Audit Comptable Et Financier PDF

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Université Mohammed Premier

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion d'Oujda (ENCGO)


Oujda

Audit Comptable et Financier

(Support de cours )

Semestre 4

Pr. A. Jabri

Année Universitaire 2019/2020

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Audit comptable et financier
Introduction :

Aujourd'hui, l'environnement de l'entreprise évolue dans un contexte incertain,


instable et très mouvant. En effet, la concurrence grandissante entre les firmes, la
complexification des réglementations ( financières et fiscales ), les jeux de fusions et
acquisitions etc ont accentué le degré d'instabilité et rendu flou les décisions prises par les
dirigeants. Ces facteurs rendent difficile pour une entité d’atteindre ses objectifs. Toutefois,
certains acteurs s’intéressent à la vie de l’entreprise :

Dirigeants : Afin de mieux gérer l’activité de l’entreprise et prendre de bonnes décisions, ils
ont besoin d’avoir des bonnes informations sur la réalité de l’entreprise.
Propriétaires (associés ou actionnaires) : Ils désirent obtenir plus d’informations sur les
résultats et l’évolution de l’entreprise afin d’apprécier leurs investissements ou bien donner
un jugement sur le sort de leurs investissements.

Salariés : Ils se préoccupent des problèmes de la gestion de l’entreprise pour se rassurer leur
avenir, et donc ils ont besoin d’avoir des informations justes sur l’entité.
Tiers (clients, fournisseurs, banques, Etat…) : Ils ont besoin de savoir plus sur la situation
réelle de l’entreprise car ils traitent souvent avec cette entité.

Par exemple pour la banque, elle octroie des crédits à l’entreprise et donc pour s’assurer le
remboursement de la dette octroyée il faut que l’entreprise présente de bonnes
informations à la banque (une entreprise qui présente de bonnes informations à la banque
est un entreprise solvable et donc on peut vous accorder des crédits même dans une
mauvaise conjoncture économique).

Pour les clients, ils ont besoin d’avoir des informations sur la qualité des produits par
exemple, le délai de livraison des produits…

Il existe plusieurs informations que produisent les entreprises, et toutes ces informations
qu’elles soient des informations financières ou non sont imbriquées les unes aux autres

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. Donc, une entreprise qui affiche une bonne performance au niveau financier et donc elle a
l’argent pour fidéliser les clients, les fournisseurs etc. Donc, une entreprise qui affiche une
bonne performance donne un bon signal aux clients. Afin de répondre à ces différentes
préoccupations, l’entreprise doit fournir des informations (comptables, financières,…), ces
dernières reflètent la réalité de l’entreprise.

Et donc pour remplir cette tache ou bien produire de bonnes informations Les
entreprises recourent souvent à l’audit.

Chapitre 1 : La démarche générale de l’audit

Section 1 : Définition de l’audit

Le mot audit vient du mot Latin « audire » qui signifie écouter, en Anglais « to
audit » veut dire vérifier, contrôler, inspecter.

L’audit comptable et financier est un examen des états patrimoniaux de


l’entreprise exercés par un professionnel indépendant, il s’agit de vérifier si ces états
patrimoniaux sont réguliers, conformes et reflétant l’image fidèle de l’entreprise.

Recours théorique est fondamental :

Dans le passé, l’audit portait essentiellement sur la vérification des états


comptables et financiers puisque ce sont les informations comptables et financières
qui contenaient une certaine importante. Aujourd’hui le champ d’investigation de
l’audit a été étendu à d’autres fonctions de l’entreprise d’où l’émergence de d’autres
formes d’audit telles que l’audit fiscal, comptable, juridique....

Bref, l'audit peut être défini comme étant « Un examen professionnel / critique
d'une information réalisé par un professionnel en vue d'exprimer une opinion juste,
motivée, responsable et indépendante sur cette information par référence à un
critère de qualité en vue de donner plus de crédibilité à cette information ».

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Examinons les termes clés de cette définition :

1- Un examen professionnel :

Le caractère professionnel de l'examen se manifeste par la méthode, techniques


et outils à utiliser:

 Méthode : La démarche générale pour conduire l'examen ;


 Des techniques et des outils à utiliser par un auditeur dans le cadre de la
méthode, et donc l'auditeur est un professionnel qui doit avoir une connaissance
suffisante des activités et informations qui font l'objet de son examen ainsi que
des compétences en matière de droit, finance, comptabilité, fiscalité…

2- D’une information :

La notion d'information est ici conçue de façon très extensive. Les différentes
sortes d'informations sur lesquelles doit porter l'audit qui sont :

 Informations analytiques ou synthétiques ;


 Informations historiques ou prévisionnelles ;
 Informations internes ou externes ;
 Informations qualitatives ou qualitatives ;
 Informations formalisées ou informelles.

Cette variété des informations qui peuvent être soumises à l'audit montre que
le champ d’investigation de l’audit est élargi.

3- Opinion motivée, responsable et indépendante :

• L'opinion est motivée dans le sens où l'auditeur doit justifier toutes ses
conclusions.
 L'opinion émise par l'auditeur est une opinion responsable car il s’agit d'un
engagement personnel de l’auditeur sur le plan civil et pénal.

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 L’opinion est également indépendante tant à l'égard de l'émetteur de
l'information qu'à l'égard des récepteurs de cette information.

L'opinion de l'auditeur peut être vue comme un simple jugement sur


l'information à contrôler soit elle peut être complété par la formulation des
recommandations.

4- Par référence à un critère de qualité :

L'expression d'une opinion implique toujours la référence à un critère de qualité


connu et accepté de l'émetteur, des récepteurs et de l'auditeur.

Parmi les critères de qualité il y a :

 La régularité : Qui est la conformité à la réglementation ou à des principes


généralement admis en cas d’absence de cette réglementation; dans l’entreprise
il y a ce qu’on appelle un manuel de procédures c’est un ensemble des
documents écrits qui décrivent la manière de faire les choses dans l’entreprise,
qui décrit les responsabilités de chaque fonction et de chaque responsable. Par
ailleurs, il existe aussi ce qu’on appelle les usages et les coutumes c.à.d. que par
exemple chaque lundi matin ou chaque vendredi soir, les employées se
réunissent entre eux pour répondre à des problèmes particuliers dans
l’entreprise pour éviter les dégâts, les employés se mettent tous d’accord sur une
manière de travailler pour assurer une certaine fluidité / flexibilité au niveau du
travail ;
Donc l’auditeur doit connaitre ces principes qui ne sont pas écrits dans la
réglementation intérieure ou justement voir est ce que cette façon de faire (ces
usages et coutumes utilisés) permettent de répondre au bon fonctionnement
interne ? Est-ce qu’on respecte un certain nombre de principes ?
• La sincérité : C’est l'évaluation correcte des valeurs comptables. Il s'agit de
donner une image fidèle de l'entreprise ;

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• La performance : Il faut respecter les critères d'efficacité, d'efficience et de la
pertinence.

5- La crédibilité de l’information:

L'opinion fondée par l'auditeur a pour objet fondamental de crédibiliser


l'information surtout financière publiée par l’entreprise, c.à.d. d’accroitre son utilité
pour les utilisateurs qui sont généralement en situation d’asymétrie d’information.
(Théorie d’agence de Jensen et Meckling 1976, Watts et Zimmerman 1986,…).

Ce rôle spécifique de l’auditeur a mené les pouvoirs publics à organiser la


profession de l‘audit et à lui donner un cadre réglementaire bien défini.
On peut classer l’audit selon les critères suivants :

1er critère : Selon la situation de l’auditeur par rapport à l’entité auditée


Il est possible de distinguer l’audit externe et l’audit interne : Dans le premier cas, la
mission est mené par un professionnel externe ; Dans le second, elle est mise en
œuvre par un fonctionnel / salarié de l’entreprise, le plus souvent rattaché à la
direction générale.

2ème critère : Selon le statut de l’auditeur


Il convient de différencier les missions d’audit contractuel dont les objectifs sont
librement fixés par le mandataire, des missions d’audit légal, dont le cadre est défini
par la loi et le règlement.

3ème critère : Selon la nature des objectifs assignés à la mission d’audit


Nous pouvons distinguer :

 L’audit financier qui consiste à certifier les comptes à l’entreprise.


 L’audit de gestion qui vise à formuler un jugement sur l’action des dirigeants et
sur leurs résultats.
 et l’audit opérationnel dont l’objectif est d’améliorer la performance de
l’entreprise.

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Les professionnels comptables libéraux font souvent référence à l’audit
financier dont l’IFAC (International Federation of Accountants) donne la définition
suivante : « Une mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre à
l’audit d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis,
dans tous les aspects significatifs, conformément à un référentiel identifié (normes,
règlement intérieur, lois, ISA,…) ».

Section 2 : Domaines principaux d’audit

1. Audit financier :

L’audit financier est un examen critique des informations comptables et


financières réalisé par une personne indépendante et compétente dans le but de
donner une opinion motivée sur la régularité et la sincérité des états financiers d’une
entité.
A ce niveau là nous distinguons deux types d’audit financier :

 La mission d’audit financier contractuel : Réalisé à la demande d’une entité ou


d’un individu pour des fins précisées dans la convention avec l’auditeur. Cet audit
a pour objectif souvent la certification des comptes aux tiers.
Par exemple au moment de l’introduction de l’entité en bourse ou lorsqu’elle fait
appel public à l’épargne.
 La mission d’audit financier légal : Réalisé par un commissaire au compte, sa
mission est réglementée par la loi et elle comporte :
 Une mission d’audit externe ;
 Un ensemble d’obligations spécifiques sous la responsabilité du commissaire
aux comptes prescrite par des dispositions réglementaires (Informations aux
actionnaires, détection des actes frauduleux,…).

