Thematique - Somme de Connaissances Fondamentales
Thematique - Somme de Connaissances Fondamentales
Thematique - Somme de Connaissances Fondamentales
Réussite Professionnelle
Doctrina, officium, civitas
→ A partir de la fin des années 1960, la géographie va reprendre les espaces frontaliers,
notamment à partir de l’analyse régionale mais moins problématique au niveau politique.
En France, des thèses vont problématiser la vie en condition de mitoyenneté nationale : S.
Daveau (Les régions frontalières de la montagne jurassienne, 1957 publiée en 1959), Y.
Verhasselt (Les frontières du Nord et de l’Est de la Belgique, étude de géographie humaine,
1965 publiée en 1966), R. Tardy (Pays de Gex, terre frontalière, 1970), F. Lentacker (La frontière
franco-belge. Etude géographique des effets d’une frontière internationale sur la vie de
relations, 1970 publiée en 1973). Des thèses qui font écho au travail des fondateurs = thèse
d’Etat de Raoul Blanchard sur la Flandre (1906) et l’ouvrage de P. Vidal de la Blache, La
France de l’Est (1917).
→ 1976 = naissance de l’Association for borderlands studies → multiplication d’études sur la
frontières Etats-Unis/Mexique. L’association est responsable de la publication d’une revue,
Journal of borderlands studies → multiplication des études de cas. En Europe, il y a la
fondation de l’International Boundaries Research Unit en 1989 à l’université de Durham qui
se consacre à l’expertise pratique sur les frontières.
→ 1974 = année tournant avec à la fois la publication du livre de H. Guichonnet et C.
Raffestin et le numéro thématique des Cahiers de Géographie du Québec = ces deux
travaux font un effort de systématisation.
2) Le rôle croissant de la coopération dans la transformation des régions transfrontalières
→ La chute du mur de Berlin transforme le regard sur les frontières → certains comme K.
Ohmae va prédire leur disparition (Bordeless World, 1990) qui va de pair avec « la fin des
territoires ». J. Lévy et M. Lussault publie le Dictionnaire de géographie et des sociétés (2003)
où la première définition du terme témoigne de la représentation d’un monde où l’ouverture
des frontières semble l’horizon inévitable.
→ C’est dans ce contexte qu’on met en avant la collaboration de part et d’autre des
frontières = objet de politiques publiques. Les chercheurs vont développer une expertise sur
ces dynamiques de coopération transfrontalière en Europe et dans le monde. Les
conférences Border Regions in Transition vont symboliser le tournant = des rencontres
bisannuelles depuis 1994. En France, c’est à proximité de la frontière nord que ces études
vont se développer au départ avant un renouvellement.
→ Cette théorie va renouveler les outils de l’analyse régionale. C’est acquis que la frontière
est moins un état qu’un processus, mise en ordre du monde (ordering), ouverture et
fermeture (debordering/rebordering) et d’altérisation (othering). R. Ratti (1991, 1997) et O.
Martinez (1994) sont les premiers à présenter des typologies qui vont mettre 20 ans à être
détrônées par un autre modèle (E. Brunet-Jailly, 2005).
→ Une période où il y a la création de nouvelles frontières, surtout dans l’espace soviétique.
Les border studies ne font pas toujours le lien avec l’analyse géopolitique plus classique. Les
frontières maritimes vont rentrer en 1994 dans la Convention des Nations unies sur le Droit de
la Mer.
2) Disputes allocationnelles
✓ Exemple : différend allocationnel (Danemark, Islande, Irlande) (cf p.30)
CONCLUSION : De telles disputes (position ou d’allocation) peuvent également évoluer en
disputes fonctionnelles (ou opérationnelles).
IV. Disputes fonctionnelles
Disputes fonctionnelles (ou opérationnelles) = lorsque deux Etats n’arrivent pas à aligner leurs
gestions des zones frontalières à cause de tensions résultant de la circulation des personnes
ou marchandises à travers la frontière, et surtout la gestion de l’accès aux ressources.
→ Idéalement, lorsque les Etats gèrent les flux à travers leurs frontières communes, ils doivent
aligner leurs politiques publiques = des disputes fonctionnelles surviennent quand ce n’est
pas le cas.
→ Dans de nombreux cas = partager l’eau, gérer un bassin-versant, un sous-sol
→ Les ressources naturelles fluides à travers la ligne de démarcation (pétrole, gaz ou pêche
en mer)
→ Souvent plus facile à résoudre : dans la plupart des cas, l’emplacement de la frontière OU
ligne de démarcation pas en jeu MAIS la procédure administrative ou réglementation et tout
accord = réduction du coût de la transaction pour l’ensemble des parties.
✓ Exemple : Saint-Pierre-et-Miquelon, Canada/France (cf p.31)
CONCLUSION GENERALE
Les guerres contemporaines ne se déroulent pas entre Etats mais à l’intérieur des Etats.
Depuis le XIXème siècle, les disputes frontalières sont la principale cause de guerre. Il existe
trois grands types de disputes : territoriales, positionnelles & d’allocation et fonctionnelles.
