Chapitre1 Fonctions Complxes
Chapitre1 Fonctions Complxes
Chapitre1 Fonctions Complxes
I. Notions et Préliminaires
1) Rappels sur les nombres complexes
Définition 1.
z = x + iy,
1
iR
i Im(z) z
z
i
Im(z) i 0
1
0 1 Re(z) R z̄
Re(z)
Remarque.
i) Deux nombres complexes z et z 0 sont égaux si et seulement si
2i) Si y = 0 on dit que z est réel, si x = 0 on dit que z est un imaginaire pur.
Proposition 3.
Définition 4 (Module).
Remarque.
Si |z1 | =
6 |z2 | l’inégalité du parallélogramme est utile sous la forme suivante :
1 1
≤ .
|z1 ± z2 | ||z1 | − |z2 ||
Remarque.
On ne doit pas utiliser les relations d’ordre > et < pour deux nombres complexes quel-
conques.
• Disque ouvert : Le disque ouvert de centre z0 et de rayon r est l’ensemble des complexes
z vérifiant |z − z0 | < r et sera noté
• Disque fermé : Le disque fermé de centre z0 et de rayon r est l’ensemble des complexes
z vérifiant |z − z0 | ≤ r et sera noté
• Ouvert et fermé : Soit U un ensemble non vide du plan complexe. On dit que U est
un ouvert, si pour tout z ∈ U , U contient un disque ouvert de centre z c’est à dire, pour
tout z ∈ U , il existe r > 0 tel que {z 0 ∈ C ∈ C : |z 0 − z| ≤ r} ⊂ U .
On dit aussi qu’un ensemble est fermé si son complémentaire est ouvert.
Signalons encore la notion de voisinage qui est fort utile.
• Voisinage : On dit qu’une partie V du plan complexe est un voisinage d’un complexe
z, si V contient un disque ouvert centré en z. Ainsi une partie U de C est un ouvert si
et seulement si elle est un voisinage de chacun de ses points.
Exemple : Tout disque ouvert de C est un ouvert.
• Ouvert connexe : Un ouvert est dit non connexe s’il est l’union de deux ouvert non
vides disjoint. Un ouvert qui ne vérifie pas cette propriété est dit connexe.
Exemples.
1) Les triangles, les rectangles, les polygones et les disques ouverts sont des ouverts
connexes.
Soit D une partie non vide de C. Une fonction à variable complexe est toute appli-
cation f définie sur D à valeur dans C :
f : D ⊂ C −→ C
z 7−→ f (z).
Exemples.
1) z 7→ f (z) = Re(z) ∈ R, z ∈ C.
2) z 7→ f (z) = Im(z) ∈ R, z ∈ C.
3) z 7→ f (z) = z , z ∈ D = C.
1
4) z 7→ f (z) = , z ∈ D = C/{1, 2}.
(z − 1)(z − 2)
Exemple.
La fonction f (z) = ω = z 2 est définie dans C, l’image de z1 = −2+i est le point ω1 = 3−i4
et l’image de z2 = 1 − 3i est le point ω1 = −8 − i6.
Étant donné qu’on peut écrire z ∈ C comme z = x + iy = Re(z) + i Im(z), alors on peut écrire
f (z) ∈ C, qui est aussi un nombre complexe comme
Exemple.
Soit f (z) = z 2 et z = x + iy. On a
i) La fonction est dite uniforme dans U si pour tout z ∈ U, f (z) possède une
valeur unique bien définie.
2i) La fonction est dite multiforme si f (z) possède plusieurs valeurs (images), cela
provient de l’argument θ d’un nombre complexe n’est défini qu’à 2kπ, k ∈ Z près
(modulo 2kπ).
Exemples.
1) ω = f (z) = z 2 est une fonction uniforme.
√ 1
2) ω = f (z) = z = z 2 est une fonction multiforme. En effet, en utilisant la
représentation géométrique de z, z = reiθ = reiθ+i2kπ , avec k ∈ Z, on trouve que
f (z) = r1/2 eiθ/2 eikπ = ±r1/2 eiθ/2 . Ainsi, z a-t-il 2 images.