L’audit financier peut être effectué par un professionnel interne mais dans ce
cas il ne peut garantir la sincérité et la régularité des informations que pour le besoin

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de la direction générale. Par ailleurs, sa position interne ne lui autorise pas de
certifier les comptes de l’entreprise à des tiers.

2. Audit interne :

Il existe plusieurs définitions d’audit interne, mais nous allons retenir celle
proposée par l'Institut Français des Auditeurs et des Contrôleurs Internes (IFACI) que
nous jugeons riche et synoptique [Au Maroc c’est l’AMACI (L’Association Marocaine Des
Auditeurs Consultants Internes)], « l'audit interne est défini comme une révision
périodique des instruments dont dispose une direction pour contrôler et gérer
l'entreprise. Cette activité est exercée par un service dépendant de la direction
générale et indépendant des autres services. Les objectifs principaux des auditeurs
internes sont donc, dans le cadre de cette révision périodique, de vérifier si les
procédures en place comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont
sincères, les opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires
et actuelles ».

Cet audit est ainsi un service autonome de l’entreprise rattaché directement à la


direction générale pour garder son objectivité. Ce service est chargé d’évaluer les
performances de toutes les fonctions de l’entreprise.

L’audit interne est un audit transversal qui concerne tous les processus de
l’entreprise depuis le processus de la prise de décision jusqu’au processus d’alerte en
cas d’erreur ou de problèmes sérieux (Exemples : Jérôme Kerviel (cas de la société
générale), la SAMIR).

3. Audit opérationnel :

Il est réalisé par des spécialistes moyennant des techniques et des méthodes
sous la forme d'un projet afin de :

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 Voir les différentes possibilités pour améliorer les fonctions et l’utilisation des
moyens à partir d’un premier diagnostic autour duquel un large consensus est
établi.
 Et de créer au sein de l’entreprise une dynamique de progrès selon les axes
d’amélioration définis.

Ce type d’audit porte par exemple sur le marketing, l’informatique, les


ressources humaines, la production, contrôle de gestion,…etc., il peut concerner
toutes les activités et fonctions de l’entité mais il peut être restreint à l’une des
divisions composant l’organisation. Exemples : division d’une entreprise, direction
d’une grande société ou d’un ministère,…

Section 3 : Les relations entre les différents domaines d’activités

Deux critères peuvent être utilisés pour déterminer ces relations :

1er critère : L’objectif de l’auditeur


2ème critère : La position de l’auditeur par rapport à l’entité auditée

Ces deux critères sont liés. En effet, les objectifs de l'auditeur déterminent sa
position.

1ère relation : Audit interne et audit opérationnel

Généralement on trouve que les objectifs de ces deux types d’audit sont les
mêmes ; ces deux domaines d’audit peuvent avoir un champ d’application qui peut
concerner toutes les fonctions de l’entité dans le but d’améliorer la performance
globale (l’ensemble des performances concernant toutes les fonctions). Cependant,
la notion d'audit opérationnel est plus large que celle d'audit interne dans le sens de
l’auditeur opérationnel peut d’étendre même à la direction générale. Dans ce cas,
l’auditeur doit être obligatoirement externe afin de respecter le principe
d’indépendance.

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De même l’auditeur opérationnel peut être interne ou externe alors que
l’auditeur interne est un membre fonctionnel de l’entreprise.

2ème relation : Audit financier et audit opérationnel

Bien que ces deux domaines d’audit pourraient examiner l’information


financière de l’entreprise, l’un et l’autre poursuivent deux perspectives différentes :

 L’audit opérationnel agira dans la perspective d’exploitation de l’information


financière en tant d’un instrument de gestion, et non pas un garant de la sincérité
et de la régularité de cette information.
 Une autre perspective peut être constatée par rapport à l’audit opérationnel est
que l’audit financier peut être amené à certifier les comptes aux tiers alors que
l’audit opérationnel ne le fait pas.
En fin, nous pouvons dire que les objectifs poursuivis par ces deux domaines
d’audit sont différents.

3ème relation : L’audit interne et l’audit financier

L’auditeur financier peut certifier les comptes à des tiers par ailleurs l’audit
interne peut assurer la qualité de l’information comptable que pour la direction de
l’entreprise, par rapport à la situation de l’auditeur l’audit interne est l’un des salariés
de l’entreprise par contre l’auditeur financier doit être externe.

Chapitre 2 : Audit financier et ses objectifs

Section 1 : Les assertions d’audit

La mission de l’audit financier consiste à donner une opinion sur la sincérité et la


régularité des comptes de l’organisation, il se situe réellement après la comptabilité
et avant l’analyse financière.

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Pour accomplir sa mission, l’auditeur financier doit s’assurer qu’un certain
nombre de critères / assertions soient respectés dans l’élaboration des états
financiers:

 1er critère : Completeness (Intégralité, exhaustivité)


 2ème critère : Accuracy (Exactitude)
 3ème critère : Valuation (Valorisation, évaluation)
 4ème critère : Existence
 5ème critère : Cut-off (Séparation des exercices)
 6ème critère : Rights and obligations (Droits et obligations)
 7ème critère : Presentation & disclosure (Présentation et information)

On l’appelle également le critère C.E.A.V.O.P

1. Completeness :

Vérifier si les opérations qui devraient être prises en considération dans les
états financiers l’ont été au niveau du compte du bilan et CPC.
Exemple : Est-ce que tous les achats des produits et des services ont été enregistrés
et ont été pris en comptes dans les états financiers ?

2. Accuracy :
Cela signifie que toutes les opérations effectuées par l’entreprise doivent être
enregistrées dans les comptes pour leurs montants exacts (conformément aux
principes comptables fondamentaux).

3. Evaluation :
Veut dire que toutes les opérations comptabilisées doivent être appréciées et
évaluées conformément aux principes et méthodes d’évaluation généralement admis
(La bonne méthode et son application de manière constante).

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4. Existence ou réalité :

L’objectif de ce critère est de vérifier si les éléments matériels (immobilisations,


stocks,…) existent réellement et physiquement.
Exemple : La direction générale déclare que les stocks des produits finis figurant au
bilan existent et sont destinés à la vente.

5. Séparation des exercices : (Cut-off) (occurance)

Il vise une bonne démarcation entre les exercices successifs ; Autrement dit, le
but de ce critère consiste à rattacher à chaque exercice tous les produits et les
charges qui le concernent.

6. Droits et obligations :

Ce principe vise à vérifier si les éléments d’actif constituent les droits de


l’entreprise réellement acquis et si les éléments de passif ses obligations
effectivement à sa charge à une date donnée.
Exemple : Vérifier les titres de propriétés (actes, contrats, conventions,…).

7. Présentation et information / Publication :

Cet objectif signifie que les opérations sont présentées dans les comptes en
respectant les règles comptables et en les appliquant de manière constante. Les
états financiers doivent être accompagnés de toutes les informations requises par les
textes et nécessaires à leur compréhension, notamment dans ce qu’on appelle
l’éthique.

Il y a l’e t i c et il y a les annexes, les états d’informations complémentaires qui


permettent de mieux expliquer les états financiers.

Exemple :
Une entreprise annonce qu’elle dispose 500 000 DHs de stocks étant donné que vous
êtes auditeur financier et en appliquant le principe CEA montrez comment vous allez

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effectuer votre démarche d’audit qu’on appelle aussi « Audit Objective Driven ».
1. Vérifier si tous les stocks ont été enregistrés dans le bilan
2. Est-ce qu’ils existent réellement (est ce qu’on a comptabilisé des choses qui
n’existent pas)
3. Est-ce que les stocks ont été enregistrés pour leurs montants exacts.

Remarques :

 Un auditeur financier c’est quelqu’un qui analyse les zones risques importants
les ou bien ce qu’on appelle les zones d’ombres.
 Le mot « Audit financier » on l’appel aussi « Certification des comptes annuels
consolidés ».

Section 2 : Les normes d’audit

La mise en œuvre de toute mission d’audit, quels qu’en soient les objectifs,
suppose au préalable l’existence des normes qui constituent un ensemble de règles
précises, formalisées et connues.
L’IFAC publie des standards internationaux et normes internationales sur l’e t i c,
l’audit des états financiers et à l’audit d’autres informations.
En France, en plus des normes ISA il y a ce qu’on appelle les normes d’exercice
professionnel (NEP) à partir de 2007 pour prendre en considération les spécificités du
cadre français, ces normes constituent l'ensemble des règles que le commissaire aux
comptes doit respecter dans l'exercice de ses missions.
Nous distinguons principalement :
1. Normes générales ou de comportement :
Ça veut dire que l’auditeur est amené à respecter les règles d’éthique
conformément au code d’éthique professionnel (code de déontologie) et dicté par
l’IFAC.
Parmi les règles d’éthique nous distinguons :
 Intégrité

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 Objectivité
 Indépendance
 Confidentialité
 Respect des normes techniques et professionnelles.
 Compétence professionnelle
 ……

a) Compétence professionnelle :
L’auditeur doit avoir des compétences et des expériences requises pour
l’exercice de sa fonction notamment une formation technique adéquate et une
expérience professionnelle suffisante. Cette double formation peut être complétée
par une formation continue afin de compléter et approfondir ses connaissances en
matière d’audit.

b) Indépendance :
L’auditeur doit être libre de toute contrainte pouvant gêner l’exercice de sa
mission et indépendant et de tout lien d’ordre personnel, professionnel, financier,
voire politique qui peut constituer un obstacle à son objectivité et intégrité.

c) Secret professionnel :
L’auditeur doit avoir de la discrétion dans l’utilisation de toute information dont
il a connaissance dans l’exercice de sa fonction.

