Documents I] L’affirmation des régimes totalitaires : l’URSS stalinienne et l’Allemagne nazie

Document d’accroche : Le Monde en folie.

Illustration de Charlet tirée du Rire du 4 mars 1938. Hitler,
Staline, Mussolini, John Bull (caricature d’un Britannique), un
soldat japonais et Marianne dansent autour d’un char de la
guerre.

Questions :
Identifiez les personnages au premier plan de la caricature
Quel type de régime symbolisent-ils ?
Les totalitarismes stalinien et hitlérien ont-ils des
différences ?

Document 1 : Etats démocratiques et Etats totalitaires 

En théorie, une révolution se définit comme une libération. Or les révolutions du XXe siècle semblent,
sinon des révolutions d’asservissement, du moins des révolutions d’autorité […]. L’Allemagne est
soumise à une autorité poussée à l’extrême, mais cette autorité est suspendue à un principe proprement
magique, la vocation du Fürher1 […]. En économie, le phénomène révolutionnaire est tout aussi frappant.
On a conservé les entrepreneurs, mais on a supprimé ce qui est la justification de l’entrepreneur
capitaliste, à savoir l’initiative […]. Dans l’ordre des idées, toutes les vertus anciennes : le respect de la
personne, le respect de l’esprit, de l’autonomie personnelle ont été volontairement rejetées par le régime
nouveau. Les vertus que le régime cultive sont essentiellement des vertus à caractère militaire, des
vertus de d’action, d’ascétisme2, de dévouement. […] L’opposition des régimes totalitaires au régime
communiste est de différents ordres. A l’origine, les régimes totalitaires invoquent le péril communiste
pour convaincre les masses : ils prétendent sauver le pays du « chaos communiste » […] Je crois que
l’opposition au régime communiste est tout à fait authentique en ce sens qu’il s’agit d’un rival. Il apparaît
comme l’autre solution possible à un problème, comme l’autre issue d’une même évolution. […]
Raymond Aron, discours devant la Société française de philosophie, 17 juin 1939
1. Dirigeant, chef, guide ; nom donné à Hitler. 2. Mode de vie austère.

Question 1 : Relevez les critères qui permettent de définir un régime totalitaire.

Document 3 : Des fondements idéologiques différents

A.
« En nous quittant, le camarade Lénine nous a recommandé de garder l’unité de notre parti comme la
prunelle de nos yeux. Nous te jurons, camarade Lénine, que là encore nous accomplirons avec honneur
ta volonté ! […] En nous quittant, le camarade Lénine nous a recommandé de consolider toutes nos
forces d’alliance des ouvriers et des paysans. Nous te jurons, camarade Lénine, que là encore nous
accomplirons avec honneur ta volonté ! […] En nous quittant, le camarade Lénine nous a recommandé
de consolider et d’étendre l’Union des Républiques. Nous te jurons, camarade Lénine, que là encore
nous accomplirons avec honneur ta volonté !
En nous quittant, le camarade Lénine nous a recommandé la fidélité aux principes de l’Internationales
communiste. Nous te jurons, camarade Lénine, que nous n’épargnerons pas notre vie pour consolider et
étendre l’union des travailleurs du monde entier, l’Internationale communiste1 ! »
Joseph Staline, discours au IIe Congrès des soviets de l’URSS, 26 janvier 1924.
Organisation regroupant les partis communistes partisans du nouveau régime soviétique partout dans le
monde.
B. « Tout ce que nous voyons aujourd’hui de la culture humaine, produits de l’art, de la science et de la
technique, est presque exclusivement une création de l’Aryen2. C’est précisément cette constatation qui
nous autorise à dire qu’il a été, lui seul, le créateur d’une humanité supérieure et qu’il incarne le type
originel de ce que nous entendons par « homme ». [ …]
De temps à autre, dans une revue illustrée, on montre au bon bourgeois allemand que, çà et là, un nègre
est devenu pour la première fois avocat, enseignant, voire prêtre ou ténor, ou que sais-je encore.
Pendant que notre stupide bourgeoisie s’émerveille devant les résultats de l’éducation moderne, le Juif
sait très bien comment exploiter tout cela pour justifier sa théorie de l’égalité des hommes […]. C’est une
folie criminelle de dresser un demi-singe pour faire de lui un avocat, alors que des millions de
représentants de la plus haute race doivent végéter […] dans le marais prolétarien […] »
Adolf Hitler, Mein Kampf [Mon combat], 1924-1925.
Idéologie nazie, synonyme de la « race supérieure germanique ».

