Cours de Thermodynamique Chimique S4
Cours de Thermodynamique Chimique S4
Cours de Thermodynamique Chimique S4
Mohammed KOUDAD
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Chapitre 1 : Rappel des
principes de thermodynamique
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L'objectif de ce chapitre est de faire le lien entre les connaissances acquises en thermodynamique
physique et le cours de thermochimie. C'est donc l’occasion de revoir quelques concepts
fondamentaux : premier, second et troisième principes, variables usuelles, fonctions d’état utiles pour
le chimiste, notion de pression, extensivité et intensivité, critères d 'évolution spontanée d’un système.
Introduction
La thermodynamique est donc fondamentalement la science des transformations de l'énergie. Elle
étudie les caractéristiques énergétiques relatives à la transformation de la matière qu'elle soit physique
(production de travail ou de chaleur, changement d'état physique, ...) ou chimique (réactions
chimiques).
Au cours d'une réaction chimique, il peut y avoir : dégagement ou absorption de chaleur, création
d'énergie électrique etc…
La thermodynamique sert à :
Etudier l’aspect énergétique des réactions (les échanges entre les systèmes d’étude ou entre les
systèmes d’étude et le milieu extérieur).
Prévoir les conditions dans lesquelles différents états physiques ou différentes substances
chimiques sont en équilibre.
Permet de prévoir l’évolution des systèmes chimiques (les conditions dans lesquelles une
réaction évolue spontanément).
Elle est basée sur trois principes fondamentaux : 1er, 2ème et 3ème principe
1. Système
Le système est le corps ou l’ensemble des corps susceptibles de se transformer soit par un phénomène
physique soit par une réaction chimique. Tout ce qui entoure le système s’appelle milieu extérieur.
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On distingue alors :
Système ouvert : Un système est ouvert s’il y a échange de matière et d’énergie entre le système et
le milieu extérieure.
Système fermé : Un système est fermé s’il y a uniquement échange d’énergie entre le système et le
milieu extérieure.
Système isolé : Un système chimique est isolé s’il n’y a échange ni de matière ni d’énergie avec le
milieu extérieur.
Par convention, le système compte pour lui l’énergie positive lorsqu’il la reçoit, négative quand il la
cède.
Les systèmes homogènes pour lesquels la composition physico-chimique est la même en tout
point.
Les systèmes hétérogènes qui peuvent être décomposés en un certain nombre de sous-système
homogènes (ou phase).
2. Nature des échanges :
Il existe plusieurs façons d’échanger de l’énergie :
Echanges mécaniques : dus à des forces de pression (𝑤 … ) ou à d’autres forces comme les
forces électromagnétiques.
Echanges thermiques : dus à des transferts de chaleur (variation de température)
Echange chimiques : dus à des transferts de matière (variation de la masse (𝑚), du nombre de
moles (𝑛), ou du potentiel chimique (µ)).
3. Variables d’état et fonctions d’état
a. État d’un système thermodynamique
Un système est défini, au plan thermodynamique, par un certain nombre de grandeurs physiques qui
sont ainsi appelées grandeurs d'état, comme elles sont susceptibles de varier, elles sont aussi désignées
comme variables d’état.
Parmi ces grandeurs d’état, on trouve :
Les grandeurs extensives qui dépendent de la quantité de matière du système (Exemple : la masse, le
volume, la quantité de chaleur, toutes les fonctions d’états (𝑈, 𝑆, 𝐻, 𝐺, 𝐹)). Les variables extensives
sont additives. Si l'on double la quantité de matière (𝑛) du système, elles doublent aussi.
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Les grandeurs intensives ne dépendent pas de la quantité de matière du système : (Exemple : pression,
température, masse volumique, etc…).
Les variables d'état sont fréquemment reliées entre elles par des relations mathématiques qui sont des
fonctions d'état.
b. Fonctions d’état
Si un système 𝑆 à l’état 𝑆1 au temps 𝑡1 passe à l’état 𝑆2 au temps 𝑡2 , on dit qu’il a subi une
transformation, elle peut être réversible et irréversible.
Transformation réversible : une transformation est dite réversible lorsqu’elle peut être
effectuée dans un sens et dans le sens opposé. Dans ce cas, le système passe infiniment
lentement de son état initial à son état final par l’intermédiaire d’une succession d’état
d’équilibre qui différent infiniment peu entre eux (c à d : entre 2 état d’équilibre les variables
d’état ne changent que de quantités infinitésimales). La transformation réversible est une
transformation lente et idéale (exemple : ébullition de l’eau).
Transformation irréversible : elle ne peut être effectuée que dans un seul sens. C’est une
transformation qui ne peut passer par des états d’équilibre ; elle correspond aux transformations
spontanées naturelles qui ne peuvent être inversées sans intervention de l’extérieur (exemple :
l’explosion).
Exemple : Une masse de gaz contenue dans un cylindre fermé par un piston subit une transformation
réversible lorsque la pression extérieure qui est égale pour chaque état d’équilibre à la pression
intérieure qui varie très lentement.
A chaque position du piston correspond un état d’équilibre.
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Si par contre, on déplace brutalement le piston, la pression du gaz varie rapidement, elle n’est pas la
même en tout point du système durant cette transformation qui est alors une transformation
irréversible.
Il existe des transformations : isotherme, monotherme, isobare, isochore, adiabatique ou cyclique. Les
significations physiques de chaque transformation sont résumées dans le tableau 1 ci-dessous.
Transformation Signification
Isotherme transformation à température constante (𝑇 = 𝑐𝑡𝑒)
Monotherme transformation pour laquelle 𝑇 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒 = 𝑇𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒
Isobare transformation à pression constante (𝑃 = 𝑐𝑡𝑒)
Isochore transformation à volume constant ( 𝑉 = 𝑐𝑡𝑒)
Adiabatique transformation sans échange de chaleur avec l'extérieur (𝑄 = 0)
Cyclique Etat initial=état final (fonction d’état de :𝛥𝑍 = 0)
𝛥𝑈 = 𝑈2 − 𝑈1 = 𝑄 + 𝑊
⸹Q et ⸹W désignent des quantités infiniment petites de chaleur et de travail, ce ne sont pas des
différentielles de fonction d'état.
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a. Conséquences directes du premier principe.
i. U : fonction d’état
La variation de l’énergie interne 𝑈 d’un système qui passe de l’état 1 à l’état 2 ne dépend que de l’état
initial et de l’état final quelque soit le chemin suivi.
𝑊 et 𝑄 dépendent du processus utilisé, mais leur somme algébrique ne dépend que de l’état initial et
de l’état final.
ii. Cas d’un cycle fermé
Lorsqu’un système a parcouru un cycle fermé on a : 𝛥𝑈 = 0 ⇒ 𝑊 + 𝑄 = 0
iii. L’énergie interne d’un système isolé
L’énergie interne d’un système isolé est constante, il y a conservation de l’énergie totale du système.
𝑊 = 0 ; 𝑄 = 0, donc 𝛥𝑈 = 𝑈2 − 𝑈1 = 0, D’où 𝑈1 = 𝑈2 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
b. Transformations à volume constant et transformations à pression constante
i. Transformations à volume constant
Une transformation à volume constant (transformation isochore) est caractérisée par la condition
𝑑𝑈 = ⸹𝑄𝑉
La chaleur d'une telle transformation à volume constant, notée ⸹QV , est égale à la variation de l'énergie
interne dU.
