Agrodok31 Le Stockage Des Produits Agricoles Tropicaux

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Série-Agrodok No.

31
AGRODOK est une série de documents techniques simples et bon marché sur la pra-
tique de l’agriculture durable à petite échelle. Les livres AGRODOK sont disponibles en
anglais (A), en français (F), en portugais (P) et en espagnol (E).

1. L’élevage des porcs dans les zones tropicales P, F, A


2. Gérer la fertilité du sol E, P, F, A
3. La conservation des fruits et des aliments P, F, A Le stockage des produits

Agrodok 31 - Le stockage des produits agricoles tropicaux


4. L’aviculture à petite échelle dans les zones tropicales E, P, F, A
5. La culture fruitière dans les zones tropicales F, A
6.
7.
Mesures de topographie pour le génie rural
L’élevage de chèvres dans les zones tropicales
P,
P,
F, A
F, A
agricoles tropicaux
8. La fabrication et l’utilisation du compost E, P, F, A
9. Le jardin potager dans les zones tropicales E, P, F, A
10. La culture du soja et d’autres légumineuses P, F, A
11. La protection des sols contre l’érosion E, P, F, A
12. La conservation du poisson et de la viande F, A
13. Collecter l’eau et conserver l’humidité du sol F, A
14. L’élevage des vaches laitières F, A
15. La pisciculture en eau douce à petite échelle P, F, A
16. L’agroforesterie P, F, A
17. La culture de la tomate, du piment et du poivron F, A
18. La protection des céréales et des légumineuses stockées P, F, A
19. Multiplier et planter des arbres F, A
20. L’élevage des lapins dans les zones tropicales P, F, A
21. La pisciculture à la ferme P, F, A
22. La fabrication à petite échelle des aliments de sevrage F, A
23. Culture protégée F, A
24. L’agriculture urbaine P, F, A
25. Les greniers P, F, A
26. Commercialisation: Le marketing pour les producteurs artisanaux P, F, A
27. Créer et gérer un point d’eau pour les troupeaux de son village P, F, A
28. Identification des dégâts causés aux plantes F, A
29. Les pesticides: composition, utilisation et risques F, A
31. Le stockage des produits agricoles tropicaux E, P, F, A
32. L’apiculture dans les zones tropicales P, F, A
33. L’élevage de canards P, F, A
34. L’incubation des oeufs par les poules et en couveuse E, P, F, A
35. Utilisation de l’âne pour le transport et les labours P, F, A
36. La préparation des laitages P, F, A
37. Small-scale seed production A
38. Farmer-controlled economic initiatives A

Les livres AGRODOK peuvent être commandés à AGROMISA ou au CTA.

© 2004 Fondation Agromisa


ISBN: 90-77073-69-8
Agrodok 31

Le stockage des produits


agricoles tropicaux

Jelle Hayma
© Fondation Agromisa, Wageningen, 2004.

Tous droits réservés. Aucune reproduction de cet ouvrage, même partielle, quelque soit le
procédé, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorisée sans la permission
écrite de l'éditeur.

Troisième édition : 1996


quatrième édition : 2004

Auteur : Jelle Hayma


Conception : Janneke Reijnders
Traduction : Evelyne Codazzi
Imprimé par : Digigrafi, Wageningen, the Netherlands

ISBN : 90-77073-69-8
NUGI : 835
Avant-propos
Cet agrodok traite des problèmes de stockage des produits agricoles
dans les pays tropicaux et subtropicaux. Il étudie plusieurs méthodes
de stockage pour différentes sortes de produits, ainsi que les condi-
tions et les problèmes de stockage à long terme.
Ces informations sont destinées à tous ceux qui renseignent sur place
les paysans du pays et les petites coopératives sur les diverses possibi-
lités de stockage.
Ce petit livre vise à aider les gens à choisir la meilleure méthode de
stockage dans une situation donnée pour un type de produits donné.
Afin de ne pas trop compliquer les choses, les modèles de construction
très détaillés seront omis ici mais peuvent être obtenus à Agromisa. Il
n'est pas nécessaire d'être expert en bâtiment pour être capable de ré-
aliser ces modèles.
Le plus grand silo présenté au chapitre 5 a une contenance de 4,5 ton-
nes. Les principes du stockage restent identiques pour des quantités
plus importantes. Il est néanmoins conseillé de se procurer un appareil
permettant de mesurer la teneur en humidité des produits.
Pour donner aux méthodes nouvelles de stockage les meilleures chan-
ces de réussite, il est recommandé de commencer par apporter des
améliorations techniques aux méthodes locales.
Nous serions heureux d'être mis au courant de vos expériences de
stockage de produits agricoles et de vos commentaires et remarques
sur ce livre.

Jelle Hayma

Avant-propos 3
Sommaire
1 Introduction 5

2 Influences de l'environnement sur le produit stocké 6


2.1 Pertes au stockage 6
2.2 Teneur en humidité et humidité relative 8
2.3 Température et respiration 11

3 Stockage des differents types de produits agricoles 14


3.1 Céreales et légumineuses alimentaires 14
3.2 Semences 17
3.3 Produits oléagineux 22
3.4 Plantes sarclées 25

4 Sechage 33
4.1 Humidité relative de l'air de séchage 33
4.2 Température de l'air de séchage 33
4.3 Mouvement de l'air de séchage 34
4.4 Méthodes de séchage 35

5 Methodes de stockage 42
5.1 Introduction 42
5.2 Méthodes de stockage 47

Annexe I : Mesures de l'humidite relative et de la teneur en


humidite 71

Bibliographie 76

Adresses utiles 78

4 Le stockage des produits agricoles tropicaux


1 Introduction
Le taux annuel des pertes dues à un mauvais stockage des produits
agricoles au niveau de la ferme et du village dans les pays tropicaux
est estimé entre 25 et 40%. Dans les champs comme pendant le stoc-
kage, les produits sont menacés par les insectes, les rongeurs, les oi-
seaux et autres parasites. Ils peuvent aussi être contaminés par les
moisissures (champignons pathogènes), les levures ou les bactéries.
De plus, il faut veiller à maintenir la viabilité (capacité de germina-
tion) des semences. Pour réduire les pertes au stockage, il faut connai-
tre les conditions optimales d'environnement pour le stockage de cha-
que produit ainsi que les conditions favorables à ses parasites.

Le chapitre 4 traite de l'importance du séchage et des méthodes de sé-


chage du produit avant le stockage.
Le chapitre 5 présente les conditions d'un bon stockage et décrit diffé-
rentes méthodes à la portée du petit paysan.
Souvent les paysans ont développé eux-mêmes des méthodes de
conservation. Certaines de ces méthodes traditionnelles protègent as-
sez bien les produits et ne nécessitent que de légères améliorations.
Pourtant elles sont parfois insuffisantes et n'empêchent pas les grosses
pertes à cause, par exemple, de l'introduction d'une nouvelle variété
exigeant des conditions de stockage et/ou de séchage différentes. De
plus, les hausses de production et les changements de marché font
croître le besoin de nouvelles méthodes de stockage.

Remarques
1 Nous appelerons "graines" tous les produits en forme de grain, ainsi
toutes les graines en général : céréales, haricots, graines oléagineu-
ses.
2 La théorie du stockage des produits agricoles se base surtout sur
l'humidité relative de l'air et sur la teneur en humidité des produits.
Ces propriétés ne sont malheureusement ni faciles à mesurer ni bon
marché. Une brève description des principales méthodes de mesure
est ajoutée en annexe.

Introduction 5
2 Influences de l'environnement
sur le produit stocké

2.1 Pertes au stockage


Les pertes au stockage se produisent de nombreuses façons :
? perte de poids due aux insectes, aux rongeurs et aux oiseaux.
? détériorisation due aux moisissures et à la pourriture.
? baisse de qualité due au grignotage, aux excréments d'insectes et de
rongeurs et aux moisissures.
? endommagement des sacs causant des pertes pendant le transport.
? baisse de la capacité de germination des graines stockées (voir cha-
pitre 3).

Les insectes
Ils sont des invertébrés à 6 pattes. Leurs organes internes mous sont
protégés par un squelette externe. Le cycle de vie d'un insecte est le
suivant : adulte – oeufs – larves – nymphes – adultes. Les adultes et
les larves endommagent les produits, les mangent et les salissent. Les
produits contaminés deviennent plus vulnérables aux attaques d'autres
insectes, de moisissures ou de bactéries. Les insectes peuvent déjà at-
taquer les produits dans les champs et se multiplier ensuite rapidement
pendant le stockage. Les femelles adultes pondent leurs oeufs à la sur-
face d'un graine, entre les graines et parfois même à l'intérieur de la
graine. A la sortie de l'oeuf, les larves sont souvent les grands man-
geurs de graines. La larve qui grossit à l'intérieur d'une graine en
mange le coeur. La nymphe est le stade intermédiaire entre la larve et
l'adulte. Pendant cette période de développement, l'insecte n'a pas be-
soin de nourriture. A la sortie de la nymphe, l'adulte commmence à
manger et à pondre ses oeufs.
La plupart des insectes des produits stockés se développent le mieux à
des températures de 25 à 30 °C et des humidités relatives de 70 à 80%.
A des températures et humidités relatives inférieures ou supérieures,
ils continuent à se développer, quoiqu'à un niveau moindre (voir figure
1).

6 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 1 : limites générales de température et d'humidité relative
pour la multiplication des insectes, des moisissures et des bacté-
ries et pour la germination des graines

Les moisissures
Elles sont de très petites plantes invisibles à l'oeil nu. Ces moisissures
ou leurs spores ("graines") sont presque toujours présentes. Les spores
ont besoin d'un milieu chaud et humide pour se développer et produire
des filaments appelés hyphae. Les hyphae pénètrent dans le produit et
le transforment partiellement en d'autres substances nécessaires à leur
croissance. Une masse de hyphae, appelé 'mycélium', est généralement
visible à l'oeil nu ou à l'aide d'une loupe.

Les moisissures endommagent le produit de différentes manières :


? Elles fabriquent des produits chimiques, appelés enzymes, qui arrê-
tent la germination des graines.
? Elles diminuent la qualité des produits par décoloration et change-
ment de goût (mauvaise saveur ou mauvaise odeur) ainsi que leur
valeur nutritive.

Influences de l'environnement sur le produit stocké 7


? Certaines moisissures produisent des substances toxiques pour
l'homme et l'animal.
La figure 1 indique les limites de température et d'humidité relative
pour le développement des moisissures, des bactéries et des insectes et
pour la germination des graines.

Les bactéries sont également invisibles mais se trouvent presque par-


tout, surtout dans les endroits humides. Dans des conditions humides,
elles continuent à endommager les produits déjà contaminés, provo-
quent des changements chimiques et produisent parfois des substances
toxiques.

Les rongeurs
Ils (rats et souris) causent des dégâts considérables aux produits dans
les champs et pendant le stockage :
? ils mangent une partie du produit.
? ils salissent le produit avec leurs excréments.
? ils endommagent les bâtiments, les conteneurs et les emballages.
? ils transmettent des maladies dangereuses pour l'humain.

2.2 Teneur en humidité et humidité relative


L'activité biologique n'a lieu qu'en présence d'humidité. Par consé-
quent l'humidité du produit et l'humidité de l'air environnant sont 2
facteurs très importants d'un bon stockage. Chaque produit a sa propre
balance (ou équilibre) entre l'humidité qu'il contient et la vapeur d'eau
contenue dans l'air environnant.
Cet équilibre est le rapport : teneur en humidité / humidité relative. La
figure 2 donne quelques exemples d'équilibres. La teneur en humidi-
té d'un produit est généralement exprimée en pourcentage de poids
mouillé :

poids d'eau dans le produit humide


Teneur en humidité (%) = × 100
poids du produit humide

8 Le stockage des produits agricoles tropicaux


L'humidité relative est une mesure en pourcentage de la quantité
d'humidité dans l'air (ou vapeur d'eau) comparée à la quantité maxi-
male d'humidité de l'air possible à cette température. Pour une tempé-
rature donnée :

quantité de vapeur d'eau dans l'air


Humidité relative (%) = × 100
quantité maximale de vapeur d'eau

Plus l'air est chaud, plus il peut contenir d'humidité. Par conséquent si
la quantité d'humidité dans l'air est constante et si la température
monte, l'humidité relative diminue.
La figure 2 indique par exemple que des graines de cacao ayant une
teneur en humidité de 8% sont en équilibre avec l'air ayant une humi-
dité relative de 70%. Si par exemple l'humidité relative de l'air tombe
à 40%, les graines de cacao perdent de leur humidité jusqu'à ce qu'un
nouvel équilibre soit atteint : la teneur en humidité des graines tombe
alors à 6%.
La teneur en humidité maximale permettant le bon stockage d'un pro-
duit, la "bonne teneur en humidité", est en général la teneur en hu-
midité d'équilibre correspondant à une humidité relative de 65-70%. Si
la teneur en humidité d'un produit est égale ou inférieure à la bonne
teneur en humidité, le danger présenté par les bactéries et moisissures
est négligeable.

Tableau 1 : Bonne teneur en humidité de différents types de pro-


duits

produits bonne teneur en humidité


céréales 12-14%
haricots, légumineuses 13-15%
graines oléagineuses 6-8%
plantes sarclées et tubercules non fixe

Le stockage d'un produit tel que les semences nécessite une teneur en
humidité moins élevée.
Les céréales séchées à une humidité de 12-14% ne sont pas sujettes
aux moisissures mais restent de la bonne nourriture pour les insectes.

Influences de l'environnement sur le produit stocké 9


Pour ralentir le développement des insectes, la teneur en humidité
maximale doit être de 9% (comparer avec les figure 1 et figure 2).

Figure 2 : courbes d'equilibre : teneur en humidité / humidité rela-


tive

Pour les plantes sarclées, un niveau général de bonne humidité ne peut


être fixé : certaines méthodes de stockage de plantes sarclées et de
tubercules exigent que l'humidité relative ne descende jamais en des-
sous de 80%.
La teneur en humidité ne peut malheureusement se mesurer de façon
simple et bon marché. Il existe toutefois des méthodes traditionnelles
(tâter, mordre, etc) permettant, avec un peu d'expérience, de juger as-
sez justement de la teneur en humidité d'un produit (voir annexe).

