Memoire
Memoire
Memoire
Président du jury :
Membre :
Encadreur :
Remerciement
Dédicace :
Table de matière
Table de matière
Table de matière
Liste d’abriviation
AC Anticorp.
ACM Anticorps Monoclonaux.
ACPA Anticorps Anti-Protéines Citrullinées.
ACR American College of Rhumatologie.
ADCC Antibody-Dependent Cell-mediated Cytotoxicity.
ADN L'acide Désoxyribo Nucléique.
AFSSAPS Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé.
AINS Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens.
ALAT Alanine-Amino-Transférase.
AMM Autorisation de Mise sur le Marché.
ARN Acide Ribonucléique.
ASAT Aspartate-Amino-Transférase.
ATB Antibiotiques.
ATM Articulation Temporo-Mandibulaire.
AVC Accident Vasculaire Cérébral.
BAFF B-cell Activating Factor.
BLyS B lymphocyte Stimulator.
BMU Basic Multicellular Unit.
BPCO Bronchopneumopathie Chronique Obstructive.
BSU Basic Structure Unit.
CD Cellules Dendritiques.
CMH Complexe Majeur d’Histocompatibilité.
CMV CytoMegaloVirus.
CO Contraceptive Orale.
COX CycloOxygénase.
CPA Cellules Présentant l’Antigène.
CRP C-Reactive Protein.
CZP CertoliZumab.
DAS 28 Disease Activity Score 28.
DHFR Di Hydro Folate Reductase.
DLCO Diffusing Capacity of the Lung for Carbon Monoxide « capacité de diffusion
du monoxyde de carbone ».
10
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
1. Introduction :
Le squelette sert de système de soutien structurel interne pour les vertèbres. Il possède
des mécanismes permettant de croître et de changer de forme et de taille pour s'adapter aux
différents facteurs de stress, y compris la capacité de résister aux forces mécaniques. Il
représente 9% du volume corporel, mais 17% de son poids. Anatomiquement réparti entre le
squelette axial et le squelette périphérique ou appendiculaire, il est constitué d’os longs, courts
ou plats.
En outre, l'os qui est un tissu conjonctif spécialisé, revêt une importance capitale pour
l’organisme tant sur le plan biomécanique que sur le plan métabolique. En tant qu’organe, l’os
contient le tissu hématopoïétique (moelle rouge), du tissu graisseux (moelle jaune), et le tissu
osseux proprement dit.
Safadi, F. F., Barbe, M. F., Abdelmagid, S. M., Rico, M. C., Aswad, R. A., Litvin, J.,
&Popoff, S. N. (2009). Bone Structure, Development and BoneBiology. BonePathology, 1–
50
Hoehn, Katja, and Elaine NicponMarieb. Human anatomy & physiology. San Francisco:
Benjamin Cummings, 2010.
11
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
3.1.Composante organique :
La composante organique constituée de matrice et cellules osseuses, représente 1/3 du poids
de l'os.
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Nouvelle édition)
La matrice osseuse, ou tissu ostéoïde, est composée d'un gel amorphe (la substance
fondamentale) riche en protéines :
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Nouvelle édition)
- Les ostéobalstes : dérivés des fibroblastes, sont responsables de la formation osseuse. Ils
synthétisent et sécrètent les fibres de collagène, les protéines non collagéniques de la
substance fondamentale et des enzymes comme les phosphatases alcalines.
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Edition 2013)
-Les ostéocytes : dérivés des ostéoblastes emprisonnés au sein de l'os nouvellement formé et
minéralisé, au métabolisme ralenti, contribuent à la régulation du remodelage osseux.
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Edition 2013)
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Edition 2013)
12
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
(P.KHALIFA.Rhumatologie.Nouvelle édition)
5. Remodelage osseux :
L’os est un organe dynamique en perpétuel remaniement, il se fait et se défait sans cesse tout
au long de la vie. Ce processus permet de préserver les propriétés biomécaniques du tissu
osseux et d’assurer l’homéostasie minérale. La séquence du remodelage osseux se déroule
selon une chronologie bien précise en un même site résultant de l’activité d’une unité
multicellulaire de base ou BMU. Cette activité de remodelage donne naissance aux unités de
base du tissu osseux appelées ostéons dans l’os cortical et unités structurales élémentaires ou
BSU dans l’os spongieux. Elle commence par une phase d’activation des ostéoclastes qui
conduit à la résorption osseuse puis une phase de transition qui aboutit au recrutement des
13
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
cellules ostéoprogénitrices, suivi de la formation et la minéralisation d’une nouvelle matrice
osseuse. Ce processus implique un assemblage étroit entre la phase de résorption et la phase
de formation. La durée moyenne d’une séquence de remodelage est de 4 à 6 mois.
14
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Levasseur R. Physiologie du tissu osseux. EMC - Appareil locomoteur 2019;14(1):1-24
[Article14-002-B-10].
Vernejoul, M-C. de, and P. Marie. "Cellules osseuses et remodelage osseux." (1993).
6. Exploration :
6 .1 Exploration de l’ostéolyse :
6 .1.1. Radiographie standard :
C’est l’examen de référence pour le diagnostic des érosions osseuses (la plupart d'entre elles
apparaissent au cours des deux premières années de la maladie). Elle est peu sensible pour
détecter les érosions au stade précoce de la PR (≤ 2 ans).
15
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
L’étude radiographique est évaluée selon différents scores dont les plus intéressants sont :
Scores de Sharp et de Sharp modifié par van der Heijde : En 1971, Sharp et al ont proposé
un score d’évaluation radiographique qui comptait séparément les érosions et les pincements
articulaires au niveau des mains et des poignets, il comportait 27 sites articulaires pour les
érosions et les pincements. ( figure 02 ) .
Figure 02: Sites articulaires évalués pour le pincement (A) et pour les érosions (B) dans le
score de Sharp.
MASRI Racha. Evaluation structurale échographique et radiographique de la cinquième
articulation métatarsophalangienne dans la polyarthrite rhumatoïde comparativement à
d’autres rhumatismes au potentiel érosif. 2015.
La fréquence et la précocité de l’atteinte des avant-pieds dans la PR a amené à une
modification de ce score par Van der Heijde afin d’inclure les pieds.16 sites seulement ont été
retenus pour les érosions (figure 03) et 15 pour les pincements articulaires (figure 04) au
niveau des mains. 6 sites sont côtés au niveau des pieds pour les érosions et les pincement
articulaire (figure 03 et 04).
16
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
2 : Une érosion unique
3 : Deux érosions
4 : Trois érosions
5 : Plus de 4 érosions ou présence d’érosions entraînant la destruction de l’articulation d’au
moins 50%
Alors qu’aux pieds, il varie de 0 à 10.
Figure 03 :Sites articulaires évalués pour les érosions aux mains et aux pieds pour le score
Sharp modifié par van der Heijde
17
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Figure 04: Sites articulaires évalués pour le pincement aux mains et aux pieds dans le score
de Sharp modifié par van der Heijde.
Arnaud CONSTANTIN. Stratégies thérapeutiques dans la polyarthrite rhumatoïde
débutante. Disponible en ligne sur : https://slideplayer.fr/
Le score d’érosion (0-280) et de pincement (0-168) peut être additionné pour obtenir le score
total (0-448). (Figure 05)
18
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
T. Marhadour, V. Foltz, S. Jousse-Joulin, A. Saraux, V. Devauchelle-Pensec. Échographie et
IRM dans la polyarthrite rhumatoïde. La Lettre du Rhumatologue No375 - octobre 2011.
Lésion Définition
Epanchement Matériel intra-articulaire anormale hypo- ou anéchogène qui est
synovial déplaçable et compressible et qui ne présente pas de signal doppler
Hypertrophie Tissu intra-articulaire anormale hypo- ou isoéchogène (parfois
synoviale hyperéchogène) qui est non déplaçable et faiblement compressible et qui
peut être le siège d’un signal doppler
Ténosynovite Tissu épaissi hypo- ou anéchogène accompagné ou non d’épanchement
à l’intérieur de la gaine tendineuse, vu dans 2 plans perpendiculaires et
qui peut être le siège d’un signal doppler
Erosion osseuse Discontinuité de la surface osseuse intra-articulaire qui est visible dans 2
plans perpendiculaires
19
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Synovite 7 0 : normal : pas de rehaussement du tissu synovial rehaussable
1 : minime : rehaussement d’un tiers du volume synovial rehaussable
2 : modéré : rehaussement de deux tiers du volume synovial
rehaussable
3 : sévère : rehaussement de tout le volume synovial rehaussable
Erosion 23 0 : pas d’os érodé par rapport au volume osseux étudié
1 : 1 à 10 d’os érodé par rapport au volume osseux étudié
…
9 : 91 à 99 %d’os érodé par rapport au volume osseux étudié
10 : 100% d’os érodé par rapport au volume osseux étudié
Œdème 23 0 : pas d’œdème osseux
1 : œdème osseux correspondant à 1 à 33% du volume osseux étudié
2 : œdème osseux correspondant à 34 à 66% du volume osseux étudié
3 : œdème osseux correspondant à 67 à 100% du volume osseux étudié
T. Marhadour, V. Foltz, S. Jousse-Joulin, A. Saraux, V. Devauchelle-Pensec. Échographie et
IRM dans la polyarthrite rhumatoïde. La Lettre du Rhumatologue No375 - octobre 2011
6 .1.4. Scanner :
Il permet la détection des érosions osseuses avec une excellente résolution spatiale et une
sensibilité supérieure à l’échographie surtout pour les poignets ou le carpe. Son intérêt dans la
PR est cependant limité car il ne permet pas l’évaluation des atteintes inflammatoires
contrairement à l’échographie et à l’IRM. De plus, il n’y a pas de score d’évaluation
actuellement validé pour cette technique d’imagerie.
20
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
tissu osseux. Elle est généralement réalisée sur des échantillons de biopsies osseuses
transiliaques.
Didier Borderie. Les marqueurs biochimiques utiles à l’exploration des atteintes ostéo-
articulaires de la polyarthrite rhumatoïde. Revue Francophone des Laboratoires ;Volume
2012, Issue 446, Novembre 2012, Pages 73-76
Tableau 2
Formation Résorption
Ostéocalcine (OC) Phosphatase acide tartrate-résistante
Totale Sialoprotéine
Décarboxylée Pyridinoline (PYR)
Phosphatases alcalines (PAL) Deoxypyridinoline (D-PYR)
Totales N-télopeptide du collagène de type 1 NTX
Osseuses C-télopeptide du collagène 1 CTX
Propeptides du collagène 1 (PINP) CTX-MMP
Cathepsine K
Christian Roux,KarineBriot,FrancisBerenbaum,OdileGabay. L’ostéolyse et la chondrolyse
dans les rhumatismes inflammatoires : de la pathogénie aux traitements. Immunopathologie
pour le Praticien. Disponible en ligne sur : http://www.cri-net.com/default.asp
21
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Elle permet de calculer un score avant même qu’elle ne soit visible sur la radiographie et
d’évaluer l’inflammation de la membrane synoviale et la perte de protéoglycanes
(accompagnant la dégradation du cartilage)
7. Articulation :
Une articulation est l'union entre deux ou plusieurs os ou parties d'os, il existe trois principaux
types qui peuvent être distinguées en fonction de leur structure :
22
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
- Les synarthroses ou jointures fibreuses.
- Les amphiarthroses ou jointures cartilagineuses.
- Les articulations ou jointures synoviales.
Contrairement aux articulations synoviales, les synarthroses et les amphiarthroses n'ont pas de
cavité articulaire. Ce sont des joints dits solides.
V Delmas, D Bremond-Gignac, O Clément, R Douard, S Dupont, C Latrémouille, J-M. Le
Minor et al. Toute l'UE 5 Anatomie. 2ème édition. Paris : Elsevier Masson ;2019.
7 .1 Synarthroses :
Des articulations dans lesquelles les os adjacents sont reliés entre eux par une fine couche de
tissu fibreux, soit un ligament, soit une membrane fibreuse. Le tissu fibreux étant flexible, ces
articulations permettent un mouvement partiel. Il n'y a pas de cartilage articulaire.
Samir M Abdelmagid,Vivian Argello guerra,Rulla A Aswad,George R Baran,Mary F
Barbe,Anne E barr et al.Bone pathology.2nd edition.Humana Press, a part of Springer
Science+Business Media :Jasvir s khurana ;2009.
On distingue :
Les synfibroses : Appelés aussi sutures au niveau du crâne, ce sont des articulations où le
tissu fibreux qui réunissait initialement l'os s'ossifie progressivement et forme une suture
plate, écailleuse ou dentelée.
La schyndilèse : une crête osseuse s'articulant avec une rainure, comme entre l’os sphénoïdal
et le vomer.
Les syndesmoses : ce sont des articulations dans lesquelles les surfaces osseuses sont
éloignées les unes des autres et sont unies par une énorme formation de tissu conjonctif, La
membrane interosseuse tendue entre les 2 os de la jambe ou de l’avant-bras et les ligaments
tendues entre les vertèbres sont des syndesmoses.
La gomphose : est une articulation fibreuse spéciale qui relie la dent à l’alvéole à travers le
tissu fibreux.
7 .2 Les synchondroses :
Synchondroses : Sont des articulations réunies par du cartilage et permettent une légère
flexion au début de la vie. Un exemple clé de ce type d'articulation cartilagineuse est la
jonction de l'épiphyse d'un os long avec la diaphyse par une plaque épiphysaire cartilagineuse,
également appelée plaque de croissance.
23
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Symphyses : Sont des articulations réunies par un fibrocartilage, et dont les deux surfaces
opposées sont recouvertes d'un cartilage articulaire hyalin. La résistance du fibrocartilage ne
permet qu'un faible mouvement mais une grande stabilité, tandis que le cartilage hyalin sur les
surfaces articulées permet d'absorber les chocs. Les symphyses pubiennes et les articulations
intervertébrales sont des exemples de symphyses. Le disque intervertébral est le fibrocartilage
qui relie deux vertèbres.
24
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
V Delmas, D Bremond-Gignac, O Clément, R Douard, S Dupont, C Latrémouille, J-M. Le
Minor et al. Toute l'UE 5 Anatomie. 2ème édition. Paris : Elsevier Masson ;2019.
25
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
b) Fibrocartilagineuses :
Il existe trois types de fibrocartilages, labrum, ménisque et disque, Nous les distinguons selon
leur insertion et leur forme.
Labrum : Il est inséré dans la périphérie de la zone articulaire osseuse par une face, et sur la
capsule articulaire par sa deuxième face, la troisième face est libre et recouverte de cartilage
articulaire. Exemple : au niveau de la cavité glénoïdale de la scapula.
Le ménisque : Il est interposé entre 2 surfaces osseuses, il présente une face qui est adhérente
à la capsule articulaire, et 2 faces libres à l’intérieur de la cavité articulaire Exemple :
L’articulation du genou.
Le disque : Il sépare la cavité articulaire en 2 partie supérieure et inférieure. Exemple :
L’articulation temporo-mandibulaire. Ces3 types de fibrocartilage ne sont ni vascularisés, ni
innervés.
V Delmas, D Bremond-Gignac, O Clément, R Douard, S Dupont, C Latrémouille, J-M. Le
Minor et al. Toute l'UE 5 Anatomie. 2ème édition. Paris : Elsevier Masson ;2019.
B. Moyens d’union :
a) Ligaments :
Ensemble de fibres conjonctives qui unissent les pièces constitutives de l’articulation.
(Larousse) On a :
Les ligaments intracapsulaires.
Les ligaments capsulaires.
Les ligaments extra capsulaires.
b) Capsule :
Un manchon en fibre installé autour ou près de la surface des surfaces articulaires osseuses. Il
est divisé en deux parties :
La partie externe : se compose de fibres de collagène. Cette couche entoure l'ensemble de
l'articulation et est fermement attachée au périoste des os adjacents, elle est peu vascularisée,
et fortement innervée. (bone pathology)
La partie interne : Est la membrane synoviale. Elle est très vascularisée, mais peu innervée,
elle sécrète le liquide synovial, qui est translucide, visqueux, et favorise le glissement des
surfaces articulaires, elle contribue à leur nutrition. Elle limite la cavité articulaire avec le
cartilage articulaire. (Elsevier)
C. Tendons :
26
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Ils assurent la liaison entre muscle et os, c’est un tissu conjonctif spécialisé dont la cellularité
est faible, passant de 200 000 ténocytes/mm3 à la naissance à 50 000 à 20ans. (rhumato pour
praticien)
Il est élastique (élastine), résistant (collagène), et flexible, richement innervé surtout en
périphérie et aux extrémités. Par contre il est mal vascularisé notamment dans la partie
centrale ou la circulation est pauvre et terminale. Il travaille donc en anaérobiose partielle.
Avantage : La possibilité de supporter longtemps les tractions sans risque de nécrose.
Inconvénient : La cicatrisation après blessure est lente. (rhumato pour praticien)
27
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
B. La mobilité :
Le mouvement créé provoque un déplacement qui peut se faire par rotation, glissement, la
combinaison des deux, ou par pivotement. Ces mouvements peuvent être effectués dans les
trois plans de l’espace (sagittal, axial, frontal), l’amplitude dépend de l’anatomie articulaire.
Les muscles agonistes constituent les moteurs du mouvement, les muscles antagonistes sont
leurs freins, ainsi que les ligaments, la conformation osseuse de l’articulation.
C’est un compromis entre mobilité et stabilité. Plus une articulation est stable (comme la
hanche) et moins elle est mobile. Plus une articulation est mobile (comme l’épaule) et moins
elle est stable et peut se luxer.
8. Articulation temporo-mandibulaire :
C’est une diarthrose particulièrement instable. Sa stabilité est renforcée par l’existence d’un
disque articulaire qui sépare l’articulation en deux compartiments, infra et supra discal.
L'ATM est composée d'une cavité synoviale, de cartilage articulaire et d'une capsule qui
recouvre la même articulation. On y trouve le liquide synovial et plusieurs ligaments.
L'articulation est l'union de la cavité de l'os temporal avec le condyle mandibulaire.
(Bender ME, Lipin RB, Goudy SL. Development of the PediatricTemporomandibular
Joint. Oral MaxillofacSurgClin North Am. 2018 Feb;30(1):1-9.)
28
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
L’ATM est composée de la partie squameuse de l'os temporal. Il présente d’avant en arrière le
tubercule articulaire du temporal puis la fosse glénoïde, puis le tubercule post-glénoïde. La
partie postérieure de la fosse glénoïde est connue sous le nom de crête articulaire postérieure.
