Cours de Droit Des Obligations: 1: La Définition de L'obligation
Cours de Droit Des Obligations: 1: La Définition de L'obligation
Cours de Droit Des Obligations: 1: La Définition de L'obligation
1 : La définition de l’obligation
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chose.
- C’est ensuite un lien juridique. Son application peut être assurée par la
force publique. Il y a un élément de contrainte dans toute obligation, ce qui
permet de la distinguer des autres obligations qui n’ont pas un tel caractère,
telles que l’obligation morale et l’obligation matérielle.
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toutes les autres branches du droit à tel enseigne qu’un juriste ne peut se
prétendre juriste s’il ne maîtrise pas le droit des obligations.
Le droit des obligations demeure certes une discipline de droit privé mais, il
n’en reste pas moins qu’il continue à exercer son influence sur les autres
disciplines du droit. Il a pour objet l’obligation qui peut présenter plusieurs
variétés d’où une tentative de classification des obligations.
On peut à titre provisoire retenir que les obligations peuvent être classées
soit selon leur mode d’exécution, soit selon leur source.
La classification selon le mode d’exécution renferme elle-même deux
variantes.
En premier lieu, il y a la distinction entre l’obligation de faire, de ne pas
faire et l’obligation de donner.
- Il y a obligation de faire lorsque le débiteur est astreint à l’exécution
d’une certaine prestation, d’un certain acte positif. L’entrepreneur est tenu de
réaliser l’ouvrage commandité.
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C’est ce que l’on appelle le régime général des obligations (Deuxième partie).
Finalement, soit l’obligation est volontaire (Titre I), soit l’obligation est
légale (Titre II).
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A côté de cette première sous distinction, il faut ajouter parmi les actes
bilatéraux, les contrats consensuels et les contrats solennels.
- Le contrat est consensuel lorsqu’il se forme dés le seul échange de
consentements, sans qu’il soit besoin de respecter une formalité particulière. Le
simple échange de consentements suffit pour la validité du contrat.
- Par contre, le contrat est solennel lorsque pour sa validité, il faut en plus
une formalité particulière, une formalité solennelle. On dit qu’il s’agit d’une
formalité requise ad validitatem ou ad solemnitatem. Par exemple, toute
transaction immobilière doit faire l’objet d’un acte notarié à peine de nullité. La
formalité requise ici est un acte authentique, un écrit. Mais, cela aurait pu être
un acte sous seing privé, cela aurait même pu être un témoignage ou n’importe
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quelle formalité. Mais, ce qu’il faut retenir c’est que sans cette formalité, le
contrat n’existe pas ; il n’est pas valable même si toutes les autres conditions
sont réunies.
Mais, le principe c’est que les contrats sont consensuels. Les contrats
solennels constituent donc une exception ; un contrat pouvant exister sans écrit.
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L’intérêt c’est que dans les contrats à durée déterminée, les parties sont
tenues de respecter leurs engagements jusqu’à leur terme. Aucune d’elles ne
peut modifier ou rompre le contrat de façon unilatérale avant le terme, sauf en
cas de force majeure ou de faute lourde ou grave.
Mais, dans les contrats à durée indéterminée chaque partie a un droit de
rupture unilatérale parce qu’on veut éviter qu’on ne s’engage à vie de façon
perpétuelle. Toutefois, ce droit de rupture unilatérale doit être exercé à bon
escient, de façon légitime.
Il y a par ailleurs les contrats à titre onéreux et les contrats à titre gratuit.
- Dans les contrats à titre onéreux chaque contractant reçoit une
contrepartie, un équivalent.
- Tandis que dans les contrats à titre gratuit, une des parties se dépouille
d’un élément de son patrimoine sans rien recevoir en retour. C’est un acte de
bienfaisance, c’est la préférence d’autrui à soi-même.
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- Il y a enfin les actes juridiques unilatéraux extinctifs qui mettent fin à une
situation de droit. Par exemple le licenciement du salarié, ou la démission du
salarié, ou la révocation d’un mandat.
Ici, la question est de savoir si une personne agissant seule peut être tenue
vis-à-vis d’une autre, alors que cette autre n’a pas encore accepté, donc il n’y
a pas de créancier. Certes, nul ne peut se créer des droits à son profit par sa
seule volonté, nul ne peut créer une créance sur autrui par sa seule volonté.
La question de l’engagement unilatéral de volonté est à envisager par
rapport à la situation du débiteur. Ce dernier peut-il être tenu par sa seule
volonté sans qu’il y ait un créancier ?
Certains droits l’acceptent, notamment le droit allemand. Mais, les droits
français et sénégalais sont réticents, même s’il y a des hypothèses que l’on ne
peut expliquer que par la théorie de l’engagement unilatéral de volonté. À
priori, le droit sénégalais ne semble pas favorable à une telle théorie, parce qu’il
décide qu’en cas d’incapacité ou de décès de l’offrant, l’offre devient
caduque, elle ne passe pas aux héritiers. Ce qui peut vouloir dire que l’auteur
prédécédé n’était pas tenu par son offre.
Sous réserve de ces considérations terminales, le droit des contrats est tout
imprégné d’un principe fondamental que l’on appelle le principe de
l’autonomie de la volonté.
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contractuelle.
Il s’y ajoute par ailleurs que l’égalité entre les parties est une illusion
optique pour certains contrats, notamment dans les contrats d’adhésion où
l’autre partie n’a comme alternative que de se soumettre. Il y a donc un
décalage entre l’égalité formelle et l’égalité réelle et, c’est précisément à ce
propos qu’on a pu écrire, pour justifier l’intervention du législateur « qu’entre le
fort et le faible c’est la volonté qui opprime et c’est la loi qui libère ». Il y a en
effet toute une série de contrats où l’une des parties est faible par rapport à
l’autre. Elle a donc besoin d’une certaine protection pour rééquilibrer le contrat.
Le juge peut certes y procéder en recourant à l’équité, mais il est préférable
que cela soit l’œuvre du législateur. C’est cette philosophie de rééquilibrage
contractuelle qui constitue l’une des manifestations les plus éclatantes de la
remise en cause du principe de l’autonomie de la volonté.
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Le droit des contrats doit être étudié à travers ces deux oscillations que
sont l’autonomie de la volonté et la nécessité d’assurer une meilleure justice
contractuelle en tant que de besoin par le rééquilibrage du contrat. C’est cette
perspective qui oriente l’étude de la formation du contrat comme de ses effets.
BIBLIOGRAPHIE
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Quelles sont les conditions auxquelles le contrat est assujetti pour être
valable ? On fait généralement une distinction, le contrat est nécessairement
soumis à des conditions de fond qu’énumère l’article 47 du COCC (paragraphe
1er).
Mais, il peut arriver, à titre exceptionnel il est vrai, que le contrat soit soumis
en plus au respect d’une certaine formalité, c’est l’hypothèse du formalisme
contractuel de validité auquel nous avons déjà fait allusion (paragraphe 2).
Finalement, on peut donc retenir qu’il y a des conditions de fond et parfois
des conditions de forme.
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Il y a ici deux questions, comment consentir ? (1), qui doit consentir ? (2).
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Il reste toutefois une question que l’on peut se poser, c’est celle de savoir si
le simple silence peut équivaloir à un consentement. En droit, la réponse est
négative contrairement au langage courant dans lequel « Qui ne dit mot
consent ». En droit, le silence en tant que tel n’a aucune valeur juridique. Il ne
peut accéder en principe à la vie juridique sauf, lorsqu’il s’agit d’un silence
éloquent ou d’un silence bruissant de paroles. Il y a en effet des hypothèses
dans lesquelles le silence est circonstancié à tel enseigne qu’on peut en déduire
qu’il équivaut à une volonté exprimée. Ces hypothèses, il y en a deux qui sont
d’origine légale. La première c’est lorsqu’il existait entre les parties des relations
d’affaires antérieures. La seconde c’est lorsque c’est prévu par les usages.
A ces deux exceptions légales, il faut ajouter une dérogation d’origine
prétorienne, œuvre de la jurisprudence, c’est lorsque l’offre de contracter a été
fait dans le seul intérêt de son destinataire.
