Didactique Generale VF
Didactique Generale VF
Didactique Generale VF
RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
MINISTERE DE l’EDUCATION NATIONALE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE (MENFP)
MODULE DE
DIDACTIQUE GENERALE
POUR LA FORMATION
PROFESSIONNELLE INITIALE DES
ENSEIGNENTS DU FONDAMENTAL
Sous la Coordination de :
Norbert STIMPHIL
Pierre Enocque FRANCOIS
Wilson Fritz SAINT-FORT
Michel-Ange AUGUSTIN
Thierno Hamidou BAH, Consultant International
Sous la Supervision de :
La DFP (Etzer VIXAMAR chargé de la FIA et feu WALTER GÉDÉUS)
La Coordination Générale de l’EPT
-I-
INTRODUCTION
La didactique générale telle qu’elle est ici conçue s’intéresse à trois éléments majeurs:
1) la planification de l’enseignement de l’école fondamentale vue sous l’angle de l’articulation
des contenus à enseigner, de leur progressivité et de leur cohérence;
2) la préparation d’une séquence pédagogique («leçon»);
3) les stratégies et méthodes d’enseignement appuyées par les résultats de recherches récentes.
Tout ce qui concerne l’étude de la relation pédagogique, de la conduite de la classe et de tout ce qui a
trait aux interactions entre un enseignant et des élèves en contexte scolaire, indépendamment de la dis-
cipline enseignée, figure dans le module «Pédagogie générale et développement des apprentissages».
Conforme au programme de didactique générale, le module tente de clarifier les concepts clés du
cours: il outille et présente un ensemble de démarches et de stratégies utiles tant à la planification et à
la préparation de l’enseignement qu’à la mise en œuvre des situations d’enseignement-apprentissage.
Il est élaboré autour de trois thèmes d’étude.
Thème 1: Introduction à la didactique générale
Thème 2: Les curricula de l’enseignement de l’école fondamentale en Haïti
Thème 3: La préparation d’une leçon
Thème 4: Stratégies et méthodes d’enseignement
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Module de Didactique Générale
Distinguer ce qui est propice comme contenus scolaires selon les apprentissages
des élèves
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Module de Didactique Générale
-II-
DIDACTIQUE: DEFINITION ET OBJET
Objectifs:
A la fin de ce chapitre, l’étudiant-maître devra être capable de:
Distinguer la didactique générale de la didactique disciplinaire
Préciser l’objet de la didactique générale
Expliquer le passage du savoir savant au savoir appris (la transposition didactique)
Expliquer les différentes relations liant l’enseignant, l’élève et le savoir.
Expliquer le rôle, le comportement de l’enseignant et de l’élève vis-à-vis du savoir.
Expliquer l’influence des modèles pédagogiques sur l’approche didactique.
Mise en train:
Comme il s’agit du premier cours, après les présentations d’usage et tout ce que requiert
l’introduction d’un premier cours, le formateur demande aux étudiants-maîtres de fournir deux
mots ayant la même racine que didactique. Sans doute, ils donneront ‘’didacticiel et autodi-
dacte’’. Ensuite, il leur demandera de les définir. Chacun tentera de donner sa propre définition.
En effet, toutes les bonnes définitions contiendront l’idée de l’enseignement. De là, leurs yeux
commenceront par s’ouvrir pour découvrir que la didactique a à voir avec l’enseignement.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Le triangle didactique
Parmi les modèles possibles de compréhension de la situation didactique, il existe une mo-
délisation présentée par trois pôles : l’enseignant, l’élève, le savoir qui renvoient tantôt à la
situation de formation, tantôt à celle de l’apprentissage de l’élève, tantôt à celle des savoirs à
enseigner desquels découlent les savoirs enseignés, les savoirs appris et les savoirs restitués
par les élèves.
La didactique s’intéresse aux interactions entre ces trois pôles qui peuvent représenter la situ-
ation d’enseignement. La nature spécifique des savoirs en jeu, les relations entretenues avec
eux par le professeur et les élèves, l’évolution de ces rapports en cours d’enseignement, voilà
les éléments essentiels qu’étudie la didactique. Le triangle didactique schématise les relations
entre enseignant, élève et savoir et peut se présenter comme suit:
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Module de Didactique Générale
Enseignant
Former Enseigner
Elève Savoir
Apprendre
Il montre ce que tout enseignant doit opérer pour permettre aux élèves de réussir leurs apprent-
issages. En effet:
Si l’enseignant se préoccupe plus de l’élève, de son profil, de ses attentes en minorant les
savoirs à enseigner, il est dans une attitude de formateur, celui qui aide au développement
personnel de l’individu.
Si l’enseignant s’occupe plus du contenu, des programmes en oubliant quelque peu les
capacités actuelles des élèves, alors il fait de l’enseignement, c’est-à-dire qu’il centre ses
interventions sur le programme curriculaire oubliant quelque peu les élèves auxquels il
s’adresse.
Enfin, si l’enseignant s’efface au profit d’une attention soutenue de la relation entre les
savoirs qu’il veut faire acquérir et les processus d’apprentissage des élèves, de manière
continue, alors il est sur le versant de l’apprentissage de l’élève oubliant toute la partie
institutionnelle de son rôle, à savoir les objectifs de l’école fondamentale du pays, notam-
ment à travers le choix des curricula.
Autrement dit, l’enseignant doit se situer au centre de ce triangle tenant en mains ses trois
sommets de manière équilibrée et harmonieuse. Ce faisant, il devient alors le médiateur de
l’acquisition du savoir par l’élève.
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Module de Didactique Générale
Le contrat didactique
Ce concept a été introduit en mathématiques par le chercheur Guy Brousseau dans les années
1980. Il s’agit d’un contrat souvent implicite entre le professeur et les élèves en relation avec
un savoir. Ce contrat fixe les rôles, les places et les fonctions de chacun des éléments du pôle,
les attentes réciproques des élèves et du maître (le maître « fait » le cours, les élèves font des
exercices ou, plus exactement, des activités d’apprentissage). Brousseau précise que le contrat
didactique est l’ensemble des comportements spécifiques du maître attendus par l’élève et
l’ensemble des comportements de l’élève attendus par le maître. Le contrat didactique sert à
limiter ce qui relève de l’exercice scolaire de ce qui ne l’est pas. En conséquence, les enjeux
institutionnels représentent un arrière fonds des activités scolaires.
La dévolution
Etroitement lié au contrat didactique, ce concept a été également introduit par le chercheur
mathématicien Guy Brousseau. C’est l’acte par lequel l’enseignant fait accepter à l’élève la
responsabilité d’une situation d’apprentissage et accepte lui-même les conséquences de ce
transfert. Par exemple, l’élève doit au minimum comprendre la consigne, la trouver intéres-
sante et être motivé pour s’y engager.
L’enseignant construit donc des situations pour que les élèves s’emparent du problème et entre-
prennent de nouveaux apprentissages. Il s’agit de donner du sens au savoir, de tisser des liens
entre les savoirs. Dans le cadre de la dévolution, le savoir est intégré par l’élève du fait même
des formes de présentation de ces savoirs par le maître. Dans cette situation, l’enseignant veille
à ne pas donner la réponse en même temps qu’il pose la question. De même, il ne laisse pas
l’élève chercher seul sans aide. Autrement dit, le maître formule des consignes qui lui per-
mettent d’atteindre l’espace d’intéressement des élèves.
La transposition didactique
La transposition didactique est une véritable construction où le savoir subit un traitement qui
permet le passage d’un objet de savoir à un objet d’enseignement. L’enseignement est le résu-
ltat d’un traitement didactique obéissant à des contraintes précises. On distingue:
le savoir savant (tel qu’il émane des résultats de la recherche scientifique),
le savoir à enseigner (les programmes scolaires officiels),
le savoir enseigné (celui que l’observateur rencontre dans les pratiques de la salle de classe).
La transposition didactique est constituée des «mécanismes généraux permettant le passage
d’un objet de savoir à un objet d’enseignement ».
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Module de Didactique Générale
C’est donc le processus par lequel le « savoir savant» devient «savoir à enseigner », puis,
«savoir enseigné». Par exemple si nous prenons une discipline telle que l’histoire, la transposi-
tion didactique se réalise ainsi:
1) Un historien communique les résultats de sa recherche à ses pairs (les autres chercheurs
historiens) en publiant un article dans une revue scientifique.
2) Un journaliste spécialisé en fait un article de vulgarisation.
3) Le rédacteur d’un manuel d’histoire se réfère à la publication précédente.
4) Un enseignant d’histoire s’inspire du manuel pour monter une séquence didactique sur
l’objet de l’article scientifique de l’historien.
Alors, le savoir au niveau de la séquence didactique montée par l’enseignant est le savoir en-
seigné qui est plus qu’une simple réduction descendante du savoir savant, mais une reconstruc-
tion originale de ce savoir.
Cependant, les savoirs savants ne constituent qu’une ressource, parmi d’autres possibles, pour
l’élaboration des contenus académiques ou scolaires. Il y a des enseignements dans lesquels le
savoir de référence n’est pas le seul savoir savant, soit parce que ce savoir n’existe tout simple-
ment pas (c’est le cas de l’éducation physique par exemple), soit parce que la finalité d’un en-
seignement le porte à privilégier une autre référence. Prenons un autre exemple, quand on étudie
en Education civique, les élections en tant qu’événements politiques, cela s’inscrit dans le cadre
du droit qui selon Audiger (1999, cité dans Clerc, Minder et Roduit, 2006) est une pratique so-
ciale de référence (PSR), c’est-à-dire un ensemble d’activités sociales réelles. Voila pourquoi, en
schématisant les sources du savoir à enseigner qui doit se transformer en savoir enseigné, puis en
savoir appris et même en savoir restitué (au niveau des élèves), il faudrait le faire ainsi:
Transposition externe
Transposition interne
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Module de Didactique Générale
La situation didactique
La situation didactique consiste en la mise en œuvre organisée de l’intention par l’enseignant
d’enseigner aux élèves un savoir et donc de construire un cadre permettant des situations ap-
propriées pour tous et pour chaque élève.
La situation didactique consiste en une modélisation de l’environnement (construire un cadre
d’enseignement). Elle existe chaque fois que l’on peut caractériser une intention d’enseignement
d’un savoir par un enseignant à un apprenant, et que des mécanismes socialement définis sont
institués pour cela.
L’enseignement est un acte qui consiste à provoquer chez l’élève les apprentissages projetés
en le plaçant dans des situations didactiques appropriées auxquelles il va répondre « spontané-
ment » par des adaptations. La situation didactique se distingue d’une situation qui ne serait
pas didactique (situation adidactique), c’est-à-dire qui serait entrée sur des apprentissages non
contrôlés non formels voire informels. Car les objectifs de l’activité de l’enseignant sont es-
sentiellement de développer des acquisitions scolaires chez l’élève. Alors qu’une situation qui
ne serait pas didactique serait une situation, par exemple, de cour de récréation ou de colonie
de vacances où, certes, l’enfant apprend mais pas les savoirs que l’institution école requiert
pour le développement de tout citoyen.
Evaluation formative
Le formateur peut soumettre aux étudiants-maîtres un test de niveaux I et II (voir la taxonomie
de Bloom) sur les notions vues. En expliquant, ils doivent être libres d’utiliser leurs propres
mots. Il leur suffit d’exprimer les idées avec clarté, fidélité et précision.
Activité de réflexivité
Pour augmenter constamment sa performance et son efficacité, il est fortement recommandé au
formateur de cultiver des pratiques réflexives. Par exemple, après chaque chapitre ou section,
il devra se poser ces questions:
A quel pourcentage ai-je aidé mes apprenants à atteindre leurs objectifs d’apprentissage?
(D’où l’importance des évaluations formatives!)
Ou, à quel pourcentage ai-je aidé mes apprenants à développer les compétences visées?
En quoi ai-je été excellent?
Qu’est-ce qui mérite d’être amélioré dans mon enseignement au niveau de cette séquence
afin d’aider mes apprenants à optimiser leur niveau d’apprentissage: devrai-je donner aux
plus faibles une rétroaction descriptive individuelle ou en groupe, etc.?
