Cours 1 Mouvement de Chute Verticale D'un Solide

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CHIMIE / Unité :4

Evolution temporelle
des systèmes
mécaniques
I- Chute verticale dans un fluide
1- Forces exercées sur le solide dans un fluide
Soit un solide S en mouvement de chute verticale dans un fluide. Ce solide est soumis à trois forces :
1-1- Force de pesanteur ou poids :
Un objet situé au voisinage de la Terre subit la force de gravitation 𝑃⃗ qui peut
s’identifier à la force de pesanteur 𝑃⃗.
Définition : On dit que la Terre crée un champ de pesanteur 𝑔 . Un objet de
masse 𝑚 placé dans le champ de pesanteur 𝑔 subit une force 𝑃⃗=𝑚𝑔.
Remarque : Le champ de pesanteur est supposé uniforme ( 𝑔 est le même en tout
point) dans une zone pas trop étendue au voisinage de la Terre (en réalité, 𝑔 diminue
avec l’altitude).

1-2-Force exercée par le fluide : poussée d’Archimède


Un corps totalement ou partiellement immergé dans un fluide subit une
force ⃗⃗⃗⃗
Fa verticale, de bas en haut, de valeur égale au poids du fluide déplacé appelée
poussée d’Archimède.
⃗⃗⃗ ⃗
𝐅𝐚 = −𝛒𝐟 . 𝐕𝐬 . 𝐠
𝐅𝐚 : 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠é𝑒𝑑'𝐴𝑟𝑐ℎ𝑖𝑚è (𝑁)
𝛒𝐟 .:𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒𝑑𝑢𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒(𝑘𝑔.𝑚−3)
𝑉s :𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖 𝑒𝑖𝑚𝑚𝑒𝑟𝑔é 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 (𝑚3)
𝑔:𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟𝑑𝑢 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟
1-3-Force de frottement exercée par le fluide
Soit un solide de vitesse v ⃗ . Le fluide exerce sur ce solide une force de frottement.
Dans le cas d’une chute verticale dans un fluide, la force de frottement est de la
forme 𝑓=−𝑘. ⃗⃗⃗⃗
𝑣𝑛.
Avec k le facteur k dépend de tout ce qui peut faire varier𝑓, c’est à dire la forme de
l’objet, ça taille, l’aspect de sa surface ou encore la nature du fluide.
 La force 𝑓 est colinéaire au vecteur vitesse 𝑣 mais de sens opposé.
Pour des vitesses plus importantes, f peut être de la forme 𝑓=𝑘𝑣2.
 Si la vitesse est faible alors la force a pour valeur 𝑓 =𝑘. 𝑣
 Si la vitesse est plus importante alors on a une valeur correspondant à 𝑓=𝑘. 𝑣 2
II- Etude de la chute verticale dans un fluide .
1- Etude expérimentale
Abandonnons en O une bille d’acier, de masse m = 5,0 g et de rayon r = 0,5 cm, sans vitesse initiale dans un
mélange d’eau et de glycérol à 64 % de masse volumique f = 1260 kg.m-3.
Etudions la bille en chute verticale sur l’axe z’Oz dans le référentiel terrestre considéré comme galiléen.
1-1- Evolution de l’ordonnée, de la vitesse et de l’accélération au cours du temps

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1-2- Description du mouvement
A l’instant du lâcher, la bille tombe dans le fluide avec une vitesse croissante : c’est le régime initial ;
Au cours de la chute, la vitesse continue d’augmenter, mais moins rapidement : c’est le régime transitoire;
Si la chute dure suffisamment longtemps, la bille atteint une vitesse limite : c’est le régime permanent.

2- Etude théorique
2-1- L’équation différentielle du mouvement
 Système étudié : {bille}
 Référentiel terrestre : référentiel considéré comme galiléen car la durée de la chute
est faible devant la période de rotation de la Terre (24 h).
 Bilan des forces extérieures
⃗ = m.g. 𝒌
⃗ =p. 𝒌
poids : 𝒑 ⃗
Poussée d’Archimède : ⃗⃗⃗⃗𝑭𝒂 = −𝑭𝒂 𝒌 ⃗ = −𝛒 . 𝐕. 𝐠. ⃗⃗𝐤
𝐟

