Chromatographie Planaire: Applications: Dominique PRADEAU
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performance (CLHP), qui pouvait bénéficier de l’existence de ban- Exemple : les additifs recherchés dépendent de la nature du maté-
ques de données et de moyens informatiques performants pour la riau plastique utilisé. Les composés sélectionnés dans cet article cor-
caractérisation quasi automatique des produits dans les extraits respondent aux grandes classes d’antioxydants :
naturels complexes. BHA : butylhydroxyanisol ;
BHT : butylhydroxytoluène ;
Les récentes percées, en particulier dans les domaines de l’auto- Irganox 1010 : tétrakis [(di-tert-butyl-3,5-hydroxy-4-phényl)-
matisation [7] et du couplage chromatographie en couche mince à 3-propionate] de pentaérythrityle ;
haute performance / spectrométrie de masse / spectrométrie de Irganox 1330 : hexa-tert-butyl-2,2’,2",6,6’,6"-(triméthyl-
masse (HPTLC/SM/SM) [8], montrent que la chromatographie pla- 2,4,6-benzènetriyle-1,3,5-trisméthylène)-4,4’,4"-
naire est, elle aussi, en pleine révolution technologique et que, dans triphénol.
un avenir proche, elle pourrait connaître des applications nouvelles Deux types d’extraction sont envisageables :
exploitant sa capacité unique d’analyser en parallèle et non — extraction liquide/liquide, par contact entre 50 mL de solution de
séquentiellement comme les autres techniques, de grandes quanti- 2 fois 5 mL de dichlorométhane ;
tés d’échantillons. — extraction liquide/solide, par passage de 50 mL de solution au tra-
vers d’une cartouche C18. L’élution de la cartouche est réalisée par
3 mL de chloroforme, avec filtration simultanée en présence de sulfate
de sodium anhydre préimbibé de chloroforme, suivi d’un rinçage du fil-
tre par 2 mL de chloroforme. L’utilisation d’une seringue en verre est
2. Interactions recommandée.
La récupération des solvants d’extraction ou d’élution est effectuée
contenant/contenu dans des tubes coniques en verre de 15 mL. L’évaporation de ces sol-
vants est réalisée à sec sous air comprimé (sans chauffage). Les
extraits secs sont repris par un volume de 50 µL de chloroforme, repré-
sentant ainsi une concentration d’un facteur 1 000 des échantillons
Les conditionnements en matériaux plastiques sont de plus en (passage de 50 mL à 50 µL).
plus utilisés dans l’industrie pharmaceutique, en remplacement du Deux méthodes de chromatographie en couche mince sont réali-
sées à partir des solutions chloroformiques d’extraction (tableau 1).
verre, lourd et cassant. Cependant, ces matériaux ne sont pas iner-
tes vis-à-vis des solutions contenues dans ces conditionnements. Deux détections sont effectuées, avant révélation à 280 nm et éven-
tuellement après révélation, par une solution d’acide phosphomolybdi-
Des phénomènes de migrations entre le contenant et le contenu que à 0,5 g % dans l’isopropanol. Des exemples de chromatogrammes
peuvent intervenir dans les deux « sens » : sont présentés figures 1 et 2.
— fixation des constituants de la solution sur le conditionnement, Les figures présentées ont été enregistrées avant révélation.
provoquant une baisse des concentrations et donc de l’efficacité La quantification est ainsi meilleure qu’après révélation. La
révélation par l’acide phosphomolybdique permet de rendre visibles les
thérapeutique du médicament ; taches correspondant aux composés suivants :
— relargage des additifs du matériau plastique dans la solution, — Irganox 1330
dont les teneurs sont limitées à cause de leurs caractères potentiel- — Irganox 1010
— BHT
lement toxiques.
