Tableau de Loge de Maître: Branche D'acacia Symbolisant L'éternité Et La Résurrection

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Tableau de loge de maître


Comme tous les tableaux de loge, celui de maître est une
illustration de l’enseignement du grade auquel il fait réfé-
rence, il est la mise en système de ses symboles particuliers.
Dans la maçonnerie anglaise, les principes mis en jeu
se sont stabilisés vers la fin du xixe siècle et constituent
une sorte de standard, on les appelle les Tracing board, les
planches tracées.
Dans le tableau du 3e grade, la situation existentielle
de l’Homme disparaît, pour laisser place à un espace libre
seulement éclairé par neuf étoiles qui, avec le tétragramme,
forment le 10, fin du cycle cosmique, représenté par le
cercueil, la tête de mort, les ossements, mais aussi par la
branche d’acacia symbolisant l’éternité et la résurrection
(Annexe 8).
Au centre, on retrouve dans presque tous les rites outre
un cercueil sur lequel est posé un crâne avec une bouche
origine du verbe ou de la parole perdue, des ossements
entrecroisés, une équerre et un compas séparés (l’équerre
matérialiste se situe à l’occident, le compas se trouve aux
pieds du cadavre, côté Orient), un maillet, un niveau, un fil
à plomb, les lettres MB à côté de l’équerre (ouverte vers
l’occident), à l’extérieur du cercueil une branche d’acacia.
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Tableau de loge de maître

À noter que les premiers tableaux faisaient figurer le corps


d’un mort puis ils représentèrent la tombe, le cercueil n’ap-
paraissant que plus tardivement.
ROS. Le tableau est décrit ainsi : un carré long de tissu
noir de 0,90 m x 1,80 m. Sur le tapis de loge sont disposés  les
ossements figurant le cadavre d’Hiram, le crâne à l’Orient
tourné vers l’Occident et deux tibias entrecroisés, le compas
ouvert au-dessus du crâne, les pointes tournées vers l’Occi-
dent, l’équerre installée au bas du tapis, les branches diri-
gées vers l’Orient, la planche à tracer à l’Orient entre la
corde à nœuds et le tapis de loge. Deux rameaux d’acacia
entrecroisés figurent sur le tableau en bas du tapis, les 9
marches sont disposées devant le tapis à l’Occident, en-
tourées des deux colonnettes. La lumière de la loge, sous le
boisseau, est installée à l’Orient entre la chaire de Salomon
et la corde à nœuds.
Rite français philosophique : avant le récit
traditionnel, pour se transposer dans le Temple
de Salomon, un tableau le symbolisant est
déroulé au cours de la cérémonie d’élévation : ce
Temple était trois fois plus long que large. Le por-
tique, situé à l’est, répondait à la largeur. Sur ce
portique, devant l’entrée du porche, étaient fixées
deux colonnes d’airain. L’une était nommée Jakin,
l’autre, Boaz.
Boaz ; Camarde ; Carré long ; Colonnes ;
Jakin ; Tapis de loge
Houppe dentelée ; Tableau de loge ; Tapis de loge

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Table Ronde (Ordre de la)

Table Ronde (Ordre de la)


Ordre de chevalerie initiatique né en France au xiie
siècle, qui se répandit en Grande-Bretagne. Ses membres
sont appelés Chevaliers de la Table Ronde ou Chevaliers du
Saint Graal parce que, d’une part, ses dirigeants se réunis-
saient autour d’une table ronde ou ovale afin de préserver
entre eux une stricte égalité de principe, d’autre part, parce
qu’ils étaient censés être à la recherche du saint Graal, un
vase qui aurait contenu quelques gouttes du sang de Jésus
crucifié et qui aurait été rapporté en France par Joseph
d’Arimathie, accompagné de la mère de Jésus, de Marie
Madeleine et de quelques autres femmes. L’histoire de
l’Ordre de la Table ronde est mal connue, du fait qu’elle
résulte surtout de romans de chevalerie, qui mélangent
traditions et fictions de telle sorte qu’il est difficile de dis-
tinguer les unes des autres. Le plus ancien de ces romans
est le Brut du poète Jersyais Wace. Parurent ensuite ceux
de Chrétien de Troyes, de Robert de Boron, de Guiot de
Provins qui seront à leur tour la principale source d’inspira-
tion du poète templier bavarois Wolfram von Eschenbach.
Les chevaliers du saint Graal s’engageaient à pratiquer
la chasteté, la droiture, l’amour du prochain, l’aide aux
déshérités, le pardon des offenses et le culte de l’honneur.
Leur queste du Graal avait en fait une signification plus
symbolique que matérielle : c’était surtout la recherche de
la lumière spirituelle par une constante volonté de dépasse-
ment de soi-même.
Idéal du maître ; Morale
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Tablier du maître

Tablier du maître
RÉAA. La blancheur du tablier du compagnon (ainsi
que celle de ses gants) sert à prouver l’innocence du réci-
piendaire, il sert aussi de masque pour le jeu de rôle du
cadavre. Le tablier de maître est blanc bordé d’un liseré
rouge, le cordon est bleu bordée de rouge. L’envers du tablier
est noir sur lequel on voit un crâne et des ossements croisés ;
il est porté ainsi lors de la cérémonie d’élévation depuis la
chambre lugubre jusqu’au retour de la lumière. Seul le très
respectable maître ne retourne pas son tablier.
RÉR. La bordure et la doublure sont bleu pâle, les glands
d’argent, ils ornent les tabliers de maître, montrant que le
bleu du ciel commence à apparaître dans la blancheur, que
l’innocence cède le pas à la connaissance et que l’obtention
de degrés est marquée par plus de couleur et plus de beauté.
ROS. Le tablier blanc est bordé d’un ruban bleu marine,
brodé du soleil, de la lune, de l’étoile à 5 branches et des lacs
d’amour, ainsi que les lettres M et B en alphabet maçon-
nique ; le cordon est couleur du Rite (bleu marine).
Dans la maçonnerie américaine de l’Encyclopaedia de
Mackey, le tablier est le même pour les trois degrés de la
maçonnerie bleue, il est fait de peau d’agneau et porte une
étroite bordure de ruban bleu.
D’autres rites indiquent que la bordure doit être rouge
de même que les rosettes. Les glands sont alors dorés et
308
Temple

leurs sept lignes symbolisent les sept rayons de la vie et les


sept états de la matière.
Bavette ; Placement du corps
Alphabet maçonnique ; Bavette ; Cordon ou
Baudrier ; Tablier
Temple
Le temple peut être considéré sous plusieurs angles, il
est à apprécier comme :
– lieu secret. Le temple égyptien, entouré d’une enceinte
qui interdit l’accès de l’édifice au profane, n’est pas compa-
rable à une église où le public et les fidèles sont librement
admis. Le temple abrite la puissance créatrice qui organise
les mondes. Une telle énergie ne saurait être approchée que
par des spécialistes avec à leur tête pharaon. C’est pourquoi,
la structure du temple est un axe qui part de l’extérieur, de
la lumière apparente, pour aboutir jusqu’au cœur du sanc-
tuaire, siège de la lumière secrète, celle du divin ;
– lieu sacré. Dans la Grèce antique, tout lieu peut revêtir
un caractère sacré à condition qu’un dieu s’y soit manifesté
ou qu’un héros y soit mort. Le terme grec désignant l’espace
sacré, temenos, s’applique aussi bien à un modeste autel,
simple monticule de terre ou espace sacré placé près d’une
rivière ou au cœur d’un bois, qu’au vaste édifice entouré
d’une colonnade érigé en l’honneur d’un des grands dieux
de l’Olympe. À l’origine, le temple est simplement l’espace
du ciel délimité par les augures pour y observer le vol des
309
Temple

oiseaux. Par la suite il est devenu l’édifice lui-même, à partir


duquel, selon des règles strictes, s’effectuait cette observa-
tion. Fermé à la population il abrite la statue de la divinité
et son trésor ;
– lieu central. Le Temple de Salomon, construit au Ier
millénaire avant notre ère, formait probablement une série
de cours communicantes s’inspirant des formules architec-
turales des temples syriens. Le Saint des saints, le sanctuaire
central était si sacré que seul le grand prêtre pouvait y péné-
trer. Là se trouvait l’Arche d’Alliance, contenant les tables
de loi données à Moïse par le Dieu des Hébreux. Après sa
destruction, il demeure une centralité pour le judaïsme, les
croyants se tournant dans sa direction pour leurs prières.
Les musulmans le considèrent comme un de leurs hauts
lieux de pèlerinage ;
– observatoire céleste. Il semble évident que certains
sites mégalithiques aient été à la fois temples et observa-
toires astronomiques. C’est le cas du cercle de mégalithes
de Stonehenge en Angleterre. Ce temple solaire et lunaire
était probablement dédié au cosmos ;
– réplique du cosmos. Les textes sacrés égyptiens expli-
quent que le temple est à l’image du cosmos : en pénétrant
dans le naos, le pharaon franchit les « portes du ciel ».
C’est dans les rites de la franc-maçonnerie, héritiers des bâ-
tisseurs du Temple de Salomon, que le temple adopte le plus
clairement une dimension cosmique ; sa voûte est constellée
d’étoiles, lune et soleil y sont présents, les références aux
310
Temple

points cardinaux ordonnent l’espace du temple, les circula-


tions se font par rapport au mouvement des planètes.
Le temple maçonnique peut-être perçu comme un
syncrétisme de tous ces aspects, à la fois sacré, central, cos-
mique et spirituel auquel s’ajoute le temple symbolique. Le
temple est la réalisation et la figure du règne hiérarchique
de la vérité et de la raison sur terre.
Les noms d’architectes que nous a transmis l’Antiquité :
Chemmis, Dorus, Salyrus, Pilhéo, Briassis, Trophonius,
Àgamède, Dédale, Deucalion, Thésée, Callimaque, sont
autant de noms du soleil et de la lune. La construction du
temple d’Apollon à Delphes est attribuée à Agamède et à
son frère Trophonius. Plutarque dit que, lorsque le temple
fut achevé, les deux frères demandèrent au dieu leur récom-
pense. Apollon leur ordonna d’attendre huit jours, et de
faire bonne chère jusque-là. Ce terme arrivé, on les trouva
morts. Le dieu scandinave Thor tue également les deux ar-
chitectes qui demandaient, à titre de salaire, le soleil et la
lune pour bâtir une ville aux immortels.
Il suffit que 7 maçons régulièrement initiés se réunis-
sent sous la voute étoilée, tracent sur le sol le tableau de
loge, matérialisent les colonnes, le soleil, la lune, l’équerre,
le compas. Il n’est même pas nécessaire que le Volume de
la loi sacré soit là, il suffit que les présents le mentalisent. Il
suffit qu’ils se placent aux postes des offices et ouvrent les
travaux pour que le temple existe et devienne cet endroit
sacré qui disparaîtra à la fermeture des travaux.
311
Temple de Jérusalem

En franc-maçonnerie, il est entendu que le Temple ne


préexiste pas : ce sont les maçons qui le construisent à la fois
collectivement (Temple humanitaire) et individuellement
(personnalité humaine, pierre cubique dite philosophale en
hermétisme). Ils sont la présence du Temple vivant, dont
les édifices ne sont que les symboles. En ce Temple vivant,
anthropomorphisé, qui a son image en chacun des francs-
maçons, s’accomplissent les vrais Mystères, autrement dit
ceux de la vie. Sachons nous transformer en Temple et nous
préserver de toute profanation, afin que les Mystères qui
s’accomplissent en nous soient ceux du véritable Art Royal !
Oswald Wirth.
Mort mythique ; Mort symbolique ; Temple de
Jérusalem ; Temple de Salomon ;
Temple de Zorobabel ; Temple d’Hérode
Annexe 11 ; Architecture ; Cathédrale ; Hermétisme
Naos ; Temple

Temple de Jérusalem
Le Temple doit incarner la paix, le repos et la pérennité.
Le Temple n’était pas construit sur un terrain plat, mais
par degrés successifs à flanc de montagne.
Avant la quatrième année du règne de Salomon, c’est
en nomade que les Hébreux célébraient le culte de YHVH,
dans une simple tente démontable et transportable, dans le
Temple du désert pendant l’Exode, puis à Jérusalem en at-
tendant la construction en dur.
312
Temple de Jérusalem

Le premier Temple ou Temple de Salomon a été


construit, d’après la Bible, par le roi Salomon au xe siècle
av. J.-C. (Annexe 4). On le date d’après
I rois, 6, 1 ce fut la 480e année après
la sortie des enfants d’Israël d’Égypte,
la 4e année de son règne sur Israël, au
mois de ziv, qui est le second mois, que
Salomon commença à bâtir la maison
de l’Éternel. Les ressemblances avec
d’autres temples de la région appa-
raissent dans l’ornementation et la
construction. D’inspiration phénicienne, moabite et sy-
rienne, construit avec l’aide de Tyr, ce Temple atteste du
syncrétisme et du cosmopolitisme du roi Salomon.
Le deuxième Temple, le Temple de Zorobabel, fut
construit au retour de la captivité des Juifs à Babylone, vers
536 av. J.-C. Il fut terminé le 12 mars 515.
Le troisième, le Temple d’Hérode, fut une extension
massive du second Temple, y compris une rénovation du mont
du Temple, initiée par Hérode 1er le Grand vers 19 av. J.-C.
Lorsque Jérusalem est devenue une ville chrétienne, le
site même du Temple, ruiné, fut laissé en l’état mais, selon
certains (Anonyme de Plaisance, Cyrille de Scythopolis,
Grégoire de Tours), une église Sainte-Marie-la-Neuve,
commémorant la Présentation de Jésus au Temple, fut
construite par Justinien, entre 531 et 543, au bord de l’es-