2. Normes de travail :
Le travail d’audit doit être effectué avec minutie, soin et respect scrupuleux des
calendriers et la tenue correcte des dossiers et documents de travail qui constituent
les éléments de preuve des conclusions d’audit (ISA 220 et 230).
En outre, l’auditeur doit effectuer une évaluation du contrôle interne, un
contrôle de la qualité de sa mission d’audit, la prise en compte des risques, de

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fraudes et d’erreurs (ISA 240), des textes législatifs et réglementaires dans un audit
des états financiers (ISA 250) et la collecte des informations suffisantes et fiables.

3. Normes de rapport :
Dans ces normes on trouve :
 La nécessité de rédaction des rapports d’opinion (certification ou non) ;
 Un rapport contenant des recommandations sur le contrôle interne et
éventuellement sur la conformité avec les lois et règlements en vigueur ;

 Un rapport spécial pour les missions de commissaire aux comptes (CAC);

4. La qualité des rapports : Datés, signés et notamment discutés avec les


responsables de l’entité auditée.
Travail d’équipe :
L’exercice de l’audit doit être effectué avec une équipe de collaborateurs
pilotée par un responsable mandaté. La collaboration est exigée entre les membres
de l’équipe afin de faciliter la communication entre eux de toute information
intéressante, à identifier et soulever les grandes difficultés. Les superviseurs doivent
veiller sur l’exercice de la mission par les collaborateurs.
La structure d’une équipe d’audit est la suivante :
 Associé responsable (ou responsable mandaté)
 Superviseur (ou Directeur)
 Chef de mission
 Collaborateurs
 Assistants
Remarque :
Parmi les plus grands groupes d'audit financier au niveau mondial on trouve les
Big Four ou Fat Four (traduction littérale, les « quatre gros ») qui sont:
 Deloitte
 EY (Ernst & Young)

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 KPMG
 PricewaterhouseCoopers
Section 3 : Le cadre conceptuel de l’audit

1. Référentiel de l’audit et services connexes :


Il existe des normes internationales (ISA) qui mentionnent les différentes
missions d’audit définies par l’IFAC. Nous distinguons :
 L’audit des états financiers ou d’autres informations (ISA 250)

 Les services connexes à accomplir par l’auditeur.


Ces services connexes comportent :
 Les missions d’examen limité (ISA 910) ;

 Les missions d’examen sur la base des procédures convenues (ISA 920) ;

 L’examen d’informations prévisionnelles (ISA 810) ;

 Les missions d’audit spéciales (ISA 800) ;

 Les missions de compilation d’informations financières (ISA 930).

2. Les missions d’assurance :


Ces missions ont pour but d’évaluer ou d’apprécier une information par rapport
à des critères appropriés, et de formuler une conclusion permettant de donner un
niveau d’assurance sur sa fiabilité. Cette assurance permet de renforce la crédibilité
de l’information.

D’après les normes, deux sortes d’assurance peuvent être distinguées :

 Les missions d’assurance de niveau élevé (Audit)


 Les missions d’assurance de niveau modéré (Examen limité).

Ne sont pas considérées comme des missions d’assurance :


 Les missions sur la base des procédures convenues ;
 Les missions de compilation d’informations financières ou autres ;

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 Les préparations de déclarations fiscales, les missions de conseil et autres
consultations.

a) L’audit des états financiers:


Dans le cadre de sa mission, l’auditeur exprime une assurance élevée,
raisonnable mais non absolue. La mission d’audit telle qu’elle a été définie par L’ISA
mentionne que la mission d’audit ayant pour objectif de permettre à l’auditeur
d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous
leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié
(national ou international).
La conclusion à laquelle l’auditeur peut formuler fournit une assurance élevée mais
non absolue.
L’assurance absolue en audit ne peut avoir lieu, en raison de plusieurs limites :
- Les limites liées à tout système comptable et contrôle interne ;
- Le fait que les informations dont dispose l’auditeur permettent davantage de
faire des déductions que des certitudes.

b) Mission d’examen limité (ISA 910) :


La mission d’examen limité a pour but de permettre à l’auditeur de conclure
qu’aucun fait d’importance significative n’a été établi permettant de dire que les
états financiers n’ont pas été faits conformément au référentiel comptable identifié.

Pour apprécier la fiabilité de l’information, l’examen limité permet de mettre en


œuvre un ensemble d’investigations et de procédures analytiques.

Dans cet examen limité, l’auditeur exprime une assurance modérée, sous la forme
d’une assurance négative. (Exp : Nous n’avons pas constaté de faits significatifs nous
laissant à penser que les états financiers ne reflètent pas l’image fidèle de la situation
financière).

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3. Le référentiel comptable utilisé :
Le référentiel comptable utilisé pour l’audit des états financiers est composé
des Normes Comptables nationale (Cas de la France NEP depuis 2007) et
Internationales IAS/IFRS.
4. Les services connexes :

a) Examen sur la base des procédures convenues (ISA 920) :


Les procédures que l’auditeur met en œuvre sont définies en commun accord
entre l’auditeur, l’entité et les tiers afin de formuler ces conclusions.
Dans le cadre de mission de procédures convenues, aucune garantie n’émane
de l’auditeur, il rédige simplement un rapport sur les différents faits constatés,
complété par la formule suivante :
« Compte tenu du fait que les procédures mentionnées ci-dessus ne constituent ni
un audit, ni un examen limité effectué selon les normes internationales d’audit,
nous ne pouvons vous donner l’assurance que les problèmes qui auraient pu être
décelés par un audit ou un examen limité selon les normes internationales d’audit,
ont tous été identifiés ».
Les utilisateurs peuvent évaluer les procédures appliquées et les faits relevés, et
peuvent formuler leurs propres conclusions.

b) compilation (ISA 930) :


Aucune assurance n’est exprimée dans une mission de compilation. L’opinion de
l’auditeur est exprimée avec les termes contenus dans la formule suivante:
« Sur la base des informations fournies par la direction, nous avons préparé le bilan
de la société X au 31 décembre 20xx. La préparation de ces états a été effectuée
selon la norme internationale d’audit relative aux missions de compilation
d’information financière (ISA 930). La direction est responsable de ces états
financiers qui n’ont fait l’objet ni d’un audit, ni d’un examen limité de notre part.
Nous ne donnons, par conséquent, aucune assurance sur ces derniers ».

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5. Les missions d’audit spéciales :
D’après la norme ISA 800, les procédures et des principes fondamentaux pour
les missions d’audit spéciales portent sur :
 Les états financiers établis suivant un référentiel comptable différent des
Normes Comptables Internationales ou des Normes Nationales ;
 Les rubriques ou comptes des états financiers ;
 Le respect ou non des clauses contractuelles ;
 Les états financiers condensés.

Dans ce cas, L’auditeur doit collecter et vérifier tous les éléments lui permettant
de formuler son opinion.

a) Rapport sur des états financiers selon un référentiel comptable différent des
Normes Comptables Internationales :
Le référentiel de base pour l’auditeur est composé des Normes Comptables
Internationales IAS/IFRS. Toutefois, les états financiers peuvent être établis sur la
base d’un référentiel comptable différent afin de répondre à d’autres objectifs tels
que :
 Un référentiel utilisé afin d’établir les déclarations fiscales ;
 Un référentiel de la comptabilité sur la base des encaissements / décaissements ;
 Les règles et les dispositions énumérées par une autorité du gouvernement.

L’auditeur doit mentionner si les états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément à ce référentiel comptable .De même, le rapport
de l’auditeur doit préciser le référentiel comptable utilisé ou mentionner dans une
note supplémentaire aux états financiers relative à cette information notamment
dans l’etic (tableau d’amortissement,…).

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b) Rapports sur les rubriques ou comptes des états financiers :
L’auditeur peut être amené à exprimer son opinion sur une ou plusieurs
rubriques ou sur un ou plusieurs comptes des états financiers, par exemple les stocks,
les provisions pour impôt, les créances clients,…
Dans son rapport, l’auditeur doit indiquer les rubriques ou les comptes
concernés. Il doit prendre en compte des états financiers pouvant avoir un impact
significatif sur les informations relatives à son opinion. Par exemple : ventes et
créances clients,…
L’auditeur informe son client que son rapport sur la rubrique auditée ne peut
pas être joint aux états financiers de l’entité afin de ne pas donner l’impression que
son rapport porte sur l’intégralité états financiers.

c) Rapport sur le respect de clauses contractuelles :


L’auditeur peut vérifier si l’entité a respecté ou non certaines clauses
contractuelles, par exemple des contrats d’émission d’obligations ou des contrats
d’emprunt. Ces clauses obligent l’entité à respecter certaines dispositions relatives au
paiement d’intérêts ou maintien de certains ratios financiers,…etc. De ce fait,
l’auditeur doit exprimer dans son rapport une opinion quant au respect ou non de
l’entité de ces clauses de l’accord entre l’entité et les tiers.

Rapport sur des états financiers condensés :


Les états financiers condensés ne contiennent pas toutes les informations
requises par le référentiel comptable et sont présentés avec moins de détails que les
états financiers annuels. L’auditeur doit exprimer dans son rapport que pour mieux
comprendre la situation financière de l’entité par exemple, les utilisateurs doivent
consulter les états financiers condensés conjointement avec ceux audités. Dans son
rapport, l’auditeur doit éviter d’utiliser les termes « Image fidèle » ou « Présentent
sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs » pour formuler son opinion sur les
états financiers.

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d) Les missions d’examen d’informations financières prévisionnelles :
Selon la norme ISA 810, ce sont les informations financières prévisionnelles qui
sont examinées et non pas des informations exprimées en des termes généraux.
Dans le cadre de cette mission, l’auditeur doit assembler des éléments probants lui
permettant de vérifier si :
a. Les hypothèses formulées par la direction sont logiques et qu’elles sont
cohérentes avec l’objectif à atteindre ;
b. Les informations financières prévisionnelles sont établies sur la base des
hypothèses considérées ;
c. Les informations financières prévisionnelles significatives sont mentionnées
correctement en annexes et si les hypothèses sont plausibles ou théoriques.
d. Les informations financières prévisionnelles sont établies sur la base des états
financiers historiques. Ces informations peuvent être des prévisions, ou
projections ou les deux à la fois.
Par exemple une prévision sur un an avec une projection sur cinq ans ou dix ans.