Le BHA n’est pas révélé par ce réactif. L’intérêt de la révélation est
L’analyse des additifs présents en solution peut être réalisée par qu’elle confirme la nature des composés isolés à partir de l’extrait con-
tenu dans le récipient et permet d’éliminer les composés éventuelle-
chromatographie en couche mince (CCM) après un contact standar-
ment détectés à 280 nm qui ne seraient pas des additifs du matériau
disé entre la solution et le conditionnement selon les normes de plastique.
l’International Conference on Harmonization (ICH2) : Les chromatogrammes de la gamme d’étalonnage obtenus après
révélation à l’acide phosphomolybdique (détection à 520 nm) sont pré-
— conditions de conservation : 25 ˚C/60 % H R et 40 ˚C/75 % H R ; sentés figure 3.
— positionnement des flacons « tête-bêche » pour l’évaluation Les résultats de ces analyses apportent une garantie complé-
complète des matériaux du conditionnement (bouchon compris) ; mentaire de l’innocuité des matériaux plastiques vis-à-vis des solutions
médicamenteuses. La chromatographie couche mince, précédée
— analyse au temps t = 0 et t = 6 mois. d’une technique d’extraction, est une méthode simple et rapide d’iden-
tification et de quantification des additifs dans ce cadre d’études, et
L’originalité de l’approche est l’utilisation de la chromatographie elle est tout à fait reconnue au niveau des dossiers d’enregistrement
d’autorisation de mise sur le marché (AMM – partie II-F).
planaire, ou CCM instrumentale, couplée à la détection multimode :
UV et visible / avant et après révélation. L’intérêt que revêt cette (0)
méthode a été démontré et s’exprime essentiellement en termes de Tableau 1 – Exemple de recherche d’une interaction
sensibilité et de spécificité. En effet, contrairement à d’autres techni- contenant-contenu (1)
ques chromatographiques, tous les composants potentiellement Caractéristiques Méthode 1 Méthode 2
extraits sont retrouvés sur la plaque. Deux systèmes chromatogra-
phiques différents sont utilisés pour balayer un large domaine de Phase stationnaire HPTLC RP 18 à prélaver dans la phase mobile
classes chimiques de contaminants. Après chromatographie, les Méthanol 90 mL Acétonitrile 50 mL
plaques sont détectées à l’aide d’un photodensitomètre scanner, Phase mobile Eau 10 mL Méthanol 25 mL
d’une part en UV direct, et d’autre part dans le visible après THF 25 mL
révélation chimique. Le phénomène d’interaction contenant-con- Dépôts 10 µL de chaque 5 µL de chaque extrait
tenu peut revêtir différents aspects selon le type de matériau en pré- extrait
sence. La meilleure façon d’appréhender les différentes difficultés (1) HPTLC : high performance thin layer chromatography ;
est de présenter un exemple concret. THF : tétrahydrofurane
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Irganox 1 330
Irganox 1 010
Irganox 1 330
Irganox 1 010
BHA
BHT
BHA
BHT
Ajout 1 mL
Témoin AO 10 µL
860
Témoin AO 5 µL
380
380
260 Témoin AO 2 µL
140 Blanc
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■ Traitement de l’échantillon
Irganox 1 330
Irganox 1 010
Le volume de l’échantillon varie entre 10 mL pour le plasma et
50 mL pour le liquide gastrique et les urines ; on lui fait subir les
opérations suivantes :
BHT
— centrifugation ;
— si besoin, filtration et/ou dilution ;
— acidification d’une partie et alcalinisation de l’autre.
■ Extraction :
— liquide-liquide ;
— liquide-solide (Amberlite ou silice greffée).
■ Concentration :
Ajout 3 µL
— évaporation sous azote, à sec vers 50 ˚C ;
— reprise par un solvant (méthanol en général).
