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Ministère de l’enseignement supérieure

Université d’Oran
Faculté de médecine
L’enseignement gradué du module de psychiatrie

-Troubles mentaux dus à des maladies générales


-Troubles psychosomatiques et troubles

Somatoformes

Dr Malfi. M / Maitre-assistant HMRU d’Oran –

novembre 2017
INTRODUCTION

Les troubles mentaux dus à des affections médicales générales, autrefois

appelés troubles mentaux organiques constituent un groupe trés hétérogène

avec des tableaux psychiatriques polymorphes, symptomatiques de nombreuses

affections médicales (organiques), qui risquent de poser un problème diagnostique

et de prise en charge, et qu’il importe de les différencier des troubles psychiatriques

primaires.

La médecine psychosomatique est une conception pathogénique qui accepte et

inclut les facteurs psychiques et conflictuels dans le déterminisme ou le

développement des maladies physiques, elle tente donc d’identifier les différents

facteurs psychologiques susceptibles de favoriser l’apparition, ou l’aggravation des


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perturbations organiques. Le mot psychosomatique évoque donc une causalité

entre le psychologique et le somatique, elle est caractérisé à l’inverse des

somatisations (T. Somatoformes) par l’existence d’une altération anatomo-clinique,

ou biologique (lésions organiques).

Les troubles somatoformes sont caractérisés par l’existence des plaintes

somatiques significatives, ne pouvant s’expliquer ni par une atteinte organique, ni

par un trouble mental, dont les facteurs psychologiques semblent jouer un rôle

dans leur étiologie et leur entretien.

OBJECTIFS :

- Diagnostiquer un trouble mental dû à une maladie générale, un trouble

psychosomatique et un trouble somatoforme.

- Argumenter l’attitude thérapeutique et le suivi du patient.

LES TROUBLES MENTAUX DUS A DES AFFECTIONS MEDICALES GENERALES

1/ GENERALITES :

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Le DSM 4 (manuel de statistique et diagnostique médical) a abandonné le terme de

trouble mental organique, et distingue : 1- troubles mentaux sans étiologie spécifié.

2- troubles mentaux dus à une affection médicale

générale.

3- troubles mentaux induits par une substance

2/ DEFINITIONS :

Le TMAMG est un ensemble de troubles mentaux (psychiatriques) ayant en

commun une étiologie organique démontrable à type de maladies ou de lésions

cérébrales ou atteintes responsables de dysfonctionnement du cerveau. Tous les

troubles psychiatriques peuvent se voir, il peut s’agir d’un délirium (confusion

mentale), un trouble de l’humeur, un trouble psychotique, un trouble anxieux, une

démence, un trouble amnésique, trouble de sommeil, ou un dysfonctionnement

sexuel………….

Le trouble mental primaire est utilisé pour indiquer le trouble mental non dû à une

maladie générale, et non induit par une substance (alcool, médicaments,

drogues ….) = trouble mental non organique = trouble mental fonctionnel.

LES CRITERES DIAGNOSTIQUES DES T M DUS A DES MALADIES GENERALES

A- Présence d’une perturbation psychique persistante au premier plan, cette

perturbation impliquer par exp : un trouble de l’humeur dépressif.

B- Mise en évidence d’après les antécédents, l’histoire de la maladie, l’examen

physique, ou les examens complémentaires, que la perturbation psychique

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(trouble de l’humeur dépressif) est une conséquence physiologique directe d’une

affection médicale générale (exp : hypothyroïdie).

C- La perturbation psychique n’est pas mieux expliquée par un autre trouble

mental caractérisé (exp un épisode dépressif majeur), c’est-à-dire que tous les

critères de dépression ne sont pas remplis.

D- Le DC ne peut plus être porté, si la perturbation survient uniquement et

exclusivement au décours d’un délirium (confusion mentale)

E- Cette perturbation psychique entraine une souffrance cliniquement significative,

ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou familial.

Le diagnostic porté est celui d’un trouble de l’humeur dû à une hypothyroïdie,

avec caractéristiques dépressives.

