Chapitre I - Rappel de MDS
Chapitre I - Rappel de MDS
Chapitre I - Rappel de MDS
CHAPITRE I
RAPPEL DE MDS : DIFFERENCE ENTRE SOLS GRENUS ET SOLS
FINS
Dans la réalité, les sols sont constitués d'un mélange de particules de différentes dimensions, soit un
état intermédiaire entre les sols grenus et purement cohérents.
• les sols fins (ou sols cohérents) d < 20 µm avec cohésion (argile, limon) : comportement très
différent en fonction des teneurs en eau (état solide, plastique ou liquide)
• les sols grenus d > 20 µm sans cohésion (sable, gravier, etc.) : comportement régi par les
propriétés du squelette solide (peu influencé par l'eau). Dans la réalité, les sols sont
constitués d'un mélange de particules de différentes dimensions, soit un état intermédiaire
entre les sols grenus et les sols fins.
Propriétés des sols grenus (pulvérulents)
• Forces de frottement entre les grains sont :
o dépendants de la forme, l'angularité et la compacité des grains
o indépendants de la teneur en eau
• Résistance au cisaillement
• Perméables
• Imperméables et gélifs
La microstructure d'un sol dépend de sa granulométrie. Un sol granulaire n'a pas la même
microstructure qu'un sol argileux. Les sols granulaires sont des matériaux dont les grains ne sont pas
de nature argileuse et donc, ne possèdent pas ou presque pas de propriétés colloïdales. Ils sont
généralement tridimensionnels et non pas du type feuillet. Les liaisons entre les grains sont
extrêmement faibles puisqu'il n'y a pas de couche d'eau adsorbée sur la surface de grain. Toutefois,
lorsque le sol est en état non saturé, la succion fournit une certaine cohésion et donc renforce les
liaisons entre les grains. Les interactions entre grains sont principalement dues aux forces de contact.
En conséquence, les frottements sont souvent grands dans des sols granulaires. Les grains composant
la structure sont imbriqués les uns dans les autres et de multiples possibilités d'arrangement existent.
Quelques structures représentatives des sols granulaires sont schématisées à la Figure 2-15 (Davalle,
1991).
a) structure lâche b) structure dense c) structure en "nid d'abeilles"
Figure 2-15 : Microstructure des sols granulaires (d'après Davalle, 1991)
En raison de la structure granulaire et de l'absence de cohésion, les déformations d'un sol non cohérent
peuvent s'expliquer par trois mécanismes (Davalle, 1991), liés à la mobilité plus ou moins importante
des grains:
Les sols fins sont des matériaux dans lesquels les particules de nature argileuse occupent une place
prédominante. Au niveau de l'analyse de granulométrie, lorsque les particules argileuses (< 2 µm) sont
supérieures à 3%, et les particules grossières (> 2 mm) sont inférieures à 10 %, on classe le matériau
comme un sol fin.
Dans les sols fins, les forces de surface sont très importantes. Les forces d'attraction et de répulsion
jouent donc un rôle prépondérant dans la mise en place des plaquettes.
Il semble que la microstructure d'un sol fin résulte essentiellement des conditions suivantes (Collins et
al., 1974) :
Sur base d'observations réalisées au microscope électronique à balayage sur des sols naturels,
McGown et Collins (1974) et Collins (1984) suggèrent qu'on décrive la microstructure d'un sol à l'aide
de trois types d'unités de base :
Les espaces vides existent dans les sols fins sous diverses formes. En général, ils sont classés en trois
types :
Les vides intergranulaires sont de grande dimension. L'eau libre y circule très facilement et l'eau
absorbée est inexistante.
Ce sont les paramètres caractérisant le squelette solide qui défissent le comportement du sol. Ainsi
un sable sec, humide ou saturé ont le même comportement.
Dans l'étude des sols grenus, on ne tiendra pas compte de la présence (ou pas) d'eau.