■ Dépôt :
Il s’effectue sur 3 plaques CCM de silice avec indicateur de fluo-
rescence ayant des témoins prédéposés :
Signal détecté (AU)
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(0)
(0)
(0)
Tableau 5 – Méthode analytique de mise en évidence des phénothiazines et des antidépresseurs tricycliques
Observation sous UV Solution Solution Solution
Témoin Rf d’acide de nitrite d’iodoplatinate
254 nm 366 nm perchlorique de sodium de sodium
3.2 Apport de la chromatographie couche en plus standardisé. De plus, l’automatisation du dépôt, du dévelop-
pement et de la détection en chromatographie planaire s’est consi-
mince pressurisée dérablement améliorée ces dernières années.
Enfin, la chromatographie planaire reste une technique de mise
Qualitativement, la chromatographie couche mince pressurisée en œuvre simple qui permet une grande facilité d’adaptation aux
OPLC (Overpressured layer chromatography) ou CCMP en français problèmes d’analyses en recherche toxicologique d’urgence.
présente deux avantages par rapport à la CCM :
— diminution du temps de développement par un facteur 5 dans
la recherche de substances stupéfiantes (caféine, cocaïne, codéine,
codéthyline, héroïne, méthadone, morphine et pholcodine) [10] ; 4. Application à la recherche
— augmentation de la résolution, donc de la spécificité, pour la
recherche toxicologique des benzodiazépines passant de de traces d’explosifs
3 molécules séparées en recherche standard à 10 témoins en OPLC
[11].
après attentat
Quantitativement, seule l’OPLC semble permettre le dosage de
médicaments en milieux biologiques comme celui de la quinine La chromatographie sur couche mince haute performance
dans le plasma qui présente un seuil de détection et un temps d’ana- (CCMHP) – high performance thin layer chromatography HPTLC –
lyse identiques à celui de la CLHP [12]. est une méthode de choix concernant la séparation et l’identification
Si la chromatographie planaire est complémentaire des autres de traces de substances explosives récupérées sur des prélève-
techniques chromatographiques, telles que la chromatographie ments après attentat.
liquide, elle doit être aussi considérée comme complémentaire des Dans ce cas, les prélèvements transmis sont, en premier lieu, trai-
techniques immunométriques pour la recherche toxicologique, tés en surface afin de mettre en solution les substances (composés
même si elle nécessite le traitement de l’échantillon qui est de plus organiques et/ou minéraux) à rechercher et à identifier par différen-
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Examen physique,
tri, observation
Méthodes Chromatographie
CCMHP/CLHP/CPG
chromatographiques ionique
Interprétation-Conclusions
Rapports techniques,
réquisitions, expertises
Figure 4 – Schéma d’ensemble des étapes de travail successives dans la recherche de traces d’explosifs après attentat
tes méthodes chromatographiques. Une solution acétonique ou 4.1 Traitement des prélèvements
méthanolique puis une solution aqueuse de traitement sont ainsi
préparées à partir de chaque prélèvement. La solution métha-
nolique ou acétonique est concentrée, purifiée, puis les constituants Le traitement peut se concevoir comme une série d’étapes, dont
organiques des substances explosives sont séparés et identifiés par la réussite conditionne les résultats de l’analyse et la validité des
CCMHP, chromatographie liquide haute performance (CLHP) et/ou conclusions qui en découlent.
chromatographie en phase gazeuse (CPG). Les composés minéraux
ionisés, ou organiques solubles dans l’eau, sont parallèlement sépa-
rés et identifiés dans la solution aqueuse de traitement par chroma- 4.1.1 Observation, tri, examen des prélèvements
tographie ionique haute performance (CIHP) ou par CLHP à polarité
de phases inverse. Dans tous les cas, il s’agit de mettre en évidence Les prélèvements sont d’abord observés attentivement, triés
la présence éventuelle de traces des constituants initiaux, car il est selon leur nature physique et leur degré de propreté, puis minutieu-
impossible d’identifier avec sûreté des produits de dégradation sement examinés, à la loupe si nécessaire, afin d’isoler et d’identi-
intermédiaires, qui constituent souvent des facteurs de gêne et/ou fier des éléments du dispositif d’amorçage ou de mise de feu de
d’interférence lors des séparations chromatographiques. l’engin explosif éventuellement recueillis (fils électriques,
mécanismes divers, minuterie, piles, emballages, mèche ou cor-
Les problèmes analytiques induits par la multitude des produits deau, etc.) et les éléments de l’enveloppe (le contenant) de la charge
gênants entraînés lors des traitements et le fait qu’une détonation explosive. Toutes les inscriptions déchiffrables sont soigneusement
notées (type et caractéristiques du prélèvement, marque et date de
pleinement « réussie » équivaut à une réaction complète, avec
fabrication, origine, numéro de lot, couleur, etc.). Pour chaque type
transformation totale des constituants initiaux, impliquent donc la
de prélèvement, la masse et les dimensions ou la surface sont éva-
mise en œuvre de méthodes d’analyse de traces très sensibles et luées, les formes et les déformations observées sont décrites, etc.
