03 Bernoulli Td-Corrige

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TD 3 – Mécanique des fluides Correction

Bilans d’énergie
BLAISE PASCAL
des écoulements en conduite
PT 2020-2021

Exercice 1 : Écritures du théorème de Bernoulli 1| 0|

. Homogénéité.

1 Vrai, homogène à une énergie massique.

1 2
2 Faux : gz est une énergie massique mais ρv une énergie volumique.
2

3 Faux : p/ρ et ∆p dans la même équation.

4 Vrai, homogène à une puissance.

5 Vrai, homogène à une énergie massique.

6 Faux, z est une hauteur mais évidemment pas v 2 .

7 Faux, membre de gauche homogène à une puissance et membre de droite à une énergie massique.

8 Vrai, homogène à une hauteur.

9 Faux : l’équation est homogène, mais la perte de charge traduit une dissipation et il manque donc le signe −.

10 Vrai, homogène à une puissance.

11 Vrai, homogène à une pression (ou une énergie volumique).

Exercice 2 : Débitmètre de Venturi 1| 1

. Écoulement parfait.

1 L’écoulement étant incompressible,

S1
DV = v1 S1 = v2 S2 d’où v2 = v1 > v1 .
S2

En négligeant les pertes de charge et en supposant le débitmètre horizontal, le théorème de Bernoulli donne
p1 v2 p2 v2
+ 1 = + 2 ,
ρ 2 ρ 2
on a donc p2 < p1 et donc
∆p > 0 .

2 En remplaçant les vitesses v1,2 par DV /S1,2 on obtient en réécrivant le théorème de Bernoulli

D2 D2 DV2
 
∆p 1 1 ∆p
= V2 − V2 soit 2 − 2 =
ρ 2S2 2S1 2 S2 S1 ρ

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et finalement
v
u 2∆p
DV = u  .
u
1 1
− 2
t
ρ
S22 S2

Exercice 3 : Fourche hydraulique 2| 1

. Système à plusieurs sorties ;


. Écoulement parfait.

D’après la conservation du débit volumique,


Dv0 = Dv1 + Dv2 soit S0 v0 = S1 v1 + S2 v2 donc 2v0 = v1 + v2 . (1)
Appliquons maintenant le théorème de Bernoulli aux deux lignes de courant représentées figure 1. On prend l’origine
des altitudes au centre de la conduite d’entrée, si bien que les conduites de sortie sont aux altitudes ±h/2.
P0 v2 Patm v2 gh P0 v2 Patm v2 gh
+ 0 +0= + 1 + et + 0 +0= + 2 −
ρ 2 ρ 2 2 ρ 2 ρ 2 2

S1

S0

S2

Figure 1 – Deux lignes de courant.

La pression d’entrée P0 étant inconnue, on soustrait ces deux relations pour obtenir
v12 gh v22 gh
+ − + =0 soit v22 − v12 = 2gh . (2)
2 2 2 2
Pour faciliter la résolution, il est malin d’écrire la relation (2) sous la forme
(v2 − v1 )(v2 + v1 ) = 2gh
car alors la relation (1) donne
gh
(v2 − v1 ) × 2v0 = 2gh soit v2 − v1 = .
v0
La somme et la différence donnent alors
   
gh gh
v1 = 1 − v0 et v2 = 1+ v0 .
2v02 2v02

Exercice 4 : Formule de Torricelli 2| 2|

. Écoulement parfait ;
. Conservation du volume ;
. Intégration par séparation de variables.

« Approximation de régime quasi-permanent » signifie que la hauteur d’eau dans le réservoir varie
suffisamment lentement pour pouvoir appliquer toutes les relations du régime permanent (conservation
du débit, Bernoulli, etc.)

1 L’eau étant un fluide incompressible, on a par conservation du débit volumique

S
DV = S vA = s vB soit vB = vA  vA .
s

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2 Appliquons le théorème de Bernoulli entre la surface libre du réservoir et la sortie de l’orifice (on pourrait tout
aussi bien dire « sur la ligne de courant allant de A à B »), évidemment sans puissance indiquée et en négligeant les
pertes de charge,

PA v2 Patm v2 Patm Patm v2


+ A + gH = + B +0 soit + 0 + gH = + B +0
ρ 2 ρ 2 ρ ρ 2
car la pression dans un jet libre est égale à la pression atmosphérique. On en déduit

vB2 = 2gH

et ainsi le débit volumique


p
DV = s 2gH .