2) Fonctions élémentaires
• Fonctions polynômiales sont définies par :
Les fonctions exponentielles complexes ont des propriétés analogues à celles des fonctions
exponentielles réelles. Ainsi par exemple
e z1
ez1 ez2 = ez1 +z2 , = ez1 −z2 .
ez2
• Fonctions trigonométriques :
• Fonctions hyperboliques :
ez − e−z ez + e−z
shz = et chz = .
2 2
ω = log z ⇐⇒ z = eω .
z1
log(z1 z2 ) = log z1 + log z2 , log = log z1 − log z2 , log(z n ) = n log z.
z2
z α = eαlogz .
Exemples.
1) log(−1) = ln |−1|+iarg(−1) = i(π +2kπ), k ∈ Z. Pour la détermination principale,
Log(−1) = iπ.
√ π
2) Log(1 + i) = ln |1 + i| + iArg(1 + i) = ln 2 + i
4
2 π π
3) i−i = e−i log i = e−i(ln |i|+iarg(i)) = e−i ( 2 +2kπ) = e 2 +2kπ , k ∈ Z.
π
La détermination principale est Log(i−i ) = e 2 .
Nous allons maintenant définir certaines caractéristiques des fonctions complexes qui seront
particulièrement utiles dans la suite. On considère les fonctions à variables complexes uni-
formes.
On peut définir la limite à l’infini : f admet une limite à l’infini si lim f (z) = l ∈ C.
|z|→+∞
Remarques.
1) lim f (z) = l ⇐⇒ lim |f (z) − l| = 0.
z→z0 |z−z0 |→0
2) lim f (z) = l ⇔ f (z) tend vers la même limite suivant toutes les directions.
z→z0
3) S’il existe ∆1 et ∆2 deux directions de C tel que lim f (z) 6= lim f (z),
z→z0 , z∈∆1 z→z0 , z∈∆2
alors f n’admet pas de limite en z0 .
Proposition 8.
Si l = z→z
lim f (z) existe dans C alors l est unique.
0
En général, on utilise cette proposition pour montrer que la limite n’existe pas
Exemples.
1) Soit f (z) = z 2 . lim f (z) = f (z0 ) = z02 , car |z 2 − z02 | = |z − z0 ||z + z0 | → 0 quand
z→z0
|z − z0 | → 0.
Re(z)
2) Soit f (z) = . Calculons lim f (z).
z z→0
Re(z) x
(∆1 ) : On prend z = x, donc f (z) = = = 1 → 1 quand x → 0.
z x
Re(z) 0
(∆2 ) : z = iy donc f (z) = = = 0 → 0 quand y → 0. D’où lim f (z) =
z iy z→0 z∈∆1
1 6= lim f (z) = 0, alors lim f (z) n’existe pas.
z→0 z∈∆2 z→0
z x + iy
3) Soit f (z) = = n’a pas de limite quand z → 0. En effet :
z x − iy
x
Le long de l’axe y = 0, (z = x) : lim f (z) = lim = 1.
z→0 x→0 x
iy
Le long de l’axe x = 0, (z = iy) : lim f (z) = lim = −1.
z→0 y→0 −iy
1+i (1 + i)2 2i
Le long de l’axe y = x : lim f (z) = = = = i.
z→0 1−i (1 − i)(1 + i) 2
La limite l ne doit pas dépendre du chemin que suit z dans le plan complexe lorsque
Proposition 9.
Démonstration : En effet, on a
q
|f (z) − l| = |P (x, y) − Re(l) + i(Q(x, y) − Im(l))| = (P (x, y) − a)2 + (Q(x, y) − b)2 .
Comme
|z − z0 | → 0
z → z0 ⇐⇒ q
⇐⇒ (x − x0 )2 + (y − y0 )2 → 0
⇐⇒ (x, y) → (x0 , y0 ),
alors
Exemple.