→ Disputes positionnelles et fonctionnelles = plus faciles à résoudre car l’état de droit, la
jurisprudence et les coûts économiques facilitent leur résolution
→ Disputes territoriales = la + difficile car complexes, violentes et peuvent durer très
longtemps.
dimension multiscalaire des régions transfrontalières, toujours traversées par une tension
entre le degré d’interactions possibles et réelles à travers la frontière, les intérêts et les
motifs à ces interactions et le contexte national et international dans lequel se trouve
la frontière.
Oscar J. Martinez (1994) a représenté cette tension dans le cas de la frontière Mexique/Etats-
Unis en fonction de l’intensité des relations entre différents groupes de populations (carte
p.47 du manuel). = un cas emblématique au vu des différences socio-économiques,
ampleur des flux humains et économiques qui ont ou traversent cette frontière, ampleur des
représentations qui y sont rattachés. Habitants de la frontière sont appelés frontaliers sont
distingués :
Les frontaliers nationaux (peu de contacts à la frontière, indifférence, désintérêt ou
incapacité d’établir des contacts) ;
les frontaliers binationaux (actifs dans l’établissement de contacts transfrontaliers pour
des fins d’achat, de travail, d’étude, de visite, de sociabilité). Chacun d’eux divisé en
deux groupes en fonction de l’origine sociale et ethnique et du degré d’interrelations.
« bi-culturalistes » représentent un des degrés les plus importants d’hybridation.
Dimension temporelle importante car interactions sur une durée suffisante pour qu’il y ait
cette variété de cas de figure, constructive des régions transfrontalières mexico-états-
uniennes.
➔ Un construit particulier entre l’espace et le temps, tissé sur les relations existantes ou non à
la frontière.
Le passage des frontières peut troubler le genre dans le cadre binaires de l’opposition entre
hétéro et homo.
Le passage de la frontière peut participer à une indépendance éco et autonomisation.
Le statut légal favoise l’accès à un visa, tandis que d’autres catégories moins aisées
privilégieront le passage clandestin des frontières. ). Mais les régimes migratoires s’articulent
aussi sur des considération ethno-racial et le privilège de race est bien plus fort que le
privilège de genr ou de classe.
Max J.Andrucki propose l notion de «motilité blanche», pour montrer comment les
blancs sud africains descendants de britanniques ont plus facilement accès à des
passeports.
Pour les autres blancs d’autres formes sont possibles telles que les Working holiday Visa
scheme.
Ainsi le distribution participe à ce que l’auteur appelle le «visa whiteness regime»
différenciant les candidats noirs et blancs.
PLAN QUINQUENNAL 2021-2025
1. REUSSITE PROFESSIONNELLE
CYCLE 1 : CONCEPTS ET
REPRESENTATIONS
FICHE DE SYNTHESE : PEUPLES
AUTOCHTONES ET FRONTIERES
I- Qui sont les peuples autochtones ?
1) Combien sont-ils ? Une réalité difficile à chiffrer
UNESCO et Banque mondiale : 5000 peuples autochtones soit entre 370 et 500 millions
d’individus (5% population mondiale sur 22% de la planète).
2) Peuples autochtones : une catégorie liée à l’histoire de la colonisation
Qualificatif autochtones renvoie à un sens politique et juridique à distinguer du sens
étymologique (= “qui est issu du sol même où il habite, qui est censé n’être pas venu par
immigration ou n’être pas que de passage” Le Robert).
“Peuple autochtone” terme apparu en 1970 par la mobilisation Amérindienne pour
dénoncer le colonialisme interne.
ONU n’a pas de définition stricte des peuples pouvant se qualifier ainsi mais une série de
critère devant TOUS être rempli :
antériorité sur un territoire déterminé par rapport à l’invasion coloniale
position non dominante sur le plan politique ou social
se juger distinct des éléments dominants de la société
vouloir préserver l’identité culturelle et le territoire du groupe
Obligation pour peuple autochtones de s’établir dans des “réserves”, la plupart à l’ouest du
Mississipi. Au Canada, la sédentarisation a signifié pour des peuples comme les Innus ou les
Cree, la fin de leur mode de vie nomade et des migrations saisonnières.
Processus d’harmonisation mis en place dès construction européenne avec création premier
office statistique (1953) ou Eurostat (1958) avec nouvelles informations prises en compte pour
déployer politiques publiques : Eurostat collecte indirectement l’information via
l’intermédiaire des offices nationaux de statistiques (INSEE en France, INS en Belgique ou INE
en Espagne) où chaque pays a propres méthodes de recensement de population mais qui
répond à normes d’Eurostat qui rend données comparables.
Travail sur les NUTS où NUTS 0 correspond aux pays, NUTS 1 aux grandes régions comme
Länder en Allemagne, NUTS 2 à régions (régions françaises avant découpage de 2016) et le
NUTS 3 aux départements français ou districts allemands jusqu’au niveau local.
Effort d’harmonisation représente défis pour représenter l’information transfrontalière comme
chômage zone franco-allemande selon NUTS 3 où réalités sociales différentes entre les 2 pays
(prendre en compte allocations, contrats précaires, etc) et niveau maillage ne correspond
pas aux mêmes réalités car en France NUTS 3 entend regroupement ville-centre et périphérie
alors qu’en Allemagne qui découpent soit espaces urbains soit espaces ruraux.