𝑑𝑈 = ⸹𝑄𝑉
𝑂𝑟 ⸹𝑄𝑉 = 𝑛𝐶𝑉 𝑑𝑇
𝑇2
𝛥𝑈 = ∫ 𝑛𝐶𝑉 𝑑𝑇
𝑇1
𝑑𝑈
𝐶𝑣 = ( )
𝑑𝑇 𝑉
Lors des études des variations d'énergie associées aux réactions chimiques on a souvent affaire à des
transformations à pression constante, c'est le cas, par exemple, des réactions réalisées en système
ouvert à la pression atmosphérique.
Les réactions à pression constante (transformation isobare) sont caractérisées par une variation de
volume et par conséquent par un échange de travail mécanique :
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𝑈2 − 𝑈1 = 𝑄𝑃 − 𝑃 (𝑉2 – 𝑉1 )
Soit en posant : 𝐻 = 𝑈 + 𝑃𝑉
𝑄𝑃 = 𝐻2 – 𝐻1
On introduit donc un nouveau terme d'énergie appelé enthalpie, noté 𝐻. 𝐻 est une fonction d’état
extensive. Pour une petite transformation à pression constante on a : 𝑑𝐻 = ⸹𝑄𝑃
𝑑𝐻 = ⸹𝑄𝑃 = 𝑛𝐶𝑃 𝑑𝑇
𝑇2
𝛥𝐻 = ∫ 𝑛𝐶𝑝 𝑑𝑇
𝑇1
𝑑𝐻
𝐶𝑝 = ( )
𝑑𝑇 𝑝
𝐻 = 𝑈 + 𝑃𝑉 ⇒ 𝑑𝐻 = 𝑑𝑈 + 𝑑(𝑃𝑉) ⇒ 𝛥𝐻 = 𝛥𝑈 + 𝛥(𝑃𝑉)
On a 𝑑𝑈 = 𝑛𝐶𝑉 𝑑𝑇 = ⸹𝑄 − 𝑃𝑑𝑉
Et on a 𝐻 = 𝑈 + 𝑃𝑉 ⇒ 𝑑𝐻 = 𝑑𝑈 + 𝑑(𝑃𝑉) = 𝑛𝐶𝑃 𝑑𝑇
𝑛𝐶𝑃 𝑑𝑇 𝑉𝑑𝑃 𝑑𝑃 𝑉 𝐶𝑃
=− ⇒𝛾=− 𝑐𝑎𝑟 ( = 𝛾)
𝑛𝐶𝑉 𝑑𝑇 𝑃𝑑𝑉 𝑃 𝑑𝑉 𝐶𝑉
𝑑𝑉 𝑑𝑃 𝑑𝑉 𝑑𝑃
𝛾 =− ⇒ ∫𝛾 = ∫− ⇒ 𝛾 ln 𝑉 = − ln 𝑃 + 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑙𝑛 𝑉 𝛾 𝑃 = 𝐶𝑡𝑒
𝑉 𝑃 𝑉 𝑃
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𝑑𝑉 𝐶𝑉 𝑑𝑇 𝑑𝑉 1 𝑑𝑇 𝑑𝑉
𝑛𝐶𝑉 𝑑𝑇 = −𝑃𝑑𝑉 = −𝑛𝑅𝑇 ⇒ =− ⇒ =−
𝑉 𝑅 𝑇 𝑉 𝛾−1 𝑇 𝑉
𝑅
(car 𝐶𝑃 = 𝐶𝑉 + 𝑅 et 𝐶𝑉 = )
𝛾−1
1 𝑑𝑇 𝑑𝑉 1
Donc, ∫ = ∫− ⇒ ln 𝑇 𝛾−1 𝑉 = 𝐶𝑡𝑒
𝛾−1 𝑇 𝑉
𝑑𝑃 𝐶𝑃 𝑑𝑇 𝑑𝑃 𝐶𝑃 𝑑𝑇 𝑑𝑃 𝛾 𝑑𝑇 𝑑𝑃
𝑛𝐶𝑃 𝑑𝑇 = 𝑉𝑑𝑃 = 𝑛𝑅𝑇 ⇒ = ⇒∫ =∫ ⇒∫ =∫
𝑃 𝑅 𝑇 𝑃 𝑅 𝑇 𝑃 𝛾−1 𝑇 𝑃
𝑅𝛾
(car 𝐶𝑃 = )
𝛾−1
𝛾
𝑇 𝛾−1
Donc, 𝐿𝑛 = 𝐶𝑡𝑒
𝑃
Loi de Laplace (pour une transformation adiabatique réversible d’un gaz parfait)
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a. Enoncé du 2ème principe
Tout système thermodynamique possède une fonction d’état 𝑆 appelée entropie qui est une
grandeur extensive et non conservative.
Lors d’une transformation infinitésimale, la variation d’entropie du système dSsyst est la
somme de l’entropie créée dans le système dScré et l’entropie échangée dSéch entre ce système
et le milieu extérieur : 𝑑𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡 = 𝑑𝑆𝑐𝑟é + 𝑑𝑆é𝑐ℎ
Pour une transformation infinitésimale quelconque qui se fait à une température 𝑇 on a :
⸹𝑄é𝑐ℎ
𝑑𝑆é𝑐ℎ =
𝑇
dS = 0 ⇒ transformation réversible
dS > 0 ⇒ transformation irréversible
⸹𝑄𝑟é𝑣 ⸹𝑄𝑟é𝑣
𝑑𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡 − = 0 ⇒ 𝑑𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡 =
𝑇 𝑇
Transformation réversible :
⸹𝑄
2è𝑚𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 ∶ 𝑑𝑆 =
𝑇
1𝑒𝑟 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 ∶ ⸹𝑄 = 𝑑𝑈 + 𝑃𝑑𝑉
𝑑𝑈 𝑃. 𝑑𝑉
⇒ 𝑑𝑆 – – = 0
𝑇 𝑇
𝑆𝑖 𝑉 = 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑇𝑑𝑆 – 𝑑𝑈 = 0
𝑆𝑖 𝑃 = 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑇𝑑𝑆 – 𝑑𝐻 = 0
Transformation irréversible :
𝑑𝑈 𝑃. 𝑑𝑉
1𝑒𝑟 𝑒𝑡 2è𝑚𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 ∶ 𝑑𝑆 – – > 0
𝑇 𝑇
𝑆𝑖 𝑉 = 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑇𝑑𝑆 – 𝑑𝑈 > 0
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𝑆𝑖 𝑃 = 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑇𝑑𝑆 – 𝑑𝐻 > 0
𝑑𝑈 = ⸹𝑄 + ⸹𝑊
⸹𝑄 𝑛𝐶𝑉 𝑃
𝑑𝑆 = = 𝑑𝑇 + 𝑑𝑉
𝑇 𝑇 𝑇
𝑑𝑇 dV
𝑑𝑆 = 𝑛𝐶𝑉 + 𝑛𝑅
𝑇 V
𝑇2 𝑉2
𝑑𝑇 dV
𝛥𝑆 = 𝑆2 − 𝑆1 = ∫ 𝑛𝐶𝑉 + ∫ 𝑛𝑅
𝑇1 𝑇 𝑉1 V
𝑇2 𝑉2
⇒ 𝛥𝑆 = 𝑛𝐶𝑉 𝑙𝑛 + 𝑛𝑅𝑙𝑛
𝑇1 𝑉1
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Dans le cas où le système subit un changement de l’état physique, il faut prendre en considération la
variation de 𝑆 liée à ce changement.