Il existe une projection latérale de cette crête qui s'appelle le processus post glénoïde. Au
niveau du fond de cette fosse on trouve la fissure pétro-tympano squameuse qui fait
communiquer l’oreille moyenne avec l’ATM. Seule la partie de la fosse mandibulaire. (En
avant de la fissure pétro tympano-squameuse) et le tubercule articulaire sont des surfaces
articulaires.
(Christian VACHER.Anatomie clinique de l’articulation temporo-mandibulaire.AOS,2009)
Le condyle mandibulaire est composée d'un processus condylien ovoïde de 15 à 20 mm de
largeur dans la direction transversale, et 8 à 10 mm de largeur dans la direction antéro-
postérieure.
(Bender ME, Lipin RB, Goudy SL. Development of the PediatricTemporomandibular
Joint. Oral MaxillofacSurgClin North Am. 2018 Feb;30(1):1-9)
8.2.2 Ligaments :
Sont divisés en ligaments intrinsèques et extrinsèques :
29
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
a) Ligaments intrinsèques :
- Ligaments discaux collatéraux peu ou pas élastiques .
- Ligament latéral qui est épais, recouvre la face latérale de la capsule articulaire, et limite les
déplacements en rétropulsion, latéralité et abaissement du processus condylaire.
- Ligament médial.
b) Ligaments extrinsèques :
1 : Raphé ptérygo-mandibulaire. 2 : Capsule et ligament médial. 3 : Processus styloide du temporal. 4 : Ligament
stylo-mandibulaire. 5 : Ligament sphéno-mandibulaire.
30
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Source : (Bonnefoy C, Chikhani L, Dichamp J. anatomie descriptive et fonctionnelle de
l’articulation temporo-mandibulaire. EDP Sciences ; 2013)
8.2.3 Muscles :
Les muscles qui sont en contact direct avec l'ATM sont au nombre de quatre : le masséter, le
temporal et les deux ptérygoïdes :
Le muscle masséter : est en contact direct avec le disque articulaire sur le bord antérieur. Il
naît de l'arcade zygomatique avec plusieurs couches musculaires et s'insère sur la branche de
la mandibule (surface latérale) et le processus coronoïde (surface latérale).
Sa tâche principale est d'élever la mâchoire. L'innervation du muscle se fait par la branche
masséterique du nerf crânien V (trijumeau).
Le muscle temporal naît de la fosse temporale du crâne et de la face médiale du processus
zygomatique ; il s'insère sur le processus coronoïde mandibulaire. Comme le muscle
précédent, est également en contact avec le disque articulaire en avant. Il élève la mandibule.
Il reçoit une innervation par les branches du trijumeau, troisième branche (nerfs temporaux
profonds).
Le muscle ptérygoïdien latéral : S’insère sur la face latérale de la lame latérale du processus
ptérygoïde et se termine sur le col du condyle mandibulaire. Il se prolonge par le disque
articulaire. Il est propulseur de la mandibule lorsque les deux ptérygoïdien latéraux se
contractent ensemble et diducteur quand un seul muscle se contracte.
Le muscle ptérygoïdien interne ou médial : Naît de la fosse ptérygoïdienne, du processus
pyramidal du palatin et de la tubérosité maxillaire, pour se terminer sur la face médiale de
l'angle et de la branche mandibulaire, il est élévateur, propulseur de la mandibule et diducteur.
(Bravetti P, Membre H, El Haddioui A, Gérard H, Fyard JP, Mahler P, Gaudy JF.
Histologicalstudy of the human temporo-mandibular joint and itssurrounding
muscles. SurgRadiol Anat. 2004 Oct;26(5):371-8. [PubMed])
8.2.4 Vascularisation :
L’apport sanguin artériel à l’ATM est assuré par l’artère temporale superficielle, et l’artère
maxillaire, ainsi qu’avec l’artère masséterique. Il existe d'autres branches artérielles, comme
l'artère auriculaire postérieure et l'artère pharyngée ascendante (dérivée de l'artère carotide
externe), ainsi que de l'artère palatine ascendante.
(Cuccia AM, Caradonna C, Caradonna D, Anastasi G, Milardi D, Favaloro A, De Pietro A,
Angileri TM, Caradonna L, Cutroneo G. The arterialbloodsupply of the
31
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
temporomandibularjoint: an anatomicalstudy and clinical implications. Imaging Sci
Dent. 2013 Mar;43(1):37-44.
Le drainage veineux se fait par le plexus ptérygoïdien dans la zone rétro discale, en
communication avec la veine maxillaire interne, la veine sphéno palatine, les veines
méningées médianes, les veines temporales profondes, les veines massétérines et la veine
alvéolaire inférieure.
8.2.5 Innervation :
L'ATM possède plusieurs récepteurs proprioceptifs, en particulier dans le parenchyme du
disque articulaire : Golgi-Mazzoni et Ruffini ; fibres nerveuses myélinisées et non
myélinisées.
La capsule articulaire dans sa partie antérolatérale reçoit une innervation par le nerf
masséterique, une branche de la deuxième branche du nerf trijumeau. La zone latérale de la
capsule, par contre, est innervée par le nerf auriculotemporal de la troisième branche du nerf
crânien V.
(Davidson JA, Metzinger SE, Tufaro AP, Dellon AL. Clinical implications of the innervation
of the temporomandibular joint. J Craniofac Surg. 2003 Mar;14(2):235-9. [PubMed])
(Asaki S, Sekikawa M, Kim YT. Sensory innervation of temporomandibular joint disk. J
Orthop Surg (Hong Kong). 2006 Apr;14(1):3-8. [PubMed])
8.2.6 Fonction :
Lors de l'ouverture de la bouche, il y a une combinaison de mouvement de rotation de l'espace
disco mandibulaire et d'action de translation de l'espace disco temporal ; la rotation se produit
avant la translation. Le condyle peut se déplacer latéralement par une rotation puis un
glissement antérieur de la même structure condylienne, et une translation/rotation antérieure
en direction médiale du condyle opposé. Le condyle peut se déplacer vers l'arrière, tandis que
le condyle opposé glisse vers l'avant. La protrusion bilatérale ou ipsi latérale de l'ATM se
produit par glissement antérieur.
Les mouvements complexes de l'ATM permettent de multiples fonctions :
Mastication
Succion.
Déglutition.
Phonation.
Expressions faciales.
Respiration.
32
Chapitre I : l’os physiologie et exploration.
Protrusion, rétrusion, latéralisation de la mâchoire.
Ouverture de la bouche.
Maintien de la pression correcte de l'oreille moyenne.
(Bordoni B, Varacallo M. Anatomy,Head and Neck TemporomandibularJoint.Statpearles [En
ligne].2021 Février [Consulté le06/04/2021]. Consultable à l’URL :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538486/?
fbclid=IwAR34JKcfu_cK0jYJ0NRGDlw_h9q35xT9wd8WUojYlzwcnrDhqUzQxpYFSr8
33
Chapitre II : Polyarthrite Rhumatoïde.
34
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
1. Définition :
L'existence de la polyarthrite rhumatoïde (PR) remonte à une longue période, décrite par le
Français Auguste Landré-Beauvais en 1800 dans sa thèse de doctorat en médecine ou elle
était appelée « goutte asthénique primitive ». Et c’est dans les années 1960 où le nom de «
Polyarthrite Rhumatoïde » apparaît.
C’est aussi une maladie systémique puisqu’elle occasionne des manifestations extra-
articulaires délétères pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Elle débute habituellement autour de 50 ans, mais elle peut survenir à tout âge, avec des
formes juvéniles avant 16 ans et des formes à début tardif après 65 ans. La PR est trois fois
plus fréquente chez la femme avant soixante ans, Mais ce déséquilibre du sexratio diminue
progressivement après cet âge.
2. Etiopathogénie :
Comme beaucoup de maladies auto-immunes, la PR est une maladie complexe
multifactorielle relevant de facteurs génétiques, hormonaux, environnementaux et
psychologiques.
35
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Le ou les antigènes déclenchant la maladie sont inconnus. Ils peuvent être endogènes (comme
le collagène II, les autoantigènes cartilagineux, la glycoprotéine 39 du cartilage, les facteurs
rhumatoïdes) ou exogènes (agents infectieux, bactériens ou viraux, certaines protéines du
choc thermique).
Dont les principaux allèles associés à la PR, HLA-DRB1*0101, *0102, *0401, *0404, *0405,
*0408, * 1001 possèdent l'un des trois épitopes homologues QKRAA, QRRAA ou RRRAA
dans la troisième région hypervariable (HV3) pour les acides aminés de 70 à 74.
36
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Axel Finckh. Facteurs de risque pour le développement d’une polyarthrite rhumatoïde. Revue
médicale Suisse 2014 ; 10 : 581-4.
Le deuxième facteur, une variation codante du gène PTPN22 en 1p13 codant pour la tyrosine
phosphatase, gène candidat en raison de son implication dans la régulation des lymphocytes
T, a été proposé par l’équipe américaine du Dr Begovich en 2005.
Le troisième facteur, situé dans la région intergénique TRAF1- C5 en 9q33 codant des
facteurs de transcription intervenant dans l’activation du système immunitaire, a été découvert
en 2007 par l’équipe du Pr Huizinga aux Pays-Bas.
Le quatrième facteur, situé dans la région intergénique TNFAIP3- OLIG3 en 6q23, a été
proposé simultanément en décembre 2007, par l’équipe du Pr Worthington en Grande-
Bretagne, qui venait de le suggérer dans le cadre de l’étude par puce à ADN anglaise du
Wellcome Trust Case-Control Consortium [18] et par l’équipe du Pr Gregersen.
plusieurs facteurs d’environnement. L’interface la plus adaptée pour une interaction étroite
entre le système immunitaire et les influences extérieures semblent être les muqueuses. Trois
sites ont été particulièrement associés au risque de développer une PR : le poumon, la
muqueuse buccale, le tractus gastro-intestinal. L’hypothèse actuelle repose sur l’apparition
d’un stress tissulaire responsable de modifications post-traductionnelles, et in fine de la
production d’auto-anticorps par le système immunitaire chez les sujets prédisposés.
2.3 Tabac :
De nombreuses études épidémiologiques ont souligné le rôle du tabac comme principal
facteur de risque environnemental dans la PR. L’importance et la durée de l’exposition
augmentent le risque, et, plus intéressant, ce risque ne diminue qu’après 10 ans d’arrêt
suggérant, plus qu’une toxicité, un désordre immunologique persistant. Toutefois, le
mécanisme responsable reste imparfaitement connu.
L’exposition aux toxines chimiques pourrait provoquer une réaction inflammatoire locale et
favoriser l’expression de la peptidyl arginine deiminase, elles-mêmes capable d’augmenter la
citrullination des protéines. L’analyse immunohistologique de biopsies broncho-alvéolaires
montre des taux importants de protéines citrullinées au sein des macrophages pulmonaires et
une augmentation du nombre de protéines citrullinées dans le contexte d’intoxication
tabagique. En revanche, la production d’auto-anticorps anti-peptides citrullinés ne se
retrouvent que presque exclusivement chez les sujets génétiquement prédisposés. D’ailleurs,
le risque lié à l’intoxication tabagique interagit de manière synergique avec les allèles HLA à
risque.
2.4 Infection :
La polyarthrite rhumatoïde est associée aux maladies parodontales, bien que la causalité et la
nature de cette relation restent mal définies. Une hypothèse propose que Porphyromonas
gingivalis (une bactérie fréquemment présente dans les parodontites) favorise une
citrullination aberrante et provoque une rupture locale de la tolérance aux peptides citrullinés
38
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
via l'expression endogène de sa PADI4, qui convertit l'arginine en citrulline. En effet, il a été
suggéré que d'autres agents infectieux (par exemple, Proteusmirablis, Escherichia coli et le
virus d'Epstein-Barr) déclenchent la polyarthrite rhumatoïde, généralement par mimétisme
moléculaire ; toutefois, ces mécanismes proposés n'ont pas encore été étayés.
Comme c'est le cas pour de nombreuses maladies auto-immunes, l'effet du microbiome sur le
risque et la progression de la maladie suscite aujourd'hui un intérêt considérable. Les données
provenant de modèles animaux d'arthrite suggèrent un rôle essentiel du microbiome intestinal
dans le développement de la maladie
Enfin, une étude chinoise portant sur plus de 100 patients atteints de PR (dont une majorité de
patients naïfs de traitement) et de sujets témoins a confirmé l’existence d’une dysbiose orale
et intestinale au cours de la PR, caractérisée par une réduction de la diversité des espèces
bactériennes, partiellement réversible à l’introduction d’un traitement efficace.
Cependant, une conclusion cohérente de plusieurs rapports est que la pilule contraceptive
orale peut être protectrice. Il y a eu plus de 18 études en examinant cette hypothèse et en fait
la plupart des études, mais pas toutes, ont montré que l'utilisation actuelle ou déjà utilisée a un
effet protecteur.
Étant donné que les œstrogènes sont pro-inflammatoires, la plausibilité biologique de ces
observations est remise en question. De plus, la baisse récente de l'incidence chez les femmes
au cours des 50 dernières années pourrait s'expliquer par l'augmentation de la consommation
de CO.
39
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Le lien apparent peut être confondu par le fait que l'utilisation de CO est liée à l'évitement de
la grossesse et à une classe sociale élevée. Dans l'une des rares études de suivi à grande
échelle, le Collège royal des médecins généralistes a conclu que l'utilisation de CO retardait
plutôt que prévenait l'apparition de la PR.
L'apparition de la maladie est réduite de 70% pendant la grossesse mais a ensuite été
multipliée par plus de cinq au cours des 3 premiers mois post-partum, Cette augmentation est
la plus importante après une première grossesse. Dans une étude, comparée aux non
allaitantes, mais chez les femmes qui ont allaité pendant plus de 24 mois au total, le risque de
PR semble être réduit de 50%. Au contraire, le risque de la maladie était cinq fois plus élevé
chez les femmes qui ont allaité après leur première grossesse et deux fois plus élevée après
une deuxième grossesse, sans risque accru lors des grossesses ultérieures. Ces données
suggèrent qu'il peut y avoir un petit groupe de femmes sensibles pour lesquelles la lactation
peut être un précipitant important, ce qui peut s'expliquer par l'augmentation de la sécrétion de
l'hormone pro-inflammatoire prolactine. Le risque de la maladie augmente aussi chez les
femmes ayant eu une ménarche précoce ou qui souffre de cycles menstruels irréguliers.
Un dysfonctionnement surrénalien peut être observé chez les patients atteints de PR. Pendant
les périodes de stress, le cortex surrénalien, qui produit du cortisol, serait insuffisante. Un
faible taux de cortisol peut favoriser la progression de l'inflammation.
Oliver, J. E., &Silman, A. J. (2006). Risk factors for the development of rheumatoid arthritis.
Scandinavian Journal of Rheumatology, 35(3), 169–174.
3. Physiopathologie :
La PR est caractérisée par une inflammation chronique du tissu synovial d'origine
immunologique et auto-entretenue. Un tissu de granulation synoviale apparaît (le pannus),
envahissant peu à peu l'articulation avec le comportement intra articulaire d'une affection
maligne proliférante et localisée.
La maladie rhumatoïde est une maladie plurifactorielle impliquant des facteurs génétiques
(épitope partagé), hormonaux et environnementaux.
41
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les macrophages, les lymphocytes B et les cellules dendritiques sont capables de présenter un
antigène aux lymphocytes T(Figure10). Ces cellules expriment en effet à la surface de leur
membrane des molécules HLA de classe II qui sont indispensables au déclenchement d’une
réponse immunitaire médiée par les lymphocytes T. Les CPA ne sont pas toutes douées du
pouvoir de phagocytose, mais elles ont un point commun qui est leur aptitude à l’endocytose
des molécules extracellulaires et à la protéolyse de ces molécules à l’intérieur des lysosomes.
Les cellules dendritiques (CD) sont les cellules présentatrices professionnelles du système
immunitaire et sont supposées être les cellules qui présentent initialement l’antigène aux
lymphocytes T dans la PR. Les CD présentes dans la synoviale rhumatoïde expriment des
marqueurs de différenciation qui témoignent d’un contact préalable avec les lymphocytes T.
B. Lymphocytes T et B :
La peptidyl arginine déiminase est une enzyme responsable de la citrullination des protéines.
Elle peut être activée par différents facteurs environnementaux tels que le tabac, les infections
42
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les lymphocytes T autoréactifs sont capables de réagir avec des peptides du soi. Chez les
patients atteints de PR, la proportion de ces lymphocytes T autoréactifs serait plus élevée que
chez les sujets normaux et serait due à une anomalie de la sélection thymique. Les
lymphocytes T CD4+ naïfs, après reconnaissance d’un antigène (protéines citrullinés),
s’activant et se différenciant en lymphocytes T de type Th1 (notamment producteurs
d’interféron γ, d’IL) ou Th17 (notamment producteurs d’IL17), contribuant à la production de
cytokines pro-inflammatoires et à l’activation et à la différenciation des lymphocytes B
autoréactifs (Figure12), synthétisant le FR et les auto-anticorps anti-protéines citrullinés.
43
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
44
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
C. Les synoviocytes :
Le pannus synovial, le siège d’une angiogenèse active, riches en cellules de l’immunité, lieu
de production de plusieurs chémokines et cytokines, mais aussi d’auto-anticorps (FR, ACPA),
à l’origine d’une ostéoclastogénèse et d’une chondrolyse liée à la production de
méttaloprotéases.
En plus de l'angiogenèse le pannus synovial résulte aussi d'une prolifération importante et non
freinable des cellules résidantes appelée « synoviocytes » par anomalie de l'apoptose qui est
définie par la mort cellulaire programmée.
