Les Problemes Economiques Et Sociaux Eg3

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UNIVERSITE MOULAY ISMAIL

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES

ECONOMIQUES ET SOCIALES -MEKNES -

PROBLEMES ECONOMIQUES ET SOCIAUX

SEMESTRE 3

Professeur : Aicha OUAZZANI CHAHDI

SUPPORT DU COURS
Introduction générale

L’évolution économique et sociale de l’humanité depuis la préhistoire jusqu’à nos


jours est caractérisée par de nombreuses mutations et bouleversements économiques, sociaux,
politiques, culturels, environnementaux… Il suffit de penser aux grands problèmes de
l’économie mondiale qui se sont succédés à travers le temps dans les relations économiques
internationales entre nations pour montrer que les problèmes économiques et sociaux
contemporains ne sont que le fruit de l’histoire : crise économique mondiale (crise alimentaire
et crise énergétique), crise environnementale, crise financière, mouvements migratoires des
populations, déséquilibres macro-économiques combinés avec des changements structurels
dans la composition des courants d’échange, inégalités économiques et sociales, problèmes de
sous- développement, marginalisation, chômage. Ces problèmes ont révélé les faiblesses
systématiques de la communauté internationale et son incapacité à trouver des solutions à de
nombreux problèmes épineux. Même les organisations et les institutions internationales ont
montré leur faiblesse et leurs actions dans différents domaines (politique, économique, social,
environnementales) s’avèrent inefficaces. Le monde apparait avec une nouvelle physionomie
(mondialisation, régionalisation (pôles régionaux), de nouveaux acteurs (pays émergents,
Firmes multinationales…).

Comprendre l’ensemble des bouleversements qui ont touché le système


international suppose une analyse des phénomènes et faits qui ont affecté l’économie
contemporaine dans son contexte historique. Certes, l’histoire est une activité de la
connaissance qui permet d’expliquer comme l’a expliqué IBN KHALDOUN les causes et les
origines des faits, de connaître le pourquoi et le comment des événements pour pouvoir agir
au présent. L’histoire permet de mieux comprendre la réalité dans laquelle nous vivons,
d’avoir une meilleure vision pour se donner les moyens afin ‘agir.

Ainsi, le recours à l’histoire permet de tracer l’évolution des faits économiques et


sociaux dans le temps et d’en appréhender les enjeux pour l’avenir.

Il est nécessaire de remarquer que le développement inégal des économies se fera au


cours du XIXème siècle dans le cadre d’un seul système : le capitalisme, caractérisé par de
nombreuses crises et cycle conjoncturels et par de profondes transformations structurelles. La
révolution industrielle qui a pris naissance en Angleterre s’est par la suite étendue à plusieurs
pays européens, aux Etats- Unis et au Japon.

Le XXème siècle a vu naître un nouveau système : le système socialiste. Après


la seconde guerre mondiale, la croissance économique des pays industrialisés a pris un autre
élan et une nouvelle révolution industrielle apparait qui est celle de l’énergie atomique, de
l’électronique et de la conquête de l’espace. L’économie mondiale de seconde moitié du
XXème siècle a connu de profondes mutations (mondialisation, régionalisation,
multinationalisation, apparition des nouveaux pays industrialisés (NPI)…) et les problèmes
économiques et sociaux ont changé d’aspects, d’échelle et de théâtre donnant naissance à un
nouvel ordre économique mondial. Ainsi, d’autres faits caractérisent l’économie
internationale : Le passage de la guerre froide entre l’Est (ex URSS) et l’Ouest (USA) à la
« coexistence pacifique », la crise du système socialiste…De plus, une grande opposition
apparait non pas entre les deux systèmes capitaliste et socialiste, mais entre les pays
industrialisés et non industrialisés permettant à certains pays en développement d’apparaître
sur la scène internationale : Ce sont les pays émergents notamment les pays du Sud-Est
asiatiques, la Chine, l’Inde, quelques pays d’Amérique Latine et d’Afrique.