LE DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

Les étiologies organiques des troubles psychiatriques sont nombreuses.

L’IMPORTANT, C’EST Y PENSER

Certaines pathologies somatiques sont particulièrement trompeuses, quand les

manifestations psychiatriques représentent la forme de début, ou dominent le

tableau clinique à la phase d’état, avec le piège classique de l’existence

d’antécédents psychiatriques connus, ou les patients risquent d’être orienter en

première intention en psychiatrie.

Le diagnostic de différentes affections somatiques à masque psychiatrique

repose surtout sur les données de l’examen clinique et paraclinique :

- Enquête anamnestique à la recherche d’une modification récente du caractère

e du

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comportement, menée auprès du patient et son entourage.

- Examen clinique : neurologique, cardio-vasculaire, respiratoire……

- Bilan biologique orienté en fonction des données de l’examen clinique :

glycémie,

Ionogramme sanguin, calcémie, urée, créat, TGO, TGP, recherche de toxiques

gaz du

sang, ponction lombaire PL, bilan hormonal surtout thyroïdien.

- Examens complémentaires si doute : FO, EEG, TDM cérébral.

A / LES PATHOLOGIES NEUROLOGIQUES

- SEP : les manifestations psychiatriques sont fréquentes dans 75 %, il peut

s’agir d’une dépression au début de l’évolution, ultérieurement trouble de

mémoire, voire une démence, la psychose est rare.

- EPILEPSIE : surtout le syndrome confusionnel critique et post critique, la

prévalence de la psychose dans l’épilepsie est de 7% (épilepsie temporale

tableau ressemblant à une schizophrénie), les troubles perceptifs sont

fréquents surtout les hallucinations gustatives et olfactives.

- LED : les troubles psychiques sont fréquents 60%, et peuvent apparaitre

précocement dans cette collagénose avec atteinte directe du SNC, le délirium

est le trouble mental le plus fréquent, ainsi que les crises convulsives, la

dépression sévère et un tableau de schizophrénie peuvent se rencontrer.

- LES TUMEURS CEREBRALES : sémiologie neurologique de localisation :

céphalée, nausée, vomissement, crise convulsive, œdème papillaire, n’importe

quel symptôme psychiatrique est possible, et il est la conséquence de

l’hypertension intracrânienne.

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- Autres affections neurologiques : les migraines, les pathologies dégénératives

sous corticales (Parkinson, chorée de Huntington).

B / LES ENDOCRINOPATHIES

LE DIABETE : l’hypoglycémie entraine une agitation, et un oppositionisme, alors

que les comas diabétiques (acido-cétosique, hyperosmolaire, et hypo

glycémique) sont précédés par une irritabilité, agitation, ou stupeur.

L’HYPERTHYROIDIE : souvent un état d’agitation avec irritabilité et insomnie,

les accès aigues sont responsable d’état maniaque avec excitation

psychomotrice.

L’HYPOTHYROIDIE : ralentissement psychomoteur important, avec tristesse de

l’humeur, parfois tableaux confusionnels, ou tableaux de mélancolie

stuporeuse.

L’HYPERCORTICISME = SYNDROME DE CUSHING :il s’agit le plus souvent des

manifestations dépressives d’intensité modérée, parfois d’une euphorie,

d’irritabilité, et d’insomnie .plus rarement un tableau d’allure psychotique :

mélancolie délirante , état maniaque , et des épisodes hallucinatoires aigus.

L’INSSIFFISANCE SURRENALIENNE = MALADIE D’ADDISON: anxiété, apathie,

asthénie physique et psychique intense, parfois euphorie.

L’HYPERPARATHYROIDIE : les troubles psychiques peuvent précédés les autres

signes (ostéo-articulaires) de plusieurs années, il peut s’agir d’anxiété,

d’instabilité, d’hyperactivité, ou au à l’inverse d’apathie, et de dépression

asthénique, parfois un tableau confusionnel, voire démentiel.