I- Origines et originalité
Pour comprendre les frontières en Amérique, il faut observer leur genèse, elles sont en tout
lieux antécédentes aux territoires qu'elles entendent délimiter.
1) En Amérique latine : une frontière de papier au milieu du vide
Frontière Amérique latine précède la découverte du continent. Son destin commence en
Europe, en 1493 → pape Alexandre VI Borgia dessine ligne de partage du monde pour
résoudre le conflit naissant entre les royaumes ibériques.
→ est de la ligne : portugais.
→ Ouest : Les Espagnols.
1494 : → Bourgade espagnole de Tordesillas , Ibériques la tracent dans une carte incertaine.
Matrice de toutes les frontières en Amérique, le méridien de Tordesillas en porte déjà tout les
maux. Il doit établir un cadre fixe pour organiser la territorialisation du continent il ne cesse
de se déplacer.
Portugais demandent un déplacement à l'ouest de la ligne, afin d'obtenir l'accès à la bande
côtière du Brésil. La ligne poursuit sa translation vers l'Ouest jusqu'à atteindre le centre du
continent.
1750 → Traité de Madrid, frontière mobile, méridien est aussi une frontière de Papier. Tracée
sur des cartes elle peine à exister sur le terrain, au centre du continent, le vide entre les points
avancés portugais et ceux du roi d'Espagne fait frontière bien plus que les lignes imaginées
loin du terrain.
2) En Amérique du Nord : une frontière mobile marque la limite de la civilisation.
Amérique du Nord → conditions d'occupation plus difficiles et conquête poussive.
Ouest → population autochtones et l'espace infini résistent aux appétits des colonisateurs.
Conception frontière diffère pour cette raison de celle du Sud.
Elle ne doit pas tant partager un espace que marquer l'avancée des colons face au monde
inconnu et sauvage de l'Ouest Turner : la frontière américaine est mobile. Elle a vocation à
avancer dans les wilderness conçu comme une grande page blanche ou les nord
américains doivent écrire leur histoire. La frontière américaine est absolue. Elle s'établit sur la
ligne de partage du monde entre civilisation et barbarie.
Les frontières politiques africaines doivent aujourd’hui être comprises au regard de grilles de
lecture renouvelées. En effet, elles sont largement appropriées par les sociétés africaines,
pour des raisons et des besoins multiples. Cette appropriation révèle des entrelacements
entre plusieurs manières de considérer la frontière, au croisement de différents imaginaires.
Certaines réifient sa dimension linéaire, associé à une conception abstraite et très
géopolitique de sa nature. Liée à la logique des Etats, elles sont d’inspiration westphalienne
et datent de la période coloniale. D’autres conceptions de la frontière africaine la font
apparaître comme lien entre des sociétés (Kopytoff, 1987) ou comme ressource pour ces
dernières (Feyissa et Hochne, 2010). Ces représentations non exclusives, subsistent ou
cohabitent.
Aborder les frontières africaines, aujourd’hui, c’est les envisager comme des espaces dont
les dynamiques articulent des héritages historiques et des expressions contemporaines
mettant en jeu des rivalités régionales, des appropriations sociales et des transgressions tirant
parti des différentiels socio-économiques et écologiques. A ce schéma interprétatif, il faut
ajouter l’impact des dynamiques humanitaires et sécuritaires qui marquent, sur ce continent
comme ailleurs, l’évolution géopolitique des frontières.
Le terme pour frontière au Proche Orient est historiquement une réalité bien différente de
celle qui émerge en Europe de la constitution progressive d’États nations territorialisés.
Le Proche Orient est une région qui appartient aux différents empires arabes qui se
succèdent depuis le VIIème siècle jusqu’à l’Empire ottoman. Les limites de ces enveloppes
territoriales impériales sont fluctuantes, et la domination politique ne se traduit pas par une
territorialisation de type linéaire : jusqu’au XIX ème siècle, la notion de marges reflète
davantage la réalité des frontières dans le monde arabe.
Jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, la région du Proche-Orient (appelé
en arabe le Machrek, le Levant en opposition au Maghreb, le Couchant) est tout entière
incluse dans l’Empire ottoman. A la fin du XIX ème siècle, cet empire compte une
cinquantaine de provinces (vilayet), elles mêmes divisées en circonscription administratives
de premier niveau (les sandjak-s) et de second niveau (les caza-s). Les limites de certaines
de ces provinces forment les bases de certaines des frontières ou découpages
infranationaux des États modernes, et les grandes villes actuelles du Proche Orient
contemporain étaient dans l’ensemble des capitales de provinces.
L’espace central de l’Eurasie (Asie Centrale) a longtemps été délimité par des frontières « en
négatif. Habitée principalement par des populations nomades, la Tartarie des Européens du
Moyen Age était définie comme au-delà des confins de l’Europe sédentaire à l’ouest, et de
la Chine, également sédentaire à l’est. Ses frontières étaient régulièrement traversées par les
conquêtes mongoles, malgré une frontière matérialisée comme la Grande Muraille.
Ce monde nomade avait de nombreux échanges avec le monde perse, sédentaire et indo-
européen, dès la période achéménide au V ème siècle avant JC.
Bien qu’à cette époque les nomades centrasiatiques constituaient un peuple indo-
européens (le Scythes), le binôme nomade turco-mongols/sédentaires iraniens constituent
le dualisme fondateur de l’espace géographique qu’on appelle aujourd’hui Asie centrale.