𝑇𝑓𝑢𝑠 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 𝑇𝑣𝑎𝑝 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 𝑇
𝑑𝑇 𝑑𝑇 𝑑𝑇
𝑆𝑇0 = ∫ 𝑛 𝐶𝑃(𝑠) +𝑛 + ∫ 𝑛 𝐶𝑃(𝑙) +𝑛 + ∫ 𝑛 𝐶𝑃(𝑔)
0 𝑇 𝑇𝑓𝑢𝑠 𝑇𝑓𝑢𝑠 𝑇 𝑇𝑣𝑎𝑝 𝑇𝑣𝑎𝑝 𝑇
Cette expression est valable lorsque la transformation est effectuée à 𝑃 = cste, si on travaille à 𝑉 =
cste, en utilise 𝐶𝑉 à la place de 𝐶𝑃 .
Cette relation a permis de dresser des tables d’entropie standard.
Exemple :
0
𝐶𝑑𝑖𝑎𝑚𝑎𝑛𝑡 ∶ 𝑆298 = 2,4 𝐽. 𝑚𝑜𝑙 −1 𝐾 −1
0
𝐻2 𝑂1 : 𝑆298 = 92,9 𝐽. 𝑚𝑜𝑙 −1 𝐾 −1
0
𝐶𝑔𝑟𝑎𝑝ℎ𝑖𝑡𝑒 ∶ 𝑆298 = 5,7 𝐽. 𝑚𝑜𝑙 −1 𝐾 −1
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⸹𝑊𝑝 = − 𝑃𝑒𝑥𝑡 𝑑𝑉: 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒
𝐶𝑎𝑟 ⸹𝑊 = ⸹𝑊𝑃 + ⸹𝑊 ′ 𝑎𝑣𝑒𝑐 {
⸹𝑊 ′ = 0: 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠
Et ⸹𝑄 = 𝑇𝑑𝑆 : application du second principe de la thermodynamique
Donc, 𝑑𝐺 = ⸹𝑊 + ⸹𝑄 + 𝑃𝑑𝑉 + 𝑉𝑑𝑃 − 𝑇𝑑𝑆 − 𝑆𝑑𝑇 = − 𝑃𝑑𝑉 + 𝑇𝑑𝑆 + 𝑃𝑑𝑉 + 𝑉𝑑𝑃 − 𝑇𝑑𝑆 − 𝑆𝑑𝑇
⇒ 𝑑𝐺 = 𝑉𝑑𝑃 − 𝑆𝑑𝑇
La différentielle de la fonction d 'état 𝐺 en fonction de 𝑃 et 𝑇 s écrit donc :
𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = ( ) 𝑑𝑃 + ( ) 𝑑𝑇
𝜕𝑃 𝑇 𝜕𝑇 𝑃
Avec
𝜕𝐺 𝜕𝐺
(𝜕𝑇 ) = −𝑆 𝑒𝑡 (𝜕𝑃) = 𝑉
𝑃 𝑇
Si l’on multiple chaque membre de cette dernière équation par −1/𝑇 2 , on obtient alors :
H G T ∂G ∂ 1 1 ∂G ∂ G
2
= − 2+ 2( ) = G ( ) + ( ) = ( )
T T T ∂T P ∂T T P T ∂T P ∂T T P
Nous obtenons donc la relation de Gibbs-Helmholtz sous la forme :
𝜕 𝐺 𝐻
( ) = − 2
𝜕𝑇 𝑇 𝑃 𝑇
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En thermodynamique, les quatre fonctions énergétiques 𝑈, 𝐻, 𝐺 et 𝐹 sont d’une extrême importance et
constituent les fonctions de base de la thermodynamique chimique.
Résumé :
Tableau 2. Variations des fonctions 𝑈, 𝐻, 𝐺 et 𝐹 en fonctions des variables d’état 𝑇, 𝑉 et 𝑃
Fonction Définition Variables Différentielles Relations
𝜕𝑈 𝜕𝑈
Energie interne : U U = Q + W S, V 𝑑𝑈 = 𝑇𝑑𝑆 − 𝑃𝑑𝑉 ( ) = 𝑇 𝑒𝑡 ( ) = −𝑃
𝜕𝑆 𝑉 𝜕𝑣 𝑆
𝜕𝐻 𝜕𝐻
Enthalpie : H H = U+ PV S, P 𝑑𝐻 = 𝑇𝑑𝑆 + 𝑉𝑑𝑃 ( ) = 𝑇 𝑒𝑡 ( ) = 𝑉
𝜕𝑆 𝑃 𝜕𝑃 𝑆
𝜕𝐺 𝜕𝐺
Enthalpie libre : G G = H – TS P, T 𝑑𝐺 = 𝑉𝑑𝑃 − 𝑆𝑑𝑇 ( ) = −𝑆 𝑒𝑡 ( ) = 𝑉
𝜕𝑇 𝑃 𝜕𝑃 𝑇
𝜕𝐹 𝜕𝐹
Energie libre : F F = U - TS T, V 𝑑𝐹 = − 𝑃𝑑𝑉 − 𝑆𝑑𝑇 ( ) = −𝑆 𝑒𝑡 ( ) = −𝑃
𝜕𝑇 𝑉 𝜕𝑉 𝑇
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Chapitre 2 : Changements
d’état d’un corps pur
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1. Généralités
a. Définitions
Corps pur : est un corps constitué d’une seule espèce chimique. On peut distinguer deux types :
Corps pur simple : est une substance chimique qui n'est composée que d'un type d'élément
chimique, qui peut être soit sous forme élémentaire (𝐹𝑒, 𝐶𝑢, … ) ou moléculaire (𝐻2 , 𝑂2 , … ).
Corps pur composé : est un corps constitué d'atomes de différentes natures (𝑁𝑎𝐶𝑙, 𝐻2 𝑂, … )
Changement d 'état : On rappelle que l'on peut définir 3 états de la matière : gazeux, liquide et solide.
Un corps pur placé dans certaines conditions de température et de pression peut changer d 'état. On
parle de changement d'état ou de transition de phase.
A l'échelle microscopique, un changement d'état correspond à une réorganisation de la matière : les
interactions entre atomes (ou molécules) sont modifiées. Dans un solide, les interactions sont plus
fortes que dans liquide. Dans un gaz, elles sont presque nulles.
A l'échelle macroscopique, ces trois états se distinguent par des valeurs différentes des paramètres
intensifs. Lors d'une transition de phase, les paramètres intensifs du corps pur varient brutalement.
On ne traitera que de ces changements d 'état. On notera qu'il peut exister, pour certains corps purs,
plusieurs formes cristallines correspondantes à l'état solide. On n’étudiera pas ces transitions entre
différentes variétés dites « allotropiques ».
Un corps pur est dit monophasé lorsqu'il est constitué d'une seule phase ; il est diphasé lorsqu'il est
constitué de deux phases ; il est triphasé lorsqu'il est constitué de trois phases.
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b. Règle des phases : (Règle de Gibbs)
On appelle variance d’un système, noté v, le nombre maximal de paramètres intensifs et indépendants
nécessaires et suffisants pour définir l’état d’équilibre du système.
Autrement dit, c’est le nombre de facteur d’équilibre que l’on peut choisir de manière arbitraire pour
réaliser un état d’équilibre du système considéré.
