CH 03
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3.1. Introduction :
Jusqu’à présent nous avons étudié des structures soumises à des charges immobiles. Mais il
existe de nombreux cas où les constructions supportent des charges mobiles. L’exemple le
plus commun est celui des ponts (Fig 3.1). Le chargement mobile étant dans ce cas
représenté par l’action de la circulation des véhicules et des trains.
(Fig 3.1)
Comme autre exemple, citons les ponts roulants qu’on rencontre dans les ateliers de
fabrication. Le chariot, qui déplace des pièces d’un point à un autre de l’atelier, se meut sur
des rails fixés à des poutres (Fig 3.2).
(Fig 3.2)
La question qui vient immédiatement à l’esprit est de savoir, pour une grandeur donnée,
quelle est la position de la charge (chargement) qui provoque la plus grande valeur de la
grandeur étudiée. Cette grandeur peut être un effet élastique quelconque : déplacement
d’une section, réaction d’un appui, moment dans une section, etc. Il s’agit donc de trouver la
positon de la charge (chargement) qui provoque l’effet maximum et la section où il se
produit (section la plus dangereuse). C’est le problème majeur des chargements mobiles. Il
faut noter que la position du chargement qui provoque le plus grand effet pour une
grandeur donnée (par exemple le moment fléchissant) ne l’est pas en général pour une
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CALCUL DES STRUCTURES 03 Année LMD GC-MILA 2018/2019
autre grandeur (l’effort tranchant par exemple) et que ce qui intéresse l’ingénieur en
définitive, c’est la position qui provoque les contraintes les plus importantes.
3.2. Définitions :
Les lignes d’influence montrent graphiquement comment varient les diverses grandeurs
qu’on rencontre habituellement, tous les effets élastiques auxquels s’intéresse la résistance
des matériaux, sous l’influence d’une charge constante qui se déplace sur la structure.
La charge mobile est habituellement une force verticale unité, vu qu’en général on
s’intéresse à l’action des charges verticales sur les constructions. Elle peut cependant être un
couple, une force horizontale, une discontinuité de la section, un manque de concordance,
etc.
Donc les lignes d’influence décrivent l’influence de la position des charges sur la valeur d’un
effet (R, V ou M) dans une section déterminée;
a) Méthode directe
Elle consiste en règle générale à chercher l’expression analytique de l’effet élastique étudié
dans la section considérée sous l’effet d’une charge unité. La position de la charge est
considérée comme la variable de l’expression cherchée, c’est-à-dire l’équation de la ligne
d’influence de l’effet élastique étudié dans la section considérée. La ligne d’influence est
tracée à partir des valeurs obtenues (coefficients d’influence) pour plusieurs positions de la
cause (charge).
En verra plus loin que le tracé des lignes d’influence peut être grandement simplifié dans de
nombreux cas. Par exemple, l’effet élastique est souvent une fonction linéaire de la position
(abscisse) de la cause. Dans ce cas, la ligne d’influence est une droite, ou plusieurs segments
de droite, qu’on peut construire à raison de 2 points par segment. Par ailleurs, les conditions
de fixation de la structure donnent souvent des indications précieuses qui facilitent le tracé.
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b) Méthode cinématique
La méthode est basée sur le théorème des travaux virtuels. Pour obtenir la ligne d’influence
d’une grandeur R, M, N, T on supprime la liaison lui correspondant et on la remplace par
une inconnue (ou 2 inconnues égales et opposées s’il s’agit d’une liaison interne). Avec la
suppression d’une liaison, externe ou interne, le système isostatique devient alors un
mécanisme à un degré de liberté, pouvant se déplacer sans se déformer (comme un corps
indéformable).
Les lignes d’influence offre un moyen assez simple de calcul ou de vérification des réactions.
Considérons la poutre bi-articulée de la figure 3.2.
Figure 3.2
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0<x<a a<x<L
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P1 P2 P3
(a) A B
d d
P1 1 P22 P3
(a) l
B
d2
(b) l y1 y2 y3
(b) l y1
Figure 3.4
3
M B ( P1 y1 P2 y 2 P3 y 3 ) P y
i 1
i i
qdx
(a) A B
qdx
d
(a) A B
l d
S y
(b)
l Figure 3.5
S y
(b) 22
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Les lignes d’influence sont d’une utilité autrement plus grande dans les cas complexes. Elles
peuvent être également utilisées dans l’étude de l’action des charges réparties. Si la poutre
précédente est soumise à une charge répartie uniforme partielle comme indiqué à la figure
3.5a, le moment qu’elle produit dans l’encastrement se calcule en assimilant la charge
répartie à une série de forces élémentaires qdx.
M B q.ydx
0
Soit :
d d
M B q.ydx q ydx qS
0 0
Où S est l’aire du diagramme d’influence se trouvant sous la charge répartie (Figure 3.5b). Ce
résultat peut être utilisé pour calculer le moment quelle que soit la partie de la poutre
chargée. Il permet entre autres de déduire que la position critique consiste à placer la charge
le plus proche possible de l’extrémité libre. D’autres utilisations des lignes d’influence,
comme le calcul des réactions, seront montrées plus loin.
Généralisation
Soit une structure élastique soumise à un système de forces concentrées P1, P2, ..., Pn et une
P1 P1 Pn
(a)
x1 (b) (b) (b)
(b) x2
(b)
y1 y2(b) S
yn
(b)
(b) (b)
(b) Figure 3.6 (b)
(b)
densité de charge q répartie sur un tronçon "d " compris entre les sections d’abscisses x1 et
x2, respectivement (Figure 3.6a).
n x2
E P y q.ydx
i 1
i i
x1
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