Force de frottement exercée par le fluide : ⃗𝒇=−𝒇 ⃗𝒌=− 𝒌. 𝒗𝒏 . ⃗𝒌


La deuxième loi de Newton nous permet d’écrire :
𝒑 ⃗ =m.𝒂
⃗⃗⃗⃗𝒂 +𝒇
⃗ +𝑭 ⃗⃗⃗⃗𝑮 donc 𝒎. 𝒈.⃗⃗⃗⃗𝒌 − 𝑲. 𝒗𝒏 𝒌
⃗ − 𝛒𝐟 . 𝐕. 𝐠. 𝒌
⃗ = m.𝒂
⃗⃗⃗⃗𝑮
 La projection de cette relation vectorielle sur l’axe z’Oz nous conduit à :
𝐝𝒗
𝒏 𝒂 = 𝒂𝑮 =
𝒎. 𝒈 − 𝑲. 𝒗𝒁 −𝛒𝐟 . 𝐕. 𝐠= m. 𝒂𝑮𝒁 avec { 𝑮𝒁 𝐝𝐭
𝒗𝒁 = 𝒗
𝒎. 𝒈 − 𝑲. 𝒗 𝒏 −𝛒𝐟 . 𝐕. 𝐠= m. 𝒂𝑮
𝐝𝒗 𝐤 𝛒𝐟 .𝐕 .𝐠
Alors l'équation différentielle du mouvement est : = − 𝐦 𝒗𝒏 + 𝐠 −
𝐝𝐭 𝐦
𝐝𝒗
𝐚𝒁 = 𝐝𝐭
𝛒𝐟 .𝐕 .𝐠 𝐝𝒗
On pose : 𝐀=𝐠− 𝐦
 = 𝑨 − 𝐁𝒗𝒏
𝐝𝐭
𝐤
{ 𝐁=𝐦
2-2- Les caractéristiques du mouvement
A -Notion de vitesse limite : 𝒗𝒍𝒊𝒎
𝐝𝒗
 Une fois le régime permanent atteint v = cste donc l’accélération est nulle 𝒂𝑮 = = 0 , soit
𝐝𝐭
𝒏
L’équation du mouvement s’écrit alors : 𝑨 − 𝐁𝒗 = 0
𝐧 𝐀 𝐧 𝐦 𝛒.𝐕𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞 .𝐠
Donc 𝐯𝐥𝐢𝐦 = √ = √ (𝐠 − )
𝐁 𝐤 𝐦
𝐀 𝐦 𝛒.𝐕 .𝐠
Pour un frottement fluide laminaire n=1 ∶ 𝐯𝐥𝐢𝐦 = 𝐁 = 𝐤
(𝐠 − 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞
𝐦
)
𝐀 𝐦 𝛒.𝐕𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞 .𝐠
Pour un frottement fluide turbulent n=2 : 𝐯𝐥𝐢𝐦 = √ = √ (𝐠 − )
𝐁 𝐤 𝐦
B- Accélération initiale
𝐝𝒗 𝐤 𝛒.𝐕𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞.𝐠
:A t=0 𝐚𝟎 = ) = − 𝒗 𝐧 𝟎 +𝐠−
𝐝𝐭 0 𝐦 𝐦
𝛒.𝐕𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐞 .𝐠
Dans le cas 𝒗 𝟎 = 𝟎 : 𝐚𝟎 = 𝐠 − 𝐦

C- Notion de temps caractéristique


Détermination expérimentale
Le temps caractéristique peut être déterminé en traçant la tangente à la
courbe à t = 0 s : l’abscisse du point d’intersection de cette tangente et
de l’asymptote à la courbe a pour valeur .
𝐝𝒗 𝒗𝒍𝒊𝒎 −𝒗𝟎
D'après la courbe on a : 𝐚𝟎 = ) =
𝐝𝐭 0 −0
𝐯𝐥𝐢𝐦 −𝐯𝟎
Donc 𝛕 =
𝐚𝟎
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Remarque 1: Expression mathématique dans le cas d’un frottement fluide laminaire
𝐝𝒗 𝐝𝒗 𝟏 𝐝𝒗 𝑨 𝟏 𝐦
L’équation différentielle du mouvement s’écrit : = 𝑨 − 𝐁𝒗  + 𝐁𝒗 = 𝑨  𝐁 . + 𝒗 = 𝑩 donc 𝛕=𝐁= 𝐤
𝐝𝐭 𝐝𝐭 𝐝𝐭
Remarque 2 :  est appelé temps caractéristique et 5. correspond à l’ordre de grandeur de la durée du régime
transitoire, temps au bout duquel la vitesse limite est en fait atteinte.