C / LES PATHOLOGIES INFECTIEUSES

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LA MENINGO- ENCEPHALITE SYPHILITIQUE TERTIAIRE : troubles de

comportement et des conduites sociales (vols, exhibitionnisme…..), des idées

délirantes mégalomaniaques, et à thème sexuel, dont la labilité signe l’origine

organique.

L’ENCEPHALITE HERPETIQUE = Herpès simplex : début brutal, bizarrerie

comportementale, souvent une anosmie, et des hallucinations gustatives et

olfactives.

SIDA : - la séropositivité : il présente une anxiété, dépression, accès maniaque,

alcoolisme, reprise de toxicomanie

Sida maladie : se manifeste par un tableau psychiatrique aigu pur : bouffée

délirante aigue avec agitation, traduisant la localisation cérébrale d’infections

opportunistes (toxoplasmose, cryptoccocose, aspergillose …), d’encéphalite à

CMV, et à HIV.

THYPHOIDE :

D / LES TRAUMATISMES CRANIENS  : tableau clinique polymorphe avec

désorientation temporo-spatiale, à la phase aigue : amnésie, agitation,

psychose aigue, voir un état confusionnel, au stade chronique : amnésie,

psychose, trouble de l’humeur, et une démence.

E / LES ENCEPHALOPATHIES METABOLIQUES  :

LA PORPHYRIE AIGUE : les symptômes surviennent par crises, lors des

poussées suite à une prise médicamenteuse, ou une infection, avec la triade

clinique : troubles psychiatriques, syndrome abdominal aigu, et un syndrome

neurologique périphérique.

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MALADIE DE WILSON : les troubles psychiatriques sont précoces : troubles du

caractère, modification de l’humeur, et régression intellectuelle.

LES AVITAMINOSES : la maladie de Biermer (carence en vit B12) avec syndrome

neuro-psycho-anémique.

F / AUTRES CAUSES : respiratoires, pancréatiques, et hépatiques

LES CAUSES TOXIQUES : (substances= alcool (syndrome de KORSAKOF),

médicaments, drogues….), sont traités à part, et sont responsables des

tableaux psychiatriques polymorphes (délirium, psychose, et trouble de

l’humeur ………….).

LA CONFUSION MENTALE = DELIRIUM

A / DEFINITION

La confusion mentale est un état psychotique aigu, secondaire à une agression

exogène du système nerveux central, faite d’un syndrome psychique et un

syndrome somatique, c’est la plus organique des psychoses aigues, elle est

caractérisée par :

1-Une obnubilation de la conscience. 2 -Une désorientation temporo-

spatiale.

3- un délire onirique 4- altération de l’état général

5- la fréquence des causes toxiques et infectieuses.

B / ETUDE CLINIQUE

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PHASE DE DEBUT  : le début est généralement progressif en quelques jours marqué

par :

- Une insomnie constante, difficulté d’endormissement, réveil nocturne, et des

cauchemars.

- Céphalées diffuses avec lipothymiques – perte de l’appétit, et souvent constipation.

- Troubles du caractère et de l’humeur  : le patient devient anxieux, irritable, avec

parfois une surexcitation psychique.

Le début est rarement brutal, survenant généralement la nuit.

PHASE D’ETAT  : ETAT CONFUSIONNEL CONSTITUE  : il associé  :

1 - LE SYNDROME PSYCHIQUE  : il est fait

a- D’une obnubilation de la conscience  : c’est le signe le plus marquant dans la confusion

mentale, cette altération de la conscience rend la communication difficile. -Le malade

apparait égaré, hébété, avec un regard lointain, il ne reconnait pas, ou reconnait mal

l’entourage, il n’a plus le sens de familiarité des objects, on parle donc de manque de

lucidité de la conscience.

-L’activité intellectuelle ralentie = la bradypsychie  : la parole est hésitante,

chuchotée, et mal articulée, le langage est incohérent, les interrogations sont

fréquentes traduisant une certaine perplexité anxieuse.