Section 4 : Le risque d’audit et la matérialité

Lorsqu’il exprime son opinion sur les états financiers, l’auditeur encourt le
risque que ses objectifs ne soient pas atteints totalement ou partiellement. L’auditeur
court le risque relatif à une opinion exprimée de façon erronée par rapport à ce que
reflètent les états financiers.
Ce risque peut être dû soit à la conception des comptes de l’entreprise soit à
l’auditeur lui-même. Il lui arrive parfois de ne pas pouvoir déceler certaines erreurs
contenues dans les comptes annuels de l’entreprise.
Dans certains cas, l’auditeur n’émet pas des réserves dans son rapport des états
financiers comportant des inexactitudes importantes non détectées.

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1. Les composantes du risque d’audit :
a) Le risque inhérent (RI) :
Il se peut que certaines opérations comptables contiennent des erreurs
importantes dues :
 A la nature complexe de l’activité ou du secteur d’activité de l’entreprise,
exemple, cas d’une société de trading / courtage, banque ou d’une société
d’assurances ;
 A l’environnement de l’entreprise ou à la règlementation en vigueur. Exp : une
entreprise soumise à plusieurs réglementations fiscales nationales et
internationales.

b) Le risque de contrôle (RC) :


Dans certaines situations les inexactitudes dans les différents comptes et
opérations sont dues à un contrôle interne inefficace et inefficient. Un système de
contrôle interne défaillant ne permet pas de détecter et prévenir en temps réel les
insuffisances et les erreurs contenues dans les états financiers. Un système de
contrôle interne performant réduit les risques de ce contrôle.

c) Le risque de détection (RD) :


Ce type de risque est en fonction des procédures utilisées par l’auditeur pour
révéler les inexactitudes dans les opérations ou dans les soldes des comptes.
Lorsque ces procédés de vérification sont efficaces, le risque de détection diminue.

d) Le risque global (RG) :


Le niveau global du risque de la mission s’exprime par la formule :
Risque global = Risque inhérent x Risque de contrôle x Risque de détection
RG = RI x RC x RD

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L’auditeur évalue le RI et le RC afin de déterminer le risque de détection pour
réduire le RG et le ramener à un seuil acceptable.
Parce qu’une fois vous connaissez votre activité et le RI à votre activité, vous
allez pouvoir mettre en place un contrôle efficace, et pour mettre un contrôle
efficace dans l’entreprise vous allez pouvoir mettre l’ensemble des procédures
efficaces pour réduire le risque de non détection de certaines erreurs.
Donc le RD est exogène par rapport aux RI et RC, si on arrive à déterminer le RI
et RC on peut facilement déduire le RD et donc on pourra agir sur ces variables pour
pouvoir réduire le RG de notre mission d’audit.
La gestion du RG peut être représentée dans le tableau suivant selon une
approche qualifiée d’approche par les risques ou « Risk based »

Evaluation du risque Evaluation du risque de contrôle


inhérent Elevé Moyen Faible
Elevé Maximum Elevé Moyen
Moyen Elevé Moyen Faible
Faible Moyen Faible Minimum

2. La matérialité en audit :
Etant donné sa mission, l’auditeur ne peut pas procéder à une vérification
complète de toutes les opérations réalisées par l’entreprise on dit qu’il ne peut pas
faire ce qu’on appelle un « Full audit ».

L’audit a pour but de donner une assurance raisonnable que les états financiers
ne contiennent pas des erreurs importantes pouvant avoir une incidence significative
sur les résultats.

Dans la conduite de ses travaux, l’auditeur doit fixer un seuil de matérialité (ou
de signification) dans le cadre de sa mission.

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En audit, le seuil de matérialité correspond au degré d’information que
l’auditeur doit obtenir en vue d’atteindre un niveau de confiance lié au fait que les
états financiers ne contiennent pas d’inexactitudes importantes.
Un seuil de matérialité est atteint lorsque l’importance d’une erreur ou
omission dans une information financière est telle qu’elle pourrait avoir pour effet
probable l’influence du jugement d’un utilisateur des états financiers ou la
modification de sa décision.
- Le seuil de matérialité est évalué par l’auditeur à différents niveaux :
- Lorsqu’il détermine la nature de ses travaux d’audit et le calendrier de sa mission;
- Lorsqu’il évalue les effets des redressements identifiés sur les états financiers ;
- Lorsqu’il évalue le caractère approprié de la présentation des informations
financières dans les comptes.

Ce seuil de matérialité est défini par rapport à son effet sur les états financiers.

Critères d’établissement du seuil de matérialité :


L’établissement d’un seuil de signification est en fonction de deux sortes de
critères : quantitatifs et qualitatifs.

Critères quantitatifs :
Ces critères consistent à mesurer l’effet d’un élément par rapport à une base de
référence.
Exemples de références :
 Résultat final ou intermédiaire (bénéfice net, bénéfice brut).
 Résultat moyen (bénéfice net moyen des trois exercices derniers).
 Un poste d’un état financier auquel l’élément est associé (chiffre d’affaires par
exercice).
 Le solde du compte auquel l’élément appartient.

Page 24
 L’effet de l’élément sur certains coefficients financiers (FR, bénéfice net par
action).

Tout élément ou un ensemble d’éléments sont considérés comme significatifs :


 S’il modifie le résultat à ≥ 10%
 S’il modifie le montant du poste concerné à ≥ 10%.
Ces seuils peuvent être relevés ou abaissés en fonction des sommes en jeu.

Critères qualitatifs :
 Les caractéristiques de l’environnement économique de l’entreprise (contexte
politique et socio-économique).
Les caractéristiques de l’entreprise (nature des opérations, tendance des résultats).

Page 25
Chapitre 3: La démarche de l’audit financier

Les auditeurs financiers doivent suivre une démarche dans laquelle ils doivent
respecter une méthodologie qui comprend les étapes essentielles de leurs travaux et
techniques à mettre en œuvre dans chacune de ces étapes. Ils doivent avoir une
connaissance globale de l'entité auditée afin d’orienter leurs missions et
d’appréhender les domaines et systèmes significatifs. Dans le cadre d'un audit légal,
afin de certifier les comptes, l’audit comptable et financier doit respecter quatre
phases principales: Une phase préliminaire, évaluation du contrôle interne, contrôle
direct des comptes, travaux de fin de mission et rapport d'audit.

1. La phase préliminaire :
Cette phase est très importante lorsqu’il s’agit d'une première mission d’audit,
cette phase doit être actualisée pour les prochaines missions afin de pouvoir tenir
compte des changements opérant dans l’entité et de son évolution.

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Schéma de la phase préliminaire :

Diagnostic de l’audit

Prise de connaissance
générale

Note générale
d’orientation

Budget détaillé

Lettre de mission Planification

1) Acceptation de la mission d’audit :


Pour accepter une mission d’audit, un certain nombre de conditions doivent
être satisfaits :

 La mission d’audit doit permettre à l’auditeur de conserver son indépendance ;


 Disposer des compétences nécessaires pour effectuer sa mission ;
 Disposer du personnel et du temps nécessaire pour faire l’audit ;
 Capable de mesurer les risques dans l'entreprise : Les faiblesses du contrôle
interne, mauvaise comptabilité, incompétence du personnel, conflits internes
importants…;
 Prendre contact avec son prédécesseur afin de connaitre les raisons de non-
renouvellement du mandat de celui-ci.

Page 27
A ce niveau, l'auditeur procède à un diagnostic d'audit dans lequel il cherche à
rassembler le maximum d'informations dans un temps minimum pour savoir si sa
mission est réalisable ? Avec quel budget ? Et dans combinent de temps ?

A la l’issue (à la fin) de cette phase, l’auditeur rédige une lettre de mission qui
est un document dans lequel il précise les objectifs poursuivis, les zones de risque, les
difficultés envisagées, durée, mode de rémunération de la prestation, rapport remis.
Cette lettre de mission constitue la base de l’engagement de l’auditeur.

2) Prise de connaissance générale de l'entreprise :


Cette phase constitue le prolongement de la phase précédente dont l’auditeur
cherche à collecter les informations sur l'entreprise afin de pouvoir identifier les
risques qui peuvent avoir une incidence significative sur les comptes et conditionnent
la planification initiale du contrôle et l’orientation de sa mission.

L’auditeur doit être capable de classer les informations financières en fonction


de leur origine :

 Données répétitives ;
 Données ponctuelles ;
 Données exceptionnelles.

Cela va lui permettre d’obtenir une compréhension suffisante des particularités


de l’entité, de son environnement et de son fonctionnement pour déterminer les
risques généraux et identifier les domaines et systèmes significatifs.

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Les informations recherchées (à collecter) :

L’auditeur doit chercher les informations relatives aux domaines suivants :

Domaines et systèmes
Informations recherchées
significatifs
Nature de l’activité Informations relatives aux produits, clients,
fournisseurs principaux, volume de l’activité.
Secteur d’activité L’environnement économique de l’entreprise,
place sur le marché, concurrence, réglementation.
Structure de l’entreprise Implantations géographiques, actionnariat,
activité de la filiale, opérations intragroupes (cash
pool)
Organisation générale Organigramme général et définition des
principales fonctions
Politiques Politique commerciale, financière, sociale et
perspective de développement
Organisation administrative et L’existence des procédures, contrôle budgétaire,
comptable méthode de traitement et de saisie des
informations financières et analyse de données
Pratiques comptables La politique d’investissement et d’amortissement,
évaluation des stocks, politique en matière de
provisions, méthode de consolidation (Window
dressing)
Délais En matière de production de l’information
financière et de gestion
Existence des contrôles internes Contrôle physique, rapprochement des comptes
fondamentaux collectifs, la périodicité des balances, séparation
des fonctions.
Intervention d’un cabinet Nature des travaux effectués

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Lors de la prise de connaissance générale de l’entreprise, l’auditeur ne cherche
pas à fonder son opinion mais de collecter le maximum d’informations, son but n’est
pas de contrôler le bien fondé des informations mais de les collecter tout en sachant
qu’elles peuvent être cohérentes, les techniques utilisées par l’auditeur relèvent
essentiellement de l’entretien avec plusieurs interlocuteurs qui sont susceptibles de
mieux fournir une information appropriée, de l’analyse de la documentation interne
et externe et de la visite des locaux : l’examen analytique plus récent des données
financières permet de mieux révéler les tendances et de mieux faire une
appréhension des domaines les plus significatifs.