Sols fins
L'eau joue un rôle très important sur le comportement des sols fins. Les propriétés mécaniques
évoluent sensiblement entre l'état solide (teneur en eau w faible) et l'état liquide (w élevée). Entre les
deux, l'état plastique caractérise un sol capable de se déformer rapidement et considérablement sans
se fendiller ou se casser.
On définit arbitrairement des limites appelées Limites d'Atterberg qui donnent les teneurs en eau
lors des changements d'états du sol fin (solide, plastique ou liquide) :
wP : limite de plasticité ;
wL : limite de liquidité ;
wS : sépare l'état solide en 2 états : avec retrait (eau absorbée encore présente) et sans
retrait (sans eau absorbée).
Essais d'identification
Simples et peu coûteux, il faut multiplier les essais d'identification sur chantier ou en laboratoire afin
d'obtenir le maximum d'informations sur l'état du sol. L'interprétation des résultats permettra de classer
le sol et d'avoir une bonne idée de son comportement.
Infos sur le squelette du sol : - granulométrie ;
- teneur en eau.
Toutefois, la prise d'échantillons pour les essais de laboratoire remanie plus ou moins fortement le
sol ce qui n'est pas toujours compatible pour l'étude d'un sol en place. D'où la nécessité d'autres essais
in-situ.
Paramètres indépendants
Granulométrie
L'analyse granulométrique consiste à déterminer la répartition des grains de sol suivant leur
dimension dans un échantillon.
Remarques :
Pour les sols fins (d<80µm), l'analyse se fait par densimétrie (précipitation des grains) ;
Pour les sols grenus, l'analyse se fait par passage dans une série de tamis.
2 Indice de densité
Donne une idée de l'état de densité dans lequel
Figure 7
se trouve un sol. Dans l'exemple de la Figure 8 les
Essai d'équivalent de sable.
deux arrangements (état 1 & état 2) donnent deux
indices des vides différents.
Figure 8
Arrangement des grains.
On définit ainsi l'indice de densité, ID qui compare l'état du sol naturel aux états les plus compact
(emin) et les moins compacts (emax) que peut prendre ce sol.
emin et emax sont déterminés par des essais de laboratoire bien définis. Pour un sable : 0,4 < e < 1.
Définition compactage
L'essai Proctor permet de tracer la courbe de densité sèche en fonction de la teneur en eau pour
une énergie de compactage donnée.
L'essai Proctor permet de déterminer 2 grandeurs fondamentales nécessaires pour la mise en place
des remblais γd OPT et wOPT.
Sur le chantier, il faudra trouver la corrélation entre les efforts de compactage des engins avec l'essai
de laboratoire pour obtenir γd OPT et wOPT.
Pour les chaussées, on se réfère plutôt à l'essai Proctor modifié réalisé avec une énergie supérieure
(pour les remblais, on utilise l'essai Proctor normal).
Sur chantier :
Le compactage s'effectue par couches de faibles épaisseurs (0-30 cm)
Le cahier des charges impose que la densité sèche obtenue sur chantier soit au moins égale à 95%
de γdOPT (Proctor) et teneur en eau w égal à 2% de wOPT (Proctor).
Essai de filtre
Donne les conditions de filtre entre 2 zones successives (remblai et matériau drainant).
Lorsque 2 matériaux granulaires sont en contact dans un ouvrage hydraulique et que le matériau
grossier doit jouer le rôle drainant, leur granulométrie respective doivent répondre aux conditions
suivantes :
Non-entraînement des fines 5d85 > D15 Soit 5d85 > D15 >5d15
Perméabilité D15>5d15
Si le matériau grossier présente une granulométrie étroite : 10d50 > D50 >5d50
Une nouvelle norme (NF P 11 300) détaille la classification des sols. Toutefois, l'ancienne norme
RTR (Recommandations pour les Terrassements Routiers) du Tableau, réalisée par le LCPC reste
toujours très utilisée.
Tableau
Classification des sols (Recommandations pour les Terrassements Routiers (RTR).
Plasticité et résistance au cisaillement
Loi de Coulomb
Equation de la droite de Coulomb
c : cohésion entre grains.