Re(z)
Soit f (z) = et z = x + iy. On a
z
x x(x − iy) x2 − ixy
f (z) = = 2 =
x + iy x + y2 x2 + y 2
2
x xy
= 2 − i = P (x, y) + iQ(x, y).
x + y2 x2 + y 2
x2
Or lim n’existe pas, alors lim f (z) n’existe pas.
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 z→0
La somme, l’opposé, le produit, quotient (quand il existe) de fonctions qui ont une limite
ont aussi une limite algébriquement calculable.
Exemples.
1) Une fonction constante est continue en tout point de C.
2) La fonction z 7→ |z| est continue en tout point de C, car il résulte de ||z| − |z0 || <
|z − z0 |.
z 2 si z 6= i,
(
f (z) =
0 si z = i
4) Parmi les fonctions continues dans tout le plan complexe : Les polynômes, ez , sin z
et cos z.
Proposition 11.
Proposition 12.
Proposition 13.
Définition 14.
Soient U un ouvert de C, f : U → C et z0 ∈ U.
f (z) − f (z0 )
lim
z→z0 z − z0
df
existe et elle est finie dans C. Dans ce cas on la note f 0 (z0 ) ou (z0 ) et on
dz
l’appelle la dérivée de f au point z0 . On dit aussi que f est dérivable en z0 au
sens complexe.
• La fonction est dite holomorphe dans U si elle est dérivable en chaque point
de U .
• Une fonction est dite holomorphe en z0 si elle est holomorphe dans un disque
ouvert centré en z0 .
• Une fonction holomorphe dans C tout entier est appelée fonction entière.
Remarque.
f (z0 + h) − f (z0 )
Si on pose h = z − z0 , on aura f 0 (z0 ) = lim .
h→0 h
Exemples.
1) La fonction f (z) = z 2 est holomorphe dans C et f 0 (z) = 2z. Soit z0 ∈ C et on a
z 2 − z02 (z − z0 )(z + z0 )
lim = z→z
lim = z→z
lim (z + z0 ) = 2z0 .
z→z0 z − z0 0 z − z0 0
f (z) − f (z0 ) h
lim existe ⇐⇒ lim existe.
z→z0 z − z0 h→0 h
h x h −iy
Pour h = x ∈ R, on a = = 1 et pour h = iy, on a = = −1. Donc
h x h iy
h h
lim 6= lim
h→0 h h→0 h
h=x h=iy
f (z) − f (z0 )
D’où z→z
lim n’existe pas, par suite f n’est pas holomorphe en z0 pour
0 z − z0
tout z0 ∈ C.
f (z) − f (z0 )
Alors lim = lim z = 0. Donc f est dérivable en z0 = 0 et f 0 (0) = 0.
z→0 z − z0 z→0
Soit z0 6= 0 et on a
z − z0 h f (z) − f (z0 )
Comme z→z
lim = lim n’existe pas, alors z→z
lim n’existe pas, donc
0 z − z0 h→0 h 0 z − z0
|z|2 n’est pas dérivable en z0 pour tout z0 ∈ C∗ mais elle est dérivable seulement à
l’origine z0 = 0.
Proposition 15.
f (z) − f (z0 )
f (z) − f (z0 ) = (z − z0 ) ⇒ lim (f (z) − f (z0 )) = 0 × f 0 (z0 ) = 0.
z − z0 z→z0
Remarque.
La réciproque de la proposition est fausse. Par exemple f (z) = |z| est continue en z0 = 0,
|z| − 0 x
mais elle n’est pas dérivable en 0. En effet, pour z = x > 0 on a lim = lim = 1
z→0 z x→0 x
Toutes les règles de dérivation connues dans R restent valables dans C. On a les propriétés
suivantes :
Proposition 16.
Exemples.
z−i
1) f (z) = est dérivable au point z = i. Pour z 6= −i, on a
z+i
(z + i) × 1 − (z − i) × 1 2i
f 0 (z) = = .
(z + i)2 (z + i)2
2i 1
Donc au point z = i, on a f 0 (i) = = .