Les moyens dont dispose l’auditeur sont les suivants :

 Relations directes avec les dirigeants auprès desquelles il recherchera les


informations sur les décisions qui peuvent avoir une incidence sur les comptes ;
 La prise en connaissance des comptes annuels, les comptes intermédiaires et
documents prévisionnels afin d’examiner la situation financière et la rentabilité
de l’entreprise ;
 D’autres informations utiles qu’il peut recueillir auprès des tiers relatives aux
opérations effectuées avec la société (La circularisation) ;
 Les diverses publications internes ;
 Rapports des autres auditeurs internes et externes ;
 Les législations applicables à l’entreprise ;
 Rapport financier d’une entreprise similaire exerçant dans le même secteur ;
 Les publications des organismes professionnels,…

Page 30
 Entretiens avec le personnel de l'entreprise :

Ces entretiens constituent une source privilégiée pour obtenir de l'information,


ils sont effectués avec le personnel de direction et les autres responsables de
différents services.

En fonction des informations, l’auditeur peut décider à ce stade s’il doit


s’adresser à un niveau hiérarchique inférieur ou supérieur pour mieux comprendre
les activités et les systèmes de l’entreprise.

 Documentation interne et externe :

La documentation interne comprend l’ensemble des documents financiers qu’ils


soient publiés ou non et une variété d’autres documents comprenant par exemple les
statuts, les manuels de procédures et notes de service, les PV des organes
d’administration et d’assemblées, les publications internes telles que le journal
d’entreprise, les contrats, le manuel comptable, le règlement intérieur, le rapport des
autres auditeurs internes et externes, contrôles fiscaux et sociaux, …

La documentation externe peut être obtenue grâce aux articles spécialisés dans
l’activité de l’entreprise (les statistiques, …) et informations financières publiées par
les organismes professionnels privés, consultation de banques de données
(Exemples : Bankscope, Datastream, Macrobond)

 La visite des locaux (lieux de production, de stockage, service administrative) :

Permet à l’auditeur d’avoir des informations concrètes sur les activités de


l’entreprise et mieux appréhender son organisation.

 Environnement informatique :

La prise de connaissance de cet environnement permet à l’auditeur de mesurer


le niveau de dépendance de l’activité de l’entreprise à l’outil informatique et le degré
d’automatisation des traitements de données à incidence comptable.

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Cette prise de connaissance porte sur les domaines suivants :

 Le recensement des matériels et applications ;


 La compréhension générale des procédures et systèmes comptables
informatisés ;
 La compréhension générale des procédures de contrôle de la fonction
informatique.

Après la détermination de l’importance respective du contrôle manuel et


informatisé, cet examen préliminaire permet à l’auditeur de programmer des
prochaines interventions portant sur l’évaluation du contrôle interne de la fonction
informatique et des évaluations des applications informatisées, il permet aussi
d’apprécier l’opportunité de :

 Faire appel à un spécialiste pour effectuer des tâches relatives à des


environnements informatiques complexes ;
 Prendre des dispositions en vue de l’utilisation des techniques de contrôle
assisté par ordinateur : Réservation des copies de fichiers par anticipation,
planification de ce type d’intervention.

Cette prise de connaissance devra être actualisée chaque année en vue de


prendre en compte les changements dus aux évolutions techniques, au
développement des nouvelles applications et d’en mesurer l’incidence sur
l’orientation de la mission.

L’examen analytique est aussi une technique qui doit être largement utilisée
lors de la prise de connaissance générale de l’entreprise.

Page 32
L’examen analytique :

Définition et objectif :

L’examen analytique est une technique permettant d’identifier les flux


financiers, les variations anormales et les tendances.

Au niveau des tendances, par exemple on a certains éléments soit au niveau de


l’actif ou passif soit au niveau du CPC. Au
niveau du CPC pas exemple on a acheté sur
plusieurs mois mais un mois il n’y avait pas
d’achats (donnée manquante sur le mois), et
donc lorsqu’on fait le graphique on trouve un
trou et donc ça nous permet de se poser la question pourquoi il y a ce manque
d’informations. Ça permet également de
voir pourquoi les achats ont eu une certaine
tendance (baissière / haussière…).

Il consiste à :

 Faire des comparaisons entre les données des comptes annuels au niveau du
même exercice et des données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de
l’entreprise ou d’entreprises similaires et établir des relations entre elles ;
 Analyser les fluctuations et tendances ;
 Analyser et étudier les éléments inhabituels résultant des comparaisons. Cela
peut aider l’auditeur à mieux connaitre l’entreprise, à identifier les domaines à
risques potentiels et contribuer ainsi à une meilleure planification de la
mission d’audit.

Page 33
Au niveau de cette phase de prise de connaissance de l’entité, l’auditeur
cherche à déterminer :

- La première année de sa mission, les différentes transactions qui ont ou


peuvent avoir une incidence sur les comptes en raison de leur poids relatif
et / ou de leur nature. Cette analyse préalable permet à l’auditeur de mieux
planifier sa mission et déterminer la nature et l’étendue de ses travaux pour
chacun des éléments identifiés.
- Les années suivantes, les événements propres à chaque exercice qui
permettent une mise à jour de sa planification et une modification de son
programme de travail [Création d’une nouvelle ligne de produit, création
d’une nouvelle entité géographique (Brownfield), mise en place d’un nouveau
système, fusion / acquisition (Greenfield) et tout ça relève des Investissement
direct à l'étranger (IDE)]

L’examen analytique des derniers comptes annuels disponibles, des budgets,


des comptes intermédiaires permet à l’auditeur de :

- Comprendre les interrelations existantes entre les différents éléments


constitutifs des comptes annuels et de révéler les variations qui peuvent
montrer les modifications de structure ;
- De définir les ratios qui lui semblent intéressants pour comprendre l’évolution
de l’entreprise et de s’assurer que les éléments nécessaires à l’explication de
leurs variations seront disponibles. A ce niveau, l’auditeur peut utiliser les
statistiques du secteur économique auquel appartient l’entreprise : Cela va lui
permettre de mieux comprendre les éléments qui servent de mesure dans ce
secteur et de situer l’entreprise considérée par rapport à ces rivaux.

Page 34
Les techniques :

L’auditeur peut utiliser les techniques suivantes pour la prise de connaissance


de l’entreprise :

1. Comparaisons des données absolues par rapport à :


1.1 Des périodes antérieures pour déterminer si l’évolution semble cohérente
dans le contexte économique de l’entreprise.
• Par exemple, on prend le CA et on analyse son évolution, si elle est
baissière est ce que cette tendance est à cause d’une mauvaise conjoncture
économique de l’entreprise ou bien elle est due à une erreur comptable (on
n’a pas pris en considération
certaines ventes)
• On peut dire qu’il y a un problème
particulier au niveau de la période X
(Zone hachurée) parce que
normalement il ne faut pas qu’il aie
une chute brusque, et donc il se
peut qu’on a pas pris en considération certaines ventes dans cette période.
• Plus de ça, si le CA n’est pas bien calculé il ne peut pas servir comme étant
un agrégat pertinent pour le calcul du seuil de matérialité.

1.2 Au budget pour savoir si les objectifs fixés ont été atteints ou obtenir les
justifications des écarts.

1.3 Comparaison des données absolues par rapport à des données identiques
dans des entreprises du même secteur pour identifier les particularités de
l’entreprise contrôlée.

Page 35
2. Comparaison des données relatives (des ratios / rapports) :
Ces données relatives supposent l’existence d’une relation fixe entre une donnée
et un élément de référence, cette relation est généralement calculée sous forme
de pourcentage.
Ces ratios peuvent être examinés :
• Seuls (Exemple : Ratios de structure financière)
• Ou par rapport à la période précédente, au budget, aux statistiques du secteur.

3. Analyse des tendances :


Les analyse des tendances consistent à procéder à des analyses généralement sur
des longues périodes pour essayer d’en tirer les règles précises sur les relations
existantes entre les données utilisées et de faire des prévisions sur le base de ces
règles.
Exemple : Analyser la progression des ventes pour déterminer un taux de
progression normal.
Ces analyses des tendances peuvent être effectuées par l’auditeur en utilisant
des techniques statistiques (moyennes mobiles, analyse de régression, …)

4. Utilisation de l’outil informatique :


Pour l’examen analytique, l’auditeur peut utiliser divers moyens informatisés
notamment :
• Les tableurs sur ordinateur permettant de comparer les données
pluriannuelles, de calculer les ratios, de constater les tendances et de faire des
extrapolations (calcul des moyennes, des écarts-type, …).
• Les progiciels d’interrogation des fichiers. (Progiciel : Produit + Logiciel)
Un progiciel est une application informatique particulière pour gérer les fichiers
d’une entreprise ; Chaque entreprise a un progiciel qui lui est propre.

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3) Identification des domaines et systèmes significatifs :
La prise de connaissance permet par le biais de l’examen analytique de mettre
en évidence les domaines et systèmes significatifs sur lequel l’auditeur devra orienter
sa mission.