Il en résulte que les problèmes économiques et sociaux contemporains (XXIème


siècle) ne sont que le fruit des différentes mutations et bouleversements que le monde a pu
connaître dans le passé.
CHAPITRE I : Le développement économique et social :

Analyse théorique et historique sur l’évolution des sociétés

I-Définition de quelques concepts

1) La croissance

Raymond BARRE définit la croissance économique de la nation par « l’élévation de


deux éléments : la population et les ressources disponibles ». Dans ce cas, la croissance
suppose l’évolution convergente de plusieurs paramètres, ce qui pose parfois des problèmes.
Comment peut-on parfois qualifier la croissance d’un produit et la stagnation ou le déclin de
la population ?

Pour François PERROUX : « la croissance est l’augmentation soutenue pendant


une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : Pour la nation, le produit
global brut ou net ». Nous constatons donc que ce qui croit, c’est le produit et non la nation.
Cette expression peut être mesurable par un chiffre ou un indice synthétique tel que le produit
par tête ou le produit global.

Ainsi définie, la croissance s’accompagne de changements structurels importants.

Exemple : La croissance de la production industrielle implique la régression ou la disparition


des productions archaïques.

2) Le développement

Pour François PERROUX « Le développement, c’est la combinaison de changements


mentaux et sociaux d’une population qui la rende apte à faire croître cumulativement et
durablement son produit réel global ».

Exemple : On dit que la production croit et que la région se développe. Il note : « Le


développement débouche sur des structures sociales, des institutions, sur des habitudes
d’esprit qui ne sont pas justiciables des formes courantes, des équilibres micro-économiques
et macro-économiques ». Il est donc important que le développement englobe et soutient la
croissance.

Le développement est donc lié à l’ensemble des changements opérés à différents


niveaux : économique, social, politique et institutionnel, culturel, administratif et juridique.

3) Le progrès

Le progrès économique peut être défini selon François PERROUX comme « la


propagation de la nouveauté aux moindres coûts humains et à la vitesse optimum dans un
réseau de relations dont le sens s’universalise ».
Raymond BARRE a noté à propos du progrès : « C’est la croissance des ressources
disponibles plus proportionnelles aux ressources de la population ».

Dans le langage courant, le progrès est un résultat, une avance vers un but que l’on
s’est fixé. Il désigne la marche d’une économie vers des objectifs prédéterminés : Objectifs
quantitatifs et qualitatifs.

4) L’expansion

C’est une phase conjoncturelle de l’économie qui se caractérise par une augmentation
rapide et continue du revenu national. Au sens large, l’expansion correspond de manière
générale à la phase d’essor du cycle économique qui comprend 4 phases : expansion,
stagnation, récession et crise. Elle peut être analysée comme une situation de prospérité
durable, caractérisée par l’ampleur et la certitude des débouchés, la facilité de l’écoulement
des produits ou services, la suractivation de la production et de la distribution, l’incitation à la
consommation, à l’investissement et dans l’économie capitaliste, la hausse du profit. C’est
une phase où toutes les variables économiques sont en augmentation : consommation,
épargne, investissement, revenu, profit…

II- Analyse théorique et évolution historique : Vision linéaire sur l’évolution des sociétés

Plusieurs écoles historiques ont essayé de trouver une explication logique à l’évolution
des sociétés en cherchant à définir les différentes étapes de la croissance économique que les
civilisations ont traversées. A titre d’exemple, nous pouvons citer :

1) La théorie de LIST (l’école historique allemande du XIXème siècle)

LIST a opté pour la classification suivante en basant son analyse sur les mutations des
activités économiques :

- L’économie de chasse et de pêche


- L’économie pastorale
- L’économie pastorale agricole
- L’économie pastorale agricole manufacturière
- L’économie pastorale agricole manufacturière et commerciale

2) La théorie de Marx : L’école marxiste en basant son analyse sur les rapports de
production a distingué les phases suivantes :

- La phase esclavagiste (antiquité)

- La phase féodale (XIème siècle-XVIIIème siècle)

- La phase capitaliste (XVIIIème siècle- XXème siècle)

