (TOP brut)
3
Rapport sur le logement social, CNES, op cit.
4
N.B le quotidien El-khabar du 18/07/2004.
3
que le parc logements en Algérie est constitué de 60 % de logements de 2 à 3 pièces . (Ministère de
l'Habitat, 1993)1. La crise de l'habitat en Algérie n'est plus à démontrer ; le déficit annuel est estimé
à 120000 unités ce qui porte le chiffre global à plus de 1.2 millions de logements rien que pour les
10 dernières années. 2
Dans le même sillage une étude établie par le CREAD sur la structure de la famille
algérienne, à partir d’un échantillon de 2207 familles, affiche les résultats suivants (le Quotidien
EL-Nassr, 2004)3 :
50 % des familles habitent des logements traditionnels.
29 % des familles habitent des logements collectifs.
10 % des familles habitent des logements précaires.
67 % des familles habitent des logements de 02 pièces.
11 % des familles habitent des logements de 01 pièce.
22 % des familles habitent des logements de 07 pièces.
57 % des logements ont été modifié dont 5.2% pour les locaux commerciaux.
50 % des familles ne sont pas satisfaites de leurs logements.
18 % seulement ont reçu un nouveau logement.
9 sur 10 ont une cuisine.
65 % seulement ont une douche intérieure.
50 % n’ont pas de chauffage.
25 % ont une voiture privée.
43 % n’ont pas de téléphone fixe.
Comme il a été constaté, d’après cette étude ; la structure de la famille algérienne est à tendance
large, malgré l’émergence de la famille nucléaire. Il est certain que logement, constitue pour
l’Algérien un besoin vital, à partir duquel, il s’identifie par rapport à soi même et par rapport au
monde extérieur ; Il est l’identifiant d’une crise sociale, mais aussi d’une culture et d’un mode de
vie au sens le plus large.
1
Ministère de l'Habitat, flash statistique sur la situation de l'habitat 1993
2
http://www.premier-ministre.gov.dz/index.php
3
Quotidien El-nassr du 18/8/2004, n°11303
4
1.3. Une lecture rétrospective et prospective des besoins en logements en Algérie :
La population de l’Algérie au RGPH de 1998 était de : 29100867 pers avec un parc logement de l’ordre
de : 4.081.749 unités TOL brut : 7,13 (taux d’occupation par logement observé)
période
logement (correction du TOL A réaliser
habité net observé)
Après déduction du parc 3.859.337 7.54 pers/logt 990.808 logts
précaire recensé en 1998: 222.412 (1ere correction)
unités ;
Si on estime que 40% seulement du parc 3.080.137 9.45 pers/logt 1.770.006 logts
RGPH 1998
ancien avant 1962 (soit ; 779.200 unités (2ere correction)
sur un total de 1.948.000 sont à
démolir ;
Si on élimine le nombre de 210.000 2.870.137 10.14 pers/logt 1.980.0006 logts
unités parmi le parc total transformé en (3ere correction)
bureaux à usage professionnel (RGPH
1998) ;
La population de l’Algérie au RGPH de 2008 était de : 34080030 pers avec un parc logement de
l’ordre de : 6686124 unité TOL brut : 5,10 (taux d’occupation par logement observé)
Après déduction du parc précaire : 6476390 (selon 5.26 pers/logt 339616 logts
209734 unités (recensement RGPH 1er scénario) (déficit selon 1er
2008). (1ere correction) scénario)
(549OOO selon un recensement 6137124 (selon
ministériel en 2007 ( Ahmed Haniche, 2ème scénario) 5.55 pers/logt Sur la base
infosoir)1. d’un TOL
5pers /logt
6788882 logts
(selon 2 ème
scénario)
RGPH 2008
Si on estime que 40% seulement du parc 5697190 (selon 5.98 pers/logt 118816 logts
ancien avant 1962 (soit ; 779.200 unités 1er scénario) (1er scénario)
sur un total de 1.948.000 sont à (2ere correction)
démolir ; 5357924 (selon Sur la base
2ème scénario) 6.36 pers/logt d’un TOL
5pers /logt
1458082 logts
(2ème scénario)
Si on élimine parmi le parc total (RGPH 4729458 (selon 7.20 pers/logt 2086548 logts
2008) les 37122 logements 1er scénario) (1er scénario)
(transformés) à usage professionnel + (3ere correction)
932610 unités inhabitées, soit un total 4388192 (selon Sur la base d’un
de l’ordre de : 969732 logts. 2ème scénario) 7.76pers/logt TOL 5pers /logt
2427814 logts
(2ème scénario)
Ce qu’il faut surtout retenir, de cet état des faits, c’est que les chiffres déclarés ne reflètent pas
toujours la réalité du terrain, qui est d’ailleurs pleins de controverses d’ailleurs ; le T.O.L ainsi
déclaré n’est qu’aléatoire : C’est un TOL brut qui ne prend pas en considération les variables
1
http://www.algerie-actualites.com/auteur.