3 Le volume d’eau dV sortant du réservoir pendant dt vaut

p dH
dV = DV dt = S [H(t) − H(t + dt)] d’où s 2gH = −S .
dt

4 Une telle équation s’intègre par séparation des variables,


ˆ 0 ˆ T
dH sp dH sp
√ =− 2gdt soit √ =− 2g dt
H S H0 H S 0

ce qui donne p sp
0−2 H0 = − 2g(T − 0)
S
et ainsi
s
S 2H0
T = .
s g

5 Le modèle utilisé ne tient pas compte des pertes de charge, qui peuvent être importantes, et tout particulièrement
la perte de charge singulière au niveau de l’orifice.

Exercice 5 : Vase de Mariotte oral banque PT | 2| 3

. Écoulement parfait ;
. Conservation de la masse ;
. Intégration par séparation de variables.

1 Entre deux points A et B situés sur une même ligne de courant d’un écoulement parfait, stationnaire, incom-
pressible et homogène, il y a conservation de la charge hydraulique

PA v2 PB v2
+ A + gzA = + B + gzB .
ρ 2 ρ 2

2 Notons h1 (t) la hauteur d’eau à l’instant t dans le réservoir. Raisonnons sur la ligne de courant AB de la figure 2.
D’après la relation de Bernoulli,
P0 v2 P0 v2
+ A + gh1 = + B + 0.
ρ 2 ρ 2
L’écoulement étant incompressible,
s
vA S = vB s soit vA = vB  1
S
ce qui permet de simplifier la relation précédente et d’obtenir
p
vB = 2gh1 ,

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z C0

A
h1 (t)
A0

0
B B0

Dispositif À Dispositif Á

balance balance

Figure 2 – Lignes de courant et notations utiles.

ce qui donne un débit


p
D1 = s 2gh1 .
Un bilan de masse pour le bécher entre les instants t et t + dt donne
dm1 p
m1 (t + dt) = m1 (t) + ρD1 dt d’où = ρs 2gh1 .
dt
De plus, la conservation de la masse totale de fluide donne
m1
ρHS = ρh1 S + m1 d’où h1 = H −
ρS
Le plus simple est de résoudre d’abord l’équation différentielle sur h1 puis d’en déduire la masse m1 (t) qui s’est
écoulée. L’équation différentielle s’écrit
dh1 p dh1 sp
−ρS = ρs 2gh1 soit =− 2gh1 .
dt dt S
Cette équation se résout par séparation des variables :
dh s
√ 1 = − dt
2gh1 S
ˆ h1 (t) ˆ
1 2g dh1 s t
2× √ =− dt
2g H 2 2gh1 S 0
1 hp ih1 (t) s
2gh1 =− t
g H S
p p s
2gh1 − 2gH = − gt
S

r
p s g
h1 = H − t
S 2
sp s2 g
h1 (t) = H − 2gHt + 2 t2
S S 2
ce qui permet d’en déduire la masse,

s2 g
 
sp
m1 = ρS(H − h1 ) soit m1 (t) = ρS × 2gHt − 2 t2
S S 2
et enfin
p ρs2 g 2
m1 (t) = ρs 2gHt − t .
S 2

3 Qualitativement, de l’air peut toujours pénétrer dans le haut du réservoir si bien que l’eau continue à s’écouler
en étant remplacée par l’air qui entre par le tuyau. D’après la relation de Bernoulli appliquée entre le haut (point C 0 )

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et le bas de l’arrivée d’air (point A0 ), sachant que la conservation du débit d’air impose vA0 = vC 0 :
Patm PA0
+ gzC 0 = + gzA0 soit PA0 = Patm + ρair g(zC 0 − zA0 ) .
ρair ρair
Sachant que ρair ∼ 1 kg · m−3 , pour zC 0 −zA0 ∼ 10 cm, on a ρair g(zC 0 −zA0 ) ∼ 1 Pa, ce qui est négligeable devant Patm =
105 Pa.