Le pannus constitue une véritable tumeur qui continue à proliférer. L'apoptose joue un rôle
primordial dans l'immunopathogénie de la PR. Les principaux éléments de sa régulation sont
le système Fas- Fas ligand et surtout la protéine p53
45
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les cytokines pro-inflammatoires jouent un rôle pathogénique clef sur les processus
d'inflammation, de prolifération synoviale et de destruction du cartilage. Il existe dans
l’articulation rhumatoïde un déséquilibre entre les cytokines à action pro-inflammatoire,
comme le TNF-α, l'IL1 et l’IL6, présentes en excès, et les cytokines à action anti-
inflammatoire, représentées par l’IL10, l’IL4, l’IL13, les récepteurs solubles du TNF-α et
l'antagoniste du récepteur de l’interleukine 1 (IL1-RA), qui sont présents en quantité
insuffisante et ne peuvent bloquer l’action des premières (Figure13). Des cytokines favorisant
l’angiogenèse et la prolifération cellulaire sont également trouvées dans la membrane
synoviale : TGF-β, VEGF, PDGFet FGF1 et 2. Cette angiogenèse est indispensable au
recrutement des lymphocytes, macrophages et polynucléaires neutrophiles sanguins. Ces
cytokines et leurs récepteurs sont des cibles thérapeutiques particulièrement importantes.
46
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
(P.KHALIFA.RHUMATOLOGIE.EDITION 2016)
Les ostéoclastes ont été identifiés depuis la fin des années 1990 comme étant les cellules
responsables de la perte osseuses systémique et locale rencontré lors de la PR.De plus le rôle
de l’ostéoclaste ne se limite pas seulement à une « simple » résorption du tissu osseux mais
ces cellules participent activement à la réaction inflammatoire auto immune .ainsi, au cours de
la PR, les précurseurs ostéoclastiques pourrait à la fois provenir de cellules circulantes
sanguines et de cellules développés au sein de la synovite ou de l’os sous chondral . Au sein
même de la synovial inflammatoire, ces cellules sont activées par des facteurs tels que les
cytokines ou les activateurs des TLR.
Enfin, des données récentes ont montré que les ostéoclastes seraient capables de présenter
l’antigène aux lymphocytes T via le complexe majeur d’histocompatibilité de classe 1 mais
également le CMH-2.
(A.R Petit J. Hong D.VonStechow R. Mueller. et al. Trance/Rank knockout mice are
protectedfromboneerosion in the k/BxNserumtransfer model of arthritis. Arthritis
Rheum.2001 44(suppl.): s326 abstract).
47
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Figure 14: Rôle du système Rank Rank ligand Ostéoprotégérine dans l’ostéolyse.
( L. Achemlal A. Nouijai M. Ghazi A. Mounach A. Bezza A. El Maghraoui.
Physiopathologie de la polyarthrite rhumatoïde: acquisitions récentes.Mis à jour le 22 août
2016)
4. Aspect clinique :
48
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
L’examen clinique peut révéler une douleur à la compression latérale des articulations
métacarpo-phalangiennes ou métacarpo-phalangiennes, dénommée « squeeze test ».
49
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Forme mono articulaire : Elle précède la PR de plusieurs mois ou même de plusieurs années
et touche surtout le poignet ou le genou. Elle pose le problème d’une arthrite septique ou
d’une arthrite microcristalline.
50
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
(érosions osseuses ou pincements des interlignes articulaires) notamment sur les carpes, les
articulations métacarpo phalangiennes et les articulations inter phalangiennes proximales des
doigts et les articulations métatarso phalangiennes, en particulier en regard des têtes des 5e
métatarsiens. Ces dernières sont exceptionnelles dans la PR débutante et leur présence serait
alors de mauvais pronostic. Ce bilan radiographique même normal, est utile comme élément
de référence.
Les radiographies standards sont répétées tous les 6 mois au cours de la première année, puis
chaque année au cours des 3 premières années.
L’IRM précoce permet d'objectiver l'œdème osseux, les synovites ou ténosynovites et les
érosions osseuses des poignets ou des doigts dans les PR débutantes. La sensibilité serait de
l'ordre de 96 % et la spécificité de 73 % pour le diagnostic de PR. Son coût élevé de l'IRM
limite son utilisation.
Selon certains auteurs, l'échographie serait plus performante pour la détection des érosions
que l'IRM.
B. Le bilan biologique :
51
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Est un anticorps anti gamma globulinique le plus souvent de classe IgM, les tests historiques
de détection du FR était la réaction de Waaler-Roseoule test au latex, puis ces derniers ont été
remplacés par de nouvelles techniques ayant une meilleure sensibilité et une meilleure
spécificité : néphélométrie laser(technique d’agglutination rapide et automatisée) ou test
ELISA avec des résultats quantifiés en unités internationales et un seuil de positivité établi et
validé en fonction du test utilisé. Pour la PR débutante la recherche de FR est positive dans 50
à 60 % des cas environ, mais cette positivité n'est pas spécifique de la PR. Sa présence est un
élément de mauvais pronostic et son absence n'élimine pas le diagnostic. La sensibilité du FR
est de 60 à 80 % et la spécificité est de 65 à 85 %. La positivité du FR peut être observée dans
d’autres rhumatismes inflammatoires (Syndrome de Goujerot-Sjögren, lupus systémique),
dans certaines maladies infectieuses (Leishmaniose, endocardite bactérienne) ou encore dans
certaines hémopathies lymphoïdes (leucémie lymphoïde chronique...etc.)
Les ACPA, aussi connus sous les noms d’anticorps anti-kératines et anti-péri nucléaires sont
dirigés contre des protéines déiminées, dont des résidus d'arginine ont été transformés en
citrulline sous l'action de peptidyl arginine déiminase. Ces anticorps anti peptides citrullinés
sont détectés avec des tests ELISA commercialisés sous le nom de test anti-CCP. La
sensibilité des ACPA est de 60 à 75 % et sa spécificité est de 90 à 95 %. La positivité des
ACPA n'est pas spécifique de la PR et leur absence n'élimine pas le diagnostic.
Des ACPA peuvent être détectés au cours d'autres affections rhumatologiques (rhumatisme
psoriasique, syndrome de Goujerot-Sjögren, lupus systémique, sclérodermie systémique) mais
aussi au cours d'affections non rhumatologiques (tuberculose).
Une étude récente montre que les taux circulants des ACPA et FR peuvent être déjà
augmentés 10 années avant le début de l’arthrite.
Arend WP, Firestein GS. Pre-rheumatoid arthritis: predisposition and transition to clinical
synovitis. Nat RevRheumatol. 2012 ; 8(10) :573-586.
52
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
• l’explication de la maladie.
L’adhésion du patient est recherchée après lui avoir expliqué le rapport bénéfice/risque du
traitement.
53
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Des critères de classification de la PR ont été établis en 2010 de façon collégiale par
l’American College of Rheumatology et l’EUropean League Against Rheumatism à partir de
cohortes de patients et de cas patients atteints d'arthrites débutantes, pour aider le praticien
dans le diagnostic de PR débutante.
Une arthrite clinique est nécessaire pour mettre en application ces critères de classification. La
présence d’une érosion typique associée à une arthrite et en absence de tout autre diagnostic
fait retenir le diagnostic de PR. Mais si les radiographies sont normales ce sont alors les
caractéristiques cliniques de l’atteinte articulaire, la présence ou non d’un syndrome
inflammatoire et d’ACPA qui font retenir le diagnostic de PR si le score atteint est d’au moins
06.
1 grosse articulation 0
2-10 grosses articulations 1
1-3 petites articulations 2
(grosses articulations non comptées)
4-10 petites articulations 3
(grosses articulations non comptées)
>10 5
(au moins 1 petite articulation)
Sérologie (0-3)
FR négatif et ACPA négatif 0
FR faiblement positif (1-3 × normale) 2
OU
ACPA faiblement positif (1-3 × normale)
FR fortement positif (>3 × normale) 3
OU
ACPA fortement positif (>3 × normale)
Durée des symptômes (0-1)
>6 semaines 0
≥ 6 semaines 1
54
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Haute autorité de santé, "polyarthrite rhumatoïde Diagnostic et prise en charge initiale" (2007)
55
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Méthode de calcul :
DAS28= 0,55 x (nombre d’articulations douloureuses) + 0,284 x (nombre d’articulations
gonflées) + 0,33 x log VS + 0,0142 x appréciation globale du patient.
Nombre d’articulations douloureuses : 0 à 28.
Nombre d’articulations gonflées : 0 à 28.
VS : en mm et Appréciation globale du patient : 0 à 100 mm.
Interprétation :
DAS28 ≤ 2,6 : PR en rémission ;
2,6 < DAS28 ≤ 3,2 : PR faiblement active ;
3,2 < DAS28 ≤ 5,1 : PR modérément active ;
DAS28 > 5,1 : PR fortement active.
56
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
- monter 05 marches ?
- prendre un bain ?
- faire des travaux ménagers tels que passer l'aspirateur ou faire du petit jardinage.
57
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Interprétation :
L’EVA est l’échelle visuelle analogique horizontale de 10 cm sans mettre de trait aux deux
extrémités, portant la mention « maladie inactive » à extrémité gauche et « maladie très active
» à droite. Elle est utilisée pour l’appréciation globale de l’activité de la maladie par le patient.
La question à formuler au patient est la suivante : en tenant compte de votre douleur et des
conséquences de votre douleur et des conséquences de votre polyarthrite sur votre vie
quotidienne, conjugale, familiale et sociale, comment évalueriez-vous l’activité de votre
polyarthrite durant la semaine précédente sur cette échelle où 0 représente une maladie
inactiveet 100 une maladie très active?
Haute autorité de santé, "polyarthrite rhumatoïde Diagnostic et prise en charge initiale" (2007)
La phase initiale de la PR est de durée variable, elle peut aller de quelques mois à quelques
années. La PR rentre alors dans sa phase d’état marquée par des atteintes articulaires
58
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
contraire, les mains et les pieds sont les articulations les plus souvent touchées par la maladie.
(baclle)
A. Les mains:
Elles sont atteintes en premier dans la majorité des cas, et l’atteinte du pouce est la plus
fréquente.
7.5.2 Déviation cubitale des doigts :
C’est la déformation la plus caractéristique, cette déformation correspond à la déviation des
quatre derniers doigts vers le bord cubital de la main d’où son appellation de déviation « en
coup de vent ». Comme il est présenté dans la figure ci-dessous. (bacle)
59
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
La déformation en col de cygne : est plus invalidante et plus inesthétique que les
précédentes. Elle est la conséquence d’une hyper extension de l’IPP et de la flexion de
l’IPD. Elle peut également compliquer un doigt en maillet chronique non traité.
60
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
B. Les poignets:
Elle aussi fréquente et précoce, dans jusqu'à 90% des cas, le poignet est généralement associé
à la PR. Il existe deux types d’atteintes articulaires, qui sont généralement liées les unes aux
autres et sont également liées à la déflexion déjà observée des articulations des doigts.
Atteinte radio-cubitale :
61
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Elle est définie par une luxation dorsale de la tête du cubitus, également appelée « en touche
de piano ». Cette altération est courante et débute relativement tôt dans la PR. Elle induit
également une tuméfaction au niveau du poignet.
Atteinte radio-carpienne :
La déformation du poignet s’explique par une luxation du carpe provoquant une tuméfaction
de la synovite et une tuméfaction des MCP. Cette atteinte est également appelée atteinte « en
dos de chameau » et se révèle très douloureuse dans les mouvements de flexion et d’extension
Un appareillage précoce peut prévenir de cette atteinte.
62
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
C. Les pieds:
Le début de la maladie concerne l’avant-pied dans 45 % des cas. Elle se traduit par un avant-
pied triangulaire dans le plan horizontal, d’où la gêne à la marche et pour le chaussage,
combinant hallux valgus, « coup de vent » fibulaire des orteils et quintus varus ; ainsi qu'un
avant-pied rond dans le plan vertical, combinant subluxation puis luxation dorsale des
articulations métacarpo-phalangiennes, hyper extension de la première phalange et flexion de
l'articultion inter phalangienne proximale avec des orteils en griffe. (1)
D. Les genoux:
Plus de 50% des patients sont touchés par le genou en raison du risque d'épanchement
articulaire, et de luxation osseuse du genou. Les kystes de Baker varient en taille et sont
caractéristiques du genou Polyarthrite. Son volume entraînera des changements mécaniques
pendant le processus de pliage. Le risque de rupture est la principale complication, bien qu'il
ne soit généralement pas grave. Ses signes symptomatiques sont identiques à ceux d’une
phlébite de la jambe et sont donc à prendre en compte lors du diagnostic différentiel. (1)
E. les épaules:
63
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les épaules sont touchées au niveau de l’articulation entre la scapulaire et l’humérus chez
60% des sujets atteints de PR. Cette atteinte minime douloureusement l’amplitude du
mouvement de l’épaule qui peut se modifier en un enraidissement de l’épaule et provoquer
des maux de dos chroniques. (1)
F. Les hanches:
L’atteinte coxo-fémorale est assez rare avec seulement 15% des cas. Diagnostiquée dans les
stades avancés de la PR, elle nécessite généralement une intervention chirurgicale. (1)
G. Les coudes:
L’atteinte se résume à une d’amplitude d’extension du bras, devenant douloureuse dans les
cas les plus sévères. (1)
H. Le rachis cervical:
Les symptômes les plus habituels sont des cervicalgies hautes, les premières cervicales étant
la plupart du temps concernées. La principale complication de cette lésion est la luxation
articulaire, qui peut produire une compression de la moelle épinière, qui est généralement
mortelle sans intervention neurochirurgicale. (1)
I. Ténosynovites:
Elles sont le résultat de l’inflammation du tissu synovial qui recouvre les gaines tendineuses.
Généralement, il y a trois types d’atteinte : la ténosynovite des fléchisseurs et des extenseurs
des doigts et celle de l’extenseur ulnaire du carpe.
La ténosynovite de l’EUC est fréquente et très évocatrice de PR. Elle peut se caractériser par
une tuméfaction de la face dorsale du poignet en regard de l’ulna.
Le risque principal des ténosynovites est celui de la rupture tendineuse. Les tendons fragilisés
par l’inflammation chronique et les contraintes mécaniques provoquées par les érosions
osseuses deviennent très fragiles et peuvent rompre suite à des traumatismes minimes.
64
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
A. Signes généraux:
65
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
B. Nodules rhumatoïdes:
Ils représentent la manifestations extra-articulaire la plus fréquente (10 à 20% des patients), il
s’agit de tuméfactions sous cutanée fermes, arrondies, indolores et mobiles siégeant souvent
sur la face d'extension des membres : dans la région olécrânienne, parfois au sein d'une bursite
rétro olécrânienne, à la face postérieure de l'avant-bras en regard de la crête ulnaire, à la face
dorsale et plus rarement palmaire des doigts, en regard du tendon calcanéen ou aux pieds. Ils
peuvent être trouvés ailleurs qu’en position sous cutanée, dans le parenchyme pulmonaire en
particulier.
Ces nodules évoluent habituellement indépendamment de l'activité de la PR, elles peuvent se
développer, s'ulcérer ou régresser spontanément, parfois améliorés ou au contraire majorés
par certains traitements de fond, tel que le Méthotrexate.
Les nodules rhumatoïdes sous cutanées sont très caractéristiques de la PR, mais non
absolument spécifique et peuvent se voir au cours d’autres connectivites et même de façon
isolée en absence de toute maladie (noduliterhumatoide).
66
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Figure 25
Il est retrouvé chez 10 à 30 % des patients atteints de PR, marqué par la présence d’une
xérophtalmie et xérostomie.
D. Adénopathies:
Elles sont présentes dans 30% des cas, palpées aux aisselles, aux aines et aux gouttières sus-
épi trochléennes,
67
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
E. Manifestations pulmonaires:
• Les bronchiolites.
G. Vascularite Rhumatoïde:
Signes cutanés : Purpura vasculaire, livido réticulaire, micro infarctus digitaux, ulcère cutané,
gangrène des doigts et des orteils.
Signes musculaires.
68
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
H. Manifestations hématologiques:
Anémie : C'est la manifestation hématologique la plus fréquente, elle est observée dans 20 à
30% des cas et particulièrement dans les formes sévères de PR. Les principales causes sont les
suivantes :
Les cytokines pro inflammatoires (TNFa, IL1, IL6) sécrétées en excès au cours de la PR
jouent un rôle dans le blocage de la maturation des lignées rouges, de plus, l'état
inflammatoire chronique réduit la synthèse de la transferrine, ce qui entraîne une diminution
69
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
du taux sérique de cette protéine qui joue un rôle important dans le transport du fer vers la
moelle osseuse Anémie normocytaire (inflammatoire).
On peut observer aussi au cours de la PR une anémie en rapport avec une carence en fer par
hémorragie chronique généralement digestives (la prise des anti-inflammatoires)
Anémie microcytaire.
polyarthrite de ladulte).
Le syndrome de Felty :
très rare, associe une PR souvent ancienne et nodulaire, une importante leucopénie (inférieure
à 4 000 par mm3) avec neutropénie (moins de 1 500 polynucléaires neutrophiles par mm3) et
une splénomégalie. Il s’accompagne d'une vascularite entraînant des ulcères de jambe et
surtout d'infections graves à répétition, des poly adénopathies, une anémie, une thrombopénie,
une pigmentation cutanée, une hépatomégalie et parfois un syndrome de Gougerot-Sjögren.
(pr de l’adulte)
Modifications des plaquettes et des leucocytes : L’hyperleucocytose est fréquente, elle est
corrélée à l’activité de la maladie et se corrige lorsque le traitement s’avère efficace.
Il existe parfois une leucopénie avec neutropénie, d'une leucopénie avec hyper lymphocytose
ou une leucopénie avec lymphopénie.
Anémie liée à la toxicité médullaire de certains traitements de fond (Sels d’or, Méthotrexate).
I. Manifestations oculaires:
Les manifestations oculaires ne sont pas très fréquentes, sont soit en rapport avec la maladie
ou bien avec les traitements.
70
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
En rapport avec la maladie : La scléromalacie perforante qui associe une PR sévère et traduit
une vascularite associée, elle est souvent peu douloureuse et peut se compliquer en
perforation sclérale. (Cofer)
Manifestations oculaires iatrogènes : Il s'agit des lésions induites par les antipaludéens de
synthèse (rétinopathie, dépôt cornéen). (pr de l’adulte)
J. Amylose secondaire:
C’est une complication tardive d’une PR très sévère, très rare du fait d’un meilleur contrôle de
la maladie. (rhumato pour le praticien)
K. Ostéoporose:
Il y a environ deux fois plus d’ostéoporose chez les patients souffrant de PR par rapport à une
population témoin comparable.
Elle est favorisée par l’immobilité liée à l’atteinte articulaire et la douleur, le processus
inflammatoire, la perte osseuse généralisée typique de la PR, la corticothérapie qui est parfois
nécessaire qui entraîne une perte de la masse osseuse mais qui est réversible si la
corticothérapie n'est pas prolongée, plus fréquente chez les femmes ménauposées.