5
influentes sur la situation du parc logement en Algérie. En d’autres termes, il faut impérativement
reconsidérer le TOL net comme l’élément de base de l’analyse, du travail et de calcul en matière de
programme de logement, défini ou à définir. Il est le 1 er paramètre révélateur du déficit en
logements, particulièrement en Algérie, appelée à relever un défit de 02 million de logements en 5
ans !
Ainsi, le TOL net objectivement envisageable pour une lecture de la situation en Algérie en
2008 est de 7.76 pers/logts au lieu d’un TOL (brut) observé officiellement de 5.26 pers/logt, c’est
dire un écart considérable entre l’officiel et l’objectivement observable. Alors que le déficit en la
matière se situe à ± 2.5 millions de logements (entre 2086548 et 2427814 unités) sur la base d’un
TOL net de 5.
1
Rapport sur le logement social CNES op cit.
6
nécessiteux, les ré-bénéficiaires et les spéculateurs. En revanche, l’état « providence » est rendu
coupable à tort ou à raison, il est mis dans le collimateur des groupes sociaux bien que l’Algérie
soit pratiquement l’un des rares pays au monde qui offre « le droit de propriété du logement
social » en supplément à un droit au logement où tout le monde y ouvre droit. Pendant plus de 40
ans, un cadre supérieur au même titre d’ailleurs qu’un simple ouvrier, a eu droit à un logement
social jusqu’à l’approbation du décret exécutif n° 08-142 du 11 mai 2008 fixant les règles
d’attribution du logement public locatif. 1
La notion du « droit social » reste encore otage à une politique de rentes qui peut avoir pour
conséquence l’émergence d’une injustice sociale qui n’a pas raison d’être en ces années glorieuses.
En tout état de cause, l’engouement des algériens vers le logement social reste sans précédent,
quitte à vivre dans une Achwayate 2 par nécessité pour certains ou par ruse pour d’autres, alors
qu’en France c’est plutôt la crise économique qui en est le propulseur (1.2 de demandes de
logements sociaux en 2010) (J.M.Stébé, 2011)3. Le logement peut être une source de richesse (un
F3 coute en moyenne dans le marché parallèle entre 6 et 8 million de dinars). C’est dire, combien
l’enjeu est colossal pour l’état, les individus et la collectivité.
Entre ses contradictions et ses faiblesses, l’état algérien est donc confronté, à une crise
sociale qui devient « une crise qui met en péril la sécurité de l’état », selon les dires du premier
ministre algérien Abdelmalek Sellal. 4 La raison pour laquelle, ONU habitat a épinglé le
gouvernement algérien en 2012 à travers un rapport accablant mettant en cause la politique
algérienne en matière de logements.5
1
« Ne peut bénéficier d’un logement public locatif, que la personne qui réside au moins cinq (05) années dans la
commune de sa résidence habituelle et dont le revenu mensuel du ménage n’excède pas vingt-quatre mille dinars. En
outre, le postulant doit avoir vingt et un ans au moins à la date de dépôt de sa demande ».
2
Achwayates : Concept définissant les logements précaires et les bidonvilles au Moyen orient et au Maghreb. Le
concept appartient au même toponymie qualifiant ses logements à l’image des Favelas du Brésil, les Capamentos du
Chili, les Barong-Barong des Philippines, les Katchi Abadis du Pakistan, les Slums de l’Inde
(whttp://ww.epfl.ch/copropolis) .
3
Jean-Marc Stébé, le logement social en France, PUF, 2011, p03.
4
http://www.algerie1.com/actualite/algerie-la-crise-du-logement-est-un-danger-pour-la-stabilite-du-pays/)
5
Une mission a été dépêchée en Algérie, conduite par Rakel Rolnik rapporteuse spéciale des nations unies sur le
logement, pour enquêter sur la situation. Au cour de son séjour qui a duré 10 jours (juillet 2011) elle a établi un rapport
accablant (remis aux autorités mars 2012) et qui mis en cause un certains nombre de dysfonctionnements dans la
gestion du dossier logement en Algérie entre autres ; le manque de communication dans la politique de logement, le
clientélisme, la corruption et le manque de participation de la société civile.
