1045 Mars 2022 Logistique
1045 Mars 2022 Logistique
1045 Mars 2022 Logistique
org
60e année
Numéro 1045
15 mars -
15 avril 2022
Dispensé de timbrage
autorisation n
n° 956
L’INVITÉ DE CONJONCTURE
HAMID BENTAHAR
Logistique
Le Maroc, hub
entre l’Europe
et l’Afrique ?
Le Maroc a toujours été un carrefour naturel des civilisations de par sa situation géographique exceptionnelle.
Quoi de plus logique de choisir d’en faire un réel atout géostratégique ? Initié il y a quelques années déjà, le choix du
Royaume de se positionner en tant que hub africain prend aujourd’hui une nouvelle dimension. En effet, après la
crise du Covid-19 et la réorganisation des chaines de valeurs internationales qu’elle a engendrée, le Maroc devient
un partenaire de premier plan, en particulier pour l’Europe qui cherche à diminuer sa dépendance vis-à-vis de
l’Asie. De plus, dans un contexte où le prix de l’énergie est en pleine explosion et où la décarbonation devient un
enjeu incontournable, il est plus que jamais pertinent et urgent de raccourcir les chaines logistiques.
Afin de concrétiser cette vision de hub logistique africain, le Maroc a engagé de multiples chantiers tels que les ports
de Dakhla Atlantique et de Nador West Med. Si d’importantes avancées ont été réalisées, le secteur du transport et
de la logistique doit être mieux structuré en vue de devenir un véritable levier des différentes stratégies sectorielles
du Maroc.
Depuis toujours, l’une des missions essentielles de la CFCIM est d’accompagner le déploiement de ces grandes
stratégies et de contribuer ainsi au rayonnement international du Royaume. Nous proposons en effet aux
entreprises différents outils pour les aider à se développer ou à s’implanter à l’étranger. Citons notamment la
prochaine édition des Journées économiques dédiées à l’aéronautique qui se tiendra ce mois de mars à Toulouse et
qui, je l’espère, sera une source d’opportunités et de business pour de nombreux opérateurs marocains et français.
En plus d’être un hub, le Maroc est aussi, sur le plan touristique, une destination. Ce mois-ci, Conjoncture reçoit
justement comme invité Hamid Bentahar, Président de la Confédération Nationale du Tourisme, afin de faire le
point sur les dernières évolutions concernant ce secteur durement touché par la pandémie.
Conjoncture est édité par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc 15, avenue Mers Sultan
20 130 Casablanca. Tél. LG : 05 22 20 90 90. Fax : 05 22 20 01 30. E-mail : [email protected]. Site Web : www.cfcim.org
Directeur de la publication Jean-Pascal Darriet Rédacteur en chef Jean-Charles Damblin Président du
Comité de rédaction Serge Mak Secrétaire de rédaction Nadia Kabbaj Ont collaboré à ce numéro Cécile Humbert-Bouvier, Laurence Jacquot, Société de
Bourse M.S.IN, Sofya Benchekroun, Rémy Pigaglio, Thomas Brun, les administrateurs et collaborateurs de la CFCIM Crédits photos CFCIM, Shutterstock, Fotolia,
Ambassade de France, DR Conception graphique Sophie Goldryng Mise en page Mohamed Afandi Impression Direct Print (Procédé CTP) ISSN : 28 510 164
Numéro tiré à 7 000 exemplaires.
Echos International
18 L’UE promet 150 milliards d’euros d’investissements en
Afrique
19 Plan de 43 milliards d’euros pour la souveraineté de l’EU
19
dans les semi-conducteurs
19 Le Maroc et Israël veulent renforcer leurs liens économiques
ZOOM 21
Logistique : le Maroc, hub entre
l’Europe et l’Afrique ?
22 Un hub logistique international en devenir
26 Entretien avec Mohammed Yousfi, Directeur Général de l’Agence
Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL)
28 Entretien avec Hicham Mellakh, Président de la Commission
compétitivité logistique et énergétique de la CGEM et associé
gérant de Transmel Group
29 Les nouvelles ambitions logistiques du Sud
Initiatives durables
30
30 La Fondation Oum Kelthoum inaugure un centre de santé à
Sidi Moumen
30 One Ocean Summit : 30 Chefs d’État s’engagent à protéger
la haute mer
Actus CFCIM
32
36
Mission de prospection Bpifrance
Rencontre Nouveaux Adhérents
32
37 Réunion d’information sur les libéralités immobilières
37 Le Kluster CFCIM lance son premier after-work
On en parle aussi...
46 L’association du mois : Institution Tahar Sebti
U
n communiqué du cabinet royal a annoncé, le
16 février dernier, la décision de Sa Majesté le
Roi Mohammed VI de consacrer 10 milliards
de dirhams à la lutte contre les effets de la
sécheresse historique que subit le Royaume cette année.
Le communiqué indique que la « moyenne nationale
des précipitations a atteint à ce jour 75 mm, enregistrant
ainsi un déficit de 64 % en comparaison avec une saison
normale ». Le programme annoncé s’articule autour de
trois axes. Le premier concerne la protection du capital
animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux. Le
second porte sur l’assurance agricole. Enfin, le troisième
axe est consacré à l’allègement des charges financières
des agriculteurs et des professionnels, le financement des
opérations d’approvisionnement du marché national en blé
et fourrages, en plus du financement des investissements
© Shutterstock
T
otal Eren, une entreprise détenue à 30 % par le géant Il pourrait aussi être employé comme source d’énergie à l’avenir.
français Total spécialisée dans le développement de Les travaux, selon Le Desk, devraient être terminés en 2025 pour
projets d’énergies renouvelables, prévoirait d’investir un démarrage en 2027.
100 milliards de dirhams dans l’hydrogène et
l’ammoniac verts au Maroc, selon le site d’informations Le Desk.
L’information a été ensuite confirmée par l’agence Ecofin. Le
projet vise à coupler le solaire et l’éolien, pour une puissance de
10 GW. Il serait localisé dans la région de Guelmim-Oued Noun.
Selon Le Desk, le feu vert a été donné le 25 novembre dernier
par la Commission Régionale Unifiée d’Investissement. La
surface concernée atteindrait 170 000 ha. Le projet permettrait
de fournir autant le marché local que l’export. L’hydrogène est
sont souvent présenté comme une énergie majeure du futur.
Il demande néanmoins une quantité importante d’énergie.
Le Maroc annonce vouloir développer un secteur consacré à
© Shutterstock
À
l’occasion d’une séance de travail consacrée à la La charte comporte aussi des mesures d’appui aux projets à
nouvelle charte de l’investissement présidée par Sa caractère stratégique comme ceux de l’industrie de défense ou
Majesté le Roi Mohammed VI le 16 février dernier, les l’industrie pharmaceutique. La charte actuellement en vigueur a
grandes lignes du document ont été dévoilées dans été publiée en 1995.
un communiqué du Cabinet Royal. Selon ce dernier, son objectif
est « d’inverser la tendance actuelle où l’investissement privé
représente près d’un tiers seulement de l’investissement total,
l’investissement public représentant les deux tiers. [Le projet]
prévoit ainsi de porter la part de l’investissement privé aux deux
tiers de l’investissement total à l’horizon 2035 ». La nouvelle charte
prévoirait en effet un « dispositif de soutien principal » composé
de trois volets. Le premier inclut des primes communes en soutien
aux investissements « en ligne avec les Hautes Orientations
Royales, les objectifs du Nouveau Modèle de Développement et
les priorités fixées par le gouvernement ». Le second concerne
une prime territoriale additionnelle, « visant à encourager
© Shutterstock
l’investissement dans les provinces les moins favorisées ». Le
troisième prévoit une prime sectorielle additionnelle, « accordant
des incitations en vue de dynamiser les secteurs porteurs ».
L
e cabinet Inforisk a publié mi-février dernier une étude
intitulée « Créations Maroc 2021 : un fort trend haussier
initié avec la période Covid », relayée par l’agence MAP,
qui montre que la création d’entreprises a fortement
augmenté en 2021. 54 408 entreprises ont ainsi été créées, ce qui
représente une progression de 30 % par rapport à 2020, année
qui avait été marquée par le début de la pandémie de Covid-19.
99,48 % de ces entreprises sont des SARL et 0,27 % sont des SA.
C’est la capitale économique, Casablanca, qui concentre le plus de
créations, avec 24 % du total, devant Tanger (9 %), Marrakech (9 %),
et Rabat (6 %). Quelques jours plus tôt, le Haut-Commissariat au
Plan (HCP) présentait de son côté une étude sur les effets de la
crise du Covid-19 sur l’activité des entreprises. Celle-ci montrait
que près d’un tiers des entreprises du Maroc avaient arrêté leur
activité en 2021. La durée de cet arrêt a été en moyenne de 143
jours. 4 entreprises sur 5 ont par ailleurs subi une baisse d’activités
par rapport à la période pré-pandémie. 2 entreprises sur 5 ont
réduit leurs effectifs. Le HCP s’est aussi penché sur la réaction des
entreprises à la crise. Ainsi, les entreprises ont largement appliqué
les mesures préventives sur les lieux de travail. 74 % d’entre
© Shutterstock
© Shutterstock
5,4 Md MAD
La présidence française qui a pour ambition
d’avancer vers une Europe plus souveraine,
plus verte, plus numérique, plus sociale et
plus humaine a placé l’Afrique au cœur de
ses priorités en vue d’un partenariat politique
renouvelé et mutuellement avantageux.