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
-III-
LE CURRICULUM DE L’ECOLE FONDAMENTALE HAÏTIENNE
Entre autres, cette section se propose de répondre à ces principales questions: Pourquoi enseigner
et quoi enseigner? De manière plus détaillée, ses objectifs sont les suivants:
Comprendre et s’approprier les finalités et objectifs de l’école fondamentale haïtienne
Décrire le plan d’études en vigueur au 1er et au 2ème cycle
Dégager les liens entre les différentes disciplines enseignées à chaque niveau (de la 1ère à la
6ème)
Déterminer l’ordre et la durée de traitement des différents thèmes et contenus d’un programme
Apprécier le degré d’importance et la difficulté relative de chaque thème
Utiliser le programme officiel en vue d’organiser une planification annuelle ou trimestrielle de
cours, une séquence1 ou «leçon».
Cette étude se fera à travers quatre (4) principaux thèmes:
1. Le curriculum d’études de l’Ecole Fondamentale de base haïtienne: Finalités – Objectifs – Plan
d’études (1er et 2ème cycles)
2. Complémentarité des différentes disciplines dans la formation globale de l’élève
3. De la nécessité de bâtir une nouvelle génération de programmes d’études pour l’école fonda-
mentale de base haïtienne
4. Planification de l’enseignement: la répartition annuelle des programmes d’études.
Thème #1: Le curriculum d’études de l’école fondamentale de base haïtienne:
Finalités – Objectifs – Plan d’études (1er et 2ème cycles)
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Une séquence comporte: des objectifs ou compétences visées, les séances consacrées à la mise en œuvre de ces objectifs ou
compétences, des activités de compréhension et de production, des activités d’évaluation, des supports, etc.
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Module de Didactique Générale
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Les finalités sont déterminées généralement au niveau politique. Le pouvoir appuyé ou pas par différents groupes
de pression énonce un ensemble d’intentions relatives à des orientations ou à des valeurs propres à la société. Ces
finalités de l’éducation qui se situent au niveau le plus général concernent la formation et le développement de l’être
humain dans tous les domaines: intellectuel, affectif, physique, moral, social, esthétique et professionnel. Contraire-
ment au but, les finalités de l’éducation sont si générales qu’il est impossible de les atteindre à l’intérieur d’un cours.
L’ensemble des finalités de l’éducation s’échelonne ainsi sur plusieurs années et leur atteinte exigera la sélection, la
formulation et la conduite de plusieurs buts ainsi que la mise en œuvre de nombreux moyens.
Les buts (et certains objectifs) sont précisés au niveau de la gestion de l’éducation (administrateurs, fonctionnaires,
spécialistes, etc.). Ces buts qui doivent conduire à réaliser les finalités de la politique éducative sont traduits géné-
ralement à l’intérieur d’un champ ou d’un programme en particulier. Alors que les finalités sont de l’ordre du désir
ou du vœu, les buts comportent déjà des éléments d’analyse et une certaine gestion du temps.
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Module de Didactique Générale
Les objectifs (et certains buts) sont déterminés au niveau de la réalisation de l’action éducative. Les objectifs expri-
ment les résultats des actions entreprises pour atteindre les buts proposés au niveau de la gestion. (Lebrun, N. et
Berthelot, S., Plan pédagogique, De Boeck Université et Editions Nouvelles, 1994, p 12)
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Module de Didactique Générale
Les objectifs éducatifs qui découlent de ces options et orientations fondamentales se résument en:
La réalisation de la scolarisation universelle d’ici l’an 2015
La lutte contre l’analphabétisme de la population adulte
L’intégration de l’éducation dans les activités socio-économiques nationales
L’amélioration qualitative de l’enseignement et la rénovation du contenu
La promotion de l’identité nationale et des valeurs culturelles
Note pour le formateur. Dans le texte, au lieu de porter «buts», l’auteur a préféré «ob-
jectifs éducatifs». Néanmoins, compte tenu des caractéristiques des éléments de cette ru-
brique et conformément à la définition du ‘’but’’ donnée dans la note d’en bas de page, le
formateur acceptera le contenu de la rubrique «objectifs éducatifs» dans la colonne des
buts des tableaux des étudiants-maîtres.
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Module de Didactique Générale
Thème #2: Complémentarité des différentes disciplines dans la formation globale de l’élève
L’enseignement ne peut s’améliorer sans la connaissance et la compréhension par l’enseignant
de ce qui doit être appris par les élèves grâce à sa médiation. Ainsi, la connaissance du contenu
disciplinaire des matières scolaires inscrites au programme d’études de sa classe est un élément
indispensable à la formation de l’enseignant. La maîtrise du contenu intègre la capacité de
l’enseignant à identifier les principales connaissances et habiletés essentielles de la discipline
et la capacité à organiser conceptuellement la matière.
En Haïti, l’enseignement de base comprend six années d’études réparties en deux niveaux: le
premier cycle (1ère – 4ème) années et le deuxième cycle (5ème et 6ème années). L’organisation
de chaque discipline et les liens opérés entre les matières à ces deux niveaux ont une influence
déterminante sur les façons de penser et d’agir des enseignants.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Schéma 1: Articulation entre les matières enseignées en 1ère et 2ème années fondamentales.
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Module de Didactique Générale
Au niveau du premier cycle, les matières scolaires gravitent autour des disciplines fondamen-
tales que sont les langues de communication (Français et Créole) et les mathématiques. Lec-
ture, écriture, conjugaison, orthographe et syntagmes élémentaires écrites ou parlées sont, en
plus du calcul, les clés qui permettent de consolider les connaissances et habiletés acquises au
cours des 1ère et 2ème AF. S’y ajoutent les disciplines d’éveil comme l’histoire, la géographie
et les sciences d’observation qui viennent élargir l’horizon de l’enfant.
Les exercices d’observation et de manipulation recommandés en 1ère et 2ème AF doivent
être poursuivis et amplifiés en 3ème et 4ème AF, car c’est par l’observation que l’élève ap-
prend à connaître son environnement, à reproduire en images la réalité vue et réfléchie. D’où
l’interrelation entre la géographie, les sciences et le calcul.
De même en histoire, l’enfant lit et apprend les récits des gloires du pays à travers la lecture et
de là, on cultive son sentiment patriotique en leçon de morale et d’instruction civique.
Destiné au formateur pour mieux orienter les groupes
L’enchaînement de toutes ces matières en 3ème et 4ème pourrait se traduire par le schéma ci-après.
Schéma 2: Articulation entre les matières scolaires en 3ème et 4ème années fondamentales
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Apport notionnel
Le formateur apportera les précisions nécessaires à partir des graphes qui lui sont destinés. Il
peut les distribuer aux groupes pour autocorrection ou, il peut faire une correction globale (au
tableau) avec la participation de la classe.
Evaluation formative
Demander à chaque étudiant-maître d’expliquer oralement à partir de ses graphes corrigés, les
relations et la complémentarité des programmes d’études enseignés à l’un des trois groupes
vus (1ère et 2ème années, 3ème et 4ème années, 5ème et 6ème années fondamentales).
Critère d’évaluation
Les relations et la complémentarité sont établies dans leur totalité avec précision.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
tivent à apprendre. Les expériences éducatives vécues par les enfants en dehors de l’école ne
sont pas exploitées par les enseignants.
Dans un tel contexte, le renouvellement des programmes de l’enseignement de base devient
un impératif urgent pour le système éducatif haïtien. Quel que soit le modèle curriculaire qui
sera retenu par les autorités scolaires haïtiennes, l’on ne pourra occulter les approches péda-
gogiques nouvelles, comme l’approche par les compétences, qui se développent dans le cadre
de ce mouvement de renouvellement de processus enseignement-apprentissage avec un accent
particulier sur les nouvelles méthodes d’enseignement et la pédagogie de l’intégration.
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Module de Didactique Générale
La vision de programmes d’études axés sur les compétences est une évolution majeure par
rapport aux programmes basés sur des objectifs liés à des contenus des disciplines. Dans
l’approche par compétences, l’attention porte non pas sur un contenu externe à l’apprenant,
mais sur une intégration par l’apprenant des savoirs (théoriques et pratiques), des savoir-faire
et des attitudes nécessaires à l’accomplissement, de façon satisfaisante, des tâches complexes,
signifiantes pour l’élève et nécessaires à son adaptation ultérieure à la vie d’adulte (Louis et
Bernard, 1999).
Selon cette perspective, la compétence est le résultat de la mobilisation par l’élève d’un ensem-
ble de connaissances déclaratives (savoirs théoriques se rapportant à des faits, à des principes,
à des lois, etc.), de connaissances procédurales (se rapportant aux démarches et procédures)
et de connaissances conditionnelles (se rapportant aux conditions d’exécution) en vue de la
réalisation efficace d’une action ayant des conséquences sur son environnement et sur son ad-
aptation à la vie d’adulte. La compétence est donc un état, une capacité à agir, et non une action
particulière.
En conséquence, pour bâtir une nouvelle génération de programmes d’études pertinents pour
l’école fondamentale haïtienne, les concepteurs des programmes devront envisager des réfé-
rentiels de formation qui reposent sur:
1) l’intégration des trois types de connaissances qui permettent l’expression des compétences;
2) la transversalité de ces connaissances par rapport aux disciplines d’enseignement;
3) l’implication active de l’élève dans la réalisation de ses apprentissages.
Suite à la lecture de ce texte, les étudiants-maîtres se mettent par groupes de deux pour réaliser
ces activités. (60mns)
1. Ils disent comment Louis et Bernard (1999) définissent les compétences?
2. Ils précisent les trois types de connaissances qui se mobilisent pour développer une com-
pétence. (La notion de compétence sera considérée de nouveau dans le chapitre traitant de
la préparation de la leçon.)
3. Ils disent ce à quoi se réfère chacun de ces savoirs.
4. A l’aide de certains programmes de l’école fondamentale que les aide à trouver le for-
mateur, ils analysent et évaluent la véracité et la pertinence du texte. En d’autres termes,
ils cherchent à découvrir à quel point le problème soulevé dans le texte est réel et exige
vraiment une solution? (Il leur faut des preuves tirées de leur analyse des programmes. Ils
peuvent s’inspirer aussi des composantes du plan d’études ci-dessous)
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Module de Didactique Générale
DISCIPLINE
H Ann. H Ann. H Ann. H Ann. H Ann. H Ann. H Ann.
Numération 2 60 2 60 1 30 1 30 2 60 1 30 9 270
Opérations-calcul mental 1 30 1 30 2 60 2 60 1 30 1 30 8 240
Problèmes-proportionnalité 1 30 1 30 1 30 1 30 1 30 2 60 7 210
Géométrie et mesure 1 30 1 30 1 30 1 30 2 60 2 60 8 240
Espace géographique
Orientation-division 1 30 2 60 2 60 1 30 1 30 1 30 8 240
du temps
Connaissance de soi
et des autres
Environnement social
Histoire-Culture 1 30 1 30 1 30 2 60 2 60 2 60 9 270
5. SCIENCES 2 60 2 60 3 90 3 90 3 90 2 60 15 450
EXPERIMENTALES
Sciences naturelles-
Hygiène - Ecologie 2 60 2 60 3 90 2 60 2 60 1 30 12 360
Sciences physiques - - - - - - - 1 30 1 30 3 90
et techniques
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Module de Didactique Générale
DISCIPLINE
H Ann H Ann H Ann H Ann H Ann H Ann H Ann
- - - - - - - - 1/2 15 1/2 15 1 30
Chorégraphie/Théâtre
7. INITIATION A LA 1 30 1 30 2 60 2 60 2 60 3 90 11 330
TECHNOLOGIE
ET AUX ACTIVITES
PRODUCTIVES
Travaux manuels 15 15 15 30 30 1 30 1 30 5 150
Production végétale
et animale
Environnement 15 15 15 30 30 1 30 2 60 6 180
8. EDUCATION 1 30 1 30 2 60 2 60 2 60 2 60 10 300
PHYSIQUE
ET SPORTIVE
Education physique 1/2 1/2 1 30 1 30 1/2 15 1/2 15 4 120
6 Ils font des suggestions aux décideurs pour pouvoir élever la réalité au niveau de l’idéal.
7 Ils diront aussi le rôle que doit jouer l’enseignant à l’école fondamentale haïtienne en vue
d’atteindre cet idéal.