spécifiques. La CCMHP couplée à des modes de détection visuelle
des composés explosifs chromatographiés, transformés en colo-
rants par pulvérisation de réactifs de dérivation appropriés, est utile 4.1.2 Traitement
comme méthode de « screening » et convient pour mener à bonne
fin les analyses dans la plupart des cas. Par contre, s’il apparaît Le traitement des prélèvements est effectué en surface, par entraî-
indispensable d’atteindre des seuils de détection plus faibles que nement au moyen de tampons de coton, etc., exprimés ensuite dans
ceux accessibles par CCMHP, la mise en œuvre de méthodes de un solvant, ou par trempage ou lavage direct dans un solvant, afin
séparation et d’identification par CLHP et CPG permet alors de de recueillir et solubiliser les traces des constituants d’explosif(s)
résoudre, généralement, les difficultés analytiques rencontrées. Le projetés sur les prélèvements lors de l’explosion. Les prélèvements,
schéma d’ensemble des étapes de travail successives est présenté triés par catégorie, sont traités séparément, un par un, de façon à
figure 4. préparer successivement, pour chacun d’eux, une solution de traite-
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ment dans l’acétone, le méthanol ou, le cas échéant, un autre sol- 4.4 Modes de détection
vant, puis une solution aqueuse de traitement.
Les principaux modes de traitement sont les suivants :
— lavage par jets de solvant, nettoyage au moyen de tampons de En CCMHP, la détection peut être densitométrique (domaine UV)
coton imbibés de solvant ou trempage du prélèvement ; ou visuelle par dérivation (révélation), en pulvérisant sur la plaque
— frottement avec des tampons de coton sec (entraînement des réactifs appropriés. Pour ce qui concerne les molécules d’explo-
mécanique) ; sifs secondaires courants (esters nitriques, nitramines, dérivés
— brossage avec des pinceaux à poils durs (entraînement nitrés aromatiques), les détections par dérivation sont les plus spé-
mécanique). cifiques à l’aide des réactifs suivants.
Le mode de traitement est fonction : ■ Le réactif de Griess permet de révéler les esters nitriques et nitra-
— de la nature du prélèvement (bois, métal, terre, tissu, verre, mines, après imprégnation de potasse alcoolique à 3 % et chauffage
matière plastique...) ; en étuve à 110 ˚C pendant 10 à 15 min. À noter que, lors de la pulvé-
— de la propreté apparente : présence de liquides d’imprégna- risation de potasse, la tolite (2,4,6-TNT) est révélée en rouge brique
tion (huiles, essence, eau, etc.) ou présence de cambouis, de grais- et le tétryl en orange. Avec le réactif de Griess, les esters nitriques et
ses, de sang, de poudres d’extincteurs, de produits divers en nitramines donnent des colorants azoïques rouges.
surface, etc. ; ■ Le réactif de Bratton-Marshall permet de révéler les dérivés nitrés
— du revêtement (peinture, vernis, etc.) et de l’aspect extérieur aromatiques, notamment DNT et TNT en violet-parme.
(lisse, poreux, plan, tordu, etc.).
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5. Produits pharmaceutiques découle, d’une matière première destinée à être utilisée comme
médicament.