La règle des phases donne le nombre, v, de variable intensives indépendantes dont on peut fixer la
valeur arbitrairement.
La variance est donnée par :
𝑣 = (𝑛 − 𝑟 − 𝑝) + 𝑘 − 𝜑
D’où
𝑣 = 𝐶+2− 𝜑
Dans les équilibre (liquide-solide et solide-solide), l’influence de la pression est négligeable. dans ce
cas, l’expression de la variance change en donnant une variance réduite 𝑣′ :
𝑣′ = 𝐶 + 1 − 𝜑
Si l’on trace en coordonnées (𝑃, 𝑇) les courbes représentant la pression d’équilibre en fonction de la
température d’équilibre du corps pur diphasé, on partage le plan en trois domaines :
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Figure 2. Allure de diagramme de phase d’un corps pur dans le cas usuel (général) et le cas particulier de
l’eau
Tout point situé sur une courbe correspond à l'équilibre entre deux phases du corps pur. Cela signifie
que les paramètres 𝑃 et 𝑇 ne sont pas indépendants tant que coexistent deux phases. On notera que la
donnée de 𝑇 (ou de 𝑃) ne détermine pas complètement l’état du système : on ne sait pas quelles sont
les proportions respectives des deux phases.
𝑣 =𝐶+2− 𝜑 =1+2−2 =1
c. Point critique 𝑪
La courbe d’équilibre liquide vapeur se termine en un point 𝐶, appelé point critique du corps pur.
Au-delà de ce point, on ne peut plus distinguer entre le liquide et le gaz : c’est l’état « fluide »
supercritique.
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La pente de la courbe de fusion est généralement positive, sauf cas très particuliers, comme l 'eau.
Notons de suite que le diagramme de phase de l’eau a une allure inhabituelle. En effet, l’eau a cette
propriété qui fait que son point de fusion diminue quand la pression augmente. Ce complétement est
mis en évidence sur le diagramme par la pente de la courbe coexistence solide-liquide, qui négative.
Exemple
Tableau 1. Les coordonnées du point triple et du point critique pour 𝐻2 𝑂 𝑒𝑡 𝐶𝑂2
Cordonnés du point triple Cordonnées du point critique
Corps pur
Température (𝐾) Pression (bar) Température (𝐾) Pression (bar)
𝐻2 𝑂 273,16 0,00615 374 221
𝐶𝑂2 216,60 5,17 304,2 73,8
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ΔS𝑚 est donnée en fonction de la variation d’enthalpie molaire du corps pur au cours du changement
d’état Δ𝐻α⇾β (ou la chaleur latente de changement d’état 𝐿α⇾β ), effectuée sous la pression 𝑃 à la
température 𝑇 sous la forme :
Δ𝐻α⇾β 𝐿α⇾β
=𝛥𝑆𝑚 =
𝑇 𝑇
Nous obtenons donc la relation de Clapeyron :
𝑑𝑃 Δ𝐻α⇾β 𝐿α⇾β
( ) = =
𝑑𝑇 𝛼⇾𝛽 𝑇𝛥𝑉𝑚 𝑇𝛥𝑉𝑚
𝑑𝑃 𝛥𝑆𝑓𝑢𝑠 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
( ) = 𝑙𝑖𝑞 = 𝑙𝑖𝑞
𝑑𝑇 𝑓𝑢𝑠 𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 𝑇(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 )
La relation de Clapeyron, relative à l’équilibre de fusion, s’écrit sous la forme :
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 𝑑𝑇
𝑑𝑃 = 𝑙𝑖𝑞
(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 ) 𝑇
liq
sol
Si on suppose 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 , Vm et Vm , peu dépendants de la température dans l’intervalle T1 − 𝑇, On
calcule donc la pression 𝑃(𝑇) d’équilibre à 𝑇 , connaissant 𝑃(𝑇1 ) par l’intégration:
𝑃(𝑇) 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 𝑇 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
𝑑𝑇 𝑇
∫ 𝑑𝑃 = 𝑙𝑖𝑞
∫ ⇒ 𝑃(𝑇) = 𝑃(𝑇1 ) + 𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑛
𝑃(𝑇1 ) (𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 ) 𝑇1 𝑇 (𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 ) 𝑇1
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 𝑇
𝑃(𝑇) = 𝑃(𝑇1 ) + 𝑙𝑖𝑞
𝑙𝑛
(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 ) 𝑇1
𝑇 𝑇 + 𝑇1 − 𝑇1 𝑇 − 𝑇1
= =1+
𝑇1 𝑇1 𝑇1
Si 𝑇 est proche de 𝑇1 , 𝑇 − T1 est très faible
𝑇 𝑇 − 𝑇1 𝑇 − 𝑇1
𝑙𝑛 = 𝑙𝑛 (1 + )≈ 𝑐𝑎𝑟 𝑙𝑖𝑚 𝑙𝑛(1 + 𝑥) ≈ 𝑥
𝑇1 𝑇1 𝑇1 𝑥⇾0
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
𝑃(𝑇) = 𝑃(𝑇1 ) + 𝑙𝑖𝑞
(𝑇 − 𝑇1 )
(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 )𝑇1
L’équation de la courbe de fusion est une équation d’une droite de la forme :
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𝑃(𝑇) = 𝑎 + 𝑏𝑇
Avec, 𝑏 et la pente de cette droite :
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
𝑏= 𝑙𝑖𝑞
(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 )𝑇1
Et le terme 𝑎 égale à :
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
𝑎 = 𝑃(𝑇1 ) − 𝑙𝑖𝑞
(𝑉𝑚 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 )
En générale, le solide est légèrement plus dense que le liquide. Donc 𝑉𝑚𝑙𝑖𝑞 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 > 0 et les courbes
de fusion ont une pente verticale positive.
Exceptions : l’eau et le bismuth constituent deux. La glace flotte sur l’eau. Cela parce que la
solidification de l’eau s’accompagne d’une augmentation de volume.
𝑑𝑃 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
( ) =
𝑑𝑇 𝑓𝑢𝑠 𝑇 𝛥𝑉𝑚𝑓𝑢𝑠
𝑓𝑢𝑠
𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 > 0, 𝑇 > 0, mais 𝛥𝑉𝑚 = 𝑉𝑚𝑙𝑖𝑞 − 𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 < 0 , la pente de la courbe de fusion est négative.
Dans le cas de la solidification (passage du liquide au solide) :
𝑑𝑃 𝛥𝑆𝑠𝑜𝑙 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠
( ) = 𝑠𝑜𝑙 𝑙𝑖𝑞
= 𝑙𝑖𝑞
𝑑𝑇 𝑠𝑜𝑙 𝑉𝑚 − 𝑉𝑚 𝑇(𝑉𝑚𝑠𝑜𝑙 − 𝑉𝑚 )
c. Application de la relation de Clapeyron à l’équilibre de vaporisation
La réaction de vaporisation d’un cops pur 𝐴 est, par définition, représentée par l’équation :
A(liquide) ⇄ A(gaz)
gaz
En général, le volume molaire du gaz Vm est considéré très supérieur au volume molaire du liquide
liq gaz liq
de Vm (Vm >> Vm ).