Inspirez-vous aussi de ces documentaires:
http://www.youtube.com/watch?v=YmwwrGV_aiE
http://www.forbes.com/sites/ericaswallow/2012/04/25/creating-innovators
http://www.youtube.com/watch?v=FXaLGt460e4
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Module de Didactique Générale
Cette première partie de l’exercice une fois terminée, on formera des groupes de cinq paires
(10 membres) pour une mise en commun des travaux pendant 20 mns. Ensuite, chacun de ces
groupes de dix viendra présenter son travail par devant la classe.
Apport notionnel
Dans cette partie, nous ne faisons que proposer quelques éléments explicatifs ou additionnels
au formateur pour lui faciliter une meilleure mise au point. Sans doute, ses recherches person-
nelles lui fourniront davantage d’informations.
Concernant le concept ‘’compétence’’, Degallaix et Meurice (2009) disent ce qui suit:
La compétence désigne «une aptitude à mobiliser diverses ressources (savoirs, savoir-faire et
attitudes) permettant d’accomplir un certain nombre de tâches dans une famille de situations
c’est-à-dire dans un ensemble de situations proches les unes des autres». Plusieurs aspects sont
à prendre en considération dans cette définition:
les compétences mobilisent les différentes ressources d’un individu c’est-à-dire qu’elles
mobilisent les savoirs, les savoir-faire et les attitudes d’un individu (savoir être);
la mobilisation des ressources d’un individu n’a de pertinence qu’en situation;
cette mobilisation des ressources permet de réaliser une action relativement adaptée à la
situation. Par exemple, on raconte l’histoire vraie d’un enfant de 5ans qui ne connaissait
que les dix chiffres des unités simples et qui voulait préciser à son père une chaine de
télévision, il a dit: «Papi, la chaine 2, 5». L’enfant ne pouvait pas dire vingt-cinq (25). Né-
anmoins, il a mobilisé les ressources dont il disposait pour réaliser une action adaptée à la
situation. Finalement, le père a compris.
Concernant les attitudes, ces mêmes auteurs avancent ceci:
Une des missions de l’école d’aujourd’hui consiste à promouvoir le développement de la per-
sonne. Tout au long de sa scolarité, l’apprenant sera amené à se connaitre en tant que personne
avec ses besoins, ses désirs, … Il découvrira aussi les autres et sera amené à agir et à réagir
avec eux.
Grace aux diverses activités de communication qui lui seront proposées à l’école, l’élève
développera toute une série de compétences qui peuvent se regrouper en trois grandes familles:
Tout d’abord, les compétences qui concernent directement l’apprenant et qui l’amèneront à se
connaitre, à prendre confiance. C’est ici que l’on trouvera des compétences comme se prendre
en charge, prendre ses responsabilités, oser prendre des initiatives, faire preuve de curiosité
intellectuelle, décrire ses sensations, ses gouts, …
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Module de Didactique Générale
Ensuite, les compétences qui lui permettront de connaitre l’autre et d’accepter les différences. Des
compétences comme écouter, dialoguer, laisser s’exprimer, respecter ses partenaires, s’intéresser
aux autres, … prendront place ici.
Enfin, les compétences qui ont trait à l’implication de l’individu dans la vie sociale comme
travailler en équipe, participer à la distribution des rôles pour des créations collectives, …
Ainsi définissent-ils une personne compétente comme quelqu’un:
Qui sait
Qui sait Faire
Comment faire
Dans quel ordre le faire
Dans quelles situations le faire (capacité de repérer les similitudes avec d’autres situations)
Concernant la véracité et la pertinence des remarques de l’auteur, est-ce que les programmes
tendent exactement vers les finalités du curriculum?
Est-ce que le contenu des cours aide vraiment à développer les compétences visées?
Si nous prenons par exemple, le cours ‘’Initiation à la science et à la technologie’’, quelles
sont les composantes du programme d’études qui ont été prévus réellement pour assurer
cette initiation, surtout aux nouvelles technologies?
Est-ce que le curriculum de l’Ecole Fondamentale haïtienne tient aussi compte des exigences
de la Mondialisation?
Le monde est en train de changer à un rythme exponentiel. Donc, nous devrions être en train de
préparer nos enfants à utiliser des technologies qui ne sont pas encore inventées, à résoudre des
problèmes qui ne sont pas encore nés, à faire face à des emplois qui n’existent pas encore. On est
unanime à reconnaitre qu’avec les avancées plus que rapides de la technologie, la connaissance,
le savoir est à la portée de tout un chacun. Donc, ce qu’il nous faut apprendre à nos enfants, c’est
surtout ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent.
Cependant, en dépit des faiblesses qu’on pourrait relever au niveau du curriculum de l’Ecole Fon-
damentale haïtienne, nous les enseignants, nous avons le sacré devoir de nous mettre constamment
à jour, d’utiliser les stratégies et les méthodes d’enseignement qui développent le mieux chez nos
enfants l’esprit créatif, inventif, innovateur; des stratégies, des méthodes d’enseignement qui les
aident à cultiver des attitudes positives. Nous devons veiller à cela même dans notre façon de leur
formuler nos questions. (Voir ‘’La bonne question au bon moment’’ à la section des Annexes)
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Module de Didactique Générale
Evaluation formative
Le formateur utilise de bonnes questions pour déterminer si les notions de savoirs, de compé-
tences, etc. sont bien appréhendées par les étudiants-maîtres. Surtout, il cherchera à évaluer
leur niveau de conscientisation pour un renouveau en profondeur dans notre Ecole Fondamen-
tale de base et aussi, leur volonté de s’engager dans ce renouveau à leur niveau.
Si les résultats ne sont pas trop satisfaisants, le formateur ne s’empressera pas d’accuser,
d’acculer les étudiants-maîtres. Il prendra un recul pour reconsidérer ses stratégies, ses méth-
odes, ses approches, etc. pour voir si ce n’est pas son enseignement qui mérite d’être amélioré
pour que l’apprentissage soit optimisé. Par exemples il se demandera: est-ce que mes questions
ont été assez claires et précises? En traitant du concept ‘’compétence’’, ai-je suffisamment pris
en considération les anciennes représentations (les déjà-là) des étudiants-maîtres sur ce con-
cept pour les aider à saisir la connotation éducationnelle du concept?
3) faire des liens entre les différents objectifs d’apprentissage dans une perspective
d’intégration;
4) apprécier le degré d’importance et la difficulté relative de chaque sujet;
5) déterminer l’ordre et la durée du traitement des sujets retenus;
6) dresser la liste des manuels et autres matériels didactiques nécessaires.
Ces différentes étapes sont essentielles à une bonne répartition du programme d’études et con-
stituent des principes de base à respecter.
N-B.- Tout programme d’études contient une liste de contenus notionnels et représente un bon outil
de planification. Il permet d’identifier les activités que les élèves seront en mesure d’accomplir
au terme de leurs apprentissages, les performances qu’ils pourront réaliser. Grâce à la formula-
tion des éléments de compétence visés et des activités d’enseignement et d’évaluation à réal-
iser, l’enseignant va pouvoir déterminer avec précision ce qu’il fera dans chaque discipline.’’
Ceci est l’exemple d’une planification des contenus notionnels et des activités à mener en orthog-
raphe afin d’amener les élèves de 3ème AF à :
orthographier sans erreur un certain nombre de mots du vocabulaire usuel;
séparer correctement les mots en fin de ligne;
effectuer les accords simples.
33
Module de Didactique Générale
Contenus
Semaines Activités des élèves Évaluation
notionnels
Découpage syllabique du
mot : L’enseignant écrit au tableau
- Trouver le nombre de syllabes pour un certain nombre de mots ré-
• Syllabe qui se termine par chacun des mots contenus dans une pondant aux critères indiqués
une voyelle. liste donnée. et demande aux apprenants
• Syllabe qui se termine par - Trouver la ou les façon(s) de couper de séparer dans leur cahier, le
2
une consonne simple. ces mots à l’écrit et en fin de ligne. mot après la première syllabe
• Syllabe qui se termine par - Reprendre la même activité, avec cette et après la deuxième syllabe.
une consonne redoublée. fois, des se terminant à l’écrit par un
e muet.
• Le tiret en fin de ligne.
-.Écrire des phrases simples
Observer dans des étudiées : comportant un déterminant,
Le nombre et le genre un adjectif, un nom au mas-
•le s-, marque habituelle du pluriel. culin singulier et un verbe
3
L’accord sujet-verbe •l’e- final, marque du féminin dans cer- transitif.
tains noms et adjectifs. - Compléter des phrases sim-
•le nt- final qui marque la troisième per- ples en faisant accorder le
sonne du pluriel des verbes verbe avec son sujet.
34
Module de Didactique Générale
35
Module de Didactique Générale
-IV-
LA PREPARATION D’UNE LEÇON
Activité de l’étudiant-maître
A- Demander à chacun de repenser à une leçon particulière dont ils se souviennent bien qu’ils
ont eue dans leur scolarité et détacher les différentes phases qu’ils ont vécues. A partir de
là, construire les éventuelles étapes de préparation que cela a nécessité pour le professeur.
Ensuite, après quelque vingt minutes pour ce travail individuel, le formateur demande à la
classe de se répartir en groupes de 4 pour une mise en commun des travaux et discuter sur
les phases et les étapes de la préparation d’une leçon de manière à en détacher la démarche
nécessaire. Ces groupes construiront chacun, une fiche «modèle» de préparation de leçon
qu’ils présenteront à la classe.
Nous proposons ci-après un modèle commenté de préparation de leçon qui tient compte de la
fiche de préparation qu’utilisent actuellement les enseignants du premier cycle de l’école fon-
damentale, mais apporte quelques éléments nouveaux qui permettent de compléter et de mieux
structurer les préparations. Quelle que soit la leçon, elle commence toujours par un «chapeau»
comprenant les points suivants:
Titre de la leçon: ce titre doit être conforme à ce qui est mentionné dans la planification
annuelle. Le titre d’une leçon ne correspond pas toujours à un chapitre ou un thème d’étude
qui peut comporter plusieurs leçons.
37
Module de Didactique Générale
Donc, nous pouvons déduire que chaque compétence peut à son tour, impliquer la maitrise
d’autres compétences encore plus spécifiques. Toute compétence est donc plus spécifique par
rapport à certaines et plus globales par rapport à d’autres. Prenons un exemple en langue sec-
onde: ‘’faire connaissance’’. Pour développer cette compétence, l’élève doit d’abord dévelop-
per d’autres compétences plus spécifiques par rapport à elle telles que: donner de ses nouvelles,
prendre des nouvelles d’autrui, demander quelque chose, se présenter, etc. Et pour pouvoir se
présenter aussi, il faut développer d’autres compétences encore plus spécifiques telles que: don-
ner son nom et son prénom, donner son âge, dire où on habite, exprimer ses passe-temps, etc.
Dans ce cas, on dirait que ‘’faire connaissance’’ représente un ‘’objectif final d’intégration’’.
38
Module de Didactique Générale
Bien souvent les compétences sont réalisées à partir d’objectifs (spécifiques) et c’est alors la
mobilisation d’un ensemble de capacités atteintes selon les objectifs dans une situation com-
plexe offerte par l’enseignant. Selon Roegiers (1985, dans Degallaix et Meurice, 2009), un
objectif spécifique exprime l’intention que l’on a d’amener des apprenants à «exercer une
capacité sur un contenu». Selon le même auteur, une capacité est «L’aptitude à faire quelque
chose. C’est une activité que l’on exerce. Comparer, identifier, classer, observer, … sont des
capacités. Par exemple, prenons ‘’Rédiger une lettre’’ comme un objectif spécifique. ‘’Rédi-
ger’’ est la capacité et ‘’une lettre’’ est le contenu sur lequel l’apprenant devra exercer la ca-
pacité de rédiger.