- La phase socialiste (XXème siècle-XXIème siècle)


3) La théorie d’HILDERBRAND : En analysant les moyens d’échange utilisés,
HILDERBRAND a opté pour la classification suivante :

- Economie naturelle (troc)

- Economie monétaire

-Economie de crédit

4) La théorie de COLIN CLARK et de FOURASTIE

IL s’agit de la théorie des 3 secteurs qui se résume comme suit :

-Le secteur primaire : Pour FOURASTIE, il regroupe les activités à progrès technique moyen.
Pour COLIN CLARK, il contient l’agriculture, l’élevage, la forêt, la pêche et la chasse.

-Le secteur secondaire : Il regroupe les activités de grands progrès technique : industries de
mines, construction, productions d’énergie électrique…

-Le secteur tertiaire : Il regroupe les activités à progrès économique faible : commerce,
transport, services et autres activités économiques.

5) La théorie d’André PIETRE

La dernière conception de l’histoire a été présentée par A. PIETRE dans son ouvrage : « Les
trois âges de l’économie ». Selon cet auteur, deux faits sont importants dans l’histoire
économique des origines à nos jours :

a-La liaison très forte entre l’économie et la civilisation

b-L’évolution relativement parallèle de l’une et de l’autre à travers les trois grandes


civilisations de l’occident à savoir la civilisation grecque, la civilisation romaine et la
civilisation de l’Europe contemporaine.

On dit que chacune des trois civilisations a connu elle-même une triple évolution qu’André
PIETRE nomme les trois âges :

-L’âge des traditions

-L’âge de la liberté

-L’âge de l’étatisme, du dirigisme et des techniques

A ces trois phases de civilisation correspondent les trois âges de l’économie :

-L’économie subordonnée (tradition, religion, politique)

-L’économie indépendante : c’est le libéralisme du XVIIIème siècle

-L’économie dirigée.
6)Les étapes de la croissance économique : le schéma de ROSTOW

Dans sa théorie de la croissance économique, ROSTOW a distingué cinq étapes :


La société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le décollage ou TAKE-OFF,
la marche vers la maturité, l’ère de la consommation de masse.

1ère étape : La société traditionnelle

Par rapport à l’économie moderne, la société traditionnelle forme la trame d’une très longue
préhistoire. Les structures économiques et sociales au sein de cette société se caractérisent par
la faiblesse des rendements et de la productivité. La quasi-totalité des ressources est consacrée
à l’agriculture. Les structures sociales sont hiérarchisées, caractérisées par la prédominance
des liens de famille, des liens tribaux et des liens de clan.

Sur le plan politique, le pouvoir appartient à ceux qui détiennent la terre, aux propriétaires
fonciers qui vont exercer un pouvoir considérable sur le pouvoir central.

Exemple : Le Japon au Moyen âge avant l’ère Medji.

Sur le plan idéologique, l’échelle des valeurs est caractérisée par ce que ROSTOW appelle :
« Le fatalisme à long terme ». Toute la société admet que les conditions de vie et les chances
offertes resteront inchangées d’une génération à l’autre.

2ème étape : Les conditions préalables au démarrage

C’est là une période transitoire pendant laquelle la société croit à la possibilité et à


l’utilité du progrès économique. Elle se prépare à poursuivre sa croissance à un rythme
régulier. Elle exige de profondes transformations tant sur le plan économique que sur le plan
social.

Sur le plan économique, il y’a développement du secteur industriel et du commerce national


et international. Par conséquent, il est nécessaire de développer l’agriculture afin de libérer
une fraction de la population du travail du sol pour se diriger vers les autres activités et afin de
nourrir le secteur agricole et le secteur industriel. L’agriculture va devenir un débouché et une
source d’épargne pour l’industrie. C’est pour cela que les pays qui ont connu un démarrage,
certaines réformes ont été indispensables au départ.