4 Notons zA0 = h0 . En appliquant la relation de Bernoulli sur la ligne de courant A0 B 0 , et en la simplifiant comme
à la question précédente, on obtient
p dm2 p
D2 = s 2gh0 = cte d’où = ρs 2gh0
dt
et une intégration qui est, cette fois-ci, immédiate donne
p
m2 (t) = ρs 2gh0 t .
| {z }
=a

5 Lorsque le bas de l’arrivée d’air est émergée, la ligne de courant A0 B 0 n’existe plus et le raisonnement précédent
n’est plus valide. La situation devient analogue au dispositif À, où c’est la surface libre de l’eau qui est à la pression
atmosphérique, et on retrouve une évolution de la masse contenue dans le bécher du même type que m1 (t).

Exercice 6 : Sonde de Pitot moyennée 3| 1

. Analyse d’un document vidéo ;


. Écoulement parfait ;
. Théorème de Bernoulli dans un écoulement externe.

1 Les sondes de Pitot moyennées présentées dans la vidéo sont des systèmes sensibles, qui perturbent peu l’écou-
lement car elles sont de petite taille et qui peuvent fonctionner dans les deux sens d’écoulement.

2 Voir figure 3.

V, P∞ A B x
C z

Figure 3 – Lignes de courant autour de la sonde de Pitot.

3 Raisonnons par symétrie. Le tracé des lignes de courant laisse penser que pour toute ligne de courant passant
par la gauche de la sonde, il en existe une symétrique passant par la droite. Par conséquent, la ligne de courant
correspondant à l’axe de la conduite arrive au point A de manière orthogonale à la sonde. Or en régime stationnaire,
il n’y a pas/plus de fluide qui entre ni sort de la sonde (pas de communication entre les deux côtés de la membrane).
Par conséquent, la vitesse vA est nécessairement nulle.
L’argument sur la direction de la vitesse est important : une vitesse non nulle mais tangente à la sonde
serait également compatible avec le fait qu’aucun fluide ne pénètre dans la sonde.

D’après le théorème de Bernoulli appliqué à la ligne de courant centrale,

P∞ V2 PA 02 1
+ + gzA = + + gzA d’où PA = P∞ + ρV 2 .
ρ 2 ρ 2 2

4 Le même argument qu’à la question précédente montre que vB = 0 ... mais cette fois il n’y a pas de ligne de courant
partant du point B. Sans équation locale de la mécanique des fluides, on ne peut que raisonner qualitativement : on

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fait donc l’hypothèse que la sonde perturbe peu l’écoulement, si bien que sur les lignes de courants très proches de B
(p.ex. au point C), la vitesse est approximativement égale à V et la pression à P∞ . Or si le fluide est immobile en B,
c’est que les forces qu’il y subit s’équilibre, ce qui permet de conclure que PB ' PC ' P∞ .

5 Comme les effets d’altitude sont négligés, alors la pression est uniforme dans les deux compartiments de la sonde.
La membrane, de surface S, subit :
#”
. la force de pression côté dynamique, F dyn = +PA S #” ex ;
#”
. la force de pression côté statique, F stat = −PB S #”
ex ;
#”
. la force de rappel élastique, f = −kx #” ex.
Lorsque l’équilibre de la membrane est atteint,

#” #” #” #”
F dyn + F stat + f = 0 .

6 En projetant cette relation et en remplaçant les pressions,

PA S − PB S − kx = 0
 
1 2
P∞ + ρV − P∞ S − kx = 0
2
1
ρSV 2 = kx
2
s
2kx
V =
ρS

Exercice 7 : Château d’eau écrit PT 2015 | 2| 1

. Pertes de charge ;
. Prise de pression hydrostatique (tubes piézométriques) ;
. Puissance indiquée.

Tout au long de l’exercice, on raisonne implicitement mais comme presque toujours sur des vitesses débitantes.