313
Temple de Jérusalem

planade ; elle sera détruite par les Perses lors du siège de


Jérusalem en 614.
Selon le Coran, la construction du Temple fut com-
mencée par le prophète Daoud (David !) et terminée par
son fils, Souleymane (Salomon !). Souleymane l’aurait
construit à l’aide des djinns qui étaient sous ses ordres.
C’est en hommage à son père qu’il a fini les travaux.
Le Temple de Jérusalem fut tour à tour rempli et
abandonné par la foule inconstante des Hébreux ; un roi
d’Égypte le pilla, un roi d’Israël trouvant que l’exemple
méritait d’être suivi l’imita, un autre en ferma les portes
et appela d’autres dieux sur d’autres autels. Ézéchias lui
rendit un moment son éclat, mais son fils Manassé brisa
le tabernacle de Jéhovah. Après quatre siècles d’existence
et de fortunes diverses, il s’écroula dans l’incendie allumé
par l’armée babylonienne. Rebâti après la captivité, devenu
tout à la fois temple et forteresse, il fut renversé de fond
en comble le 10 août 71 de l’ère chrétienne par l’armée de
Titus. Sur ses ruines se sont élevés d’autres sanctuaires, tour
à tour églises et mosquées, suivant que domine à Jérusalem
la fortune de l’Orient ou celle de l’Occident.
Aujourd’hui, il ne reste du Temple, comme vestige,
que les murs de soutènement de l’esplanade construite par
Hérode et les restes des arches qui permettaient l’accès à
l’esplanade.
La mosquée Al-Aqsa,  la lointaine, construite très près
de l’ancien Temple, est l’un des principaux lieux saints de
314
Temple de Salomon

l’islam. Entre 1969 et 1983, le dôme de la mosquée Al-Aqsa


était recouvert d’aluminium par anodisation, ce qui lui
donnait un aspect argenté. En 1983, par souci d’authenti-
cité, on lui a redonné son revêtement d’origine en plomb,
de couleur gris foncé.
Parole retrouvée
Temple de Salomon
Le Temple de Salomon occupe une place prépondérante
dans les rites de la franc-maçonnerie comme toile de fond
allégorique, symbolique et spirituelle.
Appelé aussi le Beth Hamikdach, la maison de la
sanctification.
Sa construction fait l’objet, dans la Bible hébraïque, des
chapitres 6 à 8 du Premier livre des Rois. Il agissait comme
un foyer de la vie religieuse et culturelle, étant le lieu des
sacrifices décrits dans la Torah sous le nom de korbanot.
La date supposée de son achèvement se situerait aux alen-
tours du xe  siècle av.  J.-C., celle de sa destruction par les
Babyloniens en 586 sous Nabuchodonosor. C’est ce Temple
auquel il est fait référence dans les grades bleus de la franc-
maçonnerie de construction.
Dieu ne permet pas au roi David d’édifier le Temple,
parce qu’il a été un guerrier et qu’il a du sang sur les mains.
C’est à Salomon, un des ses fils que revient cette charge,
la quatrième année de son règne. David lui remet le plan,
315
Temple de Salomon

l’agencement architectural de l’édifice, le choix de la ville


et le lieu de l’emplacement : l’Arche de l’Alliance ayant
été transportée jusqu’au Mont Moriah, la porte du ciel, à
Jérusalem. Il devra respecter le modèle jadis dicté à Moise
par Dieu. Le roi sage veut pérenniser la religion du Dieu
unique.
Salomon le fait édifier sur le mont Moriah, là où
Abraham aurait du sacrifier son fils Isaac en offrande à
Dieu. Ce choix signifie que Yahvé veut la miséricorde et
non le sacrifice. Cette Maison est le signe d’une alliance
entre Dieu et les hommes mais aussi une offrande pacifique
afin d’unir son peuple à l’âme de Dieu. Le temple est le lieu
où l’on peut rencontrer la divinité même si celle ci demeure
immanente comme le remarque Salomon : Tu transcendes
tout et rien ne peut te contenir, Tu es le lieu du monde mais le
monde n’est pas Ton lieu.
Grâce au Temple, Jérusalem devient une ville sainte.
On pense qu’il fut construit dans la partie est de l’ac-
tuelle vieille ville de Jérusalem, dans le secteur de l’aram-
ech-Charif. La partie la plus haute du rocher, aujourd’hui
couverte par le dôme du rocher peut avoir été le sanctuaire
intérieur. Le mont du temple occupe une place privilégiée
en islam pour les mêmes raisons que celles des Juifs et des
Chrétiens ; à la rédemption, les morts se présenteront au
temple pour y passer en jugement.
Les descriptions contenues dans les Livres des Rois et
dans les Chroniques, malgré l’abondance de détails tech-
316
Temple de Salomon

niques, restent un peu floues. Dans sa forme, le Temple


s’apparente aux monuments religieux du monde cananéen
avec des types de construction empruntés aux phéniciens.
Les bonnes relations diplomatiques que le roi sage entre-
tient avec le roi de Tyr, au Liban, lui permettent d’obtenir
du bois de cèdre et de genévrier nécessaire à la construction.
En contrepartie Salomon lui procure chaque année du blé
et de l’huile. Il cède aussi 20 cités de Galilée. Le roi de Tyr,
Hiram, lui envoie des architectes, des maçons, notamment
un bronzier phénicien maître maçon qui lui aussi s’appelle
Hiram, cité par la Bible. Les carrières du royaume fournis-
sent les pierres. Des dizaines de milliers de travailleurs sont
réquisitionnés pour les travaux.
La construction du Temple requiert sept années. Il
aurait été construit en pierre taillée alors que jusque là les
autels étaient construits en pierre brute, signe de la sédenta-
risation du peuple des Hébreux. Ces pierres sont préparées
dans la carrière (Rois, chapi6, verset 7) car le Temple ne doit
pas être souillé par le fer qui tue et introduit la division entre
les hommes (I Rois, 6.7 : 6.7 : Lorsqu’on bâtit la maison, on
se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni
aucun instrument de fer, ne furent entendus dans la maison
pendant qu’on la construisait.). Notons que le ciment salo-
monique fut composé de farine de froment, de lait, de vin
et d’huile. Cette singulière composition enseigne que l’Ar-
chitecte employa douceur, bonté, sagesse et puissance pour
317
Temple de Salomon

cimenter le monde. Elle enseigne aussi que les pierres ne sont


tenues que par le travail (le salaire) des ouvriers.
Sur le parvis s’élève l’autel des holocaustes, fait de
bronze, auquel on accède par des degrés. Non loin, le
texte des Chroniques situe une estrade de bronze où le roi
Salomon prit place au cours de la cérémonie de la dédicace.
L’orateur y monte, afin que sa voix soit entendue par la
foule réunie autour de l’autel. Les deux colonnes creuses et
métalliques, Jakin et Boaz, auraient pu être des amplifica-
teurs sonores.
Les deux colonnes placées devant le Temple pouvaient
aussi désigner les deux pouvoirs qui gouvernaient le peuple :
la colonne royale, rouge de Boaz et la colonne sacerdotale,
blanche de Jakin. Quand les deux pouvoirs gouvernaient
avec Sagesse, un arc-en-ciel s’installait au-dessus des deux
colonnes et la paix, Chlomo en hébreu, Salomon régnait
sur le peuple. Dans la zone sud-est du parvis, du côté de
la colonne Jakin, est placé l’immense bassin appelé mer
de bronze ou mer d’airain, reposant sur douze bœufs de
bronze répartis en quatre groupe de trois selon chacun des
points cardinaux ; destinée aux ablutions des prêtres, cette
énorme réserve d’eau rappelle le lac sacré des temples égyp-
tiens mais se retrouve aussi en d’autres sanctuaires de la
Mésopotamie.
Le Temple est construit en enfilade en trois parties : le
Vestibule ou portique devant le Temple, le Saint, Hêkhal,
la chambre du milieu, le Débir, le Saint des saints, (qui est
318
Temple de Salomon

dit aussi lieu de la Parole car c’est là que Dieu se manifeste)


destiné à abriter l’Arche d’Alliance qui contient les deux
pierres gravées des dix commandements remises à Moise
par Dieu. Le Vestibule était éclairé par la pleine lumière
du soleil visible (lumière extérieure), le Saint lieu par la
lumière indirecte du soleil (lumière réfléchie) et le Saint des
Saints par le soleil invisible ou spirituel (lumière intérieure),
aussi appelé soleil de minuit dans l’ésotérisme islamique.
Les trois parties du temple, le portique, le Saint et le Saint
des saints sont, en fait, des espaces de lumière différentes
à travers lesquelles la Parole divine rencontre progressive-
ment l’homme. Ainsi dans le vestibule, l’homme est à la
lumière du jour. Dans le Saint, c’est le chandelier qui crée la
lumière. Dans le Saint des Saints il n’y a pas de lumière au
sens matérielle. Elle est incréée, elle est « Présence ».
Les différentes salles ne sont pas au même niveau.
L’intérieur est recouvert de cèdre. L’or y abonde. La pierre
est censée évoquer la stabilité, le bois la vitalité et l’or la
spiritualité.
On entre dans le Hékhal par une porte à deux vantaux
de cyprès, dont l’huisserie est en bois d’olivier, décorée
aussi de chérubins et de palmes (I Rois chap. 6, vers. 33-35)
L’édifice est un modèle de symbolique géométrique
fondé sur la coudée ; le dieu égyptien Thot, inventeur des
lois, patron des scribes, assimilé à la connaissance est repré-
senté une coudée à la main, symbole de l’ordre, de la justice
et de la vérité. Le bâtiment mesure 60 coudées de longueur,
319
Temple de Salomon

20 de largeur et 30 de hauteur. Le portique a 20 coudées de


longueur dans le sens de la largeur du Temple et 10 coudées
de largeur sur le devant (I Rois 6,3). L’intérieur du sanc-
tuaire qui contient l’Arche d’Alliance est en forme cubique
parfaite de 20 coudées (I Rois 6,20) ; il y a deux chérubins
en bois d’olivier sauvage de 10 coudées de haut, dont les
ailes mesurent chacune 5 coudées, l’autel en bois d’acacia
est également de 5 coudées de côté (Annexe 4 et 14).
Le symbolisme cosmique de l’édifice est patent, chaque
objet qu’il contient s’y trouve ordonné : par exemple, le
chandelier à sept branches représente les sept planètes ; la
table désigne l’action de grâces pour tout ce qui s’accomplit
dans l’ordre terrestre, les douze pains de proposition, pains
des faces divines, figurent les mois de l’année.
Quant à l’Arche d’Alliance, posée sous les ailes des ché-
rubins, elle est le symbole des intelligibles.
La pierre fondamentale du Temple est celle qui sup-
porte l’Arche d’Alliance. Elle-même possède une valeur
cosmique ; elle est la pierre de Béthel, sur laquelle Jacob
endormi put contempler les cieux ouverts. C’est le centre
du monde. Le point de communication entre le monde ter-
restre et le monde divin, l’axis mundi.
La vraie nature de l’édifice est avant tout d’ordre spiri-
tuel, l’art n’existe que pour traduire l’idée ; pour les deux
civilisations, d’Israël et d’Égypte, on parle de sacralisation
de l’art.
320
Temple de Salomon

