Parge de Garde Vanoush-2

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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT

SUPÉRIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Année académique 2021-2022


Institut Universitaire d'Abidjan

FACULTES DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES (FSES)


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Département : SCIENCES ECONOMIQUES


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MEMOIRE DE MASTER
Option : MONNAIE, BANQUE ET FINANCE

ÉTUDE EMPIRIQUE DE LA
TAXATION OPTIMALE EN
CÔTE D’IVOIRE

PRESENTE PAR : PROFESSEUR :


DIGBEU VANESSA PARADIS DR KOMENAN NARCISSE

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I) Contexte et problématique

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Les impôts représentent l’ensemble des prélèvements que l'État opère sur les ressources des
personnes physiques ou morales afin de subvenir aux charges publiques. C’est une source de
financement durable et prévisible de financement de développement. Pour les pays en voie de
développement , précisément de la de la zone franc il apparait urgent au vu des conclusions
de la conférence de Doha sur le suivi du financement du développement de mobiliser le
maximum de ressources fiscal afin de faire face à leurs différents défi majeur  notamment
l’éradication de la pauvreté , rattraper leur retard accumules dans les domaines des infrastruc-
tures et de l’énergies et de contribuer à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le dévelop-
pement et ceux des objectifs durable de développement dans le respects des délais impartis.
La pression donc à son comble, des mécanismes d’accroissement des recettes fiscales sont
mis en place. Une analyse de l’évolution des recettes publiques dans la zone UEMOA révèle
qu’elles n’ont pas connue de hausse significative au cours des 20 dernières oscillant autour
d’un niveau de 17% du PIB. L’objectif communautaire se fixe à cet effet à 20% minimums
pour la zone UEMOA. Toutefois on notera que selon la structure des pays et la nature des re-
venus collectés des contraintes peuvent subsister quant à la réalisation d’une mobilisation ef-
fective de recettes en proportion des 20% minimum du PIB recommandes. De ce fait il faut
une analyse de la structure des recettes fiscales pour chaque pays. En COTE D IVOIRE les
parts de prélèvement des recettes fiscales sont constitués d’approximativement de 11 % des
entreprises qui contiennent environ 80% de PME, de 23% de taxes douanières qui in-
combent aux aléas de la conjecture internationale et de 40% des taxes sur valeur ajoute direc-
tement prélevés aux consommateurs. Par ailleurs on soulignera que le secteur informel qui re-
présente environ 60 % de la structure économique et le degré de corruption élevé constituent
un frein à la collecte des recettes fiscales. En outre ses taux d’imposition évalués en fonction
du PIB oscillent autour des 12%. Ceux-ci sont relativement très en deçà comparativement à
l’objectif communautaire. Une évaluation des recettes fiscales Présente un déficit budgétaire
qu’il faut impérativement combler au risque de recourir à l’endettement. L’Etat prévoit donc
augmenter le taux de taxation afin de renter dans les normes communautaire et faire face à ses
objectifs. Cependant une augmentation trop grande du taux de taxation pourrait nuire à
l’épanouissement de l’activité économique mettant a mal les entreprises, les entrées doua-
nières et surtout le pouvoir d’achat des consommateurs tandis qu’ une crise de surendettement
plane si le déficit budgétaire n’est pas réduit . il en découle la problématique suivante : existe-
t-il un taux de taxation optimale pour une augmentation des recettes fiscales et du taux de
croissance économique pour la COTE D IVOIRE  ?

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II) Objectif :
L’objectif poursuivi par ce travail de recherche est celui de déterminer ce taux optimal d’im-
position et, par conséquent, de vérifier s’il existe un écart entre le taux d’imposition effectif et
le taux optimal d’imposition, auquel cas, une correction par le biais de la politique fiscale
s’impose. Également de vérifier si ce taux optimal de taxation maximise les taux de crois-
sance économique et le niveau de recettes fiscales simultanément .a cote de cela elle permet-
trait aussi pour l’Etat d’évaluer le potentiel du secteur informel afin de reconsidérer une
augmentation des recettes à travers un élargissement de l’assiette fiscal par la régulation du
secteur informel puis de mettre en place un système qui n’engendre pas de distorsions dans les
comportements économiques, qui promeut l’inclusion et encourage la bonne gouvernance.

III) Hypothèses 
Hypothèses 1 : Il existe un taux de taxation budgétaire optimale de prélèvements obligatoire.

-Ce taux maximal budgétaire dépend de l’élasticité de l’assiette des prélèvements obligatoires.
Il existe pour chaque impôt un taux maximal du point de vue budgétaire selon Arthur Laffer.
Il est variable d’un marché à un autre. Il est la somme des taux maximaux propres à chaque
prélèvement, en pourcentage du PIB, et dépend de la composition des prélèvements obliga-
toires.