1 Notons v0 la vitesse au niveau de la surface libre et v celle dans la canalisation. L’eau étant incompressible, il y
a conservation du débit volumique, d’où on déduit

v0 s
DV = S0 v0 = sv soit =  1.
|{z} |{z} v S0
surf libre canalisation

2 Supposons de plus l’écoulement stationnaire et parfait. D’après le théorème de Bernoulli,

v2
   
Patm Patm p
+ +0 − + 0 + gH = 0 d’où v= 2gH = 20 m · s−1 ,
ρ 2 ρ

en considérant que la pression dans le jet libre est égale à la pression atmosphérique Patm .

3 En interprétant la vitesse précédente comme la vitesse débitante,

DV = v s = 20 · 10−3 m3 · s−1 = 20 L · s−1 .

4 Une perte de charge régulière décrit une dissipation d’énergie mécanique du fluide par viscosité répartie tout au
long d’un écoulement. Choisissons d’écrire cette constante K comme étant homogène à une hauteur. Le théorème de
Bernoulli écrit entre le haut du chateau d’eau et la sortie de la canalisation devient
v2
   
Patm Patm
+ +0 − + 0 + H = −K .
gρ 2g ρg

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L’énoncé n’est pas clair ... Une perte de charge peut s’exprimer indifféremment comme une pression ou
comme une hauteur : ici K est homogène à une hauteur, mais on peut également l’écrire K 0 = K/ρg
où K 0 est une pression. Seule certitude, on n’exprime jamais la perte de charge comme une énergie
massique : même si c’est tentant, il vaut sans doute mieux ne peut pas simplement écrire −K dans le
membre de droite du théorème de Bernoulli.

5 Le fluide ne s’écoule pas dans les deux tubes piézométriques verticaux, on y applique donc la loi de la statique
des fluides pour en déduire la pression dans la canalisation : P = Patm + ρgh. La conservation du débit volumique
indique que la vitesse d’écoulement v est la même sous les deux prises de pression. On en déduit en appliquant la
relation de Bernoulli entre le bas des deux tubes notés 1 et 2
v2 v2
   
Patm + ρgh2 Patm + ρgh1
+ +0 − + + 0 = −K
ρg 2g ρg 2g

d’où
K = h1 − h2 = ∆h .
La perte de charge linéaire k s’en déduit par k = K/` avec ` = 10 m la distance séparant les deux tubes,

∆h
k= = 2 · 10−3 .
`

La perte de charge par unité de longueur k est sans dimension en tant que rapport de deux longueurs.

6 La perte de charge sur toute la longueur de canalisation vaut kL avec L = 1,0 km. D’après la relation de Bernoulli
appliquée entre la surface libre du château d’eau et le robinet,

v2
   
Patm Patm p
+ +0 − + 0 + H = −kL d’où v = 2g (H − kL) = 18,8 m · s−1 .
ρg 2g ρg

Comme c’est la pression qui est imposée aux deux extrémités de la conduite (pression atmosphérique)
mais que rien ne contraint le débit volumique, c’est lui qui est modifié par la perte de charge. On ne
peut donc plus utiliser la valeur précédente pour calculer la vitesse.

7 La perte de charge kL est l’énergie massique perdue par perte de charge, qu’il faut donc compenser par une
pompe de puissance
P = Dm gkL soit P = ρDV g kL = 400 W .

Ayant identifié l’énergie massique, vous devez savoir qu’il faut multiplier par Dm pour obtenir une puis-
sance, puis savoir (ou retrouver par analyse dimensionnelle) que Dm = ρDV pour conclure. Attention
à ne pas oublier la multiplication par g !

Exercice 8 : Alimentation d’un robinet par un récupérateur d’eau de pluie 2| 1

. Pertes de charge et diagramme de Moody ;


. Puissance indiquée.

L’installation est schématisée figure 4.