Le Maroc, qui est aujourd’hui un acteur Les dépenses de compensation
économique et politique incontournable en hausse
du continent africain et qui mène une
S
diplomatie active sur le continent, est à cet
égard un partenaire de 1er plan pour la France elon le bulletin mensuel de
et l’Union européenne en Afrique. C’est statistiques des finances
aussi le cas pour nos entreprises qui sont publiques publié par la
Cécile HUMBERT- plusieurs à avoir installé leur siège régional Trésorerie générale du
BOUVIER Afrique ou certaines de leurs fonctions Royaume, les dépenses dédiées
support pour le continent au Maroc. aux charges de compensation se
Les 17 et 18 mars aura lieu à Rabat la Outre l’appui réglementaire et financier sont élevées à 5,4 Md MAD sur
réunion des Conseillers du Commerce dont elles peuvent disposer grâce à cette le seul mois de janvier 2022. La
extérieur de la France (CCEF) du continent localisation, elles bénéficient également des caisse de compensation repré-
africain autour de la thématique « Maroc, ressources humaines qualifiées existant au sente au Maroc un outil incon-
plate-forme vers l’Afrique » organisée Maroc. L’entrée en vigueur de la Zlecaf leur tournable pour garantir la stabi-
par le comité Maroc des CCEF. Ces permettra également à terme d’avoir un
lité des prix du gaz butane et de
dirigeants français d’entreprises basées accès facilité au marché africain. C’est de
certaines denrées alimentaires de
sur le continent africain débattront toutes ces thématiques passionnantes que
pendant deux jours des questions de débattront les CCEF dans les jours à venir. base (blé tendre et sucre). A cet
égard, le budget qui lui est dédié
annuellement fait l’objet d’une
attention particulière, alors que
La Chronique économique les prix des matières premières
continuent de s’inscrire en hausse
Chiffres de l’inflation et perception du coût de la vie depuis plusieurs mois. En suivant
cette tendance, les dépenses de la
Dans le contexte de hausse des prix actuels, en neutralisant les effets des composants les caisse de compensation ont atteint
tirée par la hausse des cours de matières plus volatils, continue d’évoluer à des niveaux 5,4 Md MAD, ce qui correspond
premières, certains croient identifier une plus élevés, soit 3,6 % en décembre. BAM y à près de 32 % du budget annuel
déconnection entre les chiffres de l’inflation ajoute par ailleurs que la croissance du prix des qui lui est consacré dans la loi
officiels et le coût de la vie tel que ressenti carburants, sur lequel l’attention se focalise de Finances 2022. Les finances
par les marocains. Pour y répondre, on pourra actuellement, avait été de 19,9 % en décembre publiques du Royaume sont donc
consulter dans le détail la dernière livraison de la après 25,5 % en novembre. susceptibles d’être significative-
« revue de la conjoncture économique » publiée Enfin, il faut rappeler que le panier de biens qui ment impactées par le coût de la
de façon bimestrielle par Bank Al Maghrib. sert de base de calcul à l’IPC comprend 22 % compensation dans les prochains
Cette publication offre une décomposition de « biens règlementés » dont les prix sont mois. Le budget alloué à la caisse
suffisamment détaillée de la croissance de compensés (butane, blé dur et blé tendre, sucre) de compensation, qui avait pour-
l’indice des prix à la consommation (IPC) ou administrés (eau, électricité, pain, tabac,
tant déjà été augmenté dans la loi
pour, à notre sens, permettre de réconcilier médicaments…). La contribution de ces biens
de Finances 2022 (17 Md MAD
le chiffre de l’inflation officiel selon BAM règlementés a été quasi-nulle en décembre
(3,2 % en décembre 2021) avec la perception (0,1 % en décembre) ce qui signifie que l’inflation contre 13,5 Md en 2021), pour-
de la variation du coût de la vie que peuvent sur la partie du panier à prix de marché (peut- rait ainsi devoir être réévalué à la
ressentir les ménages. être ce qu’il y a de plus approchant de l’inflation hausse et justifier l’adoption d’une
La revue de conjoncture économique rappelle perçue) était de 4 % en décembre. loi de Finances rectificative.
que l’inflation sous-jacente, supposée représen-
ter une inflation fondamentale de long-terme [email protected] [email protected]
L
entre autres la construction de britannique et dont les résultats
nouveaux barrages et de stations a réunion de lancement d’une étude portant sur la faisabilité des campagnes de forage sont
de dessalement ainsi que la d’une intégration tarifaire et billettique dans le réseau de jugés encourageants à ce stade
réutilisation des eaux usées. Transport Public de l’Agglomération de Rabat-Salé-Témara Réforme des Etablisse-
Leur mise en œuvre a connu des s’est tenue le 15 février dernier en présence du Président de
retards, en raison notamment l’Etablissement de Coopération Intercommunale (ECI) Al Assima, la Banque européenne pour la
de la pandémie. Des mesures M. Omar Sentissi, de la Directrice générale de la Société du Tramway reconstruction et le développe-
d’urgence ont par ailleurs été de Rabat-Salé (STRS), Mme Loubna Boutaleb, et de la Cheffe du ment (BERD) et le Ministère de
prises fin 2021 par le ministère Service économique, Mme Cécile Humbert-Bouvier. l’économie et des finances ont
de l’Equipement et de l’Eau dans L’étude a pour objectif de : renforcer l’intermodalité entre les réseaux signé un accord portant sur le
les zones les plus vulnérables de transport (tramway, bus et taxis) en développant l’intégration financement d’une assistance
(Moulouya, Oum Rabia et technique, sous forme de don,
Tansift). Le secteur agricole, tarifaire et billettique tout en assurant l’équilibre budgétaire,
pour accompagner la direction
qui consomme à lui seul plus renforcer l’accessibilité sociale et économique du réseau de transport des entreprises publiques et de
de 80 % des ressources en eau collectif et réduire l’empreinte énergétique de la mobilité urbaine en la privatisation (DEPF) dans le
du pays, est fortement impacté valorisant au maximum le réseau de transport collectif face à l’usage cadre de la réforme des Etablis-
par la sévérité de cet épisode de plus en plus important de la voiture particulière en ville. sements et Entreprises Publics
de sécheresse. Le Maroc a donc Cette étude, qui sera réalisée par les entreprises françaises Transitec (EEP). Cette assistance porte
lancé en février un programme et MT3 au bénéfice de l’ECI, de la STRS et de la Wilaya de la région, notamment sur l’appui à la mise
d’appui d’urgence au secteur est financée par le Fonds d’études et d’aide au secteur privé (FASEP), en place de la nouvelle Agence
(10 Mds MAD) à travers, en un outil en subvention géré par la Direction générale du Trésor du nationale des participations de
particulier : le développement de Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance français visant l’Etat et des mesures ciblées qui
l’assurance agricole, l’allégement bénéficieront à trois EEP (ONDA,
à amorcer des projets à forte valeur ajoutée, dans un double objectif
des charges financières des ADM et ONEE) auxquels la BERD
agriculteurs et des professionnels, de soutien à l’export et d’aide au développement.
Cette étude, qui durera près d’une année, s’inscrit dans un contexte a octroyé des prêts en 2020 pour
le financement des opérations un montant total de 300 M EUR.
d’approvisionnement du marché d’urbanisation croissante nécessitant de répondre aux besoins
national en blé et en fourrages et d’une agglomération de plus en plus mobile. En effet, le potentiel
le financement d’investissements d’augmentation de la mobilité dans la métropole est de +25 % dans
Retrouvez l’actualité du
innovants dans le domaine de la prochaine décennie.
l’irrigation. Service économique sur
[email protected]
[email protected]
Indicateurs économiques
et financiers
Retrouvez chaque mois dans Conjoncture les principaux
indicateurs économiques et financiers du Maroc.
Une rubrique réalisée par la société de Bourse M.S.IN.
36 480 21 063
Janvier
Janvier
2021
19 711
2021
24 916
- 11 564 0
50 905 21 591
Janvier
2022
Janvier
30 645
2022
27 718
- 20 260 5 400
Importations globales Exportations globales Déficit commercial Recettes ordinaires Dépenses ordinaires Compensation
14 000 3 000
11 000 1 500
8 000 0
déc. 21 jan. 22 fév. 22
Transferts MRE Recettes voyages Volume MC (MMAD) MASI
Inflation
Au titre du premier mois de l'année 2022, l'inflation continue d'évoluer à un
niveau élevé, s'établissant à 3,1% contre 3,2% en décembre 2021.