5. Evolution :
La PR est une maladie très hétérogène avec une forme bénigne, d’évolution favorable
(rémission), une forme grave, d’évolution défavorable (déformations et destructions
articulaires rapide) ou le plus souvent une forme intermédiaire.
L’évolution ne se conçoit que chez un patient sous traitement qui doit être mis en route dès la
pose du diagnostic, au début le patient sera revu de façon rapprochée (chaque 1 à 3 mois) afin
d’obtenir l’activité inflammatoire la plus base possible ou la rémission (20 à 30% des cas).
Rhumato pour le praticien
71
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
RémissionCliniqueR Objectif :
adiologiqueFonction rémission
nelle
Outils
Association de traitements
Concepts
de fond de synthèse +
corticoïdes
Traiter tôt Nombreux biomédicaments
Traiter « contrôlé » très efficaces
Traiter « intensif »
Traiter « adapté »
72
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
73
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
kb
La rémission spontanée : Elle est favorisée pendant la grossesse (dans plus de 75% des
cas) et cela dès la fin du premier trimestre. En revanche, il existe une reprise évolutive de la
maladie en moyenne 6 semaines après l’accouchement.
74
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
5.2.1 PR évolutive :
Signes cliniques:
Atteinte des mains : déformation en dos de chameau, en touche de piano, en coup de
vent cubital, en boutonnière, en maillet, en col de cygne, pouce en Z.
Atteinte des pieds : avant pied triangulaire et pied plat responsable d’une marche
douloureuse et pénible.
Signes biologiques :
FR est positif dans 80% des cas à la phase d’état, les anticorps anti-CCP restent positifs ou se
positivent et VS et CRP augmentés suite à l’inflammation synoviale. kb
Signes radiologiques :
rhumato pour le praticien
Ils apparaissent dans la 02ème ou 03ème année. La persistance d’une inflammation expose
l’articulation à des lésions souvent irréversibles se traduisant par un pincement articulaire et
par des érosions osseuses.
75
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
6. Diagnostic différentiel :
6.1 Mono-arthrite :
-Dans ce contexte, la première urgence diagnostique est celle de mono-arthrite infectieuse,
notamment tuberculeuse, par étude du liquide synovial, par biopsie de la synoviale (cytologie,
culture). Les maladies inflammatoires ne seront évoquées qu’ensuite
6 .2.1 Bactériennes : Bien que rares, elles doivent toujours être évoquées surtout dans un
contexte fébrile. Une endocardite doit en particulier être recherchée par un examen clinique
attentif et au moindre doute une échocardiographie trans œsophagienne. Les polyarthrites
gonococciques sont classiques. Il faut y penser devant une polyarthrite aiguë fébrile avec
parfois ténosynovite survenant chez un sujet jeune.
6.2.2 Virales : Le liquide synovial des arthrites virales est à prédominance lympho
monocytaire.
-Les hépatites doivent être évoquées de principe avec un dosage systématique des
transaminases et complété par les études sérologiques. Une infection par le HIV doit être
évoquée chez les sujets à risque.
Révélées par une arthrite réactionnelle évocatrice si caractère asymétrique, atteinte axiale et
sacro-iliaque, talalgies, prédominance masculine, présence de l'antigène HLA B27,
manifestations extra articulaires (urétrite, iritis, diarrhée, lésions muqueuses génitales ou
buccales) réalisant une forme complète ou non de syndrome oculo-urétrosynovial de
Fiessinger-Leroy-Reiter; après infection à: Chlamydia, mycoplasme, Yersinia, Shigella,
Salmonella.
6.4 Connectivites :
La plupart des connectivites impliquent des manifestations articulaires inflammatoires qui
sont fréquemment introductives. Le lupus érythémateux aigu disséminé est l’un des
principaux diagnostics différentiels de la PR, en particulier chez les jeunes femmes. Le
syndrome de Gougerot-Sjögren primitif est un diagnostic différentiel parfois difficile à
différencier car celle-ci peut également inclure un syndrome sec secondaire et le FR peut être
fortement positif. La sclérodermie systémique et les connectivites mixtes peuvent initialement
provoquer des manifestations cliniques d'arthrite similaires à la PR.
Elle comporte un œdème des mains et parfois des pieds, sensible aux corticoïdes.
6.6.3 Les arthropathies métaboliques :
Le diagnostic de goutte ou de chondrocalcinose polyarticulaire reposera sur la clinique, les
clichés radiographiques et surtout l’étude du liquide synovial.
Morel, Jacques, and Bernard Combe. "POLYARTHRITE RHUMATOÏDE/RHEUMATOID
ARTHRITIS." Rev Prat 56.5 (2006): 553-62.
7. Traitement :
Une approche multidisciplinaire avec le médecin généraliste et le rhumatologue, le chirurgien
orthopédiste, le psychologue, le kinésithérapeute, l’ergothérapeute, des services sociaux, est
un élément important dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde.
Aujourd’hui, il est recommandé de traiter la polyarthrite au plus tôt après les premiers
symptômes, parfois même avant d’avoir les résultats de tous les examens nécessaires au
diagnostic. En effet, il ne faut pas attendre que la maladie évolue, car les atteintes articulaires
risqueraient d’être irréversibles.
Principe A : la prise en charge des patients atteints de PR nécessite une concertation entre le
rhumatologue et le patient, dans le cadre d’une décision médicale partagée reposant sur
l’information et l’éducation du patient.
Principe B : le rhumatologue est le spécialiste qui doit prendre en charge les patients atteints
de PR. le médecin généraliste joue un rôle important pour la détection de la maladie et, en
coordination avec le rhumatologue, pour le suivie du patient.
Principe C : tout patient atteint de PR devrait bénéficier d’une prise en charge globale
incluant les traitements médicamenteux, des mesures d’éducation thérapeutique et, selon les
78
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Dans les rhumatismes inflammatoires, des travaux ont montré que la privation de sommeil
aggrave la douleur, la fatigue et l’activité inflammatoire de la maladie, avec un nombre accru
d’articulations douloureuses ou tuméfiées (gonflées). Douleur et sommeil sont donc
intimement liés.
(Caroline Guignot . Congrès du Sommeil SFRMS 2019 – Douleur et sommeil, des liens
étroits .Résumé d’articles 22 nov. 2019 ).
L’indication d’arrêt de travail est nécessaire lors des poussées et l’hospitalisation s’impose
dans les formes sévères.
Traitement antalgique :
79
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les antalgiques sont des médicaments qui atténuent ou suppriment les douleurs, sans en
traiter la cause. Ils soulagent les douleurs aiguës et inflammatoires, légères à très intenses,
mais n’agissent pas sur les douleurs neuropathiques ou à composante émotionnelle. Ils sont
classés en trois paliers par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), selon le niveau de
blocage du message douloureux mais aussi en fonction de leur capacité à bloquer ce signal () :
-L’approche de la classification de l’OMS n’est pas adapter aux douleurs avec composantes
neuropathiques comme on la rencontre en rhumatologie. une nouvelle classification des
médicaments a action antalgique a été proposée par Lussier et Beaulieu, basée sur les
mécanismes d’action des molécules :
Tableau 5: classification des médicaments a action antalgique a été proposée par Lussier et
Beaulieu.
80
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Précautions :
-Bien qu’il soit globalement bien toléré, son utilisation est contre-indiquée en cas :
Ils peuvent être utilisés pour traiter les douleurs neuropathiques ou les douleurs
"dysfonctionnelles", liées à une hypersensibilité à la douleur, qui ne peuvent pas être
81
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Ils n’ont pas un effet immédiat mais agissent en moyenne au bout d’une dizaine de jours.
Dans certains cas, ils peuvent engendrer des phénomènes de somnolence, des vertiges ou une
prise de poids.
Effets indésirables :
Un effet secondaire de l'Hydantoïne® se traduit par l'apparition d'une hyperplasie
gingivale fibreuse.
L'Imipramine®, la Clomipramine® et l'Amitriptyline® peuvent entraîner une
importante sécheresse buccale.
Anti-inflammatoire non stéroïdiens :
Ce sont des acides faibles, liposoluble avec des compositions chimiques très différents, mais
avec quelques communes :
Des effets secondaires communs, au premier rang desquels une toxicité gastro intestinale.
82
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Flurbiprofène 100mg/300mg
Ibuprofène* 1.2g/2.4g
Kétoprofène* 150-200mg/200mg
Naproxène sodique* 550mg/1100mg
Nabumétone 1g/2g
Etodolac 200mg/600mg
Diclofénac* 75-100mg/150mg
Alminoprofène 600mg/900mg
Acéclofénac 200mg/200mg
Acide anthralinique ou Acide niflumique 750-100mg/1500mg
fénamates
Coxibs Célécoxib 200mg-400mg
Etoricoxib 30-60mg/120mg
Oxicams Méloxicam 7.5mg/15mg
Piroxicam* 10-20mg/20mg
Tenoxicam 10mg/20mg
Indoliques Indométacine* 50-150mg/200mg
Sulindac 200mg/400mg
*Médicaments disponible sous la forme de générique. DCI : dénomination commune
internationale
Indications :
Rhumatismes inflammatoires chroniques.
Certains AINS sont utilisés à faible dose comme antalgique à courte durée.
Certaines arthroses douloureuses et invalidantes.
Contre-indications :
Générale :
Allergie connue au médicament ou aux molécules apparentées.
Ulcère gastroduodénal évolutif ou antécédent d’ulcère, hémorragie digestive
récurrente ou une perforation digestive survenu sous AINS.
Insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale sévère.
Maladie hémorragique, traitement anticoagulant oral.
Grossesse, à partir du 6eme mois pour les AINS, et pendant toute la grossesse
pour les coxibs®.
83
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Allaitement.
Spécifique :
Etoricoxib® est contre indiqué en cas d’une hypertension artérielle non
contrôlée.
Coxibs® et Diclofenac® sont contre indiqués en cas d’antécédent d’AVC, une
cardiopathie ischémique avérée et une arthériopathie périphérique.
Effets indésirables :
Les AINS en agissant sur les COX, inhibent la formation des prostaglandines qui ont une
activité protectrice sur la muqueuse gastro-intestinale.
Parmi les lésions digestives observées chez les patients sous AINS on cite la stomatite,
les ulcères aigus de l’œsophage, l’œsophagite peptique.
Des manifestations fonctionnelles hautes (nausées, gastralgie) qui sont fréquentes mais
rapidement résolutives dès l’arrêt du traitement, ainsi que les ulcères gastroduodénaux
qui sont plus fréquents avec les AINS classiques qu'avec les Coxibs® avec parfois des
complications : des perforations, des hémorragies et anémie observé surtout lorsqu’il
existe des facteurs de risques.
84
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Insuffisance cardiaque :
L'insuffisance cardiaque associée aux AINS est plus fréquente chez les sujets âgés sous
diurétiques, ainsi les patients ayant des antécédents de cardiopathie.
Tous les AINS, surtout utilisés à forte dose, peuvent être responsables de thrombose artérielle,
avec un risque plus important pour les Coxibs® et le Diclofénac® et à un moindre degré
l'Ibuprofène®.
Hypertension artérielle :
En cas de prise chronique, il existe une rétention hydro-sodée qui provoque l’apparition d’un
œdème des membres inférieurs et l’élévation de la pression artérielle.
Rare chez les patients normo tendus, mais fréquente chez les hypertendus : elle entraine une
élévation modérée de la pression artérielle et peut bloquer partiellement les effets des
traitements hypertenseurs (Beta bloquant, diurétiques, inhibiteur de l’enzyme de conversion)
d’où la nécessité d’une surveillance lors d’un traitement prolongé.
Insuffisance cardiaque :
Elle est fréquente chez les patients ayant des antécédents de cardiopathie et les sujets âgés
sous-diurétiques.
Complications allergiques :
Complications rénales :
Effet uricosurique à forte dose et hyperuricémiant à faible dose.
Vasoconstriction des artères rénales.
Une insuffisance rénale aiguë peut survenir, surtout en présence d’une autre affection
comme une insuffisance cardiaque, cirrhose hépatique avec ascite, déplétion
volumique consécutive à la prise de diurétiques, restriction sodée, syndrome
néphrotique, affection vasculaire, une rétention hydrique et l’hyperkaliémie.
Complications hématologiques :
85
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Ces manifestations sont rares, ce sont surtout les troubles de l’hémostase causés par l’aspirine
même à faible dose. Pour les patients sous anticoagulant dont la prescription AINS est
nécessaire, préférer les Coxibs® qui n’inhibent pas la thromboxane A2.
Complications gynéco-obstétricales :
Grossesse : peut être perturbé, le risque d’avortement spontané est augmenté.
Développement de fœtus : fausses couches, malformations cardiaques, gastroschisis,
dysfonctionnement rénal.
Accouchement : Utéro-relaxant avec inhibition des contractions utérines ou tocolyse et
saignement plus long.
Ils doivent être également évités au dernier trimestre de la grossesse, pouvant prolonger la
gestation ou provoquer une fermeture prématurée du canal artériel.
Autres :
Hépatique : Il peut exister une élévation temporaire des transaminases qui peuvent
aller jusqu’à une insuffisance hépatique aigue avec risque de cytolyse.
Neuropsychiatrique : Vertiges, acouphène, céphalées.
Complications infectieuses : Les infections en particulier à streptocoques seraient
aggravées par la prise des AINS.
Les glucocorticoïdes :
Les glucocorticoïdes sont des hormones sécrétées par les corticosurrénaux à partir du
cholestérol, les corticoïdes naturels (cortisone et hydrocortisone) sont utilisés comme
traitements substitutifs de l'insuffisance surrénalienne tandis que les corticoïdes de synthèse
sont utilisés principalement comme anti-inflammatoires, antiallergiques et
immunosuppresseurs.
Dans le traitement de la PR, les anti-inflammatoires stéroïdiens sont fréquemment prescrits
sur une période courte pour faire face à un épisode douloureux (ex : poussée) surtout lorsque
les AINS ne s'avèrent pas suffisamment efficaces pour soulager le patient, ou de façon
continue (à la plus faible dose possible) en complément des autres traitements dits « de fond »
ou « anti-PR ».
87
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Indications :
Les PR débutantes essentiellement inflammatoires, en attendant l’efficacité du
traitement de fond instauré en parallèle.
Les PR en phase d’état en combinaison à un traitement de fond, dans le but de traiter
les poussées inflammatoires.
Contre-indications relatives :
Syndromes infectieux bactériens sévères non contrôlés par un traitement spécifique.
Certaines viroses en évolution : hépatites, herpès, varicelle, zona.
Etats psychotiques non contrôlés.
Utilisations de vaccins vivants (si corticothérapie élevée ≥30 mg/j).
Hypersensibilité à l’un des constituants.
Diabète.
Cirrhose sévère.
Allaitement déconseillé si dose importante. (Pas de CI en cas de grossesse).
Action pharmacologique des glucocorticoïdes :
Elle s’explique par deux mécanismes principaux :
1. Action anti-inflammatoire : Ils ont une action rapide et très efficace sur le processus
inflammatoire ce qui permet de soulager les symptômes de la PR et ceci tout en inhibant la
phospholipase A2 inhibant ainsi la libération de l’acide arachidonique et donc la production
de prostaglandines.
2. Action immunosuppressive : à des doses plus élevées que celles nécessaires à l’activité
purement anti-inflammatoire, ils inhibent la production de certains messagers chimiques de
l’inflammation (IL-1, IL-2, IFN-γ).
La place des AIS dans les traitements de la PR :
Les recommandations de l’EULAR :
La Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) a élaboré les dix recommandations
suivantes pour la prise en charge des patients sous corticothérapie:
1. Les effets indésirables de la gluco-corticothérapie doivent être pris en compte et discutés
avec le patient avant de commencer la gluco-corticothérapie.
88
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
89
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Bolus de corticoïdes (Assauts cortisoniques) : Ils sont intéressants surtout pour passer un
cap difficile, c’est l'administration ponctuelle d'une corticothérapie par voie injectable
(Méthylprednisolone « Solumédrol® » 250mg à 1g par voie intramusculaire ou intraveineuse
pendant 2 à 3 jours de suite avec relais par prednisone per os), dont le bénéfice peut persister
3 à 6 semaines.
90
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Indiqué lors d’une poussée inflammatoire majeure ou une complication viscérale notamment
en cas de vascularite. L'avantage est d'éviter les difficultés de sevrage de la corticothérapie par
voie orale.
La perfusion doit alors avoir lieu en milieu hospitalier sous surveillance stricte (risque
important d’arrêt cardiaque ou de troubles ioniques), et après bilan cardiovasculaire.
Principales mesures associées à la corticothérapie : Elles essaient de prévenir ou limiter
les effets secondaires de la corticothérapie et elles consistent principalement en :
Règles hygiéno-diététiques :
• régime hyperprotidique.
• réduction des sucres d’absorption rapide.
• régime pauvre en graisses saturées.
• régime riche en apports calciques.
• régime hyposodé (2 à 3 g de NaCl autorisés par jour).
Traitements correcteurs :
• supplémentation vitamino calcique ;
• supplémentation potassique (1 à 2 g de KCl par jour) ;
• bisphosphonates (seul le Risédronate (Actonel®) possède à l’heure actuelle l’AMM pour
le traitement préventif de l’ostéoporose cortisonique.)
Prévention de l’athérosclérose :
Correction des autres facteurs de risque éventuels (dyslipidémie, hypertension artérielle,
hyperglycémie) et arrêt du tabagisme.
Mesures spécifiques :
Liées au terrain du malade, telles que la modification du traitement d’un diabète connu
(les corticoïdes majorent les besoins en insuline et peuvent rendre insulinorequérant un
diabète traité jusque-là par des hypoglycémiants oraux).
Effets indésirables :
Les corticoïdes sont responsables de nombreux effets indésirables justifiant une bonne
évaluation du rapport bénéfices / risques.
Précoces et rarement évitable :
Insomnie.
Labilité émotionnelle.
Hausse de l’appétit - prise de poids.
91
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
HTA.
Diabète sucré.
Hyperlipémie.
Acné.
Ulcère gastroduodénal.
Fréquence liée à la posologie :
Risque cardiovasculaire (hospitalisation pour infarctus, angor, angioplastie, et décès
d’origine cv).
Aspect cushingoïde.