Il faut combiner ici deux principes, c’est que pour contracter il faut être
capable et la capacité est donc une condition de validité du contrat (a).
Mais rien n’empêche que l’on puisse consentir par personnes interposées,
par autrui : c’est le mécanisme de la représentation (b).
a : L’exigence de capacité
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Mais, il peut arriver qu’il y ait une incapacité de défiance, une incapacité
à titre de sanction parce que la personne qu’elle frappe a commis un acte
d’une certaine gravité. C’est notamment le cas des personnes qui ont été
condamnées à une peine afflictive ou infamante, qui ne peuvent plus ni
recevoir ni donner, ni à titre gratuit ni à titre onéreux.
b : Le mécanisme de la représentation
C’est le mécanisme par lequel une personne demande à une autre d’agir
en ces lieu et place. C’est le représentant qui va conclure un contrat pour le
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1 : La période précontractuelle
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C’est une période qui peut être plus ou moins longue. Les parties n’ont pas
encore conclu leur contrat définitif. Elles en sont aux préludes. C’est une période
qu’on peut sérier en trois principales phases, soit il s’agit de la période des
pourparlers (a), soit il s’agit de la période des avants contrats ; promesse
unilatérale de contrat (b) et promesse synallagmatique de contrat (c).
a : Les pourparlers
C’est une période dans laquelle les parties n’ont pas encore contracté.
Elles viennent tout juste de débuter leur discussion. Le contrat est simplement
envisagé. Les pourparlers peuvent ou non décider les parties à s’engager
définitivement.
La question est de savoir si l’une quelconque des parties peut se dégager
en rompant les pourparlers sans aucune conséquence juridique. La réponse est
positive, le principe étant la liberté de rupture des pourparlers. Chaque partie
peut s’en sortir sans que sa responsabilité soit engagée sauf, lorsque la rupture a
été brutale ou intempestive, ou marquée d’une légèreté blâmable. En d’autres
termes, c’est lorsque celui qui prend l’initiative a abusé de sa liberté de rompre
les pourparlers.
Au-delà des pourparlers on entre dans une nouvelle phase, une nouvelle
étape, celle des avants contrats qui peuvent prendre la forme soit d’une
promesse unilatérale de contrat, soit d’une promesse synallagmatique de
contrat.
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Ici, une des parties est déjà engagée. Son engagement se traduit par la
promesse faite à l’autre partie que l’on appelle bénéficiaire de conclure un
contrat déterminé à des conditions déterminées. Seul le promettant est engagé,
le bénéficiaire de la promesse lui n’est tenu à aucune obligation. On dit qu’il a
une option, soit conclure le contrat à la date convenue avec le promettant, on
dit alors qu’il a levé l’option ; soit ne pas conclure le contrat et dans ce cas on
dit qu’il n’a pas levé l’option.
Ici, les deux parties sont toutes deux déjà engagées. En fait, il ne reste
qu’à finaliser le contrat définitif. Généralement, on rencontre une telle promesse
dans les contrats complexes qui nécessitent souvent un certain formalisme.
Comme les deux parties sont déjà engagées, lorsque l’une d’elles ne s’exécute
pas, on peut l’y contraindre par la force.
Au-delà de cette période, le contrat va être définitivement scellé. C’est la
rencontre entre une offre et une acceptation.
2 : L’offre et l’acceptation
a : L’offre
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En premier lieu, il faut préciser que l’offre ou la pollicitation peut être faite
à personne déterminée ou au public. Cette offre doit être ferme, précise et non
équivoque. Elle doit renfermer les éléments essentiels du contrat. En principe, elle
doit être assortie d’un délai avant de pouvoir être rétractée. Ce délai peut être
expressément convenu. Mais si tel n’est pas le cas, il peut résulter des
circonstances, donc être implicite. Tant que le délai n’est pas expiré, l’offrant ne
peut retirer son offre.
Mais, l’incapacité ultérieure ou le décès du pollicitant rendent caduques
l’offre. Ce qui signifie que le COCC n’a pas consacré la théorie de
l’engagement unilatéral de volonté : «L’incapacité ultérieure ou le décès de
l’offrant rendent caduques l’offre » art. 80, al. 2.
b : L’acceptation
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C’est une hypothèse plus ou moins complexe, celle dans laquelle les
personnes qui veulent contracter sont géographiquement distantes l’une de
l’autre. Elles ne sont pas en face l’une de l’autre : l’offrant est à Dakar,
l’acceptant à Ziguinchor. C’est par abus de langage qu’on parle de contrat
entre absents, parce que l’absent en droit c’est celui dont on est resté
longtemps sans nouvelles jusqu’à douter de son existence. C’est l’hypothèse de
l’incertitude sur la personne.
Or, ici on fait allusion au contrat de personnes non présentes. C’est
pourquoi, l’appellation de contrat par correspondance traduit mieux la réalité.
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Cette théorie connaît des critiques dans la mesure où elle n’est pas
totalement satisfaisante. C’est pourquoi on a proposé une seconde théorie,
c’est la théorie de la réception qui connaît elle-même deux sous variantes.
La première variante c’est la théorie de la réception proprement dite
dans laquelle le contrat est formé en lieu et au moment de l’arrivée de
l’acceptation.
La deuxième variante c’est la théorie de l’information en vertu de laquelle
le contrat est conclu quand l’offrant aura eu effectivement connaissance de
l’acceptation, c’est-à-dire concrètement quand il aura lu la lettre. Mais, dans ce
cas aussi, il faut convenir que l’on fait dépendre la conclusion du contrat de la
diligence bonne ou mauvaise de l’offrant.
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Cette solution a son siège dans l’article 82 du COCC qui constitue un texte
clair obscur, ce que l’on appelle un camaïeu juridique. C’est un texte qui ne
veut rien dire ou qui dit ce qu’il vient de contredire. En effet, l’article 82 du
COCC dispose : « Entre absents, le contrat se forme comme entre personnes
présentes au moment et au lieu de l’acceptation.
Cependant, si l’offre est acceptée tacitement, le contrat se forme au
moment où l’acceptation tacite est réputée être intervenue ».
Cette solution n’en est pas une. D’abord, elle peut faire l’objet de critiques
quant à la forme pour la maladresse de rédaction. Le terme absent est impropre
parce qu’il ne traduit pas la réalité visée, l’absent étant en droit la personne
dont on est resté longtemps sans nouvelles.
Mais, il s’agit là d’une critique vénielle. C’est au fond que l’article 82 est
surtout contestable. Le texte semble dire que le contrat entre personnes non
présentes se fait de la même façon qu’entre personnes présentes et que le
contrat est conclu au lieu et au moment où l’acceptation est intervenue. Il faut
d’abord remarquer que l’assimilation avec les personnes présentes est
impossible parce qu’objectivement les deux contractants sont éloignés l’un de
l’autre. Par définition, cela ne peut pas se passer comme entre personnes
présentes. Il s’y ajoute qu’entre personnes présentes le problème de la
détermination du lieu et du moment ne se pose pas parce que tout se fait en
même temps. Chaque partie sait que son contractant a dit Oui de façon
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Mais, si l’on s’en tient à la lettre de l’article 82, alinéa 1er on peut estimer a
priori qu’on a consacré la théorie de la réception si le contrat se forme comme
entre personnes présentes parce que dans ce cas l’offrant sait que l’acceptant
a dit Oui.
Or, dans le même temps, l’alinéa 1er dispose que : « Le contrat est formé
au moment et au lieu de l’acceptation ». Si c’est le lieu de l’acceptation qui
détermine la formation du contrat, alors c’est la théorie de l’émission.
Il y a par conséquent dans le même alinéa deux solutions contradictoires.
C’est pourquoi l’article 82 n’apporte pas de solution au problème posé.
C : L’intégrité du consentement
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1 : l’erreur
En second lieu, il faut que l’erreur soit entrée dans le champ contractuel,
c’est-à-dire il faut que l’autre partie ait pu connaître le motif qui a déterminé son
contractant. Il n’est pas besoin qu’elle connaisse effectivement ce motif, il suffit
qu’elle n’ait pu l’ignorer compte tenu des circonstances.