B - La désorientation temporo-spatiale  : c’est le 2° signe caractéristique, le patient est

désorienté dans le temps (ne sait plus la date, le mois, la saison, et l’année), il est

également désorienté dans l’espace (il se trompe des lieux).

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-Les troubles mnésiques sont toujours associés, il s’agit d’une amnésie de fixation, ou

oubli à mesure, les fausses reconnaissances, et les tendances à la fabulation (il produit

des scènes imaginaires) complètent les troubles de mémoire.

C – Le délire onirique : il complète le syndrome psychique, il s’agit d’une activité

hallucinatoire particulaire, c’est un délire voisin du rêve, délire de rêve, ou rêve

pathologique.

- Les hallucinations sont visuelles mobiles, et scéniques, de tonalité désagréable et

terrifiante, il existe une participation très active à ce vécu hallucinatoire.

2 – LE SYNDROME SOMATIQUE  : Il est constant dans la confusion mentale ou délirium  :

- les troubles de sommeil persistent avec somnolence diurne et insomnie avec agitation

nocturne. -- La déshydratation - TA abaissée - pouls rapide – température 38°- 38  ,5°

L’examen clinique permet d’envisager des examens complémentaires déjà cités

auparavant

DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :

Les causes infectieuses et toxiques sont les plus fréquents, les autres causes

sont déjà citées

LA PRISE EN CHARGE

1 - TRAITEMENT SOMATIQUE  : - soins généraux et nursing (chambre calme, pas de

contention physique). - la réhydratation importante  : 2 à 4 litres de liquides per os, ou

par voie parentérale. – vitaminothérapie à dose élevée (Vit B1, B6 en IM).

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2 – TRAITEMENT PSYCHIATRIQUE  : Des sédatifs pour calmer l’anxiété et l’agitation, on

utilise des tranquillisants benzodiazipiniques Amp Inj DIAZEPAM 1O mg répartis dans la

journée

EVOLUTION : -l’accès confusionnel guérit généralement sans séquelles. -Il existe

parfois une amnésie lacunaire

LES TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES

DEFINITION : le terme psychosomatique se réfère aux affections physiques

provoquées, ou aggravées par des facteurs psychologiques, bien que les facteurs de

stress, les conflits jouent un rôle dans le déterminisme de la plupart des troubles

physiques. Dans le DSM 4 les troubles psychosomatiques sont classés dans la

catégorie << facteurs psychologiques influençants une affection médicale >>.

PHYSIOPATHOLOGIE

A la suite d’un stress prolongé, on observe : une hypersécrétion du cortisol, qui agit

sur le système hypothalamo-hypophyso-surrénalien, entrainant des réactions en

chaine de certains appareils. Le cortisol, la thyroxine, et la noradrénaline

interviennent entant que neuromédiateurs.

DIAGNOSTIC POSITIF

Le diagnostic sera porté sur les critères suivants :

1-existence d’une affection médicale (substrat organique = lésion retrouvée).

2 -existence de facteurs psychologiques, qui influencent négativement l’affection en

cause. Les pathologies physiques, qui remplissent ses critères sont nombreuses,

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et présentés par : L’HTA, Angor, spasme coronarien, asthme, polyarthrite

rhumatoïde PR, connectivites, LED céphalées, côlon irritable, RCH, maladie de

Crrohn, urticaire, psoriasis, maladie ulcéreuse idiopathique.

Le traitement est basé sur la psychothérapie type relaxation et la prescription

d’anxiolytiques en cures brèves, à côté du traitement somatique du trouble

physique en question.

EXP : LE PSORIASIS

LES TROUBLES SOMATOFORMES

A/ GENERALITES : en tant que catégorie diagnostique, l’appellation


troubles somatoformes est relativement récente, elle est apparue en 1980 avec

le DSM 3, en effet à l’occasion de cette classification la névrose hystérique fut

démembrée en plusieurs catégories, dont les troubles somatoformes et les

troubles dissociatifs.