C’est à juste titre que des spécialistes en éducation avancent que l’organisation et la gestion des
situations d’apprentissage nécessitent un travail de cohérence entre les compétences visées, les
tâches proposées et les objectifs poursuivis. L’objectif et la tâche sont intimement liés. Pour
bien les différencier, il faut toujours bien clarifier ce que l’élève doit réaliser (tâche) et pour-
quoi il doit le réaliser (l’objectif).
Par exemple, prenons la compétence: «Rédiger un texte injonctif» dans cette famille de situa-
tions: «A partir d’une séries d’informations présentées sous la forme de plans, de schémas, de
photos, etc.», l’une des tâches pourrait être:
«Placer les informations reçues (titres, sous-titres, textes) en tenant compte des illustrations ou
des photos proposées sur une feuille modèle.» et l’objectif correspondant est:
«Choisir parmi les documents présentés ceux qui pourraient être en rapport avec les illus-
trations ou photos.». (Degallaix et Meurice, 2009, pp 30-33)
39
Module de Didactique Générale
“Connaissances” sur lesquelles s’appuyer “Idées, opinions, ...” contre lesquelles
(Prérequis) il va falloir lutter
(“Obstacles” à renverser)
40
Module de Didactique Générale
41
Module de Didactique Générale
Elle est à la portée des élèves. La recherche du résultat, de la solution fonctionne sur le
mode du débat à l’intérieur de la classe.
Elle est concrète et permet à l’élève de formuler des hypothèses. Et bien que ne disposant
pas d’emblée du scenario de résolution, les élèves peuvent se rendre compte par eux-mêmes
en quoi telle proposition est inadéquate et en quoi telle autre est au contraire correcte.
Pour gérer la situation mobilisatrice, l’enseignant doit:
Contextualiser les apprentissages visés de manière significative (donner du sens). Par ex-
emple, on peut mettre dans un habillage qui le contextualise de manière significative, un
libellé de Mathématique traditionnel comme «Le périmètre d’un rectangle» pour le trans-
former en situation-mobilisatrice telle: «Comment s’y prendre pour encadrer cette gravure
au moyen d’une latte de bois?» Prenons un exemple en français: libellé traditionnel: «Ex-
pression écrite. Correspondance scolaire», situation-mobilisatrice: «Comment mettre nos
amis des Gonaïves au courant de façon précise de notre projet d’excursion?». Prenons un
exemple en Sciences: libellé traditionnel: «La dentition et le soin des dents», situation-
mobilisatrice: «Parmi ces trois brosses à dents (bien différenciées), laquelle conseilleriez-
vous à maman d’acheter?».
Intégrer les situations dans des contextes plus larges, à savoir:
Articuler l’année scolaire autour de différents projets procurant ainsi aux élèves des situ-
ations variées susceptibles d’être exploitées.
Brancher la classe sur la vie: correspondance scolaire, vie du quartier, réalisation d’un
journal scolaire, exploitation de l’actualité, … amenant de la sorte les élèves à se poser
des questions.
Organiser un environnement riche suscitant les problèmes à résoudre: coins vivants, rel-
evés divers (températures, état du ciel, …), ateliers de manipulation (géométrie, expéri-
ences scientifiques, grandeurs, …), entretien du jardin, du terrain de foot de l’école.
Proposer des situations adaptées aux élèves en situant celles-ci dans la zone proximale de
développement de la majorité des élèves, c’est-à-dire, il faut leur éviter des situations trop
complexes qui leur fassent vivre régulièrement l’expérience de l’échec et leur donnent un
sentiment d’incompétence.
Il est aussi important d’insister sur le fait que lors de la recherche d’une situation –mobili-
satrice, l’enseignant doit s’appuyer sur les représentations de ses élèves afin de leur propos-
er un défi à leur mesure et de choisir judicieusement la ou les compétences à développer.
42
Module de Didactique Générale
Lorsque, dans un second temps, cette situation sera proposée aux élèves, il sera utile de leur
faire exprimer ce qu’ils savent déjà ou croient déjà savoir à son propos et ce, en termes de con-
naissances ou de démarches de résolution. Cela permettra à l’enseignant de cerner davantage
les potentialités de ses élèves et lui fournira des «balises» pour rendre surmontables les obsta-
cles que rencontreront ces derniers.
Dans certains cas, les apprenants ont uniquement des connaissances éparses du sujet mais il
leur est impossible de déterminer à l’avance une démarche de résolution: Ce sont les essais
et les erreurs successifs qui leur permettront de découvrir la solution du problème. Donc,
l’enseignant doit reconnaitre que les erreurs font aussi partie du processus
(Degallaix et Meurice, 2009, pp. 34, 35)
L’orientation
Pour aider les élèves à s’engager dans leurs apprentissages, l’enseignant annonce explicite-
ment le but de la leçon et son utilité dans leur vie. Il présente également aux élèves le matériel
qu’ils peuvent manipuler pour réaliser les diverses activités qu’il a planifiées. Finalement, il
est essentiel qu’il leur mentionne les critères d’évaluation pour que les élèves puissent avoir
une idée de la façon d’orienter leur travail.
43
Module de Didactique Générale
4
Dans l’acte d’apprentissage, il est aussi nécessaire de prendre en considération la dimension affective. Prenons par exem-
ple, un enfant qui a été sévèrement puni en 1e AF à cause d’une erreur commise dans un devoir d’arithmétique. Trauma-
tisé, cet enfant risque d’éprouver toute sa vie, de sérieux malaises à chaque fois qu’il doit faire face aux mathématiques.
Alors au lieu de traiter l’élève de crétin, de méchant qui refuse d’apprendre, l’enseignant professionnel cherchera à aider
cet élève dans la mesure de ses possibilités. Si la situation le dépasse, il se doit d’appeler les parents de l’élève qui sauront
recourir à un spécialiste.
44
Module de Didactique Générale
A travers toute cette démarche de structuration, l’enseignant ne doit jamais oublier que ce nou-
veau savoir que les élèves sont en train de construire, cette nouvelle compétence qu’ils sont en
train de développer, ils devront le ou la transférer dans de nouveaux contextes, dans de nou-
velles situations. Pour être utiles, les savoirs scolaires doivent être transférables. Cela veut dire
que ces nouveaux savoirs ou compétences acquis, les élèves doivent être capables de les mo-
biliser dans des situations diverses, complexes et même imprévisibles. C’est dans ce sens que
Presseau (1998) définit le transfert comme le processus par lequel, des connaissances constru-
ites dans un contexte particulier sont reprises dans un autre contexte, que ce soit pour construire
de nouvelles connaissances, pour développer de nouvelles compétences ou pour accomplir de
nouvelles tâches. Et le Boterf (2003) dira: «Il est particulièrement important que les apprenants
se rendent compte que tout apprentissage entrepris a pour enjeu des transferts possibles»
45
Module de Didactique Générale
- Discipline (matière):
- Domaine d’étude:
- Titre de la leçon:
- Durée:
- Matériel et supports didactiques:
- Références documentaires:
- Objectif(s) d’apprentissage:
- Critères d’évaluation:
1. Mise en situation
- Prérequis
- Élément déclencheur (Situation mobilisatrice)
- Orientation (objet de la leçon et critères
d’évaluation)
2. Apport notionnel
- (Organisation ou structuration des nouveaux
savoirs ou des nouvelles compétences).
- Manipulation du matériel didactique.
- Évaluation formative des apprentissages
3. Réinvestissement
- Objectivation
- Évaluation
- Application
46
Module de Didactique Générale
Ce modèle de préparation d’une leçon présenté dans ce module de formation ne doit pas être
considéré comme un modèle unique et rigide que les enseignants doivent suivre à la lettre. Il
ne s’agit que d’une proposition qui sera soumise à l’épreuve du terrain dans les conditions ré-
elles de vie et de travail de l’enseignant. Ce qui est important, c’est de maîtriser les différentes
étapes didactiques de la planification de la leçon et de les traduire en situations d’apprentissage
pertinentes favorisant l’acquisition de compétences par les élèves. Cependant, il y a des élé-
ments dans la préparation qu’il ne faudra nullement négliger. Par exemple:
Cibler les compétences à développer par les élèves et les traduire en objectifs d’apprentissage.
Concevoir et réguler des situations mobilisatrices qui impliquent les élèves c’est-à-dire
créer et entretenir le désir de savoir et le désir d’apprendre. Ces situations mobilisatrices
peuvent être: une situation-problème, un défi, un projet, une activité de structuration. Elles
toutes présentent un obstacle à franchir par la classe, obstacle préalablement identifié.
Ces situations qui posent problème sont indispensables au développement de compétences
ainsi qu’au véritable savoir disciplinaire particulier porteur de l’insertion de l’élève dans la
culture contemporaine. S’il n’y a pas de problème à résoudre, il n’y a pas d’apprentissage
donc aucune transformation des représentations, des «déjà-là».
Travailler à partir des représentations mentales des élèves (leurs «déjà-la») pour les faire
évoluer.
Organiser (structurer) les nouveaux savoirs afin qu’ils servent d’appui à leur tour aux ac-
quis futurs.
Pratiquer l’évaluation continue pour aider à apprendre (évaluation formative)
Concevoir et faire évoluer des dispositifs de différenciation5.
5
Différencier, c’est chercher un équilibre entre le respect des caractéristiques de l’apprenant et la nécessité de le faire progresser, d’élargir ses
démarches et ses compétences dans un temps imparti en vue de réguler les apprentissages.
L’instrument fondamental de cette différenciation, c’est l’évaluation formative. Cette dernière, effectuée en cours d’apprentissage, permet non
seulement d’apprécier les progrès des élèves mais aussi de comprendre la nature de leurs difficultés. Sur bases ainsi recueillies, l’enseignant peut
améliorer, corriger, réajuster le cheminement de ses élèves.
L’évaluation formative peut s’effectuer de différentes manières. En voici quelques exemples:
Faire reformuler les consignes de travail par quelques élèves de la classe afin de s’assurer que tout le monde a compris.
Analyser les différentes représentations que chaque apprenant peut avoir au début de l’apprentissage.
Réaliser et compléter des grilles d’observation de comportements: méthodes de travail, gestion du temps, usage des référents, implication dans
les taches proposées, sens de l’effort, confiance en soi, rythme d’apprentissage, …
Evaluer les différentes étapes d’une production (préparation d’un exposé, …): état d’avancement du travail réalisé et régulation éventuelle.
Observer ses élèves pendant leur travail afin de prélever des indices de réussite et les encourager en conséquence; des indices de dysfonc-
tionnement et réguler l’apprentissage soit de manière individuelle soit de manière collective suivant le cas.
Inciter les élèves à verbaliser leurs démarches.
Réaliser un petit test à la fin d’une «leçon» pour voir ce que les élèves en ont retenu et pouvoir ainsi gérer la suite de l’apprentissage en cours.
(Degallaix et Meurice, 2009, p. 38)
47
Module de Didactique Générale
Activité de l’étudiant-maître
Pour illustrer cette démarche, voici un exemple de préparation d’une leçon de français (gram-
maire) dans une classe de 6èmeAF.
48
Module de Didactique Générale
Situation d’enseignement-apprentissage
Activités Activités
Phases didactiques d’enseignement d’apprentissage Observations
-demande aux élèves de citer - citent les différents éléments d’une phrase
les éléments d’une phrase et font apprécier leurs réponses
simple et évalue leurs ré-
- construisent par écrit un ensemble de phras-
ponses- donne un exercice
Mise en situation es décrivant ce qui se passe autour d’eux
de construction de phrases
(situation mobilisa- - reportent les phrases choisies dans leur
sur les activités courantes
trice partant des déjà- cahier
dans le quartier
là des élèves) - identifient le groupe verbal en le soulignant
- sélectionne une série de en vert
phrases des élèves et les por-
te au tableau
- demande de souligner le
groupe verbal en vert
L’enseignant: Les élèves:
- porte le texte d’étude au tab- - copient le texte d’étude dans leur cahier
leau et demande aux élèves - lisent à haute voix le texte d’étude
de le copier - soulignent dans chaque phrase les
- lit le texte et le fait lire par groupes verbaux et trouvent le sujet de
ses élèves l’action. Partagent leurs réponses.