10 Le stockage des produits agricoles tropicaux


2.3 Température et respiration
Le produit stocké ainsi que les organismes qui l'attaquent sont des
êtres vivants qui respirent. Pendant la respiration, il y a utilisation
d'oxygène et production de gaz carbonique, d'eau et de chaleur. Le
niveau de respiration – et donc les quantités de gaz carbonique, d'eau
et de chaleur produites – dépend fortement de la température et de la
teneur en humidité du produit. Le niveau de respiration descend envi-
ron de la moitié chaque fois que la température baisse de 10 °C.
En fait, la respiration est un processus auto-accélérant. L'humidité
produite pendant la respiration augmente la teneur en humidité du
produit qui augmente à son tour le niveau de la respiration. Par consé-
quent, la chaleur produite fait monter la température qui fait monter le
niveau de respiration. Les hausses de température et d'humidité créent
les conditions favorables au développement des moisissures. Norma-
lement le niveau de respiration de produits bien séchés à une basse
teneur en humidité, comme les céréales, les haricots ou les semences,
est extrêmement bas et ne provoque aucune hausse spontanée de tem-
pérature. En conséquence si le produit à stocker est refroidi au maxi-
mum, la température de stockage n'est plus d'importance primordiale :
? les produits artificiellement séchés sont d'abord mis à refroidir
avant le stockage.
? l'entrepôt doit avoir un toit à rebords assez grands pour permettre
aux murs d'être toujours à l'ombre.
La figure 3 établit une corrélation entre la température et la teneur en
humidité des céréales et indique leur influence sur le développement
des insectes et des moisissures et sur la réduction de la viabilité.

En général plus la température est élevée, plus la teneur en humidité


doit être basse afin de réduire la détérioration et plus la température
est basse plus la teneur en humidité peut être élevée.

Influences de l'environnement sur le produit stocké 11


Figure 3 : valeurs de température et de teneur en humidité pour un
bon stockage, pour un échauffement causé par insectes et moisis-
sures et pour la germination
A: Limite minimale pour échauffement par insectes
B: Limite minimale pour germination
C: Limite minimale pour échauffement par moisissures

Les différences de température dans un produit stocké doivent être


évitées. Des hausses locales de température se produisent parfois en
plein milieu d'un produit stocké en gros dans un silo ou par suite de
grandes différences de température entre le jour et la nuit, surtout dans
les silos en métal.
Ces "points chauds" peuvent également être causés par les insectes.
Les conséquences d'un point chaud sont indiquées dans la figure 4. Si
le produit est uniformément sec au moment du stockage et s'il reste

12 Le stockage des produits agricoles tropicaux


sec à une température constante, les dégâts dus à la condensation et au
passage de l'humidité seront minimes.

Figure 4 : conséquences d'un "point chaud" causé par les insec-


tes : propagation des insectes et condensation de vapeur d'eau
avec développement de moisissures et germination.

Les produits à haute teneur en humidité (plantes sarclées) ont un ni-


veau de respiration assez élevé. Des températures élevées pendant le
stockage limitent donc la durée du stockage.
Chaque degré de température en moins signifie une prolongation de la
période de stockage.

Influences de l'environnement sur le produit stocké 13


3 Stockage des differents types de
produits agricoles

3.1 Céreales et légumineuses alimentaires


Conditions de stockage
Les céréales et les légumineuses séchées à des teneurs en humidité
inférieures au bon niveau de humidité peuvent être stockées pour des
périodes d'un an ou plus sous de grandes variations de température à
condition que le niveau d'humidité ne monte pas pendant le stockage
et que des précautions soient prises contre les insectes. Les insectes
continuent à se développer à une humidité relative de 35% et à des
températures de 15 °C.

Tableau 2 : La teneur en humidité d'un produit varie légèrement


selon sa variété

produits bonne teneur


en humidité
(%)
céréales maïs (battu) jaune 13,0
maïs (battu) blanc 13,5
farine de maïs 11,5
paddy 14,0
riz non décortiqué (riz brun) 12,0
sorgho 13,5
millet 15,0
blé 13,5
farine de blé 12,0
légumineuses haricots blancs et rouges, fèves, niébé 15,0
lentilles, pois 14,0

Les bonnes teneurs en humidité citées ici sont valables pour des tem-
pératures allant environ jusqu'à 27 °C. Des températures plus élevées
exigent des teneurs en humidité maximales plus basses.

14 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Séchage
En général, les produits sont le plus possible séchés dans les champs.
Les céréales coupées et liées en gerbes sont étendues ou suspendues
sur diverses sortes de râteliers ou mises en meules. Après la récolte,
les légumineuses sont souvent laissées à terre jusqu'à ce que les feuil-
les meurent. Ensuite elles sont séchées, toujours avec leur feuillage,
sur des plates formes ou râteliers bien aérés.
Pendant cette période de séchage qui précédant le stockage et parfois
même avant la récolte, les produits sont facilement attaqués par les
insectes du stockage. Quand le produit a atteint sa bonne teneur en
humidité, il peut être stocké définitivement. Il peut d'abord être battu
car un produit battu prend moins de place.

Le produit encore humide peut être stocké à condition qu'il puisse


continuer à sécher pendant le stockage, ce qui exige une très bonne
aération. Dans ce cas, il faut stocker le produit non battu. Le maïs se
conserve bien dans les cabanes à maïs; le millet, le sorgho, le riz et les
légumineuses dans des paniers.
Avantage : le battage peut être remis à plus tard, jusqu'au moment où
on aura plus de temps.
Inconvénients : on a besoin de plus d'espace de stockage. Les cabanes
et les paniers protègent mal le produit contre les insectes. Le produit
ayant atteint son bon niveau d'humidité peut alors être battu : le stoc-
kage en sera moins volumineux et plus sûr.
Les céréales et les légumineuses battues peuvent au besoin continuer à
sécher au soleil sur l'aire, sur des nattes ou sur des toiles, ou encore
artificiellement (voir aussi chapitre 4).

Méthodes de stockage
Deux facteurs déterminent le choix de la meilleure méthode de stoc-
kage :
? la teneur en humidité du produit à son arrivée des champs.
? l'humidité relative de l'air extérieur pendant la période de stockage.

Selon les conditions atmosphériques de la période de récolte et selon


la durée du stockage, quatre possibilités se présentent :

Stockage des differents types de produits agricoles 15


Période de récolte sèche et période de stockage sèche
Si les conditions générales sont bien remplies, le stockage ne pose pas
de problèmes. Toutes les méthodes présentées (1 à 11) dans le chapitre
5 sont satisfaisantes.

Période de récolte sèche et période de stockage humide


Le produit sec absorbe l'humidité de l'air pendant le stockage, sauf si
le stockage est étanche à l'air et à l'eau, ce qui le rend plus coûteux.
Selon la durée du stockage, les matériaux disponibles et l'usage auquel
ils sont destinés, les produits battus peuvent être stockés de différentes
façons :
1 en petites quantités :
? dans des gourdes étanches à l'air (méthode 1)
? dans des sacs en plastique (méthode 5)
? dans des bidons en métal bien fermés (méthode 8)
2 pour l'usage quotidien :
? dans un silo en blocs de boue amélioré (méthode 6, figure 23)
rend étanche à l'air et à l'eau.
? dans un coffre pusa (méthode 7) : silo fait d'argile, de feuilles de
plastique et de bandes métalliques avec ouverture d'écoulement.
3 pour un usage occasionnel :
? dans des silos étanches à l'air et à l'eau (méthodes 7 à 10).
4 pour un stockage de (très) longue durée :
? dans un puits souterrain (méthode 11) rendu étanche à l'air et à
l'eau.

Période de récolte humide et période de stockage sèche


Le produit humide doit sécher pendant le stockage. Il faut donc l'aérer
au maximum et ne pas trop le serrer :
? en fines couches
? non battu dans une structure aérée, en paniers (méthode 2)
? dans une cabane à maïs (méthode 3)
? dans des sacs en jute (méthode 4)
? dans des silos étanches (méthodes 6 à 11), à condition qu'il ait été
séché et battu auparavent.

16 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Période de récolte humide et période de stockage humide
Le produit doit être séché artificiellement. Ensuite, la plupart du temps
aprés battage, il doit être stocké de façon étanche à l'air et à l'eau (voir
aussi point 2 et voir chapitre 5).

Remarques
Si les enveloppes et les cosses sont restées intactes, elles offrent une
certaine protection contre les attaques des insectes (maïs, paddy, hari-
cots). Si les enveloppes de riz n'ont pas été abîmées pendant la récolte
et le séchage, (elles peuvent se fendiller, par exemple) le riz peut être
stocké comme le paddy.
Les variétés traditionnelles de maïs ont souvent des enveloppes qui
recouvrent totalement l'épi. Restées intactes, ces enveloppes offrent
une bonne protection contre les insectes. Malheureusement ce n'est
pas toujours le cas des variétés améliorées. Pour un stockage prolongé,
il faut sélectionner les épis dont les enveloppes sont restées intactes.
La teneur en humidité des graines à l'intérieur de l'épi dénudé ne doit
pas être trop élevée à leur arrivée des champs (pas plus de 26%) car
les épis moisiraient rapidement : l'enveloppe offre les conditions favo-
rables pour le développement des moisissures.
Le stockage prolongé des haricots dans des conditions très sèches les
rend trop durs et difficiles à cuire. Néanmoins ce risque doit être pré-
féré au risque de moisissures.

3.2 Semences
Conditions de stockage
Le stockage de semences exige principalement la préservation de leur
viabilité (capacité de germination). Dans ce but, la graine doit être
stockée dans certaines limites de température et d'humidité. Ces limi-
tes varient selon l'espèce et la variété.
En général on peut dire que :
? pour les graines ayant une teneur en humidité entre 5 et 14%, cha-
que baisse de 1% de la teneur en humidité double la durée possible
du stockage. En dessous de 5%, les processus d'oxydation jouent un

Stockage des differents types de produits agricoles 17


rôle. Au-dessus de 14%, le développement des moisissures cause
une dégénération rapide de la graine.
? chaque baisse de température de 5 °C double la durée possible du
stockage. La période de récolte est très importante pour la conserva-
tion prolongée de la viabilité de la graine. La graine non mûre perd
plus vite sa viabilité que la graine bien mûre.

Avant les semailles, la capacité de germination de la semence doit être


testée sur, par exemple, une centaine de graines.

Endommagement de la semence
L'endommagement de la semence est causé par différents facteurs :

par les machines :


Ceci dépend des méthodes de récolte et de battage utilisées. Les mois-
sonneuses et les batteuses (tournant vite), les fléaux et les animaux
utilisés pour le battage augmentent les risques de casser les graines.
La teneur en humidité de la graine joue également un rôle : par exem-
ple, les graines sèches ayant une teneur en humidité de 8% cassent
plus facilement que les graines ayant une teneur en humidité de 14%.
Plus il y a de graines cassées, plus le risque d'infection par insectes et
moisissures augmente et plus la capacité de germination diminue.

par les moisissures :


Cela tient à la température et à l'humidité de la graine stockée et de
l'environnement. Les moisissures apparaissent à une teneur en humidi-
té supérieure à 7-9% et elles provoquent un échauffement à une teneur
supérieure à 18-20%. La germination a lieu au delà de 40-60%.
La plupart des graines conservent leur viabilité si leur teneur en humi-
dité reste inférieure à 7-9%. Exception faite des graines de café, de
cacao, de palme à huile et d'agrumes qui, elles, doivent être stockées
dans des conditions humides.
Si la température est trop élevée, la viabilité des graines baisse aussi.
Par exemple, un séchage artificiel de quelques heures avec de l'air
chaud à 50 °C et à une teneur en humidité de 20% réduit fortement la

18 Le stockage des produits agricoles tropicaux


viabilité de différents types de graines (voir ci-dessous "séchage" de la
semence).

par les insectes :


? ils endommagent le germe (embryon) de la graine.
? ils mangent d'autres parties de la graine, ce qui réduit aussi sa viabi-
lité.
? ils salissent les graines, ce qui exige le nettoyage et donc une perte
de graines.
? ils font monter la température et l'humidité provoquant ailleurs une
condensation qui accroît le développement de la moisissure (voir
aussi figure 4).

Séchage de la semence
Des températures de séchage trop élevées cassent les noyaux de cer-
taines graines et tuent l'embryon de la graine. Le séchage des semen-
ces se fait donc à une température maximale de 35 °C. Seules les cé-
réales peuvent supporter 40-45 °C. C'est pourquoi il ne faut pas sécher
la semence en plein soleil mais à l'ombre. La graine très humide sup-
porte une température moins élevée que la graine sèche. L'effectivité
du séchage dépend de l'humidité de l'air et de la vitesse du vent à l'en-
droit concerné.
Les graines séchées à l'air à la saison des pluies contiennent encore
13% d'humidité alors que les limites de sécurité pour les semences
sont :

céréales (riz, maïs, sorgho, etc.) 10%


légumineuses 8%
graines de légumes 6%

Le séchage artificiel est donc conseillé dans les régions où l'air a une
humidité relative élevée. Il peut se faire de différentes façons :
? par la chaleur artificielle d'une lampe, d'un moteur en marche ou
d'un four (pas trop chaud).
? avec des matériaux absorbants l'eau comme le silicagel, la chaux
vive, la cendre de bois ou de paille, l'argile (séchée dans un four)

Stockage des differents types de produits agricoles 19


etc. L'un de ces matériaux est mélangé aux graines séchées à l'air
qui sont emballées ensuite de façon étanche à l'air (voir page 15 :
Stockage étanche à l'air).

Les graines peuvent aussi se conserver sèches avec du riz grillé : le riz
est grillé à la poële jusqu'à ce qu'il prenne une couleur brun clair. Le
riz grillé a une propriété siccative : il absorbe l'eau du produit avec
lequel il est mélangé.

Désinfectants des graines

Les fungicides
Produits chimiques tuant les moisissures. Comme les composés du
mercure et les dithiocarbamates, n'abîment pas les graines.

Les insecticides
Produits chimiques tuant les insectes sont en général plus dangereux.
La lindane surtout peut attaquer la viabilité de la graine. Le stockage
des graines traitées exige une bonne teneur en humidité avant le trai-
tement car les insecticides en poudre absorbent l'humidité.

Les fumigants
Produits chimiques sous forme gazeuse tuant les insectes. Le méthyl-
bromide et l'éthylènedibromide par exemple, sont dangereux pour la
viabilité de la graine, spécialement si la teneur en humidité de la
graine est élevée. Mais la phostoxine n'est pas dangereuse pour la se-
mence. De plus, elle est facile à utiliser sous forme de comprimés.
Comme les fumigants sont très toxiques pour l'humain et l'animal, ils
ne doivent être manipulés que par des spécialistes.

Si l'on tient absolument à les utiliser, il faut essayer le produit choisi


sur quelques graines et tester la viabilité des graines après le traite-
ment.
Les graines contenant beaucoup d'huile requièrent une aération juste
après l'engazement.

20 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Les semences traitées doivent être tenues à l'écart des graines ré-
servées à la consommation!

Méthodes de stockage des sémences


Les graines doivent en général être aussi sèches et froides que possible
avant d'être stockées. Plus elles sont sèches, plus la température perd
de l'importance.