Exemple : Le Japon avant l’ère Medji, la Russie vers 1890

Sur le plan social, ROSTOW note l’existence d’une nouvelle élite formée d’individus très
motivés pour appliquer à la production les découvertes scientifiques. Se substituant
progressivement à l’élite traditionnelle, à l’élite foncière, elle sera à la base du démarrage que
ce soit dans une économie libérale ou socialiste.

Sur le plan politique, il y’a affermissement de l’esprit national. L’Etat participe largement à
l’élaboration de l’infrastructure.
3ème étape : Le démarrage ou le décollage ou TAKE-OFF

C’est la période pendant laquelle la société finit par renverser les obstacles qui
s’opposaient à sa croissance régulière. La croissance devient alors une fonction normale de
l’économie. Selon ROSTOW, cette date du démarrage se situe historiquement pour les
principaux pays du monde aux dates suivantes :

-La grande Bretagne entre 1783 et 1802


-La France…………………………1830 - 1860
-La Belgique…………………… 1833 - 1860
-Les USA……………………………1843 - 1860
-L’Allemagne…………………….1850 - 1873
-La Suède………………………… 1870 - 1890
-Le Japon………………………….1890 - 1914
-Le Canada……………………… 1896 - 1914
-L’Argentine………………………à partir de 1935
-La Turquie……………………… à partir de 1937
-L’Inde………………………………à partir de 1952
-La Chine………………………… à partir de 1952

Selon ROSTOW, les causes de ce démarrage sont multiples :

-Soit une révolution politique (Allemagne en 1848, le Japon en 1868)

-Soit une révolution technique (La Grande Bretagne : machine à vapeur)

-Soit à l’occasion de la modification d’une conjoncture internationale (L’apparition de


nouveaux marchés, découverte de gisements…)

-Soit une révolution culturelle (La Chine)

Dans cette étape de décollage, on assiste à l’apparition dans chaque économie d’un secteur
dominant qui exerce des effets d’entrainement sur les autres secteurs.

Exemple : L’industrie cotonnière en Grande Bretagne, certaines branches d’industries se


développent à grande allure donnant naissance à une quantité suffisante d’épargne qui peut
être réinvestie.

4ème étape : La marche vers la maturité

Selon ROSTOW, cette époque se caractérise par une généralisation du


développement. L’économie applique l’ensemble de la technologie moderne à tous les
secteurs. Le volume des investissements augmente plus que celui du revenu global. On voit
apparaitre de nouveaux secteurs dynamiques : La chimie, l’électricité, les constructions
navales. Cette phase se situe à une 60ène d’années après le démarrage.
Exemple : En grande Bretagne, cette phase se situe vers 1850, l’Allemagne(1910), les USA
(1900), la France (1910), la Suède (1930), le Japon (1940), l’ex URSS (1950).

Sur le plan social, il y’a amélioration du niveau de vie des couches défavorisées et on voit
apparaître une nouvelle classe sociale : Le prolétariat. Les nouvelles élites refondent les
institutions. « D’une manière générale, le pouvoir de ceux qui disposaient de capitaux et de la
technique ne s’est jamais heurté à une opposition sérieuse.

Sur le plan des comportements, la notion de chef d’entreprise se modifie : Du créateur


relativement modeste qui lançait l’affaire avait succédé le patron brutal avec des procédés
brutaux (ROCHFELER). A la 3ème étape apparait un 3ème tupe d’entrepreneur. C’est
l’administrateur riche et prudent pour qui « maintenir est plus important que conquérir ».

REMARQUE : Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, à côté de l’industrialisation qui


reste l’objectif de toutes les sociétés, on commence à s’intéresser à la condition humaine, d’o
l’apparition d’un certain nombre d’écrivains socialistes utopiques (PROUDHON) ou
révolutionnaire (MARX).

5ème étape : L’ère de consommation de masse

Elle se caractérise par la production des biens de consommation durables et les services qui
deviennent principalement les principaux secteurs de l’économie.

Exemple : Aux Etats-Unis, la production de l’automobile (FORD), des appareils ménagers.