- demande aux élèves de - donnent les réponses appropriées: Qui,
Apport notionnel souligner les groupes ver- Qui est-ce qui ou Qu’est-ce qui fait
(structuration baux et d’indiquer qui fait l’action?
l’action. - indiquent le nombre (singulier ou plu-
des nouveaux
- demande aux élèves les ques- riel) de chaque groupe sujet
savoirs)
tions qu’il faut poser pour re- - constatent que les verbes utilisés dans
trouver le groupe sujet dans le texte s’accordent en nombre avec le
une phrase ou un texte. sujet
- pour chaque groupe sujet, de- - formulent la règle de l’accord du verbe
mande le nombre (singulier dans une phrase
ou pluriel)
- demandent aux élèves
d’examiner l’orthographe
des verbes dans le texte
et fait déduire la règle de
l’accord du verbe avec le
nombre du sujet
49
Module de Didactique Générale
Situation d’enseignement-apprentissage
(Suite)
Activités Activités
d’enseignement d’apprentissage
Phases didactiques Observations
- demande aux élèves de pro- - en équipe, construisent des Cette phase de réinves-
duire en équipe des phrases phrases où le sujet est éloigné, tissement se fera lors
où le groupe sujet occupe rapproché, inversé, commun de la deuxième séance.
diverses positions par rap- ou partiel par rapport au verbe
Réinvestissement port aux verbes qui indique l’action L’écriture de ce texte
- demande aux élèves - analysent le texte pour identi- peut constituer un de-
- Évaluation d’analyser un paragraphe fier les groupes nominaux su- voir à faire à la maison
du texte et de retrouver les jets et les verbes auxquels ils
- Objectivation
groupes sujets se rapportent
- Application
- choisit un texte et demande - mettent le texte au pluriel et
aux élèves de le mettre au relèvent l’accord des verbes
pluriel avec leurs sujets
- demande à chaque élève de - écrivent leur texte en retrou-
composer un texte libre sur vant les groupes verbaux et en
un événement vécu en por- les accordant avec les groupes
tant attention sur l’accord sujets correspondants.
des verbes avec le sujet.
Evaluation #1-
Demander aux étudiants répartis en équipes de préparer des leçons en respectant les différentes
étapes didactiques.
Evaluation # 2 -
Demander aux étudiants-maîtres répartis en équipes, de se rendre dans des écoles dans le but
d’observer d’autres enseignants dans leur façon de préparer et de présenter les leçons . Ils
relèveront les points forts et les points à améliorer de ces leçons tant au niveau de leur prépa-
ration qu’au niveau de leur présentation. Pour compléter l’activité, ils s’appuieront sur leurs
nouveaux savoirs ou nouvelles compétences pour apporter les améliorations requises.
50
Module de Didactique Générale
51
Module de Didactique Générale
-V-
STRATEGIES ET METHODES D’ENSEIGNEMENT
Objectif général:
Outiller l’étudiant-maître en stratégies et méthodes d’enseignement efficaces lui permettant
d’entrainer les élèves dans un apprentissage actif (participatif) et épanouissant.
Objectifs spécifiques:
A la fin de ce cours, l’étudiant-maître sera capable d’utiliser des stratégies et des méthodes
d’enseignement variées qui respectent les caractéristiques personnelles de ses élèves et qui
s’adaptent aussi aux objectifs pédagogiques à atteindre au niveau des différents types de
savoirs.
Mise en train
Astolfi (1997 cité dans Degallaix et Meurice, 2009) dit ce qui suit: «Varier la pédagogie, c’est
admettre qu’aucune méthode employée de manière exclusive n’a la vertu, à elle seule, de
faire réussir tous les élèves (…) varier sa pédagogie, c’est enrichir le spectre de ses capacités
d’intervention au lieu de restreindre à celles que l’on pratique, par habitude ou par tempéra-
ment.». – Le formateur propose cette déclaration à la réflexion des étudiants-maîtres pendant
cinq à dix minutes pour les inciter à faire des recherches sur les meilleures stratégies, et méth-
odes ou pratiques d’enseignement.
Activité de l’étudiant-maître
Le formateur répartira la classe en groupe de deux à six membres pour préparer des exposés
sur les stratégies d’enseignement suivantes:
1. L’apprentissage coopératif
2. Les discussions de groupe
3. L’étude automne 52
Module de Didactique Générale
Remarque.- Pour chaque stratégie ou pratique traitée, on doit au moins avoir ces points:
De quoi il s’agit
Points forts
Limites et dérives à éviter
Comment faire
Des exemples
Matériel
1. Le livre ‘’Des pratiques pour l’école d’aujourd’hui’’ de Pierret-Hannecart M. et Pierret P.
(2011) est vivement recommandé aux groupes pour réaliser ces activités.
2. Ces liens peuvent aussi être très utiles:
a. http://education.alberta.ca/media/606936/strategies.pdf
b. http://www2.ulg.ac.be/lem/StyleApprent/StyleApprent_CG/page_03.htm
c. http://web2.uqat.ca/profu/textes/enseign/01choisi_strat.htm
d. http://www.ccl-cca.ca/pdfs/JARL/Jarl-Vol3Article1.pdf
e. http://education.alberta.ca/media/6346738/faireunedifference.pdf
Les étudiants-maîtres pourront trouver des documents très intéressants sur le net.
53
Module de Didactique Générale
Remarques générales
1. Le formateur encadrera les groupes tout le long du processus par ses conseils et ses orienta-
tions. Il rencontrera chaque groupe séparément pour les aider à bien saisir le travail à faire
et les guider.
2. Pour un même thème, la documentation en français peut être plus riche sur Google.fr que
sur Google.com ou Google.ht
3. Il est vivement conseillé de préparer les présentations sur power point. Après les ajuste-
ments, les corrections et les mises au point, chaque groupe est tenu de distribuer son exposé
à tous les autres étudiants-maîtres de la classe. Et chaque étudiant-maître doit s’assurer aus-
si qu’il a reçu cet exposé pour pouvoir commencer à l’analyser en profondeur. Le groupe
peut transférer son exposé par courriel ou directement par clés USB.
Evaluation formative
Participation active à l’exposé du groupe. La facilité avec laquelle tous les membres du
groupe indistinctement répondent aux questions de la classe sur le sujet présenté.
Chaque étudiant-maître cherche à avoir pour soi-même une copie de tous les exposés.
Puis, il fait un résumé critique pour chacun d’eux.
Le formateur donnera une rétroaction (feed-back) descriptive à chaque groupe pour
que le travail soit un travail fini (bien fait). Le formateur exigera aussi aux groupes les
sources de leurs documentations. Ils doivent apprendre à donner crédit aux auteurs.
Pour les encourager à produire des travaux de bonne qualité, il (le formateur) peut
s’entendre avec eux pour poster (upload) ces travaux sur le net après que tout aura été
bien révisé. Ainsi ne seront-ils pas que des consommateurs mais aussi, des producteurs
de qui d’autres pourront aussi bénéficier les travaux.
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Module de Didactique Générale
Réinvestissement
Les étudiants-maîtres peuvent faire des simulations dans leur classe en tant qu’apprenants.
Mais, la vraie application se fera dans leurs périodes de stage. Là, les superviseurs devront
s’assurer que ces étudiants-maîtres utilisent les meilleures pratiques pédagogiques dans le pro-
cessus enseignement-apprentissage.
Evaluation sommative
1. Le formateur administre à la classe, un examen sommatif qui respecte les normes vues dans
le module d’évaluation.
2. Chaque étudiant-maître prépare un portfolio pour le cours de didactique générale dans
lequel figureront tous les documents qu’il a reçus ou découverts dans le cadre de ce cours.
Il présen- tera les documents électroniques sur un support électronique de bonne qualité et
les docu- ments durs reliés. Ce portfolio constituera ses archives pour ce cours.
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Module de Didactique Générale
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE
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Module de Didactique Générale
Annexes
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Module de Didactique Générale
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ANNEXE I
La bonne question au bon moment (Elstgeest 1985) dans Wynne Harlen. Primary Science: Taking
the Plunge. Oxford, Angleterre: Heinemann Educational, 36- 46.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Questions d’action
Ce sont des questions « qu’arrive-t-il si » auxquelles on peut répondre sans se tromper. Elles
amènent à des expérimentations simples et produisent toujours un résultat. Ce sont des ques-
tions productives de grande valeur particulièrement appropriées au début d’une étude scien-
tifique pour explorer les propriétés de matériaux peu familiers, vivants ou pas, les forces au
travail, et de petits événements.
Qu’arrive-t-il si vous placez votre semence dans du sable humide ? Qu’arrive-t-il si vous dé-
tachez de jeunes pousses d’un plant ? Qu’arrive-t-il si vous placez une bouture ou une brindille
dans de l’eau ? Qu’arrive-t-il si vous mettez votre brindille tête en bas ? Qu’arrive-t-il si vous
tenez votre aimant près d’un objet qui lui est similaire ? Qu’arrive-t-il si vous lancez un tout
petit bout de papier dans une toile d’araignée ?
D’innombrables bons exemples de problèmes de « qu’arrive-t-il si… » peuvent être donnés,
qui amènent à plusieurs solutions qui peuvent être rapidement trouvées à la satisfaction des
enfants et de leurs enseignants.
En travaillant à des problèmes de « qu’arrive-t-il si », les enfants ne peuvent que découvrir un
lien quelconque entre ce qu’ils font et la réaction de la chose qu’ils manipulent. Cela ajoute
beaucoup au réservoir d’expériences dont les jeunes enfants ont besoin. En tant qu’adultes,
nous présumons souvent que les enfants peuvent remplir les généralisations et les abstractions
que nous lançons si naturellement à la ronde ; mais les enfants doivent collecter eux-mêmes le
« remplissage ». Le défi de la prédiction du résultat constitue un ajout excitant à la résolution
des problèmes de « qu’arrive-t-il si ». Au début, les enfants se livreront à des devinettes, et se
trouveront loin dans leurs prédictions ; mais avec l’accumulation des expériences ils devien-
dront plus futés. La capacité de prédire est une pré-condition à la capacité de tacler des ques-
tions réelles ou, plutôt, plus compliquées, de résolution de problèmes.
63
Module de Didactique Générale
Nous avons donc patiemment poursuivi des séries d’expériences de « qu’arrive-t-il si ». Des
plantes ont été mises dans des conditions de sécheresse et d’arrosage, dans des coins sombres ou
ensoleillés, dans de grosses caisses et dans des tiroirs, dans des sachets de papier blanc ou noir,
tête en bas ou sur le côté, et dans différentes combinaisons de ces conditions. En d’autres mots,
les enfants ont réellement rendu les choses « difficiles et confondantes » pour les plantes. Leurs
plantes, cependant, ont toujours réagi d’une manière ou d’une autre, et les enfants ont lentement
commencé à réaliser qu’il existe un lien entre la plante et son environnement qu’ils contrôlaient.
En notant la manière dont les plantes réagissaient, les enfants ont pris conscience qu’ils pouvaient
en quelque sorte contrôler la croissance des plantes de manières créatives, parce que les réactions
des plantes devenaient évidentes par leur manière de pousser. Des bas se courbaient vers le haut,
des queues se pliaient, les plantes poussaient hautes et minces, ou parfois tout simplement se des-
séchaient. Les enfants ont découvert que l’humidité tout comme la lumière et la position agit sur
la croissance des plantes.
Quand la question « pouvez-vous trouver une manière de faire pousser votre plante de côté »
a par la suite été reposée, la réaction ne fut pas seulement confiante, il y a eu aussi une variété
de tentatives, toutes rationnelles, toutes basées sur l’expérience nouvellement acquise, et toutes
originales. Certains enfants ont fait coucher leur plante sur le côté et ont entouré le conten-
ant et la plante de papier journal. D’autres ont fabriqué un échafaudage pour y mettre un tube
horizontal dans lequel ils ont enfoncé le haut de leur plante (celui-ci est revenu). Un groupe a
enfermé sa plante dans une boite avec un trou, mais il a fixé un tube dans le trou et l’a dirigé
vers la lumière filtrant par la fenêtre de la salle de classe. Certains se sont contentés d’amarrer
leur plante de côté au long d’un bâton et ont ajouté des cordelettes restrictives aussitôt que la
pousse s’est courbée de nouveau vers le haut.