Exemple

Dans une entreprise industrielle et commerciale, les domaines et


systèmes significatifs sont composés de :

Pour une entreprise commerciale Pour une entreprise industrielle


- Achats fournisseur L’ensemble des éléments évoqués
- Ventes client dans l’entreprise commerciale
- Trésorerie / Recette + Immobilisations
+ Personnel
+ Paie
Exemples Exemples
- L’importance et les modalités de - L’analyse du système de
contrôle de la fonction achats production ne sera pas le
fournisseur seront différentes même selon que l’on fait appel
dans une filiale dont l’unique ou non à la sous-traitance.
source d’approvisionnement est
la société mère et une entreprise
indépendante qui doit gérer ses
différentes sources
d’approvisionnement.
- La gestion de la trésorerie peut
être indépendante ou centralisée
au sein d’un même groupe.

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Pour apprécier l’aspect significatif des domaines et systèmes de l’entreprise,
l’auditeur prend en compte les notions d’importance relative et le seuil de
signification.

Les domaines significatifs peuvent être classés en deux catégories :

 Les comptes significatifs en raison de leur montant et leur nature peuvent cacher
des erreurs dont le montant dépasse le seuil de signification. L’auditeur peut être
amené à faire des vérifications spécifiques en contrôlant le respect ou non des
dispositions légales.
A priori, tous les comptes dont les montants sont importants sont significatifs :
Les opérations relatives à ces comptes doivent être examinées pour s’assurer s’ils
étaient évalués et comptabilisés correctement.
 D’autres comptes dont le solde est à première vue non significatif peuvent
intéresser l’auditeur dans le sens où ces comptes peuvent receler une des erreurs
probables.
Exemples :
 Des comptes qui transitent des données de fortes valeurs ;
 Des comptes qui sont fortement affectés par des jugements subjectifs
(Provisions pour dépréciations des créances clients, risques et charges, …) ;
 Des comptes qui font appel à des techniques comptables complexes :
Valorisation des stocks dans une entreprise (LIFO) ayant un cycle de
production long en termes de processus ;
 Des comptes qui présentent des anomalies apparentes (Comptes
présentant des variations anormales par rapport à l’année précédente, on
peut y avoir par exemple une caisse créditrice).
Remarque : Comptablement on peut avoir une caisse créditrice dans une
entreprise individuelle par exemple où l’exploitant fait la confusion entre
son argent personnel et l’argent de l’entreprise, dans ce cas, on peut faire
deux choses :

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Soit on essaye de trouver les justificatifs pourquoi on avait trouver une
caisse créditrice et quelles sont les erreurs (peut être c’est du à une
manipulation comptable erronée)0 et on fait la régularisation comptable
soit on refait toute la comptabilité sinon elle perd sa force probante ;
 Des comptes qui sont porteurs de risque (les comptes de clôture, les
comptes qui sont affectés par les changements de législation notamment la
législation fiscale).

Plusieurs informations relatives aux comptes significatifs peuvent être obtenues


grâce à l’utilisation des logiciels permettant de mettre en évidence les variations
anormales des comptes.

Les systèmes significatifs :

Tout système qui traite les données et peut avoir des incidences significatives
sur les comptes annuels est considéré comme système significatif.

Lorsque l’auditeur identifie les systèmes significatifs, il peut décider de voir quel
système qui doit faire l’objet d’une évaluation du contrôle interne ou d’un
programme de contrôle spécifique, de planifier, l’exécution des travaux et si possible
de faire intervenir des spécialistes en cas par exemple de traitement informatisé des
données.

La mise en place d’un plan de mission :

Toutes les informations recueillies pendant la prise de connaissance générale de


l’entreprise et l’identification des domaines et systèmes significatifs doivent être
synthétisées afin qu’elles soient rapidement utilisables et plus particulièrement pour
mettre en évidence les zones de risque qui ont été déterminées et leurs effets sur la
mission.

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Le plan de mission a pour but de synthétiser l’information obtenue et formaliser
les décisions qui en ressortent sur l’orientation et la planification de la mission, plus
tard ce document va être employé comme étant une base de référence pour faciliter
la prise de connaissance de l’entreprise pour les prochaines missions.

L’auditeur doit donc entamer une organisation de sa mission par :

1. Le choix des collaborateurs en fonction de leurs compétences (expérience


professionnelle, leur connaissance de l’activité de l’entreprise) ;
2. Répartition des travaux au niveau de deux dimensions : dimension temporelle
(date, durée de visite), spatiale (l’auditeur essaye de voir s’il est possible de
visite à plusieurs reprises les succursales, les usines, …) ;
3. L’utilisation des travaux de l’expert-comptable et ceux des auditeurs internes ;
4. Travail en coordination avec les commissaires aux comptes des filiales ou de la
maison mère ;
5. Faire appel à des spécialistes pour examiner certaines applications
informatiques ou tout autre domaine juridique, fiscal et technique ;
6. Dates de conseil et assemblée et délais d’émission de rapport ;
7. En fonction des informations réunies, l’auditeur pourra déterminer le budget de
ses honoraires en heure et en montant. L’estimation des heures nécessaires
pour accomplir sa mission pourra être changée. Lors de l’examen des systèmes
comptables significatifs, il peut conclure que les risques d’erreurs sont
importants au point d’élargir la période de ses contrôles.

Le plan de mission permet de formaliser les décisions prises sur :

- Les travaux à entreprendre ;


- Les moyens à mettre en œuvre ;
- Les dates d’intervention ;
- Les rapports effectués ;
- Les heures et les coûts à engager ;

Page 40
Le plan de mission permet une connaissance facile et rapide des particularités
de l’entreprise et de la mission. Il doit contenir les informations suivantes :

1. Les informations sur l’entreprise : Dénomination sociale, coordonnées,


structure générale, nature de l’activité, …
2. Les informations au niveau des comptes : Organisation et politique comptable,
les comptes prévisionnels, comparaison pluriannuelle du bilan et du CPC, date
de clôture de chaque exercice, …
3. Systèmes et domaines significatifs : Détermination de seuil de signification,
identifier les fonctions et les comptes significatifs, présentation des zones à
risques, identification des points forts de systèmes et la sensibilité des
dirigeants à l’environnement du contrôle interne.
4. Informations au niveau de la mission :
4.1. Nature de la mission, certification des comptes annuels, des comptes
consolidés, attestation ou rapport annuel à émettre et quelques aspects
particuliers concernant les sociétés cotées en bourse.
4.2. Les axes principaux des travaux de contrôle :
a. Documents à obtenir ;
b. Les fonctions à évaluer ;
c. Dates d’intervention physique ;
d. Confirmation à obtenir ;
e. Intervention des spécialistes ;
4.3. Délai d’émission des rapports et attestations
4.4. L’organisation de la mission :
a. Niveau des intervenants et constitution de l’équipe d’audit ;
b. L’utilisation des travaux et rapports des autres auditeurs internes et
externes ;
5. Au niveau du budget : Par nature des travaux :
a. Déterminer les heures nécessaires ;
b. calcul des couts estimés en fonction de l’expérience des intervenants.

Page 41
Section : Audit financier et contrôle interne

Après avoir pris connaissance globale de l’entreprise et recueilli l’ensemble des


informations, l’auditeur va essayer de comprendre comment les données sont
générées par les systèmes d’information, cela va permettre à l’auditeur d’identifier
les contrôles pertinents mis en place par l’entreprise. Cette appréciation du contrôle
interne va permettre à l’auditeur d’évaluer pertinemment les risques liés à la
conception et au fonctionnement des systèmes par lesquels sont traitées les données
répétitives.

Ces opérations sont représentées par un nombre important de comptes


annuels, ce contrôle interne est constitué par une panoplie de mesures de contrôle
comptable ou autres que la direction de l’entreprise met en œuvre afin de protéger
le patrimoine de l’entreprise et d’assurer la fiabilité des enregistrements comptables
et ces comptes annuels, cela implique que le contrôle interne est plus préventif que
répressif, le contrôle interne est vu comme étant un instrument de maitrise d’une
part et d’autre part comme un ensemble de moyens mis en place et qui font partie
intégrante de l’entreprise. Dans l’ensemble, les objectifs du contrôle interne sont :

 La protection et la sauvegarde du patrimoine de l’entreprise et la prévention


contre la fraude ;
 La conformité par rapport aux règlements et lois applicables ;
 Le respect continuel et constant des règlements et instructions établis par la
direction ;
 La communication rapide des documents comptables et financiers ;
 Le développement de la rigueur et l’amélioration de la performance ;

En fonction de ces différents objectifs, le contrôle interne a deux aspects selon qu’il a
ou non une incidence directe sur les comptes produits par l’entreprise.

Page 42
1) Le contrôle interne ayant une incidence sur les comptes :

1.1. La protection du patrimoine et ressources :


Il arrive parfois que le patrimoine de l’entreprise et ses ressources sont mal
protégés pour différentes causes. De ce fait, un risque lié à des pertes d’informations
n’est pas à sous-estimer. Souvent, ces pertes de données ne sont reflétées dans les
comptes annuels, c’est dans ce sens que le contrôle interne est primordial pour
l’auditeur. La protection du patrimoine de l’entreprise concerne :

 La protection physique des biens et les moyens mis en œuvre pour assurer cette
protection (la procédure de suivi des encaissements et décaissements contre le
double paiement) ;
 La protection contre les risques environnementaux et s’assurer qu’il existe des
assurances adaptées à ce genre de risque ;
 La protection contre les risques de fraude et manipulation frauduleuse des
documents.

Le contrôle interne n’est jamais perfectible à 100 % mais il peut rendre les
fraudes plus difficiles, de les déceler et d’y remédier.