-Ce taux dépend de la qualité des dépenses publiques. Un prélèvement obligatoire qui finance
des dépenses inutiles ou inefficaces est élevé même si il est inférieur au maximum budgé-
taire. À l’inverse un taux élevé se justifie si les recettes ne baissent pas et permettent de finan -
cer des dépenses utiles et efficaces.

-Ce taux dépend des taux des autres pays. Les échanges extérieurs dépendent en grande partie
des prélèvements obligatoires en vigueur, déterminant ainsi le volume des échanges et l’at-
tractivité du pays. Un taux trop élevé et une insuffisance des services publiques au regard des
autres rend le pays moins compétitif.

-Ce taux dépend de l’ampleur que peut prendre la fraude. Le civisme fiscal tend à diminuer
lorsque les prélèvements augmentent du moins si elle ne s’accompagne pas d’une améliora-
tion de la qualité des dépenses publiques. Il prend donc en compte le seuil au de la duquel la
fraude ne peut être contrôle

Hypothèses 2 : Il existe un seuil des dépenses publiques en dessous duquel celles-ci exercent
un effet positif sur la croissance et au-delà duquel l’effet serait négatif sur la croissance.

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Hypothèses 3 : non linéarité des effets de l impôt

IV) intérêt

Les résultats des études sur la détermination du taux optimal de taxation au sein des pays
aboutissent à des niveaux de taux différents selon la structure économique des pays étudié
(Ghossoub, R., Hamdan, N., 2020). Une telle étude n’étant pas encore menée au Côte
d’Ivoire, il est donc intéressant de déterminer, après une analyse approfondie des données, Un
taux optimal de taxation correspondant à la structure économique en Côte d’Ivoire pouvant at-
tirer l les investissements et accroître les recettes fiscales.

Dès 1944 Kalecki avait avancé que, pour garantir le plein emploi, il faut que l’Etat agisse sur
les variables économiques au travers du déficit budgétaire sur le long terme. Il avait théorisé
les bienfaits macroéconomiques d’une politique fiscale de redistribution des revenus des
riches vers les pauvres pour rapprocher l’économie du plein emploi. La détermination du taux
optimal est une fois de plus la bienvenue pour un rapprochement du pays vers le plein emploi

IV) Revue de littérature


Les Théories sur la Les fiscalité optimale s’articulent autour de trois théories fondamentales :
la règle de Ramsey, la taxation optimale du revenu et la théorie de Laffer.

La théorie basée sur la règle de Ramsey

La première théorie de la fiscalité optimale est fondée sur la règle de Ramsey (1927). Cette
théorie fut élaborée dans le cadre d’un système fiscal maximisant l’efficacité sous l’hypothèse
que les marchés sont concurrentiels et sans externalités. L’approche de Ramsey préconise de
taxer les différents biens en proportion inverse de l’élasticité compensée de l’offre et de la de-
mande. Elle préconise donc d’appliquer des taux d’imposition faibles aux biens dont la de-
mande est élastique et des taux élevés à ceux dont la demande est inélastique.

La théorie de la taxation optimale du revenu

La deuxième théorie de la fiscalité optimale est la taxation optimale du revenu. Les travaux
Mirrlees (1871) sur la fiscalité optimale sont axés sur l’impôt sur le revenu qui est le plus re-
distributif. L’objectif de redistribution conduit à taxer les individus ayant la productivité mar-
ginale la plus élevée. Cela incite les individus à forte productivité marginale à réduire l’offre
de travail et entraîne une baisse des recettes fiscales. L’effet de la redistribution sur le bien-
être social doit alors être comparé à l’effet sur l’offre de travail des individus à forte producti-

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vité et sur les recettes fiscales perdues. Ces arbitrages permettent de trouver un taux optimal
d’imposition. Il s’agit du taux que l’on ne devra pas dépasser. Ce taux peut être déterminé par
les modèles à effet de seuil.

La théorie de Laffer

La troisième théorie de la fiscalité optimale est celle des théoriciens de l’offre, issue du mo-
dèle CJL (Canto, Joïnes et Laffer) qui a donné lieu à la courbe de Laffer (1981). Cette der-
nière est souvent résumée par la formule « trop d’impôt tue l’impôt ». En effet, l’augmenta-
tion du taux de prélèvements obligatoires jusqu’à un certain seuil génère une augmentation
des recettes, passé ce seuil, les recettes fiscales décroissent car les travailleurs actifs vont pré-
férer le loisir au travail. L’offre de travail et de capital décroissent avec la hausse du taux mar-
ginal d’imposition. Pour renverser une telle tendance, il faut alléger les dépenses publiques et
réduire le taux de prélèvements obligatoires. En effet, l’idée de Laffer est de montrer qu’au-
delà d’un certain seuil, toute augmentation du taux d’imposition (noté t) provoque paradoxale-
ment une baisse du montant total des recettes fiscales.