Il est évident que les questions « pouvez-vous trouver une manière de » doivent être précé-
dées d’une exploration satisfaisante des matériaux de travail des enfants. Il leur faut d’abord
étudier les possibilités et impossibilités existantes et se familiariser avec les propriétés des
objets étudiés, particulièrement les propriétés qui font montre d’interaction avec des choses de
l’environnement. Les livres de source et les guides de l’enseignant ne peuvent jamais indiquer
quand les enfants sont prêts pour la résolution de problèmes plus formelle et plus compliquée.
Cette décision est prise soit par les enfants eux-mêmes quand ils commencent spontanément
à s’attaquer à ce genre de problèmes, soit l’enseignant quand son bon sens lui signale des
preuves suffisantes que les enfants sont prêts pour des activités plus sophistiquées. Il est impor-
tant de noter ceci, car si un enseignant adhère strictement à de grandes lignes (nécessairement
limitées) dans un manuel, les enfants seront vraisemblablement plongés dans la confusion, et
le cours se terminera dans le chaos.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Il faut prêter attention non seulement à la formulation de la question mais aussi à la manière
dont elle est présentée. Des enfants qui travaillent pour la première fois avec des larves de
moustiques peuvent effectivement être découragés à poursuivre l’exploration et la réflexion
par un « Pourquoi la larve monte-t-elle à la surface de l’eau ? » prématuré. Comment le sau-
raient-ils ? Ils auront peut-être posé la question eux-mêmes, ce qui signalerait qu’ils ne savent
pas, donc pourquoi leur poser la question ?
Cependant, il se peut aussi que les enfants aient observé des larves de moustiques plonger vers
le fond, encore et encore, chaque fois qu’elles étaient dérangées par une main agitée ou par un
coup sur la jarre qui les contient, ou quand l’eau dans laquelle elles nagent est secouée. Ces
enfants verraient aussi que les larves remontent encore et encore ; ils pourraient remarquer
leurs queues redressées juste à la surface de l’eau. Chaque fois que les larves remontent, les
enfants peuvent les en décourager en secouant la jarre ou en frappant les bords. Et que feraient
les larves si vous couvriez la surface de l’eau d’une feuille de papier ou de cellophane ? Les
enfants ne peuvent que remarquer la persistance des larves à remonter à la surface. Ce n’est
qu’après ce genre d’expériences que les enfants s’engagent dans une discussion rationnelle
suite à la question « Pourquoi pensez-vous que ces larves remontent à la surface de l’eau ? ».
En premier lieu, le « pourquoi », ici, se traduit facilement par « pour quoi ». Deuxièmement,
les enfants peuvent maintenant exprimer leurs pensées avec confiance, parce qu’ils ont un su-
jet de réflexion et de conversation, basé sur une série d’expériences communes auxquelles ils
peuvent se référer. Ils peuvent produire des preuves pertinentes.
Dans le même cadre de référence, l’enseignant peut maintenant participer à la discussion en
pair. Ceci est important, car la réponse « elles remontent pour respirer » n’est pas évidente.
Plusieurs créatures aquatiques ne remontent jamais pour respirer, et une queue n’est pas im-
médiatement associée à l’acte de respiration. Cependant la contribution de l’enseignant peut
les orienter vers l’idée de la nécessité de respirer sans que cela devienne, pour les enfants, un
acte de foi.
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Module de Didactique Générale
Des difficultés peuvent cependant surgir, puisque de nombreuses questions « Pourquoi » n’ont
toujours pas de réponse ; la science elle-même ne peut trouver de réponse à certaines d’entre
elles. Par exemple, les questions sur pourquoi les choses sont comme elles sont nous amènent
rapidement au royaume de la métaphysique, de la théologie ou de la mythologie. Des réponses
verbales peuvent être obtenues, mais il faut les trouver au-delà de la science, et ceci, il faut
l’établir clairement. Mais, dans les limites mêmes de la science humaine il reste plusieurs ques-
tions sans réponses à date, face auxquelles l’enseignant humble mais honnête doit admettre «
je ne sais pas ». Admettez le donc, car c’est une leçon saine pour les enfants. La science est la
recherche de plutôt que la réponse à nos questions « pourquoi » et « comment ».
De plus, tant les questions « pourquoi » que « comment » sont allusives. A peine venons nous
de trouver une réponse satisfaisante que nous prenons conscience d’un nouveau problème, et
de nouveaux « Pourquoi » ou « Comment » se pointent à l’horizon. Nous ne sommes pas en-
core arrivés à la réponse finale, à un seul « pourquoi ? » ni « Comment ? », donc la recherche
continue, et c’est à cette recherche que nous introduisons les enfants. Un grand nombre de
questions « Pourquoi » sont par nature des demandes de « pour quoi ? », « à quelle fin ? » ou «
vers où ? », et elles font référence à des liens de structure-fonction.
D’autres questions « pourquoi » cherchent des relations de cause à effet, ou demandent pour-
quoi les choses se comportent comme elles le font. La tentative de l’enseignant de casser ces
questions en des questions plus simples révèle leur vraie nature, et la recherche de solutions
commence à alterner entre l’action et le raisonnement.
Le simple « parce que » tiré du raisonnement des enfants eux-mêmes sur la base de la solidité
de leur propre évidence et de leurs propres expériences est bien plus valable et plus important
que toute autre raison fournie par des adultes et récitée sans faute mais sans avoir été comprise.
Même la compréhension de l’adulte dépend de son progrès étape par étape via des masses
d’expériences, et plusieurs d’entre nous n’arrivent à comprendre des choses que nous étions
supposés avoir appris à l’école que des années après que nous nous soyons retrouvés libres de
nous éduquer nous-mêmes.
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Module de Didactique Générale
En posant des questions, les enfants indiquent vouloir connaitre, et quand ils veulent connaitre,
ils sont intéressés. L’intérêt est un terreau fertile qui accepte fructueusement et avec recon-
naissance l’explication de l’enseignant. L’enseignant intelligent reconnait aussi que, quand
les questions surgissent et que l’intérêt est là, la littérature fonctionnelle prend sa valeur. Les
enfants seront dirigés vers de bons livres. Non seulement ils rechercheront et trouveront une
réponse à leur problème, mais encore ils découvriront également que d’autres scientifiques se
sont colletés à ce problème et souvent apprécieront le niveau d’efforts et de recherches qui ont
été nécessaires pour trouver une solution.
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Module de Didactique Générale
3. Utilisez des questions de mesure et de décompte pour pousser les enfants à aller d’observations
purement qualitatives à des observations quantitatives.
4. Utilisez des questions de comparaison pour aider les enfants à ordonner leurs observations
et les données.
5. Utilisez des questions d’action pour encourager l’expérimentation et l’investigation des
liens.
6. Utilisez des questions de résolution de problèmes quand les enfants sont capables d’établir
eux- mêmes des hypothèses et des situations pour les tester.
7. Choisissez le type de questions qui correspond à l’expérience des enfants par rapport à un
sujet de recherche spécifique.
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Module de Didactique Générale
ANNEXE # 2
Aider les jeunes à augmenter leur degré de motivation, leur esprit d’initiative et leur sens des
responsabilités: donner et obtenir de la rétroaction
Personne ne peut parvenir à vivre une vie normale ou se transformer réellement en vivant de façon
isolée. Les personnes ont besoin de rétroaction en ce qui a trait à leur rendement si elles souhaitent
modifier leur comportement. Mais attention, les rétroactions ne sont pas toutes utiles, loin de là.
La présente section porte sur un processus permettant de recevoir de la rétroaction qui est automa-
tiquement liée à la motivation, à l’esprit d’initiative et au sens des responsabilités.
Définition de la rétroaction
Commençons d’abord par définir ce qu’est la rétroaction.
La rétroaction est composée de l’information concernant le rendement ou un comportement
observé et ses résultats. Elle est communiquée le plus rapidement possible suite aux comporte-
ments observés et vise à influencer les comportements futurs.
Le mot clé de cette définition est «information». La rétroaction efficace fournit à son desti-
nataire une information à propos de ce qu’il a fait (un rendement ou un comportement) et les
conséquences qui en ont résulté (les résultats). Cela peut sembler évident, mais ce l’est moins
quand on considère les exemples suivants:
Bon travail!
Jean, ta façon d’utiliser des illustrations visuelles lors de ta présentation était excellente.
L’idée de joindre un résumé à ton rapport a été fort appréciée.
Je ne pense pas que ta façon d’interroger ce client ait été très productive.
Il faudrait réécrire ce texte, ce n’est pas fort du tout!
Selon vous, lequel, parmi les commentaires ci-dessus, correspond à la définition de «rétroac-
tion»? Aucun… parce que tous expriment des jugements plutôt qu’une information!
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Module de Didactique Générale
La rétroaction est une information, et non un jugement. La plus grande difficulté qu’éprouvent
les gens lorsqu’ils donnent de la rétroaction est de faire abstraction du jugement. Ils ont une
tendance apprise à louanger, à critiquer, à analyser, à conseiller. Il est donc très difficile pour
la personne non avertie de se contenter d’informer l’autre personne. De plus, les gens qui de-
mandent de la rétroaction veulent souvent entendre qu’ils ont fait «du bon travail» plutôt que
de recevoir une information concernant leur rendement et ses effets.
Comme vous l’avez lu dans la section précédente, les récompenses extrinsèques telles que les
louanges se révèlent peu utiles à long terme. Elles ont plutôt comme effet de:
diminuer la motivation intrinsèque à bien exécuter des tâches;
détourner l’attention de la personne louangée des résultats de son travail plutôt que de
l’amener à se concentrer sur les réactions d’un surveillant ou d’un observateur¹;
accroître la dépendance envers la personne qui donne des louanges;
aliéner ceux qui ne reçoivent pas de louanges (que ce soit de façon délibérée ou accidentelle);
priver son destinataire d’information importante au sujet de son rendement.
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Module de Didactique Générale
Dans le modèle SSISA, le rôle du superviseur est de fournir des observations au supervisé. La
partie vraiment difficile du modèle est de lui fournir des observations plutôt que des jugements.
Cette difficulté découle de notre habitude de dire à nos supervisés qu’ils ont fait un excellent
travail plutôt que de leur décrire ce qu’ils ont effectivement fait. Toutefois, si nous voulons que
nos supervisés apprennent comment faire pour s’améliorer, il est essentiel que nous décrivions
ce que nous avons observé. De cette façon, les supervisés pourront analyser leur propre rende-
ment. Voyons l’exemple suivant:
Le superviseur: J’ai remarqué qu’au cours des dernières minutes de ta présentation, trois
ou quatre questions t’ont été posées. La plupart des participants ont pris des notes pendant que
tu parlais et je n’ai vu personne regarder l’heure vers la fin de ta présentation.
Dans cet exemple, le superviseur n’a porté aucun jugement. Il s’est contenté d’observer et de
rapporter ses observations au supervisé. Ce dernier est maintenant tout à fait libre d’analyser la
présentation qu’il a faite à l’aide de l’information supplémentaire qu’il possède.
La façon de dire les choses constitue une partie importante d’une approche sans jugement.
Des adjectifs tels «bon», «formidable», «fantastique», «faible», «terrible» ou tout autre mot
exprimant un jugement de la part du superviseur sont à éviter. De plus, dans la description des
actions du supervisé, les éléments du langage corporel qui pourraient correspondre à ces mots
(comme froncer les sourcils, prendre un air renfrogné ou sourire la bouche fendue jusqu’aux
oreilles) sont aussi à éviter. Un langage descriptif est ce qui convient le mieux: «J’ai remar-
qué que...» , «Lorsque tu as fait cela, le client a...», «Tu as couvert tous les points qu’il fallait
aborder...». Il est très difficile de se limiter à ce genre de commentaires mais, à la longue, les
avantages sont remarquables.