À travers le Temple, Salomon veut édifier une société


ouverte sur la transcendance. Il veut opérer une transfor-
mation spirituelle du monde, le mener vers la voie de la
perfectibilité, transmuter l’humain en divin : le Temple
doit être l’image symbolique de l’homme et du monde dé-
montrant qu’il faut d’abord vivre en esprit, réaliser en soi
même sa reconstruction afin d’accéder à la connaissance du
temple céleste (Annexe 12).
L’entrée de l’édifice est à l’occident tandis que l’Arche
d’Alliance est à l’Orient. Cette orientation évoque le
chemin qui mène à la lumière. Ce chemin qui passe par une
loi du devenir intérieur, par une transformation spirituelle,
la quête de l’intégrité personnelle.
Le Temple est le point de convergence entre Dieu et sa
création, entre la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste.
Les cabalistes se servent de la configuration du Temple
pour y inscrire ce qu’ils appellent les quatre états de l’uni-
vers. Partant des parvis on trouve ainsi :
– Le monde de l’action :  Asiah, le parvis.
– Le monde des formes : Yetsira, lieu des émotions ; le
vestibule ou olam.
– Le monde des idées : Briah, lieu des pensées intellec-
tuelles ; le palais ou hekhal.
– Le monde de l’émanation spirituelle : Atsilout, lieu
des sentiments ; le debir, qui a la même racine sémantique
321
Temple de Salomon

que dabar (la parole en hébreu). L’obscurité du Saint des


saints ne doit pas être entendue en tant qu’absence de
lumière, mais comme son principe non manifesté, la source
invisible à l’origine de son aspect manifeste ou visible.
Ces mondes représentent un itinéraire à parcourir en
partant du  monde profane, visible, matériel, tangible vers
un monde sacré, subtil, caché qui se dévoilera peu à peu  à
celui qui aura su se mettre en route (Annexe 12).
Selon une légende, que rapporte notamment Le
Témoignage de la Vérité des Séthiens et le Talmud judaïque,
il lui serait arrivé de faire appel à des démons, notamment
pour pouvoir achever la construction du Temple, achève-
ment compromis par l’assassinat d’Hiram.
Dans les ouvrages religieux médiévaux, les représenta-
tions des chantiers d’église s’intitulent : construction de
Temple de Salomon. La grande basilique Sainte-Sophie
à Istanbul, le Dôme du Rocher à Jérusalem, le siège des
Templiers et de nombreuses cathédrales médiévales
furent tous conçus comme la réaffirmation symbolique de
l’original.
Les diverses sociétés de compagnonnage qui existent
en France font remonter leur origine à la construction du
Temple de Salomon ; la plupart d’entre elles ont adopté le
mythe d’Hiram, bien qu’elles se donnent des chefs par-
ticuliers. Quelques-uns des tailleurs de pierre s’appellent
enfants de maître Jacques, qui était sculpteur et architecte,
collègue d’Hiram, et auquel la légende attribue une vie et
322
Temple de Salomon

une mort assez semblables à celles de ce dernier. Le père


Soubise, également employé dans les travaux du temple, est
le patron des charpentiers.
Le Temple maçonnique se veut être une image du
cosmos ; de ce point de vue, le Temple de Salomon est
l’Univers Solaire, et Hiram Abif, le Grand Maître bâtis-
seur du Temple, est le Soleil qui voyage à travers les douze
signes du zodiaque, où il exécute le drame mystique de la
légende maçonnique.
Il n’est pas sacré en lui-même, mais il le devient par la
direction donnée à la pensée. Les francs-maçons viennent
s’y parfaire par un travail sur soi, prenant comme modèle
sa construction.
Pour le RÉAA, le Temple maçonnique, à l’image de la
Loge des Bâtisseurs de cathédrales, n’est pas le Temple lui-
même dans lequel Dieu est censé venir résider selon la des-
cription qu’en donne le Livre des Rois, il est en construction
à l’Occident et peut se confondre avec la cité.
Grand maître bâtisseur du Temple (Le) ; Interdiction
du fer ; Légende de Betsaléel ; Légende du Shamir ;
Ouvriers du Temple de Salomon ; Shittim ; Temple ;
Temple du désert
Annexe 11 ; Boaz ; Colonnes ; G (Lettre) ; Jakin 
Boaz ; Colonne ; Jakin ; Shekhina

323
Temple de Zorobabel

Temple de Zorobabel
Deuxième Temple des Hébreux, construit par Josué
et Zorobabel à Jérusalem en 537 avant notre ère. Comme
l’avait fait Salomon, les constructeurs louèrent les services
de Sidoniens et de Tyriens pour apporter les bois du Liban.
C’est la seconde année de leur arrivée au Temple de Dieu à
Jérusalem, le deuxième mois, que Zorobabel, fils de Shéaltiel,
et Josué, fils de Yoçadaq, avec le reste de leurs frères, les prêtres,
les lévites et tous les gens rentrés de captivité à Jérusalem, com-
mencèrent l’ouvrage, et ils confièrent aux lévites de vingt ans
et au-dessus la direction des travaux du Temple de Yahvé
(Esd 3,8).
Le second Temple ne pouvait avoir le lustre du premier.
De plus, certains éléments avaient été définitivement dé-
truits ou perdus, et ne purent être remplacés : l’Arche
d’Alliance, les Ourim et Thoummim, l’huile sainte, le feu
sacré, les tables du Décalogue, le pot de manne, et le bâton
d’Aaron.
Temple de Jérusalem ; Temple de Salomon ;
Temple d’Hérode
Temple d’Hérode
Le temple d’Hérode de Jérusalem est le nom donné aux
extensions massives du second Temple de Jérusalem et aux
rénovations du mont du Temple, réalisées par Hérode 1er
le Grand. Ce projet débuta vers 19 av. J.-C. Le bâtiment
avait quarante-cinq mètres de haut et il fallut plus de qua-
324
Ternaire

rante-six ans pour le construire (Jn 2, 20). Flavius Josèphe


écrit que lorsque le soleil l’éclairait, on ne pouvait le fi xer
longtemps du regard tant on était ébloui par la blancheur
de sa pierre et par l’or de ses décorations. La destruction de
ce temple par les troupes romaines de Titus en 70 de l’ère
chrétienne est relatée dans La Guerre des Juifs de Flavius
Joseph.
Temple de Zorobabel
Temple du désert
À l’époque de Moïse, le Tabernacle originel était une
tente désignée par le mishkan, la Demeure ou Tente d’Assi-
gnation (de Rencontre), elle abritait l’Arche d’Alliance.
Les voiles qui délimitaient l’espace sacré étaient soute-
nues par des poteaux en bois de shittim. C’était un lieu de
culte mobile pour les Hébreux depuis le temps de la sortie
d’Égypte, puis de la conquête du pays de Canaan relatée
dans le Livre des Juges, jusqu’à ce que ces éléments fassent
partie du Temple de Salomon aux alentours du xe  siècle
av.  J.-C. Le mishkan, tel qu’il est décrit dans le Torah,
a fonctionné pendant les 40 ans du Désert puis en Israël
jusqu’à la construction du Temple de Salomon, soit environ
480 ans.
Ternaire
René Guénon présente dans son livre La Grande Triade
les divers types de rapports que peuvent entretenir les
325
Ternaire

termes d’un ternaire. Trois fondamentaux se rencontrent


dans la Tradition : un principe se polarisant en deux com-
plémentaires (comme c’est le cas pour l’Unité dont déri-
vent le principe masculin, le Ciel, et le principe féminin, la
Terre), un ternaire composé de ces deux complémentaires
et de la résultante de leur union (comme c’est le cas pour
le Ciel, la Terre et l’Homme, fils de la Terre et du Ciel),
un ternaire linéaire où un terme engendre le deuxième qui
engendre le troisième (comme c’est le cas pour les « trois
mondes », la manifestation informelle, la manifestation
subtile et la manifestation corporelle). Le ternaire, incluant
la Terre, le Ciel et l’Homme, place ce dernier en position
de médiateur entre les deux premiers ; autrement dit entre
équerre et compas comme étant aussi le lieu où se trouve le
maître en franc-maçonnerie.
Des types de ternaires existent dans d’autres tradi-
tions : les trois mondes (le Tribhuvana hindou), le ternaire
Spiritus, Anima, Corpus (se retrouvant dans la Tradition
chrétienne telle qu’exposée au Moyen Âge), le ternaire
Soufre, Mercure, Sel des alchimistes, le ternaire Deus,
Homo, Natura (employé aussi par la chrétienté), le ter-
naire Providence, Volonté, Destin (figurant dans la doc-
trine délivrée par Pythagore, par exemple), le triple temps
(passé, présent, avenir), le Triratna bouddhique, Bouddha,
Dharma, Sangha.
À l’ensemble président l’Unité et le retour à elle. Si tous
les êtres ne cessent jamais d’être contenus dans l’Unité, en
revanche, ils perdent de vue ce rattachement. Leur  connais-
326
Tétragramme

sance s’est obscurcie, d’où par exemple la souffrance et les


erreurs sur la prétendue autonomie de l’individu.
Compas sur équerre ; Ennéade ; Neuf ; Passions
simples ; Rassembler ce qui est épars
Dualité ; Triangle ; Trois 

Tertre
Petit monticule de terre, levée de terre sur une sépulture.
C’est sous un tertre qu’est enfouie la dépouille d’Hiram
par les mauvais compagnons.
Hiram, symbole mâle, enterré sous le tertre, est le semen
virile pour la terra mater ou la tellus mater bien connu des
religions méditerranéennes, qui donne naissance à tous les
êtres. Sa mort est l’occasion du passage dans les tréfonds
telluriques, c’est la descente, mais aussi la fertilisation de ce
qui est en bas par ce qui est en haut, du principe féminin
par le principe masculin, de la terre par le ciel. En péné-
trant dans la terre, Hiram accomplit un rituel conjugal cos-
mique. Ce serait une hiérogamie si Hiram eût été un Dieu.
Il ne l’était pas, c’est pourquoi on parle de légende à son
propos et non de mythe.
Légende, conte ou mythe ; Légende
d’Hiram ; Tombeau
Tétragramme
Les quatre lettres hébraïques ‫( יהוה‬yod, hé, wav, hé),
formant le nom imprononçable du Dieu des Hébreux (selon
327
Tétragramme

le commandement de ne pas prononcer le Nom), sont ap-


pelées aussi tétragrammaton. Sa valeur guématrique est de
26. Dans les milieux allemands, on écrit JHWH. Il lui est
substitué un mot pour l’oralité : Adonaï. Cette substitution
s’appelle le Qéré permanent.
Le Zohar propose, comme forme ésotérique du
Tétragramme, une épée : le yod est le pommeau, le vav est
la lame, les deux hé sont les deux tranchants.
Dans la liturgie chrétienne le tétragramme est remplacé
par les mots Kurios en grec, Dominus en latin, Seigneur
en français. Dès le Moyen Âge, certains chrétiens ont lu à
haute voix YHVH en appliquant la vocalisation du terme
Adonaï, intercalant les trois voyelles a, o et a, obtenant
ainsi le nom Jehova. Cependant, le catholicisme a utilisé
de préférence, durant tout le xxe siècle, la transcription
Yahvé pour les éditions non liturgiques de la Bible. Mais
sur directive papale, la Congrégation pour le culte divin et
la discipline des sacrements, se référant à la Vulgate traduite
par Saint Jérôme, a décrété en 2001 que le tétragramme se
traduit en latin par Dominus et doit être rendu dans chaque
langue vernaculaire par un mot de la même signification.
Les Bibles protestantes traduisent et prononcent le té-
tragramme par l’Éternel.
Le mystère inépuisable du nom par lequel s’est révélé le
Dieu des Hébreux est ainsi chosifié par les dogmes, engen-
drant une tyrannie de l’interprétation, une appropriation
cléricale des commentaires. Par son formalisme, la raison
328
Thérapeutes

graphique a donné une théographie ne pouvant devenir


que belliqueuse.
Le nom hébreu de Jésus, Yéhousha, reprendrait le tétra-
gramme en y insérant en son cœur (milieu) un shin.
Lamed ; Légende du Golem ;
Mots substitués ; YHVH, YHWH 
Bible

Thaumaturge
Du grec « celui qui fait des tours d’adresse » devient, à
l’époque chrétienne, « celui qui fait des miracles », le terme
s’appliquant essentiellement aux miracles de guérison.
Dans la foi chrétienne, le premier thaumaturge a été
Jésus-Christ, dont de nombreuses guérisons miraculeuses
sont relatées dans les Évangiles.
Les rois de France étaient censés guérir les écrouelles par
le toucher, en prononçant la phrase : Le Roi te touche, Dieu
te guérit.
Par le relèvement, le maître de la loge apparaît comme
un thaumaturge qui guérit de la mort le nouveau maître.
Thérapeutes
Branche de l’essénisme répandue principalement à
l’ouest de la mer Morte et aux environs d’Alexandrie, sur
les bords du lac Maréotis. La communauté des thérapeutes
a été décrite, notamment, par Philon. Comme les autres es-
329
Titre en loge

séniens, ils s’adonnaient à la contemplation et à l’étude des


livres, tant d’ailleurs du zervanisme que de l’hébraïsme et de
Pythagore et de ses disciples. Des pythagoriciens, ils avaient
adopté l’initiation à trois degrés et le port de vêtements
blancs. Mais ils s’appliquaient aussi à l’étude de la médecine,
de la botanique et de la morale, d’où leur nom de « théra-
peutes », leur objectif essentiel étant de remédier aussi ef-
ficacement que possible aux maux du corps comme à ceux
de l’âme. Comme les autres communautés esséniennes, les
communautés de thérapeutes prenaient en commun leurs
repas, auxquels ils donnaient une solennité particulière les
jours de sabbat, également tous les cinquante jours. Car les
nombres sept (7) et cinquante étaient considérés par eux
comme particulièrement sacrés. Ils avaient aussi un calen-
drier propre, basé sur le cours du soleil et non sur celui de la
lune, comme l’est le calendrier juif classique. Mais leur règle
était moins sévère que celles des autres branches de l’essé-
nisme. Ils ne prohibaient pas le mariage et il leur arrivait
d’initier des non-juifs. La communauté essénienne dont des
vestiges ont été découverts près de la Mer Morte paraît bien
avoir relevé de la branche des thérapeutes, et Jean le Baptiste
en a très probablement fait partie quelque temps.
Thaumaturge
Titre en loge
RÉAA : Le Vénérable s’appelle Très Respectable ;
les surveillants Très Vénérable frère ; les frères Vénérable
Maître.
330
Tombeau

Rite de Salomon : Le Vénérable Maître d’œuvre est dis-


tingué du titre de Très Respectable Maître, le Surveillant
Ancien de celui de Vénérable Maître Premier Gardien,
le Nouveau Surveillant de celui de Vénérable Maître
Second Gardien. Tous les autres officiers ont la même ap-
pellation qu’en loge d’apprenti, mais précédée du titre
Vénérable Maître ; ainsi, l’Orateur, par exemple, est appelé
Vénérable Maître Orateur. Pendant la cérémonie d’élé-
vation à la Maîtrise, l’Expert prend le titre de Vénérable
Maître Enquêteur. Il est muni de l’épée flamboyante.
Office, officier