III- Une bonne maîtrise des espaces frontaliers : Thaïlande, Vietnam, Chine
En Thaïlande, par contre, l’auréole externe est une bande de plus en plus étroite s’étendant
le long de presque toutes les frontières, à l’exception de la vallée du Mékong. Zone de reliefs,
parfois encore mal desservis par les réseaux de communication, l’insécurité relative, les trafics
et contrebandes illicites, ainsi que les conflits potentiels l’ont caractérisée. L’armée et la
police des frontières y sont souvent présentes. Les cinq provinces du sud de la Thaïlande, qui
ont une majorité ou une grande partie de leur population de religion musulmane et parlant
malais, posent le plu sérieux problème frontalier à l’état thaïlandais, à cause de l’existence
d’un mouvement nationaliste pratiquant le terrorisme depuis les années 60.
Au Vietnam, sur les montagnes et plateaux, qui s’étendent du nord au centre-sud du pays,
les frontières n’avaient été définies avec précision que sous la forme de limites administratives
entre les territoires de l’Indochine française. Celle-ci sont devenues ensuite les frontières
internationalement du Laos et Cambodge avec le Vietnam. Depuis la réunification de ce
pays (1975) , l’intégration de cette auréole externe de hautes-terres est un objectif essentiel
de ce gouvernement vietnamien, issus des villes et du delta du Fleuve Rouge surpeuplé ,
dans des « Nouvelles Zones Economiques », dont les premières avaient été créées dans les
montagnes du nord entre 1961 et 1966. Deux à cinq millions de personnes, selon les
estimations, auraient ainsi été transplantées, sans compter les migrants spontanés de plus en
plus nombreux. Il s’agit bien d’une poussée vers l’ouest analogue à celle vers le sud
antérieure dans la longue durée.
L’État vietnamien, comme l’État chinois, a ainsi organisé la colonisation agricole dans les
zones marginales montagneuses, moins peuplées, de minorités ethniques, pour les intégrer
systématiquement au territoire national, en puisant dans les réserves démographiques des
zones centrales très densément peuplées. Les plateaux centraux vietnamiens ont donc reçu
au cours des trente dernières années aussi bien des soldats Viet démobilisés que de minorités
ethniques venant des provinces du nord limitrophes de la Chine, relativement surpeuplées.
Les minorités « autochtones » chams ou môn-khmères sont ainsi obligées de s’intégrer dans
une agriculture commerciale permanente, en particulier la culture des caféiers, ou de se
retirer dans les forêts résiduelles des montagnes les plus éloignées, pour tenter d’y conserver
leur agriculture traditionnelle sur brûlis.
Question du corps étudié dans la série télévisée de 2011 The Bridge : un corps retrouvé sur
un pont à la frontière, la police découvrant qu’il s’agit en vérité de deux corps de femmes
différents raboutés ensemble, leur statut social s’opposant en tout point.
La traversée des frontières est un voyage risqué et la probabilité de mourir est augmentée
par les transformations actuelles des frontières : leur sécurisation croissante les rendant plus
dangereuses voire létales.
Elles sont médiatisées → Photographie du petit Aylan Kurdi par Nilufer Demir en 2015 retrouvé
mort sur une plage turque.
Pourtant, beaucoup de femmes préfèrent rester chez elles pour vivre ce moment dans leur
environnement familial.
L’accompagnement des soins peut faire l’objet de politiques publiques → L’Hôpital
transfrontalier européen de Cerdagne entre la France et l’Espagne dans une zone rurales
de faible densité. Sa gestion est rendue possible par l’existence d’un instrument juridique : le
Groupement européen de coopération territorial (GECT).
Mais la collaboration n’est pas toujours possible → Difficulté d’accès des Palestiniens aux
hôpitaux israéliens, surtout pour les accouchements.
Conclusion
Les frontières sont des facteurs d’exacerbation de la violence et des inégalités.
Frontière : image de région peu peuplée, abandonnée, à distance des centres de la vie
nationale. Mais en réalité, théâtre de la vie quotidienne de communautés dont l’identité se
construit à travers cette position limitrophe. Frontières : espace vécu = système transfrontalier.
3 juin 2020 après 2 mois de fermeture, réouverture de la frontière italienne, cela provoque un
afflux de français, qui viennent pour reconstituer leurs stocks de cigarettes. Cela fait partie
des habitudes des européens, qui peuvent se déplacer librement dans les pays voisins pour
s’approvisionner ou « magasiner ».
Commercer est une activité transactionnelle entre un vendeur et un acheteur qui s’articule
autour de la différence, du désir, de la distance (Beaujeu-Garnier et Delobez, 1977), auxquels
il est possible d’ajouter, dans les espaces frontaliers, discontinuité, dépaysement et défiance
(Renard-Grandmontagne et Lebrun,2014)
L’utilisation du verbe met en lumière les acteurs c’est-à-dire les commerçants ou les
consommateurs (Consom’acteurs par Nathalie Lemarchand).Le sujt ce trouve dans un
espace frontalier, c’est à dire un espace où il y a des effets-frontières intenses. Ils sont doubles
de part et d’autre d’une dyade, voir triple (ex : Argentine, Brésil, Paraguay).