(en glissement annuel)
3,5%
3,0%
2,5% 3,1 %
Inflation
2,0%
1,5%
1,0%
0,5%
0,0%
- 0,5%
- 1,0%
nov. 20 déc.20 janv. 21 fév. 21 mars 21 avril 21 mai 21 juin 21 juil. 21 août 21 sept.21 oct.21 nov.21 déc. 21 janv. 22
C
Crédit bancaire
Var %/pts
Au terme du mois de janvier 2022, les crédits
A
Importations globales (en mdh) janv. 21/ 36 480 50 905 39,54% bancaires ont enregistré une progression de
b
Exportations globales (en mdh) janv. 22 24 916 30 645 22,99% 33,4 % par rapport à la même période en 2021
Échanges Déficit commercial -11 564 -20 260 75,20% pour atteindre 965,5 milliards de dirhams.
p
Cette évolution a concerné, notamment, les
C
extérieurs Taux de couverture (en %) 68,3% 60,2% -810,01 Pbs
ccrédits de trésorerie (+7,5 % ou 15,7 milliards
Transferts des MRE (en mdh) 6 748 6 091 -9,74% de dirhams), les crédits à l’immobilier (+3,2 %
d
Recettes voyages (en mdh) 2 565 1 062 -58,60% ou 9 milliards de dirhams) et les crédits à
o
Agrégat M3 (en mdh) janv. 21/ 1 477 496 1 550 321 4,93%
lla consommation (+2,5 % ou 1,3 milliard de
dirhams). En revanche, les crédits à l’équipe-
d
Réserves Internationale Nettes janv. 22 ment ont connu une baisse de -3,6 % ou 6,4
m
(en mdh) 313 897 331 089 5,48% milliards de dirhams. Ainsi, les créances en
m
Créances nettes sur l’adminis- ssouffrance ont bondi de 3,4 % à 84 196 mil-
Monnaie tration centrale (en mdh) 243 397 290 786 19,47% llions de dirhams par rapport à janvier 2021
een raison notamment de la montée des risques
et Créances sur l’économie (en mdh) 1 120 203 1 165 020 4,00%
lliés aux impacts de la crise du Covid-19.
crédit Dont Créances des AID (en mdh) 941 055 974 404 3,54%
Crédit bancaire 933 943 965 483 3,38% Revenus annuels des sociétés cotées
Crédits immobiliers (en mdh) 282 863 291 832 3,17% Le chiffre d’affaires global de la cote casa-
L
Crédits à l’équipement (en mdh) 178 379 172 020 -3,56% blancaise au titre de l’année 2021 ressort en
b
hausse de 9,7 %, en atteignant 254,7 milliards
h
Crédits à la consommation (en mdh) 54 346 55 714 2,52% de dirhams contre 232,1 milliards de dirhams
d
Indice des prix à la consomma- janv. 21/ un an auparavant, soit 22,6 milliards de
u
tion (100=2006) janv. 22 cchiffre d’affaires additionnel. Cette évolution
positive intervient dans un contexte marqué
p
Indice des prix à la consommation 102,3 105,5 3,13%
par (i) la reprise de la demande mondiale, (ii)
p
Produits alimentaires 100,7 105,0 4,27% lla reprise progressive en 2021 de certains
Prix
Produits non-alimentaires 103,4 105,8 2,32% ssecteurs clés cotés, (iii) l’avancement de la
Taux de change (prix vente) ccampagne nationale de vaccination contre
1 EURO déc. 21/ 10,5 10,7 1,91% lle Covid-19, (iv) le redressement de l’acti-
vité économique en lien avec l’assouplisse-
v
1 $ US fév. 22 9,3 9,6 2,96%
ment des restrictions liées au Covid-19 et
m
Taux d’intérêt (en %) Pb ((v) la bonne campagne agricole 2020/2021.
(52 semaines) déc. 21/ 1,56% 1,63% - Au niveau sectoriel, parmi 24 secteurs repré-
A
Taux ssentés à la cote de Bourse de Casablanca, les
(2 ans) fév. 22 1,73% 1,82% 9,0
d’intérêt performances positives ont concerné 22
p
(5 ans) 2,01% 2,09% 8,0 ssecteurs, dont en particulier les indices des
(10 ans) 2,64% 2,40% -24,0 ssecteurs du BTP et matériaux de construc-
Bourse MASI (en points) déc. 21/ 13 358,32 13 071,04 -2,15% ttion (+4,8 milliards de dirhams), du Pétrole
eet gaz (+4 milliards de dirhams) et de Mines
Des MSI20 (en points) fév. 22 1 085,71 1 055,71 -2,76%
((+2,5 milliards de dirhams).
valeurs
Bourse de Casablanca
Activités sectorielles Au terme du mois de février 2022, le MASI
A
Energie totale appelée (GWH) déc. 20/ 38 372 40 512 5,58% ss’est établi à 13 071,04 points, affichant une
Énergie performance annuelle de -2,15 %.
p
Consommation d’électricité (GWH) déc. 21 30 284 31 957 5,52%
Au niveau sectoriel, les plus fortes perfor-
A
Exportation de l’Automobile (en MDH) jan. 21/ 7 899 6 988 -11,53% mances mensuelles ont respectivement été
m
Industrie
jan. 22 eenregistrées par les secteurs suivants : Immo-
Chiffre d’affaires à l’exportation de jan. 21/ 3 483 7 793 123,74% bilier (+5,49 %), Chimie (+3,94 %) et Boissons
b
Mines ((+2,04 %). Les performances négatives du
l’OCPE (MDH) jan. 22
mois ont concerné, notamment, Ingénieries
m
Débarquements de la pêche côtière jan. 21/ 72 47 -34,72% eet biens d’équipement industriels (-25,5 %),
Ports
(mille tonnes) jan. 22 Sylviculture et papier (-12,8 %) et Bâtiment
S
eet matériaux de construction (-11,8 %).
Vente de ciment (en milliers de tonnes) jan. 21/ 1 037 1 129 8,83% Quant à la capitalisation boursière, elle s’est
Q
Source : DEPF, Bank Al Maghrib
BTP
jan. 22 éétablie à 681,9 milliards de dirhams, en baisse
Marché Ventes automobiles au Maroc fév. 21/ 14 111 13 497 -4,35% de 1,3 % par rapport à fin 2021.
d
d’Auto- (en unités) fév. 22
Département Analyse & Recherches
mobile M
M.S.IN société de bourse
E
n visite au Maroc et au Sénégal en février dernier, la
Présidente de la Commission Européenne Ursula
von der Leyen a annoncé que l’UE prévoyait
d’investir 150 milliards d’euros en Afrique dans
le cadre de son initiative Global Gateway. Cette stratégie,
lancée en décembre 2021, vise à mobiliser jusqu’à 300
milliards d’euros jusqu’en 2027 à travers des partenariats
noués avec des pays de différentes régions du monde dans des
secteurs jugés stratégiques tels que le numérique, le climat et
l’énergie, ou encore la santé. Global Gateway est vu comme
la réponse de l’UE à la Nouvelle route de la soie chinoise, qui
déploie aussi des partenariats sur toute la planète, et dont
le Maroc fait partie. Avec l’annonce des investissements en
Afrique, le continent semble donc occuper une place centrale
dans la stratégie européenne. Ursula von der Leyen, après sa
rencontre avec le Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch
le 9 février dernier, a déclaré que l’UE investirait 1,6 milliard
d’euros au Maroc. L’Union et le Royaume sont liés par un
« Partenariat euro-marocain pour une prospérité partagée »
© Shutterstock
depuis 2019. Ursula von der Leyen a indiqué cette fois que
l’UE et le Maroc s’engageraient dans un « Partenariat vert
pour le développement durable ».
L
e Président français Emmanuel Macron est intervenu en
février dernier au Forum des Mondes Méditerranéens
organisé à Marseille et dont il est à l’initiative. Dans un
discours relayé par l’AFP, il a mis en avant « ceux qui viennent
de l’autre rive de la Méditerranée » qui sont « une chance de faire la
France en plus grand » et a défendu « la richesse plurielle de la France ».
« Nos diasporas, nos binationaux sont une chance formidable pour la
France et nous devons les aider à réussir y compris de l’autre côté de la
Méditerranée », a estimé le Chef de l’État français. Il a ainsi annoncé la
création d’un fonds de 100 millions d’euros pour « les entrepreneurs
vivant en France qui veulent investir au Maghreb ». La « banque
publique d’investissement [Bpifrance, NDLR] y aura un rôle, mais je
sais que d’autres fonds sont intéressés », a indiqué Emmanuel Macron
dans son discours. Il a en outre annoncé la création d’un fonds de 3
millions d’euros géré par l’Agence Française de Développement (AFD)
et destiné aux initiatives de la société civile.
L
a Commission européenne a proposé, le 8 février
dernier, de consacrer 43 milliards d’euros à l’industrie
des semi-conducteurs dans le but de réduire sa
dépendance vis-à-vis de l’Asie, rapporte l’AFP. « Nous
nous sommes fixé l’objectif d’avoir 20 % du marché mondial en
2030 », soit deux fois plus qu’aujourd’hui, a déclaré la Présidente
de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen. Cela représenterait
une multiplication par quatre de la production semi-conducteurs
sur le territoire européen, compte tenu de la croissance du
secteur. Le plan doit encore être approuvé par les États-membres
et le Parlement européen. La crise liée à la pandémie de Covid-19
a causé une pénurie internationale de ces composants devenus
indispensables dans l’industrie automobile, les téléphones
mobiles ou encore l’informatique. Cette situation inédite a
provoqué une prise de conscience brutale au sein de l’Union
européenne, qui s’est penchée sur les moyens de recouvrer une
partie de sa souveraineté dans le domaine. Une même dynamique
© Shutterstock
a lieu aux États-Unis, rappelle l’AFP, qui devraient mettre en
œuvre un plan de 52 milliards de dollars pour relocaliser la
fabrication de puces électroniques.