1.2. La régularité et la sincérité des informations :

En vue d’assurer la régularité et la sincérité des informations des opérations


comptables, le contrôle interne vérifie que :

 Les documents nécessaires (documents financiers, fiscaux, …) sont établis dans


les délais et en respect de la manière dont ces documents sont produits.
 Les informations nécessaires à la prise de décision ayant les mêmes
caractéristiques.

Page 43
Nous pouvons répartir ces différents contrôles internes en cinq catégories :

 Autorisation : Ces contrôles permettent de s’assurer que les décisions


émanent par la direction générale au niveau supérieur et donc limiter les
risques d’opérations injustifiées. Exemple : Ne pas accepter la commande d’un
client qui était déjà identifié comme mauvais payeur ;
 Réalité : L’objectif de ce contrôle permet d’éviter tous les risques liés à des
enregistrements fictifs ou des opérations qui ne concernent pas l’entreprise ;
 Exhaustivité : Ces contrôles permettent de vérifier que toutes ces opérations
ont été totalement enregistrées. Exemple : Toutes les expéditions client ont
été facturées et toutes les factures ont été correctement comptabilisées ;
 Evaluation correcte : Ces contrôles permettent de s’assurer que toutes les
opérations ont été comptabilisées en bonnes valeurs et en conformité avec les
principes comptables et à la date de clôture de l’exercice comptable.
Exemple : Les opérations en devise sont comptabilisées au taux du jour de leur
réalisation et les soldes en devise sont ajustés à la clôture (constater des écarts
de convention) ;
 La comptabilité juste et correcte des opérations : C.à.d. s’assurer que
l’enregistrement des opérations se fait dans les comptes bien précis et que la
tenue des bilans et CPC se fait de manière à respecter les principes de
comptabilisation. A ce niveau, l’informatique joue un rôle très important.

Page 44
2) Le contrôle sans incidence directe sur les comptes :
2.1. Application correcte des décisions de la direction de l’entreprise :

Pour que les tâches soient exécutées de manière correcte dans l’entité,
l’auditeur doit s’assurer que :

 La transmission correcte des instructions de la direction à tous les membres de


l’entreprise ;
 Une diffusion des informations claire à leurs destinataires afin d’éviter tout
risque lié à l’asymétrie d’information ;
 Application des procédures des comptes rendus d’exécution ;
 Une adéquation entre les moyens mis en œuvre pour appliquer les instructions
et la nature des instructions données.

2.2. Amélioration des performances :

Dans l’organisation, des mesures peuvent être prises en compte à tous les
niveaux permettant d’améliorer le rapport coût / efficacité des différentes
opérations.

Plusieurs formes de contrôle peuvent être distinguées :

 Analyse statistique ;
 Tableau de bord ;
 Contrôle de la qualité d’information.

D’autres types de contrôle peuvent être faits et cela dépend des


caractéristiques de chaque organisation.

Page 45
Les composantes du contrôle interne :

Nous pouvons classer les éléments constitutifs du contrôle interne dans les
catégories suivantes :

 Le système d’organisation ;
 Le système de documentation et d’information ;
 Le système de preuve ;
 Les moyens matériels de protection ;
 Le personnel ;
 Le système de supervision.

1. Le système d’organisation :
a. Définition des responsabilités des membres de l’entreprise :
Ces responsabilités et les différents pouvoirs attribués à chaque membre de
l’entreprise doivent être bien déterminés par un organigramme faisant
apparaitre les différentes fonctions et le nom de leur responsable. Après chaque
changement d’affectation des fonctions, l’organigramme est mis à jour pour
tenir en compte ces modifications surtout dans les entreprises de grande taille
où ces changements sont souvent fréquents. En outre, l’organigramme doit être
connu par tous les membres de l’entreprise.

b. Séparation des tâches et des fonctions :


La conception des tâches et fonctions doit être faite de manière à faciliter le
contrôle de leur exécution. A ce niveau, il faut éviter les erreurs commises et la
possibilité de les cacher.
La séparation des fonctions doit permettre de distinguer :
 L’opérationnel : Tous les services et les activités nécessaires à
l’exploitation. Exemple : Service commercial, achat, production, publicité,
production, …

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 Et tout ce qui est : Protection ou conservation : C.à.d. tous les services qui
détiennent les biens de l’entreprise et assurent la protection de ces biens
(magasinier, caissier, …) ;
 L’enregistrement : Cette fonction est un élément fondamental du contrôle
interne, elle comporte :
- La comptabilité générale, auxiliaire et analytique ;
- La préparation de budget ;
- La paie ;
- Statistique ;
- La centralisation des informations utiles à la prise des décisions.
c. La description des fonctions :
A chaque niveau d’exécution des différentes fonctions, il convient de préciser :
 L’origine des informations à traiter ;
 La manière de traiter ces informations ;
 La périodicité du traitement ;
 Les destinataires.

Il est recommandé à ce que ces descriptions soient décrites de manière à


éviter les différentes erreurs de compréhension, et toute erreur qui peut se
produire par négligence ou excès de zèle.
Cette description écrite aide à percevoir les changements, les remplacements
du personnel (Exemple : Mutation, départ, maladie, vacances, congés, …).

d. Le système d’autorisation :
La mise en œuvre dans une entreprise d’une procédure permettant de lister les
personnes pouvant engager l’entreprise doit être mise à la disposition des
personnes chargées des enregistrements et des opérations ; Ces personnes
doivent d’assurer que ces opérations ont été approuvées de manière correcte.
Pour les opérations régulières, cette procédure ne peut qu’alourdir l’exécution
des tâches.

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2. Système de documentation et d’information :
a. Les procédures écrites :
Les procédures écrites doivent indiquer :
 Les modalités de circulation, de traitement et de classement des
informations financières ;
 Les méthodes d’enregistrement ;
 La périodicité des analyses et des synthèses d’ordre financier ou
opérationnel ;
 Les contrôles permettant d’éviter les déviations liées à la négligence.

Ces procédures doivent permettre à tout instant d’aller vers l’origine de


l’information et de la retrouver dans les documents de synthèse.

b. Les supports d’information et autres documents :


Pour garantir l’exhaustivité et l’exactitude des informations, il faut qu’il y ait
des documents qui servent comme support. Ces documents doivent être :
 Imprimés selon un format facilitant leur utilisation et leur classement ;
 Prévoir un emplacement pour matérialiser les contrôles nécessaires à
leur enregistrement (autorisation, comparaison, vérification et
approbation) ;
 Pré-numérotés afin de faciliter leur exploitation et leur enregistrement.
c. Rapport financier ou de gestion :
Toutes les opérations traitées par l’entreprise doivent être synthétisées afin de
permettre leur utilisation pour la prise de décision et par les tiers. En cas
d’existence des normes en matière de tenue du rapport financier, il convient
de les compléter au niveau :
 De la situation financière ;
 Des résultats des opérations ;
 Du contrôle des crédits ;
 Des stocks et encours.

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Ces rapports doivent être :

 Préparés rapidement et à date fixe ;


 Pertinents (adaptés au besoin) ;
 Utiles (trop d’informations est aussi nuisible qu’une information
insuffisante) ;
 Objectifs (qu’il y a des règles connus des utilisateurs) ;
 Vérifiables ;
 Simples ;
 Diffusés aux intéressés dont la liste a été préétablie.

Ces rapports doivent revêtir un double aspect rétrospectif et prospectif


(prévision à CT et à LT).

d. Le manuel de procédures :
L’ensemble des procédures doivent être réunis dans un manuel afin d’en
faciliter la consultation par les personnes chargées à les appliquer.
Le manuel de procédures est un document qui décrit ces procédures et
l’organisation comptable.
3. Système de preuve:
Ce système doit permettre d’obtenir une assurance que :
 Seules les transactions régulières et appropriées sont autorisées,
engagées, exécutées et enregistrées ;
 Toutes les transactions respectant ces critères sont prises en compte.
a. Organisation de la comptabilité :

La comptabilité doit être organisée de manière à fournir les preuves de validité


des opérations enregistrées :

 Les comptes généraux pour toutes les catégories d’actif ;


 Les contrôles réguliers et physiques et rapprochement régulier des
comptes.

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b. Les moyens informatiques :
Le système de traitement des informations doit être conçu d’une manière
rigoureuse afin d’assurer une meilleure production de ces informations. Il
est à noter que quelque soit la fiabilité du matériel, l’outil informatique
n’exécute jamais que ce que pour quoi il a été prévu.
c. La pré-numérotation des documents et contrôles :
Les documents numérotés est le meilleur moyen pour faciliter leur
utilisation et leur enregistrement. Les contrôles automatisés ou non
doivent permettre la détection des failles au niveau des séquences.
d. Contrôles des totaux :
L’addition des données chiffrées existantes dans les documents permet de
vérifier que tout a été correctement traité.
e. Les rapprochements entre deux chiffres obtenus, ou entre un chiffre et sa
source est l’un des contrôles efficaces pour détecter les différentes erreurs
qui auraient pu se produire malgré les sécurités et le contrôle préalable au
traitement.
Exemple : Rapprochement entre balance auxiliaire et le compte général
résultant d’une consolidation.
f. La documentation des contrôles :
Les différentes anomalies antérieurs doivent être décrites dans un
document autrement ces erreurs pourraient facilement se reproduire soit
par :
 Omission de contrôle prévu par la procédure ;
 Duplication des contrôles ;
 Omission d’enregistrement des opérations.
En cas de détection des anomalies, il convient de savoir soit elle est due à
l’absence du contrôle soit au mauvais fonctionnement du contrôle, parfois
il est compliqué de prendre les mesures visant à éviter la reproduction des
erreurs.