Inertie hypophyso-hypothalamo-surrénalienne.
Sensibilité aux infections qui augmente avec la posologie et la durée du traitement
(exp : candidoses buccales).
Ostéonécrose.
Myopathie.
Hypokaliémie.
Retard de cicatrisation.
Retardés (liés à la dose cumulative) :
Ostéoporose.
Atrophie cutanée.
Cataracte.
Ostéosclérose.
Xérostomie.
Rares et imprévisibles :
Psychose.
Glaucome.
Lipomatose épidurale.
Pancréatite.
Modalités de surveillance :
Le but de la surveillance est d’apprécier l’efficacité et la tolérance du traitement et de déceler
précocement toute complication par :
92
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Une surveillance clinique : Poids, taille, état psychique, état cutané, trophicité musculaire,
œdème des membres inférieurs, tension artérielle.
Une surveillance biologique : Hémogramme, glycémie, cholestérol_ triglycérides,
ionogramme sanguin (kaliémie), bilan phosphocalcique (calcémie, calciurie).
Une surveillance radiologique : Radio standard du rachis et des poumons en cas de
syndrome infectieux.
Ostéodensitométrie : répétée tous les 12 à 18 mois en fonction des valeurs initiales et des
facteurs de risque associés.
93
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les trois molécules ayant apporté la preuve d’efficacité sur l’activité, la fonction articulaire et
la structure tout en ayant une toxicité acceptable au long cours, sont le Méthotrexate®, la
Sulfasalazine® et le Léflunomide®
7.4.2.1 Méthotrexate® :
Utilisé la 1ère fois dans la PR en 1950 par Gubner et collaborateurs, mais ce n’est qu’à partir
de 1985 qu’il sera prescrit couramment par les rhumatologues.
Le Méthotrexate® est un anti-métabolite de structure très similaire à l'acide folique (analogue
de l'acide Folique), il inhibe le dihydrofolate réductase en se liant de façon réversible à cette
enzyme. Et par conséquent en bloquant la synthèse des purines nécessaires à l’élaboration de
l’ARN et de l’ADN. Cela induit une réduction de la prolifération cellulaire, notamment des
cellules responsables de la réaction auto-immune. Le méthotrexate libère également de
l’adénosine qui est un puissant anti-inflammatoire.
Mode d’administration :
Le MTX est le plus souvent administré par voie orale sous la forme de comprimés dosés à 2,5
mg (Novatrex®, Methotrexate Bellon®) ou à 10 mg (Imeth®). En cas d’intolérance, il est
aussi disponible sous forme injectable (Ledertrexate®, Methotrexate Bellon®, Metoject®).
L’addition d’acide folique peut être utile pour lutter contre certains effets indésirables liés
aux propriétés antifoliques de la substance, comme la stomatite, l’alopécie, l’anorexie, les
troubles gastro-intestinaux, l’élévation des transaminases ou la cytopénie. On propose l’acide
folique (Spéciafoldine® 5 mg) en une prise par jour, une à six fois par semaine, le plus
souvent à posologie inférieure à celle du MTX. Bien qu’il n’y ait pas d’argument scientifique,
il est généralement recommandé d’éviter la prise d’acide folique le même jour que le MTX.
En cas de réponse insuffisante chez un patient traité par MTX en monothérapie, une
association de DMARD pourra être proposée en gardant le MTX comme base de traitement.
Bilan pré-thérapeutique :
94
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Contre-indication :
Effets indésirables :
Les effets indésirables surviennent le plus souvent lors de la première année du traitement, et
sont le plus souvent bénins :
Effets digestifs : à type de nausées, vomissements, douleurs abdominales, ces effets peuvent
être soulagés par l’adjonction d’acide folique à faible dose.
Effets hépatiques : leur incidence est faible, L’hépatite chronique ou la fibrose hépatique
évoluant vers la cirrhose reste rare.
95
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Répercussions orales :
96
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
97
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Surveillance :
La tolérance du traitement par méthotrexate est globalement bonne, cependant son utilisation
prolongée, essentiel pour une maladie chronique, nécessite une surveillance clinique et
biologique régulière pour s’assurer de sa bonne tolérance. Cette surveillance devra comporter
un contrôle des ALAT (TGP), des ASAT (TGO), de l’hémogramme et de la créatinine. La
fréquence de ce contrôle doit tenir compte des modifications thérapeutiques, en particulier
augmentation de posologie du MTX ou introduction d’un traitement influençant la filtration
glomérulaire ou la liaison à l’albumine, qui représente des situations nécessitant un contrôle
plus fréquent (mensuel) du bilan biologique. À l’inverse, la stabilité du traitement et de sa
tolérance permet d’espacer ces contrôles à 8, voire 12 semaines
Contrôle de l’hépato toxicité :
Au cours de traitement par MTX, l’augmentation des transaminases est fréquente et le plus
souvent transitoire. Leur augmentation est associée à des anomalies histologiques hépatiques.
Une surveillance régulière des enzymes hépatiques (ALAT et ASAT) est indispensable et doit
permettre l’adaptation de la posologie du traitement.
• Si les transaminases (ALAT ou ASAT) restent en permanence élevées, > 1,5 x LSN (limite
supérieure de la normale) tout en restant < 3 x LSN, le MTX pourra être poursuivi en
98
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
99
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
• La posologie du MTX : une augmentation très rapide des doses et une administration initiale
par voie sous-cutanée sont des conditions qui augmentent la fréquence des événements
indésirables en particulier digestifs.
Marqueurs biologiques :
• Une insuffisance rénale modérée (clairance de la créatinine inférieure à 60 ml/mn) augmente
de façon significative le risque de toxicité hépatique et respiratoire. La pharmacocinétique du
MTX est corrélée à la filtration rénale et toute diminution de la filtration peut retentir sur les
taux sériques de MTX. Il est donc nécessaire de surveiller l’évolution de la créatinine même si
le MTX en lui-même ne possède pas de toxicité rénale.
• L’hypoalbuminémie augmente le risque de toxicité pulmonaire, hépatique et hématologique.
• L’augmentation du volume globulaire moyen des hématies n’est pas un facteur prédictif de
myélo-toxicité.
• Il n’est pas montré que le dosage des polys glutamates de MTX intra-érythrocytaires soit
utile pour le contrôle de la tolérance du traitement et le dosage n’est pas actuellement
recommandé.
Les marqueurs cliniques et/ou biologiques prédictifs de l’efficacité du MTX :
Les marqueurs cliniques :
• Le sexe : la réponse semble être meilleure chez les hommes que chez les femmes, peut être
en lien avec l’action des facteurs hormonaux sur la pharmacocinétique du MTX.
• L’ancienneté de la maladie : est associée à une moins bonne réponse au MTX et les
meilleurs résultats sont observés dans les PR débutantes, avec les délais les plus courts par
rapport aux premières arthrites, dans la période dite « fenêtre d’opportunité ».
• L’activité de la maladie à l’initiation du traitement : définie par un nombre élevé d’arthrites
et de synovites, par le DAS28, le CDAI ou le SDAI, est un marqueur prédictif de réponse, un
nombre élevé de sites articulaires inflammatoires étant souvent plus difficile à contrôler.
• Le tabac : est associé à une plus forte activité de la maladie et les fumeurs actifs ont une
moins bonne réponse au MTX.
• L’utilisation simultanée de corticoïdes : augmente la fréquence et la qualité de la réponse au
MTX.
• L’observance au traitement est un élément important pour l’efficacité du MTX.
• L’âge ou l’intensité de la douleur exprimée par le patient ne sont pas des facteurs prédictifs
de la réponse au MTX.
Les marqueurs biologiques :
• La VS et la CRP ne sont pas des facteurs prédictifs de la réponse au MTX.
101
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
• La positivité du Facteur Rhumatoïde ou des ACPA, facteurs classiquement associés aux les
plus sévères de la maladie, ne semblent cependant pas liés à la réponse au MTX.
l• Il n’est pas montré que le dosage des poly glutamates de MTX intra-érythrocytaires soit
utile pour le suivi de l’efficacité du traitement et le dosage n’est pas actuellement
recommandé.
*En cas de contre-indication ou intolérance précoce au METHOTHREXATE®, un autre
traitement de fond synthétique peut être proposé :
- Au départ, il a été administré avec une dose de charge de 100 mg par jour pendant 3 jours,
suivi d'un traitement d'entretien avec 10-20 mg par jour. La dose de charge a été associée à la
diarrhée chez de nombreux patients, et les cliniciens utilisent maintenant la dose de la thérapie
d'entretien dès le début (Durée de l'effet thérapeutique : 12 semaines) et après un bilan pré
thérapeutique qui consiste on : NFS, bilan hépatique, bêta-HCG chez la femme en âge de
procréer.
-Il peut être associé à des traitements dits «symptomatiques» comme les médicaments anti-
inflammatoires ou les antidouleurs .Pour plus d’efficacité, le Léflunomide® peut être prescrit
avec un autre médicament anti-PR, par exemple : le Plaquenil®, la Salazopyrine®, ou une
biothérapie.
102
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Contre-indications :
-Immunodéficience.
- Il doit être évité par les personnes ayant des antécédents de forte consommation d'alcool.
Effets secondaires :
- Allergie.
- La myélosuppression.
- Les hépatites graves sont rares et surviennent généralement au cours des six premiers mois
de traitement.
-Favorise les infections et peut être responsable d’une alopécie modérée et transitoire.
103
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Surveillance :
En cas d’inefficacité :
Lorsque d’autres traitements de fond tels que le Léflunomide® (20 mg/j) ou la Sulfasalazine®
(3g/j) (accord professionnel) sont considérés comme inefficaces, les données actuelles ne
permettent pas de justifier l’augmentation des posologies maximales recommandées.
En cas d’intolérance :
En dehors d’une intolérance jugée sévère justifiant l’arrêt immédiat des médicaments, il est
possible, en cas de survenue d’événements indésirables, de diminuer la posologie de la
Sulfasalazine®(jusqu'à 1 g/j) et du Léflunomide®(jusqu’à 10 mg/j) avant d’en envisager leur
arrêt .
7.4.2.2 Sulfasalazine® :
C’est un médicament proposé aux patients souffrant de polyarthrite modérée, constitué de
l’acide 5 aminosalicylique et la sulfapyridine et se présente sous la forme de comprimés de
500mg.
Elle agit au niveau du tube digestif par la diminution du chimiotactisme polynucléaire,
inhibition de l’activité des cellules NK et diminution des IgA sécrétoires.
La Sulfasalazine® reçoit l’autorisation de la mise sur le marché en 1958.
Posologie :
104
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Contres indications :
Effets indésirables :
Surveillance:
Une surveillance clinique et biologique mensuelle pendant trois mois puis trimestriels de
l’hémogramme et des transaminases.
105
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Posologie :
Un ou deux comprimés par jour en une ou deux prise sans dépasser 4 à 6 mg/Kg/J.
Indications en PR :
Ils sont indiqués en monothérapie dans le cas de polyarthrite rhumatoïde débutante ou
modérée, mais le plus souvent ils sont associés au Méthotrexate® quand sont effet seul est
insuffisant.
En trithérapie avec le Methotrexate® et la Sulfasalazine® dans le cas d’une polyarthrite
réfractaire.
Son délai d’action est obtenu après 3 à 4 mois, avec une efficacité maximale à 6mois
Contre-indications :
Rétinopathie.
Allergie aux dérivés de la Chloroquine®.
Effets indésirables :
Dépôts cornéens réversible, rétinopathie irréversible.
Eruptions cutanées (rash, coloration brune)
Troubles digestifs.
Neuromyopathies.
Neutropénie.
Nausées, diarrhées, dans de rares cas ils provoquent des anomalies de la conduction
cardiaque.
Surveillance :
106
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les sels d’or ont été utilisés depuis les années 1930, mais leur mauvais rapport
bénéfice/risques (toxicité cutanée, hématologique, rénale) a conduit à un quasi-
abandon de leur prescription de nos jours.
Les molécules sulfhydrylées (D-pénicillamine,Tiopronine) sont exclues des schémas
thérapeutiques actuels pour les mêmes raisons.
La ciclosporine (Sandimmun®, Néoral®) et l’azathioprine(Imurel®) ne sont encore
légitimes qu’en association de traitements de fond, chez des patients ne pouvant
bénéficier de biothérapies.
7.4.3 Traitement de deuxième ligne en cas de réponse insuffisante ou
d’intolérance au Méthotrexate® :
Chez les patients insuffisamment répondeurs ou intolérants au Méthotrexate® :
7.4.3.1 En l'absence de facteurs de mauvais pronostic :
- Atteinte ou progression structurale.
- Activité clinique et/ou biologique élevée.
- Taux élevés de FR et ACPA).
Une combinaison de csDMARD (Méthotrexate®, Sulfasalazine®, Hydroxychloroquine®) ou
bien une rotation pour un autre csDMARD (Léflunomide®, Sulfasalazine®) peut être
proposée. En cas d'inefficacité, d'intolérance ou de contre-indication, un bDMARD doit être
envisagé.
7.4.3.2 En présence de facteurs de mauvais pronostic :
- Un taux élevé d’AC anti CCP.
- Un taux élevé de facteur rhumatoïde FR IGM.
- Un nombre élevé de synovite.
- Activité clinique et/ou biologique élevée (vs accélérée CRP élevée).
- Un Scor DAS 28 >3.2
L’addition d'un bDMARD ou d'un JAK peut être proposée. Les biomédicaments bénéficiant
D’une AMM (l’autorisation de mise sur le marché) dans cette situation sont :
- le TNF-α : Infliximab®, Adalimumab®, Certolizumab® et Etanercept®.
- l’IL-1 : Anakinra®.
- l’IL-6 : Tocilizumab®.
- les lymphocytes T : Abatacept®.
- les lymphocytes B : Rituximab®.
Figure 2703 : Schéma représentant le passage d’un anticorps monoclonal de souris à un anticorps chimérique et à un
anticorps humanisé
108
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
109
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
(macrophages, LB, LT, cellules dendritiques et NK). Par conséquent, cela lui fait jouer un rôle
important dans la défense anti-infectieuse et antivirale ainsi que dans le processus d'inflamm
Les anti-TNFα :
Les anti-TNFα sont des biomédicaments qui bloquent l’action du TNFα. Il s’agit d’anticorps
ou de protéines rendant le TNFα inactif. Ils ont la capacité de se fixer sur lui et de bloquer
l’action du TNFα en excès. Cette action permet une diminution de l’inflammation des tissus.
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un excellent exemple de maladies inflammatoires dans
lesquelles le facteur de nécrose tumorale α (TNF-) joue un rôle majeur. L'utilisation de
molécules anti-TNF dans le traitement de la PR date de 1993, de sorte que la plupart des
connaissances sur ces médicaments proviennent de leur application dans cette pathologie.
Infliximab (REMICADE®) :
L’Infliximab® est une immunoglobuline chimérique liant le TNF soluble et membranaire.
Son premier essaie clinique a été effectué en 1993 et sa prescription dans la PR était en 2000.
Il est administré par voie intraveineuse toutes les 4 à 8 semaines à une dose de 3 mg/kg, celle-
ci pouvant être augmentée à 5 mg/kg voir plus en cas de réponse jugée insuffisante. Il est
donné dans la PR en association avec du Méthotrexate® (MTX), ce qui augmente son
efficacité et semble réduire la réponse immune contre la composante murine de
l’immunoglobuline.
L’efficacité du traitement se manifeste rapidement, avec une amélioration des symptômes et
une baisse du taux de protéine C-réactive dès les 2 ou 3 premières semaines de traitement. La
réponse à l’Infliximab® se Définit au terme de 3 mois de traitement. Ce dernier est poursuivi
tant qu’il est efficace et bien toléré.
Adalimumab (Humira®) :
Est un anticorps anti-TNF entièrement humanisé administré par voie sous-cutanée toutes les
semaines ou toutes les 2 semaines à une dose de 40 mg, soit en association avec du MTX soit
en monothérapie.
Il est indiqué chez les patients ayant une PR modérément à sévèrement active de l’adulte
lorsque la réponse aux traitements de fond, y compris le MTX, est inadéquate et pour le
traitement de la PR sévère, active et évolutive chez les adultes non précédemment traités par
le MTX.
C’est la molécule inhibitrice du TNF la plus récemment misé sur le marché.
Certolizumab (CIMZIA®) :
110
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Il s'agit d'un fragment Fab d'un anticorps humanisé recombinant contre le TNF. Il neutralise
sélectivement le TNF, tandis que l'absence de région Fc indique une insuffisance du
complément et une cytotoxicité dépendante à médiation cellulaire anticorps. La pégylation
(polyéthylène glycol) permet notamment d'allonger la demi-vie (environ deux semaines) tout
en améliorant la stabilité du produit et sa solubilité en milieu aqueux.
Le CZP est indiqué « dans le traitement de la PR active, modérée à sévère, de l’adulte, lorsque
la réponse aux traitements de fond (DMARD), y compris le MTX, est inadéquate ». Il peut
être administré en monothérapie en cas d’intolérance au MTX ou lorsque la poursuite du
traitement par le MTX est inadaptée.
Etanercept (ENBREL®) :
L'Etanercept® est une protéine de fusion composée d’un fragment Fab constituée de
récepteurs solubles du TNFα (TNF-RIIp75) et du fragment cristallisable d’une IgG1 humaine.
Il est prescrit à une dose fixe de 25 mg injectée par voie sous-cutanée deux fois par semaine.
Au cours des premières semaines de traitement, l'effet s'est rapidement manifesté. Dans la PR,
l'Etanercept® s'est avéré efficace pour ralentir la progression des lésions articulaires. Il est
également proposé pour les formes réfractaires d'arthrite chronique juvénile. L'efficacité de
l'Infliximab® et de l'Etanercept® a été initialement démontrée dans la PR plus ancienne et
réfractaire, mais l'importance de ces deux molécules a également été démontrée dans les
premiers stades de la maladie (avant la plupart des érosions articulaires).
Golimumab (SIMPONI®) :
Est un anticorps monoclonal totalement humanisé dirigé contre le TNF-alpha. L'une des
particularités du Golimumab® est qu'il peut être administré par voie sous-cutanée ou
intraveineuse. À l'heure actuelle, la dose mensuelle d'injection sous-cutanée de Golimumab®
est de 50 mg toutes les 4 semaines (tous les mois).