L
a Ministre israélienne de
l’Économie, Orna Barbivai,
a effectué une visite au
Maroc mi-février dernier, la
première depuis la reprise des relations
diplomatiques entre les deux pays en
décembre 2020. Lors d’une rencontre
avec le Ministre de l’Industrie et du
Commerce, Ryad Mezzour, un accord
de coopération économique a été signé.
Selon le Ministère de l’Industrie, celui-ci
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B
énéficiant d’une situation géogra- Des infrastructures maritimes à la hauteur
phique idéale entre l’Europe et le Depuis plus d’une décennie, le Maroc multiplie
reste de l’Afrique, le Maroc affiche ainsi les efforts pour se doter d’équipements de
depuis plusieurs années son ambi- transport et de logistique de niveau international.
tion de devenir un hub logistique Pilier du commerce mondial, le réseau maritime y
incontournable entre les deux continents. En effet, a notamment pris une envergure exceptionnelle
son statut avancé avec l’Union européenne et son grâce à Tanger Med, qui est devenu le 1er port à
engagement pour une coopération Sud-Sud, porté conteneurs de tout le bassin méditerranéen.
par la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Ce complexe portuaire, situé sur le détroit
légitiment ce leadership recherché. de Gibraltar et connecté à plus de 180 ports
Pour développer une telle plateforme d’inter- mondiaux, offre d’importantes capacités de
connexion, le Royaume investit sans cesse dans traitement : 9 millions de conteneurs, 7 millions
les infrastructures et entretient une dynamique de passagers, 700 000 camions et 1 million de
susceptible d’attirer de plus en plus de flux inter- véhicules par an. En outre, la plateforme est dotée
nationaux. d’une zone franche logistique de 300 ha, idéale
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Par ailleurs, à l’intérieur des terres, les routes et
les chemins de fer se développent pour offrir une
interconnexion de plus en plus fine entre les ports,
les aéroports et les différentes zones logistiques.
Depuis l’installation de l’usine Renault à Tanger
il y a 10 ans, le transport ferroviaire de voitures est
par exemple devenu incontournable. ferroviaire et les aéroports, le Royaume permet un
Aujourd’hui, après l’installation de l’usine transport multimodal particulièrement apprécié
Peugeot à Kénitra, ce sont près de 500 000 par les opérateurs pour massifier les flux au sein
véhicules qui sont transportés chaque année par des zones logistiques.
l’Office National des Chemins de Fer (ONCF). Autre acteur international présent dans le
Là encore, le Maroc veut aller plus loin, et pays depuis les années 1980, Dachser Maroc
notamment plus au sud. En janvier dernier, est également convaincu par le potentiel du
le Ministre du Transport et de la Logistique, Royaume : « nous faisons parfaitement le lien
Mohamed Abdeljalil, a en effet indiqué que la entre l’Europe, où nous disposons du réseau le
réalisation de la voie ferrée reliant Marrakech et plus étendu, et le Maroc, où nous accompagnons
Agadir est l’une des priorités du plan de l’ONCF. nos clients sur toute la chaîne logistique en notre
« Le Royaume possède d’indéniables atouts, Le Royaume nom propre, avec des départs hebdomadaires,
estime Christophe Colloc, tels que la stabilité voire quotidiens vers la France », explique son
politique, les infrastructures, les accords de libre-
permet un trans- Directeur Général, M’Hamed Chraibi. « Cela offre
échange, les stratégies sectorielles ou encore les port multimodal une grande flexibilité pour les industriels et même
ressources humaines, qui font de lui une place les petits donneurs d’ordre », poursuit-il.
privilégiée pour les entreprises internationales particulièrement En plus, d’après lui, « le Maroc, grâce notamment
qui souhaitent s’y installer. Le Maroc est en train à Tanger Med, est bien positionné pour les flux
de devenir un hub incontournable. » Le Groupe
apprécié des monde – monde, avec la possibilité de faire de la
CMA-CGM, qui est présent dans le pays depuis opérateurs pour manipulation de marchandises tout en étant dans
1983, envisage d’ailleurs de s’y développer une fiction d’extraterritorialité ». Cette option
davantage : « nous occupons aujourd’hui une massi"er les !ux permet ainsi aux opérateurs internationaux
position de leader sur le transport maritime, en au sein des zones de regrouper des flux en provenance de toute
étant notamment le premier transporteur de la planète, pour les restructurer et les rediriger
produits agricoles marocains à l’export, et nous logistiques. ensuite vers d’autres régions du globe, sans
avons aussi l’ambition d’y devenir un leader dans contraintes.
la logistique, avec notre filiale CEVA Logistics ».
Le développement des !ux vers l’Afrique
Une connexion facilitée avec l’Europe Parmi eux, les flux vers l’Afrique s’intensifient et
Il faut dire aussi que la proximité géographique viennent s’ajouter à ceux générés par le transport
de l’Europe offre différentes solutions pour des marchandises produites au Maroc et
l’acheminement des marchandises. Au-delà du exportées vers le reste du continent. Ainsi, environ
complexe de Tanger Med, et ses atouts logistiques 40 % des flux conteneurisés traités actuellement
indiscutables, le Maroc ne se situe qu’à 14 km à Tanger Med ont pour origine ou destination
de l’Espagne et peut ainsi faire traverser de l’Afrique, avec des connexions hebdomadaires
nombreux camions. De plus, en rajoutant le réseau vers une quarantaine de ports dans 20 pays.
« En ce qui concerne les échanges entre le Maroc et D’autres zones, telles que la ZAI aéronautique
l’Afrique, explique M’Hamed Chraibi, nous avons près de l’aéroport de Casablanca, confirment que
des flux quotidiens en aérien et en maritime. Il l’argument logistique fonctionne bien pour attirer
s’agit de productions marocaines qui partent les Investissements directs étrangers (IDE) et
à l’export ou bien des flux monde – monde, ainsi massifier les flux.
qui bénéficient notamment de notre entrepôt Depuis le début de la pandémie, cette tendance
logistique de 6 000 m2 à Tanger Med. Cela permet semble se renforcer, sous l’impulsion des entre-
par exemple à des marchandises provenant d’Asie prises européennes qui souhaitent relocaliser
d’être ensuite envoyées en Europe, au Maroc ou une partie de leur production à proximité de
encore en Afrique de l’Ouest. » leurs pays, pour plus de flexibilité. Dans cette
S’ils sont, jusqu’à présent, moins utilisés, les perspective, selon Christophe Colloc, « l’indus-
camions demeurent eux aussi un atout pour le trie marocaine est particulièrement bien posi-
Maroc, en particulier pour les flux à destination tionnée. Séparé seulement par 14 km de mer de
ou en provenance du continent africain. Mais l’Espagne, le Royaume se voit devenir une base
il s’agit là d’une affaire de spécialistes et peu arrière industrielle de l’Europe (…) Une relocali-
d’opérateurs le proposent. sation dans la région Europe-Méditerranée serait
un bon compromis entre les bas coûts de l’éloigne-
Spécialiste des routes africaines ment et ceux, très élevés, de la toute proximité. »
Abdeslam Ibn Jawhar, Directeur Général d’Anas
Transport, est de ceux-là : « je travaille avec ces Le Maroc comme base logistique
pays depuis les années 1990 et nos chauffeurs Dans ce scénario, le Maroc pourrait donc renforcer
connaissent très bien le terrain, avec ses sa position de hub logistique international,
contraintes et ses risques. De plus, nous avons d’autant plus que, selon Hicham Mellakh,
ouvert plusieurs bureaux régionaux qui nous L’argument Président de la Commission compétitivité
permettent d’être plus efficaces localement et logistique logistique et énergétique de la CGEM, certaines
d’assurer un meilleur suivi des transports ». Il sociétés internationales pourraient également
explique ainsi que ses camions remplissent des fonctionne bien venir uniquement pour bénéficier des
missions très spécifiques : « nous livrons aussi infrastructures logistiques (lire son interview
bien les Casques bleus au Mali que des industriels pour attirer les page 28). Une entreprise comme Decathlon, par
miniers ou pétroliers en Afrique de l’Ouest. De Investissements exemple, a montré la voie dès 2017 en ouvrant
même, nous transportons, en retour, des fruits du un centre logistique de 20 000 m2 à Tanger Med
Sénégal vers l’Europe, en complément des voies directs étrangers. pour approvisionner le Maroc et plusieurs pays
maritimes qu’ils empruntent habituellement. » d’Afrique notamment. Cinq ans plus tard, le
Pour lui, le transport routier est une pièce groupe français a doublé la superficie de son hub
importante du hub logistique que représente et exporte des millions de produits vers le reste du
le Royaume : « la position du Maroc et ses continent : Congo, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya,
infrastructures dans le Sud permettent d’assurer Sénégal, Afrique du Sud, etc.