(2i) 2 2i
2) f (z) = (z − 2i)3 est dérivable au point z = 1 + 2i. On a f 0 (z) = 3(z − 2i)2 , donc
f 0 (1 + 2i) = 3(1 + 2i − 2i) = 3.
Proposition 17.
Soit D un ouvert connexe dans C et f (z) = P (x, y) + iQ(x, y) une fonction de D dans
C.
∂P ∂P ∂Q ∂Q
Si f est holomorphe dans D, alors les dérivées partielles , , et existent
∂x ∂y ∂x ∂y
en tout point de D, et vérifient les conditions de Cauchy-Riemann
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= et =− .
∂x ∂y ∂y ∂x
∂P ∂P ∂Q ∂Q
Réciproquement, Si les dérivées partielles, , et continues dans D,
∂x ∂y ∂x ∂y
et vérifient les conditions de Cauchy-Riemann, alors la fonction f est holomorphe
dans D.
Démonstration : (Facultatif)
Condition nécessaire: Puisque f = P + iQ est holomorphe, en tout point z0 = x0 + iy0 de
D, on a
En choisissant y = y0 , x → x0 , on obtient
Alors
∂P ∂Q ∂P ∂Q
f 0 (z0 ) = (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) − i (x0 , y0 ).
∂x ∂x ∂y ∂y
On en déduit que P et Q vérifient les conditions de Cauchy-Riemann.
Condition suffisante : Soit z = x + iy ∈ D et soit h = h1 + ih2 ∈ C∗ tel que z + h ∈ D. Les
∂P ∂P
dérivées partielles et étant supposées continues, alors en utilisant le développement de
∂x ∂y
f (z + h) − f (z) ∂P ∂Q
f 0 (z) = lim = (x, y) + i (x, y).
h→0 h ∂x ∂x
Remarque.
L’existence des dérivées partielles en un point ne suffit pas pour l’existence de la dérivée
comme dans l’exemple suivant.
Exemple.
Soit la fonction f : C → C définie par
−1
e z4 si z 6= 0
f (z) = .
0 si z = 0
Cependant, les dérivées partielles de P et Q en (0, 0) sont toutes égales à zéro. Par
exemple,
−1
∂P P (x, 0) − P (0, 0) P (x, 0) e x4
(0, 0) = lim = lim = lim = 0.
∂x x→0 x x→0 x x→0 x
Proposition 19.
∂P ∂Q ∂Q ∂P
f 0 (z) = +i = −i , z ∈ D.
∂x ∂x ∂y ∂y
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= 2x = , = −2y = − .
∂x ∂y ∂y ∂x
∂P ∂Q
f 0 (z) = +i = 2x + 2iy = 2z.
∂x ∂x
2) Soit f (z) = ez = ex cos y + iex sin y. Posons P (x, y) = ex cos y et Q(x, y) = ex sin y
et on a
∂P ∂Q
= ex cos y, = ex sin y.
∂x ∂y
∂P ∂Q
= −ex sin y, = ex sin y.
∂y ∂x
Les dérivées partielles existent et elles sont continues, donc f est holomorphe dans
C et on a
∂P ∂Q
f 0 (z) = +i = ex cos y + iex sin y = ex (cos y + i sin y) = ez .
∂x ∂x
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= 1 6= = −1 et =0= .
∂x ∂y ∂y ∂x
Dans le théorème suivant, on exprime les conditions de Cauchy-Riemann avec les coordonnées
polaires r et θ.
Soit z = reiθ = r cos θ + ir sin θ et f : D ⊆ C → C telle que f (z) = P (x, y) + iQ(x, y).
Posons U (r, θ) = P (r cos θ, r sin θ) et V (r, θ) = Q(r cos θ, r sin θ), alors
1 ∂V 1 ∂U
∂U ∂V
i) = , =−
∂r r ∂θ r ∂θ ∂r
f est holomorphe sur D ⇐⇒
∂U ∂U ∂V ∂V
2i) et sont continues dans D.
, ,
∂r ∂θ ∂r ∂θ