Les recettes fiscales sont d’abord une fonction croissante du taux d’imposition, jusqu’à at-
teindre un seuil maximal M (sommet de la courbe) ; au-delà de M, les recettes fiscales sont
une fonction décroissante du taux d’imposition. Cela signifie qu’un même niveau de recettes
fiscales peut être obtenu par deux taux d’imposition différents (respectivement t1 et t2) situés
de part et d’autre du taux optimal (t∗). La zone comprise entre 0 et t∗ est qualifiée par Laffer
de « zone admissible » ou zone de rendements croissants, tandis qu’au-delà de t∗ il s’agit
d’une « zone inadmissible » ou zone de rendements décroissants

LES MODELES D’EVALUATION DU TAUX OPTIMAL DE TAXATION

Tout d’abord, dans l’optique du long terme et à travers sa modélisation des dépenses pu-
bliques productives, Barro (1991) intègre le rôle actif de la politique du gouvernement dans
un modèle standard de croissance endogène de Rebelo (1991). Ce modèle fondé sur un seul
secteur, présente l’avantage de traiter dans un cadre unifié, aussi bien l’effet positif des dé-

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penses publiques, que l’effet négatif de l’imposition des revenus. Autrement dit, ce modèle de
croissance endogène avec externalités des dépenses publiques (infrastructures par exemple)
rend compte de la relation non linéaire entre fiscalité et croissance. En effet, une augmenta-
tion du taux de taxation procure des ressources pour financer les dépenses publiques produc-
tives, mais réduit dans le même temps le rendement marginal net du capital privé. Cet arbi-
trage conduit à un effet seuil dans la relation dépenses publiques et croissance à long terme. Il
en résulte donc un niveau optimal des dépenses publiques productives qui équivaut à la taille
optimale de l’Etat.Le modèle de Barro (1990) suppose que le budget de l’Etat est équilibré.
Cette hypothèse est contraire aux observations empiriques, puisque les déficits publics ne
s’annulent pas en moyenne sur les durées très longues (Villieu, 2015)

Ensuite, Scully (1998) par un modèle à deux secteurs, a montré que plus la taille de l’Etat
augmente en pourcentage dans une économie, et plus la croissance économique diminue de
manière significative, car les ressources sont utilisées de manière moins efficace. L’auteur si-
tue la taille optimale de l’Etat à environ un cinquième de la taille de l’économie d’un pays. Le
modèle de Scully est considéré comme une alternative au modèle du taux d’imposition opti-
mal de Barro, puisqu’il détermine aussi une relation entre le niveau d’imposition et la crois-
sance.

En ce qui concerne le modèle de Vedder et Gallaway (1998), les auteurs mettent en évidence
l’approche théorique d’Armey. Le modèle de ces auteurs assure la prévalence d’une relation
quadratique entre la croissance économique et le taux de pression fiscale.

QUELQUES TRAVAUX EMPIRIQUES

Au plan empirique, les travaux de recherche se focalisent sur la détermination du taux optimal
d’imposition, et sur la détermination du niveau optimal des dépenses publiques.

Concernant les travaux sur la détermination du taux optimal d’imposition, Colin Clark (1940)
a montré que le prélèvement fiscal ne devrait pas excéder le quart (25 %). Les Physiocrates,
en revanche, pensent que ce seuil se situerait aux alentours de 20 %.

Scully (1996, 2000) a mis en évidence l’existence d’une relation en U inversé dans le cas de
la nouvelle Zélande sur la période allant de 1927-1994. Il obtient un taux de taxation qui
maximise le taux de croissance de l’ordre de 20 % du PIB.

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Saibu (2015) détermine de manière empirique le taux d’imposition optimal pour le Nigeria et
l’Afrique du Sud. Il rejette l’hypothèse de non-linéarité des effets de l’impôt, dans le cadre de
l’Afrique du Sud, alors qu’une relation non linéaire significative est constatée dans le cas du
Nigeria. Ses résultats aboutissent à un taux d’imposition optimal d’environ 15% du PIB par
habitant pour l’Afrique du Sud et 30% pour le Nigéria. Dans le cadre de l’Union Economique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), pour la période allant de 1980 à 2016, Amedanou
(2019), à l’aide d’un modèle d’optimisation de Scully et d’un modèle quadratique est parvenu
respectivement au taux optimal de 21,04% et de 23, 8%.

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