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En revanche, il y a des erreurs qui ne sont pas prises en compte au titre des
vices du consentement. C’est d’abord l’erreur qui porte sur les motifs personnels
qui restent inconnus à l’autre contractant. C’est aussi l’erreur inexcusable parce
que grossière, qu’un minimum de vigilance aurait permis d’éviter. Enfin, il peut
aussi s’agir de l’erreur sur la valeur de la prestation, car admettre une telle erreur
comme vice du consentement aurait été consacrer la lésion comme cause de
nullité, ce qui n’est pas le cas sauf circonstances exceptionnelles.
2 : Le dol
C’est une erreur provoquée. Avec l’erreur, on s’est trompé, avec le dol, on
a été trompé. Aux termes de l’article 63 du COCC : « Le dol consiste en une
tromperie provoquée par des manœuvres que l’un des contractants a pratiqué
à l’encontre de l’autre pour l’amener à donner son consentement ». Il y a par
conséquent dans le dol deux éléments. Un élément matériel d’abord, c’est les
manœuvres, les mises en scène, les artifices utilisés pour surprendre le
consentement d’autrui.
Il y a ensuite un élément psychologique, subjectif ou volontaire, c’est la
conscience que l’on a d’induire en erreur son contractant.
Pour que le dol puisse entraîner la nullité du contrat encore faudrait-il qu’il
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ait été déterminant, c’est-à-dire que sans ce dol l’autre partie n’aurait pas
consenti. Peu importe que le dol soit l’œuvre de l’autre partie ou d’un tiers
complice. Le caractère déterminant du dol doit être apprécié in concreto,
c’est-à-dire par référence à la résistance que pouvait opposer la victime aux
manœuvres. Il sera tenu compte éventuellement de son âge, de sa profession
ou de son intelligence.
3 : La violence
La violence c’est une contrainte exercée sur une personne pour l’amener
à consentir. Peu importe qu’il s’agisse d’une contrainte physique ou morale,
qu’elle émane d’un tiers ou du contractant. Il faut que cette violence ait
déterminé le consentement. Il faut aussi qu’il s’agisse d’une violence injuste
parce qu’il existe des violences légitimes telles que la crainte révérencielle ou la
menace de l’exercice d’un droit.
En conclusion, le consentement qui a été donné à la suite d’une violence
ou qui a été surpris par dol ou par erreur n’est pas un consentement
valablement exprimé. Ce consentement est vicié et il peut être la cause d’une
annulation du contrat.
A coté du consentement comme condition de validité, il faut ajouter
l’objet et la cause.
II : L’objet
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Pour que le contrat soit valablement formé, il faut que son objet existe (1),
et on peut se demander s’il n’est pas nécessaire que cet objet ait une certaine
valeur (2).
1 : L’existence de l’objet
Il y a ensuite l’objet du contrat : c’est sur quoi porte le contrat et qui est
illustré par l’article 74 du COCC qui décide que : « Les prestations doivent être
possibles et qu’elles ne peuvent porter que sur des choses qui sont dans le
commerce juridique ».
Il y a enfin l’objet de la prestation qui vise la chose elle-même support de
cette prestation. Par exemple dans la vente c’est la chose vendue.
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En second lieu l’objet doit être licite, c’est-à-dire qu’il doit être conforme
au droit. C’est l’article 47 qui en pose le principe, complété par les articles 73 et
74 du COCC. L’objet doit être dans le commerce juridique et il doit être possible.
On ne peut s’engager à voler, à tuer ou à vendre de la drogue. Enfin l’objet doit
être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
La lésion peut être définie comme le préjudice résultant pour l’une des
parties du déséquilibre entre les prestations ou encore comme le défaut
d’équivalence entre l’avantage reçu et le sacrifice consenti.
Pour certains auteurs, la lésion ne saurait entraîner la nullité du contrat.
D’abord parce qu’il est difficile à apprécier, tous les contrats étant plus ou moins
lésionnaires pour l’une des parties. Ensuite parce que ce serait permettre au juge
de s’immiscer dans les rapports contractuels. Enfin, parce qu’on doit présumer la
loyauté dans les contrats en l’absence de vice du consentement.
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III : La cause
Selon les partisans d’une telle théorie, la cause c’est le but essentiel que
recherchent les parties par opposition aux motifs personnels, individuels qui sont
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2 : La théorie anti-causaliste
Ensuite, pour les contrats à titre gratuit, dire que l’intention libérale est la
cause n’a pas de sens si l’on fait abstraction des motifs qui ont déterminés cette
intention libérale. Or les motifs, c’est la volonté de donner, donc le
consentement. Si c’est cela la cause, alors elle est inutile.
Enfin, pour les contrats unilatéraux, la théorie classique exprime que c’est
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C’est pourquoi la théorie classique a été finalement jetée par dessus bord
et on a tenté une synthèse avec la théorie moderne de la cause.
Elle opère une synthèse en ce sens qu’elle estime que la cause peut être
le but déterminant de celui qui s’engage, mais aussi la raison d’être
économique de l’obligation, l’équivalent voulu, l’équivalent recherché. Ce sont
précisément ces deux aspects que l’on retrouve dans le COCC et ils renvoient
au double rôle que l’on veut faire jouer à la cause.
B : Le rôle de la cause
Mais la cause peut aussi jouer un autre rôle. Dans ce cas, on fait prévaloir
la conception subjective en tant que motif déterminant des parties. C’est ce
que vise l’article 76 du COCC qui dispose : «Le contrat est nul pour cause illicite
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Ici, il faut se poser trois questions. D’abord quelles sont les causes de
nullité ? Ensuite quels sont les titulaires de l’action en nullité ? Enfin, quels sont les
obstacles à l’action en nullité ? Pour résoudre ces trois questions, il suffit de faire
un raccourci vers la distinction entre nullité absolue et nullité relative.
« La nullité absolue c’est la nullité qui sanctionne la violation d’une règle
qui avait pour finalité la protection de l’intérêt général » (article 85, al.1 du
COCC).
Par contre, « il y a nullité relative lorsque la condition violée tendait à
assurer la protection d’un intérêt privé, d’un intérêt particulier » (article 86, al.1
du COCC).
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Lorsque le vice est établi, que l’action en nullité ait été utilement exercée
et qu’elle ne rencontre pas dans sa mise en œuvre les obstacles susvisés, alors le
juge va être tenu de prononcer la nullité, sanction du contrat irrégulier. Cette
sanction est remarquable par les effets qu’elle développe.
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1 : La rétroactivité de la nullité
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2 : L’étendue de la nullité
Il s’agit ici de se demander si c’est tout le contrat qui doit être annulé ou
seulement certaines de ses clauses. Il y a une solution qui se dégage de l’article
94 du COCC.
Si l’irrégularité ne concerne qu’une clause accessoire du contrat, alors
dans ce cas c’est cette clause, elle seule, qui va être annulée, les autres clauses
du contrat vont subsister. C’est ce que l’on appelle la nullité partielle.
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BIBLIOGRAPHIE
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de GHESTIN.
COUTURIER : Notes et commentaires sur l’erreur, Dalloz 1987, p.23.
JOURDAIN : Le devoir de se renseigner, Dalloz 1993, chr.p.139.
LE TOURNEAU : De l’allègement de l’obligation de renseignements ou de
conseils, Dalloz 1987, chr.p.101.
LUSSAU : Des problèmes actuels posés par la promesse unilatérale de vente
immobilière, RTDC 1997, p.483.
MALINVAUD : De l’erreur sur la substance, Dalloz 1972, chr.p.215.
Ibrahim NAJJAR : l’accord de principe, Dalloz 1991, chr. p.57 et s.
J. SCHMIDT : La période précontractuelle en droit français, Revue Internationale
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J. SCHMIDT : La sanction de la faute précontractuelle, RTDC 1974, p.46 et s.
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Rupture abusive des pourparlers, Cour de Cassation, 16 janvier 1998, JCP 1998,
1ere partie, n°10090 avec une note de FAGES.