Tombeau
Monument qui sert de sépulture.
Les Égyptiens de l’Antiquité ont utilisé les tumuli pour
enterrer leurs morts jusqu’à la fin de période prédynastique.
C’est n’est qu’à l’Ancien Empire que les mastabas, puis les
pyramides prendront le pas sur les tumuli ; d’abord pour les
pharaons, puis pour les nobles et les notables. Dans la my-
thologie héliopolitainne des Égyptiens, le tumulus repré-
sente la butte émergeant de l’océan primordial d’où naquit
le soleil.
En 2002, un journaliste, Simcha Jacobovici, découvre
les résultats de travaux exécutés en 1980 sur un immeuble
à Talpiot, quartier de Jérusalem : un tombeau juif du ier
siècle qui contenait dix ossuaires. Les inscriptions de 6 os-
suaires attirent son attention : Maryah (forme héllénisée
331
Tombeau

de Mariam, Marie) ; Matyah (Mathieu) ; Yosah (José


ou Joseph) Yeshoua bar Yehosef (Jésus, fils de Joseph) ;
Yehouda bar Yeshoua (Judas, fils de Jésus) ; Mariamènou
e Mara. Contrairement à ce que les Évangiles annoncent,
Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est
pas ici ; mais il est ressuscité (Lc 24,5-6), le Christ ne serait
donc pas ressuscité et la tombe de Talpiot serait la sienne.
C’est seulement vers 1727, dans le manuscrit Wilkinson 
que l’on aperçoit le tombeau d’Hiram pour la première fois.
Considérer que l’initiation est achevée par le passage
dans le tombeau, c’est dire que c’est dans le tombeau que se
trouverait préservé le secret initiatique.
La condition humaine est une suite ininterrompue
d’épreuves, de morts, de résurrections qui prennent un
autre sens chaque fois que se répètent la gestation au
tombeau et la naissance d’Hiram. Le retour à l’origine, à
l’unité primordiale, le rite de passage dans le nœud où se
ligaturent ciel et terre a commencé sur le seuil du temple,
entre les 2 colonnes.
Les francs-maçons creusent des tombeaux pour les vices.
Cénotaphe ; Cercueil ; Maîtresse ;
Tableau de loge ; Tertre
Dualité

332
Transmission

Transmission
Si une lumière existe au cœur d’un être lumineux, alors
elle illumine l’univers entier. Mais si elle n’illumine point,
elle n’est qu’une ténèbre, logion 28.
Le terme « tradition » induit nécessairement un autre
terme, celui de « médiation », donc de transmission.
La transmission des savoirs et des connaissances acquis
par l’expérience ou par l’étude est pratiquée depuis la nuit
des temps par le genre humain, au moyen de méthodes et de
supports nombreux et divers.
La franc-maçonnerie propose une méthode pédago-
gique de la transmission de la Connaissance véhiculée par
ses rituels et ses symboles, un héritage spirituel, des voies
de la Connaissance inspirées de démarches personnelles
faites à partir d’une interrogation sur le sens profond de ses
symboles et de ses rites proposés à la réflexion. Il ne s’agit
pas d’un retour à une quelconque tradition religieuse, mais
bien d’un recours à la tradition comme forme de pensée,
comme mode de compréhension du monde.
La transmission de la tradition maçonnique présente
la particularité de contenir des valeurs qui transforment,
au-delà de la morale, en une manière d’être franc-maçon :
– elle n’impose jamais le chemin mais se contente de
montrer la direction ;
– tous les principes de la tradition demeurent suscep-
tibles d’un enrichissement personnel permanent ;
333
Tombeau

– la démarche maçonnique se situe dans le domaine


de l’expérience intime, ce qui explique le caractère fonda-
mental du secret, dans l’impossibilité de le communiquer
sous forme de discours.
Cette capacité n’est pas immédiate, elle a besoin de faire
un détour par ce que Paul Ricœur appelle Les signes d’hu-
manités déposés dans les œuvres de culture qui ne sont acces-
sibles que par le travail exploratoire du passé.
Le maître n’est pas celui qui transmet la Vérité.
Comment le pourrait-il ? Il est celui qui ouvre de nouvelles
pistes de réflexion à explorer. Son exemplarité est dans la
cohérence de ses actions, de son comportement avec son
discours aussi idéal soit-il.
Chaque individu se doit d’écrire sa lettre, de s’écrire,
c’est-à-dire de se créer, en renouvelant le sens, ce que les
francs-maçons appellent « apporter sa pierre à la construc-
tion du Temple ». Selon Marc-Alain Ouaknin, la tradition
doit être comprise, non pas seulement comme action de ré-
ception et de transmission mais comme recréation du sens.
Cette recréation est révélation. La révélation n’est donc pas
dans la réception de la parole révélée, parole parlée, mais
dans son renouvellement. Cette création/révélation est
ainsi libération car elle arrache l’être à son enlisement dans
le déjà-là. 
Mystique ; Parole perdue ; Parole substituée
Kabbale ; Tradition

334
Très respectable maître

Très respectable maître


En tenue au grade de maître, vocable le plus courant
pour s’adresser au vénérable de la loge.
Titre en loge
Trois grands maîtres
Salomon fournissait les provisions et l’argent pour payer
les ouvriers ; Hiram, Roi de Tyr, fournissait les matériaux
et Hiram-Abif était chargé de l’exécution de cette grande
œuvre.
Grand maître bâtisseur du Temple (Le)
Troisième degré
C’est par l’existence de ce degré que la franc-maçonnerie
peut être considérée comme une voie initiatique. Comme
l’écrivait Bruno Étienne : il y a société initiatique lorsque
les 10 variables suivantes sont réunies, après acceptation des
mots, rites, symboles et mythes : 1- Une légende de base jus-
tifiant le rite. 2- Un dépouillement physique vestimentaire
accompagné d’une réclusion. 3- La présence d’époptie dé-
voilée pour la contemplation des symboles et des mytho-
drames, c’est-à-dire le rite fondateur. 4- La présence des
4 éléments. 5- Un ou plusieurs voyages unidirectionnels.
6- Un rapport chute-élévation. 7- Une guidance, c’est-à-
dire une utopie voire une eschatologie. 8- Une uchronie. 
9- Une eurythmie en rapport avec les types de temps et
d’espace séparés donc sacrés. 10- Des épreuves physiques
335
Tubalcaïn

réelles ou symboliques liées au passage, à la mort et à la ré-


surrection. Ces 10 éléments se trouvent rassemblés à partir
du 3e degré avec la légende d’Hiram.
True guard
Signe utilisé au 3e degré du rituel irlandais de la
Maçonnerie symbolique  (proche du Rite York) : Chaque
fois que vous vous adressez au Vénérable maître, quand la
loge travaille au degré de maître maçon, vous devez le saluer
ainsi, quand vous parlez ou lorsque vous traversez le sol de
la loge.
Après un serment en 7 points, le nouveau maître reçoit
les modalités d’exécution de ce signe, un mot de passe et
une grippe de passe.
Tubalcaïn
La plus ancienne référence à Tubalcaïn dans la tradition
maçonnique remonte au Manuscrit Cooke aux environs de
l’an 1400. On y apprend que les enfants de Lamech parmi
lesquels Tubalcaïn auraient gravé sur 2 colonnes, l’une de
marbre pour résister à l’eau, l’autre en brique pour résister
au feu, l’ensemble de leurs connaissances scientifiques et ar-
tistiques afin qu’elles survivent au déluge, symbolisant ainsi
la transmission de la Tradition.
RÉR. Mot de passe initial de l’apprenti. À la demande
de Jean-Baptiste Willermoz, lui-même inspiré par Mme de
La Vallière, ce mot fut remplacé en 1785 par « Phaleg ».
336
Tubalcaïn

D’après Willermoz, c’était une contradiction que donner à


l’Apprenti ce mot de ralliement après lui avoir fait quitter
tous les métaux qui sont les emblèmes des vices. Cette modifi-
cation fut mal acceptée par beaucoup de frères appartenant
au Rite.
Au Rite Émulation, Tubalcaïn est le mot de passage
donnant accès du 2e au 3e grade.
Rite York. Tubalcaïn est le nom de la griffe de passage
de compagnon à maître, servant de mot de passe au 2e degré,
tel que cela apparaît dans l’échange entre le 1er surveillant
et le 1er expert dans les instructions du degré : – A-t-elle un
nom ? – Oui. – Voulez-vous me le donner ? – Ce n’est pas
ainsi que je l’ai reçu et je ne le communiquerai jamais ainsi.
– Comment en disposez-vous ? – En l’épelant ou par syllabe.
– Donnez-le par syllabe et commencez. – Commencez vous-
même. – C’est à vous de commencer. Cette griffe est un
en-deçà de la griffe véritable du maître.
Gibelin
U
Uchronie
L’uchronie est une évocation imaginaire dans le temps.
Uchronie est un néologisme du xixe siècle fondé sur le
modèle d’utopie, avec un « u », négatif et « chronos »
(temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un
« non-temps », un temps qui n’existe pas.
En littérature, c’est un genre qui repose sur le principe
de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification
d’un événement du passé. On utilise également l’expression
histoire alternative (alternate history) ou histoire contrefac-
tuelle. Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui
permettent de remonter dans le temps et donc de modifier
le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la
science-fiction.
La légende d’Hiram racontée par les rituels de céré-
monie de réception au grade de maître est une uchronie.
Troisième degré
V
Vaisseau démâté
RÉR. Les symboles de chacun des trois premiers grades
sont des exhortations philosophiques et spirituelles : au 1er
grade, une colonne rompue par le haut mais ferme sur sa
base, au 2e une pierre cubique sur laquelle est posée une
équerre, au 3e un vaisseau démâté, sans voiles et sans rames
avec l’inscription In silentio et spe fortitudo mea (je trouve
ma force dans le silence et l’espérance), placé devant l’autel
d’Orient.
Louis-Claude de Saint-Martin propose une analogie
entre l’âme de l’homme et le symbole du navire, complé-
tant l’enseignement de Willermoz en montrant explicite-
ment le moyen, pour ce vaisseau, qui est l’âme humaine, de
ne pas sombrer sous les à-coups de la tempête par l’invoca-
tion du nom du Fils comme arme efficace face aux obstacles
semés par l’ennemi de l’homme.
L’état du navire sur une mer calme est l’image du franc-
maçon qui a surmonté des épreuves pour trouver la vérité
et qui cherche avec confiance un port au sein de l’Ordre
contre les dangers et l’erreur.
Passions tristes

339
Valeur Salvifique

Valeur salvifique
Selon les Traditions chrétienne et bouddhique, les in-
terventions divines donnent le même message salvateur en-
joignant d’avoir un comportement fondé sur l’Amour, sur
la connaissance et sur la compassion.
Dans le bouddhisme, un être avatardique se présente au
cours de plusieurs cycles pour jouer ce rôle. Tous ces avatars
sont Un, ils se distinguent corporellement mais sont l’unité
principielle.
La plupart des traditions religieuses définissent leur
valeur salvifique comme une exhortation à la coopération
entre la grâce divine et l’effort personnel.
Les engagements maçonniques du maître initié vont
dans le sens de cet effort.
Nous sommes ce champ de bataille perpétuel où les ins-
tincts de vie triomphent pour quelques années seulement des
instincts de mort qui nous reprennent à l’heure de l’agonie.
Pour sortir de cette duperie individuelle, pour monter sur le
plan de l’éternel, nous devons d’abord dépasser ce qui, en
nous, est voué à la destruction finale. Seul l’amour oblatif
– l’expression supérieure des instincts de vie – peut nous faire
accéder au Tout et nous rendre indépendants du temps, de
l’espace, de la désintégration. Quel mythe nous donnera ra-
pidement ce plus grand amour, pour vaincre la guerre et la
destruction ?
Chapeau ; Morale ; Passions tristes ; Vertus
Vertu, Vertus théologales
340
Variantes de la légende d’Hiram

Variantes de la légende d’Hiram


Selon les rites, il existe des variantes importantes concer-
nant certains éléments de la légende d’Hiram (Annexe 1) :
– L’emplacement final du tombeau d’Hiram : selon
les premières versions de la légende « dans le Saint des
saints », « aussi près du Saint des Saints que le permet la loi
juive », ou encore « dans l’enceinte des travaux », parfois
« dans la chambre du milieu ». Certains rites n’abordent
pas du tout cette question au grade de maître, ou seulement
de manière très allusive.
– La formule d’exclamation, Muscus Domus Dei Gracia,
de la Masonry Disected, traduite par : Ah Seigneur ! Mon
Dieu, varie dans d’autres rites.
– Le secret substitué : c’est toujours un mot, mais on en
trouve d’assez nombreuses variantes, toujours en deux ou
trois syllabes. Tous ces mots ont en commun le fait de n’ap-
partenir à aucun lexique connu (sauf dans la version primi-
tive du manuscrit Graham, avec l’expression « marrow in
the bone », la moelle est dans l’os) et de toujours contenir
les lettres M et B, comme par exemple dans les rituels fran-
çais du Marquis de Gages qui affirment en 1763 « Le mot
est Mac Benac qui signifie “la chair quitte les os” ou “la
chair est corrompue” ».
– Le végétal : C’est le plus souvent l’acacia, mais il
s’agissait de cassia selon Masonry Disected.
– Le nom de l’architecte : généralement Hiram, mais
on trouve Adoniram dans certains rituels français.
341
Variantes de la légende d’Hiram