En quoi dans un contexte dominant de mondialisation, les frontières sont-elles encore des
obstacles aux échanges commerciaux transfrontaliers mais aussi des sources d’opportunité
pour les différentes catégories d’acteurs ?
Définition : Commerce frontalier et commerce international. Il faut distinguer les deux. Dans
le commerce international ou transnational, les biens et les marchandises franchissent une
ou des frontières pour être revendus à des clients mais ceux-ci sont éparpiller sur le territoire
national. Le commerce international est un commerce de gros encadré par des accords de
libre-échange. Le commerce frontalier est avant tout un commerce de détail, un commerce
de proximité, qui s’inscrit dans un espace spatial spécifique, celui de deux ou trois territoires
nationaux voisins. La frontière introduit de « la distance dans la proximité » (Arbaret-Schulz,
2002)
Ouverture de magasin au plus de près de la dyade, sans franchir la frontière sous peine de
perdre les avantages comparatifs qui rendent l’enseigne attractive. Dans cette stratégie
c’est le client qui traverse la frontière. C’est la stratégie du distributeur Allemand DM
(Drogerie Markt).
2) Tester un nouveau marché en s’implantant de l’autre côté de la frontière
2eme stratégie est celle du franchissement de la frontière par l’acteur éco. Les territoires
frontaliers constituent des territoires-tests, qui permettent aux distributeurs d’adapter son offre
à une clientèle culturellement différente, de s’adapter à de nouvelles règles d’urbanisme,
tout en minimisant les coûts car il s’appuie sur les points de vente sur la chaîne de logistique
du pays voisin. Les espaces frontaliers sont un front pionniers dans la perspective de
pénétration en tâche d’huile (Soumagne, 2000) d’un nouveau marché étranger. Les hard-
discounters allemands Norma, Lidl et Aldi illustrent cette stratégie.
Les deux types de stratégies sont parfois combinés.
Conclusion :
Dans l’UE, l’espace est lisse et sans entrave. On a un véritable espace transfrontalier qui
intègre les espaces frontaliers des deux origines.
PLAN QUINQUENNAL 2021-2025
1. REUSSITE PROFESSIONNELLE
CYCLE 3 : ACTEURS ET PRATIQUES
FICHE DE SYNTHESE : NAVETTER A LA
FRONTIERE
La frontière étatique est liée à la notion de frein, au moins à la régulation, des interactions
entre les Etats. Le but du chapitre est de définir les caractéristiques du travail frontalier.
I- Navettes et globalisation
1) Précisions terminologiques
Au départ, navette est une petite barque, dérivée du latin navis (navire). Dès le XVIeme
siècle, la navette, instrument mobile, servait à porter et à faire courir le fil de soie entre les fils
de la chaine à tisser. Par analogie, elle devient plus tard le véhicule facilitant la mobilité de
ces allers-retours nombreux reliant deux points plus ou moins proches.
Lorsqu’il s’agit de deux lieux séparés par une frontière, parcourus par des liens domicile-
travail, ils témoignent d’une activité économique transfrontalière : l’emploi exercé exige une
présence soutenue sur le lieu de travail, selon un rythme journalier et régulier. Le terme de
navette (en anglais commuter) permet de distinguer les migrations pour le travail
quotidienne de la migration internationale de la maind’œuvre. La convention internationale
de l’ONU (2003) distingue les travailleurs migrants des navetteurs frontaliers. Il y a aussi des
navettes transfrontalières informelles qui dans certaines régions dépassent la part du travail
frontalier formel.
2) Visions globales des navettes
Outre-Atlantique, les navettes transfrontalières se développent au XIXe siècle avec l’appel
de travailleurs mexicains pour la construction de différentes villes étatsuniennes à la frontière
mexicaine. Ce phénomène se renforce avec la Loi Fédérale d’immigration Johnson-Reed
de 1924 destinée à limiter l’immigration et à modifier le statut des employés étrangers. En
1933, 52 551 frontaliers mexicains disposent d’une green card commuter et traversent au
moins 2 fois /semaine la frontière. En 1967, 40 176, en 1969 49 770. Malgré le développement
de certaines aires métropolitaines remarquables entre USA et Mexique, et facilité par le North
American free trade agreement (NAFTA/ ALENA) de 1994, les USA privilégient entre temps
l’immigration contrôlée : avec un pic de 87345 frontaliers d’origine mexicaine en 1990, ce
chiffre a baissé depuis le 11 septembre et atteint 52 760 en 2015.
En ASE, il y a aussi un important travail transfrontalier. La plus importante est la ligne maritime
entre la Malaisie et Singapour. Le point-frontière, le plus emblématique est la chaussée Johor
Barbu reliant Pulau Ujong (Singapour) à la péninsule malaise.
Aujourd’hui, cette voie cause des problèmes environnementaux et des questions liées aux
infrastructures de transports, avec une charge de trafic de plus en plus important entre les
deux régions, au bénéfice de Singapour. En 2015, plus de 50000 navetteurs frontaliers
empruntent quotidiennement la chaussée Johor Barbu (58% en moto et 36% en voiture). Des
pourparlers sont en cours pour construire de nouvelles infrastructures notamment un métro
et une ligne à grande vitesse.