1 Le remplissage de l’arrosoir exige un débit volumique Q = 0,5 L · s−1 = 5 · 10−4 m3 · s−1 . La vitesse débitante
dans la conduite est donc
Q
V = = 1,6 m · s−1 .
πD2 /4

Le nombre de Reynolds de l’écoulement dans la conduite est donc

µV D
Re = = 3,2 · 104 .
η

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robinet

h1
sol

pompe
h2

H
citerne

Figure 4 – Schéma de l’installation hydraulique.

2 La rugosité relative de la conduite est donnée par ε = e/D = 1 · 10−4 . À partir des valeurs indiquées à droite
du diagramme, on en déduit la courbe à suivre, indiquée par la flèche figure 5. On repère ensuite le point où cette
courbe coupe la verticale Re = 3 · 104 . L’ordonnée de ce point donne la valeur du coefficient de friction,

λ = 2,5 · 10−2 .

λ = 0,025

3 · 104

Figure 5 – Abaque de Moody complétée.

On en déduit la chute de pression,


µLV 2
∆p = λ = 2 · 105 Pa = 2 bar .
2D

3 Appliquons la relation de Bernoulli entre le haut de la citerne d’eau (P = Patm , v ' 0 en la supposant très large,
z = −(h2 − H) = H − h2 < 0) et la sortie du robinet (P = Patm car jet libre, z = h1 ). On prend bien sûr en compte
la puissance indiquée Pi fournie par la pompe et la perte de charge.

V2
   
Patm Patm ∆p
Dm + + gh1 − Dm + 0 + g(H − h2 ) = Pi − Dm .
µ 2 µ µ

Les facteurs Dm et µ à faire apparaître devant la perte de charge ∆p se retrouvent par comparaison
avec les pressions apparaissant dans le membre de gauche (qu’il faut connaître !).

Sachant que le débit volumique est donné par Q = Dm /µ, on obtient

V2
Pi = Q ∆p + µ Q + g(h1 + h2 − H) = 120 W .
2

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4 La puissance indiquée est reliée à la puissance consommée par

Pi
Pi = 0,6 Pcons d’où Pcons = = 200 W .
0,6

5 Outre la perte de charge régulière, il aurait aussi fallu prendre en compte des pertes de charges singulières
au niveau des coudes des canalisations et du robinet.

Exercice 9 : Écoulement cryogénique oral banque PT | 2| 2

. Calcul de débit par intégration ;


. Pertes de charge ;
. Puissance indiquée.

1 Les lignes de courant sont des droites, l’écoulement est donc laminaire. Le profil de vitesse dans une section est
parabolique avec vitesse nulle aux parois, voir figure 6, en conséquence de la viscosité du fluide.

Figure 6 – Profil de vitesse dans l’écoulement.

2 Le débit massique se déduit du débit volumique par

Dm = ρDv = 80 g · s−1 .

Le débit massique se calcule par une intégration sur une section transverse circulaire,
¨
Dm = ρ v(r) rdrdθ
ˆ 2π ˆ R
ρ ∆P
= × dθ (R2 − r2 ) rdr
4ηL 0 0
2
R
r4

π ρ ∆P 2 r
= R −
2ηL 2 4 0
π ρ ∆P R4 R4
 
= −
2ηL 2 4
π ρ ∆P R4
Dm = .
8ηL

3 L’écoulement est permanent et incompressible. D’après le théorème de Bernoulli entre l’entrée et la sortie de la
conduite, en raisonnant sur les vitesses débitantes, et en tenant compte de la perte de charge ∆Pc ,

vs2 ve2
   
Ps Pe ∆Pc
+ + gzs − + + gze = − .
ρ 2 ρ 2 ρ

L’écoulement étant incompressible, il y a conservation du débit volumique, et comme la conduite est de section
constant alors vs = ve . Comme la conduite est horizontale, alors zs = ze . Enfin, Pe − Ps = ∆P par définition. Ainsi,
il ne reste que
∆Pc = ∆P .
Si la conduite était verticale, on aurait
∆Pc0 = ∆P + ρg(ze − zs ) .

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Le débit volumique est imposé, les pertes de charge ont donc ici un effet sur la pression au sein de
l’écoulement.