– Les outils des malfaiteurs et l’emplacement des bles-


sures (très nombreuses variantes)
– Le nombre de ceux qui recherchent l’architecte :
quinze ou douze selon les rituels anglais, neuf dans cer-
tains textes d’origine française. Dans certaines variantes
anglaises, les conjurés étaient quinze au départ, mais douze
renoncèrent et allèrent confesser leurs regrets à Salomon.
– Les noms des mauvais compagnons : parfois Jubelo,
Jubela, Jubelum, parfois Jubelos, Jubelas, Jubelum, parfois
Giblos, Giblas, Gibloom, ou encore Jiblime, Jibelum,
Jabelum, etc. Il s’agit toujours de formes dérivées du mot
Giblim, présent dans les Constitutions d’Anderson avec
l’orthographe Ghiblim. Ce mot et son contexte d’utilisa-
tion semblent provenir de la Geneva Bible (1560) qui les
mentionne en note de marge de la traduction du verset de
la Bible (1 Rois 5,32) : Le mot hébreu est Giblim, qui sont,
dit-on, d’excellents maçons. Leur catégorie professionnelle :
ils sont généralement compagnons, parfois apprentis,
jamais maîtres.
– Les défauts symbolisés par les conjurés : souvent
l’ignorance, le fanatisme et l’ambition, mais il existe de très
nombreuses variantes (Annexe 15).
Cérémonie de réception du maître ; Coups (Les) ;
Découverte du corps ; Mot de passe ; Mot sacré du
maître ; Parole substituée
Little blue book

342
Vertus

Vert (La couleur)


Le Vert se dissocie de l’homme et de ses constructions.
Il symbolise la vie naturelle et universelle.
Il oppose à la force du rouge le calme, la permanence
et l’apaisement des tensions. Le Vert constitue un retour à
l’état primordial. Il personnifie aussi l’espoir, le retour des
cycles naturels. Il est la couleur de l’éternel retour, de la ré-
surrection et de la renaissance.
Mythe de l’éternel retour ; Palingénésie
Vertus
Le mot vertu ne signifie pas seulement une qualité
morale, mais aussi, le principe ou la cause des choses.
Comme l’écrit Michel Serres : Dans la chaleur du méta-
bolisme ou le jaillissement de l’élan vital, au battement élé-
mentaire du cœur... voilà d’où se lance le courage, oubli total
et chaleureux de soi vers le monde, les autres, le prochain et
les objets.
Les vertus du maître sont la pureté du cœur, la vérité de
la parole, la prudence dans les actions, le calme dans l’ad-
versité et un zèle constant dans l’accomplissement du bien,
constituant une éthique pour la vie profane.
RÉR. Les vices sont à fuir et sont combattus par les sept
vertus du franc-maçon : la foi, l’espérance, la charité, qui
sont les principales, la justice, la tempérance et la prudence.
Quand je parlerais toutes les langues des hommes et des anges,
343
Vesica Piscis

si je n’ai pas la charité, je ne suis qu’un airain résonnant ou


une cymbale qui retentit. La force, septième vertu, n’est
révélée qu’au grade suivant, elle ne peut être acquise que par
la pratique exacte des six premières vertus.
Engagement ; Escalier 3, 5, 7 ; Exhortation ; Morale ;
Palier ; Vices (Les 7)
Admonition ; Vertu ; Vertus théologales
Vesica piscis
La forme de la Vesica Piscis (vessie ou ventre du poisson)
est une forme créée par l’intersection de deux cercles iden-
tiques, de telle manière que le centre de chacun
soit sur le périmètre de l’autre, évoquant la forme
du poisson mais également celle de la graine, de
l’œil et du Yoni. Dans les premières Traditions
(connues), l’Être Suprême était représenté par
un cercle, le symbole d’un être avec ni début, ni
fin, existant continuellement, formé parfaitement et symé-
trique. L’addition d’un second cercle représente l’extension
de cette unité vers la dualité mâle et femelle (appellations
génériques). La superposition des deux parties, mâles et fe-
melles, crée une source « divine », dans la réunion des deux
forces naturelles. Le motif du Vesica piscis et ses dérivés tel
que la fleur de Vie, l’arbre de Vie et les fondamentaux géo-
métriques portent en eux cette vérité.
Cette figure est la « mesure du poisson » pythago-
ricienne, symbole mystique désignant l’intersection du

344
Vesica Piscis

monde divin et du monde matériel, le commencement de


la création. La vesica piscis a été le thème de plusieurs spécu-
lations mystiques, les premières furent probablement celles
des Pythagoriciens qui la considérait comme une figure
sacrée. Pour eux, le rapport entre la largeur (longueur entre
les extrémités du poisson sans la queue) et la hauteur était
de 265/153, ce qui est une très bonne approximation de √3.
Le nombre 153 apparait dans l’Évangile selon Jean (22,11)
comme étant le nombre de poissons que Jésus attrape lors
de la pêche miraculeuse.
La coutume des premiers chrétiens, consistant à com-
muniquer par le biais d’une partie de dessin tracé dans la
poussière, a été une reprise des anciens pythagoriciens. Les
représentations anciennes du Christ le dépeignent comme
un bébé à l’intérieur du « Poisson Vesica » représentant
l’utérus de Marie et, par là, la rencontre entre le ciel et la
terre dans le corps de Jésus. En tant que tel, il est une porte
entre les mondes et symbolise le point d’intersection entre
le plan de Dieu et le plan matériel.
Au temps du paganisme, ce glyphe était associé à la
déesse Vénus et représentait les organes génitaux féminins.
À voir :
http://messagesdelanature.ek.la/vesica-pisces-geometrie-
sacree-p89130
Compas sur équerre ; YHSVH, YESHOUAH
Mandorle
345
Vices

Vices
RÉR. Évoqués dans le livret de formation des maîtres,
les vices sont : l’orgueil, la jalousie, la gourmandise, la colère
et la paresse.
Mauvais compagnons ; Passions tristes ; Vertus
Violence
La violence du désir mimétique ne connaît, par prin-
cipe, pas de frein ; elle ouvre une suite folle de vengeances
sans fin. La fonction du sacrifice est alors de détourner
cette violence sur une victime, un bouc émissaire qui la ca-
nalise. C’est en ce sens que la violence est fondatrice, elle
est au principe du rite constitutif du social. Les conduites
rituelles et sacrificielles trompent la violence, lui donnent
le change en la détournant sur d’autres objets, sur des vic-
times de rechange. Ainsi la violence de la rivalité des désirs
est-elle empêchée d’éclater. Dans les sociétés développées,
c’est le système judiciaire qui tient lieu du rite et du sacri-
fice ; il organise, limite et en même temps dissimule la ven-
geance sous ses fonctionnements rationnels et impartiaux.
René Girard a notamment développé ces analyses dans La
Violence et le sacré (1972) et dans Des choses cachées depuis la
fondation du monde (1978).
Entre Dionysos et Jésus, il n’y a pas de différence quant
au martyr ; autrement dit, les récits de la Passion racon-
tent le même type de drame que les mythes, c’est le sens
qui est différent. Tandis que Dionysos approuve le lynchage
de la victime unique, Jésus et les Évangiles le désapprou-
346
Vote

vent. Les mythes reposent sur une persécution unanime.


Le judaïsme et le christianisme détruisent cette unanimité
pour défendre les victimes injustement condamnées, pour
condamner les bourreaux injustement légitimés.
La pensée structuraliste, quant à elle, se déploie dans un
univers de symboles qui ne veut pas voir dans les mythes la
trace d’un événement réel.
Meurtre
Vote
Le vote est une parole qui prend position sur des choix
possibles.
Le maître possède la totalité des droits (et devoirs) affé-
rents à la personne maçonnique. Il exerce son droit de vote
sous condition d’assiduité et de mise en règle avec le trésor
de sa loge. Il n’y a pas de délégation de pouvoir, seule sa pré-
sence lui permet d’être à la première personne de l’indicatif
et d’affirmer ainsi : « j’ai dit. »
Debout et à l’ordre
Magister dixit
Y
Yggdrasil
Frêne mythologique de la religion scandinave primi-
tive. Sur lui reposent neuf royaumes. Il aurait trois racines,
dont l’une puise à la fontaine d’Urd, là où les Ases tenaient
conseil et où les Nornes, vieilles
sorcières très sages et craintes des
dieux, fi xent la durée de la vie
des hommes, versant sur l’arbre
l’eau de cette fontaine afin de lui
assurer une sève et une verdure
perpétuelles. La deuxième racine
s’étend vers le pays des géants ;
elle puise à la fontaine de Mimir
censée contenir la source de toute
sagesse ; la fontaine est gardée par un géant et abrite la tête
du dieu Mimir qui détient les secrets de l’univers. Quant à
la troisième racine, elle provient de Nieflein, l’enfer scan-
dinave, où elle est constamment rongée par un dragon,
Nídhögg, mais où elle se régénère sans cesse.
En d’autres termes, on pourrait dire que l’arbre du
monde puise son énergie dans les expériences vécues (la
mémoire ancestrale), les connaissances secrètes (les secrets
de l’univers et des dieux), et dans la destinée des êtres
(l’évolution de la conscience).

348
YHSVH, YESHOUAH

Sur la branche la plus élevée d’Yggdrasil se tient un aigle,


tandis que d’autres animaux sont perchés sur les autres
rameaux : une chèvre, un cerf, de ses cornes ruisselle l’eau
qui tombe dans Hvergelmir, un écureuil, Ratatosk, courant
sans cesse dans l’arbre, ne cessant de semer la discorde entre
le dragon et l’aigle.
Acacia ; Légende d’Odin
YHSVH, YESHOUAH
Les premiers à utiliser le nom de Jésus sous une forme
hébraïsée Yeshuah ou Yeheshuah seront les occultistes de
la Renaissance de la première moitié du xvie siècle. À la
suite de Pic de la Mirandole, ils feront dériver ce nom du
Tétragramme hébraïque YHVH (‫ )יהוה‬en lui ajoutant un
Shin (‫ )ש‬au milieu afin de produire un Pentagrammaton
YHSVH (‫ )יהשוה‬qui serait la translittération latine de
JHSVH ou IHSVH ou IHSUH dont les trois premières
lettres sont le monogramme IHS/JHS du nom de Jésus
(dérivé du grec ΙΗΣ). Par la lettre shin, qui est au milieu
du nom de Jésus, il nous est signifié cabalistiquement que le
monde repose parfaitement comme en sa perfection quand
la lettre yod est unie à la lettre vav, ce qui est réalisé dans le
Christ qui fut le vrai Dieu, fils et homme.
Selon Jean Reuchlin (vers 1517), l’histoire de l’huma-
nité peut se répartir en trois périodes : la première, celle de
la Nature, pendant laquelle Dieu se révèle aux Patriarches
sous le trigramme de Shaddaï (‫ ; )שדי‬la seconde, celle
349
YHVH, YHWH

de la Loi, pendant laquelle Dieu se révèle à Moïse sous le


Tétragramme (‫( )יהוה‬prononcé Adonaï) et la troisième, celle
de la Grâce et de la Rédemption, pendant laquelle Dieu se
révèle aux apôtres sous cinq Lettres, ou Pentagrammaton,
YESHOUAH (‫ )יהשוה‬: In natura SDI, in lege ADNI, in
charitate IHSVH.
Le but véritable de ces manipulations « caractérielles »
est de montrer qu’avec le nom de Jésus, le tétragramme n’est
plus imprononçable car il est contenu dans l’énoncé du
nom du messie.
Ce Pentagrammaton sera récupéré et disséminé, via
le martinisme, dans le magisme du xixe par l’occultiste
Éliphas Lévi avant d’être récupéré par les mouvements ma-
giques du xxe comme la Golden Dawn.
Parole substituée

YHVH, YHWH
Le tétragramme, ou tétragrammaton, YHWH est un
nom hébraïque se composant des quatre lettres ‫( יהוה‬yod,
hé, waw, hé).
Souvent présenté comme le nom de Dieu, ce mot est
alors désigné comme le Tétragramme. Il s’agit d’une forme
issue de la racine trilittérale (HYH) du verbe « être ».
YA-HU-AH est le nom d’une ancienne divinité du
panthéon sumérien, signifiant (en sumérien) source de vie.
350
YHVH, YHWH

Il est à remarquer que le mot existence, en hébreu havaya


(hé, vav, yod, hé), a les mêmes lettres que YHVH.
Le Tanakh (la Bible hébraïque) rapporte que cette
expression fut entendue par Moïse au sommet du mont
Horeb dans le désert du Sinaï.
Pour les juifs, ce nom, dont la vocalisation, si elle a
jamais existé, n’est pas connue, ne doit pas être prononcé,
en vertu du Troisième Commandement, traduit par : « Tu
ne prononceras pas le nom de YHWH en vain... », ainsi un
vocable de substitution est toujours utilisé pour le prononcer.
En revanche, les chrétiens l’ont parfois transcrit dans les tra-
ductions par Yahvé, Yahweh ou Jehovah, en le prononçant.
Cependant, depuis le début, l’Église catholique préconise de
remplacer YHWH par l’appellation le Seigneur.
Le rabbin Joseph Gikatila, au xiiie siècle, a écrit : Le
Nom ineffable YHWH représente le cœur de Dieu et prouve
un lien sans intermédiaire entre Dieu Son noyau et le peuple
juif. Celui qui sait quel Nom de Dieu invoquer pour ce qu’il
souhaite est comme celui qui a les clés proverbiales du royaume.
Ceux qui veulent que leurs besoins trouvent accomplissement
en employant des Saints Noms devraient essayer de toutes
leurs forces de comprendre la signification de chaque nom de
Dieu comme ils sont enregistrés dans la Torah, des noms tels
que EHYE, YH, YHVH, Adonay, EL, Eloh, ELOHIM,
Shaday, TZVAOT. Il faut être conscient que tous les noms
mentionnés dans la Torah sont les clés pour tout ce qu’une
personne a besoin dans le monde. Vous devez savoir qu’il y a
351
YHVH, YHWH