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Non seulement les parties y sont soumises, mais aussi le juge qui ne peut
modifier les termes d’un contrat régulièrement conclu. Même la loi ne peut venir
porter atteinte à la force obligatoire du contrat. C’est pour dire toute la vigueur
et la rigueur qui s’attachent à un tel principe.
Sous cette réserve, le principe de la force obligatoire n’a pas une portée
absolue, parce qu’il y a des situations dans lesquelles il y a une tentative de
refoulement. On sait en effet que dans les contrats à durée indéterminée
chaque partie a un droit de rupture unilatérale qu’elle peut exercer à bon
escient. Par ailleurs, dans les contrats qui sont marqués par la confiance, il est
possible de mettre fin à tout moment au contrat. C’est ce que l’on appelle la
révocation ad nutum.
Il y a enfin les ayants cause universels et les ayants cause à titre universel,
c’est-à-dire respectivement ceux qui ont vocation à recueillir la totalité ou une
fraction du patrimoine de leur auteur. A l’égard de ces gens là, le contrat crée
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A : Le terme
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Quant aux effets du terme, s’il s’agit d’un terme extinctif, le contrat
s’exécute de façon pure et simple, mais à l’échéance convenue il cesse de
produire effets.
Lorsqu’il s’agit d’un terme suspensif, le créancier ne peut réclamer
l’exécution avant l’échéance, mais il peut prendre des mesures conservatoires
pour préserver sa créance qui existe déjà mais elle n’est pas encore exigible.
B : La condition
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Sous réserve de ces précisions, il faut faire deux remarques. D’abord l’effet
rétroactif de la condition n’est pas d’ordre public, par conséquent les parties
peuvent l’écarter.
En second lieu, lorsque la condition ne s’est pas réalisée par la faute du
débiteur, on présume qu’elle s’est accomplie parce qu’on considère que
l’accomplissement ou non de la condition doit dépendre du cours naturel des
choses, mais aider le hasard c’est tricher.
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Ce principe trouve son siège dans l’article 110 du COCC qui dispose « Le
contrat ne produit d’obligations pour les tiers que dans les cas prévus par la loi.
Cependant, le contrat leur est opposable dans la mesure où il crée une
situation juridique que les tiers ne peuvent méconnaître ».
Le principe de la relativité des conventions signifie en premier lieu qu’un
tiers ne peut être ni créancier, ni débiteur en vertu d’un contrat auquel il n’a pas
souscrit, en vertu d’un contrat qu’il n’a pas conclu. Nul ne peut être créancier
par un contrat s’il ne l’a voulu, nul ne peut être débiteur par un contrat s’il ne l’a
voulu. Par conséquent, on ne peut exiger d’un tiers qu’il exécute une obligation
contractuelle. Réciproquement, un tiers ne peut exiger d’une partie l’exécution
d’un contrat à son profit parce que le contrat a un effet relatif vis-à-vis du tiers.
Mais, le contrat est opposable aux tiers et par les tiers. L’opposabilité aux
tiers signifie que le contrat est une situation de fait objective qui s’impose à tous
y compris aux tiers. Par voie de conséquence, un tiers ne peut méconnaître un
contrat légalement formé, sous le prétexte qu’il est tiers, sous peine de voir sa
responsabilité engagée parce que le contrat lui est opposable.
Mais, il y a aussi l’opposabilité du contrat par les tiers. Dans ce cas, le tiers
va invoquer l’existence d’un contrat pour bénéficier éventuellement des
avantages que procure ledit contrat.
Il reste alors à déterminer qui sont ces tiers qui sont soumis au principe de
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Il y a une dernière catégorie de tiers qui se trouve dans une situation plus
singulière, ce sont les ayants cause à titre particulier, c’est-à-dire les personnes
qui ont reçu un droit ou un bien déterminé de leur auteur. Ces ayants cause à
titre particulier sont-ils tenus par rapport au contrat conclu par leur auteur ? Il
faut illustrer cette situation par l’exemple de l’immeuble loué qui finalement a
été acquis par un nouvel acquéreur. Quel est le sort du contrat de bail conclu
précédemment ? Sur ce point particulier il y a une réponse de principe en ce
qui concerne les dettes, les obligations de l’auteur. L’ayant cause à titre
particulier ne peut-être tenu des obligations de son auteur. Mais, qu’en est-il des
droits de son auteur ? Est-ce que ces droits lui sont transmis ? Ici, on estime
lorsque ces droits sont l’accessoire du bien transmis l’ayant cause à titre
particulier les acquiert en même temps que le droit, donc toutes les fois où il y a
un lien étroit entre le bien transmis et le droit envisagé. C’est en quelque sorte
l’application de la règle selon laquelle « L’accessoire suit le principal ».
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C’est parce qu’il s’agit d’un contrat par lequel une personne, que l’on
appelle le promettant, s’engage vis-à-vis d’une autre, que l’on appelle le
stipulant, d’exécuter une prestation déterminée au profit d’un tiers que l’on
appelle le tiers bénéficiaire. En vertu de ce contrat, ce tiers bénéficiaire acquiert
un droit direct, une créance contre le promettant. C’est en cela qu’il y a
véritablement une dérogation à la relativité des conventions, parce qu’un tiers
devient créancier de l’une des parties par la grâce d’un contrat qu’il n’a pas
conclu.
La stipulation pour autrui obéit à certaines conditions il est vrai, mais les
effets qu’elle développe confirment que la situation du tiers est exceptionnelle
vis-à-vis de la règle de la relativité des conventions.
Quelles sont les conditions de la stipulation pour autrui? Comme il s’agit
d’un contrat entre le promettant et le stipulant, il faudra respecter toutes les
conditions de validité des contrats : consentement, absence de vices, capacité,
objet et cause conformes à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Une fois que
ces conditions sont respectées, la stipulation est valable. Il n’est pas besoin que
le tiers accepte la stipulation faite à son profit. Son droit contre le promettant
naît dès l’instant que l’accord est conclu entre le promettant et le stipulant.
Mais, tant qu’il n’a pas accepté le stipulant peut toujours révoquer la
stipulation. Et, une fois qu’il accepte, son droit devient intangible, irrévocable.
Le tiers bénéficiaire peut être une personne déterminée, mais il peut aussi
s’agir d’une personne non encore née, d’une personne future, d’une personne
indéterminée. Ce tiers bénéficiaire acquiert un droit direct contre le promettant,
droit qui n’a jamais appartenu au stipulant, donc qui échappe aux héritiers et
aux créanciers de ce dernier.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Enfin, comme le droit du tiers bénéficiaire est dérivé du contrat, même s’il
s’agit d’un droit direct, le promettant pourra toujours opposer au tiers les
exceptions qu’il pouvait opposer au stipulant.
C : La simulation
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
force obligatoire du contrat. Mais, par rapport aux tiers, la loi leur donne une
option selon leurs intérêts. Ils peuvent se prévaloir soit de l’acte apparent, soit de
la contre-lettre. Mais, dans ce dernier cas, les tiers doivent intenter une action en
déclaration de simulation tendant à détruire l’acte apparent. Par suite, celui-ci
ne leur sera pas opposable.
BIBLIOGRAPHIE
J. L. AUBERT : A propos d’une distinction renouvelée des parties et des tiers, RTDC
1993, p.263 et s.
GHESTIN : La distinction des parties et des tiers au contrat, JCP 1992, 1ere partie,
n°3268.
GHESTIN : Nouvelles propositions pour un renouvellement de la distinction des
parties et des tiers, RTDC 1994, p.777 et s.
Christophe JAMIN : Une restauration de l’effet relatif du contrat, Dalloz 1991, chr.
p.257.
Patrice JOURDAIN : La nature de la responsabilité civile dans les chaînes de
contrat après l’arrêt de l’assemblée plénière de la Cour de Cassation du 12
juillet 1991, Dalloz 1992, chr. p.149 et s.
Christian LARROUMET : L’effet relatif du contrat et la négation d’une action
nécessairement contractuelle dans les ensembles contractuels, JCP 1991, 1ere
partie, n°3531.