4 Pour maintenir le débit, il faut que la pompe compense exactement la perte de charge. Elle doit donc fournir
une puissance
∆Pc
P = Dm = Dv ∆P .
ρ
Or d’après la question 2,
8ηL
∆P = Dm .
πρR4
Comme Dm = ρDv , on en déduit
8ηL 2
P= D = 7W.
πR4 v

5 On constate sur l’expression de la puissance qu’elle devient nulle si le fluide n’est pas visqueux : il n’a pas besoin
que de la puissance lui soit apportée pour pouvoir s’écouler. Cela est physiquement cohérent car c’est la viscosité qui
est responsable de la perte de charge que le pompe vient compenser.
Cependant, l’utilisation de superfluides pose bien d’autres difficulté ... à commencer par le refroidisse-
ment à des températures de l’ordre de 4 K (limite pour que l’hélium soit superfluide).

Exercice 10 : Production d’énergie hydroélectrique oral banque PT | 2| 2|

. Puissance indiquée ;
. Pertes de charge.

1 Le débit volumique représente le volume de fluide traversant une section donnée de la conduite chaque seconde,
ou ici de façon équivalente le volume de fluide sortant de la conduite chaque seconde.

2 Le lac étant très grand par rapport à la conduite, on peut considérer qu’à la surface

v1 ' 0 .

La vitesse (débitante) en sortie de la conduite se déduit du débit volumique,

Qvol 4Qvol
v2 = soit v2 = = 5,1 m · s−1 .
S πD2

3 L’écoulement est incompressible et permanent. Comme on cherche la puissance maximale disponible, on néglige
les pertes de charge. La relation de Bernoulli appliquée entre la surface du lac et la sortie de la conduite donne

v12 v22
   
Patm Patm
Dm + + gz1 − Dm + + gz2 = −P
ρ 2 ρ 2
où P est la puissance indiquée cédée par le fluide à la turbine. Comme Dm = ρ Qvol , on en déduit

v2
 
P = ρ Qvol g(z2 − z1 ) − 2 = 5,8 MW .
2

On peut remarquer que cette puissance ne dépend pas de la position de la turbine au sein de la conduite :
elle est la même que la turbine soit proche de la surface du lac ou au contraire proche de la sortie de
la conduite.
Ce résultat met donc en défaut deux raisonnements spontanés (contradictoires !) : on pourrait croire
que la puissance est plus élevée en bas de la chute d’eau car l’eau aurait davantage de temps pour
accélérer ... ou au contraire qu’elle est plus élevée en haut car les pertes de charge qui dissipent de
l’énergie ont lieu dans la conduite. Ces raisonnements sont faux, car ils sont issus d’une transposition
trop naïve de la mécanique des solides. En raison de l’incompressibilité de l’eau, il y a conservation du
débit volumique et la vitesse de l’écoulement est la même dans toute la conduite.

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De façon plus imagée, si l’écoulement était accéléré sur le bas de la conduite alors cela créerait un vide
qui aspirerait l’eau située au dessus, et donc l’accélérerait autant. Réciproquement, si l’écoulement était
freiné sur le bas de la conduite alors cela formerait un bouchon qui ralentirait tout l’écoulement.

4 La valeur donnée est cohérente avec celle qu’on vient de déterminer ... ouf ! La différence vient des pertes de
charge, non prises en compte dans la question précédente. Celles-ci sont de deux types : régulières le long de la
conduite, et singulière à l’entrée. On peut par exemple exprimer la perte de charge sous forme d’une altitude ∆zc .
Ici, la puissance perdue s’écrit
Pdiss = ρQvol g ∆zc = 0,4P
d’où on déduit
P
∆zc = 0,4 = 9,5 m .
ρ g Qvol
Tout se passe donc comme si l’écoulement était parfait (pas de perte de charge) mais que l’écart z2 − z1 était réduit
de 9,5 m, c’est-à-dire comme si le niveau du lac était plus bas de 9,5 m.
Pour savoir comment positionner les facteurs Dm , ρ, Qvol , etc. on raisonne dimensionnellement à partir
du théorème de Bernoulli ... qu’il faut donc connaître par cœur et sans erreur.

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