111
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Plusieurs études en montraient que la réponse thérapeutique était meilleure quand les patients
recevaient un traitement de fond (Méthotrexate®) en combinaison au Golimumab®.
112
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
113
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
114
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Une surveillance Radiologiquement : Des radios des mains et poignet, des pieds et des
articulations symptomatiques, cette surveillance sera annuelle voir plus espacée si la PR est
ancienne.
La surveillance clinique et biologique de Infliximab® se fra lors des perfusions, alors que
celle de Etanercept® et Adalimumab® se fera à 1 mois, 3mois puis tous les 3 mois.
7.5.2 Les anti-interleukines :
Très étudiées pour leur action physiologique et physiopathologique, l’IL-1, l’IL-6 ont donné
lieu à un développement pharmacologique sous la forme d’agents bloquants spécifiques,
superposables à des inhibiteurs naturels ou anticorps monoclonaux, couramment utilisés
maintenant en clinique dans les rhumatismes inflammatoires :
Tocilizumab :
Anti-interleukine 6 :
-Le Tocilizumab® est le premier médicament anticorps monoclonal humanisé ciblant les
récepteurs de l’interleukine 6,composé d’une fraction variable d'origine murine, Il est produit
par des cellules d’ovaire de hamster chinois par technique de l’ADN recombinant, il agit en
bloquant par compétition la fixation de l’IL-6 sur ses récepteurs solubles et membranaires,
inhibant ainsi la transmission médiée par ces récepteurs, Cette biothérapie récente est
115
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
commercialisée sous le nom de Roactemra® depuis 2009 et elle est réservée à l’usage
hospitalier .
Roactemra® contribue à réduire les symptômes tels que la douleur et le gonflement et ralentit
les dommages articulaires des cartilages et des os causés par la maladie et améliore la capacité
à effectuer les activités quotidiennes.
Figure 31
Indications :
En association avec le MTX pour le traitement de la PR active, modérée à sévère, chez
les patients adultes qui ont présenté une réponse inadéquate, ou une intolérance à un
précédent traitement par un ou plusieurs traitements de fond (DMARD) ou par un ou
plusieurs antagonistes du TNFα (il est donc indiqué en troisième intention dans le
traitement de la PR).
En monothérapie lorsque le MTX n’est pas toléré par les patients (patients naïfs de
MTX) ou lorsque la poursuite du méthotrexate n’est pas appropriée.
Contre-indications :
Infections sévères et actives.
Hypersensibilité à l’un de ses constituants.
Déconseillé en cas de grossesse et allaitement.
116
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Voie intraveineuse : 1 perfusion d’une heure /mois à une dose de 8 mg/kg avec
surveillance pendant et après l’administration.
Voie sous cutanée : 1 injection à 162 mg toutes les deux semaines si le poids est <100
kg ou à 162 mg toutes les semaines si le poids est >100 kg.
Effets indésirables :
Potentialisation du risque infectieux (pneumonie, cellulite, herpès labial, zona, gastro-
entérite, septicémie, diverticulite, nasopharyngites, rhinites).
117
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Interactions médicamenteuses :
Elles sont possibles avec les substances métabolisées par les cytochromes CYP3A4, 1A2 et
2C9 :
118
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
En cas d’utilisation de médicaments contenant les substances actives suivantes, vous devez en
informer votre médecin.
Plusieurs autres agents monoclonaux ciblant la voie IL-6 sont actuellement en cours de
développement pour la PR et d'autres maladies comme :
Le Sarilumab®.
Le Sirukumab®.
L'Olokizumab®.
Le Clazakizumab®.
Anakinra® :
L'IL-1 était, comme son nom l'indique, la première des interleukines à être identifiée en
1979dans un congrès (Ermatingen, Suisse), elle possède des propriétés similaires au TNFα.
Leurs actions simultanées induisent une synergie des effets délétères, elle possède une activité
locale notamment au sein de l’articulation, cette cytokine pro-inflammatoire intervient dans la
médiation de nombreuses réponses cellulaires, notamment celles jouant un rôle important
dans l’inflammation synoviale et donc un rôle clé dans la pathogenèse de la PR.
L’IL-1 est produite principalement par les monocytes macrophages activés par le contact
direct avec des cellules T stimulées au site de l’inflammation, elle orchestre plusieurs aspects
des processus immunitaires et inflammatoires, ses fonctions fondamentales comprennent le
recrutement des neutrophiles, l'activation des macrophages et la stimulation des lymphocytes.
Plus précisément, elle induit la production de métalloprotéase et de prostaglandine E2, stimule
l’activité des ostéoclastes et inhibe la synthèse du collagène et des protéoglycanes bloquant
ainsi la réparation du cartilage et favorisant la destruction osseuse.
119
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Elle est détectée à toutes les phases de la PR, ce qui justifie le blocage thérapeutique de l’IL-1
à tous les stades de la PR.
Figure 32
L’IL-1Ra est une cytokine naturelle (inhibiteur naturel de l’IL-1), il a été mis en évidence
dans la PR un déséquilibre de ce système avec une production d’IL-1Ra insuffisante pour
bloquer les effets pro-inflammatoires de l’IL-1produite localement.
Anti-interleukine 1 :
L’Anakinra® est un antagoniste du récepteur de l’IL-1 produit sur des cellules d’Escherichia
coli par la technique de l’ADN recombinant, il neutralise l’activité biologique de
l’interleukine-1α (IL-1α) et de l’interleukine-1β (IL-1β) par inhibition compétitive de la
liaison de l’IL-1 à son récepteur, il est commercialisé sous le nom de Kineret®.
120
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
L’Anakinra® est peu utilisé en pratique du fait d’un rapport bénéfice/risque insuffisant par
rapport aux autres biomédicaments, son emploi est réservé en cas de contre-indication aux
anti-TNFα car son efficacité (sur les signes cliniques et sur l’évolution radiographique)
semble inférieure à ces derniers. L’association de l’Anakinra® au MTX permet l’obtention
d’une réduction cliniquement significative des signes et symptômes de la PR chez des patients
n’ayant pas répondu de façon satisfaisante au MTX seul.
Figure 33
Présentation :
Seringue pré-remplie dosée à 100 mg/ 0,67 ml à conserver au réfrigérateur et à l’abri de la
lumière.
Posologie et mode d’administration :
-La prescription initiale se fait en milieu hospitalier pour une durée de six mois.
Indications :
En association au Méthotrexate® chez les patients ayant une PR certaine, active et évolutive
chez un patient insuffisamment répondeur au méthotrexate à la dose maximale tolérée
121
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
pendant au moins 3 mois et ayant une contre-indication ou une intolérance aux autres
biothérapies.
Contre-indications :
Surveillance :
Elle se fait par un hémogramme mensuel pendant 6 mois puis tous les trois mois.
Effets indésirables :
Alterner les sites d’injection afin d’éviter toute gêne au point d’injection.
Refroidissement du site d’injection et réchauffement du liquide d’injection à
température ambiante.
Utilisation de poches de froid (avant et après l’injection).
Utilisation de glucocorticoïdes locaux et d’antihistaminiques après l’injection peut
atténuer les signes et symptômes liés aux réactions sur le site de l’injection.
En cas de réaction allergique sévère, l’administration de Kineret® doit être
interrompue.
122
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
7.5.3 les bio médicaments qui ont pour cibles, des cellules impliquées dans
la réponse immunitaire inflammatoire :
Le lymphocyte B est une excellente cible pour le traitement de la PR. Au sein de la synovite,
synthétise des immunoglobulines, mais est aussi une cellule présentatrice d’antigènes qui
produit de nombreuses cytokines pro-inflammatoires. Ainsi, en déplètant en lymphocyte B, le
Rituximab® va agir sur la réponse immunitaire, en particulier en diminuant l’activation des
lymphocytes T.
Notons que le Rituximab® ne détruit pas tous les lymphocytes B, et préserve ceux capables
de fabriquer des anticorps utiles, l’immunité protectrice des patients recevant ce traitement est
préservée.
Indications :
123
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Contre-indications :
Les infections graves et actives, l’insuffisance cardiaque grave (NYHA, Classe IV) ou autre
cardiopathie grave et non contrôlée, hypersensibilité au Rituximab (ou à l’un des excipients)
ou aux protéines murines, hypo gamma globulinémie, Hépatite B, Tumeurs malignes,
Hypotension artérielle, grossesse et allaitement.
Bilan pré-thérapeutique :
-Un examen complet doit être effectué à la recherche de foyer infectieux (recherche d’ulcères,
candidose des plis, intertrigo, sinusite...).
-Un examen bucco-dentaire sera effectué, des soins seront prodigués si nécessaire avant de
débuter le traitement.
-Un ECBU doit systématiquement être réalisé avant mise en route du traitement.
-En dehors des examens biologiques habituels, il est utile de mesurer les concentrations
initiales d’immunoglobulines, car une diminution des IgM et des IgG a été observé. Il est
conseillé de réitérer ce dosage en cas de traitement itératif (possibilité d’hypo gammag lobulin
émie sous Rituximab®). Si les IgG< 5,2 g, l’indication du Rituximab® doit être réévaluée en
fonction de la balance risque/ bénéfice.
-Une sérologie VIH, hépatite B et C doit être réalisée. Une radiographie du thorax est
conseillée. La recherche de tuberculose n’est pas indispensable.
-Avant de débuter un traitement par anticorps anti-CD20, le médecin devra vérifier le statut
vaccinal : Toutes les vaccinations devront être terminées au moins 4 semaines avant la
première administration de Rituximab®.
124
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
-MabThera® doit être administré sous étroit contrôle d’un professionnel de santé expérimenté
et dans un environnement où l’ensemble des moyens de réanimation sont immédiatement
disponibles.
-Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, doivent recevoir une prémédication par 100
mg de Méthylprednisolone® par voie intraveineuse, qui doit être terminée 30 minutes avant
chaque perfusion de MabThera®, afin de réduire la fréquence et la sévérité des réactions liées
à la perfusion .
Effets secondaires :
-Infections des voies respiratoires, infections des voies urinaires (très fréquentes).
- Neutropénie tardive.
- Des réactions cutanées sévères telles que syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique
toxique) et syndrome de Stevens-Johnson ont été rapportées, dont certaines d’issue fatale ;
-MabThera® est associé à des réactions liées à la perfusion (RLPs), probablement imputables
au relargage de cytokines et/ou d’autres médiateurs chimiques (céphalée, prurit, irritation
pharyngée, rougeur, rash, urticaire, hypertension et fièvre).
Il pourrait se produire une interaction entre le Rituximab® et l'un des agents ci-après :
125
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
L’Abatacept®.
LaClozapine®.
LeLéflunomide®.
LeNatalizumab®.
LeTofacitinib®.
LeTrastuzumab®.
Les vaccins.
Surveillance :
126
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
complexe majeur d'histocompatibilité de classe II dans la réponse immunitaire est exercée par
la liaison au récepteur des cellules T.
Pour l'activation des cellules T, un signal costimulateur est nécessaire en plus de la liaison du
récepteur des cellules T au complexe antigénique avec le CMH. Ce signal est produit par la
liaison d'une molécule CD28 à la surface des cellules T aux molécules CD80/ CD86 à la
surface d'une cellule présentant l'antigène. Les cellules T sont capables d'exprimer l'antigène 4
des lymphocytes T cytotoxiques (CTLA 4) (CTLA 4 est produite par les cellules T environ 48
heures après l'activation), qui se lie à CD80/CD86 plus facilement que CD28, empêchant ainsi
ce second processus et prévenant une inflammation excessive.
127
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Figure 34
Indication :
Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) active modérée à sévère chez les patients
adultes qui ont répondu de manière inadéquate à un traitement antérieur par un ou plusieurs
antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD), y compris le
Méthotrexate®(MTX) ou un inhibiteur du facteur de nécrose tumorale (TNF)-alpha.
Le traitement de la maladie hautement active et progressive chez les patients adultes atteints
de polyarthrite rhumatoïde non traités auparavant par le Méthotrexate®.
Contre-indications :
128
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
-Réaction à la perfusion.
Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire en cas d'utilisation en association avec d'autres
DMARD, des corticostéroïdes, des salicylates, des anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS) ou des analgésiques.
129
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
130
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Interaction médicamenteuses :
Surveillance :
Une prise de sang régulière sera nécessaire pour surveiller les effets du médicament sur le foi
et les globules blancs.
En 2010, au total, 9 biomédicaments peuvent être prescrits pour traiter les patients atteints de
polyarthrite rhumatoïde mais aussi d'autres rhumatismes inflammatoires chroniques comme la
spondylarthrite, le rhumatisme psoriasique ou l'arthrite juvénile idiopathique. Parmi eux, des
anti-TNF alpha (lnfliximab®, Etanercept®, Adalimumab®,Golimumab®, Certolizumab®),
mais aussi un anti-lnterleukine 1 (Anakinra®), un anti-lymphocytes B(Rituximab®), un anti-
lymphocytes T (Abatacept®) et un anti-lnterleukine 6 (Tocilizumabe®).( )
131
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Figure 35
Les biosimilaires :
-La variabilité est si infime qu’elle n’a pas d’impact sur leurs caractéristiques et leurs
fonctions : ils sont dotés d’une qualité (fonction et structure), d’une sécurité et d’une efficacité
comparables à celles de leurs médicaments biologiques de référence. D’ailleurs, tous les
médicaments biologiques présentent une variabilité naturelle.
132
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Figure 36
Pour qu’un médicament soit qualifié de « biosimilaire », il doit présenter les mêmes
caractéristiques que son médicament biologique de référence c’est-à-dire la démonstration
d’une qualité (fonction et structure), d’une sécurité et d’une efficacité comparables.
133
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Une fois la biosimilarité démontrée dans une maladie dite « sensible » parmi les indications
du médicament de référence, l’évaluation du biosimilaire n’est pas requise pour les autres
indications. On parle alors d’extrapolation des données de sécurité et d’efficacité dans un
cadre scientifiquement reconnu.
Les médicaments biosimilaires sont prescrits par le médecin sous un nouveau nom de
marque et non sous le nom du principe actif comme c’est le cas pour les médicaments
génériques.
l’objectif premier avec les biosimilaires est donc de garantir dans le temps un accès optimal
de tous les patients à des médicaments biologiques de qualité, présentant toutes le garanties
d’efficacité et d’innocuité en terme d’utilisation, par la recherche d’un cout moindre pour la
collectivité et de contribuer à l’équilibre économique de notre système de santé et à sa
pérennité.
Infliximab®
Rituximab®
Bevacizumab ®
134
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Trastuzumab ®
Anti JAK :
Baricitinib® :
Inhibe sélectivement les isoformes JAK1 et JAK2. Il inhibe ainsi le GM-CSF, l’IL-6, l’IL-12,
l’IL-23 et interferon, ce qui en fait un traitement potentiel de la PR.
Upadacitinib® : Inhibe sélectivement les enzymes Tyrosine Kinases JAK1.
Posologie :
Tofacitinib® :
2 comprimés par jour, réduite à 1 comprimé par jour en cas d’insuffisance rénale sévère,
d’insuffisance hépatique modérée.
Baricitinib® :
4 mg une fois par jour, sera diminué à 2mg par jour chez les patients de plus de 75ans, les
patients avec des infections chroniques ou récurrentes, d’activité de la maladie contrôlée
durablement sous4 mg.
Avantages :
Voie orale.
Demi-vie courte.
Simplicité de prise (envisageable une fois par jour).
Efficacité.
Cout de production plus faible que celui des biothérapies
Caractère non immunogène.
Indication :
Les recommandations de traitement de l’EULAR placent l’utilisation des inhibiteurs
des JAK à la même place que les biothérapies, c’est-à-dire en deuxième ou en
troisième ligne de traitement, après échec du Méthotrexate®, ou des
Antirhumatismaux synthétiques conventionnels.
Seuls en première ligne, ou en association au Méthotrexate® après échec de celui-ci,
ou en association au Méthotrexate® après échec des biologiques actuels.
Contre-indications :
Insuffisance rénale ou hépatique sévère.
Grossesse.
Dépistage de la tuberculose.
Effets indésirables :
Leucopénie.
136
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Hypercholestérolémie.
Infection (Zona).
Diarrhée.
Leur profil de sécurité est comparable aux Antirhumatismaux biologiques, avec cependant
une augmentation un peu plus marquée des zonas que les biothérapies.
Avant d’initier le traitement par les antis JAK, il est recommandé que tous les patients aient
leurs vaccinations à jour conformément au calendrier vaccinal (anti grippal, anti
pneumococcique, préventif contre le Zona chez les patients ayant des antécédents connus de
varicelle ou à ceux qui sont séropositifs vis-à-vis du virus varicelle–zona.
La vaccination avec des vaccins vivants doit avoir lieu au moins deux semaines, et de
préférence quatre semaines, avant l’initiation du traitement. (Tofacitinib®)
137
Figure 37
Calcifications apatitiques :
138
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Elles sont observées après injection d’Hexatrione®, lors d’infiltrations une infiltration extra-
articulaire se produit involontairement. Elles justifient le contrôle de l'arthrographie de cette
injection de corticostéroïdes.
Rupture tendineuse :
Il peut s'agir d'un échec technique causé par des injections internes de corticostéroïdes, mais
cela peut se produire même sans injections de tendons internes, en raison d'une répétition
excessive de la pénétration ou d'un manque de repos articulaire qui doit normalement faire
suite à toute corticothérapie locale.
Manifestations d’hypercorticisme :
Elles sont la conséquence d’infiltrations trop fréquentes il s’agit d’une véritable
corticothérapie générale par voie trans-articulaire qui expose le patient aux même effets
indésirables que ceux de la corticothérapie par voie orale.
Complications mécaniques : elles sont liées au geste de ponction et non au corticoïde :
irritation d’un nerf, hématome…
Synoviorthèse :
Les synoviorthèses consistent en l’injection intra-articulaire d’un isotope sous contrôle
scopique. Elles doivent être systématiquement réalisées en association à un corticoïde pour
limiter le risque inflammatoire immédiat. Une immobilisation de l’articulation après la
synoviorthèse est recommandée.
Les synoviorthèses peuvent être proposées après échec d’au moins une infiltration intra
articulaire de corticoïdes en cas d’inflammation articulaire persistante (au moins 3 mois).
Il est recommandé de :
- retenir l’indication d’une synoviorthèse isotopique après contrôle radiographique sur des
articulations radiographiquement normales ou avec des lésions ostéo-cartilagineuses
modérées.