Boris STARCK : Des contrats conclus en violation des droits contractuels d’autrui,
JCP 1954, 1ere partie, n°1180.
THIBIERGE : De l’élargissement de la notion de partie au contrat à l’élargissement
de la portée du principe de l’effet relatif, RTDC 1994, p.275 et s.
VENANDET : La stipulation pour autrui avec obligation acceptée par le tiers
bénéficiaire, JCP 1989, 1ere partie, n°3391.
VERICEL : Désuétude ou actualité de la promesse de porte-fort, Dalloz 1988, chr.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
p.123.
L’effet normal d’un contrat c’est d’être exécuté. Mais, il peut arriver que
l’exécution du contrat rencontre certains obstacles (section 1ere). Il peut aussi
arriver que le contrat formé ne soit pas exécuté du tout (section 2).
La question est alors de savoir quelle est la réaction du droit vis-à-vis de
ces situations anormales. Les réponses apportées par le droit varient selon la
nature de la difficulté ou de la cause d’inexécution du contrat.
Il arrive que l’exécution du contrat soit paralysée parce que les parties ne
s’entendent pas sur le contenu de leur accord. C’est parce que chacune
d’elles a une compréhension différente de celle de l’autre sur les clauses
contractuelles. Ces clauses, en effet, sont équivoques, ambiguës, imprécises.
Chaque partie en a une lecture qui lui est propre, ce qui constitue une source
de blocage, de paralysie dans l’exécution contractuelle.
La question est alors de savoir comment dépasser un tel handicap,
comment revigorer le contrat en parvenant à le faire exécuter par les parties.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Mais, le juge ne bénéficie pas dans cette mission d’un pouvoir absolu et
ce à un double niveau. D’abord parce qu’il existe des directives d’interprétation
(A), ensuite parce que la Cour de Cassation opère un contrôle sur le pouvoir
d’interprétation du juge du fond (B).
- Lorsque les clauses sont inconciliables, le juge doit rechercher celles qui
reflètent le mieux la commune intention des parties. Si en dépit de la recherche
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
de cette commune volonté des parties le juge ne parvient pas à donner un sens
au contrat, il pourra alors se référer à l’équité, à la bonne foi ou aux usages :
c’est la méthode objective.
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droit positif français, et c’est une solution qui a pour support la force obligatoire
du contrat qui ne peut être écartée en dépit de la survenance de circonstances
économiques imprévues.
Cette solution ne s’est jamais démentie, mais devant sa rigueur, les parties
à un contrat de longue durée ont tendance de plus en plus à insérer dans leur
accord des clauses prévoyant une renégociation du contrat lorsqu’il y a
imprévision. Ce sont des clauses d’adaptation ou de renégociation qui viennent
ainsi contourner la rigueur de la solution de rejet de la théorie de l’imprévision en
droit privé. Et aujourd’hui, de plus en plus, il y a une certaine tendance à faire
reculer une telle solution en faisant admettre la théorie de l’imprévision en droit
privé comme c’est déjà le cas en droit public depuis l’arrêt Gaz de Bordeaux.
C’est une atteinte à la force obligatoire du contrat. C’est peut être le fait
d’un cas de force majeure. Alors, on va se poser la question de savoir qui va
supporter les risques de cette inexécution consécutive à un cas de force
majeure (paragraphe 1ere).
Mais, le contrat peut aussi être inexécuté par le fait de l’une des parties. La
question est alors de savoir que peut faire l’autre partie (paragraphe 2).
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
réservé au contrat. Il faut illustrer par deux exemples pour mieux apprécier
l’impossibilité d’exécution consécutive à un cas fortuit. Supposons qu’une
personne achète un billet d’avion pour la Palestine, la veille de son départ la
guerre éclate. Par conséquent, elle ne pourra donc plus voyager. Que devient
le contrat ? Qui doit supporter les risques de cette inexécution due à un cas de
force majeure ?
Ou une personne loue une chambre à Balakosse et paie deux mois de
loyer d’avance. L’immeuble est détruit par un incendie. Que devient alors le
contrat de bail ? Qui du locataire ou du bailleur va supporter les risques de cet
incendie ayant détruit l’immeuble ?
En simplifiant, on peut dire qu’il faut faire une distinction selon que le
contrat contienne des obligations de faire ou de ne pas faire, ou selon qu’il
contienne des obligations de donner.
Lorsqu’il s’agit d’un contrat comportant des obligations de faire ou de ne
pas faire, on dit que les risques sont supportés par le débiteur de l’obligation
inexécutée (Res perit debitori). Le contrat est donc résolu en vertu de la théorie
des risques et le bailleur comme le transporteur vont être obligés de restituer ce
qu’ils ont reçu du fait de la rétroactivité de la résolution.
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Lorsque le contrat n’a pas été exécuté par l’une des parties, il y a atteinte
volontaire à la force obligatoire du contrat. Quelle est la sanction de cette
atteinte ?
Le créancier bénéficie d’une panoplie de solutions pour remédier à cette
situation. Certaines de ces solutions vont être étudiées plus tard. Tout au plus,
faudra-t-il s’en référer de façon allusive. Il s’agit alors de la responsabilité civile
qui permet au créancier de solliciter des dommages et intérêts contre le
débiteur qui n’a pas exécuté son obligation. La responsabilité civile sera étudiée
de façon plus détaillée avec les sources légales d’obligations.
A côté de ces deux solutions renvoyées à plus tard pour leur étude, il reste
au créancier deux possibilités sur lesquelles il faut mettre l’accent. Il s’agit d’une
part de l’exception d’inexécution (A) et d’autre part de la résolution (B).
A : L’exception d’inexécution
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
B : La résolution du contrat
Lorsque le contrat est inexécuté par l’une des parties, l’autre peut
demander au juge de rompre le contrat. La résolution c’est donc la sanction
d’une inexécution contractuelle. Elle doit être demandée au juge.
Mais, ce n’est pas parce qu’elle est demandée, qu’elle va être
prononcée, parce qu’il faut un manquement grave qu’il appartient au juge
d’apprécier. Donc, ce dernier peut refuser de prononcer la résolution s’il estime
que le manquement constaté ne justifie pas la rupture du contrat.
Une fois prononcée, la résolution rétroagit comme la nullité, non
seulement à l’égard des parties, mais aussi à l’égard des tiers sans pouvoir porter
préjudice à leurs intérêts. Il faut rappeler à cet égard que lorsqu’il s’agit de
contrats à exécution successive, on parle de résiliation qui ne produit d’effets
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BIBLIOGRAPHIE
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Mais, pour le surplus, c’est-à-dire pour les dommages autres que ceux qui
portent atteintes à l’intégrité physique, il est toujours possible de recourir à la
faute pour expliquer pourquoi on est responsable.
BIBLIOGRAPHIE
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p.221.
RADI : Réflexions sur les fondements de la responsabilité civile, Dalloz 1999, p.313
et s. et p.323 et s.
RADI : L’impossible divorce de la faute et de la responsabilité civile, Dalloz 1998,
chr. p.301 et s.
P. LE TOURNEAU : La verdeur de la faute, RTDC 1988, p.505.
P. LE TOURNEAU : Des métamorphoses contemporaines et subreptices de la
notion de faute subjective, Mélanges SAVATIER, PUF, mai 1997, p.19 et s.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
L’avantage du droit sénégalais à cet égard c’est d’avoir unifié les deux
régimes de responsabilité en adoptant une définition de la faute unitaire.
D’ailleurs, il convient de remarquer que cette distinction entre responsabilité
délictuelle et responsabilité contractuelle en vigueur en France est aujourd’hui
de plus en plus contestée, même si sur certains problèmes particuliers on
retrouve une certaine résurgence de ladite distinction.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
L’effet pervers, c’est que les victimes des déments et des enfants en bas
âge n’obtiendront pas réparation. Pourtant, pendant longtemps telle a été la
solution et elle était conforme à la conception classique de la faute. Mais, sur ce
point, il y a eu une évolution aussi bien en droit sénégalais qu’en droit français.