Stockage à froid :
En dessous de 10 °C, on peut stocker des graines ayant une teneur en
humidité (légèrement) supérieure à la limite citée ci dessus (voir
figure 2 et figure 3). Mais il faut pour cela un réfrigérateur et la mé-
thode n'est donc valable que pour les petites quantités, par exemple
pour les graines de légumes.

Stockage étanche à l'air (température ambiante) :


Les graines doivent être très bien séchées et, si possible, mélangées à
matériaux absorbant l'humidité et/ou à des produits chimiques spé-
ciaux qui protègent la graine. Alors la semence peut être stockée dans
l'un des conteneurs suivants :
? des sacs de polyéthylène, plus épais que 0,25 mm, fermés à la cha-
leur (avec un fer à repasser et un journal, par exemple).
? des gourdes ou des pots en terre rendus étanches à l'air avec de la
peinture, du vernis ou de l'huile de lin. Ils sont scellés à la cire.
? des pots de confiture en verre avec de bons couvercles à pas de vis.
? des boîtes étanches à l'air ou scellées à la cire de bougie, par exem-
ple).
? des sacs en papier doublés d'une feuille d'aluminium.
? des bidons à huile avec bouchon à pas de vis.

Pour le stockage de la semence, voir aussi le chapitre 5 et les métho-


des de stockage 1, 5, 7 et 8.

Stockage des differents types de produits agricoles 21


3.3 Produits oléagineux
Arachides, graines de soja, sésame, graines de coton, graines de
palme, copra.

Les produits oléagineux sont utilisés pour la consommation directe


(arachides, graines de soja, sésame, noix de coco) et pour l'extraction
de leur huile. Le restant (le gâteau) est souvent donné en nourriture au
bétail.
La qualité de l'huile dépend en majeure partie de son contenu en acide
gras libre, produit qui a une influence négative sur l'odeur et le goût de
l'huile. Ceci est très important quand l'huile est consommée sur place.
Le processus qui libère ces acides gras libres (lipolyse) s'accélère
quand la température et l'humidité augmentent. Les enzymes qui
jouent un rôle dans ce processus sont naturellement présentes dans ces
produits mais se développent particulièrement bien si les produits sont
touchés par les insectes et les moisissures ou abîmés par les machines.
Outre leur mauvaise influence sur l'apparence et le goût des produits
séchés et de l'huile pressée, les moisissures produisent également des
substances toxiques comme, par exemple, l'alfatoxine des arachides.
Le développement des moisissures sur les produits à huile se fait à une
teneur en humidité supérieure à 7-8%.

Tableau 3 : Contenu d'humidité sûr des produits à huile

produits bonne teneur en humidité


arachides (décortiquées) 7%
copra 7%
graines de palme 5%
graines de coton 10%
haricots de soja 13%

Séchage
Les arachides, les graines de soja et de sésame sont d'abord séchées
dans les champs avec leurs feuillage. Elles sont ensuite battues ou
cueillies à la main. Une teneur en humidité de 15% semble optimale
pour la cueillette à la main, le battage au fléau et l'effeuillage avec des
machines simples. Cependant ces machines augmentent le pourcetage

22 Le stockage des produits agricoles tropicaux


d'arachides cassées, ce qui favorise l'infection par les insectes et les
moisissures. Le battage mécanique peut se faire à une teneur en humi-
dité plus élevee:- cela limite les degats. Les produits cueillis ou battus
sont mis à sécher sur des nattes ou sur des toiles (voir figure 5 et
figure 6). Les produits conservés dans des sacs en jute continuent à
sécher, à condition que les piles ne soient pas trop serrées. A la saison
des pluies, il faut pratiquer un séchage d'appoint artificiel.

Figure 5 : rond de plastique ou de toile se fermant avec un cordon


et muni d'un rabat.

Figure 6 : carré de plastique ou de toile se repliant par-dessus une


corde (en cas de pluie).

Le stockage de produits trop humides facilite la formation de chaleur


interne. Les graines de palmier sont très difficiles à conserver sans
perte de qualité et doivent être très bien séchées.

Stockage des differents types de produits agricoles 23


Pour le stockage de longue durée des noix de coco, faire sécher la
chair de la noix jusqu'à ce que sa teneur en humidité originelle de 50%
tombe à 6%.
Les noix sont coupées en deux et séchées soit au soleil, soit artificiel-
lement, soit par une combinaison des deux. Le séchage au soleil exige
de 60 à 80 heures de soleil. Après plus de dix jours, les noix commen-
cent à s'abîmer. Les couvrir pendant la nuit contre la formation de ro-
sée et pendant les pluies ou bien stocker les râteliers de séchage sous
un toit. Après environ 2 jours, retirer la chair de la coquille et attendre
encore 3 à 5 jours pour un séchage complet. Le séchage artificiel se
fait à l'air chaud, mais la température ne doit pas dépasser 77 °C, sauf
au début; elle est ensuite réduite à 65 °C maximum. La fumée dété-
riore la qualité du produit.
Mettre à sécher au soleil les noix de coco coupées en deux pendant 1
ou 2 jours avant de commencer le séchage artificiel.
Estimation de la teneur en humidité de la chair séchée (= copra) :
0-7% : friable, casse facilement, coupée en fines tranches brûle avec
une flamme claire et régulière.
7-10% : la flamme crépite.
>10% : ne brûle pas.

Méthodes de stockage
Les méthodes 1, 2 et 4 permettent le stockage des produits oléagineux.
Les méthodes étanches à l'air exigent un produit très bien séché avant
le stockage. Sous les tropiques humides, si le stockage étanche à l'air
est impossible, il faut utiliser les méthodes permettant l'aération (mé-
thodes 2 et 4).

Les arachides :
? doivent être autant que possible conservées dans leur cosse qui les
protège contre insectes et moisissures.

Décortiquées, elles perdent vite en qualité et en viabilité


? Des sacs en jute grossièrement tissé (méthode 4) permettent une
bonne aération mais protègent moins contre les insectes.
? Le stockage dans de grands paniers est satisfaisant.

24 Le stockage des produits agricoles tropicaux


3.4 Plantes sarclées
Igname, eddo (= taro, tannia), patate douce, pomme de terre, manioc.

Conditions de stockage
Les tubercules à racine ou à tige, ont des exigences de stockage parti-
culières à cause de leur teneur en humidité élevée (60 à 80% quand ils
sont frais). Il faut éviter d'une part la dessiccation et d'autre part la
pourriture causée par une humidité trop élevée autour des tubercules.
Les tubercules vivants continuent à respirer assez intensivement et
cette respiration augmente avec la température. Si les tubercules sont
stockés à une température élevée et selon une méthode étanche à l'air,
le manque d'oxygène fait p. ex. noircir le coeur des pommes de terre.
Plus la température du produit est élevée, plus l'aération est nécessaire.
Les changements chimiques ayant lieu dans les tubercules pendant le
stockage influencent leur fermeté et leur goût. Les tubercules connais-
sent une certaine période de dormance, après laquelle ils commencent
à germer. Cette période varie avec le produit et sa variété et avec la
température du stockage. Les ignames se conservent pendant 4 mois
environ à une température normale sans germer, mais les pommes de
terre commencent déjà à germer un peu après 5 semaines à 15 °C.
Sans réfrigération, la qualité de conservation des tubercules diminue
dans cet ordre : igname, eddo, patate douce, manioc. Il existe aussi
plusieurs variétés de chaque plante sarclée. Certaines se conservent
mieux que d'autres.

Récolte
Le pourrissement commence toujours aux endroits abîmés pendant la
récolte et le transport. L'arrachage devrait donc se faire aussi soigneu-
sement que possible et de préférence avec des outils en bois. Lorsque
la plante sarclée est plantée en lignes et en billons, les tubercules peu-
vent être arrachés s'ils ne sont pas trop écartés les uns des autres. L'ou-
til à arrachage doit pouvoir passer facilement en-dessous. Les gros
tubercules sont souvent endommagés à plus de 50%, les petits à envi-
ron 5% seulement. Les tubercules endommagés doivent être consom-
més tout de suite ou subir un traitement spécial. Le frottage des en-
droits abîmés avec de la cendre de bois tamisée, de la chaux ou de la

Stockage des differents types de produits agricoles 25


noix de cola mâchée et un séchage au soleil de 1 ou 2 jours guérissent
les blessures et diminuent considérablement le risque de pourrisse-
ment.

Subérification
La préparation des tubercules pour le stockage exige un traitement
spécial appelé subérification. Les tubercules sont stockés pendant 2 ou
3 jours à une très forte chaleur (25-35 °C) et à un niveau très haut
d'humidité relative (90-95%). Pendant ce temps, on entoure les tuber-
cules d'une couche de liège de l'épaisseur de quelques cellules. Cette
couche réduit bien le desséchement et empêche aussi l'infection par
moisissures et bactéries. Bien que ce processus de subérification soit
plus rapide en plein soleil, il faut protéger les tubercules contre le so-
leil à l'aide de grandes feuilles, car autrement l'humidité relative (au-
tour des tubercules) baisserait trop vite et le fort échauffement des tu-
bercules provoquerait des processus réduisant leur qualité de conser-
vation.

Méthodes de stockage
Plus la température est basse, plus les risques de desséchement et de
pourrissement, de manque d'oxygène et de germination sont réduits.
Autrement dit, l'application de températures basses pendant le stoc-
kage est la méthode qui s'impose. Néanmoins, cela pose beaucoup de
problèmes pratiques car la réfrigération artificielle est très coûteuse. Il
reste alors à tenir l'entrepôt aussi froid et aéré que possible. Si par
exemple l'aération peut se régler avec un ventilateur ou avec des val-
ves de aération ajustables, l'entrepôt sera aéré pendant la période la
plus froide (la nuit) et isolé pendant la période la plus chaude pour
conserver l'air froid. Cela exige des entrepôts aux murs épais. Lorsque
l'aération est naturelle, comme par exemple dans les huttes, on ne peut
presque rien régler, et les murs épais sont peu utiles.
Plus les circonstances climatiques (saison, altitude) sont froides,
moins la aération est nécessaire mais plus grands sont les risques de
pourrissement et d'échauffement interne.
Les patates douces, les ignames et le manioc ne doivent pas être trop
refroidis (pas en-dessous de 12 °C).

26 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Pendant la saison sèche, les ignames, les patates douces et le manioc
peuvent rester en terre sans être arrachés. Leur qualité reste correcte
bien que souvent les tubercules deviennent fibreux. Cette méthode
semble plus intéressante, mais présente pourtant plusieurs inconvé-
nients :
? le champ est occupé plus longtemps, empêchant d'autres cultures
pendant cette période.
? les tubercules ne sont pas arrachés au meilleur moment.
? les tubercules ne sont pas protégés contre les termites, les rats, les
singes, les voleurs, etc.

Les deux méthodes de stockage les plus communes sont traitées dans
le chapitre 5 en silo fosse (méthode 12) et en hutte (méthode 13).

Manioc

Subérification :
Température de séchage : 30 à 35 °C, humidité relative : 80 à 95%, 4 à
7 jours. Les blessures doivent être soignées et mises à sécher.

Stockage :
Les tubercules fraîchement arrachés s'abîment facilement : la détério-
ration commence 1 à 7 jours après la récolte.
Des techniques simples comme la remise en terre, la mise sous l'eau,
l'enduit de boue ou la mise en tas avec arrosage quotidien suffisent à
conserver les tubercules pendant quelques jours. En général, ils sont
'conservés' dans la terre et arrachés selon le besoin. L'élagage avant
l'arrachage permet une prolongation considérable de la vie des tuber-
cules sous terre : 1 à 4 semaines avant la récolte, on enlève toutes les
feuilles en laissant dans la terre environ 20 cm de tige. Si à la récolte
un morceau de la tige est resté attaché au tubercule, les risques de
pourrissement sont moindres.

Stockage des differents types de produits agricoles 27


Méthodes :
? en silo fosse dans les champs (méthode 12). Un stockage en cou-
ches alternées avec des couches de sable donne également de bons
résultats (Colombie).
? en hutte (méthode 13).
Les tubercules fraîchement arrachés sont emballés dans de la sciure
humide et mis dans des caisses en bois. Si on n'a pas de sciure, utili-
ser alors de la poudre de fibre de coco ou de la tourbe. Les envelop-
pes de riz ne conviennent pas. La teneur en humidité de la sciure
d'emballage doit être environ de 50%. Cela permet le maintien
d'une humidité relative élevée favorisant la subérification et évitant
des pertes excessives d'humidité sans mouiller les racines qui com-
menceraient à pourrir. Les tubercules gardent une bonne qualité
après un stockage de 1 à 2 mois. De récentes expériences ont mon-
tré que les feuilles de manioc sont un meilleur moyen de conserva-
tion que la sciure humide : alterner des couches de tubercules avec
des feuilles de manioc (de 3 à 5 cm d'épaisseur) dans des caisses en
bois, des paniers en bambou ou des silos. Rappelons que les meil-
leurs résultats sont toujours obtenus avec des tubercules non, ou très
peu, abîmés et soigneusement manipulés. Un délai entre la récolte
et l'emballage provoque plus de perte. Les caisses doivent être pla-
cées dans une hutte bien aérée.
? dans les champs
Mis à part les inconvénients cités plus haut, il faut noter les choses
suivantes : les variétés de saison courte mûrissant dans les 6 mois
après la plantation ne peuvent rester en terre plus de 9 à 11 mois
sans risque de grave détérioration. Les variétés de saison longue
prenant au moins un an pour mûrir peuvent parfois rester en terre
pendant 3 à 4 ans sans s'abimer beaucoup. Le manioc du premier
groupe est souvent doux alors que celui du second groupe a ten-
dance à devenir amer et attire moins, par exemple, les porcs sauva-
ges et les babouins.
? Les tubercules fraîchement récoltés peuvent être traités et transfor-
més en divers produits séchés ayant une vie de stockage plus lon-
gue. Les tubercules coupés en tranches et séchés au soleil avec ou

28 Le stockage des produits agricoles tropicaux


sans pré cuisson (la pré-cuisson prolonge la qualité de conservation)
peuvent être stockés pendant plusieurs mois.

Ignames

Subérification :
Température de séchage : 29 à 32 °C, humidité relative : 90 à 95%, 4
jours. La guérison n'est satisfaisante que pour les blessures profondes
comme les coupures. Les tubercules abîmés (avec blessures superfi-
cielles) ne peuvent pas être subérifiés. Ils ne se conservent que si les
parties éraflées ont été retirées avant la subérification.