Exemple : dans la Pharmacopée américaine (USP), la monographie
du dichlorhydrate de triéthylamine décrit une recherche d’impuretés de
Dans l’industrie pharmaceutique, la chromatographie en couche synthèse (diéthylènetriamine, 1-(2 aminoéthyl)pipérazine et tris (2-ami-
mince est utilisée au laboratoire de contrôle de qualité pour analy- noéthyl)amine par CCM.
ser des matières premières et des produits finis.
● Produits de dégradation
En effet, cette méthode répond naturellement aux objectifs de
réduction des coûts de contrôle car elle est facile à mettre en œuvre, Les études de stabilité conduites sur les médicaments nécessitent
nécessite des volumes de solvant beaucoup plus faibles que la chro- l’identification voire le dosage des produits de dégradation.
matographie en phase liquide tout en conservant des caractéristi- Exemple : un cardioplégique contenant de la procaïne génère par
ques analytiques proches de celles-ci. hydrolyse l’acide p-aminobenzoïque (PABA) et le diéthylaminoéthanol.
Le PABA a été dosé dans des échantillons d’un même lot de cardioplé-
Afin de profiter pleinement des performances de cette technique, gique ayant subi quatre cycles différents de stérilisation ainsi que dans
plus particulièrement dans le domaine de la quantification, il est plusieurs lots de ce même cardioplégique fabriqués sur cinq ans et
nécessaire d’investir dans un matériel adapté : le déposeur automa- stockés à température ambiante à l’abri de la lumière.
tique est indispensable pour la reproductibilité du dépôt, le densito- Ce produit de dégradation a été quantifié par densitométrie scanner
mètre scanner pour la quantification du résultat, la vidéo- après une chromatographie sur couche mince horizontale.
documentation pour l’archivage (assurance qualité). Au-delà de
l’achat d’un tel matériel, la motivation des techniciens est un atout La méthode a été validée, sa sensibilité est égale à 29 ng, elle est
essentiel car il faut bien admettre que la CCM garde une image de linéaire entre 30 et 510 ng, elle a une bonne répétabilité et reproducti-
technique désuète, peu fiable et approximative par rapport, en par- bilité de l’ordre de 3 %.
ticulier, à la chromatographie en phase liquide. ● Dosage de produit fini
La mise en œuvre de cette méthode a considérablement évolué Exemple : la fabrication de gélules décontaminantes contenant plu-
ces dernières années. Une instrumentation particulière a été déve- sieurs antibiotiques (vancomycine, tobramycine, colistine) nécessite
loppée. Elle nécessite donc une formation pour le personnel techni- une quantification de ces trois principes actifs. Or, ce mélange ne peut
que. être analysé par les méthodes microbiologiques ni par chromatogra-
phie en phase liquide, ce qui est classique avec des mélanges d’antibio-
■ Identification de composés connus tiques.
Après développement et révélation, la concentration de chacun des
Dans les diverses pharmacopées, l’identification de nombreux trois antibiotiques est déduite des droites d’étalonnage correspondan-
composés (stéroïdes, antibiotiques, acides aminés, sucres, barbitu- tes reliant la concentration des étalons à la surface. Les coefficients de
riques, huiles essentielles, etc.) et la recherche de substances appa- corrélation sont satisfaisants (0,997 à 0,999).
rentées (vitamines, barbituriques, antioxydants, etc.) se font par
chromatographie en couche mince. En conclusion, cette méthode a tout à fait sa place dans le
domaine de l’analyse du médicament en contrôle de qualité ou dans
■ Essai de pureté le cadre de l’établissement d’un dossier d’AMM.
● Impuretés de synthèse
Pour de plus amples renseignements sur cette technique et
La recherche des impuretés de synthèse dans les matières pre- sur ses applications, le lecteur pourra consulter les références
mières a pour but d’assurer la qualité, et la sécurité sanitaire qui en bibliographiques [14] à [27].
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