54 noms quadrilatéraux connectés à YHWH qui s’addition-


nent aux 216 lettres. Ces 54 noms contiennent le secret pour
le dessein de la puissance de tout ce qui existe dans le monde;
ils sont comme l’âme des 216 lettres qui sont contenues dans
les versets [de la Bible…]. Tout ce qui est crée est inclus dans ces
54 noms et ces noms sont les moyens pour satisfaire les besoins
de chaque créature grâce à l’intercession d’Adonay.
Au tout début de ce qu’on a appelé la franc-maçonnerie
se trouvait un dogme : croire en Dieu. Mais le mot Dieu
contient en lui-même un début de réponse : Deus ou Diès
veut dire : le jour. Le mot Thèos possède une notion, celle de
voir, théoria voulant dire contemplation. Les francs-maçons
se tournent vers la Lumière, ils la contemplent. La Loge est
orientée selon la course solaire et les fêtes johanniques sont
liées au culte solaire.
Chaque traduction de la Bible a pris des options diffé-
rentes. Ainsi, la Bible de Jérusalem a choisi de rendre le té-
tragramme par Yahvé (ce que faisait également la traduction
de Crampon en 1928), la TOB (Traduction Œcuménique
de la Bible) le notifie par LE SEIGNEUR (en majus-
cules), Chouraqui le rend par une superposition « Adonaï
IHWH » et la Nouvelle Bible Segond opte pour l’Éternel.
Pour les kabbalistes, il existe neuf autres noms du Dieu
correspondant chacun à une séphira : Adonaï (Adny),
valeur 65 ; Yah, valeur 15, formé du yod masculin et du Hé
féminin, il représente la force d’unité du monde d’en haut
et du monde d’en bas ; El, valeur 31 ; Eloha, nom formé à
partir du précédent auquel s’ajoute les deux dernières lettres
352
YHVH, YHWH

du tétragramme, valeur 42 ; Elohim, un pluriel intrigant,


valeur 86 ; Elyéh, signifiant je serai, valeur 21 ; Chaddaï,
régalant l’équilibre des forces de la nature entre désordre et
organisation, valeur 314 ; El Chaddaï, valeur 345, de même
valeur que le nom hébreu de Moïse ; Tsevaot, qui peut être
traduit par armée de lettres, ce serait le nom de Dieu mani-
festé dans les textes, valeur 499.
Le mot Dieu est connoté et porte en lui-même une limi-
tation rationnelle. Si les premiers maçons (et actuellement
tout ce qui découle de la maçonnerie anglaise) avaient cette
obligation d’une croyance il faut reconnaître que cela a bien
changé pour les obédiences françaises. Il en reste, cepen-
dant, des traces visibles dans la présence du tétragramme
dans le temple maçonnique.
Pour libérer les maçons de ce mot Dieu (que l’on trouve
au deuxième degré dans l’interprétation anglaise de la
lettre G de l’étoile flamboyante par God) il a fallu trouver
un substitut : le GADLU. Chaque maçon peut alors tra-
vailler à chercher le sens profond de ce principe de base.
Dans les premiers catéchismes maçonniques, le compas
symbolisait YHVH et l’équerre la croix de Jésus de
Nazareth (Annexe 13).
Eff ulgence ; Émergence ; Jehova ; Mythes solaires ;
Parole substituée ; Tétragramme
Dieu ; G (Lettre), Séphiroth
G.A.D.L.U., Grand Architecte De L’Univers
Bibliographie
(Quelques éléments pour le maître)

Ouvrages
Béresniak Daniel, La Légende d’Hiram. Les initiations tra-
ditionnelles, Éd. Détrad, Paris. Horne Alex, Le Temple
de Salomon dans la tradition maçonnique, traduction de
Daniel Béresniak, Éditions du Rocher, 1972.
Bosc Ernest, Isis dévoilée, ou L’égyptologie sacrée, 2e éd.
revue et corrigée, Éditions Perrin, 1897.
Dachez Roger, Hiram et ses frères, essai sur les origines du
grade de maître, Éd. Véga Pierre d’angle, 2010.
Dangle Pierre, Le Livre du maître, Maison de Vie éditeur,
2010.
Eliade Mircea, Mythes, rêves et mystères, Éd. Gallimard,
coll. « Folio », série « Essais », 2001.
355
Vocabulaire du maître franc-maçon

Goblet d’Alviella, Des origines du grade de maître dans la


franc-maçonnerie, mémoire couronné an concours du
Grand Orient de Belgique, 1905.
Jardin Dominique, Voyages dans les tableaux de loge, his-
toire et symboles, Éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2011.
Langlet Philippe, Images et rituel, revue Protée, volume 30,
numéro 1, 2002.
Sudarskis Solange, Pour éclairer le chemin, une approche
philosophique de la franc-maçonnerie, Éditions de La
Hutte, 2011.
Thibaud Robert-Jacques, La symbolique des apôtres, de la
Légende Dorée au Zodiaque, Dervy, 1993.
Wautier André, Dictionnaire des gnostiques et des princi-
paux initiés.
Wirth Oswald, La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à
ses adeptes, tome 3, Le Maître, Dervy, Paris.
La vraie Massonnerie des hommes et des femmes ou cours
complet de l’adoption des femmes en trois grades suivie
d’un corps de massonnerie des hommes. Le manuscrit
original appartient au musée de la Grande Loge de
France et a été édité par les Éditions du Prieuré, 1997.
Le parfait maçon ou les véritables secrets des quatre Grades
d’Apprentis Compagnons, Maîtres ordinaires et Écossais
de la franche-maçonnerie, 1744.
Cahier de l’Herne, n° 62.
356
Bibliographie

« Hiram le passeur d’idéal », n° 3 hors série, La chaîne


d’union, 2011.
Cahier du grade de maître au Rite ancien et primitif de
Memphis-Misraïm, édition 6001.

Sites
http://legende-hiram.blogspot.fr/
http://esotcelt.unblog.fr/symbolisme-et-chiffre-le-sept-7/
http://www.hiram.be/Roger-Dachez-repond-a-Book-
Hebdo_a5072.html
http://encyclo.voila.fr/wiki/L%C3%A9gende_d%27
Hiram#cite_note-6
http://fr.wikipedia.org/wiki/Osiris
http://www.stichtingargus.nl/vrijmetselarij/r/salomon_
r3.html
http://communication.revues.org/index1353.html
Le principe de triangulation dans les rites maçonniques : un
modèle de communication original et ses effets, Céline
Bryon-Portet.
http://www.biblio-arcadia.fr
Une des meilleures bibliothèques pour franc-maçon, avec
en plus des commentaires de livres par un vrai libraire.

357
Vocabulaire du maître franc-maçon

Rituels
– Rituel du grade de Maître Rite Écossais Réctifié, rédigé
au Convent de 1782, complété par J.-B. Willermoz en 1802,
transmis par lui à la R. L. de la Triple Union à l’Orient de
Marseille et tel qu’en usage aujourd’hui à la GLNF.
– Rituel de la Stricte Observance Templière
–  Rite de Swedenborg (1870) Enlightened Phremason
(Phranc-Maçon Eclairé)
– Rituel pour la restauration de la maçonnerie forestière
– Rituel du Maître, Rite York de la GNLF
– Rituel du grade de Maître, IIIe Grade de la Franche-
Maçonnerie Réctifiée rédigé en Convent général de l’Ordre
en 5782.
– Rituel noachite de Maître Marin de Noé, Version : no-
vembre 2009, transmis par la respectable Loge La prérouse
n° 1
– Rituel de Maître Rite Émulation
– Rituel du 3e grade de la mère-loge écossaise de l’Orient
d’Avignon de 1774
– Rituels et instructions du troisième degré symbolique,
Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, Grande
Loge Mixte de France
– Rituel du 3e degré, Rite Opératif de Salomon, 2003
358
Bibliographie

– Rituels et instructions du grade de maîtres aux divers


rites, accessibles après inscription sur http://www.cher-
chant.net/ (Rituel de Maître Marin de Noé, Memphis
Misraïm, Rituels de la Grande Loge Mixte de France,
Stricte Observance Templière, Rituels actuels de la SOT,
Rituels Émulation Fonds Brittania, Rituels Émulation,
Rituels York Fonds Brittania, Rituels York de la GLNF,
Rituels Fonds Brittania RÉR, Rituels RÉR de la GLNF,
Extraits d’un des premiers rituels écossais 1765, Rite
Ancien et Primitif de Memphis Misraïm origine : GODF)
Annexe 11
À propos du relèvement
dans les textes fondateurs

– Dans le manuscrit d’Edimbourg de 1696, qui date


de la période de transition de la Maçonnerie opérative à la
Maçonnerie spéculative (il est à l’heure actuelle, en Écosse
et dans le monde, le plus ancien document connu de ca-
ractère rituel, c’est ce qui fait son intérêt exceptionnel), on
trouve le passage suivant :
Q. 2 : Combien y a-t-il de points du compagnonnage ?
R. : Cinq, à savoir : pied à pied, genou à genou, cœur à
cœur, main à main et oreille à oreille.
Faites alors le signe du compagnonnage, et serrez la main
[de votre interrogateur], et vous serez reconnu pour un
véritable maçon. Les mots sont dans le premier livre des
Rois, ch. 7, v. 2l (Il dressa les colonnes dans le portique
du temple; il dressa la colonne de droite, et la nomma
Jakin ; puis il dressa la colonne de gauche, et la nomma
Boaz.) et dans le deuxième livre des Chroniques, ch. 3,
dernier verset (Il dressa les colonnes sur le devant du
1. Cf. Solange Sudarskis, Pour éclairer le chemin, une approche philosophique
de la franc-maçonnerie, Éditions de La Hutte, 2011, p. 174-178.

361
Vocabulaire du maître franc-maçon

temple, l’une à droite et l’autre à gauche ; il nomma celle


de droite Jakin, et celle de gauche Boaz).
– Dans « le Sloane », Manuscrit datant de +/- 1700
(British Museum), il est écrit :
Ils ont un autre mot qu’ils appellent le mot de maître,
et c’est Mahabyn, qu’ils divisent toujours en deux mots.
Ils se tiennent debout l’un contre l’autre, poitrine contre
poitrine, les chevilles droites se touchant par l’intérieur,
en se serrant mutuellement la main droite par la poignée
de main de maître, l’extrémité des doigts de la main
gauche pressant fortement les vertèbres cervicales de
l’autre ; ils restent dans cette position le temps de se
murmurer à l’oreille l’un Maha et l’autre, en réponse,
Byn.
– Dans le manuscrit Graham de 1726, qui est un caté-
chisme maçonnique, se présentent des parallèles certains
avec d’autres écrits du même genre, comme « The whole
institutions of free-masons opened » de 1725. Il s’y rappelle
trois légendes dont celle de l’histoire de la découverte du
cadavre de Noé par ses fils.
Sem, Cham et Japhet, les trois fils de Noé, se rendent à la
tombe de leur père pour tenter d’y découvrir quelque chose
à son sujet, qui les guiderait jusqu’au puissant secret que
détenait ce fameux prédicateur. Ces trois hommes étaient
déjà convenus que s’ils ne trouvaient pas le véritable secret,
la première chose qu’ils découvriraient leur tiendrait lieu de
secret. Arrivés à la tombe, ils ne trouvent rien d’autre que
le corps de leur père, corrompu, et dont la main et l’avant-
362
Annexes

bras se détachent en morceaux ; ils le relèvent alors « en


se plaçant avec lui pied contre pied, genou contre genou,
poitrine contre poitrine, joue contre joue et main dans le
dos », selon la méthode que l’on apprend plus loin être
celle des « cinq points des compagnons francs-maçons »
« Aide-nous, O Père ». Comme s’ils avaient dit : « O Père
du ciel aide-nous maintenant, car notre père terrestre ne le
peut pas. »
Ils reposèrent ensuite le cadavre, ne sachant qu’en faire.
L’un d’eux dit alors : « Marrow in this bone (Il y a de la
moelle dans cet os) », le second dit : « Mais c’est un os
sec » et le troisième dit : « Il pue. » Ils s’accordèrent alors
pour donner à cela un nom qui est encore connu de la franc-
maçonnerie de nos jours et qui est le mot du Maître.
Pour mémoire, la troisième légende concerne Hiram, il
y achève le Temple mais ne meurt pas de mort violente.
– Dans le catéchisme irlandais « les 3 coups distincts »
du rite d’York de 1760, représentant l’usage des anciens, on
peut lire :
Ils enfoncèrent les cinq doigts de leur main droite
dans le poignet de sa main droite (ce qui constitue
l’attouchement du maître) et en tirant de toute leur force,
leur pied droit contre son pied droit, leur genou droit
contre son genou droit, leur sein droit contre son sein
droit, leur main gauche soutenant son dos et susurrant
dans son oreille le mot Mahhabone qui signifie à peu
près pourri jusqu’à l’os et constitue le mot du maître.
363
Vocabulaire du maître franc-maçon