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g. Le classement des documents :
L’existence d’un système de classement des documents doit permettre de
faciliter la recherche des opérations et leur justification. Il est à noter que
l’entreprise doit conserver les documents comptables pendant une période
bien déterminée selon les dispositions légales en vigueur.
4. Les moyens matériels de protection :
Il s’agit par exemple des barrières, des murs, des chambres fortes, accès
protégé par un système de badge, mot de passe, … qui sont des éléments
essentiels de protection contre toute sorte de vole, perte ou braquage. A coté
de ces moyens, il y en a d’autres qui empêchent l’accès à certaines
informations (logiciels, fichiers informatisés, …), les risques de perte et de vol
ne sont généralement révélés qu’au cours d’inventaire physique.
5. Le personnel :
Tout système qui n’est pas doté d’un capital humain qualifié n’est pas
pérenne. Un contrôle interne n’est fiable que s’il est doté de la qualité des
personnes qui le font fonctionner et qu’il y a des mesures pour garantir cette
qualité.
Parmi ces mesures :
 Procédures de recrutement ;
 Ne pas omettre de consulter le casier judiciaire du caissier par
exemple ;
 Niveau de fonction initiale et formation continue s’il y en a ; Exemple :
Formation aux procédures internes et au changement de ces dernières.
6. La supervision :
Étant donné qu’aucun système ne peut s’autocontrôler, cela veut dire qu’une
procédure de supervision est nécessaire, elle permet de s’assurer que :
 Les contrôles fonctionnent de façon régulière et sans anomalies ;
 Les contrôles sont adaptés au besoin ;
 Il n’y a pas de nécessité de modifier les procédures de contrôle.

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Selon la taille de l’entreprise, la supervision peut être assurée dans
l’entreprise par :

 Le chef de service dans la majorité des entreprises ;


 Le service de contrôle de gestion et d’audit dans les grandes
entreprises ;
 le chef d’entreprise lui-même quand il s’agit d’une petite entreprise.

Chapitre 4 : Le calcul des seuils

Exemple de fourchette en fonction du


Exemples critères pertinents (NEP 320)
risque d’audit
CA 1% à 3%
Résultat net 3% à 7%
Résultat courant avant impôt 3% à 7%
Capitaux propres 3% à 5%
Endettement net 1% à 2%
Taux proposés par la matrice PEV3 (Petites Entreprises Version 3)

Il existe deux types de seuil :

- Le seuil de signification (de matérialité) ;


- Le seuil de planification.

1) Seuil de signification / matérialité :

- Objectif :

Son objectif est de déterminer le seuil au-delà duquel des anomalies sont jugées d’une
importance telle qu’elles sont susceptibles d’influencer le jugement de l’utilisateur se basant
sur les comptes. Le but est donc de déterminer le seuil de travail de l’auditeur.

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- Contexte de son utilisation :

L’auditeur doit obtenir une assurance raisonnable que les comptes ne présentent pas
d’anomalies significatives. Le seuil de matérialité permet de donner un cadre de référence
pour apprécier le caractère matériel des anomalies et aussi de déterminer les seuils
d’investigation pour la réalisation des procédures d’audit.

- Étapes d’utilisation du seuil de matérialité :


 1ère étape : On sélectionne l’agrégat pertinent, au cas d’espèce en tenant en considération
les attentes des utilisateurs des états financiers et au regard des caractéristiques propres à
l’entreprise : le secteur d’activité, la nature de l’activité, résultat positif ou négatif, la
croissance de son CA, le niveau des capitaux propres, la structure d’endettement, la
fluctuation des résultats d’une année à autre, les éléments exceptionnels inclus dans les
résultats etc.
 2ème étape : En fonction du risque d’audit, on détermine le pourcentage à retenir dans la
fourchette, ce dernier pouvant être proche de la fourchette haute, par exemple en cas :
- De présence de peu d’actionnaires,
- D’absence de dettes ou d’actions cotées sur le marché financier,
- D’absence de volonté de s’introduire en bourse à court terme ou de lever des
fonds.
 3ème étape : A partir du seuil de matérialité obtenu, on établit un seuil de planification et
d’investigation.

Le calcul du seuil de matérialité fait appel au jugement professionnel de l’auditeur, il est


souvent déterminé en amont de la clôture de l’exercice pour permettre d’appréhender au
mieux la sélection des circularisations, la réalisation de travaux de pré-final et de définir les
seuils d’investigation nécessaires au test de détail. L’auditeur doit toujours mettre à jour le
seuil de matérialité en regard des comptes définitifs, il doit aussi s’assurer qu’en cas de
modification du seuil, les travaux réalisés au cours de l’audit sont suffisants. Compte tenu de
son impact sur l’étendue des travaux, le seuil de matérialité préliminaire doit être validé en
même temps que le plan de mission par l’associé signataire de l’opinion d’audit.

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- Le choix de l’agrégat pertinent :
 Cas des agrégats négatifs ou à forte volatilité : (1ère étape)

En cas d’agrégat tel que le résultat courant, l’auditeur doit d’interroger sur la pertinence
de calculer son seuil sur ce critère. Compte tenu des évaluations erratiques de ce critère,
l’auditeur peut estimer qu’il est plus pertinent de choisir un autre critère pour son audit. Il en
est de même en cas d’agrégats connaissant des fluctuations économiques d’une année à
l’autre. En effet, le risque d’audit n’évolue pas forcément de la même manière. Ainsi réduire
ou augmenter le seuil de matérialité peut ne pas être approprié dans certaines situations.

 La réévaluation du seuil de matérialité :

Comme en l’avait dit précédemment, le calcul du seuil de matérialité préliminaire


intervient le plus souvent en amant de la clôture de l’exercice. Par ailleurs, fixer son niveau ou
sont montant doit être considéré comme relatif. En effet, l’auditeur tout au long de sa mission
doit se poser la question de son caractère approprié et ne doit pas hésiter à le réévaluer au
cours du temps en fonction des informations dont il dispose, par exemple en cas de
changement d’actionnariat : des problèmes informatiques importants, des risques accrus en
matière de continuité d’exploitation etc, l’auditeur devra envisager de faire augmenter ou non
le seuil de matérialité.

2) Seuil de planification :

Il est défini par la NEP 450, c’est la norme d’exercice professionnel relative à
l’évaluation des anomalies relevées au cours de l’audit comme étant le seuil d’un montant
inférieur au seuil de signification utilisé par le CAC pour définir la nature et l’étendue de ses
travaux.

Le seuil de planification est fixé à un montant tel qu’il permet de réduire à un niveau
acceptable le risque que le montant des anomalies relevées non corrigées et des anomalies non
détectées excède le seuil de matérialité. Le seuil de non détection des anomalies ne doit pas
excéder le seuil de matérialité,

Cet écart devra être plus important dans les sociétés pour lesquelles historiquement de
nombreux ajustements ont été relevés au cours des 10 derniers exercices.

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Quelques exemples sectoriels :

Dans certains secteurs d’activité, il est pertinent de choisir un agrégat adapté au secteur
d’activité de l’entreprise. Dans les sociétés de Biotech, de R&D, ou startups, le montant des
dépenses ou des frais de R&D peut être le critère pertinent en l’absence de revenu et compte
tenu de l’attention particulière accordée par les lecteurs des états financiers sur ces agrégats.

Par exemple :

 Société de Trading : Son critère pertinent est le bénéfice par action


 Société commerciale : CA
 Collectivité locale : les dépenses

L’auditeur devra ensuite déterminer le pourcentage de ce critère à retenir ; par exemple


dans le domaine de la grande distribution retenir la marge bénéficiaire peut être également un
critère pertinent.

Cas pratique :

Un auditeur débutant se voit confier par son chef de mission la détermination


préliminaire du seuil de matérialité dans une société industrielle clôturant le 31/12/N. La
société est mature et présente des résultats opérationnels très dégradés par rapport aux
exercices précédents. Par entretien avec la direction, l’auditeur comprend que cette situation
s’explique par des pertes sur créances devenues irrécouvrables, plusieurs licenciements et
quelques problèmes de qualité sur les produits vendus. La direction estime que ces éléments
sont ponctuels. La société commercialise des machines-outils de forte valeur de 400 KDh /
unité sur un marché très concurrentiel et pour lequel les délais de concrétisation des ventes
peuvent être très longs et complexes.

En N, les principaux agrégats financiers sont :

- Un CA de 15 000 000 de DH sur la période en légère hausse ;


- Résultat courant avant impôt négatif de 25 KDH, contre un résultat courant avant impôt
positif de 550 KDH en N-1 ;
- Un résultat net négatif de 150 KDH contre un résultat net positif de 590 en N-1 ;
- Capitaux propres de 2 000 000 DH.

T.A.F : A partir de ces éléments, calculer le seuil de matérialité et le seuil de planification.

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Taux retenu
(En fonction du
Critères Le montant
Taux indicatifs La base (KDH) jugement
pertinents calculé (KDH)
professionnel de
l’auditeur)

CA 1% à 3% 15 000 2% 300
KP 3% à 5% 2 000 3% 60

Le résultat courant avant impôt et le résultat net sont négatifs. Le critère « CA » a été
préféré au critère « capitaux propres » en raison de l’attention particulière portée par la
direction et les actionnaires sur le niveau des ventes.

Remarques :

 On ne retient jamais les critères négatifs ;


 Pour les capitaux propres, il n’y a pas un risque élevé (changement ou augmentation
de capital,…) et donc on prend la fourchette basse ;
 CA risque moyen car le risque que les dettes sur créances devenues irrécouvrables
peut arriver arrive à tout le monde.

Réponse :

1. Détermination du seuil de matérialité : Le CA car on a des créances devenues


irrécouvrables donc le seuil de signification est de 300 KDH
Si par exemple les deux critères sont importants et les deux comportent des risques on
retient le plus élevé.
2. Détermination du seuil de planification : Compte tenu de l’historique des erreurs
identifiées au cours des exercices précédents, le seuil de planification a été déterminé à
50 % du seuil de matérialité, donc SP = 150 KDH.

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