D’autres zones frontalières sont plus récentes, comme le premier point-frontière de Entikong
ouvert en 1989 entre la Malaisie et l’Indonésie : plus de 1000 frontaliers y passent tous les jours.
Au niveau mondial, il est difficile de faire des statistiques et de comparer dans le temps et
dans l’espace. C’est différent dans l’UE où le travail frontalier est développé et bien
documenté.
Coopération entre Etats OU entre acteurs de part et d'autre d'une frontière (du monde éco,
de la société civile, des collectivités territoriales) ; cette coopération se fait au point de
jonction entre des systèmes législatifs, juridiques, organisationnels, culturels différents.
Question traitée dans un contexte européen, montrer mécanisme de contrôle des frontières
qui conditionne la mobilité des individus « indésirables » + conséquences : certains essaient
de les contourner.
Dans les contextes frontaliers, la « sécurité » contre des menaces transfrontalières peut entrer
en conflit avec le souci des résidents frontaliers pour leur « sûreté ». Il y a donc une ambiguïté
en ce qui concerne la notion de « sécurité frontalière » et les pratiques de surveillance = qui
garde la frontière et contre quoi ? Mais finalement est-ce que la sécurité frontalière assure
l’absence de menaces et « d’invasion » du territoire ? On dispose de différentes
représentations d’une frontière comme une ligne de front avec des militaires qui attendent
un envahisseur (exemple : ligne Maginot, muraille de Chine, mur du Nord de Game of
Thrones). Est-ce qu’il est plutôt question de gérer les peurs et les fantasmes associés ? Est-ce
que nous ne sommes pas en présence de dispositifs de gestion et de contrôle des multiples
circulations transfrontalières ?
La pandémie liée au Covid-19 a prouvé l’importance d’autoriser en « sécurisant » des
mobilités jugées comme essentiellement sur le plan économique tout en fermant les
frontières.
Conclusion
→ Le fait de voir la sécurité frontalière comme une ligne à garder militairement pendant la
guerre est une vision dépassée. Aujourd’hui, elle est plutôt de l’ordre des militaires, policiers,
citoyens et même des ingénieurs des entreprises des technologies de surveillance. Elle est
donc sur de nombreux terrains plurielle, fluide et surtout contestée que ça soit dans sa
définition que dans les modalités de la mise en œuvre.
PLAN QUINQUENNAL 2021-2025
1. REUSSITE PROFESSIONNELLE
CYCLE 3 : ACTEURS ET PRATIQUES
FICHE DE SYNTHESE : RESISTER AUX
FRONTIERES
Létalité accrue des frontières européennes depuis 2011 = nouvelles initiatives face à cela (ex:
lutter contre la violence aux frontières).
Espaces liminaux, interstitiels, aux limites des Etats ou situés dans des marges territoriales : ces
« zones grises » frontalières sont un angle mort de la recherche alors qu’elles sont en
expansion. Objectifs variés de la création de ces zones : interposition visant à l’instauration
de la paix ; création de territoires sous l’hégémonie d’un Etat ou d’un groupe armé.
Nous sommes en présence d’un champ de recherche marqué par un faible investissement
théorique et conceptuel : risque donc ce serait de se reposer sur des terminologies
gouvernementales promues par les Etats ou les groupes belligérants et donc limiter notre
compréhension de ces espaces et de leurs impacts sur les populations qui y vivent.
Les espaces interstitiels reconnus en général sont des zones démilitarisées sous supervision
des Nations Unis principalement au Moyen-Orient. On peut prendre l’exemple de la Force
intérimaire des Nations unies au Liban qui œuvrait jusqu’en 2000 dans une zone sud du pays
pour lutter contre l’invasion israélienne. C’est une occupation militaire dénoncée par les
Nations unies : cette zone interstitielle de 850km^2 était un espace interstitiel non reconnu
car c’est une zone de non-droit où règne encore une fois l’arbitraire et l’obligation à la
collaboration et où la torture était monnaie courante.
Existence d’une catégorie d’espaces interstitiels à la lisière des souverainetés nationales :
celle des camps de réfugiés et des centres de rétention pour migrant. Michel Foucault parle
de lieux « hétérotopiques » : bien que situés à l’intérieur d’une société, ces camps sont
déconnectés du tissu social et obéissent à d’autres règles ( on parle de « régimes
d’exception ». Ce sont des zones reconnus juridiquement mais qui deviennent des zones de
tensions et de marginalité : ils incarnent en Europe par exemple les marges de cette zone
sans pour autant être situés physiquement aux marges de ces territoires
Etude de cas : la ligne verte, zone interstitielle qui segmente l’île de Chypre
Europe : peu d’exemples de no man’s lands. Le plus important c’est la ligne verte qui traverse
Chypre. Etablie dès 1964 pour lutter contre violence entre Chypriotes grecs et turcs ; mission
de l’Onu étend son mandat en 1974 suite à l’invasion turque. Cela a entrainé la fuite de
200000 chypriotes grecs du Nord et la mission de maintien de la paix des Nations Unis à
Chypre déploie une zone tampon séparant l’occupation militaire turque de la moitié Nord,
du reste de l’île. Toutefois, la division de l’île est contestée par la société civile chypriote et la
réunification de l’île est débattue sous l’égide de l’ONU ( Plan Annan ).