– Dans la version, complétée par Jean-Baptiste


Willermoz, du rituel du Régime Écossais Rectifié, rédigé au
Convent Général de l’Ordre en l’an 1782, il est dit :
Enfin, le Vénérable Maître lui prend le poignet droit avec
sa main droite, lui passe sa main gauche sous l’épaule
gauche, tenant le pied droit contre le pied droit du
candidat, genou contre genou, et poitrine contre poitrine.
Dans cette attitude, et aidé par les deux Surveillants, il le
relève entièrement, disant d’une voix élevée : Il recevra la
vie dans le sein de la mort.
– Dans le rituel du Rite Français du xviiie siècle, on
trouve :
2e Surveillant : Très Respectable, j’ai cru pouvoir le
relever par l’attouchement d’Apprenti, mais la chair
quitte les os.
1er Surveillant : Très Respectable, j’ai cru pouvoir le
relever par l’attouchement de Compagnon, mais la chair
quitte les os.
Très respectable : Ne savez-vous pas que vous ne pouvez
rien sans moi et que nous pouvons tout à nous trois.
Il s’approche du Récipiendaire, pose le pied droit contre
le sien, genou contre genou ; de la main droite il lui
enserre le poing, de façon que les paumes des deux mains
soient l’une contre l’autre, et lui passe le bras gauche sous
l’omoplate droite, ayant par ce moyen, estomac contre
estomac ; puis à l’aide des deux Surveillants, il le relève et
lui dit à l’oreille, en lui donnant l’accolade par trois, les
trois syllabes du mot Machaben.
364
Annexes

Que ce soit dans le Cooke (1400-1410), le Sloane


(environ 1700), le Dumfries (1711), le Wilkinson (1724-
1730), le Graham (1726), tous les rituels fondateurs font
référence à des corps à corps, âme dans âme, pour la céré-
monie d’acceptation à la maîtrise du franc-maçon.
Annexe 2
Structure du discours maçonnique
au 3e degré

La manipulation de symboles est appréhendée par les


francs-maçons comme une méthode, un outil de dévelop-
pement individuel, contenant des propriétés qui lui seraient
spécifiques
Annexe 3
La marche du maître

Dans le cercle de diamètre 10, le cercueil d’Hiram


a pour dimension  : 7 de longueur, 5 de profondeur, 3 de
largeur.

Le cercle de base 10 est le cercle de la perfection, il est


rapporté de 5/6 par rapport au cercle de base 12 (celui des
apprentis et des compagnons).
La largeur est de 3 : la limite de Salomon en est la base.
Joindre les points intérieurs de l’étoile de Salomon.
La profondeur est de 5 : la profondeur du cercueil est
donnée par la jonction de l’arrivée du vrai pas de l’apprenti
et de celui fait à partir du centre. Le centre du cercle est au

367
Vocabulaire du maître franc-maçon

cœur de la profondeur (de mesure 6 en base 12, la mesure


du rayon devient 5 en base 10).
La longueur est de 7 : la longueur du cercueil est donnée
par la jointure des pieds de l’étoile à 7 branches et par les
limites de Salomon qui lui sont perpendiculaires.
Pour faire les pas du Maître, se placer face au cercueil
d’Hiram :
Au point initial qui prend la place, dans la base 10, de
celui de l’apprenti dans la base 12, partir vers le sud en re-
joignant le point de rencontre du cercueil et du triangle
de l’apprenti. Revenir vers le nord en retrouvant le point
de rencontre du cercueil et du diamètre. Ce point d’ar-
rivée correspondant à l’opposé du pas de côté du compa-

368
Annexes

gnon. Finir le pas en rejoignant le point ultime du trajet du


compagnon.
La mesure du dernier pas du Maître donne la mesure de
la corde de l’étoile (à 9 branches) qui se trace par 3 triangles
équilatéraux mêlés, dont les sommets sont les angles de
l’ennéagone.
Ainsi les tracés des trajets initiatiques des pas des francs-
maçons montrent les secrètes mesures des bâtisseurs. Ils
montrent aussi que le passage d’un degré à un autre est
fondé sur tout ce qui a déjà été acquis, intégrant et mêlant
les justes mesures qui précédent. On ne peut passer au
deuxième grade qu’en ayant franchi la compréhension du
premier, on ne peut passer au troisième grade qu’en repre-
nant les repères donnés par les deux grades précédents.
Annexe 4
Les temples de Jérusalem

970-931 : Construction du Temple par Salomon.


597 : Prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, déporta-
tion à Babylone des Judéens.
593-571 : Mission prophétique d’Ezéchiel parmi les
juifs exilés à Babylone.
587 : Prise de Jérusalem, destruction du Temple, nou-
velle déportation à Babylone.
587-520 : Exil à Babylone.
520-515 : Construction du deuxième Temple sous l’im-
pulsion de Josué et de Zorobabel.
169-164 : Profanation et pillage du Temple (167, culte
de Jupiter).
164 : Culte de Yahveh restauré dans le Temple purifié.
20-19 : Début de la construction du troisième Temple
par Hérode.
10-9 : Dédicace du Temple.

370
Annexes

Mesures du Temple de Salomon


(Cubit = coudée)

371
Vocabulaire du maître franc-maçon

Temple de Salomon

Temple d’Hérode

372
Annexes

Temple céleste de Jérusalem

Extraits de l’Apocalypse de Jean


Ap. 21:9 – Alors, l’un des sept Anges aux sept coupes
remplies des sept derniers fléaux s’en vint me dire :
« Viens, que je te montre la Fiancée, l’Épouse de
l’Agneau. »
Ap. 21:10 – Il me transporta donc en esprit sur une
montagne de grande hauteur, et me montra la Cité
sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu,
Ap. 21:11 – Avec en elle la gloire de Dieu. Elle resplendit
telle une pierre très précieuse, comme
une pierre de jaspe cristallin.
Ap. 21:12 – Elle est munie d’un
rempart de grande hauteur pourvu
de douze portes près desquelles il y
a douze Anges et des noms inscrits,
ceux des douze tribus des Israélites ;
Ap. 21:13 – À l’orient, trois portes ;
au nord, trois portes ; au midi, trois
portes ; à l’occident, trois portes.
Ap. 21:14 – Le rempart de la ville repose sur douze assises
portant chacune le nom de l’un des douze Apôtres de
l’Agneau.
Ap. 21:15 – Celui qui me parlait tenait une mesure,
un roseau d’or, pour mesurer la ville, ses portes et son
rempart ;
Ap. 21:16 – Cette ville dessine un carré : sa longueur
égale sa largeur. Il la mesura donc à l’aide du roseau, soit
douze mille stades ; longueur, largeur et hauteur y sont
égales.

373
Vocabulaire du maître franc-maçon

Ap. 21:17 – Puis il en mesura le rempart, soit cent


quarante-quatre coudées. – L’Ange mesurait d’après une
mesure humaine.
Ap. 21:18 – Ce rempart est construit en jaspe, et la ville
est de l’or pur, comme du cristal bien pur.
Ap. 21:19 – Les assises de son rempart sont rehaussées
de pierreries de toute sorte : la première assise est de
jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine,
la quatrième d’émeraude,
Ap. 21:20 – La cinquième de sardoine, la sixième de
cornaline, la septième de chrysolite, la huitième de béryl,
la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la
onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste.
Ap. 21:21 – Et les douze portes sont douze perles, chaque
porte formée d’une seule perle ; et la place de la ville est
de l’or pur, transparent comme du cristal.
Ap. 21:22 – Du temple, je n’en vis point en elle ; c’est
que le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout, est son temple,
ainsi que l’Agneau.
Ap. 21:23 – La ville peut se passer de l’éclat du soleil et
de celui de la lune, car la gloire de Dieu l’a illuminée, et
l’Agneau lui tient lieu de flambeau.
Ap. 21:24 – Les nations marcheront à sa lumière, et les
rois de la terre viendront lui porter leurs trésors.
Ap. 21:25 – Ses portes resteront ouvertes le jour – car il
n’y aura pas de nuit.
Ap. 21:26 – Et l’on viendra lui porter les trésors et le
faste des nations.
Ap. 21:27 – Rien de souillé n’y pourra pénétrer, ni ceux
qui commettent l’abomination et le mal, mais seulement
ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.
Annexe 5
Disposition de la chambre du milieu
pour l’exaltation au Rite de Memphis Misraïm

Le Temple doit être tendu de draperies noires, parse-


mées de crânes, de tibias entrecroisés et de larmes, le tout
d’argent.
Un rideau noir épais est tiré à hauteur des marches de
l’Orient.
L’Autel du Naos est déplacé en bas des marches de
l’Orient, devant le rideau.
Le Vénérable Maître de Cérémonies verse dans la casso-
lette un peu de myrrhe.
La colonnette ionique (Sagesse) est placée au pied de
l’Orient, près de la Pierre Cubique.
Les deux autres colonnettes sont placées près des pla-
teaux des Surveillants, afin de dégager le milieu du Temple.
Au pied des marches du Debhir on dispose une petite
table et un siège pour le Très Respectable Maître, qui l’oc-
cupera au moment de la Cérémonie de Réception.
375
Vocabulaire du maître franc-maçon

Sur cette table, ainsi que sur les plateaux des Surveillants
on place une lumière soigneusement dissimulée, permet-
tant la lecture du rituel, sans toutefois répandre de clarté
alentour.
Une nappe noire recouvre les plateaux.
Tous (Sœurs et Frères) de l’Orient prendront place sur
les colonnes.
Au milieu de la Loge, sur l’emplacement de l’habi-
tuel carré long, est disposé un drap funéraire noir frangé
d’argent.
Juste avant la reprise des travaux le Vénérable Expert
invitera le dernier maître initié présent à s’étendre sur un
drap noir pour faire office du cadavre d’Hiram, disposé sur
le carré long, les pieds vers l’Occident.
Il le recouvrira complètement d’un drap noir et il posera
sur son visage un mouchoir blanc, taché de rouge.
À la tête du cadavre d’Hiram, soit près de l’Orient, on
dispose un compas ouvert en direction de l’Occident.
Aux pieds du cadavre d’Hiram, soit à l’Occident, on
dispose une équerre ouverte vers l’est. Sur les côtés seront
placés les outils du compagnon c’est à dire une règle et un
levier.
Une branche d’acacia est placée au centre du cadavre
d’Hiram.
Les maillets seront garnis d’une étoffe noire.
376
Annexes

Au dessus de la porte du Temple est disposée l’étoile


flamboyante qui est allumée.
Le Vénérable Expert choisit au centre de la colonne du
septentrion un vénérable maître, lui remet une règle et le
texte du rituel.
Il fait de même au milieu de la colonne du Nord et remet
une équerre et le texte du rituel.
Entre les colonnes d’Occident, un tabouret est installé,
recouvert d’une étoffe noire pour le Récipiendaire. Il n’y a
pas d’autres lumières, la pénombre règne.
Sitôt le temple préparé, le Vénérable Expert ira chercher
le Récipiendaire ; qui sera en chemise ou chemisier, tout
en lui faisant garder son tablier et l’accompagnera dans les
parvis.
Il rentrera dans la Loge pour annoncer au Très
Respectable Maître que la cérémonie peut commencer.
Les sœurs et frères seront assis et couverts, ils retourne-
ront leur cordon ainsi que leurs tabliers, les officiers retour-
neront leur sautoir, mais non le très respectable maître.
Annexe 6
Les mots sacrés trouvés dans les Divulgations

1700 (env.) Sloane mahabyn


1711 Trinity College, Dublin matchpin
1723 Mason’s Examination maughbin
1725 The Whole Institution of Free- magboe
Masons Opened
1726 Graham marrow in the bone
1730 Masonry Dissected (Prichard) machbenah
1738 La Réception mystérieuse machbenah
1745 Le Sceau Rompu macbenac
1745 L’Ordre des Francs-Maçons Trahi mac-benac, machenac,
mak-benak
1751 Maçon démasqué macbenac
1760 Three Distinct Knocks mahhabone, Rotten in the
bone
1762 Jachin et Boaz mahhabone, mac benack
1830 Le Tuileur de Vuillaume moabon (a patre), et mak-
benah, (aedificantis putrido,
fi lius putrificationis)
1813 (vers) Grasse-Tilly moabon, mak-benak
1876 Convent de Lausanne ma haboneh

378
Annexes

La conséquence de ce schéma historique est l’existence


de trois familles de mots sacrés du maître :
1. La famille du prototype « Mahabyn » avec ses
dérivés (Matchpin, Maughbin, Magboe), témoin de l’an-
tique système trigradal.
2. La famille du prototype « Machbenah » et de son
corollaire abrégé « M.B. », avec ses dérivés (Makbenak,
Makbenark, Macbenac, Mackbenak, Macbenack,
Makbenah), adoptés par les « Moderns » à partir du
moment où ils optèrent pour un système trigradal.
3. La famille du prototype « Mahhabone » et ses
dérivés (Moabon, Mahaboneh, Mohabon), à partir de la
création de la Grande Loge des « Antients ».
On a souvent voulu voir, dans ces trois familles, des dé-
formations d’un même mot.
Annexe 7
LE SLOANE

Description du mot et des signes des Francs-Maçons.