Dans cette hypothèse, la relation de Clapeyron appliquée à l’équilibre de vaporisation s’écrit :
𝑑𝑃 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝
( ) = =
𝑑𝑇 𝑣𝑎𝑝 𝑇(𝑉𝑚𝑔𝑎𝑧 − 𝑉𝑚𝑙𝑖𝑞 ) 𝑇 𝑉𝑚𝑔𝑎𝑧
Si le gaz obéit au modèle de gaz parfait
𝑔𝑎𝑧 𝑅𝑇
𝑉𝑚 =
𝑃
𝑑𝑃 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 𝑑𝑃 𝑑𝑇
=𝑃 ⇒ = 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝
𝑑𝑇 𝑅𝑇 2 𝑃 𝑅𝑇 2
L’enthalpie molaire de vaporisation 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 varie peu avec la température. En la supposant constante
dans le domaine de température 𝑇 ⇾ 𝑇1 . On peut donc calculer la pression 𝑃(𝑇) d’équilibre à 𝑇,
connaissant 𝑃(𝑇1 ) par l’intégration ci-dessus :
𝑃(𝑇)
𝑑𝑃 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 𝑇 𝑑𝑇 𝑃(𝑇) 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 1 1
∫ = ∫ 2 ⇒ 𝑙𝑛 = ( − )
𝑃(𝑇1 ) 𝑃 𝑅 𝑇1 𝑇 𝑃(𝑇1 ) 𝑅 𝑇1 𝑇
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Cette relation qui s’apparente à la relation de Van’t Hoff est connue sous le nom de la relation de
Clausius-Clapeyron.
Exemple : On étudie la vaporisation de dibrome liquide : Br2 (liq) ⇄ Br2 (gaz)
En supposant que dans l’intervalle de température 298 − 308 𝐾, 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 0 (Br2 ) reste constante.
Calculer la tension de vapeur saturante du dibrome liquide à 308 𝐾.
Données :
𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 0 (Br2 , 298 K) = 30,87 KJ. mol−1 ; P1 (Br2 , 298 K)eq = 0,28 bar
Solution :
𝑃(308 𝐾) 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 1 1 𝑃(308 𝐾) 30,87. 103 1 1
𝑙𝑛 = ( − ) = 𝑙𝑛 = ( − )
𝑃1 (298 𝐾) 𝑅 298 308 0,28 8,31 298 308
𝑃(308 𝐾) = 0,42 𝑏𝑎𝑟
sat
La pression de vapeur saturante 𝑃 est notée aussi Pvap (T) ou bien 𝑃 ∗ (𝑇).
Remarques :
Au point triple 𝑇𝑟 , le passage de l’état solide à l’état gazeux peut être effectué soit directement par
sublimation, soit indirectement en procédant successivement une fusion puis à une vaporisation :
𝛥𝐻𝑠𝑢𝑏 = 𝛥𝐻𝑓𝑢𝑠 + 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝 soit 𝛥𝐻𝑠𝑢𝑏 > 𝛥𝐻𝑣𝑎𝑝
𝑑𝑃 𝑑𝑃
Les pentes de la courbe de sublimation (𝑑𝑇 ) et de vaporisation (𝑑𝑇 ) sont toujours positives
𝑠𝑢𝑏 𝑣𝑎𝑝
𝑑𝑃 𝑑𝑃
(𝑑𝑇 ) >0 (𝑑𝑇 ) >0
𝑠𝑢𝑏 𝑣𝑎𝑝
𝑑𝑃
La pente de la courbe de sublimation (𝑑𝑇 ) au point triple est supérieure à celle de la courbe de
𝑠𝑢𝑏
𝑑𝑃
vaporisation (𝑑𝑇 ) :
𝑣𝑎𝑝
𝑑𝑃 𝑑𝑃
( ) >( )
𝑑𝑇 𝑠𝑢𝑏 𝑑𝑇 𝑣𝑎𝑝
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e. Diagramme (𝑷, 𝒗) (isothermes d'Andrews)
En effectuant une compression isotherme du corps pur gazeux à différentes températures, on peut
tracer un réseau de courbes en coordonnées (𝑃, 𝑣) : ce sont les isothermes d'Andrews.
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𝑚𝑉 : masse de vapeur dans le mélange
𝑚𝐿 : masse de liquide dans le mélange
𝑚 = 𝑚𝑉 + 𝑚𝐿 : masse totale de corps pur
𝑣𝑀 : volume massique total occupé par les deux états du corps pur
𝑣𝑉 : volume massique de vapeur
𝑣𝐿 : volume massique de liquide
𝑚𝑉
Le titre massique 𝑥𝑉 de vapeur est défini par la relation :𝑥𝑉 = 𝑚
𝑚𝐿
Le titre massique 𝑥𝐿 de liquide est défini par : 𝑥𝐿 = 1 − 𝑥𝑉 = 𝑚
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Chapitre 3 : Grandeurs
Molaires Partielles
25
1. Introduction pour définir les grandeurs molaires partielles
Imaginons que l’on mélange 𝑛1 moles d’un constituant 𝐴1 et 𝑛2 moles d’un constituant 𝐴2 de façon à
obtenir un système homogène. On s’intéresse ici aux grandeurs extensives caractérisant ce système.
Commençons par le cas le plus simple de la masse. La masse se conserve au cours du mélange.
On peut donc considérer la masse du système comme la somme des masses des deux constituants purs,
tels qu’ils étaient avant le mélange :
𝑚 = 𝑚1 + 𝑚2
Si 𝑀1 et 𝑀2 désignent les deux masses molaires des constituants, la masse 𝑚 du système peut écrire :
𝑚 = 𝑛1 𝑀1 + 𝑛2 𝑀2
La situation se complique pour la plupart des autres grandeurs extensives caractérisant le système.
Prenons l’exemple du volume :
Imaginons une fiole contenant 152,95 𝑔 d’éthanol soit 𝑛1 = 3,32 mol d’alcool de volume
molaire : 𝑉𝑚1 = 58,39 ml/mol. Le volume d’alcool dans la fiole est :
𝑉1 = 𝑛1 𝑉𝑚1 = 193,85 ml
Imaginons une seconde fiole contenant 120,15 𝑔 d’eau soit : 𝑛2 = 6,67 mol d’eau de volume
molaire : 𝑉𝑚2 = 18,07 ml/mol. Le volume d’eau dans la fiole est :
𝑉2 = 𝑛2 𝑉𝑚2 = 120,53 ml
La somme des deux volumes est : 𝑉1 + 𝑉2 = 314,38 ml
Mélangeons dans une grande fiole graduée les deux liquides : le volume du mélange vaut :
La grandeur molaire partielle 𝑍̅𝑖 relative au constituant 𝑖 et associé à la propriété extensive 𝑍 , est la
dérivée partielle de 𝑍 par rapport au nombre de moles 𝑛𝑖 à température, pression et composition
constantes :
𝜕𝑍
𝑍̅𝑖 = ( )
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗,𝑗≠𝑖
26
On peut définir 𝑍 à partir de 2 variables intensives (en général 𝑃 et 𝑇) et de variables de composition
(𝑛𝑖 , 𝑥𝑖 , 𝑚𝑖 , 𝑐𝑖 , … . ) des constituants 𝐴𝑖 du système. Soit : 𝑍 = 𝑍 (𝑇, 𝑃, 𝑛𝑖 , … )
𝑛𝑗,𝑗≠𝑖 : indique que toutes les autres substances du mélange sont présentées en quantité constante.