2) Les espaces interstitiels non reconnus
Les conflits civils et la faillite des Etats entrainent la multiplication de territoires non reconnus
(on pense au cas du Somaliland ) ou des territoires reconnus seulement par quelques états (
Russie ) comme les Républiques de Lougansk et Donetsk dans l’Est de l’Ukraine. Les rapports
régionaux sont aussi importants et on pense aux occupations militaires turque et jordanienne
au Nord et au Sud de la Syrie. On regarde ce type d’espace interstitiel comme des
révélateurs de la faiblesse des catégories prédéfinies par l’ordre politique autant que celles
des institutions.
Conclusion :
Les espaces interstitiels aux frontières forment des espaces territoriaux significatifs en
expansion dans le monde. Deux catégories : espaces reconnus matérialisant des processus
de pacification par l’interposition ; et les espaces non reconnus renvoyant à des zones sous
occupation par des forces de facto. Ces espaces sont caractérisés par des enjeux de
pouvoir, des aspects identitaires et des dimensions spatiales. Les espaces interstitiels aux
frontières sont donc au croisement de ces processus interdépendants et illustrent le potentiel
de fragmentation territorial, politique et social à l’œuvre.
PLAN QUINQUENNAL 2021-2025
1. REUSSITE PROFESSIONNELLE
CYCLE 4 : TYPES D’ESPACES
FICHE DE SYNTHESE : LES FORMES
CONTEMPORAINES DE
L’EXTRATERRITORIALITE
Au XIXème siècle, les principales puissances occidentales imposent leur présence dans les
ports chinois sous forme de territoires concédés, afin de forcer le commerce avec la Chine.
Les puissances extérieures peuvent ainsi s’implanter en développant et sécurisant de
véritables colonies constituées et missionnaires, militaires et commerçant, afin d’assurer une
présence dans cette région du monde peuplée et convoitée.
L’extraterritorialité vise à produire du territoire d’exception sous forme d’enclave au sein
d’une aire de souveraineté, en octroyant à ce territoire des avantages comparatifs et en
obtenant un transfert de souveraineté à des puissances externes.
Exemple : la Chine.
Dès la fin des années 1970, le pays innove avec l’attribution du statut de zone franche à
plusieurs sites stratégiques de sa façade littorale.
Les 5 ZES créées entre 1979 et 1988 couvrent 35 000km2.
L’extension de ce statut à de vastes zones rurales s’est fait avec des avantages moindres.
Au même moment, des zones franches attractives, plus ponctuelles, ont été créées pour des
villes portuaires (Zones franches douanières) et des villes côtières et de l’intérieur (Zone de
développement économique et technologique).
Les lieux où sont détenus les étrangers sans documents de voyage ou titre de séjour en règle
sont situés à proximité des grands aéroports européens ou au sein d'espaces maritimes
(archipels grecs de la mer Égée, sud Italie). Ils permettent le renvoi des étrangers vers leur
pays d'origine. Les associations militantes parlent de « camp d'étrangers » pour souligner les
conditions de vie inhumaines et dégradantes et les pratiques administratives et policières
répressives utilisées. Les Etats, eux, de « centre fermé » ou « centre de rétention administrative»
(CRA).
III- Maintenir les personnes dans les camps à défaut de pouvoir les expulser
Les personnes arrêtées et soupçonnées de ne pas être en règle sont placées dans ces
camps. Les forces de l'ordre les identifient (nom, prénom, âge, etc.) et notent les liens
familiaux et le parcours emprunté, but de ces documents administratifs remis aux étrangers:
les relier au pouvoir central. On peut parler de « frontières de papiers » : ces docs sont rédigés
dans la langue des autorités et montrent la complexité des procédures.
Le droit des étrangers aux frontières n'est pas toujours respecté. La France a déjà été
condamné 5x pour avoir privé de liberté des enfants dans des conditions inhumaines,
pourtant, elle continue d'enfermer les enfants étrangers, pratiquement tous à Mayotte.
Depuis le milieu des années 2000, les étrangers enfermés doivent fournir leurs empreintes
digitales aux autorités. Ces données biométriques circulent dans un immense réseau
informatique tel Eurodac qui enregistre les empreintes de tous les demandeurs d'asile de l'UE.
Néanmoins, peu d'étrangers sont expulsés. En 2019, Eurostat recense pour les 28 pays de l'UE
+500 000 notifications de « retour » pour 160 000 personnes ayant vraiment quitté le territoire
d'un des États membres.
Cet archipel de camps s'est doté depuis « la crise de l'accueil des migrants » en 2015 de très
grandes infrastructures tels les hotspots soulignant des processus de rationalisation voire
d'industrialisation de la rétention administrative.
PLAN QUINQUENNAL 2021-2025
1. REUSSITE PROFESSIONNELLE
CYCLE 4 : TYPES D’ESPACES
FICHE DE SYNTHESE : LES MURS
Les lieux
→ Les Etats vont chercher à légitimer les murs en invoquant la lutte contre le
terrorisme,l’immigration, les trafics → incapacité à enrayer les flux et à imperméabiliser
montre que les murs servent à consolider. Le mur va rassurer.