B/ DEFINITIONS : Les troubles somatoformes : correspondent à un


ensemble de pathologies, qui ont en commun le fait de se manifester par des

symptômes, des plaintes, ou des préoccupations physiques indépendants de

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tout substratum organique ( pas de lésions organiques).ce sont des troubles

d’allure somatique, mais symptomatiques d’un trouble psychiatrique.et ils font

partie du vaste champ de somatisations à côté des somatisations physiologiques

(non significatives, non reconnues comme pathologiques, pas de retentissement,

dites fonctionnelles).

Un trouble somatoforme doit se différencier d’un autre trouble somatoforme, et

se distinguer d’un trouble factice, et d’une simulation.

Les troubles factices (pathomimies) : sont des lésions auto-infligés par le

patient pour des raisons inconscientes, ou le patient cherche principalement à

retrouver le statut de malade (jouer le rôle du malade).

Les simulations : sont des symptômes volontairement produits par le patient

(intentionnels), dans un but utilitaire (recherche de bénéfice secondaire = un

arrêt du travail, évitement d’une obligation professionnelle (fuir le service

national), indemnité financière).

C/ DIAGNOSTIC CLINIQUE

1- Les présentations cliniques sont polymorphes : douleurs, troubles fonctionnels,

trouble sexuel, dysmorphophobie, trouble conversif……..

2- examen somatique complet, des examens cliniques orientés pour éliminer une

pathologie somatique, prise de toxiques ou de médicaments (diagnostic

d’élimination).

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3-rechercher une pathologie psychiatrique associée : trouble de l’humeur, trouble

anxieux, psychose avec délire de thème hypocondriaque, ou un trouble de

personnalité.

4- le DC ne peut être porté que lorsque les symptômes constituent l’anomalie

principale, et ne sont pas le retentissement symptomatique d’un autre trouble

mental.

5 -Les symptômes ne sont pas simulés

6-situer le(s) symptôme(s) dans l’histoire personnelle du patient, et évaluer son

mode de fonctionnement mental et la réponse aux différents évènements de vie

(rôle des évènements de vie dans l’installation du trouble.

7- les symptômes entrainent un retentissement important et significatif sur le

fonctionnement social, professionnel, et affectif.

8- une fois le DC posé il faut limiter les examens complémentaires et traitements

invasifs.

9- chez l’enfant il faut penser à éliminer une maltraitance.

D/ FORMES CLINIQUES DES TROUBLES SOMATOFORMES

1/ TROUBLE SOMATISATION : ce trouble est caractérisé par :

1- un début habituel à l’adolescence ou chez l’adulte jeune, il est essentiellement

féminin avec un sex- ratio de 1 pour 10

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2 - Une histoire clinique débutant avant l’âge de 30 ans, et correspond au syndrome

de briquet décrit en 1967, il est marqué par la présence de plaintes somatiques

multiples et chroniques pendant au moins 2 ans, en dehors de toute pathologie

organique avérée, toute sorte de plaintes peuvent se voir, et touchant au moins 4

localisations, ou 4 fonctions du corps.

3-Le DSM 4 exige la présence d’au moins 8 symptômes répartis en 4 groupes

symptomatiques : quatre symptômes douleureux, deux symptômes gastro-

intestinaux, un symptôme sexuel, et un symptôme pseudo neurologique, aucun

symptôme ne peut être expliqué ni par une maladie générale, ni par les effets d’une

substance, les symptômes ne sont pas simulés, et entraine une souffrance

psychique et une altération du fonctionnement.

4- les patients expriment leurs symptômes sur un mode anxieux, cherchent auprès

des médecins explications et soulagement, ils sont persuadés d’avoir un problème

médical, mais sans penser à un DC particulier, ils se sentent plus malades que les

vrais malades, et pratiquent une surconsommation de consultations médicales (une

consultation / mois en moyenne), en changeant de médecins et en demandant

systématiquement un nouveau bilan.

5- évolution chronique, alternée avec des courtes périodes de rémission (moins

d’un an), et typiquement les recrudescences apparaissent lors d’une période de

stress psychologique 6- complications : surtout iatrogènes (interventions

chirurgicales répétées), dépendance à certains traitement antalgiques et

analgésiques, et fréquemment une décompensation dépressive.