parfaitement la logistique, avec de grandes zones D’autres distributeurs, tels que 3M ou Sharabati
de stockage et le transport multimodal. Nous Denim, ainsi que des logisticiens comme DHL,
proposons par exemple à nos clients d’utiliser à Gefo ou Nippon Express se montrent également
la fois le transport maritime et les camions qui très satisfaits de leur expérience marocaine, ce qui
sont plus flexibles. Une marchandise qui arrive est de nature à convaincre encore de nouvelles
au port d’Agadir peut ainsi être transportée par la multinationales.
route jusqu’en Europe si nécessaire. »
Des progrès attendus pour le NMD
Intéressantes perspectives post-Covid Toutefois, en dépit des grandes infrastructures et
En plus des infrastructures de transport et de des perspectives encourageantes, des progrès sont
logistique, le Maroc a également mis en place attendus pour concrétiser l’ambition du Royaume.
des zones d’accélération industrielles (ZAI) En ce sens, en 2021, la Commission spéciale sur
qui s’appuient justement sur les hubs locaux. le nouveau modèle de développement (NMD)
M’Hamed Chraibi rappelle ainsi qu’« au-delà du n’a pas manqué d’égratigner le secteur dans son
port, Tanger Med se positionne comme un pôle Rapport général : « l’ambition économique du
économique, avec plusieurs ZAI à moins de 80 Nouveau Modèle de Développement est de faire de
km. La proximité d’un tel hub logistique est en l’économie marocaine un hub multisectoriel ancré
effet un argument pour attirer les industriels. dans les chaînes de valeurs internationales. La
L’exemple de l’écosystème automobile qui s’y réalisation de cet objectif est largement tributaire
est créé montre la pertinence de la démarche. » de la capacité à moderniser et à structurer
Améliorer la compétitivité
Pour Hicham Mellakh, les prix élevés s’expliquent
principalement par deux facteurs : l’absence
de masse critique, qui déséquilibre les flux,
et l’atomisation du secteur, caractérisé par la
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présence de très nombreux petits opérateurs,
souvent précaires, voire informels. Sur ce dernier
point, une professionnalisation du domaine est
attendue depuis longtemps et c’est l’un des objectifs
de l’Agence Marocaine de Développement de la
Logistique (AMDL), qui multiplie les programmes
de soutien et d’accompagnement des petites Faire connaître l’offre du Maroc
entreprises, notamment par la formation (lire Enfin, pour massifier les flux et faire du pays
l’interview de son Directeur Général page 26). une destination logistique incontournable, il est
Parmi les chantiers prioritaires, celui de la indispensable de faire connaître l’offre du Royaume
digitalisation est plus que jamais d’actualité. à travers le monde, explique Hicham Mellakh. Une
Après deux ans de pandémie, les pratiques vision partagée par M’Hamed Chraibi, DG de
internationales ont encore progressé et plus Dachser Maroc : « pour aller plus loin, le Maroc doit
aucun acteur marocain ne peut rester en marge. donner plus de visibilité internationale à ce qu’il est
Les administrations marocaines ont montré capable de produire et de faire. Le lancement de la
l’exemple, par exemple avec le service PortNet marque Morocco Now et son plan d’action devrait
qui permet de dématérialiser plus de 70 % de répondre à cette problématique ».
la chaîne d’import-export. D’après Christophe Créée en octobre 2021 par l’Agence Marocaine de
Colloc, DG de CMA-CGM Maroc, cette tendance Développement des Investissements et Exporta-
devra se poursuivre pour améliorer globalement tions (AMDIE), cette nouvelle marque économique
la compétitivité du secteur : « il faudrait développer a en effet pour mission de bâtir le positionnement
davantage les moyens logistiques et accélérer du Maroc dans l’échiquier du commerce mondial.
les chantiers de dématérialisation et facilitation La logistique y occupe une place importante et les
des procédures, améliorer la connectivité avec différentes campagnes de communication inter-
les autres écosystèmes d’échange d’informations nationales devraient contribuer à promouvoir le
portuaires de par le monde et la mise en place Royaume comme hub de référence.
de moyens matériels et immatériels attractifs
d’investissements. » Thomas Brun
« Le Maroc dispose
des fondamentaux
pour développer une
vocation logistique
intercontinentale »
Conjoncture :Où en est la Stratégie nationale Par ailleurs, il est à noter que, dans le cadre du déploiement de la
de développement de la compétitivité logistique ? stratégie, le secteur de la logistique a pu identifier des objectifs clairs en
matière de formation. Ils se sont cristallisés à travers la définition d’un
Mohammed Yousfi : Depuis la signature plan national de formation, aligné avec les besoins du secteur et coiffant
en avril 2010 du contrat programme entre l’État et le secteur privé, la vingt et un métiers. La mise en œuvre de ce plan a donné naissance à
logistique au Maroc a connu des avancées notables concernant plusieurs plusieurs instituts spécialisés qui ont été créés par l’OFPPT ou déployés
aspects de la stratégie nationale. Il s’agit notamment du développement dans le cadre de la coopération internationale.
d’un réseau de zones logistiques, qui représente le barycentre de cette
stratégie. Quelles sont les priorités de l’AMDL pour renforcer la position
À ce titre, l’agence s’est attelée à initier un ensemble d’actions – dont du Maroc comme hub logistique entre l’Europe et l’Afrique ?
l’élaboration des schémas directeurs régionaux des zones logistiques L’AMDL veille au développement de zones logistiques de dimensions
ainsi que la détermination des premiers projets à déployer au niveau de régionales. D’ailleurs, certaines zones, à l’image de celles de Zenata et
chacune des douze régions du Royaume – permettant de déclencher une Tanger, comptent parmi le Réseau Transméditerranéen, qui découle de
réelle dynamique et de surmonter les difficultés liées à la mobilisation la coopération entre le Maroc et l’Union européenne. De plus, d’autres
du foncier. Ainsi, l’AMDL a entamé ce chantier prometteur avec zones de massification des flux seront implantées dans la zone sud du
le lancement de la première tranche de la zone logistique au sud Royaume, avec par exemple une zone logistique attenante au port de
d’Aït Melloul. Dakhla Atlantique ainsi que deux zones logistiques au niveau de Bir
Cette dynamique va se poursuivre pour faire aboutir de nouveaux Gandouz et de Guergarate. Ces zones se situent dans des emplacements
projets de zones logistiques à travers d’autres régions du Royaume, à géographiques privilégiés et bénéficient d’une connectivité adaptée
l’instar de Fès – Meknès, Marrakech – Safi et Beni Mellal – Khénifra. notamment aux aéroports, aux ports et aux réseaux routier et ferroviaire.
Cela permet ainsi un accès rapide et efficient aux différents marchés
Au-delà des zones logistiques, qu’en est-il de l’amélioration africains et européens.
de la performance des opérateurs ? L’agence œuvre également pour l’amélioration de la chaîne logistique
En ce qui concerne le développement de la performance des opérateurs import-export, en partenariat avec les acteurs concernés. Elle
logistiques, le secteur a connu l’installation au Maroc de grands coordonne ainsi le déploiement d’un plan d’action national qui vise à
acteurs, fournissant une offre diversifiée et répondant aux standards orienter l’action publique en vue de contribuer à la réduction des coûts
internationaux. logistiques, d’améliorer la fiabilité des chaînes logistiques et de réduire
De plus, afin d’accompagner les PME marocaines souhaitant s’aligner l’impact des opérations d’import-export sur l’environnement.
sur ces standards et rehausser le niveau de leurs pratiques, l’agence a Enfin, l’AMDL ambitionne d’intégrer le secteur logistique parmi
lancé un programme de mise à niveau intégrant un accompagnement les secteurs prioritaires couverts par la coopération entre l’Union
technique et financier des entreprises sur la période 2017-2021. Cette européenne, l’Afrique et le Maroc afin de contribuer à faciliter les
initiative s’est achevée avec succès et une deuxième édition est en cours échanges commerciaux et à renforcer les connexions avec les corridors
de préparation. stratégiques adjacents en Afrique et en Europe.
« Nous souhaite-
rions faire évoluer la
stratégie nationale »
Entretien avec Hicham Mellakh, Président
de la Commission compétitivité logistique et
énergétique de la CGEM et associé gérant de
Transmel Group
Conjoncture : Comment se porte le secteur les différents modes de transport. Il serait par exemple intéressant de
de la logistique au Maroc ? faciliter le lien entre fret aérien et transport routier avec des zones
logistiques autour des aéroports.
Hicham Mellakh : De nombreux progrès
ont été réalisés ces dernières années et les acteurs font de leur mieux, Quels sont les défis à relever pour devenir encore plus
mais il reste encore beaucoup à faire. Vu de l’extérieur, le secteur est compétitifs ?
toujours en retard dans certains domaines. Par exemple, les zones Il faut absolument accélérer la digitalisation de tous les acteurs.
logistiques prévues tardent à être créées, la digitalisation est trop rare En Europe, beaucoup de bourses de fret sont digitalisées, alors que les
et le secteur informel demeure prédominant. La stratégie nationale opérateurs marocains ne sont pas toujours capables de s’y connecter.
est pourtant ambitieuse, mais elle date un peu et, avec la CGEM, Il est nécessaire de les accompagner dans leur transformation digitale
nous souhaiterions la faire évoluer. De plus, la pandémie a bouleversé pour que l’ensemble du secteur devienne plus efficace et compétitif.
tous les flux mondiaux et c’est le bon moment pour améliorer notre Par ailleurs, il faut également se positionner au niveau de la décarbonation,
approche afin d’affronter les nouveaux défis ! qui est un critère important pour les entreprises internationales.