𝑍 = 𝑍 (𝑇, 𝑃, 𝑛𝑖 , … ), Soit une évolution infiniment petite du système (𝑑𝑇, 𝑑𝑃, 𝑑𝑛𝑖 )
𝜕𝑍 𝜕𝑍 𝜕𝑍
𝑑𝑍 = ( ) 𝑑𝑇 + ( ) 𝑑𝑃 + ∑ ( ) 𝑑𝑛𝑖
𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑖 𝑗,𝑗≠𝑖
𝜕𝑍 𝜕𝑍 𝜕𝑍
𝑍 = ∑ 𝑛𝑖 ( ) = 𝑛1 ( ) + ⋯ + 𝑛𝑖 ( ) = 𝑛1 𝑍1̅ + ⋯ + 𝑛𝑖 𝑍𝑖̅
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛1 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑖 𝑗,𝑗≠𝑖 𝑗≠1 𝑗,𝑗≠𝑖
On écrit :
𝑑𝑍𝑇,𝑃 = 𝑍1̅ 𝑑𝑛1 + 𝑍̅2 𝑑𝑛2
𝑍1̅ et 𝑍2̅ sont les grandeurs molaires partielles des constituants 1 et 2 sous les mêmes conditions de
𝑃 et 𝑇.
Exemple : Applications aux volumes: 𝒁 = 𝑽 𝒆𝒕 𝒁̅𝒊 = ̅̅̅
𝑽𝒊
On détermine le volume 𝑉 d’une solution obtenue en mélangeant 𝑉1 d’eau (1) et 𝑉2 d’éthanol (2) à
25 °𝐶.
Dans ce cas, on peut avoir une contraction du volume total 𝑉 du mélange : Le volume 𝑉 sera inférieur
à la somme des volumes des liquides purs. Cette contraction provient des interactions entre les
molécules via les liaisons hydrogènes.
27
𝑉 ≠ 𝑉1 + 𝑉2 = 𝑛1 𝑉1∗ + 𝑛2 𝑉2∗
𝑉1∗ : Volume molaire de l’eau pure (1) et 𝑉2∗ : Volume molaire de l’éthanol pur (2) .
̅𝑖 = 𝑛1 𝑉̅1 + 𝑛2 𝑉̅2
𝑉 = ∑ 𝑛𝑖 𝑉
𝑖
𝜕𝑉
̅𝑖 = (
avec 𝑉 )
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗,𝑗≠𝑖
𝜕𝑉 𝜕𝑉
Donc, 𝑉̅1 = ( ) 𝑒𝑡 𝑉̅2 = ( )
𝜕𝑛1 𝑇,𝑃,𝑛2 𝜕𝑛2 𝑇,𝑃,𝑛1
Le volume molaire partiel est défini comme étant la pente de la courbe représentant le volume total
d’un mélange en fonction de la quantité de 𝑖 ajoutée, 𝑇, 𝑃 et la quantité des autres constituants 𝑛𝑗 restant
constantes.
Contraction volumique
Dilatation volumique
Sans variation du volume total
3. Relation de Gibbs-Duhem
Revenons à l’expression d’une grandeur extensive quelconque 𝑍 dans un système fermé évoluant à
température et pression constantes :
𝑍 = ∑ 𝑛𝑖 𝑍𝑖̅
𝑖
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𝑑𝑍 = ∑ 𝑛𝑖 𝑑𝑍̅𝑖 + ∑ 𝑍̅𝑖 𝑑𝑛𝑖
𝑖 𝑖
𝑑𝑍 = ∑ 𝑍̅𝑖 𝑑𝑛𝑖
𝑖
∑ 𝑛𝑖 𝑑𝑍𝑖̅ = 0
𝑖
On obtient une relation semblable en termes de fractions molaires en divisant par le nombre total de
moles :
∑ 𝑥𝑖 𝑑𝑍̅𝑖 = 0
𝑖
La relation de Gibbs-Duhem est particulièrement utile dans le cas du mélange binaire de deux
composés 1 et 2. La variation de l’une des grandeurs molaires partielles est alors directement liée à
l’évolution de la seconde. Soit par exemple une augmentation du volume molaire partiel 𝑑𝑉̅1. Elle
s’accompagne d’une diminution du volume molaire partiel 𝑑𝑉̅2 de la quantité :
𝑛2
𝑑𝑉̅1 = − 𝑑𝑉̅2
𝑛1
𝑛2 𝑥2
∫ 𝑑𝑉̅1 = − ∫ 𝑑𝑉̅2 = ∫ 𝑑𝑉̅2
𝑛1 𝑥1
Soit par exemple le volume 𝑉 d’une solution contenant 𝑛1 moles de solvant en fonction du nombre 𝑛2
moles de soluté.
S’il n’y avait ni contraction ni dilatation le volume serait donné par 𝑉 = 𝑛1 𝑉1∗ + 𝑛2 𝑉2∗ , tout se passe
comme si le soluté (par exemple) se dilatait ou se contractait en prenant le volume molaire apparent
𝑉−𝑛1 𝑉1∗
défini par 𝜙2 = 𝑛2
29
Ce qui s’écrit encore 𝑉 = 𝑛1 𝑉1∗ + 𝑛2 𝜙2
Le volume molaire apparent est donc différent du volume molaire partiel sauf lorsque 𝑛2 ⇾ 0 c’est-à-
dire en solution infiniment diluée.
5. Grandeur de mélange
Soit un mélange binaire formé de deux constituants (1) et (2) dont les nombres de moles sont
respectivement n1 et n2 .
𝛥𝑍𝑚é𝑙 = 𝑍 − 𝑍 ∗ = (n1 𝑍1̅ + n2 𝑍2̅ ) − (n1 𝑍1∗ + n2 𝑍2∗ ) = n1 (𝑍1̅ − 𝑍1∗ ) + n2 (𝑍2̅ − 𝑍2∗ )
Avec,
Définition : Grandeur de mélange 𝛥𝑍𝑚é𝑙 est l’écart lié au mélange çàd la différence entre la valeur de
la grandeur avant mélange 𝑍 ∗ (constituants purs) et la valeur du grandeur 𝑍 après mélange
Considérons un mélange binaire des corps 𝐴 et 𝐵. La fraction est mesurée en mélangeant 𝑛𝐴 moles
de 𝐴 et 𝑛𝐵 moles de 𝐵.