- d’éviter les grosses articulations proches des gonades, essentiellement les hanches. Chez les
femmes en période d’activité génitale,
- de limiter, autant que possible, le nombre de synoviorthèses au sein d’une même articulation
(2 ou 3 au maximum), ainsi que la dose cumulée totale d’isotopes sans qu’il soit possible en
l’absence de données de la littérature de recommander de dose maximale.
Les contre-indications des synoviorthèses isotopiques sont celles de tous les gestes intra-
auriculaires et les risques sont notamment du type infectieux.
139
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Traitement physique :
La réadaptation fonctionnelle :
Elle est plus indiquée dans la polyarthrite établie que dans les formes débutantes de la
maladie, et complète le traitement médicamenteux. Son objectif est d’entretenir et améliorer
la trophicité musculaire, la mobilité articulaire, limiter et prévenir les déformations et facilite
l’insertion socioprofessionnelle du malade.
Elle s’effectue à l’aide de kinésithérapeutes, ergothérapeutes spécialisés, et comporte :
L’éducation du patient.
La réalisation des orthèses de repos, à porter la nuit à visée préventive des
déformations, ainsi que les orthèses de fonction en cas de destruction ou déformation.
La rééducation proprement dite.
Traitements chirurgicaux :
Les progrès de la chirurgie orthopédique ont permis de pallier les difficultés fonctionnelles
qui résultaient des articulations abîmées par la maladie quand les traitements médicaux se sont
révélés insuffisants.
Quand doit-on opérer ;
Quand tous les moyens thérapeutiques sont insuffisants et que les douleurs sont toujours
présentes.
On distingue :
Chirurgie préventive : comporte :
La synovectomie :
Qui consiste à enlever la membrane synoviale anormalement épaissie soit par une chirurgie
classique ou arthoscopique.
Ténosynovectomie :
C’est l’ablation du tissu inflammatoire qui entoure le tendon.
Résection osseuse de la tête cubitale :
Si elle menace les tendons extenseurs des doigts.
Chirurgie réparatrice :
comporte les sutures tendineuses en cas de rupture des tendons, et la fixation chirurgicale
d’une luxation altoido-axoidienne menaçant la moelle.
140
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Chirurgie palliative :
La pose de prothèses articulaires :
Qui remplacent les articulations détruites et permet la récupération de la fonction (hanche ou
genou surtout), elle est disponible en alliage associant divers métaux (titane, chrome,
aluminium) ou en céramique, le choix du matériau est important pour les personnes
allergiques, donc les tests d’allergie sont indispensables avant l’opération, pour éviter le rejet
de la prothèse, si cela se produit, le chirurgien remplacera la prothèse incriminée par une
prothèse en céramique qui ne provoque jamais d’allergie.La durée de vie d’une prothèse est
environ 10 à 20ans, et dépend de la qualité de l’os et des activités pratiquées par le malade
(gestes répétitifs).
Des radios de contrôle sont nécessaires régulièrement pour vérifier l’état de la prothèse.
Toute intervention est suivie d’une période d’immobilisation variable et de rééducation qui
peut démarrer trois jours après l’opération.
Si une infection se déclare après la pose de la prothèse, le traitement antibiotique doit être
immédiat, surtout si le malade est sous immunosuppresseur.
Il faut éviter les gestes brusques et respecter la date de reprise de l’appui qui peut être de 3 à
6mois.
Orthodèse :
Qui est une fixation qui bloque l’articulation dans une position fonctionnelle, la douleur est
totalement supprimé mais l’articulation ne peut plus bouger, elle est possible au niveau des
chevilles, orteils, poignet, nuque.
Les implants en plastique :
Pour le renforcement des articulations des doigts, il permet de replacer le doigt sur son axe
quand le cartilage n’est pas trop atteint, son choix et lié à l’état osseux et sa durée de vie est
moins longues que celle d’une prothèse.
Elle est de moins en moins souvent nécessaire grâce aux avancées thérapeutiques.
141
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Hypnose : Cette technique plonge le patient dans un état de conscience modifiée entre veille
et sommeil, permettant au praticien d’intervenir pour soulager les maux et troubles à l’aide
d’associations d’idées et de suggestions. Dans la polyarthrite rhumatoïde, elle est efficace sur
les douleurs chroniques, mais aussi lors des poussées ou pour prévenir la douleur induite par
les infiltrations par exemple.
Sorphologie : Elle s’appuie essentiellement sur la détente physique, obtenue grâce à des
exercices de respiration, de relaxation statique et dynamique, ou de visualisation d’images
apaisantes.
Les thérapies manuelles :
La catégorie des thérapies manuelles regroupe toutes les techniques, plus ou moins validées et
reconnues, destinées à soigner avec les mains.
L’acupuncture :
Un peu à part des autres techniques manuelles, puisqu’elle repose sur l’utilisation d’aiguilles,
c’est une branche de la médecine traditionnelle chinoise qui consiste à piquer le corps en
certains points précis le long des méridiens, canaux par lesquels circule l’énergie vitale,
définis comme ayant une action sur l’organisme.
Dans les douleurs chroniques, elle permet de modifier la sensation douloureuse, mais
aussi de diminuer l’anxiété et les troubles du sommeil associés à la douleur.
L’acupression (ou digitopuncture) reprend les mêmes principes, mais sans les
aiguilles.
Elle est à éviter en cas de troubles de la coagulation.
Le shiatsu :
Il s’agit d’une technique de massothérapie d’origine japonaise qui consiste en un
enchainement de pressions rythmées des doigts le long des méridiens d’acupuncture, de façon
à faciliter la libre circulation de l’énergie dans le corps.
Il est déconseillé de masser une zone enflammée.
142
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Les maladies parodontales (MP) regroupent l’ensemble des maladies touchant le tissu de
soutien dentaire ou parodonte qui comprend la gencive, le cément, le ligament alvéolo-
dentaire et l’os alvéolaire ou maxillaire. Bien qu’elles puissent être d’origine diverse
(génétique, inflammatoire, néoplasique, traumatique et métabolique), on parlera surtout des
143
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
(Dr hang-Korng Ea. Polyarthrite rhumatoïde et maladies parodontales : Quels sont les
mécanismes avancés ? . Rhumatos , Mai 2011 ,vol. 8 , numéro 68.)
Gingivite :
Dans le premier temps de la maladie parodontale, seule la gencive est atteinte. La gingivite se
caractérise par un ou plusieurs symptômes cliniques : saignement au brossage et au sondage,
gonflement des gencives, douleur, rougeur et mauvaise haleine (halitose). Cette atteinte est
parfaitement réversible et n’a aucune séquelle si elle est prise en charge rapidement.
Un simple détartrage et l’utilisation de produits adaptés à domicile doivent en venir à bout :
brosse à dents souple, dentifrice, bain de bouche.
(J. BUXERAUD .Conséquences systémiques des maladies parodontales. Actualités
pharmaceutiques • n° 567 • juin 2017)
Parodontite :
Environ 10 à 15 % des gingivites évoluent en parodontite qui correspond à l’atteinte de l’os
alvéolaire et qui est caractérisée, en plus des symptômes de la gingivite, par un
“déchaussement” des dents, des mobilités et parfois même des infections (abcès). La perte
osseuse est définitive : l’os perdu ne peut être régénéré. La parodontite peut évoluer plus ou
moins rapidement, sur toute ou une partie de la denture, à tout âge et dans différents contextes
médicaux.
(J. BUXERAUD .Conséquences systémiques des maladies parodontales. Actualités
pharmaceutiques • n° 567 • juin 2017)
Physiopathologie du passage de la gingivite a la parodontite :
Biofilm :
La flore buccale comporte plusieurs centaines d’espèces de bactéries aérobies et anaérobies.
Ces organismes peuvent s’organiser en biofilms à la surface des dents pour former la plaque
dentaire. (Dr hang-Korng Ea. Polyarthrite rhumatoïde et maladies parodontales : Quels sont
les mécanismes avancés ? . Rhumatos , Mai 2011 ,vol. 8 , numéro 68.)
Il existe différents types des biofilms :
Biofilms non pathogènes : qui varient dans leurs compositions suivant leurs localisations :
- Au niveau supra-gingival : l’environnement étant baigné par la salive, c’est une flore aérobie
avec prédominance de bactéries à gram positif.
144
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
-Au niveau sous-gingival : l’environnement étant baigné par le fluide gingival, on retrouve les
bactéries décrites précédemment à gram + et en plus des bactéries anaérobies des bacilles à
gram négatif.
Biofilms pathogènes : cariogènes ou parodonthopatiques.(thèse maladie parodontal et
polyarthrite rhuamtoide)
Certaines espèces bactériennes forment des clusters bactériens constamment identifiés dans
les plaques dentaires des patients souffrant de parodontites chroniques.
Les espèces le plus souvent identifiés sont :
Porphyromonas gingivalis.
Tannerella forsythensis.
Prevotella intermedia.
P. melaninogenica.
Treponema denticola.
P. gingivalis fait partie des bactéries qui possèdent la peptidyl arginine déaminase (PAD),
l’enzyme à l’origine de la citrullination post-traductionnelle des résidus arginines des
protéines. Cependant, bien qu’elles soient nécessaires pour initier les MP, les bactéries seules
ne sont pas suffisantes pour induire une progression et une chronicisation de la parodontite.
Des facteurs génétiques et environnementaux contribuent à la parodontite chronique en
régulant la réaction immuno-inflammatoire de l’hôte face à l’agression bactérienne. (Dr hang-
Korng Ea. Polyarthrite rhumatoïde et maladies parodontales : Quels sont les mécanismes
avancés ? . Rhumatos , Mai 2011 ,vol. 8 , numéro 68.)
Facteurs pathogéniques communs :
Marqueurs de l’inflammation identique :
Il n'y a aucun doute sur l'importance des cytokines dans la pathogenèse de la de la PR et de la
parodontite.
Dans la PR, Le liquide synovial est riche en cytokines pro-inflammatoires. Plusieurs
interleukines (IL) (c'est-à-dire IL-1, IL-6, IL-8, IL-15 et IL17) ainsi que le ligand de NF-
kappaB (RANKL) peuvent être associés à la PR. Des cytokines pro-inflammatoires similaires
ont également été associées à l'inflammation dans la parodontite. (RUTTGER PERSSON G.
Rheumatoid arthritis and periodontitis – inflammatory and infectious connections. Review of
the literature. J Oral Microbiol. 13 févr 2012;4:11829. )
145
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Dans la PR, un moyen important de dégradation de la matrice s'effectue par l'action des
métalloprotéinases de la matrice (MMP). L'IL-1 et le TNF-α peuvent induire la production de
MMP par les fibroblastes synoviaux et les phagocytes monocytaires situés dans le cartilage
articulaire adjacent (Lotz et al. 1995) ou encore la libération de RANKL en excès favorisant
la destruction osseuse et cartilagineuse. Les chondrocytes répondent à ces cytokines par une
diminution de la synthèse du collagène et des protéoglycanes, et la synthèse de la collagénase
et de la stromelysine, ce qui entraîne une plus grande destruction tissulaire (Lotz et al. 1995).
(mercado FB, marshall ri, Bartold Pm. inter-relationships between rheumatoid arthritis and
periodontal disease. a review. J Clin Periodontol 2003 ; 30 : 761-72.)
Comme pour la PR, la progression de la maladie observée dans la parodontite consiste en la
présence continue de niveaux élevés de cytokines pro-inflammatoires, notamment IL-1b et
TNF-a et de faibles niveaux d’IL-10 et du transforming growth factor β, des cytokines qui
suppriment la réponse immuno-inflammatoire. En outre, de faibles niveaux des inhibiteurs
tissulaires des métalloprotéinases (TIMP) et des niveaux élevés de MMPs et de PGE2 sécrétés
par les macrophages, les fibroblastes et d'autres cellules résidentes et inflammatoires décrivent
les phases actives de la PR et de la parodontite. (mercado FB, marshall ri, Bartold Pm. inter-
relationships between rheumatoid arthritis and periodontal disease. a review. J Clin
Periodontol 2003 ; 30 : 761-72.)
Dans la PR comme dans la parodontite, la destruction des tissus n'est pas unidirectionnelle. .
Mais un processus itératif qui est constamment ajusté par la réponse de l'hôte aux agents
incitatifs.
La destruction de la matrice extracellulaire dans les deux maladies est déterminée par
l'équilibre entre les MMP et leurs inhibiteurs. Elle est le résultat du découplage des processus
normalement couplés de résorption et de formation osseuses, avec PGE2, IL-1, TNF-a, IL-6
comme médiateurs de la destruction osseuse.
constate en général une carence relative en cytokines « régulatrices », comme l’IL-4 et IL-10,
dont les taux dans les liquides créviculaires de PR sont d’autant plus bas que les patients
présentent aussi une parodontite sévère. Ainsi, il y a un excès de la réponse immunitaire des
LB. (BERTHELOT J-M, LE GOFF B. Polyarthrites rhumatoïdes et parodontites. Jt Bone
Spine Rev Rhum. déc 2010;77(6):550-5.)
Le lymphocyte B est Non seulement le précurseur du plasmocyte responsable de la sécrétion
des anticorps, mais il s’agit aussi d’une remarquable cellule présentatrice d’antigènes. Son
rôle dans l’auto-immunité pourrait également passer par la présentation anormale d’auto-
antigènes. Enfin, le lymphocyte B peut sécréter de nombreuses cytokines dont le TNF alpha,
qui peuvent amplifier la réaction immunitaire et l’inflammation.( The B cell: a new
therapeutic target in rheumatoid arthritis and other autoimmune diseases. Revue du
Rhumatisme 71 (2004) 729–733)
Certains germes de la flore buccodentaire pourraient être plus à même de stimuler
l’expression de RANK-L par les lymphocytes B et T, notamment P. gingivalis.
(BERTHELOT J-M, LE GOFF B. Polyarthrites rhumatoïdes et parodontites. Jt Bone Spine
Rev Rhum. déc 2010;77(6):550-5.)
Des thérapies anti-lymphocytes B produisent une diminution significative des manifestations
inflammatoires et de la destruction articulaire. Elles pourraient être bénéfiques à
l’amélioration de la parodontite chez des patients atteints de la PR. Ceci évoque donc leur rôle
majeur dans ces 02 pathologies. (COAT J, DEMOERSMAN J, BEUZIT S, CORNEC D,
DEVAUCHELLE-PENSEC V, SARAUX A, et al. Anti-B lymphocyte immunotherapy is
associated with improvement of periodontal status in subjects with rheumatoid arthritis. J Clin
Periodontol. sept 2015;42(9):817-23.)
Les cellules T sont essentielles dans le contrôle de la réponse immunitaire dans la maladie
parodontale et la PR.
On distingue ainsi 03 sous-ensembles :
-Les lymphocytes T auxiliaires 1 (LT-H1) : obtenus grâce aux interleukines IL-12, IFN-γ.
-Les lymphocytes T auxiliaires 2 (LT-H2) : obtenus grâce à l’interleukine IL-4.
- Les lymphocytes T auxiliaires 17 (LT-H17) obtenus grâce à l’interleukine IL-23.
Dans la PR, L’activation des lymphocytes T, dépendant de la reconnaissance d’un antigène
présenté par les cellules présentatrices d’antigène, produirait une réponse immune plus
élaborée sur un terrain génétique prédisposé. Ces mécanismes aboutiraient à une réponse
147
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
immunitaire « de type Th1 » se traduisant par une forte production d’interféron gamma, d’IL2
ou d’IL17 .Ceci stimulerait par l’intermédiaire de cytokines pro-inflammatoires, les
macrophages et les synoviocytes articulaires favorisant l’inflammation et la prolifération
synoviale.
De même dans la maladie parodontale, après activation du lymphocyte T, le lymphocyte
prolifère et donne naissance d’une part à des cellules cytotoxiques de type CD8 et d’autre part
à des cellules à mémoire à vie longue capables, lors d’un nouveau contact avec l’antigène,
d’une forte prolifération et d’une production intense de cytokines (réponse secondaire).
( Miller N, Bouteliez C, Penaud J et Ambrosini P. Mécanismes immunopathologiques dans la
maladie parodontale. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS,
Paris, tous droits réservés), Odontologie, 23-435-B-10, 2002, 9 p.)
En fin, On va retrouver dans ces 2 pathologies une orientation des lymphocytes vers une
fonction TH1 et TH17, qui sécrètent des cytokines pro-inflammatoires comme par exemple
IFN gamma ou IL-17.
Dans la PR, Une hyper-résorption osseuse locale ou générale a été reportée, suggérant là
encore que l’activation du système immun peut affecter la physiologie osseuse.
Dans cette pathologie qui associe inflammation et destruction osseuse, les interactions entre le
système RANKL/RANK/OPG et les lymphocytes T pourrait expliquer une partie des
phénomènes pathologiques. Des études récentes suggèrent que les ostéoclastes jouent un rôle
important dans l’érosion osseuse de la polyarthrite rhumatoïde et notamment que la synoviale
148
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
pathologique contient tous les éléments du système RANKL, et les facteurs nécessaires à
l’ostéoclastogenèse.
Les cellules T activées et les fibroblastes synoviaux expriment RANKL, cette expression est
favorisée par la présence des cytokines inflammatoires comme l’IL-1 , IL-6 , IL-17 et le
TNF-alpha (figure 01) qui vont induire la résorption osseuse par l’augmentation de
l’expression du récepteur de RANKL et en réduisant la production d’OPG.
149
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Il existe deux voies d’activation des ostéoclastes par les LPS présents dans les poches
parodontales (figure 03). L’une, indirecte, découle de la libération de cytokines pro-
inflammatoires par les cellules présentes sur le site de l’infection ; ces cytokines agissent sur
150
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
les ostéoblastes et les lymphocytes Th1 et induisent l’expression de RANK-L à leur surface :
ce sont les interactions entre RANK-L (ligand de RANK) et RANK (receptor activator of NF-
kb), situé à la surface des pré ostéoclastes et des ostéoclastes inactifs, qui induisent la
différenciation et l’activation des ostéoclastes. La seconde approche décrite récemment est le
résultat d'une action directe du LPS sur les ostéoblastes, les ostéoclastes et les pré-ostéoclastes
; totalement indépendante des cytokines pro-inflammatoires, cette voie amplifie la précédente.
151
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Lors du XIXe siècle une association entre la PR et la parodontopathie a été suspectée. Cette
association épidémiologique est de nouveau décrite depuis plusieurs décennies. Cette dernière
est maintenant confortée par des mécanismes physiopathologiques communs entre ces deux
maladies avec des facteurs endogènes et exogènes conjoints.