→ Encadré 32.2 Build the wall – Trump et la rhétorique du mur. Slogan du président qui lui a permis
de fédérer l’insécurité identitaire et économique d’une part de la société. A la suite d’une
déclaration d’urgence, il va déployer des soldats à la frontière pour faire face « aux caravanes de
migrants » → sens de la théâtralisation de la frontière.
Jusque dans les années 1970, les découpages de l’Océan reposaient sur des conventions
progressivement diffusées par les géographes européens. L’objectif était à fois pratique et
stratégique : nommer une partie de l‘océan permettait à la fois de mieux l’identifier et de se
l’approprier. Les Européens ont « inventé » les océans en procédant à un découpage : à la
fin du XIX ème siècle ; la partition de l’Océan en trois, Atlantique, Pacifique et Indien, puis en
cinq avec l’ajout des deux océans polaires, s’impose dans les atlas européens puis au reste
du monde. Elle est même reconnue internationalement en 1928 par le Bureau
hydrographique international devenu en 1970 l’Organisation Hydrographique Internationale
(OHI).
Les tentatives d’appropriations des océans restent cependant limitées et sont surtout liées à
l’ambition des grandes puissances de maîtriser et de dominer la circulation et les
déplacements sur mer, qu’ils soient militaires ou commerciaux. L’objectif est alors de tenir les
mers pour assurer son pouvoir à terre.
Le traité de Tordesillas de 1494 est considéré comme le premier signe tangible d’une volonté
d’appropriation des espaces par les États : il partage la planète exclusivement, terres et mers
comprises (même encore inconnues) entre l’Espagne et le Portugal en fixant pour limite le
méridien de 40° Ouest : à l’ouest la part espagnole, à l’est la part portugaise.
En 1529, avec le traité de Saragosse, ces deux puissances maritimes fixent une deuxième
ligne de partage au niveau du 133 ème longitude Est.
Ces tentatives d’accaparement exclusif au détriment des autres États se heurtent
cependant à une autre représentation de l’océan celle d ‘un espace mondial, libre et
ouvert et à un autre principe, celui de liberté de circulation ou libertés des mers. D’ailleurs
cette pensée entre en débat au XVIIIème siècle. Deux thèses s’opposent :
celle portée par le juriste néerlandais Hugo de Groot dit Grotius qui défend dans son
livre Mare liberum le droit égal des États à disposer des mers
celle portée par britannique John Selden qui à l’inverse prône le concept de la « mer
fermée »
Ce sont les principes du premier qui se sont imposés. Ce droit fondamental, entériné aussi
bien par la Convention de Genève de 1958 que par la Convention de Montego Bay de 1982,
n’a jamais été remis en cause et est devenu le pilier principal du droit de la mer.
Au cours du XX ème siècle, de simples lieux de passage, d’espaces de circulation, les océans
et les mers sont devenus des objets de convoitise du fait de leurs gisements en richesses
exploitables.
Jusqu’alors considérées comme un espace horizontal, simple surface uniquement propre à
la navigation et à un prélèvement très superficiel des ressources liées à la pêche, la mer est
dorénavant envisagée dans ses trois dimensions : comme un volume, à la fois réservoir
alimentaire mais aussi de ressources énergétiques et de minerais.
Ainsi une meilleure connaissance des océans et de leurs richesses, avec la possibilité
techniques de pouvoir les explorer et de les exploiter est à l’origine d’une « territorialisation »
des mers. L’unité juridique de l’océan mondial est remise en cause par la volonté des États
riverains de se projeter de plus en plus loin vers le large et d’étatiser les espaces maritimes
afin de s’approprier leurs ressources naturelles.
Ce processus d’appropriation des ressources est lancé en 1945 par les États Unis : dans un
discours du 28 septembre 1945, le président américain Harry Truman proclame l’extension
unilatérale de la juridiction de son pays sur toutes les ressources naturelles du plateau
continental.
Suivent d’autres revendications unilatérales, notamment des pays du sud-américains
riverains du pacifique qui élargissent leur zone de pêche et leur juridiction nationale à 200
milles nautiques.
Face à la prolifération des décisions unilatérales, et à un flou juridique porteur de conflits et
d’inégalités, les États sous l’égide des Nations Unis ont entrepris de fixer les règles de cette
nouvelle appropriation des espaces maritimes. Les dispositifs régissant la définition des
frontières maritimes résultent ainsi de deux grandes conférences : la conférence de Genève
en 1958 et celui de Montego Bay en 1982.
Parce que concentre grande partie du trafic maritime transmanche, ville comme lieu
d’arrivées du sud ou de l’est de l’Europe de personnes exilées venues du Kosovo, d’Irak,
d’Iran, de Palestine, d’Afghanistan ou de Syrie, etc mais rencontrent renforcement de la
frontière donc bloquées de quelques jours à plusieurs mois
• Exemple de Calais rassemble plusieurs thématiques comme celle des border cities qui
interrogent la localisation de la frontière, ses acteurs et les logiques de sa mise en œuvre ou
d’interroger complexité de la fabrique des frontières à partir d’un contexte urbain singulier
→ La fermeture d’une grande partie des frontières et le confinement des personnes, tout ça
au niveau mondial, ont porté la question des limites, nous obligent à penser différemment
les flux de la mondialisation et à réfléchir autrement.