Par exemple, dans plusieurs pays européens, on voit que le ferroutage est
Dans ce contexte, le Maroc peut-il se positionner comme un souvent privilégié. C’est une piste à suivre aussi au Maroc, en imaginant
véritable hub logistique entre l’Europe et l’Afrique ? un mix route – rail jusqu’au sud du Royaume, pour être encore plus
Oui, car il a tous les atouts pour le faire, en particulier au niveau attractifs. Les consommateurs européens sont de plus en plus sensibles
des infrastructures. D’ailleurs, plusieurs grandes entreprises au bilan carbone des produits et le Maroc doit être au rendez-vous.
internationales ont choisi le Maroc comme hub logistique pour
l’Afrique, voire le monde. Par exemple, Decathlon et 3M se sont Comment travaille la CGEM sur ces sujets et quelles sont ses
installés à Tanger Med. recommandations ?
En plus des infrastructures, il y a dans cette région une réelle La CGEM suit et accompagne tous les projets qui peuvent permettre le
dynamique, impulsée notamment par le CRI, qui attire de plus en plus développement du Maroc en tant que hub logistique. Nous guidons les
de groupes internationaux. C’est le modèle à suivre dans l’ensemble du entreprises et nous sommes force de proposition pour le gouvernement.
Royaume, d’autant que la pandémie a renforcé la position du Maroc Nous pensons d’ailleurs que l’accès à l’information est un grand chantier
comme hub logistique pour les pays européens, où les industriels à mener : il faut que les chefs d’entreprise puissent consulter les études
privilégient dorénavant la proximité et la flexibilité pour leurs sectorielles, les analyses des flux logistiques et leurs coûts pour pouvoir
approvisionnements. prendre les bonnes décisions et progresser.
Enfin, il y a également la problématique des visas qui se pose pour accéder
Alors que manque-t-il pour devenir réellement incontour- à l’Europe : nous avons besoin d’une simplification pour les acteurs de
nable entre les deux continents ? service. En effet, nous sommes aux cœurs des flux internationaux et ces
Il faut accompagner tout cela par une vraie force de vente internationale difficultés font perdre du temps et de l’argent à tous les secteurs. On ne
pour donner de la visibilité à l’offre marocaine. L’objectif est d’arriver peut pas traiter les conducteurs routiers comme des voyageurs lambda.
rapidement à une taille critique pour massifier les flux et être toujours Les gouvernements doivent donc y penser sérieusement, car au-delà des
plus compétitifs. accords commerciaux il faut pouvoir transporter les marchandises !
Ensuite, il y a encore des progrès à faire au niveau des zones logistiques :
il est important de les déployer en favorisant la complémentarité entre Propos recueillis par Thomas Brun
L
a grande réussite du complexe zones logistiques sont prévues pour l’année
industrialo-portuaire de Tanger prochaine à Guergarate et à Bir Gandouz.
Med est-elle duplicable dans le sud Mobilisant un investissement de 160 millions de
du Maroc ? C’est en tout cas le défi dirhams, ces deux plateformes de 30 ha chacune
que veut relever la région de Dakhla, permettront de renforcer les flux d’import-export
porté par le nouveau modèle de développement entre le Royaume et les pays africains. Leur
des Provinces du Sud. En ce sens, plusieurs commercialisation a déjà commencé et, à ce jour,
projets lancés ces dernières années concernent les demandes reçues couvrent 60 % de la surface
des infrastructures de transport et de logistiques, des deux zones.
pour constituer un hub de référence aux portes de
l’Afrique subsaharienne. En attendant le train
Si le transport multimodal dans la région
L’immense projet Dakhla Atlantique bénéficiera aussi de l’aérien, avec notamment
Parmi eux, l’immense port de Dakhla Atlantique l’agrandissement programmé de l’aéroport de
symbolise parfaitement l’ambition de la région. Dakhla – qui passera de 3 000 à 10 000 m2, il
Situé à 40 km au nord de Dakhla, ce port en eaux faudra évidemment attendre plus longtemps pour
Deux zones logis- profondes sera, comme Tanger Med, adossé à une le fret ferroviaire. Dans un « policy paper » publié
tiques verront vaste zone industrialo-logistique de 1 650 ha. Son en septembre 2021, intitulé « Le corridor atlantique
objectif sera de repositionner toute la région sur les au service d’un partenariat UE - Afrique -
prochainement le routes maritimes internationales, en attirant plus Méditerranée », Tayeb Ghazi, économiste au Policy
de flux au Maroc tout en diminuant les coûts de Center for the New South, et Fathallah Oualalou,
jour à Guergarate fret. Il devrait être terminé en 2030 et nécessitera ex-ministre de l’Économie et des Finances,
et à Bir Gandouz. un investissement de 12,4 milliards de dirhams. estiment que « le Maroc œuvre avec sérieux pour
l’avancement de son corridor commercial entre
La voie expresse Tiznit - Dakhla l’Afrique de l’Ouest et l’Europe occidentale » et
Pour consolider les liaisons routières, un autre que le dispositif ferroviaire y aura toute sa place.
projet concerne la voie expresse Tiznit - Dakhla. Ils rappellent ainsi que le Plan Rail Maroc 2040
Ce chantier, qui devrait se terminer dans les consiste notamment à « mettre en place des projets
prochains mois, intègre le dédoublement sur de connexion ferroviaire des nouveaux ports, en
555 km de la route nationale n° 1 entre Tiznit et ligne avec la stratégie nationale en la matière, et
Laâyoune ainsi que l’élargissement à 9 m de visant à contribuer au développement portuaire,
la voie entre Laâyoune et Dakhla sur 500 km. industriel et logistique ». En ce sens, ils estiment
Cet aménagement, d’un coût de 10 milliards qu’« une grande priorité stratégique, aujourd’hui,
de dirhams, permettra d’améliorer la relation est la création d’une liaison ferroviaire à grande
commerciale entre le Maroc et la Mauritanie, ainsi vitesse entre Tanger et Lagouira. Laquelle
que les échanges avec l’Afrique subsaharienne. créera un corridor de transport commercial à
grande vitesse entre les rives de la Méditerranée
De nouvelles zones logistiques occidentale et la frontière de l’Afrique de l’Ouest ».
Dans l’optique de renforcer le positionnement
du Maroc en tant que hub vers l’Afrique, deux Thomas Brun
L
e Centre de santé Oum Kelthoum Al Walaa de maladies chroniques, la lutte contre la tuberculose, la santé de
Sidi Moumen a été inauguré le 22 janvier dernier, en la mère et de l’enfant, la santé scolaire, et les services bucco-
présence du Ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, du dentaires », détaille le document.
Wali de la région de Casablanca-Settat
Said Ahmidouch et du Président de la Fondation
Oum Kelthoum Mohamed Berrada. Implantée au
cœur du quartier populaire casablancais de Sidi
Moumen, la Fondation Oum Kelthoum offre toute
une palette de services aux habitants, de cours
d’alphabétisation, à des formations, en passant
par une nurserie, des cours de soutien scolaires,
des cours de musique, de théâtre… Le centre
de santé vient ainsi s’y ajouter. Il a été réalisé en
partenariat avec le Ministère de la Santé pour
un budget de 6,2 millions de dirhams, indique la
Fondation dans un communiqué. « Il a été doté de
différents équipements biomédicaux de base, et
devra fournir divers services de santé de proximité,
notamment les consultations et les traitements
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paramédicaux, en plus de la prise en charge des
L
e One Ocean Summit réuni à Brest autour d’Emmanuel
Macron, pour lequel le Chef du Gouvernement Aziz
Akhannouch représentait le Maroc, a été l’occasion de
nouveaux engagements des États pour protéger les océans.