6
http://www.mae.dz/photos/gov/programme.htm
7
(http://ww.premier-ministre.gov.dz) op.cit
8
http://forum.lkeria.com/topic-80-logement-promotionnel-public-lpp-page-1.html
9
Souhila Hammadi, le quotidien Liberté, Samedi 9 février 2013.
7
Tableau récapitulatif des besoins en logements en Algérie entre 2008 et 2025
population TOL net Le parc Logements additionnels à Estimation
logement net réaliser financière*
habité (déficit et besoins théoriques)
(estimé)
2 340800301 7.76 pers/logt 4388192 logts 2427814 unités -
0 habs. (déficit selon 2ème scénario)
0
8
42.950.0002 4.201.808 unités** ≈ 220 Mrds $*
2 habs. 5.00 pers/logt 8.590.000 logts (besoins additionnels)
0 Hypo1
2 44.200.0003 4.451.808 unités ≈ 225 Mrds $
5 habs. 5.00 pers/logt 8.840.000 logts (besoins additionnels)
Hypo2
* sur la base du budget d’1 million de logements annoncés par le secrétaire du ministère de l’habitat soit ; 50 Mrds $
** en admettant que le déficit en logements calculé pour 2008 sera couvert tout le long de la période 2008-2025
1
RGPH 2008, www.ons.dz
2
Estimation du Schéma National de l’Aménagement du Territoire (SNAT) pour 2025.
3
Une estimation sur la base d’un nouveau scénario de redéploiement puisque l’écart de l’estimation du SNAT pour
2005 est largement inferieur à celui enregistré dans le RGPH de 2008 (soit respectivement 32.700.000 contre
34.0830.000 hab.)
4
Gounelle de Pantanel et Nicole Loraux, l’homme et son environnement, collection les soins infirmiers, les éditions
ENAP, 1991
8
Par conséquent, toute habitation ne répondant pas à ces normes et règles, est à considérer comme
logement insalubre, et donc ; Non habitable.
Les logements non habitables peuvent être classés en trois types en Algérie ; les logements
précaires ou « gourbis », les logements anciens et non récupérables - menaçant la vie des citoyens1-
et les logements taudis ne répondant pas aux normes.
C’est à ce titre que la réalité algérienne doit être exposée en toutes circonstances avec
responsabilité, dans le but de tracer une stratégie qui relève le défi du nouveau millénaire, en
mettant en évidence les aspects culturels, sociologiques, le mode de vie, les facteurs
déterminant…etc. Ces facteurs doivent envisagés au préalable avant toute conception d’un
programme logement, qu’il soit individuel ou collectif, social ou promotionnel. Cette réflexion doit
exprimer les besoins réels de la famille algérienne et la culture qui la fait vivre, aussi bien en milieu
urbain que rural, ce qui nous ramène au vif de notre sujet.
1
Il existe selon un rapport ministériel 9000 anciens logements qui ont été délaissés par les collectivités locales suite à la
crise économique et sécuritaire des années 90. (H.Mamoudi, Quotidien EL-Nahar du 6 mars 2013)
9
Évolutions, tendances et recommandations pour une urbanisation de qualité dans une zone
Semi-urbaine dans l’Est algérien
Les aspects sociologiques et Évolution à moyen et long terme recommandations
culturels de la société (perspective)
(Constatées)
Zone semi-urbaine Saturation de l’espace à urbaniser Définir une architecture rurale
Quelques changements s’opèrent alors Promouvoir un habitat aggloméré
Aspects ruraux que l’accroissement de la population rural
s’affaiblit
L’urbanité persiste tout en supposant que Sauvegarder le profil socioculturel
Urbanité et ruralité se la vie rurale gardera les mêmes signes. d’une population villageoise.
côtoient
Les tendances de la famille large Ne pas aller au-delà de l’habitat
La famille à tendance large garderont leurs significations, mais les semi-collectif approprié à la vie
signes du changement devront villageoise.
certainement surgir à travers les
générations à venir.
La vie communautaire dominera les Préserver l’intimité dans toutes ses
Relations sociales relations sociales formes lors d’une conception
communautaires Mais elle ne sera pas déterminante. architecturale.