Question 3 : Quelles sont les différences idéologiques entre le stalinisme et le nazisme ?

Document 4 : Des cérémonies grandioses à la gloire du parti et du chef.

Photographie de la grande parade de la
jeunesse soviétique sous les portraits de
Lénine et Staline, place Rouge à Moscou, en
juin 1935.
Photographie du Chancelier Hitler au Congrès
du parti nazi de Nuremberg en 1937.

Question 4 : Quelles pratiques communes

pouvez-vous identifier entre les régimes
stalinien et hitlérien ?
 Documents II] La seconde guerre mondiale : violence extrême et génocides.

Document d’accroche : Le Blitz, bombardement allemand au Royaume-Uni.

Les bombardements aériens
constituent une nouvelle arme de
terreur et de destruction qui vise
surtout des objectifs industriels et
civils. Débuté le 7 septembre 1940,
ces raids sur Londres et d’autres
villes de Grande-Bretagne porte le
nom de Blitz, « éclair » en
allemand.

Questions :
Quelle est la cause des
destructions ?
Quel type de population est visé ?
Photographie de Fred Morley prise à Londres le 9 octobre 1940. Quelle est l’intensité de violence ?

Document 1 : Un conflit mondial

Question 1 : Pourquoi peut-on qualifier la guerre qui s’étend de 1937 à 1945 de mondiale ?

Document 2 : l’annonce de l’invasion de l’URSS

« Je vais vous parler ce soir, parce que nous venons d’arriver à l’un des tournants importants de la guerre.
Le premier de ces brusques tournants critiques a été atteint il y a un an, lorsque la France est tombée,
abattue, sous le coup de massue allemand, et que tout seul nous avons dû faire face à l’ouragan. Le
second, lorsque la Royal Air Force1 a vaincu les assaillants barbares, et les a chassés de notre ciel,
écartant ainsi l’invasion nazie de notre île, à une époque où nous étions encore mal préparés. Le troisième
tournant critique fut le vote, par le président et le Congrès des Etats-Unis, de la loi « Prêt-Bail »2 […]. Voilà
les trois premiers tournants. Nous arrivons au quatrième. Aujourd’hui, à quatre heures du matin, Hitler a
attaqué et envahit la Russie […].
Hitler est un monstre de méchanceté, dont la soif de sang et de rapine3 est insatiable. Non content d’avoir
toute l’Europe sous sa botte, soit terrorisée, soit réduite, sous des formes diverses, à une soumission
abjecte, il lui faut maintenant poursuivre son œuvre de boucher et ses ravages parmi les vastes multitudes
de la Russie et de l’Asie. La terrible machine de guerre ne peut pas demeurer un instant inactive, sans
quoi elle rouillerait, ou tomberait en morceaux […]. Il faut la nourrir, non seulement de sang mais
d’essence. Voilà donc que ce petit voyou sanguinaire se trouve obligé de lancer ses armées mécanisées
sur de nouveaux champs de tuerie, de pillage et de dévastation. »
Discours de Winston Churchill, le 22 juin 1941.
1. Force aérienne de l’armée britannique.
2. Loi américaine qui leur permet de vendre, céder ou prêter le matériel de guerre et les marchandises aux
Etats dont « la défense était jugée vitale pour la défense des Etats-Unis ».
3. Vol.

Question 2 : Quelles sont les grandes phases de la Seconde Guerre mondiale présentes dans le
discours ?