Evolution qui a abouti à objectiver la faute en ce sens que désormais l’élément
moral n’est plus une exigence pour caractériser la faute. En d’autres termes, peu
importe que l’auteur du dommage ait été conscient de ce qu’il faisait, il suffit
qu’il ait causé objectivement un acte illicite pour que sa responsabilité soit
engagée. Il s’agit là d’une véritable révolution mais qui a profondément
dénaturé la conception que l’on se faisait de la faute comme acte
répréhensible dont on peut se reprocher.
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Ici, on suppose qu’un dommage a été subi, celui qui en était l’auteur ne le
conteste pas, mais il essaie de le justifier. Or, s’il le justifie, il ne peut être déclaré
responsable, parce qu’il bénéficie d’une couverture légale qui légitime en
quelque sorte son comportement. Cette couverture légale se présente sous
l’appellation de faits justificatifs, notion empruntée au droit pénal. On en trouve
généralement trois : la légitime défense (1), l’état de nécessité (2), l’ordre de la
loi et le commandement de l’autorité légitime (3).
1 : La légitime défense
C’est le seul fait justificatif légalement prévu dans le COCC article 131 : « Il
n’y a pas de responsabilité si le fait dommageable a été commis de façon
raisonnable pour la légitime défense de soi-même ou d’autrui, ou pour la
garantie de biens que l’auteur détient légitimement ». Il résulte de ce texte que
si l’on réagit à une agression injuste et qu’on cause à autrui, l’agresseur, un
dommage, on est couvert. On ne peut voir sa responsabilité engagée, parce
que le dommage est la conséquence d’une défense légitime.
Il faut, nuance la loi, que la défense soit raisonnable, ce qui renvoie à
l’idée de proportionnalité entre l’agression et la riposte. C’est ce contrôle de
proportionnalité qui va permettre de décider si la défense était ou non légitime.
En cas de réponse positive, l’auteur du dommage ne peut être responsable.
2 : L’état de nécessité
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B : L’attitude de la victime
1 : Le consentement de la victime
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3 : La faute de la victime
Il peut arriver que la victime elle-même ait commis une faute qui a
concouru avec la faute du responsable à la réalisation de son dommage. Dans
ce cas, il va y avoir un partage de responsabilité en tenant compte de la
gravité respective de chaque faute, à moins que la faute de la victime à elle
seule n’absorbe la faute de l’auteur et soit considérée comme la cause
exclusive du dommage.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
d’autrui est posée en principe par l’article 142 du COCC : « On est responsable
non seulement du dommage qu’on cause par son propre fait, mais encore de
celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ». La question
est alors de savoir qu’elles sont ces personnes dont on doit répondre et qui
peuvent entraîner pour autrui une certaine responsabilité. Il y a trois catégories
de personnes visées et qui renvoient à autant de responsabilités du fait d’autrui.
Les deux premiers régimes de responsabilité du fait d’autrui reposent sur une
présomption de faute, ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne le troisième
régime.
Quels sont ces régimes ? Soit on est responsable parce qu’un enfant dont
on assure la garde a causé à autrui un dommage : c’est la responsabilité
parentale.
Mais, on peut aussi être déclaré responsable parce que l’élève ou
l’apprenti que l’on a sous sa surveillance a causé à autrui un dommage.
Enfin, le commettant, c’est-à-dire le patron, est responsable des
dommages causés par son préposé.
Paragraphe 1 : La responsabilité parentale et la responsabilité des maîtres
et artisans
A : La responsabilité parentale
Cette responsabilité est prévue par les articles 143 et suivants du COCC.
Le père, la mère ou tout autre parent va être déclaré responsable parce que
l’enfant mineur qui cohabite avec lui a causé un dommage à autrui. Le parent
répond donc aux actes dommageables causés par l’enfant dont il a la garde.
Et lorsque plusieurs personnes partagent la garde sur cet enfant, elles vont être
déclarées solidairement responsables.
Il faut qu’il s’agisse d’un enfant mineur et que cet enfant mineur cohabite
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
avec le parent. Il faut enfin que cet enfant ait commis un acte dommageable
pour autrui.
Si ces conditions sont réunies, la loi présume que si l’enfant a causé à
autrui un dommage c’est parce qu’il a été mal surveillé ou mal éduqué par les
personnes qui avaient la garde à leur charge. Il s’agit d’une présomption de
faute de surveillance ou d’éducation. Mais d’une présomption simple parce
que les parents peuvent s’exonérer de cette responsabilité par la preuve qu’ils
n’ont pu empêcher le fait dommageable. A défaut, ils vont être déclarés
responsables pour tous les actes dommageables causés par leurs enfants.
Le même sort est réservé aux maîtres et artisans qui auront manqué de
vigilance.
Il suffit tout juste de faire deux précisions. La première c’est lorsque l’élève
appartient à un établissement public, c’est la responsabilité de l’Etat qui sera
retenu, l’Etat se substituant à l’établissement.
La seconde précision c’est qu’ici il n’y a pas de conditions relatives à
l’âge de l’élève ou de l’apprenti. Le maître et l’artisan vont être déclarés
responsables pour les agissements dommageables des élèves et apprentis
placés sous leur autorité, à moins qu’ils ne rapportent la preuve qu’ils n’ont pu
empêcher le fait qui a causé le dommage.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Sous ces réserves, il faut que l’acte du préposé soit commis à l’occasion
des fonctions. Ce qui ne pose aucune difficulté lorsque l’acte dommageable est
intervenu au lieu de travail, pendant les heures de travail et avec les moyens de
travail. Dans ce cas là assurément le commettant est responsable.
Mais, qu’en est-il lorsque l’acte dommageable a été causé en dehors des
lieux de travail mais avec les moyens de fonction ? C’est l’exemple du chauffeur
qui cause un dommage le dimanche avec le véhicule du service. L’employeur
est-il toujours responsable ? C’est toute la problématique de ce que l’on appelle
l’abus de fonction. En droit français, pendant longtemps, il y a eu une
contrariété de jurisprudence au niveau de la Cour de Cassation entre la
Chambre Civile et le Chambre Criminelle. Tandis que la première écartait la
responsabilité du commettant en cas d’abus de fonction, la deuxième
interprétait de façon large le lien de préposition et retenait la responsabilité du
commettant dès l’instant que l’acte dommageable avait un lien avec les
fonctions. Il aura fallu attendre plusieurs années pour que l’Assemblée Plénière
de la Cour de Cassation décide que lorsque le préposé agit sans autorisation en
dehors de ses fonctions, à des fins étrangères aux fonctions, le commettant ne
pouvait être déclaré responsable. La Cour de Cassation adoptait donc
finalement la conception de la Chambre Civile plus restrictive mais aussi plus
conforme au droit et au bon sens.
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La responsabilité du fait des choses a une histoire. C’est elle qui a servi de
prétexte à la théorie du risque de SALEILLES et JOSSERAND afin de pouvoir
réparer les dommages causés par des accidents anonymes pour lesquels il
n’était pas possible de prouver la faute. On comprend dans ces conditions que
la responsabilité du fait des choses ait connu un développement prodigieux
jusqu’à vouloir absorber les autres régimes de responsabilité civile. C’était
d’abord parce qu’il s’agissait d’un régime de responsabilité facilitant la
réparation des dommages subis par les victimes sans que celles-ci aient besoin
de prouver une faute.
En second lieu, il s’agissait d’une responsabilité énergique qui ne pouvait
être écartée que par une cause étrangère.
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Ce principe général est consacré par l’article 137 du COCC, les articles
subséquents précisent son régime juridique. La responsabilité du fait des choses
est une responsabilité de plein droit, elle ne peut être écartée que par la
survenance d’un cas fortuit ou d’une force majeure ou encore d’une cause
étrangère. C’est une responsabilité qui s’applique de façon automatique, une
responsabilité de plein droit. On dit encore présomption de responsabilité pour
marquer la différence avec la présomption de faute. En effet, ici la personne qui
va être déclarée responsable ne peut y échapper en prouvant qu’elle n’a
commis aucune faute. Seuls le cas fortuit ou la cause étrangère constituent pour
elle un moyen d’exonération.