Récemment, une bactérie a été identifiée pour être le chaînon manquant entre ces deux
maladies.
Cette bactérie de la flore dentaire est le Porphyromonas gingivalis (PG). Il s’agit d’une
bactérie gram négatif anaérobie détectable lors des parodontopathies sévères.
La première est l’expression d’une peptidylarginine déiminase (PAD), qui est une enzyme
intervenant dans la modification post traductionnelle de l’arginine en citrulline elle est
actuellement la seule bactérie connue exprimant le (PAD), qui représente un facteur
pathogène important de la PR.
La citrullination enzymatique des résidus d'arginine en citrulline par l'enzyme PAD est une
forme de modification post-traductionnelle des protéines, ayant comme conséquence la
modification de la structure de la protéine, par laquelle ses caractéristiques biochimiques et
antigéniques sont modifiées (figure 04). Cependant, le PAD exprimé par P. gingivalis n'est
pas entièrement homologue à la PAD humaine mais conduit à une conversion post-
traductionnelle irréversible de l'arginine en citrulline.
Cette bactérie exprime également une gingipain qui dégrade les protéines en peptides libérant
ainsi des arginines qui pourront être citrullinées (figure 04). De plus, les gingipaïnes sont
responsables d'une augmentation de la perméabilité vasculaire et de la dégradation des
facteurs du complément.
152
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
De plus, l’ADN de P. gingivalis est retrouvé dans les synoviales des patients atteints ce qui
montre l’influence que va avoir la MP, affection locale, sur l’organisme.
De même le niveau d’anticorps anti P. gingivalis qui est relié à la sévérité de la MP, est élevé
dans le sérum et liquide synovial des patients atteints de PR précoce ou à un stade plus tardif.
Par conséquent, il est supposé que la destruction de la tolérance aux antigènes citrullinés très
spécifiques de la PR (y compris les anticorps anti-résidus citrullinés cyclisés [ccp]) peut
parfois être initiée ou maintenue dans les tissus parodontaux par P. gingivalis. En effet, d'une
part, la présence d'épitopes HLA-DR partagés (trop nombreux chez les patients atteints de
parodontite) est associée à des taux élevés d'anti-ccp.
153
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Comme P. gingivalis semble également être capable d'induire l'apoptose dans certains
lymphocytes, il peut perturber la réponse T en exprimant des super antigènes, et l'ADN de
cette bactérie peut être retrouvé dans des nombreuses membranes synoviales de la PR, un rôle
décisif de ce germe dans l’induction ou l’entretien de certaines PR a été proposé.
Reste toutefois à démontrer qu’un excès de réponse à P. gingivalis peut suffire à lui seul
induire des anti-ccp. (1)
L'un des problèmes posés par cette association est d'améliorer une pathologie en traitant une
autre pathologie.
Le traitement parodontal a un effet bénéfique sur le traitement de la PR. En effet, les indices
de sévérités diminuent, après un traitement parodontal intensif comprenant une motivation à
l’hygiène, surfaçage sous gingival et radiculaire, en plus une diminution du taux sérique d'IL-
6 a été observée, ce taux est en rapport avec la sévérité de la PR, et par conséquent on aura
une amélioration des paramètres de la PR.
De plus, on peut voir dans certaines études, l’effet également des médicaments de la PR sur la
MP comme l’anti TNF-α. Ce dernier, il freinerait la progression de la parodontite, en agissant
contre les cytokines pro-inflammatoires, et pourrait être bénéfique dans le traitement de la
parodontite. Ou aussi le traitement avec les AINS pour la PR pourrait être utilisé pour la
parodontite.
154
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
humain et détruit les cellules le produisant. Par conséquent, les patients souffrant d’arthrite
rhumatoïde traitée par infliximab ont moins de problèmes parodontaux.
Le praticien doit aussi vérifier l’intégrité des vitalités pulpaires, ainsi que l’absence de
douleurs à la percussion et à la palpation, qui pourraient aussi marquer la présence de foyers
infectieux latents comme une parodontite apicale chronique.
Le parodonte est aussi un élément très important de cet examen clinique. Le médecin dentiste
doit inspecter l’état du parodonte et rechercher les signes inflammatoires et infectieux. Le
parodonte doit être sain, sans signes pouvant évoquer une inflammation des tissus,
saignements spontanés, au brossage et au sondage.
L’examen radiographique :
L'examen radiographique nécessite la réalisation d'un orthopantomogramme en examen
global de dépistage, afin que la présence ou l'absence de foyers infectieux puisse être
contrôlée. Mais il peut nécessiter aussi la réalisation de clichés rétro-alvéolaires pour affiner
certains diagnostics dentaires ou osseux et d’un cône beam (tomographie volumique à
faisceau conique de la face).
155
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Little, James W., and Donald A. Falace. "Dental management of the medically
compromised patient 9ème edition."
Si le remplacement de dents manquantes est souhaité, il faut envisager une prothèse amovible
en raison de la diminution du temps de fauteuil nécessaire à la préparation de la bouche et de
la facilité de nettoyage de l'appareil.
Si une prothèse fixée est souhaitée, la facilité de nettoyage doit être un facteur important dans
la conception.
156
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Little, James W., and Donald A. Falace. "Dental management of the medically compromised
patient 7ème edition." .
Lors d’une chirurgie invasive avec un patient sous biothérapie, la conduite à tenir peut se
résumer en trois points importants : arrêt du traitement, antibioprophylaxie et suivi post-
opératoire.
Chez les patients immunodéprimés, ce qui est le cas pour les patients sous biothérapies,
l’antibiothérapie prophylactique dépend des situations cliniques. Elle est recommandée selon
le risque infectieux du patient et l’acte invasif pratiqué. (4)
Selon l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) « le risque
d’infection locale et/ou générale est désormais lié à tout facteur responsable d’une
immunodépression ». Pour le patient immunodéprimé :
157
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Avoir une bonne hygiène dentaire est important pour éviter toute infection buccale.
Changer régulièrement de brosse à dents et, si besoin, la désinfecter.
Pour les patients ayant des antécédents de complications associées à leur chirurgie de
remplacement de l'articulation et qui subissent des procédures dentaires comprenant une
manipulation gingivale ou une incision muqueuse, la prise d'antibiotiques prophylactiques ne
devrait être envisagée qu'après consultation du patient et du chirurgien orthopédique.
158
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Pour évaluer l'état de santé du patient, il est toujours recommandé de procéder à une
anamnèse complète avant de prendre une décision finale concernant la nécessité d'une
prophylaxie antibiotique.
Il existe des preuves que les procédures dentaires ne sont pas associées aux infections des
implants des prothèses articulaires.
Il existe des preuves que les antibiotiques administrés avant les soins bucco-dentaires ne
préviennent pas les infections des implants de prothèses articulaires.
Les antibiotiques présentent des inconvénients potentiels, notamment un risque
d'anaphylaxie, de résistance aux antibiotiques et d'infections opportunistes telles que
Clostridium difficile.
Les avantages de l'antibioprophylaxie peuvent ne pas dépasser les inconvénients pour la
plupart des patients.
Les circonstances et les préférences de chaque patient doivent être prises en compte pour
décider de prescrire ou non une antibioprophylaxie avant une intervention dentaire.
Dans les cas où les antibiotiques sont jugés nécessaires, il est préférable que le chirurgien
orthopédiste recommande le régime antibiotique approprié et, lorsque cela est raisonnable,
qu'il rédige l'ordonnance.
( Sollecito TP, Abt E, Lockhart PB, et al .The use of prophylactic antibiotics prior to dental
procedures in patients with prosthetic joints : evidence-based clinical practice guideline for
dental practitioners-a report of the American Dental Association Council on Scientific
Affairs, J Am Dent Assoc 146(1):11-16, 2015.)
159
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Chez le patient sous anticoagulants, l’anesthésie locorégionale est déconseillée. Si elle est
indispensable, l’injection réalisée avec une aiguille < 27 gauges (0,4 mm) sera lente.
160
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Ces patients sont exposés à l’infection et sujets à une insuffisance surrénalienne ne leur
permettant éventuellement pas de faire face au stress associé aux soins chirurgicaux ou non.
Ainsi, après consultation du médecin traitant destinée à définir les besoins du patient, une
prescription complémentaire pourra être envisagée. (Y.Roche .Risques médicaux au cabinet
dentaire en pratique quotidienne. © 2010, Elsevier Masson SAS. )
Certains patients peuvent être traités par bisphosphonates dans un cadre préventif d’une
ostéoporose cortisonique.
Précautions générales :
Le médecin dentiste doit demander l’avis du médecin traitant et si nécessaire un rapport
médical qui doivent nous renseigner sur :
-La dose quotidienne d’équivalent prednisone.
-Les éventuelles modifications du traitement en cours.
-La présence d’une insuffisance surrénalienne.
- La présence possible d’un diabète cortico-induit.
- La présence d’une ostéoporose cortisonique traitée par bisphosphonates.
Limiter le stress du patient :
-Prémédication sédative et /ou MEOPA (si le patient est stressé).
-S’assuré d’avoir une analgésie efficace avant de débuter les soins. (risque médicaux :guide
de prise en charge par le chirurgien-dentiste.2013 ADF , Paris)
Précautions vis-à-vis des interactions médicamenteuses :
-Ne pas prescrire d’autres anti-inflammatoires stéroïdiens.
-Les AINS sont déconseillés chez les patients traités par corticothérapie par voie générale
(augmentation du risque ulcérogène et d’hémorragie digestive). En cas de réelle nécessité, la
prescription devra être la plus courte possible et être accompagnée d’un protecteur gastrique
de la classe des inhibiteurs de la pompe à protons (Oméprazol®, lansoprazole®…) . (risque
médicaux :guide de prise en charge par le chirurgien-dentiste.2013 ADF , Paris)
Précautions particulières pour les patients traités par bisphosphonate pour prévenir un
risque d’ONM.
En cas de diabète cortico-induit, il faudra rechercher si celui-ci est équilibré.
Précautions à l'égard du traitement dentaire :
Corticothérapie au long cours <10mg/j équivalent prednisone :
Tous les soins sont possibles en suivant les précautions générales. (Risque médicaux : guide
161
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
162
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
risque n'est pas grand et les patients peuvent généralement être traités, à condition que le
curetage ou la chirurgie soit effectué de manière conservatrice par petits segments en
respectant les bonnes techniques. Les temps de saignement supérieurs à 20 minutes doivent
être discutés avec le médecin.
(J. W. Little, D. Falace, C.Miller. Dental mangement of the medically compromised patient 7
th edition)
Il s’agit de patients qui sont sous fortes doses (supérieures à 325 mg/j) dont la prescription ne
s’inscrit pas dans la prévention de complications thromboemboliques et chez qui le traitement
peut donc être suspendu sans aucun risque. Les modalités à suivre sont présentées dans le
cadre des précautions à prendre à l’égard des troubles de l’hémostase et de la coagulation.
(Yvon Roche .Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne. © 2010,
Elsevier Masson SAS. )
Patients sous anticoagulants :
Les patients, venant de recevoir une prothèse artificielle, sont placés sous anticoagulants et
sont ainsi exposés à des troubles de la coagulation et de l’hémostase en cas de soins invasifs.
Là encore, les modalités à suivre sont présentées dans le cadre des précautions à prendre à
l’égard des troubles de l’hémostase et de la coagulation.
(Yvon Roche .Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne. © 2010,
Elsevier Masson SAS. )
Patients sous sels d’or, biothérapies, ou d’immunosuppresseurs :
En règle générale, ces patients doivent être suivis de près par leur médecin pour détecter une
suppression de la moelle osseuse qui peut entraîner une anémie, une agranulocytose et une
thrombocytopénie.
Si un patient n'a pas subi d'analyse de laboratoire récente, une numération globulaire complète
avec une numération leucocytaire différentielle et un temps de saignement sont nécessaires.
Les résultats anormaux doivent être discutés avec le médecin.
(J. W. Little, D. Falace, C.Miller. Dental mangement of the medically compromised patient 7
th edition)
Patients sous Méthotréxate® :
Aucune infection dentaire favorisée par le MTX n'a été rapportée dans la littérature. Il est
recommandé une hygiène bucco-dentaire et des soins réguliers.
En cas d’état bucco-dentaire défectueux, des soins appropriés devront être effectués avant de
débuter un traitement par MTX :
163
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
Susceptibles d’induire une infection locale, à distance ou générale comme pose d’implant,
avulsion ou drainage d’abcès, l’antibiothérapie prophylactique est habituellement
recommandée.
164
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
. (C. RICHEZ, J.MOREL, A. TOURNADRE .Prise en charge pratique des patients sous anti-
TNF : Que faire en cas de Chirurgie, de Soins Dentaires ou de Brûlures ? . Novembre 2020
.Dispo sur le site : http// :www.cri-net.com)
-Si des soins invasifs sont envisagés pendant le traitement, une attention particulière doit être
portée à la survenue potentielle d’infections post-opératoires : vigilance, information du
patient. La décision thérapeutique est prise au cas par cas en pesant le rapport bénéfice/risque
avec le médecin prescripteur qui propose éventuellement une mise en condition du patient
(pouvant comprendre la suspension du traitement). (Agence Nationale de Sécurité du
Médicament et des produits de santé. Prescription des antibiotiques en pratique bucco-
dentaire (Recommandations). 2011)
-La Durée d’arrêt des anti-TNF alpha avant chirurgie ou de soins bucco-dentaires
programmés :
- Etanercept® : Au moins 02 semaines
-Infliximab ® : Au moins 04 semaines
- Adalimumab ® : Au moins 04 semaines
(Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé. Prescription des
antibiotiques en pratique bucco-dentaire (Recommandations). 2011)
• Pour le détartrage, nous proposons une antibiothérapie prophylactique sans arrêt de l’anti-
TNFα.
La reprise de l’anti-TNFα pourra être discutée au cas par cas après totale cicatrisation (en
pratique au moins 15 jours après l’intervention) en absence de complications post-opératoires.
(C. RICHEZ, J.MOREL, A. TOURNADRE .Prise en charge pratique des patients sous anti-
TNF : Que faire en cas de Chirurgie, de Soins Dentaires ou de Brûlures ? . Novembre 2020
.Dispo sur le site : http// :www.cri-net.com).
Patients sous Rituximab® :
-Il est recommandé une hygiène bucco-dentaire et des soins réguliers.
-En cas d’état bucco-dentaire défectueux, des soins appropriés devront être effectués avant de
débuter un traitement par Rituximab®.
Soins à risque infectieux (extraction, granulome apical, abcès ...) : Non réalisation de la
02ème perfusion de Rituximab® si le soin doit intervenir entre 02 perfusions. Mais le plus
souvent, le médicament ne pourra être arrêté car le cycle de deux perfusions aura été réalisé
165
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
avec des conséquences sur l’immunité pendant au moins 6 mois. Il est alors recommandé de
proposer une antibioprophylaxie.
Implants : Il n’y a pas de précaution particulière à prendre tout en restant vigilant sur la
survenue potentielle d'infections.
(J. Sibilia .Prise en charge pratique des patients sous Rituximab : Conduite à tenir en cas de
chirurgie et soins dentaires .Décembre 2016 Dispo sur le site : http // : www.cri-net.com)
-Quelques infections dentaires ont été rapportées au cours des études cliniques.
-En cas d’état bucco-dentaire défectueux, des soins appropriés devront être effectués avant de
débuter un traitement par Abatacept®.
Soins à risque infectieux (extraction, granulome apical, abcès...) : il est alors recommandé de
décaler le traitement par Abatacept® et de proposer une antibioprophylaxie (5).
Implants : aucune recommandation n'existe dans la littérature mais il n’y a pas de contre-
indication à poser des implants sous Abatacept® si l’os alvéolaire le permet et si le risque
infectieux n’est pas trop élevé. (J. Sibilia .Prise en charge pratique des patients sous
abatacept : Conduite à tenir en cas de chirurgie, soins dentaires, brûlures et
traumatismes. Décembre 2015.dispo sur le site : http // : www.cri-net.com)
Les précautions sont les mêmes que ceux des patients sous Rituximab® avec particularité : En
raison d’un possible retard de cicatrisation dû au Tocilizumab® et de sa capacité à masquer
166
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
des signes post-opératoires (absence de fièvre et CRP normale), il est recommandé de retarder
la chirurgie programmée en respectant un délai d’au moins 4 semaines après la dernière
perfusion de Tocilizumab®.
Les techniques de sédation habituelles, sédation pharmacologique, par voie orale et/ou par
inhalation, sont tout à fait adaptées et souhaitables, tout particulièrement en cas de traitement
à base de corticoïde.
(Yvon Roche .Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne. © 2010,
Elsevier Masson SAS. )
Précautions chez patients porteurs d’une prothèse articulaire :
Recherche de foyers infectieux d’origine dentaire avant pose d’une prothèse articulaire :
La conférence de consensus qui eut lieu en 1997 entre l’American Dental Association et
l’American Academy of Orthopaedic Surgeons conseille simplement : «Les patients qui
doivent subir la pose d’une prothèse articulaire devraient avoir une bonne santé dentaire avant
l’intervention et devraient être encouragés à faire effectuer des soins dentaires si nécessaires».
Ces directives sont peu précises. Il nous faut distinguer deux catégories de patients : les
patients sans risque, les patients à risque.
(Guillain M, Tomeno B, Courpied JP, Commissionat Y, Boukhobza F, Al-Zriqat N.
Complications infectieuses des prothèses articulaires et infection bucco-dentaire. Actualités
Odonto-Stomatologiques 2007;240:375-386)
Patients sans risque : Ce sont des patients qui, en dehors de leur pathologie articulaire, ne
présentent aucune pathologie reconnue.
Patients immunodéprimés :
Autres patients :
167
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
168
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
169
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
170
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
• les patients venant de recevoir une prothèse artificielle et qui sont placés sous anticoagulants
chez qui le risque de saignement, qui peut persister de plusieurs jours à plusieurs semaines,
doit être pris en considération et évalué si des soins sont nécessaires dans la période qui suit la
mise en place de la prothèse.
Ces recommandations seront suivies si des soins invasifs sont obligatoires et qu’ils ne peuvent
pas être reportés à la fin du traitement anticoagulant :
171
Chapitre III : Conduite à tenir en odontologie.
172