30
On peut rapporter la grandeur 𝑍 à une mole de mélange et en utilisant la relation d’Euler :
Z 𝑛A
𝑍𝑀 = = 𝑥A 𝑍A̅ + 𝑥B 𝑍B̅ avec 𝑥A =
𝑛A + 𝑛B 𝑛A + 𝑛B
𝑑𝑍𝑀 = 𝑍̅A 𝑑𝑥A + 𝑍̅B 𝑑𝑥B + 𝑥A 𝑑𝑍A̅ + 𝑥B 𝑑𝑍B̅ = 𝑍A̅ 𝑑𝑥A + 𝑍B̅ 𝑑𝑥B
On divise les deux termes par 𝑑𝑥B et on essaye de trouver une expression pour 𝑍̅A et 𝑍B̅
L’expression de 𝑍𝑀 devient :
𝑑𝑍𝑀 𝑑𝑍𝑀
𝑍𝑀 = 𝑥A 𝑍̅A + 𝑥B + 𝑥B 𝑍̅A = 𝑍A̅ + (1 − 𝑥A )
𝑑𝑥B 𝑑𝑥B
𝑑𝑍𝑀
𝑍̅A = 𝑍𝑀 − 𝑥B
𝑑𝑥B
𝑑𝑍𝑀
𝑍̅B = 𝑍𝑀 + (1 − 𝑥B )
𝑑𝑥B
31
𝑑𝑍𝑀 𝐵 ̅̅̅̅̅̅̅
1 𝐵2
= or ̅̅̅̅̅̅
M𝐵1 = 1 − 𝑥B
𝑑𝑥B ̅̅̅̅̅̅
M𝐵1
𝑑𝑍𝑀
̅̅̅̅̅̅̅
𝐵1 𝐵2 = (1 − 𝑥B ) 𝑒𝑡 ̅̅̅̅̅
𝐵𝐵1 = 𝑍𝑀
𝑑𝑥B
𝑑𝑍𝑀
̅̅̅̅̅2 = 𝐵𝐵
𝐵𝐵 ̅̅̅̅̅1 + ̅̅̅̅̅̅̅
𝐵1 𝐵2 𝑑 ′ 𝑜ù ̅̅̅̅̅
𝐵𝐵2 = 𝑍𝑀 + (1 − 𝑥B ) = 𝑍̅B
𝑑𝑥B
Exercice : On veut préparer 100 ml d’une solution en mélangeant 30 ml d´éthanol avec 70 ml d’eau.
Quels sont les volumes qu’il faudrait mélanger pour obtenir effectivement 100 ml de mélange ?
Réponse : On n’arrivera pas à 100 ml car le volume total d’un mélange n’est pas défini comme la
somme directe des volumes de deux composants.
Le volume d’un mélange est défini comme suit :
𝑉 = 𝑛𝐴 𝑉𝑚,𝐴 + 𝑛𝐵 𝑉𝑚,𝐵
Donc, il faudra connaitre les volumes partiels molaires de l’éthanol et de l’eau pour pouvoir déterminer
le volume final.
32
V
70 ml d’eau, ρH2O = 1g/ml ⇒ nH2O = ρ. = 3.88 mol
M
V
30 ml d’éthanol, ρEtOH = 0.785 𝑔/𝑚𝑙 ⇒ nEtOH = ρ. M = 0.511 mol
nH2O nEtOH
Donc, 𝑥H2O = = 0,88 et 𝑥EtOH = = 0,12
nH2O + nEtOH nH2O + nEtOH
Pour ces fractions molaires les volumes molaires partiels sont approximativement :
̅H2O + nEtOH V
V = nH2O V ̅EtOH = 100 ml
On trouve :
Donc, on aurait dû mélanger 71.19 ml d’eau et 31.41 ml d’éthanol pour arriver effectivement à 100
ml de mélange. On observe que si on additionne directement ces volumes on trouve 102,6 ml de
mélange, donc il y a un volume d’excès négatif.
33
Chapitre 4 : Potentiel chimique
34
1. Définition
Soit un système monophasé (homogène). Sa constitution peut varier suite à des réactions chimiques,
donc l’enthalpie libre (𝐺) en fonction de 𝑇, 𝑃 et 𝑛𝑖 (quantité de matière de chaque constituant (𝑖))
s'écrit :
𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = ( ) 𝑑𝑃 + ( ) 𝑑𝑇 + ∑ ( ) 𝑑𝑛𝑖
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑖 𝑗≠𝑖
Comme nous l’avons vu au premier chapitre, les deux premières dérivées partielles s’écrivent :
𝜕𝐺 𝜕𝐺
( ) = 𝑉 𝑒𝑡 ( ) = −𝑆
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖
Par définition :
𝜕𝐺
(𝜕𝑛 ) = µ𝑖 : est appelé potentiel chimique du constituant 𝑖 à la température 𝑇 et la pression
𝑖 𝑇,𝑃,𝑛𝑗≠𝑖
𝑃 dans le système considéré.
Le potentiel chimique est une mesure de l’aptitude du constituant 𝑖 à provoquer une transformation
chimique ou physique : un corps doté d’un potentiel chimique élevé présente une grande aptitude à
faire avancer une réaction ou un autre processus physique.
Remarque : On peut définir le potentiel chimique à partir des autres fonctions d’état soit :
𝐺 = 𝐻 − 𝑇𝑆 donc 𝑑𝐻 = 𝑑𝐺 + 𝑇𝑑𝑆 + 𝑆𝑑𝑇
Donc on déduit :
𝜕𝐻
( ) = µ𝑖
𝜕𝑛𝑖 𝑆,𝑃,𝑛
𝑗≠𝑖
35
𝜕𝐹 𝜕𝑈
( ) = µ𝑖 𝑒𝑡 ( ) = µ𝑖
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑉,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝑆,𝑉,𝑛
𝑗≠𝑖 𝑗≠𝑖
Soit
𝐺 = ∑ 𝑛𝑖 µ𝑖 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭é 𝐝′𝐄𝐮𝐥𝐞𝐫
𝑖
La variation d’enthalpie libre totale 𝑑𝐺 d’un système peut être obtenue par différentielle de l’enthalpie
libre G :
D’où
À 𝑇 et 𝑃 constantes, on obtient :
∑ 𝑛𝑖 𝑑µ𝑖 = 0
𝑖
Cette relation est utilisée dans le cas d’un système binaire pour exprimer le potentiel chimique d’un
constituant en fonction des paramètres de composition, connaissant l’expression du potentiel chimique
de l’autre constituant.
Soit un système fermé constitué d’un constituant 𝑖 reparti entre deux phases 𝛼 et 𝛽.
36
Une variation infinitésimale du système provoque une variation de l’enthalpie libre :
𝛽 𝛽
𝑑𝐺(𝑃, 𝑇) = 𝑑𝐺 𝛼 + 𝑑𝐺𝛽 = µ𝛼𝑖 𝑑𝑛𝑖𝛼 + µ𝑖 𝑑𝑛𝑖
𝛽 𝛽
𝑑𝐺(𝑃, 𝑇) = 𝑑𝐺 𝛼 + 𝑑𝐺𝛽 = µ𝛼𝑖 𝑑𝑛𝑖𝛼 + µ𝑖 𝑑𝑛𝑖 = 0
𝛽 𝛽
Bilan de matière : 𝑛𝑖 + 𝑛𝑖𝛼 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 ⇒ 𝑑𝑛𝑖𝛼 + 𝑑𝑛𝑖 = 0
𝛽 𝛽 𝛽 𝛽 𝛽 𝛽
Or, 𝑑𝑛𝑖 = −𝑑𝑛𝑖𝛼 ⇒ −µ𝛼𝑖 𝑑𝑛𝑖 + µ𝑖 𝑑𝑛𝑖 = 0 ⇒ (µ𝑖 −µ𝛼𝑖 )𝑑𝑛𝑖 = 0
𝛽 𝛽
Comme 𝑑𝑛𝑖 ≠ 0, donc µ𝛼𝑖 = µ𝑖
Pour un constituant 𝑖 donné, réparti entre deux phases en équilibre, le potentiel chimique de ce
constituant est le même dans les deux phases.
Dans le cas d’un équilibre d’un constituant entre une phase liquide et une phase solide ou une phase
gazeuse et une phase liquide on peut écrire : µ𝐿𝑖 = µ𝑖𝑆 𝑜𝑢 µ𝐿𝑖 = µ𝐺𝑖 .