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6- la prise en charge est complexe, car le patient n’accepte pas que ses troubles ne

sont pas d’origine organique, le rôle important du médecin référent (médecin

généraliste) à fin d’éviter le changement de médecins et les examens

complémentaires répétés.

2/TROUBLECONVERSION

1-Le trouble représente 1% de la population générale, avec une prédominance

féminine, il débute à l’adolescence, ou chez l’adulte jeune, association fréquente

mais non systématique avec un trouble de personnalité de type histrionique.

2-La conversion est un trouble marqué par la présence d’un ou plusieurs

symptômes d’allure neurologique qui touche :

A / la motricité volontaire : paralysie, ataxie, mouvements anormaux …..

B / la sensibilité et la sensorialité : cécité, surdité, hypoacousie, mutisme,

dysphonie anosmie, diplopie, anesthésie en < gant > et en < chaussettes >,

hyperesthésie, algies……

C /perturbation de la conscience ; crises pseudo-épileptiques, perte de

connaissance……

3- le patient se présente avec un symptôme bien défini, qui apparait généralement

d’une manière brutale, et souvent à la suite d’un évènement à forte valeur

émotionnelle

4- les symptômes sont atypiques, plus fréquemment localisés à gauche qu’à droite,

variables, réversibles, et sensibles à la suggestion, suggérant une pathologie

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neurologique que le bilan médical complet (examen clinique, EEG, EMG, et TDM

cérébral…..) n’explique pas sa présence.

5- le sujet n’a pas conscience de sa responsabilité dans la formation des symptômes

(le rôle des confits psychiques), donc le trouble n’est simulé, et n’est pas lié aux

effets directs d’une substance, et n’est pas expliqué par un autre trouble mental,

mais le sujet reste indifférent aux symptômes présentés, et à leur conséquences =

caractéristique importante du trouble la belle indifférence.

6- parfois on retrouve une amnésie lacunaire de l’épisode conversif.

7- évolution chronique avec tendances aux récidives, des complications peuvent s

voire : dépression, conduites addictives, surconsommation des soins, passage à

l’acte suicidaire, extension du trouble avec non réversibilité et invalidité

professionnelle

8- facteurs de bon pronostic : début brutal, présence de facteur déclenchant, mise

en place précoce du traitement, un QI quotient d’intelligence au-dessus de la

moyenne, et lorsqu’il s’agit d’une paralysie, cécité, mutisme.

9 – le DC différentiel se fait avec une maladie neurologique médicale ou induite par

une substance, il faut veiller à ne pas passer à côté donc d’une maladie

neurologique ou maladie de système à début progressif (SEP, myasthénie,

syndrome de Guillain Barré, ou le LED

10-le TRT : - surtout en aigu : isolement, établir une relation psychothérapique

(écoute, empathie…), anxiolytique si nécessaire de courte durée, suivi psychiatrique

en ambulatoire. -en chronique : les différentes psychothérapies.


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3/ TROUBLE HYPOCONDRIE

-début à tout âge, avec un pic à la trentaine- quarantaine, répartition égale chez les

deux sexes

-crainte persistante ou conviction d’être atteint d’une maladie grave, fondée sur une

interprétation erronée des symptômes physiques (toux, trouble du transit…..),

malgré un bilan clinique et paraclinique normal et malgré la réassurance du corps

médical, qui n’est que temporaire, cette crainte peut concerner un ou plusieurs

systèmes de l’organisme, ou un organe spécifique ou une maladie spécifique.il s’agit

d’une préoccupation exagérée sans être délirante, et non centrée sur l’apparence .