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
Enfin, les supervisés sont encouragés à demander d’être observés (quand ils se sentent prêts
à l’être) à partir des activités envers lesquelles ils se sentent plus à l’aise jusqu’à celles
envers lesquelles ils sont moins à l’aise. Qu’arrive-il si un supervisé ne demande jamais
d’être supervisé? Tout d’abord, vouloir développer l’esprit d’initiative chez le supervisé ne
dégage aucunement le superviseur des responsabilités dont il doit s’acquitter envers
l’organisme. L’une de ses responsabilités principales est de s’assurer que son équipe de
travail est productive et concurrentielle. Ainsi, dans le cas où un supervisé ne demande pas
d’être observé, le superviseur devra prendre une décision concernant la nécessité d’imposer
la supervision: prendra-t-il l’initiative d’imposer la supervision?
Il ne faut pas oublier, cependant, que le superviseur peut, dans ce contexte, maintenir une ap-
proche sans jugement. Le supervisé peut recevoir des observations (non des jugements) et
des indications pour lui démontrer qu’il n’est peut-être pas prêt à prendre l’initiative de sa
supervision. Mieux encore, le superviseur pourra vouloir demander au supervisé d’expliquer
pourquoi il n’a pas sollicité la supervision. Généralement, les supervisés n’en font pas la
demande au début parce qu’ils craignent d’être jugés. Si le superviseur peut les rassurer
en leur disant qu’il leur fournira des observations qui seront utiles pour leur travail, peut-
être les supervisés trouveront-t-ils le courage dont ils auraient besoin pour se prêter à la
supervision.
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Module de Didactique Générale
ANNEXE # 3
La transposition didactique
I. Le concept
On doit le concept de «transposition didactique» (TD) à un didacticien des mathématiques, Yves
Chevallard (1985) qui, constatant l’arrivée périodique de nouveaux savoirs dans le système
d’enseignement (par ex., dans les années 60 et 70, la «réforme des mathématiques modernes» qui
introduisit la notion d’opérateurs dans l’enseignement de cette discipline), s’attache à répondre aux
deux questions suivantes :
D’où viennent ces nouveaux objets enseignés ?
Comment sont-ils arrivés là ?
«Dans un langage plus familier aux enseignants, on peut dire, en schématisant, qu’il s’agit de
rendre raison de l’évolution des programmes» (Bordet, 1997, p. 46). Chevallard (1985, p. 39)
définit la TD ainsi : «Un contenu de savoir ayant été désigné comme savoir à enseigner subit
dès lors un ensemble de transformations adaptatives qui vont le rendre apte à prendre place
parmi les objets d’enseignement. Le “travail” qui d’un objet de savoir à enseigner fait un objet
d’enseignement est appelé la transposition didactique.»
On peut schématiser le processus de TD ainsi :
Savoirs savants
Transposition didactique externe
Savoirs à enseigner
Transposition didactique interne
Savoirs enseignés
Savoirs appris
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Module de Didactique Générale
Par «savoirs savants», on entend «un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances nou-
velles, reconnues comme pertinentes et valides par la communauté scientifique spécialisée.
(…) le savoir savant est essentiellement le produit de chercheurs reconnus par leurs pairs, par
l’université. Ce sont eux qui l’évaluent» (Le Pellec, 1991, p. 40). Les savoirs savants sont «les
savoirs validés, produits en un certain lieu et dans certaines conditions, un monde aux limites
plus ou moins nettes, “la communauté scientifique”, qui légitime ces savoirs, leur confère un
label d’exactitude, d’intérêt…» (Audigier, 1988, p. 14).
Les «savoirs à enseigner» sont ceux «qui sont décrits, précisés, dans l’ensemble des textes
“officiels”(programmes, instructions officielles, commentaires…) ; ces textes définissent des
contenus, des normes, des méthodes» (Audigier, ibid.)
Les «savoirs enseignés» sont ceux que l’enseignant a construits et qu’il mettra en œuvre dans
la classe. C’est celui qui est énoncé pendant les heures de cours.
Les «savoirs appris» sont l’ensemble des savoirs acquis par tous ceux qui apprennent à l’école.
La TD est donc l’activité par laquelle un savoir «savant» est transformé de manière à pouvoir
être enseigné à des apprenants plus ou moins novices en la matière.
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Module de Didactique Générale
D’autre part, le savoir à enseigner et le savoir enseigné doivent être suffisamment éloignés
du savoir des parents, sous peine d’être désavoués par ceux-ci, les enseignants ne faisant
plus alors que ce que les parents pourraient tout aussi bien faire à leur place s’ils prenaient
le temps de le faire. Or les savoirs à enseigner et les savoirs enseignés s’usent, ne serait-
ce que parce que les savoirs savants évoluent et tendent donc constamment à s’éloigner
des savoirs à enseigner et des savoirs enseignés. «Pour rétablir la compatibilité, un flux
de savoir, en provenance du savoir savant, devient indispensable. Le savoir enseigné est
devenu vieux par rapport à la société ; un apport nouveau resserre la distance avec le savoir
savant, celui des spécialistes ; et met à distance les parents. Là est l’origine du processus de
transposition didactique» (Chevallard, 1985, p. 27).
2. La deuxième étape, qui consiste à adapter et transformer les savoir à enseigner, tel
qu’ils apparaissent dans les programmes et les manuels, et par voie de conséquence les
savoirs savants dont ils sont issus, en savoirs enseignés, est appelée «transposition didac-
tique interne», car elle est le fait des enseignants et de leurs pratiques dans les classes. De
ce fait, les savoirs enseignés sont difficiles à connaître : «La salle de classe est le domaine
réservé du maître et il est difficile d’observer le savoir enseigner, de repérer des constantes
dans la multiplicité. Il faudrait pourvoir pénétrer dans le sanctuaire. Ce n’est pas toujours
chose aisée, car ce métier est exercé en solitaire, et souvent une présence étrangère est con-
sidérée comme une immixion» (Le Pellec, 1991, p. 47).
On peut cependant présumer que les savoirs enseignés sont nécessairement différents des savoirs
savants car ils n’ont ni la même origine, ni la même fonction, ni la même destination. Il serait
incongru qu’un chercheur, après avoir exposé le résultat de ses recherches, propose à ses audi-
teurs des devoirs à faire à la maison. Sa fonction est de chercher, de trouver si possible, et non
d’enseigner. L’enseignant, au contraire, devra imaginer des activités éducatives, monter des exer-
cices, réaliser des documents d’appui. Sa fonction est d’augmenter la probabilité l’appropriation
des connaissances par les élèves. La distance, qui sépare le savoir savant du savoir enseigné, peut
être de ce fait très importante.
Un exemple :
1) Un historien communique les résultats de sa recherche à ses pairs en publiant un article dans
une revue scientifique.
2) Un journaliste spécialisé en fait un article de vulgarisation.
3) Le rédacteur d’un manuel d’histoire se réfère à la publication précédente.
4) Un enseignant d’histoire s’inspire du manuel pour monter une séquence didactique sur l’objet
de l’article scientifique de l’historien…
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Module de Didactique Générale
Tardy (1993, pp. 54-57) fait l’inventaire des transformations que le savoir enseigné opère sur
le savoir savant. En voici quelques-unes :
1. Les termes techniques, généralement réservés aux spécialistes, sont évités au profit des
mots de la langue courante. La transposition terminologique consiste donc à parler autre-
ment de la même chose. Avec le risque que l’enseignant ne satisfasse pas à une de ses mis-
sions qui est d’enrichir progressivement le vocabulaire de ses élèves…
2. Le savoir enseigné se borne souvent à présenter le résultat des recherches comme des véri-
tés, ou comme des faits réels et vrais alors que le savoir savant, sur lequel il s’appuie, n’est
que le produit précaire et provisoire d’une réflexion sur un problème donné qui pourrait et
pourra recevoir d’autres solutions. Le savoir enseigné ne serait donc pas sujet à discussion,
alors que le savoir savant fait souvent l’objet de vives querelles…
3. Le savoir enseigné recourt beaucoup plus fréquemment aux exemples pour illustrer son
propos que le savoir savant.
La construction de savoirs à enseigner et des savoirs enseignés ne peut se résumer à une simple
réduction descendante d’un savoir savant. Le savoir enseigné est une reconstruction originale
du savoir savant. Celle-ci est nécessaire et inhérente à l’enseignement. Le problème n’est donc
pas de transposer ou de ne pas transposer, mais de bien ou mal transposer. L’une des préoc-
cupations de la didactique consiste ainsi à étudier les conditions de la TD, ses contraintes, les
écueils à éviter, les précautions à prendre pour que le savoir enseigné ne rende pas impossible
le passage ultérieur au savoir savant.
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Module de Didactique Générale
Le concept de TD a ainsi été augmenté par celui de «pratiques sociales de références» (PSR),
expression proposée par un didacticien de la physique, Jean-Louis Martinand dans son
ouvrage intitulé Connaître et transformer la matière, Bern, Peter Lang Verlag, 1985.
Les PSR désigne l’ensemble des activités sociales (vécus, connues ou imaginées) qui vont
servir de référence pour construire des savoirs à enseignés et des savoirs enseignés. Elles per-
mettent à l’élève de donner du sens à ce qu’il apprend, et à l’enseignant de donner du sens à
ce qu’il enseigne. Associer un apprentissage donné à une PSR revient à se poser la question : à
quoi ça sert dans la société ?
Transposition externe
Savoir à enseigner
Transposition interne
Savoirs enseignés
Savoirs appris
La transposition ainsi décrite aboutit, plus souvent qu’on ne pense, à la création originale
d’objets didactiques, n’ayant pas comme tels, d’équivalents dans le savoir savant.
L’idée de transposition didactique a été ainsi élargie par Michel Develay qui parle volontiers de
reconstruction programmatique. Il insiste sur le fait que cette reconstruction s’opère selon deux
processus complémentaires : la didactisation organise les situations d’apprentissage, adapte les
contenus au niveau des élèves et aux objectifs, conduisant à la création de nouveaux enseignables
; l’axiologisation (l’axiologie, ou science des valeurs, s’intéresse aux finalités) choisit les conte-
nus selon les valeurs qu’ils véhiculent, en vues des fins éducatives poursuivies, insistant sur le fait
que les contenus d’enseignement traduisent des finalités éducatives et sociales (Develay, 1992).
…
82
Module de Didactique Générale
2. Les écarts entre le savoir savant et le savoir scolaire dont il faut avoir conscience :
a) Des finalités différentes (recherche de la vérité historique / dispenser une culture - PEV et
autres finalités de l’enseignement de l’histoire)
b) Des conditions d’élaboration et d’énonciation différentes (le « je » de l’historien qui pose
ses questions / le « il » du savoir enseigné réifié qui présente les résultats de la recherche
historique)
c) Recours différent à la notion de problématique (pour formuler des hypothèses de recherche
/ pour construire des situations-problème)
d) L’usage différent du document
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Module de Didactique Générale
3. Il n’y a pas de hiérarchie entre le savoir scolaire et le savoir savant. Le premier n’est pas une
simplification du second, mais une véritable reconstruction à d’autres fins.
4. Le professeur d’histoire est à la charnière des deux savoirs. Il doit tenir les deux bouts de la
chaîne. Deux dérives possibles :
a) méconnaître totalement le savoir savant,
b) le transfert sans recomposition de l’histoire de l’Université au collège et au gymnase.
ANNEXE # 4
La contextualisation d’un apprentissage
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Module de Didactique Générale
L’élève pourra d’autant mieux s’approprier Il est crucial que les enseignants mettent en
un nouvel apprentissage s’il lui est possible contexte les nouveaux apprentissages visés
de le contextualiser, c’est-à-dire d’associer dans le cadre de tâches source signifiantes et
ce nouvel apprentissage à un contexte signifi- structurantes ayant un fort potentiel de traite-
ant d’appropriation. Cela lui permet de com- ment des divers types de connaissances.
prendre concrètement à quoi sert ce nouvel
apprentissage. Cela lui permet de donner du Lorsque l’on dit ou lit «que les enseignants
SENS au nouvel apprentissage afin de mieux doivent contextualiser les nouveaux apprent-
l’intérioriser. issages », il faut comprendre que les ensei-
gnants doivent proposer des situations, des
Dans un apprentissage initial, le contexte contextes permettant aux élèves de contextual-
d’acquisition et les nouveaux savoirs et savoir-faire iser les nouveaux apprentissages.
sont confondus et représentent, pour l’apprenant,
une seule et même entité. Ils sont encodés et stock- C’est à partir de tâches source inscrites dans un
és en même temps en mémoire (mémoire épi- contexte signifiant et structurant que les ensei-
sodique, sémantique et procédurale). gnants doivent amener les élèves à découvrir, à
extraire, à organiser les données de structures
du nouvel apprentissage : les attributs essen-
tiels des concepts et les procédures spécifiques
liées aux stratégies cognitives et métacogni-
tives. La démarche inductive et le modelage
constituent deux démarches à privilégier pour
aider les apprenants à contextualiser le nouvel
apprentissage.