ϕ : angle de frottement interne (compris entre 30 et 45°).
La droite de Coulomb regroupe les points de rupture.
Figure présentant les cercles de Mohr dans les deux types de sols.
Les sols grenus comme le sable et le gravier sont également appelés sols pulvérulents car de
cohésion nulle (c=0).
De part leur forte perméabilité, l'eau migrera instantanément au moment de l'application des
charges. Le comportement des sols n'est régi que par le comportement du squelette solide.
Les sols fins sont dits sols non pulvérulents car ils présentent une cohésion entre grains (colle).
Le coefficient de perméabilité est faible et donc l'eau mettra longtemps à s'écouler. On distingue
donc :
un comportement à court terme : l'eau n'a pas eu le temps de s'évacuer et participe au
comportement du sol.
u≠0
un comportement à long terme : au bout d'un temps assez long, l'eau s'est évacuée et ne
participe donc plus au comportement du sol.
u=0
Une éprouvette de sol cylindrique (φ = 4 à 10 cm) est entourée d'une membrane et placée dans une
cellule en Plexiglas.
De l'eau sous pression introduite dans la cellule va exercer une contrainte isotrope (σ3) sur
l'éprouvette.
D'autre part, un piston applique une contrainte verticale variable (σ1) sur l'éprouvette.
L'échantillon peut être drainé lors de l'essai.
L'opération consiste, pour une valeur de σ3 donnée, à faire croître σ1 jusqu'à la rupture.
On obtiendra ainsi les valeurs σ3 et σ1 correspondant au cercle de Mohr de rupture d'où la
connaissance de la droite intrinsèque (enveloppe des différents cercles de Mohr).
.2 La boite de cisaillement
ϕ angle de frottement interne peut être représenté par la pente du tas de sable. Valeur identique en
présence ou absence d'eau en raison de la grande perméabilité (ϕ' = ϕ).
Phénomène de dilatance
Figure présentant le phénomène de dilatance et de
contractance dans un sol.
Lors du cisaillement, un sable lâche se contracte alors qu'un sable dense se dilate (dilatance). L'état
intermédiaire (aucune variation de volume) est caractérisé par une densité critique.
Un sol fin a, en général, une densité inférieure à la densité critique d'où une tendance à une
diminution de volume et donc à l'augmentation des pressions interstitielles au cours du cisaillement. La
résistance au cisaillement des sols fins saturés dépend du rôle que joue l'eau interstitielle
(comportement à long ou à court terme).
A ces deux comportements correspondent deux types d'essais pour déterminer les paramètres de
la courbe intrinsèque : les essais drainés et les essais non drainés.
La consolidation correspond à l'application d'une contrainte isotrope jusqu'à disparition des
pressions interstitielles.
Processus de consolidation
.1 Cas des sols grenus
Les sols grenus sont, de part leur nature, très peu compressibles d'où une limitation des tassements
aux :
réarrangement des grains pour les matériaux lâches aux faibles contraintes ;
compression des grains pour les matériaux dense aux contraintes importantes ;
écrasement des grains pour les matériaux serrés aux contraintes très élevées.
Le phénomène de tassement des sols grenus reste toutefois très limité, surtout pour un matériau
dense avec des grains bien arrangés, et ne dépend pas de la teneur en eau.
La théorie de la consolidation appliquée à un milieu fin saturé (argile) permet de calculer l'évolution
de la pression interstitielle sous l'application d'une surcharge verticale.
Représentation schématique du processus de consolidation :
Lors de l'application de la surcharge ∆σ (t=0), le volume ne varie pas et l'eau interstitielle reprend
toute la surpression (∆u=∆σ et ∆σv'=0).
Il y a ensuite drainage : la contrainte effective augment (∆σv'>0) et la pression interstitielle u diminue.
Il y a un tassement.
Le drainage s'arrête lorsque ∆u=0 (donc ∆σv'=∆σ), ceci s'appelle la consolidation.