Parmi les plus notables, les 27 États-membres de l’Union européenne
et 16 autres pays ont annoncé le lancement d’une coalition pour
conclure un traité destiné à protéger la haute mer. Des négociations
sur le sujet sous l’égide de l’ONU sont en cours depuis 2018, précise
l’AFP. Elles avaient été arrêtées par la pandémie de Covid-19. Les
États de l’UE et une dizaine d’autres pays se sont aussi dits favorables
au lancement de négociations pour un accord international contre
la pollution plastique. Cette décision a ensuite été validée par les
Nations unies début mars. Parmi les autres annonces du sommet, il y
a la création d’aires marines protégées, comme celle de 500 000 km
qui doit être mise en place en Polynésie française. Si des avancées ont
été saluées par les ONG de défense de l’environnement, certaines
ont estimé que les mesures étaient trop timides. « On a très peu
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© CFCIM
C
’est une belle délégation qui a été constituée lors la Mohammed Ouhmed, Directeur des Énergies Renouvelables et
dernière mission de Bpifrance au Maroc. Intitulé de l’Efficacité Énergétique au sein du Ministère de la Transition
« Explore & Match Industrie 4.0 et Transition Énergétique et du Développement Durable a ensuite effectué un
Energétique Maroc », l’événement a en effet rassemblé exposé sur le thème « La transition énergétique pour une croissance
16 entreprises françaises qui, outre un programme de réunions verte ».
d’information et de visites particulièrement riche, ont participé à Ensuite, une table ronde sur le thème de la « transition énergétique
une centaine de rendez-vous B to B personnalisés. et la décarbonation comme leviers de compétitivité de l’industrie
Cette mission a également été la première opération du nouveau marocaine » a été animée par Said Mouline, Directeur Général
bureau régional Afrique du Nord Bpifrance, basé à Casablanca de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE),
venant ainsi compléter ses autres implantations sur le continent, à Hanane Mourchid, Directrice Sustainability & Green Industrial
Abidjan, Dakar et Nairobi. Development d’OCP et José Antonio Primo, Directeur Général de
la Lafarge Holcim Maroc
Un programme riche en contenu et en rencontres networking Elle a été suivie par une seconde table ronde portant sur les
Le coup d’envoi de la mission a été donné au matin du 22 février mécanismes de financement pour une transition écologique et
par le séminaire de lancement visant à permettre aux entreprises énergétique, animée par Antoine Sallé de Chou, Directeur de la
participantes de mieux cerner le marché marocain ainsi que les Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement
besoins des principaux acheteurs. (BERD), Younes Aït Benothman, Associate Banker, en charge du
Après les allocutions de bienvenue de Jean-Pascal Darriet, Président secteur énergie (BERD), et Mokhtar Chemaou, Chargé de Missions
de la CFCIM, de Mael Mbaye, Responsable Afrique du Nord Transition Energétique et Numérique au sein de l’Agence Française
de Bpifrance et de Robin Villies, Responsable du Club ADEME de Développement (AFD).
International, les entreprises participantes se sont présentée à Le séminaire a été conclu par l’intervention de Pedro Novo, Directeur
l’occasion d’un tour de table. Exécutif, Directeur en charge des activités Export de Bpifrance.
Ensuite, différents intervenants ont dressé un tour d’horizon de L’après-midi a été dédiée à la visite de l’usine STMicroelectronics
la transition énergétique au Maroc. Rhita Benothmane, Chef du à Bouskoura et, le soir, un cocktail a été organisé en présence
Département Transformation Digitale de l’Economie au sein de notamment de l’Ambassadrice de France au Maroc. Le lendemain, la
l’Agence du Développement Digital (ADD) a présenté le projet mission s’est poursuivie par la visite de l’usine Cosumar à Aïn Sebaâ.
« Smart Factory » ou d’usine modèle 4.0. Le reste de la semaine a été dédié aux rendez-vous B to B.
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Table ronde sur le thème « Transition énergétique et la décarbonation
Délégation de la Mission Bpifrance. comme leviers de compétitivité de l’industrie marocaine ».
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Visite de l’usine STMicroelectronics à Bouskoura. Visite de l’usine Cosumar à Aïn Sebaâ.
De gauche à droite : Philippe-Edern Klein, Past-Président de la CFCIM, Serge Mucetti, Consul général de France à Casablanca, Mael Nbaye, Responsable
Afrique du Nord de Bpifrance, Pedro Novo, Directeur Exécutif, Directeur en charge des activités Export de Bpifrance, Hélène Le Gal, Ambassadrice de France
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au Maroc, Jean-Pascal Darriet, Président de la CFCIM, Claudia Gaudiau-Francisco, Première Vice-Présidente de la CFCIM, Serge Mak, Vice-Président Délégué
aux Relations Institutionnelles de la CFCIM, Jean-Marc Pons, Secrétaire Général de la CFCIM, Jean-Charles Damblin, Directeur Général de la CFCIM.
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Verbatim Verbatim
Jean-Pascal Darriet, Président de la CFCIM Hélène Le Gal, Ambassadrice de France au
Aujourd’hui, nul ne peut ignorer Maroc
le travail à réaliser au regard
du changement climatique, de Le Maroc est un acteur
ses effets sur l’ensemble des de référence en matière
populations de la planète. Ses énergétique. Souvenez-vous
effets que l’on voit ici sur le qu’il avait accueilli la COP22,
Maroc, un pays parmi d’autres après la COP21, et il a aujourd’hui
en stress hydrique et pour lequel des ambitions très importantes :
ce sujet d’efficacité énergétique 52 % d’énergies renouvelables
et d’industrie 4.0 a beaucoup de pour son mix énergétique qui
sens et pour lequel beaucoup reste très carboné. Beaucoup
d’efforts doivent être pensés, de projets sont déjà sortis ou
poursuivis et mis en avant. vont sortir de terre en matière
d’éolien, de solaire et, à terme,
l’hydrogène. Le pays est l’un des
mieux positionnés en matière
d’énergie renouvelable de par ses
Verbatim caractéristiques géographiques.
Pedro Novo, Directeur Exécutif, Directeur
en charge des activités Export de Bpifrance
Nous avons décidé de nous Verbatim
installer au Maroc autour Said Mouline, Directeur Général de
de nos passions que sont
l’entrepreneuriat, l’industrie, l’Agence Marocaine pour l’Efficacité
la technologie et en particulier Energétique (AMEE)
le climat. Nous avons construit
un plan qui vise à fédérer Aujourd’hui le Maroc a
un écosystème, à réunir des décidé d’avoir une politique
entrepreneurs de toute taille et très volontariste en matière
de toute maturité qui proposent d’énergies renouvelables,
des solutions et s’engagent d’efficacité énergétique,
pour améliorer l’impact du d’économie circulaire, de
climat, la production d’énergies valorisation des déchets, de
renouvelables, le traitement des décarbonation… Tous ces
déchets, la décarbonation… secteurs font l’objet d’une
volonté politique très forte,
portée au plus haut niveau
de l’État. (…) Les solutions
Verbatim liées à la question de l’eau,
de l’énergie ou de la sécurité
Robin Villies, alimentaire peuvent être
Responsable du Club amenées dans le cadre de est là, le modèle économique
partenariat public-privés, est là, et le financement
ADEME International d’échanges Nord-Sud et vert également. Nous avons
d’échanges Sud-Sud. Tous aujourd’hui des prix très
Le Maroc a été identifié par les investisseurs peuvent compétitifs au niveau des
nos membres comme un pays voir le Maroc comme un énergies renouvelables.
prioritaire, car nous avons hub vers tous les pays du C’est pourquoi, en tant
un partenariat économique continent avec lesquels nous que pays très dépendant
historique et que le Maroc a une travaillions. (…) Le Maroc énergétiquement, nous
volonté forte et un potentiel très a un objectif encore plus voulons montrer que les
fort en matière de transition fort en matière d’énergies solutions techniques existent
énergétique. renouvelables, car le potentiel et qu’elles sont économiques.
Rencontre
Nouveaux
Adhérents
L
e 7 février dernier a eu
la Rencontre Nouveaux
Adhérents. L’objectif de cet
événement networking est
de permettre aux entreprises ayant
récemment rejoint la CFCIM de faire
connaissance avec les anciens membres
© CFCIM
et aussi de présenter leur activités dans
le cadre d’un rapide pitch.»
L
e 3 février dernier, la communauté des adhérents
premium s’était donné rendez-vous à l’hôtel Hyatt
Regency de Casablanca. La rencontre, qui a rassemblé
une quarantaine de participants dans un cadre
convivial, a été une nouvelle fois l’occasion de découvrir les
services Premium et d’échanger avec les décideurs des plus
grandes entreprises au Maroc.
© CFCIM
L
e 1er février dernier, dans le cadre du cycle de réunions
d’information dédié au middle management, la
Commission Capital Humain de la CFCIM a organisé
une réunion d’information sur le thème « Défis et
enjeux du recrutement à l’ère du digital ». La rencontre a été
animée par Ilham Bahij, Directrice Générale du cabinet de
recrutement GO RH Maroc et Salaheddine Sabik, Directeur
des partenariats stratégiques du groupe Tectra et Président
© CFCIM
L
e 8 février dernier, la Commission Juridique Juridique et Fiscale de la CFCIM et Managing Partner chez
et Fiscale de la CFCIM a organisé une réunion Roudane & Partners Law Firm.
d’information sur le thème : « Les libéralités
immobilières : comment transmettre son
patrimoine et celui de sa société ? ». La rencontre
s’est tenue en présentiel dans les locaux de la CFCIM
et en distanciel, via la plateforme My CFCIM. Elle
a été animée par Maître Jad Aboulachbal, Notaire
à Casablanca, Abdelaziz Arji, Vice-Président de la
Commission Services aux Entreprises de la CFCIM,
Expert-comptable, Auditeur, Commissaire aux
comptes et fondateur du cabinet Eurodefi-Audit et
Radouane Astou, Fiscaliste, Ingénieur en économie
© CFCIM
appliquée. La réunion a été modérée par Maître
Nesrine Roudane, Présidente de la Commission
L
e 14 février dernier, la CFCIM a organisé le
premier After-Work sectoriel dédié à l’agro-agri.
La rencontre, qui s’est tenue à l’hôtel Barcelo de
Casablanca, avait pour objectif de rassembler
les opérateurs d’un même écosystème dans un cadre
convivial.