Stockage :
La production d'ignames, contrairement à de celle du manioc, est très
saisonnière et par conséquent les tubercules doivent être stockés pen-
dant plusieurs mois. La fin de la période de dormance (début de la
germination) est le moment crucial d'un stockage à long terme. L'en-
lèvement des germes prolonge la vie de stockage.
Conditions de stockage des tubercules séchés : température d'environ
16 °C et humidité relative de 70%. Au-dessus de 16 °C, les tubercules
peuvent être stockés pendant 3 à 4 mois. Les tubercules non séchés
doivent être stockés à des humidités relativement basses. En-dessous
de 12 °C, le froid fait des dégâts.

Méthodes :
? Pendant les saisons sèches, les ignames pourraient rester en terre
sans être arrachées sans perte notable de qualité mais elles sont,
pour différentes raisons, arrachées normalement avant d'être stoc-
kées.
? "grange" à ignames.
Modèle de base : chassis vertical de 2 m de haut ou plus, sur lequel
les tubercules d'ignames sont attachés une à une avec une corde le
long d'une membrure transversale ou d'une poutre légère. Les igna-
mes peuvent également être attachées à des poteaux verticaux de
façon que l'axe des tubercules se trouve placé horizontalement.

Stockage des differents types de produits agricoles 29


La grange peut être munie d'un toit de chaume (de palme) ou cons-
truite sous l'ombre épaisse des arbres dans la forêt. Ces construc-
tions offrent une bonne aération et une bonne protection contre les
termites, mais non contre les voleurs. Elles permettent aussi un
contrôle quotidien des tubercules permettant de retirer ceux qui
pourrissent avant qu'ils ne contaminent les autres. Dès le début de la
saison des pluies, les tubercules stockés dans la grange à ignames se
détériorent rapidement.
? huttes (méthode 13).
Après subérification, les tubercules sont stockés en tas sur le sol,
dans des caisses, sur des étagères ou sur des râteliers de façon à ce
que l'air (le vent) puisse passer partout. Plus la température et l'hu-
midité relative sont élevées, plus l'aération est nécessaire. La cabane
à maïs peut aussi être utilisée pour le stockage, à condition que son
toit soit assez large pour éviter les rayons du soleil.
? silos en argile (méthode 6).
Ils conviennent aux petites quantités de tubercules bien séchés. Trés
souvent, les ignames sont également stockées dans des puits ou mi-
ses en tas à l'abri du soleil et des inondations.

Patate douce

Subérification :
Température de séchage : environ 30 °C, humidité relative : 85 à 90%,
7 jours.
Les tubercules peuvent rester dans les champs en petits tas. Il faut les
couvrir la nuit avec de la paille ou avec des sacs en jute si la tempéra-
ture descend en-dessous de 25 °C.

Stockage :
Sous les tropiques, la patate douce a un bas potentiel de stockage.
Conditions optimales de stockage après préparation : 13 à 16 °C et une
humidité relative élevée (85 à 90%).
Des températures supérieures facilitent la germination et augmentent
la respiration provoquant un échauffement du produit et une perte en
matière sèche. L'aération pendant le stockage est très importante. Le

30 Le stockage des produits agricoles tropicaux


tubercule est très sensible aux endommagements et à la détérioration
ultérieure. Les variétés rouges semblent mieux se conserver que les
variétés blanches. Pour éviter les pertes de tubercules frais pendant le
stockage, on peut appliquer le processus suivant : peler les tubercules,
les couper en tranches et les sécher au soleil pour en faire des chips
qui peuvent être stockées directement ou moulues en farine.

Méthodes :
? silos (méthode 12).
? puits (méthode 11).
Les puits sont garnis de paille ou de bambou et couverts d'un cou-
vercle (en bois) hermétique et d'un toit le protégeant de la pluie.
Uniquement dans les zones de bon drainage.
? huttes (méthode 13).
Les tubercules subérifiés se conservent emballés dans du papier de
journal ou dans de la sciure sèche (sèche pour minimiser la repousse
et le pourrissement). Ils peuvent aussi être stockés dans des caisses
garnies de plastique. Des trous dans le plastique permettent la respi-
ration. Pendant la première semaine, la subérification peut se faire à
la température ambiante (18 à 31 °C). Après la subérification, l'ex-
cès d'humidité doit être retiré pour éviter la germination.

Pomme de terre

Subérification :
Température de séchage : 8 à 20 °C, humidité relative : environ 90%,
5 à 8 jours.
Eviter la condensation de l'eau sur les tubercules.

Stockage :
Les températures optimales de stockage sont inférieures à 10 °C. Les
pommes de terre sont un produit sensible quant à leur besoin en oxy-
gène, aux endommagements, aux infections par moisissures, etc. Les
pommes de terre ne doivent pas être exposées au soleil trop longtemps
(1 heure au maximum). Elles doivent être conservées à l'obscurité
dans un endroit sec et bien aéré. Dans certaines conditions climatiques

Stockage des differents types de produits agricoles 31


tropicales, les pommes de terre peuvent rester plus longtemps en terre
avant d'être arrachées que dans des conditions tempérées.

Méthodes :
? silos ou (partiellement) puits souterrains.
Comme la respiration est encore très intensive au début, une der-
nière couche de sable est parfois jetée sur la paille une semaine
après.
? huttes (méthode 13).
Les dépôts sont aérés pendant la nuit quand la température est
basse. Ils sont parfois partiellement construits sous terre, avec des
conduits d'aération permettant à l'air frais de la nuit de passer sous
les tubercules.
Stockage en gros ou de préférence en petites caisses.

32 Le stockage des produits agricoles tropicaux


4 Sechage

4.1 Humidité relative de l'air de séchage


On a vu dans le chapitre 2 qu'après quelques temps, la teneur en hu-
midité d'un produit est en équilibre avec la teneur en humidité (humi-
dité relative) de l'air environnant. En général, un produit se conserve
bien en-dessous ou à la teneur en humidité d'équilibre correspondant à
une humidité relative maximale de 70%. Pour les semences, la limite
maximale est 40%; pour les tubercules la limite minimale est 80%.
Un produit perd son eau (= sèche) lorsque l'humidité relative de l'air
environnant est inférieure à l'humidité relative d'équilibre corres-
pondant à la teneur en humidité du produit. Plus la différence entre ces
deux humidités relatives est grande, plus le processus de séchage est
rapide. La figure 2 indique par exemple que du paddy ayant une te-
neur en humidité de 16% est en équilibre avec un air d'une humidité
relative de 84%. Pour le séchage du paddy, l'humidité relative de l'air
doit être inférieure à 84%. De plus pour le séchage d'un paddy ayant
une bonne teneur en humidité de 13% ou en dessous, l'humidité rela-
tive de l'air doit être inférieure à 70% (voir figure 2).

4.2 Température de l'air de séchage


Plus l'air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d'eau, et cela ré-
sulte en une diminution de son humidité relative : une hausse de tem-
pérature de 1 °C fait baisser l'humidité relative de l'air chaud de 4%
environ. Par conséquent, un produit sèche mieux à l'air chaud.
Si l'air se refroidit (pendant la nuit), son humidité relative augmente et
le produit sèche de moins en moins vite et peut même devenir encore
plus humide. Le séchage et l'aération sont meilleurs pendant la journée
(sauf pour les tubercules). Il est souvent préférable de couvrir le pro-
duit pendant la nuit pour éviter la formation de rosée et la montée de
l'humidité du sol. Si le produit est soumis à des températures de sé-
chage trop élevées (plus de 40 °C), sa viabilité diminue. Cela est parti-
culièrement défavorable aux semences.

Sechage 33
Tableau 4 : Températures maximales d'un bon séchage

usage température maximale (°C)


nourriture pour bétail 74
nourriture humaine, sauf riz et haricots 57
farine 60
brasserie 43
semences 43
riz de consommation 43
haricots de consommation 35

Note : Un séchage à une température inférieure à la bonne température


maximale donne en général une graine sèche de meilleure qualité.
En règle générale, utiliser des températures plus basses pour sécher
des graines très humides. Mieux vaut utiliser une chaleur moins forte
et prendre plus de temps que de courir le risque de dessécher ou de
brûler les graines. Autre inconvénient d'un séchage trop rapide : les
graines se fendillent et se casseront plus facilement au battage ou
ecore la couche extérieure de la graine se durcit empêchant l'humidité
de s'échapper.
Les graines très humides ou très grosses doivent être séchées en 2 ou 3
fois entre lesquelles on laisse le produit 'se reposer' pendant une jour-
née.
En règle générale, la teneur en humidité d'un produit ne doit pas bais-
ser de plus de 5% à chaque fois.
Les haricots trop secs sont difficiles à cuire.

4.3 Mouvement de l'air de séchage


L'air chaud est plus léger que l'air froid, donc l'air chauffé monte tout
seul (courant d'air vertical). Au contraire le courant d'air du vent est
horizontal. Ces deux courants d'air naturels ne sont pas très puissants :
leur vitesse diminue vite s'ils rencontrent des obstacles.
Les produits en couches épaisses ou emballés serrés (souvent battus)
et les petits produits (comme les grains de blé) offrent plus de résis-
tance aux courants d'air que les produits en couches plus épaisses, em-
ballés non serrés (souvent non battus) et que les gros produits (comme
les épis de maïs). Dans un séchoir de brousse le produit est étendu sur

34 Le stockage des produits agricoles tropicaux


des nattes horizontales, en fines couches (de quelques cm à 10 cm en-
viron) s'il est battu et en couches plus épaisses (10 à 50 cm maximum)
s'il n'est pas battu.
Si le produit (en général non battu) sèche au vent, il est suspendu ou
étendu en couches pas trop épaisses (de 10 à 60 cm maximum), per-
pendiculairement à la direction du vent dominant et de préférence sur
un champ bien exposé au vent.
On peut améliorer considérablement le courant d'air en faisant tourner
l'air avec un ventilateur (séchoir à moteur).
Un courant d'air choisit de préférence la voie de la moindre résistance.
L'air chauffé et/ou soufflé ne doit pas s'échapper avant d'être entré en
contact avec le produit à sécher. Le produit doit être suspendu ou mis
en tas de façon uniforme pour permettre que la résistance du produit
au courant d'air soit la même partout : la densité et l'épaisseur doivent
être égales partout.
Plus le courant d'air passe vite à travers le produit, plus vite l'équilibre
d'humidité entre le produit et l'air de séchage est atteint.
Remarque : si un produit a été séché à la chaleur, il doit être refroidi
jusqu'à la température ambiante avant d'être stocké.

4.4 Méthodes de séchage


Le choix de la méthode de séchage dépend, entre autres, du type de
produit à sécher, des circonstances climatiques lors de la récolte et des
matériaux disponibles.

Séchage pendant une période de récolte complètement


sèche :
Le produit peut alors être séché de façon simple, au soleil et au vent.
a Séchage sur la tige, dans les champs, avant la récolte.
N'offre pas de protection contre, par exemple, les oiseaux. Risque
de destruction des graines.
b Séchage après récolte sur toutes sortes de râteliers de construction
aérée (figure 7).
Le principe en est que le courant d'air chaud naturel (le vent) doit
être le moins possible arrêté. Le produit est séché avant d'être battu

Sechage 35
avec le feuillage ou la paille vers l'intérieur et les graines autant que
possible vers l'extérieur. Cette méthode offre donc peu de protection
contre les autres dangers qui menacent le produit (insectes, oiseaux,
rongeurs et voleurs).

Figure 7 : Différents types de râteliers.


A: Tas de branchages sur lequel sèchent céréales et haricots.
B: Râtelier sur lequel le produit est suspendu en bottes.
C: Râtelier à foin (tripède) :
construction sur poteaux sur laquelle le produit est mis en tas.
D: Râtelier avec toiture.
E: Plate forme séchante.

Séchage pendant une période de récolte sèche, avec une


averse de temps en temps et des nuits froides :
Il est très nuisible pour un produit en train de sécher de redevenir
brusquement humide. Il peut alors se fendre ou éclater. Si le produit
est séché avant d'être battu, il faut placer les graines vers l'intérieur et
le feuillage et la paille autant que possible vers l'extérieur pour mieux
le protéger contre la pluie.

36 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Méthodes :
1 Séchage sur râtelier,
au vent mais à l'abri
de la pluie (figure 7
et figure 17).
2 Séchage en meules
aérées (figure 7)
3 Le produit battu est
étendu sur une gran-
de natte au soleil
(figure 5 et figure 6). Figure 8 : meule de gerbes de céréales
Pendant la nuit et la
pluie, la natte est pliée ou repliée et si possible rentrée. Comme le
produit est directement exposé au soleil, la fine couche (par exem-
ple de 3 cm) doit être remuée tous les quarts d'heure. Cette méthode
exige beaucoup d'attention mais offre plus de protection contre les
autres dangers.

Séchage pendant une période de récolte humide :


1 Dans une cabane à maïs ou dans des paniers aérés (voir méthodes
de stockage 2 et 3).
Cette méthode permet à l'air extérieur
s'asséchant après la récolte, de traver-
ser au mieux le produit non battu,
emballé non serré.
2 Séchage à l'aide des gaz de combus-
tion et de l'air chaud d'un foyer
(figure 9). Par exemple, une plate
forme aérée construite au-dessus d'un
foyer permet à la fumée et l'air chaud
de passer facilement à travers le pro-
duit. Prendre soin que les semences
ne soient pas chauffées au-delà de
40 °C et prendre garde aux incendies.
Le coût est bas et, sauf déterioration Figure 9 : séchage au-
possible du goût cette méthode pro- dessus d'un foyer

Sechage 37
tège assez bien contre les autres dangers.
3 Le produit à sécher est mis artificiellement en contact avec de l'air
chaud Cette méthode de séchage est plus rapide et plus efficace
mais plus coûteuse. La figure 10 et la figure 11 montrent deux mo-
dèles utilisant des barils à huile dans lesquelles on fait du feu : le
séchoir simple à barils à huile et le séchoir à barils en puits. Le sé-
choir à barils en puits est aussi appelé séchoir de brousse ou séchoir
à feu Brooks. On fait du feu dans les barils à huile reliés entre eux.
Ce feu chauffe l'air environnant qui monte à travers le produit étalé
en une couche assez mince sur une claie supportée par des piquets.

Epaisseur maximale de la couche : 5 à 8 cm pour les petites graines


comme le millet et le sorgho; 10 cm pour le maïs décortiqué et les
autres graines; 20cm pour les arachides, 30 cm pour le maïs en épis.
Pour éviter la fumée qui altère le goût du produit, une cheminée est
installée sous le vent dans la direction du vent dominant. Un abri
au-dessus du séchoir protège la graine en train de sécher contre les
pluies. Il faut constamment surveiller le feu pour éviter une tempé-
rature trop élevée.
Maintenir la température de séchage entre 50 et 55 °C pour les grai-
nes de consommation. Ne pas sécher de semences dans ces séchoirs
car elles ne doivent pas être chauffées à plus de 40 °C. Ne pas re-
muer les graines en train de sécher; ne remuer qu'en cas suréchauf-
fement pour libérer de la chaleur.
La capacité du séchoir dépend du produit à sécher, par exemple 500
kg de maïs décortiqué par jour.