(le logement)
La particularité des familles algériennes L’espace résidentiel doit être
L’intimité chichement dans ce cadre, se consolidera d’avantage, ouvert vers l’intérieur (quel que
gardée et ce, quel que soit le niveau d’urbanité soit le type de logement)
dans lequel elle est soumise.
Les relations de voisinages garderont Préserver les relations de
Des relations de voisinages leurs importances dans la vie voisinages par la conception et la
très fortes communautaire ou de quartiers. réglementation.
L’importance est accordée à Accroissement des besoins sociaux et Matérialiser cette tendance dans la
l’espace proche. régénération de nouvelles formes conception et la réglementation.
d’activités.
Le travail agricole et services domineront La maison rurale doit être
La maison rurale prédomine l’activité économique de l’agglomération concrétisée de la manière la plus
encor le paysage. (village), ce qui se traduira à travers les esthétique et la plus fonctionnelle.
constructions (commerces,
artisanats…etc).
La question du logement et de l’habitat en Algérie, doit être traitée dans le cadre d’une
stratégie nationale (Abed Bendjelid, 1986)1, qui prend en compte le phénomène de la crise du logement
dans son ensemble, ses dimensions sociologiques, culturelles, environnementales, économiques et
architecturales. C’est un appel, à concevoir le logement comme une identité sociale et non comme
« un abri ».
Cette initiative fait l’objet déjà, d’un travail de recherche en France, appelé ; « plan,
urbanisme, construction et architecture » qui a été confié à des sociologues et à des architectes entre
autre afin de mener des expérimentations. Il apporte un plus à la connaissance sociologique de la
profession d’architecte et de la conception architecturale en générale.
D’autres travaux, qui s’appuient sur les recherches du PUCA (plan, urbanisme, construction et
architecture) ont essayé de démontrer le pragmatisme de cette initiative, qui fait une approche
globale pour répondre aux besoins des occupants. « Il propose un aide mémoire pour les différents
intervenants dans le processus de conception du logement »2.
1
Abed Bendjelid, planification et organisation de l’espace en Algérie, OPU. Alger, 1986
2
Le PUCA a été proclamé par arrêté du 23 avril 1998 portant création du plan urbanisme construction architecture;
dans son Article 1 il est écrit « Il est créé un plan urbanisme construction architecture, qui constitue le cadre d'intervention, dans
10
Dans cet ordre d’idée, il est fortement recommandé en Algérie de reprendre cette démarche, tout
en l’adoptant au contexte algérien ; un plan national pour la construction l’architecture et
l’urbanisme (P.N.C.A.U), regroupant des équipes pluridisciplinaires serait d’un apport considérable
pour les efforts déployés par les pouvoirs publics, c’est un organisme de rapprochement entre les
spécialistes en la matière à savoir ; sociologues et architectes.
Revoir le partage des pièces d’un logement : il faut impérativement concevoir un partage des
pièces d’un logement en rapport avec le mode de vie des ménages, leurs soucis et leurs
préoccupations ; il est inconcevable à titre indicatif, de voir les toilettes à l’entrée du
logement dans un milieu social oriental, un large couloir au dépend de l’étroitesse des pièces
ou encore le manque d’intimité liée à l’aménagement intérieur…etc.
Donner l’importance nécessaire à la taille de la cuisine : la cuisine est une pièce maîtresse
pour la femme algérienne ; elle y passe pratiquement les ¾ de sa journée ; une réflexion
particulière à cet espace serait parfaitement recommandable.
Donner une autre dimension au salon (pièces des invités) : l’invité au sein de la société
algérienne est une personne fortement privilégiée, il serait alors, souhaitable qu’un
traitement particulier doit être mené dans ce qu’on peut appeler « le salon »
L’isolation acoustique doit être réglementée. (Elle est obligatoire en France depuis 1970) :
l’intimité est à chercher dans cette initiative largement souhaitée.
Respecter les règles d’habitabilités : un logement doit être techniquement et socialement
habitable ; la notion du chez-soi doit être matérialisée.
Revoir la notion et la fonctionnalité du balcon (c’est un espace non utilisé la majorité du
temps par les familles algériennes) : il serait judicieux de revoir la notion de l’espace ouvert
vers l’extérieur, à travers lequel on s’approvisionne des éléments naturels vers l’intérieur, à
savoir ; le soleil et l’aération. Les besoins des familles algériennes pendant les fêtes et autres
activités seraient parfaitement exhaussés.