© CFCIM
L
e 9 février dernier, a eu lieu le premier after-work
organisé par le Kluster CFCIM. À cette occasion,
les participants ont notamment pu découvrir les
pitchs des startups sélectionnées suite aux appels à
candidatures successifs lancés dans le cadre de ce programme.
La communauté était également réunie autour des mentors
© CFCIM
L
a Commission Juridique et Fiscale de la CFCIM a organisé,
le 16 février dernier, une réunion d’information sur le thème
de paiement des
« Entreprises en difficulté : présentation des différentes
procédures et de leur intérêt ». La rencontre a été animée
entreprises
par Mohamed El Krimi, Expert-Comptable et modérée par Khalid
Lazraq, Vice-Président de la Commission Juridique et Fiscale de la
CFCIM.
© CFCIM
L
e 17 février dernier, la CFCIM a organisé en
partenariat avec Coface, un petit-déjeuner
d’information sur le thème « Enquête
Coface sur le comportement de paiement
des entreprises au Maroc ». La rencontre qui s’est
tenue en présentiel dans les locaux de la CFCIM et en
© CFCIM
L
e 23 février dernier, la Commission Juridique
et Fiscale de la CFCIM a organisé une réunion
d’information sur le thème « Enjeux et
risques de l’E-réputation de votre entreprise :
éclairages et bonnes pratiques ». La rencontre a été
animée par Raja Bensaoud, Juriste en droit des affaires
et professeur de l’enseignement supérieur, Sylvain
Alassaire, Médiateur agréé CME, Gérant-Associé du
Cabinet Alassaire Juriconseil et Amine Bouhassane,
DRH d’HEYME Maroc. Elle a été modérée par Maître
Nesrine Roudane, Présidente de la Commission
© CFCIM
D
ans le cadre du cycle de réunions
d’information dédié au middle
management, la Commission
Capital Humain de la CFCIM a
organisé, le 1er mars dernier, une 4e session
sur le thème « Le système d’appréciation :
outil clé de gestion des compétences et
de renforcement des performances ». La
rencontre a été animée par Mhamed Youssef
Bouabid, Fondateur de Skills Developpement
Partner et Salaheddine Sabik, Directeur des
partenariats stratégiques du groupe Tectra et
Président de la Commission Relations Sociales,
© CFCIM
Emploi et Formation Professionnelle de la
CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Clermont Ferrand,
SOMMET DE L'ELEVAGE 4 au 7 octobre Élevage
France
Contact :
Nadwa El Baine
[email protected]
À Meknès, réunion
d’information sur la
Loi de Finances
L
a Délégation Régionale de la CFCIM à Meknès
a organisé le 3 février dernier une réunion
d’information sur le thème « Les principales
mesures de la Loi de Finances 2022 ». La rencontre,
qui a rassemblé une soixantaine de participants au Centre
Régional d’Investissement de Meknès, a été animée par
© CFCIM
Karim Bennouna, Expert-Comptable, expert judiciaire
assermenté auprès de la Cour d’appel de Meknès.
L
e 24 février dernier, la Délégation Régionale de la
CFCIM à Tanger a organisé une réunion d’information
sur le thème : « Les principales mesures de la Loi de
Finances 2022 ». La rencontre qui a eu lieu à l’hôtel
Kenzi Solazur a été animée par Abdellatif Bernossi et Mme
Koods Bernossi, Experts-comptables au sein du Cabinet Moore
Bernossi.
© CFCIM
L
e 3 février dernier, la délégation de la CFCIM à
Laâyoune a organisé un petit-déjeuner d’information
sur le thème « Propreté et hygiène professionnelles,
quelles nouveautés pour les industries ? ». La
rencontre, qui a eu lieu à l’hôtel Beauport El Marsa à Laâyoune,
a été animée par Mohamed Bouchehba et Badr Eddine Id
© CFCIM
L
a Délégation Régionale de la
CFCIM à Marrakech a organisé
deux réunion d’information,
respectivement le 4 février et 24
février derniers. La première rencontre,
qui s’est tenue dans les locaux de la
délégation, portait sur le thème « Stratégie
de différenciation en période de crise ».
Elle a été animée par Sami Aitsahalia,
Directeur d’Evoe Consultants. La seconde
réunion d’information portait quant à elle
sur le thème : « Les principales mesures
de libéralisation et d’assouplissement de
la réglementation de change apportées
par l’instruction générale 2022 ». Elle
s’est tenue à la Cité de l’innovation de
Marrakech et a été animée par Mohamed
© CFCIM
After-work
CFCIM à Agadir
L
e 10 février dernier, la Délégation
Régionale de la CFCIM à Agadir a
organisé son premier After-work de
l’année. La rencontre, qui s’est déroulée
à l’hôtel Borjs Suites & SPA, a rassemblé une
cinquantaine d’entreprises opérant dans l’agro-
alimentaire, le BTP et la promotion immobilière,
ainsi que dans la logistique, le conseil et l’IT. Les
© CFCIM
Adhérents Industrie
AEROGOMMAGE NORD CASABLANCA
AFRIQUE
ARROUCHI SOUFIANE CASABLANCA
EL WAHA BETON Fabrication d’objets en ciment pour la construction ; MEKNÈS
commercialisation de matériaux de construction en gros ;
gestion et exploitation de toutes centrales à béton.
INTER GROUP Transformation de papier - Distribution d’articles CASABLANCA 05 22 47 56 37
PACKAGING d’emballage.
LABORATOIRES NILYS BERRECHID 05 22 96 49 34
TRADITIONNEL FASHION Couturière à façon habillement traditionnel. CASABLANCA
MF
Adhérents Services
AGRO PROCESS Installation industrielle électrique, automatisme, process- AGADIR 05 28 21 03 86
SOLUTION industriel et frigorifique, énergie et installation solaire,
étude consulting.
BIF LOGISTIC Transport routier national et international. CASABLANCA
CASA SOS Recrutement du personnel résidentiel et professionnel. CASABLANCA
CHRISTIAN KARI CASABLANCA
IMMOBILIER
CONSULTATIK SARL Travaux divers de construction, promotion immobilière. AGADIR
DOSING PROCESS Distribution des équipements de mesure de la qualité CASABLANCA
INNOVATION SERVICE des eaux de la marque HACH longue - Prominent SD eau,
Aquams, SCIM France.
EUROS AGENCY AFRICA Conseil en communication et affaires publiques. CASABLANCA
GROUPE TRANS Transport de marchandises, import export. AGADIR
AFRIQUIA
Nouvelle agence
TECTRA à Yaoundé
au Cameroun
T
ECTRA ouvre une nouvelle agence à Yaoundé
au Cameroun. Fort de ses 20 ans d’expérience,
le Groupe TECTRA est actuellement leader en
solutions RH et compte sur l’appui d’un large réseau
d’agences au Maroc, en Côte d’ivoire, au Sénégal et maintenant
au Cameroun. Cette nouvelle ouverture s’inscrit dans la
stratégie de développement du Groupe et vient confirmer sa
position d’expert RH au niveau du continent africain.
L’association du mois
Institution Tahar Sebti
Une école inclusive d’excellence
L’école primaire de l’Institution Tahar Sebti se dresse tout près cursus de son centre de formation pour les métiers de l’éducation.
du célèbre parc de l’Hermitage de Casablanca. En son sein, la Selon l’association, le taux d’insertion professionnelle est de
jeunesse dans toute sa diversité se retrouve. Car le maître-mot 100 % ! Signe que les besoins sont immenses. Parmi les projets
de cette association créée il y a près de 70 ans, c’est l’inclusivité. que les dirigeants de l’Institution Tahar Sebti veulent mettre
Qu’ils soient ou non en situation de handicap, issus de familles en œuvre, il y a le déploiement des modèles que l’association
défavorisées… les 543 écoliers s’y épanouissent dans l’objectif a développés au sein des écoles publiques de tout le pays. Les
d’en faire des citoyens à part entière. Tout enfant peut y être carences dans l’accueil des enfants présentant un handicap,
admis, mais l’association fait varier les frais de scolarité en un trouble ou des difficultés de l’apprentissage restent en effet
fonction des moyens de la famille. Adaptée à un grand nombre majeures dans le Royaume. L’Institution Tahar Sebti prépare
de handicaps, l’école dispose notamment d’un centre de suivi ainsi un projet d’accompagnement des écoles dans la création
médico-social qui va évaluer les besoins des bénéficiaires et de centres médico-sociaux, pour faire encore reculer l’abandon
effectuer un suivi tout au long de l’année. Enfants autistes, scolaire et que tous les enfants marocains, dans leur diversité,
trisomiques 21, ou encore ceux qui présentent des troubles dys bénéficient d’une école de qualité.
reçoivent donc un accompagnement adapté. Mais l’association,
reconnue d’utilité publique, ne s’est pas arrêtée là. Constatant Contact
des carences en profils de professionnels de l’enfance, elle a www.taharsebti.org
développé des formations. 80 nurses, assistant(e)s de vie scolaire [email protected]
et éducateurs(rices) de jeunes enfants bénéficient ainsi des Souade Ettaoussi, Directrice Générale : 06 08 85 66 60