Matériaux de construction : barils d'huile, grillage à poules, tringles


de fer, ciment, fil de fer, bâtons.
Coût de l'opération : peut être assez élevé. Il consiste surtout dans le
prix du carburant (bois à brûler, épis de maïs, enveloppes de riz,
etc) et dans le travail.
La construction demande un travail de précision. Un manuel est
disponible sur demande.

38 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 10 : séchoirs à barils fait de barils d'huile et de terre tas-
séee à la main ou de blocs de boue séchoirs à barils en puits
(coupe transversale)

Figure 11 : séchoirs à barils fait de barils d'huile et de terre tas-


séee à la main ou de blocs de boue séchoir simple à barils d'huile
(coupe transversale)

Sechage 39
4 Séchoirs solaires. Les séchoirs solaires ont l'avantage de ne pas
donner de frais de carburant et de pouvoir être utilisés également
pour d'autres produits comme le copra, le manioc, les fruits et les
légumes. Inconvénients :
? Les températures peuvent monter jusqu'à 65-80 °C : les semences
et le riz risquent alors de s'abîmer.
? Ils sont surtout utiles à certaines heures du jour et leur utilisation
est limitée pendant les longues périodes de pluies ou de temps
nuageux.
On peut également construire un séchoir solaire utilisant la plupart
du temps la chaleur solaire mais pouvant aussi être chauffé artifi-
ciellement pendant les périodes pluvieuses ou nuageuses (voir
figure 12). Un manuel de construction est disponible sur demande.
5 Séchoirs à moteur. Un ventilateur à moteur souffle l'air chauffé par
le moteur ou par un brûleur à travers le produit étendu sur une plate
forme séchante.

A l'Institut International de Recherches sur le Riz (IRRI) à Manille


aux Philippines, on a mis au point un séchoir batch à tas pour le riz qui
utilise les enveloppes de riz comme carburant. Les séchoirs à moteur
conviennent pour sécher les céréales, les légumineuses et les produits
oléagineux. La capacité du séchoir dépend de sa taille et du produit à
sécher. Ainsi, par exemple, avec le séchoir batch IRRI, 1000 kg de riz
sèchent en 5 heures.

Matériaux de construction : un moteur (par exemple 3-5 chevaux), un


ventilateur, du bois, du fil et éventuellement un brûleur à kérozène.
Coûts : les frais de construction et de carburant risquent d'être lourds
pour un paysan seul. Un tel séchoir doit donc de préférence être cons-
truit et utilisé en commun par un groupe de paysans.
La construction demande du travail soigné et des connaissances tech-
niques.

Comme on l'a vu ci-dessus, les frais de carburant des séchoirs à barils


et des séchoirs à moteur peuvent être un handicap. De plus, le carbu-
rant est parfois difficile à se procurer, et/ou trop cher.

40 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 12 : séchoir à double utilisation : solaire et au carburant
Les méthodes de séchage doivent donc être adaptées aux circonstan-
ces locales : climat, connaissances techniques, carburants disponibles,
matériaux de construction, etc. Au besoin, n'hésitez pas à poser vos
problèmes de séchage à Agromisa. Mais nous vous prions de nous
donner des précisions sur le produit à sécher (type, quantité, usage,
etc.) sur les conditions climatiques de la période de séchage (quantité
de soleil, de pluie, température, etc.), et sur les carburants et matériaux
de construction disponibles.

Figure 13 : principe du séchoir à moteur. l est possible aussi de


construire le ventilateur entre la machine et la plate forme de sé-
chage

Sechage 41
5 Methodes de stockage

5.1 Introduction
Les produits peuvent être stockés dans toutes sortes de conteneurs al-
lant des gourdes en terre, des paniers, des cabanes, etc. jusqu'aux
grands silos en métal ou en ciment (armé).
Selon les possibilités financiaires, les matériaux disponibles et les cir-
constances extérieures (climatiques), on choisira entre les différentes
méthodes citées ci-dessous.
Rappelons que chaque conteneur de stockage, indépendamment de sa
forme ou de ses matériaux de construction doit conserver le produit au
sec et au froid et le protéger contre les insectes, les moisissures, les
rongeurs, les animaux domestiques et les voleurs.
Une petite quantité touchée par les insectes ou les moisissures ou dont
la teneur en humidité est trop élevée suffit à gâter la totalité du stock.
C'est pourquoi un conteneur de stockage ne doit conserver que des
graines de même qualité.

Température
Il est extrêmement important que les silos aient un toit dont les bords
dépassent assez pour protéger les murs contre la lumière directe du
soleil. Cela fait baisser la température intérieure, atténue l'écart de
température entre le jour et la nuit et réduit les risques d'échauffement
local. Un échauffement local provoque la condensation à des endroits
plus froids et, par conséquent, le développement des moisissures. On
peut aussi utiliser des matériaux de construction ne laissant pas passer
facilement les variations de températures extérieures ou peindre les
conteneurs en blanc.

Humidité
L'humidité peut pénétrer dans le conteneur de stockage par le sol, par
les murs ou par le toit. Un bon toit en surplomb doit protéger les murs
contre la pluie. Afin d'empêcher l'humidité de monter du sol, on place
toujours les gourdes, les paniers, les sacs, etc. sur un fond sec, sur une
plate forme en briques ou sur des poteaux en bois. Pour faire barrière à

42 Le stockage des produits agricoles tropicaux


l'humidité, on construit les sols de pierre ou de béton sur des feuilles
de métal, de papier goudronné, ou de plastique et/ou on les protège
d'une couche d'1 cm d'épaisseur de ciment imperméable (proportions
en poids eau : ciment : sable = 0,3:1:3).
Pendant la saison des pluies, l'humidité de l'air peut rentrer aussi par
les murs du silo, à moins qu'on ait tenu compte de ce problème à la
construction du silo (stockage étanche à l'air).

Insectes
Il est de toute première importance de tenir l'entrepôt et ses alentours
le plus propre possible, surtout si la méthode de stockage utilisée n'est
pas étanche à l'air. Ne pas mettre de produit propre dans un conteneur
avant d'en avoir retiré tous les vieux produits, la poussière, la paille et
les insectes, et avant d' avoir bien bouché toutes les fentes et tous les
trous. Il faut faire la distinction entre les insectes déjà présents dans le
produit avant le stockage et les insectes qui pénètrent dans l'entrepôt
pendant le stockage :

Insectes déjà présents dans le produit avant le stockage


On arrête le développement des insectes par :
? Un stockage étanche à l'air (voir plus loin).
? Une exposition au soleil. Les insectes abandonnent le grain chauffé
au soleil, car ils n'aiment pas les températures supérieures à 40-
45 °C. Pourtant, le processus d'exposition au soleil ne tue pas tou-
jours tous les oeufs et larves se trouvant dans le grain.
? En mélangeant aux graines de la cendre de bois (ou d'enveloppes de
riz brûlées), de la bouse de vache brûlée, du sable fin, de la chaux,
de la terre siliceuse (diatomite) ou certaines sortes de kaolin.
Proportions en volume cendre : grain = 1:1 à 1:2 et argile : grain =
1 : 10. L'effet du kaolin est largement accru s'il est acidifié avec de
l'acide sulfurique ou de l'acide chlorydrique et chauffé ensuite à
400 °C.
Ces matériaux remplissent les espaces intergranulaires limitant ainsi
le mouvement des insectes et leur développement. Une méthode
similaire est l'adjonction au maïs ou au sorgho de petits grains de
céréale comme le millet. L'application sur les cosses de certaines

Methodes de stockage 43
huiles végétales, comme l'huile de palme ou l'huile d'arachide pro-
tège contre les bruchides (sorte de scarabée)
? En mélangeant aux graines des plantes locales. Dans de nombreuses
régions, certaines plantes locales sont connues pour les propriétés
de leurs racines, feuilles, fleurs et/ou fruits (secs, moulus) de re-
poussant ou d'insecticide, par exemple les feuilles de nim, le derris.
Demandez aux gens du pays!
? En fumant le produit. La fumée et la chaleur du feu tuent ou chas-
sent les insectes hors du produit à stocker (voir aussi section "tem-
pérature de l'airde séchage page 24).
? Le stockage de graines ou de haricots non battus offre une certaine
protection contre les insectes (voir aussi page 11 section "Remar-
ques")
? En utilisant des insecticides comme la lindane, le malathion ou le
pyréthrum.
Ne pas oublier que les insecticides sont également toxiques pour l'hu-
main et l'animal. Ils doivent donc être utilisés avec le plus grand soin.
Suivre scrupuleusement le mode d'emploi.

Insectes entrant dans le grain pendant le stockage


Un silo de bonne construction doit empêcher les insectes d'entrer. Des
ouvertures de remplissage et d'écoulement bien fermées permettent
d'éviter l'infection. Les paniers doivent être scellés avec un enduit de
boue. Une construction sur poteaux permet d'éviter l'infection d'insec-
tes comme les fourmis et les termites.
Les poteaux doivent être :
? traités avec du gris de Paris, du coaltar (goudron de houille) ou de
l'huile de camphre vert.
? entourés d'une couche de cendre de bois tamisée.
? recouverts de graisse ou de déchets d'huile. Les déchets d' huile
peuvent aussi être versés dans les trous avant la mise en place de
poteaux.

Rongeurs
On écarte les souris et les rats en bouchant tous les trous du silo, en les
garnissant de grillage fin ou en construisant un silo sur poteaux d'au

44 Le stockage des produits agricoles tropicaux


moins 75 cm de haut, avec des chasse-rats autour des poteaux (figure
14). Si on place le silo sous un arbre, les rongeurs peuvent sauter de
l'arbre et entrer dans le silo par le toit.

Figure 14 : exemples de chasse-rats.


Le chasse-rat doit être bien serré autour du poteau de façon à
empêcher même le plus petit rongeur de grimper entre lui et le po-
teau.

Animaux domestiques
On les tient à distance en construisant autour du silo une clôture en
bois, en bambou ou en autre matériau local. Un mur de branchage au-
tour du silo suffit également. Veiller à ce que le mur ne devienne pas
une cachette pour les rats.

Voleurs
Le vol sera difficile si les ouvertures de chargement et d'écoulement
pouvent se verrouiller.

Methodes de stockage 45
Stockage étanche à l'air et stockage non étanche à l'air
On peut diviser les méthodes de stockage en méthodes étanches et en
méthodes non étanches. Le stockage étanche se fait dans des gourdes
(calebasses) et dans des pots vernis ou traités à l'huile de lin, à la poix,
au bitume ou à toute autre substance épaisse et collante. Les autres
méthodes étanches à l'air comprennent les sacs en plastique, le coffre
pusa, les bidons à huile, les silos en métal, les puits souterrains et les
silos en briques ou béton traités avec un mortier imperméable ou
peints avec de la peinture imperméable. Le couvercle et l'ouverture
d'écoulement doivent être recouverts de caoutchouc ou scellés avec de
la boue, de la bouse de vache, du goudron ou de la cire.

Avantages du stockage à l'air :


? C'est une méthode peu coûteuse contre les insectes. Les insectes et
le produit stocké lui-même (sauf quand il est très sec) respirent. Ils
prennent l'oxygène et rejettent du gaz carbonique : les insectes meu-
rent. On peut, pour accélérer ce processus, placer une petite bougie
dans une boîte en haut du silo et l'allumer juste avant de fermer le
silo. En brûlant, la bougie prend rapidement une bonne partie de
l'oxygène présente. Remplir le silo jusqu'en haut permet à l'oxygène
de s'épuiser plus vite.
? L'air humide extérieur ne peut entrer. Très important sous les tropi-
ques humides.

Inconvénients du stockage étanche à l'air :


? Le produit doit être bien séché puisque la continuation du séchage
pendant le stockage est impossible. Afin d'éviter le développement
des moisissures et la baisse de viabilité de la semence, la teneur en
humidité du produit stocké ne doit pas dépasser la bonne teneur en
humidité (pour les céréales et légumineuses : 12-13%, pour les pro-
duits oléagineux : ±7%). Cependant les grains ayant cette teneur en
humidité restent une très bonne nourriture pour certains insectes.
Pour ralentir le développement des insectes, la teneur en humidité
du grain ne doit donc pas dépasser les 9%, si d'autres précautions
n'ont pas été prises (voir plus haut).

46 Le stockage des produits agricoles tropicaux


? Un stockage totalement étanche à l'air est difficilement réalisable
(fissures près du couvercle, petites fentes dans le mur, etc).
Lorsqu'une partie du stock est régulièrement utilisée pour la
consommation, le principe du stockage étanche est perdu, car de
l'air frais entre chaque fois que le silo est ouvert. C'est surtout le cas
si le silo s'ouvre par le haut. Les silos à ouverture d'écoulement par
le bas conservent une couche de gaz carbonique au-dessus du pro-
duit.
? Le contrôle régulier du produit est difficile, car on ne peut inspecter
complètement un silo et son contenu sans laisser entrer de l'air.

Entretien de l'entrepôt :
? Réparation de l'entrepôt : boucher toutes les fissures et tous les
trous. Peindre ou blanchir à la chaux les murs et les sols. Cela bou-
che les très petits trous (dont les insectes raffolent).
? Grand nettoyage de l'entrepôt : Brûler ou faire du compost avec la
poussière, les morceaux de vieilles graines, la saleté, la paille, etc.
Pour les silos en brique, en béton ou en boue, brûler les restants à
l'intérieur même du silo : la cendre et la fumée serviront de désin-
fectants. Nettoyer également les alentours de l'entrepôt. Il faut faire
disparaître les matériaux organiques qui attirent les insectes et les
termites.
? Inspection du produit stocké une fois par semaine si possible (sauf
pour le stockage étanche à l'air).

5.2 Méthodes de stockage


Méthode 1 : Pots en terre et gourdes
Les pots en terre et les gourdes (coques dures séchées de certains
fruits et légumes) sont très pratiques pour stocker les petites quantités,
particulièrement sous les tropiques arides. Ils doivent être conservés à
l'intérieur ou sous un abri. Au-dessus de la cuisine (où il n'y a jamais
beaucoup d'insectes) est un endroit tout indiqué. Les gourdes et les
pots traités au vernis, à la peinture ou à l'huile de lin avec des couver-
cles scellés avec de la boue ou de la bouse de vache permettent un
stockage étanche à l'air bien adapté également aux tropiques humides.