Si le constituant i se trouve en équilibre entre les phase solide, liquide et gazeuse par exemple au
point triple d’un diagramme PV d’un corps pur : µ𝐿𝑖 = µ𝑖𝑆 = µ𝐺𝑖 .
𝛽 𝛽
𝑑𝐺(𝑃, 𝑇) = (µ𝑖 −µ𝛼𝑖 )𝑑𝑛𝑖 < 0
37
𝛽
Comme, 𝑑𝑛𝑖 > 0
Donc,
β
µαi > µi ⇒ evolution α ⇾ β
L’échange de matière se fait des phases aux potentiels chimiques les plus élevés vers les phases aux
potentiels chimiques les moins élevés.
On sait que
𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = 𝑉𝑑𝑃 − 𝑆𝑑𝑇 + ∑ µ𝑖 𝑑𝑛𝑖 = ( ) 𝑑𝑃 + ( ) 𝑑𝑇 + ∑ ( ) 𝑑𝑛𝑖
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑖 𝑖 𝑗≠𝑖
Avec,
𝜕𝐺
µ𝑖 = 𝐺̅𝑖 = ( )
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗≠𝑖
𝜕𝐺 𝜕𝐺
( ) = 𝑉 et ( ) = −𝑆
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖
Donc,
𝜕µ𝑖 𝜕 𝜕𝐺 𝜕 𝜕𝐺
( ) = ( ( ) ) = ( ( ) )
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑃 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖
𝑗≠𝑖 𝑇,𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛𝑗≠𝑖
D’où
𝜕µ𝑖 𝜕𝑉
( ) =( ) ̅𝑖
=𝑉
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗≠𝑖
𝑃
̅𝑖dP
Soit à 𝑇 𝑒𝑡 𝑛𝑖 constantes : 𝛥µ𝑖 = ∫𝑃 1 𝑉
0
𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = 𝑉𝑑𝑃 − 𝑆𝑑𝑇 + ∑ µ𝑖 𝑑𝑛𝑖 = ( ) 𝑑𝑃 + ( ) 𝑑𝑇 + ∑ ( ) 𝑑𝑛𝑖
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑖 𝑖 𝑗≠𝑖
38
𝜕𝐺 𝜕µ𝑖 𝜕 𝜕𝐺 𝜕 𝜕𝐺
µ𝑖 = ( ) ⇒ ( ) =( ( ) ) =( ( ) )
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖
𝑗≠𝑖 𝑗≠𝑖 𝑃,𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛𝑗≠𝑖
On a :
𝜕𝐺𝑖
( ) = −𝑆
𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖
Donc :
𝜕µ𝑖 𝜕𝑆
( ) = −( ) = −𝑆̅𝑖 (l′ enropie molaire partielle)
𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗≠𝑖
Si on augmente la température du corps pur, le désordre augmente, donc S̅i croit, par conséquent: lors
des changements de phases d’un corps pur, d’un état ordonné (solide), vers un état moins ordonnée
(liquide), vers un état désordonné (gaz), le potentiel chimique est une fonction décroissante de la
température: (voir figure: ci-dessous).
Figure 1. Variation du potentiel chimique d’un corps pur 𝑖 en fonction de la température et à pression
constante
On sait que :
𝜕𝐺 𝜕𝐻 𝜕𝑆
𝐺 = 𝐻 − 𝑇𝑆 ⇒ ( ) =( ) −𝑇( )
𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛 𝜕𝑛𝑖 𝑇,𝑃,𝑛
𝑗≠𝑖 𝑗≠𝑖 𝑗≠𝑖
𝐻𝑖 − 𝑇𝑆̅𝑖
Donc : µ𝑖 = ̅̅̅
Sachant que :
39
𝜕µ𝑖 𝜕µ𝑖
( ) = −𝑆̅𝑖 ⇒ µ𝑖 = ̅̅̅
𝐻𝑖 + 𝑇 ( )
𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖 𝜕𝑇 𝑃,𝑛𝑖
D’où :
𝜕µ𝑖
µ𝑖 − 𝑇 ( )
𝜕𝑇 𝑃,𝑛 ̅̅̅
𝐻𝑖
𝑖
=
𝑇2 𝑇2
De ce fait :
𝜕µ
𝑇 ( 𝑖) − µ𝑖
𝜕𝑇 𝑃,𝑛 ̅̅̅
𝐻𝑖
𝑖
=−
𝑇2 𝑇2
Donc :
𝜕 µ𝑖 ̅̅̅
𝐻𝑖
( ( )) =−
𝜕𝑇 𝑇 𝑇2
𝑃,𝑛𝑖
𝜕µ𝑖
( ) ̅𝑖
=𝑉
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑖
𝑅𝑇
̅𝑖 = 𝑉̅𝐺𝑃 = 𝑉𝐺𝑃
Pour un gaz parfait (GP) pur, on a : 𝑉 ∗
= 𝑃
Par intégration :
µ𝑖 (𝑃,𝑇) 𝑃 𝑃
𝑅𝑇
∫ ̅𝑖 𝑑𝑃 = ∫
𝑑µ𝑖 = ∫ 𝑉 𝑑𝑃
µ𝑖 (𝑃0 ,𝑇) 𝑃0 𝑃0 𝑃
Donc :
𝑃
µ𝑖 (𝑃, 𝑇) = µ𝑖 (𝑃0 , 𝑇) + 𝑅𝑇 𝑙𝑛
𝑃0
On pose :
D’où :
40
𝑃
µ𝑖 (𝑃, 𝑇) = µ𝑖 0 (𝑃0 , 𝑇) + 𝑅𝑇 𝑙𝑛
𝑃0
Remarque : Etat de référence : On appelle état de référence, l’état du constituant 𝑖 pur sous une
pression 𝑃0 arbitrairement choisie par l’utilisateur. La température doit par contre être la même que la
température d’étude.
𝑃𝑖
µ𝑖 (𝑃𝑖 , 𝑇) = µ𝑖 0 (𝑇, 𝑃0 = 1 𝑏𝑎𝑟) + 𝑅𝑇 𝑙𝑛
𝑃0
Or : 𝑃𝑖 = 𝑥𝑖 𝑃 Loi de Dalton
𝑃 : pression totale
On sait que
̅𝑖 𝑑𝑃
𝑑µ𝑖 = 𝑉
Pour un constituant 𝑖 pur, 𝑉𝑖 (volume molaire partiel de 𝑖 dans la phase condensée) = 𝑉 ∗ (volume
molaire de 𝑖 pur dans la phase condensée)
On prend comme état de référence, l’état standard du corps pur (solide ou liquide) à température
considérée.
Cette variation est très faible, tant que 𝑃 n’est pas trop élevé. Le potentiel chimique des corps à l’état
condensé varie très peu avec la pression. Ces variations sont presque toujours négligées sous les
pressions voisines de 1 𝑏𝑎𝑟 ou inférieures.
Donc
µ𝑖 (𝑃𝑖 , 𝑇) = µ𝑖 0 (𝑃0 , 𝑇)
Le potentiel chimique de tous les corps simples pris dans l’état de référence de leur phase
thermodynamiquement stable à 𝑇° = 298𝐾 est nul.
𝐶
Pour le soluté : µ𝑖 (𝑇, 𝑃, 𝐶𝑖 ) = µ𝑖 0 (𝑇, 𝑃0 , 𝐶𝑖 0 ) + 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝐶 𝑖0 (𝑖: soluté)
𝑖
42