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Par ailleurs, la garde peut être éclatée. On distingue alors entre la garde
du comportement et la garde de la structure. Et, selon les circonstances, c’est le
gardien du comportement ou le gardien de la structure qui va être déclaré
responsable. Une telle distinction n’est envisageable que pour les choses ayant
un dynamisme propre, qui peuvent fonctionner de façon autonome tels que la
bouteille de gaz, le poste de télévision ou encore le réfrigérateur. Lorsque le
dommage est la conséquence d’une mauvaise utilisation on va imputer cette
responsabilité à celui qui utilisait la chose en tant que gardien du
comportement.
En revanche, lorsque le dommage est consécutif à un vice de fabrication,
sera déclaré gardien de la structure le fabricant, c’est lui qui va être
responsable.
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Il s’agit d’un régime spécial de responsabilité du fait des choses qui est issu
de la loi 95-022 du 12 juin 1995 portant le Code CIMA. Il s’agit, par ce texte,
d’assurer l’intégration juridique africaine par le droit des assurances tout en
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Il faut donc convenir que par rapport au droit commun, il y a là, sur ce
point, une profonde amélioration. Cette amélioration se manifeste même
lorsque le conducteur du véhicule n’était pas habilité, soit parce qu’il n’avait
pas son permis de conduire, ou encore parce qu’il s’agissait d’une conduite à
l’insu du propriétaire. Dans toutes ces hypothèses, l’assurance est tenue à payer.
Et s’il arrivait par extraordinaire que le véhicule ne soit pas assuré ou que l’on ne
puisse identifier le conducteur qui a pris la fuite, même dans ce cas la victime va
être indemnisée par un organisme que l’on appelle le Fonds de garantie
automobile.
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est tenue de faire une offre d’indemnisation dans un délai d’un an, et s’il y a
urgence, avant que les parties ne s’entendent sur cette offre, une provision peut
être allouée à la victime. Le juge ne peut être saisi qu’au-delà du délai d’un an
lorsque les parties ne se sont pas entendues sur l’offre qui a été faite. Il y a donc
désormais une certaine célérité dans la procédure extrajudiciaire
d’indemnisation. Manifestement, ces dispositions du Code CIMA améliorent la
situation des victimes dès l’instant que leur dommage a été causé par un
véhicule terrestre à moteur.
En droit français, dès l’instant qu’un véhicule a été impliqué dans la
réalisation du dommage.
BIBLIOGRAPHIE
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Chambres Réunies, 02 décembre 1941, Dalloz 1942, p.9, notes de RIPERT (perte à
la suite d’un vol, transfert involontaire).
Chambres Mixtes, 28 mars 1971, JCP 1972, IIe partie, n°16957.
Chambre Civile, 20 octobre 1971, Dalloz 1972, p.415 (critères de la garde ou de
la maîtrise).
Cour d’Appel de Paris, 05 décembre 1976, JCP 1976, IIe partie, n°18479 (garde
du comportement, garde de la structure).
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Arrêt Demours, 21 juillet 1982, Dalloz 1982, p.449, notes de CARBONNIER ou JCP
1982, IIe partie, n°19861 (exonération du gardien).
Cour d’Appel de Dakar, 18 janvier 1988, Annales Africaines 1991, p.239 et s.
avec observations de Amsatou Sow SIDIBE : Quelques réflexions à propos d’un
arrêt de la Cour d’Appel de Dakar sur l’abus de fonction du préposé.
Assemblée Plénière 19 mai 1988, Dalloz 1988, p.513, notes de Christian
LARROUMET ou Gazette du Palais 1988, IIe partie, p.640 avec les conclusions du
commissaire du gouvernement CARTER.
Assemblée Plénière 29 mars 1991, arrêt Blieck, Dalloz 1991, p.324 ou JCP 1991, II e
partie, n°21673 (important, fondamental, dépassement des trois catégories de
responsabilité du fait d’autrui).
Chambre Civile, 09 juin 1993, Dalloz 1994, p.80 ou JCP 1994, II e partie, n°22202
(transfert volontaire de la garde).
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Théorie qui essaie d’opérer un tri pour ne retenir parmi les diverses
circonstances que celles qui auraient selon le cours normal des choses entraîné
le dommage. En réalité, il faut reconnaître que l’identification de la cause peut
s’avérer bien délicate dans ce genre de situation, et que le dernier mot
appartient au juge qui va peser en quelque sorte le degré d’implication de
chaque événement, et éventuellement imputer une part de responsabilité à
chaque auteur selon le degré de sa participation dans la réalisation du
dommage.
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BIBLIOGRAPHIE
BORE : Indemnisation pour les chances perdues, JCP 1974, I ere partie, n°2620.
BORE : Les recours entre co-obligés in solidum, JCP 1967, Iere partie, n°2116.
BORE : JCP 1971, Iere partie, n°2369.
CHABAS : La pluralité de causes, Dalloz 1970, p.113.
EISMEIN : La commercialisation du dommage moral, Dalloz 1954, chr. p.113.
EISMEIN : Le nez de Cléopâtre ou les affres de la causalité, Dalloz 1964, chr.
p.205.
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victime, notamment ses héritiers en cas de décès compte non tenu du fait qu’il
peut s’agir de victimes par ricochet ou de personnes subrogées dans les droits
de la victime, notamment la compagnie d’assurance.
Cette effectivité suppose que l’action soit exercée devant une juridiction
civile parce qu’il s’agit d’une action en responsabilité civile dont la finalité est de
réparer le préjudice subi par la victime.
Mais, il peut arriver que l’action soit exercée devant la juridiction répressive
parce que l’acte dommageable est en même temps constitutif d’une infraction
pénale. La victime peut par voie principale agir en responsabilité civile en se
constituant partie civile, ce qui a pour effet de déclencher en même temps
l’action publique.
Mais, la victime peut aussi intervenir à l’instance pénale après le
déclenchement de l’action publique. Lorsque la responsabilité est reconnue au
plan pénal, elle le sera aussi nécessairement au plan civil en vertu de la règle
selon laquelle « Il y a une identité entre la faute pénale et la faute civile ».
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Par ailleurs, il existe aussi ce que l’on appelle les clauses pénales, ce sont
des clauses par lesquelles les parties fixent à l’avance de façon forfaitaire le
montant des dommages et intérêts à payer en cas d’inexécution totale,
partielle ou défectueuse. De telles clauses s’imposent non seulement aux parties,
mais aussi au juge.
Mais, en droit français, afin d’éviter que l’une des parties en abuse, la loi
reconnaît au juge le pouvoir de réduire les clauses pénales manifestement
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excessives.
Il n’existe pas en droit sénégalais une habilitation de cette nature à tel
enseigne qu’on peut craindre que la partie économiquement plus forte ne
parvienne à imposer à son contractant une clause pénale déraisonnable.
Elle peut être définie schématiquement comme l’immixtion d’un tiers dans
les affaires d’autrui. C’est ce que traduit de façon plus précise l’article 157 du
COCC qui dispose : « Celui qui, spontanément, administre utilement l’affaire
d’autrui sans l’opposition du maître de l’affaire, est tenu de poursuivre sa gestion
jusqu’à ce que le maître de l’affaire ou ses héritiers puissent y pourvoir… ». A
travers cette définition et ce qu’elle sous-entend, on peut en déduire d’une part
les conditions de la gestion d’affaires (section 1ere) et d’autre part ses effets
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
(section 2).
Toutefois, il ne peut y avoir de gestion d’affaires pour les actes qui sont
intimement liés à la personne, par exemple on ne peut, par gestion d’affaires,
intenter une action en divorce à la place d’autrui.
Sous cette réserve, il est possible de passer, d’accomplir aussi bien des
actes matériels que des actes juridiques. Il faut en plus dans l’opération de
gestion d’affaires que certaines conditions soient remplies en la personne des
différents acteurs.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Le gérant c’est celui qui s’immisce dans les affaires d’autrui, c’est celui qui
intervient dans les affaires d’autrui. Il n’a pas besoin d’être capable parce qu’on
est pas en matière contractuelle.