Methodes de stockage 47
De grosses boîtes (par exemple des boîtes de lait en poudre) et des
bouteilles recouvertes d'osier conviennent aussi.

Convient pour: petites quantités de céréales, de haricots, d'arachides, et


aussi aux semences.
Durée du stockage : 1 an environ.
Contenance : 5 à 30 litres.
Coût : bas.

Méthode 2 : Paniers
Les paniers conviennent très bien sous les tropiques arides. Comme
l'aération est importante sous les tropiques humides, il ne faut pas trop
serrer les paniers les uns contre des autres. Ils doivent être mis sur une
plate forme au-dessus du sol. Placer des chasse-rats sur les piquets de
la plate forme.

Figure 15 : paniers traditionels

Un panier ne protège pas assez contre les insectes. On remédie à cela


en appliquant de la boue, de l'argile ou de la bouse de vache sur l'inté-
rieur et sur l'extérieur du panier. Le couvercle doit être hermétique-
ment fermé avec un enduit fait du même matériau. Le même effet
d'étanchéité à l'air est obtenu en mettant un sac en plastique dans le
panier.
Dans un panier enduit, l'aération n'est plus possible. Un produit stocké
trop humide va rapidement moisir et pourrir. Il faut donc décider si
l'on donne priorité à la continuation du séchage ou à une meilleure
protection contre les insectes.
La couche extérieure de boue protège également contre les rongeurs.
Cette méthode de stockage permet d'utiliser des insecticides, surtout

48 Le stockage des produits agricoles tropicaux


pour les grands paniers : retirer la poussière se trouvant à l'intérieur du
panier et mélanger de l'insecticide au grain. Laver le grain très soi-
gneusement avant la consommation. Si aucun insecticide n'est dispo-
nible, mélanger au grain de la bouse de vache brûlée ou des cendres de
bois.
S'assurer que les paniers sont bien protégés de la pluie. Les paniers
faits en herbe ou en roseau doivent être conservés à la maison ou dans
un endroit sec.

Convient pour : céréales, légumineuses, graines oléagineuses et pom-


mes de terre.
Durée du stockage : 6 à 9 mois.
Contenance : 25 à 2000 litres.
Matériaux : roseaux, herbes, branchages, feuilles de palme, bambou,
etc.
Coût : bas, mais exige un travail intensif.

Figure 16 : croquis d'un panier amélioré : enduit d'argile et suréle-


vé sur plate forme sur pattes

Méthode 3 : Cabane à maïs


La cabane à maïs convient bien au stockage des épis de maïs tant sous
les tropiques humides que sous les tropiques arides. La cabane à maïs

Methodes de stockage 49
de la figure 17 permet la continuation du processus de séchage pen-
dant le stockage par aération naturelle. Ceci s'applique aux périodes
peu pluvieuses, pendant lesquelles l'humidité relative descend réguliè-
rement en-dessous de 70%. Placer si possible les côtés longs de la ca-
bane perpendiculairement à la direction du vent dominant. Son étroi-
tesse (sous les tropiques humides sa profondeur maximale est de 60
cm) permet un meilleur processus de séchage que dans les cabanes
rondes traditionnelles. La cabane à maïs protège mal contre les insec-
tes. Les variétés de maïs dont l'enveloppe couvre tout l'épi (variétés
traditionnelles) sont assez bien protégées pendant 3 a 6 mois.
Si l'on applique un insecticide, retirer les enveloppes pour que l'insec-
ticide puisse recouvrir la surface des graines. Afin d'empêcher les in-
sectes d'entrer, les murs extérieurs doivent être saupoudrés régulière-
ment, selon la durée d'effectivité de l'insecticide.
De plus, si les enveloppes sont retirées, le séchage des graines est plus
rapide. Quand les graines sur les épis atteignent la bonne teneur en
humidité, les épis peuvent être décortiqués et stockés de façon moins
volumineuse.
Le maïs n'est pas assez protégé contre les voleurs.

Convient pour : maïs, ignames.


Durée de stockage : 3 à 6 mois sans insecticides.
Contenance : 400 kg d'épis de maïs par mètre de longueur sur 60 cm
de profondeur et 1,5 m de hauteur (400 kg de maïs en épis = 270 kg de
maïs décortiqué.
Matériaux :
? pattes et supports latéraux : bambou et autres bâtons droits.
? côtés : bambou fendu, tiges de feuilles de palme, raffia ou autres
bois.
? toit : natte de raffia ou chaume.
Coût : bas en général, selon les matériaux utilisés.

50 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 17 : cabane à mais en bambou

Méthode 4 : Sacs en jute


Les sacs en jute sont en général moins chers que les sacs en coton ou
en sisal. Ils conviennent particulièrement bien aux tropiques arides. Vu
les dangers de montée d'humidité, les sacs ne doivent pas être posés
sur des sols en béton ni sur la terre, mais sur des feuilles de plastique,
des toiles imperméables ou des palettes en bois. Ces dernières sont à
préférer car de plus elles laissent passer l'air sous les sacs. Ne pas en-
tasser les sacs contre les murs car les insectes et termites entrent dans
le grain par les murs. Les entasser soigneusement les uns contre les
autres en réduisant les quantités au sommet. Laisser un peu d'espace
entre les sacs pour que l'air y puisse circuler librement (voir figure
20). Laisser des passages de 40cm entre les sacs pour permettre l'ins-
pection, le nettoyage et le traitement des insectes et des rongeurs.

Methodes de stockage 51
Avantages des sacs en fibres :
Si les sacs sont entassés de fa-
çon à ce que l'air puisse circu-
ler entre eux et permette la
continuation de séchage et de la
réfrigération, la teneur en
humidité du produit peut alors
être un peu plus élevée que
dans un stockage étanche à
l'air. Les sacs sont faciles à ma-
nier et à étiquetter. Comme ils Figure 18 : tas de sacs sur palette
laissent passer les gaz, ils per-
mettent aussi l'élimination des insectes avec des fumigants dans un
endroit clos ou sous une feuille de plastique couvrant le tas de sacs. Ce
travail doit être uniquement fait par un spécialiste.

Inconvénient majeur :
Les sacs en fibres n'offrent pas beau-
coup de protection naturelle contre
les insectes, les rongeurs, les moisis-
sures et l'humidité. De plus, ils peu-
vent s'abimer facilement lors du
transport et de la manipulation.
Un insecticide peut être mélangé au
produit et saupoudré sur les sacs. Si
l'on ne dispose pas d'insecticide, le
remplacer avec du sable ou des cen- Figure 19 : palette
dres.
Pour interdire aux insectes et aux rongeurs l'accés de l'entrepôt, bou-
cher tous les trous et fissures avec du ciment ou de la boue avant de
commencer le stockage. Lorsque l'entrepôt a besoin d'aération, couvrir
les ouvertures avec des moustiquaires.

Bien nettoyer les sacs déjà utilisés et en raison de la présence possible


de moisissures dans les vieux sacs, stocker les sacs neufs séparement.

52 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Nettoyage des sacs :
Bien les secouer. S'ils sont faits d'un matériau supportant l'eau chaude,
les faire cuire ou les plonger dans de l'eau trés chaude. Les faire sécher
en plein soleil. Si les sacs ne peuvent pas se nettoyer à l'eau, bien les
brosser et les étendre au soleil. On peut mettre également les sacs dans
un conteneur fermé et les fumiger pour tuer les insectes.
Il est important d'inspecter et de nettoyer l'entrepôt régulièrement (une
fois par semaine). Brûler la saleté recueillie. Sauf pour les arachides
non décortiquées, ne pas empiler les sacs en plein air car cela augmen-
terait le danger d'attaques d'insectes. Vanner le produit infecté, le pas-
ser au crible et l'étendre au soleil avant de le remettre dans des sacs
propres.

Convient pour : céréales, légumineuses, graines oléagineuses, pommes


de terre.
Durée du stockage : jusqu'à un an, selon les circonstances.
Contenance : 50 à 100 litres.
Coût : selon les circonstances locales (matériau utilisé : jute, sisal, co-
ton, chanvre ou d'autres fibres locales).

Figure 20 : modèles de base pour petits tas

Methodes de stockage 53
Figure 21 : modèles de base pour gros tas

Méthode 5 : Sacs en plastique


Les sacs en plastique conviennent au stockage sous les tropiques hu-
mides et sous les tropiques arides. Le produit doit être bien séché car
la continuation du séchage est impossible pendant le stockage. Même
si les sacs en plastique restent ouverts, le produit ne peut pas sècher
car la circulation de l'air ne s'y fait pas. Les sacs en plastique bien
fermés (figure 22) permettent le stockage étanche à l'air, avec tous ses
avantages et ses inconvénients. Les sacs en plastique n'offrent guère
de protection contre les rongeurs et c'est pourquoi il faut redoubler
d'attention. En outre certaines graines, comme quelques variétés de
maïs, ont des bouts pointus qui peuvent perforer le plastique. Les sacs
en plastique ne conviennent pas vraiment au stockage de produits de-
vant être vendus et transportés. Mais cela dépend bien-sûr de l'épais-
seur et de la solidité du plastique. Si l'on stocke dans des sacs en plas-
tique des haricots touchés par le scarabée des haricots secs ou des cé-
réales infectées par le charançon du grain, les insectes risquent de per-
forer le plastique en essayant de s'échapper. On remédie à cela en
plaçant à l'intérieur du sac en plastique un sac en coton finement tissé.
Exposé longuement à la lumière du soleil, le plastique s'affaiblit et

54 Le stockage des produits agricoles tropicaux


s'abîme, par consequent aucun emballage en plastique ne supporte in-
définiment la lumière directe du soleil.
L'avantage du plastique transparent est que le produit est visible : cela
facilite le contrôle. Néanmoins le produit peut avoir bonne mine et
être pourtant de qualité décevante ou sentir le moisi. L'inconvénient
du plastique transparent est que les lézards peuvent voir les insectes au
travers et sauter dessus en abîmant le plastique.

Convient pour : semences, céréales, légumineuses, arachides, copra.


Durée du stockage : 6 à 9 mois.
Contenance : 50 à 100 litres.
Coût : assez élevé, sauf par exemple si l'on utilise des sacs d'engrais
en plastique de bonne qualité.

Figure 22 : fermeture étanche à l'air des sacs en plastiques

Méthode 6 : Silos en terre


Le stockage dans des constructions en terre est souvent pratiqué sous
les tropiques arides. Il est moins adapté aux tropiques humides car
l'humidité peut entrer par les murs et provoquer le développement des
moisissures. Les murs des silos en terre peuvent être rendus plus im-
perméables :
1 en utilisant un mélange de 90% de terreau ou d'argile et de 10% de
ciment pour la construction des murs.
2 en peignant ou revêtant les murs extérieurs avec du coaltar, de l'as-
phalte, des huiles organiques, des peintures rejettant l'eau, des rési-
nes, etc.

Methodes de stockage 55
3 en appliquant sur les murs une couche de mortier étanche à l'eau
(proportions en poids sable : ciment : eau = 3 : 1 : 0.3) et éventuel-
lement en les peignant avec de coaltar, etc. Du blanc de chaux passé
sur les murs permet au silo de conserver sa fraîcheur interne et bou-
che toutes les petites fissures.

Comme la continuation du séchage pendant le stockage est impossi-


ble, le produit doit être bien séché avant d'être mis en silo.
Les silos en terre protègent mieux contre les insectes que par exemple
les cabanes à maïs, mais l'emploi d'insecticide, de sable fin , etc. reste
conseillé.
Le silo doit être protégé des pluies car les pluies fortes peuvent faire
de graves dégâts.

Avantages des silos en terre sur les silos en pierre ou en béton :


? Ils ne sont pas chers.
? Ils peuvent être contruits avec des matériaux locaux.
? Leur construction n'exige pas un travail de spécialiste.

Inconvénients :
? L'humidité monte de l'environnement humide, si l'on ne prend pas
certaines précautions (voir plus haut).
? Pendant le séchage, des fissures apparaissent souvent dans les murs.
Pour remédier à cela, on mélange à la boue de la paille hachée ou de
l'herbe ou bien on construit un chassis en bambou qu'on enduit de
boue.
? La durée de vie est plus courte.

Convient pour : céréales, produits oléagineux, légumineuses et igna-


mes.
Durée du stockage : 6 à 9 mois.
Contenance : 0,5 à 2 tonnes.
Matériaux : argile ou boue, bambou ou bois et paille ou herbe
pour les types traditionnels.
Coût : bas, sauf en cas d'améliorations.
Construction : simple.

56 Le stockage des produits agricoles tropicaux


La figure 23 montre un silo en blocs de boue amélioré. Il est fait de
briques en boue et est amélioré par le revêtement et la peinture des
murs. Un manuel de construction est disponible sur demande.

Figure 23 : silo en blocs de boue amélioré

Méthode 7 : Coffre pusa


Le coffre pusa indien est un silo carré à murs doubles, – sol et toiture
inclus – avec une couche de feuilles de plastique au milieu. Le plasti-
que protège le produit stocké de l'humidité et de l'air extérieurs à
condition bien-sûr que les ouvertures de chargement et d'écoulement
soient bien fermées. Les murs sont faits en blocs de boue, ou d'un mé-
lange de boue (90%) et de ciment(10%), en brique ou en béton.
Le coffre pusa convient aux tropiques arides et aux tropiques humides
à condition qu'il soit protégé des pluies. Le coffre protège bien contre
les insectes et les rongeurs, surtout si les 50 cm de base des murs exté-
rieurs et du sol sont faits en briques ou en béton

Convient pour : céréales, produits oléagineux, légumineuses.


Durée du stockage : 6 à 12 mois. Des produits très bien séchés (par
exemple du blé à une teneur en humidité de 7,5%) peuvent se conser-
ver plusieurs années.
Contenance : 400 à 3000 kg de céréales.
Matériaux : boue, ciment ou béton, bois, mortier et plastique de 1,8 m
de large. Les feuilles de plastique peuvent être collées ensemble avec
un fer à repasser, entre deux feuilles de papier.

Methodes de stockage 57
Coût : selon les matériaux utilisés; surtout le coût des 9 m2 de plasti-
que.
Construction : exige un travail de précision. Un manuel de construc-
tion est disponible sur demande.

Figure 24 : le coffre Pusa (coupe transversale)

Méthode 8 : Bidons en métal


Des bidons en métal (réservoir à eau ou bidons à huile) peuvent être
utilisés pour le stockage aprés avoir été bien lavés. Ils ne doivent ja-
mais être mis en plein soleil à cause du risque de formation de croûte
sur les parois intérieures et pour éviter les variations de température et
d'humidité du produit stocké. Les bidons doivent être mis à l'abri sous
un bon toit ou être isolés avec une couche de paille. Ils peuvent être
utilisés sous les tropiques arides et humides. Si l'on n'y prend garde,
ils rouillent rapidement dans les endroits chauds et humides. Quand
les bidons en métal sont clos de façon étanche à l'air, l'utilisation d'in-
secticides est inutile (voir section "Introduction" page 34)

Convient pour : céréales, légumineuses, semences.