Prendre en considération les facteurs généraux de salubrité ; comme l’humidité, la
ventilation et l’aération, le chauffage, l’éclairement, les déchets domestiques entre collecte
et traitement…etc.
Concevoir un plan national pour le relogement des ménages (PNR): en accédant aux
objectifs escomptés en matière de logements, (à moyen et long terme) les services
les domaines de l'urbanisme, de l'habitat, de l'architecture et de la construction, de programmes finalisés de recherche et d'actions
d'expérimentation, du soutien à l'innovation et de la valorisation scientifique et technique.
Article 2 : “Le plan urbanisme construction architecture est doté d'un comité d'orientation représentatif des acteurs, milieux
professionnels, collectivités locales et institutions concernés”.
Article 3: Le plan urbanisme construction architecture est doté d'un conseil scientifique chargé de la validation scientifique
des programmes de recherche et d'expérimentation. Le conseil scientifique comporte, notamment, des représentants des sciences pour
l'ingénieur, des sciences de l'homme et de la société et de la recherche architecturale. Il veille à l'articulation de l'acti vité du plan avec
les autres structures scientifiques. Il est associé aux actions d'évaluation. L'action du plan est menée, dans les domaines qui les
concernent, en coopération avec les collectivités locales et les milieux professionnels. Elle est coordonnée avec les programmes de
recherche européens.
11
concernés, doivent établir un programme continuel de relogement des familles et ménages,
en rapport avec l’évolution de sa taille ; une justice sociale serait alors instaurée.
Réglementer les relations de voisinages : dans le but de rétablir la notion de convivialité et
de bon voisinage, il est souhaitable de redéfinir les règles applicables à cette notion de
sociabilité.
Instaurer et réglementer les espaces verts : c’est un espace qui fait encore défaut, mais qui
est largement recherché par les citoyens ; il inspire aux uns et aux autres, de l’intimité, du
bien être et du libre mouvement, chichement gardée dans l’inconscient collectif, qui garde
des souvenirs lointains du logement traditionnel.
Voilà en somme, quelques idées sujettes à la réflexion et à la recherche scientifique dans un
cadre pluridisciplinaire. C’est dans cet ordre d’idée, que nous proposons un cadre de travail
exemplaire pour les sociologues et les architectes à la fois, sous l’égide d’un organisme ou d’un
atelier dénommé à titre significatif : PNCAU.
1
Ce plan est inspiré du PUCA Français avec une adaptation très significative au contexte algérien.
13
5.2.5.3. Pour une société de services.
5.2.5.4. Les économies urbaines.
5.2.5.5. Développement durable.
5.2.5.6. Santé, sécurité et environnement.
5.2.5.7. Ville et nouvelles technologies.
5.2.5.8. Qualités architecturales et urbaines.
5.2.5.9. Architecture et sociologie urbaine.
5.2.5.10. Urbanisme préventif et sociologie.
5.2.5.11. La hiérarchie des villes (petites, moyennes et grandes).
5.2.5.12. Urbanisation et métropolisation (état et perspectives).
5.2.5.13. Villes et mondialisation.
5.2.5.14. Le déclin de la ville traditionnelle.
5.2.5.15. Les villes nouvelles.
En conclusion :
Notre travail entre dans le cadre d'un appel à la multidisciplinarité visant à explorer le
phénomène de la crise du logement en Algérie sous plusieurs aspects possibles. Nous nous joignant
à une autre contribution sur la même question élaborée par l'économiste (Adra Tarache, 2009) 1 de
l'université de Constantine en évoquant justement trois dimensions de la crise algérienne, à savoir ;
la dimension historique qui met en évidence l’héritage colonial, la dimension sociale (la demande
sociale) et la dimension économique qui détermine les capacités de réalisation de l’appareil de
production et qui demeure en inadéquation totale avec l’évolution de la demande.
A ce titre, la crise du logement en Algérie ne peut être vu sous le seul aspect quantitatif, il
est impératif qu'une collaboration multidisciplinaire orientée vers des choix et des mesures en
assimilant les comportements collectifs et individuels sur la notion de l’habité, peuvent dans une
large perspective apporter des solutions plausibles pour le contexte algérien.
1
Adra Tarache, revue des sciences humaines, n°32, Décembre 2009.
15