Document 3 - La violence de masse : Hiroshima après la bombe atomique

Le 6 août 1945, l’invasion américaine largue une bombe atomique sur la ville d’Hiroshima : la ville est
détruite et 70 000 personnes sont tuées immédiatement.

Question 3 : Comment se termine la Seconde Guerre mondiale ?

Document 1 : Les atrocités commises par l’armée japonaise

Le massacre de Nankin a été perpétré par l’armée japonaise à l’encontre de la population de la ville
chinoise de Nankin du 13 décembre 1637 au 18 février 1938. Le bilan du massacre s’élève environ à
500 000 morts.

Question 1 : Pourquoi, peu-on affirmer que la Seconde Guerre mondiale est la guerre la plus violente de
l’histoire ?
Document 2 : La création de l’ONU en 1945
« Préambule : Nous, peuples des Nations Unies,
Résolus
à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a
infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,
à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de
la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations,
grandes et petites,
à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités
et autres sources du droit international,
à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Et à ces fins
à pratiquer la tolérance, vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage,
à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales,
à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des
armes, sauf sans l’intérêt commun,
à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les
peuples,
Avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins. »
Charte des Nations unies, 26 juin 1945.

Document 3 : Les débuts de la justice internationale

Photographie de la salle
d’audience 600 du palais de
justice de Nuremberg, 22
novembre 1945.
Les accusés et leurs avocats au
premier rang 1 dont Goering 2,
devant les juges internationaux
alliés 3, les procureurs 4
interrogent les accusés et les
témoins 5.
Les procès de Nuremberg (1945-
1946) et de Tokyo (1946-1948)
sont menés par les puissances
alliées contre les principaux
responsables du IIIe Reich et de
l’empire japonais. Ceux-ci sont
accusés de complot, crimes
contre la paix, crimes de guerre et
crimes contre l’humanité. Pour la
première fois, des tribunaux
militaires internationaux jugent
Question 3 : Sur quels principes repose le nouvel ordre international des exactions commises durant
voulu par les Alliés à la fin de la guerre ? une guerre.
 Documents III] La défaite de juin 1940 : une France divisée entre collaboration et Résistance.

Document d’accroche : Le maréchal Pétain et la « Révolution nationale ».

Affiche de propagande, 1942
Arrivé au pouvoir en juin 1940, le
maréchal Pétain impose la collaboration et
la « Révolution nationale » qui repose sur
la remise en cause des valeurs
républicaines issues de la Révolution
française et la promotion de valeurs
traditionnelles.

Question :
Qui est ce personnage ?
A quel régime politique incarne-t-il ?
Contre qui a-t-il essentiellement lutté
pour rester au pouvoir ?

Document 1 : Les soldats français déposant leurs armes devant la gare de Lille, le 1er juin
1940.

Question 1 : Que s’est-il

passé en France en juin
1940 ?
Question 2 : Quelles en
ont été les conséquences
pour le pays ?
Document 2 : Pétain annonce la collaboration.
« C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française – une unité de dix siècles – dans le cadre d’une
activité constructive du nouvel ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration.
Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait-être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le
sort de nos prisonniers, atténué la charge des frais de l’occupation1.
Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation2 et facilités l’administration et le ravitaillement du
territoire.
Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d’agression. Elle doit
comporter un effort patient et confiant. […]
Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père. Je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. Suivez-moi.
Gardez votre confiance en la France éternelle.
Philippe Pétain, discours radiodiffusé, 30 octobre 1940.
1. La France, après la signature de l’Armistice doit payer à l’Allemagne les frais liés à l’occupation du
pays.
2. Frontière entre la zone occupée au nord et la zone dite « libre » au sud.

Question 2 : A partir du document, caractérisez la collaboration.

Document 3 : Un appel à la Résistance.

Tract reprenant la Une du journal Libération du 1er mars
1943 et diffusé à 100 000 exemplaires en zone Sud. En
février 1943, Vichy impose le Service du travail obligatoire
(STO) destiné à fournir de la main d’œuvre à l’Allemagne.

Question 3 : quel est le choix des Français qui sont

hostiles au régime de Vichy.