Durée du stockage : jusqu'à un an.
Contenance : selon la taille du bidon, de 50 à 200 litres.
Coût : selon les circonstances locales.

58 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Méthode 9 : Petits silos en métal
Les petits silos en métal ressemblent aux bidons en métal. Pourtant,
leur contenance est plus grande, jusqu'à 5 tonnes.
La figure 25 donne un exemple de silo en métal d'une contenance de 3
tonnes. Ce modèle est fait avec des feuilles métalliques, épaisses de 1
mm, soudées les unes aux autres. Ce soudage exige une certaine habi-
leté technique, surtout si le silo doit être étanche à l'air.
Il a deux ouvertures, une en haut pour le remplir et une en bas pour le
vider. Comme pour les bidons en métal, les silos en métal ne doivent
jamais être mis en plein soleil. Un bon toit en surplomb est la meil-
leure solution.

Figure 25 : silo en feuilles métalliques (3 tonnes)

Convient pour : céréales et légumineuses.


Durée du stockage : un an environ.
Contenance : selon la taille.

Methodes de stockage 59
Matériaux : le type de 3 tonnes exige 16 m2 de feuilles de fer, d'1 mm
d'épaisseur.
Coût : matériau et soudage.

Méthode 10 : Silos en brique ou en ciment (armé)


Ces silos conviennent tant aux tropiques arides qu'aux tropiques hu-
mides. Ils doivent être protégés de la pluie par un toit et par un sol en
béton (renforcé) ou en brique.
Les silos dispensent un stockage étanche à l'air et à l'eau s'ils sont
peints avec, par exemple, de la peinture à base de caoutchouc chlorisé,
du coaltar ou du bitume. Les silos en brique et en ciment armé peuvent
être de différentes formes et de différentes tailles.

Quatre types de silos :


1 Silo en brique (figure 26)
2 Silo en douves de ciment (figure 27)
3 Silo thaï en ciment armé (figure 28)
4 Silos multicoffres en béton (figure 29)
Des manuels de construction sont disponibles sur demande.

Silo en brique.
Ce silo est fait en briques de béton à
mortier placées sur une fondation renfor-
cée. Le couvercle – avec un passage
pour entrer – est en béton et, si possible,
en feuilles métalliques pour en faciliter
le maniement. Il est assez facile à cons-
truire.

Convient pour: céréales et légumineuses.


Durée de stockage : jusqu'à un an.
Contenance : 3000 litres (2100 kg envi-
ron). Figure 26 : silo en bri-
Matériaux : ciment (7 sacs), des barres ques
de renforcement (36 m), un moule en
bois, (feuilles métalliques).

60 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Silo en douves de ciment
Ce type de silo est plus durable que les précédents. Il est plus cher à
cause des matériaux utilisés, mais reste moins cher qu'un silo en feuil-
les métalliques de même capacité. Il peut être construit sur des piliers
en briques ou sur une fondation en briques. Les murs sont faits de
douves de ciment tenues ensemble avec du fil de fer et la dalle de
couverture est en béton.
La construction exige de la précision et des connaissances techniques.

Convient pour : céréales et légumineuses.


Durée de stockage : 9 à 12 mois.
Contenance : selon la taille : 2,5 ou 4,5 tonnes.
Matériaux :
silo 4,5 t. silo 2,5 t.
ciment (sacs de 50 kg) 12 sacs 9 sacs
barres/renforc. (diam. 6mm) 8 bars (6 m) 4 bars
fil de fer galvanisé (diam 3 mm) 1 rouleau (4 kg) 1/2 rouleau
renforcements en fer 10 10
coaltar 15 l 12 l
2 2
papier goudronné 1m 1m
3 3
gravier 0,6 m 0,4 m
3 3
sable 2m 1,5 m

Silo thaï en ciment armé


Le ciment armé est une sorte de béton renforcé. Il est fait avec du gril-
lage (du grillage à poules par exemple), du sable, de l'eau et du ci-
ment. Il est solide et durable. Les silos en ciment armé peuvent être
faits dans presque toutes les formes.
Le silo thaï en ciment armé présenté à la figure 28 a une forme coni-
que et est étanche à l'eau et à l'air. Sa base en forme de soucoupe est
faite de deux couches de béton renforcé avec, entre les deux, une cou-
che de bitume, de papier d'asphalte, de plastique ou de métal. Le chas-
sis des murs est fait de tuyaux à eau ou de bâtons de bambou et de bar-
res de renforcement supportant une couche intérieure et une couche
extérieure de grillage.

Methodes de stockage 61
Figure 27 : silo en douves de ciment; Hauteur et diamètre interne
du type de 4,5 tonnes : 2 mètres

Figure 28 : silo thaï en ciment armé (coupe transversale)

Les trous du grillage sont remplis et enduits d'un mortier de la consis-


tance d'une pâte : 1 mesure de ciment standard, 1,75 mesure de sable
avec addition facultative d'un matériau de revêtement pour qu'il se

62 Le stockage des produits agricoles tropicaux


travaille mieux. Les proportions eau/ciment sont environ de 0.3 en
poids. Le ciment armé doit être séché de façon adéquate.

Convient pour : céréales et légumineuses.


Durée de stockage : 9 à 12 mois.
Contenance : 4 à 6 tonnes selon la taille.
Matériaux : pour 3,5 tonnes de paddy ou 4,5 tonnes de maïs :

ciment 1000 kg
sable 1725 kg
agrégat 965 kg (pour la base)
mortier de revêtement 2 kg
matériau pour sceller la base 5 kg (bitume)
peinture 0,75 kg
grillage à poules 2 rouleaux
barres no 2 80 metres
tuyau à eau 32 mètres (diam. 19 mm)

Les bâtons de bambou utilisés à la place de tuyaux à eau exigent des


murs beaucoup plus épais et donc plus de ciment.

Silos multicoffres en béton


Beaucoup de paysans forment des coopératives et stockent leurs pro-
duits collectivement dans de grands coffres. Le silo multicoffre offre
une alternative pour les silos ronds, plus grands. Chaque coffre a un
diamètre interne de 2 m × 2 m × 2 m et a ses propres ouvertures de
remplissage et d'écoulement (voir figure 29).

Méthode 11 : Puits souterrains


Le stockage en puits est traditionnel dans beaucoup de régions
(sub)tropicales. Lorsque la profondeur de sol malléable est suffisante,
les puits sont généralement bon marché et faciles à construire. Ils sont
surtout utilisés dans les régions arides où le bois et l'herbe nécessaires
au stockage normal sont rares. Les puits traditionnels sont dans une
certaine mesure protégés contre les insectes (niveau d'oxygène réduit)
et les rongeurs, mais pas contre les termites. Il se produit souvent des
moisissures, surtout au voisinage des parois du puits et à la surface du
produit. La réussite d'un stockage en puits dépend donc de la restric-

Methodes de stockage 63
tion de l'apport d'air et d'humidité provenant du sol environnant et de
l'atmosphère. Ajoutons que les puits sont une bonne cachette contre
les voleurs.

Figure 29 : silos carrés en blocs de béton pour stockage de coopé-


rative

Le revêtement traditionnel des puits se fait avec des matériaux végé-


taux, par exemple de l'herbe, de la paille, de la menue paille, des tiges
de maïs ou de sorgho et/ou de l'argile, de la bouse de vache ou de la
terre de termitière auquel on met le feu pour en durcir la surface. Les
matériaux végétaux ne font probablement guère plus que d'empêcher
le contact direct du grain avec le sol, à moins qu'appliqués en épais-
seur considérable. L'utilisation d'argile, de bouse, etc. réduit également
la pénétration d'eau, mais ne peut l'éviter totalement. Les puits sont
fermés et scellés avec des matériaux végétaux et de la terre ou avec
des pierres, des branchages ou de l'écorce, généralement enduits de
bouse de vache fraîche. Les puits sont soit cylindriques, soit rectangu-
laires, soit à col étroit et, pour éviter la pénétration de l'eau, ils sont
creusés dans des terrains surélevés, sous les habitations ou sous des
couches d'argile ou de bouse.

64 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 30 : puits de souterrain traditionel

Amélioration des puits


La toiture du puits peut être faite avec des feuilles métalliques scellées
avec de la boue/bouse ou du bitume, ou avec des feuilles de polythène.
Un couvercle temporaire le protège de la pluie. Il doit être enlevé à la
saison sèche pour permettre le séchage par évaporation, car le couver-
cle n'empêche pas les mouvements latéraux de l'eau dans le puits.

Amélioration des revêtements de puits.


? Les parois du puits sont enduites d'un mélange de boue, de bouse et
de paille. Le grain y reste beaucoup plus sec que dans les puits non
améliorés.
? Revêtement avec de la paille et des nattes : le sol et les murs sont
revêtus d'une couche de paille recouverte de nattes en bambou ou
en herbes. Ce revêtement ne protège pas aussi bien que les métho-
des qui suivent, mais n'en reste pas moins une bonne méthode pour

Methodes de stockage 65
réduire les dégâts de moisissure, au moins pour un stockage à court
terme.
? Le produit est mis dans des sacs en plastique bien fermés, placés
dans le puits. Avantage : une partie du produit peut être retirée sans
laisser entrer d'air ni d'humidité dans le reste du stock.
? Revêtement en plastique : le puits est revêtu d'une feuille de plasti-
que ou de sacs en plastique découpés et collés ensemble. Inconvé-
nients : le revêtement de plastique s'abîme facilement.
? Revêtement en ciment armé (figure 31). Un puits est rendu étanche
à l'air et à l'eau grâce à un revêtement de ciment armé : deux cou-
ches de mortier (ciment : sable = 1:3, avec le moins d'eau possible
pour faire la pâte) de 2,5 à 3 cm d'épaisseur, avec un renforcement
de grillage à poules entre les couches. On empêche l'eau de passer
en incorporant une couche de bitume entre les deux couches de
mortier ou en appliquant une couche d'une émulsion ciment / bi-
tume comme revêtement final. Un manuel de construction est dis-
ponible sur demande.

Remarques
? Avant de remplir un puits souterrain, l'intérieur doit en être sec. Le
séchage peut être fait au soleil ou en faisant un feu à l'intérieur. (At-
tention aux risques de suffocation!).
? Laisser à l'intérieur du puits le moins d'espace possible pour l'air. Le
puits doit donc être complètement rempli et de préférence avec un
produit battu.
? Si l'on ouvre un puits, attendre une demi-heure avant d'y entrer : le
manque d'oxygène peut faire suffoquer.
? Le ciment armé : le mortier doit être fait adéquatement : il ne doit
pas sécher trop vite et doit rester humide et à l'abri du soleil et du
vent pendant au moins 5 à 7 jours.

Convient pour : céréales et légumineuses.


Durée de stockage : selon l'étanchéité à l'air et à l'eau et selon les cir-
constances locales. Le puits revêtu de ciment armé peut conserver des
grains battus pendant plusieurs années.
Contenance : selon la taille. De 0,5 a 7 tonnes.

66 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Matériaux : selon le matériau de revêtement et la toiture.
Coût : bas, si l'on utilise un modèle simple.

Figure 31 : puits souterrain amélioré, revêtu de ciment armé


(coupe transversale)

Méthode 12 : Stockage en silo fosse


Les plantes sarclées, surtout le manioc et la patate douce, sont souvent
séchées et stockées en tas dans les champs. Le modèle de base de ces
silos de champ est le suivant : un lit de paille circulaire, ou en autres
matériaux comme l'herbe séchée ou les feuilles de canne à sucre, d'en-
viron 1,5 m de diamètre et 15 cm d'épaisseur après avoir été pressé,
est placé sur un terrain bien drainé. Les tubercules récemment récoltés
sont placés sur ce lit de paille en tas conique de 300 à 500 kg. Ce tas
est ensuite recouvert d'une couche de paille et le tout est recouvert
d'une couche de terre d'une épaisseur de 15 cm. On enlève un peu de
terre autour du tas pour former une rigole de drainage (figure 32 et
figure 33). Ce type de stockage en tas est satisfaisant pour les périodes
froides et humides.

Methodes de stockage 67
Figure 32 : modèle de tas pour le stockage du manioc

Le tas est couvert d'un toit de chaume ou mis sous un arbre afin d'évi-
ter les dommages causés par la lumière directe du soleil et les pluies
fortes. Dans des conditions climatiques chaudes et sèches, il faut s'as-
surer que la température à l'intérieur du tas ne dépasse pas les 40 °C,
car les tubercules s'abîment rapidement à des températures plus éle-
vées. Dans ce cas, apporter les modifications suivantes :
? Couvrir le tas avec une couche de terre plus épaisse qui réduira les
températures internes.
? Appliquer des ventilateurs au centre et à la base pour obliger à l'air
à passer à travers le tas. Ces ventilateurs sont construits avec les
matériaux locaux disponibles, comme la paille, le bambou creux,
les tuyaux de drainage ou les arbres. Si l'on installe des ventilateurs
à la base, il faut prendre des précautions pour éviter l'entrée des
souris et des rats (en utilisant, par exemple, du grillage).

68 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Figure 33 : ventilateurs pour le stockage en tas du manioc

Dans des circonstances climatiques très humides, des précautions doi-


vent être prises pour empêcher que les tubercules ne prennent l'humi-
dité lors de la récolte, de la manipulation et du stockage en silo fosse,
car les tubercules humides s'abîment facilement. Néanmoins, des
pluies légères et fréquentes ont tendance à être favorables au stockage
en tas, car l'humidité du sol fait baisser la température à l'intérieur des
tas. On peut donc humidifier la couverture de terre pendant les pério-
des sèches et chaudes.
Si l'on doit stocker plus de 500 kg en une seule journée, il est conseillé
de construire plusieurs tas circulaires, ou un seul allongé, car cela faci-
lite le travail de construction et le contrôle de la température interne.
En outre, cela réduit le risque de pourrissement du stock entier.

Avant de donner des recommandations particulières sur le stockage en


tas, notons qu'il faut faire des essais très simples avec les matériaux
locaux disponibles et pendant la saison de stockage requise pour pou-
voir choisir le meilleur modèle et le meilleur emplacement des tas.

Methodes de stockage 69
Pour le stockage en tas du manioc, le placement de couches intermé-
diaires de feuilles de manioc et/ou remplacement de la couverture de
paille par des feuilles de manioc et plus tard par des palmes semble
donner de meilleurs résultats.

Convient pour : plantes sarclées, spécialement manioc et patate douce.