Par ailleurs, l’intervention du gérant doit être spontanée, le gérant ne doit
avoir aucun intérêt dans l’affaire qu’il gère, même pas un intérêt moral. Il doit
être totalement animé par une intention altruiste, une intention désintéressée. A
défaut, il n’y a pas de gestion d’affaires.
En outre, l’intervention du gérant doit avoir été utile, mais cette utilité
s’apprécie au moment de l’acte de gestion, parce que postérieurement cet
acte peut avoir été inutile.
Lorsque ces conditions sont réunies, la loi crée des obligations sur la tête
des intéressés.
Ces effets sont issus de la loi, ils sont indépendants de la volonté des
parties. Il faut les apprécier par rapport au gérant (paragraphe 1er) et par
rapport au géré (paragraphe 2).
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Par ailleurs, précise l’article 159, alinéa 2 du COCC : « Le géré est tenu des
engagements pris par le gérant en son nom ». Par voie de suite, les effets de ces
engagements vont être supportés par le maître de l’affaire.
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BIBLIOGRAPHIE
Aux termes de l’article 160 du COCC : « Celui qui, en l’absence d’un acte
juridique valable, s’est enrichi aux dépens d’autrui est tenu de l’indemniser dans
la mesure de son propre enrichissement jusqu’à concurrence de
l’appauvrissement ».
Il y a des conditions (paragraphe 1er) dont la réunion produit des effets
(paragraphe 2).
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Par ailleurs, pour qu’il y ait enrichissement sans cause, il faut que la
personne appauvrie n’est pas à sa disposition un autre moyen de droit lui
permettant d’obtenir satisfaction. C’est ce que l’on appelle la subsidiarité de
l’action de in rem verso, c’est-à-dire que cette action ne peut être exercée que
lorsque l’appauvri ne peut faire autrement.
Enfin, l’exercice de l’action est aussi conditionné par l’absence de faute
de l’appauvri, sinon l’action sera déclarée irrecevable.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Il faut avoir effectué un paiement qui n’était pas dû, soit parce que le
paiement était sans cause, soit parce qu’il a été effectué par suite d’une
violence, soit enfin parce qu’il est le résultat de l’exécution d’un contrat nul.
Celui qui paie on l’appelle le solvens, celui qui reçoit le paiement on
l’appelle l’accipiens. Lorsqu’un tel paiement est effectué, il est indu. Étant indu, il
ne peut être maintenu. C’est pourquoi il est refoulé par le droit : c’est l’action en
répétition.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Mais, celui qui répète l’indu, c’est-à-dire celui qui a payé et qui réclame
restitution doit rembourser les dépenses utiles et les améliorations apportées à la
chose : ce sont les impenses.
BIBLIOGRAPHIE
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
On sait que l’obligation est une valeur patrimoniale parce qu’elle est
susceptible de faire l’objet d’une évaluation pécuniaire. Or, un droit patrimonial
est toujours susceptible de faire l’objet d’un transfert. Il peut être transmis d’une
personne à une autre, il peut circuler parce qu’il s’agit d’une valeur marchande.
C’est précisément parce qu’il s’agit d’une valeur marchande que
l’obligation a besoin d’être protégée, surtout pour les créanciers qui sont sans
garantie, les créanciers chirographaires qui ne peuvent compter que sur le
patrimoine de leur débiteur, leur droit de gage général.
Enfin, l’obligation n’a pas une vie éternelle, elle est appelée à disparaître :
c’est alors l’hypothèse de l’extinction de l’obligation.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
A : La cession de créance
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Sous cette réserve, la cession de créance est une convention, en tant que
telle elle est soumise aux conditions générales de validité des contrats. Si toutes
les conditions sont réunies, c’est à partir de ce moment que s’opère la
transmission de l’obligation. L’obligation est transférée du patrimoine du cédant
à celui du cessionnaire qui devient automatiquement le créancier du débiteur
cédé. Même si le cessionnaire a acquis la créance au dessous de sa valeur, il
devient créancier pour la valeur normale initiale.
B : La cession de contrat
Dans la cession de contrat c’est le contrat dans son entier qui est cédé. La
différence avec la cession de créance c’est que le débiteur cédé ici fait partie
de l’opération. Il doit nécessairement y consentir, la cession de contrat ne peut
avoir lieu sans son consentement.
Comme il s’agit d’un contrat, il va falloir respecter les conditions générales
de validité.
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Cours de Droit des Obligations ( Sénégal )
Ensuite, il faut préciser qu’en principe tous les contrats sont cessibles,
peuvent faire l’objet d’une cession, sauf si la loi en dispose autrement.
Paragraphe 2 : La subrogation
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Paragraphe 1 : La délégation
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pour le délégataire.
Paragraphe 2 : La novation
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cela payer en droit. Bien souvent, il s’agit de sommes d’argent, mais se peut ne
pas être le cas.
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L’ensemble de ces règles sont applicables à tous les paiements quels qu’ils
soient. Le paiement d’obligations de sommes d’argent obéit en plus à des règles
particulières.
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A : La dation en paiement
Par ailleurs, le débiteur doit être propriétaire de la chose qu’il remet parce
qu’il ne peut pas transférer plus de droit que lui-même n’a.
Si le créancier accepte, il ne pourra plus invoquer l’ancienne obligation et
le débiteur est libéré.
B : La compensation
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B : La présomption de paiement
Cette situation est prévue par l’article 211 du COCC. Elle intervient lorsque
le créancier remet volontairement son titre de créance au débiteur. Dans un
telle hypothèse, la loi en déduit que c’est parce que le débiteur a payé, parce
qu’on ne comprend pas pourquoi le créancier remettrait son titre de preuve
sans avoir été payé.
Mais, il faut qu’il s’agisse d’une remise volontaire, ce qui exclut les
hypothèses de perte ou de dépossession involontaire.
Mais, il ne s’agit que d’une présomption simple. Par voie de conséquence,
le créancier peut rapporter la preuve contraire, c’est-à-dire que malgré la
remise du titre, le débiteur n’a pas payé. Cette preuve peut être rapportée par
tous moyens. À défaut, le débiteur est libéré sans que le créancier obtienne
satisfaction. Il en va aussi de même lorsqu’il y a prescription.
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Il faut enfin préciser qu’il y a des délais de prescription qui ne peuvent être
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Il peut arriver qu’une obligation ait plusieurs objets ou plusieurs sujets. Dans
le premier cas, il s’agit d’obligations à objets multiples (paragraphe 1er) et dans
le second cas d’obligations à sujets multiples (paragraphe 2).
Le schéma le plus simple c’est qu’il y ait une seule obligation avec un seul
sujet. Mais parfois, la réalité est différente parce qu’on rencontre soit des
obligations conjonctives ou cumulatives, soit des obligations facultatives, soit des
obligations alternatives.
- Par contre l’obligation est dite alternative lorsque elle renferme deux
objets, mais un seul est dû par le débiteur. Par exemple, le débiteur doit un
bracelet ou une montre.
Mais, lorsque l’un des objets disparaît, notamment par cas fortuit,
l’obligation devient pure et simple.
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Dans cette hypothèse c’est qu’il y a soit plusieurs débiteurs ou soit plusieurs
créanciers. Le principe aurait dû être qu’on parle d’obligations conjointes (A),
mais la garantie se trouve dans l’obligation solidaire (B).
A : L’obligation conjointe
B : L’obligation solidaire
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Mais, il n’est pas exclu que le créancier veuille que son débiteur exécute
l’obligation due et au besoin par la contrainte. C’est l’exécution forcée qui
présente plusieurs modalités (paragraphe 2), mais avec des conditions
préalables (paragraphe 1e r).
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L’exécution forcée peut aussi se traduire par la destruction de ce qui a été fait
par le débiteur de façon indue. Exemple la destruction d’une construction bâtie
sur un terrain appartenant à autrui.
Mais, le créancier peut aussi faire exécuter par un tiers ce qu’aurait dû
faire le débiteur mais au frais de ce dernier.
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