85
Module de Didactique Générale
Processus qui permet à l’élève d’extraire de leur L’enseignant doit proposer des tâches variées permet-
contexte initial d’acquisition, les apprentissages tant aux élèves d’effectuer cette décontex-tualisation.
nouveaux, de les considérer à l’état pur. À l’aide
de contextes et de tâches variées, l’élève parvient Ces tâches variées d’application doivent être, entre au-
à abstraire les données de structures des savoirs et tres, de l’ordre des pratiques guidées, des pratiques
savoir-faire dégagés et structurés lors de la situa- coopératives et des pratiques autonomes.
tion initiale d’acquisition. Lors de la réalisation de ces tâches, l’enseignant doit
Cette opération exige un travail métacognitif impérativement assister l’apprenant au niveau :
de la part de l’élève en ce sens qu’il prend con-
• de la reconnaissance des données de structures de
science des apprentissages qu’il a emmagasinés
l’objet d’apprentissage qui sont communes aux di-
lors des situations de départ, pour ensuite les ré-
verses tâches quel qu’en soit l’habillage.
investir consciemment dans d’autres situations
d’application de plus en plus complexes. De plus, • de la prise de conscience des conditions
l’élève doit être à même de mettre en mots, c’est- d’application ou de réutilisation des apprentissages
à-dire, d’expliciter les conditions et les contextes initiaux à d’autres contextes de plus en plus com-
de cette réutilisation. Il sait quand et pourquoi ap- plexes. (Savoir quand et pourquoi transférer le
pliquer et réutiliser ces apprentissages. quoi et le comment).
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Module de Didactique Générale
Tâches d’application: tâches dont les composantes et les caractéristiques ne sont pas trop éloi-
gnées des tâches initiales d’acquisition (tâches source). Ces tâches, dont les données de surface
(l’habillage) varient ont pour objectifs d’habiliter l’élève, à reconnaître et maîtriser les données
de structures du nouvel apprentissage. Généralement, le contexte initial d’acquisition n’est pas
suffisant pour maîtriser les données de structure du nouvel apprentissage. Il faut des pratiques,
des tâches d’application permettant à l’élève de prendre conscience et de verbaliser quand et
pourquoi il reconnaît et applique le nouveau savoir et savoir-faire. (Transfert horizontal ou de
bas niveau).
«On dira que la possibilité même de songer à un transfert dépend de l’étendue et de la solidité
des apprentissages de base: à quoi bon s’interroger sur leur réinvestissement si les acquis sont
fragiles, peu intégrés, incomplets? La première priorité n’est-elle pas de faire apprendre? Ne
convient-il pas de se soucier du transfert quand il y a quelque chose à transférer? » (Perrenoud)
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Module de Didactique Générale
L’élève peut recontextualiser ses apprentissag- L’enseignant doit savoir que la recontextu-
es dans la mesure où il lui est possible de met- alisation des apprentissages ne va pas de soi.
tre en œuvre des mécanismes de reconnaissance L’enseignant doit soutenir et guider l’élève dans
des similarités (données de structures) qui sont l’apprentissage de la recontextualisation des
incluses tant dans les tâches cible que dans les
connaissances acquises.
tâches sources et d’application. Il actualise alors
des processus de discrimination et de généralisa- Il doit, dans un premier temps, l’aider à
tion afin d’adapter le réinvestissement des con- prendre conscience que tout apprentissage a
naissances antérieures appropriées à la réalisation
comme but un transfert possible. Ensuite il
de la nouvelle tâche, dans le but d’effectuer un
doit l’amener à identifier des contextes où ces
nouvel apprentissage.
apprentissages peuvent être recontextuali-
Pour ce faire, l’élève doit être conscient des ap- sés; et surtout il doit proposer une variétés de
prentissages qu’il a emmagasinés (métacogni- tâches cible où seront réinvestis les savoirs et
tion). Il doit savoir comment les réactiver et les savoir-faire emmagasinés.
mobiliser. Il doit être en mesure de justifier les
conditions qui lui permettent de réutiliser ces ap- Il doit aider l’élève à recontextualiser les apprent-
prentissages dans un nouveau contexte. Autre- issages antérieurs en lui enseignant explicitement
ment dit, il doit être capable d’expliquer quand comment effectuer le repêchage de ceux-ci, com-
et pourquoi il réinvestit le quoi et le comment ment les mobiliser et les réutiliser dans le cadre du
d’un objet d’apprentissage. De plus, l’élève doit nouveau contexte et de la nouvelle tâche. Il doit
savoir comment planifier, superviser et réguler assister le développement des habiletés métacog-
l’exécution de la nouvelle tâche (habiletés mé- nitives liées à l’exécution des nouvelles tâches.
tacognitives) où seront réinvesties les connais-
sances antérieures mobilisées. L’élève doit être Il doit soutenir la prise de conscience et la ver-
en mesure d’analyser sa démarche de recontex- balisation de la capacité grandissante de l’élève à
tualisation et de se prononcer sur son efficacité. transférer ou recontextualiser les apprentissages
acquis.
88
Module de Didactique Générale
Conclusion
«Il est clair que l’apprentissage doit être amorcé par l’intermédiaire d’une situation permettant aux
élèves de contextualiser les nouveaux apprentissages. Deux scénarios s’offrent ensuite.
Il est possible de passer tout de suite à une phase où les élèves seront appelés à décontextualiser
les apprentissages construits, suivis d’une phase où les élèves seront appelés à recontextualiser ces
dits apprentissages.
Il est aussi envisageable d’amener les élèves à recontextualiser immédiatement le nouvel apprent-
issage, à la suite d’une première situation leur ayant permis de contextualiser ce nouvel apprent-
issage, pour finalement les amener à le décontextualiser dans un troisième temps.
L’ordre à privilégier, une fois la contextualisation effectuée, ne fait pas l’unanimité dans la com-
munauté des chercheurs intéressés par cette question. Il apparaît néanmoins peu probable que les
élèves, après une première situation leur ayant permis de contextualiser le nouvel apprentissage,
puissent sortir sans aide de leur contexte d’acquisition, les connaissances et les compétences sus-
ceptibles d’être réutilisées. Dans ce cas, connaissances, compétences et contexte sont forcément
confondus et, pour qu’un écart soit perçu entre eux, il est capital que les enseignants fournissent
beaucoup de soutien à leurs élèves. De même, les enseignants doivent assurer un soutien approprié
lorsqu’une première situation permettant aux élèves de contextualiser des connaissances et des
compétences est suivie immédiatement de diverses situations leur permettant de recontextualiser
ces apprentissages.
En fait, en cohérence avec la triade contextualisation - décontextualisation - recontextualisa-
tion, il n’existe pas une seule façon de soutenir le transfert. En revanche, il est incontournable de
fournir aux élèves des occasions multiples de réutiliser leurs connaissances et leurs compétences
». (Jacques Tardif et Annie Presseau)
«Mobiliser des savoirs ou des savoir-faire pertinents dans une situation n’est pas seulement affaire
de ressources cognitives, de connaissances, ou de savoir-faire. Mobiliser ses ressources, cela sup-
pose avoir confiance dans leur existence, dans la capacité à les utiliser efficacement et dans leur
potentiel d’évolution.» (Le Boterf)
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Module de Didactique Générale
«Ce qui nous intéresse, c’est que l’élève comprenne que la règle découverte en classe n’est pas
seulement vraie dans ce contexte, mais en général qu’elle est transférable. Ce qui paraît impor-
tant, c’est de dépasser le cadre particulier qu’est la leçon et de voir comment on peut passer de
l’abstraction de la leçon à la généralisation qui est un transfert à d’autres situations… C’est cette
généralisation qu’il faut faire passer dans la mémoire à long terme, prête à être mobilisée et utilisée
toujours et dans tous les contextes». (Britt-Mari Barth)
«Un apprentissage n’est libérateur que dans la mesure où ses acquis sont transférables» et d’autre
part, il s’impose comme une exigence pédagogique, pour ouvrir de nouvelles perspectives
d’apprentissage: «une connaissance n’est véritablement appropriée que quand elle est devenue,
elle-même, un outil pour en acquérir un autre.» (Jacques Tardif)
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Module de Didactique Générale
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
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Module de Didactique Générale
ASTOLFI Jean-Pierre (et al.), Mots-clés de la didactique des sciences. Repères, définitions,
bibliographies, Paris - Bruxelles, De Boeck Université, 1997, pp. 131-136 ; 177-187.
ASTOLFI Jean-Pierre, Develay Michel, La didactique des sciences, Paris, PUF, coll. Que sais-je,
n°2448, 1989 (1ère éd.), 2002 (6ème éd.), pp. 41-55.
TARDIF Jacques et MEIRIEU Philippe, Stratégies pour favoriser le transfert des connaissances,
Vie pédagogique, n° 98, mars-avril 1996, p. 4 à 7.
TARDIF, Jacques. Intégrer les nouvelles technologies de l’information, Quel cadre pédagogique?
Édition E S F. Paris. 1998.
TARDY Michel, «La transposition didactique», dans Houssaye Jean (sous la dir. de), La pédagogie
:Editions Retz, Paris, 1993.
Source: http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CDQQFjAA&url=http
%3A%2F%2Fwww2.csmb.qc.ca%2Fform01%2Fes%2FF8%2FF8%2520Document%2520d%27accomp
agnement%25202009.doc&ei=TBuxUqrgNPS-sQTJiIHIAw&usg=AFQjCNEbFzcH1pP3oiR5k4PvE2yeC
zWs7A&sig2=xz7JEKEKBjlZYU1jec1s9A TABLE DES MATIERES
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Module de Didactique Générale
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Module de Didactique Générale
page
I- INTRODUCTION ...................................................................................................... 3
Les compétences professionnelles visées ................................................................... 4
95
Module de Didactique Générale
page
III- LE CURRICULUM DE L’ECOLE FONDAMENTALE HAÏTIENNE .................. 13
Thème #1: Le curriculum d’études de l’école fondamentale de base haïtienne:
Finalités – Objectifs – Plan d’études (1er et 2ème cycles) ........................................ 13
Thème #2: Complémentarité des différentes disciplines dans la formation
globale de l’élève ....................................................................................................... 17
Thème # 3: De la nécessité de bâtir une nouvelle génération de programmes
d’études pour l’école fondamentale de base haïtienne .......................................... 24
Thème # 4: Planification de l’enseignement: la répartition annuelle
des programmes d’études. ......................................................................................... 31
page
V- STRATEGIES ET METHODES D’ENSEIGNEMENT ......................................... 51
Objectif général ....................................................................................................... 51
Objectifs spécifiques ................................................................................................... 51
Matériel ....................................................................................................................... 52
Remarques générales................................................................................................... 53
Evaluation formative .................................................................................................. 53
Réinvestissement ........................................................................................................ 54
Evaluation sommative ................................................................................................. 54
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE .............................................................................. 55
ANNEXE I
La bonne question au bon moment ............................................................................. 59
ANNEXE # 2
Aider les jeunes à augmenter leur degré de motivation, leur esprit d’initiative
et leur sens des responsabilités: donner et obtenir de la rétroaction ........................... 69
ANNEXE # 3
La transposition didactique ......................................................................................... 85
ANNEXE # 4
La contextualisation d’un apprentissage .................................................................. 92
La Décontextualisation d’un apprentissage ................................................................ 94
La recontextualisation d’un apprentissage .................................................................. 95
CONCLUSION ................................................................................................................ 97
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Module de Didactiqueénérale
Haïti
Janvier 2014