Après les Etats-Unis, c’est l’Europe puis le Japon qui se sont donnés à la production des
biens durables. De plus, il est à remarquer que si, auparavant la croissance dépendait
essentiellement de l’offre, elle dépend aujourd’hui de la demande.
L’évolution des structures sociales se caractérise par l’apparition d’une classe
moyenne formée par des ouvriers spécialisés, par des cadres, des techniciens. C’est l’ère de la
civilisation urbaine.
Mais, aux Etats-Unis, après la seconde guerre mondiale, le problème qui se pose, c’est
que la production des biens de consommation durable connait sa limite maximum et la
population américaine est saturée.
Face à cette situation, ROSTOW dit : « Alors que l-ère des biens de consommation
durable atteignit un point où le taux de ventes devrait se ralentir, la société américaine semble
avoir pris une décision extraordinaire et inattendue ». Les ménages américains commencèrent
à réagir comme s’ils préféraient un bébé de plus à une nouvelle ère de consommation. Ainsi,
après la seconde guerre mondiale, on assiste à une augmentation de taux de natalité. Elle est
de 18 à 22% aux USA. Durant la dernière décennie, le taux d’accroissement est de 1,8%.
C’est ce que ROSTOW appelle l’au-delà de la consommation.
III-Le dépassement des approches linéaires sur l’évolution des sociétés

L’ensemble des théories citées précédemment ont une vision linéaire su l’évolution
des sociétés. Or, ces théories ont connu un dépassement avec l’apparition de nouvelles
théories et l’élaboration de nouveaux modèles de croissance. A titre d’exemple, la théorie de
ROSTOW a connu plusieurs critiques :

- Le schéma de l’économiste américain se base surtout sur une analyse historique de la société
actuelle des Etats-Unis et à un moindre degré du monde développé. Il ne s’est donc pas
intéressé aux sociétés et aux civilisations antérieures au XVIIIème siècle. Or, c’est dans la
préhistoire économique que certaines sociétés ont pu réunir les conditions nécessaires de leur
décollage.

- ROSTOW a une vision simplifiée de la dynamique sociale. L’analyse des « étapes de la


croissance » et la notion de phases se succédant dans le temps suppose l’idée d’une loi
d’évolution économique et repose sur une conception déterministe de l’histoire. Or, les
mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets. Les mêmes causes peuvent
produire les mêmes effets que dans les mêmes conditions, ce qui ne peut caractériser
l’évolution des sociétés. Il est donc difficile d’appliquer les phases d’évolution d’une société
pendant une époque déterminée à une autre société pendant une autre époque. Chaque société
a un processus d’évolution et une dynamique sociale qui leur sont propres.

Ainsi, vouloir dater le décollage économique des sociétés n’a aucun sens, d’où le rejet
de la vision linéaire du développement telle qu’elle a été décrite par ROTOW. Le
« développement » n’est en réalité qu’un aboutissement logique d’un ensemble de mutations.

De ce fait, pour comprendre l’évolution de l’histoire économique des sociétés et leur


type de développement, il faut analyser le type de civilisation (société développée, société
sous-développée), les systèmes socio-économiques (capitaliste ou socialiste) et leur évolution,
les espaces géographiques, d’où l’intérêt d’analyser la dynamique économique et sociale des
sociétés.

L’histoire n’est qu’un enchevêtrement de causes et de conséquences réagissant les


unes sur les autres. La révolution industrielle du XVIIIème et XIXème siècle n’a-t-elle pas
pour origine la révolution culturelle du XVIIème siècle avec la réforme et la renaissance
(siècle des lumières). Comment peut-on expliquer le changement de rapports de force
expliquant le déclin du monde musulman et l’essor de l’Europe ?

Dans la Muqaddima, IBN KHALDOUN a noté : « L’histoire se présente


extérieurement comme le simple récit des événements qui ont marqué le cours des siècles et
des dynasties et qui ont pour témoins les générations passées. Mais, en réalité, l’histoire se
caractérise par l’examen et la vérification des faits, la recherche précise des causes et des
origines des choses existantes ». L’auteur résume à travers ces idées toute la portée de
l’histoire dans la compréhension des phénomènes contemporains.

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