- durée supérieure à 6 mois, avec un retentissement socio-professionnel et familial

- évolution chronique, marquée par une fluctuation de la symptomatologie, les

facteurs de bon pronostic : début aigu, durée courte, comorbidité somatique,

absence de trouble de la personnalité

- DC différentiel : trouble anxieux, dépression, autre trouble somatoforme

-l’hypocondriaque est un sujet sur consommateur de soins (consultations, examens

complémentaires, médications, voire chirurgie….), qui a pas mal de connaissances

médicales et met souvent la médecine en échec

4/TROUBLE PEUR D’UNE DYSMOPHIE CORPORELLE= DYSMORPHOPHOBIE

- une croyance (non délirante) imaginaire, ou une préoccupation persistante

concernant l’existence d’un défaut de l’apparence physique, concernant tout ou une

partie du corps, ou une préoccupation démesurée et exagérée d’un défaut réel.

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- survient entre l’adolescence et le début de l’âge adulte.

- les plaintes concernent la forme ou la dimension de certaines parties du

corps (visage, oreilles, nez, dents, seins…..), cliniquement significative ces

préoccupations sont à l’origine d’une souffrance cliniquement significative, ou d’une

altération du fonctionnement.

- la préoccupation n’est pas mieux expliquer par un autre trouble mental (anorexie

mentale ou il y’a une insatisfaction de la forme et la dimension du corps).

- des consultations spécialisées multiples dans un but de faire disparaitre le

défaut (dermatologues, dentistes, et chirurgiens esthétiques…...).Alors que le

traitement proposé ne soulage pas le patient, qui demeure toujours insatisfait des

modifications effectuées et /ou de nouveaux défauts qui apparaissent.

5/TROUBLE DOULEUREUX

- Une douleur dans un ou plusieurs localisations anatomiques, elle est

d’intensité suffisante pour justifier un examen clinique, cette douleur ne

respecte pas la distribution neuro-anatomique.

- Elle n’est pas expliquée ni par un trouble physique, ni par un autre trouble

mental (trouble anxieux, trouble de l’humeur dépressif ….), elle n’est

également intentionnelle ou feinte.

- Facteurs psychologiques jouant un rôle dans le déclenchement, l’aggravation,

et la persistance de la douleur.

- Souffrance significative et retentissement marqué.

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- Un tableau aigu duré inférieure à 6 mois, peut être associé à un trouble

anxieux, alors que le tableau chronique d’une durée supérieure de 6 mois

peut être associé à un trouble dépressif, le DC différentiel se fait

essentiellement avec le trouble somatisation.

6/TROUBLE SOMATOFORME INDIFFERENCIE

- Une ou plusieurs plaintes somatiques persistantes pendant au moins 6 mois.

- cette plainte n’est pas produite intentionnellement ou feinte, et elle n’est pas

mieux expliquée par une une atteinte organique, une iatrogénie

(médicament), une addiction, ou un autre trouble mental.

- Le syndrome de fatigue générale constitue la forme commune.

- Retentissement marqué sur le fonctionnement, et l’évolution est imprévisible

le trouble, le DC différentiel se fait essentiellement avec le trouble

somatisation.

E/ DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS

- Dépression masquée

- Simulation et trouble factice (pathomimie)

- Délire hypocondriaque

- Maltraitance chez l’enfant

F/ PRISE EN CHARGE DES TROUBLES SOMATOFORMES

- Prise en charge globale médico-socio-psychologique.


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- Eliminer une pathologie somatique, prise de toxique ou médicament.

- Examens complémentaires initiaux selon l’orientation diagnostique.

- Importance du rôle coordinateur du médecin généraliste référent (exp

médecin de famille).

- Approche thérapeutique globale : somatique, psychologique et sociale :

a - Règles hygiéno-diététiques

b- chimiothérapie : antidépresseur et anxiolytique, rechercher et

traiter

également des complications : dépression, addiction ….

c - psychothérapie : thérapie verbale : psychothérapie de soutien

et

d’inspiration analytique. Thérapie corporelle (la relaxation),

thérapie

cognitivo-comportemental TCC.

- Une fois le DC posé limiter les hospitalisations itératives, et les prescriptions

répétés de médicaments et d’examens complémentaires, car il y’a risque de

renforcement de la conviction d’une organicité, et risques d’abus et de

dépendances aux psychotropes.

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