Durée du stockage : 2 à 9 mois, selon les conditions locales et le type
de plantes sarclées.
Contenance : jusqu'à 500 kg, par tas (de champ).
Coût : bas, mais beaucoup de travail.

Méthode 13 : Stockage en huttes (aérées)


Ce type de stockage a pour but d'offrir une protection contre les ron-
geurs, le soleil, la pluie et les eaux souterraines et d'éviter, au moyen
d'une bonne aération, le développement de la moisissure et de la pour-
riture. Cette méthode n'offre guère de protection contre les insectes (à
moins d'utiliser de grandes quantités d'insecticide), convient moins
bien à un stockage à long terme des céréales et des légumineuses bat-
tues et non battues, mais convient très bien aux plantes sarclées (voir
aussi section "Plantes sarclées" page 17).
Les matériaux locaux disponibles utilisés pour la construction sont :
bambou, planches de bois, nattes tissées dans un cadre en bois etc.
Pour la protection contre les rats et les termites, les huttes sont cons-
truites sur poteaux d'au moins 75 cm, munis de chasse-rat. Si l'on
construit ces huttes sur la terre, tous les trous et fissures doivent être
bouchés avec du grillage. Si les murs sont en planches, celles-ci doi-
vent se recouvrir comme les tuiles d'un toit, avec un peu d'espace entre
elles, de façon à ce que la lumière du soleil n'entre pas, mais que l'aé-
ration soit possible. Si le toit est en bois ou en chaume, il doit avoir
des bords en surplomb pour la protection contre le soleil et la pluie. A
l'intérieur de la hutte, les tubercules doivent être empilés dans des
caisses, sur des étagères ou râteliers le long du mur de façon que l'air
puisse passer librement entre eux. Un contrôle régulier du pourrisse-
ment est nécessaire.

70 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Annexe I : Mesures de l'humidite
relative et de la teneur en humidite
Cette annexe permet de mesurer la teneur en humidité d'un produit et
l'humidité relative de l'air. Mais la mesure de la teneur en humidité
n'en exige pas moins un équipement pour un pesage de précision. Plus
la précision est recherchée, plus la méthode et l'équipement seront
compliqués et plus les prix seront élevés. Quelques méthodes sont dé-
crites briévement ci-dessous. Pour plus amples informations, s'adres-
ser à Agromisa.

Mesure de la teneur en humidité


Comme on l'a vu dans le chapitre 2, la teneur en humidité d'un produit
est généralement exprimée ainsi :

poids d'eau dans le produit humide


Teneur en humidité = × 100
poids du produit humide

Ph
On peut dire aussi : × 100%
Ps

dans lequel :
Ph = poids du produit humide
Ps = poids du produit séché (au four)

Les méthodes de mesure de la teneur en humidité peuvent être divi-


sées en méthodes directes et en méthodes indirectes. Les méthodes
directes mesurent directement la quantité d'eau, alors que les méthodes
indirectes mesurent les autres caractéristiques du produit par rapport à
sa teneur en humidité (par exemple, sa conductance électrique). Les
méthodes indirectes sont plus rapides, mais exigent un équipement
plus coûteux. Les méthodes directes sont moins chères, mais nécessite
tout de même un équipement de pesage.

Annexe I : Mesures de l'humidite relative et de la teneur en humidite 71


Trois méthodes très simples (directes) :

1 Méthode du four
Matériel : équipement de pesage, un four (aéré) avec contrôle de tem-
pérature, un thermomètre, des plateaux à peser en métal allant au four.
Un échantillon de produit moulu (au moulin à café, par exemple) est
pesé (Pm), mis au four à 130 °C pendant 1 ou 2 heures, ou à 105 °C
pendant 16 à 20 heures. La teneur en
humidité est calculée avec la formule ci-dessus. Le poids de l'échantil-
lon (Pm) dépendra de la précision du matériel de pesée et de l'exacti-
tude recherchée dans le calcul de la teneur en humidité. Cela va de 5 g
pour un appareil très précis à 100 gr, ou plus, pour un appareil non
précis. Refaire plusieurs fois l'opération. Lors de la réfrigération et du
pesage, couvrir l'échantillon séché au four pour qu'il ne prenne pas
l'humidité de l'air.
Si la température du four est trop élevée, des composants autres que
l'eau s'évaporent et le calcul de la teneur en humidité est faussé. Il faut
donc bien contrôler la température du four.

2 Méthode à lampe infrarouge


Matériel : une lampe infrarouge ou une ampoule très forte (250 Watt)
avec installation, matériel de pesage, boîtes.
L'échantillon de terre est pesé et mis dans une boîte sous la lampe. La
chaleur de la lampe fait évaporer l'eau qui se trouve dans le produit.
Après 10-30 minutes selon le produit, l'échantillon est pesé à nouveau.
La teneur en humidité est calculée selon la formule donnée.
Pendant la période chaude, secouer avec soin une fois ou deux l'échan-
tillon pour qu'il ne s'encroûte pas. Les températures trop élevées ris-
quent de le brûler (décoloration). A la place d'une seule lampe, on peut
aussi en utiliser deux pour utilisation simultanée.
Lampe et boîte doivent toujours être placées de la même façon. Il est
conseillé de vérifier le calcul de la teneur en humidité avec la méthode
à four.

72 Le stockage des produits agricoles tropicaux


3 Méthode à immersion dans l'huile
Matériel : huile à cuire les légumes, thermomètres, conteneur (grand
et/ou avec une ouverture étroite en haut) équipé d'un fil de fer pour
tenir le thermomètre, un réchaud ou autre appareil de chauffage, du
grillage, du matériel de pesage.
Prendre un échantillon de 100 grammes et le mettre dans le conteneur
avec l'huile. Le grillage est placé au-dessus des graines pour les empê-
cher de sauter pendant la cuisson. Utiliser juste assez d'huile pour
couvrir les graines. Le thermomètre est mis en place et le poids total
de l'appareillage est mesuré. L'appareillage entier est alors chauffé sur
un fourneau jusqu'à une température de 190 °C. Ensuite, on repèse
l'appareillage entier. La différence de poids est égale à la quantité
d'eau dans le produit humide (Ph-Ps, ou formule). Le poids du produit
humide (Ph) est bien-sûr de 100 grammes.
Veiller à ce que pendant le chauffage l'huile ne saute pas hors du
conteneur.

Mesures de l'humidité relative de l'air


Comme on l'a vu dans le chapitre 2, l'humidité relative à une certaine
température est exprimée comme suit :

Quantité de vapeur d'eau dans l'ai


Humidité relative = × 100
Quantité maximale de vapeur d'eau que
l'air peut contenir à cette température

Les deux autres notions essentielles sont la température à cuvette sè-


che et la température à cuvette humide. La température à cuvette sèche
(Ts) est la température de l'air mesurée avec un thermomètre ordinaire.
La température à cuvette humide (Th) est la température de l'air mesu-
rée avec un thermomètre ordinaire dont la cuvette en verre est recou-
verte d'un tissu ou gaze humide (la cuvette est emballée dans un petit
sac en tissu et plongée dans l'eau). La température est relevée après
que le thermomètre ait été rapidement agité (secoué ou tourné) dans
l'air.

Annexe I : Mesures de l'humidite relative et de la teneur en humidite 73


Figure 34 : thermomètres

Un psychromètre à balancier comprend deux thermomètres montés sur


une assiette de base. La cuvette humide est placée plus bas que la
cuvette sèche.

Figure 35 : psychomètre à balancier

Le thermomètre à cuvette humide indique une température plus basse


car l'humidité qui s'évapore lors du balancement refroidit la surface de
la cuvette. La différence de température entre les deux lectures de
thermomètre (Ts – Th = T) est la mesure de l'humidité relative de l'air à
la température Ts. Dans le tableau suivant, on peut lire les humidités
relatives en connaissant T et Ts. Par exemple, si la température à
cuvette sèche est de 25 °C (Ts) et la température à cuvette humide de
22 °C, T sera de 3 °C, et l'humidité relative de l'air de 77%. Des va-
leurs intermédiaires peuvent être calculées.
Il faut bien-sûr que les deux thermomètres indiquent la même tempé-
rature quand ils sont utilisés comme thermomètres ordinaires. Les
thermomètres doivent être de préférence lus à bout de bras. Si l'on ne
possède qu'un seul thermomètre et s'il est calibré, l'utiliser alternati-
vement en cuvette sèche et en cuvette humide.

74 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Tableau 5 : l'humidité relative avec ∆T et Td cunnu

Td ∆T (°C)
(°C) 0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0 10.0
5 100 86 72 58 45 33 20 7 - - -
10 100 88 77 66 55 44 34 24 15 6 -
15 100 90 80 71 61 53 44 36 27 20 13
20 100 91 83 74 66 59 51 44 37 31 24
25 100 92 84 77 70 63 57 50 44 39 33
30 100 93 86 79 73 67 61 55 50 44 39
35 100 94 87 81 75 69 64 59 54 49 44
40 100 94 88 82 77 72 67 62 57 53 48

Le tableau 1 est un tableau simplifié, valide pour une vitesse de l'air >
ou = 2,5 mètres par seconde, pour une pression de l'air d'environ 1
atmosphère (±1000 millibars) et mais pas pour les radiations directes
du soleil sur la cuvette humide ou sur les thermomètres.

Conversion des degrés Celsius en degrés Fahrenheit, et vice


versa.
9
°F = × (°C + 32)
5
5
°C = × (°F − 32)
9
Il existe aussi des appareils pour mesurer l'humidité relative entre les
grains stockés en gros (hygromètres à cheveu), mais ils sont onéreux.

Figure 36 : Conversion des degrés Celsius en degrés Fahrenheit

Annexe I : Mesures de l'humidite relative et de la teneur en humidite 75


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76 Le stockage des produits agricoles tropicaux


Vol. 1 : Preparing grain for storage. Vol. 2 : Enemies of stored
grain. Vol. 3 : Storage methods. 580 pages total. Peace Corps/VITA.
VITA, 3706 Rhode Island Avenue, Mt. Rainier, MD 20822, USA
NATIONAL ACADEMY OF SCIENCE, 1976. Ferrocement :
applications in developing countries. Board on Science and
Technology for International. Development, Commission on
International Relations, 2101 Constitution Avenue, Washington DC
20418, USA.
PANS, 1978 Pest control in tropical root crops. PANS Manual No.
4. Centre for Overseas Pest Research, PANS Office, College House,
Wrights Lane, London W8 5SJ, UK.

Bibliographie 77
Adresses utiles
African Rural Storage Centre Project
Institut International d'Agriculture Tropicale (IIAT)
PMB 5320, Ibadan. Nigéria

Brace Research Institute of the McGill University


Agricultural Engineering Building
Macdonald campus of McGill University
Ste Anne de Bellevue, Québec. Canada
CIAT, Centro Internacional de Agricultura Tropical
Apartado Aereo 6713, Recta Cali-Palmira, km 17, Cali, Colombia
http://www.ciat.cgiar.org/index.html, [email protected]
CIMMYT, Centro International de Mejoramento de Maiz Y Trigo
Apdo. Postal 6-641, ., 6600, Mexico, D.F., Mexico
http://www.cimmyt.org/, [email protected]
GATE-GTZ, German appropriate Technology Exchange
Post Box 5180, 65726, Eschborn, Germany
http://www5.gtz.de/gate/gateid.afp, [email protected]
ICRISAT, International Crops Research Institute for Semi-Arid
Tropics (Head Quarters)
Patancheru, India
ICRISAT’s mission is to help the poor of the semi-arid tropics through
‘Science with a Human Face’ and partnership-based research and to
increase agricultural productivity and food security, reduce poverty,
and protect the environment in SAT production systems.
http://www.icrisat.org, [email protected]

IITA, International Institute for Tropical Agriculture, Headquarters


P.M.B. 5320, , Ibadan, Nigeria
IITA conducts research, training, and information exchange activities.
The research agenda addresses crop improvement, plant health, and
resource and crop management within a food systems framework. Re-

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search focuses on smallholder cropping and post-harvest systems and
on several food crops.
http://www.iita.org, [email protected]
INPhO, Information Network on Postharvest Operations
see GATE-GTZ
To assist in preventing the loss of millions of tonnes of cereals, roots,
tubers, fruits and vegetables in developing countries caused by inade-
quate handling and storage, pest damage, and transport and marketing
problems the Information Network on Post-Harvest Operations (IN-
PhO) was set up in 2001. INPhO is led by the Food and Agriculture
Organization of the United Nations (FAO) in partnership with GTZ
and CIRAD. Furthermore the project is supported by many internatio-
nal and national institutions dealing with post-harvest operations.
http://www.fao.org/inpho/, [email protected]

Institut de Recherche Agricole Tropicale (IRAT)


Niaouli. Bénin
Institut de recherche agricole
Samaru. Nigéria
IRRI, International Rice Research Institute
DAPO Box 7777, Los Banos, Laguna, Metro Manila, Philippines
http://www.irri.org, [email protected]
ITDG, Intermediate Technology Development Group
Bourton Hall, Bourton on Dunsmore, CV23 9QZ, Rugby,
Warwickshire, United Kingdom
http://www.itdg.org/, [email protected]
KIT : Institut royal des tropiques
Département de recherche agricole
Mauritskade 63 ; Amsterdam. Pays-Bas
Ministère de l'Agriculture Ethiopie
Chilalo agricultural development unit
Storage and processing of agr. products unit
B.P. 3376, Addis Abeba. Ethiopie

Adresses utiles 79
PTC+ est un institut de formation international qui se concentre sur
tous les maillons de la chaîne de production au sujet des produits de
base végétaux et animaux, les technologies agricoles et alimentaires et
les espaces verts.
Les programmes de formation sont axés sur la pratique et font alterner
des classes théoriques et des classes pratiques.
PTC+ offre des programmes « à l’accès libre », des programmes « sur
mesures » et des services de consultance. Des programmes sont offerts
aux Pays-Bas et/ou sur les lieux.
La politique PTC+ consiste à chercher des partenariats et des
programmes de coopération avec des institutions nationales et
internationales à l’étranger.
Pour de plus amples renseignements, vous pouvez visiter notre site
Internet www.ptcplus.com et/ou écrire à :
PTC+ Siège
B.P. 160, 6710 BD Ede, Les Pays-Bas
Tél.: +31 318 645700
Fax: +31 318 595869
e-mail: [email protected]
Tropical stored products centre
London Road
Slough SL 3 ; 7 HL, Berks. Angleterre
Université Ahmadu Bello
PMB 1044 Zaria. Nigéria
WARDA, West african Rice Development Assoaciation,
temporary HQ
01 BP 4029, Abidjan, Côte d'Ivoire
http://www.warda.cgiar.org, [email protected]

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