4°) Résolution de l’équation différentielle par une méthode numérique itérative : la


méthode d’Euler
a) Méthode d’Euler
La méthode d’Euler est une méthode numérique permettant de donner une solution approchée de l’équation
différentielle du mouvement de G, lors d’une chute verticale avec frottement.
𝛒𝐟 .𝐕 .𝐠
𝐝𝒗
𝐀=𝐠− 𝐦
- L’équation du mouvement est : = 𝑨 − 𝐁𝒗𝒏 𝑎𝑣𝑒𝑐 { 𝐤
𝐝𝐭
𝐁=𝐦
- On considère des dates ti séparées par une durée constante t , appelée le pas. La vitesse et l’accélération,
calculées à la date ti, sont notées vi et ai. Connaissant la valeur de vi, on déduit de l’équation différentielle
celle de ai : 𝒂𝒊 = 𝑨 − 𝐁. 𝒗𝒏𝒊
dv v vi  vi1
- On fait alors l’approximation suivante, si t est petit : ai1  x  
dt t t
soit 𝒗𝒊 = 𝒂𝒊−𝟏 . ∆𝒕 + 𝒗𝒊−1
Si on connaît v0 , à la date t = 0, il est donc possible de calculer la suite des valeurs vi de la vitesse.
Etape 𝒕𝒊 𝒗𝒊 𝒂𝒊
0 𝒕𝟎 = 𝟎  𝒗  𝒂 = 𝑨 − 𝐁. 𝒗𝒏
𝟎 𝟎 𝟎
1 𝒕𝟏 = 𝒕𝟎 + 𝒕  𝒗𝟏 = 𝒂𝟎 . ∆𝒕 + 𝒗𝟎  𝒂𝟏 =𝑨− 𝐁. 𝒗𝒏𝟏
2 𝒕𝟐 = 𝒕𝟏 + 𝒕  𝒗𝟐 = 𝒂𝟏 . ∆𝒕 + 𝒗𝟏  𝒂𝟐 =𝑨− 𝐁. 𝒗𝒏𝟐
3 𝒕𝟑 = 𝒕𝟐 + 𝒕  𝒗𝟑 = 𝒂𝟐 . ∆𝒕 + 𝒗𝟐  𝒂𝟑 =𝑨− 𝐁. 𝒗𝒏𝟑
4 𝒕𝟒 = 𝒕𝟑 + 𝒕  𝒗𝟒 = 𝒂𝟑 . ∆𝒕 + 𝒗𝟑  𝒂𝟒 =𝑨− 𝐁. 𝒗𝒏𝟒

Pour établir l’équation différentielle, il faut proposer un modèle pour les forces de frottement. La résolution de
l’équation différentielle décrivant l’évolution de la vitesse donne une solution que l’on confronte aux résultats
expérimentaux. Cela permet de valider ou non la modélisation.
Remarque :
Plus le pas t est petit, plus les mesures sont précises, mais plus le nombre de calculs à effectuer est important
pour une même expérience.

Application : comparaison des résultats expérimentaux et modélisés


 La solution numérique utilisant une force de frottement de
type laminaire convient mieux que celle utilisant une force de
frottement de type turbulent au début de la chute : la courbe de
cette solution (force de frottement laminaire) est en effet plus
près de la courbe expérimentale que l’autre courbe.
 En revanche, pour des vitesses plus élevées, la solution
numérique utilisant une force de frottement de type turbulent
convient mieux que celle utilisant une force de frottement de
type laminaire.
Conclusion : La comparaison des courbes expérimentale et
modélisée permet de déterminer le domaine de validité du
modèle.

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Compétences-exigibles
 Définir un champ de pesanteur uniforme.
 Connaître les caractéristiques de la poussée d'Archimède.
 Chute verticale avec frottement
 Appliquer la deuxième loi de Newton à un corps en chute verticale dans un fluide et établir l'équation
différentielle du mouvement, la force de frottement étant donnée.
 Connaître le principe de la méthode d'Euler pour la résolution approchée d'une équation différentielle.
 Savoir exploiter des reproductions d'écrans d'ordinateur (lors de l'utilisation d'un tableur grapheur)
correspondant à des enregistrements expérimentaux.
 Savoir exploiter des courbes v =f(t) pour :
- reconnaître le régime initial et/ou le régime asymptotique.
- évaluer le temps caractéristique correspondant au passage d'un régime à l'autre.
- déterminer la vitesse limite.
 Dans le cas de la résolution par méthode itérative de l'équation différentielle, discuter de la pertinence des
courbes obtenues par rapport aux résultats expérimentaux (choix du pas de résolution, modèle proposé pour la
force de frottement)

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