Ils se reconnaissent d’abord par des signes, puis ils vont
s’entretenir à l’écart. L’un des signes consiste en un mouve-
ment de la main droite en travers de la poitrine, de gauche
à droite, le bout des doigts passant à trois ou quatre pouces
au-dessous du menton ; un autre à retirer son chapeau de
la main droite, avec les deux premiers doigts au-dessus du
bord, le pouce et les autres doigts au-dessous, et à lui faire
faire un mouvement de gauche à droite avant de le remettre
sur la tête ; un autre encore consiste, en buvant, à faire avec
son verre un mouvement transversal de gauche à droite sous
le menton ; un autre à prendre son mouchoir par un coin
avec la main droite, à le jeter par-dessus l’épaule gauche en le
laissant prendre dans le dos, et à faire ainsi quelques pas ; si
un maçon voit quelqu’un faire cela, il le suivra et lui serrera
la main. Leur poignée de main, pour les compagnons,
consiste à se saisir mutuellement la main droite en pressant
avec l’ongle du pouce la troisième jointure de l’index ; leur
poignée de main de maître, à se saisir mutuellement la main
droite en appuyant fortement les ongles des quatre doigts
380
Annexes

sur le carpe ou l’extrémité du poignet, tout en enfonçant


l’ongle du pouce juste entre la seconde jointure du pouce
et la troisième de l’index. Toutefois, certains disent que la
poignée de main de maître se fait comme je viens de le dire,
à ceci près que le médius doit aller un peu plus loin d’un
pouce ou de la longueur de trois grains d’orge, de manière à
toucher une veine qui vient du cœur.
Un autre signe consiste à placer le talon droit dans le
creux du pied gauche de manière à former une équerre, et
à faire quelques pas en arrière et en avant, en marquant un
bref arrêt tous les trois pas et en plaçant les pieds en équerre
comme précédemment. Si des maçons vous voient faire
cela, ils viendront bientôt à vous.
Si vous arrivez quelque part où il y a des outils de maçon,
disposez les en forme de croix ils ne tarderont pas à s’aper-
cevoir qu’un de leurs frères en franc-maçonnerie est passé
par-là ; on encore, si un frère arrive quelque part où il y a
des Francs-maçons au travail, il peut prendre quelques-uns
de leurs outils et les disposer en équerre : c’est un signe pour
se faire connaître.
Il peut aussi prendre un de leurs outils ou son propre
bâton de voyage, et frapper doucement sur le mur ou sur
l’ouvrage en disant : « ceci est bosse ou creux » ; s’il y a un
frère présent sur le chantier il répondra : « c’est plein », et
ces mots sont des signes pour se reconnaître mutuellement.
Quelques-uns uns font usage d’un autre signe qui est de
plier le bras droit en équerre en plaçant la paume de la main
381
Vocabulaire du maître franc-maçon

gauche sur le cœur. Un autre consiste à regarder de côté


vers l’est tout en tordant la bouche vers l’ouest ; un autre à
plier le genou droit en tenant la main levée vers l’est et, de
nuit ou dans l’obscurité, ils se racleront la gorge deux fois
doucement et une fois plus fort comme s’ils essayaient d’ex-
pulser un os ou un morceau de nourriture de leur gosier,
puis ils diront : « le jour sert à voir, la nuit à entendre » ;
un autre signe consiste à vous envoyer une épingle pliée ou
un morceau de papier découpé en forme d’équerre : quand
vous le recevez, votre serment vous fait une obligation d’ac-
courir aussitôt, en quelque lieu et en quelque compagnie
que vous soyez ; s’ils vous font les signes du chapeau ou de
la main précédemment décrits, vous devez accourir, deviez-
vous descendre du haut d’un clocher, pour savoir ce qu’ils
désirent et pour les aider.
Celui qui veut vous faire savoir qu’il a besoin d’argent
vous présentera un bout de tuyau de pipe ou quelque chose
d’approchant, en disant : « pouvez-vous me changer un
penny ? » Si vous avez de l’argent, dites oui, si vous n’en
avez pas, dites non. Quelques-uns uns manifesteront leur
besoin d’argent en tirant leur couteau du fourreau et en le
donnant à un frère, soit en présence d’autres personnes, soit
seuls ; si le frère a de l’argent, il prend le couteau, le met dans
son fourreau et le rend à l’autre, sinon il le rend tel qu’il l’a
reçu, c’est ce que beaucoup font en dépit de leur serment,
et il y a ainsi beaucoup de signes auxquels ils refusent de
répondre quoiqu’ils y soient tenus par serment.
382
Annexes

Un autre signe encore est de tirer son mouchoir de la


main droite et de se moucher, puis, le tenant à bout de bras
devant soi, de le secouer deux fois doucement et une fois
plus fort. Un autre est de frapper à une porte deux petits
coups et un fort. Ils ont encore un autre signe dont ils se
servent à table, en buvant, lorsque le pot ne circule pas assez
vite ils disent : « voyez le traître ! »
Pour s’adresser à un maçon en France, en Espagne ou
en Turquie (disent-ils), le signe consiste à s’agenouiller sur
le genou gauche et à lever la main droite vers le soleil : alors
le frère étranger ne tardera pas à venir vous relever. Mais,
croyez-moi, celui qui se met à genoux en comptant là dessus
risque fort d’y rester longtemps ; et ceux qui attendent que
quelqu’un remarque leurs signes risquent d’attendre aussi
longtemps que les Juifs espéreront leur Messie qui, selon
leur croyance, doit venir de l’Orient.

Manuscrit n° 3329 datant de +/- 1700, British Museum


Annexe 8
Tapis de loge et tablier de maître
Annexe 9
Les leçons de la Prudence

Extrait du Rituel du grade de maître, Rite Écossais


Rectifié, rédigé au Convent de 1782

I
Prévois ce que tu dois faire
Et sois toujours prêt.
II
Ne soit ni lâche ni timide,
Mais évite la présomption.
III
Ne tente jamais d’écarter seul
Les obstacles qui surpasseraient ton pouvoir,
Mais demande les secours nécessaires.
IV
Examine attentivement les objets qui t’entourent
Et ne croit pas que ceux
Qui ont le plus d’attrait pour toi
Soient toujours les meilleurs

385
Vocabulaire du maître franc-maçon

V
Ne fais aucune entreprise
Sans connaître ce qui doit en résulter d’utile,
Et la possibilité du succès.
VI
Ne perds pas un instant de vue
Le but auquel tu dois tendre,
Afin de pouvoir rentrer dans le chemin
Si tu venais à t’en écarter.
VII
Marche avec constance et fermeté
Mais surtout ne recule pas
Lorsque les forces te manquent
Pour avancer
Annexe 10
Code Maçonnique de Grillot de Givry

Honore le G Arch de l’U

Aime ton Ne fais point Fais le bien


prochain de mal

Laisse parler les hommes


Le vrai culte du G A consiste dans les bonnes mœurs.
Fais donc le bien pour l’amour du bien lui-même.
Tiens toujours ton âme dans un état pur pour paraître di-
gnement devant le G Arch de l’U
Aime les bons, plains les faibles, fuis les méchants, mais ne
haïs personne.
Parle sobrement avec les grands, prudemment avec tes
égaux, sincèrement avec tes amis,
doucement avec les petits, tendrement avec les pauvres.
Si le G A te donne un fils, remercie-le, mais
tremble sur le dépôt qu’il te confie.
Sois pour cet enfant l’image de la divinité.
387
Vocabulaire du maître franc-maçon

Fais que jusqu’à 10 ans il te craigne, que jusqu’à 20 il


t’aime, que jusqu’à la mort il te respecte.
Jusqu’à 10 ans sois son maître, jusqu’à 20 son père, jusqu’à
la mort son ami.
Pense à lui donner de bons principes
plutôt que de belles manières, qu’il te doive une nature
éclairée et non une frivole élégance.
Fais-le honnête homme plutôt qu’habile homme.
Lis et profite, vois et imite, réfléchis et travaille.
Rapporte tout à l’utilité de tes frères, c’est travailler pour
toi-même.
Écoute toujours la voix de ta conscience.
Sois le père des pauvres. Chaque soupir que ta dureté leur
arrachera augmentera le nombre des malédictions qui
tomberont sur ta tête.
Respecte l’étranger voyageur, aide-le, sa personne est
sacrée pour toi.
Évite les querelles, préviens les insultes.
Mets toujours la raison de ton côté.
Ne flatte point ton frère, c’est une trahison.
Si ton frère te flatte, crains qu’il ne te corrompe.
Respecte les femmes, n’abuse jamais de leur faiblesse et
meurs plutôt que de les déshonorer.
388
Annexes

Si tu rougis de ton état, c’est orgueil, songe que ce n’est pas


la place qui t’honore ou te dégrade, mais la façon dont tu
l’exerces.
Sois content partout, de tout et avec tout.
Réjouis-toi de la justice.
Courrouce-toi contre l’iniquité, souffre sans te plaindre.
Ne juge pas légèrement les actions des hommes.
Ne blâme point et loue encore moins.
C’est au G A D l’U qui sonde les cœurs à appré-
cier son ouvrage.
La Concorde grandit ce qui est petit.
La Discorde annihile ce qui est grand.
Voici l’épreuve des épreuves, celle où t’attendent, ricanantes
et blêmes, les influences mauvaises, dans l’espoir de te voir
trébucher et retomber dans les ténèbres extérieures.
Si tu y résistes, le Phœnix, succédant à l’Alcyon va éclore pour
toi.
Le monde n’a pas conscience des supériorités naissantes.
Prends donc la sainte habitude de souff rir le mépris de ceux
qui valent moins que toi.
Pénètre-toi de cette vérité qu’il ne te sera jamais rendu
justice, sinon lors de ton avènement dans la Lumière.
Il faut que tu deviennes complètement indifférent à l’opi-
nion des hommes, ce qui est plus facile à exprimer qu’à
réaliser.
Que t’importe de passer dans la foule pour une vague unité,
lorsque tu as conscience de ta Royauté intellectuelle ?
389
Vocabulaire du maître franc-maçon

Œuvre selon ta conscience, sans te soucier du résultat.


Accepte la gloire comme un fardeau, et ne la désire pas, sinon
la gloire éternelle, celle des Philosophes : l’Absolu.
Si tu recherches l’assentiment humain, tu marches vers les
ténèbres, tu es hors de la Voie.
Si tu désires être un Saint pour que l’on te reconnaisse
comme tel, il est certain que tu ne le deviendras jamais.
Anéantis-toi, mon Disciple, dans un abîme d’humilité. Sois
infime parmi les infimes.
Abaisse-toi et tu te transfigureras un jour, et tu te réveilleras
brillant et radieux, dans l’embrassement du Roi de Gloire,
du Roi oriental séant sur son trône, comme disent les vieux
maîtres, et tu entreras dans la Mer pourprée qui est le
Magistère des Philosophes.
Mais tu n’es encore que le mercure lépreux qui a fait mourir
le Soleil de justice sur l’effigie du quaternaire, souviens-t’en.
Annexe 11
L’Échelle

L’échelle est le moyen de percevoir la notion de l’Un


primordial contenu dans chacun des nombres entiers.
Pour tracer l’échelle, prendre la diagonale du carré de
côté = 1
La diagonale donne la
mesure de la longueur du
rectangle de dimension √2
sur 1 (ombré sur le schéma)
La diagonale du rec-
tangle ainsi défini est la
longueur du rectangle de la
marche suivante (reporter
cette dimension avec le
compas sur le côté), de di-
mension √3 sur 1
Reprendre la valeur de
la diagonale de ce nouveau
rectangle qui donne la longueur du rectangle de la marche
suivante (sa hauteur sur l’échelle)…

391
Vocabulaire du maître franc-maçon

La suite de la répétition des opérations est infinie.


Le carré de la diagonale de chaque marche a toujours
pour valeur x + 1 avec x comme longueur du rectangle
(hauteur sur l’échelle). La diagonale vaut donc √(x + 1).
L’échelle progresse donc par valeurs successives des
racines carrées.
L’unité se déploie sur l’échelle dans une suite de
nombres entiers (paliers) par un avancement de 3, 5, 7,…
marches (√16 est égal à 4 et il y a 7 marches entre √9 et √16)
qui sont la suite des nombres impairs.
S’il y a un début, il n’y a pas de fin, et l’Unité se repro-
duit dans la suite des nombres entiers par 1, 3, 5, 7 et plus !
Cette échelle montre une forte analogie avec la défi-
nition qu’Euclide donnait des nombres impairs : ils font
l’équerre autour du carré intérieur et reproduisent avec lui,
indéfiniment, un carré extérieur évidemment semblable au
premier.
Sur l’échelle, le nombre de marches d’un palier (nombre
entier) est le nombre impair qu’il faut ajouter au carré du
palier précédent pour trouver le carré de ce palier.
L’escalier à 3, 5, 7 marches, se poursuivant à l’infini,
montre du « 7 et plus ».

392
Annexes
Annexe 12
Le Temple et l’homme
Annexe 13
Quelques Divulgations
Annexe 14
Variantes RÉAA DH / autres RÉAA
dans la cérémonie d’élévation au 3e degré

(Source http://pmbordeaux.fr/)
Annexe 15
La Bible

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